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Institut de Formation Sainte Marie 2022-2023

……….………….

LICENCE PROFESSIONNELLE

Formateur : SARAKA Prosper


E-mail : prospersarr@yahoo.fr

TAGRO Zebato Daniel

PROGRAMME
Objectifs

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✓ Faire connaitre les trois systèmes de sécurité sociale obligatoire en Côte d’Ivoire
✓ Préciser les prestations offertes par les régimes de chaque système de sécurité sociale pour les
fonctionnaires, les travailleurs privés et toutes les personnes résidant en Côte d’Ivoire

TITRE 1 : LA CMU - CNAM

Chapitre 1 : LES CONDITIONS DE L’ASSURANCE CMU-CNAM


I. L’affiliation obligatoire de toutes les personnes résidant en Côte d’Ivoire
II. Les cotisations

Chapitre 2 : LES PRESTATIONS DE LA CMU-CNAM


I. Les parcours de soins
II. Le panier de soins

TITRE 2 : LA MUGEFCI ET LA CGRAE

Chapitre 1 : LA MUGEFCI
I. Historique
II. Missions
III. Prestations
A) Le régime obligatoire de base maladie
B) Le régime complémentaire IVOIR’SANTE
C) Le régime complémentaire IVOIR’PREVOYANCE.

Chapitre 2 : LA CGRAE
I. Historique
II. Missions
III. Prestations
A) Les pensions de retraite
B) La pension de réversion
C) La pension d’invalidité

TITRE 3 : L’IPS CNPS

Chapitre 1 : LES CONDITIONS DES ASSURANCES CNPS


I. Le régime social des travailleurs salariés (RSTS)
A) L’affiliation de l’employeur
B) Les différentes déclarations des salariés
II. Le régime social des travailleurs indépendants (RSTI)
A. La notion de travailleur indépendant
B. L’enrôlement des travailleurs indépendants
III. Les cotisations sociales de la CNPS
A) La liquidation des cotisations CNPS
B) Le paiement des cotisations CNPS

Chapitre 2 : LES PRESTATIONS OFFERTES PAR LA CNPS


I. Les prestations familiales
A. Les bénéficiaires
B. Les modalités de paiement
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II. Les indemnisations pour AT/MP
A. Les bénéficiaires
B. Les modalités de paiement
III. Les pensions de retraite
A. Les bénéficiaires
B. Les modalités de paiement

INTRODUCTION

La protection sociale est l’ensemble des dispositions et prestations


instituées pour réparer ou couvrir certains risques encourus par les
travailleurs et fonctionnaires pendant et après leurs carrières. Par risque,
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il faut entendre une situation susceptible de diminuer la capacité ou l’aptitude
d’une personne, voire de lui faire perdre des gains.

Le système général ivoirien de sécurité sociale comporte trois institutions :

➢ La MUGEFCI et la CGRAE pour les fonctionnaires et agents de l’Etat ;


➢ La CNPS pour les travailleurs privés (les employés) ;
➢ La CMU et la CNAM pour toutes personnes résidant sur le territoire de
la Côte d’Ivoire.

Ces organes de sécurité sociale obligatoire ciblée ou étendue sont


essentiellement financés par les cotisations faites par les travailleurs, les
employeurs et autres adhérents.

Il est donc important de se poser plusieurs questions : quels sont les risques
couverts par chaque institution de sécurité sociale ? Qui en est bénéficiaire ?
Quelles sont les prestations offertes et les conditions à remplir pour en
bénéficier ?

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TITRE 1 : LE SYSTEME CMU - CNAM
Depuis le mois de septembre 2015, une couverture maladie universelle (CMU),
instituée par la Loi n° 2014-131 du 24 mars 2014, couvre obligatoirement
l'ensemble des populations résidant en Côte d'Ivoire.

Le Ministère de l'Emploi et de la Protection Sociale, le Ministère de la


Femme, de la Protection de l'enfant et de la Solidarité et le Ministère de
l'Economie et des Finances assurent la tutelle de la Caisse Nationale
d'Assurance Maladie (CNAM) qui a été créée par Décret n° 2014-395 du 25
juin 2014 afin d'assurer la gestion, le service des prestations et le
recouvrement des cotisations afférentes à la mise en place de la CMU.

La CMU est un système national obligatoire de couverture contre le risque


maladie au profit des populations résidant en Côte d’Ivoire, à travers deux
(02) régimes :
1. Un régime contributif, dit Régime Général de Base (RGB), à raison de
1.000f CFA par personne et par mois ;
2. Un régime non contributif, dit Régime d’Assistance Médicale (RAM), qui
vise les personnes démunies.

La CMU a pour objectif de garantir à l’ensemble des populations résidant en


Côte d’Ivoire, l’accès à des soins de santé de qualité à moindre coût. Pour
bénéficier de la CMU, les populations sont invitées à :
➢ se faire enrôler dans les centres d’enrôlement installés sur l’ensemble
du territoire national ;
➢ retirer sa carte d’assuré ;
➢ s’acquitter de ses cotisations de 1000f CFA/personne/mois via les
différents moyens de cotisation mis en place (Orange money :
#144*324*0103#, MTN money : *133*129#, YUP & la Banque populaire.
Les travailleurs étant prélevés à la source) ;
➢ accéder aux prestations de la CMU (actes de santé et médicaments)
dans les établissements sanitaires publics, en respectant
obligatoirement le parcours de soins.

La CMU étant l’assurance de base obligatoire pour tous ceux qui résident en
Côte d’Ivoire, les autres assurances contre le risque maladie sont désormais
des régimes complémentaires. La Caisse Nationale d'Assurance Maladie de
Côte d’Ivoire, en abrégée IPS-CNAM, est l’Institution de Prévoyance Sociale
chargée du pilotage et de la régulation de la Couverture Maladie Universelle (.
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CHAPITRE 1 : LES CONDITIONS

I. L’AFFILIATION

L'employeur est tenu de faire une demande d'immatriculation de ses salariés


à la CNAM dans un délai de 8 jours à compter de la date de la première
embauche.

L'affiliation à la Couverture Maladie Universelle (CMU) est obligatoire pour :


• les fonctionnaires et agents de l'Etat,
• les pensionnés affiliés à la CGRAE,
• les salariés et retraités du privé affiliés à la CNPS,
• les travailleurs indépendants des secteurs informels et/ou agricoles,
• les étudiants, les élèves,
• les personnes sans emploi.

Chaque assuré affilié bénéficie d'un numéro d'immatriculation unique pour la


couverture CMU. A terme, cet identifiant deviendra le numéro de sécurité
sociale unique en Côte d'Ivoire.

Les personnes de nationalité étrangère peuvent être affiliées au régime


général de base de la CMU sous les conditions suivantes :
• résider en Côte d'Ivoire de manière ininterrompue depuis plus d'une
année,
• être en situation régulière au regard de la législation sur le séjour des
étrangers en Côte d'Ivoire,
• exercer une activité professionnelle et s'acquitter de l'ensemble des
impôts et taxes exigibles au titre de cette activité.

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II. LES COTISATIONS

1. Salariés
Taux de cotisations au 1er octobre 2017
Branches Part patronale Part salariale Plafond mensuel
CMU
500 FCFA/mois 500 FCFA/mois 1 000 FCFA/mois/personne
obligatoire
REMARQUE : L'employeur prend à sa charge les cotisations du salarié,
de son conjoint sans emploi et de 6 enfants âgés de moins de 21 ans ou
en situation de handicap. Au delà de 6 enfants, la totalité des cotisations
est due par le salarié.

2. Autres assurés
Taux de cotisations au 1er octobre 2017
Branches Part totale Plafond mensuel

CMU obligatoire 1 000 FCFA/mois 1 000 FCFA/mois/personne

CHAPITRE 2 : LES PRESTATIONS DE LA CMU


La Loi n° 2014-131 a institué une Couverture Maladie Universelle (CMU) qui
couvre obligatoirement l'ensemble de la population résidant en Côte d'Ivoire.
La CNAM en assure la gestion. La CMU comprend 2 régimes :
• un régime contributif, dénommé Régime Général de Base (RGB) financé
par les cotisations des assurés,
• un régime non contributif, dénommé Régime d'Assistance Médicale
(RAM), qui vise les personnes économiquement faibles ou démunies et
dans lequel l'Etat se substitue aux assurés pour le paiement des
cotisations et du ticket modérateur.

L'assuré nouveau cotisant dispose de 3 mois de carence (6 mois pour les


personnes de nationalité étrangère) avant de bénéficier de la prise en charge
des soins. Après une cessation de paiement, les droits de l’assuré sont
couverts jusqu'à 3 mois.

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I. LES PARCOURS DE SOINS

L'assuré est tenu pour la prise en charge de ses dépenses de santé,


d'observer un parcours de soins coordonné sur le territoire national. Il doit
dans un délai de 2 mois suivant son immatriculation, déclarer un centre
médical référent. L'assuré peut changer de centre de référence qu'après un
délai de 6 mois.

Le centre médical référent est choisi parmi les établissements sanitaires


publics de premier contact (centre de santé rural, centre de santé urbain,
formation sanitaire urbaine et centre de santé communautaire) ou les
établissements sanitaires privés conventionnés.

Quand il n'existe pas d'établissement sanitaire public ou privé de premier


contact, l'assuré choisit son centre référent parmi les établissements de
second niveau : Centre Hospitalier Régional ou Hôpital général.

Lorsque l'assuré opte pour un établissement sanitaire privé conventionné, le


parcours de soins débute chez un médecin généraliste. Lorsque le plateau
technique du centre référent ne permet pas la prise en charge médicale de
l'assuré, il est envoyé vers un autre établissement sanitaire ayant la capacité
de délivrer les prestations nécessitées par son état.

II. LE PANIER DE SOINS

Sont garantis par la CMU, les actes suivants :


• les consultations (médecins généralistes et spécialistes, infirmiers,
sages-femmes),
• les médicaments,
• les actes de chirurgie,
• les examens de laboratoire,
• l'imagerie médicale,
• la transfusion,
• les actes paramédicaux,
• les soins bucco-dentaires,
• l'hospitalisation,
• les urgences.

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Sont aussi garanties par la CMU, les spécialités médicales suivantes :
• médecine générale,
• chirurgie digestive,
• dermatologie et vénérologie,
• gynéco-obstétrique,
• maladies infectieuses,
• odontologie,
• ophtalmologie,
• oto-rhino-laryngologie,
• pédiatrie,
• pneumologie,
• stomatologie,
• traumatologie-orthopédie.

Les prestations garanties ne sont prises en charge par la CMU que lorsqu'elles
sont délivrées par un prestataire, public ou privé, ayant signé ou adhéré à une
convention avec la CNAM.

Le taux de couverture de la CMU est de 70 %. L'assuré, dans le cadre


du régime de base, assume le "ticket modérateur", soit le montant
restant à sa charge (30 %).

• Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM)


Avenue Lamblin
Immeuble Equateur
BP 2930
Abidjan 04 (Plateau)
Tél : 00 225 20 22 55 00
Courriel : info@ipscnam.ci
www.ipscnam.ci

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TITRE 2 : LA MUGEFCI ET LA CGRAE
Dans la Fonction Publique, le système de sécurité sociale est géré par deux
institutions dont la mission essentielle est de couvrir les fonctionnaires,
agents de l’Etat et leurs familles contre les risques sociaux connus. Ces
organes de sécurité sociale se présentent comme des assurances à caractère
obligatoire.

CHAPITRE 1 : LA MUGEF-CI

I. HISTORIQUE

1/ Décret n° 73-176 du 27 Avril 1973, portant création de la MGFAE


L'article 32 du décret n° 65-195 du 12 Juin 1965, portant règlementation sur
la rémunération et les avantages matériels divers alloués aux Fonctionnaires
des administrations et établissements publics administratifs de l'Etat, stipule
que les Fonctionnaires en activité ou à la retraite ainsi que les membres de
leurs familles (épouses et enfants à charge) ont droit à la gratuité des
consultations, soins médicaux et dentaires donnés dans les formations
sanitaires publiques, ainsi qu'à la cession gratuite des médicaments.

L'article 34 du même décret dispose qu'en attendant l'institution d'un régime


national de sécurité sociale, l'Etat s'efforce de favoriser la constitution et le
fonctionnement des mutuelles de secours et d'entraides des fonctionnaires.
Ainsi, devant l'accroissement des charges résultant de la gratuité des soins,
le Ministère de la Santé Publique et de la Population d'alors, constata
l'impossibilité pour l'Etat de continuer à supporter l'intégralité des dépenses
de santé.

En conséquence, la gratuité des soins de santé accordée aux Fonctionnaires et


Agents de l'Etat fut supprimée. Pour accéder aux doléances exprimées depuis
plusieurs années par les représentants des personnels de l'Etat concernant la
compensation de cet avantage, le Ministère de la Fonction Publique, mit à
l'étude, en 1970, un projet de création d'une Mutuelle Générale des
Fonctionnaires et Agents de l'Etat.

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Ainsi, sur rapport conjoint du Ministère de la Fonction Publique, du Ministère
de la Santé Publique et de la Population, du Ministère de l'Economie et des
Finances et du Ministère du travail et des Affaires Sociales, le Président
Félix HOUPHOUET-BOIGNY prit le décret n° 73-176 du 27 Avril 1973,
portant Création de la Mutuelle Générale des Fonctionnaires et Agents de
l'Etat (MGFAE).

A sa création en 1973, la Mutuelle Générale des Fonctionnaires et Agents de


l'Etat (MGFAE) était une Direction du Ministère de la Fonction Publique. Pour
sa gestion, un Comité Consultatif, composé des représentants des Ministères
de l'Economie et des Finances, de la Santé Publique, du Travail et des
Affaires sociales, de la Fonction Publique et de quatre représentants des
organisations syndicales de la Fonction Publique, assistait le Ministre de la
Fonction Publique.

2/ La MGFAE devient MUGEF-CI


Le 16 octobre 1989, au cours d'un Conseil National, le Président de la
République désengage l'Etat de la gestion de la MGFAE et demande aux
organisations syndicales des fonctionnaires de rechercher la meilleure voie de
gestion possible de leur mutuelle.

Ainsi, lors de l'Assemblée Générale Constitutive du 29 novembre 1989, la


MGFAE est transformée par les syndicats et associations de fonctionnaires,
en institution de droit privé régie par la loi du 1er Avril 1898, relative aux
sociétés de secours mutuels et dénommée Mutuelle Générale des
Fonctionnaires et Agents de l'Etat de Côte d'Ivoire en acronyme MUGEF-CI
en l'absence de réglementation nationale propre régissant la mutualité sociale
en Côte d'Ivoire.

Le 11 avril 2012, suite à une énième crise de leadership entre syndicats rivaux
pour le contrôle de la MUGEF-CI et dans l'intérêt des adhérents, le
Gouvernement, par décret n° 2013-307, a suspendu les organes dirigeants de
la Mutuelle et mis en place un Comité de Gestion avec pour missions : de gérer
les affaires courantes ; de toiletter les textes de la MUGEF-CI en vue de les
mettre en conformité avec la réglementation de l'UEMOA et d'organiser une
Assemblée Générale en vue d'élire les nouveaux organes dirigeants.

Le Comité de Gestion a été composé de neuf (09) membres représentants la


Présidence de la République, la Primature, le Ministère d'Etat, Ministère de
l'Intérieur, le Ministère d'Etat, Ministère de l'Emploi, des Affaires Sociales
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et de la solidarité, le Ministère de l'Economie et des Finances, le Ministère de
la Fonction Publique et de la Réforme Administrative, le Ministère de la Santé
et de la Lutte contre le VIH-SIDA, le Ministère de la Défense, le Garde des
Sceaux, Ministre de la justice.

3/ La nouvelle MUGEF-CI
Le 28 juin 2013, le Comité de Gestion met fin à sa mission avec la tenue de
l'Assemblée Générale Extraordinaire qui ouvre une nouvelle ère de l'histoire
de la MUGEF-CI.

Le Règlement n°07/2009/CM/UEMOA portant règlementation de la mutualité


sociale au sein de l'UEMOA est le nouveau cadre juridique de la MUGEF-CI
depuis l'Assemblée Générale Extraordinaire du 28 juin 2013.

Limitées à l'origine à la prise en charge des frais pharmaceutiques, de soins


et prothèses dentaires et d'optique, qui constituent le régime de base, les
prestations servies par la MUGEF-CI, depuis l'Assemblée Générale du 14
février 2002, se sont étendues non seulement en ce qui concerne la maladie,
mais aussi à la couverture du risque décès et à la retraite, à travers la mise en
place des régimes complémentaires que sont Ivoir'santé, Ivoir'prevoyance,
Plan entraide mutuelle (pem) et Plan entraide plus (pep).

Par la suite, les deux derniers régimes cités (pem et pep) ont été cédés à la
Mutuelle d'Epargne et de Crédit des Fonctionnaires et Agents de l'Etat de
Côte d'Ivoire (MUCREF-CI), structure de micro finance spécialisée dans la
gestion mutualiste de l'épargne et du crédit, créée par la MUGEF-CI.

On retient donc que la Mutuelle générale des fonctionnaires et agents de


l'État de Côte d'Ivoire est créée en août 1973 sous la forme d'une direction
du Ministère de la fonction publique. En octobre 1989, à la demande générale
des syndicats de fonctionnaires, l'État ivoirien se désengage de la gestion de
la MUGEFCI et confie celle-ci aux fonctionnaires.

II. MISSION DE LA MUGEFCI

La mission de la MUGEF-CI est de contribuer à l'amélioration des conditions


de vie de ses membres et de leurs ayants droit, au moyen d’un système
d’entraide et de solidarité, tendant à couvrir les risques sociaux.

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III. LES PRESTATIONS DE LA MUGEFCI

Hormis le régime de base qui consiste en la prise en charge des frais


pharmaceutiques, de soins et prothèses dentaires et d'optique, la Mutuelle
Générale des Fonctionnaires et Agents de l'État de Côte d'Ivoire offre à ses
membres deux régimes complémentaires.

Le premier, « Ivoir'Santé », est porté spécifiquement sur la couverture


médicale (consultations, examens radiologiques, octroi de forfaits pour les
accouchements, hospitalisations). Les bénéficiaires en sont les adhérents ainsi
que dix personnes au maximum de leurs familles respectives. Ils obtiennent le
remboursement de 80 % de leurs frais lorsqu'ils ont été traités dans les
structures sanitaires privées et 100 % de ceux-ci lorsqu'ils ont été pris en
charge dans des formations sanitaires et des centres hospitaliers publics
agréés. Le second régime complémentaire, « Ivoir'prévoyance » est plutôt
consacré aux cas d’invalidé et de décès. Les bénéficiaires qui sont également
les adhérents et au maximum dix membres de leurs familles respectives
peuvent obtenir en cas de sinistre, un capital décès/invalidité de 2 000 000
FCFA et la prise en charge des frais funéraires à hauteur de 500 000 FCFA.

Pour répondre aux besoins des fonctionnaires, la MUGEF-CI gère à ce jour


trois (3) régimes :
• Le régime de base maladie
• Le régime complémentaire maladie Ivoir'santé
• Le régime complémentaire invalidité/décès Ivoir'prévoyance

A. Le régime de base maladie obligatoire

Risque assuré : La maladie

1. Les adhérents
Sont adhérents à la MUGEF-CI, les personnes suivantes :
• les magistrats de l'Ordre judiciaire ;
• les fonctionnaires et agents de l'Etat des administrations, des
établissements publics et para publics nationaux ;
• les militaires ;
• les personnels des corps de la Police Nationale ;
• les personnels des Corps Préfectoraux ;
• les personnels des Institutions Nationales ;

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• les personnels des Etablissements publics ayant changé de statut
juridique ;
• les bénéficiaires d'une pension ou d'une allocation viagère de reversions
de l'Etat ;
• les enfants mineurs orphelins bénéficiaires d'une pension ou d'une
allocation viagère de reversions de l'Etat

2. Les pièces à fournir pour la souscription


Adhérent
• 1 des 3 derniers bulletins de solde ou de pension
• 1 photocopie de la carte nationale d'identité ou de l'Attestation
d'identité en cours de validité ou de la carte de résident ou de la carte
d'identité professionnelle de la police ou de la carte d'identité
professionnelle de la gendarmerie ou de la carte d'identité militaire
• 1 photo d'identité

Ayant droit enfant


• 1 original de l'extrait d'acte de naissance ou du jugement supplétif
• 1 certificat de vie et entretien
• 1 acte d'adoption pour l'enfant adopté
• 1 photo d'identité

Ayant droit conjoint(e)


• 1 original de l'extrait de l'acte mariage
• 1 attestation de travail si l'époux (se) est salarié(e)
• 1 photocopie de la carte nationale d'identité

3. Le montant de la cotisation
Taux de cotisation de 3% du salaire de base plafonné à l'indice 1000
(correspondant à un salaire indiciaire de 233.467 francs par mois), soit une
cotisation maximale de 7 004 FCFA.

4. Les prestations
Les adhérents et leurs ayants droit peuvent donc bénéficier des prestations
offerts par la MUGEF-CI.
• Les produits pharmaceutiques
• Les soins et prothèses dentaires
• Les verres correcteurs et leurs montures
• Les prises en charge exceptionnelles de certains cas d'affections graves
sur le Fonds de Secours
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5. Le taux de prise en charge
• 70% des prix autorisés par les pouvoirs publics pour les médicaments
• 70% des tarifs conventionnels pour les soins et prothèses dentaires
• 70% des tarifs de responsabilité pour les verres correcteurs et
montures

B. Le régime complémentaire Ivoir’santé


Risque assuré : La maladie
Ivoir'Santé est une assurance complémentaire au Régime de base maladie de
la MUGEFCI. C’est un produit à souscription volontaire qui couvre le risque
maladie à hauteur de 80% dans les cliniques et centres médicaux privés et
100% dans les structures sanitaires publiques conventionnées.

1. Adhérent potentiel
Tout fonctionnaire et agent de l'Etat en activité ou à la retraite cotisant au
Régime de Base de la MUGEF-CI.

2. Pièces à fournir pour la souscription


Adhérent
• 1 photocopie de la carte MUGEFCI + 1 photo d’identité
Ayant droit
• 1 photocopie de la carte MUGEFCI ou de l’extrait de naissance ou de la
CNI + 1 photo d’identité par ayant droit + 1 attestation de scolarité ou
d’apprentissage pour l’enfant âgé de 21 à 26 ans

3. Montant de la cotisation
✓ 15.000 FCFA par mois et par famille de 10 membres pour les adhérents
de moins de 40 ans; au-delà, pour tout enfant supplémentaire à couvrir,
il est perçu une surcotisation de 1.500 FCFA par mois.
✓ 25.000 FCFA par mois et par famille de 10 membres pour les adhérents
de 40 ans et plus.

Le délai de carence est de trois (03) mois consécutifs de cotisation pour


pouvoir bénéficier de l’assurance Ivoir’santé.

4. Prestations offertes
• Soins médicaux ambulatoires (consultations, examens et analyses de
laboratoire, imagerie médicale, petite chirurgie, médicaments, soins et
prothèses dentaires, verres correcteurs et montures…)
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• Hospitalisation (frais de séjour, prestations médicales …) dans les
établissements sanitaires publics ou privés agréés par la MUGEF-CI.

5. Bénéficiaires
• L’adhérent ou le membre participant
• Le conjoint ou la conjointe
• Les enfants à sa charge (enfants légitimes ou nés hors mariage et
légalement reconnus ou adoptés) à condition qu’ils soient âgés de moins
de 21 ans quelque soit leur nombre. Cette condition d’âge est portée à
26 ans pour les enfants poursuivant leurs études, en apprentissage ou
handicapés majeurs

6. Taux de prise en charge Ivoir’Santé


Variable selon la nature des soins et le type de formation sanitaire (voir
tableaux ci-dessous).

a) HOSPITALISATIONS
Etablissements sanitaires
Nature des soins
Publics Privés

Séjour en milieu 100% (avec plafond de 80% (avec plafond de


hospitalier 20.000FCFA par jour) 25.000FCFA par jour)

Prestations médicales 100% 80%

Produits
pharmaceutiques 100% 80%
fournis

Accouchement 100% avec un Plafond 80% avec un Plafond

Simple (un enfant) 75.000 FCFA 200.000FCFA

Gémellaire 100.000 FCFA 250.000 FCFA

Césarienne 250.000 FCFA 350.000 FCFA

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NB : En cas d'accouchement sans prise en charge par la MUGEF-CI
l’adhérent bénéficie du versement d'une allocation de 100.000 FCFA.

b) SOINS AMBULATOIRES
Etablissements sanitaires
Nature des soins
Publics Privés

Consultations 100% 80%

Examens et analyses de
100% 80%
laboratoire

Imagerie médicale 100% 80%

Actes de spécialité (petite


100% 80%
chirurgie)

Soins des auxiliaires


100% 80%
médicaux

Verres correcteurs et Plafond de 100.000FCFA tous les 2 ans pour


montures deux bénéficiaires

C. Le régime complémentaire Ivoir’prévoyance


Risque assuré : Le décès et l’invalidé
C'est un produit à caractère social qui couvre les risques invalidité ou décès.
C'est toujours pour une famille de 10 personnes mais ici les enfants ne sont
plus pris en charge à partir de 21 ans. Sa souscription est volontaire comme
Ivoir’santé.

1. Adhérent potentiel
Tout fonctionnaire et agent de l'Etat en activité ou à la retraite cotisant au
Régime de Base de la MUGEF-CI.

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2. Pièces à fournir pour la souscription
Adhérent
• Photocopie de la carte MUGEFCI
Ayant droit
• Photocopie de la carte MUGEFCI ou de l’extrait de naissance ou de la
CNI ou de l’Attestation d’identité en cours de validité.
Bénéficiaire du capital décès
• Photocopie de l’extrait de naissance ou de la carte nationale d’identité
ou de l’Attestation d’identité en cours de validité.

3. Montant de la cotisation
3.000 FCFA par mois et par famille de 10 membres ; au-delà, pour tout enfant
supplémentaire à couvrir, il est perçu une surcotisation de 300 FCFA par mois

4. Prestations offertes
Le paiement d’un capital d’invalidité ou de décès et de frais funéraires dont
les montants sont indiqués dans le tableau ci-dessous :

SOINS AMBULATOIRES

Nature et montant de la prestation


Personne assurée
Capital d'invalidité Capital décès Frais funéraires

Adhérent 2.000.000 FCFA 2.000.000 FCFA 500.000 FCFA

Conjoint(e) 0 0 500.000 FCFA

Enfant 0 0 300.0 FA

5. Bénéficiaires

• L’adhérent ou le membre participant


• Le conjoint ou la conjointe
• Les enfants à sa charge (enfants légitimes ou nés hors mariage et
légalement reconnus ou adoptés) à condition qu’ils soient âgés de 21 ans
au plus quelque soit leur nombre.

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CHAPITRE 2 : LA CGRAE

I. HISTORIQUE

07 novembre 1962 : Vote de la loi n° 62-405 du 07 novembre 1962 par l’Etat


de Côte d’Ivoire portant organisation du régime des pensions civiles en Côte
d’Ivoire.

De 1964 à 1977 : Gestion de ce régime par le Ministère des Affaires


Économiques et du Plan, principalement par le Trésor Public. Avec
l’augmentation de la charge de travail, il est apparu nécessaire de créer une
structure différente du Trésor pour la gestion du régime de retraite.

05 avril 1977 : Création de la Caisse Générale de Retraite des Agents de


l’Etat (CGRAE) sous la forme d’un Établissement Public Administratif (EPA)
par l’ordonnance n° 77-206 du 05 avril 1977.

29 janvier 1992 : Erection de la CGRAE en Établissement Public à caractère


Industriel et Commercial (EPIC) par décret n° 92-47 du 29 janvier 1992,
placée sous la tutelle technique et financière du Ministère de l’Economie et
des Finances.

Mais très rapidement, son nouveau statut va connaître des limites eu égard à
sa forte dépendance de la grande administration (Ministère de la Fonction
Publique, Trésor, Budget, Solde…) et qui ne lui permettait pas d’atteindre ses
objectifs.

03 décembre 1997 : Création de la Société d’Etat, dénommée CGRAE-SODE,


par décret n° 97-674.

18 avril 2012 : Par décret n° 2012-366, dissolution de la société d’Etat


dénommée Caisse Générale de Retraite des Agents de l’Etat (CGRAE-SODE) ;

Par décret n° 2012-367, création de l’Institution de Prévoyance Sociale


dénommée Caisse Générale de Retraite des Agents de l’Etat (IPS-CGRAE).

Ce nouveau statut d’Institution de Prévoyance Sociale, permet à l'IPS-CGRAE


• D’avoir une autonomie de gestion,
• De renforcer la qualité de ses services,
• D’avoir des moyens de gestion selon les règles communautaires de la
Conférence Interafricaine de la Prévoyance Sociale (CIPRES).
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II. STATUT JURIDIQUE

La Caisse Générale de Retraite des Agents de l’Etat est une Institution de


Prévoyance Sociale régie par le décret n° 2012-367 du 18 avril 2012. L'IPS-
CGRAE est régie par :
• La loi n° 99-476 du 2 août 1999 portant définition et organisation des
Institutions de Prévoyance Sociale ;
• Les décrets pris pour son application, notamment les dispositions du
présent décret et les statuts annexés ;
• Par le traité instituant la Conférence Interafricaine de la Prévoyance
Sociale signé à Abidjan le 22 septembre 1993 ;
• Et, à titre subsidiaire, par les dispositions législatives et réglementaires
applicables aux sociétés commerciales, si celles-ci ne sont pas contraires
à celles de la loi n° 99-476 du 2 août 1999 susvisée et les décrets pris
pour son application.

III. MISSIONS
L'IPS-CGRAE a pour missions :
• La gestion au profit des bénéficiaires, des régimes obligatoires de
pensions tels qu'arrêtés par l'ordonnance n° 2012-303 du 04 avril 2012
portant organisation des régimes de pensions gérés par la Caisse
Générale de Retraite des Agents de l'Etat.
• La gestion au profit des bénéficiaires, des régimes complémentaires ou
spéciaux, obligatoires ou volontaires de pensions, qui peuvent être créés
par décret ;
• Le recouvrement des cotisations et le service des prestations
afférentes à ces différents régimes;
• La gestion des fonds collectés au titre des différents régimes ci-dessus
mentionné.

20
IV. L’AGE DE DEPART A LA RETRAITE

Dispositions
Paramètres appliquées avant Nouvelles mesures Observations
réforme
57 ans pour les 60 ans pour les Augmentation de
Changement de l’âge
personnels civils de personnels civils de l’âge de départ à
de départ à la
la catégorie D à A la catégorie D à A la retraite de 3
retraite des
grade A3 grade A3 ans
personnels civils
60 ans pour les 65 ans pour les Augmentation de
excepté les forces
personnels civils de personnels civils de l’âge de départ à
de défense et de
la catégorie grade la catégorie grade la retraite de 5
sécurité
A4 à A7 A4 à A7 ans
25% du traitement
18% du traitement Relèvement du
brut indiciaire soit
brut indiciaire. Soit taux de
: 8.33% à la charge
: 6% à la charge du cotisation global
du fonctionnaire
Le taux de cotisation fonctionnaire de 7% :
(employé) et
(employé) et 12% à Fonctionnaire :
16.67% à la charge
la charge de l’Etat 2,33% Etat :
de l’Etat
(employeur) 4,67%
(employeur)
L’âge d’entrée en 55 ans pour ceux 60 ans pour ceux Augmentation de
jouissance des devant bénéficier devant bénéficier l’âge d’entrée en
pensions viagères d’une pension d’une pension jouissance de 5
normales et viagère normale viagère normale ans
proportionnelles des 50 ans pour ceux 55 ans pour ceux Augmentation de
anciens membres du devant bénéficier devant bénéficier l’âge d’entrée en
conseil économique d’une pension d’une pension jouissance de 5
et social proportionnelle proportionnelle ans
L’âge de départ
à la retraite
L’âge d’entrée en
coïncide avec
jouissance
l’âge de
d’allocation viagère 60 ans 65 ans
jouissance (65
d’anciens
ans) :
ambassadeurs
augmentation de
5 ans
L’âge d’entrée en 55 ans 60 ans 60 ans

21
jouissance
d’allocation viagère
d’agent temporaire
Revalorisation des Revalorisation des
Revalorisation des pensions basées sur pensions basées sur Maintien de la
pensions les salaires les salaires mesure initiale
nominaux nominaux

V. LES PENSIONS DE RETRAITE

5.1 LA PENSION NORMALE

La condition d’âge :
• 60 ans pour les fonctionnaires de la catégorie D à la catégorie A grade A3
• 65 ans pour les fonctionnaires de la catégorie A grade A4 à A7

La condition de durée de service :


15 ans de services effectifs soumis à cotisation

La condition de cotisation : avoir régulièrement cotisé comme suit


• 8,33% part employé (fonctionnaire)
• 16,67% part employeur (Etat)

DOSSIERS A FOURNIR PAR L'EMPLOYEUR


• Relevé général de services
• Acte de radiation et décision de mise à la retraite
• Certificat de Cessation de Paiement de salaire
• Certificat de validation des services auxiliaires, le cas échéant
• Attestation de régularisation administrative (Administration)

DOSSIERS A FOURNIR PAR LE RETRAITE


• une demande de liquidation de pension (intéressé)
• un extrait d’acte de naissance du fonctionnaire (original)
• un extrait d’acte de naissance de l’épouse (original) (intéressé)
• un extrait d’acte de naissance de chaque enfant (intéressé)
• un arrêté de radiation (Administration)
• un bulletin de solde de l’année en cours (intéressé)
• une photocopie de la CNI (intéressé)
• la dernière décision d’avancement (intéressé)
22
5.2 LA PENSION D’INVALIDITE

Avoir été déclaré comme tel et admis à faire valoir ses droits à la retraite
pour invalidité par la commission de réforme.

DOSSIERS A FOURNIR PAR LA DIRECTION DES RESSOURCES


HUMAINES DE L’EMPLOYEUR :
• Le procès-verbal de la commission de reforme
• Acte de radiation et décision de mise à la retraite

DOSSIERS A FOURNIR PAR LE RETRAITE


• L‘original de l’extrait d’acte de naissance
• La photocopie de la CNI

5.3 LA PENSION DE REVERSION

Accordée aux ayants cause d’un fonctionnaire ou agent de l’Etat décédé soit
en activité, soit à la retraite qui remplissait les conditions d’acquisition d’une
pension de retraite.

a) LA RENTE VIAGERE
Accordée aux ayants cause d’un fonctionnaire ou agent de l’Etat décédé à
l’occasion ou par le faite du service.

PIECES A FOURNIR
DOSSIER DE VEUF OU VEUVE D‘UN FONCTIONNAIRE DECEDE(E) A LA
RETRAITE AVEC ENFANTS MINEURS :
• une demande de réversion de pension (à légaliser)
• une photocopie de la CNI de la veuve et du défunt
• un extrait de l’acte de décès du mari (original)
• un extrait d’acte de naissance de la veuve (original)
• un extrait d’acte de naissance du défunt (original)
• l’acte de mariage (original)
• un certificat de non divorce et de non séparation de corps (original) à la
Mairie
• un certificat de non remariage (original) à la mairie
• un acte de notoriété (Juge de tutelle ou Notaire) (original) Tribunal

23
• un acte de tutelle (cas où la veuve est tutrice des orphelins) (original)
Tribunal
• un extrait d’acte de naissance (original) de chaque enfant même majeur
(cas d’une veuve dont l’époux est bénéficiaire d’une pension d’ancienneté
; ces enfants doivent être nés de la veuve
• un certificat de vie et d’entretien pour les enfants mineurs (Mairie)
• un certificat de cessation de paiement de pension.

b) LE CAPITAL DECES
Accordé au ayants cause d’un fonctionnaire ou agents de l’Etat décédé en
activité. Son montant est égal à un an de traitement brut indiciaire de l’agent.

5.4 LE REMBOURSEMENT DE COTISATION (8 ,33%)


Accordé au fonctionnaire ou agent de l’Etat qui arrête ses services sans
pouvoir prétendre à une pension de retraite, ses cotisations personnelles
(8,33%) lui sont remboursées sans intérêt.
5.5 L’ALLOCATION TEMPORAIRE D’INVALIDITE
Accordée après avis de la commission de réforme aux agents de l’Etat,
victime de maladies ou d’accidents survenus dans l’exercice de leur fonction.

PIECES A FOURNIR
DOSSIERS A FOURNIR PAR LA DIRECTION DES RESSOURCES
HUMAINES DE L’EMPLOYEUR.

• un arrêté de radiation
• un Certificat de Cessation de Paiement
• une attestation de régularisation administrative

DOSSIERS A FOURNIR PAR LE RETRAITE


• demande de liquidation de pension (intéressé)
• un extrait d’acte de naissance du fonctionnaire (original)
• un extrait d’acte de naissance de l’épouse (original) (intéressé)
• un extrait d’acte de naissance de chaque enfant (intéressé)
• un bulletin de solde de l’année en cours (intéressé)
• une photocopie de la CNI (intéressé)
• la dernière décision d’avancement (intéressé).

24
TITRE 3 : L’IPS-CNPS
Les travailleurs privés sont aussi couverts contre les risques sociaux dans le
cadre de l’exercice de leurs activités professionnelles. Le système de
sécurité sociale du monde privé de travail est géré par la Caisse Nationale de
Nationale en trois branches d’assurances obligatoires :
1. La branche Prestations Familiales,
2. La branche Accidents du Travail et Maladie Professionnelle,
3. La branche Caisse de Retraite.

Toutes ces branches de sécurité ou de prévoyance sociale sont financées


essentiellement par les cotisations des employés et de leurs employeurs. Et
pour déterminer le montant desdites cotisations les salaires des employés
servent de base de calcul ou d’assiette. Mais il faut retenir que les cotisations
PF (5,75%), ATMP (2 à 5 %) et CR (7,7%) sont à la charge des patrons, et
leurs employés ne supportent que l’autre partie de CR (6,3%).

Chapitre 2 : LES CONDITIONS DE LA PROTECTION CNPS

Section 1 : LE REGIME SOCIAL DES TRAVAILLEURS INDEPENDANTS

I. DEFINITION ET DOMAINE D’ACTIVITES


1. Définition
Selon l’ORDONNANCE n°2019-538 du 17 juillet 2019 portant Institution de régime
de prévoyance sociale des travailleurs indépendants, «Est considérée comme
travailleur indépendant toute personne exerçant une activité
professionnelle lui procurant un revenu, quelle que soit sa nature, pour
son propre compte ou en qualité de mandataire non salarié».

En Côte d’Ivoire environ 90% des travailleurs ne bénéficient pas de protection


sociale car exclus du champ d’application des régimes d’assurance sociale
obligatoire, ce sont :
- Les travailleurs du monde agricole ou exploitants agricoles
- Les commerçants
- Les transporteurs
- Les artistes et professionnels des médias et de l’événementiel
- Les libéraux (pharmacien, notaire, avocat, géomètre, architecte …) et
mandataires sociaux
25
- Les sportifs
- Les artisans
- Les religieux et assimilés
- Les consultants
- Les ivoiriens de la diaspora (dans les pays n’ayant pas de convention de
sécurité sociale avec la Côte d’Ivoire).

2. Domaine d’activités
Les travailleurs freelance se retrouvent dans plusieurs corps de métiers :
formation, conseil, journalisme (pigistes), informatique (développeurs, web
designers…). Depuis l’avènement du web 2.0 et l’essor qu’a connu le secteur
des technologies, de nouveaux métiers sont apparus qui s’exercent en
freelance : community manager , web marketing, ou référenceur.

Le travailleur indépendant n’est soumis à aucun lien de subordination. Il


choisit ainsi ses horaires de travail, s'organise à sa convenance et est
autonome. Il peut travailler de longues périodes à un rythme très intense puis
calmer le jeu et décider de prendre du temps pour lui sans que personne ne
puisse le lui reprocher ou lui adresser une demande d’explication.

Le travailleur freelance est avant tout polyvalent. Il joue les rôles de chef
d'entreprise, de commercial, de gestionnaire de clientèle, parfois même de
juriste, de comptable, de designer et de webmarketer. Il peut faire appel à
des prestataires extérieurs tels qu’un avocat pour rédiger les contrats, un
expert-comptable pour établir ses états financiers, ou encore un développeur
et un graphiste pour son site. Le freelance assure de cette façon un maximum
de tâches connexes dans le but de réduire ses coûts et délègue ce qu'il ne
maîtrise pas à d'autres personnes compétentes.

Tout travailleur indépendant en activité doit s’affilier à la CNPS, quel


que soit son âge, sa nationalité et payer ses cotisations.

26
II. PIECES A FOURNIR
• Carte Nationale d’Identité ou tout autre document officiel tenant lieu
• Extrait d’acte de naissance ou jugement supplétif
• Carte professionnelle
• Passeport (en cours de validité)
• Carte CMU-Permis de Conduire.

Section 2 : LE REGIME DES TRAVAILLEURS SALARIES

I. L’AFFILIATION DE L’EMPLOYEUR A LA CNPS

En vertu de l’article 5 de la loi 99-477 du 02 Août 1999 portant modification


du Code de Prévoyance Sociale : « Est obligatoirement affilié à la Caisse
Nationale de Prévoyance Sociale, tout employeur occupant des travailleurs
salariés tels que définis par le Code du travail ».

Et le Code du travail définit le travailleur salarié en ces termes :


« Est considéré comme travailleur, ou salarié quels que soient son sexe,
sa race et sa nationalité, toute personne physique qui s’est engagée à
mettre son activité professionnelle moyennant rémunération sous la
direction et l’autorité d’une autre personne physique ou morale, publique
ou privée appelée employeur ».

L’affiliation prend effet à compter de l’embauche du premier salarié et se


fait en remplissant une demande d’immatriculation intitulée « Déclaration aux
fins d’immatriculation ». (A retirer à l’agence CNPS la plus proche). A cette
demande, sont jointes les pièces suivantes :
Pour l’entreprise :
Une photocopie de la facture CIE et SODECI ; Une photocopie du Registre de
commerce ; Une photocopie de la déclaration d’existence fiscale.

Pour le dirigeant :
La photocopie de la carte nationale d’identité pour les nationaux et une copie
du passeport biométrique pour les non nationaux.

Ces documents doivent être déposés à l’agence de la zone géographique où est


situé le siège social de l’entreprise ou de l’établissement.
27
II. LES DECLARATIONS DU SALARIE A LA CNPS
L’employeur doit fournir à la CNPS tous les renseignements relatifs à
l’identification des travailleurs concernés par le règlement des cotisations

La déclaration doit se faire dès le premier jour de l’embauche par une fiche
de déclaration du travailleur (à retirer auprès des services de la CNPS). A
cette fiche signée de l’employeur (et cachetée pour les entreprises) doivent
être jointes : une pièce d’état civil (carte d’identité ou extrait de naissance)
ainsi que deux photos d’identité du travailleur. Pour le salarié déjà immatriculé
par un ancien employeur, le nouvel employeur doit préciser sur la déclaration
du travailleur, son numéro CNPS.

Afin de permettre à la CNPS d’alimenter le fichier famille, le travailleur doit


fournir les pièces d’état civil de chaque membre de sa famille : père, mère,
conjoint, enfants. A la réception du dossier de déclaration, la CNPS procède à
l’immatriculation du travailleur. Le numéro CNPS ainsi attribué est unique
et permanent même en cas de changement d’employeur.

L’employeur doit immédiatement informer la CNPS :


• En cas de fermeture temporaire ou définitive de l’entreprise, par écrit
en précisant la date ainsi que le ou les motifs de la fermeture. Il doit, en
outre, remplir pour chaque salarié, une fiche de cessation d’emploi à
retirer auprès des services de la CNPS.

• Lorsqu’un salarié quitte l’entreprise (quel qu’en soit le motif), l’employeur


doit remplir une fiche de déclaration de cessation d’emploi qu’il adresse
à la CNPS pour signaler le départ du salarié.

NB : Il est demandé aux employeurs d’informer la CNPS toutes les


embauches ou tous les départs des travailleurs. Cela permettra une mise
à jour de votre fichier salarié et une bonne évaluation des cotisations
sociales dues par l’entreprise.

III. LES COTISATIONS SOCIALES

28
A. Les taux des cotisations CNPS
TAUX DES COTISATIONS

Part patronale Part salariale Total Plafond


Branches

5,75 % - 75.000 F
Prestations (dont 0,75 % pour la 5,75 % CFA/mois
familiales maternité)

De 2 à 5 % - 2à5% 75.000 F
Accidents du CFA/mois
(en fonction de l'activité
travail
principale de l'entreprise

45 X SMIG
Retraites 7,7 % 6,3% 14% /mois

B. L’assiette sociale
Selon le Code de Prévoyance Sociale, les cotisations sont assises sur
l’ensemble des salaires y compris les avantages en nature et indemnités
diverses versées par l’employeur à son personnel salarié à l’exception des
indemnités ayant le caractère de remboursement de frais. Dans tous les cas,
le montant du salaire à prendre en considération pour base de calcul des
cotisations ne peut être inférieur au SMIG.

1. Le salaire brut imposable ou l’assiette sociale


Il est constitué par le salaire de base + les accessoires salariaux : sursalaire,
primes de rendement, d’ancienneté, d’assiduité, de pénibilité, de
responsabilité, d’ancienneté, de bonne conduite, de présence, de non accident,
de paie, de nuit, de fidélité, de dépannage, de risque, de caisse, de bilan, de
nourriture, de blanchissage, de technicité, etc. On y ajoute aussi les heures
complémentaires, les heures supplémentaires, les gratifications, sans oublier
les avantages en nature évalués selon le barème administratif des minima ci-
dessous :

29
Tableau I : Logement et accessoires
Nombres de Electricité
Eau
pièces Logement Mobilier (sauf
(sauf piscine)
principales climatiseur)
1 50 000 10 000 10 000 15 000
2 80 000 20 000 20 000 15 000
3 160 000 40 000 30 000 20 000
4 300 000 60 000 40 000 30 000
5 480 000 80 000 50 000 40 000
6 600 000 100 000 60 000 50 000
7 et plus 800 000 150 000 70 000 60 000
NB : Les montants d’électricité sont à majorer de 20 000 F CFA par
appareil individuel de climatisation ou par pièces climatisées pour les
climatisations centrales. Les montants d’eau sont à majorer de 30 000 F
CFA pour les logements dotés de Piscine.

Tableau II : Domesticité

- Gardien, jardinier : 50 000 F


- Gens de maisons : 60 000 F
- Cuisinier : 90 000 F

Enfin, font aussi partie du salaire brut imposable ou de l’assiette sociale, les
avantages en argent, ce sont les cotisations complémentaires payées par
l’employeur à des organismes de retraite et de prévoyance (primes
d’assurance vie ou décès, frais d’écolage des enfants du salarié, les frais de
téléphone ou de connexion à Internet, …)

2. Les éléments exclus de l’assiette sociale


Les accessoires du salaire de base qui n’ont pas la nature juridique de salaire
sont exclus de l’assiette ou du salaire brut imposable :
• Prime de panier : 3 fois le SMIG horaire ;
• Prime de salissure : 13 fois le SMIG horaire ;
• Prime de tenue de travail : 7 fois le SMIG horaire ;
• Prime d’outillage : 10 fois le SMIG horaire ;

30
• Prime de transport : 30 000 f à Abidjan et 20 000 f à l’intérieur du
pays.
• Prime d’expatriation : 40% du salaire de base.
• Indemnité de voiture
• Indemnité de voiture de service
• Indemnité de carburant.

Pour liquider ou calculer les cotisations CNPS, l’Etat a prévu des limites à
l’assiette comme suit :
➢ Assiette plafond : c’est le montant du salaire mensuel maximum servant
de base de calcul des cotisations. Il est fonction de chaque branche, à
savoir 75 000 FCFA/mois/salarié pour les branches Prestations
Familiales et AT/MP ; 45 fois le SMIG soit 3 375 000 F
CFA/mois/salarié pour la branche Caisse de Retraite.
➢ Assiette plancher : c’est le montant minimum de base de calcul des
cotisations CNPS. Elle est égale au SMIG actuel c’est-à-dire de 75 000
F CFA/mois/salarié pour chacune des branches PF, AT/MP et CR.

C. Le paiement des cotisations CNPS


L’employeur est responsable du paiement à la CNPS de l’ensemble des
cotisations (part patronale et part salariale). Le salarié ne peut en aucun cas
s’opposer à la retenue de sa part de cotisation retraite sur son salaire lors de
chaque paye.

1. La périodicité des paiements :


Les cotisations sont payées selon les rythmes suivants :
• Tous les mois, si l’entreprise emploie 20 salariés ou plus ;
• Tous les trimestres, si l’entreprise emploie moins de 20 salariés.

Le versement des cotisations se fait dans les 15 premiers jours qui suivent le
mois ou le trimestre échu. Le versement des cotisations au-delà de cette
période expose l’employeur à des pénalités. Le paiement des cotisations peut
se faire par chèque, virement ou en espèces. Il doit être accompagné d’un
document spécial intitulé APPEL DE COTISATIONS.

31
2. La régularisation annuelle
Les cotisations dues au titre des trois branches sont assises sur l’ensemble
des rémunérations ou gains perçues par les salariés et assimilés dans la limite
d’un plafond annuel. C’est pour permettre le calcul des cotisations lors de
chaque paie, que ce plafond annuel est fractionné selon la périodicité des
paies (mois, trimestre). Cependant, pour respecter le principe de l’annualité du
plafond, l’employeur doit procéder à une régularisation des cotisations pour
tenir compte de l’ensemble des rémunérations payées à chaque salarié entre
le premier et le dernier jour de l’année considérée. Cela, afin d’éviter que les
indemnités ou gratifications versées à intervalles éloignés soient prises en
considération uniquement dans la limite du plafond mensuel de la paye
correspondante, ou que les salaires dont le montant mensuel varie sur
l’exercice ne soient que partiellement pris en compte dans le calcul des
cotisations.

La DISA a pour but de permettre avec justesse et régularité :


• Le suivi de la carrière des travailleurs ;
• La mise à jour du fichier des salariés en activité ;
• L’ouverture et la détermination des droits des salariés ;
• La tenue régulière des comptes employeurs.

Document obligatoire dans l’intérêt des travailleurs et des employeurs, la


DISA doit être dûment remplie et transmise à la CNPS au plus tard, pour
chaque année, à la fin du premier trimestre de l’année suivante.

NB : Pour les entreprises dotées de moyens informatiques, la CNPS a élaboré


une monographie qui leur permet de fournir la DISA sur un support
magnétique ou numérique.

En vertu de l’article 30 de la loi précitée, le défaut de production de la DISA


aux échéances fixées, donne lieu au versement d’une pénalité de 10 % du
montant total mensuel des cotisations dues par l’employeur défaillant.

32
APPLICATIONS
1/ MAXEL Tea est un travailleur de la société NORD-SUD Images sise à la
zone industrielle de Marcory Est. MAXEL a été embauché, en qualité de
Chef de production, le 10 janvier 2013. Son salaire mensuel du mois de
février se compose comme suit : salaire catégoriel 105 000f, sursalaire
90 000f, prime de transport 40 000f. Il perçoit, enfin, une prime
d’ancienneté de 10 500f et une prime de salissure.
TAF : Déterminer le montant des cotisations sociales de MAXEL au 28 février
2023. Taux AT/MP 4%.

2/ La société FALAKO Sarl emploie les travailleurs salariés dont les


rémunérations sont détaillées comme suit:
JANVIER 2023
Salariés Salaires Sursalaire Prime Prime de transport
de base d’ancienneté
Koffi Noel 121 000 f 80 000f 12 100f 30 000f
Benié Yves 95 000f 60 000f 9 500f 30 000f
Sery Taou 108 500f ------- 10 850f 30 000f
Koné Joel 145 000f ------- 14 500f 30 000f
Soro Ada 96 850 60 000f 9 685f 30 000f
Ben Youl 230 000f 45 000f 23 000f 30 000f
Taye Bity 78 950f 50 000f 7 895f 30 000f
Karma Nana 115 000f 100 000f 11 500f 30 000f
Yara Hoho 75 950f 50 000f 7 595f 35 000f

FEVRIER 2023
Salariés Salaires Sursalaire Prime Prime de Heures
de base d’ancienneté transport supplémentaires
Koffi Noel 121 000 f 80 000f 12 100f 30 000f ……….
Benié Yves 95 000f 60 000f 9 500f 30 000f 32 000f
Sery Taou 108 500f ------- 10 850f 30 000f ………
Koné Joel 145 000f ------- 14 500f 30 000f 19 500f
Soro Ada 96 850 60 000f 9 685f 30 000f ……..
Ben Youl 230 000f 45 000f 23 000f 30 000f …..
Taye Bity 78 950f 50 000f 7 895f 30 000f 26 315f
Karma Nana 115 000f 100 000f 11 500f 30 000f ……..
Yara Hoho démissionnaire

33
MARS 2023
Salariés Salaires de Sursalaire Prime d’ancienneté Prime de transport
base
Koffi Noel 121 000 f 80 000f 12 100f 30 000f
Benié Yves 95 000f 60 000f 9 500f 30 000f
Sery Taou 108 500f ------- 10 850f 30 000f
Koné Joel 145 000f ------- 14 500f 30 000f
Soro Ada 96 850 60 000f 9 685f 30 000f
Ben Youl 230 000f 45 000f 23 000f 30 000f
Taye Bity 78 950f 50 000f 7 895f 30 000f
Karma Nana 115 000f 100 000f 11 500f 30 000f
Yara Hoho démissionnaire
TAF : Remplir correctement la fiche qui doit accompagner le paiement
de leurs cotisations CNPS, en considérant que leur taux AT/MP est de 5%.

Chapitre 3 : LES PRESTATIONS OFFERTES PAR LA CNPS

Nous étudierons successivement, dans le cadre de la présente formation, les


trois branches de protection sociale en Côte d’Ivoire : les prestations
familiales (I), l’indemnisation des accidents du travail et maladies
professionnelles (II) et enfin la pension du travailleur (III).

I. LES PRESTATIONS FAMILIALES

Peuvent être servies les prestations suivantes :


• les allocations au foyer du travailleur ;
• les allocations prénatales ;
• les allocations de maternité ;
• les allocations familiales ;
• les indemnités journalières en faveur des salariées en couches ;
• les frais d'accouchement et les soins médicaux liés à l'accouchement.

Pour avoir droit aux prestations familiales, il faut être salarié, marié
légalement ou fille célibataire ayant reconnu son ou ses enfants, avoir à sa
charge un ou plusieurs enfants et justifier de trois mois de travail consécutif
chez un ou plusieurs employeurs inscrits à la CNPS. La veuve d'un allocataire
décédé en activité peut continuer à percevoir les prestations familiales.

34
1) Les allocations prénatales
Elles sont dues à toute femme salariée ou conjointe d’un travailleur salarié, à
compter du jour de la déclaration de grossesse et pour les neuf mois de la
grossesse. Elles sont versées en trois fractions :
• 3.000 francs CFA après le premier examen médical (par un médecin) au
3e mois de la grossesse,
• 6.000 francs CFA après le second examen médical (par un médecin ou
une sage femme),
• 4.500 francs CFA après le troisième examen médical (par un médecin ou
une sage femme), au 8e mois de grossesse.

Pour obtenir ces allocations, la déclaration de grossesse accompagnée d’un


certificat médical doit parvenir à la CNPS avant la fin du troisième mois.

2) Les salaires pendant le congé de maternité


Les indemnités journalières sont prévues à l'article 23 du code du travail en
faveur des femmes salariés qui cessent de travailler pendant leur congé de
maternité (quatorze semaines dont six avant et huit après l’accouchement). Il
est possible de bénéficier d'un repos supplémentaire justifié par une maladie
résultant de la grossesse ou de l'accouchement, de trois semaines maximum.
Pour pouvoir prétendre aux prestations, l'intéressée doit être salariée chez
un employeur affilié à la CNPS pendant depuis au moins trois mois. Pendant la
durée du congé la CNPS paie à la femme salariée l'intégralité du salaire net
qu'elle percevait avant son départ en congé de maternité.

3) Les allocations au foyer du travailleur (Prime de naissance)

Elles s'élèvent à 18.000 francs CFA et sont versées à la naissance de chacun


des trois premiers enfants issus d'un premier mariage ou d'un second
mariage, lorsqu'il y a eu décès du précédent conjoint. Les enfants doivent
être nés viables, sous contrôle médical et déclarés à l'état civil.

4) Le remboursement des frais d'accouchement et des soins médicaux


Les remboursements concernent les frais d’hospitalisation, les frais
pharmaceutiques et les soins médicaux liés à la grossesse à partir du
troisième mois de grossesse et jusqu’à la reprise du travail après
l’accouchement.

35
Pour pouvoir être remboursé, l'accouchement doit avoir lieu sous contrôle
médical. En établissement sanitaire privé le remboursement est effectué sur
la base du taux journalier de la 2e catégorie des hôpitaux publics, auquel
s'ajoutent 5.000 F CFA pour l'accouchement et 2.000 F CFA par enfant, en
cas d'accouchement multiple. En formation sanitaire publique, le
remboursement est effectué au taux de la catégorie de l'hôpital multiplié par
le nombre de jours d'hospitalisation.
Les frais de consultation au titre de la grossesse sont pris en charge au taux
des consultations externes des établissements hospitaliers publics Frais
pharmaceutiques : remboursement des médicaments délivrés en raison d'une
maladie résultant de la grossesse à partir du 3e mois de grossesse.

5) Les allocations de maternité

Elles sont dues à toute femme salariée ou conjointe d'un travailleur salarié qui
donne naissance à un enfant viable, sous contrôle médical, inscrit à l'état civil.
Sous réserve d'une visite bimensuelle de l'enfant jusqu'à ce qu'il atteigne
l'âge d'un an, ces allocations de maternité s'élèvent à 18.000 francs CFA et
sont payables en trois fractions :
• 9.000 francs CFA à la naissance,
• 4.500 francs CFA lorsque l'enfant atteint l'âge de six mois,
• 4.500 francs CFA lorsqu'il atteint douze mois.

6) Les allocations familiales

Elles sont attribuées au travailleur pour chacun des enfants à sa charge, âgé
de plus d'un an et de moins de quatorze ans (dix-huit ans pour l'enfant en
apprentissage ; vingt-et-un ans en cas de poursuite d'études ou de maladie).

Elles s'élèvent à 5 000 francs CFA par mois et par enfant. Pour en bénéficier,
il faut justifier de dix-huit jours ou de cent vingt heures de travail salarié et
présenter les pièces suivantes : attestations de travail, ordonnance de
puissance paternelle pour les mères célibataires, certificat médical pour les
enfants de moins de 6 ans ou infirmes, certificat de scolarité ou
d'apprentissage, certificat de vie et d'entretien.

36
II. LES ACCIDENTS DU TRAVAIL ET LES MALADIES
PROFESSIONNELLES

Bénéficient de l'assurance accidents du travail toutes les personnes exerçant


une activité salariée, les apprentis et les élèves. Les travailleurs indépendants
ne bénéficiant pas de l'assurance accidents du travail à titre obligatoire mais
peuvent cotiser volontairement à cette assurance. Ils ouvrent droit alors à
des prestations en nature de l'assurance.
Sont visés les accidents survenus sur le lieu de travail et pendant le temps de
travail, ainsi que les accidents de trajet. En ce qui concerne la maladie
professionnelle, la date de la première constatation médicale de la maladie
professionnelle est assimilée à la date de l’accident.
L'accident du travail doit être déclaré dans les quarante-huit heures à
l'inspection du travail et des affaires sociales. L'employeur est tenu de
fournir au salarié une déclaration d'accident du travail, d'assurer les soins de
première urgence, d'aviser un médecin et, éventuellement, de diriger la
victime sur le centre médical d'entreprise ou interentreprises et, à défaut,
sur la formation sanitaire ou l'hôpital le plus proche.

1) Les soins gratuits

La CNPS couvre directement les frais nécessités par le traitement de la


victime ainsi que les prothèses et appareillage et les frais de rééducation. En
cas de décès, elle prend également en charge les frais de transport du corps
au lieu de la sépulture, quand l'accident s'est produit au cours d'un
déplacement demandé par l'employeur.

2) L’incapacité temporaire

Le montant des indemnités journalières est fonction du salaire journalier :


celui-ci est égal à l'ensemble des gains perçus, dans la limite d'un plafond
(36.695 F.CFA mensuel en 2007), au cours des trente jours précédant
l'accident, divisé par le nombre de jours ouvrables pendant cette période.
Le montant de l'indemnité journalière est égal au salaire journalier total du
lendemain de l'accident et pendant toute la durée du préavis applicable à
l'intéressé. Ensuite, il est égal à la moitié du salaire journalier jusqu'au 28e
jour de l'accident, si toutefois ce délai n'a pas été absorbé par le temps de
préavis. A partir du 29e jour de l'interruption de travail ou dès la fin du
préavis, elle est portée aux deux tiers du salaire.
37
3) L’incapacité permanente

Pour le calcul des prestations, le salaire au-dessus d'un certain plafond ne


sera pris en compte que partiellement ou ne sera pas du tout pris en compte.
Il s'agit du "salaire annuel utile". Le salaire maximum annuel est fixé à 13 307
742 F CFA.
La victime a droit à une rente égale au produit du "salaire annuel utile" par le
"taux d'incapacité corrigé" : ce dernier est le taux réel fixé par le médecin,
réduit de moitié pour la partie de ce taux qui ne dépasse pas 50 % et
augmenté de la moitié pour la partie qui excède 50 %. Une majoration pour
tierce personne de 40 % peut être éventuellement attribuée. Le rachat peut
être total si le droit à rente est ouvert depuis au moins cinq ans et si le taux
d'incapacité est inférieur ou égal à 10 %. Le rachat peut être partiel si le taux
d'incapacité est supérieur à 10% : il se fait dans la limite du quart au plus du
capital correspondant à la valeur de la rente, si le taux d'incapacité est de 50
% au plus ; s'il est supérieur à 50 %, le rachat peut se faire dans la limite
maximum du quart du capital correspondant à la fraction de la rente allouée
jusqu'à 50 % du taux d'incapacité.

Le rachat est obligatoire (sauf stipulation contraire prévue par une loi
nationale ou une convention) pour les travailleurs étrangers, victimes d'un
accident du travail qui cessent de résider sur le territoire ivoirien. Ils
perçoivent alors pour toute indemnité un capital égal à trois fois le montant
de la rente annuelle qui leur est due.

4) La rente pour décès

La rente de conjoint survivant est en principe égale à 30 % du salaire annuel


qui aurait servi de base au calcul de la rente de la victime.
En cas de pluralité d'épouses, la rente est partagée entre elles. Si le conjoint
se remarie, une somme représentant trois fois le montant de la rente lui est
versée.
La rente aux enfants et descendants est fonction du nombre d'enfants ; 15 %
du salaire annuel pour le premier, 30 % pour deux enfants, 40 % pour trois
enfants, 10 % supplémentaires pour chaque enfant en plus (20 % maximum
pour chaque enfant orphelin de père et de mère). Les ascendants ont droit
chacun à 10 % du salaire annuel de la victime. Une pension de veuf a été
instituée au profit du conjoint légitime de la femme décédée affiliée à la
38
CNPS. En tout état de cause, le total des rentes attribuées aux survivants ne
peut excéder 85 % du salaire annuel de la victime, auquel cas une réduction
proportionnelle est appliquée.

III. LES PENSIONS EN CAS DE RETRAITE

Peuvent être attribuées des pensions de retraite, des allocations de rachat,


des pensions de réversion et des pensions d'invalidité.

1) La pension de retraite

➢ En cas de vieillesse du travailleur :


Il faut avoir atteint l'âge de 60 ans, avoir exercé une activité salariée, cotisé
pendant au moins quinze ans et avoir cessé toute activité. La pension de
retraite peut être servie dès le 50e anniversaire mais elle subit alors un
abattement de 5 % par année d'anticipation sauf pour les personnes qui
justifient d'au moins 30 ans d'assurance. La pension est égale au salaire
moyen des dix meilleures années de cotisations multiplié par le taux de
remplacement qui correspond au taux de rendement de la carrière soumise à
cotisations (1,33 % par an jusqu'au 1er janvier 2000 et 1,77 % au delà).

La pension minimum ne peut pas être inférieure à 50 % du salaire minimum


interprofessionnel garanti (Voir méthode de calcul en annexe)..

➢ Les pensions de réversion :


Le conjoint survivant âgé de 50 ans (ou 45 ans, dans ce cas abattement
définitif de 5 % du montant de la pension), marié pendant au moins 2 ans
avant le décès ou ayant des enfants âgés de moins de 16 ans avec le défunt,
peut prétendre à la moitié de la pension de retraite dont bénéficiait ou dont
aurait pu bénéficier le conjoint travailleur décédé.

Les orphelins : seuls peuvent y prétendre les orphelins de père et de mère.


L'enfant âgé au plus de 16 ans (18 ans si l’enfant est en apprentissage et à 21
ans au plus s’il poursuit des études ou s’il est infirme), obtient 20 % de la
pension de retraite dont bénéficiait ou aurait pu bénéficier le défunt. Si le
total des rentes d'orphelins dépasse 100 %, la pension globale est divisée par
le nombre d'orphelin pouvant y prétendre.

39
2) L’allocation unique

Tout travailleur salarié assuré, âgé de 60 ans, qui cesse son activité et
totalise une période d'activité professionnelle supérieure à 3 ans, mais
inférieure à 15 ans a droit à cette allocation qui est versée en une seule fois à
la demande du bénéficiaire.
Cette allocation est le produit du salaire moyen sur toute la période d’activité
multiplié par le taux de remplacement (calculé dans les mêmes conditions que
pour la pension de vieillesse) et par un facteur multiplicateur qui est fonction
de la durée moyenne d’une pension de retraite et d’un taux technique.

3) Le remboursement de cotisations personnelles

Le remboursement de cotisations est réservé au travailleur salarié qui a


cotisé pendant une période de travail de 1 mois à 3 ans au régime de retraite
et qui quitte définitivement ce régime. Le montant du remboursement est égal
au montant des cotisations salariales versées pendant son temps de travail
cotisé, soit 6,3 % du salaire total soumis à cotisation sur la période
concernée. Les cotisations patronales quant à elles ne sont pas
remboursées.

4) La pension d’invalidité

Une pension d'invalidité peut être attribuée au salarié atteint d'une


incapacité à tout travail à la suite d'un accident ou d'une maladie non
professionnelle. Pour y prétendre, il faut avoir accompli au moins 15 ans
d'activité salariée auprès d'une ou plusieurs entreprises affiliées à la CNPS
et avoir une incapacité de travail reconnue médicalement d’au moins 2/3 de sa
capacité de travail.
La pension d'invalidité se calcule comme la pension de vieillesse, son montant
est égal au salaire moyen mensuel des 10 meilleures années d'activité,
multiplié par le taux de remplacement.

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Année académique 2022-2023
TD DE DSS Cycle Post BTS
Institut de Formation Sainte Marie
Classes : LICENCE 3 FC / GRH / MM
Formateur : SARAKA Prosper A rendre

VOUS TRAITEZ TOUTES LES QUESTIONS SUIVANTES

1. Pour les cotisations CNPS, à quoi sert :


a) La DISA ?
b) L’Appel de cotisations trimestriel ?
c) L’Assiette plancher ?

2. Dame BELLE Alla est Comptable Adjointe au sein de la société Nord-Sud Mines sise à
Man. Mariée et mère de 2 enfants (Lisette, âgée de 10 ans et Sia, 5 ans), elle y travaille
depuis 12 ans. Enceinte, son congé de maternité court du 22-01-2023 au 09-05-2023.
Heureusement, Dame BELLE a accouché d’une fillette le 08-03-2023, en pleine journée
internationales des droits des femmes.
Citez et expliquez clairement cinq (5) droits de Dame BELLE Alla et de ses
enfants auprès de l’Agence CNPS de Man.

FIN

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