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INERIS  

GUIDE DU
MANAGEMENT
INTEGRE QSE
Conseils pour la mise en œuvre 

  
15/09/2008 
 
INERIS – DVM/MHSE/HPa/75119/06-0340

DOMAINE D'APPLICATION D'UN SYSTEME DE MANAGEMENT

La révision de l’ISO 14001 en 2004 a notamment introduit l’obligation de documenter le domaine d’application du système
de management de l’environnement (SME) au paragraphe 4.1. Ceci peut par exemple être fait dans le manuel.
Le domaine d’application peut se décomposer en :
périmètre : il délimite géographiquement la portée du SM (sites et entités organisationnelles) ;
champ : il précise les activités, produits et services couverts par le SM.
Concernant la SST, le champ d'application de l'évaluation des risques est très clair, il s'agit de l'ensemble des activités et
des installations comprises dans le périmètre de l'organisme. Le système couvre ainsi la totalité des activités de
l’organisme. Il concerne tous les employés de l’organisme mais aussi les personnes externes susceptibles de pénétrer
sur le site (y compris fournisseurs, sous traitants et visiteurs).
Dans le cas d’activités de services, il faut bien évidemment les inclure dans le domaine d'application du SM.
Les exigences du référentiel OHSAS 18001 sont davantage orientées vers la santé et la sécurité au travail que vers la
sécurité des produits ou des services qui peuvent pour leur part bénéficier de dispositifs spécifiques de certification :
marquage CE, certification de produits, de services... Ces dispositions sont normalement couvertes par l’ISO 9001.
Vis à vis de l’environnement, l'ISO 14001 précise que l'analyse porte sur les aspects environnementaux des activités,
produits et services que l'organisme a les moyens de maîtriser, et ceux sur lesquels il a les moyens d'avoir une
influence.
Par exemple :
− Pour des activités opérationnelles (fabrication industrielle, services techniques…), les aspects sont tous ceux induits
par l'activité propre de l’organisme (production, maintenance des équipements…) ; ils sont en général maîtrisables par
l’organisme.
Quelques cas particuliers peuvent néanmoins se faire jour : par exemple lorsque le client impose d'utiliser un produit
chimique particulier pour nettoyer les pièces qu’il a commandé, ou encore quand l’organisme externalise certaines
activités, bien que dans ce dernier cas celui-ci conserve au moins un pouvoir d’influence !
− Pour des services, le niveau de maîtrise et d'influence peut dépendre notamment des obligations imposées
contractuellement par le client,
− Lorsque la conception des produits entre dans le domaine d’application du SME, les entités de recherche et
développement ont plus ou moins d'influence sur les impacts induits par le produit tout au long de sa vie
(consommation de matières, déchets d'emballage, consommation d'énergie lors du fonctionnement, déchets en fin de
vie…), mais la maîtrise de certains de ces aspects dépend plus des clients et utilisateurs de ces produits que de
l’organisme. Ce dernier peut néanmoins au travers de modes d’emploi, de recommandations particulières,
d’avertissements, avoir une certaine influence sur le comportement du consommateur et contribuer ainsi à réduire
l’impact sur l’environnement de ses produits à différents stades de leur cycle de vie.

Il est donc important d’expliciter, et souvent de justifier le domaine d’application du système de management, surtout
dans les cas où cela peut prêter à confusion.
Ainsi, les raisons qui ont conduit l’organisme à exclure certaines activités, certains sites ou ateliers doivent être
précisées. C’est le cas par exemple, lorsque l’organisme ne met en place son système de management que sur une partie
des sites relevant de sa responsabilité. Les raisons des exclusions peuvent être par exemple l’intégration progressive des
sites de l’organisme dans le SM, l’arrêt programmé à court terme d’une activité…
Par ailleurs, il serait difficilement envisageable d’exclure du domaine d’application d’un système de management une activité
qui ne serait pas conforme à la réglementation, partant du principe que l’organisme se refuse à y apporter les améliorations
nécessaires.
Il convient également d’être attentif lorsque l’organisme a mutualisé certaines activités comme par exemple la gestion des
effluents aqueux sur un site industriel ou encore la gestion des espaces verts ou des déchets. Il est nécessaire dans de tels
cas de formaliser les responsabilités de chacun, par exemple, dans un contrat ou une convention entre les parties qu’il
conviendra de faire respecter au titre des autres exigences auxquelles l’organisme a souscrit.
En l’absence d’une définition claire du domaine d’application du système de management, il existe un risque réel,
notamment lors d’opérations de communication, de constater un décalage entre le message volontiers expansif de
l’organisme et la réelle portée du système de management. Une telle situation pourrait conduire à un retrait de la
certification...

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Fiche conseil n°1

POLITIQUE

1. Ce qu’exigent les référentiels

− Environnement
ISO 14001 4.2 : Politique environnementale
EMAS Annexe I.-A.2 : Politique environnementale

− SST
OHSAS 18001 4.2 : Politique de santé et sécurité au travail

Correspondance avec ILO OSH 2001 3.1 : Politique de sécurité et de santé au travail

2. Introduction et points particuliers


La politique est l'élément fondateur du système de management. Elle traduit, dans un contexte donné, la volonté et l'engagement de
la direction en matière d'environnement et/ou définit les orientations en matière de maîtrise des risques SST. Sa qualité de mise en
œuvre déterminera la performance de l'organisme.
Il est primordial que la direction accorde une attention toute particulière à la politique et s'implique dans son élaboration, sa diffusion,
sa promotion et le suivi de son application. Cette politique doit être en cohérence totale avec les préoccupations réelles de l’organisme
concerné, ceci est d’autant plus vrai si cet organisme appartient à un groupe industriel.
La politique doit être « définie » (ISO 14001 et EMAS) ou autorisée (OHSAS) par la direction à son plus haut niveau [Renvoi Fiche
n°5]. En d’autres termes, il est nécessaire qu'elle soit signée par une personne située au bon niveau hiérarchique. Dans l’hypothèse ou
cette responsabilité est partagée par plusieurs personnes, il est nécessaire que l’approbation du document soit collégiale. Par
définition le (ou les) responsable(s) qui appose(nt) leur(s) signature(s) sur ce document possède(nt) à lui seul (ou à eux seuls) les
compétences, les moyens et l’autorité nécessaires pour mettre en oeuvre la totalité de la politique ainsi définie.
Il est également important de définir et de justifier, à ce stade du processus, le domaine d’application du SM [Renvoi Introduction-
Domaine d’application du SM]; ceci peut être documenté dans la politique de l’organisme.
La direction doit ensuite veiller à une bonne déclinaison de cette politique dans l’ensemble des services de l’organisme, qui doivent
se l’approprier le plus rapidement possible et avec le plus d’intérêt possible.

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Fiche conseil n°1 - Politique

3. Vue synthétique des actions à réaliser

Politique groupe (éventuellement) Avis des parties intéressées


Enjeux et contraintes de l'organisme Retour d'expérience
Volonté et orientations de la direction de l'établissement Contexte socio-politique (ex : développement durable)
Impacts Environnementaux (IE) et risques SST

Définir la politique
SSE de l'organisme

Politique écrite

Communiquer la politique à Tenir la politique à disposition du Mettre en œuvre la


tout le personnel public / des parties intéressées politique

Connaissance de la Description de la Responsabilités


politique par le personnel mise à disposition Programme de
management et indicateurs
Ensemble du système

Evaluer et réviser la
politique

Compte-Rendu de revue de direction


Politique révisée

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Fiche conseil n°1 - Politique

4. Actions à mettre en œuvre

➊ DEFINIR LA POLITIQUE SSE DE L’ORGANISME


POLITIQUE ECRITE
Qui définit la politique ?
La direction à son plus haut niveau représente la personne ou le groupe de personnes qui possède la responsabilité et surtout l’autorité
concernant le fonctionnement de l'organisme. Il s'agit de la personne ou du groupe de personnes qui aura le pouvoir de prendre les
décisions pour mettre en œuvre en totalité la politique, d'affecter les ressources, d'engager des moyens pour la réalisation d'un programme
de management, de mettre en place, de maintenir et d’améliorer le Système de Management (SM).
Il s'agit donc le plus souvent du directeur du site ou parfois, du directeur du groupe lorsque les responsables sur site ne disposent pas de
l’autorité nécessaire, plus rarement le directoire ou le comité de direction dans son ensemble. Cela va essentiellement dépendre du
périmètre et du champ d’application du SM.
Quoiqu’il en soit, celui qui a la responsabilité opérationnelle des activités du site concerné par le SM, même s’il n’en a pas le responsabilité
administrative (ou que partiellement), doit personnellement s’engager a veiller à la bonne mise en oeuvre de cette politique sur son site
(engagement SSE, déclaration d’adhésion à la politique groupe...). Ceci est souvent le cas pour les unités industrielles d’un grand groupe,
leurs filiales ou encore des grands chantiers.
ENGAGEMENT SSE
Dans le cas d’une collectivité locale (zone d’activité, services municipaux), l'instance qui détient le pouvoir décisionnaire en terme de
budget (comité syndical, conseil municipal…) signera la politique. Il est conseillé d'envisager une co-signature entre ses représentants et la
direction opérationnelle de l'organisation mettant en œuvre le système.
Que doit aborder la politique ?
Les spécificités de l'organisme
La politique doit "être appropriée :
⋅ à la nature, à la dimension et aux impacts environnementaux de ses activités, produits et services".
⋅ à la nature et à l'étendue des risques pour la SST".
Il est nécessaire que la politique intègre les spécificités du site. Il serait, par exemple, regrettable pour un site classé SEVESO, de ne pas
faire figurer la notion de risques liés aux substances dangereuses.
L'OHSAS 18002 introduit la notion de "bon sens" qui doit effectivement être à la base de l'écriture de la politique.
L'ambition doit être adaptée aux moyens humains, financiers, techniques disponibles dans l'organisme (cohérence avec le programme qui
sera mis en place).
L'engagement de mise à disposition des moyens peut par exemple être rédigé ainsi :
"Je m'engage à allouer les moyens et ressources nécessaires pour mettre en œuvre notre politique et atteindre nos objectifs tels qu’ils
seront arrêtés lors de nos revues de directions annuelles."
L'organisme peut bien évidemment s'intéresser à ce que font les concurrents en matière de prévention des risques SSE pour définir ses
engagements.

Les périmètre et champ d'application [Renvoi Introduction-Domaine d’application du SM]


Il est souhaitable qu'ils soient explicités dans la politique, notamment si le périmètre comprend plusieurs sites.
Toutes les exclusions d’activités produits et services doivent être évitées et, en tous cas, justifiées. Une fois le domaine d’application défini, il
est impératif de prendre en compte, dans cette politique, l’ensemble des activités, produits et services concernés.

Les engagements de principe obligatoires


Ceux-ci doivent être écrits de manière explicite.
Il s'agit des engagements de :
⋅ "prévention de la pollution",
⋅ Il est permis de s'interroger sur l'absence d'engagement équivalent à l’engagement de prévention de la pollution dans le
référentiel OHSAS 18001. En tout état de cause, il apparaît indispensable de faire figurer au sein de la politique SST un
engagement de prévention des dommages aux personnes, qu’ils soient accidentels ou chroniques.
⋅ "conformité à la réglementation et aux autres exigences auxquelles l’organisme a souscrit",
⋅ "amélioration continue". L'amélioration continue porte non seulement sur la performance environnementale ou SST, mais
aussi sur l'amélioration des performances opérationnelles du système de management en soit.

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Fiche conseil n°1 - Politique


Il est exigé en SST que la politique "indique clairement les objectifs généraux en termes de santé et sécurité et reflète l'engagement pris
pour améliorer les performances de santé et sécurité".
Il n’existe pas d'exigence équivalente en environnement, cependant les grands axes d'amélioration étayant les engagements cités ci-dessus
sont généralement énumérés.
- Exemples d'engagements :
⋅ améliorer la gestion au quotidien des déchets produits,
⋅ concevoir les produits de manière à minimiser leur impact sur l'environnement, dans les phases de production, d'utilisation et
de mise au rebut,
⋅ autres exemples : voir ISO 14001, § 4.1.4.
⋅ diminuer les risques de maladies professionnelles,
⋅ prévenir les accidents du travail, de trajet,
⋅ faire baisser les taux de fréquence et de gravité,
⋅ éduquer et former le personnel,
⋅ établir une bonne communication avec les parties intéressées.
Ces engagements peuvent parfois être relativement précis en terme d’axe d’amélioration, en particulier dans les organismes de petite taille
(ex : réduire les consommations d’eau). Dans ce cas, ceci peut conduire à réviser plus fréquemment la politique.
Chaque engagement cité dans la politique doit pouvoir se décliner en objectif(s). Tous ces objectifs doivent pouvoir être mesurables et si
possible quantifiés.

Un cadre pour l'établissement et l'examen des objectifs


Il est spécifié que la politique doit donner "un cadre pour l'établissement et l'examen des objectifs et cibles environnementaux".
Il n’existe pas d'exigence équivalente en SST, cependant il est intéressant d'introduire également cette notion.
Il s’agit de préciser dans la politique les éléments importants pris en compte par la direction pour permettre d’aboutir à l’établissement
d’objectifs et de cibles, par exemple :
⋅ L’avis des médias, des scientifiques, des parties intéressées diverses ;
⋅ Le retour d’expérience ;
⋅ La prise en compte de la sensibilité de l’environnement dans lequel évolue l’entreprise ;
⋅ La prise en compte des performances du site en matière de maîtrise des pollutions ;
⋅ La volonté de s’appuyer sur les meilleures techniques disponibles ;
⋅ La prise en compte des attentes du personnel ;
⋅ La prise en compte des performances du site en matière de maîtrise des risques SST.
Il peut être utile, dans la politique, de décrire le processus général qui permet d’aboutir aux objectifs, de les suivre et de les réviser sans aller
pour autant jusqu’à expliquer dans le détail comment l'organisme procède.
Quel lien entre la politique HSE et les autres politiques du groupe ou de l'établissement ?
La politique ou l’engagement site doit être cohérente avec la ou les politiques du groupe… Il s’agit donc de décliner la politique groupe au
niveau local en prenant en compte les spécificités de l’organisme en particulier la nature de ses risques SSE.
Il faut également veiller, dans le cas ou l’organisme dispose de plusieurs systèmes de management distincts (qualité, environnement,
sécurité...) à ce que l’ensemble de ces politiques soient cohérentes ; le mieux bien sûr étant de ne disposer que d’une seule politique, par
exemple QSSE.
Quand écrire la politique ?
Il est plus pertinent pour les petites entreprises d'écrire la politique à l'issue de l'identification des AES / risques SST. L'organisme
possède une meilleure vision de ces impacts environnementaux et/ou de ses risques pour la SST et peut donc définir une politique qui tient
compte des constats effectués.
Ecrire et surtout expliquer et justifier auprès du personnel la politique SSE en début de démarche peut faire naître un intérêt du personnel
qui souvent ne voit pas de résultat concret de cet engagement avant la fin de la phase d'analyse et de mise en œuvre des actions sur le
terrain.
Une déclaration de la direction (sous la forme d’une note de service par exemple) se révèle, en tout état de cause, nécessaire au lancement
du projet afin que le personnel soit directement informé de la démarche et qu’il prenne conscience qu’une contribution lui sera demandée.
Cet engagement peut notamment faire part de l'objectif de la démarche et de son intérêt pour l’ensemble de l’entreprise, des premières
étapes qui seront réalisées, des personnes désignées et de la structure qui sera mise en place pour mener à bien le projet. Cet engagement,
permet enfin d’afficher clairement l’importance du projet par rapport aux autres objectifs stratégiques de l’entreprise.
Cette lettre d'engagement est donc à distinguer totalement de la politique.
DECLARATION DE LA DIRECTION

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Fiche conseil n°1 - Politique


➋ COMMUNIQUER LA POLITIQUE A TOUTE PERSONNE TRAVAILLANT POUR OU POUR SON COMPTE
Que ce soit pour le personnel de l'organisme ou pour le personnel travaillant pour son compte (intérimaires, certains sous-traitants [Renvoi
Fiche n°11]), l'entité doit communiquer sa politique. Il ne s'agit de simplement remettre un document mais bien d'expliciter les engagements
de la direction et de s'assurer que ceux-ci sont compris.

➌ TENIR LA POLITIQUE A DISPOSITION DU PUBLIC / DES PARTIES INTERESSEES


[Renvoi Fiche n°8]
La politique est le seul document du système de management devant, au vu des exigences des référentiels, être tenu à la disposition du
public et des parties intéressées.

➍ METTRE EN ŒUVRE LA POLITIQUE


La politique est mise en œuvre essentiellement à travers le ou les programme(s) de management dont les objectifs reprennent les grandes
orientations édictées par la politique et l’ensemble des processus de management du SME (veille réglementaire, surveillance, traitement des
non-conformités, audits internes.......)

➎ EVALUER ET REVISER LA POLITIQUE


La politique est un élément qui doit être relativement pérenne, en l’absence d’évolutions significatives du contexte. Les valeurs et
engagements qu'elle comporte doivent s'inscrire dans le moyen, voire long terme. Cependant, il est nécessaire de s'assurer périodiquement
que la politique reste adaptée à l'organisme, pour, si le besoin s'en ressent, la faire évoluer.
Quand réviser la politique ?
- périodiquement :
Les référentiels demandent que la revue de direction aborde les éventuels besoins de changement au niveau de la politique, des objectifs
et autres éléments du SM [Renvoi Fiche n°17].
L'OHSAS impose en particulier une revue périodique de la politique.
La politique sera donc systématiquement examinée et éventuellement révisée, en général au moins une fois par an.
- ponctuellement :
Au-delà de la révision périodique, la direction peut réviser la politique quand elle le juge nécessaire. Cela sera notamment fait en cas de
modifications ayant des répercussions sur les orientations définies dans la politique : évolution de la politique groupe, changement important
dans l'organisation, changement de direction, accident ou incident, évolution du contexte économique et commercial, des connaissances
SSE, de la réglementation, de l'environnement local de l’entreprise, etc.
MANUEL

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Fiche conseil n°1 - Politique

5. Compléments

Exemple de présentation
Le schéma ci-après est un exemple de présentation, sur un seul document, de la ou des politique(s) SST et environnement ainsi que
des objectifs SST et environnement. Des objectifs qualité peuvent venir compléter cette politique lorsqu’un tel système est en place
au sein de l’organisme.
Objectifs SST Objectifs Environnement

POLITIQUE(S)
SST
ET
ENVIRONNEMENT

Il est, de plus, intéressant de noter que beaucoup d’objectifs peuvent être communs ou complémentaires à ces deux types de
systèmes de management par exemple : la volonté de diminuer le nombre de produits dangereux, le bruit, etc.

A éviter
"Nous mettons en place un système de management environnemental ou SST selon la norme ISO 14001 ou le référentiel OHSAS
18001 afin d’obtenir la certification" :
Ecrit dans la politique, d'une part ce type de phrase la rend caduque une fois la certification obtenue. D'autre part, il est judicieux
d'éviter d’afficher un objectif unique de résultat qui, lorsqu’il est atteint, semble mettre en défaut le principe d’amélioration continu.
Une façon de contourner la difficulté d’avoir une politique "d’actualité" avant et après la certification est par exemple :
"nous sommes engagés dans la mise en place et le maintien d’un système de management environnemental conforme aux
exigences de la norme ISO 14001"
ou bien encore
"La certification OHSAS 18001 concrétisant nos efforts en matière de maîtrise des risques SST...".

Par ailleurs, il vaut mieux éviter les phrases du type "Nous engagerons tous les moyens nécessaires…" et préférer un engagement
à réaliser le programme de management défini.

Politique intégrée SSE et QSSE


Dans le cas ou il existe d’autres systèmes de management dans l’entreprise, il faut à tout prix que l’organisme essaie de définir
une stratégie et une politique unique. Ceci évitera de perturber la bonne compréhension par le personnel de la stratégie globale de
l’entreprise et de ses priorités. Cette disposition évitera par ailleurs toute forme de conflits et de contradiction du style "il faut tout
faire pour respecter les délais de livraison" et "il faut stopper toute activité dès qu’un risque SSE est mis en évidence". Elle
donnera beaucoup plus de sens, de clarté et de cohérence à la stratégie de l’entreprise.
La définition d’une politique commune SSE est l’élément préalable à toute forme de réflexion en matière d’intégration de systèmes
de management.

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Fiche conseil n°2

ANALYSE DES
ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX / RISQUES POUR LA SST

1. Ce qu’exigent les référentiels


− Environnement
ISO 14001 4.3.1 : Aspects environnementaux
EMAS Annexe I.-A. 3.1 : Aspects environnementaux

− SST
OHSAS 18001 4.3.1 : Planification de l’identification des dangers, de
l’évaluation et de la maîtrise du risque

Correspondance avec ILO OSH 2001 3.7 : Examen initial

2. Introduction et points particuliers


Quel que soit le domaine étudié (environnement, SST, qualité, marché, systèmes d'informations…), l’analyse et l’évaluation des
risques constituent des étapes essentielles qui doivent permettre d’éclairer les décideurs quant aux actions à conduire en priorité pour
maîtriser les risques les plus importants. Il s’agit donc d’une aide à la décision qui doit permettre une affectation pertinente et efficace
des ressources face aux risques évalués en vue de les maîtriser et d’obtenir l'amélioration de la performance escomptée.
L’étape d'analyse des aspects environnementaux significatifs (AES) / risques SST constitue une phase cruciale, en quelque sorte le
socle sur lequel va se déployer le système de management (SM). En effet, elle conditionne la définition et la mise en place de
plusieurs éléments fondamentaux du système :

AES
Risques SST

Objectifs Compétence / Sensibilisation Maîtrise Surveillance


Formation opérationnelle

cf. Fiche n°4 cf. Fiche n°6 cf. Fiche n°7 cf. Fiche n°10 cf. Fiche n°13

A la mise en place du projet, la phase d’analyse des AES / risques SST est mobilisatrice de temps et d’énergie, généralement
simultanément à l'analyse réglementaire (identification des exigences réglementaires et vérification de la conformité [Renvoi Fiches n°3
et 14]). Il est usuel qu’elle dure de 2 à 4 mois. Toute cette période initiale d’analyse ne génère pas ou peu de résultats ou d’actions
affichables immédiatement, ce qui peut parfois dérouter la direction et le personnel en attente d’avancées concrètes. C’est pourquoi il
est important de communiquer à ce sujet.

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Fiche conseil n°2 – Analyse et évaluation des [Aspects Environnementaux /Risques SST]

Domaines pris en compte par l'analyse des AES/risques SST

Les champs d'action de l'environnement et de la SST se recoupent pour partie et il est parfois difficile d'articuler clairement les deux
systèmes. Il est possible de schématiser de la sorte :

Dans la pratique et à ce jour, il est encore difficile d’avoir une approche intégrée pour la réalisation de l’analyse des risques SST et
des aspects environnementaux. C’est pourquoi ces études sont menées en parallèle mais séparément. Il semble cependant évident
qu’une harmonisation doit être recherchée au niveau : des pratiques, des outils, du vocabulaire, des acteurs en charge de leur
réalisation, de la conduite et de la révision des analyses au même moment… et naturellement, de la prise de décision unique, au
regard de l’ensemble des risques de l’organisme.
Ainsi, le choix a été fait de présenter dans cette fiche les éléments communs ou similaires (méthodologie, procédure…), en
explicitant les spécificités environnement et SST. Les définitions et les méthodes spécifiques à l'environnement ou la SST
figurent au sein des annexes suivantes :
✄ METHODOLOGIE D'IDENTIFICATION DES RISQUES POUR LA SST
✄ METHODOLOGIE D'IDENTIFICATION DES ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX

Méthodologie d'identification des AES/risques SST

Concernant l'étape d'identification des AES/risques SST, les référentiels ont des exigences en terme de résultats :
• la détermination des aspects qui ont ou qui peuvent avoir un impact significatif sur l'environnement,
• l'identification des risques qui doivent être éliminés ou maîtrisés (réduits).
Il n’existe pas de prescriptions en terme de méthodologie, si ce n’est que celle-ci doit se décomposer en 2 étapes majeures :
1. l’identification de tous les aspects/impacts environnementaux / de tous les dangers/situations dangereuses SST
2. l’évaluation des impacts environnementaux / risques SST (on parle en général de hiérarchisation, dès qu'ils sont
classés, du plus important au moins important).
Il est présenté, au sein de cette fiche, des méthodes parmi d’autres.
A noter que l'expression "analyse environnementale", citée par l’annexe de l’ISO 14001 et par l’EMAS, est couramment utilisée pour
désigner l'étape d'identification des aspects/impacts environnementaux et éventuellement leur évaluation.

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Fiche conseil n°2 – Analyse et évaluation des [Aspects Environnementaux /Risques SST]

Analyse réglementaire et identification des AES/risques SST

Il est conseillé de mener en parallèle mais indépendamment l'analyse réglementaire imposée par les référentiels et
l'identification des AES/risques SST.
Si les AES/risques SST font l'objet d'objectifs d'amélioration à travers le programme de management, les non-conformités
réglementaires donnent lieu à des actions correctives (par le biais d'un programme de mise en conformité ou de fiches de non-
conformité [Renvoi Fiche n°14]). Il est donc conseillé de les traiter séparément.
Cependant, il est important de traiter simultanément les prises de décision liées à la planification des objectifs d'amélioration et des
mises en conformité. En ayant une vue d'ensemble des actions à mener, la direction pourra définir au mieux ses priorités et allouer les
ressources en conséquence.

Liens avec les études imposées par la réglementation

L'évaluation des risques SST telle que définie dans le référentiel OHSAS correspond à l'application réglementaire du décret du 5
novembre 2001 portant création d'un document unique relatif à l'évaluation des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs.
Cette fiche proposera une démarche permettant de répondre à l'exigence réglementaire en s'appuyant le plus souvent sur les
recommandations des organismes institutionnels.
L'évaluation des risques professionnels englobe les diverses évaluations de risques spécifiques définies dans le Code du Travail
(cf 5.Compléments).
Le Code du Travail prévoit également la réalisation par les institutions représentatives du personnel d'une analyse des risques
professionnels (art. L236-2). Il est ici préconisé d'associer ces instances à toutes les étapes de l'évaluation des risques de façon à
favoriser le dialogue social.
Par ailleurs, les études d'impacts et de dangers, réalisées au travers des procédures d'autorisation dans le cadre de la
réglementation des Installations Classées, sont des documents à exploiter dans le cadre des SM :
• En SST, les risques industriels qui pourraient avoir un dommage sur le personnel sont à prendre en compte pour l'évaluation des
risques professionnels,
• En environnement, le contenu des études d'impacts et de dangers est proche d'une identification des aspects environnementaux
telle que décrite par les référentiels. Cependant ces études sont réalisées ponctuellement pour la procédure, alors que dans le
cadre des SM les informations doivent être tenues à jour.
Les éléments fournis par les études réglementaires sont donc des données d’entrée essentielles pour l'identification des AES/risques
SST.

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Fiche conseil n°2 – Analyse et évaluation des [Aspects Environnementaux /Risques SST]

3. Vue synthétique des actions à réaliser

! : Procédure exigée
Liste des activités, procédés, équipements, produits
Plans de l’établissement
Cartographie des processus

Découper l’établissement en secteurs et


identifier les responsabilités

Liste des secteurs et des responsables associés

! !
Documents réglementaires
utiles à l’identification et à la Identifier par secteur les activités Identifier par secteur les activités et les
caractérisation des AE/IE et situations dangereuses/dommages SST
et les AE/IE associés
dangers/risques SST associées

Collecter les informations sur la Liste des activités / AE / IE par secteur Liste des activités / situations dangereuses /
sensibilité de l’environnement dommages SST par secteur

! !
Informations sur la sensibilité
Evaluer les AE/IE Evaluer les risques SST
de l’environnement

Liste hiérarchisée des AE/IE évalués Liste des situations dangereuses à


éliminer ou à maîtriser

!
Définir le seuil de significativité

Liste des AES/IES

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Fiche conseil n°2 – Analyse et évaluation des [Aspects Environnementaux /Risques SST]

4. Actions à mettre en œuvre

➊ DECOUPER L’ETABLISSEMENT EN SECTEURS ET IDENTIFIER LES RESPONSABILITES


IL EST EN GENERAL NECESSAIRE D’EFFECTUER UN DECOUPAGE EN SECTEURS QUI PERMETTRA DE SE PLACER A UN NIVEAU DE DETAIL
SUFFISANT POUR ANALYSER LES ASPECTS/IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET LES SITUATIONS DANGEREUSES/DOMMAGES SST.

➨ Préciser les activités entrant dans le champ de l’analyse des AE / risques SST
Pour réaliser le découpage en secteur, il est nécessaire que le domaine d’application du SM ait été défini au préalable [Renvoi
Introduction-Domaine d’application] afin de connaître précisément les activités, installations, personnes entrant dans le champ de l’analyse
des AE / risques SST à réaliser.
En SST, il n’y a pas d’ambiguïté puisque sont concernés l’ensemble des personnes, installations et activités entrant dans le périmètre
retenu, y compris d’éventuelles activités de services.
En environnement, selon le domaine d’application défini, l’analyse pourra porter sur des activités opérationnelles, des services, des
activités de conception de produits.
La conception des produits est à ce jour peu prise en compte dans le cadre des SM mis en place par les organismes. Cette
problématique n'est pas développée dans ce guide, en particulier la méthodologie d'identification des aspects environnementaux proposée
ne s'applique pas aux activités de conception.
On peut cependant en dire deux mots. Dans le cas où la conception de produit entre dans le champ du SM, l’identification des aspects
environnementaux associés devrait concerner les aspects susceptibles de survenir à chaque étape du cycle de vie du produit : de
l’extraction des matières premières à la fin de vie du produit, en passant notamment par sa fabrication, son utilisation ainsi que les
différentes phases logistiques associées. On pourra naturellement se reporter aux méthodologies appelées « analyses de cycle de vie du
produit » et aux différentes normes de la série ISO 14000 traitant de la conception de produit. Cependant, il est bien évident que dans le
cadre d’un SME, il ne peut pas être demandé de conduire une analyse de cycle de vie sur chacun des produits de l’organisme. Cette
démarche, qui se révèlerait coûteuse, n’aurait pas nécessairement de plus value. Par contre, une analyse de cycle de vie peut très bien
s’avérer une action intéressante à mener dans un 2nd temps, pour un produit particulier, en fonction de l’identification des aspects
environnementaux et des AES réalisée préalablement de manière assez simple et ayant fait émerger notamment l’absence de
connaissances ou des impacts évidents… On peut notamment signaler que certains secteurs industriels ont développé des outils
spécifiques en la matière.

➨ Réaliser le découpage en secteurs


Les secteurs se basent, en fonction de l’organisme sur les processus, les activités, sur un découpage purement géographique ou bien
encore sur un mélange des trois. L’échelle de ce découpage est très variable selon la taille, l'effectif, la complexité de l’organisme et de
ses activités.
En règle générale, le découpage en secteurs correspond à l’organisation hiérarchique de l’entreprise, i.e. à chaque secteur correspond
une personne ayant autorité. Le déploiement de la démarche, s'appuyant sur la ligne hiérarchique, en sera, par la suite, facilité. Il en sera
de même pour la tenue à jour des informations.
Dans le cadre d'activités de service, le découpage peut par exemple s'opérer par type de chantier, gamme de produits…
Dans le cadre d'activités industrielles, on retrouve communément les divers ateliers de production, maintenance, les magasins de
réception et d’expédition (y compris stockage en cuves et zones de chargement / déchargement, stockages de gaz, zones déchets,
quais…), les laboratoires. L’ensemble des bâtiments d’activité tertiaire peut en général être regroupé au sein d’un même secteur.
Le secteur maintenance ou services généraux traite souvent de tous les équipements connexes à la production (chaudières, groupes
électrogènes, compresseurs, groupes froids, chemins de câbles…). Les espaces verts, voiries et parkings, postes de garde, restaurant,
infirmerie ne doivent pas être oubliés.
La réglementation HS (article R230-1 du Code du Travail) introduit la notion d'unités de travail pour chacune desquelles il est exigé
d'inventorier les risques. La circulaire DRT du 18 avril 2002 précise : "la notion d'unité de travail doit être comprise au sens large, afin de
recouvrir les situations très diverses d'organisation du travail. Son champ peut s'étendre d'un poste de travail, à plusieurs types de postes
occupés par les travailleurs ou à des situations de travail, présentant les mêmes caractéristiques. De même, d'un point de vue
géographique, l'unité de travail ne se limite pas forcément à une activité fixe, mais peut aussi bien couvrir des lieux différents
(manutention, chantiers, transports, etc.)". Dans le cadre d'une approche intégrée, cette notion d'unité de travail peut être rapprochée de
celle de secteur.
LISTE DES SECTEURS

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Fiche conseil n°2 – Analyse et évaluation des [Aspects Environnementaux /Risques SST]
➨ Définir qui fait quoi par secteur

Qui ?
Les responsables de secteur
La collecte des informations nécessaires va impliquer de la part de ceux qui en sont chargés à la fois une connaissance générale du
sujet (qu’est-ce qu’un aspect environnemental, un impact, un danger, un risque pour la SST, quel est l’ensemble des thématiques à
aborder…) mais également une bonne connaissance de l’organisme et des activités (que fait-on à tel endroit, quels sont les équipements
présents…).
C’est pourquoi, les personnes en charge de l’analyse de risques SST ou des AE/IE s’appuient le plus souvent sur des relais
opérationnels ou coordinateurs au sein des secteurs, choisis en fonction de leur bonne connaissance du secteur. Il est bien entendu
bénéfique que ces personnes soient volontaires.
Ces personnes n'ont pas forcément de responsabilité hiérarchique, il peut s’agir par exemple de membres du CHSCT, de personnes déjà
impliquées dans des démarches 5S… Le responsable hiérarchique du secteur se fera rendre compte de l’avancement et validera les
résultats obtenus.
Il est opportun que la même personne soit désignée pour l'environnement et la SST, dans le cas où les deux thématiques sont
développées.

Les groupes de travail


L'évaluation des risques SST et des impacts environnementaux doit croiser des connaissances d'ordre technique, organisationnel,
réglementaire voire médical et environnemental, avec les savoir-faire professionnels des salariés. Ainsi, il est fortement conseillé, surtout
en SST (comme souligné dans la circulaire DRT du 18/04/2002) d'organiser l'identification et l'évaluation dans le cadre d'une équipe
pluridisciplinaire (autant que possible).
L'équipe peut être constituée du responsable du secteur, du responsable de l’installation, du responsable sécurité/environnement, des
travailleurs concernés, du responsable maintenance et pour la SST, éventuellement de membres du CHSCT, l'avis de ce dernier étant
dans tous les cas demandé, et de la médecine du travail. Les salariés des entreprises extérieures intervenant régulièrement sur le site
peuvent également être sollicités.

Les acteurs externes


Il est possible de faire appel ponctuellement à des cabinets privés et, pour la SST, aux divers organismes publics de prévention
(cf 5.Compléments). Ces acteurs externes sont susceptibles d'apporter une compétence particulière, un « œil neuf » et une aide en terme
de méthodologie mais il est bien évident que la démarche interne reste incontournable, afin de favoriser l'appropriation du processus par
les salariés.
Comment communiquer les responsabilités ?
La désignation des responsables de secteurs peut se faire, après consultation des intéressés et de la hiérarchie, directement sur le
document "Liste des secteurs", s’il existe, ou bien par le biais de documents usuels (lettre de mission… [renvoi Fiche n°5]). Il est judicieux
de l’accompagner d’une communication au personnel de chaque secteur correspondant (qui peut être la communication de lancement de
projet) afin d’asseoir leur légitimité. En effet, les responsables de secteurs, dans leur travail de collecte d’informations, iront questionner de
nombreuses personnes.
LETTRE DE MISSION
Comment s'assurer de la compétence des responsables de secteur ?
Les compétences requises pour être en charge de cette fonction doivent être définies [Renvoi Fiche n°6] : capacité relationnelle, bonne
connaissance du secteur et connaissance de la méthodologie d’identification des AE/IE, situations dangereuses/dommages SST. Pour ce
dernier point, il est souvent nécessaire de leur dispenser une formation (suivi d’un accompagnement adéquat selon les besoins), en
général réalisée en interne, qui explicitera notamment la procédure et explicitera les notions d'aspect/impact et danger/risque.
FICHES DE POSTE…

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Fiche conseil n°2 – Analyse et évaluation des [Aspects Environnementaux /Risques SST]

➋ IDENTIFIER PAR SECTEUR : • LES ACTIVITES • LES AE/IE • LES SITUATIONS DANGEREUSES/ DOMMAGES SST
Dans le cadre d’une certification / vérification du SM, l’un des écarts les plus fréquemment rencontrés est le manque d’exhaustivité de
cette étape. C’est pourquoi la méthodologie doit être suffisamment rigoureuse pour assurer qu’aucune thématique ou activité ne soit
oubliée.

➨ Lister les activités au sein de chaque secteur


Dans un premier temps, chaque responsable de secteur identifie, dans son secteur, les opérations, tâches ou activités présentant les
mêmes caractéristiques d'un point de vue environnemental ou SST. Pour cela, il peut par exemple utiliser une trame prédéfinie :
FICHE DE RELEVE PAR ACTIVITE, PAR SECTEUR…
Il faut bien noter que l'on ne fera pas forcément le même découpage en environnement et en SST. Par exemple, d'un point de vue
environnemental, les activités tertiaires seront traitées globalement en tant "qu'activité tertiaire", alors qu'en SST, elles pourront être
détaillées en plusieurs activités : secrétariat, standard téléphonique, réception/envoi du courrier…
Si elles existent, il est possible de s'appuyer sur les fiches de poste ou d'activité.

➨ Recueillir les données d'entrée


Il est utile de commencer par collecter certaines données générales, indispensables par la suite :
- présentation de l'organisme, de sa structure organisationnelle, de son fonctionnement, des produits ou services proposés : taille,
superficie du site, des ateliers, heures ouvrables (nombres de jours travaillés, rythme de travail, etc.), les spécificités des conditions de
travail (travail à domicile, etc.), activités (produits, marchés)…
- synoptiques des procédés, description des équipements associés,
- description des produits fabriqués/commercialisés ou des services générés, usages et destinations des produits/services,
exportation…
- plans des installations. En environnement, on essaiera de fournir notamment :
⋅ la description avec commentaires des ateliers, des parkings, des bureaux, du restaurant, des stations de traitement, des
aires de stockage des matières premières, des produits intermédiaires, des déchets, des aires de stockage des matières
dangereuses, etc.,
⋅ les plans des différents réseaux d’alimentation (eaux, énergie, fluides),
⋅ les plans des réseaux d’assainissement (eaux usées, eaux pluviales...).
- historique de l'organisme : pour l'environnement, il s'agit de l'historique des constructions, stockages (cuves d'hydrocarbures…),
procédés et types d'activités susceptibles d'avoir généré des pollutions de sol. Pour la SST, il s'agit du récapitulatif des
accidents/incidents et des maladies professionnelles enregistrées.
- De nombreuses informations réglementaires (étude d’impacts et de dangers pour les IC soumises à autorisation, étude de pollution
de sol, étude déchets, registre de sécurité…) sont également des données d'entrée essentielles (cf § 5.Compléments).
Ces éléments sont donc à regrouper au plus tôt et les informations appropriées sont à communiquer à chaque responsable de secteur.

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Fiche conseil n°2 – Analyse et évaluation des [Aspects Environnementaux /Risques SST]
➨ Réaliser la collecte des informations sur le terrain en environnement et SST
Des méthodologies pour l'identification des aspects environnementaux et des risques SST sont proposées dans les documents suivants :
✄ METHODOLOGIE D'IDENTIFICATION DES ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX
✄ METHODOLOGIE D'IDENTIFICATION DES RISQUES SST
La collecte des informations se fait alors sur le terrain, par divers vecteurs :
- Entretiens entre le responsable de secteur et les personnes concernées,
- Groupes de travail : ils sont mis en œuvre en particulier pour l'évaluation des risques accidentels, en environnement ou en SST.
L’analyse des risques en groupe de travail s’apparente à un travail de remue-méninges ("brainstorming"). Il s’agit d’identifier une dérive
ou défaillance de départ, d’en identifier l’ensemble des causes et enfin, d’en caractériser l’ensemble des conséquences potentielles (à
savoir les effets sur les cibles). Les compétences et connaissances variées des acteurs qui composent le groupe assurent, dans
certains cas, une bonne exhaustivité de l'identification des différents cas de figure à envisager.
- Observations des situations de travail et installations.
Les situations analysées sont les situations réelles de travail (des écarts pouvant exister avec celles décrites dans les procédures),
prenant en compte les éventuels dysfonctionnements, urgences et aléas liés à l'organisation ou à la technique.
Il faut caractériser les aspects environnementaux et les situations dangereuses : quantités, fréquence d'apparition, mesures, procédures
existantes, maintenance, les conséquences potentielles sur les personnes, les installations industrielles et l’environnement et les mesures
de prévention, protection et intervention disponibles sur le site (moyens humains, matériels, procédures…).
Une des difficultés réside ici dans la caractérisation : il est souvent difficile d'obtenir des données chiffrées au niveau des secteurs, soit
parce que ces informations n'existent pas du tout (pas de mesures de bruit, pas de mesure d'ambiance de concentrations en produits
chimiques…) ou bien parce que certaines informations chiffrées ne sont disponibles qu'au niveau du site et non du secteur
(consommations, quantités de déchets produits, quantités de produits manipulés, rejets dans l'eau par le biais d'un réseau collectant
l'ensemble du site…). A ce niveau, les données vont donc parfois rester qualitatives.
Cette caractérisation quantitative ou qualitative est un élément important pour l'évaluation des impacts et des risques qui sera faite
ultérieurement. Il est nécessaire de tracer ces informations pour éviter de les rechercher à nouveau lors des révisions ou du changement
de responsable secteur.
LISTE DES ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX
LISTE DES SITUATIONS DANGEREUSES

➌ COLLECTER LES INFORMATIONS SUR LA SENSIBILITE DU MILIEU


En environnement, il est nécessaire de recueillir une certain nombre d'informations qui vont permettre d'évaluer si le milieu récepteur est
« sensible » ou pas à l'aspect environnemental, ou bien dans quelle mesure il pourra lui même induire un aspect/impact environnemental
sur le site (suite à une inondation par exemple).
Il s'agit d'éléments sur les populations environnantes (proximité, nombre, établissements sensibles : écoles, hôpitaux… ), sur le climat
local (pluviométrie pour évaluer par exemple le lessivage des surfaces extérieures, températures pouvant avoir une influence sur les
équipements ou la conservation des produits, vents dominants en cas d'émissions atmosphériques), sur la nature du sol (perméable ou
pas), sur la présence de nappes (profondeur, utilisation…), sur les eaux de surface concernées par d'éventuels rejets, etc.
CARACTERISTIQUES DU MILIEU ENVIRONNANT
Dans le cas où le site est soumis à autorisation au titre des IC, ces informations figurent dans le dossier de demande d'autorisation
d'exploiter.
Pour plus d’informations sur les éléments à collecter et leurs sources, voir le document suivant :
✄ METHODOLOGIE D'IDENTIFICATION DES ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX

➍ EVALUER : • LES AE/IE • LES SITUATIONS DANGEREUSES/DOMMAGES SST


Cette étape va permettre de définir des priorités d'action. Pour cela, il est nécessaire de regarder ce qui est le plus "critique", le moins
acceptable et sur quoi il faut donc agir en premier.
En environnement, c'est la modification réelle ou potentielle de l'environnement qui va conditionner la "criticité" : la pollution de l'air par les
NOx rejetés est plus ou moins critique, parce qu'elle est fréquente, parce qu'elle importante en quantité, parce que le polluant rejeté est
intrinsèquement dangereux parce que l'environnement est sensible... C'est pourquoi les référentiels demandent d’évaluer les impacts afin
d'identifier ceux qui sont "significatifs", puis de déterminer les principaux aspects à l’origine de ces impacts, qui seront, de fait, eux aussi
significatifs. Cette évaluation est souvent appelée en environnement « hiérarchisation des aspects / impacts environnementaux ».
En SST, l'évaluation porte, pour une situation dangereuse donnée, sur la manière dont les personnes sont exposées à un danger. Le
risque sera plus ou moins élevé en fonction de la "gravité" potentielle du dommage, de l'occurrence de l'évènement dangereux et de la
fréquence d'exposition des salariés à la situation dangereuse.

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Fiche conseil n°2 – Analyse et évaluation des [Aspects Environnementaux /Risques SST]
Quelle méthode ?
Là encore, il n'existe pas de méthodologie prescrite, chaque organisme doit bâtir une méthode qui lui soit adaptée sachant qu'aucune n'est
complètement exhaustive. A noter que lors des audits de certification, les auditeurs ne peuvent remettre en cause la méthode, sauf si les
résultats sont aberrants.
Il est possible, dans les cas simples (peu d’activités ou peu d’impacts identifiés), d'adopter une méthode qualitative (système comparatif),
basée sur l'appréciation d'un groupe constitué en général de la direction et/ou des personnes détenant, de part leurs connaissances ou
leur expérience, des compétences spécifiques en la matière.
La pratique la plus usuelle est de mettre en place une méthode de hiérarchisation par attribution de notes ou par matrice de décision.
Cette façon de procéder se veut plus objective mais l'attribution de notes, de niveaux de priorité ou l'élaboration de grilles de cotation
reposent au final sur l'appréciation humaine.
Il est à noter que dans la réglementation, qu'elle soit environnement ou SST, existent de nombreux éléments faisant office de seuils en
deçà desquels l'impact ou le risque est "jugé" admissible (ou tout au moins conforme). Il peut être judicieux d'utiliser ces données pour
l'élaboration des méthodes d’évaluation :
⋅ seuils de déclaration ou d'autorisation au titre des IC,
⋅ valeurs limites de rejets en flux et/ou concentrations,
⋅ valeurs limites d'exposition…
Quels critères prendre en compte pour évaluer?
Occurrence/fréquence
La fréquence introduit la notion de temps "d’exposition" de l’homme ou de l’environnement. En fonctionnement normal, il s'agit de la
fréquence d'exposition à la situation dangereuse ou à l’aspect environnemental; en cas d'accident, on parle de la probabilité
d’occurrence du phénomène dangereux.

Gravité
En environnement, la gravité prend en compte à la fois la dangerosité intrinsèque de l’aspect (ex : les déchets dangereux présentent
une gravité plus élevée que les déchets non dangereux) et la quantité / le volume de l’aspect (plus la quantité ou le volume consommé
ou rejeté est grand, plus la gravité sera élevée). Elle peut également prendre en compte la sensibilité du milieu qui est impacté, ce critère
pouvant être traité séparément.
En SST, la gravité se mesure en fonction de l'ampleur du dommage envisagé, en se plaçant toujours dans le cas réaliste le plus
pénalisant.

Sensibilité du milieu
Ce critère vise à définir les caractéristiques du milieu environnant susceptible d’être affecté par l’aspect (ex : ressource en eau pouvant
être polluée par un rejet liquide, riverain susceptible d’être gêné par le bruit émis par certaines installations, …). Plus ce milieu est "fragile"
(sensible) vis-à-vis d’un aspect, plus l’impact sera important.
En SST, il est difficile de prendre en compte la sensibilité des personnes (état de santé, age…) au moment de l'évaluation des risques. En
règle générale, ces considérations interviennent lorsque l'on envisage les mesures de prévention et de suivi.

Maîtrise
Enfin, la maîtrise est définie par les dispositifs :
⋅ de prévention : visant à limiter la probabilité d'apparition de l'impact ou du dommage,
⋅ de protection/intervention : visant à limiter la gravité de l'impact ou du dommage.
Il peut s'agir :
- de dispositions techniques : équipements de dépollution, de surveillance et détection, équipements de protection collective et/ou
individuelle, équipement d'intervention en cas d'urgence…
- de dispositions organisationnelles : opérations visant à garantir la disponibilité et la bonne utilisation de l'ensemble des
équipements, pratiques visant à limiter les risques et impacts au travers de modes opératoires et consignes, gestion des compétences,
maintenance préventive sur les équipements, test des consignes et des équipements, enregistrements…
Il faut noter que la cotation de la gravité et de l'occurrence prend en compte implicitement les dispositifs déjà en place et performants
permettant de limiter l'impact ou le risque. Par exemple, la gravité d'un rejet atmosphérique est évaluée en sortie des équipements de
traitement des fumées, la fréquence des brûlures est d'autant plus faible que les équipements de protection collective sont opérationnels.
Ainsi, l’utilisation de la maîtrise comme critère de cotation est un exercice délicat. Elle prend tout son sens lorsque l’on cherche à évaluer
la disponibilité et la bonne utilisation des équipements ou dispositions en place (et non le fait qu’ils existent ou pas). On est donc plutôt
sur l’évaluation des dispositions organisationnelles.
Si le critère de maîtrise n’est pas pris en compte pour l’évaluation, les éléments de maîtrise existants seront de toute façon
nécessairement étudiés lors de la recherche des solutions d’amélioration (réduction du risque).
D'autres critères sont possibles : existence d'une réglementation, existence de demandes des parties intéressées internes et/ou
externes…

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Fiche conseil n°2 – Analyse et évaluation des [Aspects Environnementaux /Risques SST]
Evaluation par cotation
L'évaluation par attribution de notes est certainement la méthode la plus répandue. Elle est en général dérivée des AMDEC (Analyse des
Modes de Défaillance, de leurs Effets et de leurs Criticités) utilisées en qualité afin de réduire le risque d'échecs pour le développement
des produits et des procédés.
EXEMPLE D'EVALUATION PAR COTATION
Evaluation par matrice de criticité
Une autre possibilité d'évaluation est l'attribution de niveaux de priorité en fonction de critères prédéfinis.
Cette méthode présente l'intérêt d'être relativement simple et lisible. Cependant, il est difficile de faire apparaître plus de deux critères. La
maîtrise n'est en général pas prise en compte de façon explicite.
EXEMPLE D'EVALUATION PAR MATRICE DE CRITICITE SST
EXEMPLE D'EVALUATION PAR MATRICE DE CRITICITE ENVIRONNEMENT

➨ Définir le niveau de détail souhaité


La question du niveau de détail auquel on souhaite se placer se pose à plusieurs reprises :
- Lors du découpage en secteurs : on a vu qu'il est fonction de la taille, de l'effectif, des activités de l'organisme ;
- Lors du listage des activités par secteur : celles-ci peuvent rester globales (activités du laboratoire) ou être détaillées (analyses
physico-chimiques, analyses spectroscopiques, stockages des produits chimiques…). Par ailleurs, il est possible que les secteurs
regroupent des postes de travail ou des installations présentant des caractéristiques communes qui peuvent être traitées
simultanément. Il est cependant essentiel que les particularités de certaines expositions individuelles ou situations particulières ne
soient pas occultées. Toutes les personnes doivent se retrouver dans l'évaluation et tous les cas de figure doivent être envisagés. Le
responsable de secteur se doit donc de tenir compte de toutes les conditions de travail (3x8, commerciaux…) ou les situations
(visiteurs…) rencontrées dans son secteur.
- Lors de l'identification des aspects environnementaux, l'aspect peut être global (rejets dans l'eau) ou détaillé (rejets de MES, de
métaux…) et lors de l'identification des situations dangereuses, celles-ci peuvent être plus ou moins détaillées : manipulation de
produits chimiques ou manipulation sur la paillasse de produits acido-basique en flacons de 10 l.
- Lors de l'étape d'évaluation / hiérarchisation :
⋅ En environnement, l'évaluation peut être réalisée de façon détaillée sur les triplets activité/AE/IE (chaudière A/rejets
NOx/Pollution de l'air) mais aussi de manière globale pour l'ensemble des aspects de l'établissement induisant un même
impact (pollution de l'air par NOx par l'ensemble de l'établissement). Ceci est d'autant plus vrai que les données chiffrées
ne sont parfois disponibles qu'à ce niveau (par exemple en ce qui concerne la production de déchets, ou bien les
consommations).
⋅ En ce qui concerne la SST, afin de répondre à l'exigence réglementaire d'évaluation des risques professionnels, il
convient que l'analyse SST soit portée au final sur un document unique, regroupant l'ensemble des évaluations des
risques réalisées au niveau des secteurs.
En résumé, le niveau de détail adopté est fonction de l'organisme, qui doit trouver un juste équilibre, entre simplification excessive ne
permettant d'apporter une aide à la décision et précision trop fine génératrice de confusion, un trop grand souci du détail rendant en effet
difficile l’utilisation des données et l’évaluation des risques. Un site simple, de petite taille ou bien mono-activité pourra adopter une
démarche globale alors qu'un organisme plus complexe raisonnera installation par installation. Par exemple:
Type d'organisme Activité AE Niveau d'approche Commentaires
PME de montage de Combustion de la Rejets de l'ensemble du site Approche globale au Le site ne dispose que d'une
composants chaudière niveau de site et au chaudière présentant un
électroniques niveau de l'impact faible impact
environnemental.
Chaufferie urbaine Combustion de Rejets NOx du site Approche globale Les rejets de combustion
l'ensemble des Rejets SO2 du site site par type de constituent une problématique
chaudières Rejets de poussières du polluants importante et sont donc
site détaillés. Ils sont traités
globalement pour l'ensemble
des chaudières (dans ce cas,
de technologies similaires).
Formulation de Combustion Rejets de combustion de la Approche installation Les chaudières sont
produits chimique chaudière n°1 chaufferie n°1 par installation relativement conséquentes et
Combustion Rejets de combustion de la présentent des
chaudière n°2 chaufferie n°2 caractéristiques différentes.
Combustion Rejets de combustion de la
chaudière n°3 chaufferie n°3

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Fiche conseil n°2 – Analyse et évaluation des [Aspects Environnementaux /Risques SST]
➎ DEFINIR LE SEUIL DE SIGNIFICATIVITE
En SST, les dangers devant être supprimés ou les risques maîtrisés, l’évaluation des risques sert à définir des priorités d'actions, il n'est
pas demandé de fixer de seuil de "risques significatifs". Cependant, l'évaluation des risques va permettre d'identifier les situations
dangereuses maîtrisées et celles qui ne le sont pas, ou pas suffisamment, et sur lesquelles des mesures devront être prises. Par exemple,
ces priorités d‘actions peuvent permettre de définir le délai maximal admissible par l’organisme pour améliorer la situation.
En environnement, ce sont les aspects environnementaux retenus comme réellement ou potentiellement (par exemple en cas du dérive du
niveau de maîtrise) significatifs qui feront prioritairement l'objet d'objectifs d'amélioration, d'actions de maîtrise au travers de l'organisation,
de la compétence des personnes, la sensibilisation, la maîtrise opérationnelle et la surveillance. Cette notion de "significatif" implique donc
d'effectuer un choix entre ceux qui sont significatifs et ceux qui ne le sont pas.
Il s'agit d'un seuil que l'organisme se fixe de façon arbitraire et qui ne peut être mis en cause. Il est clair qu'un même impact pourra être
significatif pour l'entreprise Dupont et "non significatif" pour Durand, la notion est en effet relative à l'organisme concerné.
LISTE DES ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX SIGNIFICATIFS
Comment?
Dans le cas de la matrice de criticité, la définition des impacts significatifs est inhérente à la méthode qui définit X niveaux de priorité,
parmi lesquels seront retenus ceux associés aux impacts "significatifs".
Dans le cas d'une méthode par cotation, un nombre sera défini comme "seuil des impacts significatifs". Les impacts ayant une note
supérieure au seuil seront significatifs.
Pour le cas où l’évaluation a été faite au niveau de l'activité en conservant les triplets (activité/aspect/impact), les aspects significatifs sont
identifiés en même temps que les impacts. Si l’évaluation a porté sur les impacts globaux au niveau du site, il est nécessaire de revenir
aux activités et aux principaux aspects significatifs associés (éventuellement secteurs par secteurs).
Par qui et quel enregistrement ?
La direction valide et consigne en général le seuil de significativité en revue de direction. Les impacts retenus étant ceux sur lesquels
l’entreprise va faire porter ses efforts, il est clair que le choix du seuil aura un « impact » sur les moyens que la Direction peut / veut
investir pour améliorer leur maîtrise.
COMPTE-RENDU DE REVUE DE DIRECTION

Le seuil doit-il évoluer au fil du temps ?


Il peut être considéré que le seuil des AES reste fixe, et que ce qui n'est pas significatif ne le sera jamais (sauf évolution par exemple des
connaissances scientifiques).
Il est également envisageable de se donner la possibilité de réviser à la baisse le seuil des AES d'une année sur l'autre du fait de
l’amélioration des performances. Les impacts les plus importants ayant fait l'objet d'actions d'amélioration, leur criticité diminue et il est
ainsi nécessaire de réduire le seuil pour continuer à avoir des AES. Cette approche présente le risque de finir par faire apparaître comme
significatifs des impacts mineurs au regard de l'activité.
Dans tous les cas, on pourrait fort bien envisager qu’un organisme puisse, à terme, ne plus avoir d'AES. Alors, il serait amené à faire
essentiellement porter l'amélioration continue sur son système et à maîtriser et surveiller ses impacts environnementaux pour éviter les
dérives.

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Fiche conseil n°2 – Analyse et évaluation des [Aspects Environnementaux /Risques SST]

DEFINIR LES MODALITES


La procédure exigée doit définir les modalités de mise à jour des informations (liste des AE/IE, AES/IES, situations
dangereuses/dommages, caractéristiques de l’environnement…) et préciser les différents enregistrements associés. Il n'est pas
nécessaire de décrire ce qui a été fait initialement, à la mise en place du projet.
PROCEDURE D'IDENTIFICATION DES AES/RISQUES SST
Quels enregistrements ?
Il est obligatoire d'enregistrer les AE et les risques SST identifiés, leur évaluation et les AE retenus comme significatifs (AES). Le
support d'enregistrement est quant à lui laissé au libre choix de l'organisme :
LISTE DES ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX
LISTE DES ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX SIGNIFICATIFS
LISTE DES SITUATIONS DANGEREUSES / DOMMAGES
En environnement, il est nécessaire de recueillir et d'enregistrer les informations relatives au milieu environnant. Ceci peut être fait sur un
document spécifique :
CARACTERISTIQUES DU MILIEU ENVIRONNANT
L’annexe de l’ISO 14001 et l’EMAS parlent "d'analyse environnementale", qui est un terme usuellement utilisé pour désigner tout ou
partie des documents environnementaux cités ci-dessus.
ANALYSE ENVIRONNEMENTALE
La réglementation HS impose de transcrire au sein d'un document unique les résultats de l'évaluation des risques (art. R230-1 du Code du
Travail). Il est donc exigé de mettre en œuvre un document synthétisant l'ensemble des situations dangereuses / dommages et
l'évaluation qui en a été faite.
DOCUMENT UNIQUE D'EVALUATION DES RISQUES SST
Par ailleurs, il convient de préciser dans la procédure le mode de gestion de toutes les données d'entrée nécessaires à la caractérisation
des AE et/ou des risques (descriptifs d'installations, de procédés, plans, résultats de mesures…).
Quelle mise à jour ?
- Périodique : réglementairement, la mise à jour du document unique est au moins annuelle. Il en va souvent de même en
environnement (mais pas nécessairement), cette étape précédant la définition du programme de management, simultanément à la
définition des budgets annuels.
- Ponctuelle : une évaluation ponctuelle des AES / risques SST doit être réalisée lors de certaines modifications d'aménagement, de
procédé, d'organisation, etc. Cette mise à jour est en général la plus problématique [Renvoi Fiche n°19-Gestion des modifications].
PROCEDURE DE GESTION DES MODIFICATIONS
Il est possible de mettre à jour le document d'identification des AES/risques SST :
- Eventuellement : au fur et à mesure que des modifications interviennent,
- au minimum : périodiquement à partir d'informations collectées indépendamment sur des documents spécifiques (enregistrement liés
à une modification).
Quelle accessibilité pour le document ? [Renvoi fiche n°7 Sensibilisation et n°8 Communication]
En SST, le document unique est réglementairement à disposition :
- des instances représentatives du personnel ou à défaut des personnes soumises à un risque SST,
- du médecin du travail,
- de l'Inspection du Travail et des agents des services de prévention des organismes de sécurité sociale (CRAM)
Qui est impliqué ?
Il est fortement conseillé de réaliser ces études en interne, par des personnes ayant un statut non précaire au sein de l'organisme, ou au
moins que ces personnes assurent le pilotage des stagiaires, intérimaires ou CDD à qui seraient confiés cette tâche, pour éviter que ces
derniers ne partent à la fin de leur mission avec le savoir accumulé sans que le transfert aux personnes qui devront prendre la suite n'ait
été effectué. Ces conditions seront les garantes d'une meilleure appropriation de la méthode et des résultats, ainsi que de leur pérennité.
En sus des responsables de secteur, il est nécessaire d'identifier une personne qui ait la responsabilité du suivi global des mises à jour
des informations au niveau établissement.

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Fiche conseil n°2 – Analyse et évaluation des [Aspects Environnementaux /Risques SST]

5. Compléments

Exigences réglementaires en matière d’évaluation des risques SST :


- Décret n°2001-1016 du 5 novembre 2001 portant création d'un document relatif à l'évaluation des risques pour la santé et la sécurité des
travailleurs, prévue par l'article L.230-2 du code du travail et modifiant le code du travail.
- Circulaire n°6 DRT du 18 avril 2002 prise pour l'application du décret n°2001-1016 du 5 novembre 2001 portant création d'un document
relatif à l'évaluation des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs, prévue par l'article L.230-2 du code du travail et modifiant le
code du travail.

Exigences réglementaires en matière d’évaluation des risques spécifiques SST :

Au delà de l’évaluation des risques au poste de travail et du document unique, le Code du Travail demande dans plusieurs articles
d’évaluer des risques spécifiques (évaluations qui doivent naturellement faire partie du document unique) :

Type de risque Situations dangereuses (exemples) Exigences (CdT : Code du Travail)


Risque physique Manutention de charge CdT : R 231-68
Exposition au bruit CdT : R 232-8-1
Exposition à des rayonnements ionisants Décret n°86-1103 du 2 octobre 1986, art. 4 et 24
Utilisation d'équipements comportant des écrans Décret n°91-451 du 14 mai 1991, art. 3
de visualisation
Risque chimique Exposition à des produits chimiques CdT : R 231-54-1

Exposition à des agents cancérogènes CdT : R 231-56-1

Exposition à l'amiante Décret n°96-98 du 7 février 1996, art. 2


Exposition à des substances spécifiques : silice, cf. différents textes
plomb, chlorure de vinyle monomère, benzène
Risque biologique Exposition à des agents biologiques CdT : R 231-62-1

Risque d'explosion Travail en atmosphère explosible / explosive CdT : R232-12-26


(ATEX)

Documents utiles :
- Règlement (CE) n° 761/2001 du Parlement européen et du Conseil du 19 mars 2001 permettant la participation volontaire des
organisations à un système communautaire de management environnemental et d’audit (EMAS) – Annexe VI : Aspects
environnementaux / Annexe VII : Analyse environnementale
- Recommandation de la Commission n° 2001/680/CE du 07/09/01 relative à des orientations pour la mise en œuvre du règlement (CE) n°
761/2001 du Parlement européen et du Conseil permettant la participation volontaire des organisations à un système communautaire de
management environnemental et d'audit (EMAS) – Annexe III : Orientations pour l’identification des aspects environnementaux et
l’évaluation de leur importance
- "Évaluation des risques professionnels. Questions réponses sur le document unique" - .Edition INRS - ED 887, 2004, ANDEOL B. ;
GUILLEMY N. ; LE ROY A.
- "Évaluation des risques professionnels. Principes et pratiques recommandées par la CNAMTS, les CRAM, les CGSS et l'INRS"-.Edition
INRS -ED 886, 2002,
- "Evaluation des risques professionnels. Aide au repérage des risques dans les PME-PMI""-.Edition INRS -. ED 840 , 2004,

Organismes publics de prévention des risques professionnels :


- CRAM : Caisse Régionale d'Assurance Maladie
- CMSA : Caisses de Mutualité Sociale Agricole
- OPPBTP : Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment des Travaux Publics
- ANACT : Agence Nationale pour l'Amélioration des Conditions de Travail et son réseau territorial (ARACT)

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Fiche conseil n°2 – Analyse et évaluation des [Aspects Environnementaux /Risques SST]

Données réglementaires utiles:


Un certain nombre de données, que la réglementation exige dans certains cas, sont des données d'entrée pour l'identification des
AES/risques SST.
En SST :
- la fiche d'entreprise (Code du Travail, art. R 241-41-3) et l'éventuelle surveillance médicale particulière (CdT, art. R 241-50) réalisées
par le médecin du travail,
- la déclaration à la CPAM pour les procédés susceptibles de provoquer des maladies professionnelles (Code de la Sécurité Sociale, art.
L 461-4),
- la liste des postes de travail présentant des risques particuliers pour les CDD et intérimaires (CdT, art. L 231-3-1),
- les Fiches de données de sécurité des produits chimiques utilisés (CdT, art R 231-53),
- l'évaluation des risques lors de la conception de machines neuves (CdT, art R 233-84, annexe I, 1.1.2, b),
- les statistiques accidents du travail / maladies professionnelles,
- les divers registres concernant les accidents (registre des accidents bénins-Code de la Sécurité Sociale L441-4, registre des avis du
CHSCT sur les dangers graves et imminents-CdT L236-9, registre incendie-CdT R 232-12-21) et l'analyse des dysfonctionnements,
- le registre de sécurité (CdT, art. L 620-6) comportant les rapports de vérifications et contrôles périodiques,
- …
En environnement:
- étude de dangers / étude d'impacts pour les Installations Classées soumises à autorisation,
- résultats des mesures imposées par l'arrêté préfectoral d'autorisation d'exploiter et déclarations annuelles d'émissions polluantes pour
certaines Installations Classées soumises à autorisation (cf arrêté du 24/12/2002),
- bilan de fonctionnement décennal pour certaines Installations Classées soumises à autorisation (cf arrêté du 29/06/2004),
- schéma de maîtrise des émissions des Composés Organiques Volatiles (cf arrêté du 02/02/1998 – V- II- art 7 et cf certains arrêtés
ministériels de prescriptions générales pour les IC soumises à déclaration),
- plan de gestion des solvants (cf certains arrêtés ministériels de prescriptions générales pour les IC soumises à déclaration),
- état indiquant la nature et la quantité des produits dangereux détenus et plan général des stockages (cf certains arrêtés ministériels
de prescriptions générales pour les IC soumises à déclaration),
- registre déchets (cf arrêté du 07/07/2005),
- …

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Fiche conseil n°3

EXIGENCES LEGALES ET AUTRES EXIGENCES

1. Ce qu’exigent les référentiels


− Environnement
ISO 14001 4.3.2 : Exigences légales et autres exigences
EMAS Annexe I.-A. 3.2 : Exigences légales et autres exigences
Annexe I.-B.1 : Respect de la législation

− SST
OHSAS 18001 4.3.2 : Exigences légales et autres exigences

Correspondance avec ILO OSH 2001 3.7 : Examen initial, § 2.a

2. Introduction et points particuliers


L'étape d'identification des exigences légales et autres exigences va nécessiter, lors de la phase initiale de mise en place du
système, un investissement en temps important du fait de l'étendue de la réglementation environnementale ou hygiène et sécurité.
De plus le ou les acteurs qui la réalise(nt) devra(ont) avoir un niveau de compétence minimum en matière de réglementation.
Par la suite, la veille réglementaire et les actions qui en découlent continueront à représenter une étape clé dans la vie du système.
L'amalgame est souvent fait entre l'identification des exigences et la vérification de la conformité qui en découle. Cette fiche ne traite
que de la première action. La vérification de la conformité est analysée au sein de la fiche conseil n°14.

Notion d’exigence
La notion d'exigence n'est pas définie par les référentiels. L'INERIS considère qu'une exigence est une obligation édictée par un
texte réglementaire ou auquel l'organisme a souscrit. En SST, les recommandations de la CNAM peuvent acquérir une valeur
réglementaire en l'absence ou en complément d'exigences réglementaires. L'exigence peut être de nature administrative
(communiquer une information à l'autorité compétente), technique (disposer d'un mur coupe-feu), organisationnelle (avoir un
personnel compétent pour la réalisation d'une tâche spécifique) ou financière (s'acquitter d'une taxe).

Chronologie de l'identification et de l'accès aux exigences applicables


Les référentiels exigent que soient établies "des procédures d'identification et d'accès aux exigences légales et autres exigences".
L'identification peut être considérée comme l'étape précédant l'accès dans le cas où, par exemple, la parution d'un texte
réglementaire est identifiée via des revues spécialisées ou bien via un service interne ou un organisme externe qui alerte le
responsable de la veille réglementaire. Il appartient alors à ce dernier de se procurer le texte en question pour analyser son contenu
et évaluer s'il s'applique effectivement à l'organisme.
Santé Sécurité au Travail ou Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail
Concernant les systèmes de management, le référentiel OHSAS 18001 utilise la notion de Santé Sécurité au Travail, c'est donc
celle-ci qui est employée dans les fiches du présent recueil. Cependant, dans cette fiche on emploiera aussi le terme d'Hygiène,
Sécurité et Conditions de Travail (HSCT) puisque c'est celui consacré par la réglementation française.

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Fiche conseil n°3 – Exigences légales et autres exigences

3. Vue synthétique des actions à réaliser


Réglementation

: Procédure exigée

Accéder aux
textes

Sources des textes,


fréquence, responsables

Activités
Produits Etablir la liste des
textes applicables
Services

Liste des textes applicables


Formulaire de classement
ICPE/IOTA en environnement

Identifier les
exigences

Recueil d'exigences

Communiquer les
informations
pertinentes

Personnes informées en interne


Autorités ou autres parties
intéressées externes informées

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Fiche conseil n°3 – Exigences légales et autres exigences

4. Actions à mettre en œuvre

➊ ACCEDER AUX TEXTES


Pour identifier les exigences applicables, il est nécessaire de disposer d'une ou plusieurs sources dont on est sûr qu'elles contiennent
l'ensemble des textes potentiellement applicables au site.
Il faut donc définir, pour chaque catégorie de texte citée ci-dessous (détail des catégories page suivante), la source d'accès, les
responsabilités ainsi que la périodicité de consultation de la source pour mise à jour.
- Textes nationaux et européens :
Il convient de disposer d'une source d'information:
- JO, JOUE (quotidiens), BO (mensuel) : sources officielles exhaustives mais peu pratiques,
- Recueils commerciaux (CD-rom ou papier) : VIJI, Ex-Professo, Code et Dictionnaire Permanents, LAMY, DALLOZ… Ce
sont les sources les plus utilisées.
- Sites Internet : aida.ineris.fr, legifrance.gouv.fr, etc.
Cet accès aux textes peut être utilement complété par une veille réglementaire comme en proposent de nombreux organismes, que ce soit
sur Internet (acfci.cci.fr) ou bien sur format papier (Environnement Magazine, Travail et Sécurité…). Une veille sectorielle (via les
organismes et syndicats professionnels) peut également garantir une meilleure exhaustivité des textes identifiés.
Les présélections ainsi effectuées permettent de simplifier l'accès aux très nombreuses évolutions réglementaires.
Certaines administrations (travail.gouv.fr, environnement.gouv.fr) et syndicats fournissent également une aide à l'interprétation ainsi que
les projets de textes.
- Textes locaux :
Les principaux textes locaux sont des actes individuels donc directement adressés à l'organisme. Il faut définir les responsabilités, au sein
de l'organisme, en matière d'accès et de diffusion de ces documents. Il est de plus nécessaire de s'assurer périodiquement (annuellement)
auprès des services municipaux ou préfectoraux de la parution éventuelle de nouveaux textes.
- Documents d'applications volontaires :
Selon le type d'engagement, il convient de définir en interne les responsabilités en matière d'accès et de diffusion de ces informations.

➋ ETABLIR LA LISTE DES TEXTES APPLICABLES


➨ Etablir le classement IC (Installation Classée) et/ou IOTA (Installations, Ouvrages, Travaux ou Aménagements au titre
de la loi sur l'eau)
Ce classement est un élément fondamental pour le site et doit être particulièrement bien maîtrisé. Il doit être réalisé en premier lieu car il
sera une donnée d'entrée de la liste des textes applicables (selon le classement, certains textes seront ou non applicables).
L'INERIS conseille de réaliser un document spécifique qui comporte chaque rubrique pour laquelle le site est soumis à servitudes,
autorisation ou déclaration. Il est fortement recommandé de faire figurer également les rubriques pour lesquelles le site concerné est Non
Classé, les activités ou produits étant présents en quantités inférieures aux seuils, ainsi que les valeurs en apportant la preuve. Ces
activités sont en effet susceptibles d'évoluer et donc de franchir un seuil A ou D.
FORMULAIRE DE CLASSEMENT ICPE / IOTA

➨ Identifier le cadre légal de l'hygiène, la sécurité et des conditions de travail au sein de l'organisme
Selon l'activité de l'organisme, l'hygiène, la sécurité et les conditions de travail sont régies par la législation correspondante :
- mines et carrières : Règlement Général des Industries Extractives,
- transport : par exemple Règlement pour le transport et la manutention des marchandises dangereuses dans les ports maritimes,
- autres activités : Code du Travail.

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Fiche conseil n°3 – Exigences légales et autres exigences


➨ Etablir la liste des textes applicables
Etablir la liste des textes applicables est une étape qui facilite l'appréhension et le suivi des exigences mais n'est pas obligatoire.
Quels types de textes ?
- Les textes européens : règlements, décisions. Les directives nécessitent d'être transposées en droit national avant d'être applicables
directement dans les pays membres de l’Union,
- Les textes nationaux : codes, lois, décrets, arrêtés. Les circulaires et instructions techniques sont à prendre en compte lorsqu’elles
sont imposées par un texte réglementaire,
- Les textes locaux : arrêté préfectoral d’exploiter, autres arrêtés préfectoraux (notamment ceux portant sur la légionellose et les zones
de protection des captages d'eau potable), arrêtés municipaux, Plan d'Occupation des Sols (POS) ou Plan Local d'Urbanisme (PLU),
règlements de zone (pour certaines zones d'activités), permis de construire, règlements intérieurs, courriers provenant des autorités
compétentes et comportant des exigences, Règlement Sanitaire Départemental pour les Installations non visées par la réglementation
IC …
Les documents régionaux ou départementaux de type Plan d'élimination des déchets ou Plan de Protection de l'Atmosphère ne
contiennent pas en général d'exigences applicables directement aux organismes (sauf cas particulier des éliminateurs de déchets par
exemple). Il n'est pas nécessaire de les faire figurer dans la liste des textes applicables.
- Les documents normatifs (normes de mesure…) appelés par un texte réglementaire,
- Les recommandations prescriptives d'organismes institutionnels comme la CNAM ou l'INRS,
- Les documents d'application volontaire :
Il revient à l'organisme de définir ce que sont les "autres exigences applicables auxquelles l'organisme a souscrit". Celles-ci doivent être
traitées dans le système de management au même titre que les exigences réglementaires.. Elles peuvent comprendre les types de
documents suivants :
⋅ Conventions collectives (elles peuvent être plus ou moins contraignantes concernant la SST ; par exemple la convention collective
des industries chimiques est particulièrement riche en matière de prescriptions d'organisation SST, notamment sur l'intervention
d'entreprises extérieures),
⋅ Recommandations des organismes institutionnels (CRAM, OPPBTP) et professionnels (UIC, UIMM…)
⋅ Chartes signées par l'organisme
⋅ Convention avec une station d'épuration ou un autre organisme,
⋅ Exigences contractuelles du fournisseur d'électricité ou de gaz, des assureurs (Règles APSAD…),
⋅ Accords passés par le groupe pour l'ensemble des sites qui le compose, accord de branches, codes de bonnes pratiques
(Référentiel MASE, Engagement de progrès de l'UIC, Charte de l'UNICEM…)
⋅ Référentiels du ou des systèmes de management (SM), volontaires ou obligatoires (référentiel DT 78 de l’UIC…).
⋅ Accords écrits ou oraux avec des associations (pêches, chasse, environnement…)
Quels textes en priorité?
Le Code de l'Environnement comporte à l'heure actuelle une partie législative finalisée et une partie réglementaire en cours d’élaboration.
Pour un organisme, l'essentiel des exigences va se trouver, du plus contraignant au moins contraignant, dans :
- le ou les arrêté(s) préfectoral(aux) d'autorisation d'exploiter,
- l'arrêté ministériel intégré du 02/02/98 et arrêtés sectoriels équivalents,
- les arrêtés ministériels relatifs aux IC ou aux installations visées par la loi sur l'eau,
- les exigences réglementaires (Code de l’environnement - articles Rxxx et/ou textes réglementaires non codifiés - décrets et arrêtés
nationaux ou locaux) relatifs aux différentes thématiques environnementales.
D'une manière générale, on peut dire que la majeure partie des exigences en matière de SST se trouve :
- au sein du Code du Travail ou du cadre réglementaire équivalent pour les industries extractives et le transport,
- dans certains cas au sein de l'arrêté préfectoral d'autorisation d'exploiter au titre des IC ou de la loi sur l'eau,
- au sein des textes non codifiés (non intégrés dans le Code du Travail).
Il convient également de prendre en compte les textes réglementant le transport des marchandises dangereuses : par route (ADR), par
rail (RID), par voies navigables (ADNR)… et éventuellement le transport maritime…

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Fiche conseil n°3 – Exigences légales et autres exigences


Il est important de prendre en compte également d'éventuelles exigences spécifiques qui peuvent se trouver au sein des différents codes :
code de la sécurité sociale, code forestier, code de la santé publique, code du domaine fluvial et de la navigation intérieure, etc.
Certains textes réglementaires concernent à la fois l'environnement et la SST (ex : Arrêté du 17 décembre 1998 concernant la désignation
ainsi que la qualification professionnelle de conseillers à la sécurité pour le transport par route, par rail ou par voie navigable de
marchandises dangereuses). Si un seul SM est mis en place, les textes en question seront, dans l'idéal, gérés dans le cadre de ce SM. Il
est toutefois toléré qu'ils soient traités en dehors du système à partir du moment où ils sont correctement pris en compte et respectés.
Dans le cas où le champ d'application du SM inclut le produit ou les services, il convient d'approfondir tout particulièrement l'analyse de la
réglementation s'y rapportant.
Sous quelle forme ?
Le choix de la forme que prend la liste des textes est totalement libre.
La liste peut être découpée selon les thématiques classiques:
- en environnement : thèmes du Code de l'Environnement (eau, air, déchets, bruit, IC…)
- en SST : thèmes du Code du Travail (prévention du risque chimique, biologique, manutention des charges…)
Pour une meilleure maîtrise de la veille réglementaire, l’INERIS préconise de faire apparaître, sur la liste, la date de dernière modification
de chaque texte.
Il est utile de gérer les textes à caractère informatif (certaines circulaires) qui explicitent les textes applicables et les textes applicables à
terme (projet, directive non encore transposée en droit français) qui permettent d'anticiper les exigences futures.
Une liste des textes non applicables mais intéressant l'organisme peut également être établie. Elle citera les textes pour lesquels des
recherches ont été effectuées afin de prouver leur non applicabilité, ainsi que les éléments permettant d'argumenter (ex : Décret 98-817
concernant les rendements minimaux et l'équipement des chaudières de puissance comprise entre 400 kW et 50 MW / Puissance
caractéristique de la chaudière présente sur le site = 360 kW inférieure au seuil de 400 kW).
LISTE DES TEXTES ENVIRONNEMENT ET SST

➌ IDENTIFIER LES EXIGENCES APPLICABLES


Au sein des textes, il est nécessaire d'identifier les exigences à proprement parler, c’est à dire les obligations opposables à l'organisme et
qui pourront être vérifiées. Seront exclus, les éléments du type généralités, champ d'application du texte, définitions, dispositions
concernant l'administration…
Les textes à caractère législatif (lois ou articles LXXX des Codes) comportent en eux-même peu d’exigences directement applicables. Ils
énoncent les principes dans lesquels vont s'inscrire les textes à caractère réglementaire (arrêtés, décrets, ou articles RXXX et DXXX des
Codes). L'INERIS propose de signaler dans la liste des textes ceux qui sont applicables mais ne comportent pas d'exigences à l'aide de la
mention "Pas d'exigences spécifiées" (cf exemple Liste des textes).
Comment faire?
Différentes méthodes peuvent être utilisées pour identifier les exigences applicables :
- Mettre en évidence sur le texte les exigences applicables (surlignage). Cette méthode est pratique lors de la phase initiale mais
s’avère lourde pour la mise à jour lors de l’évolution des textes ou des activités.
- Extraire les exigences applicables et créer un support par textes (tableau, fiche de synthèse),
RECUEIL D'EXIGENCE PAR TEXTE
- Extraire les exigences applicables et créer un support unique (ou « par secteurs du site » ou par thèmes) pour l’ensemble ou une
série de textes.
RECUEIL D'EXIGENCES
Bien que plus difficile à élaborer initialement, cette dernière méthode est, de l'avis de l’INERIS, la plus pratique, notamment si le support
est créé sur un outil informatique permettant les tris.
Si l’activité correspondante est précisée en face de chaque exigence, une sélection de l’ensemble des contraintes applicables à une
activité permettra par la suite d’optimiser la vérification de la conformité. De plus, une exigence commune à plusieurs textes ne sera citée
qu'une seule fois.
Il peut, par ailleurs, être intéressant de regrouper certains types d'exigences figurant dans différents textes. Ceci facilitera l'étape suivante
de vérification de la conformité. Par exemple les dispositions à prendre ponctuellement lors de fonctionnements particuliers (accidents,
interruption d'activité, travaux, etc) peuvent être réunies. Lors de la survenue de ces événements, le recueil ainsi établi sera utilisé [Renvoi
Fiches n°10 et n°12]. Dans la même idée, les obligations concernant les opérations de surveillance des équipements ou activités peuvent
également être rassemblées au sein d'un recueil unique. Celui-ci sera utile pour l'établissement du plan de surveillance [Renvoi Fiche
n°13].

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Fiche conseil n°3 – Exigences légales et autres exigences


➍ COMMUNIQUER LES INFORMATIONS PERTINENTES SUR LES EXIGENCES LEGALES ET AUTRES EXIGENCES AUX EMPLOYES ET PARTIES
INTERESSEES CONCERNEES.

La diffusion des informations associées aux exigences réglementaires aux personnes concernées n'est pas exigée par la norme ISO
14001. Elle est cependant nécessaire afin de permettre au personnel concerné de vérifier ces exigences, de les respecter et / ou les faire
respecter. Cette diffusion doit donc être réalisée de la même façon qu'en SST où elle est exigée par le référentiel.
Les personnes concernées peuvent être :
- en interne :
⋅ des personnes responsables de la conformité aux exigences identifiées,
RECUEIL D'EXIGENCES
⋅ des personnes qui seront amenées à vérifier la conformité,
RECUEIL D'EXIGENCES
⋅ des personnes qui doivent respecter les exigences en vue de garantir leur propre SST,
MODES OPERATOIRES
✄ SENSIBILISATION [RENVOI FICHE N°7], COMMUNICATION [RENVOI FICHE N°8]
- en externe :
⋅ des autorités compétentes ou des autres parties intéressées (riverains, médecin du travail…)
⋅ en externe, des prestataires [Renvoi fiche n°11].

DEFINIR LES MODALITES DE GESTION


La procédure, exigée par les référentiels, décrira la méthode de mise à jour des exigences applicables. La fréquence et les responsabilités
devront également être définies.
PROCEDURE D’IDENTIFICATION ET D’ACCES AUX EXIGENCES LEGALES ET AUTRES
Quelle fréquence de mise à jour ?
- Périodique, pour inclure les nouveaux textes parus ; la périodicité doit être définie et peut se caler sur la mise à jour de la source
utilisée. Afin d'assurer une bonne réactivité, la périodicité concernant les textes européens et nationaux peut être au moins trimestrielle.
Pour les textes locaux et les engagements autres la périodicité peut être variable selon les cas.
- Lors de l’implantation, de l'arrêt ou de la modification d’une activité ou d’une installation, par exemple :
⋅ Changement de procédé impliquant par exemple de nouvelles rubriques IC, de nouvelles matières premières, de nouveaux déchets,
de nouveaux matériels…
⋅ Modification de la quantité d’une matière stockée (changement de régime IC),
⋅ Modification de poste de travail.
PROCEDURE DE GESTION DES MODIFICATIONS [RENVOI FICHE N° 18]
PROCEDURE ACHAT D'EQUIPEMENT, DE PRODUIT CHIMIQUE OU DE PRESTATION [Renvoi Fiche n°11]
Par qui ?
En général, cette tâche est dévolue au Responsable du SM, à une personne du service SSE ou du service juridique s'il existe.
Il est également possible qu'une présélection de textes et une veille sectorielle soit effectuée au niveau du groupe (mise à disposition des
textes via l'Intranet par exemple) ou du syndicat professionnel. Le responsable sur le site se base alors sur ces informations pour identifier
précisément les textes et les exigences applicables.
Il est également envisageable de faire réaliser cette étape par un cabinet spécialisé externe.
Dans tous les cas, le(s) responsable(s) devra(ont) avoir la compétence nécessaire [Renvoi Fiche n°6] :
- connaissance et maîtrise de la hiérarchie entre textes européens et nationaux, du code de l'environnement, de la réglementation des IC
(nomenclature, régime de déclaration, d'autorisation, éventuellement classement SEVESO…), de la réglementation des déchets, de
l'eau, de l'air et l'énergie...
- connaissance et maîtrise de la hiérarchie entre textes européens et nationaux, du code du Travail et des textes non codifiés.

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Fiche conseil n°3 – Exigences légales et autres exigences

4. Compléments
Les réglementations de l'environnement et de l'hygiène, sécurité et conditions de travail sont régies par des principes fondamentaux.
La Loi nº 2002-276 du 27 février 2002 a introduit, dans le Code de l'Environnement, les quatre principes de la réglementation
environnementale :
⋅ Le principe de précaution, selon lequel l'absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du
moment, ne doit pas retarder l'adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et
irréversibles à l'environnement à un coût économiquement acceptable ;
⋅ Le principe d'action préventive et de correction, par priorité à la source, des atteintes à l'environnement, en utilisant les meilleures
techniques disponibles à un coût économiquement acceptable ;
⋅ Le principe pollueur-payeur, selon lequel les frais résultant des mesures de prévention, de réduction de la pollution et de lutte contre
celle-ci doivent être supportés par le pollueur ;
⋅ Le principe de participation, selon lequel chacun a accès aux informations relatives à l'environnement, y compris celles relatives aux
substances et activités dangereuses, et le public est associé au processus d'élaboration des projets ayant une incidence importante sur
l'environnement ou l'aménagement du territoire.
En SST, la loi n°91-1414 du 31/12/91 définit les principes généraux de prévention issus de la transposition en droit français de la
directive européenne cadre de 1989:
⋅ Éviter les risques ;
⋅ Évaluer les risques qui ne peuvent pas être évités ;
⋅ Combattre les risques à la source ;
⋅ Adapter le travail à l’homme (conception des équipements de travail, choix des équipements de travail, des méthodes de production et
de travail, en vue notamment de limiter le travail monotone et le travail cadencé et de réduire les effets de ceux ci sur la santé) ;
⋅ Tenir compte de l ’état d ’évolution de la technologie ;
⋅ Remplacer ce qui est dangereux par ce qui n ’est pas dangereux ou par ce qui est moins dangereux ;
⋅ Planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique, l ’organisation du travail, les relations sociales et
l ’influence des facteurs ambiants ;
⋅ Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelles ;
⋅ Donner les instructions appropriées aux travailleurs.

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Fiche conseil n°4

OBJECTIFS ET PROGRAMME(S) DE MANAGEMENT

1. Ce qu’exigent les référentiels


− Environnement
ISO 14001 4.3.3 : Objectifs, cibles et Programme(s)
EMAS Annexe I.-A.3.3 : Objectifs, cibles
Annexe I.-A.3.4 : Programme(s) de management environnemental

− SST
OHSAS 18001 4.3.3 : Objectifs

Correspondance avec ILO OSH 2001 3.9 Objectifs de sécurité et de santé au travail

2. Introduction et points particuliers


C'est à travers la définition des objectifs et le ou les programmes de management qui en découlent, que se concrétise
notamment l'engagement d'amélioration continue qui est le principe fondateur des systèmes de management. Les
référentiels ne fixant aucun niveau de performance spécifique, chaque organisme doit choisir à quel rythme il veut
progresser et ainsi déterminer lui-même le niveau de performance qu’il souhaite atteindre.
Amélioration continue de la performance SSE ou du système de management ?
Les objectifs définis par les organismes visent en règle générale à obtenir une amélioration de la performance
environnementale et/ou SST (diminution des rejets, des consommations, abaissement des taux de fréquence ou de
gravité …) et les actions qui en découlent sont souvent relativement techniques. Ceci est particulièrement vrai lors de la
phase de mise en place du SM, en particulier du fait de la mise en œuvre d’un plan d’actions visant à supprimer les non-
conformités réglementaires identifiées.
Cependant, il ne faut pas perdre de vue que les référentiels demandent la mise en œuvre d’une amélioration continue1
du système de management (et non de la performance environnementale ou SST qui normalement en découle). Il est
donc logique que l’organisme définisse des objectifs visant à l’amélioration de la performance de l’organisation (par
exemple des processus de formation, d'audit). Le respect de cette logique permet également d’éviter un écueil courant pour
des sites certifiés depuis plusieurs années qui consiste à rechercher à tout prix des aspects significatifs en environnement
afin de s’améliorer et de définir des objectifs pour les maîtriser. On se retrouve alors à l’extrême avec en seul aspect
significatif le tri du papier sur des sites SEVESO !
Ainsi, un organisme ayant peu d'impacts sur l'environnement ou peu de risques pour la SST sera amené plus rapidement à
se focaliser sur l'amélioration de son système de management.

1Amélioration continue – définition de l’ISO 14001 2004 § 3.2 : Processus d’enrichissement récurrent du SME afin d’obtenir des
améliorations de la performance environnementale globale en cohérence avec la politique environnementale de l’organisme.

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Fiche conseil n°4 – Objectifs et programme(s) de management

Notions d'objectifs, cibles


Selon le référentiel, on rencontre plusieurs notions dont les définitions sont données ci-après :
ISO 14001:2004 :
− Objectif environnemental : but environnemental général qu'un organisme se fixe en cohérence avec la politique
environnementale.
− Cible environnementale : exigence de performance détaillée, pouvant s'appliquer à l'ensemble ou à une partie de
l'organisme, qui résulte des objectifs environnementaux, et qui doit être fixée et réalisée pour atteindre ces
objectifs.
EMAS:2001 :
− Objectif environnemental général : but environnemental global, découlant de la politique environnementale, qu’une
organisation se fixe, et qui est quantifié dans la mesure du possible.
− Objectif environnemental spécifique : exigence de résultat détaillée, quantifiée dans la mesure du possible,
applicable à l’organisation ou à certaines de ses composantes, qui découle des objectifs environnementaux
généraux et qui doit être définie et respectée pour atteindre ces objectifs généraux.
OHSAS 18001:1999 :
− Objectif : but que s'est fixé un organisme concernant les performances en matière de SST.
La double notion d'objectif (ou objectif général) et de cible (ou objectif spécifique) utilisée en environnement est difficile à
appréhender, notamment pour une PME. L’OHSAS 18001 (comme l’ISO 9001) se limite au concept d'objectif. Dans une
approche intégrée, il est tout à fait possible de se limiter à la notion d’objectif ou bien de généraliser la notion de
cible. A noter que, le découpage en objectifs et en cibles ne se justifie pas toujours, par exemple, pour les organismes de
petites tailles (notamment les TPE) ou qui ont des problématiques environnementales relativement simples.

Programme annuel de prévention des risques professionnels et d'amélioration des conditions de


travail
L'article L236-4 du Code du Travail impose au chef d'établissement, la présentation au CHSCT, au moins une fois par an,
d'un Programme annuel de prévention des risques professionnels et d'amélioration des conditions de travail. Ce programme
liste les actions de prévention des risques professionnels, d'information et de formation ainsi que celles associées à la mise
en place d'une organisation et de moyens adaptés.
Il est donc logique de rechercher une cohérence (ou un recouvrement partiel) entre ce programme de prévention et le
programme associé aux objectifs identifiés dans le cadre du SMSST, voire d'envisager un seul et unique programme
répondant à ces deux obligations (ce qui implique concertation avec les instances représentatives du personnel y compris
pour des objectifs qui ne sont pas nécessairement du ressort du programme de prévention : amélioration du processus
d’audit, de la veille réglementaire …).

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Fiche conseil n°4 – Objectifs et programme(s) de management

3. Vue synthétique des actions à réaliser

AES ou risques SST Exigences légales et autres : Points de vue des Politique Revue de direction : nouvelles
anticipation de la parties intéressées opportunités d’amélioration de la
réglementation performance E/SST et/ou de la
performance du SM

Options technologiques
Exigences financières
Exigences opérationnelles
Exigences commerciales

Etablir des objectifs techniques et organisationnels et définir les


indicateurs de performance associés

Objectifs définis
Indicateurs de performance associés définis

Etablir un ou des programme(s)

Un ou des programme(s) définis

Valider les objectifs et le programme

CR de revue de direction (contenant la


validation des objectifs et du programme)

Communiquer sur le
programme et les objectifs

Personnes informées

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Fiche conseil n°4 – Objectifs et programme(s) de management

4. Actions à mettre en œuvre

➊ ETABLIR DES OBJECTIFS TECHNIQUES ET ORGANISATIONNELS ET DEFINIR LES INDICATEURS DE PERFORMANCE ASSOCIES
➨ Etablir des objectifs
Cette étape est en général pilotée par le responsable du Système de Management (SM) qui, en s’appuyant sur les différentes
fonctions de l’organisme concernées, élabore des propositions d’objectifs, sur la base des données d’entrée précisées par les
référentiels, qu’il convient de « prendre en considération » :
⋅ les exigences légales et autres,
⋅ les AES ou risques SST,
⋅ les options ou choix technologiques,
⋅ les exigences financières, opérationnelles et commerciales,
⋅ les points de vue des parties intéressées,
⋅ la politique.
Il convient également de prendre en considération les conclusions des revues de direction et des revues de processus,
sources essentielles pour l’établissement d’objectifs portant sur l’amélioration du système de management (cf § 2-Points
particuliers).
Autres données d’entrée : le retour d’expérience, les évolutions planifiées des procédés, des activités, de l’organisation [Renvoi
Fiche n°10- § Gestion des modifications]. Il convient notamment de se rappeler que les AES des projets nouveaux ou planifiés
ont dus être identifiés [Renvoi Fiche n°2].
Comment prendre en compte les exigences légales et autres ?
La veille réglementaire [Renvoi Fiche n°3] permet d'identifier les nouvelles exigences qui vont s'appliquer à l'organisme à plus ou
moins long terme. Il s'agit donc ici en premier lieu d'anticiper, de planifier les investissements nécessaires (mise en place
éventuellement de provisions) pour garantir qu'à leur entrée en vigueur, les exigences seront respectées. Plus les exigences sont
identifiées tôt, plus l’organisme a du temps pour analyser les conséquences sur ses activités et son organisation et évaluer les
différentes solutions qui s’offrent à lui.
Il est fréquent, notamment lors de la mise en place du SM, qu’un ou des objectifs visant à éliminer les non-conformités
réglementaires soient définis. En effet, ces non-conformités, mobilisent, en général, une part importante des moyens disponibles
consacrés à l’environnement et la SST. Le programme permet à la fois de mettre en évidence ce constat mais également de
piloter efficacement le suivi de la mise en conformité (les objectifs faisant l’objet d’un suivi régulier spécifique).
Par la suite, l'INERIS préconise plutôt de traiter les non-conformités réglementaires (qui auront pu être identifiées lors des
vérifications périodiques de la conformité réglementaire par exemple) via la procédure de traitement des non-conformités
[Renvoi Fiche n°14] dans un plan d'action spécifique ou par le biais de fiches de non-conformité, et non au travers des objectifs et
du programme.
Comment prendre en compte les AES ou risques SST ?
L’identification des AES et l’évaluation des risques SST doit guider la définition des objectifs puisqu’elles permettent d’identifier
globalement les risques les plus importants sur lesquels il convient de faire porter les efforts en priorité.
Cependant, « Prendre en considération » ne signifie pas « identifier absolument un objectif pour chaque AES ou risque SST ».
Cela signifie, par contre, rechercher les améliorations possibles et les évaluer (bilan coûts/avantages notamment en matière de
performance SST ou environnement).
Dans tout les cas, il convient de justifier les raisons qui conduisent à écarter un AES ou un risque SST lors de l’établissement des
objectifs (décision qui peut être consignée dans le compte rendu de revue de direction où le programme est validé par exemple).

A l’inverse, choisir de travailler sur un aspect non significatif ou un risque SST "mineur" et ce, aux dépens (et non en plus !)
d’AES ou de risques SST évalués comme plus importants et écartés pour des raisons insuffisamment justifiées, constitue un
risque d’écart lors d’un audit.
AES / Risque SST Objectif
Emissions diffuses et canalisées de Composés Réduction des émissions en Composés Organiques Volatiles
Organiques Volatils (COV)
Production de Déchets Industriels Banals (DIB) Valoriser les Déchets Industriels Banals
Risques liés à la manutention manuelle Réduire le nombre d’accidents associés à la manutention manuelle

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Fiche conseil n°4 – Objectifs et programme(s) de management


Options technologiques
Il peut donc s’avérer par exemple, qu’il n’existe pas de solutions techniques permettant d’améliorer le niveau de performance
actuel (à un coût économiquement acceptable).
Par exemple :
- les rejets de gaz de combustion d’une chaufferie industrielle sont considérés comme significatifs même si le procédé est
optimisé,
- le personnel est exposé à des produits chimiques pour lesquels il n’existe pas de produits de substitution moins dangereux.
Exigences financières
Il peut s’avérer également que les solutions envisagées présentent des retours sur investissement non raisonnables, le
respect de la réglementation étant par ailleurs déjà acquis.
A l’inverse, des gains financiers substantiels peuvent parfois être mis en évidence, associés à une amélioration de la
performance SSE.
Par exemple :
- réduction des consommations (énergie, matières premières, …),
- optimisation du tri et des filières de déchets,
- évolution technologique avec un retour sur investissement rapide grâce à de meilleurs rendements, à des diminutions de rejets
entraînant mécaniquement une diminution des taxes,
- modifications de poste de travail entraînant une diminution des TF et TG , et donc baisse des coûts directs et indirects induits
par les accidents du travail…
Exigences opérationnelles
Augmenter la capacité de production pour répondre à la demande client peut entraîner une augmentation des risques et des
impacts déjà significatifs (bien qu’il soit possible d’agir sur le choix des procédés et l’aménagement des postes de travail pour
limiter cette augmentation, voire la réduire si le process est modifié).
Autre exemple : La nécessité de travailler en 3X8 peut constituer une gêne pour le voisinage même si la réglementation sur le
bruit est respectée et si de nombreuses améliorations ont déjà été apportées. Pour autant, les contraintes de production ne
permettent pas forcément d’envisager d’autres modes de fonctionnement.
Exigences commerciales
Les demandes clients spécifiques peuvent soit amener des contraintes supplémentaires, soit être source d’innovations qui
peuvent parfois donner lieu à une augmentation des parts de marché de l’organisme.
Par exemple, un client peut demander à ce que les produits qu’il achète à l’organisme soient exempts de certains métaux lourds.
A contrario, les exigences clients peuvent aller à l'encontre d'actions liées à la maîtrise d’un AES ou d’un risque SST. Par
exemple, le client impose, pour des raisons de qualité, l'utilisation de tel type de solvants de dégraissage lors de la fabrication,
alors que les émissions associées sont significatives d’un point de vue de l’environnement et posent des difficultés en terme
d’exposition des travailleurs. Ou bien encore, les exigences de livraison imposent de constituer des stocks de produits finis plus
importants que par le passé, générant une augmentation des risques incendie.
Autre problème classique : concilier les besoins en terme de marketing concernant le produit et son emballage avec la maîtrise
des impacts environnementaux associés (diminution du nombre et de la quantité d’emballages).

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Fiche conseil n°4 – Objectifs et programme(s) de management


Comment prendre en compte le point de vue des parties intéréssées ?
Dans le cadre de la communication interne et externe, le processus de collecte du point de vue des diverses parties intéressées
est défini [Renvoi Fiche n°8]. Ces « avis ou demandes » doivent être pris en considération par l'organisme pour définir ses
objectifs et peuvent l'amener à établir des objectifs particuliers en lien ou non avec les AES ou les risques SST. Là encore, la
notion de « pris en considération » s’analyse en fonction des enjeux que ces « avis ou demandes » représentent en terme de
conservation de part de marché, atteinte à l’image, pérennisation de l’organisme sur son site…
Par exemple:
Point de vue des parties intéressées Objectif
Observations du médecin du travail relatives au Diminuer l'exposition au bruit des salariés des ateliers A et F
bruit auquel sont exposés certains salariés dans les
ateliers
Observations de la CRAM relatives aux conditions Fournir aux sous-traitants intervenant sur le site un
d’intervention des sous-traitants environnement de travail sanitaire similaire à celui de des
salariés de l’organisme
Plaintes et interrogations des riverains concernant Améliorer la communication environnementale vers les
les émissions de poussières riverains relativement aux émissions réelles de poussières et
au plan d’actions engagé pour les réduire
Demandes clients portant sur la performance Améliorer la communication environnementale vers les clients
environnementale

Comment assurer la cohérence avec la politique ?


Il faut veiller à ce que les objectifs soient cohérents avec la politique. Ainsi, les enjeux et les axes d’amélioration inscrits dans la
politique doivent se concrétiser en objectifs. Par contre, des objectifs supplémentaires peuvent éventuellement être définis bien
que sans lien évident avec la politique.
Politique Objectif
…mieux maîtriser les risques nouveaux générés par Réduire les incidents et accidents liés aux Entreprises
l'intervention croissante d'entreprises extérieures sur notre Extérieures (EE)
site…
Par ailleurs, la direction peut afficher, au travers de la politique, la volonté de travailler sur une problématique particulière alors
qu’elle n’est pas associée à un AES ou un risque SST important. D’autres enjeux peuvent sous-tendre des objectifs de ce type :
améliorer l’adhésion des personnels, définir des actions qui impliquent l’ensemble des salariés, alors que les AES et les risques
SST les plus importants ne concernent qu’un service particulier.
Comment identifier les opportunités d'amélioration de la performance du système de management?
Il a déjà été indiqué (voir point particulier § 2), que l’amélioration de la performance du système de management doit être
recherchée (aussi !). Pour ce faire, il faut avoir recueilli et analysé les indicateurs susceptibles de donner ces informations. C'est
notamment à l'occasion de la revue de direction que l'ensemble des éléments du SM est examiné et que les nouvelles
opportunités d'amélioration sont discutées [Renvoi Fiche n°17].
Revue de direction – opportunités d'amélioration Objectif
Les audits internes devraient davantage favoriser Améliorer le processus d’audit pour qu’il soit un véritable
l’émergence des pistes de progrès (les résultats des audits outil de progrès
mettant en évidence essentiellement des écarts relatifs à
l’application des procédures)

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Fiche conseil n°4 – Objectifs et programme(s) de management


➨ Définir des cibles
Les référentiels environnementaux introduisent la notion de cible ou d’objectifs spécifiques(Cf § 2-Définitions).
La norme ISO 14004 précise qu’ « un objectif peut être exprimé directement par un niveau spécifique de performance ou peut
être exprimé de manière générale et être plus détaillé par une ou plusieurs cibles ». On comprend donc que la notion de cible
permet, quelle que soit la taille ou la complexité de l’organisme, de définir un nombre réduit d’objectifs (offrant une meilleure
visibilité de la direction !) qui seront précisés par une ou plusieurs cibles (si besoin).
Sur un grand site industriel par exemple, on peut trouver des objectifs définis au niveau du site et des cibles définies au niveau de
chaque secteur ou atelier.
Bien que l’établissement de cibles ne soit pas demandé par l’OHSAS 18001, il convient d’assurer la cohérence des démarches
environnement et SST : soit ne parler que d’objectifs, soit parler d’objectifs et de cibles.
Objectif Cibles
Réduction des émissions en Composés Réduction des émissions de COV sur l'unité de chargement D3
Organiques Volatiles (COV) du site Réduction des émissions de COV sur l'atelier 22
Réduction des émissions de COV sur l'atelier S4

➨ Quantifier les objectifs et les cibles


Les objectifs doivent, autant que possible, être quantifiés. C’est encore plus vrai pour les cibles puisque l’on est beaucoup plus
précis à ce niveau. Il est bien évident qu’il sera difficile de justifier qu’un objectif ou qu’une cible a été atteint (ou non d’ailleurs) si
aucun niveau de performance n’a été fixé au préalable !
Objectif Cibles
Réduction des émissions en Composés Réduction des émissions de COV de 45 % sur l'unité de
Organiques Volatiles (COV) du site de 20 % chargement D3
Réduction des émissions de COV de 50 % sur l'atelier 22
Réduction des émissions de COV de 12 % sur l'atelier S4
Lorsque l'objectif n'est pas quantifiable, on peut considérer qu’il est atteint lorsque toutes ses cibles associées sont atteintes
(celles-ci étant quantifiées).

En audit, l’auditeur s’attachera à s’assurer, lorsqu’il identifie un objectif ou une cible non quantifié, qu’il était effectivement non
quantifiable. Dans le cas contraire, cela constitue, en règle générale, un écart.
Naturellement, la quantification des objectifs et cibles se fait au regard des actions envisagées et des bénéfices attendus
(performance des nouveaux procédés prévus…). Elle se fait donc en parallèle de l’établissement du plan d’actions associé.

➨ Définir les indicateurs de performance


Quantifier un objectif ou une cible ne peut se faire que si on est capable de définir l’indicateur de performance qui permettra
effectivement de mesurer l’atteinte ou non du résultat escompté.
Il peut s’agir d’indicateurs absolus (consommation d’eau en m3) ou plus souvent d’indicateurs relatifs (consommation d’eau en m3
par unité de production) tenant compte ainsi du fait que le niveau de production peut influer sur l’objectif (la consommation d’eau
pouvant augmenter en absolu mais diminuer lorsqu’on la rapporte à la quantité de produits fabriqués du fait de l’augmentation de
la production sur une année).
Objectif Indicateur de performance
Réduction de 20 % les émissions en Composés Organiques Quantité de COV émis en Nm3 (hors méthane) (canalisés
Volatiles au niveau du site + diffus) année n+1 ( base 100 année n)
Réduire la consommation d’eau à moins de 5 l/m2 de Litres d’eau consommée / m2 de surface traitée / fonction
surface traitée / fonction de rinçage (activité de traitement de de rinçage
surface)
Réduire à 80 dB le bruit ambiant dans l’atelier A Mesure en 5 points de l’atelier A (cf. plan) du niveau
sonore en dB(A) selon norme XX

Il convient de bien distinguer les indicateurs de performance qui permettent de mesurer l’atteinte ou non d’un résultat et les
indicateurs d'avancement (voir ci-après) des actions qui définissent simplement si ce qui était prévu a été on non réalisé.
L'ensemble des actions peut avoir été mené sans que l'objectif ou la cible n’ait été atteint (par exemple, parce que les
performances réelles d’un nouvel équipement sont inférieures à celles annoncées.)
Nota : la norme ISO 14031, Management environnemental – Evaluation de la performance environnementale – Lignes directrices,
fournit des éléments pour la conception et l'utilisation des indicateurs de performance.

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Fiche conseil n°4 – Objectifs et programme(s) de management


➋ ETABLIR UN OU DES PROGRAMME(S)
Le ou les programmes peuvent se définir comme le ou les plans d’actions associés aux objectifs et cibles.
Pour un organisme ayant peu d'actions à mener, ce document pourra être unique et suffisant. Il devra alors être assez détaillé
pour fournir toutes les informations nécessaires.
Le programme peut également être un document de synthèse qui renvoie, pour chaque objectif ou cible, à un plan d'action
spécifique ou à un outil interne de gestion de la planification.
Enfin, chaque objectif peut faire l'objet d'une fiche déclinant le programme d'action.
Objectif Cibles Actions
Réduction de 20 % les Réduction de 45% sur l'unité de Mettre en place un système de récupération
émissions en Composés chargement D3 des vapeurs/Plan d'action XS502
Organiques Volatiles du site Réduction de 50% sur l'atelier 22 Mettre en œuvre une unité de dégraissage
en circuit fermé/Plan d'action XS604
Réduction de 12% sur l'atelier S4 Mettre en place une unité de traitement des
effluents/Plan d'action XS528

PROGRAMME DE MANAGEMENT
FICHE OBJECTIF

➨ Indiquer les responsabilités


Il est nécessaire de préciser les responsabilités inhérentes à l’atteinte des objectifs et à la réalisation des actions.
Classiquement, les organismes désignent, pour chaque objectif ou cible, un responsable en charge de sa bonne réalisation ; à lui
de préciser (en concertation notamment avec le responsable du SM) le plan d’actions qu’il souhaite mettre en œuvre, les moyens
nécessaires (en particulier, les contributeurs sur lesquels il compte s’appuyer pour sa réalisation, globalement ou par action) et les
délais envisagés. Il peut être utile de ne pas indiquer nominativement les personnes mais les fonctions concernées.
Naturellement, il est préférable de ne pas confier l’ensemble des objectifs à une seule et même personne (couramment le
responsable du SM !) mais bien de les affecter aux personnes les plus qualifiées par rapport aux actions à réaliser. Le
responsable du SM sera quant à lui plus particulièrement chargé de s’assurer de l’avancée globale du ou des programmes.

➨ Etablir des indicateurs d’avancement des actions


Afin de réaliser le suivi de l'avancement du programme, il est nécessaire d’établir soit globalement au niveau des cibles, soit au
niveau de chaque action, un indicateur permettant de mesurer leur réalisation.
Cet indicateur pourra être de type binaire (fait / pas fait) ou bien donnera une évaluation quantitative du pourcentage
d'avancement (% d'actions menées). Des symboles graphiques peuvent être utilisés (Voir exemple de programme).

➨ Fixer les moyens nécessaires pour réaliser les objectifs et cibles


Ces moyens sont de plusieurs ordres :
⋅ humains (en nombre d’heures, de jours, de personnes…),
⋅ financiers,
⋅ techniques.
Il est nécessaire d'accorder une attention particulière à l'évaluation des besoins humains car ce chiffrage est souvent réalisé
de façon trop aléatoire, engendrant des charges de travail excessives pour les personnes concernées. Ceci compromet alors la
bonne mise en œuvre des actions programmées. L’évaluation des besoins peut, selon l’importance des actions, être réalisée au
niveau de l’objectif, des cibles, de plusieurs, voire de chaque action.

➨ Préciser l’échéance à laquelle les objectifs ou cibles doivent être réalisés


L’établissement d’une date d’échéance précise permet de mettre en place un suivi efficace de la réalisation des plans d’actions.
Comme précédemment, des dates d’échéance peuvent être définies, selon l’importance des actions, au niveau de l’objectif, des
cibles, de plusieurs, voire de chaque action.
Programme annuel ou pluri-annuel ?
Le programme de management est fréquemment annuel. Cependant, il est souvent préférable d’identifier des objectifs à moyen
terme afin d'assurer une meilleure lisibilité de la stratégie de l'organisme. Ceci n’empêche absolument pas (bien au contraire) une
révision du programme en phase avec les négociations et l’affectation des budgets (annuels, voire semestriels).

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Fiche conseil n°4 – Objectifs et programme(s) de management


➌ VALIDER LES OBJECTIFS ET LE PROGRAMME
En règle générale, la définition des objectifs et du programme est coordonnée par le Responsable du SM et validée par la
direction qui est classiquement la seule à pouvoir allouer les ressources. Cette validation se fait la plupart du temps en revue de
direction.
COMPTE-RENDU DE REVUE DE DIRECTION

Dans le cas d'un fonctionnement spécifique de type collectivité, le programme pourra être validé une première fois en revue de
direction avec le direction générale, puis validé de façon définitive avec l'instance la plus haute (Comité Syndical pour un Syndicat
Mixte, Conseil Municipal pour les services techniques d'une ville…).
Il est souvent pertinent de valider en même temps les objectifs environnement et SST. La prise de décision est alors plus
pertinente que lorsque leur validation intervient de manière séparée et décalée dans le temps. Ainsi, une entreprise pourra faire le
choix de consacrer l’essentiel de ses budgets aux objectifs SST compte tenu d’une performance très dégradée plutôt que de
s’efforcer de définir des objectifs en environnement où la performance apparaît comme satisfaisante. Cela suppose que les
budgets puissent être gérés de manière commune. Cela suppose également une concertation en amont des acteurs de
l’environnement et de la SST dans l’entreprise (lorsque les fonctions ne sont pas portées par les mêmes personnes).
Dans le cadre du système SST, il est logique que le programme réponde également aux exigences du Code du Travail (art. L236-
4) concernant le programme annuel de prévention de risques professionnels et d'amélioration des conditions de travail (cf
notamment § 2-Points particuliers). Dans le cas où un seul programme est établi pour répondre à ces 2 exigences, il est soumis à
l'avis du CHSCT qui peut proposer un ordre de priorité et l'adoption de mesures complémentaires, notamment au vu de sa propre
analyse des risques SST (art.L236-2) qui est éventuellement indépendante de celle menée par l'employeur.
Dans le cadre du SM, il est conseillé d'associer les instances représentatives du personnel aussi bien au processus d'évaluation
des risques qu'à l'élaboration du programme de management.
Sont transmis pour information au Comité d'entreprise ou d'établissement, le programme de prévention des risques
professionnels ainsi que l'avis du CHSCT. Ce dernier est également communiqué pour information à l'inspection du travail.

➍ COMMUNIQUER SUR LES OBJECTIFS ET LE PROGRAMME


➨ Démultiplier le programme
Selon la taille de l'organisme et l'importance de ses impacts sur l'environnement ou de ses risques pour la SST, le programme
pourra être unique ou démultiplié par service ou unité.
Dans ce dernier cas, on pourra avoir un programme de management global au niveau de la Direction (reprenant par exemple les
objectifs et cibles), décliné en sous-programmes au niveau des différentes unités (reprenant par exemple les cibles les
concernant et les plans d’actions associés). Le raisonnement est identique entre un groupe et ses sites, dans le cas d'un Système
de Management (SM) unique pour l'ensemble du groupe.

➨ Impliquer les responsables


A noter qu’il est bien sûr nécessaire que les responsables et acteurs mentionnés dans le programme soient informés et donnent
leur accord pour réaliser les nouvelles actions qui leur sont confiées (notamment au regard de leur plan de charge).
Les objectifs environnementaux fixés doivent, revêtir pour les personnes responsables de leur réalisation, la même importance
que celle que la Direction leur attribue, ce qui dans la pratique n’est pas toujours constaté. Afin d'y remédier, il est souhaitable que
ces objectifs soient intégrés à l'ensemble des objectifs fixés à chaque personne lors des entretiens individuels par exemple, et ce,
à chaque niveau hiérarchique.

➨ Sensibiliser l'ensemble du personnel


Les référentiels imposent de sensibiliser l'ensemble du personnel à leurs rôles et responsabilités pour réaliser la conformité à la
politique environnementale et donc aux objectifs d'amélioration [Renvoi Fiche n°7].
Il est nécessaire que cette sensibilisation permette à chaque employé de prendre conscience de son propre rôle dans la
réalisation des objectifs. Les personnes doivent être capables de faire le lien entre ce qu'elles ont à faire dans le cadre de leurs
tâches quotidiennes et les objectifs et les cibles fixés au niveau de l'organisme ou de l'unité. C'est pourquoi la sensibilisation doit
être concrète et adaptée à chaque métier.

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Fiche conseil n°4 – Objectifs et programme(s) de management


DEFINIR LES MODALITES DE GESTION DU PROGRAMME
Les référentiels n'exigent pas de procédure en matière d'établissement des objectifs et du programme. Cependant, les modalités
concernant leur gestion sont, en général, précisées au sein du manuel, voire au sein d'une procédure spécifique.
MANUEL
PROCEDURE D'ELABORATION DU PROGRAMME DE MANAGEMENT
Quelle révision ?
En règle générale, le programme de management est revu périodiquement (tous les ans lors de l’affectation des budgets) ou
ponctuellement, sur proposition des responsables d'un objectif ou du Responsable du SM.
Il faut en particulier veiller aux besoins d’amendement (ajout d’objectifs, d'actions, délai repoussé…) du programme en cours
d’exercice, en cas de :
⋅ modification d’activités, produits ou services induisant une modification des AES ou risques SST,
⋅ modification de structures au sein de l’organisme,
⋅ restriction budgétaire (perte de parts de marché), nouvelle exigence client, …
Les révisions se font en principe dans le cadre des revues de direction puisque les personnes ayant l'autorité pour engager les
moyens sont présentes (sauf nécessité d’amender le programme suite à un événement important).
Pour une collectivité, la validation du programme devra se caler sur les dates prédéterminées des réunions institutionnelles
périodiques. La périodicité de ces réunions pouvant être de l'ordre du trimestre ou du semestre (voire plus en période électorale),
cet élément pourra engendrer une inertie, dans la prise de décision, dont il faudra tenir compte.
Quel suivi ?
- Suivi de l'avancement :
Il est nécessaire d’être capable de connaître, en cours d’exercice, l’avancement des actions programmées.
Les responsables des actions font un suivi régulier et un reporting soit au responsable de l’objectif, soit directement au
Responsable du SM. Il est important de consolider cet avancement.
Ce suivi peut être réalisé sur le document programme ou bien à l’aide d’un fichier (tableau de bord) ou d’un logiciel informatique
spécifiques. Il est dans tous les cas utile de disposer sur le programme global d'un indicateur d'avancement visuel (ex : smileys…)
permettant d'identifier rapidement les points bloquants et dérives sur lesquels il faut agir.
- Suivi de la performance :
De la même manière, le suivi et le reporting réguliers relatifs à l’atteinte des objectifs et cibles doivent être réalisés (en même
temps que l’avancement des actions dans la plupart des cas). Le suivi en terme de performance est traité au sein de la fiche n°13
concernant la surveillance.
Dans les deux cas, il est intéressant que le Comité de pilotage du SM, s'il existe [Renvoi Fiche n°5], ou tout organe équivalent
impliqué dans le SM soit informé régulièrement.
Le suivi de l’avancement des actions et de la performance est, en général, relativement régulier : mensuel, bimestriel,
trimestriel … Ceci afin de pouvoir réagir rapidement en cas de constatation d’une dérive.

5 Compléments
Exigences réglementaires en matière de programme annuel de prévention des risques professionnels et
d'amélioration des conditions de travail

− Voir Article L236-4 du Code du Travail

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Fiche conseil n°5 – Structure et responsabilité

STRUCTURE ET RESPONSABILITE

1. Ce qu’exigent les référentiels


− Environnement
ISO 14001 4.4.1 : Ressources, rôles, responsabilité et autorité
EMAS Annexe I.-A.4.1 Structure et responsabilité

− SST
OHSAS 18001 4.4.1: Structure et responsabilité

Correspondance avec ILO OSH 2001 3.3. Responsabilités et obligations

2. Introduction et points particuliers


Bien définir l’organisation et la structure des systèmes de management est déterminant pour leur performance et leur efficacité des
systèmes de management.
Il convient de définir les responsabilités de ceux qui auront à mettre en œuvre le système de management, depuis le plus haut
niveau hiérarchique de l’entreprise jusqu’à son plus bas niveau. Il s’agit de « dessiner » l’organigramme fonctionnel du système de
management dans lequel toutes les fonctions concernées par sa mise en œuvre, depuis la direction jusqu’à l’opérateur, sont
clairement définies.
Il faut ensuite, pour toutes ces fonctions, délimiter les niveaux de responsabilité de chacun des acteurs concernés et s’assurer que
ces derniers disposent bien des compétences, des moyens et de l’autorité nécessaire à l’accomplissement de ces fonctions. Il est
bien sûr indispensable que ces acteurs acceptent ces responsabilités en connaissance de cause.
Plus le système sera décliné dans les différents services de l’entreprise, et donc plus le nombre d’acteurs impliqués sera important,
plus le système sera potentiellement efficace, dynamique et autonome.

Les notions de « rôle », « responsabilité » et « autorité »

Les termes de « rôle », « responsabilité » et « autorité » sont à distinguer.


Il est nécessaire de définir pour chaque acteur du système de management (SM) :
− quel est son rôle, c’est à dire quelle est sa fonction dans le SM,
− quelle est son autorité, c’est à dire quelle est son influence, son crédit, son pouvoir de commander, de sanctionner et de
récompenser,
− quelle est sa ou ses responsabilités, c’est à dire ce de quoi il est chargé et ce dont il doit répondre, compte tenu des moyens
mis à sa disposition, de son autorité et de ses compétences.
Un amalgame est souvent fait entre « responsabilité » et « autorité », mais ces deux notions sont de nature différente, l’autorité étant
un élément de management nécessaire mais pas suffisant pour être responsable d’une action.
Il est en effet possible de disposer d’une certaine autorité sans pour cela avoir une responsabilité quelconque dans
l’accomplissement de la tâche : par exemple, le chef du service sécurité d’une entreprise peut disposer de l’autorité nécessaire pour
arrêter une chaîne de production pour des raisons de sécurité sans pour cela être responsable de l’activité de cette chaîne de
production.
A contrario, une personne désignée comme "responsable" d’une tâche dispose de facto des compétences, des moyens et de
l’autorité nécessaire pour effectuer cette tâche. Si ce n'est pas le cas, d’autres qualificatifs doivent être utilisés tel "qu'animateur"
"correspondant", "conseiller", etc.
Il faut noter que dans la plupart des cas, les dimensions "autorité, compétences et moyens" sont intégrées aux titres de type
"directeur" ou "chef".

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Fiche conseil n°5 – Structure et responsabilité

Le représentant de la direction et le responsable SM

Les deux référentiels demandent à ce que soit désigné un représentant chargé de s’assurer du bon fonctionnement du SM et d’en
rendre compte à la direction. L’OHSAS 18001 demande que ce représentant soit un membre de la direction (souvent dans le cadre
d’une PME, le directeur général lui-même, de par sa fonction d’employeur au sens du code du travail). Bien que non exigé par l’ISO
14001 (qui prévoit par ailleurs de pouvoir désigner plusieurs représentants), il est pertinent également de nommer un membre de la
direction qui sera positionné à un niveau décisionnel suffisant pour garantir le bon déroulement du projet (et plus tard du
fonctionnement du SM).
Logiquement, ce représentant de la direction s’adjoindra(s’il ne remplit pas lui-même cette fonction) l’aide de celui ou de ceux qu’on
appelle classiquement responsable du SM, responsable sécurité et/ou environnement… et qui sera chargé de la mise en œuvre du
SM, notamment de la boucle d’amélioration continue.
Il est important qu’un lien direct apparaisse dans l’organigramme, au moins fonctionnel, entre ces deux fonctions, l’absence d’un tel
lien pouvant se révéler handicapant à l’exercice de la fonction de responsable SM.

Les responsabilités de l'ensemble du personnel

Tous les référentiels insistent de la même façon sur la nécessité que tous les employés assument les responsabilités qui leur ont été
communiquées et qu’ils ont accepté dans le cadre du fonctionnement des systèmes de management.

3. Vue synthétique des actions à réaliser

Ressources disponibles
Définir la structure à mettre
Ressources à allouer en place pour gérer le
Engagement de la Système de Management
direction à allouer les (SM)
ressources

Organisation pour la mise en oeuvre du SM


Allouer les
ressources
nécessaires

Définir et documenter les rôles,


responsabilités et autorités
Mise en œuvre et maîtrise
du système
Mise en œuvre des
différents programmes /
plans Fiches de fonction et/ou de poste
Manuel, procédures
Organigramme
Matrice des compétences
Lettres de mission, délégations…

Communiquer les rôles,


responsabilités et autorités

Personnel informé de ses rôles,


responsabilités et autorités dans le SM

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Fiche conseil n°5 – Structure et responsabilité

4. Actions à mettre en œuvre

➊ DEFINIR LA STRUCTURE A METTRE EN PLACE POUR GERER LE SM


➨ Définir l’organisation pour la mise en place du SM (phase initiale : conduite du projet)

Un chef de projet, une équipe projet, un comité de pilotage


Le plus souvent, au lancement de la démarche, l’organisme procède à la désignation d’un chef de projet dont la mission est précisément
de mettre en place le SM. Il est évident que le chef de projet doit être le responsable (ou futur responsable) du SM. Il peut également être
secondé par d’une équipe projet ou faire partie d’un groupe de pilotage.
NOTE : il convient d’être particulièrement vigilant à la nomination d’un chef de projet présent dans l’entreprise uniquement lors de la phase
projet ; le fonctionnement du SM, après son départ, sera très aléatoire s’il est le seul à le maîtriser. Il est dans ce cas indispensable
d'évaluer correctement les ressources nécessaires pour pallier son départ et d'accorder le temps suffisant au "passage de témoin" avec
celui qui assumera la fonction de responsable SM.
Il convient, pour assurer l'adhésion du personnel et pour afficher la volonté de la direction, de communiquer sur le lancement du projet et
les responsabilités désignées pour le mener.
NOTE RELATIVE A LA MISE EN PLACE DU SM

➨ Définir quelle sera l’organisation pérenne pour le fonctionnement du SM

Lereprésentant de la direction
Comme indiqué au paragraphe 2,le représentant de la direction sera nommé parmi ces membres et sera notamment chargé de :
- s’assurer du bon fonctionnement du SM ;
- de prendre les décisions nécessaires dans ce cadre ;
- de rendre compte à la direction, notamment pour ce qui concerne les décisions à prendre qui relève de celle-ci.

Un responsable du système de management (responsable SM)


La plupart du temps, il s’adjoindra pour la mise en œuvre du SM les compétences de celui qui est souvent dénommé le responsable SM.
Qui peut-être responsable SM ?
Plusieurs acteurs peuvent être nommés, un expert pour la partie opérationnelle de chaque domaine (SST, environnement, qualité…) et un
pour la partie système par exemple. Il faudra veiller à établir clairement les responsabilités de chacun d’eux et les nommer en tant que tel.
Ceci peut notamment être intéressant lorsqu'un système de management de la qualité est déjà présent, le responsable qualité prenant en
charge les aspects « système » des différents référentiels.
D'un point de vue plus opérationnel, si une personne n'est pas dédiée à la gestion de l'environnement, les responsabilités s'y rapportant
sont souvent attribuées au Responsable des Services Généraux, de la Maintenance, des Travaux Neufs…
Les fonctions de représentant de la direction et de responsable SM doivent être consignées par écrit :
POLITIQUE [Renvoi Fiche n°1]
LETTRE DE NOMINATION / DE MISSION

COMPLEMENT A LA FICHE DE FONCTION ET/OU FICHE DE POSTE


Ces documents définissent les limites de son rôle, son autorité, ses responsabilités et ses pouvoirs éventuels de délégation.

Un comité ou groupe de pilotage Environnement et/ou SST


La mise en place d'un comité ou groupe de pilotage du SM n'est nullement une obligation des référentiels, mais apparaît comme un outil
très utile pour la conduite du projet mais aussi pour le maintien du SM car il permet, à travers un suivi régulier du système, d'insuffler une
dynamique qui, sans lui, à parfois tendance à s'essouffler après l'étape de mise en place et certification.
Quelle composition ?
Le comité pourra être composé d'un représentant de chaque service ou unité opérationnelle, et notamment de personnes en charge de la
maintenance et des travaux neufs. Des représentants des achats, du personnel, de la communication, s'il y a lieu, peuvent être intégrés au
comité ou intervenir occasionnellement. La composition du comité devra, bien évidemment s'adapter aux spécificités de l'organisme.
Les membres de ce comité peuvent parfois être appelés "Correspondants" Environnement ou SST des différents services et directions.
Quel rôle ?

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Fiche conseil n°5 – Structure et responsabilité


A travers des réunions périodiques le comité peut participer à la vie du SM à travers diverses missions :
⋅ être un relais en terme de communication entre l'ensemble des employés et les personnes directement impliquées dans le
SM,
⋅ effectuer un suivi de l'avancement du programme de management, des non-conformités, des audit…
⋅ identifier les points de blocage et obtenir des décisions du représentant de la direction.
participer à l'élaboration et aux mises à jour de l'analyse environnementale, de l'évaluation des risques, des procédures et modes
opératoires.
✄ CHSCT (OU DELEGUES DU PERSONNEL), MEDECIN DU TRAVAIL :
Leurs missions légales (voir le chapitre 5) font qu’il est logique qu’ils jouent un rôle dans le suivi et le maintien du SM SST (voire du SM
SSE). La présentation (pendant la phase projet) de l’avancée de la démarche peut s’avérer riche d’enseignement. Leur implication plus
avant dans la conduite du projet peut naturellement être un plus pour l’organisme.

➨ Nommer des représentants du personnel pour les questions de SST et en informer le personnel [Renvoi Fiche n°5]
L’OHSAS 18001 met là en avant des exigences qui lui sont spécifiques, et qui sont avant tout des exigences réglementaires. En effet, le
Code du Travail impose trois types de représentation des employés :
- Le Livre IV – Titre II du Code du Travail impose à tout organisme de plus de 11 personnes, l’élection de délégués du personnel. Leurs
missions sont notamment de représenter le personnel auprès de l’employeur et de lui faire part de toutes réclamations concernant la
protection sociale, l'hygiène et la sécurité, ainsi que des conventions et accords collectifs de travail applicables dans l'entreprise, ainsi
que d’être les interlocuteurs de l’inspecteur du travail.
- Le Livre IV – Titre III du Code du Travail demande la création d'un Comité d'Entreprise élu par le personnel, dès lors que l'organisme
dénombre plus de 50 employés. Il a pour mission d'assurer une expression collective des salariés, permettant la prise en compte
permanente de leurs intérêts dans les décisions relatives à la gestion et à l'évolution économique et financière de l'entreprise, à
l'organisation du travail, à la formation professionnelle et aux techniques de production.
- Enfin, le Livre II – Titre III – Chapitre 6 du Code du Travail impose, pour les entreprises de plus de 50 personnes, la création d'un
CHSCT (Comité d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail). Au sein de ce comité, siége une délégation du personnel dont les
membres sont désignés par un collège constitué par les membres élus du comité d'entreprise ou d'établissement et les délégués du
personnel. Le CHSCT a pour mission de contribuer à la protection de la santé physique et mentale et de la sécurité des salariés de
l'établissement ainsi qu'à l'amélioration des conditions de travail. Il a également pour mission de veiller à l'observation des prescriptions
législatives et réglementaires prises en ces matières.
A défaut de CE et/ou CHSCT, les délégués du personnel prennent en charge les missions correspondantes.
Le Code du Travail précise également les modalités d'information des travailleurs concernant les élections de ces représentants.
L’entreprise peut au titre de l’OHSAS mettre en place un groupe de consultation du personnel totalement différent de ces instances s’il
s’avère que les relations entre celles-ci et la direction peuvent se révéler parfois conflictuelles. Dans ce cas, l’entreprise doit malgré tout
respecter le droit du travail dans ce domaine et donc faire fonctionner correctement ces instances légales.

➋ DEFINIR ET DOCUMENTER LES ROLES, RESPONSABILITES ET AUTORITES AINSI QUE LES LIENS HIERARCHIQUES ET FONCTIONNELS
Comment définir les rôles, responsabilités et autorités ?
Il s’agit de décrire précisément ce que recouvrent les rôles, responsabilités et autorités pour les différents acteurs ayant un rôle
prépondérant dans le fonctionnement du SM (responsable SM, service environnement et/ou SST comité de pilotage, représentants du
personnel…) mais aussi pour tous les autres acteurs du SM (voir §5.Compléments : exemples de fonctions et services ayant des rôles,
responsabilités et autorités dans le SM).
Il sera utile, si nécessaire, de définir les autorités de certaines personnes, en terme par exemple, de signature de plan de prévention,
protocole de sécurité ou permis de travail, d'engagement de dépenses, etc.
Il existe une responsabilité particulière : celle du représentant de la direction. Il doit être défini comme le garant du SM et doit donc avoir
toute la compétence, les moyens et l’autorité nécessaires pour assurer ce rôle. Il a également pour mission de rendre compte à la direction
de l’organisme de la performance du système [Renvoi Fiche n° 17].
Bien évidemment l'attribution de ces rôles, responsabilités et autorités doit se faire en concertation avec les personnes pressenties afin de
prendre en compte au-delà de leurs compétences, les moyens dont elles disposeront pour assumer ces fonctions (temps, argent) et de
vérifier leur adéquation aux besoins.
Comment documenter ?
La définition des rôles, responsabilités et autorités doit nécessairement être consignée par écrit.
Ceci peut notamment être fait au sein des procédures définissant les rôles et responsabilités associés à chaque activité :
PROCEDURES
Certains documents permettent de préciser les rôles, responsabilités et autorités spécifiques dans le cadre du SM, pour les fonctions qui le
nécessitent (responsable du SM, animateurs sécurité…). Quoiqu’il en soit, il faut veiller à rassembler toutes les responsabilités d’une

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Fiche conseil n°5 – Structure et responsabilité


personne dans un même document pour éviter tout malentendu et toute redondance.
LETTRES DE MISSION, DE DELEGATION
FICHES DE FONCTION ET/OU FICHES DE POSTE
Il peut également être intéressant de consigner de façon synthétique les différentes responsabilités collectives des services :
- de façon globale, au sein du manuel,
MANUEL
- vis à vis des différents éléments du système (rédaction de la politique, identification des aspects environnementaux, réalisation du plan
de progrès…) ou par chapitre des référentiels, dans un document de type matrice de responsabilités. Ceci permet au passage de
s'assurer que toutes les attributions nécessaires ont été définies.
MATRICE DES RESPONSABILITES (SERVICES/FONCTIONS X ELEMENTS DU SM OU CHAPITRES DE LA NORME)
Comment définir et documenter les liens hiérarchiques et fonctionnels ?
Il faut définir les liens entre les acteurs du SM, c'est à dire qui dépend de qui (en terme de fonction et non nominativement) :
- D'un point de vue hiérarchique : organigramme hiérarchique. Il s’agit de l’organigramme classique d’une entreprise. Il est souvent
intégré dans le manuel et n’apporte que peu d’informations sur l’organisation du SM
- D'un point de vue fonctionnel : organigramme fonctionnel. Cet organigramme éclairant sur le fonctionnement du SM est nécessaire. Il
décrit l’organisation du SM en terme de responsabilités pour son fonctionnement (notamment qui rapporte à qui…). Il peut être
« superposable » à l'organigramme hiérarchique.
Il est fortement recommandé que le responsable SM soit sous la seule autorité hiérarchique de la direction à son plus haut niveau ou de
son représentant. Ceci a pour but de garantir le fait que le responsable du SM a l'autorité nécessaire pour exercer les missions qui lui sont
confiées.
Des fonctions externes au site / au périmètre de certification peuvent apparaître dans l'organigramme fonctionnel, par exemple un comité
de pilotage, un responsable juridique basé au siège de l'organisme, un consultant externe (exemple : conseiller sécurité au titre du
transport des matières dangereuses déclaré en préfecture, médecin du travail), sous réserve que leurs responsabilités soient clairement
définies.
ORGANIGRAMME FONCTIONNEL, ORGANIGRAMME HIERARCHIQUE

➌ COMMUNIQUER LES ROLES, RESPONSABILITES ET AUTORITES DEFINIES [Renvoi Fiche n°5]


➨ Communiquer les rôles, responsabilités et autorités définies aux personnes concernées
Il est nécessaire de communiquer ces rôles, responsabilités et autorités, en général par écrit, aux personnes concernées. Il peut-être
envisagé de formaliser l’acceptation par celles-ci, tout particulièrement lorsque les rôles, responsabilités et autorités qui leur sont attribués
sont importants, comme pour le responsable SM par exemple (contrat, fiche de fonction signée, etc.)
Ne pas oublier d’informer les personnes externes citées précédemment sur leurs rôles et responsabilités.
✄ REUNION ET SUPPORT ECRIT
✄ AFFICHAGE
✄ TRANSMISSION DE DOCUMENTS ECRITS (MANUEL, ORGANIGRAMME, CONTRATS, FICHES D E P OS T E , PROCEDURES, MODES
OPERATOIRES…)

➨ Communiquer au personnel le nom et les responsabilités du représentant de la direction et du responsable SM


Il est nécessaire que l'ensemble du personnel identifie clairement le représentant de la direction et le responsable SM, leurs missions, et
leur autorité dans le cadre du fonctionnement du SM. Le responsable SM tirera, en partie, son autorité du contenu de sa lettre de
nomination / de mission et de la manière dont elle aura été portée à la connaissance du personnel.
Cette remarque s'applique de la même façon pour les éventuels Correspondants Environnement ou SST.
✄ AFFICHAGE DE LA LETTRE DE NOMINATION / DE MISSION

➍ ALLOUER LES RESSOURCES NECESSAIRES A LA MISE EN ŒUVRE, LA MAITRISE ET L’AMELIORATION DU SM


➨ Etablir l’engagement de la direction à allouer les ressources nécessaires
Logiquement, les référentiels exigent que la direction alloue les ressources indispensables à la mise en œuvre et à la maîtrise du SM.
L’OHSAS 18001 insiste en outre sur le fait que ces ressources doivent notamment permettre l’amélioration continue (donc en particulier, la

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Fiche conseil n°5 – Structure et responsabilité


réalisation du programme de management). Ces ressources comprennent :
⋅ les ressources humaines et les compétences spécifiques,
⋅ les ressources techniques,
⋅ les ressources financières.
Cette volonté de mettre à disposition les moyens nécessaires à la mise en œuvre de la politique de l’entreprise dans le domaine de
management concerné peut être rappelée dans les documents suivants :
NOTE SUR LA MISE EN PLACE DU SM
POLITIQUE
MANUEL

➨ Allouer effectivement les ressources nécessaires


Les ressources demandées sont souvent validées en revue de direction, notamment celles nécessaires au fonctionnement du SM, à la
réalisation du programme de management, du plan de mise en conformité ainsi que celles liées aux besoins en formation et au
programme d'audit.
Lors d’un audit de certification, l’auditeur évaluera si l’ensemble des ressources allouées est en cohérence avec les impacts
environnementaux et/ou les risques SST et les moyens dont dispose l’organisme.
L'auditeur évaluera en particulier l’adéquation des ressources humaines affectées aux objectifs affichés. Il regardera en particulier si les
différents acteurs du SM disposent des compétences et/ou de l’expérience nécessaires pour conduire leurs missions en toute efficacité.
La déclinaison des objectifs définis par la direction à tous les niveaux hiérarchiques de l’organisme par l’attribution d’objectifs personnels
(par exemple lors des entretiens individuels) participe de facto à un meilleur dimensionnement par chaque responsable hiérarchique des
ressources à allouer en matière d’environnement et de SST et à une plus grande crédibilité (puisqu'il sera jugé sur l'atteinte de ses
objectifs ).
Au-delà de la planification, l'allocation effective des ressources se mesure lors de la revue de direction. Il est possible de repousser ou
d'annuler des actions programmées faute de moyens, dans la mesure où le contexte conjoncturel de l'organisme le justifie. Il est plus
« gênant », du point de vue du fonctionnement SM, et cependant courant, que le report soit dû à une mauvaise évaluation initiale des
ressources à allouer.
PROGRAMME DE MANAGEMENT, PLAN DE MISE EN CONFORMITE REGLEMENTAIRE, PLAN DE FORMATION, PROGRAMME D'
AUDITS

COMPTE-RENDU DE REVUE DE DIRECTION

5 Compléments
Le CHSCT

Le CHSCT est une structure obligatoire pour les entreprises comptant plus de 50 salariés. Il est composé du chef d’établissement,
d’une délégation du personnel et du médecin du travail.
Ses missions légales sont les suivantes :
- analyser les conditions de travail et les risques professionnels auxquels sont exposés les salariés [Renvoi Fiche n°2],
- procéder à des inspections et des enquêtes [Renvoi Fiche n°13 et 16],
- développer la prévention par des actions d’information et de sensibilisation [Renvoi Fiche n°7 et 8],
- analyser les circonstances et les causes des accidents du travail ou des maladies professionnelles [Renvoi Fiche n°12],
- être consulté avant toute décision d’aménagement important susceptible d’incidence sur la SST [Renvoi Fiche n°11].
Au-delà de ses missions légales, il est pertinent que le CHSCT (et/ou éventuellement les autres structures représentatives du
personnel) soit associé et impliqué dans la mise en œuvre du SM SST.

Les services de santé du travail

Dans tous les établissements, le médecin du travail et, le cas échéant, le personnel spécialisé en santé et sécurité (infirmiers,
secrétaires…), ont pour missions légales de conseiller les salariés et l'employeur au travers de la surveillance de la santé des
salariés et de l'analyse du milieu du travail.
Il est recommandé de les associer à la mise en œuvre du SM SST, en particulier pour ce qui concerne l’analyse des risques au
poste de travail, la surveillance médicale des salariés et la veille réglementaire dans leur domaine de compétence.

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Fiche conseil n°5 – Structure et responsabilité

Les principales fonctions et services ayant des rôles, responsabilités et autorités dans le SM : exemples
FONCTIONS OU SERVICES EXEMPLES DE ROLES, RESPONSABILITES OU AUTORITES EN MATIERE DE D’ENVIRONNEMENT ET DE SST
Le PDG / directeur de Intégrer l'environnement et/ou la SST dans la stratégie de l'organisme,
l’organisme Etablir et maintenir la politique et les objectifs d'amélioration,
Allouer les ressources humaines et financières permettant de respecter les engagements de la politique,
S'assurer périodiquement que le SM est toujours approprié, suffisant et efficace.
Le représentant de la Faire respecter la politique,
direciton Participer à l’établissement du programme de management,
Allouer les ressources à son niveau,
S’assurer du bon fonctionnement du SME et rendre compte à la direction,
Préparer et animer les revues de direction.
Le responsable SM Piloter l'élaboration et le maintien de l’analyse environnementale et l’évaluation des risques au poste de travail,
Assurer le bon fonctionnement de la boucle d’amélioration continue,
S’assurer que la conformité réglementaire est évaluée et garantie,
Planifier et suivre la réalisation des audits, réaliser les synthèses périodiques,
S’assurer que les exigences relatives au système sont établies, mises en œuvre et maintenues.
Le service SST et/ ou E Mettre en œuvre le SM,
Réaliser la veille réglementaire.
Le service Q Assurer la gestion de la documentation
Le Comité de pilotage SST et Recueillir les suggestions ou doléances du personnel,
/ ou E Participer à la sensibilisation du personnel,
Suivre l'avancement du programme de management, le bilan et les rapports d'audits, les non-conformités…
Etre associé à l'examen de la politique et du programme,
Etre consulté sur les procédures et en particulier la méthodologie d'évaluation des risques et d'identification des AES,
Valider les mises à jour de l'identification des AES et de l'évaluation des risques.
Le service juridique / le Réaliser la veille réglementaire,
responsable de la veille Communiquer les exigences applicables aux acteurs concernés.
Le service des achats S’assurer que les achats prennent en compte l’environnement et la SST,
Vérifier les agréments des prestataires,
Sensibiliser les fournisseurs et les sous-traitants.
Le services des études et des Prendre en compte l’environnement et la SST lors des études, travaux neufs et lors des modifications.
travaux neufs
Le service du personnel Participer à la sensibilisation du personnel,
Identifier et assurer le niveau de compétence requis,
Identifier et prendre en compte les besoins en formation et en habilitation.
Le service recherche et Prendre en compte l’environnement (éco-conception) et la SST
développement
Le service marketing Identifier les attentes de clients en matière d'environnement et SST.
Le chargé de communication Assurer la communication interne et externe en matière d'environnement et SST,
Participer à la définition de la politique de communication en matière d’environnement et de SST
Le service de la maintenance Réaliser la maintenance préventive et curative : équipements de travail, de mesure…
Le(s) responsable(s) de Faire respecter les procédures, modes opératoires, consignes pour limiter les risques SST et les atteintes à
production l’environnement.
Le CHSCT Participer à l'analyse des risques SST,
Procéder à des inspections et des enquêtes,
Développer la prévention par des actions d’information et de sensibilisation,
Analyser les circonstances et les causes des accidents du travail ou des maladies professionnelles,
Emettre un avis avant toute décision d’aménagement important susceptible d’incidence sur la SST.
Le service médical Participer à l’analyse des risques SST,
d’entreprise Exercer la surveillance médicale et établir les dossiers médicaux des salariés,
Le médecin du travail Etablir chaque année si nécessaire un plan d'activité en milieu de travail qui porte sur les risques, les postes et les
conditions de travail. Ce plan prévoit notamment les études à entreprendre ainsi que le nombre et la fréquence
minimaux des visites des lieux de travail
Etablir et mettre à jour une fiche d'établissement
Participer à la formation SST à l'embauche et à celle des secouristes
Effectuer ou faire effectuer les analyses qu'il juge nécessaire
Réaliser la veille réglementaire dans son domaine de compétence.

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Fiche conseil n°6

FORMATION, COMPETENCE

1. Ce qu’exigent les référentiels


− Environnement
ISO 14001 4.4.2 : Compétence, formation et sensibilisation
EMAS Annexe I.-A.4.2. Formation, sensibilisation et compétence

− SST
OHSAS 18001 4.4. 2 : Formation, sensibilisation et compétence

Correspondance avec ILO OSH 2001 3.2 : Participation des travailleurs


3.4. Compétences et formation

2. Introduction et points particuliers


La bonne gestion des compétences (et donc de la formation) constitue un des éléments clés de la prévention et de la protection des
personnes et de l'environnement.
A l’instar de la maîtrise opérationnelle [Renvoi Fiche n°10] et de la surveillance [Renvoi Fiche n°13], le chapitre sur l’identification
des compétences et la formation indique que les efforts de l’organisme doivent prioritairement porter sur les activités à l’origine
d’impacts environnementaux significatifs (IES). En matière de santé et de sécurité au travail, il est précisé que les actions de
formation doivent être modulées en fonction du niveau de risque identifié.
Il apparaît donc que l’identification d’un nouveau risque ou d’un nouvel impact significatif va obliger l’organisme à s’interroger en
matière de compétence requise et donc de besoins en formation.
De plus, la réglementation en matière d'Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail (HSCT) est relativement explicite et exigeante
quant aux formations liées aux risques identifiés par chaque organisme.

Personnel concerné
Le personnel dont il est question dans ce chapitre est celui qui effectue des tâches qui pourraient avoir une incidence sur la SST ou
un IES. Le personnel concerné, outre le personnel de l’organisme, comprend également les personnes travaillant "pour son
compte" [Renvoi Fiche n°11].
C’est le cas des intérimaires, stagiaires. Dans le cas des intérimaires et des salariés employés en CDD, le code du travail prévoit
d’ailleurs la réalisation d’une formation renforcée à la sécurité, d’un accueil au poste et d’une information adaptés pour ceux qui sont
affectés à des postes de travail présentant des risques particuliers pour leur santé ou leur sécurité.
Sont également concernés, les sous-traitants assurant des fonctions que l'organisme a externalisées sur son site (station
d'épuration, gestion des déchets). A noter que le code du travail (article L231-3-1) oblige les établissements soumis à servitude
d’utilité publique au sens de la nomenclature IC (SEVESO seuil haut) à délivrer aux sous-traitants intervenants sur le site une
formation pratique et appropriée aux risques particuliers que leur intervention peut présenter en raison de sa nature ou de la
proximité de l'installation.
Concernant l'ensemble des sous-traitants, il est parfois nécessaire d'exiger certaines compétences réglementairement nécessaires à
la réalisation de la prestation (ex : habilitations obligatoires). Ceci est traité dans le cadre des la gestion des achats [Renvoi Fiche
n°11].

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Fiche conseil n°6 – Formation, compétences

3. Vue synthétique des actions à réaliser

Description des tâches


IES
Identifier les tâches
associées
Risques SST

Tâches associées aux IES


Tâches associées aux risques

Exigences réglementaires
Responsabilités exigées par les
Identifier la compétence
référentiels requise

Liens entre tâches associées aux IES ou risques et


compétence requise
Compétence exigée par la réglementation

Evaluer la compétence réelle /


Identifier les besoins en formation
Procédure exigée en SST

Besoins en formation identifiés

Planifier, réaliser ou faire


réaliser la formation
Procédure exigée en SST

Programme de formation
Personnes formées

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Fiche conseil n°6 – Formation, compétences

4. Actions à mettre en œuvre

DEFINIR LES MODALITES DE GESTION DE LA COMPETENCE ET DES FORMATIONS


La norme ISO 14001 n'exige pas de procédure.
L'OHSAS 18001 parle de procédures de formation sans spécifier leur objet.
Dans tous les cas, il est utile de formaliser les pratiques dans une ou des procédures.
Cette procédure peut décrire successivement :
⋅ l’identification des compétences requises et des compétences réelles,
⋅ l’identification des besoins en formation, l’établissement et le suivi de la réalisation du plan de formation,
⋅ l’évaluation d’une part, des formations, dispensées, d’autre part, de la compétence acquise,
⋅ la gestion de la documentation relative aux formations dispensées et compétences acquises (diplômes…).
Si la gestion des formations est en règle générale complètement décrite dans un processus qualité (il n’est donc pas nécessaire de créer
quoi que ce soit de nouveau !), il convient néanmoins d’être attentif à la partie relative à l’identification des compétences spécifiques à
l’environnement et la santé et la sécurité au travail ainsi qu’aux besoins en formation. En effet, il peut s’avérer nécessaire de compléter les
pratiques existantes et de sensibiliser l’encadrement afin qu'il soit attentif à cette problématique lors de l’identification des besoins en
formation de leurs équipes.
PROCEDURE FORMATION

➊ IDENTIFIER LES TACHES ASSOCIEES


➨ Etablir le lien entre les IES et les tâches associées
Il peut être intéressant d'établir un document identifiant pour chaque IES, la ou les opérations associées, si elles existent. Ce document
pourra être également utilisé dans le cadre de la maîtrise opérationnelle [Renvoi Fiche n°10]. Ceci peut être fait sur la liste des IES.
LISTE DES IES

➨ Etablir le lien entre les risques et les tâches associés


Les opérations à l'origine des risques ont dû être systématiquement identifiées lors de la phase d’évaluation des risques [Renvoi Fiche
n°2].
☛ EXEMPLE
AES/Risque Taches associées
significatif

Emissions de gaz de Démarrage des installations


combustion
Entretien des brûleurs

Production de DIS Vidanges des équipements


"Huiles usées"
Gestion des enlèvements

Risques liés à la Réception de matières premières


manutention manuelle
Approvisionnement des zones de
travail

Risques liés à Manipulation en laboratoires


l'utilisation des produits
chimiques Réception stockage

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Fiche conseil n°6 – Formation, compétences

➋ IDENTIFIER LA COMPETENCE REQUISE


La compétence des acteurs est un élément parmi d’autres (sensibilisation, surveillance, procédures…) pour s’assurer que la tâche est réalisée
correctement. Il convient donc que l’identification des compétences nécessaires se fasse à la lumière des autres dispositions convenues pour
maîtriser les activités [Renvoi Fiche n°10 : Exemple de tableau global d’identification des éléments de maîtrise].

➨ Définir les compétences requises pour effectuer les opérations associées aux IES ou susceptibles d’avoir une incidence
sur la SST.

Quelle formalisation ?
Il est recommandé que cette identification soit formalisée dans un document qui précise au regard de chaque tâche les compétences nécessaires.
C’est l’objet notamment des fiches de fonction. C’est par ailleurs un outil de dialogue qui permet également au personnel de mettre en évidence
des besoins complémentaires en compétences au regard des fonctions dont il a en charge.
FICHES DE FONCTION (ACTIVITES X COMPETENCE

Comment ?
Ces compétences peuvent se décliner en terme de niveau de formation initiale, expérience professionnelle, formations complémentaires,
mais aussi en terme de qualité personnelle (ex : autonomie, rigueur, sens de la communication). L’exercice régulier ou répété de la fonction peut
être une exigence de compétence supplémentaire (pour les auditeurs par exemple, exigence de réalisation d’un nombre d’audits minimal par an).
Il est impératif d’identifier également les compétences exigées par la réglementation dont certaines sont obtenues après une formation
sanctionnée par l’obtention d’un diplôme, pré-requis à l’exercice de l’activité. On parle alors de qualification ou d’habilitation. La réglementation
SST est beaucoup plus exigeante en la matière que la réglementation environnementale. A titre d’exemple, on peut citer les types de formation :
⋅ conduite des installations de traitement,
⋅ qualification pour la maintenance des équipements de réfrigération ou de climatisation,
⋅ manipulation des extincteurs,
⋅ connaissance des risques liés aux produits chimiques,
⋅ connaissance des risques liés à l'utilisation d'agents cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction;
⋅ conduite d’engins (chariots automoteurs, engins de chantier…) avec délivrance de certificat d’aptitude à la conduite en sécurité
(CACES),
⋅ habilitation pour l’utilisation ou la manipulation d’installations électriques, etc.
De manière générale, le code du travail précise que la formation à la sécurité doit traiter de la circulation des personnes, de l’exécution du
travail et de la conduite à tenir en cas d’accident.
☛ EXEMPLE DE TABLEAU D'IDENTIFICATION DES COMPETENCES REQUISES :

AES / Risque Taches Fonctions Compétences requises vis à vis de l'environnement et/ou de la SST
significatif associées
Démarrage des
Chef de quart connaissance des seuils réglementaires
Emissions de gaz de installations
combustion Entretien des Prestataire X chauffagiste
brûleurs
Vidanges des Technicien de
connaissance des règles de gestion des déchets liquides
équipements maintenance
Production de DIS
Gestion des Responsable maîtrise des règles de gestion des DIS
« Huiles usées »
enlèvements déchets maîtrise de la réglementation déchets (notamment nomenclature déchets et BSDI) et
transport matières dangereuses
Réception des
Risques liés à la
matières Magasinier maîtrise des gestes et postures à adopter)
manutention manuelle
premières
Manipulation Technicien de
Risques liés à en laboratoires Connaissance des règles de gestion des produits chimiques au laboratoire
laboratoire
l’utilisation des produits
chimiques Réception
Magasinier Connaissance des risques chimiques et des précautions associées
stockage
* Bien évidemment, la connaissance et l’expérience « métier » (ex : chef de quart) sont des pré-requis qui n’apparaissent pas dans ce tableau

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Fiche conseil n°6 – Formation, compétences


➨ Définir les compétences requises pour les tâches organisationnelles associées au fonctionnement du SM
Certains acteurs de l’organisme doivent disposer de compétences spécifiques liées à leur fonction au sein du système de management, que ces
fonctions soient exigées par les référentiels ou la réglementation : garant du système, responsable de la veille réglementaire, auditeurs, délégués
du personnel ou membres du CHSCT, conseiller à la sécurité, etc.

➌ EVALUER LA COMPETENCE REELLE DES PERSONNES PAR RAPPORT A CELLE REQUISE POUR IDENTIFIER LES BESOINS EN FORMATION
Une fois la compétence requise définie, il convient d'évaluer la compétence réelle des personnes affectées aux différentes fonctions considérées.
Les éventuels écarts identifiés se traduiront :
- soit par la réalisation de sensibilisations des personnels concernés [Renvoi Fiche n°7],
- soit par la mise en place de procédures ou consignes [Renvoi Fiche n°10],
- soit par des besoins en formation auxquels ils s'agira de répondre lors de l'étape suivante.
Quand identifier les carences en compétence ?
Cette identification se fait systématiquement :
⋅ à l’identification d’un nouveau risque ou d’un nouvel IES,
⋅ à l'embauche d'une personne travaillant au nom de l’entreprise,
PROCEDURE D'ACCUEIL DES NOUVEAUX EMPLOYES
⋅ lors de l’implantation ou de la modification d’une activité ou d’une installation (changement de procédé, de produit et matière
utilisés, modification d'un poste de travail),
PROCEDURE DE GESTION DES MODIFICATIONS [RENVOI FICHE N° 10]
PROCEDURE ACHAT D'EQUIPEMENT, DE PRODUIT CHIMIQUE OU DE PRESTATION [RENVOI FICHE N° 11]
⋅ en cas de changement de poste ou d’absence prolongée d’un employé,
⋅ suite à un accident, un incident ou une situation d'urgence [Renvoi Fiche n°12] (le médecin du travail peut demander la réalisation
de formations pour les salariés reprenant leur activité après un arrêt de travail d'une durée d'au moins 21 jours),
⋅ périodiquement (annuellement en général) pour s’assurer notamment du maintien des compétences.
Comment ?
Cette évaluation périodique est souvent réalisée par le responsable hiérarchique lors notamment des entretiens individuels annuels. Dans ce
cas, il convient de bien sensibiliser ces responsables à l’importance accordée aux compétences en matière d’environnement et de SST.
Néanmoins, pour ce qui concerne certaines fonctions telles que les auditeurs du SM, le responsable hiérarchique n’est pas nécessairement le plus
à même de procéder à cette évaluation.
✄ ENTRETIENS INDIVIDUELS ANNUELS
DOSSIER INDIVIDUEL DE FORMATION (FICHE D'EVALUATION DES COMPETENCES)
Cette évaluation peut également être réalisée de manière périodique par la réalisation d’audit spécifique au poste de travail. Pour ce faire, des
grilles d’évaluation sont éventuellement utilisées.
✄ AUDITS DE POSTE
Il est possible d’établir des matrices (ou tableaux) de compétences (appelées aussi grilles de polyvalence), documents qui font le lien entre les
compétences requises et celles de la personne en charge de la fonction. Ce type de document permet également de mieux gérer les
remplacements (lors des congés ou des arrêts maladies par exemple) et de s’assurer de la transmission du capital « savoir et savoir-faire » dans
de bonnes conditions (départs en retraite, démission).
MATRICES DE COMPETENCES (NOMS X COMPETENCE)
DEFINITION DE POSTE (NOMS X ACTIVITES)

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Fiche conseil n°6 – Formation, compétences

➍ PLANIFIER, REALISER OU FAIRE REALISER LA FORMATION


➨ Planifier la formation : établir et valider le plan de formation
Une fois les besoins en formation identifiés, y compris pour les domaines autres que l’environnement et la SST, il faut sélectionner ceux
qui pourront être satisfaits compte tenu du budget formation disponible.
A ce niveau, il est impératif de s’assurer que les besoins en formation en environnement et/ou SST jugés comme prioritaires (maîtrise
d’une opération donnant lieu à un IES, formation à caractère réglementaire…) seront satisfaits par des moyens adaptés : stages courts,
stages longs, apprentissage, compagnonnage, examen…
Le plan ou programme de formation concrétise cette sélection et identifie en particulier la nature des formations et éventuellement les
organismes qui les dispenseront. Le plan de formation pourra bien évidemment être amendé en cours d’exercice pour insérer des besoins
urgents identifiés ponctuellement. Il est en général établi sous le responsabilité du service du personnel/ressources humaines, en
collaboration avec les différents services. Il est validé par la direction.
Le code du travail donne au CHSCT et au comité d’entreprise ou aux délégués du personnel un rôle consultatif concernant les
programmes de formation, l’organisation et les modalités d’exécution des actions de formation et leur réalisation effective.
Dans les entreprises occupant plus de 300 salariés, le Code du Travail exige que le programme des actions de formation à la sécurité
proposées, pour l'année à venir, au bénéfice des nouveaux salariés et intérimaires, soit remis au comité d’entreprise (ou délégués du
personnel).
PLAN DE FORMATION

➨ Réaliser ou faire réaliser la formation


Les formations peuvent être réalisées en interne comme en externe. Il est important de conserver une preuve attestant que les personnes
ont bien assistée aux formations programmées.
Les organismes professionnels d’hygiène et de sécurité (dans les branches d’activité où ils existent) et les services de prévention des
caisses régionales d'assurance maladie de la sécurité sociale ont notamment pour mission de concourir à la conduite d’actions
particulières de formation à la sécurité en fonction des risques constatés. Ils sont donc des relais essentiels à ce niveau.
ATTESTATIONS DE FORMATION
Dans les entreprises occupant plus de 300 salariés, le Code du Travail exige un rapport écrit détaillé des actions de formation à la sécurité
réalisées au cours de l’année écoulée.
Ce document est remis au comité d’entreprise (ou délégués du personnel).
RAPPORT DES ACTIONS DE FORMATION A LA SECURITE

➨ Evaluer l’acquisition de compétence


Une personne ayant suivi une formation ne devient pas automatiquement une personne compétente. Ainsi, il est conseillé d'effectuer une
évaluation de l'efficacité de la formation qui a été reçue.
Une première évaluation à chaud permet au stagiaire de s'exprimer quant à la pertinence et au bon déroulement de la formation qu'il vient
de recevoir. Ceci prend couramment la forme d'un questionnaire rempli en fin de stage. Cette évaluation va permettre de détecter les
véritables erreurs qui auraient pu être commises lors de la planification des formations, et qui auraient conduit à des stages réellement
inadaptés.
Une seconde évaluation à froid donne la possibilité de cerner si l'acquisition des compétences a effectivement eu lieu lors de la formation,
et si ces compétences ont été mises en pratique. Pour cela, il est possible d'interroger la personne qui a reçu la formation, afin de voir
comment, quelques mois après, elle en juge l'efficacité. Il est également intéressant de demander au supérieur hiérarchique de faire un
bilan avec la personne concernée et de donner son avis sur une amélioration effective des connaissances ou/et des pratiques. Ceci peut
se faire par le biais de questionnaires. L'entretien individuel annuel peut aussi être utilisé.
QUESTIONNAIRES D'EVALUATION DE L'EFFICACITE DE LA FORMATION
✄ ENTRETIENS INDIVIDUELS ANNUELS

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Fiche conseil n°6 – Formation, compétences

5. Compléments

Principales formations liées au système de management :


- formation à la norme ISO 14001, au règlement EMAS ou au référentiel OHSAS 18001, (personnel concerné : comité de pilotage,
responsable environnement ou SST),
- formation à l'audit (personnel concerné : auditeurs internes),
- formation à la veille réglementaire (responsable veille réglementaire).

Principales formations opérationnelles :


- formation à la réglementation environnementale : IC, dossiers administratifs, gestion des déchets, contentieux des IC… (personnel
concerné : responsable environnement, responsable de la veille réglementaire et/ou de la vérification de la conformité à la
réglementation, responsable travaux neufs, personnel du service maintenance, personnel du service juridique),
- formations réglementaires SST : utilisation de substances ou préparations chimiques, cancérogènes, d'agents biologiques pathogènes,
manutentions manuelles, exposition sonore, incendie, utilisation et maintenance des équipements de travail, conditions d'utilisation des
équipements de protection individuelle, signalisation…
- qualifications obligatoires SST : habilitation électrique, conduite de certains véhicules, de transport routier de marchandises, conduite des
équipements mobiles automoteurs et des équipements de levage, travaux à proximité de rayonnements ionisants, explosifs, opérations
hyperbares, conseillers à la sécurité pour le transport de matière dangereuses, coordonnateur SPS sur les chantiers, agent de sécurité
pour les IGH et les ERP, Sauveteur secouriste du travail.

Exigences générales du code du travail en matière de formation


- Voir article L231-3-1 et R231-32 à R231-45
- Voir brochure INRS ED832 – Formation à la sécurité
Présentation des exigences générales du code du travail en matière de formation à la sécurité

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Fiche conseil n°7

SENSIBILISATION

1. Ce qu’exigent les référentiels


− Environnement
ISO 14001 4.4.2 : Compétence, formation et sensibilisation
EMAS Annexe I.-A.4.2. Formation, sensibilisation et compétence

− SST
OHSAS 18001 4.4. 2 : Formation, sensibilisation et compétence

Correspondance avec ILO OSH 2001 3.2 : Participation des travailleurs


3.4. Compétences et formation

2. Introduction et points particuliers


L’ensemble du personnel d’un organisme, ainsi que celui qui travaille pour son compte [Renvoi Fiche n°11], est concerné, à des
degrés divers, par la mise en oeuvre du système de management.
Les responsabilités des uns et des autres sont différentes selon leur fonction, leur rôle, leur compétences... Cependant, tout le
personnel, quel qu’il soit, doit partager des valeurs communes en matière de protection de l’environnement et de prévention des
risques ; il doit également adhérer à la politique de l'organisme dans ce domaine et la soutenir. Chaque membre du personnel doit
avoir conscience de la portée de cette politique et de ses responsabilités dans sa mise en oeuvre. Il doit pour cela être conscient des
impacts de ses propres activités sur l’environnement et des risques SST auxquels il s’expose ou auxquels il expose ses collègues.
L’ensemble du personnel doit être capable de savoir ce qu’il doit faire, ce qu’il peut faire et surtout ce qu’il ne doit pas faire dans le
cadre du fonctionnement du système de management. Il doit également être en mesure de réagir correctement face à une
situation d’urgence.
Il est toujours difficile de parvenir très vite à un très haut niveau de sensibilisation de l’ensemble du personnel, car il s’agit bien
souvent de modifier des habitudes, des comportements, des croyances, des personnalités, des convictions... Il s’agit d’une tâche de
longue haleine qui ne doit pas laisser place au découragement...
Il est donc normal d’inscrire cette action sur le long terme et dans une perspective d’amélioration des performances du système de
management sur ce point particulier. Cette perspective nécessite que le niveau de sensibilisation du personnel soit mesurable et
mesuré.
Il s'agit d'un domaine dans lequel l’exemplarité de la hiérarchie en matière de comportement, d’attitude, est fondamentale.

Différence entre communication, sensibilisation et formation


Ces trois notions font l'objet d'exigences spécifiques au sein des référentiels, mais les actions inhérentes à leur mise en œuvre ne
sont pas toujours faciles à discerner.
Littéralement :
- communiquer consiste à faire partager, transmettre quelque chose à quelqu’un sans nécessairement attendre de la
personne concernée un comportement ou une compétence spécifique,
- sensibiliser signifie rendre capable de réagir à « quelque chose » dont on a pris conscience ; l’objectif recherché est
souvent la modification ou l’adaptation d’un comportement ou d’une attitude face à une situation donnée,
- former correspond à donner un enseignement dans le but d’acquérir des compétences spécifiques supplémentaires.
Dans le cadre de la communication, on va donc mettre en place une organisation de la circulation ascendante et descendante de
l’information et définir le contenu de cette information en l’adaptant aux différentes cibles visées.
Les actions de sensibilisation devront faire naître quant à elles, un comportement adéquat de la part des personnes ayant été
sensibilisées, un "savoir" et/ou "savoir-être" dans une situation donnée.

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Fiche conseil n°7 – Sensibilisation


Les formations apporteront un "savoir-faire" spécifique aux personnes formées.

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Fiche conseil n°7 – Sensibilisation

3. Vue synthétique des actions à réaliser


Ensemble du Système de Nouveaux embauchés, nouvelles
Management (SM) : affectations
Salariés de l’organisme : CDI, Politique Retour d’un salarié après une longue
CDD, stagiaires… Objectifs et programme absence
Personnels travaillant pour le Procédures Nouvelles activités, procédés, équipements,
compte de l’entreprise produits, aménagements…
(entreprises extérieures, AES/Risques SST
intérimaires…) Responsabilités Accident
Personnes entrant sur le site … …

Planifier la sensibilisation

: Procédure exigée
Contenu de la sensibilisation identifié
Public ciblé
Moyens définis

Réaliser la sensibilisation

Personnes sensibilisées

Evaluer l'efficacité de la sensibilisation


et exploiter les résultats

Indicateurs de performance
de la sensibilisation
Opportunités d'amélioration
de la sensibilisation

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Fiche conseil n°7 – Sensibilisation

4. Actions à mettre en œuvre

➊ PLANIFIER LA SENSIBILISATION
➨ Identifier le contenu de la sensibilisation
La norme est très précise. Le personnel doit être sensibilisé :
- "à l'importance de la conformité à la politique" : il s'agit de connaître l'engagement et la volonté de la direction, comprendre le triple
engagement (conformité réglementaire, amélioration continue, pour l'environnement : prévention de la pollution),
- "à l'importance de la conformité aux procédures et aux exigences du SM" : les personnes doivent connaître les procédures les
concernant, ainsi qu'éventuellement et selon le public visé, les liens avec la démarche qualité et le principe du PDCA (Plan, Do, Check
et Act),
- "aux IES et/ou aux conséquences sur la SST, réels ou potentiels, de leurs activités et aux effets bénéfiques de l'amélioration de leur
performance individuelle" : il est souvent intéressant de présenter l'ensemble des IES et/ou risques SST puis de cibler ceux
concernant les personnes présentes. Sensibiliser aux effets bénéfiques implique de sensibiliser aux conséquences négatives des
activités de chacun,
- "à leur rôle et responsabilité pour réaliser la conformité à la politique, aux procédures et aux exigence du SM, y compris la prévention
des situations d'urgence et la capacité à réagir " : les responsabilités associées à leur fonction dans le SM doivent être connues, de
même que les responsabilités pour la réalisation des objectifs et cibles, le respect des consignes et modes opératoires…
- "aux conséquences potentielles des écarts par rapport aux procédures de fonctionnement spécifiées" : il s'agit par exemple, d'un tri
des déchets insuffisant entraînant le refus d'une benne par un éliminateur, ceci impliquant des conséquences notamment financières.
Plus généralement, en cas de dysfonctionnement, le personnel doit savoir quelles sont les actions à éviter et celles dont les
conséquences seront les moins pénalisantes. En d’autres termes, il s’agit d’expliquer le « pourquoi » des décisions et des actions
retenues.
En résumé, l’ensemble des personnes doit connaître :
- l’existence de la politique et les grands engagements pris par l’organisme,
- les IES ou risques SST les concernant,
- les objectifs auxquels elles contribuent,
- les actions concrètes qu’elles doivent effectuer pour concourir à leur atteinte et les procédures correspondantes à respecter,
- les moyens de communication dont elles disposent dans le cadre du SM (interlocuteurs, formulaires, boites à idée…),
- les réactions à avoir face à une situation d’urgence.
En environnement, la présentation des grands impacts tels que l'effet de serre, les pluies acides, etc, lors d'une sensibilisation peut
permettre de faire le lien entre ces phénomènes connus et les propres impacts de l’organisme si tel est le cas.

Informations réglementaires
Le Code du Travail impose que le personnel reçoive une information sur les risques pour la SST et leur maîtrise, notamment, les
résultats de l'évaluation des risques SST, doivent être tenus à disposition des salariés qui y sont exposés, ou de leur instance
représentative (art R 230-1). A noter que l'article R 231-3-2 précise qu'un décret en Conseil d'Etat, non paru à ce jour, fixe les conditions
dans lesquelles le chef d'établissement est tenu d'organiser et de dispenser une information des salariés sur les risques pour la santé
et la sécurité et les mesures prises pour y remédier.
Selon les cas, en particulier selon l’importance des risques auxquels est exposé le personnel, cette information pourra faire l’objet d’une
simple communication, par exemple pour le personnel administratif [Renvoi Fiche n°8], d’une sensibilisation, par exemple pour les
services commerciaux, ou bien d’une formation, par exemple pour les manutentionnaires [Renvoi Fiche n°6].
L'information des travailleurs concernant certains risques spécifiques est requise notamment pour les agents cancérogènes, mutagènes
ou toxiques pour la reproduction, les risques biologiques, la manutention des charges, le bruit.
L'information pourra porter, suivant les cas, sur :
- les risques pour la SST,
- les précautions à prendre pour éviter l'exposition,
- les risques encourus par les travailleurs si les activités ne sont pas exécutées d'une manière techniquement correcte,
- le port et l'utilisation des équipements de protection individuelle,
- les mesures pour prévenir ou pallier les incidents,
- les accidents ou incidents ayant eu lieu, ainsi que leurs causes…
Une liste plus complète des obligations d'informations issues du Code du Travail est donnée au chapitre 5.Compléments.

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Fiche conseil n°7 – Sensibilisation

➨ Identifier les cibles à sensibiliser

Personnel de l’organisme
Contrairement à la formation où seul le personnel exerçant des tâches pouvant avoir des IES et/ou exposés à des risques pour la SST est
concerné, la sensibilisation vise le personnel à tous les niveaux et fonctions concernés.
Il est donc nécessaire de sensibiliser l'ensemble du personnel, quel que soit leur contrat et la durée de celui-ci (CDI, CDD…). Tous ne
recevront pas cependant la même sensibilisation ; celle-ci sera en partie fonction de leur implication dans le système ainsi que de leur
contribution aux IES et/ou de leur exposition aux risques SST. Il est néanmoins possible de définir un tronc commun susceptible de
concerner l’ensemble du personnel.

Personnel travaillant pour le compte de l’entreprise


Le personnel des entreprises extérieures qui interviennent sur le site, les intérimaires et les stagiaires travaillant pour le compte de
l’organisme doivent bénéficier d’une sensibilisation équivalente à celle des salariés de l’entreprise.
Pour les entreprises extérieures, la sensibilisation peut être définie au moment de l’élaboration du plan de prévention. Le personnel
intervenant concerné, ainsi que les intérimaires peuvent être sensibilisés au moment de leur arrivée sur le site, en général au cours d’un
processus d’accueil SSE. Ce dernier est plus ou moins développé selon les entreprises et les risques présents. Il doit notamment être
particulièrement structuré pour les sites classés "SEVESO".
Lorsque certains prestataires travaillent fréquemment, voir constamment sur le site (ex : personnel assurant l'entretien des locaux, des
espaces verts…), il est conseillé de les sensibiliser de la même façon et en même temps que le personnel de l'organisme, tout du moins
concernant les impacts significatifs de leurs activités et/ou les risques auxquels ils sont exposés (réglementaire en SST).

Autres personnes entrant sur le site


Toute personne entrant sur le site (visiteur, commercial, client…) et qui pourrait être exposée à des risques SST doit réglementairement
faire l’objet d’une communication spécifique de nature à la sensibiliser à ces risques et à la conduite à tenir en cas de situation d’urgence.

➨ Définir les moyens de sensibilisation


La norme n'impose aucune obligation de moyens mais seulement (!) une obligation de résultat.
Il n'y a aucune obligation à enregistrer les personnes ayant suivi la sensibilisation initiale, seul le résultat compte. Ceci permet par contre
de s'assurer que personne n'a été oublié et de montrer à l'auditeur qu'on a "fait des choses" sans pour cela lui démontrer que le personnel
est bien sensibilisé.
Quel media ?
Il est courant d'effectuer une sensibilisation initiale sous forme de réunions plénières ou par petits groupes (par services). La durée de
ce type de réunions est laissée à l’appréciation de l’organisme, quelques heures sont en général suffisantes.
Au-delà de cette sensibilisation initiale, il convient également de se déterminer sur les moyens à mettre en oeuvre pour maintenir celle-ci
à un niveau acceptable. Il est souvent utile de diversifier les media pour sensibiliser le personnel, certains étant plus réceptifs à l'image
(transparents, films, visite du site, articles), d'autres au dialogue (réunions périodiques, rôle de la hiérarchie, chantiers type 5S....). Un jeu-
concours, des quizz, des photos prises au démarrage de la démarche et une fois les actions réalisées, sont des exemples originaux de
sensibilisation qui ont fait leurs preuves. Des outils de sensibilisation de type vidéos, posters et autres sont commercialisés par des
organismes divers (Orée, APAVE, ADEME…) et peuvent avantageusement être utilisés.
✄ REUNIONS PAR SERVICES, REUNIONS PLENIERES,
✄ GROUPES DE TRAVAIL,
✄ PROJECTION DE TRANSPARENTS, FILMS,
✄ AFFICHAGE,
✄ BROCHURES, PLAQUETTES,
✄ MESSAGERIE,
✄ JOURNAL INTERNE,
✄ JEU CONCOURS

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Fiche conseil n°7 – Sensibilisation


Vers les nouveaux embauchés
Pour les nouveaux embauchés, il est fréquent (et obligatoire en matière de SST) de rencontrer dans les organismes une ou des journées
d'accueil et/ou des programmes d’intégration où la sensibilisation au SM trouve tout naturellement sa place. Le livret d'accueil et/ou le
règlement intérieur, qui peuvent également être remis, sont un excellent outil pour présenter l'essentiel de la problématique environnement
ou SST, afin que les personnes conservent une trace de l'information qui leur a été communiquée.
Dans le cas où l’organisme fait appel à de nombreux intérimaires, il est possible de transférer la réalisation de cette sensibilisation à la
société d’intérim, qui reste l’employeur de l’intérimaire. Dans ce cas, le programme de cette sensibilisation et son contenu doivent
cependant rester sous la responsabilité de l’organisme d’accueil.
✄ PARCOURS D'ACCEUIL
✄ LIVRET D'ACCEUIL
✄ REGLEMENT INTERIEUR
Vers toute personne entrant sur le site
Les problématiques liées à la maîtrise opérationnelle lors des interventions d'entreprises extérieures sont traitées dans la fiche
correspondante [Renvoi Fiche n°11]. Très souvent les organismes profitent des obligations réglementaires (plan de prévention, protocole
sécurité) pour procéder à la sensibilisation du personnel concerné.
Le moyen le plus usuel pour la communication d'informations, lorsqu'un visiteur, un client ou un commercial pénètre sur un site, est la
remise d'une brochure, délivrée à l'accueil, et synthétisant les principales informations nécessaires (règles de circulation, plan
d'évacuation, conduite à tenir en cas d'incendie ou d'alerte…).
D'autres moyens sont cependant envisageables tel que la présentation d’un film vidéo, préalable à l'entrée sur le site.
✄ BROCHURE OU VIDEO DE SECURITE,
✄ LIVRET D'ACCEUIL
✄ REMISE D'EPI

➋ REALISER LA SENSIBILISATION
Quand ?
Pour faire suite à l'étape initiale et afin de maintenir dans le temps (ou d’obtenir) un bon niveau de sensibilisation de toutes les personnes
concernées, il convient de les sensibiliser:
- en continu, par exemple lors des réunions d'équipe,
- périodiquement, lors de la mise à jour des IES et/ou risques SST, des objectifs et cibles, des procédures, lors des visites médicales,
des réunions du CHSCT…
- ponctuellement, suite à modification de la politique, à l'arrivée de nouveaux employés, lors d’un changement de poste pour un
employé, au retour d'une personne après une longue période d'absence, à l'installation d'un nouvel équipement, lors de modifications
d’aménagement, suite à un accident…
Qui réalise ?
La sensibilisation peut être réalisée par un responsable désigné (notamment pour la sensibilisation à l'embauche), par le service
sécurité/environnement, par un groupe restreint de personnes, par les responsables hiérarchiques (eux-mêmes sensibilisés au
préalable) ou enfin par des prestataires extérieurs mais dans ce cas en étroite collaboration avec l’organisme. Le choix dépend
grandement des modes de communication les plus efficaces au sein de l'organisme, selon sa culture, son organisation, sa taille… Dans
certains cas, les membres du CHSCT ou les délégués du personnel peuvent également être impliqués.
Le service sécurité/environnement, les services de secours et le médecin du travail jouent en général un rôle essentiel dans ce
domaine.
Comme précisé dans l'ISO 14004, la participation de la direction est essentielle. C'est en communiquant sur son engagement et en
montrant l’exemple que la direction (ainsi que l'ensemble de l'encadrement) peut transmettre à l'ensemble du personnel les valeurs qu'elle
souhaite voir se développer au sein de son organisme. Il s'agit là, en général, d'une condition sine qua non pour que la sensibilisation
porte ses fruits, le personnel n'adhérant à la démarche que s'il ressent une réelle motivation de la part de sa direction.

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Fiche conseil n°7 – Sensibilisation


Quels sont les points sensibles ?
Les personnes chargées de la sensibilisation doivent absolument adapter leur discours au niveau de connaissance, aux rôles, fonctions
et responsabilités du personnel concerné ; il convient en particulier de prendre garde à ne pas passer sous silence des éléments
importants mais qui peuvent apparaître comme triviaux pour l’animateur (exemple vécu : l'utilisation de la rétention n'a pas été expliquée,
elle sert à maintenir en équilibre des fûts vides pour réaliser des économies d'espace, les fûts pleins étant stockés hors rétention!).
Il est également important de limiter et parfaitement cibler les informations transmises, car notamment lors d'un exposé, le risque de
déperdition entre le message à transmettre et le message effectivement retenu est important.
Dans le même ordre d’idée, il convient que le discours soit concret et fasse référence directement aux actions que les personnes
concernées doivent effectuer dans le cadre du SM. Enfin, il ne faut pas perdre de vue que le message doit être clair, précis et attrayant.
En ce qui concerne les séances de sensibilisation par groupe, il est conseillé de mettre en œuvre différents modules de contenu spécifique
au public visé.
Parmi les difficultés rencontrées, on peut citer :
- les personnes ne font pas le lien entre les axes d’amélioration dans lesquels l’organisme s’engage, et leurs propres rôles dans la mise
en oeuvre de ces principes,
- le personnel accorde peu de crédibilité au discours de la direction à son plus haut niveau,
- un trop grand nombre d’informations a été fourni, le discours est trop compliqué et pas assez concret, les personnes n’ont pas retenu
l’essentiel,
- la motivation de la direction ne se fait pas sentir et n'est pas relayée par l'encadrement, l’ensemble du personnel se désintéresse du
sujet (ne vient pas aux séances de sensibilisation, ne retient pas les informations fournies…).
Il faut noter qu’en général, par opposition à la qualité, l'intérêt des personnes pour les problématiques environnementales et/ou SST
permet une meilleure adhésion de leur part à ces démarches et facilite leur sensibilisation à ces problèmes.

➌ EVALUER L'EFFICACITE DE LA SENSIBILISATION


Il est conseillé que l'organisme précise comment il vérifie l'efficacité de la sensibilisation qui a été effectuée.
Les audits internes, les visites SSE par l'encadrement, les fiches d'écarts, les QCM, les boîtes à idées, les sondages de même que les
jeux concours avec des questions posées sur plusieurs semaines, portant sur la sensibilisation qui a été réalisée, et les enquêtes
permettent, en règle générale, de s'en assurer.
Des indicateurs portant sur l'efficacité de la sensibilisation peuvent être définis selon les besoins :
- pourcentage de réponses satisfaisantes à l'enquête "sensibilisation",
- concernant la sensibilisation sur le tri des déchets : performance de ce tri, nombre d'erreurs de tri signalées par l'éliminateur…
Les résultats de la sensibilisation seront ainsi examinés, au travers des indicateurs, à l'occasion de la revue de direction, et ce afin de
statuer sur la performance et définir d'éventuels axes d'amélioration.

DEFINIR LES MODALITES DE SENSIBILISATION


Les référentiels exigent une procédure de sensibilisation. Ceci consiste à décrire qui fait quoi en la matière, par quel média, quand et
comment. Un simple tableau peut être suffisant :
Medium Quand Contenu/Enregistrement Par qui Vers qui
Réunions Qualité Hebdomadaire En fonction des événements Chefs d'ateliers Tous
Parcours d'accueil A la demande PA465 Responsable SM Nouveaux
embauchés
Affichage En continu Indicateurs Correspondant SM Tous
En fonction des événements

Les éléments à décrire étant parfois relativement réduits, il est possible de gérer ce document comme un enregistrement, d'avoir une
procédure spécifique ou bien commune à celle de la formation. Il est également envisageable de ne rien consigner par écrit dans les cas
simples (ex : TPE de quelques personnes).
PROCEDURE DE SENSIBILISATION

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Fiche conseil n°7 – Sensibilisation

5. Compléments

Informations réglementaires en SST

Exemples d'informations à fournir : CdT : Code du Travail

Source Quelle information Par qui Vers qui


réglementaire
CdT R. 213-8 Incidences potentielles du travail de nuit sur la Chef d'établissement Travailleurs de nuit, et plus
santé particulièrement les femmes enceintes et
les travailleurs vieillissants
CdT L.231-3-1 Informations nécessaires sur les particularités de Chef d'établissement Salariés concernés et déjà qualifiés
l'entreprise et de son environnement susceptibles
d'avoir une incidence sur la sécurité, pour des
salariés sous contrat de travail temporaire
embauchés en vue de l'exécution de travaux
urgents nécessités par des mesures de sécurité
CdT L.231-3-2 Information sur les risques SST et les mesures Chef d'établissement Salariés
prises pour y remédier
CdT R.231-56-14 Risque chimique Chef d'établissement Salariés
CdT R.231-56-4, Risque cancérogène Chef d'établissement Organismes de contrôle
R.231-56-4-1 Travailleurs
CdT R.231-56-5, Agents CMR Chef d'établissement Travailleurs
R.231-56-9,
R.231-56-10
CdT R 231-71 Manutention des charges Chef d'établissement Travailleurs
CdT R.231-63-3 Risque biologique Chef d'établissement Travailleurs
Inspection du Travail
Médecin du Travail
CHSCT
Services de contrôle et de prévention
CdT R.231-65-3 Risque biologique Chef d'établissement Médecin du travail
CdT R.232-8-5 Bruit Chef d'établissement Travailleurs
CdT R.233-2 Equipements de travail Chef d'établissement Travailleurs
CdT R.233-43 Equipements de protection individuelle Chef d'établissement Travailleurs
CdT L.432-2 Information sur tout projet important d'introduction Chef d'établissement Comité d’entreprise
de nouvelles technologies, lorsque celles-ci sont
susceptibles d'avoir des conséquences sur (…) les
conditions de travail du personnel.

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Fiche conseil n°8

COMMUNICATION

1. Ce qu’exigent les référentiels


− Environnement
ISO 14001 4.4.3 : Communication
EMAS Article 3 : Participation à l'EMAS, § 2
Annexe I.-A.4.3 : Communication
Annexe I.-B.3 : Communication et relations avec le monde
extérieur
Annexe I.-B.4 : Participation du personnel

− SST
OHSAS 18001 4.4.3 : Consultation et communication

Correspondance avec ILO OSH 2001 3.2 : Participation des travailleurs


3.6 : Communication

2. Introduction et points particuliers


Le partage de l’information constitue un élément fondamental pour garantir la maîtrise des risques SSE en général, tant en terme
de retour d’expérience que d’implication du personnel, sources d’amélioration continue. Au même titre que la communication
descendante, de la hiérarchie vers l’ensemble du personnel, il convient d’organiser la communication ascendante et transversale.
La communication, pour être efficace, peut faire l’objet d’une analyse alimentée notamment par l’écoute des parties intéressées
internes et externes en particulier le personnel, l’administration, les assurances, les fournisseurs, les entreprises extérieures qui
interviennent sur le site, ou encore les clients et les utilisateurs des produits, services ou activités de l’organisme, les actionnaires...
Cette analyse permettra de définir la stratégie de communication.
Le référentiel OHSAS 18001 impose un processus de consultation du personnel dont les exigences font écho à celles du code du
travail.
Par ailleurs, les référentiels environnementaux, demandent de prendre en compte systématiquement les demandes externes
jugées pertinentes et d’y répondre. Il peut s’agir de réclamations ou de plaintes qui doivent être analysées, le plus souvent dans le
cadre de la procédure relative au traitement des écarts. Ce peut être également des sollicitations diverses émanant par exemple des
médias, des écoles et de clients ou usagers... Pour les entreprises cotées en bourse, ce peut être des demandes des actionnaires
ou des agences de notation.

A noter, l’existence de la récente norme ISO 14063 relative à la communication environnementale.

Différence entre sensibilisation et communication


Renvoi Fiche n°7.

Communication vers les fournisseurs et sous-traitants.


Les § 4.4.6 des référentiels, relatifs à la maîtrise opérationnelle, imposent une communication, vers les fournisseurs et sous-
traitants, des procédures et exigences pertinentes concernant les AES identifiables et les risques pour la SST des biens,
équipements et services utilisés. Cette communication est abordée dans le cadre de la maîtrise opérationnelle [Renvoi Fiche n°11].

Différence entre ISO 14001 et EMAS

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Fiche conseil n°8 - Communication


L’une des différences importantes entre l’ISO 14001 et l’EMAS concerne la communication externe. En effet, l’EMAS va plus loin
que l’ISO 14001 sur ce plan en exigeant une déclaration environnementale (cf. § 4).

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Fiche conseil n°8 - Communication

3. Vue synthétique des actions à réaliser

Attentes des parties intéressées Risques SST et aspects


internes environnementaux
Attentes des parties intéressées Politique
externes Objectifs, Indicateurs
Exigences réglementaires en : Procédure exigée
Résultats
matière de communication

Définir la stratégie de communication:

Plan de communication

Organiser la Organiser la Organiser la Répondre aux


communication vers communication communication demandes, consulter
le personnel ascendante, consulter et vers l'externe en externe
impliquer en interne

Réunions
CHSCT, correspondants SSE Déclaration Registre des
Affichage
Registres environnement (EMAS) demandes externes
Journaux internes
Boites à idées Rapport annuel Forum Internet
Intranet
Fiches d'écart, d'amélioration Site Internet Réunions de
Notes
Sondages, enquêtes Salons, journée portes concertation
… ouvertes...
… Sondages
Articles, plaquettes …
Politique à disposition
Décision/AES
....

Evaluer l'efficacité de la communication et exploiter les résultats

Indicateurs de performance de la communication


Opportunités d'amélioration de la communication

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Fiche conseil n°8 - Communication

4. Actions à mettre en œuvre

➊ DEFINIR LA STRATEGIE DE COMMUNICATION


La communication est un exercice difficile. Son efficacité dépend de la bonne identification des cibles (parties intéressées), de leurs
attentes, des messages à faire passer et des media les plus adaptés pour le faire. C’est pourquoi il est pertinent (mais non exigé comme
tel) d’élaborer une stratégie, en concertation avec le personnel, avant d’engager des actions de communication tout azimut.
La communication en matière d’environnement et/ou de SST doit tenir compte des orientations de l’entreprise dans ces domaines et doit
s’inscrire dans sa stratégie globale de communication. Celle-ci est elle-même fonction de nombreux facteurs tels que taille de
l'organisme, activité, culture d'entreprise, environnement culturel local et/ou national, législation applicable, situation géographique, etc.

Quelles données d'entrée pour la stratégie ?


Pour définir sa stratégie en matière de communication environnement et SST, l’organisme se base essentiellement sur une analyse des
demandes, attentes et besoins des diverses parties intéressées internes et externe et de l’importance de ces différentes parties
intéressées vues de l’organisme. Il doit notamment tenir compte des exigences réglementaires dans ce domaine (DRIRE, inspection du
travail), et autres exigences éventuelles auxquelles il aurait souscrit (assurances, contrats particuliers...).
Les risques SST, AES, retour d’expérience, accidents et presqu’accidents alimenteront également la réflexion sur les éventuels
besoins en communication.
Il est extrêmement important, pour les unités appartenant à de grands groupes, de rester en cohérence avec les directives définies par le
groupe notamment concernant la politique ainsi qu'en matière de procédures de communication externe (en particulier en cas de crise).
Quel contenu pour la stratégie?
Objectifs de la communication
La communication, en interne ou en externe pourra, par exemples, avoir pour objectif de :
- Faciliter la compréhension de la politique et des objectifs,
- Minimiser les conflits interne ou externe,
- Améliorer la confiance des clients, actionnaires…
- Renforcer les valeurs environnementales ou SST ou sein de l'organisme et favoriser l’implication des personnes,
- Réduire la crainte, en interne ou en externe, d'être exposé à un risque sans qu'il soit prévu et maîtrisé…
- Informer le personnel et les autres parties intéressées des objectifs de l'organisme et de ses résultats environnement et/ou SST,
- .....

Identification des parties intéressées


Le personnel, leurs représentants légaux et les autorités administratives seront nécessairement visés. En environnement, les
demandes des parties intéressées externes (riverains, associations, public, élus, autorités…) doivent être prises en compte. Au-delà,
les clients, actionnaires, fournisseurs, concurrents, media, assureurs, banques, associations diverses de protection de l’environnement,
entreprises extérieures intervenant sur le site pourront également être des cibles de la communication environnementale ou SST.
C’est à l’organisme de juger l’intérêt pour lui de communiquer vers ses différentes parties intéressées. Pour cela, il est intéressant
d’identifier l’importance de chaque partie intéressée en ce qu’elle peut aider ou remettre en cause l’organisme. Naturellement, il est
probable que la stratégie de communication visera à s’intéresser aux attentes des parties intéressées les plus importantes.
La médecine du travail et la CRAM ne doivent pas être oubliées dans le cas de la SST.

Définition des moyens et calendrier


Comme pour toute planification, il est pertinent de définir les moyens humains et financiers, ainsi que les échéances nécessaires à
l'atteinte des objectifs fixés dans le cadre de la stratégie de communication de l'organisme.
Quelle formalisation ?
Le plan de communication de l’entreprise, s’il existe, pourra intégrer les objectifs fixés pour la communication environnementale et SST. Si
l'organisme n'établit pas de plan de communication, il peut être intéressant d’en élaborer un spécifique à l'environnement et/ou la SST (qui
fait quoi, quand et comment), ou d’intégrer ces objectifs dans le programme environnemental.
PLAN DE COMMUNICATION

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Fiche conseil n°8 - Communication

➋ ORGANISER LA COMMUNICATION VERS LE PERSONNEL


Sur quels sujets ?
La mise à disposition d’informations appropriées auprès du personnel est un levier important de la motivation. Elle peut éviter les
incompréhensions et aider à mieux comprendre les efforts demandés en matière de performance SSE.

Informations obligatoires
Le Code du Travail impose que le personnel reçoive une information sur les risques pour la SST et leur maîtrise. Ces éléments sont
traités dans le cadre de la Fiche n°7 Sensibilisation.
Pour faciliter l’identification des interlocuteurs en matière de SST, les coordonnées de l’inspecteur du travail doivent être affichées ainsi
que, par exemple, la liste des secouristes, les coordonnées du médecin du travail (CdT – Art. R. 241-13), les membres du CHSCT (CdT
– Art. R. 236-7). A noter que certaines consignes de sécurité doivent être obligatoirement affichées (incendie : Art. R. 232-12-20).
Pour les installations classées soumises à autorisation, l’arrêté préfectoral d’autorisation d'exploiter doit en général être affiché.
Par ailleurs, un certain nombre de documents tels que le document unique d'identification des risques ou bien le rapport du bilan annuel
HSCT doivent être tenu à disposition ou transmis aux représentants du personnel. Une liste plus complète des obligations d'informations
issues du Code du Travail est donnée au chapitre 5.Compléments.

Informations sur le système


Exemples d'informations à communiquer :
- avancement des objectifs et des programmes d’actions,
- indicateurs de performances,
- retour d’expérience sur les incidents, accidents, presqu’accidents, situations d’urgence,
- suivi et bilan des écarts et actions correctives/préventives,
- liste des personnes relais en terme de communication (correspondants environnement ou SST…),
- résultats d'audits,
- conclusions de la revue de direction…
Les référentiels imposent que la politique Environnement et/ou SST soit communiquée au personnel [Renvoi Fiche n°1].
Les objectifs d’amélioration assignés à chaque personne, service ou direction et les résultats obtenus par rapport à ces objectifs
méritent également d’être périodiquement diffusés pour que le personnel concerné soit informé des résultats de ses efforts.
Comment ?
L’information à communiquer vers le personnel peut l’être via différents types de media (réunion, affichage…). Il peut être intéressant
d’utiliser plusieurs media pour diffuser une même information afin de garantir de meilleurs résultats, chaque individu étant plus ou moins
réceptif au mode de communication utilisé (conversation, image, texte, …).
Les réunions d’équipe intégrant un temps consacré à la SSE sont un moyen qui peut s’avérer très efficace.
Il est nécessaire de prendre garde à bien associer à chaque media, un objectif de communication. Il convient par exemple de s’interroger
périodiquement sur l’utilité de certaines réunions ou affichages.
De plus, il est important de s'attacher à la lisibilité des informations diffusées en fonction des cibles, quitte à en réduire la quantité. Il est
nécessaire d'adapter la communication au public visé en utilisant un langage approprié, éventuellement en faisant usage d'exemples et de
supports visuels et attractifs permettant une meilleure compréhension des informations complexes.
L’affichage de la nature des risques SST au poste de travail et les moyens de s’en préserver est souhaitable.
✄ REUNIONS (ENCADREMENT, COMITE DE DIRECTION, QUART D’HEURE SECURITE / ENVIRONNEMENT, COMITE DE PILOTAGE…)
✄ AFFICHAGE
✄ JOURNAL INTERNE
✄ MESSAGERIE ELECTRONIQUE INTERNE
✄ NOTE INTERNE
✄ ....

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Fiche conseil n°8 - Communication

➌ ORGANISER LA COMMUNICATION ASCENDANTE, CONSULTER ET IMPLIQUER EN INTERNE

➨ Identifier les représentants du personnel


L'OHSAS 18001 impose que les employés soient représentés pour les questions SST et informés de l'identité de ces représentants.
La réglementation du travail comporte des exigences équivalentes. Ainsi, l'organe essentiel de représentation des travailleurs concernant
la SST est le CHSCT, s'il existe (obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés) ou, à défaut, les délégués du personnel.
Le CHSCT est un acteur fondamental et incontournable pour la communication interne, en particulier en terme de remontée
d'information, de consultation et d'implication du personnel en matière de SST.
✄ CHSCT, DELEGUES DU PERSONNEL

➨ Organiser la communication ascendante interne

Dans quel but ?


Dans le cadre d’une démarche volontaire, la prise en compte des préoccupations, constatations et propositions du personnel
concernant les AE et la SST contribuera à sa réelle participation.
Cette communication peut notamment participer à la détection des petits dysfonctionnements (signaux faibles) qui pris en considération
limiteront le risque de survenue d’un incident.
Par ailleurs, le Code de Travail demande à l'employeur de prendre des dispositions pour que, dans certaines situations, le travailleur fasse
remonter des informations importantes pour la prise en compte des risques ; par exemple :
- les travailleurs doivent signaler immédiatement tout accident ou incident mettant en cause un agent biologique pathogène (art. R231-
63-1),
- les femmes doivent déclarer le plus précocement possible leur état de grossesse en cas d'exposition à l'action d'agents cancérogène,
mutagène ou toxique pour la reproduction (art. R 231-56-9).
Comment ?
La remontée d’informations se fait généralement oralement, par le biais des responsables hiérarchiques, en particulier à l’occasion de
réunions. Ces derniers jouent ici un rôle majeur pour le bon fonctionnement du système.
Cependant, il peut être intéressant de mettre en place des « relais » tels que les correspondants environnement et/ou sécurité [Renvoi
Fiche n°5] vers qui l’ensemble du personnel pourra plus facilement se tourner (sans pour autant négliger le CHSCT) et qui auront un rôle
d’animation local plus marqué.
✄ CHSCT, CORRESPONDANTS SSE
Les informations peuvent également être remontées par écrit, via des enregistrements (dont certains sont réglementaires) :
✄ CAHIERS DE RONDE, DE QUART, REGISTRES (SECURITE, ACCIDENTS BENINS, ETC...), FICHES D'ECART, DE SUGGESTION…
Il est également possible de mettre en place des outils, tels que :
✄ BOITE A IDEES
✄ REUNIONS, GROUPES D’EXPRESSION (METHODE 5S, PAR EXEMPLE)
La mise en œuvre de ces outils nécessite une animation importante pour réussir.
Il est important, sous peine de décrédibiliser toute démarche visant à impliquer le personnel et afin de bien montrer au personnel que ces
suggestions ne sont pas restées lettre morte, de donner une suite aux demandes ou informations recueillies quelles qu’elles soient, et ce
dans un délai acceptable (l’acceptabilité dépendant bien sûr de la difficulté du problème posé).

➨ Organiser la consultation du personnel

Au delà des outils de remontée d'informations, l'OHSAS 18001 demande que les employés, en direct ou à travers leurs représentants,
soient :
- consultés (= émettent un avis) lors de la mise en place de tout changement affectant la SST : par exemple, la méthodologie et les
résultats concernant l'évaluation des risques sont présentés au CHSCT, il émet un avis qui sera ou non intégré dans la prise de
décision finale,
- impliqués (= prennent part) dans le développement et la revue des politiques et des procédures de gestion des risques : par exemple,
des représentants du personnel prennent part au choix de la méthode pour l’analyse des risques au poste de travail et participent à
l'évaluation des risques en allant interroger les employés à leur poste de travail.

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Fiche conseil n°8 - Communication


L'EMAS exige également la participation du personnel et notamment qu'il soit "associé au processus d'amélioration continue des
résultats obtenus par l'organisation en matière d'environnement", éventuellement à travers des "comités environnement" ou des
représentants du personnel.
Sur quels sujets ?
Initialement, il est essentiel (pour la réussite de la démarche mais aussi la pertinence des résultats) d’associer le personnel pour :
- la réalisation de l'évaluation des risques SST au poste de travail. Il faut noter que l'analyse des risques professionnels auxquels
peuvent être exposés les salariés de l'établissement fait partie des missions légales du CHSCT (CdT - art. L 236-2),
- la phase de collecte des informations concernant l'identification des aspects environnementaux.
Ponctuellement, les employés peuvent être consultés ou impliqués à l’occasion des :
- transformations importantes des postes de travail : modification d'équipements, de produit ou de l'organisation du travail, en
particulier des cadences (CdT - art. L 236-2 : consultation obligatoire du CHSCT),
- accidents, incidents,
- sujets concernant l'amériation des performances environnement/SST (élaboration des objectifs, actions suite à problème…),
- choix des EPI (Equipements de Protection Individuelle)…
PROCEDURE DE GESTION DES MODIFICATIONS [Renvoi Fiche n°18]
FICHES D'ECART, D'AMELIORATION, DE PRESQUE ACCIDENT
L'article L 236-2 du Code du Travail précise toutes les circonstances dans lesquelles le CHSCT doit être consulté.
Comment impliquer et consulter ?
Le personnel sera consulté soit directement via la hiérarchie, soit indirectement via le CHSCT ou d'éventuels correspondants SSE.
✄ CHSCT, DELEGUES DU PERSONNEL, CORRESPONDANTS SSE, COMITÉS SSE
Les modes de consultation ou d'implication du personnel, ainsi que la propension de la direction à plus ou moins impliquer les employés,
et en particulier le CHSCT, dans le processus décisionnel de l'entreprise sont variables selon les organismes et leur culture.
La mise en place d’objectifs SSE individuels est un très bon moyen pour impliquer plus avant le personnel à tous les niveaux dans la
démarche et pour l’atteinte des résultats SSE.
Concernant des problématiques collectives, on peut citer les modes de consultation et d’implication du personnel suivants :
✄ QUESTIONNAIRE DE CONSULTATION
✄ GROUPES D’EXPRESSION (METHODE 5S, PAR EXEMPLE)
✄ PRIMES COLLECTIVES SUR OBJECTIFS
✄ SONDAGES, ENQUETES, CONCOURS, JEUX...
Sur des problématiques plus spécifiques et ponctuelles, telles que modification d’un poste de travail, d’une activité, d’un produit, etc, la
ou les personne(s) concernée(s) peut(vent) être consulté(es) ou impliqué(es) à des degrés divers en fonction de la complexité des
situations et de leurs enjeux.
✄ GROUPES DE TRAVAIL SUR L’ANALYSE DES RISQUES AU POSTE DE TRAVAIL, SUR LE RETOUR D’EXPERIENCE APRES ACCIDENT OU
INCIDENT, SUR DES THEMATIQUES SPECIFIQUES
✄ VISITES MÉDICALES
Dans tous les cas, il est essentiel que la direction témoigne de son implication au travers de son exemplarité à respecter les règles en
place.

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Fiche conseil n°8 - Communication

➍ ORGANISER LA COMMUNICATION VERS L'EXTERNE


➨ Communiquer les informations réglementaires
L'identification des exigences applicables [Renvoi Fiche n°3] permet de déterminer l'ensemble des éléments sur lesquels il est
réglementairement obligatoire de communiquer.
Vers qui ?
Selon le domaine, les informations seront communiquées à l'organisme compétent :
- Préfecture, Inspection des Installations Classées, Mairie,
- Inspection du Travail, Agents de prévention des organismes de sécurité sociale, Caisse Primaire d'Assurance Maladie, Inspection
générale de la médecine du travail, services de secours (pompiers), gendarmerie...
Sur quels sujets ?
Communications périodiques (exemples) :
⋅ Informations à fournir définies par l'Arrêté Préfectoral d'Autorisation d'Exploiter (quantités de déchets, rejets…) pour les
installations soumises à autorisation au titre des IC,
⋅ Déclaration annuelle des émissions polluantes des installations classées soumises à autorisation, définie par l'arrêté
du 24/12/2002,
⋅ Déclaration annuelle à l'Agence de l'Eau,
⋅ Informations SST et environnement au sein du Rapport annuel pour les entreprises cotées en bourses au premier
marché (dans le cadre de la loi sur les Nouvelles Régulations Economiques, cf 5-Compléments),
⋅ Programme annuel de prévention des risques professionnels et d'amélioration des conditions de travail (art L236-4 du
Code du Travail),
⋅ Ordre du jour et procès verbal des réunions du CHSCT (art. L 236-5),
⋅ Informations éventuellement définies par l'Inspection du Travail (rapports de contrôle),
. Taux de fréquence et de gravité des accidents pour le calcul des cotisations sociales.

Communications ponctuelles (exemples) :


⋅ Echanges ponctuels avec par exemple l'Inspection des Installations Classées ou l’Inspection du Travail, suite à une
inspection,
⋅ Communication en cas d’accident ou de pollution accidentelle, au minimum déclaration à l’inspection des installations
classées ou selon ce qui est défini dans les éventuels POI ou PPI [Renvoi Fiche n°12],
⋅ Déclaration en cas d'accident du travail ou de trajet,
⋅ Plan de démolition, de retrait ou de confinement pour les travaux concernant l'amiante préalablement au démarrage du
chantier (Décret n°96-98 du 07/02/1996)…
Une liste plus complète des obligations d'informations issues du Code du Travail est donnée au chapitre 5.Compléments.

➨ Communiquer sur les aspects environnementaux ou les risques SST

Sur quels sujets?


La stratégie de communication de l'organisme définit les thématiques sur lesquelles sera menée la communication externe :
- l'information peut porter sur une problématique particulière, par exemple :
⋅ objectif de réduire les conflits avec les riverains : communication sur un type de rejet atmosphérique, le bruit…
⋅ objectif de restaurer la confiance des élus et riverains : communication sur la prévention du risque incendie ou
légionellose…
- ou sur la politique globale en matière d'environnement / SST, au travers des objectifs d'amélioration, des indicateurs, des
résultats obtenus :
⋅ objectif d'améliorer la perception des clients, des actionnaires : communication des taux de gravité, taux de fréquence,
communication sur la maîtrise des entreprises extérieures intervenantes, sur la formation SST…

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Fiche conseil n°8 - Communication


Cas de l'EMAS
L'EMAS est le seul référentiel à imposer des exigences dans ce domaine. L'organisme souhaitant adhérer à l'EMAS se doit de produire
une Déclaration Environnementale destinée à fournir aux public et autres parties intéressées, des informations relatives à ses
impacts et résultats environnementaux. Le document est tenu à disposition du public. La Déclaration Environnementale et validée par
le vérificateur lors de l'audit d'enregistrement EMAS.
L’annexe II.-3.2 de l’EMAS définit le contenu de la déclaration environnementale. La Recommandation "2001/680/CE-Annexe I-
Orientations pour la Déclaration Environnementale" donne des compléments pouvant aider à la rédaction.
DECLARATION ENVIRONNEMENTALE

Cas de l'ISO 14001 : décision concernant la communication sur les AES


L'ISO 14001 exige simplement que l’organisme décide s’il souhaite ou non communiquer vers l’extérieur à propos de ses AES. La
direction doit être en mesure d’expliciter cette position qui doit rester cohérente, lorsque l’organisme appartient à un groupe industriel,
avec la politique de ce groupe dans ce domaine.
Cette décision doit être consignée par écrit, par exemple, dans le compte rendu de revue de direction. La communication dont il est
question ici porte sur les AES, c’est à dire sur les thèmes vis à vis desquels les performances environnementales de l’organisme sont les
moins bonnes. Les AES étant une des données d’entrée du programme, la communication sur les AES est donc souvent directement liée
à la volonté ou non de communiquer en externe sur les engagements d’amélioration pris à travers les objectifs.

Cas des produits et/ou services.


A noter que les normes ISO 14020 et suivantes définissent les principes de développement et d'utilisation de l’étiquetage et des
déclarations environnementales. Il s'agit là des informations, affichées sous forme textuelle ou graphique, concernant un produit ou un
service, par rapport à son profil environnemental global, ou un, voire plusieurs aspects environnementaux.
Vers qui ?
Là encore, la stratégie de communication définira les cibles : actionnaires, riverains, clients, public en fonction de l’analyse d’une part, de
leurs attentes et d’autre part de leur pouvoir d’influence vis-à-vis de l’organisme.
Comment communiquer ?
Dans le cas ou l'organisme décide de communiquer en externe sur ses AES, les référentiels environnementaux imposent de définir et
mettre en œuvre une méthode pour cette communication.
Au-delà des AES, si l'organisme a choisi de mettre en œuvre une communication volontariste vers l'externe sur l'environnement et/ou la
SST, il est libre quant au contenu et à la forme.
Exemples de moyens de communication externes :
✄ RAPPORT, BROCHURE D'INFORMATION, PUBLICITE, VIDEOS, SITE INTERNET
✄ ARTICLES DE JOURNAUX, INTERVIEW RADIO OU TELEVISEES, LETTRE D'INFORMATION
✄ JOURNEES PORTES OUVERTES, PARTICIPATION A DES CONFERENCES, A UNE ASSOCIATION D’INDUSTRIELS, A DES INITIATIVES DES
COLLECTIVITES LOCALES

➨ Communiquer en cas de crise


Au-delà de la communication strictement réglementaire en cas d'accident (défini par l'arrêté préfectoral, le POI, le PPI…), la
communication en cas de crise est un exercice d’autant plus délicat et périlleux si elle n'a pas été sérieusement préparée. Ainsi il est
fortement conseillé de définir qui est autorisé à diffuser les informations et qui ne l'est pas, quelles informations seront communiquées et à
quel public (riverains, autorités, médias…). Il est recommandé d'intégrer ce type de consignes au sein des plans d'urgence éventuels qui
existent dans l'organisme.
PLAN D'URGENCE, PLAN D'OPERATION INTERNE, CONSIGNES EN CAS D'ACCIDENT

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Fiche conseil n°8 - Communication

➎ REPONDRE AUX DEMANDES, CONSULTER EN EXTERNE


➨ Recevoir et documenter les demandes des parties intéressées externes
Les référentiels environnementaux demandent aux organismes de ne pas se limiter à la simple diffusion d’informations auprès des parties
externes mais imposent de répondre à leurs préoccupations et demandes jugées pertinentes.
Les demandes externes peuvent contribuer à l’identification des attentes des parties intéressées et constituer ainsi une donnée d'entrée
pour la définition d’une stratégie proactive en matière de communication. L’analyse de ces demandes est importante car elle peut bien
souvent permettre de désamorcer une future crise ou plainte ; elle peut également contribuer à l’évaluation de la performance de
l’organisme en matière de communication externe.
Le référentiel OHSAS 18001 ne détaille pas particulièrement ce point, cependant il semble logique d’appliquer la même démarche qu’en
environnement.
Quelles demandes ?
L'organisme doit prendre en compte les demandes pertinentes. Aucun élément du référentiel ne spécifie les critères qu’il convient de
prendre en compte pour juger de la pertinence d’une demande. La sélection peut s’appuyer sur le jugement du responsable désigné dans
la mesure ou celui-ci a la compétence nécessaire [Renvoi Fiche n°6]. Il peut être envisagé cependant de définir la notion de pertinence
bien que l’exercice soit délicat. Il est conseillé de répondre à toutes les demandes, même non fondées, ne serait-ce que par politesse.
Certains organismes ne considèrent pertinentes que les demandes écrites (mais ne perd-on pas déjà de l’information et du temps à ne
pas s’intéresser aux demandes orales ?).
Les demandes peuvent être des réclamations, plaintes, suggestions, questions, demandes d'information…
A noter que les demandes de l'autorité compétente sont forcément pertinentes. La politique du SM [Renvoi Fiche n°1] est le seul
document pour lequel il existe, au niveau des référentiels, une obligation de communication vers l’extérieur. En l'occurrence, il s'agit de la
mettre à disposition des parties intéressées.
Comment ?
Toutes les demandes sont réceptionnées par les personnes concernées (poste d’accueil, standard, service courrier…) et communiquées à
un responsable désigné (Responsable communication, environnement, sécurité…). La demande est ensuite transmise à la personne
compétente pour y répondre [Renvoi Fiche n°6]. Toute demande pertinente doit être documentée, c'est à dire enregistrée sur support
papier ou informatique.
La réponse prendra éventuellement en compte les critères de confidentialité établis par l’organisme (sur les AES par exemple).
FORMULAIRE D’ENREGISTREMENT DES DEMANDES EXTERNES / REGISTRE DES DEMANDES EXTERNES / BASE CHRONO

➨ Consulter les parties intéressées externes


L'EMAS impose à l'organisme de démontrer qu'il est engagé "dans un dialogue ouvert avec le public et les autres parties intéressées,
notamment les collectivités locales et leurs clients, et ce afin de déterminer les préoccupations du public et des autres parties intéressées".
Les autres référentiels sont moins contraignants. L'organisme peut cependant, bien évidemment, décider d'aller plus loin que la simple
diffusion d'informations, en consultant et impliquant les parties intéressées externes sur certaines problématiques.
Il est possible, par exemple, de consulter les riverains du site pour établir un objectif d’amélioration "concerté" concernant un aspect sur
lequel ils sont particulièrement attentifs et d'améliorer ainsi le dialogue. Ou bien, dans le cas où l’organisme fait appel a des sociétés de
travail intérimaire, il est intéressant de faire en sorte que ces sociétés s’impliquent ou tout du moins s’intéressent à la politique HSE de
l’organisme.
Comment ?
✄ NU ME R O D E T E L E P H ON E V E R T
✄ FORUM INTERNET
✄ REUNIONS DE CONCERTATION
✄ QUESTIONNAIRES D'OPINION
Réglementairement, certains types d'installations ont l’obligation de mettre en œuvre des commissions d'information incluant les riverains
et les autorités locales :
⋅ CLIS (Commission Locale d'Information et de Surveillance) pour les installations de traitement de déchets,
⋅ CLIC (Commission Locale d'Information et de Concertation) pour les installations SEVESO seuil haut.

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Fiche conseil n°8 - Communication


➏ EVALUER L'EFFICACITE DE LA COMMUNICATION ET EXPLOITER LES RESULTATS

Dans la mesure où une stratégie de communication a été définie, il est pertinent d'évaluer si les objectifs fixés dans ce cadre ont été
atteints (à condition que ces derniers aient été fixés et qu’ils soient mesurables) .
Différents types d'indicateurs peuvent être mis en place :
- d'une part pour voir si la communication a effectivement touché les cibles visées (nombre de questionnaires remplis, nombre de
visites sur un site internet, nombre de suggestions…),
- d'autre part pour évaluer l'atteinte des objectifs (meilleure compréhension de la politique, réduction des conflits…). Cette évaluation
repose bien souvent sur des critères qualitatifs mais quantifiables au travers de sondages, enquêtes, entretiens individuels... (par
exemple le nombre de personnes satisfaites du contenu de la communication interne, de sa fréquence, des supports utilisés, de la
lisibilité de l’information...).
Les résultats obtenus sont examinés, notamment à l'occasion de la revue de direction, et ce afin de statuer sur la performance de ce
processus et définir d'éventuels axes d'amélioration.

DEFINIR LES MODALITES DE COMMUNICATION


Une ou des procédure(s) est (sont) exigée(s) par les référentiels. Ces procédures sont plus ou moins formalisées selon la complexité de
l’organisation.
Elles doivent décrire l’ensemble des dispositions prises en matière de communication : quel type d’information est diffusé à qui, par qui et
par quel moyen, selon quelle périodicité. Un tableau récapitulatif peut être intéressant (et bien souvent suffisant).
Il est possible d'avoir une ou plusieurs procédures pour la communication interne et externe.
PROCEDURE DE GESTION DES DEMANDES EXTERNES
PROCEDURE DE COMMUNICATION INTERNE / DE CONSULTATION

5. Compléments

Documents utiles

Recommandation "2001/680/CE-Annexe I-Orientations pour la Déclaration Environnementale"


Loi relative aux nouvelles régulations économiques : art.L 225-102-1 du Code du Commerce et Décret n°2002-221 du
20/02/2002 modifiant le décret n°67-236 du 23/03/1967 sur les sociétés commerciales

Parties intéressées

La définition dans le cadre des référentiels est la suivante : « individu ou groupe concerné ou affecté par la performance
environnementale ou les performances en matière de santé et de sécurité au travail d’un organisme ».
Il va donc s’agir :
- en environnement : riverains, communes, associations, autorités compétentes (Préfet, Inspection des Installations Classées),
clients, personnel, actionnaires, assureurs…
- en SST : CHSCT, personnel, entreprises extérieures intervenant sur le site, personnes entrant sur le site (visiteur, prestataire…),
autorités compétentes (Inspection du Travail), médecin du travail, actionnaires, assureurs…
Par ailleurs, un certain nombre d’organismes d’état peuvent être des interlocuteurs de l’entreprise dans la mesure où ils apportent du
conseil, voire des subventions :
- en environnement : Agence de l’Eau, DIREN (Direction Régionale de l’Environnement), ADEME (Agence de l’Environnement et de
la Maîtrise de l’Energie)…
- en SST : CRAM (Caisse Régionale d’Assurance Maladie), ANACT (Agence Nationale de l'Amélioration des Conditions de Travail),
ARACT (Agence Régionale de l'Amélioration des Conditions de Travail)…

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Fiche conseil n°8 - Communication

Communications réglementaires en SST CdT : Code du Travail


CSS : Code de la Sécurité Sociale
Exemples de documents à transmettre ou à tenir à disposition.

Source Quel document Par qui Transmis Tenu à A qui / Pour qui
disposition
réglementaire
CdT R. 241-33 Rapport annuel du médecin du Médecin du Travail X CE
travail
Chef d'établissement X Inspection du travail
CdT R 230-1 Document unique des résultats de Chef d'établissement X CHSCT, Délégués du personnel
l'évaluation des risques A défaut personnes soumises aux
risques,
Médecin du travail, Inspection du
travail, CRAM
CdT L 231-3-1 La liste des postes de travail Chef d'établissement X Inspection du travail
présentant des risques particuliers
affectés à des salariés sous contrat
de travail à durée déterminée ou
temporaire
CdT R 231-53 Fiches de données de sécurité Chef d'établissement X Médecin du travail
CdT R 232-1-11 Dossier de maintenance des lieux Chef d'établissement X Inspection du travail
de travail
CdT R 232-12-21 Registre incendie Chef d'établissement X Inspection du travail
CdT R 233-73 Déclaration de conformité CE pour Chef d'établissement X Inspection du travail
les équipements
CdT L236-4 Rapport du bilan HSCT Chef d'établissement X CHSCT
CdT L236-4 Programme annuel de prévention Chef d'établissement X Inspection du travail,
des risques professionnels et CHSCT
d'amélioration de CT
CdT L236-4 Avis du CHSCT concernant le Chef d'établissement X Inspection du travail, CE
Rapport du bilan HSCT et le
programme
CdT L236-4 PV de la réunion de discussion du Chef d'établissement X joint à toute demande pour obtenir des
rapport marchés publics, des participations
publiques, des subventions, des primes
ou des avantages sociaux ou fiscaux
CdT L236-5 Ordre du jour des réunions du Chef d'établissement X Inspection du travail
CHSCT
PV des réunions du CHSCT
CdT L236-9 Registre des avis du CHSCT sur les Chef d'établissement X CHSCT
dangers graves et imminents
CdT R.237-9 Plan de prévention (intervention Chef d'établissement X Inspection du travail, CRAM
d'entreprises extérieures)
CdT R.237-9 Courrier signalant l'ouverture des Chef d'établissement X Inspection du travail
travaux pour les intervention
soumises à un plan de prévention
CdT R.238-20 Plan général de coordination en Maître d’œuvre X Entreprises sous-traitantes
matière de sécurité et de protection
de la santé.
CdT R.238-28 Plan particulier de sécurité et de Coordonnateur SST X Entrepreneurs génie civil
protection de la santé
CdT R 238-29 Plan particulier de sécurité et de Entrepreneur X Sous-traitants
protection de la santé : opérations
de bâtiment ou de génie civil
CdT R 241-41-3 Fiche d'entreprise Médecin du Travail X Chef d'établissement
CHSCT
X Inspection du travail
Médecin inspecteur régional du
travail et de la main-d'œuvre.
CdT R 241-56 Dossier médical par salarié Médecin du Travail X Médecin inspecteur régional du
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Fiche conseil n°8 - Communication


Source Quel document Par qui Transmis Tenu à A qui / Pour qui
disposition
réglementaire
travail et de la main-d'œuvre.
Médecin, à la demande de
l'intéressé
CdT R 241-57 Fiche d'aptitude par salarié Médecin du Travail X Salarié concerné
Chef d'établissement
X Inspection du travail
Médecin inspecteur régional du
travail et de la main-d'œuvre.
CdT L412-16, Désignation du délégué syndical Syndicats X Chef d'établissement, Inspecteur du
D.412-1 travail
CdT L 620-4 Registre des observations et mises Chef d'établissement X Inspection du travail, CRAM
en demeure formulées par
l'inspecteur du travail
CdT L 620-6 Rapports de vérification et contrôle Chef d'établissement X Inspection du travail, CRAM
(Registre de sécurité) Chef d'établissement X CHSCT, délégués du personnel,
Médecin du travail
CdT R.822-6 Dossier de création du service Chef d'établissement X Inspection du travail
médical
CSS L441 Déclaration d'accident Chef d'établissement X CPAM
CSS L441-4 Registre des accidents bénins Chef d'établissement X Inspection du travail
CSS L 461-4 Déclaration concernant l'utilisation Chef d'établissement X CPAM et Inspection du travail
de procédés de travail susceptibles
de provoquer les maladies
professionnelles

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Fiche conseil n°9

SYSTEME DOCUMENTAIRE

Il a été choisi de traiter dans cette partie appelée « système documentaire » les exigences des référentiels portant sur la
documentation en général et celles concernant en particulier les documents, données et enregistrements.

1. Ce qu’exigent les référentiels


− Environnement
ISO 14001 4.4.4 : Documentation
4.4.5 : Maîtrise de la documentation
4.5.4 Maîtrise des enregistrements
EMAS Annexe I.-A.4.4 : Documentation
Annexe I.A.4.5 : Maîtrise de la documentation
Annexe I.-A.5.3 : Enregistrements

− SST
OHSAS 18001 4.4.4 : Documentation
4.4.5 : Maîtrise des documents et des données
4.5.3 : Enregistrements et gestion des enregistrements

Correspondance avec ILO OSH 2001 3.5. Documentation du système de gestion de la sécurité
et de la santé au travail

2. Introduction et points particuliers


Pour les organismes disposant d'un système de management de la qualité, les dispositions en place en matière de gestion de la
documentation répondent aux exigences des référentiels environnement et/ou SST. Il est simplement nécessaire d'adapter :
si nécessaire la codification des documents,
la liste des enregistrements, en ajoutant ceux relatifs à l'environnement et/ou la SST,
le manuel qualité éventuellement, en le complétant ou en réalisant un ou des manuel complémentaires.
Cette fiche s'adresse plus particulièrement aux organismes devant mettre en place la maîtrise de leur documentation.
Il est essentiel de retenir que le système documentaire doit être le plus simple possible afin d'assurer une meilleure efficacité. Les
référentiels eux même insistent sur ce point :
l'OHSAS 18001 en précisant "qu'il est important de maintenir la documentation au niveau minimal permettant efficacité et
efficience",
l'ISO 14001 en indiquant en annexe "qu'il convient que la préoccupation principale des organismes soit la mise en œuvre
efficace du système de management environnemental et la performance environnementale et non un système complexe de
maîtrise des documents".

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Fiche conseil n°9 – Système documentaire


Typologie de la documentation
L'appellation des différents documents rencontrés dans le cadre des systèmes de management est variable en fonction des
organismes. La norme ISO 9000:2000, § 2.7.2 établit une typologie des documents utilisés dans les systèmes qualité. Il est
intéressant de s'en inspirer pour retenir les principes suivants :
Documents décrivant les principes de Manuel
fonctionnement du SM
Documents formulant des exigences Spécifications Réglementation et autres engagements
Documents fournissant des informations sur la Procédure : Descriptif Procédure organisationnelle : descriptif d'activité de
manière de réaliser des activités et des processus d'une série d'actions et gestion
de manière cohérente de tâches (qui fait Procédure technique : descriptif d'activité de
quoi) réalisation du produit ou service
Descriptif précis de Mode opératoire, instruction, méthode, notice
réalisation d'une tâche Consigne, plan d'urgence
(comment)
Documents fournissant des preuves tangibles de Enregistrement Formulaire ou imprimé renseigné, bordereau,
la réalisation d'une activité ou de résultats obtenus tableau de bord, liste, donnée, rapport, compte-
rendus
A noter que l'ISO 14001 et l'OHSAS 18001 ne citent pas le terme "manuel", et que l'ensemble des référentiels ne parle que de
"procédure", et non de "mode opératoire" ou autre "instruction".

Définitions
Document (ISO 9000:2000) (voir aussi ISO 14001:2004) : support d'information et l'information qu'il contient.
Exemples : Enregistrement, spécification , document de procédure , plan, rapport, norme.
NOTE 1 : Le support peut être papier, disque informatique magnétique, électronique ou optique, photographie ou échantillon étalon,
ou une combinaison de ceux-ci.
NOTE 2 : Un ensemble de documents, par exemple spécifications et enregistrements, est couramment appelé «documentation».
NOTE 3 : Certaines exigences (par exemple l'exigence de lisibilité) se rapportent à tous les types de documents, il peut toutefois y
avoir des exigences différentes pour les spécifications (par exemple l'exigence de maîtrise des révisions) et les enregistrements (par
exemple l'exigence de récupération).

Procédure (ISO 9000:2000) (voir aussi ISO 14001:2004) : manière spécifiée d'effectuer une activité ou un processus.
NOTE 1 : Les procédures peuvent ou non faire l'objet de documents.
NOTE 2 : Lorsqu'une procédure fait l'objet de documents, les termes «procédure écrite» ou «procédure documentée» sont
fréquemment utilisés. Le document contenant une procédure peut être appelé un «document de procédure».

Spécification (ISO 9000:2000) : document formulant des exigences.


NOTE: Une spécification peut être liée à des activités (par exemple, document de procédure, spécification de processus et
spécification d'essai), ou à des produits (telle que spécification de produit, spécification de performance et plan).

Enregistrement (ISO 9000:2000) (voir aussi ISO 14001:2004) : document faisant état de résultats obtenus ou apportant la preuve
de la réalisation d'une activité.
NOTE 1 : Les enregistrements peuvent, par exemple, documenter la traçabilité et apporter la preuve que vérification, actions
préventives et actions correctives ont été réalisées.
NOTE 2 : En général, les enregistrements ne nécessitent pas de maîtrise des révisions.

Gestion informatique ou gestion "papier"


La gestion documentaire telle que définie dans les référentiels de management peut être assurée "manuellement" ou bien par
l'intermédiaire de logiciels spécialisés via le réseau intranet ou internet.
Ces outils informatiques présentent de nombreux avantages comme l'organisation des documents sous forme d’arborescence de
dossiers, une gestion unique sur plusieurs sites, l'application automatique aux documents de règles de gestion paramétrables.
A noter que l'interaction entre les versions papier et informatiques des différents documents peut parfois être génératrice de
confusion.
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Fiche conseil n°9 – Système documentaire

Procédure documentée ou non


La version 2004 de l'ISO 14001, en s'alignant sur la position de l'ISO 9001:2000, stipule dans ses définitions, qu'une "procédure
peut être documentée ou non". Sur les différentes procédures demandées, le référentiel cite seulement une fois le terme
"procédures documentées" (4.4.6.Maitrise opérationnelle - a) en précisant "pour maîtriser les situations où l'absence de telles
procédures pourrait entraîner des écarts par rapport à la politique environnementale et aux objectifs et cibles".
Il ressort donc que le "document" procédure n'est plus exigé dans la mesure où l'organisme peut démontrer que toutes les
personnes concernées sont capables d'effectuer les opérations de la façon qui a été établie. Pour cela, elles doivent justifier de la
compétence de ces personnes, éventuellement guidées par des dispositions matérielles ou d'aménagement des lieux par exemple.
Les exigences à satisfaire peuvent être diffusées au travers de la communication interne [Renvoi Fiche n°8], de la sensibilisation
[Renvoi Fiche n°7] ou de la formation [Renvoi Fiche n°6].

3. Vue synthétique des actions à réaliser


: Procédure exigée

Documents existants

Décrire les éléments du système


Décrire la documentation correspondante

Manuel

Définir les modalités de maîtrise des documents :

Définir les modalités de :


Création,
Définir les modèles de
Révision
documents
Communication/diffusion
Conservation/archivage

Modèles de procédures Procédure de gestion documentaire


Modèles de formulaires Liste de diffusion des documents
Liste des documents en vigueur
Liste des enregistrements

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Fiche conseil n°9 – Système documentaire

4. Actions à mettre en œuvre

➊ DECRIRE LES ÉLÉMENTS DU SYSTÈME DE MANAGEMENT ET LA DOCUMENTATION CORRESPONDANTE


En premier lieu, il convient de répondre aux exigences des référentiels en matière de description :
⋅ du domaine d'application du système [Renvoi Introduction-Domaine d’application du SM],
⋅ des principaux éléments du système et leurs interactions, ainsi que la référence aux documents concernés.
La très large majorité des organismes choississent de résumer ces informations au sein d'un manuel, lequel constitue une vue d'ensemble
du système de management et peut fournir des orientations pour la documentation associée. Cependant, le manuel n'est pas une
exigence des référentiels environnementaux et SST (contrairement à la qualité), il peut être remplacé par n'importe quel document
(procédures, notes…) explicitant les informations en question.
Le manuel est en général construit au fur et à mesure de la mise en place du système et validé en dernier lieu.
La structure du manuel peut suivre la structure du référentiel auquel il répond. Dans le cas où plusieurs systèmes de management sont en
place, l'organisme peut établir plusieurs manuels ou bien un unique. Dans ce dernier cas, les référentiels ayant des structures différentes,
l'architecture du manuel peut être par exemple celle des processus ou bien celle de l'ISO 9001.
Le manuel ne décrit pas le référentiel mais comment l'organisme répond à chaque exigence du référentiel.
MANUEL
Par qui ?
Le responsable de la documentation du système effectue toutes les tâches liées à la gestion globale du système documentaire et en
particulier la rédaction du manuel et des documents généraux de description de le documentation.

➋ DEFINIR LES MODALITES DE MAITRISE DES DOCUMENTS


Il est préférable de définir ces modalités au début de la construction du système pour les appliquer dès la création des nouveaux
documents. Bien que la gestion des enregistrements donne lieu à des paragraphes spécifiques au sein des référentiels, ils peuvent faire
l'objet d'une procédure spécifique ou bien être traités au sein d'une procédure unique de gestion documentaire :
PROCEDURE DE GESTION DE LA DOCUMENTATION
PROCEDURE DE GESTION DES ENREGISTREMENTS

➨ Définir les modèles de documents


Pour chaque type de document, il est conseillé de définir un support servant de modèle. L'utilisation de modèles permettra de garantir
l'homogénéité de la documentation du système et une meilleure identification par ses utilisateurs. Ceci permettra de répondre en partie
aux exigences des référentiels imposant que les documents soient lisibles et identifiables.
Les documents peuvent être sur support papier (y compris photos et affiches) ou électronique, comme précisé dans les référentiels.

Cas des procédures


Chaque support de procédure comporte en général, en première page, les éléments suivants :
⋅ le nom de l'entreprise et/ou de la direction, de la division, de l'unité ;
⋅ la codification ; il est usuel de définir un système de codification alpha-numérique permettant d'identifier le type de
document (PR pour procédure, FO pour formulaire, IM pour imprimé, MO pour mode opératoire / n° d'incrément…) ;
⋅ l'intitulé « révision », « date de révision » ou « indice de révision » ; il peut faire partie de la codification ;
⋅ un emplacement permettant d'inscrire les noms, les fonctions, les signatures et les dates de signature des personnes
ayant réalisé la rédaction, éventuellement la validation / vérification et l'approbation du document ;
⋅ l'intitulé « pages » ou « nombre de pages » ;
⋅ un emplacement pour le titre représentatif du contenu du document (non ambigu, précis, complet) et/ou son objet.
Il est également possible de faire figurer :
⋅ un emplacement pour réaliser un historique des révisions mentionnant notamment la nature des modifications ;
⋅ la « date d'applicabilité » ;
⋅ les "responsabilités" : les principaux acteurs impliqués dans la procédure peuvent être cités ;
⋅ l'intitulé « documents de référence » : il s'agit, en général, des documents externes ayant exigé ou induit la création de la
procédure ;
Certaines informations peuvent être listées au sein de chaque procédure ou bien au sein de documents spécifiques :
⋅ les « documents associés » : il s'agit, là, des documents du système documentaire en lien avec la procédure
(imprimés…) ; il est possible d'établir un récapitulatif général décrivant l'ensemble des procédures et de leurs documents
associés ;
⋅ la liste de « diffusion » récapitulant les personnes, fonctions ou services auxquels chaque document est diffusé ;

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Fiche conseil n°9 – Système documentaire


⋅ des informations concernant la conservation de chaque document : « lieu », « responsable » ;
⋅ des informations concernant l'archivage de chaque document : "lieu", "responsable".
Les pages suivantes constituent le corps de la procédure à proprement parler. La modélisation graphique permettant de représenter
tout type de processus par l'intermédiaire de logigrammes est usuellement employée. Elle est intéressante dans la mesure où il est
possible de représenter de façon extrêmement synthétique un enchaînement de tâches, ainsi que les responsabilités et documents
associés. Cependant, son emploi en tant que rédacteur mais surtout en tant qu'utilisateur de la procédure nécessite parfois un
apprentissage. Son emploi peut être explicité au sein de la procédure de gestion documentaire ou bien par le biais de sensibilisation ou de
formation.
MODELES DE PROCEDURES, DE MODES OPERATOIRES, DE CONSIGNES

Cas des enregistrements


Les formulaires ou imprimés (fiches d'amélioration, rapports d'audits, PV de mesures…) doivent être considérés comme des documents
et gérés selon des modalités définies. Ils sont le support opérationnel de réalisation de la procédure (écrite ou non) ; ils deviennent des
"enregistrements" lorsqu'ils sont renseignés.
Ils sont établis à partir d’un support type commun à chaque besoin. Les éléments à faire figurer au minimum sont ceux permettant :
⋅ l'identification : titre, intitulé du document et codification,
⋅ l'utilisation de la version pertinente : indice et/ou date de révision de l'imprimé.
Il peut également exister d’autres supports de documents pour des enregistrements de listes (liste des AES, liste des risques SST, liste
des documents du SM…), de planifications, (objectifs d'amélioration, programme d'audits, ou de données (analyse environnementale,
évaluation des risques SST) par exemple.
Il convient toujours de différencier l'indexation du formulaire (révision 1, 2, 3 du tableau-type par exemple), de l'indexation de son contenu
enregistré (liste des AES de l'année 2005, liste des AES de l'année 2006…).
MODELES DE FORMULAIRES

➨ Définir les modalités de création


Les modalités à définir dans le cadre de la création d'un document (procédure ou imprimé) concernent les étapes suivantes :
- Rédaction : élaboration d'un document (original ou révision) sous forme d'une proposition qui sera soumise à la fonction responsable
de son approbation.
- Vérification : il est possible d'introduire une étape de vérification portant d'une part sur la forme et la terminologie, afin d'assurer une
lisibilité et une cohérence de l'ensemble de la documentation, et d'autre part sur le fond, en terme de faisabilité de la mise en
application de ce qui est écrit. Cette action est assurée par les services qualité, environnement ou SST, ou bien par le service
documentation.
- Approbation : acceptation du texte d'un document par la fonction responsable, moyennant, le cas échéant, des modifications précises
et décision de mise en application du document. L'étape d'approbation des documents est imposée par les référentiels.
Comment formaliser les étapes de validation ?
Dans le cadre d'une gestion documentaire papier, les étapes de vérification et d'approbation sont formalisées par une signature :
⋅ pour les procédures, sur leur page de garde,
⋅ pour les imprimés, sur la procédure dont il dépend ou sur une page spécifique, s'ils ne sont associé à aucune procédure.
Les systèmes de gestion informatisée permettent d'établir un circuit de validation électronique du document.
Quand ?
Le besoin de création d'un document peut se manifester dans divers cas : suite à audit, suite à revue de direction, à la demande d'une
personne, à la création d'une nouvelle activité…
Par qui ?
Le responsable désigné (responsable du système de management) analyse le besoin et, s'il le valide, définit, en concertation avec les
personnes concernées, les fonctions en charge des différentes étapes. Il est également possible d'établir un tableau générique des
responsabilités en terme de création, rédaction, vérification et approbation par type de documents.
Comment s'assurer de la lisibilité de la documentation?
Il est bien évidemment primordial que tout document soit adapté la personne destinée à l'utiliser et ce compte-tenu de son contexte socio-
culturel. C'est pourquoi il est nécessaire que les étapes de rédaction/approbation/vérification permettent de valider la bonne adéquation :
⋅ de la langue,
⋅ de la terminologie,
⋅ du choix du support (affichage de posters ou procédures littéraires),
⋅ du choix de la rédaction (logigramme ou phrases)…

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Fiche conseil n°9 – Système documentaire


➨ Définir les modalités de revue et de révision des documents
Les référentiels imposent de "passer en revue" les documents et de les "mettre à jour lorsque nécessaire".
La revue consiste à examiner les documents afin de s'assurer qu'ils sont pertinents en terme de contenu, en adéquation avec le besoin et
la réalité de ce qui est fait et utiles.
En fonction des résultats de cette revue, l’organisme décide :
⋅ de leur suppression si ceux-ci ne présentent plus de valeur ajoutée,
⋅ ou du maintien de ceux-ci en l’état,
⋅ ou de réviser les documents : la révision consiste à adapter un document existant de façon à tenir compte des évolutions.
Quand ?
Il est nécessaire de définir une périodicité minimale de passage en revue des documents. Ainsi, chaque document n'ayant pas fait l'objet
de modification depuis par exemple 2 ans doit systématiquement faire l'objet d'une revue afin de s'assurer qu'il n'est pas obsolète. Il
convient également de s'assurer qu'il ne manque pas de document vis à vis des exigences du SM.
La révision est mise en œuvre en fonction du besoin (mêmes cas que pour la création mais aussi en cas de modification avérée ou
envisagée des pratiques).
Par qui ?
Les responsabilités en terme de revue et de révision sont identiques à celles impliquées lors de la création des documents.
Comment ?
Les systèmes de gestion informatisée offrent des fonctionnalités permettant de déclencher des alertes pour la revue des documents
n'ayant pas été modifiés depuis une période donnée.
Concernant les révisions de documents, les référentiels exigent d'identifier les modifications. Pour cela, il est possible :
⋅ d'établir, en page de garde, l’historique du document par une description des motifs de la révision et l'identification des
parties affectées,
⋅ de faire figurer une ligne verticale dans la marge à hauteur des parties modifiées, et/ou d'attribuer une police d'écriture ou
une couleur différente à la partie modifiée,
⋅ de résumer les modifications sur un note jointe au document lors de la diffusion.

➨ Définir les modalités de communication et de diffusion des documents

A qui communiquer les documents?


Les destinataires peuvent être des personnes, des fonctions ou bien des services. Les groupes de destinataires, lieux de consultation et
gestionnaires de ces derniers peuvent figurer sur chaque document, sur un document associé, ou bien être rassemblés au sein d'une liste
commune de diffusion des documents.
LISTE DE DIFFUSION DES DOCUMENTS
Comment?
La diffusion peut être réalisée, selon le mode de gestion utilisé, par la mise à disposition systématique des documents valides sur le
réseau informatique ou bien par diffusion d'un exemplaire papier. Dans le cas d'une mise à disposition informatique, les destinataires sont
informés (par messagerie en général…). Une sensibilisation particulière sur les modifications peut également être nécessaire.
Dans le cas où un même document est à destination de tout un service, il est possible, selon les cas, de le mettre en consultation au
niveau d'un "point documentation", ou bien de l'afficher à proximité des points d'utilisation sur un support prévu à cet effet. Un gestionnaire
du "point documentation" sera alors désigné.
Certains destinataires comme les membres des instances dirigeantes ou comités, des organismes ayant introduit une demande (clients…)
ainsi que les auditeurs peuvent être simplement avertis des modifications des documents qui les concernent directement.
Comment s'assurer que les destinataires disposent de la version en vigueur des documents?
Le responsable de la documentation peut être chargé, lors de la diffusion de nouveaux documents, d'éliminer lui-même les versions
antérieures. La liste de diffusion des documents peut comporter le nombre d'exemplaires papier distribués afin de pouvoir les retirer à la
péremption. Le responsable désigné peut également prévenir les destinataires que tel document est périmé, charge à ceux-ci d'éliminer
les copies obsolètes.
Un logiciel de gestion documentaire masque automatiquement les versions périmées.
Il est par ailleurs usuel de mettre à disposition une liste des documents en vigueur régulièrement actualisée, disponible sur le réseau
intranet ou sur support papier et faisant figurer l'indice de révision de chaque document.
LISTE DES DOCUMENTS EN VIGUEUR

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Fiche conseil n°9 – Système documentaire


➨ Définir les modalités de conservation et d'archivage des documents
Il convient de conserver les anciennes versions des documents. Les documents périmés peuvent être conservés, sans risque d'utilisation
erronée, sous forme :
⋅ d'original papier comportant la mention "périmé",
⋅ de fichier informatique, par exemple dans un répertoire "périmés" d'accès limité.
Il est alors nécessaire de définir, pour chaque type de document archivé, les lieux, responsables et durée de conservation, ainsi que les
responsabilités et mode de destruction.
Les conditions d'archivage doivent permettre une bonne conservation des données et peuvent parfois faire l'objet de mesures spécifiques
(température, humidité, protection contre l'incendie, l'inondation, les rongeurs, la malveillance, limitation d'accès pour éviter les
destructions excessives par ignorance ou abusives par malveillance…). Les conditions de destruction des documents doivent assurer la
protection des données confidentielles.

Cas des enregistrements


Les enregistrements étant les éléments de preuves du fonctionnement du système, la maîtrise de leur conservation est un élément
particulièrement important. Leurs règles de gestion doivent permettre d'assurer la possibilité de les retrouver, les consulter et les utiliser
aussi longtemps que nécessaire.
Quels enregistrements ?
Il convient dans un premier temps de recenser les différents types d'enregistrements. Les référentiels, ainsi que leurs annexes ou lignes
directrices fournissent de nombreux exemples en la matière (Voir § 5.Compléments).
Les enregistrements peuvent être des documents d'origine :
⋅ interne : formulaires renseignés, imprimés, listes, recueils de données de type évaluation des risques…
⋅ externe : rapports d'analyses et de mesures, Bordereaux de Suivi de Déchets Dangereux, courriers de l'autorité
administrative… Dans ce cas, il n'est pas nécessaire d'effectuer une identification interne (tampon, codification.…), mais il
convient de maîtriser la gestion et la diffusion du bon document à la bonne personne.
Quelles modalités de gestion?
Il est ensuite usuel d'établir une liste, définissant, pour chaque famille d'enregistrement :
⋅ Le lieu de conservation,
⋅ Les responsabilités pour le classement, la conservation, l'élimination,
⋅ La durée de conservation. Certaines documents font l'objet d'une durée légale de conservation (3 ans pour les
Bordereaux de Suivi de Déchets Industriels, 10 ans pour certains dossiers médicaux…).
Ces éléments peuvent également être définis au sein des procédures où il est fait référence à des enregistrements associés.
LISTE DES ENREGISTREMENTS RELATIFS A L'ENVIRONNEMENT
LISTE DES ENREGISTREMENTS RELATIFS A LA SST
Une ou plusieurs listes peuvent être établies.

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5. Compléments

Exemples d'enregistrements cités par les référentiels

ISO 14001:2004 (Annexe) :


- les enregistrements des réclamations, - les résultats des revues de direction,
- les enregistrements relatifs à la formation, - la décision de communication externe,
- les enregistrements de surveillance des procédés, - les enregistrements des exigences légales applicables,
- les enregistrements de contrôle, d'entretien et - les enregistrements des aspects environnementaux
d'étalonnage, significatifs,
- les enregistrements pertinents sur les sous-traitants et - les enregistrements des réunions environnementales,
fournisseurs,
- l'information sur la performance environnementale,
- les rapports d'incidents,
- les enregistrements sur la conformité réglementaire, et
- les enregistrements relatifs aux tests de préparation aux
situations d'urgence, - la communications avec les parties intéressées.

- les résultats d'audits,

ISO 14004:2004 :
- les informations sur la conformité aux exigences légales - l'information sur la participation aux formations,
applicables et aux autres exigences applicables
auxquelles l'organisme a souscrit, - les permis, licences et autres formes d'autorisations
légales,
- les détails relatifs aux non-conformités et aux actions
correctives et préventives, - les résultats de l'inspection et des activités d'étalonnage,
et
- les résultats des audits du système de management
environnemental et des revues de direction, - les résultats de la maîtrise opérationnelle (maintenance,
conception, fabrication).
- l'information sur la composante environnementale des
produits (par exemple composition chimique et
propriétés),
- les preuves du respect des objectifs/cibles,

OHSAS 18002:1999 : entre autres :


- dossiers individuels de formation, - rapports d'accident,
- rapports d'inspections de sécurité, - rapports de suivi,
- rapports d'audit, - surveillance médicale,
- résultats de consultations, - résultats de l'évaluation des risques.

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Exemples d'enregistrements réglementaires en SST

CdT : Code du Travail


CSS : Code de la Sécurité Sociale
Communication de ces documents : Renvoi Fiche n°8

Thème Source Document demandé Responsabilité Durée de


réglementaire conservation
Inspection du CdT L 620-4 Registre des observations et mises en demeure Chef d'établissement 5 ans
Travail formulées par l'inspecteur du travail
Accidents CdT L 231-9 Registre des dangers graves et imminents Chef d'établissement Non définie
CdT R 236-9
CSS L441 Déclaration d'accident Chef d'établissement Non définie
CSS L441-4 Registre des accidents bénins Chef d'établissement Non définie
Evaluation des CdT R 230-1 Document unique des résultats de l'évaluation des risques Chef d'établissement Non définie
risques
Listes des postes CdT L 231-3-1 Liste des postes de travail présentant des risques Chef d'établissement Non définie
à risques particuliers affectés à des salariés sous contrat de travail à
durée déterminée ou temporaire
CdT R. 231-54-15 Liste actualisée des travailleurs exposés aux agents Chef d'établissement Non définie
chimiques dangereux
Fiche d'exposition des travailleurs
CdT R. 231-63-2 Liste des travailleurs exposés à des agents biologiques Chef d'établissement 10 ans après
cessation de
l'exposition

Risque chimique CdT R 231-53 Fiches de données de sécurité pour les produits utilisés Chef d'établissement Non définie
dans l'établissement
Risque CdT R 231-63-4 Déclaration préalable d'utilisation pour la première fois Chef d'établissement Non définie
biologique d'agents biologiques pathogènes
Médecine du CdT R. 241-33 Rapport annuel du médecin du travail Médecin du Travail Non définie
Travail
CdT R 241-41-1 Plan d'activité en milieu de travail : études à entreprendre, Médecin du Travail Non définie
nombre et fréquence minimaux des visites des lieux de
travail…
CdT R 241-41-3 Fiche d'entreprise Médecin du Travail Non définie
CdT R 241-56 Dossier médical par salarié Médecin du Travail Non définie
Dossier médical spécial lié à l'exposition à certains risques Non définie
ou nuisances, par exemple :
R. 231-56-11 Travailleur susceptible d'être exposé à un agent Médecin du Travail 50 ans après
cancérogène, mutagène ou toxique pour la reproduction cessation de
l'exposition
R. 231-65-2 Travailleur susceptible d'être exposé à des agents Médecin du Travail 10 ans après
biologiques pathogènes. cessation de
l'exposition
R. 231-101 Travailleur susceptible d'être exposé à des rayonnements Médecin du Travail 50 ans après
ionisants cessation de
l'exposition
CdT R 232-8-4 Travailleur pour lesquels exposition sonore quotidienne ≥85 Médecin du Travail 10 ans après
dB (A) : cessation de
- Fiche d'exposition mentionnant les postes de travail l'exposition
occupés, les dates et les résultats des mesurages du niveau
d'exposition sonore quotidienne et, s'il y a lieu, du niveau de
pression acoustique de crête ;
- Modèle des protecteurs individuels fournis et atténuation
du bruit qu'ils apportent ;
- Dates et les résultats des examens médicaux
CdT R 241-57 Fiche d'aptitude par salarié Médecin du Travail Non définie

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Thème Source Document demandé Responsabilité Durée de
réglementaire conservation
CdT R.822-6 Dossier de création du service médical Chef d'établissement Non définie
Registre de CdT L 620-6 Rapports de vérification et contrôle Chef d'établissement 5 ans
sécurité Cf "Principales vérifications périodiques" -Edition INRS - ED
(éventuellement) 828 , 1999,
Comprend notamment :
CdT R 232-1-11 Dossier de maintenance des lieux de travail Chef d'établissement 5 ans
CdT R 232-5-10 Rapports de contrôles et mesures atmosphériques Chef d'établissement 5 ans
d'ambiance (si prescrit)
CdT R 232-12-21 Registre incendie (exercices et essais périodiques du Chef d'établissement 5 ans
matériel)
CdT R 233-11, 12 Rapports de vérifications périodiques de certains Chef d'établissement 5 ans
CdT R 233-42 équipements de travail et EPI
Carnet de maintenance de certains équipements de travail

Bilan HSCT CdT L236-4 Rapport du bilan HSCT Chef d'établissement Non définie
CdT L236-4 Programme annuel de prévention des risques Chef d'établissement Non définie
professionnels et d'amélioration de CT
CdT L236-4 Avis du CHSCT concernant le Rapport du bilan HSCT et le Chef d'établissement Non définie
programme
CdT L236-4 PV de la réunion de discussion du rapport Chef d'établissement Non définie
CHSCT CdT L236-5 Ordre du jour des réunions du CHSCT Chef d'établissement Non définie
PV des réunions du CHSCT
CdT L 231-9 Registre des avis du CHSCT sur les dangers graves et Chef d'établissement Non définie
CdT R 236-9 imminents
Intervention CdT R.237-4 Descriptif des interventions d'entreprises extérieures Chef d'établissement Non définie
d'entreprises
extérieures
CdT R.237-9 Plan de prévention Chef d'établissement Non définie
A. 26/04/96 Protocole de sécurité Chef d'établissement Non définie
CdT R.237-9 Courrier signalant l'ouverture des travaux pour les Chef d'établissement Non définie
intervention soumises à un plan de prévention
Chantiers clos et CdT R.238-20 Plan général de coordination en matière de sécurité et de Maître d’œuvre Non définie
indépendants protection de la santé (PGCSPS)
CdT R.238-28 Plan particulier de sécurité et de protection de la santé Coordonnateur SST Non définie
(PPSPS)
CdT R 238-29 Plan particulier de sécurité et de protection de la santé : Entrepreneur Non définie
opérations de bâtiment ou de génie civil
Sécurité Sociale CSS L 461-4 Déclaration concernant l'utilisation de procédés de travail Chef d'établissement Non définie
susceptibles de provoquer les maladies professionnelles

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Exemples de consignes et procédures imposées par le Code du Travail

Thème Article du Document demandé


Code du
Travail
Prévention du risque R. 231-54-3 Procédures de travail, notamment dispositions assurant la sécurité lors de la manutention, du
chimique stockage et du transport sur le lieu de travail des agents chimiques dangereux et des déchets
contenant de tels agents.
Procédures d’entretien régulières pour le matériel impliquant des agents chimiques dangereux
R. 231-54-8 Procédures à mettre en œuvre pour assurer la surveillance des installations et des appareils de
protection collective, notamment pour détecter d'éventuelles défaillances
R. 231-54-13 Procédures pertinentes en cas d’accident, d’incident ou d’urgence dû à la présence d’agents
chimiques dangereux
R. 231-54-14 Notice pour chaque poste de travail ou situation de travail exposant les travailleurs à des agents
chimiques dangereux, destinée à informer les travailleurs des risques auxquels leur travail peut les
exposer et des dispositions prises pour les éviter. Elle rappelle les règles d'hygiène applicables
ainsi que, le cas échéant, les consignes relatives à l'emploi des équipements de protection
collective ou individuelle
R. 231-56-3 Procédures et méthodes de travail appropriées d’utilisation d’un agent cancérogène, mutagène
ou toxique pour la reproduction
Prévention du risque R. 231-62-2 Procédures permettant en toute sécurité, le cas échéant, après un traitement approprié, d’effectuer
biologique le tri, la collecte, le stockage, le transport et l’élimination des déchets par les travailleurs
R. 231-62-3 Consigne de sécurité interdisant l’introduction de nourriture et de boissons, d’articles pour
fumeurs, de cosmétiques et de mouchoirs autres que les mouchoirs en papier…
R. 231-63-1 Procédure à suivre en cas d’accident ou d’incident grave mettant en cause un agent biologique
pathogène.
Procédure à suivre lors de la manipulation de tout agent biologique du groupe 4, notamment lors
de l’élimination de celui-ci.
R. 231-63-3 Procédures et méthodes de travail et mesures de protection et de prévention correspondantes ;
Plan d’urgence pour la protection des travailleurs contre l’exposition aux agents biologiques des
groupes 3 ou 4 du fait de la défaillance du confinement physique.
Ambiance des lieux de R. 231-82 Consignes de travail adaptées à la nature de l’exposition à des émissions radioactives et aux
travail opérations envisagées.
R. 232-5-9 Consigne d’utilisation, dispositions prises pour la ventilation et mesures à prendre en cas de
panne des installations.
R. 232-7-8 Règles d’entretien périodique du matériel d'éclairage
R. 232-8-1 Document de planification du contrôle de l’exposition au bruit, si besoin
Prévention des R. 232-12-20 Consigne en cas d'incendie
incendies et des
explosions-évacuation
Equipements de travail R. 233-2 Instructions ou consignes d’utilisation ou de maintenance de ces équipements de travail
R. 233-13-5 Procédure en cas de transport des charges au-dessus des personnes, dans le cas où cela est
requis pour le bon déroulement des travaux.
R. 233-13-10 Procédure lorsqu’une charge doit être levée simultanément par deux ou plusieurs équipements de
travail servant au levage de charges non guidées
Equipements de R. 233-43 Instructions ou consignes concernant les équipements de protection individuelle et de leurs
protection individuelle conditions de mise à disposition.
Dispositions R. 234-18 Consigne écrite des conditions d’emploi et de surveillance des jeunes travailleurs de moins de
particulières dix-huit ans effectuant des travaux en élévation sur les chantiers de bâtiment
Entreprises extérieures R. 237-6 Consignes de sécurité
Opérations de bâtiment R. 238-18 Consignes SST
ou de génie civil
R. 238-31 Consignes à observer pour assurer les premiers secours aux victimes d’accidents et aux
malades
Services de santé au R. 241-40 Consigne reprenant les dispositions prises en liaison notamment avec les services de secours
travail d’urgence extérieurs à l’entreprise concernant les premiers secours aux accidentés et aux malades

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Exemples d'enregistrements réglementaires en environnement

Thème Source réglementaire Document Durée de


conservation
Installations Décret 77-1133 du Dossiers de déclaration Tant que
Classées 21/09/1977 Dossiers de demande d'autorisation d'exploiter l'installation
est exploitée
Récépissés de déclaration
Arrêté préfectoral d'autorisation d'exploiter
Arrêté ministériel de prescriptions générales
Arrêté préfectoral Rapports de surveillance Tant que
d'autorisation Rapports communiqués à l'inspection des IC l'installation
d'exploiter est exploitée
Agréments des organismes de contrôle
Arrêté du 29/06/2004 Bilan de fonctionnement Tant que
l'installation
est exploitée
Arrêté du 24/12/2002 Déclaration annuelle des émissions polluantes des installations classées soumises Non définie
à autorisation
Arrêté ministériel de Déclaration d'accident ou de pollution accidentelle Non définie
prescriptions générales Fiches de données de sécurité des produits dangereux Non définie
pour les IC soumises à
déclaration Registre entrée/sortie des produits dangereux indiquant la nature et la quantité Non définie
Permis de travail et/ou permis de feu Non définie
Documents justificatifs de l'élimination des DIS 3 ans
… …
Déchets Décret 98-679 du Récépissé de déclaration en Préfecture pour les transporteurs de déchets Non définie
30/07/1998
Décret 2005-635 du Bordereaux de Suivi de Déchets Dangereux 3 ans
30/05/2005 (transporteurs,
éliminateurs) /
5 ans
(producteurs)
LIENHYPERTEXTELIE
NHYPERTEXTEArrêté Registre des déchets Non définie
du 29/07/05 Déclaration annuelle Non définie
Arrêté du 07/07/05
Décret 77-1133 du Arrêté préfectoral d'autorisation d'exploiter pour les installations d’élimination de Tant que
21/09/1977 déchets industriels provenant d'installations classées l'installation
est exploitée
Décret 92-377 du Agréments pour les récupérateurs de ces emballages dont les détenteurs ne sont Non définie
01/04/1992 pas les ménages
Décret 87-59 du Récépissé de déclaration au Préfet pour les appareils contenant des PCB/PCT Non définie
02/02/1987 Agrément pour les éliminateurs
Arrêté du 28/01/1999 Agrément pour les opérations de regroupement, collecte et transport d'huiles Non définie
usagées
Agrément pour l'élimination d'huiles usagées
Air Décret 92-1271 du Fiche d'entretien pour les équipements frigorifiques et climatiques comportant Non définie
07/12/1992 certains fluides frigorigènes
Arrêté du 10/02/1993 Qualification ou certification des entreprises effectuant l'entretien des Non définie
équipements frigorifiques et climatiques comportant certains fluides frigorigènes
Décret 98-817 du Livret de chaufferie pour chaudières de puissance comprise entre 400 kW et 50 Non définie
11/09/1998 MW
Décret 98-833 du Agrément pour les organismes de contrôle sur chaudières de P>1MW Non définie
16/09/1998
Eau Code Santé Publique - Autorisation de rejet de la part de l'exploitant des réseaux, dès lors qu'il y a Non définie
art.L1331-10 déversement d'effluents autres que sanitaires dans un réseau d'assainissement
collectif (peut prendre la forme d'une convention de rejets)

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Fiche conseil n°9 – Système documentaire

Exemples de consignes et modes opératoires imposés par la réglementation environnement

Arrêté ministériel de prescriptions générales pour les IC soumises à déclaration :


- Consignes de sécurité :
⋅ interdiction d'apporter du feu sous une forme quelconque, dans les parties de l'installation concernées par le risque
"incendie" et "atmosphères explosives",
⋅ obligation du "permis de travail"
⋅ procédures d'arrêt d'urgence et de mise en sécurité de l'installation (électricité, réseaux de fluides),
⋅ mesures à prendre en cas de fuite sur un récipient ou une canalisation contenant des substances dangereuses,
⋅ moyens d'extinction à utiliser en cas d'incendie,
⋅ procédure d'alerte avec les numéros de téléphone du responsable d'intervention de l'établissement, des services d'incendie
et de secours, etc
- Consignes d'exploitation :
⋅ modes opératoires,
⋅ fréquence de contrôle des dispositifs de sécurité et de traitement des pollutions et nuisances générées,
⋅ instructions de maintenance et de nettoyage.

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Fiche conseil n°10

MAITRISE OPERATIONNELLE - AES/RISQUES SST

Les exigences des référentiels en matière de maîtrise opérationnelle sont, au sein de ce guide, traitées d’une part en ce qui
concerne les opérations associées aux AES/risques SST dans la présente fiche et d’autre part pour les achats de biens et services
dans la fiche n°11.

1. Exigences des référentiels


− Environnement
ISO 14001 4.4.6 : Maîtrise opérationnelle
EMAS Annexe I.-A.4.6 : Maîtrise opérationnelle

− SST
OHSAS 18001 4.4.6 : Maîtrise opérationnelle

Correspondance avec ILO OSH 2001 3.10 Prévention des dangers


3.10.1. Mesures de prévention et de maîtrise

2. Introduction et points particuliers


Les activités doivent être maîtrisées au quotidien (c’est-à-dire exploitation, maintenance, …) en vue de prévenir et/ou limiter les
dommages et impacts. Pour cela, ce paragraphe s’attache à l’écriture des procédures nécessaires pour y parvenir, complétant ainsi
les dispositions prises dans le cadre des autres exigences des référentiels : compétence, sensibilisation, surveillance …
Comme pour ces différents éléments, les référentiels demandent à ce que l’organisme s’intéresse prioritairement aux aspects
environnementaux significatifs (AES) en environnement, aux risques insuffisamment maîtrisés en SST, c’est à dire aux risques
SST/E les plus importants [Renvoi Fiche 2].
Cette étape peut se révéler « consommatrice de papier » si elle n’est pas abordée avec comme postulat de départ posé par les
référentiels : « Ecrire seulement ce qui est nécessaire ! ».
Les procédures, modes opératoires, consignes, etc, ne sont requis que dans la mesure où leur absence serait préjudiciable.
Autrement dit, on peut très bien répondre à cette exigence des référentiels sans écrire de procédure ! La maîtrise des activités,
comme dit précédemment, passe également par la compétence, l’évolution des postes de travail, des installations…
L’ISO 14001 : 2004, référentiel qui a bénéficié de la révision la plus récente, n’exige plus de procédures documentées, sauf dans ce
chapitre. Et pour cause, puisque l’organisme pourra ne documenter que les procédures qui pour lui seraient pas ou mal appliquées
sans cela.

La maîtrise opérationnelle doit en particulier être mise en œuvre dans le cadre de la gestion des modifications, travaux neufs,
nouveaux projets… Ces aspects font l'objet de la fiche n°18.
Les interventions des prestataires doivent également être prises en compte en matière de maîtrise opérationnelle. Ces
interventions sont couvertes par la fiche n°11.

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Fiche conseil n°10 – Maîtrise opérationnelle – AES/Risques SST

3. Vue synthétique des actions à réaliser

Description des activités


AES
Risques SST

Identifier les activités associées aux AES et/ou risques SST

Procédures, consignes, modes opératoires existants


Activités associées aux AES
Planification existante de la maintenance
Activités associées aux risques SST
Autres dispositions de maîtrise existantes (compétence…)

Inventorier les moyens existants de maîtrise opérationnelle associés à ces activités

Politique, objectifs
Exigences légales et autres exigences Eléments de maîtrise opérationnelle existants
Bonnes pratiques associés aux activités visées

Compléter et mettre en application les moyens nécessaires à la maîtrise opérationnelle

Eléments de maîtrise opérationnelle nouveaux ou modifiés

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Fiche conseil n°10 – Maîtrise opérationnelle – AES/Risques SST

4. 4. Actions à mettre en œuvre

➊ IDENTIFIER LES TACHES ASSOCIEES AUX IES ET/OU RISQUES SST


La première étape consiste à identifier les activités, tâches, opérations, etc, à l’origine des AES ou risques SST identifiés. Ce sont bien
sûr en s’intéressant à ces activités qu’il sera possible d’agir sur leurs conséquences SSE.
Selon la méthodologie retenue, ce travail d’identification a pu déjà être réalisé lors de l’évaluation des risques [Renvoi Fiche 2]. En effet, si
l’évaluation a porté sur les triplets (activité, aspect, impact) et (activité, situation dangereuse, dommage), alors l’organisme connaît déjà les
activités concernées.
Dans le cas où l’évaluation est plus globale (par aspect/impact ou situation dangereuse/dommage), il convient de formaliser cette
recherche des activités à l’origine de ces aspects et situations dangereuses (voir exemple, tableau ci-après). Cette tâche, également
nécessaire à l’identification des compétences et paramètres à surveiller, peut naturellement être réalisée simultanément.
Par ailleurs, il convient bien évidemment d’identifier les activités pour lesquelles la réglementation exige la mise en place de procédures ou
consignes (ex : procédure de conduite des installations) [Renvoi Fiches n°3 et n°9-§5 Compléments : exemples de consignes et
procédures exigées par la réglementation SST et environnement].
LISTE DES AES/IES
DOCUMENT UNIQUE

➋ IDENTIFIER LES MOYENS EXISTANTS DE MAITRISE DES AES / RISQUES SST

Pour chaque opération précédemment identifiée, il convient de faire un état des éléments existants permettant d'assurer que la tâche est
réalisée correctement, c’est-à-dire, au sens SSE, que les activités sont réalisées de manière à prévenir ou limiter les conséquences réelles
ou potentielles sur l’Homme et l’environnement. En effet, cet « inventaire » des éléments en question permettra de mieux évaluer la
nécessité d’établir de nouvelles dispositions organisationnelles, les procédures n’étant ici qu’un moyen parmi d’autres pour assurer la
maîtrise des activités. Ces éléments sont :
- La définition des responsabilités : quelles sont la ou les fonctions/équipes/personnels en charge de cette tâche ? [Renvoi Fiche n°5],
- Le niveau de compétences exigé et effectif pour les personnes en charge des opérations [Renvoi Fiche n°6],
- Les procédures, consignes… écrites ou orales préalablement existantes,
- La surveillance exercée concernant l’activité ainsi que les différentes mesures réalisées [Renvoi Fiche n°13],
- Les dispositions matérielles existantes pour prévenir les dommages et impacts (protection collective, dispositif de traitement…),
- Les outils de planification des tâches permettant de définir qui fait quoi, à quelle date, notamment en ce qui concerne les opérations
périodiques telles que la maintenance préventive : tableaux de bord, plannings, GMAO (Gestion de la Maintenance Assistée par
Ordinateur).
Il est également important de préciser si certaines des activités identifiées sont sous-traitées, la maîtrise des activités étant alors à aborder
de manière différente.
Qui procéde à cette identification?
Il y a naturellement plusieurs possibilités, de l’identification par le responsable SSE seul à des démarches plus participatives ou chaque
service ou équipe est impliqué ou prend en charge cette étape. Il est bien certain que si les personnels sont impliqués en amont pour
l’identification des activités associées aux AES et risques SST puis dans l’identification et l’établissement des compléments nécessaires
en matière de maîtrise opérationnelle (voir point 3), alors d’une part, cela participe à leur sensibilisation, et d’autre part, il y a de fortes
chances que les dispositions définies soient plus facilement respectées !
Comment formaliser cette identification?
Il est possible d'établir un tableau résumant l'ensemble des éléments de maîtrise opérationnelle pour chaque activité identifiée à l’étape 1.
Ce type de tableau présente l’avantage de constituer un très bon outil de travail pour la mise en place des dispositions nécessaires, car il
donne une vision immédiate de l’ensemble des dispositions existantes.
TABLEAU DE MAITRISE OPERATIONNELLE

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Fiche conseil n°10 – Maîtrise opérationnelle – AES/Risques SST


Fonctions /
services /
AES / équipes Compétences requises vis à vis de
Risque SST Taches associées concernés l'environnement et/ou de la SST* Procédures / Outils Surveillance
Emissions de gaz Démarrage des Chef de quart Connaissance des seuils PRO 056 Logiciel de
de combustion installations réglementaires surveillance des
rejets
Entretien des Prestataire X Chauffagiste Contrat CX98-2 GMAO
brûleurs Plan de prévention (déclenchement
entretien)
Production Vidanges des Technicien de Connaissance des règles de gestion Affichage au niveau Point d'attention lors
d'huiles usées équipements maintenance des déchets liquides des zones de des rondes
stockages
Gestion des Responsable Maîtrise des règles de gestion des PRO 89 Check-list contrôle
enlèvements déchets DIS enlèvement
Maîtrise de la réglementation déchets Suivi des bons
(nomenclature, BSDD...) et transport d'enlèvement
matière dangereuses
Risques liés à la Réception des Magasinier Connaissance gestes et postures à / /
manutention matières premières adopter
manuelle
Risques liés à Manipulation en Technicien de Connaissance des règles de gestion Affichage des Point d'attention lors
l'utilisation des laboratoires laboratoire des produits chimiques au laboratoire dangers des visites
produits Emplacement de encadrement
chimiques stockage spécifique /
produit
Réception stockage Magasinier Connaissance des risques chimiques CO 005 CO 006
et des précautions associées FDS simplifiée pour
les opérateurs

* Bien évidemment, la connaissance et l'expérience "métier" (ex: chef de quart) sont des pré-requis qui n'apparaissent pas dans ce tableau.

➌ DEFINIR OU COMPLETER LES MOYENS NECESSAIRES A LA MAITRISE OPERATIONNELLE


L'organisme doit alors se déterminer sur la nécessité ou non de compléter les éléments existants. Là encore, il ne s’agit pas uniquement
de se poser simplement la question : « Dois-je écrire une procédure ? » mais bien : « Quels sont les éléments qui me permettront de
garantir la maîtrise des risques en terme de procédures, compétence, surveillance, sensibilisation … ? ». Ces différents éléments peuvent
être reportés dans le tableau précédent avec la mention à établir et planifier dans le cadre du système selon les modalités définies pour
chacun des éléments (compétence, sensibilisation, …).
Outre la nature et l’importance du risque lié à l’activité, la détermination de ce besoin éventuel repose en général sur les aspects suivants :
- La complexité de l'activité,
- Le fait que l'activité soit occasionnelle ou continue : une opération réalisée peu souvent est moins bien maîtrisée,
- Le statut du personnel qui occupe le poste (stagiaire, CDD, intérimaire) : attention aux opérations réalisées usuellement par des
personnes compétentes, celles-ci pouvant ponctuellement être remplacées (surcharge, maladie, vacances…),
- L'évolution fréquente du poste de travail…
Pour ce qui concerne plus spécifiquement l’écriture des procédures, modes opératoires, instructions, consignes (l’organisme est bien sûr
libre du vocabulaire), il est clair que plus l’activité est complexe, occasionnelle, avec une rotation importante du personnel, plus il devrait
apparaître comme nécessaire d’établir des procédures documentées.
Il faut cependant garder en mémoire qu’un « dessin vaut mieux qu’un long discours ». Ainsi, par exemple pour ce qui concerne le tri des
déchets, il est souvent plus judicieux de bien repérer sur les réceptacles (bennes, fûts, …) le type de déchets qui peut y être déposé plutôt
que de l’écrire dans une procédure (qui ne sera sans nul doute jamais lue). Par ailleurs, il faut tenir compte du niveau d’éducation du
personnel et notamment de sa capacité à lire des documents d’une certaine complexité.
PROCEDURES OPERATOIRES/MODES OPERATOIRES/CONSIGNES
A titre d’exemple, on peut citer quelques activités qui peuvent faire l’objet de procédures / modes opératoires / consignes documentées
(mais pas obligatoirement) :
- Démarrage, arrêt de certains process ou installations ;
- Gestion de l’enlèvement des déchets par les prestataires (renseignement et suivi des BSDD, commande enlèvement…) ;
- Dépotage / empotage / reconditionnement / manipulation de produits chimiques ;
- Conduite des installations et du process (documents souvent existants dans lesquels sont introduits notamment les dangers liés à
chaque opération et les moyens de prévention associés).

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Fiche conseil n°10 – Maîtrise opérationnelle – AES/Risques SST


Qui rédige les documents de maitrise opérationnelle ?
Ces procédures opérationnelles doivent bien entendu être élaborées par ou avec les personnes qui sont amenées à réaliser les opérations
concernées. Des groupes de travail peuvent être mis en œuvre.
Que contiennent les documents de maitrise opérationnelle ?
Les procédures opérationnelles, modes opératoires, consignes sont des descriptifs d'opérations qui se doivent d'être facilement
compréhensibles par les personnes qui seront amenés à les réaliser.
Les référentiels imposent que les procédures stipulent des critères opératoires. Cela signifie que, si nécessaire, des informations
précises doivent définir dans quel cas on doit-on faire quelle action. Par exemple, "si T>28 °C, couper le rejet en actionnant la vanne V4".
Par ailleurs, aujourd’hui il est possible d’insérer des photos des équipements, des postures, etc, qui permettent d’illustrer très
concrètement dans ces documents la conduite à tenir.

➨ Mettre en œuvre les documents et dispositions de maîtrise opérationnelle


Afin de garantir la bonne application des documents élaborés, il convient tout d'abord d'assurer leur diffusion auprès des personnes
concernées (affichage au poste de travail, mise à disposition au sein d'un classeur facilement accessible…).
De plus, il est également nécessaire d'accompagner la diffusion des documents et des autres dispositions prises en matière de maîtrise
opérationnelle (affichage, règles orales…) d'une sensibilisation [Renvoi Fiche n°7], voire d'une formation [Renvoi Fiche n°6] des
personnes concernées :
- Initialement, si les procédures introduisent des pratiques nouvelles,
- Par la suite, lors de l'embauche d'une personne.
PROCEDURE D'ACCUEIL DES NOUVEAUX EMPLOYES
Les réunions d’équipe sont souvent un lieu privilégié pour présenter les nouvelles procédures et pratiques.
✄ REUNIONS D’EQUIPE
Par expérience, il convient de ne pas négliger cette étape de longue haleine et consommatrice d’énergie avant que les pratiques définies
ne fassent partie du quotidien des personnels.

➨ Intégrer la dimension SSE dans les activités de maintenance


Il convient de faire un point spécifique sur les activités de maintenance que la maîtrise opérationnelle doit naturellement couvrir. Ces
activités sont à l’origine d’aspects et de situations dangereuses bien particulières.
En matière de maintenance, on parle souvent de maintenance préventive (opérations déclenchées systématiquement selon planification
pré-établie), de maintenance conditionnelle (opérations déclenchées après vérification de l’état de l’équipement par rapport à des critères
et une planification pré-établis) et de maintenance corrective (opérations déclenchées lors du constat d’une dérive, d’un défaut, d’une
défaillance…).
L’idée est d’intégrer au niveau de la maintenance préventive et de la maintenance conditionnelle, des opérations qui permettraient de
prévenir ou limiter les impacts et dommages SSE (en particulier suite à l’analyse des risques et en tenant compte des obligations
réglementaires) et jusque là réalisées en maintenance corrective.
Souvent l’organisme a déjà structuré ses activités de maintenance et va pouvoir s’appuyer sur les outils et méthodes mis en place. A titre
d’exemple, on peut citer les plans ou gammes de maintenance précisant pour chaque équipement les opérations devant être réalisées,
leur fréquence et bien sûr le descriptif des tâches à réaliser. Les organismes qui se sont dotés d’une GMAO (Gestion de la Maintenance
Assistée par Ordinateur) ont déjà structuré ce pan d’activité.
Il s’agira donc ici de compléter les dispositions prises pour intégrer les problématiques SSE, comme par exemple :
- de prendre en considération des équipements spécifiques à la prévention des dommages et des impacts qui jusque là pouvaient être
traités uniquement en maintenance corrective, par exemple : entretien des séparateurs d’hydrocarbures, des fosses septiques, des
systèmes de filtration de l’air ambiant…
- de gérer via les outils de la maintenance la planification des contrôles périodiques réglementaires et/ou volontaires, par exemple :
EPC, EPI, réservoirs, canalisations, flexibles, matériels de détection (ex : détecteurs incendie, gaz…), matériels de lutte contre
l’incendie (extincteurs, RIA…), contrôles électriques, appareils à pression…
- de compléter les tâches de maintenance avec des opérations spécifiques visant à prévenir les impacts et dommages pendant
l’intervention, en fonction notamment des résultats de l’évaluation des risques SSE [[Renvoi Fiche n°2], par exemple : gestion des
déchets générés par les opérations, port des EPI, établissement d’un permis feu…
Pour ce dernier point, il est naturellement possible de procéder de la même manière que pour les autres activités en matière de définition
de la maîtrise opérationnelle.
PLAN DE MAINTENANCE, GMAO

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Fiche conseil n°10 – Maîtrise opérationnelle – AES/Risques SST


5. Compléments

Exemples de consignes et procédures imposées la réglementation


Renvoi Fiche n°10 – Système documentaire - §5.Compléments

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Fiche conseil n°11

MAITRISE OPERATIONNELLE - ACHATS

Les exigences des référentiels en matière de maîtrise opérationnelle sont, au sein de ce guide, traitées d’une part en ce qui
concerne les opérations associées aux AES/risques SST dans la fiche n°10 et d’autre part pour les achats de biens et services dans
la présente fiche.

1. Ce qu'exigent les référentiels


− Environnement
ISO 14001 4.4.6 : Maîtrise opérationnelle
EMAS Annexe I.-A.4.6 : Maîtrise opérationnelle

− SST
OHSAS 18001 4.4.6 : Maîtrise opérationnelle

Correspondance avec ILO OSH 2001 3.10 : Prévention des dangers


3.10.4 : Acquisition de biens et services
3.10.5 : Sous-traitance

2. Introduction et points particuliers


La communication des procédures et exigences SSE aux fournisseurs et sous-traitants, concernant l'achat de certains biens et
services, est un élément qui est en général assez mal maîtrisé par les organismes lors de l’étape de mise en place des systèmes.
Cette thématique peut avantageusement être développée dans le cadre de l'amélioration continue du système.

Il s’agit ici de bien comprendre tout l’intérêt pour l’organisme de mettre en œuvre une démarche SSE volontariste dans le cadre des
relations client – fournisseur. Certains organismes peuvent aller jusqu'à mettre en œuvre une politique "d'achats verts" qui consiste à
développer spécifiquement des approvisionnements plus respectueux de l’environnement.
Ce type de démarche sera profitable à la fois pour les prestataires et pour l’organisme (compréhension mutuelle des risques,
exigences pouvant amener à des évolutions technologiques, échanges d’expérience, amélioration des TF, TG…). Sa mise en œuvre
prendra du temps car elle amène des évolutions importantes au niveau des comportements voire de la culture d’entreprise pour les
prestataires et l’organisme.

En ce qui concerne l'achat de services, la réglementation Hygiène, Sécurité et conditions de travail encadrent de façon très
précise l'intervention d'entreprises extérieures ainsi que les opérations de bâtiment et de génie civil.
Les évolutions dans le cadre des interventions sur les sites SEVESO seuil haut en terme d’habilitation des sous-traitants viennent
renforcer ces dispositions pour une meilleure maîtrise des risques.

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Fiche conseil n°11 – Maîtrise opérationnelle - Achats

Cas des sous-traitants

Sous-traitant : organisme qui prend en charge une partie d'une opération.

Le sous-traitant peut proposer :


- Une intervention sur le site du client : maintenance, dépollution, prestations informatiques, entretien, restauration…
- Un service réalisé dans ses propres locaux : prestations intellectuelles, nettoyage de pièces, peinture…

Dans le cas de l'intervention sur le site du client, on parle "d'entreprise extérieure" :


Code du Travail - art. R. 237-1 :
Entreprise extérieure : toute entreprise faisant intervenir son personnel aux fins d'exécuter ou de participer à l'exécution d'une
prestation de service ou de travaux, quelle que soit leur nature, industrielle ou non, dans un établissement d'une entreprise, dite
entreprise utilisatrice.

La version 2004 de la norme ISO 14001 renforce la notion de "travaille pour le compte de l'organisme".
Cette notion inclut plus particulièrement les intérimaires, les entreprises assurant les fonctions que l'organisme a externalisées sur
son site (logistique interne, gestion des déchets, station d'épuration, gestion des utilités…).
C'est également le cas lorsque l'organisme contractualise en tant que fournisseur la réalisation d'une prestation, qu'il sous-traite lui-
même. L'entreprise à qui est confiée la mise en œuvre, travaille "pour le compte de" l'organisme en question.
L'organisme mettant en place le SM doit, concernant les personnes ou entités travaillant pour son compte, appliquer ou faire
appliquer des dispositions quasi identiques à celles de son propre personnel. Il doit notamment :
− communiquer sa politique,
− s'assurer de la compétence des personnes exécutant une tâche, qui a (ont) potentiellement un (des) impact(s)
environnemental(aux) significatif(s),
− permettre que les personnes soient sensibilisées.

Cas des fournisseurs


ISO 9000:2005 :
Fournisseur : organisme ou personne qui procure un produit.
Ex : producteur, distributeur, détaillant, marchand, prestataire de service ou d'information.
Note 1 : Un fournisseur peut être interne ou externe à l'organisme.
Note 2 : Dans une situation contractuelle, le fournisseur peut être appelé "contractant".

En matière de fournisseur, le cas particulièrement sensible en environnement et SST est le fournisseur de produits chimiques. La
bonne connaissance de la nature et des quantités de produits chimiques présents sur le site est fondamentale en terme de :
− Classement au titre des Installations Classées, et en particulier de classement SEVESO,
− Connaissance des risques d'exposition des personnes au poste de travail (le Code du Travail - art. L 230-2 impose la
réalisation d'une évaluation des risques potentiels préalablement à l’introduction du produit sur le site) et de pollution de
l'environnement en cas de rejets chroniques ou accidentels, gazeux ou liquides, d'évacuation des déchets, d'incendie…
Les informations nécessaires en terme de connaissance des dangers (phrases de risques) associés aux produits sont données au
sein des Fiches de Données de Sécurité (FDS), dont la fourniture est réglementairement imposée lors de toute distribution de
produit (Code du Travail Art. R231-53 et R231-53-1).
Il est donc impératif :
− Initialement, d'établir un recensement des produits chimiques présents sur le site, ainsi que des FDS associées. Celui-ci
est en général mené dans le cadre de l'identification des aspects environnementaux/évaluation des risques SST [Renvoi
Fiche n°2].
− Par la suite, de définir des règles d'introduction de tout produit nouveau, ainsi que des règles de maîtrise des quantités de
produits présents et de leur localisation.

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Fiche conseil n°11 – Maîtrise opérationnelle - Achats

3. Vue synthétique des actions à réaliser

Biens achetés
Prestations achetées

Identifier les types de biens et prestations concernées

Questionnaire de sélection des


Typologie des biens et prestations achetés fournisseurs et sous-traitants

Risques SST Collecter les besoins et établir


/ AES Qualifier les fournisseurs/prestataires
les cahiers des charges
identifiés

Cahiers des charges Fournisseurs et sous-traitants qualifiés


Cahiers des charges types

Etablir les contrats/commandes

Plan de prévention,
Contrat/Commande PGCSPS, PPSPS
Protocole de sécurité
Plaquette de consignes simplifiées

Suivre les commandes/prestations

CR de suivi : audits de chantiers, réunions


périodiques
Evaluation satisfaction demandeur

Evaluer les fournisseurs/sous-traitants

Demandes d'amélioration
Changement de prestataire/fournisseur
Registre des autorisations administratives
Audits fournisseurs/prestataires

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Fiche conseil n°11 – Maîtrise opérationnelle - Achats

4. 4. Actions à mettre en œuvre

➊ IDENTIFIER LES TYPES DE BIENS ET DE PRESTATIONS CONCERNES


Dans le cadre de son processus achat, l'organisme doit définir de quelle manière, et pour quels biens et services, des AES et/ou risques
SST sont susceptibles d'être produits et des exigences communiquées.
PROCEDURE ACHATS
Il s'agit donc ici d'identifier parmi l'ensemble des biens et services achetés, les types de biens et services pour lesquels des actions
devront être menées.

➨ Identifier les types de biens concernés


Tout organisme est amené à acheter des équipements, des consommables et éventuellement des matières premières.
Parmi ces biens, certains sont d’avantage susceptibles d'induire AES et/ou risques SST. Il s'agit des :
⋅ Matières premières et consommables : en particulier produits chimiques,
⋅ équipements de travail : machines, appareils, outils, engins, matériels et équipements connexes,
⋅ installations connexes à la production : chaudières, compresseurs, onduleurs, climatiseurs, installations de traitement
d'eau…

➨ Identifier les différents types de prestations concernées


Les prestations concernées sont celles qui sont susceptibles d'induire des AES ou des risques SST identifiés par l'organisme ; il s'agit
donc d'une part de l'intervention sur le site d'entreprises extérieures et d'autre part d'éventuelles activités externalisées.
Réglementairement, il existe diverses exigences Hygiène et Sécurité applicables en fonction du type d'intervention sur site. Les différents
cas de figure réglementaires rencontrés de façon usuelle sont [Renvoi Fiche n°18-Gestion des modifications-5.Compléments] :
⋅ Chantier de bâtiment et génie civil effectué en dehors de tout établissement,
⋅ Chantier de bâtiment et génie civil clos et indépendant au sein d'un établissement,
⋅ Chargement et/ou déchargement de marchandises,
⋅ Autre intervention de plus de 400 h ou travaux dangereux (liste définie par arrêté).
L'organisme peut donc se baser sur ces différents cas de figure pour élaborer ses propres exigences dans le cadre du système de
management.
Certains organismes sont soumis à des exigences complémentaires ou différentes ; il s'agit des établissement classés SEVESO seuil
haut, des industries extractives et des travaux relatifs à la construction navale.

➋ COLLECTER LES BESOINS ET ETABLIR LES CAHIERS DES CHARGES


D'une manière générale, deux cas de figure se présentent au demandeur :
⋅ l'achat dit "sur étagère", pour lequel le fournisseur / sous-traitant est déjà référencé et le produit / service déjà enregistré
au sein de l'organisme. Les exigences environnementales et/ou SST sont définies initialement et appliquées
systématiquement.
⋅ L'achat hors référencement : selon son importance, il doit faire l'objet d'une analyse particulière, notamment en terme
d'identIfication des aspects environnementaux et risques SST. Il renvoie au processus de gestion des modifications
[Renvoi Fiche n°18]. Les contrats et les exigences environnementales et/ou SST sont établis au cas par cas.

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Fiche conseil n°11 – Maîtrise opérationnelle - Achats


Quelles exigences ?
D’une manière générale, il convient naturellement ici de réfléchir en premier lieu par rapport aux AES et aux risques SST et d’en déduire
les exigences qu’il convient de transmettre via notamment le cahier des charges pour garantir leur maîtrise.
Les exigences standards, demandées systématiquement, sont souvent définies par le responsable environnement et/ou SST. Cela
peut concerner l'enlèvement systématique des déchets produits lors de l'intervention ou bien le respect de la réglementation
environnementale et/ou SST.
La communication d'exigences plus spécifiques, qu'elles concernent un matériel, un produit ou un service, doivent, autant que faire ce
peut, être formulées en amont de la proposition du fournisseur ou du sous-traitant, afin que celui-ci les intègre à son offre, certaines
exigences pouvant parfois engendrer un surcoût. Il est important que le cahier des charges global fasse donc apparaître l'ensemble des
contraintes (par exemple exigences concernant les nuisances sonores d'un équipement ou exigences en matière de stockage des engins,
des bennes de déchets ainsi qu'en matière d'introduction et de stockage des produits chimiques pour un chantier). L'idéal est de
demander, dans la décomposition des prix, les coûts spécifiques engendrés par exemple par l'élimination des déchets, la fourniture de
preuves de l'élimination faisant partie des pièces nécessaires au paiement de la prestation.
Dans certains cas, il peut être utile d'identifier spécifiquement certaines exigences réglementaires, actuelles ou en préparation,
applicables au produit ou service acheté, de façon à demander leur respect . Il convient cependant de prendre garde à ne pas tomber
dans l'excès et mettre dans le cahier des charges une liste trop exhaustive des textes à respecter. En effet, d'une part la vérification de la
bonne application de ces exigences en serait rendue impossible, et d'autre part, il est de la responsabilité du fournisseur / prestataire de
connaître et respecter la réglementation qui lui est applicable.
Exemples d'exigences réglementaires à communiquer :
⋅ pour l'achat d'un compresseur mobile, conformité aux normes sur les émissions de gaz d'échappement 97/68/CE phase II
(Europe) et conformité à la directive européenne 2000/14/CE relative au niveau sonore en extérieur,
⋅ pour un chantier interne ou externe, respect de la réglementation concernant l'élimination des déchets…
⋅ pour l’achat de certains produits, absence de certaines substances dangereuses susceptibles d'entrer dans leur
composition.
Par ailleurs, l'organisme peut définir, dans le cadre de sa politique et de ses objectifs d'amélioration, des contraintes spécifiques, en
matière, par exemple, de consommation de carburant ou d'électricité, et qu'il doit alors répercuter en tant qu'exigence à ses fournisseurs.
De plus, il est parfois nécessaire, lors de l'établissement du cahier des charges, de demander certaines informations sur le matériel,
produit ou service, au fournisseur ou sous-traitant potentiel, pour pouvoir évaluer a priori l’impact environnemental et ou le risque SST.
Par exemples :
⋅ comportement d'un produit chimique dans des conditions particulières,
⋅ pour un équipement de production, niveau de bruit ou pour un climatiseur, nature chimique du fluide réfrigérant.
Cas des produits chimiques
L'organisme dispose de l'état des lieux des produits chimiques présents sur le site, pour lesquels l'évaluation des risques au poste de
travail et/ou l'analyse de l'impact environnemental ont été menées. L'organisme doit s'organiser pour maîtriser l'introduction de produits
chimiques nouveaux.
Il convient que l'organisme demande automatiquement, par l'intermédiaire de l'acheteur ou bien de l'utilisateur du produit, la
communication de la fiche de données de sécurité. L'avis du responsable environnement et/ou celui de la médecine du travail peut alors
être rendu systématique. Cet avis peut conduire à limiter, voire à refuser, l'introduction de certains produits.
FICHES DE DONNEES DE SECURITE
Qui fait quoi ?
Les éléments à communiquer au fournisseur et/ou sous-traitant sont formulés dans le cahier des charges qui est transmis ou élaboré, en
accord avec le service achat :
- soit par le demandeur seul, en s'appuyant si possible sur une trame prédéfinie, ou bien sur une liste des bonnes questions à se poser
en environnement et/ou SST,
- soit en associant autant que de besoin les personnes en charge de l'environnement et/ou la SST. Leur participation peut
naturellement être systématisée pour des achats importants (l'organisme devant alors définir ce que signifie achats "importants"). Ceci
peut être géré dans le cadre de le gestion des modifications [Renvoi Fiche n°18].
CAHIER DES CHARGES "TYPE"
LISTE DES QUESTIONS HSE A ENVISAGER A L'ELABORATION DES CAHIERS DES CHARGES

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Fiche conseil n°11 – Maîtrise opérationnelle - Achats


➌ QUALIFIER LES PRESTATAIRES ET FOURNISSEURS
Sur quels critères ?
Critères réglementaires
Avant toute chose, la sélection doit se baser sur le fait que le prestataire/fournisseur est réglementairement autorisé à exercer son activité.
Il convient donc de s'assurer, surtout lorsque la responsabilité de l’organisme peut être recherchée, qu'il dispose d'éventuelles
autorisations administratives ou habilitations/qualifications/agréments requis pour la réalisation de certaines interventions :
⋅ habilitation DT 78 pour interventions de maintenance, logistique, construction (hors chantiers clos) au sein des entreprises
adhérentes à l'UIC (Union des Industries Chimiques) pour les sites classés SEVESO seuil haut (arrêté du 23/12/2003),
⋅ en matière de collecte et élimination des déchets : agrément pour l'élimination des huiles (décret 79-981 du 21/11/1979),
emballages industriels (décret 92-377 du 01/04/1992) et PCB (décret 87-59 du 02/02/87), déclaration pour le transport
(décret 98-679 du 30/07/1998), autorisation au titre des Installations Classées pour l'élimination de déchets industriels
(rubrique 167 de la nomenclature des IC),
⋅ agrément des laboratoires ou des organismes pour effectuer certains types de prélèvements et d’analyses à l’émission
des substances dans l’atmosphère,
⋅ Certificat d'Aptitude à la Conduite En Sécurité (CACES) pour les personnes conductrices d'engins de chantier, grues à
tour, grues mobiles, plates-formes élévatrices mobiles de personnes, etc (article R. 233-13-19 du Code du travail),
⋅ qualification Qualifroid (par exemple) pour les interventions d'entretien d'appareils contenant des fluides frigorigènes
(arrêté du 10/02/1993),
⋅ …
Critères d'application volontaire
Les organismes disposant d'un système de management de la qualité, pratiquent en général une sélection et un référencement des
fournisseurs et sous-traitants répondant au besoin d'une part de s'appuyer sur des partenaires pérennes mais aussi de connaître leur
capacité de réaction face à la demande. Le choix est en général basé sur des critères économiques et de qualité des prestations.
L'extension de cette démarche à des critères environnementaux et SST relève de la volonté de l'organisme d'adopter ou non une
démarche volontariste en la matière, car il ne s'agit nullement d'une exigence des référentiels. Ceci peut être fait dans le cadre de
l'amélioration continue du système.
Si l'organisme choisit effectivement d'introduire l'environnement et/ou la SST dans ses critères de sélection pour certaines catégories de
fournisseurs/prestataires, il peut le faire par exemple :
⋅ En ajoutant au même niveau que ses critères délais/coûts/qualité des fournisseurs : des critères de type "existence d'une
politique environnement et/ou SST, d'un SM environnement et/ou SST, d'une certification ISO 14001, OHSAS 18001, d'un
référencement EMAS…"
⋅ En définissant des critères de présélection portant sur l'organisation et la performance des fournisseurs en matière de
qualité, d'environnement et/ou de SST, permettant seulement à ceux franchissant les minima à respecter, de répondre
réellement à l'appel d'offre en terme de délais/coûts. Il peut s’agir par exemple de demander les taux de fréquence et de
gravité.
QUESTIONNAIRE DE SELECTION DES FOURNISSEURS ET SOUS-TRAITANTS
Pourquoi ?
Cette démarche peut avoir plusieurs sens :
- une sensibilisation des fournisseurs et sous-traitants : les critères environnement et/ou SST visent avant tout à montrer que
l'organisme se préoccupe de ces problématiques et qu'à moyen terme, il leur demandera des engagements dans ce domaine (permet
d'amorcer une prise de conscience). Une plaquette de sensibilisation, la politique environnement et/ou SST peuvent être diffusées
simultanément au questionnaire de sélection.
- une sélection effective : les critères environnement et/ou SST constituent des vrais éléments de sélection. Le poids qui leur est
accordé dans la sélection est fonction de la stratégie de l'organisme : par exemple, l'organisme peut choisir de travailler exclusivement
avec des fournisseurs et sous-traitants certifiés pour leur système de management. Le but peut être :
⋅ de s'assurer de la pérennité des fournisseurs et sous-traitants et non de sanctionner,
⋅ d'entraîner les fournisseurs et sous-traitants dans la démarche, et d'agir ainsi sur les aspects environnementaux et
risques SST indirectement reliés à l'organisme.
PLAQUETTE DE SENSIBILISATION DES FOURNISSEURS ET SOUS-TRAITANTS

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➍ ETABLIR LE CONTRAT / LA COMMANDE
La passation du contrat ou de la commande relève purement de la procédure achats classique et du métier d'acheteur. Il n'y a pas de
modalités spécifiquement liées l'environnement et/ou la SST.
Dans le cas de l'intervention d'entreprises extérieures sur site, de chantiers de bâtiment et de génie civil, d'opérations de chargement et
déchargement de marchandises, un certain nombre de pratiques opérationnelles réglementaires sont à mettre en œuvre à la passation de
la commande et au cours de la prestation. Ces aspects sont traités dans le cadre de la gestion des modifications [Renvoi Fiche n°18].
PLAN DE PREVENTION,
✄ COORDINATION SPS (SECURITE ET PROTECTION DE LA SANTE),
PPSPS (PLAN PARTICULIER DE SECURITE ET DE PROTECTION DE LA SANTE), PGCSPS (PLAN GENERAL DE COORDINATION EN
MATIERE DE SECURITE ET DE PROTECTION DE LA SANTE),

PROTOCOLE DE SECURITE

➎ SUIVRE LES PRESTATIONS


Les référentiels de management imposent la communication des procédures et exigences aux fournisseurs et sous-traitants.
Cependant, dans le cadre du système de management, il apparaît indispensable de vérifier la bonne mise en application des
prescriptions communiquées. Pour cela, ce sont les demandeurs qui vont, si nécessaire, alerter l'acheteur des éventuels
dysfonctionnements. Ce dernier pourra alors intervenir auprès du fournisseur/sous-traitant afin de rappeler les exigences contractuelles et
rectifier les dérives.

Cas des produits et équipements


Lors de la réception des produits et équipements achetés, il convient de vérifier le respect de certaines exigences ayant été formulées lors
des étapes précédentes, par exemple :
⋅ Vérification du marquage CE,
⋅ Vérification de la présence de la fiche de données de sécurité pour les produits chimiques,
⋅ …
Cas des prestations
Le suivi des prestations de type chantier ou service peut se faire au travers :
- De suivis de chantier périodiques ou inopinés de type inspection, avec éventuellement check-list des points à vérifier. Il faut noter
que le Code du Travail impose des exigences en matière de surveillance :
⋅ cas des chantiers de bâtiment et génie civil, en dehors de l'établissement ou chantiers clos et indépendants : dans
certains cas [Renvoi Fiche n°18], un collège interentreprises de sécurité, de santé et des conditions de travail (CISSCT)
est exigé, ainsi que la réalisation d'inspections de chantiers (art. R. 238-49)
⋅ cas des interventions d'entreprises extérieures : le chef de l'entreprise utilisatrice doit s'assurer auprès des chefs des
entreprises extérieures que les mesures décidées sont exécutées et coordonne les mesures nouvelles qui doivent être
prises, si nécessaire, lors du déroulement des travaux (art . R. 237-12). Ceci est fait au travers d'inspections et réunions
périodiques organisées par le chef de l'entreprise utilisatrice, a minima trimestrielles dans certains cas (art. R. 237-13).
✄ INSPECTIONS DE CHANTIERS
✄ REUNIONS PERIODIQUES
- de réunions de suivi du contrat, pilotées par l'acheteur et regroupant demandeurs, prestataires, responsable environnement et/ou
SST, permettant de faire un point régulier sur l'avancement de la prestation et les dysfonctionnements éventuels et de décider des
actions correctives adéquates.
✄ REUNIONS

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Fiche conseil n°11 – Maîtrise opérationnelle - Achats


➏ EVALUER LES SOUS-TRAITANTS / FOURNISSEURS
Au-delà du suivi sur une prestation donnée, les acheteurs peuvent effectuer des évaluations plus globales des prestataires/fournisseurs,
qui portent sur l'ensemble des prestations réalisées au cours d'une période définie et destinées à leur demander d'éventuelles
améliorations, voire à changer de prestataire/fournisseur.
Pour cela, les acheteurs peuvent baser leur évaluation, d'une part sur les résultats des suivis périodiques tels que les inspections, mais
aussi sur l'appréciation de la satisfaction des demandeurs en fin de prestation.
Cette évaluation peut être plus ou moins formalisée (grâce à un outil informatisé) en particulier en terme de critères (coûts, délais, qualité,
environnement, SST, propreté des chantiers…) et éventuellement à travers une cotation associée pouvant être plus ou moins élaborée.
Le service achat doit également vérifier de façon périodique l'autorisation administrative des sous-traitants qui le nécessitent (collecte et
élimination de déchets, agréments de laboratoires…) et se procurer les documents justificatifs correspondants. Pour cela, le service gérant
la SST et/ou l'environnement peut élaborer une liste spécifiant la périodicité de mise à jour des informations.
LISTE DES SOUS-TRAITANTS JUSTIFIANT D'UNE AUTORISATION ADMINISTRATIVE
REGISTRE DES AUTORISATIONS ADMISNISTRATIVES
Au-delà de quelques années de fonctionnement du système de management, la maîtrise des fournisseurs/sous-traitants peut être un axe
d'amélioration du système, au travers notamment d'exigences accrues à leur égard, et par le biais d'audits fournisseurs/sous-traitants,
pour les plus "critiques" (le terme "critique" étant à définir à la discrétion de l'organisme).
✄ AUDITS FOURNISSEURS/SOUS-TRAITANTS

5. Compléments
Néant

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Fiche n°12
SITUATIONS D'URGENCE

1. Ce qu'exigent les référentiels


− Environnement
ISO 14001 4.4.7 : Préparation et réponse aux situations d'urgence
EMAS Annexe I.-A.4.7 : Prévention des situations d’urgence et
capacité à réagir

− SST
OHSAS 18001 4.4.7 : Etat d’alerte et réponse à une situation d’urgence

Correspondance avec ILO OSH 2001 3.10 : Prévention des dangers


3.10.3 : Prévention, préparation et réaction aux urgences

2. Introduction et points particuliers


L'évaluation du risque accidentel est une étape délicate, en particulier en environnement pour les sites qui n’ont pas l’obligation
réglementaire de l'effectuer (étude de dangers). En effet, elle peut nécessiter des compétences et la mise en œuvre d’outils
spécifiques en fonction de l’importance et de la complexité des activités et des accidents potentiels associés.
L'identification des situations d'urgence imposée par le § 4.4.7 des référentiels rejoint :
− l'évaluation des aspects environnementaux et des risques SST du § 4.3.1 dans le cas des situations accidentelles,
− pour la SST, l'évaluation des risques SST en situations accidentelles imposées par le Code du Travail dans le cadre du
document unique,
− pour l'environnement, l'étude de dangers imposée par le code de l'environnement pour les Installations Classées soumises à
autorisation.
Formellement, il sera donc possible de répondre de plusieurs manières :
− au travers d'un (des)document(s) spécifique(s) d'identification des accidents et des situations d'urgence potentiels,
− au travers de l’étude de dangers,
− au travers du document unique.

Dans le cadre du § 4.3.1 des référentiels environnementaux [Renvoi Fiche n°2], l'identification des aspects environnementaux peut,
au choix de l'organisme, intégrer ou non l'identification et l'évaluation des aspects environnementaux en situation accidentelle.
Dans tous les cas, cette identification est à mener dans le cadre du § 4.4.7. La hiérarchisation des aspects environnementaux et la
recherche d'aspects significatifs n'est donc pas imposée. Il s'agit ici d'analyser les accidents et les situations d'urgence potentiels qui
peuvent avoir des conséquences sur l'environnement ou la SST et de définir les mesures permettant de les maîtriser.
La cotation des aspects environnementaux associés est cependant un moyen de mettre en exergue les situations les plus
préoccupantes et donc de prioriser les actions à mettre en œuvre. Cette approche peut notamment être retenue pour les organisme
dont les activités présentent peu de risques.

Dans tous les cas, il convient de s’assurer de la cohérence entre :


l’identification des risques SST / des aspects environnementaux en situation accidentelle,
l’identification des situations d'urgence et
l’étude de dangers (lorsqu’elle existe) pour les Installations Classées soumises à autorisation.

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Fiche n°12 – Situations d'urgence


Définitions
OHSAS 18001:1999 :
Accident : événement imprévu entraînant la mort, une détérioration de la santé, des lésions, des dommages ou autre perte.
Incident : Evènement ayant entraîné un accident ou qui aurait pu entraîner un accident.
NOTE : Un incident n’entraînant pas une détérioration de la santé, des lésions, des dommages ou autre perte est également appelé
“ presque-accident ” . Le terme “ incident ” couvre la notion de “ presque-accident ”.

Par ailleurs, la « circulaire n° DPPR/SEI2/MM-05-0316 du 7 octobre 2005 relative aux IC - Diffusion de l'arrêté ministériel relatif à
l'évaluation et à la prise en compte de la probabilité d'occurrence, de la cinétique, de l'intensité des effets et de la gravité des
conséquences des accidents potentiels dans les études de dangers des IC soumises à autorisation » définit le vocabulaire utilisé en
matière de risques technologiques.
Circulaire n° DPPR/SEI2/MM-05-0316 du 7/10/2005 :
Accident : Evénement non désiré, tel qu'une émission de substance toxique, un incendie ou une explosion résultant de
développements incontrôlés survenus au cours de l'exploitation d'un établissement qui entraîne des conséquences/ dommages vis à
vis des personnes, des biens ou de l'environnement et de l'entreprise en général. C'est la réalisation d'un phénomène dangereux,
combinée à la présence de cibles vulnérables exposées aux effets de ce phénomène.
Phénomène dangereux : libération d'énergie ou de substance produisant des effets, au sens de l'arrêté du 29/09/2005,
susceptibles d'infliger un dommage à des cibles (ou éléments vulnérables) vivantes ou matérielles, sans préjuger l'existence de ces
dernières. C'est une « Source potentielle de dommages ».

Larousse :
Urgence : caractère de ce qui est urgent, c’est à dire qui ne peut être différé, qui doit être fait, décidé, etc, sans délai

Utilisation des études réglementaires


Le Code de l'Environnement impose (Art. L. 512-1 et art.3 du décret 77-1133) aux Installations Classées soumises à autorisation
la réalisation d'une étude de dangers (EDD) qui :
précise les risques auxquels l’installation peut exposer, directement ou indirectement, les intérêts visés à l’article L. 511-1 en
cas d’accident, que la cause soit interne ou externe à l’installation ;
donne lieu à une analyse de risques qui prend en compte la probabilité d’occurrence, la cinétique et la gravité des accidents
potentiels selon une méthodologie qu’elle explicite ;
définit et justifie les mesures propres à réduire la probabilité et les effets de ces accidents ;
justifie que le projet permet d'atteindre, dans des conditions économiquement acceptables, un niveau de risque aussi bas que
possible, compte tenu de l'état des connaissances et des pratiques et de la vulnérabilité de l'environnement de l'installation ;
précise notamment, compte tenu des moyens de secours publics portés à sa connaissance, la nature et l'organisation des
moyens de secours privés dont le demandeur dispose ou dont il s'est assuré le concours en vue de combattre les effets d'un
éventuel sinistre.
Le contenu des études de dangers a été révisé par l’arrêté du 29 septembre 2005 relatif à l'évaluation et à la prise en compte de la
probabilité d'occurrence, de la cinétique, de l'intensité des effets et de la gravité des conséquences des accidents potentiels dans les
études de dangers des IC soumises à autorisation.

Le Code du Travail exige en premier lieu l'évaluation des risques SST (d'une manière générale et spécifiquement sur certains
points : risque chimique, ATEX…), ce qui inclut bien évidemment l'identification des accidents potentiels. Tout ceci est formalisé
dans le document unique.
Par ailleurs, de très nombreuses mesures de prévention et de protection sont imposées par ce même code, que ce soit en terme
d'équipements (certification de conformité des équipements, équipements de protection collective, individuelle, moyens
d'intervention…) ou d'organisation (formation, procédures et consignes, équipes d'intervention…).

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: Procédure exigée
3. Vue synthétique des actions à réaliser
Etudes réglementaires éventuelles :
Etudes des dangers
Sources d’informations
Evaluation des risques ATEX
Outils d’analyses de risques
Document unique…

Identifier les accidents potentiels, les moyens de maîtrise


existants et les besoins supplémentaires

Actions Besoins en mesures de


correctives / prévention / protection nouvelles Accidents potentiels Mesures de prévention /
préventives protection existantes
Programme de
management

Identifier les situations d'urgence

Liste des situations d'urgence

Mettre en place et tester l'organisation pour répondre


aux situations d’urgence

Plans d'urgence, consignes, équipes Planning de tests


d'intervention définissant les actions en terme de : CR de tests
prévention / protection / intervention
actions suite à SU : analyse,
intégration/capitalisation du REX, révision des
documents d’analyses des risques et des
documents de gestion des SU…

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Fiche n°12 – Situations d'urgence

4. Actions à mettre en œuvre

➊ IDENTIFIER LES ACCIDENTS POTENTIELS


➨ Utiliser les études réglementaires
Dans le cas où l’organisme est autorisé au titre des Installations classées, il dispose en règle générale d'une étude de dangers.
Concernant la SST, il est pertinent d’utiliser l’étude de dangers en lien avec le document unique pour ce qui concerne les accidents
technologiques.
Par ailleurs, le Code du Travail impose la réalisation de différentes évaluations de risques, on peut citer notamment l’identification des
zones à risques explosibles (ATEX, art. R. 232-12-23 à R. 232-12-29).
Ces éléments sont des données d'entrée de l’identification des accidents potentiels en SST [Renvoi Fiche n°2].
ETUDE(S) DE DANGERS
ZONAGE ATEX

➨ Identifier les accidents potentiels en SST


Concernant l’évaluation des risques SST, la distinction situations normales / accidentelles n'est pas forcément faite de façon explicite.
Cependant, on peut distinguer deux types de dommages sur l’homme :
⋅ A effet immédiat : dommage identifiable rapidement suite à un phénomène dangereux. Il s'agit d'atteintes physiques de
type entorse, fracture, fêlure, brûlure, asphyxie, d’atteintes à la santé suite à une exposition à un produit de toxicité aiguë
...
⋅ A effet différé : dommage difficile à identifier et à évaluer compte tenu de l'apparition tardive des effets de l'évènement :
maladie professionnelle (cancers, troubles musculo squelettiques…).
L'analyse des risques au poste de travail identifie l'ensemble des situations dangereuses qui peuvent générer des phénomènes dangereux
pouvant entraîner des dommages [Renvoi Fiche n°2] à effet immédiat caractérisant ainsi les accidents potentiels. Il s'agira donc ici de les
mettre en exergue.

Activité Danger Situation dangereuse Phénomène dangereux Dommage C/A


Déchargement de colis Poids des sacs Manipulation manuelle de Gestes répétitifs et Mal de dos C
Déplacement des sacs à sacs de masse unitaire mauvaise posture
produire élevée

Préparation des bains de Caractère corrosif des produits Manipulation de produits renversement d'un fût Brûlures par A
traitement de surface chimiques chimiques corrosifs d'acide chromique contact cutané

C : Chronique, A : accidentel
DOCUMENT UNIQUE

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Fiche n°12 – Situations d'urgence


➨ Identifier les accidents potentiels en environnement
Dans le cas où l’organisme dispose d’une étude de dangers, celle-ci répond naturellement à cette exigence d’identification des accidents
potentiels et des conséquences associées, dans la mesure où:
⋅ les informations sont tenues à jour,
⋅ les conséquences sur l'environnement des phénomènes dangereux sont identifiées, notamment en matière de pollution du
milieu (déversement accidentel, rejet des eaux d'extinction d'incendie).
Dans le cas où l'organisme ne dispose pas d'étude de dangers, il est possible d’utiliser une méthode d'analyse de risques en s’inspirant
de celles employées dans le cadre des études de dangers ou bien sur celle définie pour l’identification des aspects environnementaux en
fonctionnement normal et en s'appuyant sur l'organisation mise en place dans ce cadre pour sa réalisation [Renvoi fiche n°2].
L’analyse et l’évaluation des risques a tout intérêt ici à être menée en groupe de travail ; les compétences et connaissances variées des
acteurs qui composent le groupe assureront une bonne exhaustivité de l'identification des différents cas de figure à envisager.
Exemple de mise en forme :
Secteur : stockage produits inflammables
n° Danger / potentiel de danger Phénomène dangereux Causes Conséquences
Réservoir de fioul enterré Perte de confinement du fioul Corrosion … Pollution du sol/de la nappe phréatique

Les accidents potentiels à prendre en considération peuvent être présentés de manière générique :
⋅ déversement / dispersion produits liquides ou gazeux ,
⋅ incendie,
⋅ explosion.
Parmi les évènements susceptibles de conduire à la réalisation d’accidents, il convient de prendre en compte les évènements externes :
⋅ Risques naturels : séisme, inondation, glissement de terrain, tempête, foudre…
⋅ Agressions extérieures : Vandalisme, Accidents extérieurs.
Il est important de ne pas considérer ici des incidents qui trouvent plutôt leur place dans l’analyse des aspects environnementaux
[Renvoi fiche n°2]. A titre d’exemple, on peut citer le renversement accidentel de petits conditionnements de produits chimiques. A
l’exception des produits très dangereux, ces situations sont plutôt à traiter comme un mode dégradé pour lequel on évitera donc
d’envisager comme il est demandé plus loin dans la fiche des tests de consignes sans réelle valeur ajoutée et où la sensibilisation du
personnel sera souvent suffisante pour ce qui concerne la conduite à tenir.
✄ METHODE D’IDENTIFICATION DES ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX

➨ Identifier les moyens de maitrise existants et les besoins supplémentaires


Dans un second temps, pour chaque phénomène dangereux identifié, il est nécessaire d’identifier les barrières de sécurité
existantes, qui ont pour but :
⋅ de prévenir l’apparition d’un phénomène dangereux : moyens de prévention,
⋅ d’en limiter les conséquences : moyens de protection / intervention.
Il peut s'agir : . de dispositions techniques : équipements de surveillance et détection, équipements de protection collective et/ou
individuelle, équipement d'intervention en cas d'urgence (dépollution, sauvetage)…
⋅ de dispositions organisationnelles : opérations visant à garantir la disponibilité et la bonne utilisation de
l'ensemble des équipements, pratiques visant à limiter l’apparition des accidents potentiels et à en limiter les
conséquences au travers de modes opératoires et consignes, gestion des compétences, maintenance préventive
des équipements, test des consignes et des équipements, enregistrements…
Pour plus de détails sur les moyens de maîtrise, voir § 5.Compléments.

Phénomène dangereux Cause Conséquences Moyens de prévention Moyens d'intervention/protection


Explosion dans le local de charges des Accumulation hydrogène suite Surpression avec Détection hydrogène/alarme Murs et portes coupe-feu
batteries (onduleurs ou chariots à panne d'extration non conséquences sur les maintenance préventive de l'extraction Plan d'urgence
élévateurs) asservie à la charge personnes et les structures ... Equipe intervention

Départ d'incendie/ensemble du site Surtension électrique Impact thermique sur les Interdiction de fumer Detection fumée/alarme
point chaud … personnes (internes, Permis de feu Sprinklage, RIA, extincteurs
externes) et sur les biens Contrôles électriques périodiques … Murs et portes coupe-feu
Pollution air/eaux Consignes incendie
Equipe intervention

Si les accidents potentiels sont jugés insuffisamment prévenus ou maîtrisables, les mesures complémentaires envisageables seront alors
étudiées. De là, les actions d'amélioration sont traitées, au choix et éventuellement en fonction du budget associé, par le biais des objectifs
d'amélioration [Renvoi Fiche n°4] ou de la gestion des actions correctives/préventives [Renvoi Fiche n°15].

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Fiche n°12 – Situations d'urgence


➨ Evaluer les situations accidentelles
L’évaluation des accidents SST est décrite dans le cadre de l'évaluation des AES/risques SST [Renvoi fiche n°2]).
Dans le cadre des études dangers, l’évaluation est faite en terme de gravité et probabilité. L’arrêté du 29/09/2005 précise les seuils
d’effet des différents phénomènes dangereux. L’évaluation des éléments de maîtrise existants peut permettre de faire une évaluation de
la criticité résiduelle.
Pour les organismes ne disposant pas d’études de dangers, l’évaluation peut être fait sur cette base ou dans le cadre de l’identification
des AES.
EXEMPLE D'EVALUATION PAR COTATION
EXEMPLE D'EVALUATION PAR MATRICE DE CRITICITE ENVIRONNEMENT
EXEMPLE D'EVALUATION PAR MATRICE DE CRITICITE SST
Cette évaluation est dans tous les cas un moyen d'identifier les phénomènes dangereux sur lesquels il faut le plus agir , afin :
⋅ d'approfondir les connaissances sur ces phénomènes dangereux et leurs effets (éventuellement modélisation pour
connaître les distances d’effets dans le cadre des EDD),
⋅ de planifier les actions d'amélioration en matière de prévention / protection / intervention.

➋ IDENTIFIER LES SITUATIONS D'URGENCE


Il convient alors d'identifier les situations d’urgence, c’est à dire les situations qui requièrent une réaction immédiate. Ces situations
couvrent tous les temps des accidents potentiels identifiés. Il va s’agir par exemple :
⋅ De réagir rapidement suite à la constatation d’une dérive pouvant conduire à un phénomène dangereux afin d’éviter qu’il
ne survienne (ex : vérifier rapidement ce qui a conduit au déclenchement d’une alarme, couper l’alimentation suite à la
détection d’un odeur de gaz…),
⋅ D’intervenir suite à un événement déclencheur entraînant un phénomène dangereux qui, s’il n’est pas maîtrisé
rapidement, va conduire à des impacts importants (ex : intervention sur un début d’incendie),
⋅ D’organiser la montée en puissance et la coordination des moyens d’intervention face à l’ampleur prise par un phénomène
dangereux pour le contenir et protéger le personnel et l’environnement (ex : mobilisation des moyens internes pour lutter
contre un incendie, organisation de l’évacuation des bâtiments, fermeture des vannes sur les bassins incendie pour
confiner les eaux d’extinction),
⋅ D’informer rapidement les moyens externes pouvant contribuer à la limitation des conséquences des accidents dépassant
les limites du site (ex : information des populations, des secours extérieurs susceptibles de renforcer les moyens internes
de lutte par exemple contre l’incendie, de prêter secours aux blessés, d’intervenir sur le cours d’eau pour contenir une
pollution grâce à un barrage flottant, de la station d’épuration en aval du site afin qu’elle puisse by - passer la pollution ),
⋅ D’organiser la communication de crise (ex : information de la préfecture via documents préétablis afin de fournir une
information la plus utile possible),
⋅ D’informer les acteurs concernés (media, public, familles des salariés, salariés eux-mêmes).
Il est important de rappeler que l’on se place ici dans le cas où la situation d’urgence peut se produire (i.e. quelle que soit la
probabilité de survenue, réaliste bien sûr). Il s’agit bien de se poser la question : « que doit-on faire si cet évènement survient ? ».
On rejoint ici le critère « cinétique » introduit dans les études de dangers en 2005 ; ces dernières doivent justifier l’adéquation entre la
cinétique de mise en œuvre des mesures de sécurité et la cinétique des scenarii d’accidents envisagés.
La formalisation de cette identification revient en fait à identifier les scenarii d’accidents potentiels pour lesquels il conviendra de définir les
dispositions d’urgence en cas de survenue des phénomènes dangereux. Naturellement, tous les accidents potentiels ne vont pas
nécessiter une réaction dans l’urgence. A titre d’exemple, on peut citer la rupture d’un réservoir de produit chimique disposant d’une
rétention associée suffisante et sans danger supplémentaire du fait de la présence de ce produit dans la rétention.
Il peut être utile d'élaborer un document de synthèse associant aux phénomènes dangereux, les dispositions d’urgence définies pour les
prévenir et limiter leurs conséquences (mesures techniques et organisationnelles). Ce document peut reprendre :
- de façon spécifique, les phénomènes dangereux particuliers associés à certaines installations ou postes de travail,
- de façon globale, les phénomènes dangereux « génériques » pour lesquels, l’organisation est définie globalement (ex : incendie).
Il n’est pas forcément nécessaire d’être trop détaillé lorsque l’on envisage le développement des scenarii, car il est fréquent, lors de la
survenue d’un phénomène dangereux, que celui-ci ne corresponde pas exactement aux scenarii précis envisagés.
LISTE DES SITUATIONS D'URGENCE

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Fiche n°12 – Situations d'urgence


➌ METTRE EN PLACE ET TESTER L'ORGANISATION POUR REPONDRE AUX SITUATIONS D’URGENCE
➨ Mettre en place l’organisation
Face à ces situations d'urgence potentielles, il convient d’identifier les mesures d'organisation permettant d'y répondre :
- Des consignes et/ou plans d'urgence définissant "qui fait quoi et comment", doivent être mis en place autant que de besoin. Il est
rappelé ici qu’un document écrit répond à un besoin et que tout n’a pas à être formalisé. Il peut s’agir d’une contrainte réglementaire
pour certains sites (obligation de disposer d’un POI - plan d’opération interne - dont l’objectif est justement de décrire l’organisation
mise en place pour répondre aux accidents importants) ; ces consignes peuvent décrire :
⋅ Des actions techniques (mise en œuvre d’équipements, intervention sur les blessés pour les secouristes..),
⋅ Des comportements à respecter pour limiter les conséquences (évacuation des personnes vers les points de
rassemblement, …),
⋅ Des actions de communication (alerte interne, externe) [Renvoi Fiche n°8]…
- Des équipements de protection et intervention (alarmes, extincteurs, douches de sécurité, vannes…) doivent être correctement mis
en œuvre, surveillés, entretenus et testés périodiquement.
CONSIGNES, PLANS D’URGENCE, POI …
Ces mesures supplémentaires, identifiées notamment lors de l’analyse des accidents et situations potentiels, peuvent alors être traitées
selon les règles d’investissement, à travers un objectif d’amélioration de la maîtrise des accidents ou bien être prises en compte à travers
la gestion des actions correctives ou préventives.
Une fois l’organisation définie, ou plutôt lors de cette définition, il convient d’identifier naturellement les personnes devant être formées
et/ou sensibilisées pour pouvoir intervenir et tenir leur rôle en cas de survenue d’un phénomène dangereux [Renvoi fiches n°6 et 7].
Il est important ici de noter que quelle que soit la qualité des documents qui seront élaborés pour décrire les actions à réaliser en cas de
survenue d’un phénomène dangereux, les évènements réels ne se dérouleront pas forcément comme prévu ! C’est pourquoi il est
important de garder à l’esprit que ces documents sont destinés à aider les personnes à intervenir et à prendre les bonnes décisions mais
que leur formation est essentielle afin de prendre les bonnes décisions au bon moment.

➨ Tester l’organisation et les procédures


Des tests de l’organisation définie (procédures, rôles, équipements, moyens…) face aux situations d’urgence doivent être planifiés afin de
s’assurer de sa pertinence, d’observer les réactions des personnes et de les préparer aux situations réelles.
Ces tests sont souvent riches d’enseignement (personne ne connaissant pas son rôle, matériel non disponible, procédure non adaptée,
endroit inaccessible, numéros de téléphone à appeler non à jour…). L’enregistrement des comptes-rendus est donc nécessaire et source
de progrès. Il peut s’avérer parfois intéressant de faire appel à des observateurs extérieurs chargés d’organiser le retour d’expérience d’un
test sur les scenarii d’accidents importants.
COMPTE-RENDUS DE TESTS
La planification des tests peut, par exemple, être réalisée pour l’année à venir, en fonction des tests précédents et de leurs conclusions,
des accidents survenus… Selon les situations, il est parfois intéressant de ne pas informer au préalable les acteurs qu’il s’agit d’un test,
afin de les mettre en « conditions réelles ».
La planification peut, par exemple, prévoir un ou deux scenarii d’accidents conséquents qui vont mobiliser des moyens, demander une
préparation importante, être l’occasion d’associer éventuellement les secours externes (ex : SDIS) : incendie, évacuation de personnes
d’une zone enfumée… Elle peut également intégrer des tests de moindre ampleur, destinés à s’assurer de la bonne compréhension d’une
consigne spécifique par quelques opérateurs.
PLANNING POUR LA REALISATION DE TESTS

➨ Analyser a posteriori les accidents réels


Suite à la survenue d’un phénomène dangereux, d’un accident, d’un incident, il convient de mener les analyses qui permettront de vérifier
si les procédures d’urgence ont permis d’intervenir rapidement et de manière appropriée. Dans le cas contraire, l’analyse qui sera menée
devra conduire notamment à la révision des procédures en place [Renvoi fiche n°15]..

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Fiche n°12 – Situations d'urgence


DEFINIR LES MODALITES
Les référentiels exigent une procédure dérivant la méthodologie d’identification des accidents et des situations d’urgence potentiels. Celle-
ci ne fait pas forcément l’objet d’un document spécifique mais peut se trouver au sein du manuel ou bien de la procédure d'identification
des AES/Risques SST.
PROCEDURE D’IDENTIFICATION DES ACCIDENTS ET SITUATIONS D’URGENCEPOTENTIELS
MANUEL
PROCEDURE D'IDENTIFICATION DES AES/RISQUES SST
Au-delà de cette procédure, les consignes, plans d’urgence et POI viennent compléter la description de l’organisation et du
fonctionnement.
CONSIGNES, PLANS D’URGENCE
L’étude de dangers, la liste des aspects environnementaux peuvent répondre à l’enregistrement de l’identification des accidents potentiels,
le POI à celui de certaines situations d’urgence potentielles. Les comptes-rendus de tests et d’accidents sont également des
enregistrements attendus.
ETUDES DE DANGERS
LISTE DES ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX

5. Compléments

Textes réglementaires concernant l’étude de dangers


L’arrêté du 29/09/2005 relatif à l'évaluation et à la prise en compte de la probabilité d'occurrence, de la cinétique, de l'intensité des effets et de
la gravité des conséquences des accidents potentiels dans les études de dangers des installations classées soumises à autorisation
Circulaire n° DPPR/SEI2/MM-05-0316 du 7 octobre 2005 relative aux IC - Diffusion de l'arrêté ministériel relatif à l'évaluation et à la prise en
compte de la probabilité d'occurrence, de la cinétique, de l'intensité des effets et de la gravité des conséquences des accidents potentiels
dans les études de dangers des IC soumises à autorisation

Sources d'informations
base de données sur l’inventaire des accidents technologiques et industriels : http://aria.environnement.gouv.fr
outils pour la réalisation des analyses de risques : http://www.ineris.fr / rapports à télécharger :
56-Formalisation du savoir et des outils dans le domaine des risques majeurs : outils d'analyse des risques générés par une installation
industrielle (2003)
autres rapports sur des thématiques spécifiques
BADORIS : portail d’accès regroupant des synthèses sur les dispositifs de sécurité par types d’équipements, de process et de fonction de
sécurité à assurer – LIENHYPERTEXTE- ineris.fr/badoris/

Exemples de méthodes d’analyse des risques


APR/APD : Analyse Préliminaire des Risques/des Dangers : identification et évaluation des risques et des dangers du
système de manière préliminaire à l'utilisation de méthodes d'analyse plus précises
AMDEC : Analyse des Modes de Défaillance et de leurs Effets : méthode inductive qui analyse les conséquences d'une
défaillance élémentaire d'un système.
HAZOP : Hazard Operabilty Study : utilisée surtout pour les systèmes turbo hydrauliques, cette méthode permet d'étudier
a priori les conséquences d'écarts locaux de fonctionnement
AdD : Arbre de Défaillances : Schéma logique arborescent qui permet de relier par une méthode déductive l'événement
indésiré aux évènements élémentaires susceptibles de l'entraîner
AdE : Arbre d'Evènements : Schéma logique arborescent qui permet de relier par une méthode inductive l'événement
initiateur aux conséquences qu'il peut entraîner

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Fiche n°12 – Situations d'urgence

Exemple de moyens de prévention et de protection/intervention


PHENOMENE DANGEREUX CONSEQUENCES
Prévention de
phénomène dangereux
Protection et intervention suite à la
survenue du phénomène dangereux

Prévention des temps


conséquences

Limitation des
Activité : Magasin de conséquences
stockage de produits
combustibles
Défaillance : défaut électrique
sur chariot élévateur
Cause : surtension,
échauffement, malveillance
Conséquence : départ de feu
dans le magasin avec risque Incendie
de propagation dans les Pollution rivière par
locaux attenants eaux d'extinction

Prévention: Protection : Prévention des Limitation des


Contrôles électriques Détecteur fumée / alarme conséquences : conséquences :
Maintenance préventive Murs et portes coupe-feu Consigne de manœuvre de la Barrage flottant
vanne by-pass Consigne mise en œuvre
Permis de feu Exutoires en toiture
Entretien de la vanne by-pass barrage flottant
Interdiction de fumer Distances d'éloignements des
bâtiments Test de la consigne Consigne d'alerte / information
Gardiennage externe (station d’épuration,
Intervention : Bassin de retenue des eaux
d'extinction d'incendie SDIS, …)
Extincteurs, RIA, sprinklers Test des consignes
Colonne sèche
Bouche incendie
Equipe d'intervention
Accessibilité pour les secours
asphyxie

Prévention des conséquences : Limitation des


Consigne d'évacuation conséquences :
Points de rassemblement Secouristes
Serre-files, guide-files Infirmerie sur site
Issues de secours et Consigne d'alerte des secours
dégagements permettant internes et externes
évacuation rapide Test de l'alerte
Tests d'évacuation

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Fiche n°12 – Situations d'urgence


Exemples de dispositions de prévention et de protection imposées par le Code du Travail
Tableau général
Code du Travail (Dispositions réglementaires)
Evaluation générale des risques Art. R. 230-1
Exposition à un agent CHAPITRE PREMIER : Dispositions générales Section V : Prévention du risque chimique
chimique/biologique Section VI : Prévention du risque biologique
CHAPITRE II : Hygiène - Aménagement des lieux de Section IV : Prévention des incendies et des
travail - Prévention des incendies et des explosions explosions-évacuation

Incendie R. 232-12 à R. 232-12-22 : moyens de prévention et de protection en cas d'incendie


Explosion R. 232-12-23 à R. 232-12-29 : évaluation des risques d'explosion, moyens de prévention et de protection

Tableau détaillé
Type de mesure Contenu Référence
article
Prévention Exemple du risque chimique

Méthodes de L'employeur définit et applique les mesures de prévention visant à supprimer ou à réduire au minimum le risque R. 231-54-3
travail d'exposition à des agents chimiques dangereux
- En concevant et en organisant des méthodes de travail adaptées
- En concevant des dispositions assurant la sécurité lors de la manutention, du stockage et du transport sur le
lieu de travail des agents à risque et des déchets contenant de tels agents
- En réduisant au minimum nécessaire la quantité d'agents à risques présents sur le lieu de travail pour le type
de travail concerné
Le risque est réduit au minimum par la substitution d'un agent chimique dangereux par un autre agent chimique ou par un R. 231-54-6
procédé non dangereux ou moins dangereux
Matériel Prévoir un matériel adéquat pour les opérations à risque R. 231-54-3
Assurer un entretien régulier du matériel qui protège la SST
Contrôle Mesurer de façon régulière les concentrations des agents chimiques pouvant présenter un risque R. 231-54-11
Mesures d'hygiène Pour toutes les activités comportant un risque d'exposition à des agents chimiques dangereux, prévoir des mesures R. 231-54-10
d'hygiène appropriées afin que les travailleurs ne mangent pas, ne boivent pas et ne fument pas dans les zones de travail
concernées
Procédures Etablir des procédures de travail adéquates R. 231-54-3
Etablir des procédures d'entretien du matériel
Information L'employeur veille à ce que les travailleurs ainsi que le CHSCT reçoivent des informations sous des formes appropriées R. 231-54-4
et périodiquement actualisées sur :
- les risques auxquels ils sont exposés,
- les précautions à prendre afin d'assurer leur protection,
- les consignes relatives aux mesures d'hygiène à respecter et à l'utilisation des équipements de protection
individuelle.

Signalisation Mettre en place une signalisation appropriée rappelant notamment l'interdiction de pénétrer dans les locaux à risques, R. 231-54-12
sans motif de service et l'existence d'un risque d'émissions dangereuses pour la santé, y compris accidentelles.

Veiller à ce que les récipients annexes qui contiennent de tels agents à risque soient étiquetés de manière claire et lisible. R. 231-56-9
Le danger est signalé par tout moyen approprié
Equipements / Conception des procédés de travail et des contrôles techniques appropriés R. 231-54-6
matériels Utilisation des équipements et des matériels adéquats de manière à éviter ou à réduire le plus possible la libération
d'agents chimiques dangereux susceptibles de présenter des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs sur le
lieu de travail.
Le chef d'établissement doit mettre à la disposition des travailleurs les équipements de travail nécessaires, appropriés au R. 233-1
travail à réaliser ou convenablement adaptés à cet effet, en vue de préserver la santé et la sécurité des travailleurs
Procédures de certification de conformité Chapitre 3 :
Sécurité /
Section VI
Protection / Intervention

Formation Assurer la formation de l'ensemble du personnel : préciser les issues et dégagements de secours à utiliser pour le cas de R. 231-35
sinistre et donner, si la nature des activités exercées le justifie, des instructions d'évacuation pour les cas notamment
d'explosion, de dégagement accidentel de gaz ou liquides inflammables ou toxiques
Spécifier les comportements et les gestes les plus sûrs en ayant recours, si possible, à des démonstrations, expliquer les R. 231-36

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Fiche n°12 – Situations d'urgence


Type de mesure Contenu Référence
article
modes opératoires retenus s'ils ont une incidence sur la SST, montrer le fonctionnement des dispositifs de protection et
de secours (dont EPI) et de lui expliquer les motifs de leur emploi. Cette formation doit s'intégrer dans la formation ou les
instructions professionnelles que reçoit le salarié.
Préparer le salarié sur la conduite à tenir lorsqu'une personne est victime d'un accident ou d'une intoxication sur les lieux R. 231-37
du travail
Information Informations relatives aux mesures d'urgence se rapportant à des agents chimiques dangereux soient disponibles, R. 231-54-13
notamment pour les services d'intervention, internes ou externes, compétents en cas d'accident ou d'incident.
Ces informations doivent comprendre:
- Une mention préalable des dangers de l'activité, des mesures d'identification du danger, des précautions et
des procédures pertinentes afin que les services d'urgence puissent préparer leurs propres procédures
d'intervention et mesures de précaution;
- Toute information disponible sur les dangers susceptibles de se présenter lors d'un accident ou d'une urgence
- Les mesures définies

Mesures de Le chef d'établissement doit mettre, en tant que de besoin, les équipements de protection individuelle appropriés R. 233-1
protection
individuelle
Mesures d'organisation et conditions d'utilisation des équipements de protection individuelle CHAPITRE III
: Sécurité /
Section IV
Procédures de certification de conformité Section VI
Entretien / Les installations et les appareils de protection collective doivent être régulièrement vérifiés et maintenus en parfait état de R. 231-54-8
surveillance fonctionnement. Les résultats des vérifications sont consignés.
En outre, une notice, établie par l'employeur fixe les conditions de l'entretien des installations et des appareils de
protection collective et les procédures à mettre en œuvre pour assurer leur surveillance, notamment pour détecter
d'éventuelles défaillances et les éliminer
L'employeur est tenu d'assurer l'entretien des équipements de protection individuelle et des vêtements de travail. R. 231-54-9
Alarme Des systèmes d'alarme et autres systèmes de communication doivent être installés afin de permettre, en cas d'accident, R. 231-54-13
d'incident ou d'urgence une réaction appropriée, la mise en œuvre immédiate, en tant que de besoin, des mesures qui
s'imposent et le déclenchement des opérations de secours, d'évacuation et de sauvetage.

Les établissements où peuvent se trouver occupées ou réunies habituellement plus de cinquante personnes, ainsi que R. 232-12-18
ceux, quelle que soit leur importance, où sont manipulées et mises en œuvre des matières inflammables doivent être
équipés d'un système d'alarme sonore.
Les établissements sont équipés, si cela est jugé nécessaire, d'installations de détection automatique d'incendie. R. 232-12-17

Signalisation Une signalisation conforme à en cas d'incendie doit indiquer le chemin vers la sortie la plus rapprochée. R. 232-12-7
Les moyens d'intervention doivent faire l'objet d'une signalisation durable
Moyens Les établissements sont équipés d'extincteurs, et si cela est jugé nécessaire, de robinets d'incendie armés, de colonnes R. 232-12-17
d'intervention sèches, de colonnes humides, d'installations fixes d'extinction automatique d'incendie.
Une quantité de sable ou de terre meuble proportionnée à l'importance de l'établissement, à la disposition des locaux et à
la nature des travaux exécutés est conservée à proximité des emplacements de travail, avec un moyen de projection

Consignes Une consigne indique le matériel d'extinction et de secours qui se trouve dans le local ou à ses abords. Elle désigne le R. 232-12-20
personnel chargé de mettre ce matériel en action.
Elle désigne de même, pour chaque local, les personnes chargées de diriger l'évacuation du personnel et,
éventuellement, du public, et, le cas échéant, précise les mesures spécifiques liées à la présence de handicapés.
Elle indique les moyens d'alerte et désigne les personnes chargées d'aviser les sapeurs-pompiers dès le début d'un
incendie. L'adresse et le numéro d'appel téléphonique du service de secours de premier appel y sont portés en
caractères apparents.
Elle indique que toute personne apercevant un début d'incendie doit donner l'alarme et mettre en œuvre les moyens de
premier secours, sans attendre l'arrivée du personnel spécialement désigné.
Mesures Lorsque l'une des situations survient, l'employeur prend immédiatement des mesures pour en atténuer les effets et en R. 231-54-13
d'atténuation des informer les travailleurs.
effets
Tests La consigne doit prévoir des essais et visites périodiques du matériel et des exercices au cours desquels le personnel R. 232-12-21
apprend à reconnaître les caractéristiques du signal sonore d'alarme générale, à se servir des moyens de premier
secours et à exécuter les diverses manœuvres nécessaires.
Ces exercices et essais périodiques doivent avoir lieu au moins tous les six mois. Leur date et les observations
auxquelles ils peuvent avoir donné lieu sont consignées sur un registre tenu à la disposition de l'inspecteur du travail.

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Fiche conseil n°13

SURVEILLANCE ET MESURE

1. Ce qu'exigent les référentiels


− Environnement
ISO 14001 4.5.1 : Surveillance et mesurage
EMAS Annexe I.-A.5.1 : Surveillance et mesurage

− SST
OHSAS 18001 4.5.1 : Surveillance et mesure des performances

Correspondance avec ILO OSH 2001 3.11 : Surveillance et mesure de l'efficacité

2. Introduction et points particuliers


La surveillance est définie comme l’"ensemble des actes par lesquels on exerce un contrôle suivi" (Le petit robert) et le mesurage,
terme employé par les référentiels environnementaux, comme l’"action de mesurer" ("mesure" : détermination de la valeur de certaines
grandeurs – Le petit robert). La surveillance recouvre donc les opérations de mesurage, mais également, par exemple, des rondes,
des inspections, des contrôles périodiques…
Perf.
Dans le cadre de la mise en place des systèmes de
management, il est important de se rappeler qu’il est Dérive
nécessaire de s’assurer que les améliorations
programmées sont effectivement atteintes. Il est
Niveau en deçà duquel la performance est insuffisante
également fondamental de bien avoir à l’esprit qu’une fois les
progrès réalisés, le plus dur reste à faire : maintenir le
niveau de performance atteint, autrement dit, s’assurer qu’il
n’y a pas de dérives dans le temps. t

C’est notamment pour cela que les référentiels, au-delà des résultats concernant les objectifs, s’attachent aux aspects
environnementaux significatifs pour l’environnement, ainsi qu'à la détérioration de la santé et aux incidents en SST.
Un lien direct est naturellement établi entre l’analyse de risques SSE et la surveillance qui doit donc s’intéresser en premier lieu aux
dérives potentielles par rapport aux risques les plus importants.

Ainsi, la surveillance a comme finalité de fournir de l’information concernant la performance, afin notamment d’éclairer la prise de
décision. D’une manière générale, elle doit permettre :
• le suivi des objectifs : la réalisation et l'efficacité des actions planifiées, l'atteinte des résultats escomptés,
• l’amélioration et/ou le maintien d’un niveau déterminé de performance opérationnelle au travers du suivi par exemple de la
consommation d’eau, d’énergie, de la quantité de déchets produits, des taux de fréquence et de gravité des accidents du travail…
• l’amélioration et/ou le maintien d’un niveau déterminé de performance du système de management au travers du suivi par
exemple du nombre d’heures de formation SSE, de la réalisation des audits planifiés, du traitement des non-conformités, de la
bonne réalisation de la maintenance préventive.......
L’objectif, à la mise en place du SM, est d’identifier les informations nécessaires et de définir comment les obtenir.

Les indicateurs
Pour assurer la surveillance, il convient de bien identifier les indicateurs nécessaires pour pouvoir effectuer le suivi pertinent des
performances, analyser les situations et prendre les décisions adéquates en fonction des résultats.
La difficulté réside bien évidemment dans le choix des bons indicateurs ainsi que dans leur quantité qui doit être suffisante mais non
excessive ! Il est important pour cela de toujours avoir à l’esprit qu’un indicateur doit répondre à un besoin (suivre la réalisation
d’actions, vérifier l’atteinte d’un résultat, s’assurer de l’attribution de moyens …).

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Fiche conseil n°13 – Surveillance et mesure

Définitions
Performance environnementale (ISO 14001) : résultats mesurables du management des aspects environnementaux d'un organisme
Note : dans le contexte des systèmes de management environnemental, les résultats peuvent être mesurés par rapport à la politique
environnementale de l'organisme, aux objectifs environnementaux, aux cibles environnementales et aux autres exigences de
performance environnementale.
Performance (OHSAS 18001) : résultats mesurables du système de management de la santé et de la sécurité au travail, en relation
avec la maîtrise par l’organisme, sur la base de sa politique et de ses objectifs en matière de santé et de sécurité au travail, des
risques pour la santé et la sécurité au travail.
Note : La mesure des performances comprend la mesure des activités et des résultats du management de la SST.
Indicateur de performance environnementale (ISO 14031) : expression spécifique qui fournit des informations sur la performance
environnementale d’un organisme.
Indicateurs de performance de management (ISO 14031) : indicateur de performance environnementale qui fournit des
informations sur les efforts de la direction pour influencer la performance environnementale d’un organisme.
Indicateurs de performance opérationnelle (ISO 14031) : indicateur de performance environnementale qui fournit des informations
sur la performance environnementale relative aux opérations d’un organisme.

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Fiche conseil n°13 – Surveillance et mesure

3. Vue synthétique des actions à réaliser : Procédure exigée

Exigences Eléments du SM : processus,


Politique réglementaires et autres Objectifs et cibles AES / Risques SST procédures, …

Identifier les besoins en surveillance

Caractéristiques à surveiller :
Besoins en indicateurs
Surveillance et contrôles réglementaires
Contrôles opérationnels

Identifier les équipements Construire les indicateurs de performance


de surveillance et mesure

Indicateurs :
Liste des équipements - de performance opérationnelle
de surveillance et mesure - de performance du SM
- liés aux objectifs

Définir le suivi nécessaire à chaque


équipement de surveillance et mesure
Organiser la surveillance et le suivi des indicateurs

Fiches de vie Tableaux de bord des indicateurs


Modes opératoires d’étalonnages et de vérifications Programme(s) de surveillance
Modes opératoires d’entretiens
Enregistrements d’étalonnages et de vérifications
Enregistrements d’entretiens
Programme d’étalonnage et d’entretien

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Fiche conseil n°13 – Surveillance et mesure

4. Actions à mettre en œuvre

➊ IDENTIFIER LES BESOINS EN SURVEILLANCE


La surveillance vise a fournir des résultats exploitables relatifs au respect de la politique, à l’atteinte ou non des objectifs, à la maîtrise des
risques SSE (donc de la performance) et au (bon) fonctionnement du système de management. Comme il a été dit pour l’identification des
compétences [Renvoi Fiche n°6] et des procédures opérationnelles [Renvoi Fiche n°10], il convient que la présente étape se fasse à la
lumière des autres dispositions convenues pour maîtriser les activités [Renvoi Fiche n°10 : Exemple de tableau global d’identification des
éléments de maîtrise].

➨ Identifier les besoins issus de la réglementation


La réglementation impose de nombreux contrôles ou mesures qui sont identifiés lors de l'étape d'identification des exigences applicables
[Renvoi Fiche n°3]. Il est conseillé, au fur et à mesure du passage en revue des textes réglementaires applicables, de les rassembler afin
d'alimenter directement cette étape. On peut noter :
⋅ En environnement, le suivi des émissions polluantes est principalement défini au sein de l’arrêté préfectoral
d'autorisation d'exploiter au titre des installations classées, de l'arrêté ministériel du 2/2/98 ou de ses équivalents sectoriels,
des arrêtés ministériels de prescriptions générales pour les installations soumises à déclaration et de l'arrêté ministériel du
24/12/2002 concernant la déclaration annuelle des émissions polluantes des installations classées soumises à
autorisation. Ces textes visent l’ensemble des rejets et la consommations d’eau... Ils précisent les types de mesures, les
méthodes, les fréquences, les seuils à respecter.
⋅ Des contrôles périodiques d'équipements peuvent également être exigés dans des textes spécifiques environnementaux
ou dans l'arrêté préfectoral d'autorisation d'exploiter : obligations de vérification de l’étanchéité des cuvettes de rétention, de
contrôle de l’état des canalisations, contrôle périodique du rendement des chaudières…
⋅ Les vérifications techniques périodiques et essais fonctionnels des différents équipements de travail concernant la SST sont
listés dans le Code du Travail et dans certains arrêtés ministériels spécifiques. Ils concernent, entre autres, les appareils à
pression, les ascenseurs, les appareils de levage, les chariots, la surveillance des atmosphères de travail… La brochure
INRS « Principales vérifications périodiques » présente une synthèse de l’ensemble des contrôles à réaliser.
⋅ Les indicateurs réglementaires demandés en SST tels que le taux de fréquence, le taux de gravité.
⋅ Le Code du Travail impose la réalisation d'examens médicaux périodiques pour l'ensemble du personnel (art. R. 241-49),
mais aussi une surveillance médicale renforcée dans certains cas (art. R241-50) notamment en cas d'exposition à des
agents biologiques (R. 231-65 et suiv.), à des rayonnements ionisants (R. 231-98 et suiv.), à des agents cancérigènes,
mutagènes ou toxiques pour la reproduction (art. R. 231-56-11).
⋅ Le CHSCT procède à des inspections périodiques (art. L. 236-2).

➨ Identifier les besoins en indicateurs


Les indicateurs mis en place le seront pour répondre à un besoin précis. En premier lieu, il y a naturellement les indicateurs associés aux
objectifs. Le niveau de performance à atteindre est défini par rapport à l’indicateur retenu.
Les indicateurs peuvent aussi être définis pour suivre le bon fonctionnement de certains éléments du système. Il peut s’agir par exemple
de s’assurer que les dispositions définies pour identifier et traiter les non-conformités donnent satisfaction.
Enfin les indicateurs peuvent permettre de suivre l’évolution de la performance au niveau opérationnel : évolution des consommations
d’eau, du taux de fréquence des accidents… Les données d’entrée sont a minima ici les risques SST les plus importants et les
impacts significatifs par rapport auxquels l’organisme souhaite s’assurer qu’il n’y a pas de dégradation de la performance (dérives).
Une question qui peut être posée pour identifier ces besoins est : peut-on définir des indicateurs qui permettent de détecter le plus en amont
possible des « signaux faibles » ou des « signes avant coureurs » qui conduiront, si rien n’est fait, à une dégradation de la performance ?

➨ Identifier les besoins en contrôles opérationnels


La maîtrise des risques, le maintien de la performance passe également par la détection des dérives grâce à des contrôles réguliers au
niveau du terrain. Ces contrôles peuvent par exemple viser à s’assurer de l’état de propreté des locaux et installations (c’est le B.A.BA), le
respect des procédures, le bon fonctionnement et/ou l’intégrité de certains équipements de sécurité (vannes, obturateurs, alarmes,
détecteurs, rétention, EPI …).
Ces différents besoins doivent être identifiés en fonction de l’importance des risques et des dérives potentielles et de leurs conséquences. Ici
la même question se pose concernant les « signaux faibles ».

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Fiche conseil n°13 – Surveillance et mesure


➋ CONSTRUIRE LES INDICATEURS DE PERFORMANCE
Une fois les besoins en informations identifiés, il convient de réfléchir à comment collecter cette information (étapes souvent menées en
parallèle) et comment la mettre en forme pour pouvoir l’analyser plus aisément. C’est le rôle des indicateurs.
Les indicateurs sont des éléments plus ou moins complexes, composés souvent de plusieurs paramètres pour être représentatifs d’une
problématique donnée.
On peut distinguer trois types d’indicateurs :
⋅ Les indicateurs de résultats : consommation d’eau, nombre d'accidents du travail, TF etTG,
⋅ Les indicateurs de moyens (ou d’efforts à réaliser par l’organisme pour garantir le résultat) : budget formation SSE, nombre
de formations sécurité par personne, nombre de réunions sécurité et/ou de causeries sécurité, nombre de fiches de poste
réalisées...
⋅ Les indicateurs de risques : évolution sur 4 ans du nombre de presqu'accidents, nombre de travailleurs intérimaires,
nombre de plaintes, nombre de sous-traitants, niveau d’ordre, propreté et rangement…
Par exemple, pour construire des indicateurs relatifs au processus audit, on peut se poser la question « est-ce que le processus d’audit
mis en place sert à quelque chose et apporte une plus-value ? », ce qui peut amener aux indicateurs suivants selon les besoins de
l’organisme :
- indicateurs de résultats :
⋅ Nb d’audits réalisés ou, avec plus d’informations, Nb d’audits réalisés / Nb d’audits prévus (intensité de l’activité),
⋅ Nb de recommandations des auditeurs acceptées / Nb total de recommandations (informe sur la pertinence de l’audit réalisé
et/ou sur la compétence des auditeurs).
- indicateurs de moyens :
⋅ Nb d’audits réalisés
⋅ Nb d’audits déplacés / nb d’audits prévus (informe sur le respect des planning donc sur la bonne allocation des ressources
aux tâches planifiées),

- Indicateurs de risques :
⋅ Nb de jours d’audit / auditeur / an (informe sur la professionnalisation ou non des auditeurs ; un auditeur réalisant un audit
tous les 18 mois sera sans doute moins efficace que le même auditeur qui en fait 3 par an).

Les indicateurs peuvent être :


⋅ de nature quantitative : à partir de résultats de mesures ou de recueil de données : par exemple la consommation d’eau
par heures travaillées, le taux de fréquence des accidents du travail...
⋅ de nature qualitative : par exemple le niveau de sensibilisation du personnel, la propreté d’un atelier ...

Quelles doivent être les propriétés des indicateurs ?


L'indicateur est un élément qui permet la conversion de données qualitatives ou quantitatives en informations concises qui vont permettre
à l'organisme de juger et prendre des décisions.
Par exemple, à partir des relevés bruts de consommations d'électricité dans les ateliers, l'indicateur [Quantité d’eau consommée/Nombre de
pièces fabriquées] permet d'évaluer la performance en la matière et ainsi de la comparer avec celle d'ateliers similaires, de vérifier l'efficacité
de mesures d'économie…
Pour être exploitable et selon les cas, un indicateur peut être constitué :
⋅ De données brutes : quantité de polluants rejetés, nombre de maladies professionnelles recensées,
⋅ De données relatives : rapportées à un autre paramètre qui peut être le nombre d'heures travaillées, la quantité de produit
fabriqué, le chiffre d'affaire, le nombre de travailleurs…
⋅ De données agrégées : provenant de sources différentes (installations, sites…)
⋅ De données pondérées : un facteur de pondération est attribué, caractérisant l'importance (plus rare cependant).
La pertinence d’un indicateur repose sur sa capacité a être fiable, simple, reproductible et représentatif de la situation ; il doit avoir une durée
de vie raisonnable et ne pas être modifié à tout moment. En général un seul indicateur ne peut pas répondre à toutes ces exigences ; il
convient donc de s’appuyer sur un panel d’indicateurs et d’en faire une analyse claire et objective.

➨ Construire les indicateurs liés aux objectifs d'amélioration


Le processus d'élaboration des objectifs d'amélioration a permis d'identifier un certain nombre d'indicateurs associés à ces objectifs qu'il
convient de suivre [Renvoi Fiche n°4].

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Fiche conseil n°13 – Surveillance et mesure


➨ Construire les indicateurs de performance opérationnelle
Par rapport aux besoins identifiés, l'organisme doit établir ses indicateurs de performance opérationnelle pour maîtriser correctement les
opérations qui présentent des risques SST ou des AES réels ou potentiels ; il s’agit en particulier de s’assurer du maintien d’un niveau
atteint de performance SSE jugé satisfaisant dans ces domaines par l’organisme. Quelques exemples :

Thème Exemples d'indicateurs


Entrants - Quantité de matériaux dangereux mis en œuvre dans la - Quantité produits dangereux / unité de produit
fabrication du produit
- Quantité énergie / unité de produit
- Quantité d'eau / unité de produit
Emissions - Quantités d'émissions spécifiques (ex : COV, CO2) /
unité de produit
Risques SST - Nombre de postes exposés à des produits chimiques - Nombre de jours d'arrêt
dangereux
- Nombre de premiers soins ; accidents sans/avec
- Nombre d'équipements bruyants insonorisés / total arrêt de travail ; accidents avec incapacité partielle ;
- Nombre de maladies professionnelles recensées permanente
- Taux de fréquence ; Taux de gravité
Déchets - Quantités de DIB valorisés ou recyclés/ total

Situations d'urgences - Nombre d'incidents ; Nombre de presque accidents

Approvisionnement - Nombre d'accident de circulation en interne ; lors des - Consommation moyenne de carburant du parc de
/livraisons / transport trajets professionnels ou domicile - travail véhicule / Nombre moyen de km parcourus
- Nombre de livraisons quotidiennes pour chaque mode - Nombre de véhicules à technologie "propre"
de transport
Produit - Quantité de substances dangereuses contenues dans le - Nombre d'unités énergétiques consommées en
produit cours d'utilisation du produit
- % du produit pouvant être recyclé ou réutilisé

➨ Construire les indicateurs liés à la performance du système de management


Différents indicateurs peuvent être mis en place pour s’assurer du bon fonctionnement des différents éléments du système en fonction des
besoins des différents acteurs. Certains indicateurs pourront ne concerner par exemple que le responsable du système de management ou
le responsable de la maintenance ou des responsables de processus… Parmi ces indicateurs, certains seront utiles pour la revue de
direction pour analyser le fonctionnement et l’efficacité du système.

Processus Exemples d'indicateurs


Politique - % de personnes ayant des objectifs individuels en - Nombre d'unités au sein de l'organisme qui atteignent
SSE (encadrement ; opérateurs) 100% des objectifs
- Nombre d'objectifs atteints/prévus
Responsabilité - Nombre de personnes de l’encadrement ayant des
responsabilités SSE spécifiées
Compétence Formation - Nombre d'employés formés/prévus - Niveau de compétence acquis suite aux formations
- Budget formation / chiffre d’affaires
Communication - Nombre des réclamations reçues en interne ou en - Nombre de suggestions d'amélioration en interne
externe - Nombre d'enquêtes réalisées en externe ou en interne
Achats - Nombre de fournisseurs et sous-traitants disposant
d'un système de management/Nombre total
Situations d'urgence - Nombre de tests réalisés/prévus

Non-conformités, actions - Durée moyenne de traitement des non-conformités - % d'efficacité des actions correctives et préventives
correctives, préventives - Nombre d'actions soldées dans les délais prévus
Audits - Nombre d'audits réalisés/prévus - % de pertinence des préconisations suite à audit de
l'avis des audités
Finances - Budget de mise en conformité réglementaire - Retour sur investissement des actions d'amélioration

Maintenance et travaux - Nombre d’EIPS (équipements importants pour la - Degré de conformité/exigences spécifiées dans les
neufs sécurité) avec gamme de maintenance spécifique cahier des charges et plans de prévention des
gérée via la GMAO … interventions d'entreprises extérieures
- Nombre annuel d'heures de maintenance préventive

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Fiche conseil n°13 – Surveillance et mesure

➌ ORGANISER LA SURVEILLANCE ET LE SUIVI DES INDICATEURS


➨ Planifier la surveillance
Lorsque toutes les opérations de mesure et surveillance ont été identifiées, il faut planifier leur réalisation, par exemple dans le cadre d’un ou
plusieurs programmes de surveillance.
Quels types d’opérations de surveillance ?
En fonction des différents besoins identifiés, on pourra mettre en œuvre :
- Des mesures (de polluants, de bruit…), des relevés (de compteurs…),
- Des actions de contrôles de type inspection. Ces opérations sont aussi l’occasion de sensibiliser les acteurs, notamment en les
associant aux inspections : inspections croisées entre ateliers, association d’une entreprise extérieure à l’inspection du chantier d’une
autre entreprise extérieure… :
⋅ les rondes : parcours défini au préalable et systématique en différents points du site pour vérifier des points précis
(fonctionnement des alarmes, fermetures des accès, repérage des fuites…). Les anomalies constatées sont souvent
reportées sur un cahier dédié (cahier de quart ou cahier d’anomalies) et traités au fil de l’eau.
⋅ les inspections, audits de poste : moins fréquents que les rondes et effectués par rapport à une activité précise (de
l’entreprise ou lors d’un chantier d’une entreprise extérieure) pour s’assurer qu’un certain nombre d’exigences (souvent
prédéfinies dans une check-list) sont respectées (respect du plan de prévention pour un sous-traitant, respect des consignes
au poste de travail, respect du port des EPI). Les anomalies constatées sont souvent traitées via la procédure de gestion
des non-conformités.
⋅ les visites de l’encadrement : même principe que les inspections mais avec une portée supplémentaire montrant
l’implication de la direction et de l’ensemble de l’encadrement.
- Des opérations périodiques de type contrôle technique d’équipement…
Quelle planification ?
Il est nécessaire de prendre en compte les points suivants :
⋅ Désigner un responsable et/ou un acteur (des opérations peuvent être sous-traitées : analyses, rondes, etc..),
⋅ Définir une fréquence pour les opérations périodiques,
⋅ Identifier le mode opératoire associé, s'il est nécessaire à la réalisation de l'opération de surveillance et/ou de mesure,
⋅ Préciser le type d'enregistrement pour les résultats : référence/nom du formulaire interne, du registre, rapport externe…
Chaque service ou direction planifie les opérations sous sa responsabilité. Dans le cas d’une petite entreprise, il peut être intéressant de
rassembler l’ensemble de ces dispositions dans un seul document du type :

Contrôle, Mesure
Réglementaire

Equipement de
Responsable

Moyen :
et Essai
sous-traitant, mode Enregistrement des
ECME

Objet Périodicité opératoire résultats


Inspections

Rondes journalier Dla Check list Gardien / Cahier de quart Néant

Visite de l'encadrement mensuel Dla MO 231 / CR visite Néant

Rejets Nox Continu Rdu MO 567 X Fichier NOX Analyseur


Mesures

Rejets Nox mensuel RDu Entreprise X X Rapport Entreprise X Externe


Contrôle détecteurs doubles
enveloppes semestre SVt MO 124 / GMAO Néant
périodiques
Opérations

Contrôle étanchéité rétentions Annuel SVt MO 128 X GMAO Néant

Contrôle électrique Annuel SVt Entreprise Y X Rapport Entreprise Y Néant

Des seuils d’alerte, qui correspondent éventuellement aux seuils réglementaires à respecter ou aux objectifs recherchés, peuvent être
reportés sur les formulaires d’enregistrement. L’intérêt de ces seuils est de détecter rapidement une dérive afin de réagir rapidement et éviter
ainsi une dégradation de la performance, un accident ou l’apparition de non-conformité [Renvoi Fiche n°14].
Si le service maintenance dispose de son propre outil de planification, ce dernier doit être utilisé pour les actions qui le concernent. En
particulier, s’il dispose d’une GMAO (Gestion de la maintenance assistée par ordinateur), cette dernière peut être utilisée de manière efficace
pour déclencher les contrôles et autres opérations périodiques, qu’ils soient réalisés par l’entreprise ou par une entreprise extérieure.
PROGRAMME DE SURVEILLANCE, PROGRAMME DE MAINTENANCE PREVENTIVE, GMAO

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Fiche conseil n°13 – Surveillance et mesure


➨ Organiser la surveillance médicale
La surveillance médicale des salariés (art. R. 241-49 et suiv. du Code du Travail) est organisée par le service médical (infirmiers,
secrétaires médicaux…) de l’organisme et effectuée par le médecin du travail, qui peut, en cas de besoin, prescrire des consultations
spécialisées ou examens complémentaires.
Cette surveillance inclus divers type d’examens :
- La visite médicale périodique (tous les 24 mois) pour l’ensemble des employés,
- La visite médicale à l’embauche (permettant de délivrer la fiche d’aptitude) et en cas de reprise (après une absence d’au moins 8 jours
pour cause d’accident du travail, après une absence pour cause de maladie professionnelle, quelle qu’en soit la durée, après une maladie
ou un accident non professionnel ayant entraîné une absence d’au moins 21 jours, après un congé de maternité),
- La surveillance médicale renforcée pour les salariés :
⋅ affectés aux travaux comportant des exigences ou des risques spéciaux (exposition à des rayonnements ionisants, à des
agents cancérigènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction…),
⋅ handicapés, femmes enceintes, mères d’un enfant de moins de 2 ans, travailleurs de moins de 18 ans, migrants et
travailleurs venant de changer de type d’activité,
⋅ des entreprises de travail temporaire..

➨ Suivre les indicateurs


Les différents indicateurs établis doivent être suivis par les acteurs qui en sont responsables (en général ceux qui en ont besoin).
Il y a tout intérêt à rassembler ces indicateurs dans un tableau de bord (par acteur) afin d’avoir une vision globale de la performance. Il est
usuel que pour le pilotage de l’entreprise, des tableaux de bord existent déjà (au niveau du comité de direction, du responsable de
processus, des responsables de service…). Les indicateurs spécifiques SSE peuvent donc naturellement être intégrés dans ces tableaux de
bord.
T A B L E A U X D E B OR D

DEFINIR LES MODALITES DE SURVEILLANCE ET MESURE


Les modalités générales de surveillance et mesurage ne font pas nécessairement l'objet d'une procédure spécifique, il est possible de
décrire dans le manuel la façon dont sont identifiées les caractéristiques à surveiller ainsi que l'élaboration de la planification qui en découle.
MANUEL
PROCEDURE DE SURVEILLANCE ET MESURE

➍ IDENTIFIER LES EQUIPEMENTS DE SURVEILLANCE ET DE MESURE


Les exigences des référentiels SST et environnement en matière de métrologie (gestion des équipements de surveillance et de mesure)
reprennent en partie les exigences de l'ISO 9001. Les référentiels environnementaux sont quant à eux moins contraignants puisqu'ils
n’exigent pas de procédure d’étalonnage de l’ensemble des appareils de mesure au sens strict du terme (raccordement aux étalons
primaires). Les organismes peuvent mettre en œuvre une procédure de maintenance ou de vérification interne ou externe de ces
équipements.
Le recensement des appareils de mesure nécessaires peut se faire directement sur le document de planification de la surveillance . Il est
également possible d'établir une liste des équipements concernés, notamment si celle-ci existe en qualité. La terminologie ECME :
"équipement de contrôle, mesure et essai" est issue de la qualité.
Dans le cas où il est fait appel à des organismes extérieurs pour des opérations de mesure, il faut s’assurer que les appareils utilisés
répondent aux exigences définies pour les équipements internes.
LISTE DES ECME
Il est possible d'attribuer à chaque appareil (et à ses accessoires participant à la mesure) une référence, éventuellement apposée sur
l'appareil, permettant de l'identifier de façon non équivoque. La signalisation de l'aptitude à l'emploi peut se faire, à l'aide de codes couleurs.
Quels types d'instruments sont concernés ?
Les appareils de mesures usuellement rencontrés en environnement et SST et pouvant faire l'objet d'étalonnage ou vérification sont :
⋅ les analyseurs de gaz (NOx, SOx, poussières, COV…) en sortie de cheminée ou pour des mesures d’ambiance, y compris
détecteurs,
⋅ les analyseurs de DBO, DCO, MES, pH, etc, pour les rejets aqueux,
⋅ les balances, ponts bascules, les détecteurs de niveaux, les sonomètres, les compteurs…

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Fiche conseil n°13 – Surveillance et mesure


➎ DEFINIR LE SUIVI NECESSAIRE A CHAQUE EQUIPEMENT DE SURVEILLANCE ET MESURE
Etalonnage ou vérification ?
Etalonner un appareil, c'est établir la correspondance entre la valeur donnée par l'appareil et la valeur réelle (raccordée à l’étalon primaire).
Cet étalonnage peut être utilisé en tant que tel par la suite pour convertir systématiquement les valeurs lues en valeurs réelles.

Etalon
6
Plage d'erreur tolérée Appareil
5
Valeurs mesurées

4
Etalonnage (NF X 07-001) :
3 Il s'agit de l'ensemble des opérations
établissant, dans des conditions spécifiées, la
2 relation entre les valeurs de la grandeur
indiquées par un appareil de mesure (…) et les
1 valeurs correspondantes de la grandeur
réalisées par des étalons.
0
0 1 2 3 4 5 6
Valeurs réelles

Cependant, cette conversion n'est pas toujours utilisable aisément, c'est pourquoi il est possible de réaliser, dans un second temps, une
vérification, qui va consister à s'assurer que les valeurs données par l'appareil sont bien comprises dans une plage d'erreur tolérée. Si c'est
effectivement le cas, on utilisera directement la valeur lue en précisant le pourcentage d'incertitude associé. Ceci peut donner lieu à
l'établissement de classes d'appareils, fonctions du degré d'incertitude de la mesure.
Lorsqu'il est nécessaire de s'assurer de la validité des résultats (exigence réglementaire, exigence des parties intéressées, dérive
probable de l'équipement…), il est préférable de procéder à l’étalonnage des appareils.
A noter que si l'OHSAS 18001 parle uniquement d'étalonnage, il faut entendre, comme dans la version 2004 de l'ISO 14001, étalonnage ou
vérification.
Quelle planification pour le contrôle métrologique ?
Il convient de définir pour chaque appareil :
- le type de contrôles métrologiques à réaliser : étalonnage seul ou suivi d'une vérification, en fonction du besoin en terme de précision de
mesure,
- la méthode à utiliser : dans le cas où la mesure est réglementaire, le texte cite la norme de mesure dans laquelle est très souvent décrite
la façon de procéder pour l'étalonnage ou à la vérification des appareils (par exemple l'arrêté du 02/02/98 indique que le pH doit être
mesuré selon la norme NF T 90 008, qui décrit l'étalonnage),
- la périodicité : elle est fonction du type d'appareil (par exemple à chaque utilisation pour le pHmètre), de la fréquence et des conditions
d'utilisation ; plus fréquente en début de vie de l'appareil, elle peut s'espacer lorsque la dérive des caractéristiques de l'équipement est
appréhendée. Pour une meilleure maîtrise, il est possible d'apposer sur l'appareil la date du prochain contrôle,
- les limites d'erreurs tolérées pour les vérifications : elles peuvent être normées (par exemple pour les balances et les appareils de
mesure électriques),
- les responsabilités : l'étalonnage et la vérification peuvent être faits en interne ou en externe ; les laboratoires accrédités COFRAC pour
l'étalonnage disposent d'une reconnaissance officielle, et peuvent être imposés dans le cas de mesures réglementaires
Quelle planification pour l'entretien ?
Au-delà de l'étalonnage et de la vérification, il est également nécessaire d'assurer l'entretien des ECME, c'est à dire de définir les
responsabilités, la périodicité, les modes opératoires de maintenance préventive. Il peut s'agir d'opérations de nettoyage, remplacement de
pièces usées, vérifications des conditions d'installation : aplomb, perpendicularité au flux…

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Fiche conseil n°13 – Surveillance et mesure


Quelle documentation associée ?
Chaque appareil fait en général l'objet d'un dossier regroupant :
⋅ la fiche de vie : y sont consignées les informations relatives aux caractéristiques techniques de l'appareil, ainsi que les
éléments de planification du contrôle métrologique et de l'entretien,
⋅ les enregistrements attestant des interventions de maintenance sur l'appareil,
⋅ les enregistrements attestant des interventions de contrôles métrologiques : certificats ou PV d'étalonnage, constats de
vérification,
⋅ les notices ou modes opératoires d'utilisation,
⋅ les éventuels modes opératoires de maintenance préventive ou curative,
⋅ les éventuels modes opératoires d'étalonnage et vérification, les éventuelles normes…
FICHE DE VIE
CERTIFICATS, PV D'ETALONNAGE, CONSTATS DE VERIFICATION,
MODES OPERATOIRES, METHODE NORMALISEE
Quid des ECME utilisés ou appartenant à une entreprise extérieure?
Il est fréquent que certaines mesures soient confiées à une entreprise extérieure. Dans ce cas, il peut être efficace de demander dans le
cahier des charges qu’une copie du certificat d’étalonnage soit jointe au rapport de mesure. Dans tous les cas, ces entreprises sont souvent
soit accréditées, soit certifiées ISO 9001, ce qui peut être considéré comme une preuve suffisante. Par ailleurs, certains compteurs à
demeure sur les sites n’appartiennent pas à l’organisme (ex : compteurs d’eau, d’électricité). Pour ceux-ci, il faut reconnaître qu’il n’est pas
aisé d’obtenir une preuve de leur bon étalonnage ou au moins calibrage.

DEFINIR LES MODALITES D'ETALONNAGE, DE VERIFICATION ET D’ENTRETIEN DES EQUIPEMENTS


D'une façon générale, il convient de définir les responsabilités en ce qui concerne un certain nombre de tâches :
- L'achat des ECME : définition des caractéristiques métrologiques attendues (appartenance à une classe, erreurs maximales d'indication,
de justesse ou de fidélité) et contrôle à la réception de l'équipement en lui-même ou de la présence d'un certificat attestant des
caractéristiques de l'ECME,
- L’identification et la mise au rebus des ECME
- La définition du suivi technique nécessaire pour tout nouvel équipement,
- la création et le suivi du dossier,
- Le suivi des interventions,
- L'analyse des résultats des contrôles et les décisions qui en découlent : l’acceptation, le réforme, la révision, l’ajustage, la réparation,
changement de classe…
Les dispositions adoptées peuvent être décrites au sein d'une ou plusieurs procédures :
PROCEDURE(S) DE GESTION DES EQUIPEMENTS DE SURVEILLANCE ET MESURE OU ECME
PROCEDURE ACHAT
Il est possible de mettre en place un programme permettant le suivi de l'ensemble des opérations de contrôles métrologiques ainsi que
l'entretien des appareils de mesure. L'ensemble des tâches se partage, selon les organismes, entre le service métrologie s'il existe, le
service maintenance et/ou les laboratoires ou encore des prestataires extérieurs.
PROGRAMME D’ETALONNAGE
PROGRAMME D’ENTRETIEN DES ECME, GMAO

5. Compléments

Documents utiles
- NF EN ISO 14031 (V 2000) : Management environnemental – Evaluation de la performance environnementale – Lignes directrices
- Recommandation de la commission du 10 juillet 2003 relative à des orientations pour la mise en œuvre du règlement (CE) n°761/2001 du
Parlement européen et du Conseil permettant la participation volontaire des organisations à un système communautaire de management
environnemental et d'audit (EMAS) concernant la sélection et l'utilisation d'indicateurs de performance environnementale.
- "Principales vérifications périodiques" -.Edition INRS -. ED 828, 1999,
- ISO 10012 (V 2003) : Systèmes de management de la mesure - Exigences pour les processus et les équipements de mesure
- NF X 07-001 (V 1994) : Normes fondamentales - Vocabulaire international des termes fondamentaux et généraux de métrologie

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Fiche conseil n°14

CONFORMITE REGLEMENTAIRE

1. Ce qu’exigent les référentiels


− Environnement
ISO 14001 4.5.2 : Evaluation de la conformité
EMAS Annexe I.-A.5.1 : Surveillance et mesurage
Annexe I.-B.1 : Respect de la législation

− SST
OHSAS 18001 4.5.1 : Mesure et surveillance des performances

Correspondance avec ILO OSH 2001 3.8 : Planification, élaboration et mise en œuvre du système, §1.a

2. Introduction et points particuliers


Cette étape est la suite logique de la veille réglementaire [Renvoi Fiche n°3].
La révision de l’ISO 14001 a permis de faire apparaître un paragraphe spécifique pour ces exigences.
La difficulté essentielle résulte de la nécessité de vérifier sur le terrain un grand nombre d'exigences techniques et
organisationnelles. Les informations requises sont peu faciles à obtenir car souvent incomplètes ou détenues par des acteurs pas
toujours identifiés.
Notion de conformité réglementaire
Les référentiels traitent de réglementation au sein de trois chapitres :
4.2 Politique :
La politique de l’organisme doit comporter une engagement de conformité à la réglementation [Renvoi Fiche n°1],
4.3.2 Exigences réglementaires et autres exigences :
L’organisme doit identifier et accéder aux exigences applicables [Renvoi Fiche n°3],
4.5.2 Evaluation de la conformité (ISO 14001 et EMAS) ou 4.5.1.Mesure et surveillance des performances (OHSAS 18001)
L’organisme doit évaluer périodiquement (ou surveiller) la conformité à la réglementation.
Cela implique-t-il que l’organisme soit totalement en conformité avec la réglementation le jour de la certification ?
Le Guide IAF (International Accreditation Forum) utilisé par le COFRAC pour l'accréditation des organismes de certification précise
que l'organisation dont le système de management environnemental est certifié devrait arriver à être continuellement en conformité
avec les prescriptions réglementaires […].
Les organismes de certification traduisent, en général, comme suit :
La non conformité doit avoir été détectée par l'entité ayant mis en place le système de management,
La mise en conformité doit faire l’objet d’un plan d’actions avec des moyens et des délais raisonnables,
Les organismes de certification ne peuvent se substituer aux Services de l'Etat en charge des divers contrôles (exemple : Inspection
des Installations Classées, Inspection du Travail). De ce fait, selon l'importance de la non conformité identifiée, l'organisme ayant
mis en place le système de management doit porter son plan d'action à la connaissance des Services de l'Etat concernés,
garantissant ainsi l'acceptabilité des délais retenus.
Un exemple de non-conformité critique est un défaut d'autorisation d'exploiter au titre des IC. Pour certains organismes
certificateurs, il n'y a pas de non-conformité si les dossiers de déclaration ou de demande d'autorisation d'exploiter au titre des IC
ont été déposés en Préfecture (un récépissé est exigé).
Un autre point délicat à gérer est l'existence d'un Procés Verbal ou d'un arrêté de mise en demeure au titre des IC.
Le règlement EMAS va plus loin car il impose le respect préalable de l’ensemble des exigences applicables.

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Fiche conseil n°14 – Conformité réglementaire


3. Vue synthétique des actions à réaliser

Recueil Exigences légales et autres Programme de surveillance


: Procédure exigée

Effectuer les vérifications


Vérifier la conformité périodiques réglementaires

Non-conformités identifiées

Prendre en compte les


non-conformités

Programme de mise en conformité


Fiches de non-conformité

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Fiche conseil n°14 – Conformité réglementaire

4. Actions à mettre en œuvre

➊ VERIFIER LA CONFORMITE
Pour chaque exigence identifiée, la conformité de l’installation, des équipements ou des dispositions prises par l’organisme doit être
vérifiée.
Comment réaliser la vérification?
Il est pratique d’établir des supports permettant d'effectuer cette évaluation, notamment pour les textes contenant de nombreuses
exigences [Renvoi Fiche n°3].
Ces supports pourront faire apparaître, pour chaque exigence, des cases à cocher "conforme", "non conforme", "ne sait pas" (permettant
ainsi d'identifier les points pour lesquels un complément d'information est nécessaire).
RECUEIL D'EXIGENCES
Comment organiser la vérification ?
- Initialement l’ensemble des exigences doit avoir été vérifié avant le premier audit de certification.
- Périodiquement :
La périodicité de vérification devra tenir compte des non-conformités relevées lors des évaluations précédentes et pourra être adaptée en
fonction de la nature de l’exigence (certaines exigences constructives seront vérifiées moins régulièrement que les exigences
opérationnelles de type "rétentions adaptées", "port des Equipements de Protection Individuelle" par exemple). La définition d'un
programme de vérification peut aider à la bonne réalisation de cette tâche.
Afin de permettre un suivi général de la vérification de la conformité, il est judicieux de compléter la liste des textes applicables en statuant
pour chaque texte sur la conformité globale et en faisant apparaître la date de dernière vérification et, éventuellement, la date de
prochaine vérification.
LISTE DES TEXTES ENVIRONNEMENT ET SST
- Ponctuellement :
⋅ lors de l'évolution d'un texte,
⋅ lors de l’implantation, de la modification ou de l'arrêt d’une activité ou d’une installation (changement de procédé, modification de la
quantité d’une matière stockée, modification d'un poste de travail) impliquant une évolution des exigences applicables,
PROCEDURE DE GESTION DES MODIFICATIONS [RENVOI FICHE N° 18]
PROCEDURE ACHAT D'EQUIPEMENT, DE PRODUIT CHIMIQUE OU DE PRESTATION [RENVOI FICHE N° 11]
⋅ lors d'un changement de prestataire ou sous-traitant nécessitant un agrément (exemple : transporteur ou éliminateur de déchets) ou
une habilitation (exemple : permis de feu, habilitation électrique);
PROCEDURE ACHAT D'EQUIPEMENT, DE PRODUIT CHIMIQUE OU DE PRESTATION
⋅ suite à un accident ou incident (vérification de l'intégrité des équipements de protection intrinsèque suite à un arrêt accidentel par
exemple)
Par qui ?
Selon les ressources dont l'organisme dispose, l’évaluation pourra être réalisée soit par les personnes chargées de l'environnement ou de
la SST, soit individuellement dans chaque unité ou atelier, par un responsable désigné auquel on aura dispensé une formation suffisante
[Renvoi Fiche n°6]. Il est important qu'une ou des personne(s) ayant la connaissances technique des activités, procédés ou équipements
audités participe à cette évaluation.
On constate fréquemment qu'une non conformité n'a pas été détectée par l'organisme parce que les personnes désignées, persuadées de
la conformité d'une installation, ne sont pas allé vérifier sur le terrain.
La vérification peut également être sous-traitée à un consultant externe spécialisé.

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Fiche conseil n°14 – Conformité réglementaire


➋ EFFECTUER LES VERIFICATIONS PERIODIQUES REGLEMENTAIRES
La réglementation impose d’effectuer de façon périodique certaines vérifications.
Il est conseillé de traiter cette vérification périodique dans le cadre des actions de surveillance [Renvoi fiche n°13].
Il sera cependant nécessaire dans le cadre de l'action "Vérifier la conformité" de s'assurer que ces vérifications périodiques ont bien été
effectuées dans les conditions requises par la réglementation. Les supports de vérifications pourront renvoyer aux registres des contrôles
techniques et rapports de vérification.
Par exemple, pour l'exigence concernant la requalification périodique des équipements sous-pression (arrêté du 15 mars 2000 modifié) :
⋅ les responsabilités internes et fréquence concernant la réalisation de la vérification par un organisme compétent seront définies dans
le cadre de la surveillance,
⋅ le recueil de vérification de la conformité au texte concerné fera référence aux derniers PV et compte-rendus de contrôle attestant de
la réalisation effective de la vérification dans les temps impartis.
L'ensemble de ces vérifications concerne :
- les vérifications techniques périodiques (chaudières, installations de production de froid, cuves de liquides inflammables…),
- le suivi de la conformité des rejets (rejets atmosphériques, aqueux, etc, dont les seuils sont en général fixés par arrêté préfectoral).
- les vérifications techniques périodiques et essais fonctionnels (monte-charges, équipements sous pression…) (Voir brochure INRS
ED828).

➌ PRENDRE EN COMPTE LES NON-CONFORMITES


Comment ?
Les non-conformités réglementaires sont en général traitées dans le cadre global de la prise en compte des non-conformités.
PROCEDURE DE TRAITEMENT DES NON-CONFORMITES [Renvoi Fiche n°15]
Cas particulier de la phase initiale :
Lors de la mise en place du SM, il peut être plus simple, en terme de suivi, d'établir un plan d'actions pour lever les non-conformités
identifiées.
Ce plan d'actions peut faire partie du programme de management [Renvoi Fiche n°4] puisqu'il peut mobiliser une large part des moyens
humains et financiers disponibles. Il convient cependant de distinguer clairement les actions de mise en conformité des actions
d’amélioration issues d’objectifs (regroupées dans une partie spécifique par exemple). De plus, le lien entre la non-conformité
réglementaire et l'action mise en place pour la réduire doit être très clair.
Il est possible d'établir un système de codification entre les supports de vérification de la conformité et le programme.
PROGRAMME DE MISE EN CONFORMITE

DEFINIR LES MODALITES DE GESTION


PROCEDURE DE VERIFICATION DE LA CONFORMITE REGLEMENTAIRE
Cette procédure est exigée. Une seule procédure pourra être créée pour l'identification, l'accès aux textes [Renvoi Fiche n°3] et la
vérification de la conformité.

5. Compléments

Exigences générales du code du travail en matière de vérifications périodiques


- Voir brochure INRS ED828 – Principales vérifications périodiques

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Fiche n°15

NON-CONFORMITE, ACTION CORRECTIVE ET ACTION PREVENTIVE


ACCIDENTS ET INCIDENTS

1. Ce qu'exigent les référentiels


− Environnement
ISO 14001 4.5.3 : Non-conformité, action corrective et action préventive
EMAS Annexe I.-A.5.2 : Non-conformité, action corrective et action
préventive

− SST
OHSAS 18001 4.5.2 : Accidents, incidents, non-conformités, actions correctives et
actions préventives

Correspondance avec ILO OSH 2001 3.12 : Enquêtes en cas de lésions, dégradations de la santé,
maladies et incidents liés au travail, et leurs effets sur
l'efficacité des mesures de sécurité et de santé au travail
3.15 : Action préventive et corrective

2. Introduction et points particuliers


La détection et le processus de traitement des non conformités, réelles ou potentielles, est au cœur du principe d’amélioration
continue du système de management. Il peut même, à terme, constituer l’un des principaux leviers sur lequel l’organisme va agir
pour améliorer ses performances et l’efficacité de son système de management.
Beaucoup trop d’organismes considèrent que la concrétisation de ce principe « d’amélioration » réside quasi exclusivement dans la
mise en œuvre d’un programme d'amélioration de la performance environnement et/ou SST [Renvoi Fiche n°4]. Ce dernier peut, à
terme, avantageusement être complété par un programme pertinent de traitement des actions préventives et correctives.
Les actions à conduire pour prévenir les non-conformités, ainsi que pour assurer leur traitement, doivent être clairement précisées.
Les responsabilités doivent être établies, les moyens affectés et les échéances déterminées. Chaque action identifiée à la suite
d’une analyse détaillée des causes doit faire l’objet d’un suivi rigoureux et d’une vérification de son efficacité.
La principale difficulté réside dans l’identification des différentes non-conformités réelles et potentielles susceptibles
d’apparaître au sein de l’organisme.
Les organismes qui disposent d’un système de management de la qualité ont tendance à considérer que la procédure « qualité »
répond aux exigences des référentiels environnementaux et SST. Dans les faits, la procédure « qualité » répond souvent mal aux
exigences de ces référentiels. Si les finalités restent identiques, la phase d’identification et les moyens à mettre en œuvre se
révèlent souvent de nature très différente.
En matière de qualité, une non-conformité peut clairement se définir comme le non respect d’une exigence spécifiée. Il n'en est pas
de même dans les domaines de l’environnement et de la SST, dans la mesure où la ou les procédures doivent également permettre
de traiter un ensemble d’évènements tels que les accidents, incidents, presque accidents, anomalies, plaintes, ou
dysfonctionnements divers. Ceux-ci ne peuvent pas tous être traités de la même manière selon qu’ils sont de nature réglementaire
ou pas, ou bien selon la gravité des conséquences. A cet effet, les référentiels environnementaux et SST invitent l’organisme à
mettre en œuvre des actions adaptées à l’importance des problèmes et des impacts rencontrés.
Il est donc indispensable de bien définir le champ d’application de cette procédure et dans un premier temps d’établir ce qui
constitue une « non-conformité » susceptible d’être rencontrée et le type de traitement qui doit lui être appliqué.
Par exemple : le traitement des non-conformités relevées par un organisme d’inspection lors du contrôle des installations électriques
n’est sûrement pas de même nature que celui qui sera mis en œuvre pour le dépassement d’un seuil réglementaire ou encore un
accident corporel.

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Fiche n°15 - Non-conformité, action corrective et action préventive - Accidents et incidents

Définitions
non-conformité (ISO 9000:2000) : non-satisfaction d'une exigence.
exigence : besoin ou attente formulés, habituellement implicites, ou imposés.

action préventive (ISO 9000:2000) (voir aussi ISO 14001:2004) : action visant à éliminer la cause d'une non-conformité potentielle
ou d'une autre situation potentielle indésirable.
NOTE 1 : Il peut y avoir plusieurs causes à une non-conformité potentielle.
NOTE 2 : Une action préventive est entreprise pour empêcher l'occurrence alors qu'une action corrective est entreprise pour
empêcher la réapparition.

action corrective (ISO 9000:2000) (voir aussi ISO 14001:2004) : action visant à éliminer la cause d'une non-conformité ou d'une
autre situation indésirable détectée.
NOTE 1 : Il peut y avoir plusieurs causes à une non-conformité.
NOTE 2 : Une action corrective est entreprise pour empêcher la réapparition alors qu'une action préventive est entreprise pour
empêcher l'occurrence.
NOTE 3 : Il convient de distinguer action curative, ou correction et action corrective.

correction (ISO 9000:2000) (voir aussi ISO 14001:2004) : action visant à éliminer une non-conformité détectée.
NOTE 1 : Une correction peut être menée conjointement avec une action corrective.
NOTE 2 : Une correction peut être par exemple une reprise ou un reclassement.

Accident (OHSAS 18001)


événement imprévu entraînant la mort, une détérioration de la santé, des lésions, des dommages ou autre perte.

Incident (OHSAS 18001)


Evènement ayant entraîné un accident ou qui aurait pu entraîner un accident.
NOTE : Un incident n’entraînant pas une détérioration de la santé, des lésions, des dommages ou autre perte est également appelé
“ presque accident ”. Le terme “ incident ” couvre la notion de “ presque-accident ”.

Accident du travail (Art L411-1 du code de la sécurité sociale)


Est considéré comme accident du travail, qu'elle qu'en soit la cause, l'accident survenu par le fait ou à l'occasion du travail, à toute
personne salariée ou travaillant à quelque titre ou en quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs ou chefs
d'entreprise.
NOTE : les accidents de trajet sont considérés dans certaines conditions comme accident de travail (cf. art L 411-2 du code de la
sécurité sociale).

Non-conformité, remarque, écart, anomalie...


Si les référentiels utilisent le terme de "non-conformité", les organismes parlent parfois "d’anomalies", de "dysfonctionnements",
d’« écarts »… Il est donc essentiel de clarifier les termes utilisés par l’organisme dans la procédure de traitement des non
conformités. Tous ces « écarts » ne seront pas forcément considérés comme des non-conformités dans le cadre du système.
Cependant, il conviendra d’y apporter les réponses adéquates. Dans cette fiche, on ne parlera pas uniquement de non-conformité
mais plus globalement des écarts qui peuvent être détectés, suivis et traités dans le cadre du système.

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Fiche n°15 - Non-conformité, action corrective et action préventive - Accidents et incidents

Non-conformités dans le cadre des audits de certification


Dans le cadre des processus de certification, lors des audits d’évaluation des systèmes de management, les définitions retenues par
les organismes de certification sont les suivantes :
− Une non-conformité majeure / non-conformité (selon les organismes de certification) remet en cause à elle seule
la viabilité du système. Elle ne peut être prononcée que par rapport à une exigence spécifiée.
− Une non-conformité mineure / remarque (selon les organismes de certification) est une non satisfaction partielle à
une exigence spécifiée qui ne remet pas en cause à elle seule la viabilité du système.
Les organismes de certification font également état, dans leurs rapports d’audit, sous un vocabulaire ou sous un autre, de pistes de
progrès et de points sensibles qui ne constituent pas, en soit, des écarts mais qui pourraient le devenir.
Ces différenciations peuvent être utiles en terme de priorité à accorder à ces écarts. Cependant, il est plus simple de définir un
processus général de traitement des "écarts" (quel que soit le degré d’importance accordé par les organismes de certification). Ceci
ne dispense pas l’organisme d’analyser les causes et les conséquences de ces écarts et d’en tirer les conséquences en terme de
moyens à affecter ou encore de délai à respecter.

3. Vue synthétique des actions à réaliser


: Procédure exigée

Détecter les écarts

Ecarts réels ou potentiels identifiés


Fiches de non-conformité,
d’amélioration… renseignées
Accidents, incidents déclarés

Traiter les écarts

Recherche des causes effectuées


Résultats des enquêtes
Actions correctives/préventives définies et suivies

Exploiter et analyser les résultats

Indicateurs
Nouvelles opportunités d'amélioration détectées

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Fiche n°15 - Non-conformité, action corrective et action préventive - Accidents et incidents

4. Actions à mettre en œuvre

➊ DETECTER LES ECARTS


Quels types d'écarts ?
Les écarts susceptibles d'être identifiés peuvent être :
⋅ Un écart entre le système de management (procédures, manuel…) en place et ce qui est prescrit dans le cadre des
référentiels ; on peut parler d’un écart de nature documentaire,
⋅ Un écart entre la pratique opérationnelle et ce qui est prescrit dans le cadre du système : procédure non appliquée ; on
peut parler dans ce cas d’un écart d’application ou de pratique,
⋅ Un écart par rapport à la réglementation [Renvoi Fiche n°14].,
⋅ Un dysfonctionnement potentiel ou avéré, humain ou technique, engendrant un risque pour l'environnement et/ou la
SST,
⋅ Une situation dangereuse,
⋅ Une réclamation concernant l'environnement et/ou la SST…
Les accidents, incidents, presque accidents peuvent être pris en compte dans la même procédure que les autres écarts ou bien faire
l’objet d’une procédure spécifique. Dans la suite de la fiche, un focus spécifique les concernant sera fait dans chaque partie.
Il est important de bien expliciter ce qui peut être un écart et ce qui n’en est pas un afin de lever toute ambiguïté et éviter que certains faits
que l’on souhaite détecter ne le soient pas parce que le personnel n’a pas compris qu’il fallait les signaler.
Ecarts réels ou potentiels ?
Les référentiels exigent la prise en considération, non seulement des écarts réels, mais aussi des écarts potentiels pour lesquels des
actions préventives doivent être planifiées.
Le système de management doit être réactif, mais aussi proactif, en mettant en lumière ces signes annonciateurs d’écarts, identifiés au
travers d'étapes d'analyse d'indicateurs ou d’informations, telles que les revues de processus, la revue de direction, l'audit interne ou bien
encore suite à l’analyse d’écarts réels qui par analogie peuvent être pressentis comme potentiels ailleurs dans l’organisme.
Ceci est encore plus vrai pour les incidents et les presque accidents. Il est bien connu que pour réduire le nombre d’accidents, il est
important de travailler en amont sur la détection des évènements qui auraient pu conduire à un accident : les incidents et presque
accidents pour lesquels il est évident que l’on est passé pas loin de l’accident, mais aussi des dysfonctionnements, dérives, pannes,
signaux faibles qui, si on laisse la situation se dégrader peuvent conduire à terme à un accident. Il peut être intéressant d’établir une
pyramide de Bird dont le principe est que plus on a d’incidents, plus on a de probabilité de voir survenir un accident grave ; l’intérêt visuel
de la pyramide de Bird est de pouvoir communiquer sur l’identification et la réduction des dysfonctionnements
Quand ?
Les écarts réels ou potentiels peuvent être détectés :
⋅ Lors des audits internes ou tierce partie,
⋅ Lors des visites du CHSCT,
⋅ Lors d'inspections internes périodiques ou ponctuelles,
⋅ Par la surveillance médicale,
⋅ Lors de réclamations des parties intéressées (administration, personnel, riverains…),
⋅ Lors des revues de processus, de direction,
⋅ Suite à une suggestion ou à un constat effectué par le personnel…
En fait, les écarts peuvent être détectés n’importe quand, l’important (et le plus difficile) étant de faire en sorte que ces écarts soient
effectivement signalés. Il est fortement conseillé que l'ensemble du personnel puisse signaler ce qui lui semble être un écart, de même
que toutes suggestions, anomalies ou autres [Renvoi Fiche n°8]. Ceci permettra de détecter plus en amont des dysfonctionnements qui,
s’ils ne sont pas traités, pourraient avoir des conséquences importantes à terme. Bien sûr, pour que la participation du personnel soit
pérenne , il est nécessaire de fournir un retour d’information sur les suites données aux écarts signalés. Cette participation est en général
difficile à obtenir car il peut arriver que le personnel ait des craintes à faire remonter les écarts, notamment lorsqu’il en est à l’origine (peur
de la sanction). Il est donc important ici d’insister lors de la sensibilisation du personnel sur l’importance du rôle de chacun dans la
remontée des dysfonctionnements.
Il arrive aussi parfois que des situations dangereuses puissent être observées au poste de travail éventuellement parce que le personnel,
« pour aller plus vite », ne respecte pas certaines règles de sécurité imposées. Il s’agit alors là aussi de sensibiliser le personnel. C’est
dans ces situations que l’encadrement doit être ferme pour montrer que la production ne se fait pas au détriment des règles définies en
SST/E. A noter que l’article L. 231-8 du Code du travail impose que le salarié signale immédiatement à l'employeur ou à son représentant
toute situation de travail dont il a un motif raisonnable de penser qu'elle présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé
ainsi que toute défectuosité qu'il constate dans les systèmes de protection.

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Fiche n°15 - Non-conformité, action corrective et action préventive - Accidents et incidents


➨ Définir les modes de saisie des écarts
Il est possible de mettre en place des moyens accessibles à tous, de type cahier d’enregistrement d’événements, registre, ou bien fiche
d'amélioration. Chaque employé peut rédiger lui-même ce qu'il a constaté, ou bien passer par l'intermédiaire de sa hiérarchie. Dans
certains cas, il peut être souhaitable que les opérateurs rapportent oralement à leur hiérarchie chargée pour sa part d’assurer la saisie.
Ceci permet non seulement de lever les freins qui pourraient naître du fait du sentiment de temps « perdu » à saisir des fiches, mais aussi
parfois d’exprimer les faits de manière plus pertinente, en fonction du niveau d’éducation au sein de l’organisme, ou encore de répondre
directement aux opérateurs lorsque le fait rapporté ne constitue pas un écart tel que défini dans la procédure. Dans ce dernier cas, il
appartient au responsable hiérarchique d’en expliquer les raisons et bien évidemment d’apporter une réponse au problème posé !
En matière de santé et de sécurité, les articles L 231-6 et R 236-9 instaure le registre spécial des dangers graves et imminents où sont
consignés les avis du CHSCT vis-à-vis des dangers graves et imminents constatés.
Par ailleurs, le registre de déclaration des accidents du travail bénins tenu par la médecine du travail permet de tracer les accidents qui
n’ont entraîné ni arrêt de travail, ni soins médicaux (article L441-1 du code de la sécurité sociale).
Pour aider à faire signaler les incidents et presque accidents, on peut citer une pratique simple mais intéressante qui consiste à définir des
fiches d’« échappée belle » ! Ce type de titre présente l’avantage d’être parlant.
FICHE DE PROGRES, D'ANOMALIE, D'ECART, DE NON-CONFORMITE, D’ECHAPPEE BELLE
REGISTRE

Par ailleurs, des outils de saisie informatique peuvent également être mis en œuvre. Ils présentent naturellement l’avantage de permettre
de procéder plus facilement à la synthèse (type d’écarts constatés, nb d’écarts par type, siège et nature des lésions pour les accidents…)
et au suivi des actions (information sur les retards par rapport aux planning...).
FICHIER/LOGICIEL DE SUIVI DES ECARTS
Quelles informations ?
Lors de la saisie de l'écart, il est important de faire figurer les éléments suivants :
⋅ Qui a détecté,
⋅ Qui saisit,
⋅ Le type ou origine de l'écart,
⋅ La date du constat,
⋅ Le lieu (important notamment dans le cas des accidents et incidents SSE)
⋅ La description du constat et la caractérisation de l’écart,
⋅ Les conséquences éventuelles de l'écart (personne blessée, pollution, dommages matériel),
⋅ Les actions éventuelles immédiates qui ont été mises en œuvre pour réduire ou limiter les impacts ou les dommages
(actions curatives ou corrections).
Un numéro de référence incrémenté peut être attribué pour faciliter le suivi du traitement des écarts.
Dans le cas des déclarations d’accidents du travail, les imprimés CERFA à renseigner précisent les informations à fournir.

➨ Informer l’administration
Dans le cas où un accident ou un incident survient, l’administration doit être informée. Dans le cas d’un accident ou d’un incident ayant ou
pouvant avoir des conséquences sur l’environnement (et plus globalement à l’extérieur du site), l’inspection des installations classées doit
être informée. Il est inutile de préciser que l’administration n’appréciera pas d’être la dernière informée en cas d’accident ayant des
conséquences importantes !
Dans le cas d’un accident du travail, les imprimés types doivent être renseignés, notamment la déclaration d’accident à faire parvenir à la
caisse primaire d’assurance maladie. Il est important de rappeler la nécessité de signaler immédiatement les accidents du travail pour
garantir leur prise en charge. Il est notamment important de rappeler que c’est la caisse primaire d’assurance maladie qui reconnaît ou non
le caractère professionnel de l’accident et qu’il est donc préférable, en cas de doute, de signaler l’accident.

➋ TRAITER LES ECARTS


Les différents processus de prise en compte et de traitement des écarts seront décrits dans la ou les procédures correspondantes.
Si les modes d’identification et d’enregistrements des écarts peuvent souvent être différents selon le type (ex : enregistrement dédié aux
accident/incident, fiche de non-conformités, tableau d’enregistrement des réclamations externes…), il est conseillé, autant que faire se
peut, de n’avoir qu’un seul mode de suivi et de traitement des écarts, une fois ceux-ci détectés, afin justement de faciliter le suivi des
actions à mener. Un simple tableau de suivi peut souvent se révéler plus efficace pour les petites entreprises et plus facile à gérer qu’une
compilation de fiches papier.
PROCEDURE(S) DE TRAITEMENT DES ECARTS

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Fiche n°15 - Non-conformité, action corrective et action préventive - Accidents et incidents


➨ Définir les modes d'analyse des écarts
Les référentiels précisent que les actions menées doivent être adaptées à l'ampleur des problèmes et proportionnées à l'impact sur
l'environnement et/ou la SST.
C’est à ce moment qu’il est important de bien définir le type de traitement à donner selon le type d’écart et son importance. On pourra ainsi
décider que seuls les écarts qui seront appelés non-conformités donneront lieu à une analyse spécifique avec notamment formalisation de
la mesure de l’efficacité. Pour les autres, le formalisme pourra par exemple être moindre afin de ne pas passer plus de temps en
formalisation qu’en traitement des écarts bénins.
Il est possible par exemple de s’aider d’une échelle adaptée selon les conséquences sur l’homme, sur l’environnement, sur l’image de
l’organisme, économiques… La recherche des causes sera alors plus ou moins développée selon les niveaux d’importance définis.
Quelles méthodes pour la recherche des causes ?
Cette étape essentielle est classiquement relativement mal traitée. On s’arrête régulièrement aux causes premières sans identifier les
causes profondes du problème. Conséquence : il est fort probable qu’une recherche des causes un peu trop rapide donne lieu à un
traitement inadéquat et à la survenue à nouveau d’un écart un peu plus tard. L’exemple type est qu’à un écart donné, on se contente de
« RE sensibiliser le personnel » !
Bien souvent, la recherche des causes s’arrête à l’identification des causes techniques et des erreurs humaines. Oui mais, pour
beaucoup d’écarts et d’accidents constatés, les causes organisationnelles tiennent une part importante dans leur survenue et il est
important d’essayer de les détecter.
La recherche des causes peut, dans les cas les plus simples, être formalisée par une simple rédaction en quelques phrases.
Cependant, dans le cas d'un accident, d'un événement grave d'un écart récurrent et/ou lourd, elle devra faire l'objet d'une démarche
approfondie de résolution de problèmes de type brainstorming, QQOQCP…(cf 5.Compléments) avec mise en œuvre éventuelle de
groupe de travail.
Dans tous les cas, se poser au moins sept fois la question « pourquoi ? » est déjà une méthode simple qui permet de ne pas s’arrêter aux
causes premières.
Le responsable désigné doit choisir en fonction de la nature de l'écart, le degré d'analyse le plus approprié.
Par qui ?
En matière de santé et de sécurité, les articles L 231-6 et R 236-9 instaure le registre spécial des dangers graves et imminents où sont
consignés les avis du CHSCT vis-à-vis des dangers graves et imminents constatés.
Par ailleurs, le registre de déclaration des accidents du travail bénins tenu par la médecine du travail permet de tracer les accidents qui
n’ont entraîné ni arrêt de travail, ni soins médicaux (article L441-1 du code de la sécurité sociale).
La fonction hiérarchique, au niveau du service où a été détecté l'écart, ou bien le responsable du système pourra selon les cas soit
effectuer l'analyse de l'écart détecté, soit désigner la personne la plus à même de piloter cette recherche. En fonction de la méthodologie
mise en œuvre et de l’importance de l’écart, un groupe de travail peut au besoin être créé afin d’associer les différentes compétences
nécessaires à l’analyse. Il est important ici de ne pas considérer que « c’est le travail du responsable SSE ». Il sera souvent plus utile de
faire appel à son expertise uniquement lorsqu’elle est nécessaire afin notamment de s’assurer que ce moteur du système est partagé par
tous.
Dans le cas des accidents du travail, il peut s’avérer pertinent de rassembler la hiérarchie de la personne concernée ainsi que cette
dernière, des membres du CHSCT, le responsable SSE, des personnes concernées par le poste de travail…

➨ Prendre en compte les enquêtes du CHSCT


Le CHSCT doit être informé des accidents et incidents graves et peut procéder à des enquêtes en cas de survenue d’accidents ou de
maladies professionnelles ou bien encore de situations de risques graves (L236-2 du code du travail). Il peut faire appel à des experts
agréés dans ce cadre. Des formulaires types (documents CERFA) existent pour l’enregistrement de ces enquêtes. Au-delà du suivi en
CHSCT, les propositions suite à enquête vont naturellement venir alimenter la définition des actions correctives et préventives.

➨ Définir les actions correctives et préventives


Ceci doit être fait à la lumière de l'analyse des causes de l'écart et de ses conséquences. L’objectif des actions définies est ici de faire en
sorte que les événements redoutés (celui qui s’est produit ou ceux qui auraient pu se produire dans les mêmes conditions ou dans
d’autres circonstances) ne puissent pas ou plus survenir.
Ces actions doivent être définies par des personnes désignées dans la procédure. Il s'agit en général de la fonction hiérarchique, au
niveau du service où a été détecté l'écart, ou bien du responsable du système. Si un groupe de travail a été créé pour identifier les causes,
il aura souvent en charge de proposer les actions à mener.
Au risque d’insister, la pertinence des actions définies dépendra de la pertinence de la recherche des causes identifiées.

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Fiche n°15 - Non-conformité, action corrective et action préventive - Accidents et incidents


➨ Planifier les actions, les suivre et la vérification de leur efficacité
Il peut être défini un responsable du traitement global de la non-conformité en charge de s’assurer que les actions prévues sont bien
réalisées et ce, dans les temps. Il peut s’agir ici d’une seule personne pour l’ensemble des non-conformités (ex : le responsable du SM),
des différents responsables hiérarchiques, ou bien encore de membres du personnel.
Le responsable désigné planifie la mise en œuvre des actions correctives et/ou préventives : actions, responsabilités, délais.
La diffusion des actions à mettre en œuvre doit se faire auprès des fonctions intéressées (ex : notification possible par messagerie
électronique dans le cas d'une gestion informatisée ou mise en place d’un outil informatique assignant à chacun les tâches à réaliser,
transmission des fiches d’actions correctives/préventives).
Il est important de noter qu’au delà des actions techniques qui peuvent être identifiées pour traiter les causes d’un écart, différentes
actions touchant aux dispositions organisationnelles et humaines peuvent être décidées. Par exemple, les actions correctives et ou
préventives proposées peuvent conduire à des aménagements qui demanderont la mise à jour de l’identification et de l’évaluation des
aspects environnementaux/risques SST associés ou bien la réalisation de formations au poste de travail suite aux modifications réalisées.
Elles peuvent aussi nécessiter plus globalement de modifier la documentation du système de management. On rejoint ici la problématique
de la gestion des modifications avec laquelle il peut être pertinent de faire un lien [Renvoi Fiche n°18].
L'efficacité des actions correctives et préventives mises en place doit être vérifiée. Il est important de s'assurer que cette vérification porte
effectivement sur l'efficacité des actions menées(notion de résultats obtenus) et non pas sur leur simple réalisation. L’un des critères
d’évaluation de l’efficacité qui peut dans certains cas être retenu est l’absence de survenue d’une nouvelle non-conformité similaire à celle
traitée pendant une durée déterminée. Dans ce cas, les actions correctives et/ou préventives ne seront clôturées qu’à l’issue de cette
période. La vérification de l’efficacité peut être globale pour l’ensemble des actions ou bien être spécifique à chaque action si cela se
justifie. Attention cependant ici à ne pas consacrer un temps trop important si l’importance de la non-conformité ne le justifie pas.
Les critères de mesure de l’efficacité sont à définir au moment où sont décider les actions à réaliser.

➨ Organiser le suivi des actions correctives et préventives


Il convient de s’assurer de l’avancement conformément à la planification établie des actions correctives et préventives engagées.
L'intérêt d'une gestion informatisée par un logiciel spécifique réside essentiellement dans le fait qu'elle permet à la fois un suivi et un
traitement des données.
Cependant, dans tous les cas, il est important de définir des responsabilités en matière du suivi de l'avancement des actions. Il s'agit en
général du responsable du système. De nombreux organismes ont mis en place des « comités de suivi » qui passent régulièrement en
revue notamment l’avancement des actions correctives et préventives. Ce type d’instance se révèle souvent efficace.

➌ EXPLOITER ET ANALYSER LES RESULTATS


Il est important de prendre du recul par rapport à l’ensemble des non-conformités identifiées. L’analyse qui peut être menée concerne
d’une part la synthèse des types de non-conformités identifiées et leur répartition. Pour les accidents du travail, il peut s’agir d’établir des
synthèses par type de lésions, par unités ou postes de travail… Cette analyse peut permettre d’identifier des évènements récurrents
révélateurs d’un problème plus important. D’autre part, cette analyse vise également à vérifier le bon traitement des non-conformités
(avancement, efficacité, respect des délais).
Des statistiques et indicateurs peuvent être établis [Renvoi Fiche n°13]. Ils seront des données d'entrée de la revue de direction [Renvoi
Fiche n°17] où ils seront analysés et exploités. Ils sont une source essentielle, en particulier pour la recherche d'amélioration de la
performance du système.
Exemples d'indicateurs :
⋅ état d'avancement des actions,
⋅ non-conformités traitées dans les délais impartis,
⋅ résultats des mesures d'efficacités des actions,
⋅ pertinence des actions proposées
⋅ nombre de non-conformités détectées et évolution de leur nombre…
En matière d’accident et d’incident, on parle souvent de retour d’expérience (obligatoire dans le cas des sites dits « Seveso seuil haut »).
D’une manière général, le retour d’expérience va consister, à procéder comme pour tout type d’écart comme explicité ci-dessus. Le retour
d’expérience va également s’enrichir des expériences extérieures, bien que cet exercice soit plus difficile à réaliser (et plus coûteux en
temps). Au sein d’un même groupe industriel, il est fort pertinent d’organiser le retour d’expérience au niveau du siège pour capitaliser les
diverses expériences et problèmes rencontrés et en assurer le partage au niveau de tous les sites. Il est également possible d’obtenir des
données relatives aux mêmes métiers, aux mêmes procédés que ceux de l’organisme. En environnement, le BARPI (Bureau d’Analyse
des Risques et Pollutions Industrielles) tient à jour une base de données des accidents technologiques et industriels survenus. Certains
secteurs d’activité se sont dotés d’outils spécifiques (base de données de fiabilité des équipements…). La consultation de ces outils peut
donc enrichir le retour d’expérience. Bien sûr, l’investissement de l’organisme doit être à la hauteur des risques liés à son activité.
L’exploitation de ce retour d’expérience est importante. Il va venir alimenter les différentes études : étude des dangers, analyse des
risques au poste de travail… Il va également être une donnée d’entrée importante pour les équipes de maintenance : renforcement des
mesures préventives sur les équipements les plus défaillants…

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Fiche n°15 - Non-conformité, action corrective et action préventive - Accidents et incidents


5. Compléments

Exemples de méthodes de résolution de problèmes


Le QQOQCP
Il s'agit d'une méthode de questionnement d'un problème rencontré par l'entreprise qui permet la recherche de solutions.
Quoi ? Que fait-on ? Et pourquoi le fait-on ?
Qui ? Qui le fait ? Et pourquoi cette personne ?
Où ? Où le fait-on ? Et pourquoi là ?
Quand ? Quand le fait-on ? Pourquoi à ce moment ?
Comment ? Comment le fait-on ? Pourquoi de cette façon ?
Pourquoi ? Pourquoi y a-t-il ce problème ?
La fiche d'acquisition de données
La fiche d'acquisition de données se présente sous la forme d'un tableau permettant la saisie de données quantitatives et
qualitatives. Cette feuille permet de saisir les données nécessaires à l'analyse des causes d'un problème. Il faut que la cause
potentielle du problème soit identifiée. Elle sera aussi utilisée pour mesurer l'efficacité de la solution mise en œuvre.
Après avoir déterminé les informations à obtenir, il faut déterminer le lieu de collecte, l'échantillon nécessaire pour valider les
résultats et la fréquence des relevés à faire. La fiche d'acquisition sera simple, adaptée à la situation et facile d'utilisation.
Le diagramme de Pareto
C'est un graphique (histogramme) qui représente les données quantitatives relatives à un même sujet. Il est fondé sur le principe
que 20 % des sources causent 80 % des problèmes. Il aide à se concentrer sur les causes majeures d'un problème.
Le diagramme en arrête de poisson - d'Ishikawa
C'est un diagramme qui focalise l'attention du groupe de travail sur les causes d'un problème et non les symptômes. Il s'agit en fait
d'un brainstorming où les causes d'un problème sont classées par famille, par exemple en utilisant la logique des " 5M " :
- Main-d'œuvre
- Matériel
- Matière
- Méthode
- Milieu
Diagramme des affinités " QUOI ?"
C'est une méthode de brainstorming qui permet de générer de manière créative un grand nombre d'idées, de les organiser puis de
les regrouper par affinités. Ce diagramme aide à comprendre l'essence d'un problème et les solutions permettant de le résoudre.
C'est l'outil le plus souvent utilisé.
Il encourage la créativité, abat les barrières de communication interpersonnelles, fait émerger des connexions innovatrices entre des
idées ou sujets, permettant aux solutions d'émerger naturellement.
Diagramme des relations
Ce diagramme met en évidence des interrelations dans une situation complexe qui englobe de nombreux facteurs liés entre eux. Il
met en évidence les liens de cause à effet entre ces facteurs.
Cet outil peut être utilisé pour étudier un problème, clarifier une situation pour définir des priorités ou pour anticiper des problèmes.
Diagramme en arbre
C'est une présentation détaillée et hiérarchisé des actions à mener pour atteindre un objectif. Il sert à la fois à traduire des objectifs
en terme opérationnels et à générer des solutions à un problème.
L'AMDEC
L'AMDEC (Analyse des Méthodes de Défaillance, de leurs Effets et de leur Criticité) est une méthode le plus souvent intégrée à la
planification de développement des processus. Elle se déroule en 5 étapes :
Analyse et hiérarchisation des risques potentiels
Recherche des actions correctives
Réévaluation des risques après proposition d'actions correctives
Planification et mise en place des actions prévues
Confirmation des actions

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Fiche conseil n°16 – Audit

AUDIT

1. Ce qu’exigent les référentiels


− Environnement
ISO 14001 4.5.5 : Audit interne
EMAS Article 3 : Participation à l'EMAS, § 2.b
Annexe I.-A.5.4 : Audit du système de management environnemental

− SST
OHSAS 18001 4.5.4 : Audit

Correspondance avec ILO OSH 2001 3.13 : Audit

2. Introduction et points particuliers


Le processus d'audit interne est un des moments forts de la vie du système de management (SM). De son efficacité va dépendre
en grande partie la capacité de l'organisme à améliorer son fonctionnement. Cependant, L’expérience montre que l’audit est
trop souvent le mal-aimé des systèmes de management, et ceci pour plusieurs raisons :
- Soit du fait que l’organisme n’a pas la « culture PDCA (Planifier-Réaliser-Vérifier-Réagir) », en d’autres termes les
acteurs n’ont pas l’habitude d’utiliser des procédures écrites, d’enregistrer les résultats obtenus, de définir clairement les
responsabilités, etc., et surtout d’être audités. Dans ce cas, l’audit qui est ici un processus supplémentaire, peut
apparaître comme superflu du fait que l’organisme a fonctionné pendant plusieurs années sans y avoir recours, avec des
résultats convenables. De plus, l’audit peut être perçu comme le nouveau processus qui va autoriser des personnes à
critiquer le travail réalisé par d’autres personnes. Dans ce cas, il engendrera crainte et méfiance et ne sera pas bien
accueilli.
- Soit du fait que l’organisme a eu une mauvaise expérience relative à l’audit. En effet, il suffit d’une seule expérience
malheureuse d’audit pour que l’image de ce dernier soit pour un certain temps ternie, avec comme conséquence des
échanges superficiels et non constructifs lors d’audits postérieurs.
L’audit interne est l’outil principal qui peut permettre à un organisme de s’améliorer significativement sur ses résultats. Il est donc
important de comprendre dès à présent que l’audit interne est un élément du système à ne pas sous-estimer, en d’autres termes :
- les auditeurs internes doivent être compétents,
- l’image de l’audit doit être basée sur l’idée d’un entretien permettant d’identifier des écarts (et non des fautes) dans le but de
chercher des solutions (et non des responsables à sanctionner),
- la direction doit communiquer positivement sur cet outil qui ne doit pas apparaître comme une contrainte coûteuse, obligatoire
de par les référentiels, mais comme une activité support à part entière avec des moyens suffisants à mettre en œuvre, source
d’amélioration et donc de gains financiers effectifs ou potentiels.

L'efficacité de l'audit repose sur quatre fondamentaux :


− le programme d'audit,
− la compétence des auditeurs,
− les enregistrements qui font suite à la réalisation de l'audit,
− la perception de l’audit par les audités
L'utilisation de la norme ISO 19011 (2002) : « Lignes directrices pour l’audit des systèmes de management de la qualité et/ou de
management environnemental » est une exigence pour les organismes certificateurs lorsqu'ils mènent leurs audits de certification.
Dans le cadre d'une mise en place de SM, cette norme constitue une base complète sur laquelle tout organisme peut s’appuyer pour
développer son processus d'audit interne. Néanmoins, aucun des référentiels de SM n'exige la stricte application de cette norme
d'audit.

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Fiche conseil n°16 – Audit


Différents types d'audits
Les audits répondant aux exigences des référentiels traités dans cette fiche sont les audits internes et non les audits externes. Ces
derniers peuvent être :
− l'audit de certification qui est un audit tierce partie (réalisé par un organisme indépendant des parties contractantes client-
fournisseur),
− l'audit client-fournisseur, effectué par des clients à leur propre demande.
Différents types d'audit interne peuvent être pratiqués :
− l'audit documentaire : pour s’assurer que la documentation répond bien aux exigences du référentiel
− l'audit d’application ou de pratiques : pour s'assurer que le système de management (consignes, procédures…) défini est
bien mis en œuvre sur le terrain.
− l'audit de processus : dans le cas où l'organisme applique une approche processus intégrant pleinement l’environnement
et/ou la santé et la sécurité au travail (intégration dans les processus décrits dans le système de management de la qualité
existants ou création de processus spécifiques). Il peut être documentaire et/ou d’application.
− l'audit à blanc : pour se préparer à l'audit de certification. Cet audit couvre l'ensemble du champ d’application du système de
management et l'ensemble des exigences du référentiel.

3. Vue synthétique des actions à réaliser


: Procédure exigée
Personnes candidates pour AES, risques SST
réaliser des audits Programme de management
Niveau de compétences requis Résultats des audits précédents
pour les auditeurs Conclusions de la revue de direction

Qualifier les Etablir et diffuser le


auditeurs programme d'audit

Auditeurs qualifiés Programme d'audit diffusé

Réaliser les audits

Rapports d'audits
Fiches de non-conformité

Traiter les non- Rendre compte à la


conformités direction

Actions correctives, Compte-rendu de revue de


préventives direction

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Fiche conseil n°16 – Audit

4. Actions à mettre en œuvre

➊ QUALIFIER LES AUDITEURS


Qui peut être auditeur ?
Les auditeurs réalisant l'audit du SM peuvent être :
- des membres du personnel de l'organisme,
- des personnes externes à l'organisme, auquel cas il s'agit d'un audit interne sous-traité (audit interne indépendant).
Quel niveau de qualification initial pour les auditeurs ?
Que les auditeurs soient des personnes internes ou externes à l'organisme, il est nécessaire de définir les critères retenus pour procéder à
la qualification des auditeurs et la maintenir [Renvoi Fiche n°6]. Cette qualification se traduit en général en terme de compétence (exemple :
formation à l’audit et expérience d’audit sont un moyen d’acquérir cette compétence) mais aussi en terme de qualités personnelles
(ouverture d’esprit, diplomatie, intégrité…).
Le processus de qualification des auditeurs doit s'appuyer au minimum sur la connaissance :
⋅ des référentiels (ISO 14001, EMAS, OHSAS 18001 selon les cas),
⋅ des techniques d'audit.
Les auditeurs doivent également avoir de bonnes qualités rédactionnelles. Sans exiger d’eux d’être des experts, il est souhaitable que les
auditeurs aient reçu une formation ou une sensibilisation à l’environnement et/ou à la SST, en particulier aux impacts sur l’homme et/
ou l’environnement des activités auditées. En complément, une sensibilisation aux bonnes pratiques au quotidien en matière
d’environnement et de SST peut également être réalisée. Ces bonnes pratiques sont le plus souvent exigées par la réglementation (tri des
déchets, maîtrise des produits chimiques, port des équipements de protection individuels…).
Il est fréquent et recommandé, de compléter dans un premier temps la formation à l’audit par la réalisation d’un ou plusieurs audits
accompagnés d'un auditeur déjà confirmé.
FICHES DE FONCTION AUDITEUR (ACTIVITES X COMPETENCE)
MATRICES DE COMPETENCES D'AUDIT (NOMS X COMPETENCE)
Comment s'assurer du maintien de la compétence?
Il est recommandé pour maintenir cette compétence d’auditeur, d'effectuer au moins un à deux audits internes par an.
De plus, même s'il ne s'agit pas d'une exigence spécifiée dans les référentiels, il est souhaitable, dans le cadre du maintien de la
qualification des auditeurs, de procéder à l'évaluation périodique de leur compétence.
Pour cela, le responsable du programme d'audit peut réaliser une évaluation de l'auditeur sur des critères prédéfinis tels que le respect des
délais pour l'envoi du plan d'audit, pour la transmission du rapport…
Il est également possible d'instituer un comité des auditeurs qui relise et apprécie collégialement les rapports d'audit sur le fond et la forme.
Là encore, il est nécessaire de se baser sur des critères du type : expression, pertinence des observations…
Enfin, l'appréciation que les audités portent sur l'efficacité de l'audit, la personnalité et le comportement de l'auditeur ainsi que leur
compréhension des observations émises et la pertinence des pistes d’amélioration proposées peuvent être des éléments de l'évaluation.

➋ ETABLIR ET DIFFUSER LE PROGRAMME D'AUDIT


Les référentiels exigent l'établissement d'un programme, révisé annuellement dans la pratique, qui planifie la réalisation de l’ensemble des
audits dans le temps et qui détermine les responsabilités au regard de ces audits.
La structure du programme d'audit et son étendue vont dépendre de la taille de l'organisme, de la diversité et de la complexité de ses
activités, ainsi que des résultats des audits précédents.
Dans le cas où l’organisme dispose de plusieurs systèmes de management (environnement, SST, Qualité), il est recommandé de n’établir
qu’un unique programme d’audits qui concernera l’ensemble des domaines audités. A noter que les différents systèmes de management,
qu'ils soient ou non intégrés, peuvent bien sûr être audités ensemble, notamment dans le cas d'une approche processus. Dans ce denier
cas, les audits processus pourront traiter simultanément des problématiques qualité, environnement et/ou SST
PROGRAMME D’AUDIT

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Fiche conseil n°16 – Audit


Quelles missions pour le responsable du programme d'audit ?
Les responsabilités en matière de gestion du programme d'audit doivent être clairement établies par la direction. Dans ce cadre, le
responsable du programme d'audit doit veiller à :
P : planifier les audits,
D : organiser et déclencher les audits,
C : surveiller la mise en œuvre du programme d'audit,
A : passer en revue, à intervalles appropriés, l'état de réalisation du programme afin d'évaluer les opportunités d'amélioration.
Bien souvent, le Responsable Qualité est la personne désignée pour le management du programme d’audit. Il travaille en bonne
intelligence avec le Responsable du Système de Management de l'Environnement ou celui du Système SST lorsque ces fonctions sont
tenues par des personnes différentes.
Le responsable du programme d’audit devra avoir une autorité suffisante pour assurer la réalisation complète du programme, compte-tenu
des moyens humains qu’il mobilise. En effet, en plus de leur fonction normale au sein de l’entreprise, les auditeurs internes ont le devoir de
respecter les délais du programme d’audit. Dans le cas d’un pic d’activité, les auditeurs peuvent se trouver dans l’incapacité de respecter
leurs obligations. Le responsable du programme pourra trouver d’autres solutions pour atteindre ses objectifs, par exemple faire appel à
des auditeurs externes.
Quel contenu pour le programme ?
Le programme d'audit pourra préciser pour chaque audit :
⋅ l’objectif de l’audit,
⋅ les critères d’audit : référence vis à vis de laquelle la vérification est réalisée (§ du référentiel, politique, procédures, exigences
contractuelles…),
⋅ le champ de l’audit : étendue et limites de l'audit (lieux, secteurs, unités, activités, postes de travail ou processus de l'organisme à
auditer ainsi que la durée de l’audit),
⋅ les dates prévues,
⋅ les responsabilités (responsable d’audit et autres membres de l’équipe d’audit).
Le programme d'audit pourra comporter des audits par secteur, unité, processus portant sur l'ensemble des exigences du ou des
référentiels, mais également des audits axés sur un seul type d'exigence (par exemple la gestion des compétences) évalué sur l'ensemble
du site et des activités.
La programme d'audit pourra soit avoir une structure du très morcelée, impliquant de nombreux audits de courte durée (quelques heures),
soit se présenter sous forme d'un audit unique de plusieurs jours.
L'audit des sous-traitants intervenants sur le site pourra être intégré au programme d'audit dans le cadre de l'audit de la maîtrise
opérationnelle. On auditera alors les sous-traitants présents sur site le jour de l'audit. Les sous-traitants présents à demeure peuvent figurer
nommément dans le programme. Issue de la qualité, la pratique d'audits de fournisseurs et sous-traitants sur leurs propres sites (audits
seconde partie) n'est pas exigée par les référentiels environnement et/ou SST. Dans le cas où l'organisme souhaiterait mener de tels audits
en environnement et/ou SST, il pourra les faire figurer dans son programme d'audit.
Par ailleurs, certains organismes ont fait le choix de compléter leur processus d'audit interne par des vérifications, inspections, contrôles ou
autres actions ponctuelles de terrain, visant à s'assurer que tel ou tel point est correctement appliqué : respect du plan de prévention pour
un sous-traitant, respect des consignes au poste de travail (audit de poste), respect du port des EPI… Ces dispositifs, au même titre que
les visites du CHSCT par exemple, bien que très efficaces en général, ne devraient pas être intégrées au processus d'audit interne, mais
plutôt aux dispositifs de surveillance et mesure [Renvoi Fiche n°13].
NB : le programme d’audit présente la stratégie de vérification du bon fonctionnement d’un système de management, c’est à dire la
méthode d’utilisation d’un des outils les plus importants du système. A ce titre, une validation du programme par la Direction au plus haut
niveau montre un degré d’implication fort de sa part pour l’audit.
Quand réaliser les premiers audits?
A la fin de la mise en place du SM, un audit interne complet du SM (toutes les exigences du référentiel, toutes les activités ou les processus
de l’organisme) est nécessaire pour valider le niveau suffisant de ce dernier. Cet audit peut être réalisé en une fois (audit à blanc) ou en
plusieurs fois.
Les organismes choisissent souvent de sous-traiter un audit à blanc. Les auditeurs internes ne sont en général pas encore qualifiés et
l'auditeur externe apporte une vision de spécialiste et indépendante sur un SM qui n'a pas encore fait ses preuves. Le déroulement,
similaire à celui de l'audit de certification, permet de plus aux différents acteurs de se mettre en situation.
Cet audit sera positionné dans les deux mois avant l'audit de certification afin de pouvoir planifier les écarts. Il doit obligatoirement être suivi
d'une revue de direction de façon à répondre à l'exigence du paragraphe des référentiels concernant l'évaluation de SM par la direction au
regard des résultats de l'audit.

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Fiche conseil n°16 – Audit


Sur quelles bases?
Le premier programme d'audit sera fondé sur :
⋅ les éventuels résultats de l'audit à blanc initial, lors de la mise en place du Système de Management,
⋅ l’analyse et l'évaluation des AE et des risques SST, le programme de management,
⋅ le retour d'expérience (éventuelles non-conformités, accidents, incidents, résultats relatifs à la surveillance, aux mesures…).
Du fait de la jeunesse du système, le premier programme s'attachera à balayer le maximum d'activités et de paragraphes des référentiels.
Par la suite, les résultats des audits précédents seront les éléments fondamentaux pour l'élaboration du programme d'audit qui mettra
l’accent sur les activités, domaines, secteurs ou processus les moins performants
Quelle périodicité pour la revue complète du système ?
Même s'il n'existe pas d'exigence à ce niveau, il convient que le système soit entièrement audité (toutes les exigences du référentiel,
l’ensemble des activités, des processus concernés par le champ et le périmètre du système) sur une période de 3 ans au plus (durée de la
certification avant renouvellement).
Cependant, ce qui est important c'est qu'un cycle complet d’audits soit établi en fonction des résultats des audits précédents ; ceci signifie
qu'il est peut être nécessaire d'auditer plusieurs fois par an un domaine qui se révèle imparfait et seulement une fois tous les 3 ans un
domaine qui ne présente pas de problèmes particuliers et qui n’est pas pilier du système.
Il convient de bien réfléchir à l’usage que l’on veut faire de l'audit. S'il est conduit dans le but d’identifier des pistes d’amélioration
pertinentes et donc d’apporter de la valeur ajoutée à l’entreprise, il devient un des principaux moteurs de l’amélioration continue. L’audit
n’est plus alors une contrainte mais une chance pour l’entreprise de s’améliorer ; de plus l’audit pratiqué par le personnel permet de
communiquer entre services, et de mieux comprendre les problèmes et les attentes des collègues au sein de l’organisme. L’audit n’est donc
pas à négliger, il est nécessaire d’y consacrer des moyens suffisants. Un audit tous les trois ans dans une PME apporte-t-il réellement
quelque chose ?
Comment choisir les auditeurs ?
Au delà de la qualification, le responsable du programme d'audit devra prendre en compte certains éléments lors de l'élaboration du
programme :
⋅ s'assurer de la disponibilité des ressources humaines (des audités et des auditeurs pour la réalisation de l'audit, mais aussi sa
préparation et la rédaction du rapport ) sur lesquelles il s'appuie (ceci permettra, par la suite un meilleur respect du calendrier prévu),
⋅ veiller à ce que les auditeurs qualifiés soient volontaires,
⋅ s'assurer que l'audit sera mené de manière indépendante (cela se traduit souvent par ne pas auditer son propre secteur d'activité, ou
son propre travail, mais ce n'est pas une obligation).
⋅ veiller à la compatibilité des caractères des individus, d’une part au sein de l’équipe d’audit, et d’autre part entre auditeurs et audités,
afin qu’une partie de temps d’audit ne soit pas détournée des objectifs initiaux de l’audit.
Les audits peuvent être réalisés par un seul auditeur ou par une équipe d’audit constituée d’un responsable d’audit et de un ou plusieurs
auditeurs et accompagnés éventuellement d'experts techniques ou d'auditeurs en formation (observateurs).
La pratique des audits croisés avec d’autres entreprises (les auditeurs de l’une auditant l’autre et inversement) permet d’une part d’avoir
une vue d’une personne complètement indépendante de l’entreprise et d’autre part, de faire découvrir aux auditeurs d’autres pratiques en
entreprise et ainsi d’être par la suite de meilleur conseil.
Quelle diffusion ?
Le programme d'audit devra, en particulier, être diffusé aux auditeurs et aux audités afin que les dates soient réservées.

➌ REALISER LES AUDITS


La mise en œuvre des audits nécessite l'établissement d'une méthodologie commune de réalisation de l'audit qui devra être respectée par
les auditeurs, qu'ils soient des personnes internes ou externes à l'organisme. Les étapes de préparation, réalisation et restitution de l'audit
sont décrites afin de permettre une certaine homogénéité des pratiques entre les différents auditeurs et une meilleure performance du
processus audit.
Le document suivant apporte une aide à la définition de cette méthodologie :
✄ METHODOLOGIE DE REALISATION DES AUDITS

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Fiche conseil n°16 – Audit


Quel suivi pour le programme d'audit ?
Le management d’un programme d’audit, comme le management d’un système, peut être réalisé selon les principes du PDCA (proposition
de la norme NF EN ISO 19011 – Lignes directrices pour l’audit des systèmes de management de la qualité et/ou de management
environnemental). A ce titre, la surveillance et la revue du programme d’audit sont des étapes à traiter :
- La surveillance du programme d'audit peut se faire à l'aide d'indicateurs de performance. Ces derniers, utilisant éventuellement des
éléments recueillis dans le cadre de l'évaluation périodique de la compétence des auditeurs, portent par exemple sur :
⋅ la capacité des équipes d'audit à mettre en œuvre le plan d'audit,
⋅ la conformité au programme d'audit et le respect de la programmation dans le temps…
- La revue du programme utilise les données issues de la surveillance ainsi que d'éventuels éléments nouveaux (évolution des attentes et
des besoins des parties intéressées, évolution du nombre et des compétences des auditeurs internes…) pour définir des actions
d'amélioration et les nouveaux objectifs du programme d'audit.

➍ TRAITER LES NON-CONFORMITES ET REMARQUES


La prise en compte des résultats des audits se fait en général réalisée via la procédure de traitement des non-conformités et de mise en
œuvre des actions correctives et préventives [Renvoi Fiche n°15].
Le responsable du SM ou du programme d'audit s'assure de l'ouverture des fiches d'écarts, à charge pour l'audité d'analyser les causes et
de proposer les actions correctives et préventives.

➎ RENDRE COMPTE A LA DIRECTION


Les informations sur les résultats des audits font partie des données d'entrée de la revue de direction [Renvoi Fiche n°17]. Elles sont
fondamentales pour statuer sur le bon ou le mauvais fonctionnement du SM et pour l’élaboration du prochain programme d’audit.

DEFINIR LES MODALITES D’AUDIT


Les référentiels exigent que des procédures décrivent la réalisation périodique des audits. Les modalités d’audit sont donc à définir dans
une ou des procédures qui incluent :
- la définition et la gestion du ou des programme(s) d’audit,
- la qualification des auditeurs et le maintien de cette qualification,
- la préparation, la réalisation et la restitution des audits.
Cette procédure existe déjà dans le système de management lorsque ce dernier répond aux exigences de la norme ISO 9001 (2000). Elle
ne demande en général que des adaptations mineures (notamment concernant les critères de qualification des auditeurs). Les acteurs
concernés sont le responsable du programme d’audit et les auditeurs internes.
PROCEDURE DE QUALIFICATION DES AUDITEURS
PROCEDURE D'AUDIT
La procédure d’audit doit également préciser la nature des enregistrements à conserver et les diverses responsabilités au regard de leur
gestion [Renvoi Fiche n°9].
PROGRAMME D'AUDIT
PLAN D'AUDIT
RAPPORT D'AUDIT
FICHES DE FONCTION AUDITEUR (ACTIVITES X COMPETENCE)
MATRICES DE COMPETENCES D'AUDIT (NOMS X COMPETENCE)

5. Compléments
Néant.

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Fiche conseil n°17

REVUE DE DIRECTION

1. Ce qu’exigent les référentiels


− Environnement
ISO 14001 4.6 : Revue de direction
EMAS Annexe I.-A.6 : Revue de direction

− SST
OHSAS 18001 4.6 : Revue de direction

Correspondance avec ILO OSH 2001 3.14 Examen par la direction

2. Introduction et points particuliers


La revue de direction a pour objet de permettre à la direction à son plus haut niveau - i.e. la direction qui a signé la politique et donc
qui a alloué des ressources pour que le système de management (SM) soit mis en place, qu’il soit suffisant et efficace – de vérifier que
le SM répond bien à l’ensemble de ses attentes et notamment à sa politique et aux objectifs qu’elle s’est fixés.
Il est fréquent que les acteurs de la revue de direction aient une fausse perception des attendus de cet exercice et considèrent qu'il est
plus destiné à évaluer les performances du responsable du SM que celles du SM lui-même. Il est essentiel qu'une prise de conscience
se fasse à ce niveau de façon à ce que les données d'entrée soient communiquées de manière transparente et objective pour
permettre une réelle amélioration.

Revue de direction Environnement et/ou SST


La revue du SM par la direction est exigée par les référentiels Environnement et SST, ainsi que par le référentiel Qualité
ISO 9001:2000. Il y a tout intérêt, lorsque cela est possible, à ce qu'elle soit commune Environnement, SST et Qualité. En effet, la
revue de direction étant un lieu de prise de décisions, il est pertinent d'effectuer simultanément les choix concernant les différentes
composantes des SM.
Dans l’hypothèse où les SM ne sont pas intégrés, c’est à dire quand les exigences n’ont pas été déployées par processus, cet
exercice reste très compliqué et pas vraiment recommandé. Dans ce cas, il reste quand même possible de traiter certains points en
commun lors des revues de direction (ex : politique, audits, formation, gestion de la documentation..) afin d’éviter des redondances.

Efficacité et efficience
Dans la partie 1 - « Ce qu’exigent les référentiels » - il est précisé qu’il est nécessaire de s’assurer que les systèmes de management
soient « efficaces ». Cette notion d’efficacité étant souvent mal comprise, il est intéressant d’en rappeler la définition. L’ISO 9000:2005
précise que le niveau d’efficacité consiste en une appréciation du « niveau de réalisation des activités planifiées et d’obtention
des résultats escomptés », c’est-à-dire de la proportion des objectifs et autres actions planifiés dans le cadre du système qui ont été
réalisés dans les délais et des résultats attendus qui ont bien été atteints.
Un autre critère d’évaluation apparaît souvent dans le jargon normatif : l’efficience. L’ISO 9000:2005 précise que l’efficience est le
« rapport entre le résultat obtenu et les ressources utilisées », autrement dit, dans quelle mesure un objectif qui a été atteint l’a-t-il
été avec le juste nécessaire (ou un optimum) en terme de ressources financières, humaines et/ou matérielles.

Bilan annuel HSCT et revue de direction SST


L'article L236-4 du Code du Travail impose, pour les organismes de plus de cinquante salariés, la réalisation d'un bilan, au moins
annuel, de la situation générale de l'HSCT. Ce bilan, dont le contenu est précisément fixé par l'arrêté du 12 décembre 1985, doit être
présenté par le chef d'établissement au CHSCT.
Ce bilan nécessite de collecter un certain nombres d'informations qui sont également des données d'entrée de la revue de direction. Il
peut donc s’avérer utile de rapprocher réalisation du bilan HSCT et préparation de la revue de direction du système de management
SST.

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Fiche conseil n°17 – Revue de direction

3. Vue synthétique des actions à réaliser

Politique
Objectifs et programme de management (année N) / état de réalisation
Plan de formation (année N) / état de réalisation
Plan de communication (année N) / état de réalisation ou communication interne
et externe réalisée sur l'année N, point de vue des parties intéressées
Résultats des évaluations de la conformité aux exigences réglementaires et
autres exigences
Programme d'audit (année N) / état de réalisation
Résultats des audits
Incidents, accidents
Non-conformités, actions correctives préventives
Revues de processus (si management intégré)
Résultats de la surveillance / Indicateurs (suivi du tableau de bord)
Changements (environnement du site, réglementation, activités et processus)
Proposition pour l'amélioration

Analyser les données et préparer la revue de direction

Données d’entrée analysées, synthétisées et


mises en forme pour une présentation

Organiser et animer la revue de direction

Compte-rendu de la revue de direction :


Liste des AES / risques SST validée
Objectifs et Programme de management (Années N+1/N+2/…/N+X) y
compris nouvelles opportunités d’amélioration de la performance E/SST
et/ou de la performance du SM
Plan de formation (Années N+1/N+2/…/N+X)
Programme d’audit (Années N+1/N+2/…/N+X)
Plan de communication (Années N+1/N+2/…/N+X)
Décision concernant la communication externe (AES)
Programmation des test de situations d’urgence (Années N+1/N+2/…/N+X)
Politique (éventuels besoins de changement)
Evaluation factuelle de la performance du SME

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Fiche conseil n°17 – Revue de direction

4. Actions à mettre en œuvre

➊ ANALYSER LES DONNEES ET PREPARER LA REVUE DE DIRECTION


La revue de direction est un exercice délicat car il est réalisé en un temps limité au cours duquel des arbitrages seront rendus et les
décisions consignées. A ce titre, il est donc impératif de consacrer le temps nécessaire à sa préparation, gage d’une revue de direction
« efficiente » ! Cela contribue notamment à répondre à l’exigence suivante : « Le processus de revue doit garantir que l'information
nécessaire est recueillie de façon à permettre à la direction de mener à bien cette évaluation ».
Si par exemple le programme environnemental est validé en revue de direction, la définition préalable en concertation avec la direction,
des objectifs potentiels permettra de consacrer le temps prévu dans la revue uniquement à la sélection des objectifs qui seront conservés
au final dans le programme (et non à leur élaboration) ainsi qu'à la validation des budgets.
Quels sont les éléments à aborder en revue de direction?
La revue de direction se doit d'aborder un certain nombre de points, d'une part parce que les référentiels l'imposent (par exemple examiner
les résultats des audits), d'autre part parce qu'il s'agit d’un moment privilégié pour le faire puisque les personnes qui ont autorité sont
présentes (valider les programmes d'actions et autres planifications). Il est nécessaire que le champ de la revue de direction couvre tous
les éléments du système de management (de l’analyse des AE/risques SST à l'audit).
L'ensemble des sujets peut être balayé en une ou plusieurs revues au cours de l'année.
Il est donc conseillé d'élaborer un ordre du jour "type" de revue de direction reprenant l'ensemble des éléments à traiter. Préalablement à
chaque revue, seront identifiés, au sein de l'ordre du jour "type", les sujets à aborder. Ces derniers conditionneront la préparation et
notamment les données d’entrée à collecter.
O R D R E D U J OU R T Y P E
Quelles données d’entrée ?
Les données d’entrée sont clairement établies dans le cadre du référentiel ISO 14001 ; elles peuvent cependant être généralisées aux
systèmes de management SST. Elles portent notamment sur :
- l'état de réalisation des objectifs planifiés et des programmes associés,
- le suivi des actions décidées lors des revues précédentes,
- la réalisation du plan de formation de l'exercice précédent,
- la réalisation du programme d'audit de l'exercice précédent, respect des délais, report ou annulation d'audits…
- les résultats de la communication interne et externe, la réalisation du plan de communication de l'exercice précédent (s'il existe), y
compris le point de vue des parties intéressées : résultats des consultations du personnel, observations du médecin du travail, de
l'inspection du travail, de la CRAM, de l'inspecteur IC, bilans des plaintes et réclamations, point de vue des parties intéressées...
- le suivi du tableau de bord rassemblant les principaux indicateurs relatifs à la performance environnementale ou SST et à la
performance du système (notamment les résultats de la surveillance),
- les résultats des audits internes : analyse et résolution des écarts, efficacité des pistes d'amélioration proposées, appréciations sur les
auditeurs…
- les résultats des évaluations de la conformité aux exigences réglementaires et autres exigences,
- les incidents, accidents et le retour d'expérience associé, ainsi que maladies professionnelles survenues, situations de dangers
graves et imminents, recours à un expert, bilans des tests des situations d'urgence…
- la synthèse des non-conformités identifiées, l'état des actions correctives et préventives : taux d'avancement, traitement dans les
délais…
- les résultats des revues de processus (si management intégré),
- les changements de circonstances : les modifications des activités, produits, et services de l'organisme, le contexte économique
(difficultés, nouveaux marchés…), les résultats de l'évaluation des aspects environnementaux/risques SST à partir des nouveaux
développements ou des développements planifiés, les modifications des exigences légales applicables et des autres exigences
applicables auxquelles l'organisme a souscrit, les avancées scientifiques et technologiques…
- de recommandations pour l'amélioration issues par exemple du benchmarking en matière de bonnes pratiques dans les autres
organismes,
- …
Qui fait quoi ?
La préparation peut par exemple être orchestrée par le responsable du système de management [Renvoi Fiche n°5]
Celui-ci demandera éventuellement aux personnes responsables de la gestion et du traitement des données d’entrée nécessaires à la
revue de direction de réaliser des synthèses pour faciliter leur analyse ultérieure.

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Fiche conseil n°17 – Revue de direction


Les personnes en charge de collecter et/ou d’analyser l’information sont par exemple :
- les pilotes de processus, le responsable environnement, le responsable sécurité, le responsable qualité, le responsable développement
durable, le responsable de la formation, le responsable des ressources humaines, les responsables de production, les relais HSE dans
les unités…
- les représentants du personnel (CHSCT, délégués du personnel), le médecin du travail…
L’existence d’un canevas pré-établi, définissant les informations à collecter par ces différents acteurs, peut être appréciable. Il permet
d'une part de ne pas oublier d'informations, et d'autre part d'en faciliter la synthèse globale, puisque tous les éléments sont remontés de
manière homogène.
Toutes les données d’entrées utiles à la revue de direction, après compilation et synthèse par le responsable du SM, peuvent être
diffusées aux participants de la revue avant la tenue de cette dernière afin de permettre à chacun de les étudier et de préparer
éventuellement leurs commentaires et propositions. Les possibles manques d’informations, conflits ou discussions complémentaires
pourront de ce fait être traités avant la revue de direction et en faciliter ainsi le déroulement. Les échanges lors de la revue seront ainsi
plus pertinents et la prise de décision pourra être plus efficace.

➋ ORGANISER ET ANIMER LA REVUE DE DIRECTION


La revue de direction vise à permettre à la direction à son plus haut niveau, en une seule ou plusieurs réunions :
⋅ de faire un bilan sur le fonctionnement du système de management pendant la période écoulée et de juger de son
efficacité sur cette période
⋅ de conclure quant aux éventuelles modifications à apporter dans une perspective d’amélioration,
⋅ de planifier les actions de progrès à engager pour la période à venir.
Qui assiste à la revue de direction?
Les participants à la revue de direction sont :
⋅ des membres permanents (le comité de direction, le responsable du système de management, les chefs de site…),
⋅ des invités (chefs de service, opérationnels,…), en fonction de l’ordre du jour.

➨ Faire le bilan du fonctionnement / évaluer l'efficacité du SM


La revue de direction consiste tout d’abord à analyser les données d’entrée relatives au fonctionnement du système en vue de statuer
sur son efficacité. Cette dernière tâche revient à la direction à son plus haut niveau, c’est-à-dire à celui ou ceux qui se sont engagés, à
travers la politique, à fournir des ressources pour mettre en œuvre le système de management et à atteindre les objectifs qu’ils se sont
fixés. La direction doit apprécier "l’aptitude du SM à remplir les fonctions pour lesquelles il a été mis en place".
Comment évaluer l'efficacité ?
En l’absence d’une approche structurée pour évaluer l'efficacité, la direction doit prendre sa décision à partir des éléments de synthèse et
des indicateurs (notamment ceux relatifs au fonctionnement du système) présentés et discutés en revue de direction pour juger de
l’efficacité.
Il est souhaitable d'établir une grille d'évaluation, qui reprenne, par exemple, pour chaque composante du système (veille réglementaire,
formation, communication, audit…), les critères d'appréciation quantitatifs et/ou qualitatifs permettant de se prononcer objectivement sur
l'efficacité du système. Le fascicule de documentation de l’AFNOR FDX 50-174 propose une démarche d’évaluation de l’efficacité d’un
système qualité à l’aide d’une grille de cotation (à préciser) basée sur une échelle de 5 niveaux de progrès appliquée aux critères
d’évaluation du système définis par l’organisme. Cette méthodologie peut évidemment être appliquée aux systèmes de management
Environnement et SST.
Il est important de consigner l'évaluation de l'efficacité du SM, mais sans doute plus encore les raisons qui ont conduit à cette évaluation et
les décisions qui en découlent. Evaluer l'efficacité ne se résume pas à consigner à la fin du CR de la revue que "la direction considère le
SM comme efficace ou non". Il ne s'agit pas d'une conclusion binaire (tout blanc ou tout noir) mais plutôt d'évaluer la teinte de gris et de
décider des actions qui permettent d'aller vers le blanc. Certains éléments du SM peuvent donner satisfaction, alors que des besoins
d'amélioration peuvent être décelés pour d'autres. L'objectif est donc ici de ne pas s'arrêter à un simple constat "le SM est ou n'est pas
efficace", mais bien de s'appuyer sur cette évaluation pour identifier les opportunités d'amélioration (ex : améliorer le processus
d'identification des exigences légales applicables, afin que la conformité soit évaluée dans de meilleurs délais) et décider des actions à
mettre en œuvre [Renvoi Fiche n°4].

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Fiche conseil n°17 – Revue de direction


Comment évaluer l’efficience ?
Au-delà de l’efficacité, il est intéressant mais difficile de statuer sur l’efficience d’un système, c’est à dire d’évaluer la pertinence de
l’organisation et des ressources mises en oeuvre par rapport aux résultats obtenus. Par exemple, un organisme peut planifier un seul audit
interne annuel (audit complet réalisé par un organisme extérieur apportant une compétence spécifique et un regard tiers) ou au contraire
prévoir une douzaine d'audits ponctuels (participant à l'action de sensibilisation du personnel, et reposant sur l’utilisation de ressources
internes). Dans ce dernier cas, les moyens à mettre en œuvre peuvent être importants. Il convient alors de se poser la question : les
moyens mis en place sont-ils appropriés par rapport aux résultats obtenus ? Selon l'organisme, la solution la plus efficiente pourra être la
première ou la deuxième.
Cet exercice n’est jamais simple puisqu’il suppose l’existence d’indicateurs ou plus simplement d’informations en lien avec la "bonne"
utilisation des ressources.

➨ Entériner des décisions


Au-delà des décisions prises lors de l'étape précédente, les référentiels insistent notamment sur les éventuels besoins de modifications
des objectifs et de la politique. Ces évolutions peuvent notamment s'avérer nécessaires en cas de changement important du contexte
comme par exemple une évolution importante de le réglementation, une restriction importante des ressources affectées au SM, due à une
conjoncture économique difficile, ou bien une évolution importante de l'organisation…
Elles sont à la base du principe d’amélioration du SME
La revue de direction est un espace de discussion privilégié pour la prise de décision. Il est donc opportun de prévoir de statuer sur
différentes obligations faites par les référentiels au cours de cette revue. Par exemple, l’obligation de statuer par écrit sur « l’opportunité
d’adopter des processus de communication externe portant sur les aspects environnementaux significatifs[Renvoi Fiche n°8] » peut être
traitée au cours de la revue.
Il en va de même pour :
⋅ la détermination du caractère significatif des aspects environnementaux
⋅ la validation des objectifs et du programme environnemental ou santé, sécurité au travail, concernant les actions
techniques (associées notamment aux AES ou risques SST) et les actions liées à l’amélioration du système (issues
de la 1e étape de bilan du fonctionnement du SM),
⋅ la validation du plan de mise en conformité réglementaire,
⋅ l’approbation du ou des plans de formation,
⋅ l’approbation du programme d’audit,
⋅ l’approbation du plan de communication,,
⋅ l’approbation du programme de test des situations d’urgence.
⋅ etc.....

➨ Documenter la revue de direction


La revue de direction doit être documentée. Il est donc nécessaire d’une part de préparer un certain nombre de documents qui seront
présentés en revue de direction et d’autre part d’établir un compte rendu reprenant l’ensemble des décisions prises.
Il est souvent utile de consigner les raisons qui ont conduit à rendre tel ou tel arbitrage. Par exemple, les objectifs qui n’ont pas été retenus
dans le programme peuvent être repris dans le compte rendu ainsi que les justifications qui ont amené à les écarter. Ceci facilitera leur
réexamen.
CR DE REVUE DE DIRECTION
Quelle diffusion pour les conclusions ?
Les conclusions de la revue de direction doivent être communiquées au personnel sous une forme adaptée. Cela peut faire l’objet d’une
présentation par la hiérarchie ou d’un affichage pertinent (synthèse).

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Fiche conseil n°17 – Revue de direction


DEFINIR LES MODALITES DE REVUE DE DIRECTION
Aucune procédure n'est exigée par les référentiels. Il est cependant usuel de formaliser les modalités de revue de direction concernant la
préparation, la tenue et la documentation de la revue de direction, le plus souvent dans le Manuel.
MANUEL
Quelle est la périodicité de la revue de direction?
La périodicité de la revue de direction doit être définie. Elle peut évoluer au cours du temps, plus fréquente par exemple lors de la mise en
place du système et de sa pérennisation, plus espacée par la suite, dès lors que le système est jugé satisfaisant et que les outils
permettant de l’alimenter sont correctement mis en œuvre par le personnel (gestion des remontées d’information, des non-conformités,
réalisation des audits…). Classiquement la revue de direction est annuelle, voire semestrielle.
Le positionnement dans le temps de la revue de direction doit être décidé à la lumière du calendrier de l’organisme concernant l’allocation
des budgets et autres ressources afin de garantir la cohérence et la crédibilité des décisions prises.
Ces revues sont souvent utilement complétées à intervalles plus réguliers par des réunions d’un comité de pilotage ou de suivi [Renvoi
Fiche n°5] permettant de suivre en particulier l’état de réalisation du programme, le traitement des NC/AC/AP, les demandes externes et
les remontées d’information interne… Ceci permet de s'assurer du bon avancement des actions et de la progression des résultats vers les
buts à atteindre afin de détecter les dérives au plus tôt et de réagir rapidement.
A noter que, lors de la mise en place du système, les organismes certificateurs exigent d'avoir mené, au minimum, une revue de direction
complète (abordant l'ensemble des éléments du SM) avant l'audit de certification ou d'enregistrement.

5. Compléments

Exigences réglementaires en matière de bilan annuel d'HSCT


- Voir article L236-4 alinéa 1 du Code du Travail
- Voir arrêté du 12 décembre 1985 précisant les informations devant figurer au rapport prévu à l'article L236-4 alinéa 1 du Code du Travail

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Fiche conseil n°18

GESTION DES MODIFICATIONS

Une fiche "Gestion des modifications" a été introduite, malgré l'absence de paragraphe spécifique au sein des référentiels, afin de
rassembler en une seule et même fiche les différentes exigences des référentiels touchant aux modifications.

1. Exigences des référentiels


− Environnement
ISO 14001 4.3.1: Aspects environnementaux
4.4.6 : Maîtrise opérationnelle
EMAS Annexe I.-3.1 : Aspects environnementaux
Annexe I.-A.4.6 : Maîtrise opérationnelle

− SST
OHSAS 18001 4.4.6 : Maîtrise opérationnelle

Correspondance avec ILO OSH 2001 3.10 Prévention des dangers


3.10.2 Gestion des changements

2. Introduction et points particuliers


Les « modifications » font partie intégrante de la vie de l’entreprise. Qu’elles aient trait aux installations, aux procédés, aux produits
ou à l’organisation, elles ont généralement une influence sur la maîtrise des risques. Elles imposent donc une gestion rigoureuse.
La bonne gestion des modifications est essentielle et l’organisme à tout à gagner à avoir une gestion des modifications efficace.
Gérer les modifications signifie « faire bien du premier coup ». Si l’organisme se pose toutes les bonnes questions a priori et suit
correctement la réalisation des modifications, il y a de fortes chances qu’il y ait peu de corrections à apporter par la suite, corrections
qui souvent coûtent très cher en temps et surtout en argent. De plus, se poser les bonnes questions avant de lancer une
modifications peut permettre d’identifier des contraintes qui seraient passées inaperçues et/ou d’autres solutions qui peuvent être
plus intéressantes en terme financier et en terme de gestion des risques.

Toute modification dans l’entreprise est susceptible d’avoir un impact sur différents éléments du système de management,
notamment :
- aspects environnementaux / identification des dangers, de l’évaluation et de la maîtrise du risque,
- respect des exigences légales et autres exigences
- évolution des compétences, besoins en formation, sensibilisation,
- documentation et maîtrise de la documentation,
- maîtrise opérationnelle,
- accidents et situations d’urgence potentiels …

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Fiche conseil n°18 – Gestion des modifications

L’éventuel impact d’une modification sur le premier élément susmentionné doit être systématiquement évalué afin de maintenir
l’analyse des risques à jour. A défaut, la maîtrise des risques au sein de l’entreprise, peut rapidement se dégrader puisqu’il se crée
une distorsion entre la vision de l’entreprise que l’on peut percevoir à travers le système et la réalité.
Il est à noter que l’OHSAS 18001 précise au § 4.3.3 (planification de l’identification des dangers, de l’évaluation et de la maîtrise du
risque) que :
- « l’organisme doit établir et tenir à jour des procédures permettant en permanence d’identifier les dangers, d’apprécier les
risques et de mettre en œuvre des mesures de maîtrise nécessaires »,
- « L’organisme doit assurer que les résultats de ces évaluations et les effets de cette maîtrise sont pris en compte lors de la
détermination des objectifs de santé et de sécurité au travail. L’organisme doit consigner par écrit et tenir ces informations à
jour. »
Ces exigences ne peuvent être satisfaites sans une bonne gestion des modifications.

Les exigences légales qui peuvent découler d’une modification doivent également être analysées avec attention. A titre d’exemple,
elles peuvent se traduire par une demande de permis de construire, par une déclaration au titre de la réglementation des
installations classées ou par une nouvelle demande d’autorisation d’exploiter. Ces différentes démarches administratives amènent
alors à respecter des exigences réglementaires spécifiques dont certaines n’ont peut être pas été identifiées dans le cadre de la
veille réglementaire (cas des exigences applicables par exemple uniquement aux installations nouvelles !).
L’Article L. 512-15 du code de l'environnement stipule que :
« Il (l'exploitant) doit renouveler sa demande d'autorisation ou sa déclaration soit en cas de transfert, soit en cas d'extension ou
de transformation de ses installations, ou de changement dans ses procédés de fabrication, entraînant des dangers ou
inconvénients mentionnés à l'article L. 511-1. »
Le manquement à cette obligation est susceptible d’entraîner des sanctions administratives allant jusqu’à la fermeture des
installations ou à leur suppression (article L 514-2 du code de l'environnement) et des sanctions pénales allant jusqu’à un an
d’emprisonnement et 500 000 F d’amende (article L 514-9 du code de l'environnement).

Obligation faite aux établissements SEVESO

Outre les non-conformités qui peuvent découler d’une mauvaise gestion des modifications, celle-ci peut être à l’origine d’incidents
voire même d’un accident majeur, notamment du fait de l’intervention d’entreprises extérieures. L’accidentologie le met largement en
évidence. Aussi, le législateur a intégré un chapitre « § 4 : gestion des modifications » dans le système de gestion de la sécurité
(SGS) imposé par l’arrêté du 10 mai 2000 aux établissements « SEVESO seuil haut ». L’annexe III de cet arrêté fixe comme objectif,
que « Des procédures sont mises en œuvre pour les modifications apportées aux installations et aux procédés et pour la conception
de nouvelles installations ou de nouveaux procédés. ».

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Fiche conseil n°18 – Gestion des modifications

3. Vue synthétique des actions à réaliser

Définir les modifications

Informations fournies par le demandeur


Définition de modification
Documents d’analyse de la modification
Cahier des charges type

Concevoir la modification

Documents d’analyse de la modification renseignés :


identification des risques, des exigences réglementaires…
Cahier des charges spécifique
Eléments de maîtrise des prestations
Sous-traitants / Fournisseurs

Réaliser la modification

Modification réalisée

Réceptionner la modification

PV de réception
Documents à jour (plan, procédure…)

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Fiche conseil n°18 – Gestion des modifications

4. 4. Actions à mettre en œuvre

DEFINIR LES MODALITES CONCERNANT LA GESTION DES MODIFICATIONS


Bien que non spécifiée clairement dans le cadre des référentiels EMAS et ISO 14001, il est fortement recommandé d’établir une
procédure pour la gestion des modifications. Cette procédure est imposée en terme de maîtrise opérationnelle par l'OHSAS 18001.

Il doit être clair que plus les activités et l’organisation sont complexes et que plus les risques sont importants, plus cette procédure
revêt un caractère essentiel. A l’inverse, elle peut être extrêmement simple pour les petites entreprises à faibles risques.
Pour les établissements soumis à la mise en place d’un SGS par l’arrêté du 10 mai 2000 modifié (SEVESO seuil haut), cette procédure est
une exigence réglementaire.
Il est cependant possible d’envisager de se passer de procédure de gestion des modifications. Dans ce cas, il convient de préciser, dans
les différentes procédures du système, comment sont faites les mises à jour, lors des modifications des activités, procédés, etc : des
aspects environnementaux, des exigences légales, des compétences, des procédures… mais aussi : des plans, des gammes de
maintenance, des études, …
PROCEDURE DE GESTION DES MODIFICATIONS

➨ Définir les responsabilités


La procédure de gestion des modifications doit clairement faire apparaître les responsabilités de chacun durant toutes les phases de la
modification :
⋅ phase de conception
⋅ phase de réalisation
⋅ phase de réception
Une attention particulière doit être portée aux transferts de responsabilité lors des périodes de transition entre ces différentes phases.
La procédure doit identifier les fonctions qui doivent être informées ou consultées durant le processus de modification, depuis la
demande jusqu’à la mise en service. Généralement, plusieurs fonctions sont concernées : études, achats, maintenance, production,
environnement, sécurité… Cette liste n’est pas exhaustive, elle doit être adaptée en fonction de l’organisation de l’entreprise. Une fonction
va être consultée parce qu’elle apporte quelque chose à l’analyse du projet. Par exemple, le responsable HSE regardera particulièrement
les risques HSE et les exigences réglementaires relatifs au projet.
Compte tenu du nombre de fonctions qui peuvent être impliquées dans le processus, la procédure gestion des modifications interfère
évidemment avec d’autres, à savoir par exemple, celles liées aux achats [Renvoi Fiche n°11 : Maîtrise opérationnelle – Achats]. Il faut
donc veiller à éviter, d’une part les redondances et d’autre part, les contradictions entre les différents documents.
Selon l’importance de la modification, il peut être souhaitable de créer une équipe projet. Cette éventualité doit donc être prise en compte
à l’étape précédente « définition d’une modification », lors de la qualification de l’importance de la modification.
✄ EQUIPE PROJET
Médecin du travail
A noter que le médecin du travail (Article R. 241-42 du Code du Travail) est obligatoirement associé à l'étude de toute nouvelle
technique de production et est consulté sur les projets :
⋅ de construction ou aménagements nouveaux,
⋅ de modifications apportées aux équipements,
⋅ de mise en place ou de modification de l'organisation du travail de nuit.
Concernant l'introduction de produit chimique, la fiche de données de sécurité associée doit être transmise au médecin du travail (art. R
231-53). Ce dernier est également informé des futures modalités d'emploi des produits (art. 241-42).

CHSCT
Le CHSCT est également un acteur incontournable puisque le Code du Travail impose qu'il soit consulté pour toute décision
d'aménagement important modifiant les conditions d'hygiène et de sécurité (Code du Travail, art. L 236-2).

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Fiche conseil n°18 – Gestion des modifications


➊ DEFINIR LES MODIFICATIONS

En premier lieu, il convient de définir précisément ce qui entre dans le champ des modifications qui devront faire l’objet d’une gestion via la
procédure ad hoc. A titre d’exemple, il peut s’agir :
⋅ de modification de l’installation ou de procédé,,
⋅ d’un changement d’équipement, d’une pièce,
⋅ de l’introduction d’un nouveau produit ou d’une nouvelle matière première,
⋅ d’un changement d’organisation du travail,
⋅ de la mise en service d’un nouveau logiciel…
L’OHSAS 18001 impose une procédure explicitant les modalités de limitation ou de réduction à la source des risques SST :
- pour la conception d'un poste de travail, d'un processus, des installations, des machines,
- pour le fonctionnement et l'organisation du travail, y compris leur adaptation aux capacités humaines.
Cette exigence rejoint les dispositions réglementaires selon lesquelles toutes décisions d'aménagement important, telles que listées ci-
dessous, font l'objet d'une évaluation des risques potentiels préalablement à la réalisation des travaux (Code du Travail, art. L 236-2 et R
230-2) : . la modification de l'outillage,
. un changement de produit,
. la modification de l'organisation du travail : cadences, normes de productivité (renvoi du Décret 2001-1016 à CdT, art. L
236-2).
Afin de ne pas alourdir le système, il convient de définir la modification en fonction de son importance. Par exemple, un remplacement à
l’identique d’un équipement, doit-il être géré de la même façon qu’une extension d’installation ? Cette question se pose plus
particulièrement pour ce qu’on appelle les éléments importants pour la sécurité (EIPS) pour les sites SEVESO notamment.
En dehors de ces sites, Il peut être envisagé de définir une modification en fonction par exemple du budget nécessaire (définition d’un
seuil déclenchant l’application de la procédure) afin d’éviter d’appliquer la procédure systématiquement sans réelle plus value, pour des
modifications mineures, en s’assurant cependant que ces modifications, mineures au plan financier, ne présentent pas de risques
importants au plan HSE.
Il convient également de définir le contexte lié à la modification. Par exemple, s’agit-il d’une modification temporaire ou permanente ?
Revêt-elle un caractère d’urgence ? Dans ce dernier cas, il convient de définir les règles spécifiques à respecter pour pouvoir réaliser ces
modifications en toute sécurité.
Il est fort pertinent de décrire, au sein de la procédure, les définitions des différents types de modifications et de leur contexte, ainsi que les
diverses modalités de gestion qui en découlent.
PROCEDURE DE GESTION DES MODIFICATIONS

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Fiche conseil n°18 – Gestion des modifications


➋ CONCEVOIR LA MODIFICATION
La conception est l’étape la plus importante puisqu’elle permet de se poser toutes questions relatives aux différentes phases de la
modification : réalisation mais aussi mise en service, exploitation, maintenance démantèlement.

➨ Réaliser l'analyse réglementaire


Une modification, selon sa nature et son importance, peut être soumise à de nombreuses exigences réglementaires. Il convient donc, dès
réception de la demande de modification, de réaliser une analyse réglementaire permettant d'identifier les exigences applicables et de
vérifier leur bonne prise en compte [Renvoi fiche n°3]. Ces exigences vont se traduire en terme de modalités :
⋅ administratives : procédures de demande d'autorisation, de déclaration, d'agrément à réaliser auprès de l'autorité
compétente,
⋅ techniques : dispositions constructives, caractéristiques et performance des équipements…
⋅ d'organisation : compétences, responsabilités, circulation/ flux, rythme de travail…
Compte tenu de l’étendue des exigences (installations classées, travaux, sous-traitance, ATEX, appareil à pression, etc), un formulaire
peut être établi pour faciliter cette analyse qui doit porter sur l’ensemble des phases de la modification (conception, réalisation, mise en
service).
FORMULAIRE D’ANALYSE REGLEMENTAIRE, CHECK LIST

Cas des procédures administratives environnementale


L'achat de certains produits chimiques et équipements visés par la nomenclature des Installations Classées (IC) ou des IOTA est
susceptible de nécessiter une déclaration ou de demande d'autorisation auprès de la Préfecture ainsi que le respect des exigences en
découlant. Une évolution du classement IC d’un site peut nécessiter, selon son importance, une acceptation préalable de l’administration
conditionnant la mise en service de la modification, délai dont il faut tenir compte dans la planification du projet.
C'est pourquoi il est indispensable que le service Environnement soit consulté afin d'évaluer les exigences réglementaires applicables et
les conséquences en découlant. Ceci doit être fait notamment dans les cas suivants :
⋅ introduction de produits chimiques (nouveaux ou augmentation des quantités présentes sur le site) visés par une
rubrique de la nomenclature des IC en quantité importante par rapport aux seuils,
⋅ achat d'équipements nouveaux ou déjà présents sur le site visés par la nomenclature des IC ou des IOTA.

➨ Identifier la documentation à rassembler pour concevoir, réaliser et mettre en œuvre la modification


Cette étape est indispensable pour mener à bien le processus de modification. Il s’agit d’identifier les éléments qui doivent être réunis pour
disposer de l’ensemble des informations nécessaires pour étudier correctement la modification (documentation technique, éléments
administratifs et financiers…).
Un formulaire peut être établi pour favoriser le recueil des différentes pièces à partir d’une check-list des différents types d’éléments
possibles.
Un cahier des charges type intégrant un modèle de planning (arrêt d’installations, travaux, contrôles…) peut être également élaboré.
CHECK LIST DE LA DOCUMENTATION A RASSEMBLER, CAHIER DES CHARGES TYPE

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Fiche conseil n°18 – Gestion des modifications


➨ Analyser les risques SST et les impacts environnementaux liés à la modification
Toute modification est susceptible de générer des risques SST et des impacts environnementaux lors de sa réalisation, de sa mise en
service, son exploitation, sa maintenance ou son démantèlement. Afin de ne pas dégrader le niveau de maîtrise et même de l’améliorer
grâce à des choix judicieux opérés au cours de la modification, il convient donc de mener une analyse de risques pour prendre si besoin,
les mesures qui s’imposent.
Dans quels cas ?
La difficulté est souvent de s'organiser afin que le service compétent (environnement et/ou sécurité par exemple) soit impliqué
uniquement sur les modifications susceptibles d'engendrer des AES ou risques SST, et ce sous peine de le surcharger inutilement et de
ralentir le déroulement du processus. Il est donc nécessaire de sélectionner ce type de modifications par le biais d'une fonction en ayant la
capacité et/ou par un listing des modifications en question.
Afin de faciliter ce travail, il peut être prévu qu’une analyse de risques sommaire soit réalisée par le demandeur de la modification. En
fonction des résultats et/ou du listing préétabli, le système de gestion des modifications doit permettre d’identifier la nécessité ou non de
réaliser une analyse des risques approfondie avec la collaboration des différentes entités concernées.
Comment ?
Les analyses de risque sommaires et détaillées doivent porter sur l’ensemble des étapes du processus de modification.
Il est à noter que ces analyses ne doivent pas être limitées aux risques directs générés par la modification. Les phases transitoires
(arrêt d’une installation, remise en service) doivent être étudiées plus largement. Il en est de même, pour les éventuels impacts sur la
maîtrise des risques (consignation ou by-pass d’équipement de sécurité pour réaliser la modification avec mise en place de mesures
compensatoires…).
Afin de garantir une certaine homogénéité sur le site, la méthodologie d'analyse doit être conforme à celle qui a été utilisée dans le cadre
de l’analyse de l’existant [Renvoi Fiches n°2 et n°12].
Pour l’analyse sommaire, il est possible d'établir un formulaire type permettant d'évaluer rapidement les AES/risques SST. A titre
d’exemple, pour un nouvel équipement, on se pourra se poser des questions relatives aux consommations d’énergie, aux rejets de
différents polluants (COV, NOx…), au niveau de bruit ambiant…
Naturellement, l’analyse de risques et d’impact sera d’autant plus développée que les activités génèrent des risques ou des impacts
importants. Tout ceci est bien sûr à l’appréciation de l’organisme.
A noter que l’évaluation des aspects environnementaux et/ou des risques SST [Renvoi Fiches n°2 et n°12] peut être consolidée au fil de
l'eau ou périodiquement en reprenant les évaluations réalisées dans le cadre de la gestion des modifications.
FORMULAIRE D'IDENTIFICATION DES AES/RISQUES SST

➨ Identifier la documentation impactée par la modification


Selon l’importance de la modification (cf. ➊), un certain nombre de documents seront impactés et devront être mis à jour .
A titre d’exemple, il convient de vérifier la nécessité de réviser :
⋅ les documents réglementaires : étude de dangers, document unique…
⋅ les documents d’exploitation : procédures, modes opératoires, schémas de procédés, PID (process instrumentation
diagram)…
⋅ les documents d’inspection et de maintenance,
⋅ les documents de gestion des situations d’urgence,
⋅ les différents plans (plan de masse, réseaux fluides, …),
⋅ les documents d’organisation (fiches de postes, description des compétences, manuel, …).
La aussi, une check-list des documents qui peuvent être impactés par une modification a tout intérêt à être établie pour faciliter cette
étape et garantir l’exhaustivité.
CHECK LIST DE LA DOCUMENTATION A MODIFIER

➨ Définir les besoins d’information / formation engendrés par la modification


Toute modification est susceptible d’influer sur les actions et le comportement des personnes affectées. Il convient donc en fonction de
cette influence, d’informer ces personnes (opérateur, service maintenance, sous-traitant, service d’intervention…), de les sensibiliser
[Renvoi Fiche n°7], voire de les former si la modification est notable et/ou présente des risques particuliers [Renvoi Fiche n°6].

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Fiche conseil n°18 – Gestion des modifications


➌ REALISER LA MODIFICATION
Une fois la modification décidée, il s’agit alors d’assurer la maîtrise des risques au cours de sa réalisation : gestion des entreprises
extérieures, suivi des phases des travaux, continuité de la production en mode dégradé, test des nouvelles installations ou nouveaux
produits, etc, autant de situations engendrant des risques spécifiques.

➨ Gérer les entreprises extérieures


L’intervention d’entreprises extérieures sur le site d’une entreprise utilisatrice ou sur un chantier est très réglementée en droit du travail.
L’objectif est la bonne maîtrise des risques, et notamment les risques issus de l’interférence des activités de l’entreprise extérieure et
celles de l’entreprise utilisatrice.
Le Code du Travail définit différents cas de figure et des dispositions spécifiques pour la coordination entre l'entreprise utilisatrice et
l'entreprise intervenante en vue de la prévention des risques (cf §5.Compléments) :
⋅ chantiers de bâtiment et génie civil, en dehors de l'établissement ou chantiers clos et indépendants,
⋅ opérations de chargement et déchargement,
⋅ autre intervention de plus de 400 h ou travaux dangereux (liste définie par arrêté).
Dans les différents cas, des documents matérialisent l’identification des risques et les mesures de prévention devant être mises en place
en conséquence (ex : plan de prévention, protocole de sécurité…). Ces documents doivent être établis avant l’intervention, avec le
représentant de l’entreprise extérieure. A cela s’ajoutent d’autres documents souvent réglementaires permettant de compléter la maîtrise
des risques lors des interventions (ex : permis de feu, autorisation de travail…).
La principale difficulté est de s’assurer que les personnes intervenant sur le site aient bien reçu l’information de la part de leur employeur
sur les risques et les mesures à respecter. De plus, les mesures incombant à l’entreprise utilisatrice ont évoluées puisque celle-ci doit
veiller au respect par l’entreprise extérieure des mesures que celle-ci a la responsabilité d’appliquer (Code du Travail L. 230-2).
En matière d'environnement, il est judicieux d'adapter les documents imposés réglementairement en SST afin d'élargir leur
application à l'environnement. Pour cela, il est possible, d’associer au plan de prévention, par exemple, des parties concernant
l’identification et la maîtrise des aspects environnementaux (gestion des déchets, gestion sur rétention des produits chimiques…).
Le respect des différentes dispositions imposées aux prestataires et définies dans les différents documents (contrat, plan de prévention…)
doit naturellement être vérifié, par exemple, via des inspections des chantiers en cours. Ceci permettra notamment de s’assurer qu’il n’y a
pas de dérives sur le terrain [Renvoi Fiche n°11].
Les référentiels n'imposent pas de procédure pour définir les modalités d’intervention des entreprises extérieures et il n'est pas forcément
nécessaire d'en rédiger une, les enregistrements associés peuvent être suffisants. L'organisme peut, s'il le juge utile, rédiger une
procédure spécifique ou bien utiliser la procédure achats pour définir les modalités d'intervention d'entreprises extérieures.
PROCEDURE DE GESTION DES INTERVENTIONS D'ENTREPRISES EXTERIEURES
PROCEDURE ACHATS
La brochure INRS « Intervention d'entreprises extérieures » présente une synthèse de l’ensemble des exigences réglementaires en
Hygiène & Sécurité.

➨ Définir les mesures transitoires pendant la phase de travaux


Lors des phases de travaux, l’organisme peut être amené à adopter des mesures transitoires pour garantir la continuité de l’activité, par
exemple location d’un groupe froid en cas d’indisponibilité des installations fixes, réorganisation du travail due à l’empiétement des travaux
sur les zones de circulation, sous-traitance d’une étape du process à l’extérieur…
Pour chacune de ces situations, il convient de s’assurer de la mise en place d’éléments de maîtrise opérationnelle (consignes,
responsabilités, compétences, informations et surveillance spécifiques…) et des situations d’urgence nécessaires pendant cette phase
temporaire de fonctionnement.

➨ Réaliser les tests avant mise en service


Cette phase peut avoir lieu pour la mise en service de nouvelles installations ou l’expérimentation de nouveaux produits. Cette étape
s’avère parfois particulièrement délicate car il n’y a pas forcément encore eu transfert de responsabilité à l’exploitant. Les activités testées
côtoient les activités courantes de l’organisme, il peut donc apparaître des risques spécifiques qu’il convient d’analyser et de maîtriser, par
exemple, utilisation commune de fluides, circulations spécifiques…

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Fiche conseil n°18 – Gestion des modifications


➍ RECEPTIONNER LA MODIFICATION
Cette étape consiste à vérifier la conformité de la modification par rapport à la demande initiale, au cahier des charges et aux
obligations réglementaires. Elle revêt un caractère majeur puisqu’elle transfère tout ou partie des responsabilités du gestionnaire de la
modification à l’exploitant. Il y a donc tout intérêt à prendre le temps de bien faire cette étape pour repérer et traiter immédiatement les
éventuels écarts, dans le cadre du contrat établi avec les prestataires.

La procédure de gestion des modifications doit donc pour être efficace être très précise à ce niveau. Elle doit dresser les obligations de
chacun et spécifier la conduite à tenir en cas de non conformité avérée (non réception, réception avec obligation de lever la non-
conformité dans un délai spécifié…). Dans le cas d’intervention d’entreprises extérieures, ces différentes spécifications seront donc à
définir au niveau des contrats pour qu’elles revêtent un caractère obligatoire. Il s’agit d’une part de la réception d’équipement,
d’installation et donc des garanties fournisseurs associées, d’autre part, de la réception de travaux, d’aménagements et donc des
garanties des différents prestataires qui sont intervenus.

La procédure pourra par ailleurs préciser comment et par qui est fait cette réception (en interne par le service SSE, en associant les
opérateurs concernés, par un expert externe…).

Il s’agit également ici de s’assurer que l’installation ou l’activité, modifiée ou nouvelle, va pouvoir être mise en service. Cela suppose que
toutes les actions qui ont été identifiées comme à réaliser avant la mise en service au cours de l’étape de conception sont terminées
(procédures, formations des opérateurs, plans…). Il s’agit également de s’assurer que tous les documents qui doivent être fournis par
les prestataires le sont effectivement.

5. Compléments

Exigences réglementaires du Code de l'Environnement concernant les modifications pour les Installations
Classées soumises à autorisation

Article L. 512-15 du code de l'environnement


L'exploitant est tenu d'adresser sa demande d'autorisation ou sa déclaration en même temps que sa demande de permis de
construire.
Il doit renouveler sa demande d'autorisation ou sa déclaration soit en cas de transfert, soit en cas d'extension ou de
transformation de ses installations, ou de changement dans ses procédés de fabrication, entraînant des dangers ou
inconvénients mentionnés à l'article L. 511-1.

Article 20 du décret du 21 septembre 1977


Toute modification apportée par le demandeur à l'installation, à son mode d'utilisation ou à son voisinage, et de nature à entraîner
un changement notable des éléments du dossier de demande d'autorisation, doit être portée avant sa réalisation à la
connaissance du préfet avec tous les éléments d'appréciation.
Le préfet fixe, s'il y a lieu, des prescriptions complémentaires dans les formes prévues à l'article 18.
(Décret n° 87-279 du 16 avril 1987, article 9 et Décret n° 94-484 du 9 juin 1994, article 5)
S'il estime, après avis de l'inspection des installations classées, que les modifications sont de nature à entraîner des dangers ou
inconvénients mentionnés "à l'article 1er de la loi du 19 juillet 1976 susvisée et à l'article 2 de la loi n° 92-3 du 3 janvier 1992 sur
l'eau," le préfet invite l'exploitant à déposer une nouvelle demande d'autorisation.
Tout transfert d'une installation soumise à autorisation sur un autre emplacement nécessite une nouvelle demande d'autorisation.
Les demandes visées aux deux alinéas précédents sont soumises aux mêmes formalités que les demandes d'autorisation
primitives.
Alinéa abrogé par Décret n° 96-18 du 5 janvier 1996, article 9

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Fiche conseil n°18 – Gestion des modifications


Exigences réglementaires concernant les chantiers et interventions d’entreprises extérieures

Cas des chantiers de bâtiment et génie civil, en dehors de l'établissement ou chantiers clos et indépendants

- Décret n°94-1159 du 26 décembre 1994 relatif à l'intégration de la sécurité et à l'organisation de la coordination en matière de
sécurité et de protection de la santé lors des opérations de bâtiment ou de génie civil et modifiant le code du travail (deuxième
partie : Décrets en Conseil d'Etat) : Code du Travail – Livre II-Titre III-Chap. VIII
Un organisme peut faire intervenir une ou plusieurs entreprises extérieures dans le cadre de la construction de bâtiments ou de
l'aménagement de parkings, voiries, etc.
Lorsque ce chantier ne présente aucun risque d'interférence avec les activités de l'organisme, c'est à dire lorsque la zone de
chantier est géographiquement isolée des zones d'activité de l'établissement (notamment en terme de voies de circulation), la
réglementation applicable est celle des chantiers de bâtiment et génie civil (Code du Travail, Livre II-Titre III-Chap. VIII).
Dans ce cadre, la réglementation HS définit un certain nombre de mesures d'identification et de prévention des risques ainsi que de
coordination entre les différents intervenants.
Il s'agit de :
− la désignation d'un coordonnateur SPS (sécurité et protection de la santé) : la fonction requiert des compétences spécifiques
et est le plus souvent sous-traitée à un cabinet spécialisée. L'organisme peut cependant disposer en interne d'une personne
qualifiée.
CONTRAT DE COORDONNATEUR SPS
LETTRE DE MISSION DU COORDONNATEUR SPS

− Le Plan Particulier de Sécurité et de Protection de la Santé (PPSPS), établi, dans certains cas, par chaque entreprise
intervenante : il est destiné à identifier les risques inhérents à chaque intervention et les dispositions à prendre pour les prévenir
(contenu : Art. R. 238-31).
PPSPS

− Le Plan Général de Coordination en matière de Sécurité et de Protection de la Santé (PGCSPS), établi, dans certains cas, par
le coordonnateur SPS pour le maître d'ouvrage : il définit l'ensemble des mesures propres à prévenir les risques découlant de
l'interférence des activités des différents intervenants (Contenu : Art R. 238-22).
PGCSPS

Cas des opérations de chargement et déchargement

L'ensemble des opérations de chargement et déchargement des matériaux (dangereux ou non) doit faire l'objet d'un document écrit
appelé 'protocole de sécurité' (Code du Travail, Livre II-Titre III-Chap. VII et Arrêté du 26 avril 1996). Le protocole de sécurité
comprend toutes les indications et informations utiles à l'évaluation des risques de toute nature générés par l'opération et les
mesures de prévention et de sécurité qui doivent être observées à chacune des phases de sa réalisation.
Il est élaboré conjointement par les employeurs concernés.
Le protocole de sécurité remplace alors le plan de prévention (voir ci-après).
Lorsque les opérations revêtent un caractère répétitif, un seul protocole de sécurité est établi, préalablement à la première opération
et est en général renouvelé annuellement.
PROTOCOLE DE SECURITE
Au delà de ces obligations, le transport des matières dangereuses est régi par des arrêtés spécifiques liés au mode de transport
(route - ADR, rail - RID, voies navigables - ADNR, voies maritimes - Codes IMDG et ISPS).

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Fiche conseil n°18 – Gestion des modifications

Autre intervention de plus de 400 h ou travaux dangereux

- Décret n°92-158 du 20 février 1992 complétant le code du travail (deuxième partie: Décrets en Conseil d'Etat) et fixant les
prescriptions particulières d'hygiène et de sécurité applicables aux travaux effectués dans un établissement par une entreprise
extérieure : Code du Travail - Livre II-Titre III-Chap. VII
Dans les cas suivants :
− intervention de plus de 400 h (notamment chantiers au sein de l'établissement et non clos ou indépendant),
− travaux dangereux (liste fixée par arrêté du 19/03/1993), par exemple : travaux exposant à des rayonnements ionisants ou au
sein d'une Installation Classée soumise, par arrêté préfectoral, à un Plan d'Opération Interne (il s'agit notamment des
établissements classées SEVESO mais aussi des Installations Nucléaire de Base, de certains dépôts d'hydrocarbures, des
installations pyrotechniques, etc),
la réglementation HS (Code du Travail, Livre II-Titre III-Chap. VII) exige la mise en œuvre d'un plan de prévention écrit
préalablement au démarrage des travaux (contenu : art. R237-7).
L'entreprise utilisatrice et l'entreprise intervenante procèdent en commun à une analyse des risques pouvant résulter de
l'interférence entre les activités, les installations et matériels. Lorsque ces risques existent, les employeurs définissent, d'un commun
accord, au sein du plan de prévention, les mesures qui doivent être prises par chaque entreprise en vue de prévenir ces risques.
PLAN DE PRÉVENTION
CONSIGNES DE PRÉVENTION DES RISQUES
Par la suite, en application du Code du Travail, le chef de l'entreprise extérieure fait connaître à l'ensemble des salariés qu'il affecte
à ces travaux les dangers spécifiques auxquels ils sont exposés et les mesures prises pour les prévenir. Le chef de l'entreprise
utilisatrice doit s'assurer auprès des chefs des entreprises extérieures qu'ils ont bien donné aux salariés des instructions appropriées
aux risques liés à la présence dans son établissement de plusieurs entreprises.

Synthèse des différents types d’intervention d’entreprises extérieures et exemples d’exigences associées
Cas de figure Références des textes Critères d'application Exemples d’exigences
réglementaires
Chantiers de bâtiment et génie civil effectués en dehors de tout établissement
/ Art. L235-3 - ≥ 2 entreprises ou travailleurs Désignation d'un coordonnateur SPS
CdT – Livre II-Titre III-Chap. VIII indépendants (sécurité et protection de la santé)
(Décret n°94-1159)
- Effectif prévisible des travailleurs Déclaration préalable
> 20 et durée > 30 jours
- Ou : Volume prévu > 500
hommes/jour
- Travaux soumis à déclaration 1 PGCSPS
préalable (Plan Général de Coordination en matière
- Ou : Travaux à risques de Sécurité et de Protection de la Santé)
particuliers (liste fixée par arrêté)
- Durée > 1 an Pour chaque entrepreneur : 1 PPSPS
- Et : Effectif prévisible des (Plan Particulier de Sécurité et de
travailleurs > 50 salariés pendant Protection de la Santé)
plus de dix jours ouvrés
consécutifs.
- Volume prévu > 10 000 CISSCT
hommes/jour (Collège interentreprises de sécurité, de
- Et : > 10 entreprises pour santé et des conditions de travail)
opérations de bâtiment ou > 5 pour
opérations de génie civil
Travaux effectués au sein d'un établissement
Chantiers clos et Art. L235-3 - Pas de risque d'interférence Inspection préalable commune :
indépendants CdT – Livre II-Titre III-Chap. VIII avec les activités de l'entreprise communication d'informations et analyse
utilisatrice (ex : construction d'un des risques d'interférence
(Décret n°94-1159) nouveau bâtiment isolé) Application des exigences listées ci-dessus

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Fiche conseil n°18 – Gestion des modifications


Cas de figure Références des textes Critères d'application Exemples d’exigences
réglementaires
Tous travaux hors chantiers CdT – Livre II-Titre III-Chap. VII - Risque d'interférence avec les Inspection préalable commune :
clos et indépendants (Décret n°92-158) activités de l'entreprise utilisatrice communication d'informations et analyse
(ex : extension d'un bâtiment) des risques
Plan de prévention : définition des
mesures qui doivent être prises par chaque
entreprise en vue de prévenir les risques.
Inspections et réunions périodiques
- Durée de l'opération > 400 h ou Plan de prévention écrit
travaux dangereux (liste fixée par
arrêté du 19/03/1993)
- Notamment : Entreprises ayant
l'obligation d'avoir un POI (Plan
d'Opération Interne)
- Durée de l'opération > 90 000 h Inspections et réunions au moins
sur 12 mois trimestrielles
Travaux relatifs à la Art. R237-1
construction et à la Décret no 77-1321 du 29/11/77
réparation navales
Etablissements classés « CdT – Livre II-Titre III-Chap. VII Plan de prévention
Seveso seuil haut » (Décret n°92-158) CHSCT élargi aux entreprises
Installations de stockage + CdT – art. L. 231-3-1, L. 236-1 intervenantes
souterrain de gaz, et L. 236-10 Formation aux risques pour les EI
hydrocarbures, produits
chimiques (Loi n° 2003-699 du 30 juillet
2003 - prévention des risques
technologiques et naturels –
Titre 1 - Chap 3)
+ Accords de branche (ex.
industries chimiques : Accord du Ex. industries chimiques : habilitation des
4/07/2002 rendu obligatoire par EI (selon les dispositions du document
arrêté du 23/12/2003) DT78)
Opérations de CdT – Livre II-Titre III-Chap. VII - Chargement / déchargement de Protocole de sécurité
chargement/déchargement (Décret n°92-158) matières dangereuses ou non (Remplace le plan de prévention)
+ Arrêté du 26/04/96
Travaux par points chauds Arrêté du 19/03/93 Permis de feu
Arrêtés ministériels de
prescriptions générales pour IC
soumises à déclaration
Industries extractives Décret n°80-833 : Règlement
général des industries
extractives

Documents utiles

- "Intervention d'entreprises extérieures" – Editions INRS – ED 941 – octobre 2004

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