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THÈME DE L’EXPOSÉ 1 : Quelles formes de reconnaissance pour le travail ?

DOCUMENT 1
La reconnaissance au travail, un art à développer
POURQUOI AVOIR CHOISI LA RECONNAISSANCE ?
La reconnaissance est un ingrédient très important pour la santé psychologique ; c’est un moteur
puissant pour le maintien de l’équilibre humain. Or, le constat est fait : à l’heure actuelle, la
santé psychologique au travail est fragilisée à un point tel que les invalidités de nature
psychologique sont la cause numéro un des congés maladie dans le secteur de la santé et des
services sociaux. Retrouver les bases d’un équilibre humain au travail est nécessaire, voire
urgent dans certains milieux, non seulement pour la santé des personnes qui y travaillent, mais
également pour la santé des organisations elles-mêmes. Reconnaître et être reconnu au travail,
c’est réinjecter de l’Humain dans le travail. C’est faire et refaire du sens. Le sentiment d’être ou
de ne pas être reconnu au travail influence chacun d’entre nous à des degrés divers, dans notre
niveau d’énergie, de bien être, de motivation, de satisfaction, dans notre sentiment de réalisation
et d’appartenance, dans notre désir de s’impliquer, de s’engager. Quand on comprend que la
reconnaissance prend racine dans le respect, la confiance, la solidarité, l’appréciation, la
considération, voire la dignité humaine, on se doit de réfléchir à l’importance de reconnaître
l’autre dans ce qu’il est et dans ce qu’il fait. […]

QU’EST-CE QU’ON ENTEND PAR RECONNAISSANCE ?


Pour Serge Marquis, médecin en santé communautaire et spécialiste du stress dans les
organisations, la reconnaissance c’est : « Prendre conscience de soi et de l’autre (besoins, désirs,
etc.) ; assurer une présence, une vraie (être là, à l’écoute et, si c’est difficile, se demander
pourquoi cela l’est) ; faire des actions et prononcer des paroles ordinaires, toutes simples ; prêter
attention au sens des actes accomplis et des paroles dites. ». Pour Marie-Claire Carpentier la
reconnaissance au travail « doit valoriser les connaissances des travailleurs, leurs compétences,
leur engagement personnel dans le travail, leur expérience et leur culture. » Mais attention à la
reconnaissance inappropriée, peu conséquente. « La responsabilisation doit absolument
s’accompagner d’une autonomie réelle et des moyens nécessaires pour l’assumer. » Une sous-
utilisation des compétences ou une surcharge de travail sont des réalités qui usent et détruisent
l’équilibre humain parce qu’elles « tuent les espoirs et rabaissent l’être humain au rang de
moyen », de simple exécutant. Attention également à la « fausse reconnaissance », à la
reconnaissance « intéressée » : cela peut devenir facile de souligner le bon travail de quelqu’un
quand on souhaite « enrichir » sa tâche, lui donner un mandat au-dessus de ses capacités ou en
surplus de sa tâche. […]
LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
LE SUPÉRIEUR DÉTIENT LE RÔLE PRINCIPAL
Les marques de reconnaissance de la part du ou des supérieurs prennent souvent la couleur des
gestes les plus importants, les plus convoités, les plus appréciés. Les attentes exprimées à leur
égard sont plus élevées. « Se faire demander par son supérieur son opinion sur des questions qui
regardent son travail » a été le geste de reconnaissance qui a obtenu le plus souvent la cote la
plus élevée de popularité. Un participant a bien résumé ce phénomène : « Qu’un supérieur
consulte, interpelle les travailleurs dans leurs rôles, dans leurs compétences professionnelles,
qu’il démontre de l’intérêt pour le travail de chacun est la pierre angulaire de la reconnaissance
au travail ». Et d’autres participants de renchérir : « Ça va de soi ; c’est même une question de
respect ! » En deuxième lieu, « que le ou les supérieurs fournissent l’aide et le support
nécessaires à l’accomplissement de son travail » décrit un comportement très apprécié en milieu
de travail.
Dans la majorité des groupes, les supérieurs ressortent comme étant les « transmetteurs » de
reconnaissance les plus significatifs. Leur apport à la création d’un climat de reconnaissance
apparaît indispensable. Ils sont les détenteurs des effets les plus directs.

LA CLIENTÈLE
Dans un deuxième temps, apparaissent les témoignages de satisfaction et d’appréciation de la
part de la clientèle. Les réponses traduisaient toutefois des attentes moins élevées que pour le
supérieur. Une absence de reconnaissance de la part de la clientèle est plus acceptable, plus
pardonnable parce que souvent plus justifiable : la clientèle est souvent hypothéquée et on
attend peu d’elle. On peut résumer ainsi : ça ne fait pas partie du rôle du client de reconnaître. À
titre d’humain, il peut le faire, mais les attentes sont d’un autre ordre. Dans ce contexte,
l’absence de reconnaissance devient davantage neutre et sa présence, un plus, alors que face au
rôle de supérieur, l’absence de reconnaissance sera perçue comme un manque et sa présence
comme un dû. Pour le supérieur, c’est un devoir de transmettre de la reconnaissance, pour un
client, c’est une gentillesse.

LES COLLÈGUES
Les collègues jouent, bien sûr, un rôle déterminant, mais davantage en coulisse. Support,
entraide, respect professionnel et personnel, solidarité et gestes porteurs d’un climat convivial et
harmonieux (des salutations à l’arrivée et au départ, des sourires, des marques d’attention
gratuites, etc.) sont les ingrédients de base d’une reconnaissance entre collègues.

LA RECONNAISSANCE PROFESSIONNELLE EMPORTE LA PALME


Comme dernier élément, les gestes de reconnaissance se rattachant au travail (consultation ;
considération de ses compétences et opinions professionnelles ; aide apportée à
l’accomplissement d’une tâche) sont davantage souhaités et significatifs que ceux se rattachant
à des dimensions personnelles (prendre des nouvelles de sa santé, souligner sa fête, un mariage,
un deuil, etc.), bien que ceux-ci soient quand même appréciés. […]

Lucie Legault, http://www.asstsas.qc.ca/documentation/op/


DOCUMENT 2

Les nouvelles valeurs du travail


Le travail n’est plus seulement une source de revenus pour les Français qui y voient
également un moyen de s’épanouir, à condition de bénéficier d’une réelle reconnaissance.

Si c’était à refaire, presque la moitié des Français choisiraient un autre chemin pour leur
carrière, généralement pour cause d’insatisfaction. Une insatisfaction professionnelle qui prend
corps au sein de valeurs. Chaque salarié accorde en effet des valeurs différentes au travail,
suivant l’âge, le sexe, la catégorie sociale ou le niveau d’éducation. Des valeurs qui vont de
l’aspect pratique à l’épanouissement, selon un sondage réalisé par CSA pour Enjeux Les Echos
auprès d’un échantillon représentatif de 654 personnes.

Au premier plan, selon l’étude, ce qui donne sa valeur au travail est, aux yeux des actifs, la
rémunération avec 46 % des suffrages. Les jeunes et les plus diplômés se montrent les plus
sensibles sur ce facteur très pragmatique. Autre valeur de poids : la considération que les clients
ou les usagers portent au salarié. Ce facteur, qui exprime la notion de reconnaissance
professionnelle, est cité par 34 % des actifs. Ce besoin de considération se retrouve au coude à
coude avec une autre valeur, très proche : l’utilité du travail effectué pour la société dans son
ensemble (32 % des suffrages). On le comprend, le besoin de reconnaissance est une valeur très
forte aux yeux des actifs. Cette valeur s’avère même une source de motivation et, finalement, de
fierté. La reconnaissance extérieure de son métier ou de son l’entreprise apparaît même plus
importante aux yeux des actifs que l’ambiance interne, citée par 29 % des salariés.

http://management.journaldunet.com
THÈME DE L’EXPOSÉ 2 : L’économie collaborative et de partage doit-elle s’étendre au
travail ?

Coworking, télécentres, bureaux partagés :


trois facettes d’une même révolution
Ils s’appellent espaces de coworking, télécentres, bureaux partagés, bureaux satellites, mais en fait,
ils recouvrent une seule et même réalité : le lieu de travail de demain sera communautaire, ouvert
sur le monde et proche du domicile. Présentation de ce nouveau bureau en 7 mots-clés.
Coworking
Apparus il y a dix ans aux États-Unis, les espaces de coworking sont incontestablement le lieu de
travail le plus tendance du moment. Un espace de coworking est un espace de travail partagé où l’on
partage plus que l’espace : idées, projets, clients, passions, loisirs... En France, ils sont déjà une
quarantaine.
Télécentre
Mis sur le devant de la scène par la Datar en 2005, le télécentre est le pendant "étatique" de l’espace
de coworking, mais l’idée est presque la même : offrir aux habitants d’une ville un espace pour
travailler à distance de leur employeur et donc avec d’autres habitants qui n’appartiennent pas à la
même entreprise. Porté en France par des associations, le concept est déjà un franc succès aux Pays-
Bas avec le réseau des Smart Work Centers et est en plein développement en Belgique.
Bureau partagé
Le bureau partagé, concept récemment lancé par le site eworky.com, c’est l’espace de travail
inoccupé que les entreprises mettent à disposition à un tarif très avantageux à des TPE ou des
indépendants. C’est l’extension de la consommation collaborative dans le champ des bureaux.

Si l’on y regarde de plus près, ces trois nouveaux concepts sont en fait très proches et préfigurent le
lieu de travail de demain. Quelles sont leurs caractéristiques ?
Déspatialisation
Le cadre spatio-temporel de l’entreprise est en train d’éclater, c’est la fin de l’unité de lieu, de l’unité
de temps et de l’unité d’action. Avec l’essor des tablettes, des tiers lieux de travail et du télétravail,
on devient tous des travailleurs nomades : on travaille n’importe où et n’importe quand. Ces
nouveaux lieux de travail ne sont plus des lieux de sédentarité, mais des lieux de passage. On vient y
travailler pour la situation géographique, pour les gens que l’on peut y croiser, pour le cadre ; le lieu
de travail n’est plus une habitude, mais un choix.
Ouverture
L’époque de la tour de bureaux mono-entreprise, symbole phallique de puissance, est révolue.
L’entreprise s’ouvre sur son écosystème et le lieu de travail devient le creuset d’échanges avec les
partenaires, les clients, les fournisseurs et les concurrents. Par sa porosité, le lieu de travail
matérialise la création de la valeur partagée. Les grandes entreprises vont ainsi peu à peu investir les
espaces de coworking et ouvrir leurs bureaux inoccupés aux autres acteurs de leur écosystème.
Communauté
Autour du lieu de travail, se développe entre les coworkers une véritable communauté. Quel intérêt ?
L’énergie. Dans la vision tayloriste de l’entreprise, le lieu de travail est l’espace dans lequel on
réunit des travailleurs stimulés par un manageur qui distribue et contrôle. L’énergie, c’est le
manageur. Dans un espace de coworking, l’énergie c’est la communauté : échange, émulation,
partage, collaboration…
Durabilité
C’est l’objectif premier des télécentres : construire un espace de travail hyperconnecté, au plus près
du lieu de vie pour éviter des transports coûteux et polluants. Bienvenue dans l’ère du "travailler
local". En outre, ces nouveaux lieux de travail vont permettre de lutter contre le très faible taux
d’occupation des locaux traditionnels qui n’est pas seulement un gouffre financier, mais aussi un
non-sens écologique. En effet, dans ces nouveaux espaces de travail, le poste de travail est de fait
dépersonnalisé, permettant à l’échelle globale un ajustement statistique entre l’offre et la demande.
Enfin, pour les indépendants et autres entrepreneurs qui travaillent généralement depuis leur
domicile, le coworking permet de mutualiser le chauffage, la lumière, la cafetière ou l’imprimante, et
donc de réduire ainsi la consommation de matières premières.
OLIVIER BRUN | LE 30/01/2012 | LES ECHOS

FLEX OFFICE : UN CONCEPT À ADOPTER ?


Nouveau concept d’aménagement des espaces de bureaux et de façon de penser le travail, le flex
office prend peu à peu ses marques dans la vie des entreprises françaises. Réduction des coûts
immobiliers, productivité renforcée, salariés mobiles, digitalisation du bâtiment et des
collaborateurs, accent mis sur le bien-être au travail… : le flex office ne peut que séduire. Mais si ce
modèle de flexibilité fait des émules, il se heurte aussi à des difficultés de mise en place : nouveau
positionnement managérial à adopter, salariés déboussolés, frais de réaménagement… Alors, le flex
office, solution magique ou caprice d’une nouvelle génération de travailleurs ?
Travailler flexible et collaboratif
Avec le flex office, voilà l’open space relégué au rang d’ancêtre du bureau partagé ! Place désormais
à ce nouveau concept d’aménagement tout droit venu des années 1990 et des grandes sociétés de
conseil américaines. Le principe est simple : plus d’espaces dédiés mais des postes de travail en
libre-service dans des espaces de bureaux partagés, flexibles et connectés. Cette organisation de
travail moderne se veut dynamique et surtout collaborative, à l’image d’une génération nomade qui
révolutionne le monde du travail. Comment ? En mettant à disposition du salarié toute une panoplie
de services aussi bien dans le travail en lui-même que pour son bien-être. Télétravail, mode projet,
hiérarchie et management revus, ambiances de travail multipliées mais aussi réaménagement des
espaces, qualité de vie privilégiée, services diversifiés… Voici les avantages de la nouvelle façon de
travailler en flex office. […]
Imaginez, ordinateur et smartphone à la main, le salarié s’installe à un bureau différent chaque jour
et passe du temps dans les espaces collectifs comme la cafétéria ou le salon lounge…. Plus de poste
de travail attitré pour une flexibilité à son maximum. Les salariés sont libres de travailler où ils le
souhaitent, dans les conditions qu’ils estiment le plus agréable pour eux. C’est le « sans bureau
fixe » qui incite ces échanges quotidiens entre salariés de services différents, encourage le
décloisonnement, améliore la créativité et permet de travailler dans espaces de travail plus agréables.
Au-delà du gain en santé au travail et surtout de réduction des coûts, le flex office repose la question
du management et de la communication. Traditionnellement organisées en services et en territoires
distincts, les entreprises qui osent le flex office ont dû « casser les silos » existants : les salariés
peuvent désormais se regrouper et échanger le temps d’un projet. Le passage aux bureaux partagés
sert aussi à transformer les pratiques managériales. Avec un manager maintenant installé au cœur de
son équipe, impossible d’ignorer les problématiques de ses collaborateurs.
Attention aux contrecoups
Néanmoins, dans un panorama d’entreprises françaises où le territoire est important, où la position et
même la taille du bureau est souvent signe de pouvoir, ne plus « posséder un espace » peut s’avérer
compliqué. Adieu personnalisation d’un bureau, il faut désormais se déplacer avec ses effets
personnels. Une disparition de la territorialité qui peut influer sur le sentiment d’appartenance à une
équipe ou à l’entreprise. Laisser ses affaires au bureau, c’est être sûr de retrouver sa place le
lendemain.
Par ailleurs, pousser le salarié à changer de place tous les jours peut se révéler ambitieux et créer au
contraire de l’isolement chez ses collaborateurs. Loin de la collaboration, le flex office peut aussi
limiter les échanges. Fatigue et manque de concentration peuvent aussi être les effets pervers des
bureaux partagés. Une nouvelle répartition en flex office peut de plus très vite devenir problématique
pour les managers qui souhaitent rassembler les salariés concernés par un projet. Collaborer et se
réunir nécessite davantage d’organisation dans un espace flexible.
Le flex office peut ainsi se révéler catastrophique s’il n’est pas bien maîtrisé : attention à ne pas
supprimer trop de bureaux sous peine de déstabiliser ses salariés. Sanofi, par exemple, a misé
sur un taux d’occupation de 80 %, mais certains collaborateurs dénoncent une suppression trop
massive de bureaux avec pour résultat des salariés qui errent pour trouver une place et s’installent
finalement où ils peuvent, loin de leur équipe.
Si le flex office répond aux évolutions du travail vers un nomadisme et une flexibilité sans cesse
croissants, il ne faut pas déployer le concept sans véritable réflexion du projet, sans vouloir
digitaliser son entreprise ni sans préparer, voire intégrer, les salariés à ce changement. Toutefois,
bien équipé et entouré, il n’y a aucune raison de ne pas réussir le projet « sans bureau fixe ».
D’après https://cowork.io/
THÈME DE L’EXPOSÉ 3 : Le bien-être au travail, une préoccupation nouvelle et bienvenue ?

Le bien-être au travail : un sujet d'actualité


Pendant longtemps, le travail a été considéré par les salariés comme un simple gagne-pain, un
moyen de subvenir à ses besoins sans aucune considération relative au bien-être. Aujourd’hui, le
travail a pris une place considérable dans la société et les salariés cherchent à s’y sentir bien. Après
la famille, le travail est l’une des composantes essentielles de notre identité. Avez-vous déjà
remarqué que l’une des premières questions que l’on pose lorsque l’on rencontre quelqu’un est « que
faites-vous dans la vie ? ». Plus qu’une manière de subvenir à nos besoins, le travail est désormais un
vecteur d’épanouissement et de réalisation de soi : il donne un sens à notre vie et nous permet de
nous sentir utile à la société. La question du bien-être et de la qualité de vie au travail prend donc
tout son sens.
Qu’est-ce que le bien-être au travail ?
Pouvoir s’épanouir dans son métier est devenu une préoccupation forte de nombre d’actifs. Selon
l’OMS, le bien-être sur les lieux de travail consiste en « un état d’esprit dynamique, caractérisé par
une harmonie satisfaisante entre les aptitudes, les besoins et les aspirations du travailleur, d’une part,
et les contraintes et les possibilités du milieu de travail, d’autre part ». Se sentir bien au travail passe
donc par plusieurs facteurs : la santé et la sécurité, l’intérêt du travail, la rémunération, la lutte contre
le stress, l’ergonomie, l’environnement de travail, les relations entre collègues et avec sa
hiérarchie…
Un sujet d’actualité
L’Anact, l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail, remarque que, depuis
quelques années, les entreprises s’intéressent de plus en plus au bien-être de leurs salariés et
commencent à mettre en place des démarches afin d’améliorer les conditions de travail. L’agence
organise chaque année une semaine pour la qualité de vie au travail. Cet évènement a pour objectif
d’informer et de mobiliser différents acteurs du monde du travail (chefs d’entreprise, responsables
RH, salariés, managers, institutions, partenaires sociaux, médecins du travail…) afin d’améliorer le
bien-être des salariés.
Les Français sont-ils heureux au travail ?
Les Français seraient-ils plus heureux au travail que leurs collègues européens ? Le baromètre
Edenred-Ipsos « Bien-être et motivation des salariés en Europe » publié en juin 2015 révèle que 41%
des salariés français s’estiment « souvent heureux » au travail (moyenne européenne 38%). En
revanche, 32% des salariés français considèrent avoir une bonne qualité de vie au travail, contre 38%
en moyenne en Europe. La France se place ainsi au 10ème rang du classement des 14 pays
européens ayant participé à l’enquête en termes de qualité de vie au travail « ressentie ».
Comment améliorer le bien-être des salariés ?
Plusieurs facteurs peuvent avoir un impact sur la qualité de vie au travail. Avant le salaire, un des
facteurs les plus souvent cités par les salariés est l’intérêt porté au travail. Les salariés cherchent à
donner un sens à leur travail et à s’épanouir professionnellement grâce à des missions stimulantes.
Le sentiment d’appartenance à une entreprise ou une organisation est également primordial. Pour se
sentir épanouis au travail, les salariés ont besoin de savoir qu’ils sont utiles à leur entreprise, qu’ils
apportent leur pierre à l’édifice. Le besoin de reconnaissance est essentiel pour encourager les
salariés : il passe par le salaire, particulièrement important, mais également par des encouragements
verbaux.
Des relations de travail apaisées sont également le gage d’une qualité de vie au travail. Chaque
salarié doit pouvoir bénéficier d’une certaine autonomie tout en étant susceptible de s’appuyer sur sa
hiérarchie. Un cadre de travail bien défini, des valeurs propres à l’entreprise et des managers
responsables sont le gage d’un mieux-vivre au travail. Entretenir de bonnes relations avec ses
collègues est également important. Pouvoir discuter autour d’un café et échanger de manière
informelle font partie de l’esprit de convivialité d’une équipe.
Enfin, l’environnement de travail est essentiel. Un espace de travail aéré et confortable, un éclairage
adapté et une bonne ventilation sont autant de facteurs qui permettent de lutter contre le stress au
travail et d’améliorer la santé des travailleurs. D’autres facteurs peuvent également avoir une
influence sur la qualité de vie au travail tels que l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie
privée, le temps de transport, les perspectives d’évolution et la sécurité de l’emploi. […]
https://www.topformation.fr
Comment l’espace de travail crée le bien-être des salariés
Notre rapport au temps et aux déplacements fait émerger une nouvelle organisation du travail :
44 % des entreprises ont recours au télétravail, 30 % expérimentent le nomadisme et 46 % ont
déjà adopté le flex office.
Véritable enjeu du management, l’espace de travail répond aux besoins de mobilité
d’aujourd’hui et de demain. L’entreprise imagine de nouveaux scenarii pour devenir un lieu de
liens et la dimension collective prend le pas sur la sphère individuelle. L’espace de travail est en
pleine mutation et devient un outil de communication en tant que tel. Et pour cause ! Dans leur
enquête, Mon Bureau de Demain, les étudiants de l’ESSEC mettent en exergue que "36 %
reconnaissent l’espace de travail comme un critère d’influence sur le choix de leur futur
employeur".
L’entreprise s’applique alors à honorer la promesse de bien-être au travail qu’elle fait à ses
collaborateurs. Depuis les années 1980, dans une logique de densification de l’espace et de
communication entre les salariés, l’aménagement le plus plébiscité est l’open space. S’il reste la
meilleure réponse aux contraintes économiques et spatiales de l’entreprise, ce concept
d’aménagement s’adapte de plus en plus aux modes de travail des salariés : alternance de petits
open space, bureaux cloisonnés, bureaux partagés, espaces de convivialité... S’il recherche un
compromis acceptable, l’espace de travail se veut médiateur. Et la question de l’aménagement
invite l’entreprise à devenir un lieu créateur de liens, de communautés et d’expériences. […]
L’espace de travail est un nouveau lieu d’expression. Amazon l’a compris. Le leader mondial de
l’e-commerce, dont les méthodes de management sont connues pour être anxiogènes, parie sur
la nature avec son fameux Biodôme de Verre à Seattle, pour développer le bien-être de ses
collaborateurs. En 2020, les salariés travailleront dans trois bulles de verre d’une vingtaine de
mètres de hauteur, mêlant végétation et bureaux : 3 000 variétés de plantes, ruisseaux
d’intérieur, ponts suspendus, puits de lumière naturelle, Dale Alberta, l’architecte principal du
projet, a pensé à tout pour amener les salariés à "réfléchir de manière plus créative et susciter
des idées qui n’auraient pu émerger dans des esprits coincés dans des bureaux".
Avec l’esprit de la médiation, l’aménagement des espaces de travail se révèle en initiative qui
facilite l’engagement des salariés et aide l’entreprise à entamer sa mutation vers un modèle
organisationnel qui concilie productivité et bien-être.
Par Nathalie Neyret, Les Echos, le 20/04/17

"Les managers du bonheur arrivent dans les entreprises"


De plus en plus d'entreprises recrutent aujourd'hui des happiness managers. Le but d'un
tel poste? Veiller à ce que chacun soit heureux au travail. Les explications de notre
contributeur Philippe Laurent, coach et spécialiste du bonheur au travail.
Ça y est, la fonction de Happiness Manager [manager du bonheur] existe en entreprise, ainsi
que celle de Chief Happiness Officer! C'est une bonne nouvelle d'apprendre qu'après le souci de
la Qualité de Vie au Travail (QVT) et l'attention portée aux risques psychosociaux (RPS), le
sujet du bonheur au travail est pris au sérieux au plus haut niveau de la hiérarchie, y compris
dans des grands groupes internationaux. […]
Le happiness manager doit observer comment les individus se sentent et comment les managers
se comportent. Il doit savoir comment font les autres entreprises qui ont des bons résultats dans
le domaine, s'appuyer sur le travail des think-tank, des chercheurs. Il doit également former les
managers pour qu'ils adoptent les postures qui font du bien; les accompagner dans la mise en
application de ces nouvelles manières de manager qui laissent de la liberté d'action, de parole et
d'initiative afin de passer plus de temps à accompagner qu'à contrôler. Cela passe par une remise
en question des anciens processus pour s'assurer qu'ils ont encore du sens. Enfin, il doit donner
plus de temps aux employés pour faire leur travail et pour innover plutôt que de rapporter ce
qu'ils font à leurs supérieurs. En résumé, c'est un job passionnant.
Philippe Laurent, le 09/11/2016, L’Express
THÈME DE L’EXPOSÉ 4 : L’Ubérisation permet-elle d’apporter du travail à tous ou le
précarise-t-elle?

L’"ubérisation" de l'économie crée des emplois


"L'ubérisation" de l'économie, ou transformation numérique, crée plus d'emplois qu'elle n'en
détruit, conclut une étude de la Coface présentée mardi qui compare le nombre de défaillances
et de créations d’entreprises dans les secteurs des transports et de l’hébergement.
Ces deux secteurs sont les "plus lucratifs" de l'économie collaborative, a souligné lors d'une
conférence de presse Guillaume Rippe-Lascout, économiste de l'assureur-crédit Coface.
Ils avaient, avant l'arrivée de la société Uber et de la plateforme AirBnB, une situation de
"quasi-monopole" avec peu de nouvelles licences de taxis créées et un manque de places
d'hébergement dans la capitale.
Le développement des VTC a certes bousculé le secteur des taxis. Entre 2013 et août 2016 les
faillites ont augmenté, en Ile-de-France, de 135%. Mais sur la même période la création de VTC
a été multipliée par 7, ce qui "a largement compensé l'augmentation des défaillances", relativise
Rippe-Lascout.
Ainsi, en août 2016 on comptait 14.404 créations d'entreprises de VTC sur un an, et 746
destructions d'emplois chez les taxis. Ce qui représente 12.218 créations d'emplois réels (en
considérant que 80% des chauffeurs VTC exercent cette activité à temps plein et 20% à mi-
temps) en France.
Publié le 13/12/2016, Le Figaro

Les travailleurs "ubérisés" exposés à des risques pour leur santé


Ces travailleurs souffrent notamment de l'isolement social et du morcellement des tâches.
Au total, quelque 200 000 personnes sont concernées.
La montée en puissance des plateformes numériques qui mettent en relationn es prestataires
avec des particuliers expose davantage les travailleurs à certains risques, notamment
psychosociaux, d'après une étude rendue publique ce vendredi.
Parmi les risques pointés par l'Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des
accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) : l’isolement, car ces travailleurs
n'ont plus de contacts quotidiens avec des collègues ou une hiérarchie, ainsi que la faible
autonomie dans le travail, les tâches étant standardisées et fixées par un algorithme.
"Un principe de prévention est d'adapter le travail à l'homme", or ici, "c'est plutôt l'homme qui
s'adapte au travail", a expliqué Benjamin Paty, expert à l'INRS, lors d'une présentation de
l'étude.
Au total, 200 000 travailleurs sont concernés en France, notamment dans les secteurs de la
livraison, mais aussi de l'aide à domicile ou du bâtiment, rappelle l'INRS. Dans ce travail,
l'institut s'est livré à un exercice de prospective en imaginant plusieurs scénarios d'expansion
des plateformes d'ici à 2027 pour identifier les conséquences possibles sur la sécurité et la santé
au travail.
Au-delà du sentiment d'insécurité professionnelle que peut engendrer la dépendance à une
plateforme, le travailleur privé d'autonomie ne peut plus faire preuve d'innovation dans
l'exécution de ses tâches, notent les experts. Celles-ci sont morcelées, ce qui entraîne une perte
de sens préjudiciable.
Par ailleurs, l'absence de collègues accroît les risques car "on sait que les collectifs de travail
jouent un rôle fort dans [leur] mise en visibilité", souligne l'étude. Comme l'absence de
manager, avec qui le travailleur d'une plateforme aurait pu discuter, par exemple de sa charge de
travail.
"Le rapport de force est déséquilibré entre la plateforme qui fixe les conditions du service, et les
travailleurs éclatés, fragmentés, qui ont du mal à se mobiliser", a par ailleurs souligné Nicolas
Amar, de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas).
Pourtant, selon l'INRS, les plateformes ont tout intérêt à faire attention à la santé de leurs
travailleurs, qu'elles ont aussi besoin de fidéliser. Bref, à "s'intéresser davantage à l'amélioration
de 'l'expérience travailleur'" alors qu'elles sont aujourd'hui "focalisées sur 'l'expérience client'".
L'INRS suggère par exemple aux plateformes d'utiliser leurs outils de dialogue direct avec le
prestataire pour faire de la prévention, organiser des formations collectives, ou encore intégrer
aux algorithmes une dimension d'évaluation des risques.
Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 12/01/2018

« La grève chez Deliveroo vient s’ajouter à la longue liste des


mobilisations sociales dans l’économie numérique »

La grève perlée des coursiers Deliveroo dans plusieurs grandes villes françaises
vient s’ajouter à la liste chaque jour plus longue des mobilisations sociales
menées dans les entreprises stars de l’économie numérique. La courte histoire
de Deliveroo et d’Uber est déjà émaillée de multiples campagnes, d’actions
collectives et de grèves un peu partout dans le monde. Ce sont tour à tour les
conditions de travail, le statut du travailleur, les rémunérations, le non-accès
aux droits sociaux qui y sont dénoncés.
Cela peut sembler paradoxal, mais c’est dans ces entreprises technologiques que
l’on trouve des pratiques sociales d’avant la création de l’Organisation
Internationale du Travail.

Christophe Degryse, 13 août 2019, Le Monde


THÈME DE L’EXPOSÉ 5 : Changer le monde, une utopie réaliste ?

« SOYEZ RÉALISTES, DEMANDEZ L’IMPOSSIBLE! »


« Si nous voulons changer le monde, il nous faut être irréalistes, déraisonnables et impossibles.
Rappelez-vous : ceux qui appelaient à l’abolition de l’esclavage, au droit de vote des femmes et au
mariage pour tous, eux aussi étaient traités de fous. Jusqu’à ce que l’histoire leur donne raison. »
Que diriez-vous de recevoir, chaque mois, un revenu décent qui vous mettrait à l’abri de la pauvreté
et de l’insécurité? C’est l’une des idées proposées par l’historien et journaliste néerlandais Rutger
Bregman dans Utopies réalistes (Éditions du Seuil). L’ouvrage fait actuellement un tabac à travers
le monde. Et pour cause : l’auteur croit qu’on peut en finir avec la pauvreté.
DES EXPÉRIENCES QUI PARLENT
La recette est simple : distribuer à chaque personne un revenu suffisant pour satisfaire ses besoins de
base. Une idée farfelue? Bien au contraire. Rutger Bregman rapporte plusieurs expériences
concluantes, notamment à Dauphin, au Manitoba, en 1973. Pendant quatre ans, 1 000 familles ont
reçu un revenu mensuel garanti sans rien devoir faire en retour.
Loin d’encourager la paresse et l’oisiveté, l’expérience a été bénéfique : les pères travaillaient autant
qu’avant, les mères prenaient plusieurs mois de congé de maternité et les étudiantes et étudiants
poursuivaient plus longtemps leurs études. Mieux encore : le nombre de cas d’hospitalisation a
diminué de 8,5 %, sans compter le recul notable de la violence conjugale et des pathologies
psychiques.
À Londres, l’expérience a été réalisée, en 2009, avec treize sans-abris à qui l’on a versé environ
5 000 $ par mois, sans condition. Un an plus tard, la majorité n’était plus dans la rue, et plusieurs
étaient retournés aux études ou s’étaient déniché un travail. Et vlan pour les préjugés à l’égard des
plus démunis!
TRAVAILLER MOINS POUR MIEUX VIVRE
Rutger Bregman s’attaque également à la semaine de travail de 40 heures en proposant de la réduire
à 15 heures. Et là encore, les faits semblent lui donner raison. En effet, il écrit que « les pays les plus
riches du monde, ceux qui ont une importante classe créative et des populations très éduquées, sont
aussi ceux qui ont le plus réduit leur semaine de travail ».
En fait, c’est l’ensemble de la société qui a à gagner avec des semaines de travail réduites puisque ce
serait la solution à (presque) tout : stress, pollution, accidents, chômage, etc. Sans compter que
moins de temps passé au boulot, c’est plus de temps pour la famille et les loisirs. Des personnes
moins fatiguées, plus heureuses et en meilleure santé, cela représente aussi des économies
appréciables pour l’État.
UN CONTEXTE IDÉAL POUR PLONGER
L’historien croit que jamais les temps n’ont été aussi mûrs pour un tel revenu universel
inconditionnel. Il évoque la mondialisation qui érode les salaires de la classe moyenne et l’écart
croissant entre les personnes ayant un diplôme universitaire et celles n’en n’ayant pas…
Tout cela est « sans compter que le développement de robots de plus en plus intelligents pourrait
bien coûter leur boulot à ceux qui ont l’avantage aujourd’hui… c’est précisément parce que nous
sommes plus riches que jamais qu’il est aujourd’hui en notre pouvoir de faire un pas supplémentaire
dans l’histoire du progrès : donner à chacun la sécurité d’un revenu de base ».
UN MONDE SANS FRONTIÈRES
Le monde idéal dont rêve Rutger Bregman ne s’arrête pas là : il plaide pour l’abolition de toutes les
frontières. Il rappelle que, jusqu’à l’éclatement de la Première Guerre mondiale, les passeports
étaient pratiquement inexistants et le fait de pays considérés comme peu civilisés.
Cent ans plus tard, il croit qu’il est temps d’abolir ces barrières artificielles. « Les frontières sont la
plus grande cause de discrimination de toute l’histoire du monde. Les inégalités entre habitants du
même pays ne sont rien comparées à celles qui existent entre différentes citoyennetés. »
Alors que les programmes d’aide au développement ne représentent qu’une goutte d’eau dans
l’océan pour lutter contre la pauvreté mondiale, il soutient que l’ouverture des frontières, elle, aurait
des répercussions considérables. Additionnée à des mesures contre les paradis fiscaux, elle pourrait
contribuer à effacer toute la pauvreté existante.
L’auteur va même plus loin en déconstruisant tous les mythes sur les menaces qu’une telle ouverture
ferait peser sur nos sociétés : augmentation du terrorisme et de la criminalité, réduction de la
cohésion sociale, vol de nos emplois, baisse des salaires, etc. Des peurs bien réelles qui n’auraient
toutefois pas raison d’être.
UNE GAUCHE TROP TIMIDE
Aussi réalistes que puissent être ces utopies, Rutger Bregman est conscient qu’elles demeurent
audacieuses. Il propose donc que des expériences soient menées et que leur mise en application se
fasse progressivement. L’histoire abonde en idées folles devenues avec le temps la normalité, dont la
fin de l’esclavage et l’avènement de l’État-providence. À nous d’avoir le courage d’être utopistes
pour rendre le monde meilleur.
L’auteur attribue d’ailleurs la montée de la droite dans le monde au fait que la gauche est devenue
beaucoup trop prudente, s’interdisant toute idée jugée trop radicale de peur de perdre des appuis dans
la population. Historiquement, ce sont les idées progressistes de la gauche qui ont donné le ton à
l’évolution sociale. Les manifestants de Mai 68, en France, n’hésitaient pas à scander : « Soyez
réalistes, demandez l’impossible! »
Aujourd’hui, c’est la droite qui revendique l’impossible, et ce, en faisant reculer les limites de
l’acceptable. Ses tenants, tel Donald Trump, y parviennent en osant émettre les idées les plus
choquantes et les plus subversives, à un tel point « que n’importe quoi de moins radical paraitra
soudain raisonnable ». En agissant ainsi, ils réussissent à déplacer vers la droite la fenêtre de
l’acceptable et à l’éloigner d’autant de la gauche.
L’UTOPIE POUR RÊVER DEMAIN…
Plutôt que de sauter sur la patinoire avec ses idées, en faisant rêver et en redonnant espoir, la gauche
commet l’erreur stratégique de s’opposer à la droite en prêtant foi à son discours. Si tous savent que
la gauche est contre la privatisation, contre l’establishment, contre l’austérité, bien peu
savent pour quoi est la gauche. Cette dernière doit reprendre l’offensive en défendant un idéal que
des millions de gens ordinaires comprennent. Un idéal qui peut sembler utopique aujourd’hui, mais
qui est pourtant à portée de main…
CLAUDE GIRARD, http://magazine.lacsq.org, 23 JANVIER 2018

Un monde en paix. Une utopie réaliste ?


Il faut un solide optimisme pour écrire, en 2016, un livre sur la possibilité pour notre monde de vivre
enfin en paix. C’est pourtant ce que vient de faire le général français Jean Cot. Bien sûr, le sous-titre
du livre sous forme d’interrogation, indique d’emblée que cette paix tant souhaitée par de nombreux
humains n’est sans doute aujourd’hui qu’une utopie, mais Jean Cot la prétend réaliste, estimant que
dans de nombreux domaines, il est vrai, les utopies d’hier sont devenues des réalités aujourd’hui,
donc : pourquoi pas la paix !
Jean Cot donne des raisons d’espérer : en une "Europe, puissance sage", une "conscience
universelle de plus en plus développée" et une "force du droit" qui s’imposerait à tous. Comment ne
pas partager ce formidable désir de paix ? Jean Cot voit en "l’explosion du progrès, depuis deux
siècles, non seulement scientifique et technique, mais aussi dans le domaine des sciences sociales et
politiques" des raisons de croire à une marche vers "l’abondance, la dignité, la paix". Et
d’ajouter : "Voilà, j’en conviens beaucoup d’utopies en peu de pages" mais il préfère avancer
avec "ceux qui rêvent le jour (qui) auront toujours un avantage sur ceux qui ne rêvent que la nuit" .
[…]
Mais comment obliger les gouvernements à renoncer à la guerre ? Jean Cot donne quelques éléments
de réponse : une Europe sage, une Onu plus efficace, le droit international, une "conscience
humaine" refusant la guerre.... On peut aussi admettre que depuis 1945, la dissuasion nucléaire a
joué un rôle important pour éviter un conflit ouvert entre l’Otan et le Pacte de Varsovie, c’est-à-dire
entre les USA et la Russie, dissuasion toujours effective aujourd’hui et qui rend d’ailleurs inutiles et
très émotionnelles les "chamailleries" actuelles entre l’UE, l’Otan et la Russie.
Francis Briquemont, 8 avril 2016, lalibre.be
THÈME DE L’EXPOSÉ 6 : Est-il possible de changer le monde ?

Les utopies réelles ou la fabrique


d’un monde postcapitaliste
Les « hackerspaces » californiens, les coopératives du Pays basque, l’encyclopédie
Wikipédia… Enquête sur les bases théoriques d’un mouvement qui cherche à éroder le
capitalisme par l’action concrète.
Après une longue éclipse, l’utopie est de retour – au moins dans les librairies. Inscrit en grandes
lettres rouges sur le best-seller de l’essayiste néerlandais Rutger Bregman, le mot figure
également dans le titre de l’ouvrage sur le postcapitalisme du sociologue américain Erik Olin
Wright. Mais plus que ce mot, né au XVI e siècle sous la plume de Thomas More, ce sont les
adjectifs qui l’accompagnent dans ces deux titres qui intriguent : Rutger Bregman plaide pour
des utopies « réalistes », Erik Olin Wright pour des utopies « réelles ».
Dans les milieux alternatifs, ce sont les utopies « concrètes » qui sont en vogue. En septembre,
la ville de Paris a ainsi accueilli le quatrième festival de ces expériences « qui préparent
l’avenir ». Actions « zéro déchets », coopératives d’énergies renouvelables, villes sans voitures,
emplois d’utilité sociale : « Pendant que certains politiques délirent sur les Gaulois ou les
dynasties royales », raille le magazine Basta !, les citoyens inventent des « utopies
concrètes » destinées à résister aux « secousses économiques, sociales et environnementales ».
L’expression d’utopie concrète n’est pas réservée aux militants : dans L’Age du faire (Seuil,
2015), le sociologue Michel Lallement l’utilise pour qualifier les espaces où les hackeurs
imaginent des formes de travail qui bousculent les règles de l’économie de marché. […]
Par Anne Chemin, publié le 30 novembre 2017, Le Monde

Anne de Béthencourt : « Les utopies peuvent changer le monde »

Chargée des Relations extérieures pour la Fondation Nicolas Hulot, vice-présidente de


l’Institut de l’économie circulaire et cofondatrice du WomenLab, Anne de Béthencourt est
l’une des organisatrices de la 4e édition du Forum de l’Évolution de la Conscience qui aura
lieu le 10 octobre prochain, à Paris. Elle nous parle de cet événement inspirant qui entend
transformer la société à travers l’évolution de nos consciences…
Quel est l’objectif du Forum de l’Évolution de la Conscience ?
Quand nous avons créé, il y a quatre ans, ce forum, c’était sur l’inspiration de cette phrase de
Gandhi : « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde. » La société ne changera
pas uniquement par du « faire », par de l’action. Cela demande aussi une évolution de l’être de
chacun, des consciences individuelles et collectives qui permettent d’aller vers de l’action
différente. Le deuxième point, c’est que nous partageons l’idée que l’avenir n’est pas écrit et
que la communauté humaine doit avoir toute capacité à se reprendre en main pour créer un autre
futur. Nous refusons d’être dans la fatalité ou dans le déni.
Pourquoi avoir créé un forum ?
Quand nous parlions d’évolution de la conscience, nous nous sommes rendu compte que cela
attirait beaucoup de gens qui avaient envie de se retrouver autour de ces thèmes et d’évoluer
ensemble, mais qui se sentaient isolés. C’est un Forum international et nous faisons donc venir
des personnalités qui n’ont pas l’habitude d’intervenir en France. Il peut s’agir de figures
spirituelles, d’économistes, de philosophes… Ensemble, nous faisons un voyage d’une journée
sur un thème ; cette année, ce sera les utopies réalisées. Au-delà des interventions, nous
proposons aussi un travail en intelligence collective à travers des ateliers pour que chacun
puisse découvrir sa propre utopie, sa vocation sur cette Terre.
Comment inviter les gens – qui sont dans le scepticisme ou le déni – à prendre conscience
des risques écologiques et sociétaux qui nous pendent au nez ?
Il est difficile de répondre. S’il y avait une solution, on l’aurait déjà tous trouvée avec nos
chemins différents. Il n’y a pas un sujet, pas une façon de faire, mais il y a des moments où des
gens ont des prises de conscience.
Ceux qui sont dans le déni, je crois qu’il faut arrêter d’essayer de les convaincre, car on y perd
notre énergie. Et il y a des gens entre les deux. Ils sont prêts à discuter, à être curieux, à être
ouverts et intéressés par les sujets. Il n’y a pas de principe absolu pour les toucher. La seule
règle à laquelle on peut répondre, c’est l’authenticité de chacun dans sa façon d’exprimer ce
qu’il a à exprimer. On peut inspirer les gens, c’est tout ce que l’on peut faire. Les inspirer par
tout ce que l’on est et ce que l’on fait.
La conscience étant personnelle, comment articuler la conscience individuelle avec la prise
de conscience collective ?
Toutes les spiritualités, quelles qu’elles soient, parlent de l’unité. Nous sommes un. Nous ne
sommes pas des individus séparés de tout. La nature n’est pas séparée de nous et la Terre n’est
pas séparée de l’Univers. C’est comme l’image de la main : autonome, mais qui fait entièrement
partie du bras, qui lui-même fait partie du corps. Et le jour où on a conscience que notre
évolution individuelle affecte l’évolution du monde, dans un sens positif ou négatif, que nos
propres actions contribuent à l’évolution du tout, on a une autre vision de ce que l’on peut être
en tant qu’individu. On n’agit plus pour soi-même, mais pour le tout. Chacun a son propre rôle à
jouer dans cette partition.
Certes, mais le concept même de spiritualité ne parle pas à tous…
La société évolue. De plus en plus de personnes sont conscientes qu’il ne s’agit pas que d’une
question de faire, de politique, de croissance… C’est aussi une question de comportement en
tant qu’être humain. Regardez comme le sujet de la méditation a envahi les médias. Auriez-vous
imaginé, il y a quelques années, que des médias « grand public » puissent faire leurs unes sur la
méditation ? Certes, il y a méditation et méditation.
À titre d’exemple, quand Nicolas Hulot a organisé le Sommet des consciences [le 21 juillet
2015] en faisant venir des dignitaires de religions et courants spirituels ainsi que des personnes
morales du monde entier sur le sujet de la conscience, peu y ont cru. Au final, cette rencontre a
été extrêmement riche.
Je crois que nous sommes de plus en plus interpellés par ces notions de conscience et de
spiritualité. Quelles que soient nos croyances, notre vie intérieure n’est pas séparée de ce que
l’on est et de ce que l’on fait. Nous ne serons jamais parfaits, mais nous sommes en évolution
permanente. On changera le monde si l’on est nous-même, le plus authentique qui soit, même
avec nos erreurs.
Pourquoi, cette année, avoir choisi le thème des utopies réalisées ?
On pense souvent qu’une utopie n’est pas réalisable, car elle représente un idéal de bonheur et
d’harmonie pour les sociétés. Pour nous, la première utopie est intérieure. Réaliser son utopie,
c’est découvrir et réaliser sa vocation. Au Forum, cette année, nous avons invité des pionniers –
philosophes, spirituels, entrepreneurs… – qui mettent en œuvre leurs utopies. Ils partageront
leurs joies et leurs difficultés. C’est cela qui nous intéresse : passer du rêve, de l’utopie, à sa
mise en œuvre. Nous avons été inspirés par Auroville, en Inde, une cité créée sur la base d’une
vision utopique du vivre-ensemble. Des personnes de toutes les nationalités y habitent. Ce qui
est compliqué, c’est d’aller au-delà de l’ego et des individualismes. C’est le facteur humain.
Mais, si l’on se résigne à cause de ce facteur, on n’y arrivera jamais. Oui, je pense que les
utopies peuvent changer le monde.
https://kaizen-magazine.com
THÈME DE L’EXPOSÉ 7 : Faut-il accorder de l’importance à nos rêves ?

Rêves prémonitoires: peut-on


(vraiment) voir le futur en dormant?
Faire un rêve, puis le voir se réaliser, cela semble surnaturel. Pourtant, de
nombreuses personnes disent en avoir déjà fait l'expérience. Comment
cela marche-t-il et qu'en disent les scientifiques? Eléments de réponses.
"Lorsque j'avais 14 ans, une nuit, j'ai rêvé que ma grand-mère appelait pour nous
annoncer le décès de mon grand-père. Je me suis réveillée très angoissée. Le
lendemain, ma grand-mère nous a passé un coup de fil pour nous dire que mon grand-
père était mort d'un infarctus foudroyant, alors qu'il n'avait pas de problème de santé".
Des rêves comme celui-ci, Aurélia en fait souvent, et de son propre aveu, elle s'en
passerait bien.
"A mon réveil, je me suis sentie extrêmement mal"
Elle a ainsi "vu" en rêve la méningite de son fils, ou encore le visage de sa fille à naître.
"A quelques exceptions près, ces rêves sont souvent très négatifs, et extrêmement
angoissants. Je n'en parle pas trop, mais croyez-moi c'est très dérangeant. Comme je
suis rousse, il y a fort à parier qu'au Moyen-âge, on m'aurait brûlée vive..."
Gabrielle, elle aussi, a vu la mort d'un ami en rêve: "Quand j'étais petite, j'étais très
amoureuse d'un garçon du nom de Morgan. A cette époque nous étions très proches.
Puis le temps est passé, nous avons grandi, pris de la distance. Nous sommes restés en
contact uniquement via Facebook. L'année dernière, j'ai rêvé qu'il allait mourir. A mon
réveil, je me suis sentie extrêmement mal. J'avais l'impression que je devais lui faire
mes adieux, lui dire ce que j'avais sur le cœurMais je me suis raisonnée, en me disant
'ce n'est qu'un rêve'. Un mois plus tard, Morgan est mort dans un accident de voiture."
Inconscient et sensation de déjà-vu
Gabrielle et Aurélia ont-elles réellement eu des visions du futur? Difficile d'y répondre.
La psychologue clinicienne et hypnothérapeute Lise Bartoli rappelle : "Un rêve permet
de structurer ce qui s'est passé dans la journée. Il se nourrit du passé et peut alimenter
le futur, car la pensée est créatrice. C'est ce que l'on appelle la loi de l'attraction: en
quelque sorte, j'attire ce que j'émets comme pensée ou ce dont j'ai rêvé."
Ainsi, Victoria se souvient d'avoir rêvé, ado, qu'elle retrouvait sa carte de cantine égarée
derrière son réfrigérateur. "Le matin, je me suis levée et je suis allée regarder derrière le
frigo. Ma carte était bien là". Pour Lise Bartoli, ce cas ne relève pas du rêve
prémonitoire. "Sans doute l'inconscient de Victoria avait enregistré l'endroit où elle se
trouvait au moment de la perte de sa carte, et le lui a simplement révélé par un rêve."
Il en va de même qu'avec les sensations de "déjà-vu". Ce sentiment de vivre une scène
pour la seconde fois peut parfois laisser à penser que l'on a vu ce moment auparavant
en rêve, et faire croire -à tort- à la réalisation d'un rêve prémonitoire. Or il n'en est rien.
Selon Perrine Ruby, chargée de recherche à l'Inserm, au sein du centre de recherche
en neurosciences de Lyon, le déjà-vu est un "bug de mémoire". "Le cerveau prend pour
ancien quelque chose qui est nouveau. Il s'agit en fait d'une mauvaise classification par
le cerveau."
Un phénomène scientifiquement inexplicable...
Mais devant le récit d'Aurélia et Gabrielle, la scientifique est plus perplexe: "D'après
moi, on ne peut appeler 'rêve prémonitoire' qu'un rêve dont on saurait, dès le réveil,
qu'il va se réaliser. Or ce n'est qu'après que l'évènement se soit en effet passé que l'on se
dit "Tiens, j'en ai rêvé".
D'un point de vu scientifique, ce phénomène est impossible à expliquer, car il faudrait
pouvoir provoquer ces rêves dans le cadre d'étude clinique pour étudier le
fonctionnement du cerveau et tenter d'analyser le phénomène. Il faudrait regarder le
niveau de similitude entre le rêve et ce qui s'est passé dans la vie. Il faudrait pouvoir
noter chaque rêve, et comparer après."
...mais pas impossible
Or sur ce sujet, comme souvent en parapsychologie, les études sont inexistantes ou
presque. "Il y a tellement de gens qui rêvent, et il y a tellement de rêves, qu'il n'est pas
impossible que par pur hasard, on vive une situation approchante à un rêve que l'on
aurait fait", explique Perrine Ruby.
Mais au-delà de cette explication mathématique basée sur les probabilités, la
chercheuse n'exclut rien: "Si l'idée reçue selon laquelle seules 10% de nos capacités
cérébrales seraient exploitées est fausse, l'inconscient cognitif représente en revanche
une bien plus grande part de l'activité cérébrale que la conscience. A partir de ce
constat, le raisonnement scientifique est prêt à tout entendre... à condition qu'on puisse
le tester. Donc je n'exclus pas du tout que cela soit possible. Cela pose en effet des
milliards de questions. Mais aujourd'hui, on est très loin de trouver une explication."
Par Caroline Langlois, publié le 06/07/2015, L’Express

Comment décoder nos rêves


Nos nuits sont peuplées d’images, de mots et de symboles. Les décoder nous permet de voir clair en nous. Mais
en travaillant sur nos rêves, nous pouvons aussi transformer concrètement notre vie, explique la thérapeute
Layne Dalfen. Quelques conseils pour apprendre à interpréter les rêves.

Petit manuel pour interpréter les rêves


Petit manuel d’utilisation et d’interprétation pour une nouvelle approche de
ce continent mystérieux.
Les songes constituent un matériau d’une richesse inépuisable pour nous permettre de devenir les
créateurs de notre vie. Depuis Freud, on sait que l’inconscient s’exprime sans entraves dans notre
sommeil. En dévoilant des pans enfouis du moi, l’analyse des rêves permet de mieux se connaître.
Mais aussi – c’est l’originalité de la démarche de Layne Dalfen (membre de la Jung Society et de
l’International Association for the Study of Dreams, Layne Dalfen, Gestalt-thérapeute américaine, a
fondé le Dream Interpretation Center, à Montréal, et anime de nombreuses émissions radiophoniques
au Canada et aux Etats-Unis), Gestalt-thérapeute américaine – de trouver des clés à nos problèmes.
Dans Dreams Do Come True (Les rêves se réalisent vraiment, ouvrage non traduit en français -
Adams Media Corporation), elle expose une méthode pratique pour débloquer les situations. Selon
elle, tout notre potentiel s’exprime à travers les rêves. Formée aux techniques d’interprétation de
Freud, de Jung et de l’école de la Gestalt, elle ne pense pas qu’il existe de grille de lecture
universelle. Chacun développe une symbolique qui lui est propre et qu’il est seul à même
d’analyser : un chien, un lac, une forêt auront des significations radicalement différentes selon les
individus.
Une exploration fructueuse, à condition de ne pas s’autocensurer et de faire preuve de persévérance.

Par Erik Pigani, le 25 Avril 2019, www.psychologies.com

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