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SÉCURITÉ ET GESTION
DU RISQUE INCENDIE
( PREVENTION INCENDIE)
I ORGANISATION DE LA SÉCURITÉ
La maîtrise des risques dans l'entreprise consiste à dérouler un processus qui comporte
plusieurs étapes :
- le diagnostic ;
- la réduction par un plan de traitement constitué d'outils de prévention et/ou
de protection ;
- le transfert à l'assurance.
Le diagnostic
Il permet de situer le niveau initial du risque incendie dans l'entreprise et ceci, compte tenu
des caractéristiques propres de celle-ci, en termes de stratégie et d'enjeux.
pour déterminer :
- les points vulnérables qui résultent des effets engendrés par un point
dangereux sur un point névralgique. Ces effets peuvent être négligeables ou
dramatiques, c'est la raison pour laquelle on hiérarchise leur importance. Ce
sont sur ces points vulnérables que vont se focaliser en priorité les mesures de
réduction.
Pour préserver au mieux les ressources névralgiques, on met en place des mesures :
Une fois qu'elle aura réduit de façon significative son exposition au risque incendie,
l'entreprise sera alors dans une position favorable pour transférer le risque « résiduel » à
l'assurance et profiter ainsi des meilleures conditions du marché.
Il s'agit alors, dans ce dispositif, de recourir à un principe indemnitaire qui viendra combler
une partie des pertes si l'incendie survient.
Management de la sécurité
- de l'inspection du travail ;
- de la caisse régionale d'assurance maladie ;
- de l'inspection des installations classées ;
- des fournisseurs, qui éditent des fiches de sécurité donnant les informations
sur les mesures de sécurité à prendre pour la mise en œuvre des produits
dangereux ;
- des organisations professionnelles et les organismes de sécurité, qui publient
des recommandations pour faire face aux risques liés aux activités exercées
(Union des Industries Chimiques, Union des Industries Pétrolières,) ;
- des organismes de contrôle, qui, outre leur rôle premier, exercent également
une activité de conseil (Socotec, Véritas, Apave...) ;
- des sociétés d'assurances, qui assument un rôle de conseil en prévention ;
- des services d'incendie et de secours, qu'il aura tout intérêt à contacter pour
s'assurer que les mesures prises contre l'incendie sont suffisantes et se préparer
judicieusement à l'éventualité d'une intervention des secours en fonction des
moyens disponibles de part et d'autre ;
- et, au sein même de l'entreprise, du comité d'hygiène, de sécurité et des
conditions de travail (CHSCT).
Tel qu'il ressort des textes (art. L. 4612-1 et suivants du Code du travail), la constitution de
CHSCT est obligatoire dans tous les établissements occupant au moins 50 salariés (ou moins,
sur décision de la Direction départementale du travail). A défaut de CHSCT (carence de
candidatures) et dans les établissements de moins de 50 salariés, ses attributions sont dévolues
aux délégués du personnel.
Le comité est informé par son président (le chef d'établissement ou son représentant) des
observations de l'inspecteur du travail et des agents de prévention des organismes de sécurité
sociale et ses membres ont accès au registre sur lequel ces observations sont portées.
Le CHSCT est consulté sur le programme annuel de prévention présenté par le chef
d'établissement. En outre, il est obligatoirement associé à la formation à la sécurité des
salariés et veille à la mise en œuvre effective des programmes arrêtés. L'une de ses missions
est donc de s'assurer de l'organisation et de l'instruction des équipes chargées de la sécurité
incendie et de veiller à l'observation des consignes formulées.
Dans le cadre des installations classées, l'intervention des avis du CHSCT est précisée à
l'article 4612-15. Le comité est consulté par l'exploitant sur la demande d'autorisation, dès
l'ouverture de l'enquête, ainsi que sur le plan d'opération interne ; il donne également son avis
sur la teneur des informations transmises au préfet.
3 LES RESPONSABILITÉS
La sécurité est l'affaire de tous. La responsabilité pénale frappe aussi bien les personnes
physiques que les personnes morales. Le droit civil régit les règles des citoyens entre eux
tandis que le droit répressif (pénal) concerne les fautes commises à l'encontre des citoyens.
Constitue un délit, ainsi que le stipule la partie législative du code pénal, la « mise en danger
délibérée de la personne d'autrui », y compris « en cas de faute, d'imprudence, de
négligence ou de manquement à une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la
loi ou le règlement, s'il est établi que l'auteur des faits n'a pas accompli les diligences
normales compte tenu, le cas échéant, de la nature de ses missions ou de ses fonctions, de
ses compétences ainsi que du pouvoir et des moyens dont il disposait » (art. 121-3). En cas
de victimes, la mort d'autrui causée « par maladresse, imprudence, inattention, négligence
ou manquement à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le
règlement», constitue un homicide involontaire passible des sanctions prévues à l'article 221-
6, ces sanctions étant aggravées « en cas de violation manifestement délibérée d'une
obligation particulière de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement ».
« Le fait de causer, dans les conditions et selon les distinctions prévues à l'article 121-3, par
maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de sécurité
ou de prudence imposée par la loi ou le règlement, la mort d'autrui constitue un homicide
involontaire puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende.
Ainsi, dans le cas d'un incendie ayant provoqué des blessures et des morts, la justice
recherchera tous ceux qui ont concouru à la faute. S'il n'y a pas de victimes, il y a
recherche de responsabilité, ne serait-ce qu'au niveau de ceux qui sont chargés de
réparer financièrement le sinistre.
La responsabilité est définie dans les articles 1382 à 1384 du code civil.
Extrait de l'article 1382 : « Tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui
un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé, à le réparer. »
Extrait de l'article 1383 : « Chacun est responsable du dommage qu'il a causé
non seulement par son fait, mais encore par sa négligence ou par son
imprudence. »
I L'INFORMATION DU PERSONNEL
Les articles L. 4111-1 à L. 4111-3 du code du travail imposent de donner à tout salarié, dès
son arrivée dans l'établissement, les informations, enseignements et instructions nécessaires
qui concernent les conditions de circulation dans l'entreprise, l'exécution de son travail et les
dispositions qu'il doit prendre en cas d'accident ou de sinistre. En fonction des risques à
prévenir, l'utilité des mesures de sécurité prescrites doit lui être expliquée. Il y a lieu
également de lui préciser les issues et dégagements de secours et de lui donner, si la
nature des activités le justifie, des instructions d'évacuation pour les cas d'explosion ou
de dégagement de gaz ou liquides inflammables ou toxiques (R. 231-32 à R. 231-45 du
code du travail). Une partie de cette information peut être dispensée par l'intermédiaire du
livret d'accueil.
« Les chefs d'établissement doivent prendre les mesures nécessaires pour que
tout commencement d'incendie puisse être rapidement et efficacement
combattu dans l'intérêt du sauvetage du personnel. »
Signalisation des moyens de protection
« toutes [l]es installations [de protection] doivent faire l'objet d'une signalisation durable,
apposée aux endroits appropriés. »
a) Dans chaque local pour les locaux dont l'effectif est supérieur à cinq
personnes et pour les locaux visés à l'article R. 232-12-15 [« locaux où sont
manipulés ou mis en œuvre des produits ou des liquides inflammables et/ ou
explosives »] ;
Cette consigne indique le matériel d'extinction et de secours qui se trouve dans le local ou à
ses abords. Elle désigne le personnel chargé de mettre ce matériel en action.
Elle désigne de même, pour chaque local, les personnes chargées de diriger l'évacuation du
personnel et, éventuellement, du public, et, le cas échéant, précise les mesures spécifiques
liées à la présence de handicapés.
Elle indique les moyens d'alerte et désigne les personnes chargées d'aviser les sapeurs-
pompiers dès le début d'un incendie. L'adresse et le numéro d'appel téléphonique du service
de secours de premier appel y sont portés en caractères apparents.
Elle indique que toute personne apercevant un début d'incendie doit donner l'alarme et mettre
en œuvre les moyens de premier secours, sans attendre l'arrivée du personnel spécialement
désigné. »
Les essais, les contrôles et les exercices (art. R. 232-12-21 à 22, code trav.)
« La consigne doit prévoir des essais et visites périodiques du matériel et des exercices au
cours desquels le personnel apprend à reconnaître les caractéristiques du signal sonore
d'alarme générale, à se servir des moyens de premier secours et à exécuter les diverses
manœuvres nécessaires. »
« Ces exercices et essais périodiques doivent avoir lieu au moins tous les six mois. Leur date
et les observations auxquelles ils peuvent avoir donné lieu sont consignées sur un registre tenu
à la disposition de l'inspecteur du travail. »
La signalisation
Le comité d'entreprise ou, à son défaut, les délégués du personnel sont obligatoirement
consultés sur les conditions générales d'organisation, et notamment les programmes, et sur les
modalités d'exécution des actions de formation.
(...) Dans les branches d'activité où existe un organisme professionnel d'hygiène et de sécurité,
au sens de l'article L. 4111-6 du code du travail, celui-ci est chargé de promouvoir la
formation à la sécurité et d'apporter notamment son concours technique pour sa mise en
œuvre. »
« La formation à la sécurité a pour objet d'instruire le salarié des précautions à prendre pour
assurer sa propre sécurité et, le cas échéant, celle des autres personnes occupées dans
l'établissement. (...)
En fonction des risques à prévenir, l'utilité des mesures de sécurité prescrites par l'employeur
lui est expliquée. »
« L'employeur organise, dans les conditions fixées à l'article R. 231-32, les actions de
formation à la sécurité répondant aux dispositions des articles R. 231-35 à R. 231-37.
Le médecin du travail et l'agent de sécurité, s'il existe, sont associés par l'employeur à
l'élaboration de ces actions. Le médecin du travail définit les actions spécifiques prévues à
l'article R. 231-39.
La formation à la circulation
Cette formation est dispensée dans l'établissement, lors de l'embauche ou chaque fois que
nécessaire (...) » (art. R. 231-35, code trav.).
« En cas de modification des conditions habituelles de circulation sur les lieux de travail ou
dans l'établissement ou modification des conditions d'exploitation présentant notamment des
risques d'intoxication, d'incendie ou d'explosion, l'employeur procède, après avoir pris toutes
mesures pour satisfaire aux dispositions des articles L. 232-1 et L. 233-1 et des règlements
pris pour leur application, à l'analyse des nouvelles conditions de circulation et d'exploitation.
Après avis du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail, il organise, le cas
échéant, au bénéfice des salariés concernés, une formation à la sécurité répondant aux
dispositions de l'article R. 231-35 » (art. R. 231-40, code trav.).
« Cette formation doit s'intégrer dans la formation ou les instructions professionnelles que
reçoit le salarié ; elle est dispensée sur les lieux du travail ou, à défaut, dans les conditions
équivalentes » (art. R. 231-36, code trav.).
« Les salariés embauchés (...) bénéficient d'une formation à la sécurité répondant aux
dispositions de l'article R. 231-35.
Indépendamment des dispositions de l'alinéa 1er, les salariés visés à cet alinéa et affectés à
des tâches comportant, pour tout ou partie, l'emploi de machines, portatives ou non, des
manipulations ou utilisations de produits chimiques, des opérations de manutention, des
travaux d'entretien des matériels et des installations de l'établissement, la conduite de
véhicules, d'appareils de levage ou d'engins de toute nature, des travaux mettant en contact
avec des animaux dangereux, les opérations portant sur les échafaudages énumérées à l'article
R. 233-13-31, l'utilisation des techniques d'accès et de positionnement au moyen de cordes
visée à l'article R. 233-13-37, bénéficient d'une formation à la sécurité répondant aux
dispositions des articles R. 231-36 et R. 231-37 » (art. R. 231-38, code trav.).
« Les salariés qui changent de poste de travail ou de technique et qui sont ainsi exposés à des
risques nouveaux, ou qui sont affectés, pour tout ou partie, à des tâches définies à l'alinéa 2
bénéficient d'une formation à la sécurité répondant aux dispositions de l'article R. 231-36 et R.
231-37 complétée, s'il y a modification du lieu de travail, par une formation répondant aux
dispositions de l'article R. 231-35 » (art. R. 231-38, code trav.).
« Des formations à la sécurité appropriées répondant aux dispositions des articles R. 231-35,
R. 231-36 et R. 231-37 ou spécifiques sont organisées à la demande du médecin du travail,
dans les conditions définies à l'article R. 231-44, au profit des salariés qui reprennent leur
activité après un arrêt de travail d'une durée d'au moins vingt et un jours » (art. R. 231-39,
code trav.).
« Dans chaque atelier où sont effectués des travaux dangereux, dans chaque chantier
occupant vingt personnes au moins pendant plus de quinze jours où sont effectués des
travaux dangereux, un membre du personnel doit avoir reçu obligatoirement
l'instruction nécessaire pour donner les premiers secours en cas d'urgence. Les salariés
ainsi formés ne peuvent pas être considérés comme tenant lieu des infirmières ou
infirmiers (...) » (art. R. 241-39, code trav.).
« Sans préjudice des dispositions prévues par l'article R. 232-1-6, en l'absence d'infirmières ou
d'infirmiers, ou lorsque leur nombre, calculé conformément aux dispositions de l'article
R. 241-35, ne permet pas d'assurer une présence permanente de ce personnel, l'employeur
prend, après avis du médecin du travail, les dispositions nécessaires pour assurer les premiers
secours aux accidentés et aux malades. Ces dispositions qui sont prises en liaison notamment
avec les services de secours d'urgence extérieurs à l'entreprise sont adaptées à la nature des
risques. Ces dispositions sont consignées dans un document tenu à la disposition de
l'inspecteur du travail » (art. R. 241-40, code trav.).
Plans et consignes
« Des consignes précises, conformes à la norme NF S 60-303 relative aux plans et consignes
de protection contre l'incendie, destinées aux personnels de l'établissement, constamment
mises à jour, et affichées sur supports fixes et inaltérables doivent indiquer :
Des consignes spéciales doivent être établies dans certains types d'établissements,
notamment :
- les restaurants (manipulation des chiffons, des matières grasses...) [art. N 20] ;
- dans les hôtels, une consigne, rédigée dans les langues parlées par les usagers
habituels et suivant un modèle très précis figurant en annexe des dispositions
particulières applicables aux hôtels, doit être affichée dans chaque chambre. A
cette consigne doit être ajouté un plan d'évacuation selon la norme NF S 60-
303 (art. O 24).
Dans les locaux à sommeil des établissements de 5e catégorie, outre le plan évoqué ci-dessus,
un plan simplifié doit être affiché à chaque étage près de l'accès aux escaliers et, dans chaque
chambre, un plan sommaire de repérage de la chambre par rapport aux dégagements doit être
apposé (art. PE 35).
La formation du personnel
Cette instruction sur la conduite à tenir ainsi que l'entraînement à la manœuvre des moyens de
secours est également requise pour les établissements de 5e catégorie (art. PE 27) :
Toutefois, cette disposition n'est pas applicable aux établissements recevant moins de vingt
personnes et ne comportant pas de locaux à sommeil.
Tous les établissements doivent être équipés d'un système d'alarme selon les modalités
définies ci-dessous :
- l'alarme générale doit être donnée par établissement recevant du public et par
bâtiment si l'établissement comporte plusieurs bâtiments ;
La liaison avec les sapeurs-pompiers doit être réalisée par téléphone urbain
dans tous les établissements. Toutefois, dans les cas d'occupation épisodique
ou très momentanée de l'établissement, cette liaison n'est pas exigée.
Extraits :
« Les personnels des services de sécurité incendie ont pour mission d'assurer la sécurité des
personnes et la sécurité incendie des biens » (art. 2).
Sa mission (art. 2)
- l'évacuation du public ;
Sa mission (art. 2)
« Les chefs d'équipes des services de sécurité incendie ont pour missions :
Sa mission (art. 2)
Domaine d'application
La règle APSAD R6 définit l'organisation d'un service de sécurité incendie dans une
entreprise. Celui-ci doit être mis en place de façon complémentaire au service de surveillance
des risques d'une entreprise organisé selon la règle APSAD R8.
- promouvoir l'information ;
La première intervention
La seconde intervention
Elle a pour mission de renforcer la première intervention avec, le cas échéant, des moyens
complémentaires, en attendant l'arrivée des secours extérieurs. Elle est réalisée par les
équipiers de seconde intervention (ESI).
La règle APSAD R6 pour l'organisation d'un service de sécurité incendie précise que
l'ensemble du personnel doit recevoir une information concernant :
Les équipiers de première intervention (EPI) et les équipiers de seconde intervention (ESI)
doivent recevoir une formation théorique et pratique ; ils doivent notamment :
- avoir connaissance de tous les moyens de lutte contre l'incendie dont dispose
l'établissement et savoir les mettre en œuvre ;
Les séances d'entraînement ont lieu au moins une fois une fois par an pour les EPI et tous les
6 mois pour les ESI. Elles doivent comprendre :
- des exercices d'extinction sur feux réels avec les différents types d'appareils ;
Le risque incendie n'est pas seulement lié aux périodes d'activité de l'établissement. En
présence du personnel, la découverte rapide du feu permettra une intervention rapide, limitant
les conséquences du sinistre. En revanche, lors d'opérations de nettoyage ou d'entretien et en
période d'inactivité, les conséquences de l'éclosion d'un incendie seront généralement très
graves. Le chef d'entreprise aura donc toujours intérêt à adopter pour son équipe de sécurité
incendie une organisation articulée selon trois modes d'intervention : protection localisée,
protection étendue pendant les heures de travail et protection générale en dehors des
heures de travail.
Le chef d'entreprise aura soin de mettre en œuvre une double organisation portant sur la
surveillance et sur l'intervention.
Elle définit notamment le rôle et la mission des agents de surveillance, les moyens d'alarme et
d'alerte à mettre en place, l'organisation des rondes. La formation des agents est détaillée dans
l'annexe.
La surveillance du site peut être assurée par un service de surveillance des risques organisé
selon la règle. Il assure deux missions, en tous lieux et pendant toutes périodes d'absence
d'activité totale ou partielle du personnel travaillant dans l'entreprise :
Cette dernière condition peut ne pas être exigée par les sociétés d'assurances si l'établissement
est équipé d'une installation de détection automatique conforme à la règle APSAD R7 et si
l'effectif de surveillance comprend au minimum 2 personnes en permanence.
Il est également recommandé de former les agents aux instructions impératives de sécurité
concernant les travaux par points chauds et de porter à leur connaissance les permis de feu
établis dans la journée.
9 LA CONSIGNE INCENDIE
- tenues à jour,
Les consignes et leur contenu varient selon les bâtiments, les établissements ou leurs locaux.
La consigne générale
Les consignes spéciales sont destinées à des personnes déterminées et auprès desquelles elles
doivent être diffusées nommément, leur indiquant précisément les modalités d'exécution des
missions qui leur incombent en cas d'incendie :
En cas d'incendie :
Le plan d'évacuation indique les cheminements vers la sortie, l'emplacement des issues
de secours et du matériel de première intervention contre l'incendie (alarme,
extincteurs, robinets d'incendie armés, commandes de désenfumage...). Il doit être
apposé à chaque niveau, à proximité des portes, escaliers et ascenseurs. On veillera à ce
qu'il soit bien orienté par rapport au lecteur.
10 LE REGISTRE DE SÉCURITÉ
La tenue de registres de sécurité constitue une obligation générale. Ils constituent la mémoire
de la sécurité et le « carnet de santé » des mesures de prévention et de moyens de protection.
Suivant la nature de l'établissement, plusieurs registres se rapportant à la sécurité peuvent
coexister. Dans tous les cas, ils doivent comporter un minimum de renseignements
obligatoires.
- les essais et visites périodiques du matériel de sécurité incendie qui doivent être
consignés sur un registre. Doivent figurer sur ce registre, les dates des essais et
exercices, ainsi que les observations auxquelles ils peuvent avoir donné lieu (art. R.
232-12-21, code trav.). De leur côté, les sociétés d'assurances demandent que soit
consigné sur ce registre le compte rendu des séances d'entraînement des EPI et des ESI
(règle APSAD R6), qu'y soit intégré ou annexé le registre d'installation de détection
automatique d'incendie (règle APSAD R7) ;
- le résultat des vérifications périodiques auxquelles sont soumis certains équipements
de travail destinées à déceler en temps utile toute détérioration susceptible de créer des
dangers (art. R. 233-11, code trav.). A noter que, pour certains équipements de travail,
la tenue d'un carnet de maintenance est également requise (art. R. 233-12, code trav.) ;
- le résultat des vérifications périodiques auxquelles sont soumis certains équipements
de protection individuelle (art. R. 233-42-2, code trav.) ;
- les contrôles périodiques et les interventions relatifs aux installations et dispositifs
techniques et de sécurité des lieux de travail prévus à l'article R. 232-1-12. Ce dossier
regroupe également la consigne d'utilisation et les documents relatifs au contrôle des
installations de ventilation, au contrôle de l'exposition au bruit et les règles d'entretien
périodique du matériel d'éclairage. Il est, le cas échéant, annexé au dossier de
maintenance ;
- les installations électriques, qui doivent, ainsi que le prévoit l'article 55 du
décret n° 88-1056 du 14 novembre 1988 relatif à la protection des travailleurs
dans les établissements qui mettent en œuvre des courants électriques, faire
l'objet d'un dossier comportant, outre des plans de situation, les rapports des
vérifications et les justifications des travaux, un registre où sont consignés par
ordre chronologique les dates et la nature des vérifications et contrôles ainsi que
l'identité des intervenants.
Les documents visés aux articles L. 4711-1 et suivants sont présentés au CHSCT au cours de
la réunion qui suit leur réception par l'employeur (art. R. 236-13), cette présentation devant
s'entendre, ainsi que le précise la circulaire précitée, « comme une analyse détaillée à partir de
laquelle peut s'instaurer un échange ».
À noter que, dans certains cas, dans des conditions et limites fixées par décrets, certains
registres peuvent être tenus en ayant recours à d'autres moyens, notamment informatiques,
après consultation des délégués du personnel ou du CHSCT s'ils sont concernés.
Un registre spécial coté doit être ouvert au timbre du Comité d'hygiène, de sécurité et des
conditions de travail, sur lequel doivent être consignés les avis relatifs aux causes de danger
grave et imminent. Ce dossier doit être tenu sous la responsabilité du chef d'établissement, en
son bureau ou au bureau de la personne qu'il désigne, à la disposition des représentants du
Comité (R. 236-9). La circulaire DRT du 27 juillet 1990 précitée précise que ce registre ne
doit pas être intégré, le cas échéant, au registre unique.
Le dossier de maintenance des lieux de travail prévu à l'article R. 235-5 est obligatoire pour
les locaux construits ou modifiés après le 31 décembre 1992. Celui-ci est remis par le maître
d'ouvrage aux utilisateurs des locaux, dans le but de leur présenter les dispositions prises pour
faciliter la maintenance. Outre les dispositions prises pour les travaux ultérieurs nécessaires à
l'entretien des lieux de travail, ce dossier doit comprendre :
le document du maître d'ouvrage sur les installations d'éclairage (art. R. 235-2-3), la notice
d'instruction du maître d'ouvrage sur les installations d'aération (art. R. 235-3-5) et le dossier
technique du maître d'ouvrage concernant les installations électriques (art. R. 235-3-5).
Lorsque l'entreprise quitte les locaux, le chef d'établissement doit restituer ce document au
propriétaire ou le transmettre à l'occupant suivant (art. R. 232-1-11).
Enfin, bien que le document ne soit pas identifié comme un « registre », tout employeur a
obligation de transcrire les résultats de l'évaluation des risques pour la sécurité à la santé des
travailleurs dans un « document unique » mis à jour au moins chaque année (art. R. 230-1,
code trav.).
« sur lequel sont reportés les renseignements indispensables à la bonne marche du service de
sécurité et, en particulier :
- les dates des divers contrôles et vérifications ainsi que les observations auxquelles
ceux-ci ont donné lieu ;
- les dates des travaux d'aménagement et de transformation, leur nature, les noms du
ou des entrepreneurs et, s'il y a lieu, de l'architecte ou du technicien chargé de
surveiller les travaux ».
Le règlement de sécurité précise, en outre, que soient portés sur le registre de sécurité ou
annexés à celui-ci un certain nombre d'informations et documents, notamment :
- le livret d'entretien des installations de gaz, avec mention des dates des vérifications
et opérations d'entretien des appareils et de leurs accessoires (art. GZ 30) ;
- le registre sur lequel sont portés les résultats des vérifications et les opérations de
maintenance des installations électriques (art. EL 18) ;
L'article R.122-29 du CCH impose aux propriétaires d'IGH la tenue d'un registre de sécurité :
- les dates des diverses vérifications et contrôles ainsi que les observations ou rapports
auxquels ils ont donné lieu ».
Ce registre doit être présenté lors des contrôles administratifs et soumis chaque année au visa
du maire, accompagné des deux derniers rapports de vérifications techniques des installations,
équipements et dispositifs visés à l'article GH 59, notamment : les ascenseurs et monte-
charge, les moyens de secours, les portes et volets résistant au feu, les systèmes de détection,
les équipements de désenfumage, les installations électriques, les paratonnerres, etc.
(art. GH 4).
Le combustible
En pratique, le principal comburant est l'oxygène. Cet oxygène peut se trouver soit à l'état pur,
soit en mélange avec d'autres gaz, soit provenir de la décomposition de certains produits
chimiques (acide nitrique, nitrates, chlorates, peroxydes...).
À l'état pur, l'oxygène est utilisé, par exemple, dans le cas du chalumeau oxyacétylénique. La
combustion de l'acétylène se fait dans un flux d'oxygène pur. La température dégagée est alors
plus importante que si on fournissait uniquement de l'air. De même, un fer chauffé au rouge
que l'on trempe dans un récipient contenant de l'oxygène « brûle » en dégageant des
étincelles. C'est le principe des lances à oxygène.
Dans la plupart des cas, le comburant est l'oxygène de l'air. L'air contient, en volume, environ
21 % d'oxygène et 78 % d'azote, en moyenne. Dans certains cas, la teneur en oxygène peut
être inférieure. Pour que l'air soit un comburant efficace pour les combustibles courants, il
faut qu'il contienne plus de 15 % d'oxygène. L'oxygène présente une grande affinité pour de
très nombreux corps. Au cours de la réaction, il oxyde le combustible en émettant des produits
de combustion.
Les corps halogénés (fluor, chlore, brome, iode) sont également considérés comme des
comburants.
L'énergie d'activation
- de la pression ;
- de la température ;
- de la nature du combustible ;
- de l'état de division du combustible ;
- et de la présence d'éléments étrangers.
Sur le plan de la prévention, il convient donc, pour éviter la naissance des incendies :
L'inflammation
Lorsque le mélange gazeux est en proportions convenables, pour qu'il s'enflamme et que la
flamme persiste, il faut qu'une source d'allumage soit en mesure de porter un volume suffisant
du mélange à une température minimale en un temps suffisamment court. La flamme se
propage ensuite d'elle-même dans le mélange frais, grâce à un échange à la fois thermique et
diffusionnel de radicaux libres avec les couches de gaz en combustion.
Le triangle du feu
Le bilan réactionnel et énergétique de la combustion peut être décrit par le schéma suivant :
On estime que pour un foyer bien amorcé, 90% de l'énergie sont évacués et 10% sont
nécessaires à l'entretien de la combustion sous forme d'énergie d'activation (ces chiffres ne
sont qu'approximatifs).
Le feu se transmet de proche en proche sous l'action des échanges par transfert de chaleur :
rayonnement, conduction et convection, qui opèrent simultanément ou séparément.
Si l'on ajoute à ces incertitudes les paramètres liés à l'environnement, on comprend aisément
la difficulté qu'il y a à prévoir l'évolution d'un incendie, celui-ci se développant dans un
système mettant en jeu un grand nombre d'éléments.
La caractéristique principale des flammes est l'émission de lumière ; c'est la partie visible des
réactions d'oxydation vive en phase gazeuse. C'est cette propriété qui est principalement
utilisée dans l'étude des flammes. Suivant la nature des gaz de combustion, la lumière diffère
en quantité et en qualité. Certaines flammes, telles celles émises par la combustion de
l'hydrogène dans de l'air pur peuvent n'être pratiquement pas lumineuses.
Une autre caractéristique essentielle des flammes est l'élévation rapide de température qu'elles
génèrent : souvent au-delà de 1 000 °C, elles atteignent 2 500 °C pour un mélange hydrogène-
oxygène. Là encore, la température diffère suivant la nature des gaz inflammables. Certains
hydrocarbures donnent, dans certaines conditions de température et de pression, des
« flammes froides ». Pour des mélanges proches de la limite inférieure d'inflammabilité, la
température la plus élevée se situe vers le bas et dans l'axe de la flamme ; pour des mélanges
proches de la limite supérieure, les températures les plus élevées sont atteintes au pourtour de
la flamme, là où le mélange se combine avec l'air.
LA PROPAGATION DE LA FLAMME
Pour que la flamme puisse se propager de façon autonome, il faut que la vitesse
d'accroissement de volume du front de flamme reste inférieure à celle de l'accroissement de
volume des produits de combustion.
Le gaz arrive mélangé de comburant dans des proportions plus ou moins voisines de la
concentration stœchiométrique. La flamme obtenue est sensiblement neutre. Sa dimension se
stabilise de telle sorte que la vitesse d'écoulement du gaz est égale à la propagation du front de
flamme. La flamme semble quasiment immobile. C'est la flamme du bec Bunsen ou des
appareils de cuisson à gaz. La flamme obtenue a une forme conique et donne une lumière
bleutée.
La flamme de diffusion
En pratique, dans les incendies, les flammes sont essentiellement des flammes de diffusion,
mais on distingue souvent, à la base, des flammes bleutées de pré mélange. Ceci est d'autant
plus vrai que la flamme est en régime turbulent.
Suivant la taille, la combustion d'aérosols peut donner des flammes de pré mélange ou de
diffusion.
Les flammes émettent des radiations, visibles et invisibles, provenant d'un double
processus : l'énergie calorifique, d'une part, et la chimiluminescence, d'autre part, les deux
phénomènes étant le plus souvent mêlés.
Tout corps chauffé émet des radiations dont la puissance et la longueur d'onde sont fonction
de la température. Si la production de lumière visible (incandescence) n'apparaît qu'à une
certaine température (à partir de 500 °C, donnant une lumière rouge, la lumière blanche
apparaissant aux alentours de 1 300 °C), des radiations infrarouges (caractéristiques des feux
de braises) sont émises dès les basses températures (en-dessous de 400 °C) et des
rayonnements ultra-violets à partir de 2 000 °C.
Le rayonnement est émis par les composés présents dans la flamme et portés à haute
température.
Les gaz CO, CO2 et H2O émettent du rayonnement infrarouge. Le radical OH· émet un
rayonnement visible bleuté. Seules les particules de suie se comportent comme un corps noir
et émettent un rayonnement dont la gamme de longueur d'ondes est fonction de la température
à laquelle se trouvent les suies.
L'émission lumineuse de flammes jaunes est due à un spectre continu provenant de fines
particules de suie contenues dans les gaz brûlés. Les premières particules de suie émises sont
à l'état radicalaire, puis elles se regroupent pour former, par polymérisation ou condensation,
des particules de carbone-suie dont le poids moléculaire varie en fonction du temps. Quelle
que soit la nature du combustible, la suie est essentiellement composée de carbone (elle
contient aussi de un à quelques pour cent d'hydrogène en poids - ce qui est loin d'être
négligeable - et une infime quantité d'autres éléments tels que soufre, azote...). La quantité de
suie produite est d'autant plus importante que le mélange est riche en combustible, et que ce
dernier est riche en carbone.
Pour des petites flammes, la zone bleue est à l'extérieur de la zone carbonée et atteint le
sommet de la flamme. Pour des flammes plus grandes, cette zone bleue n'apparaît que dans la
moitié inférieure, laissant la zone carbonée exposée à l'air. Pour des très grandes flammes, le
centre de la flamme peut refroidir jusqu'à une température à laquelle l'oxydation des particules
de carbone diminue, ces particules formant la fumée.
A) LES FUMÉES
- d'air entraîné ;
- de gaz toxiques : HCl, HCN, NOx, SO2, etc. selon la composition des
matériaux en feu ;
La couleur et l'odeur des fumées peuvent donner une indication sur la nature du combustible :
La présence d'aérosols et de suies confère aux fumées leur opacité, effet majeur qui altère la
visibilité. L'opacité des fumées est très variable, en fonction de la nature du combustible et
des conditions environnantes. Des essais sur les fumées produites lors d'incendies
d'habitations ont permis de considérer qu'une seule masse de 0,5 kg d'un matériau fournirait
assez de fumée pour réduire la visibilité à 3 m dans un volume de 400 m3.
Pratiquement tous les matériaux en cause dans les incendies ont un point commun : ils
contiennent majoritairement du carbone et de l'hydrogène. Il se produit donc en grande
quantité du gaz carbonique (CO2) et de la vapeur d' eau. L'importance de la masse de gaz
carbonique formée s'explique par la réaction avec l'oxygène de l'air qui augmente la masse
des fumées.
Dans un incendie, la combustion étant toujours incomplète, il se forme des fumées dont la
composition est complexe. Outre la vapeur d'eau, le gaz carbonique, l'oxyde de carbone et le
carbone sous forme de suies, elles comprennent une multitude de substances dont beaucoup
contiennent un noyau benzénique, comme le benzène, le toluène.
Les produits de condensation, tels que ceux présents dans les fumées provenant des matières
cellulosiques en combustion (acides organiques, aldéhydes), ou celles provenant de la
combustion de graisses (dégagement d'acroléine) peuvent avoir un effet extrêmement irritant.
Les fumées présentent plusieurs types de dangers qui agissent directement sur la sécurité des
personnes et des biens : leur opacité, leur toxicité, leur température et leur corrosivité.
En raison de leur faible masse volumique, les fumées chaudes ayant tendance à s'élever, le
salut se trouve, dans la plupart des cas, près du sol, là où les températures sont les plus basses
et l'air le moins toxique et le plus riche en oxygène.
Opacité
Le manque de visibilité peut, d'une part, contrarier et même empêcher l'évacuation en faisant
perdre aux occupants leurs points de repère et, d'autre part, retarder l'intervention des services
de secours.
Toxicité
Parmi les gaz émis par les matières en combustion lors d'un incendie, les plus dangereux
sont : le monoxyde de carbone (CO), les hydrocarbures, les oxydes d'azote (NOx), l'acide
cyanhydrique (HCN), les composés SO2 et SO3, ainsi que H2S, HCl gazeux... En outre,
quelques minutes peuvent suffire pour réduire la concentration en oxygène, entraînant les
victimes vers la syncope, voire la mort.
Corrosivité
Certains imbrûlés gazeux acides (HCl, H2SO4 par exemple) représentent un danger aussi bien
pour l'organisme que pour les éléments du bâtiment ou les biens situés dans le local
(structures métalliques, composants électroniques...).
L'un des effets majeurs de la combustion est la production de fumées. Ce sont elles, plus que
les flammes elles-mêmes, qui sont le plus souvent à l'origine des pertes humaines dans les
incendies. C'est la raison pour laquelle les différentes législations imposent le désenfumage
dans la plupart des bâtiments. Les assureurs ont également établi une règle de conception et
d'installation de systèmes de désenfumage qui vient en complément des prescriptions
réglementaires.
Le débit des fumées correspond grossièrement à la quantité d'air entraînée dans le panache de
flammes et de gaz chauds. Il est possible de calculer le temps mis par les fumées pour envahir
un local. La vitesse horizontale d'un front étant de l'ordre de 0,20 m/s à 1 m/s, une distance de
40 m peut être parcourue en moins de quatre minutes.
Les fumées ayant tendance à occuper le maximum de volume, la surpression dans un local en
feu s'explique suivant la loi des gaz parfaits : PV/T = Constante, dans laquelle P représente la
pression dans le local (N/m ou Pa), V le volume des gaz du local (m3), T la température
absolue de ces gaz (K). L'application de cette loi peut se faire à volume constant. Dans ce cas,
on a une augmentation de la pression ; ce serait le cas d'un volume hermétiquement clos. Elle
peut également se faire à pression constante et provoque alors une augmentation du volume.
En pratique, les locaux n'étant pas étanches, le phénomène est une combinaison des deux cas.
Aussi existe-t-il une légère surpression (5 à 40 Pa) du local incendié relativement aux locaux
adjacents et une forte expansion en volume des fumées.
Le tirage thermique
Les principaux gaz toxiques, asphyxiants, corrosifs et parfois inflammables générés par les
phénomènes de combustion sont les suivants :
Lors d'un incendie, la plupart de ces gaz se trouvent mélangés, ce qui, par des effets de
synergie, renforce encore leur toxicité intrinsèque.
En outre, le volume d'air consommé par la combustion étant souvent à peu près du même
ordre de grandeur que le volume des fumées produites, le déficit en oxygène est lui-même
responsable d'effets handicapants sur l'organisme.
Dans le déroulement d'un incendie sur lequel on n'entreprendrait aucune action volontaire
visant à en réduire les effets, on peut distinguer cinq phases successives, caractérisées par
l'élévation de la température en fonction du temps. Il s'agit évidemment d'une représentation
tout à fait arbitraire, car si l'on peut à peu près estimer l'évolution des températures en
fonction de paramètres connus, il est pratiquement impossible d'évaluer le temps de
déroulement de chaque phase.
Phase d'initiation
La durée de cette phase est très variable : une fraction de seconde, quelques minutes, quelques
heures, voire plusieurs jours (à l'intérieur de balles de foin par exemple).
Phase de croissance
Dans cette phase, l'échange thermique se produit d'abord par convection des gaz chauds sur
les parois environnantes, puis par rayonnement des flammes vers les éléments voisins, enfin
par conduction au sein des éléments proches du foyer.
C'est dans cette période qu'un grand nombre de paramètres interviennent, notamment :
L'inflammation généralisée se produit après une abondante émission de gaz de distillation qui,
en mélange avec l'air ambiant s'enflamment sous l'effet de la chaleur, la température moyenne
des gaz près du plafond étant de 600 °C. Un embrasement est susceptible de se produire dès
que le flux thermique sur toutes les surfaces combustibles atteint environ 20 kW/m2.
Cette phase intermédiaire est généralement d'une durée très courte, de l'ordre de quelques
minutes, mais c'est la plus importante car le développement de l'incendie est alors inéluctable.
La durée de cette phase et son intensité varient, bien entendu, en fonction du potentiel
calorifique du local et de l'arrivée d'air frais par les issues.
La température s'élève très rapidement, atteignant 1 000 à 1 200 °C, suivant l'importance de la
charge calorifique. L'importance de la masse totale de produits combustibles fait que
l'incendie sera principalement influencé soit par la ventilation, soit par le combustible.
- si la surface de l'ouverture est réduite, l'apport d'oxygène entrant dans le local sera
insuffisant pour assurer une combustion complète. Le régime de combustion dépendra
uniquement de l'apport d'air neuf. Cet apport limitant la combustion, on dit que
l'incendie est « gouverné par la ventilation » ;
Au cours de cette phase les éléments de construction tels que portes, cloisons ... fissurés ou
détruits favorisent la propagation de l'incendie au moyen de toute communication verticale ou
horizontale. La chute d'éléments en combustion, les déplacements de brandons, flammèches et
escarbilles transportés par les flammes ou les gaz bien au-delà des zones de combustion,
étendent rapidement le sinistre à l'intérieur du bâtiment. Les structures et les toitures, portées à
haute température ou déstabilisés par la destruction d'un plancher, se déforment, entraînant à
leur tour l' effondrement d'éléments. Les gaines et les escaliers sont les voies de prédilection
des fumées et gaz chauds, ces derniers pouvant achever leur combustion en s'enflammant au
contact d'air frais, loin du foyer d'origine.
La propagation de l'incendie a lieu également par les ouvertures vers l'extérieur du bâtiment.
Les flammes qui se dégagent des ouvertures suivent une trajectoire ascensionnelle, soumettant
les façades aux effets combinés du rayonnement et de la convection. Les flammes ont
tendance à se courber le long de la façade ou à jaillir en torche des fenêtres. Elles peuvent
atteindre jusqu'à 5 m de hauteur. La direction et la force du vent jouent évidemment un rôle
prédominant dans leur comportement. Un autre phénomène est l'expulsion par les ouvertures
des gaz de combustion, brûlés et imbrûlés susceptibles de transporter le feu vers les bâtiments
adjacents.
La phase de décroissance
Lorsque le combustible s'épuise, l'incendie perd de son ampleur, les flammes régressent
laissant la place aux braises. La température commence à décroître lentement, de façon
linéaire, de 7 à 10 °C par minute, suivant la durée de combustion vive. En règle générale, plus
la phase active d'un incendie a été longue, plus longue sera sa phase de décroissance.
Toutefois, on peut encore souvent constater pendant cette période la naissance de nouveaux
foyers générés par les phénomènes de conduction ou de rayonnement des braises, ainsi que la
destruction de structures entamée lors de la phase précédente.
Les travaux par points chauds comprennent le soudage à l'arc électrique, le soudage au
chalumeau à gaz (oxyacéthylénique ou aérogaz), le soudo-brasage, l'oxycoupage (coupage des
métaux au jet d'oxygène), le dégivrage au chalumeau, le soudage au chalumeau à gaz de
bandes de bitume, le coupage et le meulage à l'aide d'outils tels que tronçonneuse, meuleuse
d'angle ou ponceuse. Ces travaux sont susceptibles, par apport de flamme, de chaleur ou
d'étincelles, de communiquer le feu au locaux.
Ces travaux nécessitent des mesures préventives et des mesures de surveillance pendant et
après les opérations. Donc, ces actions devront être renouvelées autant de fois que le travail
sera interrompu et repris. Dans de nombreux cas, un « Permis de feu » devra être établi.
L'accidentologie montre que les travaux par points chauds sont la première cause des
incendies industriels. Une étude du Bureau d'analyse des risques et pollutions industrielles
(Barpi) portant sur une soixantaine d'accidents survenus lors d'activités de réparation et de
maintenance montre que les deux tiers comportaient des travaux par points-chauds. Dans un
cas sur deux, les produits enflammés sont ceux qui sont fabriqués, transformés ou stockés
dans l'établissement. Dans les autres, les parties d'équipements (substance isolante d'une
paroi, par exemple) ou des matières nécessaires au fonctionnement des installations
(combustibles, fluides etc.) sont en cause. Concernant les permis de feu, soit le document était
manquant, soit purement formel. Il est aussi arrivé que les intervenants aient passé outre
l'interdiction des travaux. Dans 20 % des cas, les travaux étaient réalisés par des entreprises
extérieures (source : Face au Risque, n° 401, mars 2004).
Point de fusion
63 °C 98 °C 232 °C 327 °C 419 °C 660 °C 900 °C
< 1 000 °C
Point de fusion
1 083 °C 1 100 °C 1 225 °C 1 400 °C 1 430 °C 1 455 °C 1 535 °C
> 1 000° C
Le danger le plus visible provient de l'effet direct de la flamme ou de l'arc électrique. Les
températures atteintes dans la flamme du chalumeau sont de l'ordre de 2 000 à 3 000 °C et,
par suite de l'échauffement de l'air environnant, les températures restent importantes dans une
zone d'environ un mètre. Pour l'arc électrique, le champ dangereux est limité à une zone plus
réduite (de l'ordre de 20 cm), mais les températures varient entre 3 000 et 5 000 °C.
L'accumulation de chaleur
La chaleur générée peut s'accumuler dans un local mal ventilé et donné lieu à un feu de type
braise. Ainsi plusieurs heures après la fin des travaux, un feu peut se déclarer.
Une pièce métallique qui subit un travail par point chaud est portée localement à des
températures très élevées pour obtenir la fusion du métal. La conductibilité des métaux est
importante et des températures dangereuses peuvent exister loin du point de travail. Ainsi la
chaleur peut être transmise de l'autre côté d'une cloison.
Les travaux par point chaud produisent tout autour de la zone travaillée des projections de
gouttelettes de métal en fusion, des particules de carbone en combustion ou encore des éclats
de calamine. Lorsqu'elles touchent le sol, les gouttelettes de métal incandescentes ont une
température entre 1 000 et 2 000 °C. Elles peuvent être projetées jusqu'à 10 mètres sur un sol
lisse, se perdre dans une fente et y former un nid de braises. Sans aération, un foyer peut
couver. Chaque opération produit des centaines de milliers d'étincelles, une seule peut suffire
à déclencher un feu.
Un travail de soudure au chalumeau sur une tuyauterie peut y faire pénétrer une certaine
quantité de gaz de combustion surchauffés mais non brûlés par manque d'oxygène. S'il existe
une extrémité ouverte, ces gaz s'écoulent et, du fait de leur température et de l'apport
d'oxygène de l'air, peuvent s'enflammer à la sortie. Le même phénomène peut se produire
sous des tôles.
Travaux d'étanchéité
Le 24 septembre 2004, des ouvriers procèdent à des travaux d'étanchéité sur la terrasse d'un
gymnase de Berck (62). Une épaisse fumée noire s'élève. Cinquante pompiers sont aussitôt
dépêchés sur les lieux, qui abritent un centre de rééducation. Dès leur arrivée, les cinquante
pompiers entendent une forte explosion : la bouteille de gaz alimentant l'appareil servant à
chauffer le goudron vient d'éclater sous l'effet de la chaleur. Les douze curistes présents dans
le gymnase sont évacués avec leurs moniteurs. L'incendie sera finalement maîtrisé.
Lomme (59), 24 novembre 2004. Décorations florales, bougies, bombes, aérosols... autant de
matériaux à fort potentiel calorifique, stockés dans l'entrepôt en flammes du marché d'intérêt
national. Les ouvriers, en train d'effectuer des travaux d'étanchéité, ont donné l'alerte vers
9 h 30. Les 60 sapeurs-pompiers mobilisés n'ont pu attaquer le foyer de l'intérieur, en raison
du risque d'effondrement. Ils ont déployé 10 grosses lances, une lance-canon et une petite
lance tout autour du bâtiment de 2 000 m2. L'incendie a provoqué la chute d'une bouteille de
propane, ce qui a accéléré la propagation des flammes. Une livraison de décorations de Noël
est partie en fumée.
Le 8 avril 2003 vers 15 h 30, dans le service de reprographie du centre de gestion d'une usine
pétrolière de Pau (64). Les ouvriers préparaient des plaques de papier goudronné, qu'ils
chauffaient à l'aide de chalumeaux pour les étaler par-dessus une couche de laine de verre,
posée sur du polystyrène, lorsque l'incendie a éclaté. Le service de sécurité est intervenu
immédiatement. La cinquantaine de personnes présentes dans les bureaux a été évacuée,
suivie du personnel des bureaux voisins. Le feu s'est propagé d'un seul coup à l'ensemble du
bâtiment de 1 600 m2. Les quelque soixante pompiers mobilisés ont dû batailler pendant
plusieurs heures, d'autant plus que les trois bouteilles de gaz utilisées par les ouvriers ont
explosé l'une après l'autre. Vers 18 h 30, le sinistre était maîtrisé mais les bureaux ont été
détruits.
Feu de type braise : des travaux par points chauds mis en cause
10 février 1998. Cornimont (88). Dans une usine de tissage, un feu se déclare à proximité des
batteries de chauffe qui produisent de l'air humidifié à 75 % nécessaire au tissage. L'incendie
prend rapidement de l'ampleur : la toiture de l'établissement s'effondre en 1/4 d'heure. Les
pompiers de plusieurs casernes interviennent. Une intense chaleur gêne leur progression.
Malgré l'importance des moyens déployés, l'usine de 6 000 m2 est détruite. 40 employés sont
en chômage technique. Bien que l'origine du sinistre ne soit pas clairement établie, des
travaux par points chauds effectués par une entreprise extérieure seraient en cause. Le feu
aurait ainsi couvé durant plusieurs heures dans une gaine d'aspiration de la poussière.
20 juin 2000. Châlons-en-Champagne (51). Un feu se déclare sur la toiture d'un entrepôt
abritant les matières premières d'une usine de produits détergents. Les causes du sinistre ne
sont pas connues avec exactitude, mais des ouvriers d'une entreprise extérieure, effectuant des
travaux de rénovation et partis déjeuner au moment des faits, venaient de percer la charpente
métallique avec une vis auto-foreuse. Le point chaud généré pourrait être à l'origine de
l'inflammation de la sous-toiture en bois et laine de verre. Les équipes de 1re et de 2e
intervention du site, aidées des pompiers, maîtrisent l'incendie en 10 min. La toiture est
endommagée sur 1/3 de sa surface. La laine de verre sera remplacée par des matériaux
incombustibles et l'utilisation de systèmes auto-forant au contact de matériaux combustibles
est interdite dans l'usine.
Source : http://aria.ecologie.gouv.fr
14 mars 2003. Un feu se déclare lors de travaux de soudure sur le réseau d'eau d'une
blanchisserie de Reims (51). Les RIA sont inutilisables au moment des faits (vanne de départ
fermée). L'intervention était effectuée à proximité du plafond de l'usine recouvert de
poussières de textile peu visibles. Au cours du soudage, une particule de métal en fusion
projetée contre le plafond a enflammé les poussières dont la combustion est devenue
incontrôlable. Le feu s'est propagé sur toutes les poutres métalliques proches. Un employé
prévient les pompiers pendant que l'ouvrier soudeur essaie de maîtriser depuis sa nacelle et à
l'aide d'un extincteur l'incendie qui commence à se déplacer sur les chemins de câbles
électriques. L'incendie est éteint à l'arrivée des pompiers, mais une fumée abondante a été
générée et une caméra infrarouge doit être utilisée pour vérifier qu'il ne reste aucun point
chaud. Un plan de prévention et un permis de feu avaient été établis, mais aucune mesure
particulière n'avait été demandée à la société extérieure effectuant les travaux (mesures
particulières de dépoussiérage ou d'arrosage préalable aux opérations de soudage et de
meulage) ; le responsable des travaux avait cependant demandé à la société sous-traitante
d'utiliser des moyens manuels pour découper la cheminée d'extraction existante pouvant
contenir une accumulation de poussières et de fournir un extincteur à eau pulvérisée. Ces
dernières recommandations avaient été respectées. A la suite de ce sinistre, la société
extérieure mentionne dans son rapport que toute intervention future sur ce site nécessitant un
permis de feu doit impérativement être précédée d'un dépoussiérage très soigneux d'une très
large zone en périphérie du chantier et d'une humidification des structures par pulvérisation si
l'absence d'installations électriques dans la zone le permet.
Source : http://aria.ecologie.gouv.fr
Le 27 décembre 1994, un incendie ravage les 3 étages d'une fabrique d'articles en plastique de
2 000 m2 à Aubervilliers (93). L'intervention est conduite par 130 pompiers. 3 personnes (dont
1 pompier) sont légèrement brûlées et hospitalisées. Une épaisse fumée toxique se dégage.
Cinq bouteilles d'acétylène explosent. Trois immeubles sont évacués par sécurité. Un
périmètre de sécurité de 200 m est établi. L'origine de l'accident est un dégagement
Source : http://aria.ecologie.gouv.fr
Etincelles suspectes
Le 10 novembre vers midi, un incendie se déclare dans une banque située dans le centre
commercial de Roedovre, au Danemark. Le centre, construit dans les années 70, est en cours
de réhabilitation. Les étincelles provoquées par une meuleuse seraient à l'origine du feu, qui a
pris dans le faux plafond. Les sprinkleurs se sont aussitôt mis en marche. Le feu a été
rapidement maîtrisé. Les pompiers sont intervenus pour éviter la reprise des flammes et
maîtriser la fumée.
Source : www.eurosprinker.org
Le 4 mai 2004, Treffort-Cuisiat (01). Dans une entreprise de traitement des métaux, un feu se
déclare vers 15 h sur une ligne d'application de peinture de pièces en plastique en cours de
démontage pour être transférée sur un autre site de la société. L'incendie se propage dans un
conduit de cheminée puis à la toiture du bâtiment de 1 500 m2. Les pompiers maîtrisent le
sinistre. Des travaux par points chauds (découpage d'une pièce métallique) sont à l'origine du
sinistre (inflammation de résidus de peinture). Aucune victime n'est à déplorer. Les
dommages matériels sont importants : 800 m2 de toiture détruits, chaînes de peinture
endommagées. Selon la presse, le préjudice est estimé de 5 à 6 M€ et la reconstruction
nécessitera 6 mois de travaux.
Source : http://aria.ecologie.gouv.fr
Au Royaume-Uni, les gros incendies (de plus de 75 000 € ) ayant pour origine des travaux par
points chauds ont coûté environ 16,05 M€ en 2002 (pour 13 sinistres), contre 4,9 M€ en 2001
(8 sinistres). Ils représentent 5,7 % du coût total causé par les gros sinistres en 2002, contre
3,8 % en 2001. Sur la période 1998-2002, 55 gros sinistres par points chauds ont été
enregistrés, dont 25 ont pris au niveau du toit. Les établissements scolaires et les entrepôts
sont les plus touchés par ce type de sinistres.
Etablir un permis de feu. Faire signer tous les exemplaires par tous les intervenants.
Vérifier le matériel
Inspecter et analyser
Il faut déterminer les risques provenant du local où les travaux seront exécutés et des locaux
contigus. Surveiller l'atmosphère (solvants volatils, peinture, gaz...) et ventiler si nécessaire.
C'est dans ce périmètre de sécurité que seront appliquées toutes les consignes et
prescriptions suivantes.
Nettoyer
Les lieux devront être propres : les cartons, chiffons, graisses, matières plastiques,
poussières et sciures évacués ; y compris celles peu visibles : en hauteur ou dans les recoins.
Pour plus de sûreté, arroser éventuellement certaines parties du local. Absorber et
récupérer les solvants, peintures et hydrocarbures.
Sécuriser
Si le travail est effectué sur un volume creux (réservoirs ou canalisations), s'assurer que le
dégazage est effectif (même vide, un récipient ayant contenu des liquides inflammables peut
encore receler une atmosphère explosible).
Protéger
Les ouvertures, interstices, fissures et passages divers dans les planchers seront obstrués
avec des matières incombustibles, jusqu'à 10 mètres au moins du lieu de travail.
Créer une ventilation efficace dans les endroits où les accumulations de vapeurs explosives
sont à craindre ou les endroits confinés où l'atmosphère risque d'être surchauffée par les
travaux. Contrôler avec un explosimètre.
Des moyens d'alarme et de lutte contre le feu devront être placés à portée immédiate. Ceux-
ci devront comporter au moins un extincteur à eau pulvérisée de 9 litres et un extincteur
approprié à l'extinction d'un feu naissant à proximité des travaux. Dérouler les robinets
d'incendie armés.
Désigner un auxiliaire
L'auxiliaire devra être nommé, instruit des mesures de sécurité pour assister l'opérateur
principal. En outre, il devra être capable de mettre en œuvre les moyens de lutte contre
l'incendie.
Repérer les téléphones ou/et les moyens d'alarme les plus proches.
Informer
Tous les employés susceptibles d'approcher le lieu du travail ou ceux qui travaillent à
proximité devront être informés des travaux. Ils devront avoir connaissance des mesures
d'urgence : évacuation, processus d'arrêt des machines etc.
Pendant le travail
Sous aucun prétexte, les lieux et les matériels ne devront être abandonnés pendant la durée
des travaux. Les travaux doivent être prévus afin de ne pas être interrompu (pause déjeuner,
fin de la journée etc.). En cas de nécessité d'interruption les recommandations « après le
travail » doivent être appliquées.
Tenir les bouteilles le plus loin possible de la zone de chaleur. Veiller à ce que les tuyaux
d'arrivée des gaz soient protégés du portage sur les cornières, du passage des véhicules...
Rester vigilant
L'opérateur et celui (ou ceux) qui l'assiste(nt) doivent être attentifs à tout incident de
fonctionnement. En cas de doute, arrêter l'appareil et vérifier. Surveiller les points de chute
des projections incandescentes, les refroidir immédiatement si nécessaire.
Après le travail
Veiller à scrupuleusement inspecter le lieu de travail, les environs, les locaux adjacents et les
locaux voisins communicant par des gaines, canalisations, aérations...
Refroidir
Les parties susceptibles d'accumuler de la chaleur longtemps après la fin du travail devront
être refroidies.
Maintenir une surveillance rigoureuse pendant deux heures au moins après la cessation du
travail. En cas de doute, charger une personne de rester sur les lieux.
Informer
La personne habilitée devra être informée de la fin des travaux. Les employés susceptibles
d'approcher le lieu du travail ou ceux qui travaillent à proximité devront être prévenus de la
fin des travaux et alerter sur la possibilité d'un départ de feu après les travaux.
Le permis de feu est établi dans un but de prévention contre les dangers d'incendie et
d'explosion occasionnés par des travaux par points chauds (chalumeaux et arc électrique).
Aucun travail avec appareil thermique ou produisant des étincelles ne peut être entrepris sans
l'accord préalable du chef d'entreprise ou de son délégataire habilité. Le permis de feu se
présente sous la forme d'un imprimé spécial comportant trois exemplaires, l'un destiné le plus
souvent au donneur d'ordre, le deuxième au dirigeant de l'entreprise chargée des travaux, le
troisième à l'agent veillant à la sécurité de l'opération. Il doit pouvoir être présenté à toute
réquisition.
Une obligation ?
Même dans les cas où la réglementation ne l'impose pas, quelle que soit la taille de
l'entreprise, que les travaux soient exécutés par le personnel propre à l'entreprise ou
par une entreprise extérieure, qu'ils soient de courte durée ou non, le permis de feu
permet de cadrer tous les travaux par point chaud en rappelant, au moyen de la liste de
contrôle imprimée au verso, les précautions à prendre.
(voir pages suivantes le fac-similé du permis de feu CNPP recto/verso)
RETOURS D'EXPÉRIENCE
Le 9 octobre 2003, dans le silo de maïs et d'orge d'une coopérative de Creuilly (14) (14 680
m3), le responsable du site constate vers 8 h 30 à son arrivée un départ de feu sur un monticule
de son d'un mètre qui s'est formé à l'extrémité d'un transporteur à bande situé en partie haute
du silo. Il intervient avec un extincteur à poudre ; des particules incandescentes se répandent
dans 2 cellules sans pour autant déclencher un feu. Il prévient alors les pompiers qui
interviennent à 8 h 43 et éteignent les flammes. Redoutant la présence de points chauds
résiduels et une explosion, les secours établissent un périmètre de sécurité de 300 m autour de
l'établissement ; 200 personnes sont évacuées et des restrictions de circulation sont mises en
place sur les 2 RD longeant l'établissement. Quelques points chauds sont effectivement
repérés avec un thermomètre électronique dans les 2 cellules ; les pompiers procèdent à leur
extinction. Un représentant de la préfecture, la municipalité, la gendarmerie et les services de
GDF sont présents sur les lieux. Lors d'un point de situation avec l'exploitant, il est établi que
tout risque d'explosion peut être écarté. Le périmètre de sécurité est levé en début d'après midi
après une reconnaissance avec une caméra thermique. L'exploitant isole les 250 t de maïs
dans des boisseaux. Une nouvelle reconnaissance du site en début de soirée ne révèle aucune
anomalie, l'intervention des pompiers s'achèvent à 20 h 30. L'accident n'a pas fait de victime
ni de dommage matériel. Lors des faits, le silo était à l'arrêt et en aération permanente en
partie haute. Des travaux de maintenance effectués la veille sur le chariot déverseur seraient à
l'origine de l'incident (emploi d'une meuleuse). L'inspection constate les faits et note en
particulier : son information tardive, la réalisation de travaux sans nettoyage préalable et sans
permis de feu, l'absence de témoin d'empoussièrement et de plan des zones de sécurité de
l'établissement, l'absence de formation à la sécurité du responsable de l'exploitation du silo et
de celui de la maintenance. Un arrêté de mise en demeure a été proposé au préfet.
Source : http://aria.ecologie.gouv.fr
Responsabilité
Les ouvriers de l'entreprise ont travaillé avec toutes les précautions nécessaires (l'un arrosant
en permanence et un second prêt à intervenir avec un extincteur) ; le client, qui a conservé la
maîtrise des travaux, en raison de la complexité de l'usine, est totalement responsable (Paris,
7e ch. B, 17 fév. 1984).
Responsabilité partagée
L'entreprise qui a commandé les travaux a fourni des appareils qui se sont révélés inefficaces
lors du sinistre ; celle qui les a exécutés n'a pas exigé le déplacement des matériaux
combustibles, les a insuffisamment protégés et n'a pas surveillé les lieux : responsabilité
partagée par moitié entre les parties (Bordeaux, 11 jan. 1984).
L'entreprise a travaillé à 2,70 m de ballots de laine ; le client n'a pas délivré de permis de feu,
n'a pas assuré une protection efficace des matériaux ni surveillé les lieux : responsabilité d'un
tiers à la charge de ce dernier (Douai, 27 fév. 1981).
Le client n'a pas suffisamment nettoyé les locaux ; l'entreprise n'a pas vérifié si le nettoyage
était suffisant et son personnel n'était pas suffisamment entraîné au maniement de
l'extincteur : un tiers de responsabilité à la charge de ce dernier (Paris, 7e ch. B, 29 mars
1984).
Le client n'a prévu aucun extincteur et l'entrepreneur a déclenché des gerbes d'étincelles à
proximité d'un atelier alors qu'il avait été prévenu des risques d'incendie : un tiers à la charger
du client (Nancy, 28 juin 1983).
Le 2 mai 1989, une société commande des travaux de réfection sur une cabine de peinture. En
début d'intervention à la meule, un incendie, provoqué par la présence d'un produit
inflammable, détruit entièrement la cabine. La compagnie d'assurance de la société utilisatrice
assigne l'entreprise intervenante en paiement des sommes réglées.
Elle fait valoir que, conformément aux mentions du permis de feu délivré par le maître de
l'ouvrage à l'entrepreneur, il appartenait aux employés de l'entreprise intervenante, qui avaient
eux-mêmes détecté la fuite de toluène et l'avaient signalée à la société, de ne pas reprendre le
travail sans s'assurer qu'elle avait été endiguée. Selon elle, les mesures de sécurité incombent
nécessairement à l'entreprise chargée des travaux.
La Cour retient que le permis oblige, non l'entreprise chargée des travaux, mais au contraire le
maître de l'ouvrage. Ce permis met à sa charge toutes mesures de sécurité avant, pendant et
après le travail. L'employé ne devait autoriser la reprise du travail qu'après s'être assuré que la
cabine de peinture avait été correctement nettoyée. Les ouvriers de l'entreprise intervenante
étaient chargés d'un travail ponctuel en présence d'un contremaître. Ils ne connaissaient pas
les détails de l'installation. Ils devaient donc nécessairement s'en remettre à ce responsable. La
faute de la société est donc l'unique cause du dommage.
Dans un milieu confiné, une tôle située en hauteur doit être découpée au chalumeau. La chute
de particules métalliques incandescentes provoque une prise de feu sur les tuyaux en
caoutchouc alimentant le chalumeau. La propagation du feu est accélérée par les poussières
accumulées sur la tôle découpée. Le soudeur, chargé des travaux, est grièvement blessé lors
de l'incendie.
Le tribunal reproche à l'employeur d'avoir causé des blessures involontaires ayant entraîné
une incapacité permanente de travail de plus de 3 mois, par maladresse, imprudence,
inattention, négligence et non-respect des règles de sécurité. Selon la Cour, il apparaît que
l'incendie est la conjonction de plusieurs négligences et d'imprudences, imputables pour partie
à chacun des responsables intervenant sur le chantier : l'employeur du soudeur, le président du
comité d'hygiène et de sécurité et le responsable de la sécurité de l'entreprise utilisatrice.
Il leur est reproché de ne pas avoir prévu l'établissement d'un permis de feu, de ne pas avoir
dépoussiéré le lieu du travail et de n'avoir pas prévu de système de secours (notamment la
présence d'une personne à proximité immédiate de l'orifice). Les trois parties sont jugées
responsables.
La Cour déclare l'entreprise utilisatrice seule responsable du sinistre. L'incendie a pour origine
le gaz pentane qui s'échappe des plaques de polystyrène fraîchement fabriquées et non
protégées par une bâche ignifugée. Ces plaques étaient situées à 4 m du poste de meulage. Le
service de sécurité de l'entreprise utilisatrice n'a pas critiqué l'emplacement. Il n'a pas signalé
le danger du pentane présent dans le polystyrène frais. Dans ces conditions, les employés des
entreprises extérieurs, professionnellement étrangers à la chimie du polystyrène, n'ont pas
engagé leur responsabilité en se trouvant à l'origine de l'inflammation.
L'entreprise utilisatrice reproche à l'arrêt de la Cour d'appel d'avoir mis hors de cause les
entreprises extérieures sans rechercher si le non-respect du délai contractuel de fin de travaux
ne constituait pas une faute sans laquelle le sinistre ne se serait pas produit.
Le 5 juillet 1984, un artisan chaudronnier, effectue à l'aide d'un chalumeau des travaux sur
une machine d'une papeterie. 5 heures après son intervention, un incendie se déclare dans les
locaux. Après expertise, l'entreprise utilisatrice et son assureur assignent l'artisan afin
d'obtenir indemnisation de leur préjudice. Ce dernier est condamné en appel.
Devant la cour de cassation, l'artisan reproche à la cour d'appel d'avoir exonéré le responsable
de l'entreprise utilisatrice de toute responsabilité dans l'incendie. Selon lui, elle n'a pas
recherché s'il avait satisfait aux obligations du « permis de feu », qui établissait le responsable
de l'entreprise utilisatrice comme agent chargé de la sécurité générale de l'opération.
La cour d'appel relève que le chaudronnier travaillait en permanence dans l'usine. Il exerçait
depuis 27 ans dans les papeteries et a toujours pris les précautions nécessaires pour éviter un
incendie. C'est un professionnel expérimenté qui ne pouvait ignorer les risques. Il avait alors
le devoir de prendre toutes les mesures de protection et de surveillance appropriées. Le permis
de feu ne peut en aucune façon le dispenser de telles mesures et ainsi transférer au
responsable de l'entreprise utilisatrice ses obligations.
Le 6 mars 1984, un incendie se déclare dans l'usine d'un constructeur automobile après que
des ouvriers d'une entreprise extérieure ont procédé à des travaux de découpage de cheminées
de ventilation.
Mais l'expertise citée par la Cour de cassation constate que le feu a pour origine des particules
incandescentes qui ont été projetées involontairement dans une fosse où se trouvaient deux
cuves en matière plastique. Compte tenu notamment des consignes données aux entreprises
extérieures et contenues dans les permis de feu délivrés toutes les semaines, il ne fait aucun
Une entreprise fait installer un chauffage central dans l'entrepôt qu'elle loue. Au cours des
travaux, un chalumeau manipulé par un ouvrier provoque un incendie. Une partie de
l'immeuble et des marchandises est détruite. Le bailleur et le locataire réclament à
l'entrepreneur la réparation du préjudice. En Appel, l'entrepreneur, le bailleur et le locataire
sont jugés à part égal responsables des dommages.
Selon la cour d'appel, le locataire aurait dû mettre l'entrepreneur au courant des moyens de
premiers secours contre l'incendie et aurait dû délivrer un permis de feu. Selon le locataire,
ces éléments ne suffisent pas pour établir un lien de causalité entre ses fautes et la réalisation
du dommage : c'est à l'entrepreneur d'exiger un permis de feu. La Cour retient que le locataire
avait entreposé des marchandises inflammables dans un entrepôt inachevé, irrégulièrement
construit, sans l'avis des services de secours et de lutte contre l'incendie.
Le bailleur n'a, quant à lui, pas recueilli l'avis de l'inspecteur départemental, a laissé son
locataire s'installer dans les locaux avant la délivrance d'un certificat de conformité et l'a
laissé entreposer des marchandises inflammables avant l'achèvement des travaux. Pour le
bailleur, ceci ne suffit pas à engager sa responsabilité dans la mesure où il n'y aurait aucun
lien de causalité avec le sinistre. Les locaux n'ayant joué aucun rôle dans la réalisation du
sinistre. La Cour de Cassation se base sur l'obligation de recueillir l'avis des services de
secours et lutte contre l'incendie contenue dans le permis de construire et confirme le
jugement de la cour d'appel. La responsabilité de l'incendie est partagée entre les trois parties.
La mère de la victime forme un pourvoi contre l'arrêt de la cour d'appel de Chambéry qui a
relaxé l'employeur aux motifs que les blessures subies par l'ouvrier ont été l'effet du siliciure
de calcium. La cour d'appel souligne qu'il n'a pas procédé au nettoyage général de l'usine
puisque cette obligation a été prise par la direction de l'entreprise utilisatrice et qu'il n'était pas
mis au courant du risque encouru par l'effet flash du siliciure de calcium.
Par contre, un permis de feu avait été délivré et l'employeur aurait dû pourvoir ses ouvriers de
tenues particulières nécessaires à leur travail. La Cour d'appel a jugé que ces infractions
étaient sans lien avec le décès de l'ouvrier. Il s'agissait d'un flash de siliciure de calcium et non
d'un incendie.