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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI

ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI


DEPARTEMENT DE GENIE MECANIQUE ET
ENERGETIQUE
Machinisme Agricole 3ème Année
COURS DE SECURITE AU TRAVAIL PAR SANDAH A.
Michel
SOMMAIRE
I-DEFINITION ET HISTORIQUE DE LA SECURITE AU
TRAVAIL
1-Définition
2-Historique
3-La sécurité au travail au Bénin : cadre réglementaire et niveau
II-LES EQUIPEMENTS DE PROTECTION INDIVIDUELLE
(EPI) :2h
1-Définition
2-Types d’EPI
3-Pictogrammes
4-Les EPI obligatoires
5-Les EPI spécifiques
III-LES EQUIPEMENTS DE PROTECTION COLLECTIVES

1
IV-LES INDICATEURS-CLES DE LA PERFORMANCE DE LA
SECURITE(KPI) :
1-Les accidents de travail :
a-Accidents mortels
b-Accidents avec arrêt
c- Accidents sans arrêts
d- Premiers soins
e- Presque-accidents
2- Les taux de fréquence
a- TF accidents avec arrêt
b- TF accidents sans arrêt
c- TF global ou total
3- Le taux de gravité
V- L’EVALUATION DES RISQUES (avec exercices pratiques)
VI- LA PROCEDURE D’INTERVENTION (avec exercices
pratiques)
VII- LA CONSIGNATION
VIII-LA SECURITE DES TRAVAUX EN HAUTEUR
IX- LA SECURITE DANS LES ESPACES CONFINES
X- LE BALISAGE
XI- LE HOUSEKEEPING (avec exercices pratiques dans un
garage ou un chantier)
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XII- LA SIGNALETIQUE
XIII-LES MOYENS DE LUTTE CONTRE LES INCENDIES
XIV- L’ACCUEIL SECURITE

I-DEFINITION ET HISTORIQUE DE LA SECURITE AU


TRAVAIL
1-Définition
La sécurité est un état où les dangers et les conditions pouvant
provoquer des dommages d'ordre physique, psychologique ou
matériel sont contrôlés de manière à préserver la santé et le bien-
être des individus et de la communauté. C'est une ressource
indispensable à la vie quotidienne qui permet à l'individu et à la
communauté de réaliser ses aspirations.
L'atteinte d'un niveau de sécurité optimal nécessite que les
individus, communautés, gouvernements et autres intervenants,
créent et maintiennent les conditions suivantes, et ce, quel que soit
le milieu de vie considéré :
 Un climat de cohésion et de paix sociale ainsi que d'équité
protégeant les droits et libertés, tant au niveau familial, local,
national qu'international;
 La prévention et le contrôle des blessures et autres
conséquences ou dommages causés par des accidents;
 Le respect des valeurs et de l'intégrité physique, matérielle ou
psychologique des personnes;
3
 L'accès à des moyens efficaces de prévention, de contrôle et de
réhabilitation pour assurer la présence des trois premières
conditions.
Ces conditions peuvent être garanties par des actions sur
l'environnement (physique, social, technologique, politique et
économique, organisationnel, etc.) et sur les comportements.
Aujourd’hui, le concept a beaucoup évolué et on parle plutôt de
santé et sécurité au travail parce que les deux sont intimement liés.
Le volet santé au travail vous sera donné par un médecin du travail
2-Historique
Depuis que le monde occidental a délaissé le mode de production
féodal pour se lancer à outrance dans une production capitaliste où
la main invisible du marché règlemente et dicte le prix des denrées
et de la force de travail, les choses sont assez claires. D’un côté, le
travailleur ou la travailleuse vend sa force de travail contre un
salaire afin de se payer les incontournables pour survivre :
logement, nourriture, vêtement, moyen de déplacement, etc. De
l’autre, un patron ou un boss, qui achète la force de travail afin de
produire un article, un service qu’il va vendre pour faire du profit.
Le profit, ou plus-value, est la différence entre ce que l’item coûte
et ce que le patron peut obtenir en le vendant. Avec cette équation,
il est facile de comprendre que plus on baisse les coûts de
production, plus la marge de profit pourra être importante. C’est
selon ce modèle que se développe les manufactures de la fin du
19e siècle dans l’ensemble du monde occidental ainsi qu’au
Québec. Cohérents avec la doctrine capitaliste, les patrons
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minimisent les coûts de production : On ne fait pas le ménage des
ateliers de production ou les manufactures, on économise sur
l’éclairage, on ne rénove pas les bâtiments insalubres ou
dangereux ; on embauche même des enfants et des femmes pour
économiser sur les salaires, toutes choses qui favorisent la
survenance des accidents de travail et augmentent leur fréquence.
Face à de telles conditions de travail, la classe ouvrière s’organise
et met de la pression sur les dirigeants politiques des différents
pays où règne ce capitalisme sauvage. Au Québec, la lutte pour
améliorer les conditions de travail prendra forme à la fin du 19è
siècle.
La loi de 1885 visait d’une part à protéger la vie et la santé des
personnes employées dans les manufactures, par la fixation de
certaines balises destinées à assurer un minimum de salubrité et de
sécurité dans les manufactures. D’autre part, le législateur
s’attaquait à l’exploitation du travail des femmes et des enfants.
En 1909, le Québec adoptait la Loi concernant les responsabilités
des accidents dont les ouvriers sont victimes dans leur travail et la
réparation des dommages qui en résultent. Il s’agit là de la
première loi régissant les accidents du travail au Québec. Dans les
faits, le seul effet concret de cette loi était d’alléger le fardeau de
preuve des accidentés, qui devait toutefois continuer de poursuivre
leur employeur devant les tribunaux, aux mêmes coûts, et avec les
mêmes problèmes de solvabilité.
En 1931, la Loi des accidents du travail (LAT) était sanctionnée et
marquait l’apparition d’un nouveau régime d’indemnisation et la
fin des poursuites devant les tribunaux de droits communs. En
5
effet, c’est à ce moment que les employeurs se sont « engagés » à
financer entièrement un régime d’indemnisation des victimes du
travail en bénéficiant en retour d’un régime collectif d’assurance-
responsabilité. Les employeurs y trouvaient une protection
puisque, en échange d’un régime d’indemnisation, les victimes
renonçaient à leur droit de les poursuivre en responsabilité civile.
Il s’agit là du « contrat social » entre les forces ouvrières et le
patronat. Ce régime perdura jusqu’en 1985.
En 1979, avec l’adoption de la Loi sur la santé et la sécurité du
travail, le Québec devenait un acteur de premier plan dans la
prévention des lésions professionnelles. On y retrouvait le principe
de précaution par l’introduction du retrait préventif que pouvait
demander une travailleuse enceinte ou qui allaite ou tout autre
travailleur dont la santé nécessitait ce retrait. De plus, on y
retrouve le principe de droit de refus de travailler dans un travail
mettant en danger notre santé et notre sécurité. Par cette loi, on
instaure quatre mécanismes de prévention que sont : le programme
de prévention, les services de santé au travail, les comités SST et
le représentant à la prévention. Bien que cette loi ne fut pas
étendue à l’ensemble des champs d’activités économiques de la
province à cause de l’obstruction du patronat, il s’agissait à
l’époque d’une avancée majeure pour tous les travailleurs et
travailleuses car on y retrouvait plusieurs mécanismes de
prévention dont le représentant à la prévention, mécanisme
complètement à contrôle ouvrier. Depuis ce temps, les demandes
du mouvement ouvrier sont les mêmes, c’est-à-dire, appliquer la
loi à tous les secteurs d’activités et obtenir une réparation pleine et
entière des lésions professionnelles et que tous les travailleurs et
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toutes les travailleuses puissent bénéficier de tous les mécanismes
de prévention qui y sont prévus. Voilà un très bref survol de
l’histoire de la santé et de la sécurité du travail au Québec .Le
concept de santé et sécurité au travail a évolué de la même manière
en France et des lois ont été mises en place pour améliorer la santé
et la sécurité des travailleurs avec la pression de plus en plus forte
des organisations des travailleurs.
Enfin, au plan international, l’Organisation international du
travail(OIT) a joué un grand rôle en faisant signer par les états, sa
convention 187 sur la santé et la sécurité au travail.
3-La sécurité au travail au Bénin : cadre réglementaire et
niveau
Au Bénin aussi, la santé et la sécurité des travailleurs se sont
améliorés avec la promulgation du nouveau code de travail qui est
la loi n°98-004 du 27 janvier 1998
Tout le chapitre 4 du titre 4 de cette loi parle de santé et sécurité au
travail
Le paragraphe 1, parle des dispositions générales et indiquent les
obligations des employeurs et celle des travailleurs (article 182 à
186)
Le paragraphe 2 parle de la nécessité pour chaque entreprise de
disposer d’un comité d’hygiène et de sécurité (article 187 à 191)
Le paragraphe 3 parle du système de contrôle (article 192 à 206)
A ce jour, on constate une légère amélioration de la santé et de la
sécurité au travail mais compte tenu du fait que c’est un centre de
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coûts et non de profits, nombreux sont les entreprises qui traînent
encore le pas.
Sans vouloir faire de la publicité, SCB-LAFARGE est en tête de
peloton des entreprises qui font de la santé et de la sécurité au
travail, leur priorité; je n’en veux pour preuve que les
innombrables prix qu’elle a obtenus dans ce domaine.
II-LES EQUIPEMENTS DE PROTECTION
INDIVIDUELLE (EPI)
1-Qu’est-ce qu’un équipement de protection
individuelle(EPI) ?
Un équipement de protection individuelle (EPI) est tout
équipement destiné à être porté ou tenu par le travailleur pour le
protéger contre un ou plusieurs risques susceptibles de mettre en
péril sa sécurité ou sa santé au travail. En font également partie
tous les compléments ou accessoires qui peuvent contribuer à cet
objectif.
Les EPI doivent toujours satisfaire aux conditions suivantes :

 être approprié aux risques à prévenir sans induire eux-mêmes un


risque accru
 répondre aux conditions existantes sur le lieu de travail
 être adaptables à la personne qui doit les porter. Ainsi, un
travailleur présentant des problèmes de vue a droit à des lunettes
de sécurité équipées de verres médicaux (correcteurs). Les
chaussures de sécurité doivent être ergonomiquement adaptées
aux pieds du travailleur.
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 être adaptés à la personne qui doit les porter compte tenu de ses
exigences ergonomiques, de confort et de santé.
Si plusieurs EPI doivent être portés simultanément, ils doivent être
compatibles entre eux et maintenir leur efficacité.
2-Types d’équipements de protection individuelle
Il existe différents types d’équipements de protection individuelle :
 EPI pour la protection de la tête
 EPI pour la protection du visage
 EPI pour la protection de l’ouïe
 EPI pour la protection des mains et des bras
 EPI pour la protection des pieds et des jambes
 EPI pour la protection de la respiration
 EPI pour la protection du corps (vêtements de protection)
 EPI pour la protection contre les chutes
C’est l’analyse des risques qui va déterminer l’EPI à utiliser.
Attention ! Cette liste n’est pas exhaustive. S’il ressort de
l’analyse des risques que des EPI sont nécessaires, ils doivent être
mis à la disposition des travailleurs que l’activité soit reprise ou
non dans la liste .
Le tableau ci-dessous précise également dans quels cas certains
EPI peuvent être utilisés.
Tête
Protection Visibilité Risques Electrocutio Chaleur Contact Bruit Rayonne Produi
du corps insuffisante mécaniques n, feu et arcs et froid avec des ments ts
entier électriques liquides danger
eux
Casque de N N O O O N N N N
sécurité

Casquette N N O O N N N N N

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anti-heurt

Harnais N N O N N N N N N

Capuchon, N N N N O O N N N
bonnet ou
casquette

Ouië
Protection Visibilité Risques Electrocutio Chaleur Contact Bruit Rayonne Produi
du corps insuffisante mécaniques n, feu et arcs et froid avec des ments ts
entier électriques liquides danger
eux
Bouchons N N N N N N O N N
d’oreilles et
tampons
d’ouate
auriculaires

Coquilles N N N N N N O N N

Otoplastiques N N N N N N O N N

Visage
Protection Visibilité Risques Electrocutio Chaleur Contact Bruit Rayonne Produi
du corps insuffisante mécaniques n, feu et arcs et froid avec des ments ts
entier électriques liquides danger
eux
Lunettes de N N O N O N N N N
sécurité

Lunettes N N O N O N N N N
masques

Lunettes de N N O N O N N O N
soudage

Lunettes laser N N N N N N N O N

Bouclier de N N O N O N N O N

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protection

Ecran faciaux N N O O O N N N O

Masque de N N O N O N N O N
soudage

Filet de N N O N N N N N N
protection
anti-
projections

Respiration
Protection Visibilité Risques Electrocution, Chaleur Contact Bruit Rayonnements Produits
du corps insuffisante mécaniques feu et arcs et froid avec des dangereux
entier électriques liquides
Masques àN N O N N N N N O
filtres contre
les particules

Masques àN N N N N N N N O
filtres contre
les gaz et
vapeurs

Appareil O N N N N N N N O
respiratoire
autonome

Masques N N O N N N N N O
respiratoires

Casques
Protection Visibilité Risques Electrocution, Chaleur Contact Bruit Rayonnements Produits
du corps insuffisante mécaniques feu et arcs et froid avec des dangereux
entier électriques liquides
Casque de N N O O O N N N N
sécurité

Casque avec N N O N N N O N N
protections
auditives

Casque avec N N O N O O N N O
écran facial
de
protection

Mains
Protection Visibilité Risques Electrocution, Chaleur Contact Bruit Rayonnements Produits
du corps insuffisante mécaniques feu et arcs et froid avec des dangereux
entier électriques liquides
Gants de N N O O O O N N O

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sécurité

Moufles N N O O O O N N O
de
sécurité

Pieds
Protection Visibilité Risques Electrocution, Chaleur Contact Bruit Rayonnements Produits
du corps insuffisante mécaniques feu et arcs et froid avec des dangereux
entier électriques liquides
Chaussures N N O O O O N N N
de sécurité

Bottes de N N O O O O N N N
sécurité

Vêtements
Protection Visibilité Risques Electrocution, Chaleur Contact Bruit Rayonnements Produits
du corps insuffisante mécaniques feu et arcs et froid avec des dangereux
entier électriques liquides
Pantallon de N N O N N O N N N
sécurité

Gilet de N O O O O O N N N
sécurité

Tablier de N N O N O N N O O
sécurité

Veste de N O O O O O N N N
sécurité

Combinaison O O O O O O N N N
de sécurité

Protection N N O N N N N N N
des genoux

Dispositif de O O N N N N N N N
protection
des chutes

Gillet de O O N N N N N N
sauvetage

3-Pictogrammes des EPI


Un pictogramme est une figure qui porte le dessin d’un EPI

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Les lieux de travail où le port d’EPI est obligatoire doivent être
signalés par les pictogrammes appropriés.
Le tableau suivant reprend différents pictogrammes et leur
signification

Pictogramme Signification
Protection obligatoire de la tête

Protection obligatoire de la vue

Protection obligatoire de la figure

Protection obligatoire de l’ouïe

Protection obligatoire des mains

Protection obligatoire des pieds

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Protection obligatoire des voies respiratoires

Protection obligatoire du corps

Protection obligatoire contre les chutes

4-Les EPI obligatoires


Ils sont déterminés par chaque entreprise et sont exigés pour entrer
dans une usine, un centre de santé ou un hôpital, dans une mine ou
un site d’extraction de pétrole brut, etc.. Ils doivent être spécifiés
dans une procédure.
Dans une cimenterie, ce sont :
-le casque de chantier
-les lunettes de sécurité
-la tenue de travail appropriée, destinée à protéger correctement le
personnel ou les vêtement de Haute Visibilité permettant d’être
clairement distingué dans son environnement ambiant (un gilet
réfléchissant par exemple)
-les chaussures sécurité avec coquille protégeant les orteils et avec
semelles isolantes et résistantes à la chaleur
Tous les acteurs sont contraints à les porter
5-Les EPI spécifiques
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Ils sont spécifiques au travail que chaque travailleur doit faire et
sont énumérés dans l’analyse de risques; nous pouvons donner
quelques exemples :
1-Pour la manutention
-gants de manutention
2-Pour le soudage
-la cagoule
-le gant soudeur
-le tablier en cuir
3-Pour travailler dans un environnement poussiéreux
-le masque anti-poussière
4-Pour travailler dans un environnement où il y a des émissions de
gaz toxiques
-le masque anti-gaz
5-Pour faire un travail en hauteur (à partir d’1.8m)
-le harnais de sécurité
6-Pour travailler dans un environnement chaud
-la combinaison haute température ; il y en a qui peuvent supporter
jusqu’à 1000°C
Etc.

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Les EPI Spécifiques

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III-LES EQUIPEMENTS DE PROTECTION


COLLECTIVES
• Les garde-corps
• Les rambardes ou garde-fous
• Les rampes d’escalier
• Etc.
III-LES INDICATEURS-CLES DE LA PERFORMANCE DE
LA SECURITE(KPI=Key performance Indicator)
1-Les accidents de travail
La nature et le nombre d’accidents sont évocateurs du niveau de
performance en matière de sécurité d’une entreprise ; on distingue
A-Accidents mortels (FI=fatal injury)
C’est une lésion due à un accident survenu dans le cadre du travail
qui a pour conséquence une perte de la vie, quel que soit le temps
écoulé entre la date de l’accident et la date du décès. Sont exclus
les accidents mortels survenus lors du trajet domicile/travail, suite
à un acte criminel ou en raison d’une cause naturelle.
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Accident mortel - Exemple 1 – Deux de nos commerciaux se
rendent en voiture à une réunion de travail avec un client. Le
véhicule des commerciaux est percuté par un deuxième
véhicule qui a brûlé un feu stop. Les deux commerciaux
décèdent de complications médicales liées à l’accident. Cela
doit être compté comme deux accidents mortels.
Accident mortel - Exemple 2 – Un électricien, employé d’un
sous-traitant, est victime de très graves brûlures alors qu’il était
entrain de travailler dans une de nos usines. Deux mois plus tard,
cet électricien décède des suites d’une infection généralisée liée à
ces brûlures. Cela doit être compté comme un accident mortel.
b-Accidents avec arrêt
Accident de travail avec arrêt (LTI=lost time injury) – C’est une
lésion due à un accident survenu dans le cadre du travail entraînant
une absence d’au-moins une journée de travail programmée (ou
d’une équipe de travail). Le décompte de la durée de l’arrêt
commence à partir du jour suivant l’accident jusqu’à la veille du
jour où la personne reprend son travail dans son ancien poste ou
dans un poste aménagé.
Accident de travail avec arrêt - Exemple 1 – Une assistante
administrative fait une chute et se fracture le bras le lundi.
L’hôpital immobilise le bras de la personne avec un plâtre et
lui demande de rester chez elle jusqu’au mardi pour reprendre
le service mercredi et de garder son plâtre pendant 6 semaines.
C’est un accident de travail avec 1 jour d’arrêt.

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Accident de travail avec arrêt - Exemple 2 – Un technicien de
laboratoire chute d’une échelle alors qu’il recueillait un
échantillon et se blesse à l’épaule. Le technicien retourne au
travail le lendemain sur un poste aménagé : c’est un accident
de travail sans arrêt. Deux mois plus tard, le médecin
diagnostique qu’une intervention chirurgicale à l’épaule est
nécessaire pour soigner la blessure. Le technicien doit
s’absenter du travail pendant 2 semaines pour consolider
l’opération : l’accident sans arrêt devient un accident de
travail avec arrêt avec 14 jours non-travaillés.
Accident de travail avec arrêt - Exemple 3 – Un auditeur se
déplace du siège à l’usine pour assister à une réunion. Son
véhicule est percuté par un camion arrivant en sens inverse. Il
souffre d’une fracture du poignet et ne peut travailler pendant
2 semaines. C’est un accident de travail avec arrêt avec 14
jours non-travaillés.
c-Accident de travail sans arrêt (MI=medical injury) – C’est une
lésion due à un accident survenu dans le cadre du travail ayant
requis l’intervention d’un professionnel de la santé extérieur à
l’entreprise (infirmière, médecin, soins à l’hôpital …) et dont la
personne blessée a pu reprendre son travail le jour-même (la même
équipe) ou le jour de travail programmé suivant avec ou sans
réserves médicales.
NB : Chaque fois que l’état de santé du travailleur ayant suivi
l’accident nécessite qu’il soit revu par un médecin ou un infirmier,
ou qu’il aille faire un pansement, nous sommes en présence d’un
accident sans arrêt.
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d-Premiers soins (FA=first aid) – C’est une lésion due à un
accident survenu dans le cadre du travail, ayant nécessité des soins
auto-administrés ou l’assistance d’un secouriste du travail à
l’exclusion de tout recours à un professionnel de la santé
(infirmière, médecin, soins à l’hôpital …).

Premiers soins - Exemple 1 – Un technicien de maintenance


se blesse au coude en ouvrant une porte d’inspection et souffre
d’une légère contusion. Il reçoit une poche de glace au local
de premier secours pour réduire la bosse et la gêne entraînée.
Premiers soins - Exemple 2 – Un opérateur se coupe
légèrement au doigt en ouvrant une caisse. L’opérateur nettoie
la plaie avec de l’eau savonneuse et applique un pansement
adhésif pour protéger la blessure de toute salissure et
infection.
c-Presqu’accident (NM=near miss) – C’est un incident survenu
dans le cadre du travail qui n’a pas entraîné de blessures mais qui
aurait pu en entraîner dans des circonstances différentes.
Presqu’accident - Exemple 1 – un conducteur de grue lève le
bras télescopique de la grue et évite d’extrême justesse
d’entrer en contact avec une ligne électrique sous tension.
Presqu’accident - Exemple 2 – Une équipe de travail se
prépare à descendre dans une tranchée fraîchement ouverte
pour y travailler. Le bord de la tranchée s’écroule avant que
l’équipe ne soit entrée.

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2-Les taux de fréquence(TF)
Taux de fréquence des accidents de travail avec arrêt (LTIFR=
lost time injury frequency rate)
Taux de fréquence des accidents de travail avec arrêt (LTIFR)
= Nombre d’accidents mortels (FI) et avec arrêt (LTI) par
millions d’heures travaillées.
LTIFR=Nombre total d’accidents de travail mortels (FI) et avec
arrêt (LTI) des employés X 1.000.000 / Nombre total d’heures
travaillées par les employés.
b- Taux de fréquence des accidents sans arrêt (MIFR=
medical injury frequency rate) = Nombre d’accidents de
travail sans arrêt (MI) par millions d’heures travaillées
MIFR=Nombre total d’accidents de travail sans arrêt des
employés * 1.000.000 / Nombre total d’heures travaillées par les
employés.
c- Taux de fréquence total (TIFR=total injury frequency
rate) = Nombre d’accidents de travail mortels (FI), avec arrêt (LTI)
et sans arrêt (MI) par millions d’heures travaillées.
TIFR = Nombre total d’accidents mortels (FI), avec arrêt
(LTI) et sans arrêt (MI) des employés * 1.000.000 / Nombre total
d’heures travaillées par les employés.
3- Le taux de gravité (SR= Severity rate)
Taux de gravité (SR) = Nombre de journées de travail perdues
par millier d’heures travaillées.

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SR = Nombre total de journées de travail perdues par les
employés * 1000/Nombre total d’heures travaillées par les
employés.
IV- L’EVALUATION DES RISQUES
C’est l’inventaire des risques liés à une tâche ou à un chantier
donné par tous les intervenants qui permet de prévenir les
accidents de travail.
Concrètement, il s’agit avant toute intervention, de répondre aux
questions contenues dans une fiche d’évaluation des risques pour
les identifier, et de proposer des actions pour les minimiser.
NB1 : Aucune tâche ne devra être accomplie si l’équipe ne fait pas
l’analyse des risques car l’accident peut venir de celui qui n’est pas
informés des risques et ne met pas en place les actions pour les
minimiser.
NB2 : l’évaluation des risques ne doit pas être réalisée par le chef
d’équipe seul ; elle doit se faire en équipe
V-LA PROCEDURE D’INTERVENTION
Une tâche est constituée de plusieurs opérations ; la procédure
d’intervention est l’ordre dans lequel ces différentes opérations
doivent être faites pour éviter les accidents de travail et garantir la
sécurité des intervenants et des équipements ; elle s’apparente à la
gamme d’usinage. Plusieurs exercices devront être faits pour la
maîtriser.

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VI- LA CONSIGNATION SELON LA PROCEDURE
LOTOTO
La consignation est l’ensemble des mesures obligatoires assurant
une intervention sécurisée sur un équipement industriel. Elle doit
se faire selon la procédure de consignation, un cadenas,
Le principe de LOTOTO une personne une source d’énergie, un
cadenas
Les principales étapes de la consignation sont :
1- Préparer
 Rédiger la procédure d’intervention
 Faire l’évaluation des risques ;
 Prendre les permis nécessaires
2-Demander et obtenir l’arrêt de l’équipement et attendre pour
qu’elle s’éteint complétement à cause de l’énergie cinétique
3-Rédiger et afficher le bon de consignation
4-Séparer, cadenasser, étiqueter (nom et prénoms des
intervenants) et vérifier l’absence d’énergie
5- Exécuter la tâche
6-Décondamner
7-Essayer l’équipement
8-Signaler la fin de l’intervention pour remettre l’équipement en
service
NB- Pour consigner un équipement mobile, il suffira de :
1-Faire une analyse de risque et mettre en œuvre les actions pour
minimiser le risque
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2-Rédiger la procédure d’intervention
3-Arrêter le moteur, retirer la clef de contact et la déposer dans un
boitier de verrouillage
4-Faire poser un cadenas personnalisé par chacun des membres de
l’équipe commise à cette tâche.

VII-LA SECURITE DES TRAVAUX EN HAUTEUR


• Le travail en hauteur est l’une des 4 grandes sources
d’accidents mortels en cimenterie. On parle de travail en
hauteur lorsqu’on exerce une activité à une hauteur d’au-
moins 1,8 m du sol.
• Le travail en hauteur est réglementé par une procédure. Son
respect est obligatoire.
• Quatre principes de base pour le travail en hauteur
1-Éliminer le travail en hauteur chaque fois que possible
2-Travailler à partir de plates-formes fixes
3-Utiliser les plates-formes mobiles adaptées
4-Utiliser les protections individuelles antichute
NB : Le travail en hauteur est soumis à l’obtention d’un permis de
travail en hauteur signé du Directeur d’usine ou de son
représentant
VIII- LA SECURITE DANS LES ESPACES CONFINES
Le travail en espace confiné ou enceinte close est l’une des 4
grandes sources d’accidents mortels en cimenterie.
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Les principales enceintes closes que nous avons sont :

 Les concasseurs
 Les silos
 Les trémies
 Les broyeurs
 Le four
 Les cyclones
L’accès dans les accumulateurs de matières (silos et trémies) est
soumis à une autorisation écrite du Directeur de l’usine appelé
permis de travail en espaces confinés.

X- LE BALISAGE
Le balisage est un moyen de signaler qu’un chantier est en
cours; il consiste à entourer la zone de travail d’une bande de
signalisation généralement rouge-blanc.
• NB1:les personnes extérieures à l’équipe travaillant sur le
chantier n’y ont pas accès
• NB2: Il est interdit de violer le balisage pour s’introduire sur
le chantier même si on est membre de l’équipe.
• NB3: Le balisage doit être installé en prévoyant une entrée
pour les membres de l’équipe
X-LE HOUSEKEEPING
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• C’est le rangement pendant et après le chantier. Le manque de
rangement peut être source d’accidents graves:
• heurt d’élément démontés, du matériel de travail, des gravas
• On peut se prendre le pied par les câbles des différents
appareils du chantier
• On peut glisser avec la présence d’eau ou d’huile sur le
chantier
• Etc.
• et de tout ceci, il peut résulter des blessures graves.

IX-LA SIGNALETIQUE
C’est l’ensemble des messages parlants sur la santé et la sécurité ;
ils portent sur :
-les politiques et les règles
-les bonnes pratiques
-les risques des secteurs de l’entreprise qui demandent une
attention particulière
-les dangers
-les reporting (résultats sécurité)
Etc.

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Ces messages sont généralement portés sur les panneaux de
signalisation
Les couleurs des panneaux sont codés (elles ne sont pas choisies
au hasard) et dépendent des sujets sur lesquels on veut
communiquer de même que les dimensions
XIII-LES MOYENS DE LUTTE CONTRE LES INCENDIES
Les principaux moyens de lutte contre les incendies sont au
nombre de 3 :
1-les extincteurs :
-à poudre ABC
-à CO2
-à eau
2-Les robinets d’incendie armés(RIA)
3-Les poteaux d’incendies avec leurs accessoires (raccords,
pistolets etc.)
XIV- L’ACCUEIL SECURITE
1-C’est un entretien ou une formation donnée à une personne qui
rentre pour la première fois dans une entreprise ou qui y est entrée
pour la dernière fois depuis plus d’un(1) mois.
2-Les personnes concernées par l’accueil sécurité sont :
-les employés de l’entreprise (nouvelles recrues, les employés
revenus d’au moins un mois de congés administratifs ou repos
médical)
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-le personnel des sociétés sous-traitantes
-les stagiaires
Les assistants techniques
3-L’accueil sécurité a pour but de communiquer au nouveaux
venus, les règles de sécurité de l’entreprise et porte sur :
-les EPI
-le passage-piéton
-l’évaluation des risques
- procédure d’intervention

-la procédure de travail en hauteur


-la procédure de consignation
-la procédure de travail dans les espaces confinés
-les zones dangereuses de l’entreprise
-La signalétique
-les règles d’hygiène et de sécurité
-l’emplacement des toilettes
-les différents permis (travail en hauteur, espaces confinés,
fouilles, feu etc.)

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