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ACCIDENTS DE TRAVAIL

1 – Généralités
1- 1 - Définitions
La littérature définit le travail comme un facteur de production de l’économie. Le
travail est fourni par des employés en échange d’un salaire. Le travail et son
corollaire le chômage sont des éléments importants de la situation économique d’un
pays. Le travail est un élément important pour l’appartenance des individus à une
société, ce qui explique le désarroi d’une partie des chômeurs involontaires.

Les règles du travail sont déterminées par le Code du Travail et s’imposent aux
employeurs comme aux salariés.

Le droit du travail s’est progressivement constitué sous pression du mouvement


ouvrier avec l’élimination du travail des enfants, la lutte pour la baisse du temps de
travail, pour l’amélioration des conditions de travail et la reconnaissance du
syndicalisme. Ainsi, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a été créée en
1919 car il existait alors, des conditions de travail impliquant pour un grand nombre
de personnes l’injustice, la misère et les privations ce qui engendre un tel
mécontentement que la paix et l’harmonie universelle sont mises en dangers.

L’Organisation internationale du Travail (OIT) se consacre à améliorer l’accès des


hommes et des femmes à un travail décent et productif, dans des conditions de
liberté, d’équité, de sécurité et de dignité. Elle a pour principal objectif de promouvoir
les droits au travail, d’encourager la création d’emplois décents, de développer la
protection sociale et de renforcer le dialogue social dans la gestion des problèmes
liés au monde du travail. Elle compte actuellement 178 états membres dont l’Algérie

1 – 2 - La réglementation relative au travail


Principe fondamental : Chacun se doit de respecter les lois et la réglementation du
travail.

Dans le code du travail algérien on retrouve tous les textes de lois ayant trait à :
 La relation de travail,
 Les droits et obligations des travailleurs,
 Les relations individuelles de travail (les dispositions de recrutement, le durée du
travail, le
Travail de nuit, le travail posté, les congés et repos légaux, la cessation de la
relation de
Travail, le règlement intérieur,..)
 La rémunération du travail,
 Les prestations sociales et familiales,
 Les pensions de retraite,
 L’exercice du droit syndical,
 La formation,
 La médecine du travail,
 L’hygiène générale des locaux et de leurs dépendances (propreté, aération,
ambiance, installations sanitaires),
 Les mesures générales de sécurité sur les lieux de travail (manutention et
circulation, prévention des chutes, machines et mécanismes),

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 Les mesures particulières de prévention des risques d’incendie (évacuation du


personnel, lutte contre l’incendie),
 L’inspection du travail,
 Les sanctions.

2 – Les accidents de travail


2- 1 – Définitions
Une définition d’un accident de travail est : c’est un accident qui se passe sur le lieu
de travail ou durant une tâche liée au travail. L’accident est un évènement aléatoire
et fortuit qui entraîne des dommages vis-à-vis des personnes, des biens ou de
l’environnement ou qui entraîne un engagement de responsabilité.

La Loi n° 83-13 du 2 juillet 1983 relative aux accidents du travail et aux maladies
professionnelles définit l’accident de travail comme suit :
Chapitre III : Accidents indemnisés

Art. 6. - Est considéré comme accident du travail, tout accident ayant entraîné une
lésion corporelle, imputable à une cause soudaine, extérieure, et survenu dans le
cadre de la relation de travail.

Art. 7. - Est également considéré comme accident du travail, l'accident survenu au


cours:

- d'une mission a caractère exceptionnel ou permanent, accomplie hors de


l'établissement conformément aux instructions de l'employeur;

- de l'exercice ou a l'occasion de l'exercice d'un mandat politique électoral, ou bien


au titre d'une organisation de masse;

- de cours d'études suivis régulièrement en dehors des heures de travail.


Art. 8. - Est, en outre considéré comme accident du travail, même si l'intéressé n'a
pas la qualité d'assuré social, l'accident survenu au cours;

- d'actions et d'activités commandées, qu'organisent le Parti, les organisations de


masse et les unions professionnelles;

- d'activités sportives organisées dans le cadre d'associations;

- de l'accomplissement d'un acte de dévouement dans un intérêt public ou de


sauvetage d'une personne en danger.

Art. 9. - La lésion se produisant ou le décès survenant, soit au lieu et au temps du


travail, soit en un temps voisin de l'accident, soit au cours du traitement consécutif a
l'accident, doivent être considérés, sauf preuve contraire, comme résultat du travail.

Art. 10. - Toute affection préexistante dont la preuve est administrée qu'elle n'a été ni
aggravée, ni provoquée, ni révélée par l'accident, ne peut être prise en charge au
titre de la présente loi.

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Art. 11. - La présomption d'imputabilité du décès au travail ou a l'accident tombe, si


les ayants droit de la victime s'opposent a ce qu'il soit procédé à l'autopsie
demandée par l'organisme de sécurité sociale, à moins qu'ils n'apportent la preuve
du lien de causalité entre l'accident et le décès.

Art. 12. - Est assimilé à un accident du travail, l'accident survenu pendant le trajet
effectué par l'assuré pour se rendre a son travail ou en revenir, quelque soit le mode
de transport utilisée, a condition que le parcours n'ait pas été, sauf urgence ou
nécessité, cas fortuit ou force majeure, interrompu ou détourné.
Le parcours ainsi garanti est compris entre, d'une part, le lieu du travail et, d'autre
part, le lieu de résidence ou un lieu assimilé, tel que celui ou le travailleur se rend
habituellement, soit pour prendre ses repas, soit pour des motifs d'ordre familial.

2 – 2 - Que prévoit la réglementation en cas d’accident de travail ?

2 – 2 – 1- En cas d’accident du travail


 Déclarez ou faites déclarer l’accident à votre employeur dans les 24 heures qui
suivent sauf cas de force majeure.
 Vérifiez ou faites vérifier que votre employeur a déclaré votre accident à l’agence
de wilaya dont vous dépendez dans les 48 heures à compter de la date où il a eu
connaissance de l’accident.
Cette déclaration s’impose même si l’accident n’a pas entraîné d’incapacité de
travail.
En cas de négligence de l’employeur, la déclaration peut être faite avant la limite des
délais de prescription, par :
 La victime.
 Les ayants droit.
 L’inspecteur du travail

2 – 2 – 2 -En cas d’accident du trajet


Si l’accident a nécessité un constat effectué par la police ou la gendarmerie, il doit
être envoyé à l’agence de wilaya dans les dix jours qui suivent l’accident. Une copie
de ce procès verbal peut être remise :
 à la victime,
 ou à ses ayants droit

2 – 2 – 3 -Dans les deux cas


Pour tout accident, si bénin soit-il consultez un médecin et demandez lui de vous
délivrer un certificat médical initial en 2 exemplaires (suivant modèle réglementaire
fourni par l’agence) :
 L’un destiné à votre agence de wilaya.
 L’autre sera conservé par la victime.

Ce certificat doit mentionner le plus de renseignements possibles :


 La description détaillée de votre état.
 Le traitement médical prescrit.
 La durée probable de l’incapacité de travail.

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La victime doit se présenter au contrôle médical de son Agence de wilaya. L’avis du


contrôle médical est obligatoire lorsque l’accident a entraîné ou est susceptible
d’entraîner la mort ou une incapacité permanente.

A l’issue de l’interruption de travail, la victime doit retourner chez son médecin


traitant pour l’établissement du certificat descriptif final de guérison ou de
consolidation (en 2 exemplaires).

2 – 3 - Les droits des victimes


Les victimes d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle bénéficient :

2 – 3 – 1 -Des prestations en nature


 Remboursement des frais médicaux, chirurgicaux, d’analyses,
 Fournitures, réparation et renouvellement des appareils de prothèse et
d’orthopédie nécessités par l’infirmité résultant de l’accident.
 Réparation et remplacement des appareils de prothèse et d’orthopédie que
l’accident a rendu inutilisables.
 Remboursement des frais de rééducation fonctionnelle, des frais de déplacement.
 Remboursement des frais de rééducation professionnelle : elle concerne la
période de stage, de réadaptation professionnelle pour apprendre l’exercice d’une
profession au choix de la victime compatible avec son état de santé.

2 – 3 – 2 -Des prestations en espèce


En cas d’interruption de travail, une indemnité journalière est servie à la victime qui
justifie lors de l’accident ou de la constatation de la maladie professionnelle d’une
activité donnant droit à rémunération. Le point de départ de l’indemnité journalière
est fixé à partir du premier jour qui suit l’arrêt de travail consécutif à l’accident et
prend fin:
 Soit à la date de guérison.
 Soit à la date de consolidation
 Soit à la date de décès
La journée de l’accident du travail étant à la charge de l’employeur.

2 – 3 – 3 -Quel est le montant de l'indemnité journalière ?


Le montant de l'indemnité journalière est égal au salaire journalier soumis à
cotisation duquel est déduits l'impôt sur le revenu global et les cotisations de sécurité
sociale.
2 – 3 – 4 -Incapacité permanente et rente proportionnelle
Si, après consolidation des blessures, la victime est atteinte d'une incapacité
permanente de travail (partielle ou totale), une rente proportionnelle à cette
incapacité est accordée.

La victime doit envoyer, dans ce cas, à son agence de sécurité sociale:


 Les conséquences définitives de l'accident,
 Une description de son état,
 La date éventuelle de la consolidation de la blessure.
 Le taux d'incapacité à titre indicatif.

2 – 3 – 5 -Comment le taux d'incapacité est-il fixé ?

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Le taux d’incapacité de travail est fixé par le médecin conseil de l’agence de sécurité
sociale selon un barème. Il sera tenu compte de :
 De l’age de la victime,
 De ses aptitudes,
 De ses qualifications professionnelles,
 De sa situation sociale et familiale.

Le taux social qui est compris entre 1% et 10% est accordé aux assurés sociaux
dont le taux d’incapacité est égal ou supérieur à 10%, notamment pour ceux qui
subissent une diminution de leur salaire suite à leur reclassement dans un poste
inférieur à celui occupé auparavant.

2 – 3 – 6 -Le calcul de la rente


La rente est calculée d’après le salaire moyen soumis à cotisation de sécurité sociale
perçu par la victime chez un ou plusieurs employeurs au cours des douze (12) mois
qui précèdent l’arrêt de travail consécutif à l’accident.
Le montant de la rente est déterminé d’après le salaire annuel de référence soumis à
cotisation et le taux d’incapacité permanente partielle.
La rente est soumise à cotisation de sécurité sociale ; le montant équivalent à 2% de
la rente reste à la charge du titulaire. La cotisation n’est pas due lorsque le montant
de la rente est inférieur ou égal au salaire national minimum garanti.
La rente ne peut être calculée sur le salaire annuel inférieur à 2300 fois le taux
horaire du salaire national minimum garanti.

 Majoration pour tierce personne


Dans le cas où votre incapacité permanente et totale vous oblige à recourir à une
tierce personne pour effectuer les actes ordinaires de la vie, le montant de votre
rente est majoré de 40%. La rente ne peut être inférieure à un montant fixé par voie
réglementaire.
 Cas particulier de rechute

Si votre état d’incapacité permanente apparaît pour la première fois après la rechute,
la période de 12 mois de salaire à retenir pour le calcul de la rente est celle qui
précède :
 Soit la date de l’arrêt de travail consécutif à l’accident.
 Soit la date de l’arrêt de travail consécutif à la rechute.
 Soit la date de consolidation.

 Rente, accident de travail et pension d'invalidité


Le titulaire d'une rente, d'un taux d'incapacité permanente partielle supérieur ou égal
à 50 % et qui devient inapte à tout travail, ne doit pas percevoir une rente inférieur à
la pension d'invalidité à laquelle celui-ci aurait pu prétendre au titre des assurances
sociales en raison de son infirmité.
Dans le cas où la rente est inférieure à la dite pension d'invalidité, elle est portée
systématiquement au montant de celle-ci.

 Révision du taux d'incapacité


La révision aura lieu tous les trois mois au cours des deux premières années qui
suivent la date de guérison ou de consolidation de la blessure.
Après l’expiration de deux années, la révision se fera tous les ans.

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2 – 3 – 7 -Le cumul
Les indemnités journalières de l’assurance (accident du travail) et (maladie
professionnelle) ne sont pas cumulables avec :
 Les indemnités journalières de l’assurance Maladie.
 Les indemnités journalières de l’assurance Maternité.
 L’indemnité de l’assurance Chômage.
 La pension de retraite anticipée.

2 – 3 – 7 -Dans le cas où l'accident est mortel, quelles sont les réparations


prévues ?

 Le capital décès
 Les ayants droit (conjoints, enfants à charge, ascendants à charge) bénéficient
d’un capital décès.
 Le montant est égal à 12 fois le montant du salaire mensuel le plus favorable
perçu durant l’année précédant le décès de l'assuré et ayant servi d’assiette au
calcul des cotisations. En aucun cas, ce montant ne peut être inférieur à 12 fois le
montant du salaire National Minimum Garanti.
 Le capital décès est versé en une seule fois immédiatement après le décès de
l’assuré.
 Ce capital décès est réparti entre tous les ayants droit par parts égales.
Ce capital décès n’est pas cumulable avec le capital décès servi au titre des
Assurances Sociales (œuvres sociales).

 La rente d'ayant droit


 En cas de décès consécutif à l’accident, une rente de survivant est servie à partir
du premier jour suivant la date de décès à chacun des ayants droit (conjoints,
enfants à charge, ascendants à charge) sous réserve qu’il en remplissent les
conditions d’attribution.
 Cette rente est calculée sur la base du salaire soumis à la cotisation perçu par la
victime au cours des 12 mois qui ont précédé l’accident.
 Le montant de chaque rente d’ayants droit est fixé comme suit :
o Lorsqu’il n’existe ni enfant, ni ascendant, la rente servie au conjoint est
fixée à 75% du salaire soumis à cotisation.
o Lorsqu’en plus du conjoint, il existe un autre ayant droit (enfant ou
ascendant) la rente est fixée:
- Pour le conjoint à 50%.
- Pour l’autre ayant droit à 30%.

o Lorsqu’en plus du conjoint, il existe deux ou plusieurs ayants droit (enfants ou


ascendants ou les deux à la fois) la rente est fixée à :
- Pour le conjoint à 50%
- Pour les autres ayants droit à 40% partagé à parts égales.

Lorsqu’il n’existe pas de conjoint, les autres ayants droit se partagent une rente
égale à 90% du salaire soumis à cotisation et ce, dans la limite d’un maximum fixé
pour chaque ayant droit à :
- 45% quand l’ayant droit est un enfant

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- 30% quand l’ayant droit est un ascendant.

 Comment les ayants droits sont-ils définis?

 Le conjoint de l'assuré,
 Les enfants à charge :
- âgés de moins de 18 ans.
- âges de moins de 25 ans pour lesquels il a été passé un contrat
d’apprentissage prévoyant une rémunération inférieure à la moitié du SNMG.
- âgés de 21 ans qui poursuivent leurs études, en cas de traitement médical
(avant 21 ans) la condition d’âge ne peut être opposée avant la fin du
traitement.

- Les enfants à charge et les collatéraux au 3ème degré à charge, de sexe


féminin sans revenu quelque soit leur âge.
- Les enfants quelque soit leur âge, qui sont par suite d’infirmité ou de maladie
chronique dans l’impossibilité permanente d’exercer une activité rémunérée
quelconque.
- Les enfants qui, remplissant les conditions d’âge requises ont dû interrompre
leur état de santé.
 Les ascendants à charge :
De l’assuré ou du conjoint lorsque leurs ressources personnelles ne dépassent pas
le montant minimal de la pension de retraite.

 Comment obtenir le capital décès et la rente de Réversion


Il faut fournir, à l’agence de Sécurité Sociale, les pièces suivantes :
 L’extrait d’acte de décès.
 L’extrait d’acte de mariage.
 La fiche familiale d’état-civil comportant toutes les mentions marginales.
 L’acte de "frédha".

Pour les enfants âgés de plus de 18 ans et moins de 12 ans :


 Un certificat de scolarité ou
 Une attestation de stage.

Pour les enfants âgés de plus de 25 ans placés en apprentissage et percevant


une rémunération inférieure à la moitié du SNMG :
 Une attestation ou
 Une photocopie du contrat d’apprentissage.
Pour les collatéraux du 3ème degré à charge de sexe féminin sans revenu
quelque soit leur âge :
 Une attestation de charge ainsi qu’un certificat de non remariage.

Pour les descendants à charge :


 Une attestation soit de non ressources, soit une justification de revenus
ne dépassant pas le montant minimum de la pension de retraite.

2 – 3 – 8 -Déclaration ou Litige

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Délai de déclaration
Toutes prestation en nature et indemnités journalières ne peuvent être réclamées à
l’agence de Sécurité Sociale au delà de 4 ans.
En cas de contestation vis à vis de l'Agence :
 Litige d’ordre médical
Vous disposez d’un mois à compter de la date de la notification de la décision de
l’agence pour saisir la commission d’invalidité d’une demande d’expertise médicale.
 Soit par lettre recommandée avec accusé de réception,
 Soit par demande déposée au guichet de l’agence avec récépissé de dépôt

 Litige d’ordre général


Vous avez la possibilité de saisir une commission de recours préalable, vous devez
dans ce cas :
 Saisir la commission dans les deux mois qui suivent la notification de la décision
par l’agence, par lettre recommandée avec accusé de réception.

 En cas de fausse déclaration


Vous êtes passible d’une amende égale au double des prestations servies à tort par
l’organisme de Sécurité Sociale.

3 - La prévention des accidents de travail

Aux termes de la loi 83-13 du 2 juillet 1983 modifiée et complétée relative aux
accidents du travail et aux maladies professionnelles et du décret 97-424 du 11
novembre 1997 fixant les conditions d’application du titre V de la loi susvisée, la
CNAS à pour missions :
 De participer à la promotion de la prévention des accidents du travail et des
maladies professionnelles par des actions menées directement par ses propres
structures ;
 De contribuer aux financements d’actions spécifiques programmées;
 D’émettre un avis sur tous les textes législatifs et réglementaires intéressant la
prévention des accidents du travail et maladies professionnelles.

Pour ce faire la CNAS dispose d’une Direction Centrale chargée de la prévention des
AT/MP et d’une structure au niveau de chaque agence CNAS de wilaya.

La prévention consiste en :
 Réduction, à la fois du nombre et de la gravité des accidents qui peuvent
atteindre les travailleurs au cours de leur activité professionnelle ;
 Assurance d’une meilleure couverture et d’un système de protection sociale
pérennisé ;
 Réduction des drames sociaux (décès, handicaps) ;
 Diminution des dépenses de sécurité sociale.

Les dispositions légales et réglementaires découlant de la loi 88-07 font dévaloir à


l’employeur la responsabilité d’assurer l’hygiène et la sécurité aux travailleurs.

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Ainsi la prévention des accidents de travail suit trois grands principes :


1 – prendre les mesures de prévention au sens de supprimer le danger ou facteur de
risque ;
2 – prendre les mesures de protection collectives : cad interposer entre le danger et
les personnes exposées un élément les protégeant contre les dommages ;
3 – prendre les mesures de protection individuelle : cad doter chaque personne des
moyens de prévention et de protection conformément aux résultats d’analyses des
conditions de travail.

Par ailleurs, le retour d’expérience permet d’enrichir et de mettre en œuvre une


démarche préventive de progrès structurée à travers des actions du type :
1 – recenser les accidents ayant eu lieu dans l’entreprise et/ou dans la branche
d’activité,
2 – analyser les causes de l’accident (arbre des causes),
3 – réfléchir à des solutions,
4 – prendre les mesures adaptées (formation, réaménagement de l’atelier,
adaptation de l’outil, adaptation des tâches,…)

Il convient donc qu’avant de démarrer une tâche de veiller à:


 Réfléchir avant d’agir,
 Préparer tous le matériel nécessaire avant d’effectuer une tâche,
 Agir en concertation (travail en équipe),
 Surveiller l’environnement, se prévenir du danger,
 Penser à un itinéraire ou une zone de replis ou d’évacuation,
 Garder le contact entre les membres de l’équipe et les responsables,
 Respecter les procédures opérationnelles,
 Rendre compte.

Les travailleurs doivent donc se conformer aux instructions qui leurs sont données
par l’employeur dans les conditions prévues par règlement intérieur. Il incombe à
chaque travailleur de prendre soin, en fonction de sa formation et selon ses
possibilités, de sa sécurité et de sa santé ainsi que de celles des autres personnes
concernées.

Selon les directives européennes, l’obligation de l’employeur dans la prévention des


accidents du travail suit les principes suivants:
 Eviter le risque,
 Evaluer les risques qui ne peuvent être évités,
 Combattre le risque à la source,
 Adapter le travail à l’homme,
 Tenir compte de l’évolution de la technologie et des techniques,
 Remplacer ce qui est dangereux par ce qui l’est moins,
 Planifier la prévention,
 Prendre des mesures de protection collectives avant les mesures de protection
individuelles,
 Donner des instructions appropriées aux travailleurs.

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On voit donc que l’esprit de ces textes vise à inciter d’abord à supprimer ou réduire
l’exposition au danger, ensuite maîtriser au mieux les risques résiduels et seulement
enfin protéger les travailleurs au moyen de protection individuelle.

3 - 1 - Le rôle du responsable hygiène et sécurité

En matière de prévention des risques sur le lieux de travail, le responsable hygiène


et sécurité au travail devra (dans le cadre d’un groupe pluridisciplinaire) être à même
d’élaborer un document permettant de lister et de hiérarchiser les risques pouvant
nuire à la sécurité de tout travailleur et de préconiser des actions visant à les réduire
voire les supprimer. Le document ainsi rédigé devra faire l'objet de réévaluations
régulières, et à chaque fois qu'une unité de travail a été modifiée.

L’intérêt de ce type de document est de permettre de définir un programme d’actions


de prévention découlant directement des analyses et évaluations qui auront été
effectuées. L’objectif principal est de réduire les accidents du travail et les maladies
professionnelles.

Le responsable hygiène et sécurité au travail aura également pour tâche de :


 Veiller et s’assurer du bon fonctionnement des moyens de prévention et
d’intervention notamment le matériel relatif à la lutte contre l’incendie,
 Suivre les plans de prévention établis avec la CHS (Commission d’Hygiène et de
Sécurité)
 Réaliser des contrôles et inspection sur les lieux de travail et signaler tout
manquement à la réglementation.
 Informer et former le personnel sur les risques liés à l’activité des travailleurs,
 Elaborer les rapports mensuels et annuels d’hygiène et de la sécurité au travail
ainsi que les statistiques y afférents.

3 – 2 - Etude de cas :

Risques et actions préventives concernant les conducteurs de cars


 Risque routier
 Risque lié à l’utilisation d’un téléphone portable : accident
 Rachialgies (bagages, changement de roue, chaînage, posture liée à la conduite)
 Pollution urbaine et gaz d'échappements
 Agressions physiques et verbales
 Station assise prolongée, contrainte circulatoire, digestive
 Risque infectieux en fonction des pays traversés et des personnes transportées
 Chute en hauteur (bagages sur le toit), de plain-pied (neige, verglas)
 Tabagisme
 Charge mentale (vigilance permanente)
 Climatisation

Des exemples d’actions préventives :


 Respect de la réglementation des temps de conduite et des temps de repos :
archivage des disques de chrono tachygraphe
 Ergonomie du poste de conduite (siège adapté réglable, protection éventuelle
contre les agressions physiques…)

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 Entretien mécanique, pneumatique, électronique, régulier du véhicule


 Interdiction du tabac dans le véhicule
 Choix de l'itinéraire
 Formation aux premiers secours
 Danger de l'utilisation de médicaments et de drogues
 Respect du code de la route
 Visites médicales périodiques

4 - Arbre des causes

L'arbre des causes est généralement utilisé dans le domaine des risques
professionnels. Il peut en fait être utilisé pour étudier à posteriori tout évènement
indésirable comme un accident du travail, mais aussi défaillance d'un processus.
L'arbre des causes est une méthode utilisée dans les entreprises pour déterminer la
totalité des causes d'un accident ou d'un incident, pour les mettre en parallèle les
unes par rapport aux autres et enfin pour trouver des solutions à chacune de ces
causes : la suppression d'une des causes entraîne logiquement la suppression de
l'accident. On recherche donc par cette méthode les causes de cet événement afin
que cela ne puisse plus se reproduire

4 – 1 – Le groupe de travail
Les acteurs importants de la prévention des risques dans l'entreprise sont invités. On
y retrouve :
 Le responsable sécurité
 La CHS, ou le délégué du personnel à défaut
 Le responsable hiérarchique de l'accidenté
 Toute personne pouvant apporter des éléments de réponse comme l’accidenté
lui-même, les témoins...

4 - 2 -Les règles de base de l’élaboration de l’arbre des causes


Un arbre des causes vise à comprendre "un accident" que celui-ci soit un accident du
travail ou non, la démarche ne consiste pas à juger, ni à trouver un coupable mais à
identifier les causes de l'évènement. Une fois identifiées les causes, il faut identifier
les facteurs ayant généré l'évènement qu'ils soient d'ordre technique, organisationnel
ou humain
En aucun cas les attaques personnelles n'ont place dans une enquête.

4 – 3 -Les étapes de construction de l’arbre des causes


 Le recueil des faits
La première étape consiste à recueillir les faits. Les faits sont les différents éléments
connus qui ont trait de près ou de loin à l'accident.

Un fait peut être:


 Une action "Samir se déplace à pied"
 Un état "Le sol est humide"

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Un fait doit être:


 Concret
 Précis
 Avéré

Un fait ne doit pas être:


 Une opinion "à mon avis"
 Un jugement "Il accomplit mal sa fonction"

 Articulation des faits : la naissance de l'arbre


De manière conventionnelle, on construit l'arbre de droite à gauche afin que le sens
de lecture (de gauche à droite) corresponde à la chronologie des faits.

A droite du tableau, on note l'accident (le fait ou l’élément ultime)

On détermine la ou les causes immédiates en se posant la question "Qu'a-t-il fallu


pour que l'accident advienne?".

Pour chaque cause trouvée, il faut se poser les deux questions suivantes:

 "Est-ce nécessaire que ce fait se produise pour que le fait suivant survienne?"
Cette étape permet de supprimer toutes les informations inutiles.
 "Est-ce suffisant que ce fait se produise pour expliquer la survenue du fait
suivant?" Cette étape permet d'assurer l'exhaustivité des informations utiles.

5 - Taux de gravité et taux de fréquence

5 – 1 - Le taux de fréquence (Tf) mesure le nombre d’accidents d’un groupe de


travailleurs pendant une période déterminée

Le taux de fréquence est le nombre d’accidents avec arrêt de travail supérieur à un


jour, survenus au cours d'une période de 12 mois pour 1 000 000 d’heures
travaillées.
Le taux de fréquence se définit par le rapport suivant:

5 – 2 - Taux de gravité

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Le taux de gravité représente le nombre de journées indemnisées pour 1.000 heures


travaillées, c'est à dire le nombre de journées perdues par incapacité temporaire
pour 1.000 heures travaillées.

Taux de Gravité= nombre de journées indemnisées x 1000 / nombre d'heures


travaillées

6 – Les coûts des accidents de travail


La maîtrise des risques professionnels est un enjeu à la fois pour les hommes,
l'entreprise et la société. Si les accidents du travail et les maladies professionnelles
ont un coût, la prévention est un investissement.

6 – 1 - Les enjeux économiques :


L'intégralité du coût direct des accidents du travail et des maladies professionnelles
(indemnités journalières, frais médicaux et hospitaliers, rentes…) est supportée par
les entreprises au travers des cotisations de sécurité sociale.

Pour l'entreprise, de nombreux autres coûts qualifiés d'"indirects" viennent s'ajouter


aux cotisations, par exemple :
 temps passé pour secourir la victime,
 temps passé pour les formalités,
 perturbation du personnel avec baisse de la productivité et de la qualité,
 casse de matériels,
 délais de production allongés, voire arrêt de la production,

6 – 2 - Les enjeux sociaux :


Le champ de la santé et de la sécurité au travail constitue un lieu privilégié de
dialogue social.
La mise en place d'une politique de maîtrise des risques et donc par la même une
diminution des accidents de travail et des maladies professionnelles, est pour
l'entreprise l'occasion de renforcer le dialogue et de renforcer la confiance avec son
personnel :
 en fédérant ses salariés autour d'un projet commun; les salariés étant à la fois
acteurs et bénéficiaires de cette politique,
 en reconnaissant le rôle majeur de chacun dans ce projet,

6 – 3 - Les enjeux juridiques :


L’évolution du code pénal et de la jurisprudence a aggravé les sanctions encourues
par les employeurs en cas d'accidents de travail ou de maladies professionnelles.
Notons en particulier que la faute inexcusable est désormais reconnue dans le cas
de manquement à l'obligation de sécurité de résultat (obligation de l'employeur
envers ses salariés). Dans le domaine pénal on retiendra les infractions relatives aux
atteintes involontaires à la vie et à l'intégrité physique et le délit de mise en danger
d'autrui.

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Bibliographie :
 Site Juritravail.com : accidents de travail et maladies professionnelles
(dictionnaire du droit privé).

 Wikipédia : Techniques de gestion de la sécurité : l'analyse des accidents du


travail et l'emploi de la notion de facteurs potentiels d'accidents pour la prévention
des risques professionnels / MERIC (M.) ; MONTEAU (Michel) ; SZEKELY
(Jean). INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SECURITE, 1976.
Prévenir les risques. Agir en organisation responsable. Andrée Charles, Farid
Baddache. Editions AFNOR.

 Site de la caisse nationale de sécurité sociale des travailleurs salariés

 Le code du travail algérien

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