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Discours de la méthode, Descartes fait part de son goût pour les mathématiques lors de ses
études au collège de la Flèche, et annonce leur développement futur18 :
« Je me plaisais surtout aux mathématiques, à cause de la certitude et de l’évidence de leurs
raisons : mais je ne remarquais point encore leur vrai usage ; et, pensant qu’elles ne servaient
qu’aux arts mécaniques, je m’étonnais de ce que leurs fondements étant si fermes et si solides,
on n’avait rien bâti dessus de plus relevé. »
Le XVIII  siècle[modifier | modifier le code]
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Leonhard Euler par Emanuel Handmann.

L'univers mathématiques du début du XVIIIe siècle est dominé par la figure de Leonhard Euler19 et


par ses apports tant sur les fonctions que sur la théorie des nombres, tandis que Joseph-Louis
Lagrange éclaire la seconde moitié de ce siècle.
Le siècle précédent avait vu la mise en place du calcul infinitésimal ouvrant la voie au
développement d'un nouveau domaine mathématique : l'analyse algébrique dans laquelle, aux
opérations algébriques classiques, viennent s'ajouter deux opérations nouvelles, la différentiation
et l'intégration (Introductio in analysin infinitorum - Euler, 1748). Le calcul infinitésimal se
développe et s'applique aussi bien aux domaines physiques (mécanique, mécanique
céleste, optique, cordes vibrantes) qu'aux domaines géométriques (étude de courbes et de
surfaces). Leonhard Euler, dans Calculi differentialis (1755) et Institutiones calculi
integralis (1770), essaie de mettre au point les règles d'utilisation des infiniment petits et
développe des méthodes d'intégration et de résolution d'équations différentielles. Jean le Rond
d'Alembert puis Joseph-Louis Lagrange lui emboîtent le pas. En 1797, Sylvestre-François
Lacroix publie Traité du calcul différentiel et intégral qui se veut une synthèse des travaux
d'analyse du XVIIIe siècle. La famille Bernoulli contribue au développement de la résolution
des équations différentielles.
La fonction devient un objet d'étude à part entière. On s'en sert dans des problèmes
d'optimisation. On la développe en séries entières ou asymptotiques (Taylor, Stirling,
Euler, Maclaurin, Lagrange), mais sans se préoccuper de leur convergence. Leonhard Euler
élabore une classification des fonctions. On tente de les appliquer à des réels négatifs ou à des
complexes20.
Le théorème fondamental de l'algèbre (existence de racines éventuellement complexes à tout
polynôme) resté sous forme de conjecture depuis deux siècles est remis en avant dans
l'utilisation de la décomposition des fractions en éléments simples nécessaire pour le calcul
intégral. Successivement, Euler (1749), le chevalier de Foncenex (1759) et Lagrange (1771)
tentent des démonstrations algébriques mais se heurtent à la partie transcendante du problème
(tout polynôme de degré impair sur ℝ possède une racine réelle) qui nécessiterait l'utilisation du
théorème des valeurs intermédiaires21. La démonstration de D'Alembert, publiée en 1746 dans
les annales de l'académie de Berlin, est la plus achevée mais présente encore quelques trous et
des obscurités. Gauss, en 1799, qui critique d'Alembert sur ces points n'est d'ailleurs pas
exempté des mêmes reproches. Il faut à un moment faire intervenir un résultat d'analyse fort que
le siècle ne connaît pas. De plus, l'obstacle se situe dans la question des points de
branchement : on retrouve ici une question déjà débattue lors de la polémique sur les
logarithmes des nombres négatifs que tranchera Euler. La seconde et la troisième démonstration
de Gauss ne souffrent pas de ces reproches mais on n'est plus au XVIIIe siècle...
En arithmétique, Euler démontre le petit théorème de Fermat et en donne une version élargie aux
nombres composés (1736-1760). Il infirme la conjecture de Fermat sur la primalité des nombres
de la forme 22n + 1 (nombre de Fermat)22. Il s'intéresse à la répartition des nombres premiers et
prouve que la série des inverses des nombres premiers est divergente23. La conjecture de
Bachet (tout nombre est somme de 4 carrés au plus) est démontrée par Lagrange en 1770. C'est
aussi Lagrange qui démontre en 1771 le théorème de Wilson (si p est premier, il divise (p – 1)! +
1). Il développe la technique de décomposition en fractions continues et démontre l'infinité des
solutions de l'équation de Pell-Fermat22. Legendre publie en 1798 sa Théorie des nombres qui
rassemble un grand nombre de résultats d'arithmétique24. La loi de réciprocité
quadratique conjecturée par Euler et Legendre ne sera démontrée que le siècle suivant.

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