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Notion de mutuelle

Une des formes d’AMC les plus développées en Afrique de l’Ouest et Centrale sont les
mutuelles de santé. Une mutuelle de santé est une « association autonome à but non lucratif,
basée sur la solidarité et la participation démocratique et qui, essentiellement au moyen des
cotisations de ses membres, a comme objectif d’améliorer l’accès de ceux-ci et de leurs
familles à des soins de santé de qualité en menant une action de prévoyance et d’entraide »
(ILO 1999).

Une mutuelle de santé est une association volontaire de personnes, à but non lucratif, dont le
fonctionnement repose sur la solidarité entre les adhérents. Sur la base des décisions de ces
derniers et au moyen de leurs cotisations, la mutuelle mène en leur faveur et en celle de leur
famille une action de prévoyance, d’entraide et de solidarité dans le domaine des risques
sociaux (BIT, 2000)

Il s’agit donc d’associations volontaires de personnes à but non lucratif, qui mènent des
actions de prévoyance, fonctionnant sur base des principes de solidarité, d’entraide et de
gestion démocratique et ayant une autonomie de décision et de gestion : un ensemble de
personnes, exposées à un même risque, décide de s’associer pour le partager et en réduire
l’impact. Leur objectif principal est d’améliorer l’accessibilité financière aux soins de
santé. Elles contribuent également à l’amélioration de la qualité des soins et favorisent la
transparence dans la gestion des structures de santé.
Les mutuelles sont un élément clé dans la construction d’un mouvement social fort qui part
de la base. Les communautés s’organisent pour renforcer leur poids et se faire entendre autour
d’une question essentielle, l’accès aux soins de santé. L’appartenance à ce groupe les renforce
pour défendre leurs valeurs et leurs intérêts.
 Qu’est-ce que la micro-assurance de santé ?

Il n’est pas simple de trouver dans la littérature une définition claire de ce qu’est la micro-
assurance, alors que le terme est utilisé de façon constante. Un article écrit par deux auteurs
appartenant au Bureau International du Travail (BIT) est le texte qui est allé le plus loin dans
l’explicitation du concept.
Dans un article publié en 1999, « Micro-assurance : élargissement de l’assurance maladie
aux exclus », Dror et Jacquier présentent la « micro-assurance » comme un nouveau concept,
mais sans en donner une définition univoque. L’article propose un concept d’assurance
maladie basée sur les groupes ou « micro-assurance », en précisant que l’expression « couvre
des expériences différentes sur de nombreux points ». Ils conçoivent « la micro-assurance
comme une entreprise autonome, indépendante des opérateurs extérieurs ou de lignes de
crédit permanentes ». Selon eux, « le mot micro fait référence au niveau social de
l’interaction. Il s’agit de régimes plus petits que les régimes nationaux et le mot assurance
fait référence à l’instrument économique ». Le concept serait celui de « régimes volontaires
de groupes pour l’auto-assistance en matière d’assurance maladie sociale ».
D’autres éléments de l’article contribuent à cerner le concept. La micro-assurance cible
l’ensemble des populations exclues, qu’il ne faut pas confondre avec les catégories pauvres.
Les secondes manquent de ressources, les premières souffrent d’un déficit de participation
sociale. La micro-assurance complète la stratégie des assureurs qui peuvent alors proposer des
produits adaptés à des conditions de vie et de travail généralement spécifiques. Les
dimensions de la micro-assurance découlent des caractéristiques de l’activité d’assurance,
conçue sous l’angle économique et contractuel. La motivation des assurés reflète d’abord leur
intérêt individuel et « parfois contraste avec les sentiments altruistes des personnes adhérant
à une « société amicale ». La place donnée aux techniques de l’assurance est confirmée par
l’attention accordée à plusieurs problèmes classiques : le risque moral, le comportement du
passager clandestin, la sélection adverse, la sous-assurance, l’asymétrie de l’information,
l’escalade des coûts et la mutualisation des risques. Toutefois, les auteurs considèrent que la
motivation économique d’adhésion des exclus n’est pas la seule. Ils évoquent la dynamique
communautaire et la responsabilité collective inscrite dans un processus de décision
autonome. En particulier, ce processus de décision porte sur les risques à couvrir, sans «
modèle standard de conception des prestations ». Le choix des risques couverts peut
privilégier le gros ou le petit risque.
Sur ce point, la micro-assurance se distingue de l’assurance à but lucratif et de l’assurance
sociale.
Un certain nombre de principes caractérisent donc la micro-assurance : simplicité,
accessibilité financière, proximité, autogestion. Mais l’énoncé de ces principes ne suffit pas à
rendre compte de certaines formes d’organisation citées ci-dessus. Par exemple, certaines
formules de micro-assurance gérées en dehors de la communauté et des groupements
bénéficient largement d’appuis extérieurs. De plus, tel qu’il est présenté dans l’article, le
concept de micro-assurance évoque irrésistiblement certains traits des régimes d’assurance
maladie volontaires des mutuelles de santé. Faisant référence au document dit de la Plate-
forme d’Abidjan, Dror et Jacquier indiquent que, selon celui ci, « la nature démocratique,
volontaire, autonome, participative, communautaire et désintéressée de la micro-assurance a
été reconnue ». Les principes qui sont à la base des mutuelles sont donc repris à propos de la
micro-assurance. Y a-t-il une différence entre les deux termes ?

Le concept de mutuelle de santé propose donc une approche plus globale de la


couverture des risques liés à la santé que celui de micro-assurance, bien que celui-ci fasse
référence aux besoins sociaux de ses adhérents. Sur les questions de prévention, par exemple,
la vision des actions à mener peut être différente. Les mutuelles n’ont, a priori, aucune
condition à respecter pour organiser de telles actions, dès lors que les adhérents le souhaitent
et y mettent les moyens. En principe, un organisme de micro-assurance qui s’en tient à cette
fonction devrait sélectionner les actions qui permettent à l’activité d’assurance d’être plus
efficiente, soit en réduisant le risque, soit en réduisant le coût des sinistres. Ces actions
devraient être mises en balance avec une spécification alternative des garanties, c’est-à-dire
l’exclusion de certains risques, liés par exemple à des problèmes de santé particuliers.
Les types de micro assurance sante :
- les mutuelles de santé (initiative généralement communautaire);
- les systèmes d’épargne santé;
- les systèmes d’assurance santé couplés avec la micro finance;
- les systèmes de pré paiement (généralement initié par les prestataires de soins).

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