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Institut Supérieur des Biosciences et Biotechnologies

Master QHSE

Mini Projet
Maladies Professionnelles

Préparé par : NYAZI Jasmine

Année universitaire : 2023/2024


Abréviations
OIT : Organisation internationale du Travail
MP : Maladie professionnelle
ANAM : Agence Nationale de l'Assurance Maladie
CNSS : Caisse Nationale de Sécurité Sociale
AMSSNuR : Agence Marocaine de Sûreté et de Sécurité Nucléaires
CNOPS : Caisse Nationale des Organismes de prévoyance sociale
AMO : Assurance Maladie Obligatoire
PLAN

Introduction
I. Types de maladies professionnelles
II. Cadre réglementaire international
A. Normes de l'Organisation internationale du travail (OIT)
B. Conventions et réglementations
C. Adhésion des pays aux normes internationales
III. Cadre réglementaire national
A. Législation sur les maladies professionnelles
1. Définitions et classifications
2. Obligations des employeurs et droits des travailleurs

B. Agences responsables de la réglementation


C. Procédures de déclaration et de reconnaissance des maladies
professionnelles
IV. Étude de cas
A. Exemple concret de maladie professionnelle

B. Processus de déclaration et de traitement du cas

C. Conséquences pour l'employeur et le travailleur

V. Stratégies de Prévention des Maladies Professionnelles

Conclusion
Webographie

Introduction
Les maladies professionnelles sont des affections directement liées aux conditions de travail,
résultant de l'exposition à des risques spécifiques dans le cadre professionnel. Elles
englobent des pathologies variées, allant des troubles musculo-squelettiques aux affections
respiratoires, et peuvent avoir des conséquences significatives sur la santé des travailleurs.
La prévention de ces maladies revêt une importance capitale pour assurer le bien-être des
employés et maintenir des environnements de travail sains. Néanmoins, malgré les efforts
déployés, la complexité croissante des milieux professionnels pose des défis nouveaux,
nécessitant une adaptation constante des mesures de prévention.
Cette problématique souligne ainsi l'importance de mieux comprendre les enjeux actuels de
la prévention des maladies professionnelles et d'explorer des solutions novatrices.
Comment, dans ce contexte, adapter efficacement les mesures de prévention face à
l'évolution rapide des environnements de travail, des technologies et des formes d'emploi,
afin de garantir la santé des travailleurs dans un contexte professionnel en constante
mutation ?

I. Types de maladies professionnelles

Les maladies professionnelles sont des affections causées par des conditions spécifiques
liées à l'environnement de travail. Elles peuvent résulter de l'exposition à des agents nocifs,
à des conditions de travail défavorables ou à des facteurs de risque professionnels. Voici
quelques exemples de maladies professionnelles, classées par catégories :

1. Maladies liées aux substances chimiques


2. Maladies liées aux agents biologiques
3. Maladies liées à l'ergonomie et aux conditions de travail
4. Maladies liées aux radiations
5. Maladies respiratoires professionnelles
6. Maladies liées au bruit
7. Maladies liées aux vibrations
8. Maladies liées à l'exposition thermique

II. Cadre réglementaire international


A. Normes de l'Organisation internationale du travail (OIT)

L'Organisation internationale du Travail (OIT) est une agence spécialisée des Nations Unies
qui a été fondée en 1919 à la suite de la Première Guerre mondiale. Elle rassemble des
représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs de 187 États
membres. L'OIT a pour principaux objectifs de promouvoir les droits du travail, d'établir les
normes internationales du travail, d'encourager la création d'emplois décents, de
développer la protection sociale et de renforcer le dialogue social dans le domaine du travail.
[1]
Les normes de l'OIT sont des instruments juridiques internationaux qui établissent des
principes et des droits fondamentaux au travail. Elles couvrent un large éventail de sujets,
tels que les conditions de travail, la sécurité et la santé au travail, la liberté syndicale, la
protection sociale, l'égalité de traitement et la non-discrimination. Les normes de l'OIT sont
adoptées sous la forme de conventions et de recommandations, et les États membres sont
encouragés à les ratifier et à les mettre en œuvre dans leur législation nationale. [2]
L'OIT a adopté plusieurs conventions et recommandations qui traitent des maladies
professionnelles et de la sécurité et de la santé au travail. Par exemple, la Convention n° 187
de l'OIT concerne le cadre promotionnel pour la sécurité et la santé au travail. Elle reconnaît
l'importance de prévenir les lésions et les maladies professionnelles et établit des principes
et des mesures pour promouvoir un environnement de travail sûr et sain. De plus, la
Recommandation n° 197 de l'OIT encourage les États membres à tenir compte des
instruments pertinents de l'OIT pour le cadre promotionnel de la sécurité et de la santé au
travail. [2]
B. Convention et réglementation

Convention (n° 121) sur les prestations en cas d'accidents du travail et de maladies
professionnelles, 1964

La Convention n° 121 de l'OIT concerne les prestations en cas d'accidents du travail et de


maladies professionnelles. Elle a été adoptée en 1964 lors de la 48e session de la Conférence
internationale du Travail à Genève. Cette convention vise à établir des normes pour la
protection des travailleurs en cas d'accidents du travail et de maladies professionnelles. Elle
prévoit notamment des mesures pour assurer des prestations adéquates aux travailleurs
victimes d'accidents du travail ou de maladies professionnelles, y compris des soins
médicaux, des indemnités et des réadaptations professionnelles. [4]
La Convention n° 121 de l'OIT a été ratifiée par de nombreux pays à travers le monde, ce qui
témoigne de son importance dans la protection des travailleurs. Chaque pays qui ratifie cette
convention s'engage à mettre en place des législations nationales pour garantir les
prestations en cas d'accidents du travail et de maladies professionnelles. [5]
Convention (n° 155) sur la sécurité et la santé des travailleurs, 1981
La Convention n° 155 de l'OIT concerne la sécurité et la santé des travailleurs. Elle a été
adoptée en 1981 lors de la 67e session de la Conférence internationale du Travail à Genève.
Cette convention vise à promouvoir des conditions de travail sûres et saines pour tous les
travailleurs, indépendamment de leur secteur d'activité.
La Convention n° 155 de l'OIT établit des normes et des principes fondamentaux pour la
protection de la sécurité et de la santé au travail. Elle aborde des sujets tels que
l'identification et l'évaluation des risques professionnels, la prévention des accidents du
travail et des maladies professionnelles, la formation et l'information des travailleurs, la
surveillance médicale, et la promotion d'une culture de sécurité et de santé au travail. [6]
Recommandation (no 171) sur les services de santé au travail, 1985
La Recommandation n° 171 de l'OIT concerne les services de santé au travail. Elle a été
adoptée en 1985 lors de la 71e session de la Conférence internationale du Travail à Genève.
Cette recommandation vise à promouvoir la mise en place de services de santé au travail
efficaces et adaptés aux besoins des travailleurs.
Il convient de noter que la Recommandation n° 171 de l'OIT est complétée par la Convention
n° 161 de l'OIT sur les services de santé au travail, adoptée en 1985. Ces deux instruments
internationaux travaillent de concert pour promouvoir la santé et la sécurité au travail. [7]
Convention (n° 187) sur le cadre promotionnel pour la sécurité et la santé au travail, 2006
La Convention n° 187 de l'OIT concerne le cadre promotionnel pour la sécurité et la santé au
travail. Elle a été adoptée en 2006 lors de la 95e session de la Conférence internationale du
Travail à Genève.
La Convention n° 187 de l'OIT souligne l'importance de la participation des travailleurs et de
leurs représentants dans la promotion de la sécurité et de la santé au travail. Elle encourage
également la coopération entre les employeurs, les travailleurs et les autorités compétentes
pour mettre en œuvre des mesures de prévention efficaces. [8]
Recommandation (n° 194) sur la liste des maladies professionnelles, 2002
La Recommandation n° 194 de l'OIT concerne la liste des maladies professionnelles et la
procédure d'inscription. Elle a été adoptée en 2002 lors de la 90e session de la Conférence
internationale du Travail à Genève Cette recommandation vise à établir une liste de maladies
professionnelles et à mettre en place une procédure d'inscription simplifiée pour ces
maladies. Elle permet également de mettre à jour régulièrement cette liste en fonction des
évolutions scientifiques et médicales. [3]
Conseil de l'Union européenne - Directive 2003/10/CE sur les prescriptions minimales de
sécurité et de santé relatives à l'exposition des travailleurs aux risques dus aux agents physiques
(bruit)
La Directive 2003/10/CE du Conseil de l'Union européenne concerne les prescriptions
minimales de sécurité et de santé relatives à l'exposition des travailleurs aux risques dus aux
agents physiques, notamment le bruit. Cette directive a été adoptée le 6 février 2003.
Elle vise à protéger les travailleurs contre les risques liés à l'exposition au bruit pendant leur
travail. La directive établit des prescriptions minimales pour la prévention des effets néfastes
du bruit sur la santé et la sécurité des travailleurs. Elle fixe des valeurs limites d'exposition au
bruit, des obligations de mesures et d'évaluation des niveaux sonores, ainsi que des mesures
de prévention et de protection.
La Directive 2003/10/CE a été adoptée pour remplacer la directive précédente, la directive
86/188/CEE, afin de renforcer la protection des travailleurs contre les risques liés au bruit
sur leur lieu de travail. [9]

C. Adhésion des pays aux normes internationales


L'adhésion des pays aux normes internationales dans le cadre réglementaire international
des maladies professionnelles est un sujet important pour assurer la protection des
travailleurs et la reconnaissance des maladies liées au travail.
Les normes internationales du travail, y compris la liste des maladies professionnelles, sont
établies par l'Organisation internationale du Travail (OIT). Ces normes visent à promouvoir
des conditions de travail sûres et saines, ainsi qu'à garantir les droits des travailleurs.
Il est essentiel que les pays adhèrent à ces normes internationales et les intègrent dans leur
cadre réglementaire national. Cela permet de mettre en place des mécanismes de
prévention des maladies professionnelles, de faciliter la reconnaissance de ces maladies et
de garantir une protection adéquate aux travailleurs.
La Recommandation n° 194 de l'OIT sur la liste des maladies professionnelles et la procédure
d'inscription (2002) est un exemple de norme internationale qui vise à faciliter l'inscription
des maladies professionnelles et à mettre à jour la liste de ces maladies. Cette
recommandation encourage les pays à adopter des mesures pour reconnaître et prévenir les
maladies professionnelles.
Il est important de souligner que l'adhésion des pays aux normes internationales dans le
cadre réglementaire des maladies professionnelles peut varier d'un pays à l'autre. Certains
pays peuvent avoir des réglementations plus strictes et une meilleure mise en œuvre des
normes internationales, tandis que d'autres peuvent avoir des lacunes dans leur cadre
réglementaire. [10]

III. Cadre réglementaire national


A. Législation sur les maladies professionnelles
1. Définitions et classifications
Une maladie est dite « professionnelle » si elle est la conséquence directe de l’exposition
habituelle d’un travailleur à un risque physique, chimique, biologique, ou résulte des
conditions dans lesquelles il exerce son activité professionnelle.
Une maladie professionnelle (MP) est la conséquence de l’exposition plus ou moins
prolongée à un risque qui existe lors de l’exercice habituel de la profession. Ce peut être, par
exemple, l’inhalation quotidienne de petites doses de poussières ou de vapeurs toxiques ou
l’exposition répétée à des agents physiques (bruit, vibrations, etc.). Il est presque toujours
impossible de fixer exactement le point de départ de la maladie, d’autant plus que certaines
MP peuvent ne se manifester que des années après le début de l’exposition au risque et
même parfois très longtemps après que le travailleur a cessé d’exercer le travail incriminé.
Au Maroc, le cadre réglementaire national concernant les maladies professionnelles est régi
par la loi n° 2015-994 du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l'emploi. Cette loi
mentionne expressément les pathologies psychiques comme pouvant être reconnues en
tant que maladies d'origine professionnelle, même si elles ne sont pas désignées dans les
tableaux de maladies professionnelles. Elles peuvent être reconnues dans le cadre du
système complémentaire de reconnaissance des maladies professionnelles.
Selon l'article L.461-1 du code de la Sécurité Sociale, pour qu'une maladie soit reconnue
comme professionnelle et donne lieu à réparation, elle doit soit figurer dans l'un des
tableaux de maladies professionnelles, soit être identifiée comme ayant un lien direct avec
l'activité professionnelle par le système complémentaire de reconnaissance des maladies
professionnelles. [11]

Descriptif des tableaux

DÉSIGNATION DES DÉLAI DE PRISE EN LISTE DES TRAVAUX SUSCEPTIBLES DE


MALADIES CHARGE PROVOQUER L’AFFECTION EN CAUSE

Il s’agit du délai maximal Cette liste peut être :


entre la constatation de  Limitative : seuls les travailleurs
l’affection et la date à
affectés aux travaux énumérés
laquelle le travailleur a
peuvent demander une réparation
cessé d’être exposé au
Sont listés ici les risque. au titre des maladies
symptômes ou les Ce délai est variable non professionnelles. C’est le cas des
affections dont le seulement suivant maladies infectieuses et de la
malade doit souffrir. chaque maladie mais plupart des cancers.
Leur énumération est parfois, pour une même  Indicative : tout travail où le risque
limitative. cause, selon les existe peut-être pris en
manifestations ou
considération même s’il ne figure
symptômes cliniques
pas dans la liste. C’est le cas
présentés par le malade.
Certains tableaux notamment de certaines maladies
prévoient, également, provoquées par des substances
une durée minimale toxiques.
d’exposition.
Tableaux des maladies professionnelles :
https://www.inrs.fr/publications/bdd/mp/recherche.html?
typeRegime=R&field_activites_nuisances=&field_maladies=&field_numeroCAS=&mot_cles_tableau=&motsCle
s=&valid_RECHERCHE_MOTSCLES=Rechercher&introspection=

Le dahir du 31 mai 1943 qui étend aux maladies professionnelles les dispositions de la
législation sur la réparation des accidents du travail stipule dans son article 2 « sont
considérées comme maladies professionnelles les manifestations morbides, infections
microbiennes et affections dont la liste est fixée par arrêté du ministre du travail et des
questions sociales, pris après avis du ministre de la santé publique (...). » Cet arrêté retient à
cet effet sous la forme de tableaux :
- Les manifestations morbides d’intoxication aigues ou chroniques présentées par les
travailleurs exposés d’une façon habituelle à l’action des agents nocifs, en raison de
l’exécution de travaux comportant la manipulation ou l’emploi de ces agents nocifs, et dont
les principaux sont mentionnés, à titre indicatif ;
- Les infections microbiennes dont sont atteintes les personnes occupées d’une façon
habituelle aux travaux limitativement énumérés par ces tableaux ;
- Les affections résultant d’une ambiance ou d’attitudes particulières entraînées par
l’exécution des travaux limitativement énumérés par ces mêmes tableaux. En application du
dahir de 1943 plusieurs arrêtés ont fixé la liste des maladies engendrées par certains agents
d’intoxication, le délai de responsabilité à observer et la liste indicative des travaux
susceptibles de provoquer ces maladies. Par la même voie, il a été procédé à l’énumération
des maladies professionnelles et des travaux susceptibles de les provoquer.
En 2014 Un arrêté du ministre de l'Emploi et des Affaires Sociales n° 160-14 du 19 rabii I
1435 (21 janvier 2014) a abrogé et a remplacé les tableaux de maladies constituant l’annexe
1 fixant la liste des maladies professionnelles de l’arrêté de l'emploi et de la formation
professionnelle n° 919-99 du 14 ramadan 1420 (23 décembre 1999) pris pour l'application
du dahir du 26 joumada I 1362 (31 mai 1943) étendant aux maladies professionnelles les
dispositions de la législation sur la réparation des accidents du travail. La version arabe dudit
Arrêté a paru au bulletin officiel n° 6303 du 27 octobre 2014 et la version française a paru au
bulletin officiel n° 6306 du 06 novembre 2014. [15]

Principales dispositions de l’arrêté n° 160-14 du 19 rabii I 1435 (21 janvier 2014) relatif aux
maladies professionnelles :
- la mise en conformité avec les normes de l’Organisation Internationale du Travail
(classement des tableaux des maladies professionnelles par familles d’agents causals).
- L’élargissement de la liste des tableaux des maladies professionnelles indemnisables qui est
passée de 95 à 111 tableaux en ajoutant de nouvelles maladies professionnelles
indemnisables reconnues à l’échelle internationale.
- l’harmonisation de la rédaction de la désignation des maladies dans les tableaux relatifs à la
réparation des affections allergiques respiratoires, oculaires ou cutanées, ou des dermites
irritatives et dont la terminologie médicale retenue a beaucoup évolué.
- l’homogénéisation et la clarification des intitulés des maladies professionnelles et des listes
des travaux pour répondre au mieux à la réalité des affections rapportées dans la littérature
scientifique pour ces maladies professionnelles indemnisables.
- la révision de tous les délais de prise en charge afin d’être en conformité avec les
législations internationales. [15]
2. Obligations des employeurs et droits des travailleurs
Au Maroc, les employeurs ont des obligations envers leurs travailleurs, tandis que les
travailleurs ont des droits qui doivent être respectés. Voici un aperçu des obligations des
employeurs et des droits des travailleurs :
Obligations des employeurs :
• Les employeurs doivent respecter les lois et réglementations en vigueur en matière
de travail et de sécurité au travail. [12]
• Ils doivent fournir un environnement de travail sûr et sain pour leurs employés, en
prenant les mesures nécessaires pour prévenir les accidents du travail et les maladies
professionnelles.
• Les employeurs doivent évaluer les risques professionnels sur chaque poste de travail
et mettre en place des mesures de prévention appropriées. [13]
• Ils doivent fournir des équipements de protection individuelle lorsque cela est
nécessaire et former les travailleurs à leur utilisation.
Droits des travailleurs :
• Les travailleurs ont le droit de travailler dans un environnement sûr et sain, et de
recevoir les équipements de protection individuelle nécessaires.
• Les travailleurs ont le droit d'être protégés contre les maladies professionnelles et les
accidents du travail. [16]
• En cas de maladie professionnelle, les travailleurs ont droit à des prestations telles
que des soins médicaux, des indemnités journalières et une éventuelle réparation du
préjudice subi. [17]
• Ils ont le droit d'être informés des risques professionnels auxquels ils sont exposés et
des mesures de prévention mises en place par l'employeur.
B. Agences responsables de la réglementation
Au Maroc, plusieurs agences sont responsables de la réglementation des maladies
professionnelles. Voici quelques-unes de ces agences :
1. Agence Nationale de l'Assurance Maladie (ANAM) - L'ANAM est responsable de la
réglementation et de la supervision de l'assurance maladie au Maroc, y compris la
prise en charge des maladies professionnelles.
2. Ministère de la Santé - Le Ministère de la Santé joue un rôle important dans la
réglementation et la surveillance des maladies professionnelles, notamment en
élaborant des politiques de santé et en supervisant les services de santé.
3. Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) - La CNSS est responsable de la gestion de
la sécurité sociale au Maroc, y compris la prise en charge des maladies
professionnelles et des accidents du travail.
4. Agence Marocaine de Sûreté et de Sécurité Nucléaires (AMSSNuR) - L'AMSSNuR est
responsable de la réglementation et de la supervision de la sûreté et de la sécurité
nucléaires au Maroc, y compris la prévention des risques liés aux maladies
professionnelles dans ce domaine.
5. Ministère de l'Emploi et de l'Insertion Professionnelle - Le Ministère de l'Emploi et de
l'Insertion Professionnelle est responsable de la réglementation du travail au Maroc,
y compris la prévention des maladies professionnelles et la protection des
travailleurs.

La souscription à une assurance accident du travail - maladies professionnelles est


obligatoire. Les entreprises doivent souscrire une police d'assurances pour le compte de
leurs employés auprès d'une Société d'Assurances et de Réassurance (Fédération Marocaine
des sociétés d'assurances et de réassurance). Le service des accidents du travail du ministère
de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences assure la
surveillance générale de ce régime.

L'assurance couvre :

 Les accidents de travail,


 Les accidents survenus pendant les trajets,
 Les maladies professionnelles provoquées par les conditions de travail et
contractées à l'occasion du travail. Elles font l'objet d'une liste fixée et mise à
jour par arrêté ministériel. [14]
C. Procédures de déclaration et de reconnaissance des maladies professionnelles
Le régime marocain de protection sociale couvre les salariés du secteur public et du secteur
privé.
Les salariés du régime public, sont gérés par la Caisse Nationale des Organismes de
prévoyance sociale (CNOPS) et ceux du régime privé par la Caisse Nationale de Sécurité
sociale (CNSS). L'Agence Nationale de l'Assurance Maladie (ANAM) a pour mission
l'encadrement technique de l'Assurance Maladie Obligatoire (AMO). [15]
Au Maroc, les procédures de déclaration et de reconnaissance des maladies professionnelles
sont régies par la loi n° 93-121 du 27 janvier 1993. Voici les étapes principales de ces
procédures :
Déclaration des maladies professionnelles :
1. Le salarié doit d'abord déclarer sa maladie professionnelle à la Caisse Nationale de
Sécurité Sociale (CNSS), selon son régime d'affiliation.
2. La déclaration doit être accompagnée d'un formulaire de demande de
reconnaissance de maladie professionnelle, de certificats médicaux et de toute autre
pièce justificative nécessaire.
3. La CNSS évaluera ensuite le taux d'incapacité de travail du salarié.
4. Si le taux d'incapacité de travail est supérieur à 25% et s'il y a un lien direct entre la
maladie et le travail, la demande de reconnaissance de maladie professionnelle sera
transmise au Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles.
Reconnaissance des maladies professionnelles :
1. Le Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles examinera la
demande de reconnaissance de maladie professionnelle.
2. Le comité évaluera si la maladie répond aux critères définis par la loi pour être
considérée comme une maladie professionnelle.
3. Si la maladie professionnelle est reconnue, le salarié pourra bénéficier de la
réparation de ses dommages corporels, de l'octroi d'indemnités journalières en cas
d'interruption temporaire de travail et d'une rente en cas d'incapacité permanente.

IV. Étude de cas : Maladie professionnelle

A. Exemple concret de maladie professionnelle :

Sarah travaille dans une usine de fabrication de produits chimiques depuis plusieurs
années. En raison de l'exposition continue à des substances toxiques, elle développe des
symptômes respiratoires graves, notamment une toux persistante, des difficultés
respiratoires et des irritations oculaires. Après avoir consulté son médecin, il est
diagnostiqué qu'elle souffre d'une pneumopathie causée par l'inhalation de produits
chimiques présents dans son environnement de travail.
B. Processus de déclaration et de traitement du cas :
Diagnostic médical : Une fois que Sarah a reçu son diagnostic médical, son médecin
constate que sa maladie est directement liée à son exposition professionnelle aux
produits chimiques.
Déclaration à l'employeur : Selon les règles de déclaration des maladies
professionnelles, Sarah doit informer son employeur de son diagnostic. Elle remet une
déclaration médicale détaillée à la direction des ressources humaines de l'entreprise, en
précisant les substances chimiques auxquelles elle a été exposée.
Déclaration à la sécurité sociale : Parallèlement, le médecin de Sarah déclare la maladie
professionnelle aux organismes de sécurité sociale compétents. Il fournit tous les
documents médicaux nécessaires pour étayer la demande de reconnaissance en tant que
maladie professionnelle.
Expertise médicale : Un expert médical mandaté par la sécurité sociale peut être amené
à examiner le dossier médical de Sarah et à évaluer la relation entre sa maladie et son
environnement de travail.
Décision de reconnaissance : Sur la base des éléments fournis, les autorités compétentes
prennent une décision quant à la reconnaissance de la maladie de Sarah en tant que
maladie professionnelle. Si la maladie est reconnue, des indemnisations peuvent être
accordées.
C. Conséquences pour l'employeur et le travailleur :
Conséquences pour le travailleur (Sarah) :

 Accès aux soins médicaux et traitements liés à sa maladie professionnelle.


 Indemnisation pour les pertes de salaire dues à l'incapacité de travailler.
 Éventuellement, réadaptation professionnelle pour lui permettre de reprendre une
activité compatible avec sa santé.

Conséquences pour l'employeur :

 Responsabilité financière : L'entreprise peut être tenue responsable des coûts liés
aux soins médicaux et aux indemnités versées à Sarah.
 Mesures de prévention : L'employeur peut être contraint de mettre en place des
mesures de prévention supplémentaires pour éviter d'autres cas similaires.
 Risques juridiques : En cas de négligence de la part de l'employeur en matière de
sécurité au travail, des poursuites judiciaires pourraient être engagées.

En conclusion, la reconnaissance d'une maladie professionnelle implique un processus


complexe de déclaration, d'expertise médicale et de décision administrative. Les
conséquences pour le travailleur et l'employeur sont importantes et soulignent
l'importance des mesures de prévention et de sécurité au travail.
V. Stratégies de Prévention des Maladies Professionnelles

Les mesures de prévention des maladies professionnelles visent à réduire les risques et à
promouvoir des conditions de travail sûres et saines. Ces mesures peuvent être mises en
œuvre par les employeurs, les travailleurs et les autorités compétentes. Voici quelques-unes
des mesures de prévention couramment recommandées :

 Évaluation des risques :


Effectuer une évaluation régulière des risques pour identifier les dangers potentiels
dans le lieu de travail.

 Formation et sensibilisation :
Fournir une formation adéquate aux travailleurs sur les risques spécifiques associés à
leur travail et sur les meilleures pratiques en matière de sécurité.

 Équipement de protection individuelle (EPI) :


Fournir et encourager l'utilisation appropriée de l'équipement de protection
individuelle, tel que les lunettes de sécurité, les gants, les masques respiratoires, etc.

 Contrôle de l'exposition aux substances nocives :


Mettre en place des systèmes de contrôle pour minimiser l'exposition aux substances
chimiques, biologiques, radiologiques et autres agents dangereux.

 Ergonomie :
Concevoir des postes de travail ergonomiques pour réduire les risques de troubles
musculo-squelettiques, en prenant en compte la disposition du mobilier, des outils et
des équipements.

 Programmes de santé au travail :


Élaborer des programmes de santé au travail, y compris des examens médicaux
réguliers pour détecter les problèmes de santé liés au travail à un stade précoce.

 Hygiène et propreté du lieu de travail :


Maintenir des conditions de travail propres pour réduire les risques liés à la présence
de contaminants.

 Suivi et surveillance de la santé :


Mettre en place des systèmes de surveillance de la santé des travailleurs exposés à
des risques spécifiques.

 Participation des travailleurs :


Encourager la participation active des travailleurs dans le processus de prévention en
les informant sur les risques, en les consultant sur les mesures de sécurité et en
écoutant leurs préoccupations.
Il est important que ces mesures soient intégrées dans une approche globale de la sécurité
et de la santé au travail, conformément aux réglementations en vigueur. La collaboration
entre employeurs, travailleurs, représentants syndicaux et autorités réglementaires est
essentielle pour garantir un environnement de travail sûr et sain.

Conclusion
Les maladies professionnelles posent des défis majeurs, nécessitant une conciliation délicate
entre la productivité et la sécurité au travail. Pour y faire face, des perspectives
d'amélioration sont cruciales, impliquant des solutions préventives plus efficaces et une
collaboration renforcée. En regard des évolutions futures, une adaptation constante aux
changements du monde du travail est indispensable. En somme, en investissant dans des
stratégies préventives innovantes, il est possible de créer des environnements
professionnels plus sûrs, prometteurs d'un avenir où les maladies professionnelles sont
minimisées, assurant la santé des travailleurs et la prospérité des entreprises.
Webographie
[1] : https://travail-emploi.gouv.fr/ministere/europe-et-international/cooperation-
internationale/article/organisation-internationale-du-travail-oit
[2] :https://www.ilo.org/dyn/normlex/fr/f?
p=NORMLEXPUB:12100:0::NO::P12100_ILO_CODE:R197
[3] :https://www.ilo.org/dyn/normlex/fr/f?
p=NORMLEXPUB:12100:0::NO::P12100_ILO_CODE:R194
[4] :https://www.ilo.org/dyn/normlex/fr/f?
p=NORMLEXPUB:12100:0::NO::P12100_ILO_CODE:C121
[5] :https://www.ilo.org/dyn/normlex/fr/f?
p=1000:11300:0::NO::P11300_INSTRUMENT_ID:312266
[6] :https://www.ilo.org/dyn/normlex/fr/f?
p=NORMLEXPUB:12100:0::NO::P12100_ILO_CODE:C155
[7] :https://www.ilo.org/dyn/normlex/fr/f?
p=NORMLEXPUB:12100:0::NO::P12100_ILO_CODE:R171
[8] :https://www.ilo.org/dyn/normlex/fr/f?
p=NORMLEXPUB:12100:0::NO::P12100_ILO_CODE:C187
[9] :https://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?
uri=OJ:L:2003:042:0038:0044:FR:PDF
[10] : https://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---ed_norm/---normes/documents/
publication/wcms_246512.pdf
[11] : https://www.inrs.fr/demarche/atmp/principales-definitions.html
[12] : https://www.ilo.org/dyn/travail/docs/450/Maroc%20-%20Code%20travail.pdf
[13]: file:///C:/Users/dell/Downloads/carmensalcedo,+25.+Mariem2.pdf
[14]: https://www.cleiss.fr/docs/regimes/regime_maroc.html
[15]: https://incvt.ma/wp-content/uploads/2016/10/profil-SST-Version-finale-octobre-2017-
derniere-version-1.pdf
[16]: https://www.cnesst.gouv.qc.ca/fr/conditions-travail/categories-travailleuses-
travailleurs/travailleuses-travailleurs-etrangers-temporaires
[17]: https://www.village-justice.com/articles/BURN-OUT-Les-droits-obligations-salarie-
employeur,23085.html

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