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Table des matières

AVANT PROPOS 4
CHAPITRE I : CONCEPT ET GENERALITES SUR LA SECURITE SOCIALE 5
INTRODUCTION 5
I. ORIGINE DE LA SECURITE SOCIALE 5
I.1. LA SECURITE SOCIALE 5
I.1.1. La sécurité sociale est un droit universel 5
I.1.2. La sécurité sociale est un service public (principe de responsabilité de
l’Etat) 6
I.1.3. Les principes fondamentaux de la sécurité sociale 6
II. DÉFINITION DE QUELQUES TERMINOLOGIES 6
II.1. Risque social 6
II.2. Protection sociale 7
III. LA PROTECTION SOCIALE EN COTE D’IVOIRE 7
III.1. LES INSTITUTIONS DE PREVOYANCE SOCIALE 7
III.1.1. La Caisse Générale de Retraite des Agents de l’État (CGRAE) 8
III.1.2. La Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) 8
I.1.1. La Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) 8
III.2. LES GRANDES MUTUELLES NATIONALES 9
III.2.1. La Mutuelle Générale des Fonctionnaires et Agents de l’État (MUGEFCI)
9
III.2.2. La Mutuelle des Travailleurs et Retraités du secteur Privé de Côte
d’Ivoire (MUTREP-CI) 9
III.2.3. Le Fonds de Prévoyance Militaire (FPM) 9
III.2.4. Le Fonds de Prévoyance de la Police Nationale (FPPN) 9
CHAPITRE 2 : FINANCEMENT DE LA SECURITE SOCIALE 10
I. LES DIFFERENTS SYSTEMES DE FINANCEMENT 10
I.1. Le système fiscal 10
I.2. Le système contributif 10
II. LES TECHNIQUES DE FINANCEMENT 10
II.1. La répartition 10
II.2. La capitalisation 10
III. RECOUVREMENT DES COTISATIONS SOCIALES 10
III.1. L’immatriculation 10
III.1.1. Définition 10
III.1.2. Procédure d’immatriculation à la CNPS 11
III.2. Les cotisations sociales 11

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III.2.1. La détermination des cotisations sociales 11
III.2.1.1. L’Assiette de cotisation 11
III.2.1.2. Les Taux de Cotisation, Plancher et Plafond 12
III.2.2. Périodicité de paiement des cotisations sociales 14
III.2.3. Date d’exigibilité des cotisations sociales 14
III.2.4. Majorations de retard 14
III.3. Le contrôle exploitation 15
III.4. La production de la DISA 15
III.5. Le régime des travailleurs indépendants 16
III.6. Le contentieux du recouvrement 17
III.6.1. Le précontentieux du recouvrement 17
III.6.1.1. La taxation d’office 17
III.6.1.2. La mise en demeure 17
III.6.1.3. Le contentieux du recouvrement : La contrainte 17
III.6.1.4. Principales infractions à la législation 17
CHAPITRE III: LES PRESTATIONS SOCIALES SERVIES PAR LA CNPS: CONDITIONS
D’OCTROI, MODE DE CALCUL ET FORMALITES A REMPLIR 18
III.1. L’ASSURANCE VIEILLESSE OU RETRAITE 18
III.1. Définition de l’assurance vieillesse 18
III.2. Les différents types de prestations de l’assurance vieillesse 18
III.2.1. La pension de retraite normale (article 150 nouveau) 18
III.2.2. La pension de retraite anticipée (article 151 nouveau); 22
III.2.3. La pension d’invalidité (articles 161 et 162 nouveau); 22
III.2.4. L’allocation de solidarité (article 158, 159 et 160 nouveau) 22
III.2.5. Le remboursement de cotisations personnelles (article 163 ter nouveau) 23
III.2.6. L’allocation unique (article 163 bis nouveau); 23
III.2.7. La pension de réversion normale et anticipée (article 156 nouveau) 25
III.2.8. La pension d’orphelin (article 157 nouveau) 25
III.3. DATE D’EFFET OU DE JOUISSANCE DE LA PENSION 26
III.2. LES PRESTATIONS FAMILIALES 27
III.2.9. Définition 27
III.2.10. Les allocations prénatales 27
III.2.11. Les allocations de maternité 27
III.2.12. Les allocations au foyer du travailleur 28
III.2.13. Les allocations familiales 28
III.3. L’ASSURANCE MATERNITE 28
III.3.1. Définition 28
III.3.2. Conditions pour le bénéfice de l’assurance maternité 28

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III.3.3. Les différents types de prestations 29
III.4. LES ACCIDENTS DU TRAVAIL ET LES MALADIES PROFESSIONNELLES 30
III.4.1. Définition légale de l’accident du travail (art 66 du CPS) 30
III.4.2. Démarches à suivre en cas d’AT/MP 30
III.4.3. Les prestations servies en cas d’AT/MP 30
III.4.3.1. Les prestations en nature 31
III.4.3.2. Les prestations en espèces 31
III.4.3.2.1. Les indemnités journalières (IJ) 31
III.4.3.2.2. Les rentes à la victime ou à ses ayants droit 31
BIBLIOGRAPHIE 32

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AVANT PROPOS

Le présent support de cours est une introduction à la sécurité sociale. Il fournit aux étudiants
toutes les informations se rapportant au financement (recouvrement) et aux prestations de
la sécurité sociale.

A l’issue de ce cours, les étudiants doivent être capables de :

Comprendre les fondements et les grands principes de la sécurité sociale ;


Connaître la législation en matière de recouvrement des cotisations sociales ;
Connaître la législation applicable en matière de prestations sociales ;
Connaître les conditions et les formalités d’ouverture des droits aux prestations ;
Connaître et calculer les montants des prestations sociales.

Méthodologie de la formation

 Cours théoriques (présentation)


 Méthode participative
 Exercices, travaux pratiques, simulation

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CHAPITRE I : CONCEPT ET GENERALITES SUR LA SECURITE SOCIALE

INTRODUCTION
Le concept de sécurité sociale est né au XIXème siècle dans les États Européens durant la
période d’industrialisation qui a vu se développer, la misère sociale, l’insécurité du travail et
l’instabilité d’une main d’œuvre rurale.
L’objectif de ce chapitre est de comprendre les origines et les concepts clés de la sécurité
sociale.
I. ORIGINE DE LA SECURITE SOCIALE
De tout temps, l’homme a toujours cherché à faire face à l’incertitude qui menace en
permanence son existence. Cette menace est caractérisée principalement par les risques de
tout ordre, à savoir les risques liés au milieu naturel (inondation, incendie, sécheresse,
tremblement de terre…), les risques découlant du milieu social (guerre, accidents de la
circulation…), les risques résultant de l’organisation de la famille (mariage et enfants à
charge…), les risques physiologiques (maladie, maternité, invalidité, vieillesse…) et les risques
inhérents à l’activité professionnelle (insécurité, lésions corporelles, accidents du travail, etc.).

C’est au lendemain de la seconde guerre mondiale que s’est véritablement construit le


concept de « sécurité sociale » tel qu’il est appréhendé et se développe de nos jours.
En effet, lors de la seconde guerre mondiale, le concept de guerre totale fut appliqué par la
plupart des belligérants. Ceux qui ne portaient pas l’uniforme étaient mobilisés dans les
usines ou pour l’effort de guerre. Tout le monde subissait les effets de la guerre. Cette
situation fit naître dans ces pays, un véritable sentiment de solidarité nationale.
I.1. LA SECURITE SOCIALE
Selon la convention n°102 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), la sécurité sociale
est un système d’ensemble comportant une série de mesures générales tendant à :

 Protéger la population (ou une grande partie de la population) de la misère économique


dans laquelle risqueraient de la plonger la maladie, le chômage, la vieillesse ou la mort,
en interrompant les gains ;
 Assurer à la même population tous les soins médicaux nécessaires ;
 Accorder une subvention aux familles élevant des enfants.
I.1.1.La sécurité sociale est un droit universel
D’un point de vue juridique, la sécurité sociale est reconnue et proclamée comme un droit
fondamental dont doit bénéficier chaque être humain. Ce principe est inscrit aux articles 221
et 25 de la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par l’ONU le 10 décembre
1948 et à l’article 9 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.
Le droit à la sécurité sociale a été reconnu dans bon nombre de pays comme un droit

1
« Article 22 – Toute personne, en tant que membre de la Société, a droit à la sécurité sociale ; elle est fondée à
obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre
développement de sa personnalité, grâce à l’effort national et à la coopération internationale, compte tenu de
l’organisation et des ressources de chaque pays ».
« Article 25- 1° Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de
sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux, ainsi que les services
sociaux nécessaires : elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de
vieillesse, ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances
indépendantes de sa volonté ;
2° La maternité et l’enfance ont droit à une aide et à une assistance spéciale. Tous les enfants, qu’ils soient nés
dans le mariage ou hors du mariage, jouissent de la même protection sociale ».

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protégé par la Constitution elle-même ; tel est le cas, par exemple, en Allemagne, au Brésil et
en Inde.
En Côte d’Ivoire, le droit à la sécurité sociale transparaît dans la nouvelle constitution
ivoirienne (Article 31 et 322).

I.1.2.La sécurité sociale est un service public (principe de responsabilité de


l’Etat)
L’État porte la responsabilité finale et générale de la garantie d’un cadre de bonne
gouvernance et de la garantie que les prestations seront payées sous la forme et au moment
voulus.
D’un point de vue théorique, la sécurité sociale se fonde sur deux conceptions :
 Conception corporatiste ou professionnaliste de la sécurité sociale (BISMARK) : c’est
un système contributif dans la mesure où le bénéficiaire acquiert des droits par ses
cotisations.
 Conception universaliste de la sécurité sociale (William BEVERIDGE)
Le système de Beveridge pose les trois grands principes d’un nouveau système de protection
sociale : l’universalité, l’uniformité et l’unicité. Il est gratuit, financé par l’impôt, géré par l’État
et contrôlé par le Parlement. Les prestations sont dites non contributives ou universelles.

I.1.3.Les principes fondamentaux de la sécurité sociale


La Sécurité Sociale est basée sur trois (03) grands principes : solidarité, assurance, et
mutualisation des risques.
 Solidarité : c’est la notion de solidarité sociale, de financement collectif et de
redistribution des revenus ;
 Assurance/prévoyance : garantir à un individu et à sa famille, des revenus suffisants
en cas de risque ;
 Mutualisation des risques : les personnes à bas risque paient pour les personnes à
haut risque.

II. DÉFINITION DE QUELQUES TERMINOLOGIES


II.1. Risque social
Les risques sociaux sont des évènements ou situations susceptibles de compromettre la
sécurité économique de l’individu ou de sa famille, en provoquant soit une baisse soit une
perte de ses ressources. Ces évènements sont :
• L’âge qui empêche la poursuite de l’activité ;
• Le décès qui met fin à toute activité salariée
• L’impossibilité temporaire d’exercer une activité professionnelle du fait de la maladie
ou d’un accident ;
• Les naissances qui augmentent les charges des ménages et induisent une baisse du
revenu
La Convention N°102 de l’OIT concernant la sécurité sociale (norme minimum) adoptée le 28

2 Article 31 : La famille constitue la cellule de base de la société. L'Etat assure sa protection.

Article 32 : « L'Etat s'engage à garantir les besoins spécifiques des personnes vulnérables. Il prend les mesures
nécessaires pour prévenir la vulnérabilité des enfants, des femmes, des mères, des personnes âgées et des
personnes en situation de handicap. Il s'engage à garantir l'accès des personnes vulnérables aux services de
santé, à l'éducation, à l'emploi, à la culture, aux sports et aux loisirs »

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juin 1952, définit neuf (09) principaux risques sociaux qui peuvent atteindre le travailleur et
les personnes dont il assume la charge :
1. la maladie (indemnités)
2. la maladie (soins médicaux)
3. Le chômage
4. La vieillesse
5. l’accident du travail et maladies professionnelles
6. les charges de famille
7. la maternité
8. l’invalidité
9. le décès (Prestations de survivants)
Ces prestations sont généralement regroupées dans les différentes ‘’branches’’ d’un système
de sécurité sociale, dont la gestion est alors confiée à un organisme spécialisé.

II.2. Protection sociale


Les termes « protection sociale » revêtent souvent un sens plus large que ceux de « sécurité
sociale » (et englobent notamment la protection mutuelle des membres d’une famille ou
d’une collectivité). La protection sociale est l’ensemble des mesures ou formules utilisées
par les sociétés pour se prémunir contre les risques de perte du revenu en raison de la
maladie, de la vieillesse ou de la baisse du revenu en raison de la naissance d’enfants. La
protection sociale comprend :
les couvertures universelles accordées à l’ensemble de la population sans conditions
de cotisations ni de ressources (financés par l’Etat à travers les impôts) ;
les aides sociales (ou assistance sociale) : Elles sont mises en œuvre par l’État en
faveur des membres de la société (handicapés, victimes de guerre, enfants en
difficulté, mal-logés, personnes vulnérables, etc.) qui, compte tenu de leur revenu, ne
peuvent pas payer de cotisation pour bénéficier d’une prestation offerte par
l’assurance sociale. Elles sont financées exclusivement par la fiscalité (impôt) sans
contribution des bénéficiaires.
les assurances sociales, qui sont financées par des cotisations sur les salaires et
sont donc réservées à ceux qui cotisent ;
les assurances privées ou facultatives (compagnies d’assurance, mutuelles etc.).
L’assurance privée apporte une aide à tout client ayant payé sa prime d’assurance
calculée en fonction de la prise en charge souhaitée et de la probabilité du risque. Les
assurances privées sont des personnes morales de droit privé à but lucratif.
Contrairement à la sécurité sociale, l’assurance privée pratique la sélection du risque
de sorte à majorer les tarifs des prestations en fonction de la gravité ou à refuser la
prise en charge des personnes ou des maladies contractées antérieurement à
l’adhésion

III. LA PROTECTION SOCIALE EN COTE D’IVOIRE


La protection sociale en Côte d’Ivoire s’organise autour de divers régimes : un régime général
imparti aux travailleurs du secteur privé et assimilé et des régimes particuliers, spécifiques à
certaines corporations du secteur public. Nous distinguons les institutions de prévoyance
sociale (IPS) et les grandes mutuelles nationales.

III.1.LES INSTITUTIONS DE PREVOYANCE SOCIALE

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III.1.1. La Caisse Générale de Retraite des Agents de l’État (CGRAE)
Elle est instituée par l’Ordonnance n°2012-303 du 4 avril 2012 portant organisation des
régimes de pensions gérés par la Caisse générale de retraite des agents de l'Etat (CGRAE)
relative au régime des fonctionnaires et agents de l’Etat. La CGRAE a pour missions :
 La gestion au profit des bénéficiaires, des régimes obligatoires de pensions ;
 La gestion au profit des bénéficiaires, des régimes complémentaires ou spéciaux,
obligatoires ou volontaires de pensions, qui peuvent être créés par décret ;
 Le recouvrement des cotisations et le service des prestations afférentes à ces
différents régimes.

III.1.2. La Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM)


Créée par le décret n°2014-395 en date du 25 juin 2014, la Caisse Nationale d’Assurance
Maladie (CNAM) est chargée d’assurer :
 la gestion des régimes créés dans le cadre de la loi instituant la Couverture Maladie
Universelle ;
 la gestion de tous programmes spéciaux, dont l’objet concourt à une meilleure prise
en charge du risque maladie ;
 le recouvrement des cotisations et les services des prestations afférentes à ces
différents régimes ;
 la gestion des fonds collectés au titre des régimes du système de Couverture Maladie
Universelle ;
 la régulation de la Couverture Maladie Universelle.

I.1.1.La Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS)


La Caisse Nationale de Prévoyance Sociale est une Institution de Prévoyance Sociale (IPS)
créée par le décret 2000-487 du 12 juillet 2000. Elle est régie par les lois n° 99-476 du 20 août
1999 portant définition et organisation des Institutions de Prévoyance Sociale et n° 99-477
de la même date portant modification du Code de Prévoyance Sociale.
Elle est une personne morale de Droit privé et de type particulier, sans capital social, mais qui
dispose d’un fonds d’établissement. La CNPS est chargée de :
 la gestion du régime obligatoire de prévoyance sociale des travailleurs
salariés du secteur privé et assimilés ;
 la gestion éventuelle de régimes complémentaires ou spéciaux, obligatoires
ou volontaires.
 la gestion des régimes de prévoyance sociale des travailleurs indépendants
A ce titre, elle recouvre des cotisations sociales et assure en contrepartie le service de
prestations.
La CNPS est administrée par un Conseil d’Administration (CA) tripartite composé de 12
membres à raison de quatre (04) administrateurs pour chacun des collèges à savoir l’État,
les employeurs et les travailleurs.
La Direction Générale de la CNPS est assurée par un Directeur général nommé par le Conseil
d’Administration. Le personnel de la CNPS a le statut de travailleur salarié et est régi par les
dispositions du Code du Travail et la convention collective interprofessionnelle du 20 juillet
1977.
La CNPS a une couverture territoriale nationale avec des agences à Abidjan (08) et dans dix
(10) autres villes de l’intérieur du pays Agboville, Abengourou, Bonoua, Bouaké, Daloa, Divo,
Gagnoa, Korhogo, San-Pedro et Yamoussoukro.

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III.2.LES GRANDES MUTUELLES NATIONALES
III.2.1. La Mutuelle Générale des Fonctionnaires et Agents de l’État
(MUGEFCI)
La MUGEFCI a pour objet de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des
fonctionnaires et agents de l’État et des membres de leur famille au moyen d’un système
d’entraide et de solidarité tendant à réparer les risques sociaux et notamment la maladie.

III.2.2. La Mutuelle des Travailleurs et Retraités du secteur Privé de Côte


d’Ivoire (MUTREP-CI)
Créée en 2009, la MUTREP-CI a pour mission d’une part de contribuer à la prise en charge
des soins de santé des travailleurs, des retraités, des rentiers et des indépendants du secteur
privé, et d’autre part de développer, à terme, des produits de micro finance au profit de ses
adhérents.

III.2.3. Le Fonds de Prévoyance Militaire (FPM)


Le FPM a été créé en 1993 et est chargé de la gestion du régime particulier de sécurité
sociale du personnel militaire et assimilés.
Le FPM a pour missions :
 La facilitation de l’accès à des soins de santé de qualité aux militaires et à leur famille,
 L’améliorer de leurs conditions morales, matérielles et sociales (Aide au départ à la
retraite, Prêts sociaux, accès à la propriété immobilière). 
III.2.4. Le Fonds de Prévoyance de la Police Nationale (FPPN)
Le FPPN a pour objet d’offrir au personnel de la Police Nationale une couverture des risques
de maternité, de maladies, d’accidents, d’invalidité, les secours divers et les investissements
à but lucratif.

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CHAPITRE 2 : FINANCEMENT DE LA SECURITE SOCIALE

I. LES DIFFERENTS SYSTEMES DE FINANCEMENT


I.1. Le système fiscal
Ce système de financement est basé sur l’idée d’assistance et de solidarité de la collectivité.
Le régime de sécurité sociale mis en place vise à protéger l’individu en tant que membre
d’une collectivité humaine, indépendamment de son appartenance professionnelle. Ainsi, le
financement de la protection sociale se fait par l’impôt mis à la charge de tous les citoyens.
I.2. Le système contributif
Il repose sur la notion d’assurance et de contrepartie directe du système. Seules les
bénéficiaires du régime de sécurité sociale participent à son financement par le versement
de cotisations.

II. LES TECHNIQUES DE FINANCEMENT


Les organismes de prévoyance sociale gèrent l’ensemble des régimes tout en assurant leur
équilibre financier. Il existe un certain nombre de techniques de financement de la retraite
dont les plus utilisées sont la répartition et la capitalisation.

II.1. La répartition
Dans un système de retraite par répartition, les cotisations, versées par les actifs au titre de
l’assurance vieillesse, sont immédiatement utilisées pour payer les pensions des retraités.
Son équilibre financier dépend du rapport entre le nombre de cotisants et celui des retraités
(ratio démographique). La gestion par répartition a l’avantage majeur d’être vecteur de
solidarité à la fois intergénérationnelle et intragénérationnelle. Cette technique semble plus
adaptée aux prestations à court-terme et au mode de financement par l’impôt.
II.2. La capitalisation
Dans un régime de retraite par capitalisation, la logique est différente : les actifs d’aujourd’hui
épargnent en vue de leur propre retraite. Les cotisations font l’objet de placements financiers
ou immobiliers, dont le rendement dépend essentiellement de l’évolution des taux d’intérêt.
Cette technique semble plus adaptée aux prestations à long terme. Le choix d’une des
techniques doit être en rapport avec les objectifs macro-économiques assignés à la sécurité
sociale.

III. RECOUVREMENT DES COTISATIONS SOCIALES


III.1.L’immatriculation
III.1.1. Définition
En vertu de l’article 5 alinéas 1 et 2 de la loi n° 99-477 du 02 août 1999 portant modification
du code de prévoyance sociale « Est obligatoirement affilié à la Caisse Nationale de
Prévoyance Sociale tout employeur occupant des travailleurs salariés tels que visés à
l’article 2 du Code du Travail ».
Cette affiliation prend effet à compter du premier embauchage d’un travailleur salarié.
Au sens du Code du Travail (art. 2), est considéré comme travailleur, ou salarié, quels que
soient son sexe, sa race et sa nationalité, toute personne physique qui s’est engagée à
mettre son activité professionnelle, moyennant rémunération, sous la direction et l’autorité
d’une autre personne physique ou morale, publique ou privée, appelée employeur.

L’affiliation est l’opération par laquelle tout assujetti (employeurs et travailleurs salariés) est

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rattaché au régime géré par la CNPS pour le bénéfice de ses services.
L’affiliation à la CNPS est obligatoire pour tous les employeurs et tous les travailleurs
occupés par ces employeurs (Art 5 et 148 CPS). La responsabilité de cette affiliation est à la
charge de l’employeur. Ainsi celui-ci doit non seulement s’affilier à la CNPS mais également
procéder à l’affiliation de tous ses salariés et ce, dès leur embauche (Art. 5 alinéa 2 CPS).
L’affiliation à la CNPS se matérialise par l’immatriculation dans les fichiers de la CNPS à
travers l’attribution d’un numéro.
III.1.2. Procédure d’immatriculation à la CNPS
 Personnes à immatriculer
Devront être immatriculés :
 l’entreprise ou l’employeur de gens de maison3,
 le dirigeant de l’entreprise,
 le travailleur,
 les ayants droit du travailleur (conjoint, enfants, ascendants).

 Quand immatriculer ?
Selon l’article 5 suscité, l’affiliation de l’employeur et du travailleur prennent effet à compter
du premier embauchage d’un travailleur salarié.
Chaque travailleur a un seul et unique numéro CNPS salarié qui le suit durant toute sa
carrière même en cas de changement d’employeur.
Le numéro CNPS salarié comporte 12 chiffres :
Avant l’année 2021, la nomenclature du numéro CNPS travailleur était :
 1 chiffre pour le sexe (homme=1 ; Femme=2),
 2 chiffres pour l’année de naissance (197878),
 2 chiffres pour la nationalité (Ivoirien=01, Burkinabé=02, français=07, libanais=31),
 2 chiffres pour l’année d’immatriculation (2012=12)
 5 chiffres pour le numéro d’ordre chronologique attribué automatiquement par le
système informatique
Exemple : 1 80 01 12 35647

Depuis 2021, la structure du numéro a été modifiée et se compose comme suit :

 4 chiffres pour l’année d’immatriculation


 8 chiffres numéro d’ordre chronologique attribué automatiquement par le système
informatique.
NB : Lorsqu’un employeur refuse d’immatriculer son ou ses travailleurs, la CNPS procède à
une immatriculation d’office par voie de contrôle.

III.2.Les cotisations sociales


Pour assurer le financement des prestations versées aux travailleurs, la législation de
sécurité sociale a prévu le versement de cotisations sociales. L’affiliation à l’organisme de
sécurité sociale fait naître à la charge des employeurs et des travailleurs une obligation de
cotisation.
III.2.1. La détermination des cotisations sociales
Le calcul des cotisations fait appel à quatre éléments : l’assiette de cotisation, les taux, les
salaires plafonds et le plancher

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Les gens de maison représentent le personnel domestique notamment la servante, le cuisinier, le
boy, etc.

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III.2.1.1. L’Assiette de cotisation
L’Assiette est l’ensemble des salaires sur la base desquels se fait le calcul des cotisations.
L’Article 23 du Code de Prévoyance Sociale dispose en effet que les cotisations sont assises
sur l’ensemble des salaires y compris les avantages en nature et indemnités diverses
versées par l’employeur à son personnel salarié, à l’exception des indemnités ayant un
caractère de remboursement de frais.
En ce qui concerne l’indemnité de transport, le montant à prendre en compte dans l’assiette
de cotisations est la partie au-delà du montant exonérée par l’Administration Fiscale (30 000
FCFA).
Entrent dans l’assiette intégralement, les éléments constitutifs du salaire suivant :
 Le salaire catégoriel
 Le sursalaire
 Les heures supplémentaires,
 L’avantage en nature,
 L’avantage en argent,
 Indemnité de logement,
 Prime de rendement,
 La prime d’ancienneté,
 La prime de fin d’année ou gratification
 La prime de technicité….
Cependant, certains éléments de la rémunération sont déductibles de l’assiette des
cotisations.
Avantages en nature
Les avantages en nature sont intégrés dans l’assiette des cotisations pour leur valeur réelle.
Le montant du logement en tant qu’avantage en nature est déterminé d’après sa valeur réelle.
Toutefois, lorsque la valeur réelle du logement en tant qu’avantage en nature n’est pas
connue, la détermination de celle-ci s’opère conformément aux règles de la législation fiscale
en vigueur.

Application n°1
M. Kouassi est un ivoirien et cadre dans une banque installée à Abidjan. Il est marié à une
française et père d’un enfant de 6 ans. Au mois de mars 2012, les éléments de son salaire
étaient les suivants :
Salaire de base catégoriel : 140 900
Sursalaire : 591 500
Prime d’ancienneté : 11 270
Indemnité de logement : 200 000
Indemnité de transport : 185 000
Prime de responsabilité : 60 000
Déterminer l’assiette de cotisation
Correction de l’application N°1
L’analyse des composantes du salaire montre qu’aucun élément n’a de caractère de
remboursement de frais professionnels. Pour déterminer l’assiette de cotisation, il faut
corriger l’indemnité de transport en excluant le montant exonérée par l’Administration Fiscale
(30 000 FCFA) soit 185 000 – 30 000=155 000 à intégrer dans l’assiette de cotisation.

Assiette de cotisation= 140 900 + 591 500 +11 270 + 200 000 + 155 000 +60 000 = 1 158


670
III.2.1.2. Les Taux de Cotisation, Plancher et Plafond
Les taux de cotisation, les salaires plancher et plafond sont consignés dans le tableau ci-

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dessous :

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PART
BRANCHE TAUX PLANCHER PLAFOND OBSERVATIONS
PATRONALE SALARIALE

PRESTATIONS 70 000 F Charge exclusive


5% 5% -
FAMILIALES /mois employeur

ASSURANCE 70 000 F Charge exclusive


0,75 % 0,75 % -
MATERNITE /mois employeur

SMIG Selon secteur


ACCIDENTS DU
2à5 70 000 F d’activité / charge
TRAVAIL & MALAD. 2à5% -
% =60 000 F /mois exclusive
PROF.
employeur

2 700 000 45% à la charge du


ASSURANCE 4 travailleur
FCA/mois
VIEILLESSE OU 14 % 7,7% 6,3 %
soit 55% à la charge de
RETRAITE
45xSMIG l’employeur

NB : Pour assurer une meilleure relation avec la CNPS, l’employeur est tenu d’informer la
CNPS de tous changements intervenus au niveau de l’entreprise : localisation géographique,
ses adresses et contacts, sa forme juridique, les modifications au niveau des activités
(suspension d’activités, reprise d’activités). En cas de fermeture (temporaire ou définitive) de
l’entreprise, l’employeur est tenu d’informer immédiatement et par écrit la CNPS en précisant
les motifs. Les cotisations sont exigibles tant que la notification de la cessation définitive ou
la suspension provisoire de l’activité n’est pas faite à la CNPS.

Application n°2

Mme AKA a perçu le salaire mensuel et les accessoires de salaire suivants :


Salaire catégoriel : 180 000 FCFA
Sursalaire : 700 000 FCFA
Indemnité de transport : 100 000 FCFA
Indemnité de logement : 150 000 FCFA
Indemnité de responsabilité : 120 000 FCFA
1. Déterminer la masse salariale soumise à cotisation et évaluer le montant des
cotisations dues en considérant que son entreprise a un taux d’AT/MP de 3%.
2. Préciser la répartition des contributions exigibles à chaque participant (part salariale
et part patronale)
Corrigé de l’application N°2
1. Détermination de la masse salariale soumise à cotisation et évaluation des
cotisations
 Masse salariale soumise à cotisation brute= 180 000 + 700 000 + (100 000 – 30 000)
+ 150 000 + 120 000 = 1 220 000 FCFA
4
Avant l’année 2021, le plafond mensuel était fixé à 1 647 317 FCFA

14
Support de cours-Licence PIGIER
Masses salariales soumises à cotisation
 PF & AM = 70 000 FCFA
 ATMP = 70 000 FCFA
 RETRAITE = 1 220 000 FCFA
 Evaluation des cotisations sociales dues
Assiette Taux Montant des cotisations dues
Branches
(B) (A) (C= AxB)
PF 70 000 5% 3 500
AM 70 000 0,75% 525
AT/MP 70 000 3% 2 100
RETRAITE 1 220 000 14% 170 800
TOTAL 176 925

2. Répartition des contributions exigibles


 Part Patronale (Employeur) = 3500 +525 + 2100 + 1 220 000 x 7,7% = 100 065 FCFA
 Part salariale (Travailleur) = 1 220 000 x 6,3% = 76 860 FCFA

III.2.2. Périodicité de paiement des cotisations sociales


Les cotisations se paient :

 Tous les mois, si l’entreprise emploie 20 salariés ou plus


 Tous les trimestres, si l’entreprise emploie moins de 20 salariés.
L’appel de cotisation (déclaration de cotisation) doit être dûment rempli et déposé à la CNPS
même en l’absence de tout paiement.

III.2.3. Date d’exigibilité des cotisations sociales


Les cotisations sont versées entre le 1er et le 15ème jour du mois qui suit la période d’activité
considérée. Le 15 du mois est la date limite au-delà de laquelle l’organisme est légalement
fondé à exiger sans délai, les cotisations dues. Autrement dit, tout employeur doit déclarer et
payer ses cotisations sociales au plus tard le 15 du mois qui suit la fin du mois ou du
trimestre.
L’employeur dispose de plusieurs modes de paiement pour régler ses cotisations sociales
notamment le règlement en espèces, par chèque, par virement bancaire ou postal, par effet
de commerce, traite ou billet à ordre. Il est envisagé le paiement par mobile money
également.

Exemple : Cotisations du mois de Février 2021, date d’exigibilité : 15/03/2021

Cotisations du 1er Trimestre 2021 (janvier, février, mars 2021), date d’exigibilité :
15/04/2021.

III.2.4. Majorations de retard


Tout employeur qui ne paie pas ses cotisations sociales après les 15 jours qui suivent la fin
du mois ou du trimestre est soumis à une majoration de retard (pénalité de retard). La
majoration de retard représente 0,5 pour mille des cotisations dues par jour de retard.

MR = Cotisations sociales dues x Nombre de jours de retard x 0,5/1000

Exemple :

Cotisations sociales du mois de janvier 2021 = 1 000 000 FCFA

15
Support de cours-Licence PIGIER
Date de paiement des cotisations= 25/02/2021

Date d’échéance = 15/02/2021, c’est la date limite de paiement des cotisations du mois de
janvier 2021.

Entre le 15/02/2021 et le 25/02/2021, il s’est écoulé 10 jours. Le nombre de jours de retard


est donc 10 jours

MR= 1 000 000 x 10 x 0,5/1000 = 5 000 FCFA

III.3.Le contrôle exploitation


En principe, le recouvrement des cotisations sociales est basé sur un système déclaratif.
Dans un tel système, l’employeur détermine lui-même le montant des cotisations dont il
est redevable vis-à-vis de la Sécurité Sociale. La contrepartie de ce principe est la
possibilité pour les Organismes de Sécurité Sociale d’effectuer un contrôle sur la
régularité et l’exactitude des déclarations faites par le cotisant.
Dans la pratique, le contrôleur d’exploitation exerce simultanément :
1. Une mission de contrôle consistant à :
 Faire appliquer la législation de Sécurité Sociale en matière de recouvrement des
cotisations et des prestations sociales ;
 Vérifier sur place les déclarations des salaires des travailleurs faites par les
employeurs ;
 Faire des redressements comptables en cas d’omission de certains éléments à
prendre en compte pour le calcul des cotisations ;
 Débusquer les employeurs clandestins et procéder à leur immatriculation
systématique ;
 Détecter les fraudes et autres formes d’abus ;
 Rechercher les adresses des employeurs disparus ;
 Contrôler les déclarations et les informations en matière de prestations.

2. Une fonction de conseil consistant à fournir des informations et des conseils aux
employeurs dans le cadre de l’interprétation des textes de Sécurité Sociale.
III.4.La production de la DISA
Conformément aux dispositions de l’art. 26 de la loi 99-477 du 2 août 1999 portant code
de prévoyance sociale, l’employeur affilié est tenu de produire une Déclaration
Individuelle des Salaires Annuels (DISA) à la CNPS. C’est un relevé nominatif et
analytique qui retrace la situation cotisante de l’ensemble des travailleurs d’une
entreprise, pour une période donnée. C’est un document administratif très important dont
la production est une obligation régie par l’article 26 du Code de Prévoyance Sociale et
sanctionnée par l’article 30 du même code.
La DISA a pour but de permettre, avec justesse et régularité :
• Le suivi de la carrière des travailleurs
• La mise à jour du fichier des salariés en activité
• L’ouverture et la détermination des droits des salariés
• La tenue régulière des comptes employeurs.
La DISA contient :
 L’effectif des travailleurs rémunérés par l’entreprise au cours d’un exercice donné ;
 Les rémunérations annuelles payées à chaque travailleur, ainsi que la durée de

16
Support de cours-Licence PIGIER
l’emploi au cours de l’exercice déclaré ;
Elle précise les dates d’embauche et de départ du travailleur.

III.5.Le régime des travailleurs indépendants


Le travailleur indépendant est défini comme étant toute personne exerçant une activité
professionnelle lui procurant un revenu, quelle que soit sa nature, pour son propre compte ou
en qualité de mandataire non salarié. Lui sont assimilés les ministres du culte et les religieux.
Les différentes catégories socioprofessionnelles des travailleurs indépendants sont :
Artisans, Artistes et professionnels des média et de l'évènementiel, Sportifs, Religieux et
assimilés, Exploitants agricoles, Transporteurs, Commerçants, Exploitants miniers,
Professions libérales et mandataires sociaux, Consultants, Travailleurs de la diaspora.
Les cotisations sociales des travailleurs indépendants sont assises sur un revenu d’activité
qui ne peut être inférieur au revenu plancher de sa catégorie socioprofessionnelle.
Les cotisations sociales sont déterminées sur la base du revenu d’activité déclaré par le
travailleur indépendant et dans la limite du plafond du régime (180 000 F/mois); et par
application des taux de cotisations sociales de 9% pour la couverture du risque vieillesse et
de 3% pour la prise en charge des risques maladie, accident et maternité.
Tout revenu d’activité déclaré par le travailleur indépendant, qui est supérieur au montant du
plafond, est soumis à cotisation sociale au titre du régime complémentaire des travailleurs
indépendants pour la part supérieure à ce plafond. Le taux de cotisations est fixé à 9%.

Régime Branche Taux Plafond


Maladie, Accident et
Régime social des 3%
maternité
travailleurs indépendants 180 000 F/mois
(RSTI) Vieillesse 9%
Régime social des
travailleurs indépendants Vieillesse 9% Aucun
(RCTI)

Application n°3

a. Un artisan déclare un revenu mensuel de 100 000 FCFA. Déterminer le montant des


cotisations sociales.
Corrigé : L’artisan ayant un revenu déclaré inférieur à 180 000 FCFA par mois, il cotise
uniquement au RSTI soit 100 000 x 12% = 12 000FCFA

Assiette Taux Montant des cotisations dues


Branches
(B) (A) (C= AxB)
Maladie, Accident et 100 000 3% 3 000
maternité
Vieillesse 100 000 9% 9 000
TOTAL 12 000

b. Un avocat déclare un revenu mensuel de 300 000 FCFA. Déterminer le montant des


cotisations sociales.
Au titre du RSTI, l’assiette de cotisations est 180 000 FCFA
Au titre du RCTI, l’assiette de cotisations est (300 000 – 180 000) = 120 000 FCFA

Montant des
Assiette Taux
Branches cotisations dues
(B) (A)
(C= AxB)
Maladie, Accident et 180 000 3% 5 400

17
Support de cours-Licence PIGIER
maternité
Vieillesse 180 000 9% 16 200
TOTAL RSTI 21 600
Vieillesse 120 000 9% 10 800
TOTAL RCTI 10 800
TOTAL COTISATIONS 32 400

III.6.Le contentieux du recouvrement


III.6.1. Le précontentieux du recouvrement 
III.6.1.1. La taxation d’office
Tout employeur qui ne déclare pas ses cotisations sociales après les 15 jours qui suivent la
fin du mois ou du trimestre, fait l’objet d’une taxation d’office (évaluation forfaitaire).

III.6.1.2. La mise en demeure


La mise en demeure est une action de poursuite à l’encontre d’un employeur qui ne paie pas
ses cotisations sociales après les 15 jours qui suivent la fin du mois ou du trimestre.
Elle est signifiée conformément à l’article 31 du CPS, par lettre recommandée avec avis de
réception ou remise par l’agent contre récépissé au représentant légal ou dûment habilité de
l’employeur, invitant l’employeur à régulariser sa situation dans un délai compris entre quinze
jours et trois mois.
III.6.1.3. Le contentieux du recouvrement : La contrainte
Si malgré les nombreuses relances et les tentatives de règlement à l’amiable menées par la
caisse nationale de prévoyance sociale après un délai de trois mois, l’employeur est contraint
de payer par voie de justice.
En effet, lorsque la mise en demeure est restée sans effet à l’expiration de ce délai, il est
servi à l’employeur une contrainte qui est signée par le juge du travail et signifiée à
l’employeur par un agent administratif, par un auxiliaire de justice ou par lettre recommandée
avec accusé de réception. Tous les frais liés aux actes pratiqués par l’huissier sont
entièrement à la charge de l’employeur.
L’article 34 donne la possibilité au débiteur de faire opposition à l’exécution de la contrainte,
dans les 15 jours suivant la notification ou à compter de la date du premier acte d’exécution.
L’opposition se fait par déclaration auprès du greffe du tribunal ou par lettre recommandée
avec accusé de réception. En cas d’opposition, le président du tribunal convoque les deux
parties pour une séance de conciliation.
III.6.1.4. Principales infractions à la législation
En matière de recouvrement des cotisations sociales, les principales sources du
contentieux entre les employeurs et la CNPS concernent :
la non déclaration ou la déclaration tardive de l’employeur et/ ou d’un travailleur ;
la rétention ou le paiement en retard des cotisations
les déclarations sur des bases erronées de l’Assiette des cotisations sociales
le défaut de production ou la production hors délai de la Déclaration Individuelle des
Salaires Annuelles (DISA)
l’opposition et les obstacles au contrôle.
.

18
Support de cours-Licence PIGIER
CHAPITRE III: LES PRESTATIONS SOCIALES SERVIES PAR LA CNPS: CONDITIONS
D’OCTROI, MODE DE CALCUL ET FORMALITES A REMPLIR

Le travailleur déclaré à la CNPS et pour lequel les cotisations sociales sont versées a droit
aux différentes prestations sociales servies par la CNPS.

 Prestations familiales
 Assurance maternité
 Accidents du travail et maladies professionnelles
 Assurance vieillesse ou retraite

III.1.L’ASSURANCE VIEILLESSE OU RETRAITE


III.1.Définition de l’assurance vieillesse
L’Assurance vieillesse est, par définition, un système qui permet de prémunir un individu
contre les conséquences financières et économiques liées à la survenance d’un risque (le
risque est ici d’être dans une situation de dépendance liée à la vieillesse). C’est une forme de
mutualisation des risques entre des individus. Un actif prend sa retraite lorsqu’il arrête, en
principe définitivement, de travailler.

L’assurance vieillesse est destinée à garantir aux personnes qui prennent leur retraite, des
moyens d’existence décents en rapport avec les cotisations versées à cet effet. C’est un
mécanisme qui assure à tout individu un revenu de remplacement lorsqu’il arrête de travailler
à un âge conventionnel.

III.2.Les différents types de prestations de l’assurance vieillesse


La législation sociale prévoit en matière d’assurance vieillesse, les prestations suivantes :

 La pension de retraite normale (article 150 nouveau)


 La pension de retraite anticipée (article 151 nouveau);
 L’allocation de solidarité (articles 158, 159, 160 nouveau)
 L’allocation unique (article 163 bis nouveau);
 Le remboursement de cotisations personnelles (article 163 ter nouveau);
 La pension d’invalidité (articles 161 et 162 nouveau);
 La pension de réversion normale et anticipée (article 156 nouveau);
 La pension d’orphelin (article 157 nouveau)

III.2.1. La pension de retraite normale (article 150 nouveau)


a. Conditions d’ouverture du droit
Pour avoir droit à la pension de retraite, le demandeur doit remplir les conditions suivantes :
- Avoir cessé toute activité salariée ;
- Avoir au moins 60 ans (avant la réforme de 2012, l’âge était fixé à 55 ans);
- Avoir accompli au moins quinze (15) années d’activité salariée soumise à cotisation à
la branche retraite de la CNPS dans une ou plusieurs entreprises affiliées à ladite Institution.
Cependant, le travailleur salarié qui ne remplit pas, à 60 ans, la condition de durée d’activité
suffisante pour bénéficier d’une pension de retraite, a la faculté de racheter jusqu’à 24 mois
de cotisations.

19
Support de cours-Licence PIGIER
b. Calcul de la pension de retraite normale
La pension de retraite est calculée en pourcentage des salaires soumis à cotisation (salaire
moyen soumis à cotisation).
Ce pourcentage (taux de remplacement) est acquis par année d’activité tout au long de la
carrière du travailleur. Le montant maximum de la pension versée au titre de la branche
retraite est de 50% du salaire moyen d’activité. Autrement dit, le taux de remplacement
maximum est fixé à 50%.
Le salaire moyen d’activité est déterminé sur la base des salaires des quinze (15) meilleures
années de salaires soumis à cotisation.
Le montant de la pension de retraite est calculé en multipliant le salaire moyen de 15
meilleures années d’activité par le taux de remplacement.
Désignons par :
PM : la Pension Mensuelle
SMM : le Salaire Moyen Mensuel
TR : le Taux de Remplacement
PM = SMM×TR
Le calcul de la pension s’effectue en trois étapes :

 1ère étape : Détermination du Salaire Moyen Mensuel


Le Salaire Moyen Mensuel devant servir de base de calcul est obtenu par la somme des
salaires soumis à cotisations des quinze meilleures années divisées par le nombre de mois
travaillé. Ici, en retenant les 15 meilleures années, on entend par nombre de mois travaillé
180 mois ou 15*12.
Soit
S1 : le salaire annuel de la 1ère meilleure année
S2 : le salaire annuel de la 2nde meilleure année
S15 : le salaire annuel de la 15ème meilleure année
N : le nombre de mois travaillé soit 180 mois
SMM = (S1  + S2  + … + S15 ) /N
 2nde étape : Détermination du taux de remplacement
Le taux de remplacement est fixé comme suit :
 1,33% par an pour les années de cotisations antérieures au 1er janvier 2000
 1,70% par an pour les années de cotisations postérieures (à partir de) au 1er janvier
2000
Soit :
TR1 le taux de remplacement acquis avant le 1er janvier 2000
TR2 le taux de remplacement acquis à partir du 1er janvier 2000
Le taux de remplacement sur l’ensemble de la carrière du travailleur est égal : TR1 + TR2
Le taux de remplacement ainsi déterminé ne peut excéder 50%. Autrement dit, s’il dépasse
50%, il est ramené à 50%.
 3ème étape : Détermination de la pension
La pension mensuelle s’obtient en multipliant le salaire moyen mensuel par le taux de
remplacement.
PM = SMMxTR
En cas d’enfants à charge de moins de 21 ans, le montant de la pension est augmenté d’une

20
Support de cours-Licence PIGIER
bonification d’un dixième par enfant dans la limite de 30% de la pension de base et ce
conformément à l’article 152 nouveau de l’ordonnance du 11 janvier 2012.
NB : Les pensions de retraite d’une valeur supérieure à 300 000 FCFA sont frappés
d’impôts (IGR, IS, CN).

Exemple de calcul
Cas d’un salarié ayant accompli 32 ans 9 mois de salaires soumis à cotisation et trois
enfants à charge de moins de 21 ans.

Année Nombre de mois Salaires soumis à cotisation

1980 9 875 500

1981 12 919 275

1982 12 1 103 130

1983 12 1 323 756

1984 12 1 588 507

1985 12 1 906 209

1986 12 2 287 450

1987 12 2 744 940

1988 12 3 293 929

1989 12 3 952 714

1990 12 4 743 257

1991 12 5 691 908

1992 12 6 830 290

1993 12 7 513 319

1994 12 8 264 651

1995 12 9 091 116

1996 12 10 000 228

1997 12 11 000 251

1998 12 12 100 276

1999 12 13 310 303

2000 12 12 461 005

2001 12 18 107 503

2002 12 13 296 343

2003 12 15 273 566

2004 12 16 345 230

21
Support de cours-Licence PIGIER
2005 12 17 387 430

2006 12 15 273 560

2007 12 19 767 780

2008 12 19 532 253

2009 12 19 767 780

2010 12 19 767 780

2011 12 18 159 878

2012 12 19 767 780

1ère étape : Détermination du Salaire Moyen Mensuel des quinze meilleures années (SMM)
Les quinze meilleures années de cotisations de ce travailleur sont les années de 1998 à 2012.
La somme des salaires soumis à cotisation s’élève à :
19 767 780 + 19 767 780 + 19 767 780 + 19 767 780 + 19 532 253 + 18 159 878 + 18
107 503 + 17 387 430 + 16 345 230 + 15 273 566 + 15 273 560 + 16 800 916 + 13 296 343 +
12 461 005 + 13 707 106 = 250 318 467
250 318 467
SMM = = 1 390 658 FCFA
180
2nde étape : Détermination du taux de remplacement
a. Le taux de remplacement acquis par le travailleur de 1980 à 1999 soit 19 ans 9 mois
ou 237 mois est égal à :

237
TR1 = * 1,33% = 26,27%
12
b. Le taux de remplacement acquis par le travailleur de 2000 à 2012 soit 13 ans ou 156
mois est égal à :

156
TR2 = * 1,70% = 22,10%
12
Le taux de remplacement est égal à :
TR = TR1 + TR2
TR = 26,27 + 22,10 = 48,37%
3ème étape : Détermination de la pension
La pension mensuelle s’obtient en multipliant le salaire moyen mensuel par le taux de
remplacement.
Pension mensuelle sans majoration
PM = SMMxTR
PM = 1 390 658 x 48,37%
PM = 672 627 F

22
Support de cours-Licence PIGIER
Bonification pour les trois enfants à charge
Bo = PM x 30% = 201 788 FCFA
III.2.2. La pension de retraite anticipée (article 151 nouveau);
a. Conditions d’ouverture des droits
La pension de retraite anticipée est servie dans les mêmes conditions que la pension de
retraite normale sauf en ce qui concerne l’âge qui peut être abaissé sur demande de
l’intéressé à compter de 55 ans. Dans ce cas, la pension de retraite subit, à titre définitif, un
abattement de 5% par année d’anticipation. Le taux d’abattement maximum est fixé à 25%.
b. Le calcul de la pension de retraite anticipée
La détermination de la pension de retraite anticipée se fait de la même façon que la pension
de retraite normale. Après calcul de pension de retraite normale, un abattement de 5% par
année d’anticipation est appliqué pour obtenir la pension de retraite anticipée et ce, à titre
définitif. Autrement dit, lorsque l’intéressé atteint l’âge légal de la retraite normale, le calcul
de la pension de retraite anticipée préalablement déterminé n’est pas révisé.
La pension de retraite anticipée est augmentée d’une bonification de 10% par enfant à
charge dans la limite de trois enfants.
Exemple : Si nous reprenons l’exemple précédent avec une anticipation de 2 ans, soit 10%, la
pension de retraite anticipée à servir est égale à :
PM = 672 627 F
Montant de l’abattement = 672 627 x 10% = 67 262
Montant de la pension de retraite anticipée = Montant de la pension de retraite normale -
Montant de l’abattement
PM anticipée = 672 627 - 67 262 = 605 365 FCFA
III.2.3. La pension d’invalidité (articles 161 et 162 nouveau);
L’invalidité est définie comme une diminution permanente des capacités physiques ou mentales
du travailleur à la suite d’un accident ou d’une maladie non professionnelle le rendant inapte au
travail.
a. Les conditions d’ouverture
Le travailleur salarié reconnu inapte au travail, quel que soit son âge doit remplir les
conditions suivantes :

- Avoir cessé toute activité salariée ;

- Avoir exercé une activité salariée ayant donné lieu à cotisation au titre de la branche retraite
de la CNPS, pendant au moins quinze années au moins.

b. Le calcul
La pension d’invalidité est calculée de la même façon que la pension de retraite normale.
La pension de retraite calculée dans ces conditions ne subit pas l’abattement prévu par l’article
151 nouveau de l’ordonnance.
III.2.4. L’allocation de solidarité (article 158, 159 et 160 nouveau)
C’est une pension accordée au salarié ayant travaillé avant la mise en place de la branche
retraite et dont les employeurs se sont affiliés en 1961 soit un an après la création du régime.
a. Les conditions d’ouverture

23
Support de cours-Licence PIGIER
Pour bénéficier de cette pension, il faut remplir les conditions suivantes :

 Être âgé d’au moins 60 ans ;

 Avoir au moins 15 années d’activités ayant donné lieu à des rémunérations dans
une ou plusieurs entreprises affiliées à la CNPS

 Avoir cessé toute activité salariée.

b. Le calcul
En vertu de l’article 160 nouveau, le montant de l’allocation de solidarité est fixé tous les deux
ans, par le conseil d’administration de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale.
III.2.5. Le remboursement de cotisations personnelles (article 163 ter nouveau)
Le travailleur peut bénéficier du remboursement de ses cotisations personnelles dans les
conditions suivantes prévues par la loi.
a. Les conditions
- Avoir 60 ans d’âge

- Avoir travaillé et cotisé au plus deux dans une ou plusieurs entreprises affiliées à la CNPS.

b. Le calcul
Le montant du remboursement des cotisations personnelles correspond aux seules
cotisations du salarié. Le remboursement correspond à la somme des cotisations sociales
à la charge du travailleur et effectivement prélevées.

III.2.6. L’allocation unique (article 163 bis nouveau);


C’est une somme d’argent payée en une seule fois au travailleur, qui ne remplit pas la durée
du stage.

a. Conditions d’ouverture
 Avoir 60 ans d’âge ; 

 Avoir travaillé et cotisé plus de deux ans mais moins de 15 ans ;

 Avoir cessé toute activité salariée.

b. Le calcul
Le calcul retient les éléments suivants :
- Le salaire moyen d’activité

- Le taux de remplacement

- Et le coefficient de rachat qui est fonction de la durée moyenne d’une pension de retraite et
d’un taux technique.

Désignons par :
AU = SMA * TRA * F
Où AU désigne Allocation unique
SMA : le salaire moyen d’activité
TRA : le taux de remplacement acquis sur la période d’activité
F : le facteur multiplicateur = 8,316

Le calcul se fait en quatre étapes


1. Calcul du salaire moyen annuel soumis à cotisation (SMA)

24
Support de cours-Licence PIGIER
Le salaire moyen annuel soumis à cotisation est égal à la somme des salaires soumis à
cotisations (SSC) divisée par le nombre d’années.

SSC =
∑Salaires soumis à cotisations
Nombre d'annéesde cotisations
2. Détermination du taux de remplacement acquis (TRA)
Le taux de remplacement est fixé comme suit :

 1,33% par an pour les années de cotisations antérieures au 1er janvier 2000

 1,70% par an pour les années de cotisations postérieures (à partir de) au 1er janvier
2000

Soit TR1 le taux de remplacement acquis avant le 1er janvier 2000


TR2 le taux de remplacement acquis à partir du 1er janvier 2000
Le taux de remplacement acquis sur l’ensemble de la carrière du travailleur est égal :
TRA=TR1 + TR2

3. Détermination de la pension annuelle théorique


PA = SMA * TRA

4. Détermination de l’allocation unique


AU = PA * F

Exemple :

SALAIRE SOUMIS A COTISATION NBRE DE MOIS TAUX DE


ANNEE
REMPLACEMENT
1997 158068 4 1,33%
1998 504000 12 1,33%
1999 504204 12 1,33%
2000 504000 12 1,70%
2001 474000 12 1,70%
2002 474000 12 1,70%
2003 531624 12 1,70%
2004 534000 12 1,70%
2005 540000 12 1,70%
2006 576000 12 1,70%
2007 316000 7 1,70%
TOTAL 5116396

1. Calcul du salaire moyen annuel soumis à cotisation (SMA)

Le salaire moyen annuel soumis à cotisation est égal à la somme des salaires soumis à
cotisations (SSC) divisée par le nombre d’années.

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5116396
SMA = = 465126,9
11
2. Détermination du taux de remplacement acquis (TRA)

4 7
TRA = * 1,33% + 2 * 1,33% + 7 * 1,70% + * 1,70% = 15,99%
12 12
3. Détermination de la pension annuelle théorique
La pension annuelle théorique (PA) est égale au salaire moyen annuel multiplié par le taux de
remplacement acquis
PA = SMA * TRA
PA = 465126,9 * 15,99% =74373,79
4. Détermination de l’allocation unique
AU = SMA X TRA X F
AU = PA X F
AU = 74373,79 X 8,316= 618 492
Le montant de votre allocation unique est 618 492 FCFA

III.2.7. La pension de réversion normale et anticipée (article 156 nouveau)


En cas de décès d’un salarié retraité ou susceptible d’avoir droit à une pension de retraite, la loi a
prévu des prestations de survivants dont les bénéficiaires sont les veufs ou les veuves et les
orphelins (de père et de mère).
a. Les conditions d’ouverture
- L’assuré doit être susceptible d’avoir droit à une pension de retraite ;

- Avoir contracté avec le défunt assuré un mariage civil deux ans au moins avant son décès

- Ne pas être divorcé ou ni remarié ;

- Etre âgé de 55 ans ou avoir au moins deux enfants à charge de moins de 21 ans.

S’il y a pluralité d’épouses susceptibles d’avoir droit à la pension de réversion, celle-ci est
répartie en parts égales entres elles, à la date du décès dans la limite de 50% de la pension de
retraite.
La pension au conjoint survivant peut être anticipée à partir de 50 ans avec un abattement
définitif de 5% par année d’anticipation.

b. Le calcul
En cas de décès du salarié retraité ou susceptible d’avoir droit à une pension de retraite, le
conjoint survivant a droit à une pension de réversion égale à la moitié de la pension dont
bénéficiait ou aurait bénéficié le défunt.
NB : En cas de remariage, le droit à pension de réversion cesse à compter du premier jour du
mois civil suivant.
III.2.8. La pension d’orphelin (article 157 nouveau)
En cas de décès du conjoint, soit antérieurement au postérieurement au décès de l’affilié
en activité ou à la retraite, les enfants qui étaient a la charge de l’affilié au moment de son
décès peuvent bénéficier d’une pension d’orphelin.

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a. Les conditions d’ouverture des droits
- Être orphelin de père et de mère ;

- Avoir moins de 21 ans.

b. Le calcul des droits

- La pension accordée à chaque orphelin est égale à 20% de la pension à laquelle avait droit
ou aurait eu droit l’assuré

- Si le nombre d’ayants- droit est supérieur à cinq, la pension de chacun d’eux est réduite
proportionnellement.

- En cas de pluralité d’épouses, les enfants de celle qui décède avant les autres bénéficient
en même temps que les autres épouses de la pension d’orphelin dans la limite de la
proportion disponible, soit 50% de la pension.

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III.3.DATE D’EFFET OU DE JOUISSANCE DE LA PENSION

Date d’effet pour la pension de retraite 1. Pour le travailleur qui dépose la demande de
liquidation de sa pension de retraite dans les six (6) mois suivant sa cessation d’activité, la
date d’entrée en jouissance est le premier jour du mois suivant cette cessation d’activité
Exemple :
Date de cessation : 31/12/2015
Date de dépôt de la demande : 25/05/2016
Date d’entrée en jouissance : 01/01/2016

2. Au-delà de 6 mois, la date d’entrée en jouissance est fixée au premier jour du mois suivant
la date de dépôt du dossier.
Exemple :
Date de cessation : 31/12/2019
Date de dépôt de la demande : 05/07/2020
Date d’entrée en jouissance : 01/08/2020

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III.2.LES PRESTATIONS FAMILIALES

III.2.9. Définition
Les PF peuvent être définies comme un ensemble d’avantages servis par l’organisme de
sécurité sociale aux ménages en vue de compenser leurs charges familiales du fait de la
présence d’enfants.
L’objectif est d’aider le travailleur à faire face à ses charges de famille, de promouvoir la
protection maternelle et infantile, ainsi que l’éducation des enfants.
Les Prestations Familiales comprennent les prestations suivantes :
 Les allocations prénatales (APR);
 Les allocations de maternité (AM);
 Les allocations au foyer du travailleur (AFT);
 Les allocations familiales (AF).

Conditions générales pour le bénéfice des prestations familiales


- Avoir la qualité de salarié conformément aux dispositions du Code du Travail
- Etre légalement marié ou fille célibataire justifiant d’une ordonnance de puissance
paternelle
- Justifier d’au moins 3 mois de travail consécutifs chez un ou plusieurs
employeurs
- Avoir un ou plusieurs enfants à charge ;
- Résider sur le territoire ivoirien (allocataire et enfants)

III.2.10. Les allocations prénatales


a. Conditions d’octroi
- Être femme salariée ou conjointe légale d’un travailleur salarié
- Être en état de grossesse
- Effectuer au moins trois examens médicaux (à 3 mois, à 6 mois, vers le 7 mois 1/2).
b. Paiement et formalités à remplir
Le montant des prestations est de 13 500 FCFA payable en trois fractions :
• 1ère fraction, 3000 FCFA sur présentation du certificat médical de grossesse de 3ème
mois
• 2ème fraction, 6000 FCFA sur présentation du certificat médical de grossesse de
6ème mois
• 3ème fraction, 4500 FCFA sur présentation du certificat médical de grossesse de
7ème mois et demi.

III.2.11. Les allocations de maternité


a. Conditions d’octroi
Elle est attribuée à toutes les femmes salariées ou conjointe légale d’un travailleur salarié
qui donne naissance, sous contrôle médical, à un enfant né viable.
b. Paiement et formalités à remplir
L’allocation de maternité est de 18 000 F payable en trois fractions :
• 9000 F CFA à la naissance sur présentation du certificat d’accouchement et de
l’extrait d’acte de naissance.
• 4500 F CFA à 6 mois sur présentation du certificat médical de 2 mois, 4 mois, 6 mois.

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• 4500 F CFA à 12 mois sur présentation du certificat médical 8 mois- 10 mois- 12
mois.
NB: En cas de naissance multiple, chaque naissance est considérée comme une
maternité distincte.
III.2.12. Les allocations au foyer du travailleur
a. Conditions d’octroi
Elle est due à l’occasion de la naissance des trois premiers enfants, issus d’un premier
mariage ou d’un mariage subséquent lorsqu’il y a eu décès régulièrement déclaré.
b. Paiement et formalités à remplir
L’allocation au foyer du travailleur de 18 000 FCFA payable en une fois sur présentation de
l’extrait de naissance de l’enfant et de l’extrait d’acte de mariage.
III.2.13. Les allocations familiales
a. Conditions d’octroi
 Inhérentes à l’allocataire
L’allocataire doit consacrer à son activité professionnelle le temps moyen qu’elle requiert.
En Côte d’Ivoire, ce temps moyen est de 18 jours de travail au cours d’un même mois ou
de 120 heures.

 Inhérentes à l’enfant
L’enfant doit être à la charge effective et permanente de l’allocataire. La charge pour
l’allocataire étant le fait d’assurer la nourriture, l’habillement et l’éducation de cet enfant.
Les allocations familiales sont attribuées aux travailleurs pour chacun des enfants à
charge, âgé de plus d’un an et de moins de 14 ans. Toutefois, la limite d’âge est portée à:
• 18 ans pour les enfants placés en apprentissage
• 21 ans pour les enfants qui poursuivent leurs études ainsi que les enfants infirmes ou
atteints de maladie incurable qui ne peuvent exercer d’une activité professionnelle.
L’enfant doit entrer dans l’une des catégories suivantes :
• Les enfants issus du mariage de l’allocataire ;
• Les enfants légitimés par le mariage de l’allocataire ;
• Les enfants que la femme de l’allocataire a eu d’un précédent mariage
lorsqu’il y a eu décès ou divorce sauf si l’enfant est resté à la charge du 1er
mari ou que ce dernier contribue à son entretien ;
• Les enfants ayant fait l’objet d’une adoption par l’allocataire marié,
conformément au code civil.
• L’enfant de la femme salariée célibataire à la double condition que l’enfant
soit reconnu par elle et qu’il soit à sa charge exclusive sans l’aide du père ;
• Les enfants non issus d’un mariage mais antérieurement reconnus par l’un
des conjoints conformément à la loi.
b. Paiement et formalités à remplir
Le montant des Allocations Familiales est de 5000 FCFA par mois et par enfant. Les
Allocations Familiales sont payées par trimestre, à terme échu soit 15000 FCFA par
trimestre et par enfant.

III.3.L’ASSURANCE MATERNITE

III.3.1. Définition
L’assurance maternité vise à protéger le contrat de travail de la femme s²alariée durant son
congé de maternité et à compenser les frais médicaux liés à la grossesse. Les prestations
de l’assurance maternité visent la promotion de l’emploi féminin.

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III.3.2. Conditions pour le bénéfice de l’assurance maternité
 Etre salariée en activité chez un employeur affilié à la CNPS ;
 Avoir accompli une période de stage (durée minimale pour avoir droit à une
prestation) de 3 mois continus ;
 Arrêter effectivement de travailler à partir de sept mois et demi de grossesse ;
 Résider sur le territoire ivoirien.

III.3.3. Les différents types de prestations


Les prestations de l’assurance maternité comprennent :

 Les indemnités journalières des femmes salariées en congé de maternité,


 Le remboursement des frais d’accouchement et de soins médicaux dès le 3e mois de
la grossesse.

III.3.3.1. Les indemnités journalières (IJ) des femmes salariées en congés de


maternité
Les indemnités journalières sont prévues à l’article 23.6 du code de travail en faveur des
femmes salariées en congés de maternité. Elles sont dues pendant la durée du congé de 14
semaines réparties comme suit : 6 semaines soit 42 jours avant l’accouchement et 8
semaines soit 56 jours après l’accouchement. En cas d’un repos supplémentaire justifié par
une maladie résultant de la grossesse ou de l’accouchement, l’arrêt de travail peut être
prolongé jusqu’à concurrence de 21 jours maximum.
Les IJ correspondent au salaire que la femme percevait au moment de son départ en congé :
salaire de base augmenté, le cas échéant, des primes et indemnités inhérentes à la nature de
l’emploi, à l’exclusion de tout ce qui a un caractère de remboursement de frais ou
exceptionnel.
Le règlement se fait par mois et à terme échu. Les Indemnités Journalières sont calculées au
prorata du temps de repos effectif. La fraction du mois au cours duquel intervient la reprise
du travail n’est payable que sur présentation du certificat d’accouchement et de l’attestation
de reprise du travail.
Les indemnités journalières sont frappées d’impôts (IGR, CN, IS) mais pas de cotisations
sociales.

III.3.3.2. Le remboursement des frais liés à l’accouchement.


Les remboursements se font à partir du 3ème mois de la grossesse jusqu’à la reprise du
travail après accouchement.
Les frais pharmaceutiques
Les médicaments doivent être délivrés exclusivement pour les maladies liées à la grossesse
ou aux couches.
Les frais d’accouchement
En établissement sanitaire privé : sur la base du taux journalier de la 2ème catégorie des
hôpitaux publics ;
En formation sanitaire publique : taux de la 2ème catégorie par le nombre de jours
d’hospitalisation.

31
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Les soins médicaux proprement dits
Ils sont remboursés en cas d’accouchement à domicile ou d’accouchement dans une
formation sanitaire publique ou privée. Le remboursement est en fonction du tarif des
consultations externes applicables dans les établissements hospitaliers publics.
Ils se font à la demande des bénéficiaires et après validation des factures par le médecin
conseil de la CNPS.
Les droits sont calculés à compter de la date de dépôt de votre dossier à la CNPS et
payés si vous remplissez toutes les conditions de fond et de forme.

III.4.LES ACCIDENTS DU TRAVAIL ET LES MALADIES PROFESSIONNELLES


L’accident est légalement caractérisé par l’action violente et soudaine, d’une cause extérieure,
provoquant une lésion de l’organisme humain.
L’accident est « professionnel » s’il survient quel qu’en soit la cause,
 soit par le fait du travail
 soit à l’occasion du travail

III.4.1. Définition légale de l’accident du travail (art 66 du CPS)


La branche des AT-MP vise à protéger le salarié contre les risques professionnels auxquels il
est exposé dans l’exercice de son travail. Ces risques sont au nombre de trois :
 Les accidents du travail proprement dit,
 Les accidents de trajet,
 Les maladies professionnelles.
L’article 66 du Code de Prévoyance Sociale indique que l’accident est « professionnel » s’il
survient quel qu’en soit la cause, soit par le fait du travail, soit à l’occasion du travail.
La définition de l’accident de trajet est donnée par l’article 66 alinéa 2 du Code de Prévoyance
Sociale.
Il s’agit de l’accident qui survient sur le trajet aller et retour compris entre la résidence et le
lieu du travail.
Cette définition ne s’appliquera pas lorsque le trajet aura été interrompu ou détourné pour un
motif dicté par l’intérêt personnel ou indépendant de l’emploi.
Pour ce qui est des maladies professionnelles, l’article 124 du Code de Prévoyance Sociale,
permet de dégager trois conditions de prise en charge :
• la maladie dont le salarié est atteint, doit figurer sur une liste fixée par décret ;
• la prise en charge ne peut intervenir que si le salarié a été exposé au risque de façon
habituelle ;
• enfin, il est imposé au salarié de faire constater sa maladie dans un certain délai.
III.4.2. Démarches à suivre en cas d’AT/MP
Dès que survient un accident du travail ou à la première constatation médicale d’une maladie
professionnelle, l’employeur doit :
 Faire assurer les soins de première urgence ;
 Fournir à la victime une déclaration d’accident du travail ;
 Aviser le médecin de l’entreprise ou à défaut le médecin le plus proche et
éventuellement diriger la victime sur la formation sanitaire publique ou privée la plus
proche du lieu de l’accident ;
 Adresser dans les 48 h à la CNPS, la déclaration d’accident en 3 exemplaires.

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III.4.3. Les prestations servies en cas d’AT/MP
A la suite d’un AT-MP, la législation sociale a prévu deux (2) types de prestations :
 Les prestations en nature
 Les prestations en espèce
Les prestations en nature garantissent les soins et la reconstitution des capacités
professionnelles de la victime tandis que les prestations en espèces réparent les
conséquences financières.
III.4.3.1. Les prestations en nature
• La CNPS garantit la gratuité totale des soins.
• La victime munie d’une feuille de soins n’a pas à avancer d’argent ; la CNPS se
substituera à elle pour régler les praticiens et fournisseurs : C’est le principe du tiers
payant
• La CNPS couvre :
– les frais et honoraires de médecin , de chirurgie, d’hospitalisation et de pharmacie.
– les frais de fourniture, de réparation et de renouvellement des appareils de
prothèse et d’orthopédie,
– Les frais de rééducation professionnelle, de réadaptation fonctionnelle et de
reclassement de la victime.
– En cas de décès, la CNPS supporte les frais funéraires dans les limites d’un forfait.
III.4.3.2. Les prestations en espèces
Deux types de prestations en espèces sont servies :
o Les indemnités journalières (IJ)
o Les rentes à la victime ou à ses ayants droit
III.4.3.2.1. Les indemnités journalières (IJ)
Lorsque le travailleur se trouve dans l’obligation de cesser son travail du fait de l’accident ou
de la maladie professionnelle, une indemnité journalière lui est due pour compenser
partiellement la perte du revenu consécutif à cet arrêt de travail. La CNPS versera à la victime
des indemnités journalières à partir du lendemain de l’accident, le jour de l’accident devant
être payé par l’employeur. Elle se poursuivra tant que le repos sera médicalement prescrit,
jusqu’aux dates suivantes, et y compris celles-ci :
 La veille de la reprise effective du travail, et même si l’état de la victime nécessite
encore des soins ;
 La date de guérison ou de consolidation, et même si la victime n’a pas repris son
travail ;
 La date de décès, s’il intervient pendant la période d’incapacité temporaire.
III.4.3.2.2. Les rentes à la victime ou à ses ayants droit
Tout travailleur victime d’un Accident du travail et atteint d’une incapacité permanente
bénéficie d’une rente.
En cas de décès de la victime, ses ayants droit (le conjoint survivant, les orphelins, les
ascendants à charge de la victime au moment du décès) ont également droit à une rente à
compter du lendemain de son décès.
Le taux IPP est fixé par le médecin conseil de la CNPS.

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BIBLIOGRAPHIE

 Loi N°99-476 du 02 août 1999 portant définition et organisation des Institutions de


Prévoyance Sociale de Côte d’Ivoire

 Loi N°99-477 du 02 août 1999 portant modification du code de prévoyance sociale

 Loi N°06.034 du 28 décembre 2006 portant création de la Caisse Nationale de


Sécurité Sociale de la République Centrafricaine.

 Loi N°06.035 du 28 décembre 2006 portant Code de Sécurité Sociale de la


République Centrafricaine.

 Sur la route de la Sécurité Sociale, TRAORE Adama Moussa, 2010, 257 pages

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