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L’information à l’heure

d’Internet
Objet de travail conclusif
Thème 4
Les médias numériques pour s’informer
Dessin de Plantu, paru dans le journal Le Monde en 2006
Repères chronologiques

1983 1990 1995


Adoption du
Début du World Wide Web Lancement en France de la
protocole TCP/IP
(WWW.) version en ligne
et apparition du
ou la « Toile mondiale du quotidien Libération
mot « Internet"
Le lanceur d’alerte, Edward Snowden, « seul
face à l’Amérique » Une du magazine allemand
Der Spiegel, 1er juillet 2013.

La prolifération de fausses informations


et de théories du complot
Une du hors-série de Courrier
International, octobre-novembre 2017.
Problématiques :
• Comment la révolution numérique a-t-elle
transformé le paysage médiatique et le rapport à
l’information ?

• C o m m e n t l e n u m é r i q u e a m p l i fi e - t - i l l e s
témoignages et l’action des lanceurs d’alerte ?

• Comment les théories du complot trouvent-elles


une nouvelle jeunesse sur Internet ?

• Comment s’informer à l’heure de Chad GPT ?


I. Une information horizontale :
les lanceurs d’alerte
• A. Une information fragmentée

• 1. La prolifération des sources d’information est un défi


pour les médias traditionnels.

• La presse, grande perdante de la révolution numérique


(baisse du nombre de tirages, disparition de nombreux
journaux…) a dû s’adapter. Depuis les années 2000, le
data journalisme et les pure players renouvellent l’offre
journalistique. Ils proposent une information dont les
analyses s’appuient sur des grilles de lecture alternatives
et une affirmation d’indépendance vis-à-vis des pouvoirs
politiques et économiques (Rue 89, Mediapart).
• 2. L’information audiovisuelle

• a également traversé une période de mutations


technologiques sans précédent (satellite, haut
débit, TNT) et a dû faire face à l’apparition de
nouveaux acteurs (chaînes d’info en continu).
B. Une information de plus
en plus horizontale
• 1. Horizontalité de l’information

• Si la majorité des individus continue d’utiliser les sources


classiques (presse écrite, radio, télévision) pour s’informer,
les jeunes générations privilégient l’usage d’Internet : les
sites d’information et les réseaux sociaux.

• Le numérique change de la nature de la transmission de


l’information qui perd sa verticalité, des médias vers le
public. Cette transmission est davantage horizontale : elle
se partage être internautes, qu’il s’agisse de la diffusion
d’une information mise en ligne par un individu ou du
relais d’information provenant de médias.
• 2. L’individu émetteur

• Dans le modèle médiatique traditionnel, l’individu


est un récepteur de l’information. Les nouveaux
moyens de communication en font un acteur car il
peut aussi transmettre et partager toute information
sur des réseaux sociaux. Chacun peut ainsi
devenir émetteur d’informations.

• Les chaînes d’information en continu par exemple


multiplient les appels à témoins auprès de leurs
téléspectateurs pour relayer des nouvelles locales.
• 3. L’agora de l’information

• Les conditions d’expression de la citoyenneté s ‘en


trouvent modifiées. Les « forums » génèrent une
nouvelle forme de démocratie participative et
permettent aux utilisateurs d’échanger en direct
leurs informations, leurs arguments, leurs idées.
Aux États-Unis, par exemple, des études récentes
indiquent que près de la moitié des Américains
s’informent grâce à Facebook.
Le fil d’actualité de Facebook
S’enfermer dans la bulle informationnelle : auto-intoxication
C. Témoignages et lanceurs
d’alerte

• 1. Les témoignages

• Ils trouvent un écho sur Internet par le biais de


videos prises en direct et diffusées presque
instantanément. Dans les pays où la liberté des
médias est contrôlée, des blogs citoyens voient le
jour pour contourner la censure.
L’arme du téléphone portable pour dénoncer le
régime en live
Des blogs pour contester le régime Mollah en Iran
• 2. Dénoncer le contrôle des États sur la toile

• Nouvel espace public (agora) , lieux d’échanges, Internet est


aujourd’hui investie par de nombreux acteurs, y compris les
gouvernements qui peuvent déployer des stratégies de surveillance
et de contrôle.

• C’est ce que dénonce le lanceur d’alerte américain Edward


Snowden. En juin 2013, il communique à des journalistes des
centaines de documents de la National Security Agency (NSA),
montrant l’ampleur de la surveillance de masse des réseaux sociaux
exercée au niveau mondial sur les communication personnelles, les
courriels privés, les données de localisation, etc. Cette révélation
suscite un vif débat politique, notamment au sein de l’Union
européenne qui a mis en place en mai 2018 un Règlement général sur
la protection des données personnelles (RGPD). Cela n’a pas
empêché Facebook de vendre certains données privées de millions de
ses utilisateurs.
• Le lanceur d’alerte américain Edward Snowden

2004 2006 2009 2013


Réserviste Recruté par CIA *Quitte CIA. * Dénonce le réseau
US Army *Se forme en d’écoute de la NSA.
programmation * Exil Moscou : réfugié
*Recruté par Dell politique
• 3. Lanceur d’alerte : un statut reconnu (jalon 2)

• En 2018, le statut de lanceur d’alerte est reconnu


au Luxembourg au français Antoine Deltour, pour
avoir révélé des accords fiscaux conclus par des
cabinets d’audit avec l’administration fiscale
luxembourgeoise pour le compte de nombreuses
multinationales = scandale Luxleaks.

• Son collègue Raphaël Halet, reste en revanche


condamné pour détention et divulgation de
documents conformément aux lois punissant la
substitution et la divulgation de documents.
Sorti en
2016
Sorti en
2017
Panama papers, d’Alex Winter, 2018
II. Les théories du complot
sur Internet
• A. La prolifération des fausses informations

• 1. Vérité vs « faits alternatifs »

• « Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose » Francis


Bacon (philosophe anglais XVIIè siècle).

• « Si rien n’est vrai tout est permis », Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra

• La rumeur, « ladilafé », n’est pas un fait nouveau, mais Internet et les


RS assurent une propagation rapide et massive d’informations non
vérifiées qui favorisent les « théories du complot *». La prolifération
d’informations a entraîné une remise en cause du statut de la vérité des
faits, lesquels, s’ils contredisent la théorie complotiste, sont considérés
comme de « fausses informations ».
• La rumeur : bruit, information qui se répand dans
le public sans source déterminée et à la véracité
douteuse.

• théories du complot *ou complotisme :


explication d’un événement par l’action de
puissances occultes censées gouverner les
peuples à leur insu.
• 2. L’explosion des fakes news* (ou « fausses
informations ») s’accompagne d’une critique des
médias traditionnels (populisme), soupçonnés
d’être à la solde de décideurs éco./pol et de
cacher la vérité aux citoyens.

• fakes news* = infox : information volontairement


faussée afin de tromper et manipuler.
Le roi de la fake news
Selon la plateforme de factckecking Washington Post, le 45e président américain
prononce plus de 7 contre-vérités et mensonges en moyenne par jour.
• 3. Les bulles de filtres

• trient et conduisent par algorithmes les


informations vers ceux qui souhaite les lire. Dans le
cadre des réseaux sociaux, elles peuvent faciliter
la prolifération des théories complotantes et des
fake news. Elles illustrent également la confusion
grandissante entre information et opinion.

• (vidéo France 24)


• B. Contrôler Internet ?

• 1. la gouvernance d’Internet est


« multipartenaire »

• car elle implique : les fournisseurs d’accès


(Orange, Free, Bouygues, SFR), les gestionnaires
de sites, les États. Cependant, la position
dominante des géants du Net (google, YouTube,
Facebook, Netflix…), installés dans la Silicon Valley
(Cal.) aux États)Unis pose question. Ces firmes
sont capables d’exercer un filtrage des contenus.
• 2. Nos données personnelles valent de l’or

• Documentaire : France 2 Cash Investigation (lien


sur Pronote).

• Le réseau Internet recèle de gigantesques


gisements de données personnelles risquant
d’être révélées à la moindre défaillance des
systèmes de protection. L’action des hackers
démontre régulièrement la fragilité de leur accès.
https://www.france.tv/france-2/cash-investigation/2450927-nos-donnees-personnelles-valent-de-l-or.html

Dans cette nouvelle enquête, l’équipe de Cash va vous révéler


comment vos téléphones vous espionnent et collectent des
données très personnelles sur votre religion, votre moral ou
votre grossesse sans votre consentement. Par exemple,
lorsque vous vous connectez sur des sites de santé, vous
transmettez des informations qui vont être envoyées à votre insu
à des entreprises appelées des data brokers. C’est ainsi que
vous recevez des publicités ciblées… Un marché colossal,
estimé à 400 milliards d’euros en Europe.

Vous croyez qu’en éteignant votre téléphone, ou votre ordinateur,


vous pourrez leur échapper ? Et bien non car nous avons
découvert qu’ils ont un autre moyen de vous pister, votre carte
vitale ! Dans la moitié des pharmacies françaises, les
informations sur les médicaments que vous avez achetés sont
transmises au plus gros data broker de données médicales au
monde, IQVIA. Sans le savoir, 40 millions de Français seraient
ainsi pistés.

Votre vie privée les intéresse, Cash Investigation s’est intéressé à


eux !
• 3. Les États, impuissants face aux géants du Web ?

• Les États tentent d’adopter des réponses légales


contre certaines dérives.

• Loi en Allemagne (2017) pour contraindre les RS à


supprimer les contenus « manifestement illégaux ».

• La France incite les plateformes à bloquer les


contenus faux ou discriminatoires.

• En Italie, les internautes peuvent signaler à la police


les fausses informations sur un site dédié.
C. Des informations vérifiées
• 1. L’éducation

• Le contrôle par chacun de la véracité de


l’information est un apprentissage : vérification et
croisement des sources, prise en compte du
statut de l’émetteur, etc…

• Qui parle ? Exemple : Un journal de référence


comme Le Monde, qui publie un article signé VS
TiKoK LaCour974.
• 2. Des lois

• En 2018, une loi relative à la manipulation de


l’information visant à « endiguer la diffusion de
fausses nouvelles » a été votée en France

• La loi n°2018 du 22 décembre 2018 ne remet pas


en cause la loi de 1881 sur la liberté de la presse.
• 3. Vérifier les faits

• L’accès à des sources sérieuses et raisonnées reste


possible grâce à la référence que constituent encore les
médias traditionnels. Plusieurs journaux ont créé des
services de vérification des faits (fact-checking).

• Exemple : « Les Décodeurs », ne ruerique du site web


du quotidien Le Monde créée en 2014 dont l’objectif est
de vérifier des informations sur des thématiques variées.

• Exemple : Stopintox ou encore Hoaxbuster contre les


intox sur Internet.
• 4. S’informer auprès de médias de référence.

• La presse dite « de référence » joue encore un rôle


d’enquête de plus en plus important. En 2017,
l’ICIJ (le consortium international des journalistes
d’investigation) est à l’origine de la révélation d’une
affaire d ‘évasion fiscale massive : les Paradise
Papers.
www.gouvernement.fr/on-te-manipule, 2019

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