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10%) :

Document 1 :

De Trump à la Terre plate : vivre à l’heure de la “post-vérité”

La Terre n’est pas ronde, soutiennent les platistes. Si surprenant que cela paraisse,
certains croient en ces mensonges qui trouvent sur le Net un écho inquiétant.
Fake news, fausses nouvelles, désinformation... Qu'ils soient diffusés sur les réseaux
sociaux ou repris directement par des hommes politiques (tel Donald Trump), les
articles contenant sciemment des canulars ou des fausses informations sont devenus
un phénomène mondial.
En 1972 déjà, disséquant les conséquences politiques des Pentagon Papers (ces
documents secrets sur les duperies de la guerre du Vietnam publiés dans la presse
américaine), la philosophe Hannah Arendt posait un diagnostic sans appel : « La
tromperie n’entre jamais en conflit avec la raison, car les choses auraient pu se passer
effectivement de la façon dont le menteur le prétend ». A l’heure où le gouvernement
légifère contre les infox (terme français pour « fake news », inscrit au Journal officiel),
ce constat rassure autant qu’il effraie : non, le phénomène n’est pas complètement
inédit ; oui, il est plus que jamais d’actualité. Donald Trump en sait quelque chose. Cet
été, un décompte minutieux du Washington Post nous apprenait qu’il avait déjà menti
4 229 fois en 558 jours de mandat. Moyenne quotidienne : près de huit bobards.

Olivier Tesquet et Tifaine Cicéron, Télérama, le 20/12/2018

Document 2 :

Une fake news se répand six fois plus vite qu’une vraie nouvelle
Une étude du MIT publiée dans “Science” montre qu’une information vérifiée et juste met
beaucoup plus de temps à se propager sur Twitter qu’une nouvelle erronée. Flippant.
C’est la science qui le dit : une information vraie met six fois plus de temps à parvenir à
1500 personnes sur Twitter que si elle était fausse. C’est en tout cas ce qui ressort d’une
étude menée par le MIT, et révélée dans Science le 8 mars. « Je suis très surpris de ces
résultats, a expliqué l’un des co-auteurs de l’étude, Sinan Aral, à CNN. Pas par le fait
qu’une fake news se propage plus vite, mais par l’ampleur de la différence de vitesse
de propagation entre faux et vrai. »
Durant deux ans, les trois chercheurs ont étudié le comportement de 126 000 rumeurs
diffusées entre 2006 et 2017 sur Twitter par 3 millions de personnes et partagées plus
de 4,5 millions de fois. Ils expliquent avoir fait vérifier les informations par « six
organisations indépendantes de fact-checking ». Pour un résultat effrayant : « Les
mensonges se diffusent significativement plus loin, plus rapidement, plus en
profondeur et de façon plus large que la vérité dans toutes les catégories
d’information, avec des effets plus prononcés quand il s’agit de nouvelles erronées sur
la politique. » Ce genre de nouvelles arrive à toucher 20 000 personnes en trois fois
moins de temps qu’il n’en faut pour qu’un autre type d’info en atteigne 10 000. On
comprend mieux le boulevard qui s’est ouvert aux fausses informations utilisées par le
clan Trump lors de l’élection présidentielle américaine, ainsi que le poids qu’elles ont
pu avoir.

Peur, dégoût, surprise : l’idéal pour capter l’attention


La raison de cette vitesse de propagation, selon l’étude : « Nous avons constaté que les
fausses nouvelles sont plus originales que les vraies infos, ce qui suggère que les gens
sont plus enclins à partager des informations originales. » Celles-ci font appel, selon
l’étude, à des ressorts communs de l’émotion : « la peur, le dégoût et la surprise », soit
l’idéal pour capter l’attention.
Un point de l’étude vient éclairer sur la nature de ces partages : les fausses nouvelles
sont diffusées plus facilement par des humains que par des robots, qui, par ailleurs,
relaient une vraie nouvelle et une erronée à la même vitesse.
Sinan Aral livre quelques solutions pour lutter contre cette rapidité vertigineuse : « Des
interventions comportementales » en labellisant, par exemple, les sources
d’information à la manière dont les aliments sont accompagnés d’étiquettes indiquant
les valeurs nutritives. Ou en continuant les efforts d’endiguement de ces nouvelles sur
les réseaux sociaux. « Comprendre comment se propagent ces infos est la première
étape pour les contenir », explique l’étude. Reste encore à découvrir les causes,
conséquences et surtout moyens de guérir définitivement cette gangrène informative
qui est en constante augmentation.

Jérémie Maire, telerama.fr, le 09/03/2018

Document 3 :

“Fake news” ou “infox” sur Facebook :


les seniors seraient les plus grands partageurs

D'après l'étude de trois chercheurs américains, les seniors partageraient sept plus fois
de fausses informations sur Facebook que la jeune génération.

Il y a quelques jours, ont été publiés dans la revue Sciences Advances les résultats d’une
étude sur les catégories et les tranches d’âge des personnes partageant de fausses
informations sur Facebook. Soulignons que si le terme anglophone “fake news” est
souvent repris, il a été francisé il y a quelque temps en “infox”.
Andrew Guess, Jonathan Nagler et Joshua Tucker sont des chercheurs américains qui
ont ainsi mis en lien les données obtenues via un questionnaire sociologique et
politique avec les profils Facebook des répondants, eux aussi américains. Leur premier
constat, comme rapporté par Le Monde, a été quelque peu surprenant : “Avant tout,
nous avons constaté que le partage de fake news était une activité relativement rare”.
Probablement parce que les auteurs de l’étude se sont concentrés sur les articles
délibérément trompeurs.
Ensuite, il a été observé que si, durant la campagne présidentielle américaine de 2016,
les conservateurs ont davantage relayé d’infox sur Facebook que les libéraux ou les
modérés, les seniors apparaissent comme les plus grands partageurs. Les utilisateurs de
plus de 65 ans ont ainsi partagé près de sept fois plus de fausses informations sur le
réseau social que le groupe le plus jeune.
Les chercheurs avancent deux hypothèses pour expliquer ces derniers résultats. La
première voudrait que ces seniors ne soient pas des utilisateurs confirmés d’Internet et
des réseaux sociaux, ce qui en ferait ainsi des cibles de choix pour les diffuseurs d’infox.
La seconde hypothèse prêterait à ces utilisateurs avancés des facultés mémorielles
affaiblies qui ne leur permettraient pas de faire la part des choses.
Les auteurs de ces travaux souhaiteraient pouvoir les approfondir avec d’autres pays et
la prise en compte d’un algorithme changeant selon l’utilisation faite du réseau social.
Par Gael Brulin, www.24matins.fr, le 12 janvier 2019

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