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Rapport

Les accidents de travail au sein des


entreprises marocaines :
Entre la prévention et la pratique de la
procédure

Réalisé par : Encadré par :


Mahraoui Chaimaa M. Zakani
Akherraz Asmaa
Jihane Essabar
Riaj Assia

Année universitaire : 2022 - 2023


Plan :
- Accident de travail : Définition
- En quel cas peut-on dire que c’est une AT
- Statistique (Les secteurs les plus touchés au Maroc)

- Cadre juridique d’AT au Maroc


Procédures administratives après un accident de travail
• Déclaration de l’accident : Formalités et délais à respecter
• Constitution du dossier d’accident : Documents nécessaires et collecte des informations
• Gestion des prestations et des indemnisations

Impacts des accidents de travail


• Conséquences pour les travailleurs
• Coûts pour les entreprises
Rôles et responsabilités dans la gestion administrative des accidents de travail

• Employeur : Obligations et responsabilités légales


• Responsable de la sécurité au travail : Coordination des procédures et suivi des mesures de
prévention
• Médecin du travail : Évaluation médicale, suivi et conseils pour la réintégration

Professionnelle
• Employé : Obligations et participation active dans le processus d’AT
Les mesures préventives à mettre en place dans les e/ses :
• Formation des employés sur les risques et les mesures de sécurité
• Évaluation des risques professionnels

• Élaboration d'un plan de prévention des accidents de travail : Mesures préventives et


procédures à mettre en place)
Cas d’étude AT :
1er cas : Responsabilité de l’employeur
2éme cas : Responsabilité de l’employé
3éme cas : Les deux parties non pas la responsabilité
Accident de travail : Définition
La mention d’« accident de travail » est accordée à :

- Un évènement en fonction du cadre dans lequel l’accident a eu lieu, le


moment de l’accident, le caractère même de l’accident.
On parle de caractère pour préciser l’idée subite de l’accident. Cela
signifie que le sinistré ne l’aurait pas préméditée ou n’a aucune idée
malsaine à l’encontre de son employeur.

En quel cas peut-on dire que c’est un AT


Il faut que le sinistre se soit passé sur le lieu de travail ou sur le trajet pour se
rendre au travail.

Le sinistre doit aussi avoir lieu dans un des espaces de l’entreprise, que ce soit
les espaces internes que les espaces externes (parking, cour de l’entreprise,
etc.).

Il faut que le sinistre ait lieu durant les heures où le salarié est encore sous la
subordination de son employeur. Toutes les heures de pauses et les
déplacements pour des raisons professionnels sont aussi des moments qui
permettent de qualifier un sinistre d’accident de travail.

Si le salarié a un accident pendant ses congés annuels ou pendant une


grève, ces évènements ne vont pas être qualifiés d’accident de travail.
Statistiques des accidents de travail au
Maroc
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a réalisé une étude
portant sur la gestion de la santé et de la sécurité au travail qui concerne les
secteurs public et privé (Tableau 1)

Selon le ministère de l’Emploi et de l’Insertion professionnelle, en 2018, le nombre


d’accidents de travail au Maroc a dépassé 50.000 cas.
Selon les statistiques des compagnies d’assurance :
Le nombre d’accidents de travail est estimés à 43.000 par an,
L’assurance contre les accidents du travail reste limitée dans le secteur privé.
Selon le Bureau international du travail :
47,8 accidents de travail mortels pour 100 000 employés de plus de 3jours d’arrêt.
Le cout d’un accident de travail est estimé à 15kdhs et 30kdhs
De même, le taux de risques en matière des accidents de travail est 2,5 fois
supérieur au taux de risque dans les pays de la région MENA.
Le Bureau international du travail estime que le coût des accidents du travail au
Maroc s’élève à 4,25% du PIB
Cela s’explique par plusieurs facteurs :
La faible application des dispositions du Code de travail en rapport avec la santé et
la sécurité au travail
Le manque de compétences spécialisées constitue une des raisons objectives qui
entravent la consécration des règles de santé et de sécurité au travail
Comparaison entre le Maroc et autres pays en
termes de couverture santé au travail.

Le Maroc présente une situation préoccupante en matière de SST avec un taux de couverture «
santé et sécurité au travail », se situant à 3% de sa population active occupée
Cadre juridique d’accident de travail au Maroc

Les accidents du travail sont soumis actuellement à la loi n°18-12 relative à la réparation des
accidents du travail, promulguée par le dahir n°1-14-190 du 24 décembre 2014 et publiée au
Bulletin Officiel n°6328 du 22 janvier 2015. Cette loi a introduit, pour la première fois au Maroc,
la procédure obligatoire de conciliation entre l’entreprise d’assurance et la victime, la révision de
certaines indemnités et l’adaptation de la procédure civile. Elle définit également la procédure de
déclaration, droits et obligations des parties prenantes
PRINCIPALES DÉFINITIONS
Accident de Trajet
L’article 6 du Dahir du 6 février 1963 relatif à la réparation des accidents du travail a tranché en
ce qui concerne les accidents du trajet qui sont qualifiés d’accidents du travail.
Article 6 : « Est assimilé à l’accident du travail l’accident survenu à un travailleur pendant le trajet
d’aller ou de retour, entre :
1° le lieu du travail et sa résidence principale ou une résidence secondaire présentant un
caractère certain de stabilité ou tout autre lieu où le travailleur se rend d’une façon habituelle
pour des motifs d’ordre familial.
2° le lieu du travail et le lieu où le travailleur prend habituellement ses repas, qu’il s’agisse du
petit-déjeuner, du déjeuner ou du dîner, même si ce repas est pris habituellement chez un parent
ou un particulier.

3° le lieu où le travailleur prend habituellement ses repas ou sa résidence.


Accidents provoqués
Les articles 309 à 313 du code du travail marocain s’attardent sur les fautes intentionnelles et
inexcusables en cas d’accident du travail. Ces fautes sont associées à l’intention de provocation de
l’accident du travail.
Ainsi, il est précisé à l’article 309 « qu’aucune des prestations et indemnités prévues par le
présent dahir ne peut être attribuée ni à la victime qui a intentionnellement provoqué l’accident,
ni aux ayants droit de cette victime ». En effet, selon l’article 310 : « si l’accident est dû à la faute
intentionnelle de l’employeur ou de ses préposés, la victime ou ses ayants droit conservent contre
l’auteur de l’accident le droit de demander la réparation du préjudice causé conformément aux
règles du droit commun ».

• Au niveau procédural, cette loi révise les conditions et modalités de la déclaration des
accidents du travail.
L’article 14 oblige la victime d’un accident de travail ou ses ayants droit d’informer l’employeur ou
ses représentants le jour de l’accident ou dans les 48 heures sauf cas de force majeure.
De son côté, l’employeur est tenu de saisir la compagnie d’assurance dans un délai maximum de 5
jours.
Dans le cas où la victime ne disposerait pas de contrat de travail en règle ou de couverture
d’assurance, l’article 18 dispose qu’elle devra recourir à la justice pour défendre ses intérêts
C’est important de mentionner si un accident du travail survient pendant une période de préavis,
celui-ci est suspendu en cas d’arrêt de travail causé par l’accident du travail (article 45 du Code du
travail)
Procédures administratives après un
accident de travail
Déclaration de l'accident et constitution du dossier :

Réagir en premier lieu :

Lorsqu’un accident du travail survient, la première chose à faire est de s’assurer que la victime
reçoive les soins nécessaires, au besoin en faisant appel à des intervenants extérieurs (secours,
pompiers …). Il faut aussi et dans l’immédiat faire cesser tout danger qui pourrait entraîner une
aggravation de l’accident ou la survenance d’un autre (arrêt d’une machine, coupure de
l’électricité ou du gaz, etc.).
Il convient également de recueillir les premiers témoignages de la victime, si c’est possible, et des
autres personnes sur place ainsi que de faire les observations nécessaires, afin de comprendre les
causes et les circonstances de l’accident. Ces éléments seront utiles non seulement pour
éventuellement contester le caractère professionnel de l’accident, mais aussi pour remédier, le
cas échéant, à la défaillance de sécurité qui serait à son origine.
Déclarer l’accident du travail, en second lieu :

C’est à l’employeur d’effectuer les démarches de déclaration d’accident du travail sur la base des
éléments transmis par la victime. En effet, le salarié, les ayants droit en cas de décès ou leurs
représentants sont tenus d’informer l’employeur de l’occurrence de tout accident de travail dans
les 48 heures qui suivent sa date de survenance, sauf cas de force majeure.
Une fois informé de l’accident l’employeur est dans l’obligation :
De délivrer à la victime, ses ayants droit ou leurs représentants une attestation d’assurances (Voir
annexe), sous peine d’une amende de 10.000,00 à 50.000,00Dh.

De déposer ou d’envoyer à votre assureur, contre accusé de réception, la déclaration du sinistre


munie d’une copie du certificat médical initial dans les cinq jours qui suivent la date de
déclaration par la victime, sauf cas de force majeure sous peine d’une amende de 10.000 à
50.000,00 Dh.

D’informer, dans les cinq jours qui suivent la date de déclaration du sinistre à votre assureur, la
direction régionale du ministère de l’emploi par lettre recommandée avec accusé de réception
sous peine d’une amende de 10.000 à 50.000,00 DH (Modèle de la déclaration de sinistre en
Annexe).
Le médecin traitant :

Le médecin traitant élabore en 4 exemplaires le certificat médical qui mentionne l’état de santé
de la victime et les complications qui peuvent se produire, la durée d’incapacité temporaire ou
permanente si la victime ne peut pas reprendre le travail, et le taux d’incapacité permanente de
travail qui en découle.
La victime, l’ayant droit ou la personne qui le représente doit remettre à l’employeur 3 copies de
ce certificat dans un délai de 24 h suivant la date d’élaboration.
Gestion des prestations et des indemnisations
• D’abord deux scénarios sont envisageables

Si l’employeur est assuré contre les accidents de travail, c’est à l’assureur de prendre en charge la victime
et de lui donner ses indemnisations

Si l’employeur n’est pas assuré contre les accidents de travail, c’est à l’employeur de payer les
indemnisations

Lorsque le caractère professionnel de l’accident est reconnu, le travailleur bénéficie d’une prise en charge
de ses soins, d’une indemnité journalière et d’une rente.

Incapacité temporaire se réfère à une période ou le salarié est incapable d’exercer ses fonctions
habituelles. La victime bénéfice d’une indemnité journalière.
Le calcul de l'indemnité est égal aux deux tiers 2/3 de la rémunération quotidienne à compter du
premier jour suivant l'accident
Incapacité permanente c’est lorsque l’état de santé de ma victime ne lui permet plus de
reprendre son emploi habituel et d’une maniéré permanente
L’indemnité versée est conçue pour compenser la perte de revenue continue.
Donc le médecin conseil évalue les séquelles en fonction d’un barème pour déterminer un taux
d’incapacité permanente (IP).
En fonction de ce taux, le travailleur peut bénéficier d’une indemnisation sous la forme :

• D’un capital (si le taux d’IP est inférieur à 10 %) ;


• D’une rente viagère d’incapacité permanente (si le taux d’IP est égal ou supérieur à 10 %). La
rente est alors calculée sur la base du salaire annuel multiplié par le taux d’IP réduit ou
augmenté en fonction de la gravité de l’incapacité.
Décès :
Si la victime décède des suites d’un accident du travail ou de trajet, ses ayants-droits (conjoint(e),
ascendants ou descendants) peuvent bénéficier de :

• 30% du salaire annuel pour la veuve si elle a moins de 60 ans et 50% dudit salaire quand elle
atteint 60 ans ;
• 15 % du salaire annuel pour chaque enfant ;
• 10% du salaire annuel pour chaque ascendant à charge.
Source - FMSAR (fédération marocaine des sociétés d’assurance et de réassurance)
Le calcul d’indemnité

• Calcul d’indemnité pour incapacité permanente


Exemple 1 : si IP < 10%
• TIP = 7 %
• Salaire = 4000 dh
• Age : 40 ans

4000 x 12 mois = 48 000


7%
48 000 x 2 = 1680 => La rente
Cette rente on va la transformer en somme d’argent selon le barème référentiel mis en place par
l’Etat
40 ans => 20,837 x 1680
= 35 000 => indemnité

• Calcul d’indemnité pour incapacité permanente


Exemple 2 : si IP > 10%

• TIP = 35 %
• Salaire = 4000 dh
• Age : 40 ans

4000 x 12 mois = 48 000


30 %
48 000 x ( + 5 % ) = 9600 => La rente
2

Cette rente on va la transformer en somme d’argent selon le barème référentiel mis en place par l’état

40 ans => 20,837 x 9600 = 200 035 => indemnité

Tableau du barème référentiel (Annexe 3)

Apres arrêt de travail


Le médecin traitant établit :
➢ Un certificat médical final de guérison (dans le cas où la victime ne présente plus de
lésion) ;
➢ Un certificat médical final de consolidation (dans le cas où la victime présente des lésions
permanentes fixes ne faisant plus l’objet d’un traitement spécifique, mais ayant entraîné
une incapacité permanente).
L’accident de travail entraine une inaptitude chez la
victime
La reconnaissance d’un accident du travail n’entraine pas systématiquement une inaptitude au
travail. C’est le médecin du travail qui, lors de la visite de reprise, déclare le travailleur apte ou
inapte à la reprise de son poste de travail en fonction de son état de santé. Si un avis d’inaptitude
est établi, l’employeur est dans l’obligation, dans un premier temps, de faciliter au travailleur son
accès à son poste de travail, sinon de lui proposer un autre poste de travail ou de le muter avant
de penser à envisager une rupture.
Le salarié doit alors effectuer une visite afin que le médecin effectue un contrôle.
Si l’inaptitude du salarié à son poste est avérée, l’employeur a l’obligation d’aménager les
conditions de travail ou de proposer un poste plus adapté au salarié. Si malgré tous les moyens
l’employeur n’a pas pu trouver un poste adéquat à son salarié, il peut envisager une rupture du
contrat.

Le cas d’une rechute suite à un accident de


travail
On parle de rechute lorsque la lésion initiale s’est aggravée ou lorsque l’état du
patient s’est empiré après l’accident de travail.

Le médecin traitant doit informer l’employeur de la rechute du salarié en


établissant un certificat de rechute.

Le médecin traitant doit établir une nouvelle date d’arrêt maladie. De même,
lorsque le salarié sera rétabli, le médecin devra à nouveau établir un certificat de
guérison ou de consolidation.
Impact des accidents de travail
Impact des accidents de travail sur le salarié

Les accidents de travail ont un impact significatif sur le salarié et touche des divers aspects et
niveau de vie.

• Impact professionnel : Les accidents de travail graves peuvent avoir un impact sur la
carrière des travailleurs. Ils peuvent perdre des opportunités d'avancement, de formation
ou de développement professionnel en raison de leurs blessures ou de leurs limitations
Ainsi un salarié qui est blessé ou à une incapacité et moins productif qu’un salarié qui a des
conditions normales

• Impact économique : perte de salaire : Lorsqu'un travailleur est blessé, il peut être
contraint de s'absenter pendant une période prolongée pour récupérer. Cela entraîne une
perte de salaire et peut créer des difficultés financières pour les travailleurs et leur famille

• Stresse financier : les accidents de travail peuvent entraîner un stress financier


considérable pour le travailleur et sa famille. Les dépenses médicales, associées à une
perte de revenus due à l'incapacité de travailler, peuvent entraîner des difficultés
financières, des dettes et même une instabilité économique à long terme

• Impact social : Isolement social :

Les accidents de travail peuvent entraîner une période de convalescence pendant laquelle
le travailleur peut être physiquement incapable de participer à des activités sociales ou de
maintenir des interactions avec ses collègues. Cela peut entraîner un sentiment
d'isolement et de solitude, car le travailleur peut se retrouver éloigné de son
environnement de travail et de ses relations professionnelles

• Perception sociale et stigmatisation : Certains travailleurs victimes d'accidents de travail


peuvent faire face à des préjugés ou à une stigmatisation de la part de la société. Ils
peuvent être perçus comme étant moins capables ou moins productifs en raison de leurs
blessures ou de leurs handicaps. Cela peut entraîner une exclusion sociale ou une
discrimination dans divers aspects de la vie, y compris dans le domaine professionnel

• Impact sur le niveau personnel : Blessures physiques et handicaps :

Les accidents de travail peuvent entraîner des blessures graves, telles que des fractures,
des brûlures, des coupures ou des blessures à la colonne vertébrale. Ces blessures
peuvent entraîner des handicaps permanents ou temporaires, limitant la capacité du
travailleur à effectuer certaines tâches, voire l'empêchant de travailler pendant une
période prolongée
• Les accidents de travail peuvent également avoir des répercussions psychologiques sur le
salarié. La peur, l'anxiété ou le stress post-traumatique peuvent influencer sa confiance en
son propre travail, sa motivation ou son engagement.

Impact des accidents de travail sur l’employeur (coût)

-Coûts de remplacement et de formation : Lorsqu'un travailleur est blessé et ne peut pas


travailler pendant un certain temps, l'employeur doit embaucher et former un remplaçant
temporaire pour assurer la continuité des opérations.
- Impact sur la productivité : Les accidents de travail entraînent une baisse de la productivité de
l'entreprise. L'absence d'un travailleur blessé, la nécessité de réorganiser les tâches.
-Réputation de l'entreprise : Les accidents de travail peuvent avoir un impact négatif sur la
réputation de l'entreprise, tant en interne qu'en externe
Rôles et responsabilités dans la gestion
administrative des accidents de travail

Employeur:
L'article 289 stipule que l'employeur doit informer les salariés des dispositions légales
concernant la protection des dangers que peuvent constituer les machines. Il doit afficher, sur les
lieux de travail, à une place convenable habituellement fréquentée par les salariés, un avis
facilement lisible indiquant les dangers résultant de l'utilisation des machines ainsi que les
précautions à prendre. Par ailleurs, l'employeur doit garantir toutes les dispositions et mesures
nécessaires pour assurer la santé et la sécurité des salariés. À ce titre, il est interdit pour tout
employeur de demander à un salarié d'utiliser une machine dépourvue de dispositifs de
protection ou d'effectuer le transport d'une charge dont le poids est susceptible de compromettre
sa santé et sa sécurité.
La responsabilité pénale de l'employeur repose sur le chef d'entreprise ou ses préposés dotés
d'une délégation de pouvoir. Les infractions au code du travail sont sanctionnées par des peines
d'amende qui peuvent être assorties d'une fermeture temporaire de l'établissement.

L'employeur est civilement responsable des dommages causés à autrui par sa faute ou par la
faute des personnes dont il répond.

Délègué de personnels:

Conferment aux dispositions des articles 430 à 454 du code de travail le délégué doit être élu
dans tous les établissements occupant au moins 10 salariés et qui est pour mission d’asseoir une
culture de sécurité et de transmettre au direction les requêtes et les reclamations qu’il a reçus
des salariés concernant la santé, la sécurité et l’hygiène

Le comité de sécurité et d'hygiène (CSH):


Conformément aux dispositions des articles 336 à 343 de la loi 65-99 relatives au code du travail,
un comité de sécurité et d'hygiène est créé dans les entreprises industrielles, commerciales et
d'artisanat, ainsi que dans les exploitations agricoles et forestières, ainsi que dans leurs
dépendances, qui emploient au moins 50 salariés. Le CSH est un moyen de communication entre
les salariés et la direction. Son but est d'établir une culture de sécurité et d'hygiène afin
d'améliorer les conditions de travail. Les membres du comité de sécurité et d'hygiène collaborent
avec les différents départements ou sites de production pour identifier et aider à résoudre les
problèmes de sécurité et d'hygiène.
Le médecin de travail :
la médecine du travail a vu le jour au Maroc avec l'adoption du Dahir de 08/07/1975. Ce Dahir a
établi l'obligation de mettre en place des services de médecine du travail dans tous les
établissements employant au moins 50 salariés, ainsi que dans tous les établissements présentant
des risques, quel que soit leur effectif. Le médecin du travail doit être titulaire d'un diplôme
attestant sa spécialisation en médecine du travail, être inscrit au tableau de l'ordre des médecins
et disposer de l'autorisation d'exercer la médecine.

Parmi ses missions, le médecin du travail assure un suivi médical régulier en réalisant des
examens, des dépistages et des vaccinations. Il est également responsable de la réintégration
professionnelle des salariés lorsque ceux-ci sont confrontés à une incapacité temporaire ou
permanente.

Le fait pour un médecin d'être lié par un contrat dans l'exercice de sa profession n'affecte en rien
ses devoirs professionnels, notamment en ce qui concerne le secret professionnel et
l'indépendance de ses décisions.
Les inspecteurs du travail:
sont des fonctionnaires publics, et ont un statut particulier du corps de l’inspection du travail
(décret 02.08.69 du 09 Juillet 2008). Qui sont pour mission selon les articles (532- 533) du code
de travail, d'assurer l'application des dispositions législatives et réglementaires relatives au travail,
de fournir des informations et des conseils techniques aux employeurs et aux salariés sur les
moyens les plus efficaces en conformité avec les dispositions légales, de porter à la connaissance
de l'autorité gouvernementale chargée du travail les lacunes ou les dépassements de certaines
dispositions législatives et réglementaires en vigueur.

L’employé:

Le salarié assume également une part de responsabilité surtout s'il est informé et doté
d'équipements de protection individuels et collectifs. Selon l'article 293, le non-respect des
prescriptions relatives à la sécurité pour l'exécution de certains travaux dangereux par des salariés
dûment informés, selon les modalités prévues par l'article 289, constitue une faute grave pouvant
entraîner le licenciement sans préavis, ni indemnité de licenciement, ni dommages intérêts. Ainsi,
tous les salariés sont tenus de respecter les prescriptions en matière de santé et sécurité au
travail (affichage, signalisation, pictogramme....) et ne doivent pas utiliser une machine sans
dispositifs de protection.
Les mesures de protection et de prévention des risques
professionnels

La prévention est la meilleure méthode pour limiter le risque d’accidents du travail. Initié par la
direction et le service de relations humaines de l’entreprise, il s’agit d’un travail à long terme
impliquant à la fois l’employeur et les employés. En fonction du contexte professionnel, des
mesures de protection collectives ou individuelles peuvent être envisagées :

La formation :
La formation figure également parmi les meilleures stratégies de prévention des accidents du
travail en entreprise. Premiers concernés par la diminution des risques professionnels, les salariés
bénéficient pleinement de ces stages destinés à l’amélioration de leur santé au travail. Ces
sessions de formation allient cours théoriques, conseils et exercices pratiques.

-Assurez une formation appropriée des (nouveaux) travailleurs


Les nouveaux collaborateurs au sein de l’entreprise sont les plus vulnérables aux accidents du
travail. Il est, par conséquent, très important de former et d’accompagner suffisamment ce
groupe pendant les premières semaines ou les premiers mois, selon le type de travail.

La sensibilisation
La sensibilisation de vos travailleurs aux risques et dangers ne consiste pas seulement à placer des
affiches et une signalisation sur le lieu de travail. Il est préférable, en plus, d’impliquer activement
chaque collaborateur dans la sécurité et la santé au travail. Organiser régulièrement une
présentation sur la sécurité au travail ne peut, en ce sens, pas faire de tort.

Prévoir des équipements de protection et des mesures de précaution :


Pour les industries qui transforment des produits chimiques, ou dans le cadre de travaux qui
dégagent beaucoup de poussière, il est obligatoire de mettre des équipements de protection
individuelle (EPI) à disposition. Il peut s’agir de bouchons d’oreilles, de masques de protection, de
masques à gaz ou encore de combinaisons spéciales.
Cela ne concerne cependant pas seulement l’équipement des travailleurs ; le bâtiment dans
lequel le travail est effectué doit également être pourvu des éléments de sécurité nécessaires.
Quelques exemples : équipements anti-incendie, détecteurs de fumée, douche oculaire ou
faciale, couvertures de survie, etc. Assurez-vous également que ces équipements de protection
sont conformes aux exigences légales et faites-les inspecter régulièrement. Si un événement grave
se produit, vous devrez en effet pouvoir compter sur ces dispositifs.
Organiser le terrain :
Puisque c’est sur le terrain que les accidents du travail ont lieu, l’entreprise doit savoir l’ordonner.
Elle veille à ce que les allées et les voies de circulation soient bien indiquées. De plus, il est
essentiel que la propreté et le rangement restent indiscutables. Des équipements de protection
individuelle et adéquate seront également mis à la disposition de tous les collaborateurs.

Faire un check-up des véhicules :

Chaque année ou bien, selon le type de véhicules, tous les trimestres, il ne faut pas oublier le
contrôle technique des véhicules. Le contrôle des chariots élévateurs est souvent négligé,
cependant, ce sont ces engins qui sont le plus à proximité des piétons et qui contribuent, la
plupart du temps, au AT.

Suivre les actions de prévention :


Il est important d’évaluer et de mesurer l’efficacité des opérations de prévention mises en place.
C’est cette étape qui permettra à l’entreprise de planifier des actions correctrices si nécessaire.
Une phase de réflexion collective aidera l’employeur à repérer les erreurs commises ou les risques
non identifiés. Alors, il pourra agir en conséquence.

L’évaluation des risques professionnels :


Les employeurs sont tenus de procéder à une évaluation des risques pour identifier et évaluer les
dangers présents sur le lieu de travail, afin de prendre les mesures nécessaires pour les prévenir
ou les réduire.
Il est essentiel que les employeurs impliquent les travailleurs dans le processus d'évaluation des
risques. Les employés peuvent fournir des informations précieuses sur les dangers qu'ils
rencontrent dans leur travail quotidien et contribuer à l'identification de mesures de prévention
efficaces.
Cas d’étude AT :

1er Cas AT : La tragédie de Rosamor

55 personnes ont trouvé la mort, samedi 26 avril 2008, et 17 blesses, dans


L’incendie d'une usine de matelas dans le quartier industriel de Lissasfa, au sud-est
de Casablanca. Les rescapés comme les parents des victimes dénoncent les
conditions de travail et de sécurité déplorables de l'usine.

Le feu s'est déclaré vers 10 heures locales au rez-de-chaussée de l'usine Rosamor


ameublements, située dans le quartier industriel de Lissasfa, avant de se propager
rapidement dans le bâtiment de quatre étages en raison de la présence de
produits chimiques, ont précisé les autorités locales.

Il s'avère de plus en plus certain, selon la Protection civile, qu'aucune norme de


sécurité n'était respectée dans l'usine. "Il s'agit d'un bâtiment, composé d'un rez-
de-chaussée et de trois étages, spécialisé dans la fabrication de meubles, et il y a
donc des produits hautement inflammables", a affirmé le commandant régional
de la Protection civile du Grand Casablanca, Moustapha Taouil.

Selon un policier présent sur place, les employés accusent le patron de l'usine
d'avoir bloqué les issues du bâtiment pour empêcher le vol de marchandises.
Rachida Darif, une employée de 29 ans qui a réussi à s'échapper par le toit du
bâtiment, a par ailleurs expliqué que les portes et l'ascenseur de l'usine étaient
bloquées lorsqu'elle a voulu s'enfuir.

L’officier annonce que le propriétaire, en contrevenant à la législation, enfermait


les employés à l'intérieur de l'usine pour, soi-disant, éviter le détournement des
matières premières. C'est cela qui les a empêchés de quitter le lieu du sinistre",
Or, nous avons pu constater au cours de notre intervention que les exploitants du
lieu ne respectaient pas les dispositions légales pour ce type d'industrie, comme
l’entraînement et la formation du personnel", et également le manque d'entretien
des différentes machines et installations électriques, a-t-il ajouté.
- Les indemnisations :

-La victime blessée bénéficie d’une prise en charge de ses soins (frais
médicaux,pharmaceutiques, et d’hospitalisation).

-Une indemnité journalière versée à la victime pendant la période d’incapacité


temporaire qui est égal aux deux tiers de la rémunération quotidienne à
compterdu premier jour suivant l’accident.

-Une rente servie à la victime atteinte d’une incapacité permanente. Qui est
déterminé d’après la nature de l’infirmité, l’état général, l’âge, les facultés
physiques et mentales de la victime, ainsi que d’après ses aptitudes et sa
qualification professionnelle, suivant le barème indicatif d’invalidité. L’exemple
de la partie Calcul d’indemnité).

-Une rente servie aux ayants droit de la victime en cas de mort, à savoir 30%
du salaire annuel pour la veuve si elle a moins de 60 ans et 50% du salaire
quand elleatteint 60 ans, et 15 % du salaire annuel pour chaque enfant, et 10%
du salaire annuel pour chaque ascendant à charge.

NB : Si plusieurs épouses étaient à la charge de l'assuré défunt, le montant de


l'allocation au décès est divisé à parts égales entre les épouses.

2eme cas : responsabilité de l’employé :

Un employé travaille dans une entreprise Marocaine avec une machine utilisée
dans le découpage de la tôle. Un jour, dans un moment d'inadvertance, sa main
droite a été happée par une lame de la machine, il a perdu trois doigts dans cet
accident.

L’entreprise a adopté, depuis des années d'ailleurs, une stratégie de sécurité et


de prévention. Selon l’employeur, tous les employés sont dotés des moyens
nécessaires pour leur protection. En outre, les responsables organisent
continuellement des sessions de formation au profit des salariés concernant le
maniement des machines utilisées dans les différents ateliers, pour éviter
qu'un employé ne soit victime d'un accident de travail. Malheureusement,

19
malgré toutes les mesures prises par les responsables, l'insouciance de certains
salariés peut mener à un drame.

L’enquête menée a révélé que la cause de l'accident est le non-respect des


règles de prévention de base. Le salarié n'a pas pris toutes les précautions
exigées avant l'utilisation du matériel, il s'agit là d'une faute grave, ce qui a
entraîner un licenciement sans préavis, ni indemnité de licenciement, ni
dommages intérêts.

NB : L'entreprise avait pris en charge tous les frais d'hospitalisation et des soins

3eme Cas : Les deux parties n’ont pas de responsabilité :

• Cas catastrophe naturelle

Samir travaille comme ouvrier dans une usine de fabrication de meubles.


L'usine applique des normes de sécurité strictes, et l’ouvrier est un
expérimenté qui suit toutes les procédures de sécurité. Un jour, un
tremblement de terre, frappe la région où se trouve l'usine, provoquant un
effondrement partiel de la structure du bâtiment, et l’ouvrier est piégé sous les
décombres. Il subit des blessures importantes.

Sachant que :

1- L'employé était en service au moment de la catastrophe naturelle.


2- La catastrophe naturelle a directement causé les blessures.
3- L'accident s'est produit sur l’usine.

L’employé aurait droit aux prestations prévues par la législation marocaine


telles que les soins médicaux, une indemnisation pour invalidité permanente
partielle ou totale et, une rente d'incapacité temporaire.

20
Annexes
Tableau 1 : p 4

21
Annexe 2

Déclaration de l’Accident du Travail à la compagnie d’assurance et de réassurance.

Déclaration de l’Accident du Travail à la Direction Régionale de l’Emploi

22
Modèle de l’attestation que l’employeur doit fournir à la victime d’un accident du travail ou
à ses ayants droit ou leurs représentants

Récépissé de dépôt de la déclaration, de l’employeur, de l’accident du travail auprès de la


compagnie d’assurance ou de réassurance

23
Annexe 3 :
Un barème indicatif d'invalidité établi par un arrêté du ministre délégué au travail et aux
affaires sociales

24
Webographie :
▪ www.acaps.ma
▪ http://nkairalawfirm.com/accident-de-travail-au-maroc/

▪ Www.casainvest.ma
▪ http://www.befec.ma/
▪ https://www.arzassurances.com/
▪ https://www.fmsar.org.ma/entreprises/accidents-du-travail/#Indemnite-deces
▪ https://ensemble.aesio.fr/aesio-mag/prevention-des-accidents-du-travail-les-
mesures-essentielles
▪ https://www.cese.ma/media/2021/02/Avis_CESE-Sante_et_securite_au_travail.pdf
▪ https://www.boplan.com/fr/conseils-eviter-accidents-travail
▪ https://www.inrs.fr/demarche/mise-en-oeuvre-prevention/ce-qu-il-faut-retenir.html

▪ Code de travail Marocain

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