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 La diversification: ce principe se caractérise par le

besoin de répartir le risque dans des domaines


indépendants. La diversification à pour objectif de
diminuer l’impact du risque conformément à l’adage
populaire conseillant de « ne pas mettre tous ses œufs
dans le même panier ». A cette fin il est nécessaire
d’investir ses ressources dans domaines différents afin
que la mutualisation soit financièrement viable.
B/ Les différents acteurs de la gestion collective des
risques.
Les institutions concourant à la prise en charge des
risques sont différenciés selon qu’elles relèvent du secteur
privé ou du secteur public. Au sein du secteur privé, on
peut établir une dichotomie entre la famille et les société
d’assurance.
La famille : regroupe en son sein les personnes liées par
des liens d’alliance ou de filiation.
La famille intervient à 3 niveaux suite à un risque et selon
une logique de solidarité intergénérationnelle:
1. Un soutien financier: à travers des transferts
monétaires entre membres lors d’une perte de
ressources ou de dépenses supplémentaires (maladie,
perte d’emploi, ...) [surtout dans les classes
supérieures]
2. Un soutien domestique: à travers l’aide au travail
domestique comme la garde d’enfants ou de petits-
enfants dans le cadre de la maternité par exemple
[surtout dans les classes populaires].
3. Un soutien réticulaire: à travers la mobilisation d’un
réseau social permettant de faire face à la réalisation
du risque comme par exemple le chômage [différencié
selon les milieux sociaux]
Les organismes assuranciels privés: regroupent les sociétés
mettant à disposition des prestations d’assurance en
contrepartie du versement d’une cotisation. Elles sont de 3
formes:
1.Les mutuelles: les sociétés sans but lucratif ayant interdiction
de sélectionner les assurés car elles reposent sur le principe du
risque partagé par tous. Les adhérents (les cotisants) contrôlent
les dirigeants de la société mutualiste lors d’assemblée générale
(au moins 1 fois/an). Exemple : M.G.E.N
2.Les société de prévoyance: Comme les mutuelles, elles n’ont pas
de vocation lucrative. Elles sont créées par des employeurs et
des salariés d’une entreprise, d’un même branche ou d’un même
secteur. Elles sont gérées de façon paritaire par les travailleurs et
les employeurs.
3.Les sociétés d’assurance: Ceux sont des entreprises privées à
but lucratif géré par un conseil d’administration qui rend compte
aux actionnaires. Elles peuvent sélectionner leurs clients en
fonction de leur « profil risque » afin de faire face aux asymétries
d’informations et s’assurer de toujours être rentable.
Il existe également des institutions publiques pouvant
prendre en charge les risques sociaux. Elles se basent sur
les principes de prévention (PLU, PPRT, Vigipirate, etc...) et
de mutualisation de risques sociaux. Parmi ces institutions
la Sécurité sociale, créée en 1946, adopte comme les
organismes assuranciels privés une logique assurantielle
qui se fonde sur la collecte de cotisations (cotisations
sociales) afin de couvrir les risques: santé, famille,
vieillesse et accident du travail. La différence avec les
organisations privées réside dans le caractère obligatoire
pour les salariés (public ou privé) puisque les cotisations
sont prélevées directement auprès des employeurs sur les
salaires bruts des salariés et sont assises, non pas sur
l’évaluation d’un « profil-risque » individuel, mais sur les
revenus d’activités salariales.
III Quels sont les effets de la prise en charge collective des risques ?

On désigne sous protection sociale,


l’expression
l’ensemble des mécanismes visant à prendre en charge les
risques sociaux, et à prémunir les individus contre
l’augmentation des dépenses et la baisse des revenus
engendrés par la réalisation des risques sociaux.
La mise en place en d’une protection sociale diffère selon
les pays: si dès la fin du XIXème l’Allemagne (1880) a fait
office de nation pionnière, d’autres pays lui ont emboîté le
pas au cours du siècle suivant avec des spécificités
nationale.
La généralisation de ces dispositifs n’est pas sans effet sur
les comportements des individus mais également sur la
société dans son ensemble.
Quels sont ces effets ?
A/ Les effets positifs et négatifs du partage des risques:
A.1: Des effets négatifs:
La mise en place d’une protection sociale peut aboutir à des
effets négatifs à un double niveau: individuel et collectif.
Au niveau individuel, la mise en place d’une protection
sociale basée sur le principe de la mutualisation pousserai
les assurés à adopter des conduites plus risqués.
En effet, selon la théorie néo-classique, les décisions
individuelles reposent sur l’arbitrage coût/avantage.
Lorsque le coût est supérieur à l’avantage d’une décision
l’agent renonce à cette décision, et inversement lorsque
l’avantage est supérieur au coût l’incitation à agir est forte .
Dans cette perspective, la mise en place d’une
mutualisation des risques se traduit par une baisse du coût
individuel d’une décision: l’assuré ne supporte pas à lui
seul les conséquences de sa décision. Se sachant couvert,
l’incitation à prendre plus de risques est forte.
Il s’agit d’une situation d’aléa moral. Cet aléa moral
s’explique en raison de la présence d’asymétrie
d’information: les assureurs ne peuvent pas parfaitement
anticipé les comportements des assurés une fois le
contrat signé.
Cet aléa moral se traduit à 3 niveaux:
Hausses des conduites à risques ou peu préventive: c’est
par exemple la prise de risque de certains skieurs
pratiquant lors de vacances à la montagne. Se sachant
couvert par un dispositif de secours et de soins en cas
d’accident dont ils ne supporte pas les coûts
individuellement certains skieurs adoptent des
comportements et des pratiques plus risqués comme le
« hors piste ».
Surconsommation de soins: les patients se sachant pris
en charge par la Sécurité sociale peuvent multiplier les
consultations médicales.
 Une sur-prescription de soins: la mise en place de la
tarification à l’acte ou T2A , peut inciter les professionnels
de santé à prescrire inutilement des examens ou des
médicaments afin d’accroître leurs revenus tout en
sachant que leurs patients seront, in fine, remboursés par
la Sécurité sociale.
Au niveau de la société, la mise en place d’une protection
sociale gérée au niveau public par la prévention et la
mutualisation, peut aboutir à un déficit et une hausse de
la dette. Lorsque les dépenses sont supérieures aux
recettes, l’Etat est contraint, soit d’augmenter les
prélèvements obligatoires et donc de faire baisser le
revenu disponible des individus, soit de financer ce déficit
via l’emprunt ce qui se traduira par une hausse de la
dette et de sa charge qui seront supportées par les
générations futures.
Risque systémique: lorsque la mutualisation est gérée par
des institutions publiques certains agents adoptent des
comportement plus risquophiles, voir imprudents, faisant
peser les conséquences de ces risque sur l’ensemble de la
société. Ainsi dans le secteur bancaire au milieu des
années 2 000 certaines banques ont accordé un grand
nombres de crédits à des ménages peu solvable sachant
que ces crédits étaient en quelque sorte « assurés » par la
Banque Centrale (rôle du prêteur en dernier ressort) en
cas de non remboursement: c’est la crise des sub-primes
de 2007/2008. Cette crise financière s’est ensuite
propagée à l’économie réelle – {cf mécanisme chap. sur la
monnaie} et a conduit à une baisse du PIB et donc de la
croissance, provoquant une hausse du chômage.
Dans le cas d’une protection sociale mis en œuvre à partir
d’un marché, il existe une forte probabilité de voir
apparaître des phénomènes de sélection adverses.
On parle de sélection adverse afin de désigner le processus
qui conduit les agents à adopter un comportement
contraire à leur propre intérêt. Dans le cas de l’assurance
privée, les intervenants sont dans une relation d’agence
asymétrique: les assureurs sont confrontés à un risque de
dépenses élevés si ils prennent en charge « trop » de
clients risqués. Par ailleurs, ils souscrivent des contrats
sans connaître véritablement le profil-risque de leurs
clients: il y a donc asymétrie d’information. Ainsi, ils sont
poussés pour se prémunir du risque de faillite, les
assureurs sont incités à augmenter leurs tarifs. Cette
augmentation des tarifs va conduire les bien-portants,
après un arbitrage coût/avantage, à ne plus/pas souscrire
d’assurance, si bien que l’assureur va finalement
concentrer un trop grand nombres de « malades » qui vont
la conduire à la faillite car le montant des indemnisations
dépasseront le montant des primes perçues.

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