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Laurence Bourgeois

Se reconvertir

Trouver sa voie professionnelle


Se reconvertir pour les Nuls
© Éditions First, un département d’Édi8, 2021.
Publié en accord avec John Wiley & Sons, Inc.
« Pour les Nuls » est une marque déposée de John
Wiley & Sons, Inc.
« For Dummies » est une marque déposée de John
Wiley & Sons, Inc.

ISBN : 9782412072226
Dépôt légal : septembre 2021

Mise en page : KN Conception


Dessins d’ouvertures de parties : Stéphane Martinez
Index : Céline Dutt
Correction : Sophie Guibout
Éditions First, un département d’Édi8
92, avenue de France
75013 Paris – France
Tél. : 01 44 16 09 00
Fax : 01 44 16 09 01
E-mail : firstinfo@efirst.com
Site Internet : www.pourlesnuls.fr

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civiles ou pénales.

Ce livre numérique a été converti initialement au format


EPUB par Isako www.isako.com à partir de l'édition papier
du même ouvrage.
Dédicace
Ce livre est dédié :

À toutes celles et à tous ceux qui souhaitent faire


le point sur leur carrière… et sur leur vie en
général.

À toutes celles et à tous ceux qui, excédés par la


routine professionnelle, rêvent de faire un pas de
côté.

À toutes celles et à tous ceux qui n’ont pas encore


osé l’aventure entrepreneuriale.

À toutes celles et à tous ceux qui ont envie


d’ajouter une corde à leur arc professionnel en se
formant à un nouveau métier.

À toutes celles et à tous ceux qui rêvent de vivre de


leur passion.

Ce livre s’adresse donc à toutes celles et à tous


ceux qui souhaitent écrire, aujourd’hui ou demain,
une nouvelle page de leur vie… et qui sont bien
décidés à se faire plaisir !
À propos de l’auteure
Laurence Bourgeois a longtemps travaillé dans les
ressources humaines. Elle a eu l’occasion de
mener des projets sur le bien-être au travail.

Après plus de vingt ans en entreprise, elle a décidé


de créer Hébélome Conseil, où elle défend ses
convictions : replacer le plaisir au cœur de la
relation de travail.

Aujourd’hui coach certifiée, consultante et


conférencière, Laurence Bourgeois intervient sur
des sujets relatifs au développement personnel et
à l’efficacité professionnelle. Elle accompagne
notamment les collaborateurs au sein des
entreprises, mais aussi les demandeurs d’emploi à
la recherche d’une reconversion professionnelle .

Auteure de S’organiser au travail et alléger sa charge


mentale pour les Nuls (First Éditions, 2020), Se
libérer de la charge mentale, Une semaine pour guérir
du syndrome de Rosita (Eyrolles, 2018) et Les gens
heureux ont toujours un plan B (Larousse, 2018), Se
reconvertir pour les Nuls est son dixième ouvrage.
Introduction

Y avait-il meilleur moment pour dédier un


ouvrage à la reconversion professionnelle ? À
l’heure où les modèles classiques de travail volent
en éclats – crise sanitaire et généralisation du
travail à distance obligent –, où les rapports de
travail se redessinent, où les contours des métiers
se redéfinissent, le livre que vous tenez entre les
mains s’est imposé comme une évidence.
L’évidence que pour nombre d’entre nous, il est
temps. Temps de semer de nouvelles graines sur
un terreau plus que jamais fertile en opportunités
professionnelles. Temps de reprendre la main sur
un environnement où chaque jour qui passe nous
mène un peu plus vers l’incertitude, et donc
potentiellement vers l’inconfort. Selon une
enquête relative à la reconversion professionnelle
en France1, plus de la moitié des actifs aspireraient
à une reconversion, et parmi eux, ils seraient 55 %
à ne pas oser franchir le cap.
Je serais prête à parier que si cet ouvrage vous a
interpellé, c’est parce que vous faites partie de
cette frange de la population désireuse de trouver
un nouvel élan professionnel, et que vous vous
interrogez sur la voie que vous brûlez
d’emprunter, sur la meilleure façon de vous
lancer. Ou bien parce que vous recherchez le petit
coup de pouce qui vous aidera à franchir le cap
d’une nouvelle vie professionnelle. Ou encore
parce que vous souhaitez être conforté dans les
choix que vous avez déjà opérés.

Quelle que soit la raison qui vous anime, je sens


chez vous deux choses :

• La première, c’est une envie. Avec elle, vous


tenez un des facteurs clés de votre réussite. En
effet, c’est le désir de projection sur une
nouvelle trajectoire qui va vous donner
l’énergie nécessaire à la mise en place de votre
projet. Comme le prétendait le célèbre
publicitaire Paul Arden, « L’énergie,
c’est 75 % de la réussite2. » Et quiconque a
déjà opéré une reconversion vous en
convaincra : un nouveau projet, quel qu’il soit,
parce qu’il vous fait quitter votre zone de
confort et vous emmène sur des terres
inconnues, requiert une énergie considérable.
Aujourd’hui, quel est le niveau de vos
batteries ? Sont-elles suffisamment rechargées
pour vous atteler à la tâche ?

• La seconde, c’est la volonté, malgré


l’incertitude du contexte, de reprendre la main
sur votre environnement. De (re)devenir, en
quelque sorte, maître du jeu. De refuser que
l’on tire les ficelles à votre place. De bâtir votre
avenir.

Une reconversion implique de travailler plusieurs


dimensions. Elle fait appel à des compétences et à
des rôles variés, que je vous propose de revêtir :
ainsi, c’est tour à tour au coach, à l’artiste, à
l’architecte et à l’homme ou à la femme de
marketing et de vente que cet ouvrage s’adresse.

Tout d’abord, qui dit reconversion dit forcément


changement et période de transition entre un
avant et un après. Pour mettre toutes les chances
de votre côté d’opérer un bon virage (quel que soit
son angle), une phase d’introspection sera
indispensable. La démarche de questionnement
trouvera alors tout son sens et sa légitimité.
Comment faire en sorte que le maître du jeu que
vous souhaitez devenir soit également le maître
du « je » ? En d’autres termes, à quelles
conditions serez-vous en phase avec vos besoins
et vos valeurs les plus fondamentales ? Pour
quelles raisons profondes envisagez-vous de vous
reconvertir ? Vous l’aurez deviné, cette phase de
questionnement fait appel au coach qui sommeille
en vous.

Ensuite, qui dit reconversion dit aussi


imagination et ambition. Trouver la bonne idée,
saisir les opportunités, sentir les tendances du
marché, répondre à un besoin ou le créer, pour
réussir à tracer une voie professionnelle qui vous
ressemble et dans laquelle vous prendrez plaisir à
cheminer, telles sont les missions qui incombent à
l’artiste.

Enfin, qui dit reconversion implique la


construction, pas à pas, d’un édifice sur votre
nouveau chemin. Poser les fondations d’une
nouvelle étape professionnelle, envisager la
formation requise, la structure et les
financements adéquats, représentent, par
exemple, des incontournables auxquels, à un
moment ou à un autre, l’architecte devra se
consacrer.
Et pour celles et ceux d’entre vous qui se
lanceront dans la grande et belle aventure de la
création ou de la reprise d’activité, reconversion
rimera aussi avec commercialisation. Identifier
vos cibles, vos potentiels clients, vos sponsors,
élaborer votre stratégie de prospection et de vente
de votre produit ou de votre structure, telles
seront vos nouvelles missions.

À propos de ce livre
Dans les différentes fonctions Ressources
Humaines que j’ai occupées, comme dans mon
entourage personnel, qu’ils ont été nombreux,
celles et ceux qui, arrivés à un certain niveau
d’expérience ou à un certain stade de leur vie, se
mettaient à souffler leur ras-le-bol et à envisager
un projet de reconversion. Ce sont avant tout ces
personnes qui m’ont donné l’idée d’écrire ce livre.

Il y a eu aussi le contexte actuel que nous


connaissons tous, propice à la remise en question,
à la mise en place de nouvelles façons de travailler
et à l’investigation d’autres options
professionnelles. Selon l’enquête « Les Français
et la reconversion professionnelle »3, 93 % des
Français auraient déjà songé à se reconvertir et
plus de neuf actifs sur dix indiqueraient vouloir
changer de vie professionnelle.

Enfin, ayant moi-même opéré un virage


professionnel très récemment, je souhaitais
m’appuyer sur mon vécu pour vous livrer
quelques trucs et astuces qui, à un moment ou à
un autre, m’ont particulièrement aidée dans ma
démarche. Vous indiquer, aussi, les barrières que
j’ai dû surmonter pour arriver à mes fins.
Quelques pièges dans lesquels je suis tombée…

Se reconvertir pour les Nuls fait appel à deux


dimensions, savamment mêlées : l’une touche au
développement personnel, l’autre à l’efficacité
professionnelle. Ne vous attendez pas à trouver
dans ce livre une collection d’outils ou une
méthode toute faite. En effet, les pistes de
reconversion sont quasiment aussi nombreuses
que le nombre de personnes souhaitant s’engager
dans la démarche ! Une seule chose réunit ces
personnes : le changement à opérer pour passer
d’une situation initiale à une situation nouvelle,
peu importe que cette dernière ait été désirée,
choisie parmi plusieurs alternatives ou qu’elle se
soit imposée comme une évidence. Qui dit
changement dit certes outils, mais aussi état
d’esprit.

L’ouvrage que vous tenez entre les mains vous


permettra, je l’espère :

• de faire le point sur votre situation actuelle et


sur vos motivations profondes à envisager un
virage professionnel,

• de trouver les réponses aux questions que


vous vous posez,

• de susciter chez vous de nouvelles pistes de


réflexion,

• de puiser les éléments qui vous aideront à


franchir le cap en toute confiance,

• d’atteindre l’objectif que vous vous êtes fixé,


en faisant en sorte que votre nouvelle situation
soit confortable pour vous-même et pour ceux
qui vous entourent (écologie personnelle et de
votre entourage),

• de trouver de l’énergie pour vous lancer… et


de la motivation pour réussir.

Comment ce livre est organisé


Première partie : Faire le point
Cette première partie, consacrée au
questionnement, vous permettra de faire une mise
au point sur votre situation. Elle constitue donc la
base de toute démarche de reconversion. Dans
cette partie, vous allez pouvoir vous inscrire dans
une logique de sens. Quelle ambition vous fixez-
vous ? Qu’est-ce qui motive réellement ce
changement de métier ou de secteur souhaité ? S’il
est imposé, à quelles conditions sera-t-il réussi ?
Lesquels de vos besoins les plus profonds
cherchez-vous à satisfaire ? Quelles ressources
allez-vous mobiliser ? Comment minimiser les
risques de déconvenue ?

Vous l’aurez deviné, cette première partie fait


appel au coach qui sommeille en vous.

Deuxième partie : Préparer sa


reconversion
Dans cette partie, je vous propose de devenir
l’artiste de votre carrière professionnelle.
Comment dessiner un métier qui vous ressemble
et dans lequel vous allez prendre du plaisir au
quotidien ? Comment réussir à capter les
tendances du marché et faire en sorte que votre
offre ou votre réorientation réponde à un besoin ?
Comment réussir à saisir les opportunités ?
Trouver la formation qui vous corresponde ? Plus
vous avancerez dans la lecture des chapitres qui
jalonnent cette deuxième partie, plus vous
commencerez à poser concrètement les fondations
de votre reconversion professionnelle.

Troisième partie : Se mettre


en marche… et assurer !
Cette partie est essentiellement dédiée à votre rôle
d’architecte : comment construire, pierre après
pierre, votre projet, en toute sécurité ? Si vous
créez votre activité, quelle structure mettre en
place ? À l’aide de quels supports ? Où et comment
trouver les financements nécessaires ? En cas de
déconvenue, comment rebondir ?

Enfin, pour celles et ceux qui décident de se lancer


dans l’aventure de la création d’entreprise, par
quels moyens parvenir à promouvoir au mieux
votre future activité ? La fin de cette troisième
partie est consacrée à votre rôle de marketeur et
de commercial.
Quatrième partie : La partie
des Dix
Cette partie, célèbre dans la collection, n’est plus à
commenter. Je l’ai voulue la plus originale
possible. Je vous laisse la découvrir à la fin de
l’ouvrage.

Les icônes utilisées dans ce


livre
Se lancer dans une reconversion représente une
vraie aventure ! À un moment ou à un autre, vous
devrez avancer sur des terres inconnues qu’il sera
préférable de baliser. Afin de vous guider au mieux
dans votre périple, j’ai moi-même utilisé quelques
balises que vous découvrirez au fil de votre
lecture. Ainsi, les symboles ci-dessous vont
jalonner les chapitres et contribuer à éclairer votre
parcours. Retenez-les !

Un point d’interrogation signale une idée ou un


élément à découvrir ou à approfondir.

Cette icône vous indique un point important à


retenir.
À la vue de ce dessin, préparez-vous à entrer dans
une démarche d’autocoaching ! Posez-vous
(idéalement avec un papier et un crayon) pour
répondre aux questions.

Cette icône vous donnera des recettes, trucs et


astuces en tous genres pour vous orienter au
mieux sur votre chemin vers la reconversion.

Ce dessin vous indique un exercice à faire, histoire


de vous mettre en jambe !

Des exemples concrets vous permettent


d’envisager de façon pratique les étapes clés de
votre démarche de reconversion.

Excellente lecture !

1 Enquête « Les Français et la reconversion professionnelle », www.nouvellevi


epro.fr

2 Arden, P., Vous pouvez être ce que vous voulez être, Éditions Phaidon, 2004,
p. 24.

3 Enquête « Les Français et la reconversion professionnelle », www.nouvellevi


epro.fr
Partie 1
Faire le point
Dans cette partie…

Quand elles évoquent une reconversion


professionnelle, la plupart des personnes que j’ai
l’occasion d’accompagner ont au fond des yeux
une petite lueur qui vacille de joie. Et c’est tant
mieux, car cela révèle toute leur motivation à
s’aventurer dans une nouvelle voie
professionnelle. Elles ont développé cette fougue,
cet état d’esprit pionnier nécessaire à tout
changement. Elles ont envie de foncer, parfois un
peu trop vite d’ailleurs.

Dans cette partie, nous allons poser les bases


d’une reconversion réussie. Et pour cela, il convient
avant tout… de marquer un temps d’arrêt, afin de
faire le point. De se poser les bonnes questions :
Qui sommes-nous vraiment ? Pourquoi changer ?
Pour quelles raisons profondes vouloir se
réorienter ? Pour cheminer vers quelle direction à
plus longue échéance ? Quelle nouvelle ambition
servir ? Sur quelles ressources s’appuyer ?
Comment atteindre son nouvel objectif ? Telles
sont notamment les questions auxquelles je me
propose de vous apporter des éléments de
réponse, afin que vous puissiez baliser clairement
le terrain avant de vous lancer.
DANS CE CHAPITRE
Laisser mûrir sa réflexion avant de se lancer

Donner à ses envies des racines profondes

Engager une démarche d’introspection

S’appuyer sur des tests de personnalité pour apprendre
à mieux se connaître

Chapitre 1
Prendre le temps de se poser
les bonnes questions

C inq siècles avant Jésus-Christ, Socrate incitait


ses contemporains à pratiquer une forme de
questionnement inédite. Sa reprise du « Connais-
toi toi-même » inscrit sur le temple de Delphes et
la maïeutique (l’accouchement des âmes) ont
invité à l’éveil de la conscience, à la maîtrise de
soi et à des perspectives novatrices sur les
interactions de l’homme avec son environnement.

Pour qui souhaite se lancer dans une nouvelle


aventure professionnelle, sans pour autant tomber
dans le questionnement socratique, une phase
d’analyse et d’introspection doit précéder la phase
de « conduite à tenir ».

Des questions fondamentales


Se poser des questions est un acte quotidien. Qui,
dans sa vie privée ou au travail, pourrait passer
une journée entière sans se poser de questions ?

Si nous nous posons tous des questions, vous


remarquerez que très (voire trop) souvent, nous
nous posons systématiquement les mêmes genres
de questions. Selon l’expert en questiologie
Frédéric Fallisse, si ces questions que nous nous
posons sont toujours les mêmes, c’est parce que,
consciemment ou non, nous cherchons à obtenir
des informations qui confirment notre vision et
nos perceptions.

Nous posons-nous systématiquement les bonnes


questions ? Rien de moins sûr. Pour inverser la
tendance, et parce que lors d’une phase de
reconversion professionnelle, il convient de ne pas
prendre les choses à la légère, il est nécessaire
d’adopter plusieurs postures dans sa réflexion :

• la posture d’acteur (questions et réponses


tournées vers l’action) ;

• la posture d’observateur (questions et


réponses tournées vers l’observation) ;

• la posture émotionnelle (questions et


réponses orientées vers le ressenti) ;

• la posture d’auto-analyse (questions


permettant l’introspection et la restitution
selon un mode de « métacommunication »).

Voici un exemple qui vous permettra de


comprendre :

Si vous vous dites (position d’acteur) : « Je ne


m’épanouis plus dans mon travail, et ce n’est
pourtant pas faute de faire des efforts et de
demander de gérer des dossiers intéressants »,
inutile de vous demander : « Pourquoi cette
baisse de motivation ? Que faudrait-il que je fasse
pour me remotiver ? »

→ Changez plutôt de posture, par exemple en vous


axant sur vos ressentis (« Qu’est-ce que je
ressens quand ma motivation baisse ? ») ou sur
l’observation (« Au fond, qu’est-ce qui me
permet de conclure à une baisse de
motivation ? »).

En poussant votre questionnement au-delà du


« simple » pourquoi, vous apprendrez à décoder
votre propre carte du monde et à emprunter des
chemins qui vous ressemblent.

Pourquoi changer ?
Vous vous sentez à bout de souffle dans votre
carrière ? Vous avez l’impression de piétiner et
avez envie de relever de nouveaux challenges ?
Vous souhaitez vous développer dans un autre
domaine de compétences ? Les raisons d’un
changement professionnel sont nombreuses. Voici
quelques pistes qui devraient vous aider à vous
poser les bonnes questions.

Cochez la ou les cases qui vous correspondent, et


interrogez-vous sur chacun des items ainsi
sélectionnés.

« Je veux changer parce que… »

□ … je ne suis plus en phase avec mes valeurs :


Lesquelles ? Quels fondamentaux non
négociables vous animent ? (par exemple : le
respect, la bienveillance, la recherche de qualité
et de performance…)

□ … je n’apprends plus rien : Qu’est-ce que vous


aimeriez apprendre ? En quoi la routine
professionnelle vous pèse-t-elle ?

□ … je m’ennuie dans mon poste, j’ai


l’impression d’avoir fait le tour de mon métier :
Depuis quand ? Quels événements pourraient
être à l’origine de cet ennui ? Qu’est-ce qui
pourrait vous redonner de l’entrain ?

□ … j’ai trop de travail, je n’y arrive plus : Quelles


actions pourriez-vous mettre en place au
quotidien pour y voir plus clair ? (priorisation,
simplification, interposition…)

□ … je me suis lancé dans ce métier, mais ce n’est


pas la voie que j’aurais choisie : Quelle voie
auriez-vous aimé prendre ? Qui vous en a
empêché ? Comment rectifier cette erreur
d’aiguillage ?

□ … je ne supporte plus la hiérarchie : Qu’est-ce


qui vous pèse dans les rapports de
subordination ? Pourquoi ? Qu’aimeriez-vous
trouver comme modes collaboratifs ?

□ … je suis sous-payé : À quoi prétendez-vous en


termes de rémunération ? Comment satisfaire
vos attentes ?

□ … mon équilibre entre vie privée et vie


professionnelle est menacé : Quels métiers,
environnements ou structures vous
permettraient d’aménager vos horaires ? De
mieux réguler votre charge de travail et votre
charge mentale ? De passer moins de temps
dans les transports ?
□ … je ne trouve plus de sens à mon travail :
Qu’aimeriez-vous y trouver ? En quoi est-ce
important pour vous ? Quels besoins sous-
jacents cherchez-vous à nourrir ?

□ … je ne m’entends pas avec mon manager :


Depuis quand ? Existe-t-il un élément
déclencheur ? Que ressentez-vous dans les
relations avec votre manager ? À quoi cela
pourrait-il faire référence ?

Trop de cases cochées ? C’est peut-être le signe


qu’il est temps de prendre une bouffée d’air frais
ailleurs ! Ou, sans changer radicalement, de
déplacer tout simplement le curseur pour mieux
vivre au quotidien…

L’expérience du télétravail :
véritable déclencheur ou
miroir aux alouettes ?
Avant la crise du coronavirus, de nombreuses
personnes avaient déjà l’idée de se reconvertir.
Les périodes de confinement, déconfinement,
reconfinement, ont été l’occasion, pour de
nombreux demandeurs d’emploi ou salariés en
poste, de réfléchir à leur carrière et à leurs
aspirations. Ainsi, l’urgence de la crise passée –
période pendant laquelle ils sont restés dans
l’expectative –, ils ont mis à profit ce temps pour
se remettre en question, s’interroger et faire
réellement le point sur leurs projets.

Et nul doute que le télétravail associé à cette


période de crise sanitaire les aura aidés !

Cette expérience récente du télétravail quasi


imposé a pu avoir tendance à nous faire mettre la
charrue avant les bœufs. En effet, ce nouveau
mode de travail à distance, jusqu’alors accordé
avec parcimonie par les employeurs, a donné des
ailes à plus d’un.

Je ne résiste d’ailleurs pas à l’envie de vous livrer


dès ce premier chapitre les derniers chiffres de la
reconversion professionnelle, révélateurs d’un
vent professionnellement nouveau (reportez-vous
au chapitre 11 pour davantage de détails sur le
sujet).
• Neuf Français sur dix ont envie de changer de
métier1.

• Près de six cadres sur dix souhaitent changer


de voie professionnelle. Parmi eux, 53 %
envisagent de se lancer d’ici un à trois ans. Ils
sont aussi 28 % à rêver de se lancer en
indépendant ou de créer leur entreprise2.

• Plus d’un Français sur deux compte se former


en 20213.

Le télétravail, avec l’apparente distension du lien


de subordination et la plus grande autonomie qu’il
laisse entrevoir, a donné des idées à de nombreux
Français, aujourd’hui désireux de se lancer en
indépendants.

Beaucoup de salariés, notamment les cadres, ont


découvert les avantages de ce mode de travail à
distance, dès lors qu’il s’exerce dans de bonnes
conditions : horaires plus souples, environnement
calme, autonomie, plus grande liberté dans
l’organisation des tâches du quotidien
(professionnelles et personnelles), gain de temps
dans les transports…

Toutefois, il convient de faire preuve de


discernement car le télétravail pourrait
s’apparenter au fameux miroir aux alouettes, ce
piège datant du milieu du XXe siècle, composé de
morceaux de bois garnis de miroirs que l’on
agitait pour provoquer des reflets brillants censés
attirer certains oiseaux, dont les alouettes.

Changer de métier, se lancer dans


l’entrepreneuriat – et je suis bien placée pour
vous en parler–, constitue une aventure
formidable. Attention toutefois à ne pas aller trop
vite en besogne car une telle reconversion
professionnelle se prépare, se mûrit, afin d’éviter
de potentielles déconvenues (qui sont loin d’être
uniquement d’ordre financier). Vous poser des
questions fondamentales en amont de votre
projet, voici votre premier enjeu.

Quoi qu’il en soit, à écouter les experts, il y aura


très certainement, dans ces prochains mois, un
grand nombre de reconversions, et beaucoup plus
qu’avant la crise sanitaire.

Changer de travail pour


changer de vie ?
L’herbe semble définitivement plus verte ailleurs,
voici ce que l’on a tendance à penser quand le
désir de changement nous titille. Qui n’a jamais
rêvé de changer de vie, de modifier le cours de sa
carrière pour une vie professionnelle plus en
phase avec ses valeurs, mieux rémunérée, plus
sereine, pensant par ricochet inverser le cours de
son existence ?

Cependant, accepter l’expérience du changement


représente un vrai défi. Il faut du courage et de
l’énergie, pour abandonner les chemins balisés de
notre zone de confort. Laisser une vie
professionnelle connue, « y compris quand elle
pèse au point d’en tomber malade, exige un
enthousiasme permanent, la nécessité de
conserver le désir de livrer bataille pour obtenir ce
qu’on veut4 ». Mais estimant qu’un changement
professionnel peut faire basculer notre existence
tout entière, nous sommes bien souvent prêts à
gravir des montagnes pour un nouveau travail.

Sommes-nous pour autant certains qu’un nouvel


emploi résoudra, comme par magie, nos
difficultés au travail ? En effet, déplacer notre
mal-être dans un environnement différent ne le
fera pas disparaître. De même, lorsque la coupe
est pleine, nous avons tendance à imaginer des
plans révolutionnaires qui balayent tout sur leur
passage, partant du principe que pour aller mieux,
il est préférable de tout changer, de tout quitter,
de repartir de zéro.

Mais cette impérieuse nécessité de croire que


seules des décisions radicales permettent
d’enrayer le ras-le-bol est un leurre (ou une
bonne excuse pour ne pas passer à l’acte !). Bien
souvent, nul besoin d’opérer un virage
à 180 degrés.

Par exemple, êtes-vous bien certain de vouloir


démissionner et de changer complètement de
métier ? N’existe-t-il pas une autre alternative ?
Pourquoi ne pas faire un break, par exemple ? Ou
bien prendre des vacances pour souffler et
remettre vos neurones en place ? Ou encore
demander un temps partiel pour mieux profiter de
vos proches ?

Aux grands maux, il est parfois préférable de


privilégier… les petits remèdes. À méditer.

Questionner la logique de sens


Le sens questionne à la fois la direction, la
sensation et la signification.
Figure 1-1 Les trois piliers du sens.

Le sens est procuré par une extériorité (on dit


qu’il est « extatique », l’extase désignant un état
où l’individu se sent comme transporté hors de
lui-même). Le sens du travail (ou de la vie) se
trouverait « ailleurs ». Trouver du sens, c’est
donc être capable de se projeter vers une
extériorité, vers un « ailleurs ».

Cet exercice de projection ne peut s’établir sans un


questionnement adéquat. Prendre le temps de se
questionner s’avère donc indispensable : Quel est
le sens de nos actions ? Nos façons de travailler,
d’envisager les relations avec nos collègues, notre
façon d’appréhender les rapports de travail en
général, sont-elles en harmonie avec nos valeurs
les plus fondamentales ? Disposons-nous
réellement de sources d’inspiration motivantes
sur le long terme ? D’une force intérieure capable
de nous animer ? D’une direction claire, vers
laquelle tous nos pas devraient nous conduire ?
D’une énergie positive qui nous rendrait moins
vulnérables face aux aléas du quotidien ?

Si tel n’est pas le cas, c’est peut-être qu’il est


temps… de vous réinventer professionnellement.

Identifier ses valeurs


« Je ne suis plus en phase avec mes valeurs… »
Combien de fois avez-vous entendu cette petite
phrase dans votre entourage ?

Outre nos croyances, qui résultent de


l’interprétation des expériences que nous vivons,
notre propre modèle du monde est également
organisé autour de nos valeurs. Pour évaluer une
personne ou une situation, nous nous basons sur
différents critères, qui nous servent de référence.
Nos critères n’ont pas tous la même importance,
les plus élevés dans la hiérarchie constituent nos
valeurs.

Ainsi, deux personnes exerçant le même métier ne


l’ont pas obligatoirement choisi pour les mêmes
critères (ou raisons).

• « Sur quels critères avez-vous choisi votre


métier ? »
Confort ? Challenge ? Sécurité ? Image ?
Autres ?

Les valeurs déterminent le sens que nous donnons


à notre vie, elles orientent et conditionnent nos
attitudes et nos comportements.

Voici quelques questions à se poser lorsque l’on


interroge ses valeurs :

• « Qu’est-ce qui est important pour moi ? »

• « En quoi est-ce important ? »

• « Qu’est-ce que cela m’apportera d’être en


adéquation avec mes valeurs ? »
Exemples de valeurs au travail

• Sécurité (travail assuré et plutôt bien rémunéré…)

• Pouvoir (influence, autorité, responsabilité, pouvoir


de décision…)

• Créativité (innovation et création)

• Contribution (au succès de l’entreprise)

• Argent (très bonne rémunération, croyance :


travailler, c’est bien gagner sa vie)

• Indépendance (autonomie)

• Reconnaissance sociale (image de marque, notoriété,


prestige)

• Environnement de travail (bonnes conditions de


travail)

• Changement (défis sans cesse renouvelés,


changement continuel des tâches)

• Équilibre (horaires réguliers et planification


permettant un bon équilibre privé/ professionnel)

• Défi (réalisation personnelle dans la compétition)

• Lieu de travail (ville ou quartier qui convient)


• Relations interpersonnelles (travail d’équipe,
sensation d’appartenance à un groupe, atmosphère
amicale et ouverte…)

• Confort (travail sans pression ni contraintes


particulières)

Quitte à se reconvertir, autant que tous les feux de


nos valeurs les plus fondamentales soient au vert !

Revenir à ses besoins


Chez tout individu, un besoin représente une
source d’énergie constructive. Nos besoins nous
permettent de nourrir nos valeurs et s’appuient
sur des croyances aidantes. En ne respectant pas
nos besoins, nous nous contraignons à développer
des mécanismes de compensations qui pompent
toute notre énergie.

Les systèmes de compensation relèvent du


stratagème : il s’agit de remplacer une chose par
une autre, avec le risque, au bout du compte, de ne
pas obtenir la satisfaction et la stabilité qui nous
sont nécessaires.

Le besoin fonctionne selon une logique binaire :


satisfaction/ frustration. Satisfaire ses besoins
permet de vérifier que nous sommes attentifs et
présents à nous-mêmes. Si je m’estime, je
m’autorise à satisfaire mes besoins. Réfléchir à
ses besoins, c’est se tourner vers soi (principe
d’intériorité).

Il peut arriver que des croyances, des injonctions


ou encore des problématiques environnementales
viennent à fragiliser l’estime, l’individu n’étant
alors plus en capacité de satisfaire ses propres
besoins.

Concrètement, comment parvenir à identifier ses


besoins ? Je vous propose ci-dessous un
questionnement qui devrait vous y aider.

• Quelles sont vos valeurs fondamentales ?


(exemple : courage, combativité, rectitude,
performance, franchise, honnêteté, etc.)

• De quoi avez-vous besoin pour les nourrir ?

• Qu’est-ce qui vous donnerait un grand


sourire, un sentiment de plénitude ? À quoi
ressemblerait une source d’énergie intarissable
pour vous ?

• Lorsque vous vous sentez épuisé, errant,


qu’est-ce qui vous redonne force et confiance ?
Qu’est-ce qui nourrit votre estime de vous-
même ?

Identifier ses besoins constitue une première


étape. Il s’agit ensuite de réussir à les exprimer,
simplement et sans agressivité. Cet exercice a
plusieurs vertus :

• permettre aux autres de vous respecter ;

• permettre aux autres d’exprimer leurs propres


besoins ;

• générer des cercles de relations respectueux,


sans jugement.

Vos besoins sont désormais reconnus et exprimés,


reste à savoir si vous les nourrissez suffisamment.

Étape no1 : Identifiez une catégorie en souffrance,


c’est-à-dire un ou des besoins non satisfaits.
Étape no2 : Mettez en place un plan d’action
adapté. Du point de vue professionnel, comment
rectifier le tir ? Dans votre vie privée, quelles
actions mettre en place pour vous faire plaisir ?

Renoncer à un besoin dans une circonstance


donnée n’est pas un drame, dès lors que l’on
parvient clairement à identifier le manque généré
par le besoin non couvert, et à y répondre
différemment, ou plus tardivement.

Nouveau job, nouveau


« flow »
Que ce soit avant la phase de transition ou bien
pendant cette dernière, une reconversion
professionnelle, pour peu qu’elle soit choisie, vous
plongera certainement dans cet état fort bien
connu des experts en psychologie positive : l’état
de « flow ».
Trouver son « flow »

Le concept de « flow » a été introduit et décrit pour la


première fois dans les années 1970 par le psychologue et
chercheur hongrois Mihály Csíkszentmihályi. En psychologie
positive, on entend par « flow » (ou flux, en français) un état
mental atteint par un individu lorsqu’il est complètement
absorbé dans une activité et que, de ce fait, il se trouve dans
un état de concentration (et donc de performance) maximal.

Lorsque tout nous pousse à nous concentrer sur


un nouveau projet motivant, nous connaissons un
niveau d’engagement extrêmement soutenu. Nous
retirons une grande satisfaction de ce que nous
accomplissons.

Si l’état de flow paraît si harmonieux, c’est parce


que nous percevons (l’idée de « perception » a
son importance) ce que nous faisons de façon
plaisante, voire amusante. Cet état de grâce,
bénéfique aussi bien pour le corps que pour
l’esprit, nous porte vers nos objectifs prioritaires.

Mais atteindre l’état de flow ne se décrète pas.


Quelques caractéristiques doivent être réunies
pour atteindre cet état que Mihály
Csíkszentmihályi considérait comme le plus
propice au bonheur.

Comment créer un environnement favorable à


l’atteinte d’un état de flow5 ?

• Ayez un ou des objectifs parfaitement clairs :


vous connaissez les tenants et les aboutissants
de votre projet professionnel, vous savez
comment le transformer en objectifs concrets
et de quelle façon le mettre en œuvre.

• Veillez à respecter un bon équilibre entre le


plaisir et l’effort. On fait bien ce que l’on aime
faire, mais on ne peut pas faire tout le temps
ce que l’on aime !

• Soustrayez-vous des tracas et des déceptions


du quotidien en revenant à l’essentiel : vous…
et votre réorientation.

• Ménagez-vous des temps de pause, pour


permettre à votre cerveau de se ressourcer.

L’état de « flow » correspond à un moment où


notre corps et notre esprit sont en parfaite
harmonie, sans aucun parasitage. Dans cet « ici et
maintenant », non seulement nous avons la
capacité d’influencer la majorité des événements,
mais aussi et surtout, d’agir sur la façon dont
nous choisissons de les vivre.

Apprendre à mieux se connaître


grâce aux tests de personnalité
“Connaître les autres, c’est
sagesse. Se connaître soi-même,
c’est sagesse supérieure.”
Lao-tseu

Chercher à tout prix à identifier une nouvelle voie


professionnelle sans nous questionner sur qui
nous sommes vraiment n’aurait aucun sens.

Quels traits de personnalité nous caractérisent ?


Quelles aptitudes développons-nous avec
aisance ? Parvenons-nous réellement à
caractériser notre intelligence émotionnelle ?
Autant de questions auxquelles des tests de
personnalité (qui ne doivent pas représenter un
objectif en soi) peuvent nous permettre de
répondre.

Ainsi, il conviendra sans doute de considérer ces


tests comme une approche complémentaire à
l’élaboration, par exemple, d’un bilan de
compétences (voir chapitre 5), à l’identification de
nos appétences (voir chapitre 4) ou de nos
ressources mobilisables (voir chapitre 2).

Ici, je me propose de balayer plusieurs types de


tests qui peuvent constituer des aides précieuses
dans votre démarche de reconversion
professionnelle, à condition toutefois de les
utiliser à bon escient. Certains de ces tests sont
plébiscités par les coachs ou les cabinets de
recrutement.

Un test n’est qu’un moyen de valider certaines


convictions que vous vous êtes déjà forgées sur
vous-même, de vous révéler des dimensions
nouvelles, de poser des mots sur vos
comportements ou vos traits de personnalité
dominants, d’aborder une caractéristique
personnelle sous un nouvel angle.

Un test ne remettra jamais en question une longue


expérience professionnelle, des feed-back
régulièrement glanés sur vous, les avis de proches
vous concernant, etc.

Un test ne représentera jamais une vérité. Il ne


doit pas vous enfermer dans une « case ». Nous
sommes tous uniques, alors encore une fois,
utilisons ces tests à bon escient.

• Envisagez un test comme un moment


d’introspection, une parenthèse de temps
suspendu dans un monde agité, un moment à
vous, rien qu’à vous.

• Le temps du test, coupez-vous du monde :


éteignez votre smartphone, par exemple.

• Soyez le plus authentique possible avec vous-


même : il n’y a aucun vrai enjeu à la clé !

• Notez les résultats sur un document auquel


vous pourrez vous référer ultérieurement.

• Mettez en valeur les résultats qui vous


interpellent et sur lesquels vous aimeriez
retravailler.

Inutile de débourser des sommes faramineuses en


faisant appel à un consultant : les tests qui suivent
sont des tests en ligne totalement gratuits. C’est
un bon moyen pour commencer. Lancez-vous !

Caractériser ses traits de


caractère
Voici un test directement inspiré de la psychologie
positive : le test International Personality Item Pool –
Values in Action Character Survey (IPIP-VIA) ou, en
français, l’Inventaire des forces de caractère. Élaboré
par un collectif de chercheurs en psychologie6, il
évalue 24 traits appelés « forces de caractère » ou
« valeurs en actions », regroupés en six grandes
catégories de « vertus ». Une distinction très
claire est ainsi opérée entre les forces de caractère
d’une part, et les compétences, les talents, les besoins
ou les ressources, d’autre part. Dans la mesure où
les forces de caractère montrent l’unicité,
l’engagement profond et soutenu, et l’authenticité
avec soi-même, elles renvoient à un état
d’harmonie chez un individu.

Chez un individu, les forces de caractère ne sont


pas figées dans le temps : elles poussent à certains
moments de la vie, elles se cultivent, elles se
travaillent, elles se développent… ou périssent.

Les cinq principales forces d’un individu, appelées


« forces signatures », constituent un profil
unique. Les utilisez-vous dans votre quotidien
professionnel ? Allez-vous pouvoir les mettre en
œuvre dans votre projet de reconversion ?
Pour connaître les principales forces de caractère
sur lesquelles vous appuyer, rendez-vous sur le
site www.viacharacter.org. Si vous le souhaitez,
sélectionnez la traduction du texte en français
avant de cliquer sur « Activez vos forces ». Le
test dure une quinzaine de minutes.

Identifier ses formes


d’intelligence dominantes
Le test des « intelligences multiples » pose un
principe de base : nous sommes tous intelligents,
de plusieurs façons. De facto, nous sommes
complémentaires. Des recherches démontrent
qu’il existerait huit formes d’intelligence, dont
trois ou quatre seraient prédominantes.

Voici les huit formes d’intelligence répertoriées :

• Intelligence corporelle : capacité d’un


individu à jouer avec son corps, à faire des
gestes avec précision et habileté…

• Intelligence interpersonnelle : aptitude à


entrer en relation avec les autres, à écouter
leurs besoins, à prendre en compte leurs
positions, à s’adapter à son interlocuteur, à
faire preuve d’empathie…
• Intelligence logique : capacité d’un individu à
analyser, raisonner, comptabiliser, calculer,
gérer la complexité, résoudre des problèmes…

• Intelligence naturaliste : sensibilité d’un


individu à la nature, capacité à observer et
sentir son environnement…

• Intelligence intrapersonnelle : capacité


d’introspection, aptitude à se poser les bonnes
questions sur soi-même ou sur son
environnement, à accueillir ses émotions, à
écouter ses désirs…

• Intelligence musicale : savoir reconnaître ou


créer des mélodies, des musiques, des
rythmes, s’exprimer avec musicalité…

• Intelligence spatiale : aptitude à se


représenter la réalité dans un espace spatial,
faire preuve d’un bon sens de l’orientation,
savoir agencer ses activités de façon fluide et
harmonieuse…

• Intelligence verbale : capacité à utiliser le


langage pour exprimer des idées, des points de
vue, capacité de mettre des mots sur ses
pensées…
Selon le psychologue américain Howard Gardner,
il n’existerait pas une seule forme d’intelligence
(celle que l’on a l’habitude d’évaluer grâce au
quotient intellectuel ou Q.I.).

Envie d’identifier vos principales formes


d’intelligence ? Rendez-vous sur www.guichetem
plois.gc.ca. Qui sait ? Les résultats de ce test vous
donneront peut-être des idées de métiers
auxquels vous n’auriez pas spontanément pensé !

Se questionner sur son


intelligence émotionnelle
Assez proche du concept d’intelligence sociale,
l’intelligence émotionnelle (ou E.I.) renvoie, selon
les psychologues Peter Salovey et John Mayer, à la
capacité d’un individu à reconnaître, comprendre
et maîtriser ses propres émotions et à composer
avec les émotions des autres, en réajustant ses
propres émotions.

À écouter les experts du recrutement, du


management et les professionnels de la gestion
des ressources humaines, l’E.I. aurait déjà
supplanté le Q.I. Cette évolution est à mettre en
regard de l’essor des soft skills (voir chapitre 4) et
des compétences transverses, et au déclin
progressif (excepté dans des métiers manuels ou
très techniques) des savoirs et savoir-faire.

Dans « Puiser dans les soft skills », au chapitre 4,


vous découvrirez ainsi les principales soft skills
valorisées aujourd’hui dans le monde du travail.

Et pourquoi ne pas vous appuyer sur vos émotions


pour mener à bien ce projet de reconversion qui
vous anime ?

Répondez à ces quelques questions qui font appel


à vos émotions :

• Sentez-vous que c’est le bon moment pour


vous réorienter professionnellement ? À quoi le
sentez-vous ?

• Avez-vous la perception que ce projet va vous


épanouir ? Pourquoi ?

• Quel est votre niveau de motivation estimé


pour réussir dans cette nouvelle voie ?
• Quelles émotions arrivent en vous, lorsque
vous visualisez ce nouveau métier ou ce nouvel
environnement de travail ?

Plusieurs plateformes sur internet proposent des


tests d’évaluation de son intelligence
émotionnelle. Je vous suggère celui-ci : www.idrla
bs.com/fr/intelligence-emotionnelle-globale/test.p
hp

C’est à vous !

Déterminer son type de


personnalité
Voici un test que, personnellement, j’ai beaucoup
utilisé à mes débuts dans le domaine du
recrutement : le test MBTI (Myers-Briggs Type
Indicator). Élaboré dans les années 1960 par la
romancière et psychologue américaine Isabel
Briggs Myers et par la théoricienne en psychologie
Katherine Cook Briggs, le test se base sur les
travaux du psychiatre suisse Carl Gustav Jung.

Il s’agit d’un outil très complet déterminant le


type psychologique d’un individu parmi seize
types différents.

Le test MBTI représente l’un des tests de


personnalité les plus connus et utilisés dans le
monde : chaque année, entre 2 et 4 millions de
personnes se lancent dans le décryptage des
rouages de leur personnalité grâce à ce test qui se
base sur quatre dynamiques de développement.

Il n’existe pas de « bonne » ou de « mauvaise »


dynamique.

Ces quatre dynamiques sont représentées sous la


forme d’axes de préférence qui définissent la
personnalité d’un individu selon leur orientation.

L’orientation de l’énergie (E :
Extraversion / I : Introversion)
Autrement dit, où puisez-vous votre énergie ?
Est-ce plutôt dans votre propre univers intérieur
(I) ou au contraire à partir de l’environnement
extérieur (E) ? L’individu qualifié d’introverti
réfléchit avant d’agir. Il préfère la solitude au
groupe, et défend ouvertement son indépendance.
À l’inverse, l’extraverti a besoin de partager
constamment avec les autres : le lien social et la
chaleur des autres sont pour lui des éléments
essentiels. Il est très à l’aise en société.

Le recueil de l’information (S :
Sensation / N : Intuition)
Ici, la question sous-jacente à se poser est la
suivante : de façon générale, comment recueillez-
vous de l’information ? En d’autres termes,
faites-vous davantage confiance à vos sens (S) ou
préférez-vous jouer avec votre intuition (N) ?

Quand l’individu qualifié d’intuitif (N) a tendance


à suivre son instinct et à privilégier des idées
globales (plutôt que des détails) et la nouveauté, le
sensitif (S), lui, ne croit que ce qu’il voit, touche,
ou sent. De toute évidence, le sensitif a le sens du
détail et de la méthode.

La prise de décision (T : Pensée / F :


Sentiment)
Cette fois-ci, la question à se poser est la
suivante : de façon générale, sur quoi se basent
vos choix et vos décisions ? La logique et le
raisonnement pragmatique (T) ? Ou bien vos
valeurs et votre ressenti (F) ? La personne qui
motive ses choix par la pensée recherche la
logique (T) avant de prendre une décision. Elle
privilégie l’objectivité à la subjectivité. Elle
analyse et raisonne en gardant la tête froide. A
contrario, pour le sentimental (F), la relation
humaine est essentielle. Ses décisions sont avant
tout guidées par sa sensibilité.

Le mode d’action (J : Jugement / P :


Perception)
Vos actions sont-elles mûrement réfléchies (J) ou
bien agissez-vous en fonction des circonstances
(P) ? Celui qui agit en fonction de son jugement (J)
aime élaborer des plans d’action. Il valorise la
perfection et la ponctualité. Il se sent à l’aise dans
un cadre défini et ne supporte pas les
tergiversations. En revanche, la personne guidée
par ses perceptions (P) s’adapte aux circonstances
avant d’agir. Elle fait preuve d’une souplesse
extrême.

En fonction des résultats obtenus, le test MBTI


définit seize profils :

• INTP : le chercheur
• INTJ : l’organisateur

• ENTJ : l’entrepreneur

• ENTP : l’inventeur

• INFP : l’idéaliste

• ENFP : le psychologue

• INFJ : le conseiller

• ENFJ : l’animateur

• ISTP : l’artisan

• ISTJ : l’administrateur

• ESTP : le promoteur

• ESTJ : le manager

• ISFP : l’artiste

• ISFJ : le protecteur

• ESFP : l’acteur

• ESFJ : le bon vivant

Bien sûr, chaque profil dépend du curseur sur


chaque axe, ainsi que du vécu de chacun. Ainsi, les
profils sont susceptibles d’évoluer dans le temps.

Le test MBTI est un excellent moyen de faire le


point sur vos ambitions professionnelles, et, ainsi,
de choisir l’emploi qui vous correspond le mieux,
ou bien de vous conforter dans une voie déjà
choisie.

Notez, pour conclure, et c’est là une des


spécificités du test MBTI, que celui-ci gagne à être
analysé avec un professionnel des ressources
humaines.

Comprendre ses aspirations


au travail
Je vous propose à présent un test spécifiquement
dédié à l’orientation professionnelle : il s’agit du
modèle RIASEC développé par le psychologue
américain John L. Holland. En quelques mots, ce
test établit une corrélation entre les aptitudes
d’un individu et les métiers dans lesquels cette
corrélation peut se réaliser. Ainsi, l’auteur de ce
test part du principe que le choix d’un métier ou
d’une profession est une forme d’expression de la
personnalité d’un individu.

Portant spécifiquement sur les enjeux


professionnels, le modèle RIASEC est à ce jour l’un
de ceux les plus utilisés en psychologie
vocationnelle.
De façon plus détaillée, le modèle répertorie les
intérêts professionnels en six grands pôles :

• R : pôle Réaliste (aimer faire, manipuler, être


impliqué physiquement dans les activités…)

• I : pôle Investigateur (aimer réfléchir,


apprendre, approfondir ses connaissances,
chercher à comprendre…)

• A : pôle Artiste (aimer concevoir, inventer,


créer, s’exprimer à travers l’art…)

• S : pôle Social (aimer aider, rencontrer


d’autres personnes…)

• E : pôle Entreprenant (aimer avoir des


responsabilités, décider, motiver les autres…)

• C : pôle Conventionnel (aimer organiser,


compter, vérifier, établir le rapport à la règle…)

Votre appartenance à l’un ou l’autre des six pôles


serait déterminée par vos habiletés, par certaines
composantes de votre personnalité et par vos
centres d’intérêt. Selon le modèle, qui comporte
90 énoncés, chaque profession est associée à une
combinaison de trois lettres.

Quels sont les métiers ou les environnements de


travail qui seront susceptibles d’être les plus en
harmonie avec vos aspirations ? Pour le savoir, je
vous encourage à réaliser le test sur le site www.m
onemploi.com.7

Travailler la combinaison
aptitudes/
personnalité/motivation au
travail
Pour conclure ce sous-chapitre consacré aux tests
de personnalité susceptibles de vous épauler lors
d’une reconversion professionnelle, je vous
présente un dernier outil : AssessFirst.

C’est un assessement que j’utilise beaucoup dans le


domaine du recrutement, notamment comme aide
à la décision pour sélectionner de futurs
managers.

En quelques mots, ce test, qui s’effectue aussi en


ligne, se décompose en trois grands modules :

• Personnalité (comportements naturels)

• Motivations (satisfaction et engagement)

• Aptitudes (raisonnement et apprentissage)


Enfin, une synthèse argumentée dresse votre
potentiel global.

Ce test est assurément complet, et très visuel,


dans la mesure où il établit une cartographie de
ces trois dimensions avec un diagramme en toile
d’araignée (diagramme de Kiviat).

C’est sur le site www.assessfirst.com que vous


pourrez vous livrer à l’exercice.

Ces tests représentent une véritable aide dans la


définition de votre projet de reconversion. Je suis
certaine qu’ils vous permettront de dégager des
pistes intéressantes auxquelles vous n’aviez peut-
être encore jamais songé.

Certains des résultats vous ont surpris ? Parlez-en


avec des proches, qui vous apporteront un
éclairage complémentaire !

1 Sondage de Nouvelle Vie Pro, www.helloworkplace.fr.

2 Sondage de Nouvelle Vie Pro, www.helloworkplace.fr.

3 Studyrama, mise à jour 14 janvier 2021.

4 Janin-Devillars, L., Changer sa vie. Il n’est jamais trop tard, Éditions Michel
Lafon, 2013, p. 18.

5 Bourgeois, L., S’organiser au travail et alléger sa charge mentale pour les Nuls,
First Éditions, 2020, p. 168-169.
6 Sous la coordination de l’Oregon Research Institute, en tant qu’alternative au
test de Peterson et Seligman, « Values in Action Character Survey » (VIA-
Survey).

7 Allez sur « Me connaitre », puis sur « Questionnaire pour établir son profil
RIASEC (Gratuit) » pour lancer le test.
DANS CE CHAPITRE
Construire pas à pas les étapes préalables à une
reconversion réussie

Savoir créer un espace-temps privilégié propice à la
réflexion et à la remise en question

Apprendre à établir un diagnostic de situation

Chapitre 2
Identifier ses vrais objectifs et
définir clairement ses
attentes

« I have a dream… » Cette phrase de Martin


Luther King a traversé les décennies et sa
puissance demeure intacte. Derrière sa force se
cache celle du rêve.
Avoir une ambition implique de se questionner sur
ce que nous voulons réellement, plutôt que de
ressasser ce dont nous ne voulons plus.

À l’affirmation : « Je ne veux plus de ça ! »,


préférez la question : « De quoi ai-je vraiment
envie ? »

Mais voilà… happés par un quotidien vertigineux,


émoustillés par un désir de changer à tout prix de
métier, nous oublions de nous poser les vraies
questions et, en fin de compte, risquons de perdre
le sens de notre nouvelle orientation (alors même
que nous ne nous y sommes pas encore engagés !).

Nous avons besoin d’une direction claire, vers


laquelle tous nos pas doivent nous conduire.
D’une énergie positive qui nous rendra moins
vulnérables aux aléas du quotidien. En d’autres
termes, pour changer efficacement et
sereinement, nous avons d’abord besoin de rêver.

Créer une zone de temps


suspendu
“Ah ! Qu’il est doux de ne rien
faire. Quand tout s’agite autour
de nous.1”
Réfléchir à un projet de reconversion
professionnelle représente… un vrai travail ! Alors,
quand nos journées sont déjà archiremplies,
quand nos agendas sont noircis d’activités et de
tâches incontournables (au fait, le sont-elles
vraiment ?), quand notre to-do list s’allonge de
jour en jour, comment faire ? Comment faire pour
ne pas sombrer dans le surmenage et échapper à
la charge mentale qui nous guette ?

La charge mentale, c'est quoi ?

Le concept de charge mentale ne date pas d’aujourd’hui.

Il a été introduit dans les années 1980, notamment par la


chercheuse canadienne Nicole Brais, qui le définit comme un
« travail de gestion, d’organisation et de planification qui est
à la fois intangible, incontournable et constant, et qui a pour
objectif la satisfaction des besoins de chacun ».

Il a fallu attendre 2017 pour que la charge mentale revienne


en force auprès du grand public, grâce à la dessinatrice
Emma qui l’a mise en scène, dans sa bande dessinée « Fallait
demander2 ».
J’ai consacré plusieurs ouvrages à la gestion de la
charge mentale, ainsi que des travaux de
recherche sur la surcharge cognitive en milieu
professionnel. De nombreux trucs et astuces
mériteraient d’être développés, afin d’aider les
personnes en situation de surmenage à sortir la
tête de l’eau : comment prioriser ses tâches ? les
simplifier ? apprendre à déléguer ? renforcer sa
capacité d’interposition ? etc.

Je choisis ici d’aborder un point qui me semble


essentiel de mettre en application dès le
démarrage de votre réflexion au sujet d’un
éventuel changement professionnel : la gestion du
temps, et plus spécifiquement l’aptitude à créer
des zones de temps suspendu, des parenthèses de
temps pour soi, préalable indispensable avant de
s’engager dans un choix quelconque… et dans
l’action.

Faire un pit stop


Le pit stop est un concept qui m’est cher. Terme
emprunté au milieu sportif, et initialement à la
Formule 1, il a infiltré le monde du coaching. Le pit
stop représente un arrêt sur image. C’est ce
moment qui semble presque irréel, ce moment où,
en plein jeu, le coach sportif décide de marquer
une pause et de se retrouver avec l’équipe.

L’objectif ? En quelques secondes seulement, créer


une microzone d’échanges pour analyser ce qui a
bien fonctionné (et qu’il conviendrait donc de
reproduire) et, a contrario, ce qui a moins bien
marché et qu’il conviendrait de rectifier pour la
suite du jeu.

Même si cela peut sembler difficilement


concevable, prendre le temps de se poser les
bonnes questions, en se soustrayant à la
suractivité ou à l’action, ce n’est pas perdre son
temps. Combien de temps perdu, à devoir se
réorienter lorsque l’on ne prend pas le temps de
vérifier que tous les pas que nous faisons nous
mènent dans la bonne direction ? à devoir tout
reprendre de zéro quand on s’engage dans une
voie professionnelle qui, in fine, ne nous convient
pas vraiment ?

Les impacts d’ordre temporel et/ou financier,


d’une part, la dépense énergétique ou
motivationnelle, d’autre part, sont non
négligeables.
Alors, envie de changement ? Commencez par un
pit stop !

Apprendre à compartimenter
sa vie
Comment réussir à se rendre cent pour cent
disponible à l’instant T pour se lancer dans une
réflexion en vue d’un futur changement
professionnel ? Monter des cloisons !

Il ne s’agit pas d’ériger des murs entre vous et


votre environnement (car la reconversion
professionnelle implique une très grande
perméabilité aux éléments extérieurs), mais plutôt
de créer des compartiments, d’une part entre le
passé et le futur (pour être capable de se
concentrer uniquement sur le présent) et, d’autre
part, entre toutes vos vies d’homme et de femme
multicasquettes.

• Créez une cloison temporelle en vous


concentrant uniquement sur le présent, qui
représente le temps de l’action. Dans la
mesure où le passé n’existe plus (au moment
même où j’ouvre cette parenthèse, le début de
cette phrase n’existe déjà plus…), que l’avenir
n’est pas encore réel (c’est logique ; il n’existe
pas encore), le seul moment qui compte est
donc le présent. Dans « l’ici et maintenant »,
non seulement nous avons la capacité
d’influencer la majorité des événements, mais
aussi, et surtout, d’agir sur la façon dont nous
choisissons de les vivre.

• Dans votre vie professionnelle, déterminez


avec exactitude ce qui relève de quoi : isolez
vos pensées et vos actes et exploitez-les
séparément, surtout s’ils sont susceptibles
d’entrer en conflit.

• Enfin, faites en sorte que les pensées qui sont


rangées dans un tiroir ne soient pas
contaminées par celles qui se trouvent dans un
autre tiroir et qui ne demanderaient qu’à en
sortir ! Par exemple, lorsque vous réfléchissez
à vos aspirations professionnelles, chassez de
votre esprit toute pensée d’ordre familial qui
pourrait venir parasiter ce moment
d’introspection.

Il est possible (et sans doute plus facile) de ne


cloisonner qu’une partie de sa vie, comme sa vie
professionnelle, par exemple. Ainsi le travail,
auquel vous décidez un temps d’accorder la
priorité, sera-t-il parfaitement isolé de tous les
tracas du quotidien et des pensées parasites ; vous
pourrez le vivre pleinement, dans « l’ici et
maintenant ».

En compartimentant ainsi les différentes sphères


de votre existence et en séparant vos pensées les
unes des autres, vous réduisez la pression et êtes
plus à même de prendre des décisions réfléchies.

Pourquoi cela ? Tout simplement parce que vous


aurez décidé de vous concentrer sur quelque chose
et y serez dédié à cent pour cent. Toute votre
attention sera portée vers votre objectif du
moment.

Bifurquer oui, mais pas


n’importe où et n’importe
comment
Affirmer qu’il existe de bonnes et de mauvaises
reconversions n’aurait aucun fondement et aucun
sens. En effet, tout dépend de vos objectifs.

Toutefois, une reconversion raisonnée, initiée de


façon posée et structurée, et qui offre toutes les
chances d’être couronnée de succès, n’échappe
pas à un certain nombre de critères :

• Elle doit vous laisser entrevoir un degré de


satisfaction au moins égal à celui que vous
procure votre situation professionnelle
actuelle. Comme le recommande l’auteur
Laurent Lagarde3 , « pour mettre à jour
d’autres solutions, vous pouvez (…) raisonner
en termes de besoin à satisfaire ». Pour ce
faire, il suggère d’identifier « le besoin
profond que votre solution originelle cherche à
satisfaire. Généralement, la réponse tient en
un mot : sécurité, respect, reconnaissance…
Posez-vous ensuite la question de savoir ce
que sont toutes les solutions qui peuvent
contribuer à satisfaire ce besoin ».

• Elle impose d’identifier les points sur lesquels


vous n’accepterez jamais de transiger (et
également ceux qui vous paraissent
acceptables). Lesquelles de vos valeurs ne
supportent pas d’être bafouées ? Quel est votre
seuil de tolérance ? Comment réagiriez-vous si
vous les outrepassiez ?

• Elle correspond à vos goûts, à vos désirs, à vos


objectifs de vie.
• Elle émane soit d’un désir enfoui, soit d’un
brainstorming au cours duquel vous aurez pris
soin de ratisser le champ des possibles. Libérez
votre créativité ! Listez un maximum d’issues
envisageables, de la plus raisonnable à la plus
farfelue.

• Elle vous porte vers ce que vous voulez


vraiment plutôt que de représenter une fuite
de la situation actuelle. Définir ce que l’on
souhaite n’est pas toujours facile, dans la
mesure où nous présentons une tendance
naturelle à nous raccrocher aux éléments que
nous connaissons, persuadés qu’eux seuls
nous maintiennent en équilibre.

• Elle doit être compatible avec vos contraintes


et, donc, rester réaliste. Vous lancer dans une
nouvelle activité en décalage complet avec vos
contraintes personnelles ou professionnelles
du moment, c’est prendre le risque d’entrer en
conflit avec vous-même et, par la même
occasion, de trouver un bon prétexte à votre
immobilisme !

Dresser un état des lieux de la


situation
Parfois, un outil vaut mieux qu’une longue
explication. C’est donc sur le « SCORE », outil de
diagnostic proposé en coaching individuel ou
collectif, que je souhaite ici m’arrêter.

Le SCORE est un outil de construction mentale qui


permet :

• d’élaborer un vrai diagnostic de situation,


utile par exemple avant de se lancer dans un
nouveau projet ;

• de passer d’un espace problème (« je ne veux


plus ») à un espace solution (« je veux ») ;

• de prendre conscience de vos freins et de vos


ressources.

Figure 2-1 L’outil SCORE.

À gauche (causes et situation) se trouve la zone


d’exploration de la situation présente (espace
problème) ; à droite (objectif et effets) celle des
futurs possibles (espace solution).
Cet outil devrait vous permettre de structurer
votre pensée pour ne pas partir tous azimuts, en
balisant les étapes suivantes :

• Ressources :

Ressources – Talents – Compétences – Apprentissages


nécessaires – Opportunités

• Objectif :

Ce que l’on veut obtenir Ce que l’on veut « à la place


de… »

• Effets :

Ce que l’objectif réalisé apporte

• Situation :

Situation telle qu’elle est vécue et ressentie, le


problème présent

• Causes :

Ce qui est à l’origine de la situation

• Méta :

Position de recul – Vision globale – Prise de distance


émotionnelle
Identifier ses ressources
mobilisables
Les ressources d’un individu regroupent ses
compétences (savoirs, savoir-faire, savoir-être),
ses talents (ce qu’il réalise bien et sans effort), ses
appétences (ce qu’il aime faire… et donc ce qu’il a
toutes les chances de bien faire !), ses zones
d’apprentissage (qui représentent autant de vides
à combler en termes de connaissances ou de
savoir-faire), ses supports (familiaux,
environnementaux, financiers, etc.), et plus
généralement toutes les opportunités qui s’offrent
à lui.

De quelles ressources avez-vous besoin pour


atteindre votre nouvel objectif professionnel ?

La ligne de vie, outil très largement utilisé en


coaching pour revisiter son passé afin de mieux
construire son avenir, représente un très bon
moyen d’identifier ses ressources mobilisées (et
donc mobilisables) de façon récurrente.

Plus concrètement, cet outil permet :

• de prendre conscience de ce que vous avez


accompli, en essayant de rapprocher les
événements, d’identifier des schémas
répétitifs (qu’ils soient positifs ou négatifs),

• de vous projeter vers l’avenir, en vous


appuyant sur votre passé (facteurs clés de
réussite à reproduire, causes d’échecs à
contourner).

Schématiquement, la ligne de vie se représente de


la façon suivante :

Figure 2-2 La ligne de vie.

• Tracez deux axes.

• Sur l’axe des abscisses, indiquez les grandes


réussites de votre vie professionnelle et
personnelle (entourées sur le schéma)

• Concentrez-vous uniquement sur les


« sommets », placés au-dessus de l’axe des
abscisses.
• Identifiez à présent les ressources que vous
avez mobilisées pour remporter ces victoires :
existe-t-il des récurrences (scenarii) ? Les
mêmes facteurs clés de réussite et ressources
sont-ils mobilisés ?

Après avoir mis en lumière les réussites et le


contexte de leur réalisation (lieu, comportement
adopté, ressources mises en œuvre, croyances
aidantes, besoins satisfaits), faites une synthèse
de l’ensemble de ces points forts.

Comme le soutient notre champion olympique de


ski acrobatique Edgar Grospiron : « Lorsque l’on
ne connaît pas ses forces, on ne sait pas sur quoi
s’appuyer. Cela engendre des doutes, parfois
bénins, parfois destructeurs, et nous enrôle dans
une spirale d’échec inéluctable. […] L’objectif est
de savoir localiser ce qu’on identifie comme talent
et de s’appuyer dessus.4 »

Les finances, un alibi de poids


Nombreux sont les freins qui peuvent nous
empêcher d’emprunter une nouvelle voie
professionnelle, aussi attachés soyons-nous à ce
projet. Manque de confiance en nous, peur de
l’inconnu, doute sur nos capacités
d’apprentissage, environnement familial peu
aidant, échecs antérieurs… la liste des barrières
qui, consciemment ou non, se dressent devant
nous, semble illimitée.

D’expérience, le frein financier est sans doute le


premier motif invoqué pour justifier de rester
dans un statu quo professionnel : « Je ne peux pas
faire n’importe quoi car je suis seul(e) à supporter
financièrement le foyer », « Aujourd’hui, je
gagne bien ma vie, mais demain, si je me lance,
cela ne sera plus le cas », « On a les études des
enfants à payer, il ne faut pas faire n’importe
quoi », etc.

Quand elles parviennent à remonter le fil de leur


histoire, il n’est pas rare de constater que ces
personnes sont aussi celles qui s’interdisent
l’exercice d’une passion qui dure depuis l’enfance,
sous prétexte que les leçons de violon qu’on aurait
aimé prendre coûtaient trop cher. « Généralement
réduit à son unique dimension économique,
l’argent apparaît comme un objet qui nous
demeure extérieur5 », note la psychanalyste Luce
Janin-Devillars.
Sous l’emprise de cet objet, l’imaginaire finit par
se rigidifier.

Ces raisons sont peut-être très valables, et les


besoins financiers (premiers besoins – besoins de
sécurité – à satisfaire chez tout individu selon la
pyramide de Maslow ; voir chapitre 6) sont à
prendre en considération.

Mais n’oubliez pas que toute reconversion ne


pourra se construire que si vous avez écarté vos
« vraies » problématiques financières et si vous
vous placez dans un état d’esprit positif.

Les rêves ne se réalisent que sur un terreau fertile


en énergies positives et pauvre en émotions
paralysantes : peur, anxiété, découragement,
doute, impuissance, etc.

Attention aux fausses bonnes raisons qui ne


seraient que des prétextes récurrents, dont la
seule vocation consisterait finalement à laisser
filer vos envies.

Se donner les moyens de ses


nouvelles ambitions
Trop souvent, nous faisons les choses pour faire
plaisir aux autres. Ce faisant, nous satisfaisons
l’écologie des autres, parfois au détriment de nos
besoins propres. Mais au fond, qu’est-ce qui vous
rendrait vraiment heureux professionnellement ?

Andrea Bocelli, célèbre ténor italien, avait entamé


de brillantes études à l’Université de Pise pour
devenir avocat, lorsqu’il a décidé de lâcher
brusquement le droit pour se lancer dans la
chanson, sa passion de toujours.

→ Si vous aviez une baguette magique, que


feriez-vous ?

Ce n’est pas toujours évident de réussir à décrire


son idéal, en dehors de toutes considérations
financières, familiales ou professionnelles.

Pourquoi et comment définir son ambition ? Avec


qui la partager (ou pas) ? Quels moyens les plus
sûrs permettent de la mettre en œuvre ? Telles
sont les questions auxquelles je vous propose à
présent d’apporter quelques pistes de réflexion.

Définir son ambition


“La trace d’un rêve n’est pas
moins réelle que celle d’un pas.”
Georges Duby, historien

En matière d’ambition, il ne faut jamais craindre


de viser haut. En effet, seules des aspirations
élevées, aussi farfelues soient-elles, pourront
réellement vous guider.

Ne sont-ce pas les grandes visions qui inspirent


l’être humain ? Rêvez en grand ! Enthousiasmez-
vous ! Sentez votre cœur qui palpite…

Quand Jean-Pierre Rives s’est lancé dans la


sculpture, quand Annie Pujol a décidé de se
reconvertir en professeur de danse, leurs yeux
devaient être remplis d’étoiles.

Peu importe que votre rêve paraisse complètement


fou ; revenez-y régulièrement, puisque c’est en lui
que se trouvent l’énergie et la passion qui vous
animent vraiment.

Définir une ambition (professionnelle ou non) est


loin d’être une tâche aisée, car autant nous
n’avons en général aucun problème à mettre des
mots sur ce qui nous insupporte, autant définir ce
que nous voulons vraiment relève du défi.
• Visualisez votre rêve professionnel. La
visualisation est fondamentale car nous
pensons en images. Nourrissez votre cerveau
d’images qui vous tiennent à cœur.

• Associez-y des personnes, des objets, des


lieux, une atmosphère, etc.

• Identifiez les facteurs clés de réussite, sans


vous limiter à des indicateurs purement
quantitatifs : où souhaitez-vous être rendu en
termes de développement de compétences, de
plaisir au travail, de notoriété ?

En matière de reconversion,
mieux vaut être seul que mal
accompagné
Selon l’expression, « On est plus intelligent à
plusieurs » : devrait-on exposer ouvertement nos
ambitions et partager nos objectifs professionnels
pour les confronter aux avis extérieurs ?
L’échange contribuerait-il à leur réalisation et à
leur succès ? Les autres joueraient-ils un rôle de
catalyseur de motivation, de levier nous incitant à
agir ?
Une chose est certaine : nous sommes tous, à
divers degrés, sensibles au regard et au jugement
des autres, au point de souhaiter verrouiller toutes
nos décisions avec notre entourage, de peur de
décevoir ou de paraître inconsistant.

Seules des assises très solides permettent de


s’extraire du regard des autres et des influences
externes (amis, relations professionnelles,
lectures, émissions radio…).

Mettez-vous quelques secondes à la place de vos


proches. Comment réagiriez-vous si un ami vous
annonçait, avec un sourire jusqu'aux oreilles :
« Je démissionne pour me reconvertir en gardien
de phare », « J’emprunte cinq cent mille euros
pour financer l’affaire de mes rêves », « Je largue
les amarres, je vais aller trouver un job à
l’étranger » !

Que lui diriez-vous ? « C’est super ! », « Vas-y !


Fonce ! » ou bien « Mais c’est du grand
n’importe quoi ! », « Oui, mais as-tu pensé
à… », « Attention ! » (avec dans la voix une
espèce de peur panique, comme si votre ami en
question s’apprêtait à plonger sa main dans une
cocotte remplie d’huile bouillante).
Encourageriez-vous réellement la prise de risque
et le lâcher-prise ?

C’est un phénomène presque réflexe, les autres


sont enclins à pointer du doigt ce qui ne
fonctionnera pas, à objecter mille raisons de ne
pas se lancer, à distiller le doute et l’inquiétude.
Finalement, vous avez toutes les chances de
reculer, et ce avant même de vous être engagé
dans l’action !

Prendre des décisions en solitaire, c’est se donner


toutes les chances de développer une force
intérieure imperméable aux réactions de son
entourage.

Dans mon livre, Les gens heureux ont toujours un


plan B6, j’illustre ce point de vue par des
recherches menées au sein du département de
psychologie de l’Université de New York7, qui
mettent en lumière l’existence d’une relation
inversement proportionnelle entre l’expression
publique des rêves et le passage à l’action. Les
auteurs démontrent que le fait de parler de ses
projets pourrait produire l’effet inverse par
rapport à celui initialement recherché, en
réduisant notre capacité à les mettre en œuvre.
Selon eux, partager ouvertement ses objectifs de
vie donne l’illusion d’avoir avancé dans la
construction d’un projet, alors qu’en réalité, nous
venons tout juste d’en poser la première pierre !

Préférer les petits


mouvements aux grands
virages
Atteindre sa cible n’est pas toujours évident. En
effet, cette dernière est souvent très éloignée de
notre situation actuelle. Par ailleurs, notre
environnement n’est pas stable et l’incertitude n’a
encore sans doute jamais été aussi forte que
depuis la récente crise sanitaire. Est-ce pour
autant une raison pour ne pas tenter de nouvelles
choses ? N’est-il pas préférable de se lancer, tout
en ayant pris soin de baliser le chemin ? Et après
tout, peu importe si nous ajoutons des objectifs
d’étape qui nous ralentissent en cours de route !

Il faut parfois savoir freiner, bifurquer, voire


reculer, pour mieux avancer.

Vous souhaitez acquérir de nouvelles compétences


professionnelles ? Si tel est le cas, il sera peut-être
nécessaire de vous orienter vers des postes moins
bien positionnés et moins bien rémunérés que
votre poste actuel, pour, plus tard, avoir
l’opportunité d’accéder à davantage de
responsabilités.

C’est sur cette base que « Chaque homme doit


inventer son chemin », disait Jean-Paul Sartre.
Construisez donc le vôtre, en fonction d’objectifs
intermédiaires précis qui vont éclairer vos actions
quotidiennes : que devez-vous faire pour atteindre
votre vision ? Comment devez-vous vous
comporter ? Où souhaitez-vous être rendu dans
quinze jours ? dans six mois ? dans trois ans ?
Fixez-vous des objectifs suffisamment motivants
pour vous donner envie d’aller toucher votre cible
et de transformer votre vision du futur en réalité.

• C’est la progression vers le but plus que de


l'atteindre qui contribue à notre bien-être.

• Apprenons à apprécier le trajet et à nous


récompenser en cours de route.

Face à un obstacle, l’erreur consisterait à baisser


son niveau d’exigence en revoyant sa cible. Mais
c’est justement quand les difficultés s’accumulent
qu’il faut maintenir coûte que coûte son niveau
d’exigence et s’attacher à combler l’écart entre la
réalité et son ambition initiale8. Pour ce faire, rien
de tel que de construire des plans d’étape
alternatifs et de marcher… à petits pas !

1 Citation extraite de Galathée, opéra-comique de Jules Barbier et Michel Carré.

2 Emma, Un autre regard, Massot Éditions, 2017.

3 Lagarde, L., La Boîte à outils du développement personnel en entreprise, Éditions


Dunod, 2014, p. 61.

4 Grospiron, E., Quand on rêve le monde, Altal Édtions, 2006, p. 203.

5 Janin-Devillars, L., op. cit., p. 89.

6 Bourgeois, L., Les gens heureux ont toujours un plan B, Larousse, 2018, p. 79-80.

7 Gollwitzer P. M., Sheeran P., Michalski V., Seifert A. E., When intentions go
public : does social reality widen the intention-behavior gap ? in Psychol. Sci.,
Pubmed, May 2009. (Source : www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19389130).

8 Certains cabinets conseil spécialisés en management (comme le Creci),


parlent à ce sujet « d’écart aspirationnel ».
Partie 2
Préparer sa reconversion
Dans cette partie…

Une reconversion professionnelle pourrait


s’apparenter à un immense iceberg : quand on
l’envisage, on a tendance à n’en voir que la partie
émergée, rutilante sous le soleil d’un jour nouveau.
Mais sous la mer se cache toute la phase
préparatoire indispensable à cette vue superbe. Se
préparer, c’est faire travailler les deux hémisphères
de son cerveau, afin de trouver « la » bonne idée.
C’est se demander ce que nous prenons plaisir à
faire, et ce que nous nous sentons capables de
mettre en œuvre. C’est aussi prendre en compte
les réalités du nouveau marché sur lequel nous
comptons intervenir. Enfin, dans la très grande
majorité des cas, une reconversion professionnelle
passe par la case « formation ». Quels sont les
points clés à connaître en matière de formation et
développement ? Est-il absolument nécessaire de
réaliser un bilan de compétences avant de se
lancer ? Où trouver les bons supports ? Voici les
principales questions que toute personne
désireuse de dessiner une nouvelle carrière devrait
se poser. C’est l’objet de cette deuxième partie.
DANS CE CHAPITRE
Opérer un mélange entre l’analyse et l’intuition, la
rationalité et le désir

Apprendre à analyser un marché pour dénicher les
opportunités

Repérer les signes favorables à la construction d’un
nouveau projet professionnel

Chapitre 3
Trouver la bonne idée

D errière un
professionnelle
projet
se cache
de
une
reconversion
complexité
insoupçonnée. Mélange de réflexion, d’analyse,
d’intuition et de lâcher-prise, un tel projet
requiert une agilité à toute épreuve.

Alors pour se convaincre qu’un changement de


trajectoire est à la portée de tous, il suffit de
consulter les nombreux témoignages sur internet
(les exemples foisonnent) : oui, se reconvertir
durablement, c’est possible !

Comment mener son analyse ? Jusqu’à quel point


laisser parler son intuition ? Comment, en fin de
compte, trouver LA bonne idée ? À quels signaux
être attentif ? Quels freins débloquer ? Telles sont
les grandes questions de ce troisième chapitre.

Une question de réflexion… et


d’intuition
Non, envisager une reconversion ne passe pas
uniquement par l’analyse, la mise en place de
plans d’action rigoureux, ou l’identification de
critères de performance chiffrée.

En effet, la balle n’ira au fond du but qu’à


condition d’y associer une bonne dose de lâcher-
prise, d’envie et… d’instinct ! Est-ce vraiment un
hasard, si certains oiseaux sentent qu’il est
préférable de faire le tour du globe pour aller
s’accoupler ? De même, sans leur instinct, les
mulots réussiraient-ils à échapper aux griffes des
prédateurs ?
Notre instinct s’étant effacé au profit d’un esprit
cartésien, nous avons forcément beaucoup plus de
mal à le solliciter que les oiseaux et les mulots.

Pourtant, dans bien des cas, un « Je le sens » est


préférable à un « Je le sais »…

Pratiquer une gymnastique


cérébrale
Mener une réflexion autour d’un changement
d’entreprise, de métier ou d’environnement ne
doit pas reposer uniquement sur la mobilisation
de notre cerveau gauche.
Un cerveau, deux hémisphères

L’hémisphère gauche de notre cerveau analyse les situations


et les problèmes. C’est l’hémisphère du raisonnement. Il gère
le langage et les codes. Une personne très « cerveau
gauche » a un esprit logique, rationnel, analytique. Elle sait
analyser et mettre en œuvre des plans d’actions efficaces
répondant à des objectifs précis. L’hémisphère droit, quant à
lui, gère les images, les émotions, les intuitions. Il innove.
Une personne « cerveau droit » utilisera, par exemple,
volontiers les comparaisons. Le cerveau droit, c’est le lieu du
ressenti et de la créativité. Cet hémisphère est très
développé chez les « créatifs ».

Depuis très longtemps déjà, les neuroscientifiques ont établi


l’existence d’une asymétrie cérébrale, c’est-à-dire de
« l’inégale implication des deux hémisphères du cerveau
dans les différentes fonctions mentales1 ».

Que ce soit dans notre vie professionnelle ou


personnelle, l’idéal consiste à favoriser la
communication entre les deux hémisphères
cérébraux, de façon à sentir dans un premier
temps ce qui serait approprié pour gérer une
situation donnée (cerveau droit), puis à identifier
et mettre en œuvre les bons outils pour
l’appréhender le plus efficacement possible
(cerveau gauche).

Si tout un chacun fait appel à ses deux cerveaux,


notre éducation ou notre formation nous a parfois
conduits à privilégier l’un plutôt que l’autre.

Avant ou pendant un processus de reconversion,


un minimum de gymnastique cérébrale s’impose !

Prendre en compte ses


appétences

“Choisissez un travail que vous


aimez et vous n’aurez pas à
travailler un seul jour de votre
vie.”
Confucius

Selon Francis Boyer, auteur du Plaisir au travail2,


les appétences, c’est-à-dire le niveau de plaisir
provoqué par l’exercice de l’emploi, représentent
une des six sources principales de
l’épanouissement au travail. Sauf à ce que votre
reconversion vous soit imposée, dans un métier ou
un environnement qui ne vous sied guère, les
appétences sont donc essentielles à prendre en
compte quand on envisage un virage
professionnel. Pourquoi ? Tout simplement parce
que l’on met toutes les chances de son côté pour
réussir une activité que l’on aime faire.

Ce n’est pas parce que l’on sait faire que l’on aime
faire… mais c’est parce que l’on aime faire que
l’on saura faire.

Si l’on dispose aujourd’hui de nombreux outils


permettant d’évaluer les compétences (savoirs,
savoir-faire, savoir-être), aucun ne permet
d’apprécier l’aimer-faire (les appétences).

L’appétence représente une aptitude définie par


quatre critères :

• elle est innée, naturelle ;

• elle est facile à mobiliser ;

• elle procure du plaisir ;

• elle mène au succès.

Les appétences ne se limitent pas aux activités


réalisées. Par exemple, une personne pourra avoir
une appétence « créativité », dont le plaisir sera
de ne jamais faire les choses selon un ordre établi.
Comme le note Francis Boyer, « l’identification
d’une appétence est avant tout un processus
déclaratif qui est du seul ressort de la personne,
tout simplement parce que cela suppose de se
connecter avec ses émotions, ses ressentis
personnels3 ».

Vous envisagez une reconversion ? Ne laissez


jamais de côté vos appétences.

Investiguer le marché
L’investigation du terrain constitue une étape
préparatoire indispensable à toute reconversion,
notamment si vous avez l’intention de lancer
votre activité (ou de reprendre une entreprise).

Elle passe d’abord par la réalisation d’une étude


de marché. Une étude de marché permet non
seulement de tester une idée, mais aussi de
réduire les incertitudes et les risques. C’est donc
un excellent moyen de connaître ses chances de
succès avant de se lancer.

Ensuite, votre investigation gagnera sans doute à


se faire dans de multiples directions, afin de ne
pas vous enfermer dans un secteur d’activité, ou
dans un métier. Balayez tout le champ des
possibles !

Toute enquête de terrain pourra enfin être


efficacement complétée par un ikigai, outil inspiré
de la philosophie de vie japonaise.

Faire son étude de marché


Avant d’investir du temps, de l’argent et de
l’énergie dans un projet professionnel, il est
pertinent de lancer une étude de marché : c’est
sans doute le meilleur moyen de se renseigner non
seulement sur le marché (lieu de rencontre entre
l’offre et la demande) que vous ciblez, mais aussi
sur les besoins et les attentes de vos futurs clients,
et d’évaluer l’adéquation du(des) produit(s) ou
service(s) proposé(s). Sans ces données de
marché, comment fixer des objectifs commerciaux
réalistes ?

Selon l’Agence pour la création d’entreprises


(APCE), 70 % des faillites des jeunes sociétés
seraient dues à une étude de marché inexistante
ou insuffisante.

Une étude de marché vous permettra par


exemple :
• d’identifier votre « cible ». Autrement dit, la
clientèle que vous visez existe-t-elle ? Est-elle
suffisamment nombreuse ? Quelle est sa
solvabilité ? ;

• de définir précisément votre positionnement


et de l’adapter à chaque type de clients
potentiels (vos « segments de marché ») ;

• de fixer vos prix en fonction de ceux pratiqués


par la concurrence et de vos objectifs de
rentabilité ;

• de faire des prévisions en termes de chiffre


d’affaires et d’évaluer vos objectifs en parts de
marché.

Ceci étant posé, comment s’y prendre


concrètement pour réaliser son étude de marché ?

• Soit vous décidez de vous débrouiller seul(e).


Dans ce cas, vous pouvez faire appel aux
organismes d’aide à la création d’entreprise
(Agence France Entrepreneur, Chambres de
Commerce et d’Industrie…) pour vous
seconder dans votre étude. Par ailleurs,
certaines structures dispensent des formations
aux études de marché.
• Soit vous sollicitez des experts qui réaliseront
votre étude de marché. Cette seconde option
est bien sûr plus coûteuse, mais vous pouvez
par exemple faire appel à des Junior-
Entreprises qui pratiquent des tarifs
raisonnables (environ 2 000 euros l’étude). En
agence marketing, les tarifs sont bien plus
élevés, pouvant avoisiner les 5 000 euros.

Les secteurs et métiers


porteurs
C’est quand on commence à réfléchir à la bonne
idée, au nouveau métier qui donnerait du sens à
notre existence, au secteur d’activité dans lequel
nous souhaiterions évoluer, qu’on se rend compte
que la liste des reconversions professionnelles est
infinie !

Cela dit, quelques tendances de fond se dégagent à


l’heure actuelle :

• D’une part, la tertiarisation des emplois se


poursuit. Les métiers du commerce et des
services devraient continuer de se développer,
avec notamment de nombreuses créations
d’emploi dans les professions des soins (à
l’exception des médecins) et des services à la
personne. À noter : les emplois administratifs
de la fonction publique et les emplois de
secrétaires connaîtraient eux, au contraire, un
repli.

• D’autre part, les métiers industriels semblent


se stabiliser. En effet, les pertes d’emploi
seraient moins importantes que par le passé
parmi les ouvriers non qualifiés de l’industrie,
et l’on observerait des créations pour certains
métiers d’ouvrier qualifié.

• Les métiers de l’agriculture, quant à eux,


poursuivent leur décroissance.

Un métier qualifié de « porteur » est un métier


disposant d’un fort potentiel de recrutement. Il
fait donc partie des métiers très recherchés par les
entreprises ou autres organisations car il a
vocation à se développer dans les années à venir.

Aujourd’hui, les cinq secteurs les plus porteurs de


l’économie française (avec une tendance à la
hausse jusqu’à 2025) seraient les suivants :

• les services à la personne ;

• l’éducation ;
• la santé ;

• l’informatique et les nouvelles technologies ;

• les métiers de l’environnement.

Que vous décidiez de lancer votre propre business


ou bien d’intégrer un nouveau poste dans une
entreprise existante, renseignez-vous sur la
dynamique du métier et de l’environnement
ciblés : cela vous permettra non seulement de
vous projeter à plus long terme, mais aussi de
vous assurer que votre produit ou votre métier
correspond à « ce dont le monde a besoin ».

Cette notion de besoin est intégrée dans l’ikigai


comme un des quatre piliers d’un projet réussi. Je
vous propose maintenant de nous pencher dessus.

Élaborer son ikigai


Vous avez peut-être déjà entendu parler de ce
drôle de terme, tout droit venu du Japon. Utilisé
pour « trouver sa voie » dans le cadre de
l’orientation scolaire, de l’outplacement ou encore
du coaching, l’ikigai, constitue aussi un outil
extrêmement complet et puissant quand on
évoque la reconversion.
Le concept de l’ikigai a été développé au XIVe siècle
sur une île japonaise appelée Okinawa. Sur cette
île, il y avait la plus grande concentration de
centenaires du monde…

Le mot ikigai est composé de deux mots japonais :

• Iki, signifiant la vie ;

• Gai, qui correspond à « la réalisation de ce


qu’on espère et de ce qu’on attend ».

En français, on le traduit souvent par « raison


d’être ».

Bien plus qu’un simple outil, l’ikigai représente


une véritable philosophie de vie.

Il se situe à la croisée de quatre chemins, et prend


en compte à la fois l’identité de l’individu et son
environnement. Plus concrètement, il permet de
répondre aux questions proposées ci-après.

Mettez-vous au calme pour répondre aux quatre


questions suivantes :

• Qu’aimez-vous faire ?
• Pour quoi êtes-vous doué ? Quel est(sont)
votre(vos) talent(s) ?

• De quoi le monde a-t-il besoin ?

• Pour quoi pourriez-vous être payé ? quels


produits ? quelles prestations de services ?
quelles idées ? quels conseils ?

Le schéma ci-dessous représente l’interaction de


ces quatre critères :

Figure 4-1 L'intéraction des quatre critères composant l'ikigai.

Réaliser votre ikigai vous aidera sans doute à


trouver votre voie professionnelle (si cela n’est
déjà fait).

Soyez conscient que votre ikigai pourra évoluer. En


effet, on apprend tout au long de sa vie et on peut
se découvrir de nouvelles passions à tout âge !

Saisir les opportunités


Qui dit reconversion dit projet. Et plus
précisément projet professionnel. Avoir un projet,
c’est déjà un excellent début ! D’ailleurs, quelles
opportunités pourraient s’offrir à quelqu’un
dépourvu de projets ?

Comme le note à juste titre le spécialiste de


l’optimisme Philippe Gabilliet, « notre propre
vie – professionnelle (…) – n’est en fait que le
produit raffiné de la succession des opportunités
que nous avons rencontrées ou non, osé saisir ou
non et su plus ou moins bien utiliser par la
suite4 ».

Dans ce sous-chapitre, je vous propose de


raisonner en termes d’opportunités. De cette
chance ou de ces signes qu’un jour, nous décidons
de faire nôtres, pour nous lancer dans une
nouvelle aventure.
Attraper son kairos
Qui, dans sa vie, n’a pas connu ces instants
privilégiés, décisifs, où l’intuition nous a soufflé
que tout pouvait basculer et que c’était le moment
de se lancer ?

Kairos et la sérendipité

Kairos, dieu de la chance, est un petit dieu grec (plus jeune


fils de Zeus) aux pieds ailés. Il est représenté sous la forme
d’un jeune homme ayant une grande mèche de cheveux en
avant de la tête.

Il est le dieu de l’occasion opportune, par opposition à


Chronos (le dieu du temps qui passe, du temps physique
mesuré chronologiquement et de façon linéaire).

Il symbolise le temps qu’il faut saisir, le temps propice qui ne


se représentera pas. Il ne faut donc pas hésiter longtemps si
on veut saisir sa chance, et attraper la mèche de cheveux de
Kairos quand il passe !

Si Kairos trouve sa place dans cet ouvrage (comme


il l’a d’ailleurs trouvé dans mon livre S’organiser
au travail et alléger sa charge mentale pour les Nuls5 ),
c’est parce qu’il convient de ne pas rater les
occasions, en évaluant très rapidement une
situation et en adoptant une attitude efficace
quand une opportunité se présente.

Plus important encore que la notion de temps,


c’est donc bien la notion d’opportunité qui me
semble capitale : quand allons-nous décider que
ce qui se passera demain ne sera plus jamais
comme ce qui s’est passé jusqu’à présent ? À
partir de quand allons-nous considérer que les
planètes s’alignent ? À quel moment allons-nous
instaurer un point de bascule, entre un avant et un
après ?

« Le kairos ne se mesure pas. Il est immatériel, il


se ressent dans le moment présent. Si vous
envisagez de prendre un nouveau virage, soyez
vigilants, ne manquez pas le prochain passage de
Kairos !6 »

Se mettre en mode bêta et


balayer le champ des
possibles
Nous l’avons vu, il existe énormément de voies de
reconversion possibles. Si vous n’avez pas encore
d’idées très arrêtées, il convient donc de balayer
toutes les options qui s’offrent à vous, en fonction
de vos projets personnels, de vos compétences, de
vos appétences, des besoins du marché, etc.

Pour ce faire, plutôt que de vous plonger dans des


réflexions à n’en plus finir (qui, à la longue,
pourraient même vous freiner dans l’action), je
vous suggère, comme je l’explique dans mon
ouvrage Les gens heureux ont toujours un plan B, de
passer en « mode éponge »7 et d’activer votre
réseau par défaut (ou RD).

Passer en « mode éponge », cela signifie


accroître notre réceptivité aux signaux (internes
ou externes), existants ou précurseurs. C’est aussi
« sentir les menaces ou les opportunités qui se
profilent à l’horizon comme les battements de
notre cœur qui nous murmurent qu’il est grand
temps de changer notre fusil d’épaule. Nous
réinventer en permanence, penser différemment,
renverser les paradigmes. Prendre le temps
d’observer les choses qui nous entourent et,
surtout, y porter un regard neuf8 ».

Notre réseau par défaut est un réseau constitué


des régions cérébrales actives lorsque le cerveau
est au repos, tout en restant actif. En d’autres
termes, c’est un état de veille active ; un repos qui
n’en est pas vraiment un.

Par exemple, quand notre esprit vagabonde sous


la douche, quand nous écoutons le chant d’un
oiseau, quand nous humons le poulet grillé du
dimanche, quand nous évoquons des souvenirs,
c’est notre RD qui tourne à plein régime.
Étonnant… On se serait attendu à ce que nos
neurones se mettent en sommeil, alors que c’est
justement dans cette période de « pseudo-
repos » que nous révélons tout notre potentiel
créatif.

Passer en mode éponge et activer votre RD vous


aidera à élargir votre champ de vision et à vous
rendre un peu plus perméable à votre
environnement.

En effet, à tout moment, les circonstances de la


vie (la lecture d’un roman, un nouvel article sur
votre blog préféré, etc.) ou des rencontres
fortuites sont susceptibles de nourrir des idées de
reconversion.

C’est donc le moment idéal pour faire travailler


vos deux hémisphères cérébraux (voir dans ce
chapitre : pratiquer une gymnastique cérébrale),
en mettant votre imagination et votre créativité au
service de vos besoins rationnels.

Dépasser ses croyances


limitantes
Les croyances sont des affirmations personnelles
que nous pensons vraies. Des perceptions que
nous avons de nous, des autres et du monde en
général. Elles peuvent être aidantes (auquel cas on
parle de « ressources ») ou limitantes (quand
elles nous freinent dans l’atteinte d’un objectif).

Ainsi, les croyances, quelle que soit leur nature,


peuvent soit agir comme des catalyseurs de
motivation pour réorienter notre vie
professionnelle, soit comme des barrières (le plus
souvent inconscientes) qui nous empêchent, par
exemple, d’analyser ce que nous voulons
vraiment.

Croyances sur les capacités : « Je ne suis pas très


doué pour les métiers relationnels », « Je ne
pourrai pas devenir comptable : je n’ai jamais été
bon en maths », « Je n’ai jamais su raconter
d’histoires, impossible pour moi d’envisager vivre
de mon écriture », etc.
Croyances sur l’environnement : « Si je quitte
mon entreprise, je serai mal vu », « À quoi bon
tenter une reconversion dans l’élevage d’animaux,
le secteur est saturé », etc.

Décoder ses croyances n’est pas une tâche aisée


car il y a énormément de croyances dont nous ne
sommes pas, ou pas entièrement, conscients.

Soyez attentif à votre langage : vous constaterez


qu’à longueur de journée, vous livrez et révélez
vos croyances à propos de tout un tas de choses, à
travers des phrases comme : « Je pense que… »,
« Je suis persuadé que… », « Il est évident
que… », etc.

Les blocages et les évitements se manifestent


lorsqu’on arrive à l’expression d’une croyance
limitante. Bien des fois, la croyance limitante
cachée, et que la personne commence à découvrir,
peut sembler incohérente, stupide ou bien en
totale contradiction avec ce que la personne fait ou
pense.

Voici quelques phrases qui peuvent vous indiquer


que vous êtes sur une bonne voie pour découvrir
une croyance limitante : « Logiquement, je sais
que ce n’est pas vrai, mais… », « Cela n’a pas de
sens, et pourtant… », « Cela peut paraître idiot,
mais… ».

Pour changer une croyance, il suffit :

• d’une seule expérience si celle-ci a un impact


suffisamment fort (positif ou négatif) ;

• d’expériences répétitives produisant un effet


cumulatif (positif ou négatif).

Dépasser ses limites, c’est s’affranchir des


croyances limitantes qui concernent notre
identité, et lever le doute qui pèse sur nos
capacités. C’est aussi se donner les moyens d’agir
et de réaliser, et de se réaliser soi-même.

Ne sont-ce pas là des éléments essentiels quand


on souhaite s’aventurer sur des terres
professionnelles inconnues ?

1 Wikipédia, « Asymétrie cérébrale », mise à jour janvier 2020.

2 Boyer, F., Le Plaisir au travail, Éditions Eyrolles, 2018, p. 60.

3 Ibid., p. 67.

4 Gabilliet, Ph., Éloge de l’optimisme, Éditions Saint-Simon 2010, p. 91-92.

5 Bourgeois, L., S’organiser au travail et alléger sa charge mentale pour les Nuls,
First Éditions, 2020, p. 157-158.
6 Ibid.

7 Bourgeois, L., Les gens heureux ont toujours un plan B, Larousse, 2018, p. 67.

8 Ibid.
DANS CE CHAPITRE
Les points clés de la formation professionnelle

Les bénéfices du bilan de compétences et les questions
de fond à se poser (démarche d’autocoaching)

Les soft skills et l’autoformation

Chapitre 4
Se former

L amettre
formation ne représente qu’un moyen de
toutes les chances de votre côté pour
réussir un virage professionnel. Avant tout, il vous
faudra définir votre objectif et comprendre
pourquoi vous envisagez telle ou telle
reconversion. Puis, déterminer quels sont vos
compétences, talents, et centres d’intérêt. Faire
votre ikigai (cf. chapitre 3). Après cela, et
seulement après cela, vous partirez en quête de la
formation la plus adaptée, construirez votre
parcours de formation personnalisé et monterez,
seul ou accompagné, votre dossier de
financement.

La formation professionnelle,
comment ça marche ?
“Investir dans la formation, c’est
conjuguer au présent, mais aussi
au futur le souci des hommes et le
souci des résultats.”
Philippe Bloch

La formation professionnelle est encadrée par le


Code du travail. Elle représente un droit qui
concerne tous les actifs (personnes ayant ou
recherchant un emploi déclaré et rémunéré) :
salariés, indépendants, chefs d’entreprise ou
demandeurs d’emploi.

Elle permet de se former tout au long de son


parcours professionnel, pour développer ses
compétences et accéder à l’emploi, se maintenir
dans l’emploi ou bien changer d’emploi.

La formation professionnelle a évolué au gré des


changements du monde du travail. Voici quelques
dates clés qui ont marqué son histoire.

Tableau 4-1 Les date clés de l'évolution de la formation professionnelle.

1939 Apparition du dispositif juridique de la formation.

1946 La formation fait l’objet d’un ensemble de dispositions, passant d’une


conception individuelle (loi Debré en 1959 sur la promotion sociale) à une
approche étatique (l’État intervient seul dans le domaine de la formation,
loi du 30 décembre 1966).

1970 Un accord national interprofessionnel introduit le principe de la


formation prise sur le temps de travail. C’est aussi la naissance du Congé
Individuel de Formation (CIF).

1983 Création des Fongecif (Fonds de Gestion du Congé Individuel de


Formation).

1984 Obligation de négocier sur la formation professionnelle dans les


branches professionnelles ou dans les entreprises.

1991 Obligation de financement applicable à toutes les entreprises et


apparition du congé bilan de compétences.

1993 Réorganisation du financement de la formation et création des


Organismes Paritaires Collecteurs Agréés (OPCA).

2000 La loi Aubry II renforce notamment l’obligation pour l’employeur


d’adapter les salariés à l’évolution des emplois.

2002 Le congé VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) est instauré.

2004 Introduction du Droit Individuel à la Formation (DIF) et renforcement du


bilan de compétences, de la VAE et de l’entretien professionnel.
Les entreprises versent désormais 0,2 % de leur masse salariale pour
financer les demandes des salariés en CDI.

2009 Deux accords nationaux interprofessionnels sont signés sur le


développement de la formation tout au long de la vie professionnelle, la
professionnalisation et la sécurisation des parcours professionnels.
2014 Le salarié devient acteur de son parcours professionnel et, grâce au
Compte Personnel de Formation (CPF), peut à tout moment de sa carrière
accéder à une formation certifiante ou qualifiante.

2016 Loi du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue


social et à la sécurisation des parcours professionnels, dite « loi Travail ».
Elle permet de nombreuses avancées en matière de formation
professionnelle, dont l’élargissement du CPF aux travailleurs
indépendants ou aux membres des professions libérales, par exemple.
De même, elle permet le financement par le CPF d’actions
d’accompagnement à la création d’entreprise.

2018 Loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel.

La formation professionnelle continue a donc fait


l’objet de nombreuses réformes ; c’est un sujet
assez technique, et il est parfois difficile de s’y
retrouver, entre les acronymes divers et variés tels
que CPF (Compte Personnel de Formation), OPCA
(devenus OPCO : Opérateur de Compétences), CFA
(Centre de Formation d’Apprentis), CEP (Conseil
en Évolution Professionnelle)…

Afin d’y voir clair et de ne pas vous lancer dans


des processus administratifs complexes inutiles,
je vous propose dans les sous-chapitres suivants
de relever les points principaux à connaître, que ce
soit en termes de formation professionnelle ou de
bilan de compétences.
Vous êtes salarié
Le site internet du ministère du Travail, de
l’Emploi et de l’Insertion1 regorge d’informations
utiles pour entreprendre vos démarches de
formation professionnelle.

Je me concentrerai ici, sans entrer dans les détails,


sur deux dispositifs qui me semblent essentiels
pour qui souhaite profiter de la formation
professionnelle en vue d’élargir son champ de
compétences, d’apprendre ou de s’adapter à un
nouveau métier, ou encore de gérer sa fin de
carrière :

• d’une part, le Compte Personnel de Formation


(CPF). Ce dispositif permet à toute personne
active, dès son entrée sur le marché du travail
et jusqu’à la date à laquelle elle fait valoir
l’ensemble de ses droits à la retraite,
d’acquérir des droits à la formation
mobilisables tout au long de sa vie
professionnelle.

Une application a été mise en place fin 2019.


Elle permet aux détenteurs de comptes de
s’informer sur les droits disponibles et les
actions éligibles, mais aussi de choisir la
formation de leur choix et de s’y inscrire.

Retrouvez toutes les informations utiles et


actualisées sur le site https://www.moncompte
formation.gouv.fr.

• d’autre part, le Conseil en Évolution


Professionnelle (CEP). Grâce à ce dispositif
d’accompagnement, tous ceux qui le
souhaitent peuvent se faire conseiller
gratuitement sur leur projet professionnel
(reconversion, reprise ou création d’activité…),
en faisant appel à des conseillers en évolution
professionnelle présents sur tout le territoire.
Le CEP comporte les prestations suivantes :
• un entretien individuel pour analyser sa
situation professionnelle ;

• des conseils pour bien définir son projet


professionnel ;

• un accompagnement dans la mise en


œuvre de ce projet.

De sa propre initiative et sans demander


l’accord à son employeur, un salarié peut
bénéficier d’un CEP en prenant rendez-vous de
préférence avec un conseiller de l’Apec s’il est
cadre, ou d’une Commission paritaire
interprofessionnelle régionale (CPIR) dans les
autres cas.

Les organismes habilités à proposer le dispositif


du CEP sont au nombre de cinq :

• Pôle emploi

• l’Apec

• le Cap emploi

• les missions locales

• les OPACIF (Organismes paritaires collecteurs


agréés pour le financement du Congé
Individuel de Formation). Ils collectent et
gèrent les fonds dédiés à ce dernier et
financent également d’autres congés rattachés
à la personne.

Pour trouver un conseiller en évolution


professionnelle, vous pouvez vous rendre sur le
site https://www.mon-cep.org.

Sachez enfin que Pôle emploi propose un MOOC


(formation à distance capable d’accueillir un
grand nombre de participants) intitulé
« Construire son projet professionnel » afin
d’aider à la clarification d’un projet professionnel
de reconversion et de pouvoir travailler sur la
cohérence de celui-ci.

Vous êtes demandeur


d’emploi
Vous êtes inscrit à Pôle emploi et envisagez de
vous réorienter professionnellement ? Je vous
conseille vivement, là encore, de vous rendre sur
le site du ministère du Travail, de l’Emploi et de
l’Insertion, où vous trouverez toutes les
informations actualisées.

Point important, les droits à la formation acquis


pendant la période d’activité sont attachés à la
personne. De ce fait, votre portabilité est assurée,
y compris lorsque vous changez de statut, passant
par exemple du statut de salarié à celui de
demandeur d’emploi, que vous soyez ou non
inscrit à Pôle emploi. Toutes les personnes en
recherche d’emploi disposent donc d’un CPF et
conservent leur capital formation.

Autre élément à avoir en tête : afin de faciliter


votre accès à la formation, de faire le point sur
votre situation professionnelle et d’entreprendre
une démarche d’évolution professionnelle, vous
avez la possibilité de bénéficier d’un Conseil en
Évolution Professionnelle (CEP).

Enfin, pour favoriser leur retour à l’emploi, les


demandeurs d’emploi peuvent décider de faire
reconnaître leurs compétences professionnelles en
vue d’obtenir une certification : titre
professionnel, Certificat de Qualification
Professionnelle (CQP), Validation des Acquis de
l’Expérience (VAE).

Dans le cadre d’un accompagnement social et/ou


professionnel personnalisé, les demandeurs
d’emploi peuvent bénéficier d’une Période de Mise
en Situation en Milieu Professionnel ou PMSMP
(afin de découvrir un métier ou un secteur
d’activité, confirmer un projet professionnel ou
mettre en œuvre une démarche de recrutement)
ou encore d’une Préparation Opérationnelle à
l’Emploi Collective ou POEC (action de formation
permettant à plusieurs demandeurs d’emploi
d’acquérir les compétences requises pour occuper
des emplois correspondant à des besoins identifiés
par une branche professionnelle).

Renseignez-vous sur ces dispositifs, qui vous


permettront de développer votre projet de façon
efficace et sereine.
Identifier ses supports
Comme leur nom l’indique, les supports ne sont
que des aides, des balises qui vous guideront sur le
chemin que vous aurez choisi d’emprunter. Ils
peuvent, à un moment donné, vous apporter de
bons éclairages, qu’il s’agisse de l’entreprise ou
plus largement de l’organisation dans laquelle
vous travaillez actuellement, ou bien des conseils
externes, comme avec Pôle emploi.

Quels que soient les supports sur lesquels vous


déciderez de vous appuyer, n’oubliez pas : la clé
du succès réside avant tout dans la motivation et
dans le désir ! L’écrivaine Colette le pensait aussi
certainement, quand elle a écrit : « Je suis entrée
dans le monde du vin sans autre formation
professionnelle qu’une gourmandise certaine des
bonnes bouteilles. »

Ainsi, je suis personnellement convaincue que


vous serez votre meilleur soutien ! Autoformez-
vous, lisez, renseignez-vous sur les créneaux
porteurs, faites votre étude de marché, assistez à
des webinaires, nourrissez votre réseau, sans
oublier… de vous poser les bonnes questions !
L’entreprise
Qu’elle soit entreprise publique, privée,
association ou toute autre organisation, votre
entreprise actuelle représente sans doute le
premier interlocuteur de choix si vous pensez
évoluer.

En effet, qui évoque une reconversion a d’emblée


tendance à envisager un nouveau métier dans une
autre structure, ou bien une création (ou reprise)
de société. Mais votre reconversion peut tout à fait
se construire au sein de l’organisation dans
laquelle vous travaillez ! C’est d’ailleurs un
excellent moyen d’évoluer en conservant une
marge de sécurité : on vous connaît, on vous
apprécie, vous êtes en phase avec les valeurs de
l’entreprise, vous êtes performant… pourquoi ne
vous donnerait-on pas votre chance dans une
autre filière métier ?

Outre la formation professionnelle, dont nous


avons vu qu’elle représentait pour les entreprises
une obligation légale en matière d’adaptation au
poste et de développement, ces dernières sont
également tenues, en vertu de l’article L6315-1 du
Code du travail, de mener tous les deux ans des
entretiens professionnels.

L’entretien professionnel est un rendez-vous


obligatoire entre le salarié et l’employeur. Il est
destiné à envisager les perspectives d’évolution
professionnelle du salarié et les formations qui
peuvent y contribuer.

L’entretien professionnel vise à :

• accompagner le salarié dans ses perspectives


d’évolution professionnelle (qualifications,
changement de poste, promotion…) ;

• identifier ses besoins de formation.

L’entretien professionnel constitue donc un


moment privilégié pour évoquer, au sein de
l’entreprise, vos perspectives d’évolution,
notamment en termes de qualifications et
d’emploi.

Dans l’entreprise, le recueil des besoins de


formation a désormais lieu via le plan de
développement des compétences (ex-plan de
formation). Il s’agit d’un document qui rassemble
l’ensemble des actions de formation retenues par
l’employeur pour ses salariés.
Le plan de développement des compétences
présenté par l’employeur distingue deux types
d’actions de formation :

• les actions d’adaptation au poste de travail ou


liées à l’évolution ou au maintien dans
l’emploi ;

• les actions de développement des


compétences : ces actions peuvent être
envisagées dans le cadre d’une reconversion
professionnelle, notamment pour évoluer vers
une autre filière métier (passer de la finance au
marketing, par exemple) ou un autre
environnement de travail (passer d’un poste au
siège social à un poste sur site de production,
par exemple).

Les services de Pôle emploi


Dès lors que vous êtes inscrit à Pôle emploi en
tant que demandeur d’emploi (à la suite d’un
licenciement, d’une rupture conventionnelle
collective ou individuelle…), le conseiller qui vous
est attribué pourra établir avec vous un projet
personnalisé d’accès à l’emploi (PPAE), qui sera
susceptible d’inclure une formation rémunérée.
Il s’agit là d’une réelle opportunité pour qui
envisage de se reconvertir. En effet, ce type de
formation permet d’acquérir de nouvelles
compétences tout en touchant une rémunération.
Certaines offrent d’excellents débouchés sur le
marché du travail.

Selon votre situation, votre rémunération prendra


la forme d’une allocation d’aide au retour à
l’emploi (ARE), d’une allocation de sécurisation
professionnelle (ASP) – anciennement allocation
spécifique de reclassement (ASR) – dans le cadre
d’une convention de reclassement personnalisé
(CRP), ou encore d’une allocation de transition
professionnelle (ATP) versée dans le cadre d’un
contrat de transition professionnelle (CTP).

Il existe de nombreux organismes de formation


agréés par Pôle emploi :

• L’Afpa (Association nationale pour la


formation professionnelle des adultes)

• Les CFA (Centres de Formation d’Apprentis)

• Le Greta

• Le CNED (Centre national d’enseignement à


distance)
• Les Chambres de Métiers et de l’Artisanat

Je ne saurais que trop vous recommander de


contacter l’antenne Pôle emploi dont vous
dépendez ou d’aller sur le site internet de Pôle
emploi (www.pole-emploi.fr) et notamment sur la
page « Trouver ma formation », pour avoir accès
à un catalogue d’offres de formations regroupant
l’ensemble des formations accessibles aux
demandeurs d’emploi sur tout le territoire. Votre
conseiller pourra vous aider à affiner votre
démarche et à identifier la ou les formation(s) qui
répond(ent) le mieux à votre projet.

De l’intérêt d’un bilan de


compétences
Un bilan de compétences permet d’analyser ses
compétences (aussi bien professionnelles que
personnelles), ses aptitudes et ses motivations en
vue de la réalisation d’un projet d’évolution
professionnelle et, le cas échéant, de formation.

En termes de ressources humaines, on entend par


« compétences » la combinaison de :

• Savoirs : Les savoirs sont habituellement


définis comme un ensemble de connaissances
et d’aptitudes acquises par l’observation,
l’apprentissage ou par l’expérience. Il s’agit
donc de compétences essentiellement
techniques (connaître l’anglais, les outils
numériques, les étapes de la fabrication de la
brioche vendéenne, etc.).

• Savoir-faire : Le savoir-faire est défini


comme la maîtrise d’une ou plusieurs
techniques indispensables à la pratique d’un
métier. Les savoir-faire peuvent recouvrir des
compétences transverses transposables à
d’autres domaines de votre vie professionnelle
ou personnelle (savoir gérer un budget, savoir
gérer un projet, etc.).

• Savoir-être : La notion de « savoir-être »


renvoie aux attitudes et comportements qu’un
individu adopte pour s’adapter à un milieu. Les
savoir-être touchent à la personnalité, à la
structure d’esprit, à la manière de faire les
choses et à la qualité de relation avec les
autres.

Un bilan de compétences est obligatoirement


réalisé par un prestataire extérieur à l’entreprise.
• Il existe en France plus de 1 000 centres de
bilans de compétences2.

• La durée du bilan de compétences varie selon


le besoin de la personne. Elle est au maximum
de 24 heures. Elle se répartit généralement sur
plusieurs semaines. Sa réalisation se fait sur
une durée minimum de trois mois.

• Le coût d’un bilan de compétences est


généralement compris
entre 1 000 et 5 000 euros. Selon votre
situation professionnelle, il existe plusieurs
dispositifs pour financer un bilan de
compétences.

Le bilan de compétences s’adresse à tous les


collaborateurs en CDI, et, tout particulièrement à
ceux :

• en préparation d’une démarche de validation


des acquis ;

• en réflexion sur leur développement de


carrière ou une reconversion professionnelle ;

• ayant 20 ans d’activité professionnelle ;

• ayant plus de 45 ans.


Le bilan pourra être mis en œuvre soit à
l’initiative du salarié dans le cadre d’un CPF, soit à
l’initiative de l’employeur dans le cadre du plan de
développement des compétences de l’entreprise
(avec l’accord du salarié).

Vous pouvez rechercher par ville ou par


département les centres de bilan de compétences
les plus proches de chez vous via le site : https://w
ww.bilandecompetences.fr/annuaire-des-centres-d
e-bilan.

Décider de réaliser un bilan de compétences, c’est


se lancer dans une phase d’introspection de ses
capacités, de ses talents et de ses appétences.
J’insiste sur cette dimension des appétences, qui
représentent ce que l’on prend plaisir à faire. Ne
prétend-on pas que l’on fait bien ce que l’on aime
faire ?

Faire son autocoaching


À la base du coaching était… le questionnement.
Apprendre à bien se connaître avant de se lancer
dans l’aventure, qu’elle soit personnelle ou
professionnelle, constitue un facteur clé de succès
accessible à tous. Pour cela, un accompagnement
par un coach peut s’avérer utile, mais il est tout à
fait possible d’engager un travail personnel.

Pour cela, il convient dans un premier temps


d’éliminer toutes les pensées parasites et de
s’abstraire de toute influence (ce qui représente
déjà en soi un véritable enjeu).

Réaliser son autocoaching nécessite de se mettre


au calme (pourquoi pas avec un cahier et un
crayon), pour mieux se centrer sur soi.

• Quelles sont mes appétences (ce que je prends


plaisir à faire) ? mes goûts ? Suis-je sûr que ce
sont les miens et qu’ils ne m’ont pas été
« soufflés » par d’autres ?

• Quelles sont les principales qualités que les


autres me reconnaissent ? Parmi ces dernières,
lesquelles j’estime posséder ?

• Quels sont mes talents (ce que je sais faire


sans avoir à déployer trop d’efforts) ?
• Si les autres devaient citer mon ou mes plus
gros défauts, lequel(lesquels) serait(seraient)-
il(s) ? Quels sont, selon moi, mes axes de
développement ?

À ce stade, peut-être sera-t-il plus simple pour


vous de mettre un mot sur vos défauts que sur vos
qualités. Efforcez-vous alors de fixer un nombre
de qualités supérieur à celui de vos points
d’amélioration.

Et la passion dans tout ça ? Quand on pense


reconversion, il ne faut jamais négliger ce petit
moteur qui, au début ou en cours de réflexion,
nous pousse à vouloir changer, car de la passion
naît l’énergie.

Une passion, c’est ce que vous adorez faire, ce que


vous feriez plus souvent si les contraintes de
temps ou d’argent n’existaient pas. Ce qui vous
procure de la joie, du plaisir.

• Que vous apportent vos passions ?


• Qu’est-ce qui vous permet de les qualifier de
la sorte ?

• Comment pourriez-vous les exploiter


professionnellement ?

Parfois, on ne connaît pas ses passions. Certaines


personnes, et c’est peut-être votre cas, ont
tellement pris l’habitude de s’inscrire dans la
routine du quotidien qu’elles ont oublié ce qu’elles
aimaient vraiment et l’effet procuré par des
déviations de route. Pour s’inscrire dans la durée,
il est essentiel d’identifier ce qui vous fait
réellement vibrer.

Identifier les « 5 pourquoi »


Certains coachs estiment que le fait de demander
« pourquoi » n’est pas pertinent dès que l’on se
situe dans le champ de la relation humaine, et
qu’il est plus judicieux de s’intéresser au « quoi »
et au « comment ».
Pourtant, la question première, mère de toutes les
questions, est le « pourquoi ? ». Demander :
« Pourquoi ? », c’est poser le problème de la
finalité d’une idée, de sa légitimité, de son
origine, de ses preuves, ou encore de sa
rationalité. On peut donc l’utiliser à toute
occasion, sans besoin de spécification. Certains
l’ont bien intégré et utilisent le « pourquoi »
comme un système : « Pourquoi dites-vous
cela ? » Question très indifférenciée, dans la
mesure où elle questionne tout, et de ce fait rien
de très précis.

Le « pourquoi » est très utile car il introduit la


dimension de l’au-delà des propos tenus. Le
« pourquoi » implique la genèse, la causalité, le
motif, la motivation, et travailler cette dimension
nous habitue à justifier automatiquement nos
propos, à les argumenter, afin d’en saisir la teneur
plus profonde.

Étape no1 : Posez-vous ces premières questions :


« Pourquoi poursuivez-vous ce projet de
reconversion ? », « Pourquoi cette idée vous a-t-
elle effleuré l’esprit ? »
Étape no2 : Quand vous avez répondu, relisez votre
réponse et remontez le fil en cherchant une
nouvelle fois le « pourquoi » de cette réponse.

Étapes suivantes : Recommencez l’exercice


jusqu’à arriver à cinq niveaux de « pourquoi ».
Ainsi, vous déboucherez sur l’objectif ultime que
vous poursuivez. Vous toucherez aux
fondamentaux qui vous constituent : vos valeurs,
vos besoins et, quelque part, le sens que vous
souhaitez donner à votre carrière… voire à votre
vie en général.

Les incontournables à
connaître
Les bilans de compétences fleurissent au même
rythme que les projets de reconversion
professionnelle. Il s’agit en effet d’une première
étape introspective qui permet de faire le point sur
vos compétences acquises, en cours d’acquisition
ou à développer.

Avant de vous lancer dans la réalisation d’un bilan


de compétences, il convient d’avoir à l’esprit
plusieurs points.

En premier lieu, toute personne active est éligible


au bilan de compétences, à savoir :

• les salariés du secteur privé ;

• les demandeurs d’emploi (la demande doit


alors être faite auprès de Pôle emploi, de
l’Apec ou de Cap emploi) ;

• les salariés du secteur public (fonctionnaires,


agents non titulaires, etc.).

Ensuite, un bilan de compétences peut être pris en


charge par le Compte Personnel de Formation
(CPF) :

• Lorsque le salarié mobilise son Compte


Personnel de Formation pour un bilan réalisé
hors temps de travail, l’employeur n’a pas à
être informé.

• En revanche, si le salarié utilise son CPF pour


un bilan pendant son temps de travail (en
totalité ou en partie), il doit solliciter l’accord
préalable de son employeur.

Enfin, pour les salariés bénéficiant d’un plan de


développement des compétences ou d’un congé de
reclassement :

• Un bilan de compétences ne peut être réalisé


qu’avec le consentement du salarié.

• Il donne lieu à l’élaboration d’une convention


tripartite signée par le salarié, l’employeur et
l’organisme prestataire de bilan.

Miser sur l’autoformation


Quand on s’apprête à changer de métier ou
d’environnement professionnel, l’autoformation
(action pour un individu de se former lui-même)
représente un excellent moyen d’acquérir ou de
développer ses connaissances et ses compétences
à son rythme, en fonction de ses contraintes
professionnelles ou personnelles, en dehors de
toute structure ou institution enseignante ou
formative.

S’autoformer ne signifie pas obligatoirement se


former en solitaire. En effet, il est aujourd’hui de
plus en plus facile de trouver des ressources
d’autoformation collective : groupe d’échange de
savoirs, réseaux sociaux d’apprentissage…

Toute personne s’efforçant d’apprendre par elle-


même, en « mettant la main à la pâte », se
projette déjà dans l’après. En déployant sa
motivation au service de l’apprentissage de son
futur métier, elle met toutes les chances de son
côté pour que la performance soit au rendez-vous.
En effet, en matière de management, afin de faire
prendre conscience que la motivation représente
le principal moteur de la performance, certains
cabinets de conseil en management, comme Creci,
dressent l’équation suivante :

Performance = Compétences × Motivation2

En d’autres termes, sans motivation, point de


performance !

La reconversion, un
apprentissage au quotidien
Se reconvertir, c’est se lancer dans une démarche
d’apprentissage continuelle. Cet « apprentissage
en continu, tout au long de la vie », désormais de
plus en plus plébiscité par les directions des
ressources humaines en matière de formation
professionnelle, porte un nom : le « learning and
development », ou L&D. Ainsi, le L&D traduit la
capacité d’une personne à acquérir sur le terrain,
par l’observation, l’expérience ou l’autoformation,
de nouvelles connaissances ou savoir-faire.

Que l’on choisisse de bifurquer


professionnellement ou que l’on travaille dans un
environnement en permanente mutation, le L&D
représente une arme formidable pour s’adapter en
toutes circonstances.

D’après le rapport annuel sur l’avenir de l’emploi


du Forum économique mondial3, au cours des trois
prochaines années, plus de la moitié de la main-
d’œuvre mondiale aura besoin de
perfectionnement et de requalification. Ce qui
signifie que le besoin d’apprentissage continu au
travail est aujourd’hui essentiel au succès des
entreprises.

Popularisé par le cabinet de conseil en


management Deloitte, l’apprentissage en continu
doit, si l’on veut l’inscrire dans la durée, s’insérer
dans notre vie quotidienne (au travail comme
« en dehors »). Et si, plutôt que de considérer
l’apprentissage comme une nouvelle tâche (qui
s’ajoute à la quantité incommensurable de choses
que nous avons déjà à faire), nous en profitions
pour l’explorer pendant que nous faisons la queue
à la boulangerie, sur le trajet du bureau, dans le
train…?

Selon la théorie du philosophe allemand Hermann


Ebbinghaus (1850-1909), les « apprenants »
retiendraient environ 75 % de ce qu’ils
apprennent. Ils le perdraient en l’espace d’un
mois et n’en retiendraient que 10 % s’ils ne
revoyaient pas régulièrement leur matériel
pédagogique. En d’autres termes, ce qui n’est pas
utilisé risque d’être bel et bien perdu.

L’utilisation de l’apprentissage mobile apparaît


comme un excellent moyen de favoriser
l’acquisition de connaissances à petite dose
(microapprentissage), et sur le long terme. En
effet, si l’apprenant d’aujourd’hui est submergé et
facilement distrait, il est aussi désireux
d’apprendre chaque fois que l’occasion se
présente !

Puiser dans les soft skills


Ah, ces fameuses soft skills (ou, en français,
« compétences douces ») ! Elles animent
aujourd’hui toutes les lèvres et s’immiscent
partout : dans les plans de formation, dans les
offres d’emplois, dans les référentiels de
compétences, dans les articles consacrés à la
gestion des ressources humaines ou au
management… Mais de quoi s’agit-il exactement,
et pourquoi les met-on autant sur le devant de la
scène ?

À la différence des hard skills (compétences


techniques dites « dures », comme les
formations à l’anglais, à l’informatique, à la
gestion de projet, au digital pour une meilleure
communication à distance, ou à tout autre
domaine d’expertise précis), les soft skills sont bien
plus difficiles à évaluer et ne s’apprennent pas,
dit-on, sur les bancs de l’école. Quand on pense
soft skills, on raisonne davantage sur le savoir-être
que sur le savoir et le savoir-faire.

Si ces compétences ont aujourd’hui le vent en


poupe, il y a une raison évidente : en effet, face à
l’évolution rapide des métiers, au renouvellement
permanent des compétences requises, au
changement des méthodes de travail, les
entreprises doivent s’adapter, et les soft skills,
compétences transversales, apparaissent comme
des leviers indispensables pour se mettre au
diapason.

Étape no1 : Prenez connaissance des dix soft skills


répertoriées dans la liste ci-dessous.

• Les dix soft skills :


• Savoir résoudre des problèmes
complexes

• Savoir développer un esprit critique

• Faire preuve de créativité

• Développer une agilité managériale

• Avoir un esprit d’équipe

• Faire jouer son intelligence


émotionnelle

• Savoir prendre des décisions

• Avoir le sens du service

• Savoir négocier

• Savoir faire preuve de flexibilité

Étape no2 : Tentez d’évaluer, sur une échelle


de 1 à 10 :
• votre niveau de maîtrise actuel de la
compétence,

• le niveau que vous pensez nécessaire


d’atteindre pour être performant dans votre
nouvelle fonction/votre nouvel environnement
de travail.

Quoi de plus pertinent que le développement de


soft skills pour se dessiner une carrière évolutive ?

1 www.travail-emploi.gouv.fr

2 www.le-bilan-de-competences.com

3 The future of Jobs report, Word Economic Forum, 2018.


DANS CE CHAPITRE
Réussir à se lancer en indépendant, tout en minimisant
sa zone de risques et d’incertitudes

Identifier les premiers leviers à actionner

Savoir quel type d’entrepreneur vous êtes, lequel vous
rêvez d’être, et lequel… vous avez le plus de chances de
devenir

Chapitre 5
Se lancer dans
l’entrepreneuriat

P our qui souhaite se lancer dans une démarche


d’entrepreneuriat, voici un chapitre inspirant !
Nous allons en effet y évoquer la passion, le
risque, l’incertitude… autant de notions
terriblement excitantes, mais qui peuvent aussi
donner le tournis. Autant d’éléments avec lesquels
il faut s’apprêter à jongler quand on veut se lancer
seul.

Le chapitre suivant sera consacré à des étapes plus


concrètes, mais d’ores et déjà, j’aimerais vous
faire goûter la saveur entrepreneuriale, que tous
ces Français à qui la récente crise sanitaire semble
avoir donné des ailes, ont commencé à tester.

Mettre le nez dehors… tout en


restant au chaud
Monter votre entreprise ou reprendre une activité
vous démange depuis quelque temps ? Vous avez
soif d’indépendance, envie de liberté, vous ne
supportez plus de recevoir de directives de votre
employeur actuel, vous avez besoin de mesurer
l’impact concret de vos actions sur vos résultats ?
L’entrepreneuriat constitue peut-être une bonne
option.

J’attire toutefois votre attention sur le revers de la


médaille. On en parle beaucoup, mais quand on est
amené à vivre les contraintes associées à cette
pseudo-liberté, cela prend une autre dimension !
Car se lancer en indépendant peut signifier un
changement d’ordre financier, relationnel,
environnemental… à la fois pour vous-même,
mais aussi pour votre entourage. C’est la raison
pour laquelle le choix de se lancer dans l’aventure
entrepreneuriale doit constituer un projet
mûrement réfléchi : on se s’improvise pas
entrepreneur du jour au lendemain.

L’entrepreneuriat, c’est avant tout un état


d’esprit, la capacité de se sentir à l’aise avec
l’incertitude, l’acceptation des aléas de
l’environnement, la capacité de résilience, etc. Je
vous encourage à lire le chapitre 11 afin
d’identifier les compétences clés de tout
entrepreneur.

Avant de couper les ponts avec votre entreprise


actuelle, de rompre ce fameux lien de
subordination (somme toute assez confortable)
qui caractérise toute relation de salariat, je vous
propose de commencer à préparer votre projet…
tout en restant au chaud !

Comment tirer profit de la


situation actuelle ?
Quand le projet n’est déjà plus à l’état de projet,
mais qu’il est passé en phase de lancement, il est
souvent trop tard pour rebrousser chemin. Et pour
vous consacrer à autre chose qu’à votre
entreprise !

Je pense que, trop souvent, on n’imagine pas à


quel point lancer son activité requiert du temps et
de l’énergie. Alors, autant commencer à tendre ses
filets tout en étant (encore) dans le confort d’un
lien de salariat, et réussir à se ménager quelques
instants au cours d’une journée ou d’une semaine,
pour réfléchir à son projet. Voici quelques
questions, actions, opportunités qui peuvent
valablement être prises en considération tant que
vous êtes encore en poste, avant de vous lancer
dans l’aventure…

• Votre entreprise lance un plan de


restructuration…

Et si cela pouvait, in fine, représenter une


aubaine ? Si votre poste était « impacté », si
vous perdiez votre emploi, ne serait-ce
finalement pas le moment opportun pour
tenter l’aventure dont vous rêvez depuis un
moment ? Quelles modalités de départ vous
permettraient de vous lancer dans de bonnes
conditions (congé de reclassement,
financement de formation, aide à la création
ou à la reprise d’entreprise…) ?

• Votre entreprise valorise l’état d’esprit


« intrapreneur »

Voilà une excellente occasion de tester si vous


avez l’état d’esprit d’un futur chef
d’entreprise ! Raisonnez-vous « P&L » (profit
and loss), autrement dit, intégrez-vous
systématiquement la démarche de retour sur
investissement dans vos actions ou vos
projets ? Disposez-vous des compétences clés
requises (reportez-vous au chapitre 11 pour
connaître les 10 compétences clés de la
reconversion, qui sont transposables à
l’entrepreneur que vous brûlez de devenir) ?

• Vous aimeriez que vos collègues vous


donnent leur avis

Et si vos collègues proches faisaient partie de


celles et ceux qui vous connaissaient le mieux ?
Après tout, vous passez le plus clair de votre
journée au travail ! Un feed-back bienveillant et
constructif (l’expression de points positifs
associée à une transparence sur la perception
de vos axes d’amélioration) pourrait constituer
une aide précieuse.

• Vous aimeriez que votre chef/DRH/employeur


vous épaule

Si un projet d’entrepreneuriat vous tenaille


depuis des mois, voire des années, c’est peut-
être le moment d’en parler ! Et si votre chef
avait déjà senti que vous nourrissez en secret
ce projet sans oser en parler ? Et si, tout autour
de vous, personne n’était dupe ? Et si votre
employeur, finalement, soutenait votre projet ?
Et si l’activité que vous projetez l'intéressait ?
Un ancien employeur représente dans bien des
cas un futur client… S’il avait constaté chez
vous une motivation en berne ? Un bon
conseil : ne marchez jamais dans la tête de
l’autre ! En d’autres termes, confrontez vos
perceptions à la réalité.

• Vous avez besoin d’une formation

Une entreprise n’investit sur des actions de


formation que si elle en perçoit le retour sur
investissement, si cette formation s’inscrit
dans sa stratégie de développement, mais
rarement pour vous faire plaisir !
• Vous disposez dans votre entreprise d’un
service études de marché

Si vous connaissez bien les collaborateurs qui y


travaillent, pourquoi ne pas les solliciter pour
vous aider dans l’élaboration de votre propre
étude de marché ? De votre business plan ?
Demain, vous aurez besoin de nourrir votre
réseau… Et si vous commenciez dès
maintenant ?

Sans doute aurez-vous d’autres exemples à


ajouter à cette liste. D’ores et déjà, j’espère qu’ils
vous font réfléchir et envisager votre situation
actuelle comme un véritable levier pour vous
lancer demain dans la formidable aventure de
l’entrepreneuriat.

Poser les fondations


Dans le chapitre 6, nous aborderons les aspects
techniques liés à la création ou à la reprise de
société. Il y a néanmoins quelques fondamentaux
à verrouiller, et ce dès la phase préparatoire. Les
basiques paraissent évidents, et on pense (à tort)
que tout entrepreneur les a parfaitement étudiés
avant de se lancer. Ce n’est malheureusement pas
toujours le cas.

Par exemple, combien de fois il m’est arrivé


d’accompagner des personnes désireuses de se
lancer en indépendant, qui n’avaient pas évalué
leurs besoins financiers mensuels…

• Couchez sur le papier vos ressources et vos


dépenses actuelles, ainsi que celles pouvant
être générées par les changements
professionnels envisagés.
• Concrètement, votre reconversion sera-t-elle
source de pertes ou bien de revenus
supplémentaires ? À quelle hauteur ?

• Y aura-t-il un écart à combler ?


• Si oui, sur quelle période ?

• Quelles actions pourriez-vous mettre en place,


quels supports pourriez-vous solliciter pour
vous aider à passer le cap ?

C’est ce que j’appelle ici les fondations. Si l’on se


réfère à la pyramide des besoins de Maslow
(stratification des besoins élaborée dans les
années 1940 par le psychologue Abraham
Maslow), n’oublions pas qu’un besoin de
reconnaissance, d’estime de soi, de réalisation…
ne pourra être satisfait que si les besoins
primaires (besoins physiologiques, besoins de
sécurité) le sont.
Figure 5-1 La pyramide de Maslow.

Pour satisfaire vos besoins physiologiques ou de


sécurité, par exemple, vous êtes-vous demandé…

• Quel chiffre d’affaires comptez-vous


dégager ?

• Quel sera votre pourcentage de charges ?

• Quel sera, si vous y êtes éligible, le montant


de votre allocation d’aide au retour à l’emploi
(ARE) ?

• Quel doit être votre chiffre d’affaires mensuel


maximum pour pouvoir le cumuler avec le
versement de l’ARE ?

• À partir de quand devrez-vous « gonfler »


vos tarifs pour tenir compte, si vous avez opté
pour le statut d’autoentrepreneur, de votre
assujettissement à la TVA ?

• Quid du délai de carence si vous avez quitté


votre entreprise dans le cadre d’un
licenciement ou d’une rupture
conventionnelle, par exemple ?

Inutile de chercher à monter les étages si vous


n’avez pas clairement posé les bases.

Réfléchir à son profil


On a coutume d’affirmer qu’un entrepreneur doit
posséder certains traits de personnalité, certains
savoir-être, qui tournent autour de la prise de
risque, du courage, de la notion de retour sur
investissement, d’acharnement, du goût du
challenge, de l’ambition et du leadership. Ceci est
très vrai.
Mais, fort heureusement d’ailleurs, chaque
entrepreneur est différent.

On peut néanmoins dresser une cartographie des


profils, et les classer en grandes catégories1 :

• Le preneur d’initiatives

C’est le créatif de la bande, un intuitif. En


permanence en mode bêta, il aime innover. On
le qualifie de « dynamique », de « fonceur ».
Ce type d’entrepreneur « correspond au profil
le plus répandu de créateur ou de “startuper”
en début de projet : c’est quelqu’un qui crée,
qui innove, qui casse les codes et qui propose
des idées nouvelles, voire disruptives. […] Ce
type de personnalité constitue l’énergie
motrice du projet entrepreneurial, une énergie
qu’il faudra garder et cultiver tout au long de
la vie de l’entreprise. […] Pour ne pas perdre
l’équilibre, l’entrepreneur doit devenir un
développeur sur le long terme…2 »

• Le développeur

Le développeur est avant tout un visionnaire…


qui garde la tête sur les épaules. Ses
principales qualités : lucidité, anticipation,
équilibre, analyse et discernement. « Posé,
stratège, le dirigeant acquiert ici un profil
financier » et intègre systématiquement la
logique de retour sur investissement dans son
approche. « Le développeur comprend que la
vie de l’entreprise ressemble plus à un
marathon qu’à un sprint. […] Il élimine toute
émotion de ses décisions et cultive patiemment
la croissance mois après mois.3 »

• Le manager

Indéniablement, le manager dispose de


capacités organisationnelles et de délégation. À
l’aise dans les relations interpersonnelles, il a
tendance à faire confiance, il sait motiver et
manager. Le manager met en place des
procédures qui vont lui permettre de prendre
un peu de recul et de se consacrer à ce qui crée
le plus de valeur ajoutée pour son entreprise.
Peu à peu, il s’extrait de l’opérationnel et fait
confiance aux autres pour faire tourner le
business.

• Le guide

Le guide est un expert du management, un


visionnaire. Il fait preuve d’un leadership
naturel pour fédérer son équipe. Il sait gérer la
complexité et les risques. Son rôle consiste à
impulser, à contrôler et à trancher. Le
leadership du guide est incontournable pour
soutenir une performance durable.

Quel type d’entrepreneur êtes-vous ? En fonction


de la maturité de votre entreprise, de vos qualités
naturelles, lequel devrez-vous (ou devriez-vous)
être ?

Décider de vivre (d’)une passion


Comment naissent les passions ? Vaste question, à
laquelle je pense qu’il n’existe pas une seule et
même réponse. En effet, si la passion se nourrit
du désir profond d’un individu, de ses pulsions,
voire de ses obsessions, elle représente pour
d’autres le fruit d’un travail préalable et réfléchi.
Ainsi, la passion pour un domaine d’activité ou un
métier ne vient pas forcément de soi ; elle
demande parfois à être cultivée, peaufinée,
approfondie et validée.

Dans tous les cas, quand le désir ou l’intérêt


marqué pour une activité est suffisamment fort
pour constituer un moteur à l’action, et, mieux
encore, pour avoir envie d’en faire son métier, il
convient de rester vigilant : comment canaliser
cette énergie débordante ? Dans quelles situations
faire appel à l’hémisphère gauche de son cerveau ?
Comment transformer le désir en succès ?

Canaliser son énergie et sa


motivation
La passion nous porte. Elle nous motive, de façon
inconditionnelle. Nous y consacrons beaucoup de
temps, alors que bizarrement, personne ne nous le
demande… Réfléchissez à cela : n’est-ce pas là un
élément qui permet justement de reconnaître une
passion ?

Il arrive qu’on se laisse tellement porter par son


désir d’aller de l’avant et de concrétiser son rêve,
qu’on omet de se poser les bonnes questions et de
cadrer son projet. On veut tout, tout de suite.
Parfois inconsciemment, on se lance tout feu tout
flamme dans son projet, grisé par un
environnement qui valorise l’instantanéité, la
vitesse, les applis, les crèmes amincissantes
miracles et les vernis déjà secs avant d’avoir été
posés ! Nous baignons dans l’univers du « tout,
tout de suite », dans lequel nous cherchons à
satisfaire nos désirs de façon immédiate.

• N’oubliez pas de faire travailler votre


hémisphère gauche (voir chapitre 3), de
manière à poser les choses, à bien analyser la
situation, à recueillir les informations
décisives, à mettre en place vos indicateurs de
succès, etc.

• Revenez régulièrement à votre ikigai (voir cha


pitre 3), de façon à ce que votre énergie soit
bien mise au service d’un projet porteur.

Des excès d’enthousiasme pourraient s’avérer


préjudiciables en nuisant à votre crédibilité, mais
aussi à votre santé au long cours. En effet, l’effet
boost très dynamisant ressenti par un haut niveau
d’énergie positive n’est bien souvent qu’un leurre,
celui d’une « fausse énergie » gaspillée tous
azimuts, qui risque d’entamer insidieusement
votre santé physique… et mentale !

D’où l’importance d’apprendre à modérer son


niveau d’énergie et de la doser correctement, aussi
passionnant que soit votre projet de reconversion !

Faire revivre une passion


“Toutes les sources de plaisir se
tarissent du moment que nous
nous y abreuvons. C’est pourquoi
il est judicieux de chercher à
multiplier les petites sources de
plaisir4.”
Yves-Alexandre Thalmann

Enfants, nous nous émerveillions de tellement de


choses ! Une nouvelle image dans une tablette de
chocolat Poulain qui nous donnait envie de nous
lancer dans une nouvelle collection, un match
gagné qui nous laissait penser que oui, nous
pouvions devenir champion de foot, un dessin
réussi et nous rêvions d’en faire notre métier, etc.
C’est comme ceci que naissent les passions. Mais
depuis longtemps déjà, cette capacité à apprécier
les petites choses de la vie semble nous avoir
quittés.

Les experts de la pensée positive expliquent le


phénomène d’érosion des plaisirs simples par un
processus appelé adaptation hédonique. Ce
principe met en avant l’adaptation permanente de
notre cerveau à ce que nous vivons. Par exemple,
de même que nous n’entendons plus le bruit du
moteur d’un camion qui passe et repasse devant
notre domicile ou que nous ne sentons plus le
parfum que nous portons depuis si longtemps,
nous finissons par ne plus ressentir aucun plaisir
au fur et à mesure que nous satisfaisons nos
désirs. Comme le note l’expert en développement
personnel Yves-Alexandre Thalmann, « Chacun
d’entre nous s’habitue à son niveau de vie, de
sorte que celui-ci devient sa ligne de base5 ».

Personnellement, j’ai une conviction : les passions


ne s’éteignent jamais vraiment. Tout comme le
désir, et parce que la passion puise aussi dans
l’émotionnel et dans l’envie, elle est susceptible
de se réactiver. De revivre. Un peu comme un
champignon séché qui se réhydraterait après avoir
été plongé dans une casserole d’eau bouillante !

Dans bien des cas, il ne faut pas grand-chose pour


réactiver une passion : un petit déclic, comme une
lecture sur un sujet de prédilection, une
conversation avec un ami qui vous rappelle que
oui, vous adoriez sculpter le bois quand vous étiez
adolescent, la lecture d’un article sur un blog de
« reconvertis », etc. Tellement d’occasions
peuvent réveiller les désirs ! À condition toutefois
d’être à l’écoute de tous ces signes extérieurs, de
savoir les accueillir, les interpréter, et de s’en
servir pour construire un vrai projet.

Faire revivre une passion ? Voici l’exemple de


Stéphane Koerwyn, artiste français de renommée
internationale, qui livre son vécu dans l’article
« Se réinventer, se reconvertir
professionnellement6 » : « C’est ce qui m’est
arrivé, j’ai rencontré une art-thérapeute qui
organisait un atelier d’une journée pour travailler
sur ses objectifs professionnels, ses envies au
travers de la peinture. Cet atelier très engageant
émotionnellement, fut absolument passionnant.
Le débrief du coach fut, lui, déconcertant,
entendre parler de soi au travers de vos peintures,
c’est autant inhabituel que déstabilisant. En
conclusion elle m’a dit “si j’étais vous je
continuerais à peindre…”. Cette petite phrase
anodine est devenue le départ d’une réflexion
pour m’exprimer au travers de l’art. Parfois des
petites phrases peuvent avoir un impact inouï. J’ai
commencé à prendre des cours de peinture, suivre
des cours d’art à l’École du Louvre puis aux
Beaux-Arts pour découvrir cet univers
complètement inconnu pour moi. Un jour j’ai
peint Central Park à NYC. Les passants me
demandaient si je vendais mes peintures… Ce fut
le déclic. J’ai décidé de me consacrer à la peinture,
d’oser en faire mon nouveau métier. Depuis, j’ai
réalisé des dizaines d’expositions dans le monde,
aux États-Unis, Tokyo, Dubaï, Shanghai, Londres,
Singapour, dans des lieux incroyables et j’ai eu la
chance de faire des rencontres aussi inattendues
que magiques. Alors oui, changer de carrière c’est
possible, même de manière radicale, et à tout âge.
Mon seul conseil, croyez en vous, sinon qui le
fera ? »

En multipliant vos sources de plaisir et les


occasions de renouer avec vos passions, vous
multiplierez vos idées de reconversion !

Et quand on n’a pas de


passion ?
Pour ceux qui ont déjà entendu ce genre de
discours : « Tu veux faire quoi plus tard ? », « Tu
n’as pas de passion ? Même pas une toute petite ?
Il n’y a donc rien qui t’intéresse ? »…

Eh oui, il se peut qu’on ait des idées de


reconversion, sans pour autant avoir la chance de
miser sur une passion. La chance ? Ne dit-on pas
que la chance n’existe pas, mais qu’elle se
provoque ? En effet, à en croire Marie Malzac,
journaliste chez LinkedIn Actualités : « Une
passion se découvre, s’apprivoise, il y a des hauts,
il y a des bas et si l’on creuse assez longtemps, on
en devient passionné.7 » Voici de quoi faire naître
les plus beaux projets…

Ce n’est pas parce que vous avez grandi sans


passion que, selon l’expression de l’entrepreneuse
et fondatrice de la joaillerie Gemmyo, vous êtes
« condamnés à errer dans le labyrinthe de
l’existence sans la boussole qu’une passion aurait
pu vous procurer.8 »

Votre passion n’est pas innée ? Voici quelques


questions pour vous aider à la faire naître !

• Qu’est-ce que vous savez bien faire ? Quels


sont les talents que les autres vous
reconnaissent spontanément ?

• Quels sont vos centres d’intérêt ? Plus


généralement, qu’est-ce qui vous attire ?

• Avec qui aimez-vous être ? Travailler ?

En répondant à ces questions, en vous laissant


guider par vos penchants personnels, vous
définissez les ingrédients qui, demain, pourraient
se trouver au cœur d’une passion. Il ne vous
restera alors plus qu’à faire un choix !

Si, par exemple, c’est la créativité qui vous porte,


plusieurs voies s’offrent à vous (pour peu qu’elles
représentent des centres d’intérêt) : designer,
créateur de mode, artiste peintre, dirigeant d’une
agence de communication, publicitaire, etc.
Laquelle vous donnerait des ailes ? Laquelle
répondrait à un besoin de la part de clients ou de
prospects ? Laquelle serait vouée à un bel avenir ?

« Lorsque vous avez identifié un champ de


compétences que vous aimeriez conquérir, une
potentielle passion, c’est à vous de jouer !
Intéressez-vous au sujet et ne restez pas en
surface ! Creusez, creusez encore et voyez ce que
vous découvrez », conseille Pauline Laigneau, qui
conclut : « Il se peut que cela soit la passion de
votre vie comme il se peut que cela soit juste un
hobby passager. Il se peut qu’un domaine qui, au
départ ne vous attirait pas tant que ça, se révèle
être beaucoup plus intéressant que vous ne le
pensiez. Et a contrario, qu’une passion que vous
idéalisiez vous désillusionne. »
Essayer… et tester ses idées
Qui dit passion dit énergie et envie. Envie de se
lancer, le plus souvent très vite. Afin de vous
inscrire dans la performance durable, je ne saurais
que trop vous recommander de tester vos idées, et
d’y aller progressivement. Comme le font très
justement remarquer Philippe Bazin et Jean
Doridot dans leur Petit Manuel d’autocoaching, « un
enfant qui commence le piano ne fait pas ses
premiers pas sur du Rachmaninov ou du
Gershwin. Il apprend d’abord à faire des gammes
encore et encore. Lorsqu’il joue son premier
morceau en entier, une étude très simple parfois
composée par un inconnu, il remporte sur lui et
sur l’instrument un succès énorme9 ».

Entraînez-vous, testez-vous !
La sculpture vous passionne et vous rêvez d’en
faire votre métier ? Pourquoi ne pas prendre
quelques cours du soir pour élargir vos domaines
de compétences ? Profiter des week-ends pour
réfléchir à ce nouveau projet qui vous tient à
cœur ? Commencer à nouer des relations avec des
artistes qui travaillent dans votre périmètre
géographique ? Commencer cette activité
parallèlement à votre activité principale ?

Lancez-vous de façon réfléchie, mais lancez-


vous ! Si monter votre propre business vous trotte
dans la tête, si l’idée de reprendre un salon de
toilettage pour chiens vous a déjà effleuré l’esprit,
si l’envie d’aller vivre en Papouasie ne vous quitte
plus, qu’attendez-vous ? On ne vous demande pas
de tout quitter du jour au lendemain !

Pour vous lancer pas à pas, vous pouvez :

• cibler des contacts dans le domaine concerné


(via LinkedIn, par exemple) ;

• demander des contacts et des rendez-vous à


des personnes qui gravitent dans des secteurs
proches de ceux qui vous attirent ;

• vous renseigner sur des sites tels que www.piv


otplanet.com, qui vous permettent de
découvrir et de tester des centaines de métiers,
de danseur classique à agent immobilier, en
passant par conseiller fiscal ou encore
viticulteur.
Tester ses idées, son concept ou encore ses
aspirations, représente un excellent moyen
d’apprivoiser l’incertitude. Si vous ne testez pas,
comment savoir si vous avez pris la bonne voie ?

Essor du numérique oblige des plateformes


spécifiquement dédiées à la réalisation de tests de
métiers se sont créées. Elles peuvent constituer
une aide précieuse, d’autant plus dans le contexte
actuel où le monde du conseil en général se
développe de plus en plus dans des relations
collaboratives dématérialisées.

Par exemple, sur le site www.testunmetier.com,


des experts de la fonction ressources humaines et
de la transition professionnelle proposent de vous
faire tester, par des expériences concrètes, soit les
métiers existants dans votre entreprise, et au sein
desquels vous vous verriez bien évoluer, soit des
métiers complètement différents. Partant du
principe qu’il est parfois bien difficile de pouvoir
se projeter sur une nouvelle fonction sur la simple
base d’une fiche descriptive de poste, cet acteur se
positionne aussi en véritable partenaire des
directions des ressources humaines, en leur
apportant un support en termes de recrutement et
de développement.
D’autres organismes (par exemple www.testmonj
ob.fr) permettent aussi de suivre un professionnel
dans son quotidien, le temps d’une journée ou
plus, initiant ainsi l’aspirant à une nouvelle voie
en l’explorant à travers une projection de type
« Vis ma vie ». Ceci représente une opportunité
de faire le point entre ses attentes et les réalités
du métier qui fait rêver.

Un conseil : vérifiez bien les conditions


financières proposées par ces acteurs du marché
de la reconversion, car il ne s’agit jamais
d’expériences gratuites : ces experts peuvent vous
coûter plusieurs milliers d’euros.

Je vous propose de passer avec vous-même un


contrat très simple : engagez-vous à sortir de
votre zone de confort au moins une fois par jour.
Investiguez de nouvelles pistes en lien avec votre
passion, et testez-les. L’une d’entre elles vous a
conduit droit dans le mur ? Qu’à cela ne tienne !
Recommencez ! Qui sait ? Elle vous réserve peut-
être de bonnes surprises à venir !

S’immerger
professionnellement
“Plonger au fond du gouffre, Enfer
ou Ciel, qu’importe ? Au fond de
l’inconnu pour trouver du
nouveau !”
Charles Baudelaire

Outre les plateformes précédemment citées


ouvertes à tout un chacun, il me paraît important,
quand on souhaite tester un nouveau métier ou
découvrir un nouveau secteur d’activité, de
pouvoir suivre une immersion professionnelle.
L’immersion, avec l’acte de « plonger » qui la
caractérise, permet ainsi de bénéficier d’une
première expérience chez un employeur, que ce
dernier soit une entreprise, une collectivité ou une
association.

La Période de Mise en Situation en Milieu


Professionnel (ou PMSMP) est un dispositif prévu
par la loi du 5 mars 2014 (loi relative à la
formation professionnelle, à l’emploi et à la
démocratie sociale), permettant de réaliser une
immersion professionnelle. Ce dispositif est mis
en place par les services de Pôle emploi.

Avec cette offre très opérationnelle, Pôle emploi


propose ainsi aux personnes désireuses de
s’investir dans une nouvelle voie professionnelle
de :

• découvrir un métier totalement nouveau


(métiers manuels, fonctions administratives,
conseil, etc.) ou un secteur d’activité différent
de celui dans lequel elles évoluent
actuellement (par exemple, découverte de la
restauration, des services à la personne, de la
fonction d’assistanat en entreprise, de coach
littéraire…). La liste des possibilités est
infinie ;

• valider leur orientation professionnelle grâce


à des mises en situation réelle de travail ;

• entreprendre un parcours d’embauche (pour


accéder à un emploi ou dans le cadre d’une
reconversion).

Dès lors qu’un organisme accompagnateur vous a


proposé l’adhésion à ce dispositif, vous pouvez y
accéder à la condition de bénéficier d’un
accompagnement social ou professionnel
personnalisé, que vous soyez considéré comme
demandeur d’emploi (inscrit ou non à Pôle
emploi), adhérent à un Contrat de Sécurisation
Professionnelle (CSP), un jeune suivi dans le cadre
d’un Contrat d’Insertion dans la Vie Sociale
(CIVIS), un allocataire du RSA, un salarié en
contrat aidé (Contrat Unique d’Insertion, y
compris en emploi d’avenir)…

Concrètement, plusieurs acteurs sont susceptibles


de vous proposer ce type d’accompagnement. Il
peut s’agir :

• de votre conseiller Pôle emploi ;

• de votre mission locale (si vous avez moins


de 26 ans) ;

• d’un Cap emploi (si vous êtes en situation de


handicap) ;

• d’une structure d’insertion par l’activité


économique (entreprise d’insertion,
association intermédiaire ou atelier et chantier
d’insertion) ;

• d’un autre référent (en cas de délégation de


l’un des prescripteurs mentionnés ci-dessus).

Vous signez alors une convention avec


l’organisme prescripteur et la structure d’accueil
qui fixent les conditions de votre activité dans
cette structure (par exemple en termes de durée,
de types de fonctions exercées ou encore
d’horaires).

L’immersion professionnelle se déroule au sein


d’une structure d’accueil (entreprise,
association…) dans laquelle :

• vous êtes accompagné par un tuteur chargé de


vous aider, de vous informer, de vous guider et
de vous évaluer ;

• vous avez accès aux mêmes avantages


collectifs (notamment participation à la
restauration d’entreprise et à l’usage des
moyens de transport…) que les autres salariés
de la structure qui vous accueille.

Au cours de la période d’immersion dans votre


structure d’accueil, où le respect des règles
internes est de mise, non seulement vous
continuez de percevoir votre indemnisation (si
vous êtes demandeur d’emploi), mais vous
bénéficiez également d’une couverture sociale.

1 « Quatre types d’entrepreneurs : lequel êtes-vous ? »,

www.creerentreprise.fr, mise à jour juillet 2019.

2 Ibid.

3 Ibid.
4 Thalmann, Y-A., Les 10 Clés du développement personnel : ce qui fonctionne
vraiment pour aller bien, Leduc.s Éditions, 2016, p. 27.

5 Ibid., p. 22.

6 Koerwyn, S., « Se réinventer, se reconvertir professionnellement »,


Rebondir, mai 2011.

7 Malzac, M., « Cultivez votre passion », post LinkedIn Actualités, avril 2021.

8 Laigneau, P., « Comment trouver sa voie quand on n’a pas de passion ? »,


post LinkedIn, avril 2021.

9 Bazin, Ph., Doridot, J., Petit Manuel d’auto-coaching, InterÉditions, 2015,


p. 201-202.
Partie 3
Se mettre en marche… et
assurer !
Dans cette partie…

Aucun projet de reconversion n’échappe à


quelques étapes décisives de mise en œuvre. Qui
évoque l’entrepreneuriat, par exemple, doit
inévitablement se pencher sur la structure à créer
(ou à reprendre), l’obtention de financements,
l’appui sur des sponsors pertinents. Si ces
questions sont inévitables, elles sont pour
beaucoup assez peu réjouissantes, dans la mesure
où elles requièrent dans la plupart des cas la
sollicitation d’experts. Il existe quelques règles et
principes de base à connaître, pour naviguer au
mieux dans cet univers de la création ou de la
reprise de société.

Quand bien même votre reconversion ne


s’inscrirait pas dans un projet d’entrepreneuriat, il
convient de réussir à passer le cap pour que votre
projet devienne réalité : comment se lancer en
toute sécurité ? ménager ses arrières ? lever les
derniers freins à l’action ? mettre en place vos
indicateurs de réussite ?

Dernier point essentiel : la phase de vente. En


effet, que l’on reste dans son entreprise en
décidant de changer de métier, que l’on souhaite
évoluer à l’international, envisager une reprise
d’activité, ou créer son business… dans tous ces
cas de figure, il s’agira… de vous vendre ! Cette
partie est décisive, elle constitue la dernière étape
de votre projet.
DANS CE CHAPITRE
Les principales formes juridiques et statuts pour se
lancer dans la création ou la reprise de société

Acquérir ou approfondir les basiques de la
microentreprise

Apprendre à s’entourer des bons experts

Chapitre 6
Entrepreneurs, bien choisir sa
structure

C hoisir une structure adaptée à son activité et à


ses besoins n’est pas chose aisée. Quel
entrepreneur ne s’est pas arraché les cheveux en
réfléchissant aux différentes options qui
s’offraient à lui ?

Ce chapitre vise avant tout à vous donner une


vision d’ensemble du sujet. Il vous faudra
l’approfondir, en ayant recours aux conseils
d’experts. En effet, si rien n’est jamais figé, mieux
vaut choisir la meilleure alternative dès le début ;
il en va notamment de votre image auprès de vos
clients ou prospects.

Au-delà de toute forme juridique et statut, je vous


propose en fin de chapitre d’aborder les trois
soutiens qui me paraissent importants : quels
experts solliciter ? Comment créer et maintenir un
réseau efficace ? Enfin, dans quels cas
l’accompagnement par un coach est-il pertinent ?

Avantages et inconvénients de
la microentreprise
Depuis sa création en 2008, la micro (ou auto)
entreprise ne cesse d’attirer un nombre croissant
de porteurs de projets professionnels. Un peu plus
de dix ans plus tard, cette tendance s’est
confirmée : plus de 386 000 personnes se sont
lancées dans le microentrepreneuriat
(sur 815 257 créations d’entreprises au total).
Selon les données de l’Insee, la part des
immatriculations de microentrepreneurs dans le
total des entreprises créées en 2019 a augmenté,
pour s’établir à 47,4 %1.

Près d’une entreprise créée sur deux est une


microentreprise.

Il apparaît en revanche que la microentreprise soit


davantage prisée pour exercer une activité
complémentaire à son activité principale, plutôt
que pour envisager le développement pérenne
d’une activité. De ce fait, ce statut peut
représenter un excellent tremplin pour qui
ambitionne d’explorer de nouvelles voies
professionnelles, et commencer à monter son
activité tout en restant salarié, par exemple, dans
la mesure où ces deux statuts sont compatibles et
cumulables (sous certaines conditions).

Si la microentreprise plaît autant, c’est parce


qu’elle est d’une simplicité extrême à mettre en
place et à gérer. Et ceci est encore plus vrai si vous
pouvez bénéficier de l’Acre (Aide aux Créateurs et
Repreneurs d’Entreprises) qui permet un
allègement de charges en début d’activité. Le
montant des charges sociales est alors inférieur
par rapport à une structure de type SASU ou EURL.
Attention toutefois, la microentreprise connaît
quelques limites importantes qu’il convient de
connaître avant de se lancer.

Des démarches allégées


C’est indéniable et finalement extrêmement
confortable : les démarches pour créer sa
microentreprise sont très simples. Nul besoin
d’expert-comptable, de juriste ou de fiscaliste :
quelques clics sur internet et quelques démarches
suffisent pour devenir son propre chef ! Et qui sait
se montrer assez rigoureux pour tenir sur un petit
cahier ses comptes n’aura même pas l’obligation
d’ouvrir un compte bancaire professionnel
spécifique (même si ce dernier est fortement
conseillé).

Plusieurs sites regorgent d’informations


présentées de façon pédagogique. Parmi eux, je
retiendrai :

• www.espace-autoentrepreneur.com

• www.legalstart.fr

• www.portail-autoentrepreneur.fr

• www.service-public.fr/professionnels-entrepri
ses (rubrique « Création – Cessation »)
• www.autoentrepreneur.urssaf.fr : sans doute
le site de référence, totalement gratuit, où vous
pouvez créer votre compte en ligne pour
accéder au formulaire de création de votre
microentreprise.

Une fois votre société créée, il vous faudra


attendre environ 4 à 6 semaines après votre
déclaration de début d’activité pour recevoir un
mail de l’Urssaf vous confirmant que votre
affiliation a été finalisée.

Un délai minimum de 90 jours doit s’écouler entre


la date de début d’activité et la première
déclaration de chiffre d’affaires. Ce délai peut
varier selon le choix de la périodicité de vos
déclarations.

Par exemple,

• en cas de début d’activité le 1er mars avec la


déclaration mensuelle : première échéance
le 31 juillet. Vous devez effectuer quatre
déclarations de votre chiffre d’affaires entre
le 1er et le 31 juillet, soit une pour chaque
mois : mars, avril, mai et juin.

• en cas de début d’activité le 1er mars avec la


déclaration trimestrielle : première échéance
le 31 juillet. Vous devez effectuer deux
déclarations de votre chiffre d’affaires entre
le 1er et le 31 juillet soit une pour chaque
trimestre : une pour janvier, février et mars
(qui ne concernera que mars) et une pour avril,
mai et juin.

L’ensemble des opérations requises s’effectuent


en ligne. Le site www.autoentrepreneur.urssaf.fr
ainsi que le numéro d’appel des Urssaf (36 98)
constitueront une aide précieuse, du moins au
démarrage de votre activité.

Des limites à connaître


Excepté le coût inhérent au dépôt d’un nom de
marque à l’INPI, il n’existe pas d’autre contrainte
financière liée à la création d’une microentreprise,
dans la mesure où aucune mise de fonds n’est
requise au démarrage (sauf à avoir besoin, en
fonction de la nature de votre activité, de louer du
matériel, un local, des machines…).

Les limites de la microentreprise se situent à un


autre niveau, et d’expérience, je retiendrai deux
principales limites à connaître avant de se lancer :
• La première réside dans la limitation du seuil
de chiffre d’affaires réalisé. En effet, même si
ce seuil a été récemment rehaussé, vous ne
pouvez pas dépasser plus de deux ans de suite
un certain montant de chiffre d’affaires annuel
réalisé (du 1er janvier au 31 décembre) sans
devoir quitter le statut de microentrepreneur.
En 2021, ce montant est de 176 200 euros pour
les activités de commerce et de fourniture de
logement, et de 72 600 euros pour les
prestations de service et les professions
libérales. Au-delà de l’atteinte de ces seuils
deux ans de suite, vous basculez
automatiquement dans le régime de
l’entreprise individuelle et dans le régime des
travailleurs indépendants.

En tant que microentrepreneur, vous n’êtes pas


assujetti à la TVA. Vos factures doivent d’ailleurs
indiquer cette exonération, par la mention :
« TVA non applicable, article 293B du CGI ».

Ce qu’on oublie souvent de préciser, c’est que les


choses évoluent à partir d’un certain seuil de
chiffre d’affaires annuel ! En effet, dès lors que la
barre de chiffre d’affaires compris entre 85 800 €
et 94 300 euros (pour les activités commerciales),
et entre 34 400 € et 36 500 euros (pour les
activités de service) est atteinte, vous devez
élaborer vos factures « TTC » et procéder à une
déclaration de TVA.

• La seconde limite est liée à l’image du statut


de microentrepreneur. En effet, comme je le
mentionnais précédemment, on pense souvent
que l’activité d’une microentreprise vient
compléter une activité principale, plutôt que de
représenter un business solide et pérenne. Par
conséquent, certains clients pourront
considérer que cela « ne fait pas sérieux »
d’être en microentreprise, préférant nouer des
relations avec des structures plus
« classiques » comme la SASU, la SA, voire
l’EURL. Sans compter que les processus achats
de référencement des entreprises chez les
clients peuvent barrer la route aux
microentreprises…

Il est donc nécessaire de se poser, de peser le pour


et le contre, avant de se lancer.

Les principales formes


juridiques de sociétés
EURL, SARL, SASU… Il existe tellement de sigles
désignant les différentes formes juridiques des
sociétés que les personnes souhaitant créer leur
entreprise se retrouvent vite face à un choix
cornélien : quelle forme juridique choisir ? Les
responsabilités, le capital social ou encore le
régime fiscal qui s’y rapportent divergent
fortement d’un statut à l’autre.

La création d’une société implique la création


d’une personne morale. Alors qu’une personne
physique est un individu à part entière, une
personne morale désigne une entité juridique.

Une personne morale dispose de la personnalité


juridique, c’est-à-dire qu’elle peut agir en justice,
conclure des actes et signer des contrats en son
nom et pour son compte.

Ce pouvoir est exercé par son représentant légal :


généralement un gérant (pour les
SARL/EURL/SNC) ou un président (pour les SA/
SAS/SASU).

Vous pourrez trouver sur le site https://www.econ


omie.gouv.fr/entreprises les éléments clés de
chaque forme juridique. Le recours aux conseils
d’un expert-comptable sera ensuite précieux, à la
fois dans le choix, mais aussi dans la mise en
œuvre. Voici les options les plus fréquemment
choisies par les créateurs d’entreprise.

L’entreprise individuelle (EI) et


l’entreprise individuelle à
responsabilité limitée (EIRL)
Il s’agit de la forme choisie par la grande majorité
des créateurs d’entreprise. L’EI offre une certaine
souplesse, mais sa responsabilité peut être
illimitée.

Capital requis Aucun

Associé L’entrepreneur individuel uniquement

Responsabilité L’associé est responsable sur l’ensemble de ses biens


de l’associé personnels.
Une déclaration d’insaisissabilité devant notaire pour les biens
fonciers (bâtis ou non bâtis) non affectés à l’usage
professionnel, peut être souhaitable.
Il est également possible de choisir l’entreprise individuelle à
responsabilité limitée (EIRL), avec création d’un patrimoine
professionnel.

Dirigeant L’entrepreneur individuel dispose des pleins pouvoirs.

Responsabilité Civile et pénale


du dirigeant

Régime social Régime des travailleurs non-salariés


Imposition Impôt sur le revenu (bénéfices industriels et commerciaux,
des bénéfices bénéfices non commerciaux ou bénéfices agricoles). En EIRL, il
est possible, sous conditions, de choisir l’impôt sur les sociétés.

L’entreprise unipersonnelle à
responsabilité limitée (EURL)
Il s’agit d’une société à responsabilité limitée
(SARL) qui ne comporte qu’un associé. Il semble
donc logique que ces deux formes juridiques
partagent de nombreuses caractéristiques.

Capital requis Libre, en fonction de la taille et des besoins de la société

Associé Une personne (physique ou morale)

Responsabilité Limitée à ses apports


de l’associé

Dirigeant Un ou plusieurs gérants (personnes physiques), dont l’associé


peut (ou non) faire partie

Responsabilité Civile et pénale


du dirigeant

Régime social Si le gérant est aussi l’associé unique, il est considéré comme
travailleur non salarié. Sinon, le gérant est assimilé salarié.

Imposition Impôt sur le revenu de l’associé s’il s’agit d’une personne


des bénéfices physique (avec possibilité de choisir l’impôt sur les sociétés). Si
l’associé est une personne morale, imposition à l’impôt sur les
sociétés.
La société à responsabilité
limitée (SARL)
Il s’agit d’une personne morale, comportant au
minimum deux associés. Cette forme juridique est
la plus répandue. Elle ne peut être choisie pour
certaines professions juridiques, judiciaires ou de
santé (hors pharmaciens).

Capital requis Libre, en fonction de la taille et des besoins de la société

Associés De 2 à 100 (personnes physiques ou morales)

Responsabilité Limitée à leur apport


des associés

Dirigeant Un ou plusieurs gérants (personnes physiques), qui peuvent


être (ou non) les associés

Responsabilité Civile et pénale


du ou des
dirigeants

Régime social Un gérant majoritaire est considéré comme travailleur non


salarié, un gérant égalitaire ou minoritaire comme assimilé
salarié.

Imposition des Impôt sur les sociétés, avec possibilité de choisir l’impôt sur le
bénéfices revenu dans certains cas (SARL « de famille », certaines SARL de
moins de 5 ans).

La société par actions


simplifiée (SAS) et la société
par actions simplifiée
unipersonnelle (SASU)
Ce type de société permet une très grande
souplesse au niveau des statuts et de la
transmission des actions. En revanche, les SAS et
SASU ne peuvent être choisies pour certaines
professions juridiques, judiciaires ou de santé.

Capital requis Libre, en fonction de la taille et des besoins de la société

Associés Au minimum une personne (physique ou morale). Quand elle


ne comporte qu’un seul associé, il s’agit d’une société par
actions simplifiée unipersonnelle (SASU).

Responsabilité Limitée à leur apport


de l’associé ou
des associés

Dirigeant Un président (personne physique ou morale), mais avec


obligation d’un représentant légal (qui peut être le président).
Les règles d’organisation de la société sont fixées librement
dans les statuts.

Responsabilité Civile et pénale


du ou des
dirigeants

Régime social Le président d’une SAS est assimilé salarié.

Imposition Impôt sur les sociétés, mais il est possible de choisir l’impôt sur
des bénéfices le revenu dans certains cas.
Savoir s’entourer
Il est important pour un créateur d’entreprise en
phase de lancement ou de développement de
s’entourer des bonnes personnes ou des services
compétents, et ce, le plus tôt possible (même
quand la création est encore au stade de projet).
« En effet, les entrepreneurs accompagnés dès le
début sont ceux qui ont le meilleur taux de
pérennité au bout de trois ans d’activité […] La
solitude est sans aucun doute le pire ennemi d’un
entrepreneur, notamment lorsqu’il n’a pas
d’associés2 », constatent les experts. Alors,
comment et par qui se faire aider ?

De façon générale, plusieurs options s’offrent à


vous, en fonction de vos problématiques et de la
nature de votre activité : les réseaux
d’accompagnement, les coachs, les conseillers
professionnels, les sites spécialisés, les
applications en ligne…

Voici une liste des principales solutions pour se


faire aider dans la création d’une entreprise,
chacune d’elles comportant des avantages, mais
aussi quelques limites…
• Les réseaux généraux (CCI, CMA…), ouverts à
tous, proposent des dispositifs d’aide. Ils sont
intéressants pour recueillir des informations
générales, mais n’offrent aucun
accompagnement personnalisé.

• Les réseaux spécifiques : centrés sur certains


projets, secteurs d’activité ou certaines
thématiques, ils offrent également des
dispositifs d’aide. En revanche, leur accès est
limité à certains types de projets. Reportez-
vous au paragraphe suivant pour davantage de
précisions sur ces réseaux d’experts.

• Les conseillers professionnels offrent une


vraie qualité de conseil, basée sur l’expérience.
Le principal frein réside dans le coût de ce type
de support ; renseignez-vous en amont de
toute démarche !

• Les services en ligne : rapides et simples


d’utilisation, ils ne sont pas onéreux. Mais là
encore, ils ne permettent pas vraiment de suivi
et de conseils personnalisés.

• Les coachs et structures d’outplacement : nous


y consacrerons un paragraphe plus loin.
Les experts
Dans cette catégorie des supports d’expertise, on
peut ranger :

• Les réseaux d’experts

Selon votre statut, votre métier et le secteur


dans lequel vous évoluez, vous pouvez faire
appel à différents types d’acteurs pour vous
épauler dans votre projet. Par exemple, le
réseau PÉPITE s’adresse spécifiquement aux
étudiants désireux de monter un projet
entrepreneurial ; les réseaux Action’elles ou
Profession’L ciblent principalement les
femmes entrepreneuses ; le réseau H’up
entrepreneurs accompagne les porteurs de
projets en situation de handicap ; Pôle emploi
suit les demandeurs d’emploi…

• Les experts-comptables, avocats et fiscalistes

Ces conseillers professionnels sont experts


dans un domaine précis : financement,
fiscalité, droit des affaires… Leur apport est
bénéfique en début de projet, lorsque la
concrétisation approche, puis tout au long du
développement de l’activité.
Un bon expert-comptable peut vous éclairer
sur bien des sujets, qui dépassent le périmètre
de la comptabilité. En effet, si sa mission
principale consiste à établir ou fiabiliser la
comptabilité de ses clients (artisans,
commerçants, professions libérales, petites ou
grandes entreprises, associations) et qu’à ce
titre, il représente très souvent le conseiller
privilégié du dirigeant de l’entreprise en
matière de gestion et de comptabilité, il peut
également vous conseiller sur des questions de
fiscalité, d’organisation, de droit social ou
d’ordre juridique.

Le recours à un avocat ou à un fiscaliste peut


s’avérer utile sur des sujets très pointus, que
l’expert-comptable ne saurait prendre en
charge.

Les honoraires des prestations dépendent bien sûr


de ce que vous souhaitez externaliser (déclarations
de TVA, conseils divers, comptabilité, déclarations
Urssaf…). Il est aujourd’hui très facile de faire
réaliser des devis en ligne.

Le réseau
“L’important, ce n’est pas ce
qu’on sait, mais qui on connaît3.”
Paul Arden

Existe-t-il aujourd’hui des domaines dans


lesquels on peut se passer d’un tissu relationnel
fourni ? Si la nécessité de disposer de relations
n’est plus à démontrer, une question demeure
pour beaucoup : comment, au-delà de
l’exploitation des différents réseaux sociaux,
réussir à tisser et à entretenir du lien ?

Dans un premier temps, une méthode intéressante


consiste à dresser le mapping de ses relations. Je
vous propose de vous livrer à l’exercice suivant,
dont l’objectif est de dresser la cartographie (ou
mapping en anglais) de vos relations. Bien connu
des responsables d’entreprise, le mind-mapping
consiste en une hiérarchisation « des liens entre
des données suivant une architecture
arborescente, dont l’objectif est de structurer
et/ou faire émerger l’information4 ».

• Recensez toutes les relations (personnes,


organismes) qui peuvent vous être utiles dans
le cadre de votre reconversion.
• Classez-les par catégorie et/ou par domaine
d’activité.

• Identifiez ensuite les relations de ces


relations.

• Enfin, classez l’ensemble de ces personnes


identifiées en fonction de leur poids (degré de
sponsorship ou parrainage) et, surtout, des
objectifs qu’elles vous permettraient
d’atteindre.

À l’issue de cet exercice, vous constaterez


qu’autour de votre cercle de connaissances initial
se dessinent des cercles concentriques au sein
desquels peuvent naître des relations
intéressantes pour votre futur business.

Figure 6-1 La démultiplication des liens.

La réalisation de cet exercice requiert à la fois


créativité et structure ; c’est donc un excellent
moyen de faire travailler les deux hémisphères de
votre cerveau !

Votre réseau constitué, il va s’agir de faire vivre


votre fichier de contacts. Par exemple, en vous
rappelant aux bons souvenirs de vos clients ou des
personnes qui ont manifesté à un moment donné
de l’intérêt pour votre projet. Toutes les occasions
sont bonnes à saisir : au-delà des sempiternels
vœux de début d’année, pensez à les tenir
informés de l’état d’avancement de vos projets,
remerciez-les pour leur soutien, envoyez-leur, si
cela s’avère pertinent, une lettre d’information
(newsletter). Et n’hésitez pas à les solliciter pour
qu’ils vous suggèrent eux-mêmes d’autres
personnes à contacter, ou qu’ils vous
recommandent !

De cette façon, vous transformerez votre réseau en


véritable relais d’influence.

Le coach
C’est aux États-Unis, dans le monde du théâtre et
du cinéma, au début des années 1960, qu’apparaît
le coach, le répétiteur, celui qui entraîne et fait
répéter le rôle. La pratique du coaching que nous
connaissons aujourd’hui se développe dans le
milieu sportif à partir des années 1970. Les
années 1980 voient les entreprises anglo-
saxonnes s’intéresser au coaching et adopter un
accompagnement spécifique dans leurs
organisations.

Son apparition en France date de la fin des


années 1980. Son acception première s’inscrit
dans le prolongement des interventions en
entreprise des cabinets de conseil en management
et organisation, pour lesquels le coaching
représente une potentialité d’intervention
supplémentaire auprès des clients.

Au XXIe siècle, le coaching s’ouvre plus largement


à tous les pans de notre société. Cette
« démocratisation » le projette hors du champ
exclusif des interventions auprès des entreprises :
il devient notamment un moyen d’accompagner
les personnes dans les phases de changement de
leur vie, telles que les périodes de transition et de
reconversion professionnelle.

Il y a plus de 2 000 ans, dans la Grèce antique, les


philosophes posent les bases d’une pensée
autoréflexive comme capacité attribuée à l’homme
de s’affranchir des illusions pour trouver une
vérité qui lui soit propre.

Cinq siècles avant Jésus-Christ, le célèbre


« Connais-toi toi-même » repris par Socrate
invite à la conscience et à la maîtrise de soi.

La démarche de coaching qui pourrait vous être


proposée dans cette période de changements
professionnels comporte cinq étapes clés. Avant
de faire appel à un coach, je vous suggère d’y
réfléchir…

Étape no1 : Quelle est la situation actuelle (état des


lieux) ?

Étape no2 : Quelle serait la situation idéale


désirée ? En quoi cet objectif est-il important pour
vous ?

Étape no3 : Sur quelles forces vous appuyer pour


atteindre cet objectif ?
Étape no4 : Quels pourraient être les freins
éventuels (endogènes ou exogènes) ?

Étape no5 : Quelles sont les premières actions qui


pourraient être mises en œuvre ?

Cette cinquième et dernière étape est essentielle


car elle vise à passer de l’intention à l’action.

Si vous décidez de faire appel à un professionnel


du coaching, ce parcours type sera agrémenté de
nombreuses questions, pistes de réflexion et outils
spécifiques à la conduite du changement.

Dans tous les cas, la démarche de coaching


poursuivra toujours cet objectif : créer les
conditions permettant l’expression de votre plein
potentiel (compétences, appétences), afin que
votre projet de reconversion devienne réalité.

1 Portail de l’autoentrepreneur, http://www.portail-autoentrepreneur.fr/

2 www.lecoindesentrepreneurs.fr, mise à jour novembre 2020.

3 Arden, P., op.cit., p. 66-67.


4 Deladrière, J.-L., Le Bihan, F., Mongin, P., Rebaud, D., Organisez vos idées avec
le Mind Mapping, Dunod, 2004, 2007, p. 2.
DANS CE CHAPITRE
Savoir présenter la finalité, les atouts et les projections
de son business, afin d’attirer l’œil des investisseurs

Diversifier ses sources de financement

Créer et entretenir son réseau social, pour ne pas perdre
de vue ses clients

Chapitre 7
Trouver des financements

L ’obtention d’un financement nécessaire à la


création de votre activité devrait être l’ultime
étape avant le lancement. Sans étude de marché
(voir chapitre 3 pour toute précision sur le sujet)
et sans business plan bien construit, inutile d’aller
à la pêche aux finances ! En effet, c’est votre
business plan qui, dans sa partie financière, fera
par exemple apparaître un besoin de financement
supérieur au capital dont vous disposez. Ce sont
ces hypothèses financières sur lesquelles il faut se
pencher en amont, afin de pouvoir dégainer dès
que possible et concrétiser votre projet.

Différentes alternatives sont à votre disposition


pour financer dans les meilleures conditions votre
activité, et notamment :

• Les investisseurs en fonds propres

• Les plateformes de crowdfunding

• Les établissements de crédit

• Les organismes publics

Préparez-vous à aborder, avec les bons


arguments, ces différents acteurs !

Ce chapitre, notamment à travers les clés de


l’élaboration d’un bon business plan, devrait vous y
aider. Et au-delà des rapports, des présentations,
des chiffres et des rationnels en tous genres, c’est
sur votre état d’esprit et vos compétences
transverses que vous allez devoir miser !

Savoir faire un business plan


Le business plan représente la profession de foi de
tout créateur ou repreneur d’entreprise. Plus
qu’un simple outil, c’est un véritable point d’étape
qui vous permettra de construire, de structurer et
de valider un projet entrepreneurial. Le business
plan comporte une compilation de données
incontournables, regroupées dans un document.

Bien entendu, le contenu de votre business plan


dépendra des caractéristiques de votre projet.
Même si certains éléments sont indispensables
(business model, équipe projet, chiffre d’affaires
prévisionnel, plan de trésorerie et plan de
financement, présentation de l’équipe…), il existe
presque autant de business plans que de projets !

Son objectif premier ? Démontrer la solidité de


votre initiative en exposant de façon structurée et
pertinente différentes informations utiles à vos
investisseurs, à vos clients, à vos prestataires.

Quels sont les éléments clés d’un bon business


plan ? Comment le présenter ? À qui ? Importante,
cette dernière question du ciblage de votre projet,
car c’est bien pour des acteurs identifiés que vous
élaborez ce travail de fond ! D’où l’importance,
dès que l’on attaque la construction du business
plan, de créer et nourrir un réseau efficace.
Comment présenter son
projet ?
Il vous suffit de taper « business plan » sur Google
pour voir défiler toute une série d’articles,
podcasts, vidéos, tutos… qui visent à vous guider
pas à pas dans son élaboration. J’ai décidé ici de
me détacher de tous ces supports, que vous aurez
tout le loisir de consulter par ailleurs, pour
prendre un cas concret, celui de dadH (des applis
pour des Hommes), une start-up en devenir qui a
récemment communiqué à ses investisseurs sur le
service innovant qu’elle propose (une application
destinée à faire gagner un temps considérable à la
population des professionnels de l’aménagement
dans les phases de conception et de suivi de leurs
projets).

Ainsi, votre projet pourrait se structurer de la


façon suivante :

• Un point marché, afin de quantifier et de


qualifier la cible : poids du marché et des
différents segments de marché (dans notre
exemple, le marché du BTP, de la décoration,
du design d’intérieur…) en volume et en
chiffre d’affaires, nombre de professionnels
concernés (architectes d’intérieur,
contractants, décorateurs d’intérieur…),
dynamique du marché (taux de croissance).

• Les tendances du marché : Par quels éléments


le marché est-il influencé ? Dans l’exemple de
dadH, on pourra par exemple évoquer
l’intensification des contraintes
réglementaires, les effectifs de plus en plus
réduits dans les cabinets d’architectes, le
besoin des grandes structures de gagner en
productivité, l’apport du numérique…

• Votre produit ou service : De quoi s’agit-il ?


Quels sont les avantages qui le différencient de
la concurrence existante ou à venir ? Qui sont
les consommateurs/les utilisateurs ? À quels
besoins répond-il ? Quand l’avez-vous lancé ?
Quelle est votre ambition ? Quels sont les
bénéfices (dans notre exemple, on peut citer le
gain de temps pour la rédaction des descriptifs
et estimatifs de travaux, la suppression des
sources d’erreurs, la mise à jour régulière des
normes techniques, etc.) ?

• L’équipe dirigeante : Qui la compose ? Quelles


compétences voulez-vous mettre en avant ?
• Votre business model : Quels sont ses atouts ?
Sur quoi repose-t-il (contrats de
référencement annuels reconduits,
référencement des fabricants, abonnement à la
plateforme par les architectes, etc.) ?

• Vos prévisions de ventes, en valeur et en


volume.

• Vos sponsors.

• Vos références, si votre activité est déjà lancée


(entreprises clientes, articles parus dans la
presse, etc.).

• Ventilation des fonds recherchés : comment


seront alloués les fonds recherchés (exemple :
déploiement marketing et commercial,
recrutement de personnes, publicité…) ?

Ainsi, à travers cet exemple, vous constaterez


qu’un business plan se compose de trois volets
principaux : une étude économique, une étude
produit et une étude financière.

Créer et entretenir son réseau


On le sait, tisser et nourrir le lien est essentiel,
d’autant plus quand on monte un projet
professionnel. En effet, au-delà de la visibilité
externe qu’il vous confère (communication sur
vos réalisations, vos projets, vos compétences,
votre image, vos valeurs, voire votre posture),
rester connecté à une communauté de personnes
évoluant dans les mêmes fonctions, le même
secteur, le même environnement que les vôtres,
vous permet de vous tenir informé des dernières
tendances, des principaux événements dans votre
secteur d’activité, des actions et évolutions de vos
concurrents, etc. En deux mots, de rester in. Il en
va de votre crédibilité actuelle et à venir.

À l’heure où vous lisez ces lignes, savez-vous


combien de livres dédiés à la question du bien
savoir gérer/entretenir son réseau professionnel
sont présents sur Amazon ? Deux cent cinquante !

Ce chiffre illustre l’engouement actuel de tout un


chacun pour le networking. Ceci étant posé,
comment peut-on faire pour se créer un réseau
adapté ?

Au-delà du concept de mind-mapping présenté


dans le chapitre précédent, voici quelques sources
que vous pouvez approfondir :
• participation à des congrès ou des
conférences ;

• adhésion à des associations de


professionnels ;

• mise en relation avec des groupes de


personnes (groupes LinkedIn ou Facebook par
exemple) constituant des réseaux par secteur
d’activités/métiers ;

• posts et articles à rédiger ou partager sur les


réseaux sociaux ;

• rapprochement avec des associations de


diplômés, des écoles… ;

• activation des réseaux locaux.

« Réseauter » implique de prendre en compte


quatre dimensions clés, appelées les « 4P du
réseauteur » :

• D’abord, la Participation. En effet, nourrir un


lien nécessite un partage réciproque : vous
n’avez pas intégré un réseau pour n’y puiser
que des informations ; il vous faudra aussi
partager vos expériences, faire bénéficier les
réseauteurs de vos conseils, être pourvoyeur de
contenu…
• Ensuite, la Proximité. Comme nous venons de
l’expliquer, ciblez les réseaux proches de vous
(pas tant géographiquement
qu’intellectuellement). Par exemple, inutile
d’intégrer un réseau dans les services si vous
avez un projet de reconversion dans
l’agriculture.

• Enfin, le Parrainage. Certains réseaux,


associations, communautés vous demanderont
une mise de départ afin d’intégrer leur cercle
de relations.

• Par ailleurs, ne perdez pas de vue la notion de


Professionnalisme : vous n’avez pas intégré
un réseau professionnel pour partager vos
photos de vacances !

Les acteurs du financement


Qui dit financement dit investissement, c’est-à-
dire décision par laquelle une personne, une
entreprise ou une collectivité affecte ses
ressources propres ou des fonds empruntés à un
projet en vue d’un bénéfice futur.

Avec l’avènement du numérique, le XXIe siècle a vu


se développer des sources de financement
jusqu’alors totalement inconnues ou sous-
utilisées, telles que le crowdfunding. N’avez-vous
jamais reçu d’e-mails ou de messages sur les
réseaux sociaux vous invitant à participer au
financement d’une entreprise génialissime ? Les
créateurs redoublent d’inventivité, et force est de
constater… que cela fonctionne plutôt bien ! Les
levées de fonds via internet ont le vent en poupe,
et viennent compléter une offre de financement
plus « classique », par exemple à l’aide de
dispositifs publics ou d’établissements de crédit.

Je vous propose dans ce sous-chapitre un tour


d’horizon des possibilités qui s’offrent à vous si
vous créez votre activité.

Les investisseurs en fonds


propres
À partir du moment où votre société est créée, les
investisseurs en fonds propres peuvent en prendre
des parts, dans le but de réaliser un bénéfice futur.
Faire appel à des investisseurs en fonds propres
présente trois avantages principaux :

• Le premier avantage consiste en l’absence


d’obligation de remboursement des fonds. En
effet, si vos investisseurs ont décidé de mettre
des fonds dans votre projet, c’est parce qu’ils
espèrent pouvoir réaliser un vrai retour sur
investissement en percevant des dividendes ou
en réalisant une plus-value à la revente de
leurs titres. Si les choses n’évoluent pas dans
le sens souhaité, vous n’aurez pour autant rien
à rembourser.

• Ensuite, le fait de recourir à ce genre de


financement renforce la crédibilité de votre
projet et de votre entreprise. Les apports en
capital effectués par les investisseurs viennent
gonfler les fonds propres de l’entreprise, ce qui
vous donnera une plus grande crédibilité vis-
à-vis des banques, de vos partenaires
commerciaux et plus généralement de vos
clients.

• Dernier avantage, les investisseurs peuvent


également, en plus des fonds, vous apporter
leur expertise et leur carnet d’adresses.

Toutefois, ce type de financement présente aussi


quelques limites… Tout d’abord, il faut savoir
qu’en contrepartie de cet investissement, vous
devrez céder une partie du contrôle de votre
entreprise aux investisseurs. Ensuite, les fonds
propres sont la forme de capital qui coûte le plus
cher à l’entreprise sur le long terme (nécessité
d’offrir un retour sur investissement attractif pour
attirer des investisseurs).

Il peut s’avérer intéressant de cibler différents


types d’investisseurs :

• Vos associés : au-delà de leur mise de départ


dans le capital social, approchez-les pour leur
proposer d’avancer de l’argent à l’entreprise
sur un compte courant d’associés.

• Vos proches : sollicitez auprès d’eux un


investissement en love money. Né aux États-
Unis dans les années 1960, le love money
correspond aux capitaux propres apportés à la
création d’une entreprise par la famille, les
proches, etc., afin d’aider le créateur. En
contrepartie de ces apports, les investisseurs
deviennent associés de la société créée.

• Les investisseurs professionnels : il s’agit des


business angels ou fonds spécialisés, selon le
secteur et le niveau d’avancement de votre
projet.
Les plateformes de
crowdfunding
Le terme crowdfunding signifie « financement par
la foule ». Il est aussi appelé « financement
participatif » ou « socio-financement » (au
Canada, par exemple). S’il existe depuis de
nombreuses années, ce mode de financement
bénéficie de la révolution numérique du XXIe siècle
et on voit fleurir, aux États-Unis comme en
Europe, de nombreuses plateformes de
financement participatif.

L’investissement participatif consiste à regrouper


des acteurs ayant une volonté commune d’investir
dans un projet donné. Aujourd’hui, ces acteurs se
réunissent en règle générale sur une plateforme
web qui favorise la mise en relation des différents
individus, ceci afin de fluidifier le processus
d’investissement.

Ainsi, les plateformes de crowdfunding permettent


de collecter des dons, des prêts, ou des
investissements auprès d’une cible étendue de
personnes (entreprises, particuliers).

Le concept du crowdfunding part du principe qu’il


est plus facile de trouver mille personnes pouvant
contribuer à hauteur d’un euro au financement
d’un projet, qu’une personne pouvant contribuer à
hauteur de mille euros à elle seule.

De nombreux articles sont consacrés à ce mode de


financement sur internet, il peut s’avérer
intéressant de vous y référer pour diversifier votre
approche de financement.

Les établissements de crédit


Afin de financer une partie des actifs de
l’entreprise, la possibilité vous est offerte de faire
appel aux banques et établissements de crédit
spécialisés. Deux conditions principales doivent
être réunies pour que votre demande ait des
chances d’aboutir :

• tout d’abord, vous devez démontrer que votre


projet est solide (existence d’un marché
porteur, compétences et profils adaptés de
l’équipe de direction, etc.) ;

• ensuite, vous devez apporter à l’établissement


certaines garanties – ce dernier vérifiera
notamment votre apport en fonds propres, qui
doit permettre une répartition équitable des
risques financiers entre la banque et les
porteurs du projet.

Le principal avantage du financement par un


établissement de crédit est son coût, relativement
faible en comparaison des fonds propres. Le
principal inconvénient est que vous devrez vous
conformer aux échéances de paiement des intérêts
et de remboursement du principal.

Il existe un grand nombre de produits spécialisés à


votre disposition (du découvert à l’emprunt en
passant par le crédit-bail), à adapter en fonction
aussi de la nature de l’emprunt (financement des
investissements de départ ou du cycle
d’exploitation, par exemple).

Les organismes publics


La dernière catégorie d’acteurs auprès desquels
vous pouvez solliciter une aide financière pour
financer votre projet de création d’entreprise sont
les organismes publics.

Dans cette catégorie, on retrouve les aides


accordées par Pôle emploi, les financements
proposés par Bpifrance (la banque des
entrepreneurs), ainsi que certaines subventions
octroyées par l’État et la Commission européenne.

Voici un tableau présentant de façon synthétique


les différents types d’aides de la part de l’État1 :

Type
d’aide Appellation Organisme Description

Primes Aides d’Oséo Oséo Pour la réalisation d’études préalables


et le développement de projets
d’innovation

La prime Pour le secteur agroalimentaire


d’orientation
agricole
(POA)

Aide à la Aide à la création d’entreprise


reprise ou à s’adressant aux demandeurs d’emploi.
la création Son montant représente 45 % des
d’entreprise droits ARE restant à verser lors du
début de l’activité

PRCE Région Prime Régionale à la Création


d’Entreprise

PRE Région Prime Régionale à l’Emploi

Prêts PCE Oséo Prêt à la Création d’Entreprise entre 2


000 et
7 000 euros

Prêt NACRE Aide d’État Prêt à taux zéro et sans garantie de 1


000 à
10 000 euros

Plateforme Réseau associatif local de financement


Initiative des projets de création d’entreprise
Locale

Association Association d’aide à la création


Adie d’entreprise dont toutes les modalités
sont présentées sur le site www.adie.o
rg

Prêts Réseau Association présente en France et dans


Entreprendre le monde entier, regroupant 14 000
chefs d’entreprise

Agefiph Prêt d’honneur accordé par les


fondations, associations, clubs de
créateurs… pour la constitution des
fonds propres

Prêt Adie, la Nef Le crédit solidaire s’appelle plus


d’honneur ou les communément
solidaire Caisses Prêt d’honneur solidaire à taux zéro. Il
solidaires concerne les projets de création et
reprise d’entreprise (qui ont moins de 3
ans) et vient en complément d’un prêt
bancaire. Pour en bénéficier, il faut
appeler un des réseaux
d’accompagnement et de financement
suivants :
Adie, France active ou Initiative France

Les Prêts Les banques


Bancaires Prêt bancaire aux entreprises grâce à
aux l’épargne collectée par les « livrets de
Entreprises développement durable » des
(PBE) particuliers

Prêt Associations Prêt d’honneur aux créateurs pour


d’honneur et financer les besoins durables de
fondations l’entreprise

Concours Concours à Les concours d’aide à la création


la création Collectivités d’entreprise sont nombreux et
d’entreprise locales, répertoriés sur le site
fondations, www.guidedelacreationdentreprise.
entreprises… com

Dispositif
Envie d’Agir/ Pour les jeunes ou groupes de jeunes,
Défi-Jeunes sans emploi, de 18 à 30 ans inclus

1 www.leblogdudirigeant.com
DANS CE CHAPITRE
Aborder en toute sérénité la phase du passage à l’acte

Minimiser les zones d’incertitudes et les risques de
déconvenue

Apprendre à construire un plan B efficace

Finaliser son projet professionnel en mettant en place
les bons indicateurs de succès

Chapitre 8
Se lancer en toute sécurité

N ous arrivons ici à une des dernières étapes de


votre reconversion, qui a sans doute dépassé le
stade de projet.

Il s’agit maintenant de vous lancer, d’identifier


d’éventuels derniers freins qui vous laisseraient
un fil à la patte, et d’arrêter de réfléchir.
Qui ne se lance pas, qui ne teste pas, risque toute
sa vie de vivre avec le regret de ne pas avoir pris le
nouveau virage professionnel qui lui tenait
tellement à cœur. Alors oui, il sera confronté à une
zone de risques. Oui, il y aura inévitablement des
turbulences. Mais le risque aurait-il été éliminé
s’il était resté emmitouflé dans sa zone de
confort ? Oui, il s’exposera forcément à des
déconvenues : comment faire en sorte d’en
minimiser les impacts ? À quoi verra-t-il qu’il
aura réussi, et qu’il pourra se féliciter d’avoir
concrétisé ses rêves ?

Passer à l’action
On a coutume de dire qu’une reconversion
professionnelle constitue une transition de vie,
c’est-à-dire un changement du système de
représentation interne personnel et
interpersonnel d’un individu. Les transitions de
vie sont des occasions précieuses et uniques de
modifier notre rapport au monde.

Se reconvertir, c’est vivre des moments de


passage entre ce que nous étions, ce que nous
sommes aujourd’hui et ce que nous voulons
devenir.
Une reconversion professionnelle ne représente
jamais un changement anodin. En coaching, on a
par exemple l’habitude de distinguer plusieurs
types de « changements », et notamment :

• Le changement de type 1 : prévu ou imprévu,


c’est le changement qui exige une stratégie
d’adaptation comportementale. Apprendre à
faire quelque chose différemment, par
exemple. C’est une déviation qui contraint à
prendre un autre chemin, à changer de logiciel,
de bureau…

• Le changement de type 2 : prévisible parfois,


imprévisible la plupart du temps, il s’agit du
changement le plus brutal : changement de
paradigme individuel, grand bouleversement
qui entraîne un repositionnement. C’est un
moment de dissonance, le moment où la
construction identitaire vacille…

Quand elle est subie, une reconversion


professionnelle peut s’apparenter à un
changement de type 2. Dans tous les cas, c’est un
processus lourd (changement de type 1 a minima),
qui mobilise de l’énergie, de la réflexion, des
compétences nouvelles, une capacité
d’apprentissage… et qu’il convient de mettre en
dynamique si nous ne voulons pas tomber dans le
piège de deux grands fléaux mobilisateurs
d’énergie, qui pourraient bien finir par rigidifier
nos désirs de nouveauté : l’hyperréflexion et la
procrastination.

Plus généralement, je vous propose ici de vous


poser sur les derniers freins qu’il conviendrait de
lever pour vous mettre définitivement en ordre de
bataille.

Lever les derniers freins


Vous semblez en avoir envie et pourtant… vous
avez du mal à mettre en route votre reconversion ?
Avez-vous identifié les « faux bons » prétextes
qui freinent votre mise en action, vous empêchent
de prendre vos dossiers à bras-le-corps et vous
font repousser les choses de jour en jour ?

Je vous présente ici trois grands types de


prétextes1 que j’ai pu relever chez les personnes
que j’accompagne dans leur démarche de
transition professionnelle.

Le prétexte du « quand »
On se dit que l’on changera de métier
« quand… », « quand » on aura davantage de
temps, « quand » on aura collecté suffisamment
de données, « quand » les enfants auront grandi,
etc. Le problème du futur, c’est que par nature, il
est hypothétique. Et dans la mesure où nous
n’avons pas de boule de cristal, rien ni personne
ne peut nous garantir que tout se passera comme
prévu.

Attendre quelque chose qui ne dépend pas de soi


revient à laisser trop de place à l’incertitude… et
donc au risque de déconvenues.

Conditionner notre mise en route à un futur dont


on ne sait même pas s’il se réalisera, risque ne
nous mener tout droit à l’inertie ! Seul le présent
représente le temps de l’action. Et si vous
commenciez par supprimer le conditionnel de
votre langage ?

Le prétexte de la mauvaise humeur


Notre humeur est comparable au temps qu’il fait :
elle évolue continuellement, tantôt au beau fixe,
tantôt en zone de dépression. Comment cultiver
en toutes circonstances un état d’esprit orienté
vers l’action ?
• Avancer malgré la tempête, la fatigue ou la
dépression qui s’installent dans votre tête.
Tant pis si tout n’est pas bouclé : l’essentiel
est d’avoir avancé.

• Pour passer votre baromètre au beau fixe,


pourquoi ne pas aller discuter avec quelqu’un
dont vous savez qu’il ou elle va vous remonter
le moral ? Vous détendre quelques minutes ?
Écouter un peu de musique ?

Le prétexte du « je ne sais pas


pourquoi »
Vous savez pertinemment que le fait de laisser
traîner votre projet ou vos dossiers risque de vous
coûter cher, mais rien à faire, vous n’arrivez pas à
vous lancer. Le problème ne viendrait-il pas de
votre incapacité (elle peut n’être que temporaire)
à affronter puis à surmonter vos peurs ?
Redoutez-vous d’échouer ? D’être rejeté, mal jugé,
humilié ? Quoi d’autre ?

• Quelles sont les activités que vous avez


tendance à procrastiner ?
• Quelle émotion négative vous freine ? Est-ce
la peur, l’angoisse, la honte ? Essayez de
décrire précisément cette émotion. Que
ressentez-vous physiquement ?

• En règle générale, des personnes de votre


entourage viennent-elles perturber vos
projets ? lesquelles ? que vous disent-elles ?

Ne pas remettre à demain…


Ah, la fameuse procrastination… Elle nous guette
au quotidien, et pas uniquement dans notre vie
professionnelle ! Procrastiner, c’est repousser de
jour en jour ce que nous projetons de réaliser.

Certes, il existe de nombreux « trucs et astuces »


pour la combattre, comme découper un objectif
ambitieux en sous-objectifs plus facilement
atteignables, ou encore de dresser une to-do list
en commençant chaque tâche par un verbe
d’action. Tout ceci est certainement très utile,
mais c’est sur un autre levier que j’aimerais vous
emmener, en tentant de relier la procrastination à
son opposé, qui est la dynamique d’action.

Un petit détour par la philosophie peut s’avérer ici


intéressant ; voici notamment quelques
enseignements d’Aristote en matière de
dynamique d’action.

Selon le philosophe, il existerait quatre états


propres à chaque individu, variant selon les sujets
et/ou les situations :

• l’état de désir et celui de volonté mettent les


individus en action

• l’état d’espoir et celui de désespoir les


confinent dans la léthargie

Parce que l’état de désir traduit une envie


profonde, voire une passion, il confère un niveau
d’énergie maximal.

L’état de volonté (dans lequel l’individu fait les


choses par devoir) permet quant à lui de déployer
un niveau d’énergie correct, mais qui risque de
chuter dès lors que la personne ne se sent, par
exemple, pas reconnue à sa juste valeur : « À quoi
bon travailler autant sur cette création
d’entreprise si c’est pour être payé au lance-
pierre ? »
Tableau 8-1 Les quatre états (et niveaux d’énergie associés) selon Aristote.

Niveau d’énergie : 100 Niveau d’énergie : 10


Désir Volonté
Envie de faire Devoir de faire

Niveau d’énergie : négatif Niveau d’énergie : 0


Désespoir Espoir
Inutilité de faire Espoir de faire

Souvenez-vous : la passion aura toujours raison


de la procrastination ! Pour savoir si votre projet
de reconversion représente une vraie passion,
posez-vous cette question : « Combien de temps y
consacrez-vous, alors même que vous n’êtes pas
obligé de le faire ? »

À méditer…

Préparer ses arrières


Il arrive que l’idée même de plan B renvoie à une
notion d’échec. Certains peuvent par exemple
estimer qu’à force d’être obnubilé par la peur de
l’échec et de vivre en permanence avec l’angoisse
du lendemain, tout ce qui risque de ne pas aller…
va forcément mal aller. À mon sens, non
seulement ceci est loin d’être démontré, mais
j’irais même jusqu’à affirmer qu’il n’y a rien de
plus faux ! En effet, le fait de réfléchir aux
catastrophes, aux imprévus, aux incertitudes, n’a
jamais augmenté les risques de les voir se
produire.

Au contraire, selon le spécialiste de l’optimisme


Philippe Gabilliet, savoir imaginer de nouvelles
trajectoires dès que le vent tourne représente une
caractéristique majeure de l’individu optimiste,
capable, selon lui de « refuser l’idée même
d’impossibilité et de fatalité, l’idée qu’un
quelconque problème puisse être une impasse2 ».

En matière de reconversion professionnelle


comme dans bien d’autres domaines, existe-t-il
meilleure option que celle de construire un radeau
de sauvetage pour voguer vers une issue favorable
quand l’incertitude menace ?

Pourquoi mettre en place un


plan B ?
À partir du moment où l’on prend conscience que
notre vie professionnelle (qu’elle soit le fruit
d’une reconversion récente ou non) « est jalonnée
d’aubaines et de coups de malchance qui
représentent autant d’opportunités et de
contraintes, le concept de plan B s’impose de lui-
même : plus qu’une nécessité, il devient une
composante vitale de notre quotidien3 ».

Pour avoir consacré un ouvrage aux bénéfices du


plan B, je ne suis plus à convaincre ! En effet,
envisager des alternatives acceptables permet :

• de se sentir à l’aise pour affronter les aléas du


quotidien ;

• de se donner les moyens de prendre des


décisions éclairées qui nous ressemblent ;

• de mettre toutes les chances de son côté pour


rebondir après un échec ;

• de se motiver à passer à l’action ;

• de mieux profiter de l’instant présent en


sécurisant l’avenir.

Réfléchir à un plan B, c’est se prendre en main


pour faire face aux aléas du quotidien et préparer
sereinement l’avenir.

Sans compter que parfois, il vaut mieux envisager


plusieurs options que s’obstiner sur son objectif.
Le fait de s’en détacher provisoirement peut
permettre à votre cerveau de faire émerger des
solutions originales. Surtout lorsqu’il s’agit d’un
objectif ambitieux, comme réussir une
reconversion professionnelle de carreleur alors
qu’on est businessman (ou l’inverse).

Établir une solution de repli permet alors de


s’éviter trop de pression et de déceptions au cas
où nos efforts ne déboucheraient pas sur le
résultat escompté.

Figure 8-1 Le chemin des alternatives4.

Finalement, n’est-il pas du ressort de tout un


chacun de transformer les problèmes, contraintes
et contretemps en autant de défis à relever ?
Simple question d’état d’esprit, une nouvelle
fois…

Élaborer une alternative


efficace avec le WOOP
Le WOOP est une méthode d’anticipation
développée par Gabriele Oettingen, chercheuse et
professeure de psychologie des universités de New
York et de Hambourg. Cette dernière part du
principe (et du constat) que le fait de se
concentrer uniquement sur un but à atteindre,
sans prendre en considération les obstacles
susceptibles de se dresser sur notre chemin et de
nuire à nos plans, est inefficace.

Gabriele Oettingen a initié des dizaines d’études


s’étalant sur plus de vingt ans, incluant plusieurs
milliers de personnes, avec pour objectif de
mesurer l’efficacité de la visualisation de l’objectif
et des risques sur l’atteinte des objectifs de
chacun. Pour la chercheuse, l’anticipation d’un
obstacle et sa visualisation permettent d’y faire
face le moment venu5.

Voici la méthode WOOP6 développée à partir de ses


conclusions :

Étape W Wish (désir, but, rêve)


1

Étape O Outcome (résultat escompté, accompagné d’une visualisation


2 détaillée)

Étape O
3 Obstacle (obstacle, accompagné d’une visualisation détaillée)

Étape P
4 Plan (plan B, exprimé sous la forme : « Si… alors… »)
Si, par exemple, votre but ultime (W) est de
changer de métier, évoluant du poste de Manager
des Finances au poste de Manager Marketing :

Étape 1 : visualisez le résultat escompté (O).


Imaginez vos premières actions, la rencontre avec
votre nouvelle équipe, etc.

Étape 2 : imaginez les obstacles (O) susceptibles


de venir contrarier la réalisation de votre rêve (par
exemple, le nombre important de postulants, des
compétences requises difficiles à acquérir, les
jalousies chez les plus anciens du Département
Marketing, etc.)

Étape 3 : élaborez des plans alternatifs (P) (refaire


votre C.V. en mettant en avant votre
différenciation, travailler vos axes de
développement, continuer de jeter un œil aux
postes à pourvoir en interne, etc.).

Ce faisant, vous rendez tous les risques


mesurables. Il devient alors d’autant plus facile de
les anticiper pour atteindre vos objectifs !

Et si la vie n’était qu’une


succession de reconversions ?
Et si votre projet de reconversion ne vous
épanouissait pas ? Et si vos résultats n’étaient pas
à la hauteur de vos attentes ? Si, à l’instar des
jeunes diplômés, vous vous mettiez à vouloir
changer de métier tous les deux ans7 ? Et si vous
aviez autant de passions que vous rêviez de voir se
concrétiser ? Dans tous ces cas de figure, ne
serait-il pas judicieux d’envisager autant de plans
que de possibilités de voies professionnelles ?

Quand tout se bouscule autour de soi, voici trois


options qui peuvent être réfléchies pour garder le
cap en toutes circonstances.

• Prendre le temps de se poser pour analyser


sereinement le contexte et la situation.

• Décider de bifurquer avant de tomber dans la


spirale de l’échec.

• Corriger ou redéfinir ses objectifs.

• Envisager de se lancer dans une phase de


négociation, à l’issue de laquelle une solution
acceptable peut être envisagée.

Bien souvent, vous constaterez que ce n’est pas


avec les autres que vous aurez à négocier… mais
avec vous-même !
Négocier avec les autres, c’est tenter de résoudre
un problème en fonction d’intérêts divergents (et
de positions adoptées pour les défendre). D’où la
nécessité, avant d’imaginer des solutions créatives
acceptables pour les deux parties, d’identifier les
besoins sous-jacents de votre interlocuteur.

Négocier avec soi-même, c’est développer sa


capacité d’assouplir ses positions, de réviser ses
objectifs, sans pour autant perdre de vue son
ambition ultime et d’envisager autant de plans B,
C, D… qui vous permettront in fine de pouvoir
atteindre en toute sérénité vos objectifs.

Mettre en place des indicateurs


de succès
“Sans but, il est difficile de
marquer des points8.”
Paul Arden

Vous avez tout pesé, vous avez écouté votre


intuition, vous avez bien mesuré les risques
associés à cette reconversion qui vous tenait à
cœur depuis des années, vous avez pris des
conseils avisés, peut-être avez-vous même
changé de région et… ça y est, vous vous êtes
enfin lancé ! Bravo !

Avez-vous pensé à identifier vos facteurs clés de


succès ? À quelles conditions considérerez-vous
que vous avez réussi ? Qu’est-ce qui vous
permettra d’affirmer que vous êtes sur la bonne
voie et que vous avez fait les bons choix ?

Un moyen d’éviter l’éternelle insatisfaction, de se


laisser déstabiliser par le changement, de prendre
une déconvenue pour un échec généralisé, et de
tenir sur la distance, consiste à mettre en place
des indicateurs de succès de votre nouvelle
activité. Des indicateurs, à la fois d’ordre
quantitatif et qualitatif, de court ou de plus long
terme, des indicateurs qui vous parlent, qui vous
ressemblent, qui vous guident vers vos objectifs
de vie… et qui continuent de vous porter vers vos
rêves.

Du quantitatif
Bien sûr, vous pouvez définir des indicateurs
chiffrés : part de marché de votre nouvelle
activité, gain de part de marché, chiffre d’affaires,
nombre de nouveaux clients, évolution de vos
commandes…

Si ces indicateurs ne sont pas très difficiles à


suivre, se pose l’inévitable question de savoir où
positionner le curseur pour définir les bons seuils
de performance. D’expérience, mal réfléchis ou
mal « benchmarkés », la non-atteinte de ces
objectifs, ou bien des données quantitatives trop
ambitieuses, sont susceptibles de générer
déceptions et déconvenues, et de vous faire douter
de vos choix.

Si en matière de fixation d’objectifs, vous avez


tendance à avoir les yeux plus gros que le ventre,
il y a de fortes chances que vous baissiez les bras.
Alors que si vous apprenez à découper et à
« smartiser » vos objectifs (les rendre
« intelligents », en français), vous multipliez vos
chances de réussite.

Des objectifs « SMART » sont :

S Spécifiques

M Mesurables

A Atteignables

R Raisonnables

T Temporellement définis
Le concept d’objectifs SMART a été introduit dès
les années 1950 par le théoricien américain du
management Peter Drucker. Il a inspiré la Gestion
Par Objectifs (GPO), méthode de management
développée dans les années 1990, s’appuyant sur
une participation active de tous les acteurs de
l’entreprise à la fixation de leurs propres objectifs.

Quand on a lancé son activité depuis tout juste un


an, avoir pour objectif de réaliser plus de 50 % de
part de marché dans un environnement déjà très
concurrentiel, ne constitue, par exemple,
certainement pas un objectif « SMART », dans la
mesure où il est exprimé de façon assez peu
précise, sans fixation de délai de réalisation et,
surtout, trop ambitieux pour être atteignable.

Transformez vos buts à atteindre en sous-


objectifs « SMART » : un jour, vous regarderez en
arrière et mesurerez tout le chemin que ces étapes
intermédiaires vous ont fait parcourir.

Du qualitatif… et du plaisir !
Vous pouvez vous baser sur des indicateurs de
mesure plus qualitatifs, considérant par exemple
que vous aurez réussi (à moyen/ long terme)
quand :

• Vos clients vous auront signifié que vous leur


avez été « utile »

• Vos clients considéreront qu’eux-mêmes ont


atteint leurs objectifs

• Vos clients recommanderont vos prestations


de services/ vos produits à leur entourage

• Vos prestations seront connues (nombre de


clics sur votre site, référencement, sollicitation
de média, articles dans des blogs ou
magazines, appel spontané de clients,
fonctionnement par le bouche-à-oreille…)

• Votre nouvelle activité vous permettra de


dégager un revenu suffisant pour couvrir vos
dépenses quotidiennes et maintenir un niveau
de vie correct

• Vous avez atteint un certain niveau de


compétences dans un nouveau domaine

• Vous avez été bien évalué dans votre nouveau


métier
La liste est infinie. Là encore, plus que la
définition de ces objectifs, je pense que la
démarche qui vous guide est essentielle. Cette
démarche s’apparente à celle du coaching. Je
pourrais la résumer à l’aide du schéma ci-
dessous :

Figure 8-2 La démarche de coaching.

Pour aller du point A (état des lieux actuel, étape


no 1) au point B (état désiré, étape no 2), sur
quelles forces/compétences vous appuyer (étape
no 3) ? Quels pourraient être les freins qui vous
ralentissent ou vous bloquent dans l’atteinte de
votre objectif (étape no 4) ? Enfin, quels sous-
objectifs allez-vous fixer ? Quelles actions allez-
vous concrètement engager ? C’est l’étape no 5.

Étape no 1 : quel état des lieux actuel ?

Étape no 2 : quelle serait la situation idéale


désirée ? En quoi cet objectif est-il important ?

Étape no 3 : sur quelles forces s'appuyer ?

Étape no 4 : qu'est-ce qui pourrait empêcher


l'atteinte de l'objectif ?

Étape no 5 : quelles sont les premières actions


pour avancer dans cette direction ?

Je souhaiterais conclure avec un indicateur


essentiel, qui échappe à toute mesure : quel
niveau de plaisir, quel degré de motivation
retirez-vous de votre nouvelle vie
professionnelle ?
1 Typologie présentée dans mon ouvrage S’organiser au travail et alléger sa charge
mentale pour les Nuls, op. cit., p. 140-141.

2 Gabilliet, Ph., op. cit., p. 24.

3 Bourgeois, L., Les gens heureux ont toujours un plan B, Larousse, 2018, p. 23.

4 Ibid., p. 65.

5 Bourgeois, L., Les gens heureux ont toujours un plan B, op. cit., p. 148-149.

6 www.woopmylife.org.

7 Selon une étude de l’Edhec, 14 % des jeunes diplômés dotés d’un bac+5
affirment avoir changé de cap professionnel deux ans après l’obtention de
leur diplôme et 43 % d’entre eux quittent leur premier poste après une
vingtaine de mois. (« Les chiffres clés de la reconversion professionnelle »,
HelloWorkplace, janvier 2020).

8 Arden, P., op.cit., p. 5.


DANS CE CHAPITRE
Comment se repositionner vis-à-vis de ses clients et, de
façon plus générale, de son entourage, après une
reconversion professionnelle

Identifier les éléments clés à mettre en avant pour
vendre au mieux sa nouvelle expérience

Chapitre 9
Vendre sa reconversion

C omme nous l’avons expliqué, toute


reconversion professionnelle implique un
changement de trajectoire. De ce changement, il
est fort probable que le positionnement de votre
activité, ou bien le vôtre, évolue. C’est donc à la
fois sur ce nouveau positionnement qu’il va falloir
travailler, mais aussi sur la perception que vont
(ou doivent) avoir votre entourage et vos clients.
Dans le dernier chapitre de cette troisième partie,
nous allons donc nous arrêter sur quelques règles
de base en marketing : Que recouvre exactement
cette notion de positionnement ? Comment se
situe-t-elle dans le personal branding (marque
personnelle) ?

Et pour que la boucle soit bouclée, nous


aborderons enfin la meilleure façon de
« vendre » votre nouveau projet, votre nouveau
métier ou bien votre nouvel environnement
professionnel aux différents acteurs qui vous
entourent.

Dans ce chapitre, je vous propose donc de


devenir… les « marketeurs-vendeurs » de votre
reconversion !

Redéfinir son positionnement


Si, quand on évoque la reconversion
professionnelle, on ne peut faire l’impasse sur
cette notion qui sous-tend toute démarche
marketing, c’est parce que comme nous l’avons
expliqué précédemment (voir chapitre 8), une
reconversion implique très souvent un
changement dit « de type 2 », c’est-à-dire
imposant un changement de paradigme
individuel, un grand bouleversement qui entraîne
de facto un repositionnement. C’est un moment de
dissonance, où la construction identitaire est
susceptible d’être ébranlée… et où la perception
des autres évolue également.

Le positionnement représente la pierre angulaire


de toute stratégie marketing. C’est LA place
consacrée à un produit ou à un service dans
l’esprit d’un client, définie par ce dernier en
fonction d’éléments conscients ou inconscients.
Le positionnement doit ainsi mettre en avant une
différence perçue par rapport aux produits
concurrents ou à venir. Ainsi, il tient compte non
seulement des caractéristiques de votre produit,
mais également de la position de vos concurrents
et de la structure de votre marché.

Si l’on revient à la reconversion professionnelle,


deux types de positionnements peuvent être
travaillés, selon la nature de l’orientation que
vous avez choisie :

• soit vous avez décidé de vous lancer dans


l’entrepreneuriat, auquel cas il sera essentiel
de vous pencher avant tout sur les arguments
de positionnement de votre nouveau business ;
• soit vous avez décidé de changer radicalement
de métier ou de secteur d’activité, auquel cas
vous allez essentiellement vous concentrer sur
votre propre positionnement, ou personal
branding.

Dans les deux cas, les règles de base demeurent


les mêmes.

Des règles de base du


marketing…
Mon objectif n’est pas de vous transformer en
professionnel du marketing, mais de vous faire
prendre conscience que dès lors que l’on évolue en
milieu professionnel (et c’est bien de cela dont il
s’agit quand on évoque la reconversion), il existe
quelques incontournables à connaître, car au
travail, tout repose à un moment donné sur un
acte de vente !

Commençons par le positionnement, pierre


angulaire de toute approche marketing (donc
préalable à tout acte de vente).

Le positionnement d’un produit ou d’un service


répond à quatre questions clés. Afin d’illustrer au
mieux cette notion de base en marketing, j’aime à
prendre cet exemple dans le domaine de la grande
consommation1 : un shampooing traitant censé
rendre vos cheveux brillants, dont l’usage est
hebdomadaire. Son positionnement marketing
pourrait être le suivant :

• QUI ? Je suis le shampooing X.

• QUOI ? Qui apporte à vos cheveux souplesse et


brillance (différenciation en termes de
caractéristiques du produit).

• POURQUOI ? Parce que je suis élaboré à partir


d’une technologie révolutionnaire (différence
basée sur le mode d’action).

• ET DONC ? Donc, en m’utilisant une fois par


semaine, je vous garantis des cheveux brillants
au quotidien (promesse produit).

Le positionnement fait ainsi appel à la notion de


préférence du consommateur, qui achètera un
produit plutôt qu’un autre. Et qui dit préférence
dit différence.

Dans votre projet de reconversion, le


raisonnement est identique : que cela soit, par
exemple, vis-à-vis d’un nouvel employeur ou des
établissements de crédit sollicités pour obtenir un
financement, il va s’agir de mettre en avant vos
compétences différenciantes, et plus globalement
tous vos axes de différenciation, afin de susciter
l’intérêt du public.

Quand on songe à un produit de grande


consommation ou à un service, trouver le
positionnement qui se cache derrière chaque
produit ou service n’est pas très difficile. Je vous
encourage d’ailleurs à vous livrer à cet exercice
quand vous regardez les publicités télévisées !

En revanche, les choses se corsent quand il s’agit


de transférer ce questionnement sur vous : en tant
que professionnel, qui êtes-vous ? Quelles
prestations offrez-vous ? Quelles compétences
pouvez-vous mettre en avant ? Quelles sources
d’inspiration vous ont guidé pour changer de
trajectoire ? Autant de réponses qui vont
construire votre image de marque, ou personal
branding.

… au personal branding

“Trouvez les points forts de votre


produit ou de votre prestation et
grossissez-les, comme un
caricaturiste exagère les traits
d’un visage.2”
Paul Arden

Votre démarche de reconversion vous paraît


évidente ? C’est déjà une très bonne chose ! Mais
ce n’est peut-être pas forcément le cas de votre
entourage ou de vos futurs interlocuteurs
professionnels (recruteurs, organismes de crédit,
investisseurs, sponsors des réseaux
professionnels, etc.). Arrivera inévitablement un
moment où vous serez amené à les rencontrer. Ils
vous demanderont très certainement de parler de
vous, de votre parcours, de vos envies… sans
oublier votre nouveau projet professionnel ! Et,
selon l’adage, « on a rarement l’occasion de faire
deux fois une première bonne impression ».

Il est donc essentiel de prendre le temps de


travailler votre marketing personnel.

En effet, tout comme les entreprises cultivent leur


marque, nous avons, nous aussi, besoin, en tant
que professionnel, de faire de même. Le
management de sa marque personnelle,
grandement facilité par l’utilisation des outils
numériques, est devenu un levier de
communication incontournable, à l’heure où l’on
demande à chacun d’avoir sa propre vitrine.

Aujourd’hui, communiquer sur soi et sur ce que


l’on fait est devenu incontournable, notamment :

• lorsque l’on envisage de quitter son travail


pour trouver un nouvel emploi ;

• lorsqu’on veut évoluer au sein de son


entreprise ;

• lorsqu’on veut atteindre des fonctions qui,


jusque-là, nous semblaient inaccessibles (le
fameux « plafond de verre ») ;

• lorsqu’on se lance en indépendant.

Manager sa marque, cela commence par une


réflexion sur ce qui vous rend unique : quelles
étapes marquantes de votre vie vous ont
construit ? Quelles cordes supplémentaires à votre
arc vous confère votre reconversion ? Quels talents
vous caractérisent ? Quelles sources d’inspiration
vous guident ? Etc.

Les sources de différenciation d’une personne, et


de facto d’un actif, sont très variées. Ainsi votre
différence peut aussi être perçue à travers votre
style, votre façon de vous exprimer, de
fonctionner, vos valeurs, votre histoire, votre
vision, votre motivation… la liste est infinie. Il
s’agit là d’autant d’éléments différenciants qui
vous caractérisent. En termes marketing, on parle
« d’avantage concurrentiel ».

Afin d’être le plus au clair possible sur votre


marque personnelle, voici quelques questions
auxquelles je vous propose d’apporter des
éléments de réponse :

• Quels moments décisifs de votre vie vous ont


influencé pour vous lancer dans votre projet de
reconversion ?

• Comment vous inscrivez-vous dans le paysage


professionnel de votre fonction/secteur
d’activité ?

• Quelles ont été vos sources d’inspiration ?

• Quels sont les éléments de votre parcours que


vous aimeriez valoriser auprès d’un client ou
d’un employeur ?

• Comment a évolué votre carrière ? Pourquoi ?


Qu’est-ce qui était important pour vous à
chaque étape ?
Communiquer, parler de soi, convaincre de sa
valeur ajoutée, nourrir des relations durables avec
son réseau et savoir toucher ses cibles, n’est pas
chose aisée. D’autant que votre image personnelle
dépend d’un tout.

Je crois que le plus simple pour définir votre


personal branding serait de vous demander : quelle
image avez-vous envie de véhiculer ? Et, au-delà
de l’image, quel(s) effet(s) souhaitez-vous
générer chez l’autre ?

Raconter une belle histoire


De L’Iliade et L’Odyssée aux films hollywoodiens
d’aujourd’hui, les hommes ont toujours été
fascinés par les histoires. Si on accorde tant
d’importance aux récits, c’est qu’au-delà de
captiver notre imagination et de nous divertir, ils
servent à donner du sens, à fédérer autour de
messages forts, autour des valeurs qui constituent
la colonne vertébrale de chacun. Les récits
représentent une source d’inspiration non
négligeable. Ils permettent à vos interlocuteurs de
s’identifier.
Selon Steve Jobs, le pouvoir des conteurs
d’histoires consiste à établir « la vision, les
valeurs et le calendrier d’une génération entière à
venir ». D’ailleurs, le succès planétaire de la
marque Apple doit énormément à cette capacité de
mettre son projet en récit. Loin d’être un simple
vernis qui habille des arguments de fond, la mise
en récit (ou storytelling, en anglais), représente bel
et bien une composante indispensable au partage
d’idées à même de marquer les esprits de vos
interlocuteurs.

Je ne vais pas vous dresser les éléments clés d’un


schéma narratif réussi ; mon objectif consiste ici à
vous faire prendre conscience que tout individu
évoluant en milieu professionnel et ayant
construit sa marque de fabrique (avant ou après sa
reconversion professionnelle) gagnera à
s’identifier à un produit ou à un service à
promouvoir. Et toute vente passe non seulement
par de la communication, mais aussi, et surtout,
par le sens que l’on donne à son message.

Faire rêver… et jouer sur les


émotions
“Le rêve prime sur le réel.”
Creci Management

Oui, le rêve est essentiel, même en milieu


professionnel ! Mais savons-nous encore rêver ?

Happés par un quotidien vertigineux, noyés dans


le stress et l’hyperactivité, sursollicités en
permanence, prenons-nous le temps de nous
poser les vraies questions ? Parvenons-nous à
trouver du sens à nos actions, à prendre le temps
de rêver et d’embarquer les autres vers l’ambition
que nous nous sommes définie ? Rien de moins
sûr…

Bien souvent, nous manquons de sources


d’inspiration motivantes sur le long terme, d’une
force intérieure capable de nous animer, d’une
direction claire vers laquelle tous nos pas
devraient nous conduire, d’une énergie positive
qui nous rendrait moins vulnérables aux aléas du
quotidien. Bref, nous ne savons pas (ou plus)
rêver. Comme si le fait d’élever notre esprit vers
des idéaux était tout bonnement impossible, voire
répréhensible. Comme si l’hyperréalisme était
devenu tout puissant. Pourtant, « La trace d’un
rêve n’est pas moins réelle que celle d’un pas »,
nous rappelait l’historien Georges Duby.

Or, si l’acte de vente ne reposait que sur la


présentation froide d’éléments rationnels ou
techniques, cela se saurait. Ce qui va compter plus
que tout quand vous présenterez votre projet sur
une plateforme de crowdfunding, quand vous
exposerez vos motivations à votre employeur pour
changer de métier, quand vous solliciterez une
banque pour obtenir un financement, cela sera
l’émotion que vous véhiculerez dans votre
message, tant sur le fond que sur la forme.

Ressentir, c’est se souvenir.

La montée en puissance des neurosciences au sein


du marketing témoigne bien de la préoccupation
des marques à toucher nos émotions. En usant et
abusant des émotions et du rêve, les entreprises
visent à sensibiliser le consommateur à la marque,
pour orienter ses préférences au moment de l’acte
d’achat.

Les chercheurs ont depuis longtemps dénombré


six émotions chez l’être humain :

• la joie
• la peur

• la tristesse

• la colère

• le dégoût

• la surprise

On a coutume d’affirmer que quatre d’entre elles


constituent les états émotionnels de base :

• la joie

• la peur (avec laquelle on peut ranger la


surprise)

• la tristesse

• la colère (avec laquelle on peut ranger le


dégoût)

Par exemple, la publicité sur la prévention


routière joue sur la peur. Essayez d’identifier les
émotions cachées derrière les publicités.

De même que les grandes entreprises jouent sur le


rêve et l’émotion pour attirer à elles les
consommateurs, n’oubliez pas de prendre en
compte cette dimension lorsque vous présentez un
argument, un projet ou une activité à un tiers :
succès assuré !
Comment présenter ses
arguments suite à une
reconversion
Fort des éléments ci-dessus, vous allez pouvoir
dresser ce qu’on appelle en termes marketing
votre position paper. Il s’agit d’un document très
synthétique (une page ou deux, maximum) qui,
au-delà de présenter votre histoire, votre projet,
votre parcours, les principaux challenges que vous
avez déjà relevés et votre motivation, doit non
seulement refléter votre positionnement, mais
aussi donner du sens à votre parcours
professionnel.

Quand on parle de sens, on revient


obligatoirement sur les notions de direction
(pourquoi avoir choisi ce chemin plutôt qu’un
autre ?), de signification (pourquoi était-ce
important pour vous, à ce moment-là, de prendre
une nouvelle voie ?) et de sensation (quel a été
l’effet généré ?).

La rédaction d’un position paper a le mérite :

• de vous faire réfléchir sur des questions de


fond ;
• de constituer un texte de base qui pourra être
inséré dans votre C.V. ;

• de pouvoir répondre de façon rapide et concise


aux questions que l’on vous posera sur vous et
sur votre reconversion.

En termes de marketing, le position paper


s’assimile en quelque sorte à un argumentaire
produit.

Il vous permet en outre :

• de servir de support à toute personne curieuse


d’en savoir plus sur vos projets, ou à tout
journaliste désireux d’écrire un article sur vous
dans un support spécialisé de s’y appuyer ;

• de servir de base de communication dans les


phases de négociation et de vente de votre
projet.

Ainsi, grâce à ce position paper, vous parlerez


toujours le même langage, emploierez toujours les
mêmes mots pour parler de vous et de votre
travail. Ceci ne signifie pas pour autant que votre
positionnement doit rester figé, bien au contraire :
vous pourrez le faire évoluer tout au long de votre
carrière.
1 Bourgeois, L., Vivre de son art, Les clés de la réussite pour concilier passion et
business, Eyrolles, 2015, p. 42.

2 Arden, P., op. cit., p. 34.


Partie 4
La partie des Dix
Dans cette partie…

Cette partie est sans doute la plus originale de cet


ouvrage. Elle s’articule autour de quatre chapitres
que j’ai volontairement voulus très différents. Par
l’énumération de quelques chiffres illustrant la
réalité de la reconversion professionnelle
aujourd’hui en France, le premier vise avant tout
une prise de conscience et une sensibilisation à la
vague de renouveau qui pousse les Français à
envisager d’autres alternatives professionnelles.
Par l’identification de comportements ou
compétences clés à développer dans le cadre
d’une reconversion, le deuxième vous aidera à
tracer votre nouvelle voie. Par les exemples de
reconversions de dix stars, aux profils si différents,
le troisième vous confortera dans l’idée qu’aucune
piste ne doit être écartée et que toute bifurcation
est envisageable. Enfin, le rapprochement du
quatrième chapitre avec la nature vous permettra,
je l’espère, de trouver l’oxygène dont vous aurez
besoin pour mener à bien votre projet.
DANS CE CHAPITRE
Des données flash, parfois surprenantes, qui visent à
peindre le paysage des reconversions aujourd’hui en
France

Des chiffres étayés par des études ou des sondages

Chapitre 10
Dix chiffres à méditer

V décidément, vous n’êtes pas le seul ou la seule à


ous souhaitez vous rassurer sur le fait que non,

vouloir tracer une nouvelle voie professionnelle ?


Vous cherchez à épater votre entourage avec
quelques données percutantes ou à utiliser des
données chiffrées en vue de soutenir votre projet ?
Ce chapitre est fait pour vous !

93 %
Selon l’enquête « Les Français et la reconversion
professionnelle1 » menée en 2020, c’est le
pourcentage de Français ayant déjà songé à se
reconvertir. Une tendance en nette hausse, portée
par plusieurs réformes visant à positionner
l’individu comme un véritable acteur de sa
carrière. La réorientation professionnelle séduit de
plus en plus, même si sauter le pas est parfois
difficile : 55 % des Français qui ont déjà songé à se
reconvertir hésiteraient encore à franchir le cap2.

Quoi qu’il en soit, un constat s’impose : l’heure


n’est clairement plus à rester dans la même
entreprise jusqu’à la retraite ! Même les jeunes
actifs s’y mettent : 14 % des jeunes diplômés de
niveau bac+5 affirment avoir changé d’orientation
professionnelle deux ans après avoir obtenu leur
diplôme. Ils sont 43 % à fuir leur premier poste
après seulement une vingtaine de mois, selon une
enquête du NewGen Talent Centre de l’Edhec. Des
chiffres qui traduisent une réelle envie des actifs
français à repenser leur carrière via un
changement de métier !

30 %
D’après la dernière étude réalisée par le groupe
AEF info auprès de 2 000 personnes3, 30 % des
Français qui hésitent à franchir le cap d’un
changement de vie professionnelle ont peur de
sortir de leur zone de confort. Difficile, de définir
objectivement cette zone dont on entend
tellement parler, dans la mesure où chacun
dispose de sa propre perception de ce que recouvre
la notion de confort.

Le confort se définit comme un « ensemble de


commodités ». Il recouvre « la tranquillité
psychologique, intellectuelle, morale obtenue par
le rejet de toute préoccupation4 ».

La zone de confort représente donc un ensemble


de paramètres avec lesquels nous sommes
familiers et qui nous mettent en confiance.
Transposée à la sphère professionnelle, la zone de
confort est constituée de l’ensemble des
compétences parfaitement maîtrisées dans un
environnement connu.

Lorsque l’on s’apprête à basculer vers un nouveau


métier ou une nouvelle structure, on est de facto
confronté à une zone d’ombre, à une zone de non-
maîtrise, aussi infime soit-elle.
Toute reconversion a un prix, celui du
« renoncement nécessaire à de confortables
accoutumances de tous ordres5 ».

Toute reconversion, parce qu’elle s’inscrit dans


une projection future, comporte un delta
d’incertitude. Mais n’est-ce pas en quittant la
zone de confort dans laquelle nous sommes
tranquillement en train de ronronner, que des
choses extraordinaires pourront arriver ?

Entre 5 000 et 7 000


Il s’agit du nombre de coachs professionnels qui
exerceraient activement dans l’Hexagone, en
intervenant notamment sur la thématique de la
transition de carrière6.

Si les coachs sont de plus en plus sollicités pour


travailler sur ces problématiques, c’est bien
entendu parce que les projets de reconversion
explosent. Et surtout parce que changer de métier
et réussir à s’épanouir dans un nouveau poste
peut lever des craintes, susciter des peurs,
réveiller des croyances limitantes susceptibles
d’empêcher la libération du plein potentiel des
futurs reconvertis.
S’il ne constitue pas un passage obligé, un
accompagnement extérieur permet d’envisager
sereinement un virage dans sa carrière.

Il pourra tout d’abord s’avérer utile dans la phase


de questionnement : Pourquoi changer ? Pour
satisfaire quel(s) besoin(s) ? Pour nourrir quelle(s)
valeur(s) ? Pour aller dans quelle direction ?

Ensuite, le coach incitera à l’expression d’une


vision claire des objectifs poursuivis, de leur
impact (professionnel ou personnel), des
ressources sur lesquelles s’appuyer pour les
atteindre dans les meilleures conditions possibles.

Enfin, le coaching représente parfois tout


simplement le petit coup de pouce nécessaire à la
mise en action.

J’encourage celles et ceux d’entre vous qui


souhaitent en savoir davantage sur les apports du
coaching en matière de transitions
professionnelles, à se reporter au chapitre 6.

20 %
C’est le pourcentage des nouvelles boulangeries
lancées par des cadres en reconversion7 !
Une donnée finalement assez peu surprenante,
quand on sait que le métier de boulanger, ce
protecteur de notre patrimoine gourmand, arrive
en seconde position des métiers les plus
plébiscités par les Français dans le cadre d’une
reconversion professionnelle, après maître ou
maîtresse d’école8.

Avec plus de 32000 entreprises en France, la


boulangerie-pâtisserie se positionne au premier
rang des entreprises de commerce de détail
alimentaire. Derrière le métier de boulanger, ce ne
sont pas moins de 6 milliards de baguettes qui
sortent des fournils chaque année.

C’est par passion, pour réaliser un rêve d’enfant,


prendre un nouveau départ, ou bien pour revenir
aux sources, que ces Français décident de laisser
tomber le costume, la voiture de fonction, une
jolie carrière toute tracée, les œuvres sociales d’un
CSE des plus généreux, pour se lancer dans un
CAP de boulanger (formation diplômante
obligatoire pour exercer le métier) et mettre la
main à la pâte ! Selon Bruno de Monte, le directeur
général de l’école Ferrandi à Paris, « la formation
fait un carton : nous avons quatre candidats pour
une place », explique-t-il9.
Il y a toujours du pain sur la planche, quand on est
boulanger… Sans passion, inutile de vous lancer ;
elle seule vous permettra de surmonter les
nombreux levers nocturnes… et de ne pas vous
retrouver dans le pétrin !

1 000
C’est le nombre de dossiers qui ont été transmis
depuis le 2 janvier 2019 par le Fongecif d’Île-de-
France aux salariés remplissant les conditions et
qui souhaitent s’engager dans un projet de
transition professionnelle. À titre de comparaison,
seulement 86 dossiers concernant le Congé
Individuel de Formation (CIF) avaient été envoyés
ou remis en main propre à la même période
en 2018.

Mis en place au 1er janvier 2019, le projet de


transition professionnelle représente une modalité
particulière de mobilisation du Compte Personnel
de Formation (CPF), permettant aux salariés qui
souhaitent changer de profession de financer des
formations certifiantes en lien avec leur projet.

Dans le cadre du projet de transition


professionnelle, un salarié peut bénéficier d’un
droit à congé et d’un maintien de sa rémunération
pendant la durée de l’action de formation.

J’encourage vivement celles et ceux qui sont


intéressés par le projet de transition
professionnelle à se rendre sur le site du ministère
du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion (https://tr
avail-emploi.gouv.fr) afin d’accéder aux conditions
d’accessibilité au dispositif, aux modalités de mise
en place, aux types de formations prises en
charge, etc.

Entre 400 et 800


C’est le nombre d’écoutes enregistrées chaque
semaine sur le site d’Élodie Contino. Cette jeune
femme d’une petite trentaine d’années y a lancé
« Le rebond », un podcast, où elle explique l’art
et la manière de changer de trajectoire
professionnelle10. Aujourd’hui diffusé
gratuitement sur de nombreuses plateformes et
réseaux sociaux, nul doute que le projet de le
diffuser plus largement sur YouTube et à la radio,
fera exploser son audience.

De quoi s’agit-il exactement ? D’un « podcast


décontracté, en guise de carnet de bord d’une
reconversion heureuse, sur le dépassement de soi
et de ses peurs, qui dédramatise l’échec et donne à
ses auditeurs l’audace de se lancer dans une
nouvelle vie professionnelle11 ».

On y trouve des épisodes qui traitent de thèmes


très variés, par exemple : « Se faire confiance en
tant que télétravailleur indépendant », « Passer
de l’audit financier à l’artisanat », « Faire face à
la crise avec sa start-up », « Se réinventer pour
survivre »…

« Au départ, explique Élodie Contino, ma seule


ambition était de me faire du bien, en rencontrant
des gens qui, à un moment de leur vie, ont pris
une décision qui a tout changé dans leur parcours,
et en partageant cette expérience avec des
personnes se trouvant dans la même situation que
moi. » Aujourd’hui, la jeune femme indique
qu’elle ne compte pas vivre de cette activité, ayant
une tout autre ambition : lancer sa marque de
mobilier recyclable, un projet de longue date qui
lui tient à cœur.

50 ans
Si la quarantaine semble être l’heure du bilan, les
quinquas, eux, sont passés à l’acte ! Et ils sont
encore nombreux à continuer de nourrir de
nouveaux projets professionnels. Alors oui, ils
auraient pu continuer à exercer un métier qu’ils
maîtrisaient sur le bout des doigts, ils auraient pu
passer les dernières années de leur carrière bien
au chaud, dans leur zone de confort… mais ce
n’est pas leur choix : les quinquas osent repartir
de zéro, pour remettre du sens dans leur vie
professionnelle.

« Cette démarche s’observe depuis une dizaine


d’années chez les 50 ans et plus qui s’inspirent en
cela des millenials. Ces derniers revendiquent
fermement leur besoin de s’épanouir dans leur
travail », affirme la psychologue du travail Maria
Guerci12. Pour le sociologue Serge Guérin, « Les
quinquas veulent avoir le sentiment de servir
vraiment à quelque chose dans leur vie
professionnelle. Ils ne veulent plus être considérés
comme des numéros. »

Et ce mouvement n’est pas des plus faciles à


opérer, quand on est étiqueté « senior »… En
effet, à en croire les résultats d’un sondage BVA
publié en mai 2018, 89 % des salariés souhaitant
changer de métier estiment qu’il est difficile de se
reconvertir après 45 ans13. L’accès à la formation
devient plus difficile, le risque de se retrouver au
chômage longue durée augmente.

C’est pourquoi se reconvertir après 50 ans


nécessite de bien baliser son projet, et de s’armer
d’une confiance en soi indéfectible. Car sur les
bancs d’un organisme de formation ou plongé
dans le grand bain d’une nouvelle activité
professionnelle, la comparaison avec la jeune
génération n’est pas toujours aisée. « Ces
quinquas se sentent en concurrence avec des
élèves de 25 ans, mais aussi parfois avec leurs
enfants, voire leurs petits-enfants », note Serge
Guérin.

Les atouts qui leur permettront de faire la


différence ? Déjà, leur motivation. Ensuite, la force
de leur implication. Enfin, leur expérience : les
quinquas ont la tête sur les épaules, ils foncent
après avoir parfaitement mesuré les impacts de
leurs choix sur leur vie en général.

Et bonne nouvelle pour cette frange de la


population désireuse de se lancer : « À terme, peu
regretteraient ce saut dans le vide », note la
psychologue du travail Maria Guerci14. Un constat
somme toute rassurant !

13
Même si ce chiffre donne le vertige, Pôle emploi a
estimé que les jeunes actifs d’aujourd’hui
changeront en moyenne d’emploi treize fois au
cours de leur vie15. Et les résultats de différentes
études concordent avec ces estimations.

C’est indéniable, l’ère du digital entraîne des


rotations plus fréquentes. D’après une étude de
l’Observatoire des trajectoires professionnelles,
près de 26 % des salariés ont vécu un changement
d’emploi au cours des douze derniers mois. Le
temps où l’on gardait le même emploi toute sa
carrière est révolu. Par ailleurs, de nouveaux
métiers apparaissent tandis que d’autres
disparaissent peu à peu et, de façon simultanée,
les compétences évoluent à une rapidité
étonnante. De quoi expliquer en partie cette
nouvelle tendance en matière de carrière
professionnelle.

D’après le dernier baromètre IFOP16, 71 % des


personnes âgées de 18 à 29 ans ont déjà vécu
plusieurs changements d’emploi, contre 53 %
pour les plus de 40 ans.

Selon l’Observatoire des trajectoires


professionnelles17, cinq profils types seraient
susceptibles de changer fréquemment d’emploi :

• les actifs mobiles (principalement les femmes


et les jeunes)

• les actifs « polymorphes » (cumulant


certaines situations de transition
professionnelle)

• les actifs en situation de retour à l’emploi


(après une période de chômage, d’un congé
parental, etc.)

• les actifs proches de la retraite

• les actifs en réorientation professionnelle

Potentiellement, nous sommes donc tous


concernés par une réorientation à un moment ou à
un autre, dans notre carrière professionnelle.
Alors, soyons prêts ! Comme le disait Francis
Blanche, « Face au monde qui change, il vaut
mieux penser le changement que changer le
pansement » !
10
En dépit des efforts réalisés pour imposer la parité
femme-homme à tous les postes, dans certains
secteurs d’activité, force est de constater que
certains métiers demeurent essentiellement
féminins. La liste ci-dessous n’est pas exhaustive,
mais elle donne un aperçu des dix professions vers
lesquelles la gent féminine aime travailler et/ou se
reconvertir.18

Diététicienne
Très peu d’hommes choisissent cette profession,
qui consiste à donner des conseils et à (ré)éduquer
au niveau nutritionnel des patients atteints de
troubles de l’alimentation ou du métabolisme.

Ce métier est accessible aux titulaires d’un BTS


diététique ou d’un DUT génie biologique option
diététique.

Sage-femme
Bien que de plus en plus d’hommes soient attirés
par cette profession qui consiste à accompagner
les femmes enceintes tout au long de leur
grossesse jusqu’à leur accouchement, celle de
sage-femme est (comme son nom l’indique)
essentiellement exercée par ces dernières. Il
n’existerait à l’heure actuelle que 3 % d’hommes
sages-femmes.

Ce métier est accessible après cinq ans d’études


post-baccalauréat et l’obtention du diplôme d’État
de sage-femme.

Infirmière
Profession à dominante féminine, l’infirmière
dispense des soins préventifs, curatifs ou palliatifs
afin de maintenir ou restaurer la santé des
patients.

Aide-soignante
Occupé à plus de 93 % par des femmes, ce métier
consiste à prendre soin des personnes
hospitalisées et/ou âgées.

Assistante maternelle
Beaucoup de femmes choisissent de devenir
assistantes maternelles en raison du contact
privilégié avec les enfants et les nourrissons.

La plupart travaillent à leur domicile, ce qui leur


permet ainsi de maintenir un bon équilibre vie
professionnelle et vie personnelle.

Auxiliaire de vie sociale (ou


AVS)
Profession plébiscitée essentiellement par les
femmes, l’AVS est un métier d’aide à domicile
pour accompagner des personnes en difficulté
(enfants, personnes âgées, malades ou
handicapées) à accomplir certaines tâches.

Aide à domicile
Métier typiquement féminin, l’aide à domicile
accompagne les personnes en perte d’autonomie
afin de les aider à effectuer des tâches de la vie
quotidienne (courses, préparation des repas,
vaisselle, ménage…). Une profession où le
dévouement est de mise.

Secrétaire
Les métiers du secrétariat ou de l’assistanat sont
majoritairement occupés par des femmes. Est-ce
en raison de la polyvalence et du goût plus
prononcé de ces dernières pour les tâches
administratives ? Plusieurs secteurs d’activité leur
sont accessibles.

Esthéticienne
Spécialisée en massage, épilation, maquillage,
soins du corps et du visage, cette professionnelle
travaille en institut ou bien à son compte.

Prothésiste ongulaire
Profession spécialisée en soins esthétiques des
mains et des ongles, elle est de plus en plus
demandée par les instituts, salons de coiffure,
spas… Une prothésiste ongulaire n’a pas besoin de
diplôme spécifique pour exercer (à condition de ne
pas réaliser de manucures). Elle peut s’installer
également à son compte.

10
Je souhaite terminer ce chapitre en vous offrant
l’éventail de dix métiers19 qui recrutent… et pour
lesquels aucun diplôme spécifique n’est à ce jour
requis. Peut-être l’occasion de susciter de futures
vocations ?

Naturopathe
Métier du bien-être très tendance depuis quelques
années en raison de l’engouement des Français
pour les méthodes et produits naturels, devenir
naturopathe est idéal pour les personnes en
reconversion professionnelle qui souhaitent se
lancer en indépendant.

Sophrologue
La profession de sophrologue attire de plus en
plus de personnes en voie de reconversion.
Exerçant essentiellement en libéral, ce
professionnel propose des consultations
individuelles ou collectives.

Tatoueur
Qu’il soit autodidacte ou ait suivi une formation
(notamment auprès de l’École française de
tatouage), le tatoueur doit suivre obligatoirement
une formation sur les règles d’hygiène et de
salubrité dans un organisme habilité.

Auxiliaire de santé animale


(ASA)
Échelon 3 du métier d’auxiliaire vétérinaire, l’ASA,
tout comme les deux premiers échelons, assiste le
vétérinaire dans les missions de soins et de
secrétariat.

Soigneur animalier
Pour devenir soigneur animalier, il est nécessaire
d’acquérir des connaissances théoriques (via une
formation délivrée dans une école spécialisée).

Caissier (caissière)
La plupart des grandes surfaces, magasins ou
établissements employant des caissiers proposent
des formations internes dès l’embauche des
candidats.

Vendeur/Vendeuse
Boutique traditionnelle, grande surface, grand
magasin ou magasin spécialisé… la plupart des
enseignes proposent une formation interne
spécifique aux produits, à l’entreprise et à sa
culture. La clientèle internationale de certains
points de vente peut nécessiter la maîtrise de
l’anglais.

Agent à domicile
Quand il n’a pas de diplôme, l’aide à domicile est
appelé « agent à domicile ». Ses missions auprès
des personnes âgées : ménage, lessive, repassage,
courses, repas, toilette, soutien psychologique…

Barman
Une formation qui s’acquiert très souvent sur le
terrain, même si les restaurants ou les bars
d’hôtels de luxe tendent à recruter des candidats
qualifiés.

Négociateur immobilier
Bien que l’on privilégie de plus en plus des
candidats ayant un niveau bac +2 ou de
l’expérience professionnelle, certaines agences
immobilières proposent des formations internes
pour intégrer directement ce domaine d’activité.

1 www.nouvelleviepro.fr.

2 Ibid.

3 Ibid.

4 Dictionnaire Larousse.

5 Janin-Devillars, L., op.cit., p. 19.

6 « Rêvez, osez, foncez ! : Pourquoi les coachs en reconversion professionnelle


sont en plein boom », article de Sibylle Laurent, LCI, avril 2019.

7 Données de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie in « Ces


cadres qui ont tout plaqué pour devenir boulangers », Capital,
novembre 2019.

8 Top 10 des métiers de reconversion, Wan2Bee, septembre 2020.

9 « Ces cadres qui ont tout plaqué pour devenir boulangers », Capital,
novembre 2019

10 « “Le rebond”, un podcast pour une reconversion heureuse », Le Monde,


décembre 2019.

11 Ibid.

12 « Ils ont changé de carrière après 50 ans », L’Express, avril 2019.

13 Ibid.

14 Ibid.

15 À quelle fréquence les actifs changent-ils d’emploi à l’ère du digital et pourquoi ?, w


ww.academy.visiplus.com, juillet 2019.

16 Les Grandes Tendances du marché du travail, IFOP, www.ifop.com, avril 2020.


17 Observatoire mis en place en 2018 par le Groupe IGS, le LISPE (Laboratoire
d’innovation sociale et de la performance économique de l’école IGS-RH),
Altedia, et le Groupe Adecco.

18 Dix des métiers majoritairement exercés par des femmes,

http://www.je-change-de-metier.com/, mise à jour mars 2020.

19 « Les métiers accessibles sans diplôme » : www.je-change-de-metier.com.


DANS CE CHAPITRE
Un guide des « bonnes attitudes » à adopter pour qui
souhaite bifurquer professionnellement

Des soft skills à mobiliser aujourd’hui, pour un bénéfice à
plus long terme… ou quand votre reconversion vous en
fera peut-être envisager une seconde, voire une
troisième…

Chapitre 11
Dix comportements à
développer pour une
reconversion réussie

A ujourd’hui, on ne parle
comportements que de soft
plus tant
skills, ou encore
de

d’intelligence émotionnelle. Pourtant, c’est plus


ou moins de la même chose dont il s’agit : ni
savoir, ni savoir-faire, la notion de savoir-être
renvoie aux attitudes et comportements qu’un
individu adopte pour s’adapter à un milieu. Les
savoir-être touchent à la personnalité, à la
structure d’esprit, à la manière de faire les choses
et à la qualité de relation avec les autres. On
affirme que ce sont les compétences les plus
difficilement modifiables chez un individu. Mais
tout se travaille !

Lorsque l’on a pour ambition de changer de vie


professionnelle, il existe quelques attitudes et
comportements qui, loin d’être toujours acquis,
conditionnent pourtant la réussite.

Persévérance et détermination
“La plupart des gens riches et
puissants ne sont pas
particulièrement doués,
sympathiques, cultivés ou beaux.
Ils deviennent riches et puissants
parce qu’ils veulent être riches et
puissants1.”
Paul Arden

Détermination et persévérance représentent deux


incontournables nécessaires à l’atteinte de nos
objectifs et je défie quiconque de soutenir
l’inverse ! La psychologue et conférencière
américaine Angela Lee Duckworth va jusqu’à
positionner la ténacité comme un élément
différenciant entre ceux qui réussissent et ceux
qui échouent2. « La ténacité, explique-t-elle, c’est
la passion et la persévérance pour des objectifs à
long terme. »« C’est travailler dur pour que le
rêve devienne réalité. »

Être persévérant, s’avère donc essentiel. Mais


quand la persévérance ne suffit pas à atteindre un
objectif, qu’elle tourne à l’obsession, voire au
découragement, il est sans doute temps de se
ménager des solutions de repli. C’est là
qu’intervient le plan B (cf. chapitre 8).

• Parfois, plus on fait des efforts pour que


quelque chose arrive, plus cette chose
s’éloigne.

• Toujours plus de la même chose donnera


toujours plus du même résultat.

Lorsqu’on souhaite engager une reconversion


professionnelle, faire des efforts pour trouver sa
voie et se donner les moyens d’y arriver, oui.
S’entêter, non.
Patience
Nous vivons dans le monde de l’instantané. Dans
l’univers du « tout, tout de suite », nous
cherchons à satisfaire nos désirs de façon
immédiate. La récente crise sanitaire nous a
appris la patience : nos désirs n’ont pu être
comblés en claquant des doigts.

La persévérance pourrait-elle se concevoir sans la


patience ? Le « tout, tout de suite » réveille peut-
être en nous notre enthousiasme d’enfant, mais je
reste convaincue que la clé de la réussite réside
dans la performance durable.

Ainsi, persévérez sur la durée pour mettre toutes


les chances de votre côté d’atteindre vos objectifs
de moyen/long terme.

Votre performance n’est pas au rendez-vous (du


moins celui que vous vous êtes fixé) ? Armez-vous
de patience !

Il serait tentant de considérer un échec comme le


facteur empêchant la réussite d’un projet ou bien
une réussite comme l’élément générateur du
succès. Mais dites-vous bien qu’un échec ou une
erreur ne remet que rarement en question la
totalité d’un projet. De même qu’un seul succès,
petit ou grand, ne garantit pas la réussite de toute
une carrière.

Agilité
S’il y a bien un mot qui a le vent en poupe, c’est
celui-ci : « agilité ».

Selon le dictionnaire Larousse, est agile celui


« qui a de l’aisance et de la promptitude dans les
mouvements du corps », ou « qui est vif, prompt
à comprendre ».

La transposition dans la sphère professionnelle


est aisée : derrière l’agilité se cache
essentiellement l’aptitude à anticiper et à faire
face au changement, à faire preuve d’initiatives
innovantes capables d’asseoir la différenciation, à
penser différemment, à acquérir de nouvelles
compétences, sous peine d’être mis sur la touche
en deux temps trois mouvements. En effet, la
rapidité étourdissante à laquelle se développent
les nouvelles technologies, les réorganisations à
répétition ainsi que l’évolution de
l’environnement économique ou social, nous
obligent à ajouter des cordes à notre arc, à
acquérir de nouvelles connaissances, à nous
réinventer sans cesse. Aujourd’hui, qui pourrait se
contenter d’un bagage définitivement acquis ?

Dans la mesure où l’agilité représente une source


d’avantage compétitif, le but consiste à en faire
une aptitude permanente, presque une seconde
nature.

La tâche est loin d’être aisée, car nous avons


naturellement tendance à nous raccrocher à nos
habitudes, à nos façons de faire, de penser ou de
nous comporter, partant du principe qu’elles
seules permettent de nous satisfaire ou tout du
moins de nous maintenir en équilibre. Accrochés à
ces béquilles, nous nous emmurons dans nos
certitudes. Nous résistons, même si cette
résistance nous demande beaucoup d’énergie.
Nous nous obstinons, ignorant que « bien des
souffrances viennent (…) de la résistance au
changement3 ».

Voici un exercice très simple, qui vous permettra


de valider (ou non) la théorie dite « du ressort ».

Selon cette théorie, lorsqu’un changement


indépendant de notre volonté se produit, nous
avons le réflexe de nous y opposer avec une
résistance de force équivalente… plutôt que de
chercher à l’amortir en douceur.

Livrez-vous à l’exercice ! Identifiez un


changement auquel vous avez été confronté au
cours des derniers jours : comment avez-vous
réagi ? Pourquoi ? Quels ont été les impacts de ce
changement ? Comment réagiriez-vous si c’était à
refaire ?

Plutôt que de nous acharner tête baissée dans la


direction que nous nous sommes initialement
fixée, mettons le nez dehors pour sentir d’où vient
le vent afin de mettre au point différentes options
en cas de tempête !

Résilience
En physique, la résilience caractérise la résistance
au choc d’un métal. En psychologie, on entend par
résilience un « phénomène psychologique qui
consiste, pour un individu affecté par un
traumatisme, à prendre acte de l’événement
traumatique de manière à ne pas, ou plus, vivre
dans le malheur et à se reconstruire d’une façon
socialement acceptable4 ». Plus précisément, la
résilience serait le résultat de multiples processus
qui viendraient interrompre des trajectoires
négatives et contrer la vulnérabilité psychologique
liée à l’histoire traumatique de l’individu.

Dans le cadre professionnel notamment, on


résume souvent la résilience à la capacité d’un
individu à « encaisser » les chocs, et à rebondir
en traçant une nouvelle trajectoire.

Plus concrètement, comment accroître sa capacité


de résilience ?

• Se fixer des objectifs atteignables. Si le


morceau est trop gros, mieux vaut le découper
que de s’exposer à un risque de déconvenue.

• Savoir accueillir ses émotions, les nommer et


y répondre de façon appropriée.

• Avoir confiance en ses capacités d’adaptation.

• S’exposer le plus fréquemment possible à


résoudre des problèmes ou des situations
complexes.

• Maintenir un lien social de qualité.

Résilience va donc de pair avec résistance, mais


aussi avec espérance… et persévérance. Ne lâchez
pas prise, même dans les périodes de doute,
d’incertitude, où le succès ne sera pas forcément
toujours au rendez-vous. Une nouvelle voie
comporte toujours une part d’inconnu. Il convient
de l’appréhender, de s’y frotter puis de réussir à la
maîtriser, en recommençant, encore et encore.

Anticipation et adaptation
“Renifle régulièrement le fromage
pour savoir quand il devient trop
vieux5.”
Voici un des nombreux conseils donnés dans Qui a
piqué mon fromage ?, best-seller sur la conduite du
changement : renifler le fromage avant qu’il soit
immangeable.

En effet, puisque nous ne pouvons rien déterminer


une fois pour toutes, notamment au cours d’une
carrière, mais aussi dans notre vie personnelle (à
la naissance d’une relation à deux, d’un enfant, au
démarrage d’un projet ou d’un chantier…), il
s’agit d’anticiper les changements susceptibles de
modifier nos habitudes et de nous faire dévier de
notre route.

Ces changements identifiés, il reste à nous y


adapter. Au cours d’une démarche de
reconversion, l’adaptation est permanente :
adaptation à un marché ou à une situation
familiale qui évolue, à une réorganisation, à un
contexte en mutation ou encore à une passion
naissante qui gagne à se concrétiser.

Stephen R. Covey6 dresse une typologie des


différents changements :

• les changements directement contrôlables


(qui mettent en jeu notre propre personne) ;

• les changements indirectement contrôlables


(qui mettent également en jeu d’autres
personnes) ;

• les changements incontrôlables sur lesquels


nous n’avons aucune prise, comme notre
histoire, notre apparence physique, une
pandémie mondiale… Appartiennent
également à cette catégorie les événements
caractérisant la force majeure (imprévisibles,
irrésistibles et extérieurs aux parties
prenantes).

Même si la dernière catégorie semble offrir un


degré de maîtrise et d’anticipation proche du zéro
absolu, dites-vous que « nous tenons tous entre
nos mains [et ce quelle que soit la nature du
problème] le début de la solution : changer nos
habitudes, changer nos méthodes de persuasion et
changer notre façon de voir les choses7 ».

Remise en question
Se remettre en question, c’est refuser de se murer
dans ses certitudes. C’est accepter de ne pas tout
savoir, être à l’écoute des conseils et des signaux
que l’environnement ou notre entourage nous
envoient, et réorienter nos projets, plan d’action,
façons de faire, positions… pour avancer dans la
bonne direction. C’est reconnaître que l’on peut se
tromper et accepter de prendre ses
responsabilités.

Plutôt que de chercher à recevoir des compliments


de la part de personnes susceptibles d’aller dans
votre sens, demandez-vous plutôt : « Qu’est-ce
qui ne va pas dans mon projet ? Comment faire
pour l’améliorer ? »

Se remettre en question n’est pas évident, car en


règle générale, nous pensons être sur la bonne
voie. Sans compter que pour certains, remise en
question rime avec dévalorisation. Rien de plus
faux. En effet, il ne faut pas confondre la
confiance en soi avec le fait d’avoir des
certitudes…

Trois étapes nécessaires à la remise en question

Étape no1 : apprendre à se connaître et rester


fidèle à son identité profonde

Se remettre en question oui, transiger sur le non-


négociable, non. Questionnez-vous sur vos
attentes, vos besoins, sur tout ce qui ne constitue
pas votre identité profonde.

Étape 2 : se décentrer

C’est un phénomène presque naturel : nous


voyons le monde à travers notre propre grille de
lecture, à travers nos valeurs, nos perceptions,
notre expérience. Accepter la remise en question
passe par la mise entre parenthèses de nos
croyances et de notre façon de voir les choses. Se
mettre à la place de l’autre (empathie) nécessite
de se décentrer.

Étape no3 : agir

Se remettre en question c’est bien, à condition que


cela soit suivi d’une démarche constructive pour
avancer sur le bon chemin et ne pas rester bloqué
sur les mêmes difficultés.

Courage
“Le succès n’est pas final. L’échec
n’est pas fatal. C’est le courage de
continuer qui compte.”
Winston Churchill

Lorsque je me suis reconvertie, nombreuses ont


été les personnes de mon entourage à me dire,
non sans un certain enthousiasme d’ailleurs :
« Quel courage tu as eu ! », ajoutant : « …
surtout dans le contexte actuel ». Oui, il en faut,
du courage, pour s’aventurer sur des terres
inconnues où l’on n’est finalement pas certain de
recueillir des résultats à la hauteur de nos attentes
initiales.

D’où vient donc le courage ?

« Courage » est un dérivé de « Cœur ». Le


courage représente une vertu qui permet
d’entreprendre des choses difficiles en
surmontant ainsi la peur, la fatigue, le danger ou
la souffrance.
« Le courage est à distinguer d’autres notions à
connotations plus péjoratives, comme l’audace ou
la témérité, pour lesquelles le moteur de l’action
n’est pas la peur, mais le désir ou l’orgueil. Selon
André Comte-Sponville, le courage doit être guidé
par le sens de la justice ; il n’est estimable que
lorsqu’il est accompagné d’altruisme8. »

Si le courage fait appel au cœur (en tant qu’organe


noble, foyer de la vie intérieure profonde), il fait
donc aussi appel au désir, à la passion. Les
passions donnent des ailes qui nous aident à
passer au-delà de nos craintes, de nos doutes, de
nos angoisses. Si votre projet de reconversion est
nourri par une passion, nul doute que le courage
vous accompagnera !

Discernement
Voici une autre qualité indispensable quand on
pense à une reconversion : savoir faire preuve de
discernement. Si le discernement implique la
capacité à distinguer une chose d’une autre et à
trancher, dissipant ainsi autant que faire se peut
la complexité et l’incertitude qui nous entourent,
il fait aussi référence à notre sens critique, à notre
aptitude à apprécier les choses de façon
intelligente et mesurée.

Pour faire tourner notre capacité de discernement


à plein régime, il est nécessaire de savoir prendre
du recul, non seulement par rapport au contexte,
mais aussi vis-vis de ses propres habitudes de
pensées.

Votre faculté de discernement s’appréciera par


exemple au cours de la phase de maturation de
votre projet professionnel : la nouvelle voie que
vous vous apprêtez à emprunter n’est-elle pas
trop éloignée de vos compétences ? de votre
formation initiale ? Allez-vous pouvoir vous
appuyer sur un réseau ? des sponsors ? Autant de
points de verrouillage auxquels être vigilant, pour
ne pas « faire n’importe quoi ».

Écoute
Être à l’écoute, c’est d’abord respecter la vision de
l’autre sans porter de jugement. C’est accepter son
point de vue sans passer ses paroles au filtre de sa
propre grille de valeurs. C’est prendre le recul
nécessaire à l’analyse et à la formulation d’un
discours approprié accordé avec celui de son
interlocuteur. Écouter, c’est commencer par se
taire et laisser l’autre parler. Et vous dans, tout
cela ? Êtes-vous sûr d’être à l’écoute de vous-
même ? Avez-vous appris, de temps en temps, à
marquer des temps de silence nécessaires à
l’expression de vos besoins les plus
fondamentaux ?

Parallèlement à l’intégration de vos attentes, de


vos envies, de vos passions les plus profondes,
doit intervenir l’écoute de votre environnement.
Une reconversion professionnelle ne saurait
s’envisager sans cette sensibilité au monde
extérieur. Sur ce point, j’aimerais vous parler de la
posture du chien de prairie. Vous ne voyez pas de
quoi il a l’air ? Mi-marmotte (à laquelle il
ressemble comme deux gouttes d’eau), mi-chien
(dont il imite l’aboiement), observez-le
attentivement ; chaque seconde qui passe, le chien
de prairie donne l’impression de se trouver en état
de veille active : position corporelle très droite,
tête redressée, regard acéré, narines frémissantes,
il semble à l’affût de toute chose inhabituelle qui
flotterait dans l’atmosphère et dont il pourrait
ensuite se servir de façon plus structurée.
Finalement, c’est exactement cela, la
reconversion : l’association de l’intuition et de la
réflexion. De la souplesse (pour coller au
maximum aux imprévus et aux changements) et
de la détermination (pour ne jamais abandonner).
De la créativité (pour définir ses objectifs de vie)
et du pragmatisme (pour les décliner en étapes
réalistes et atteignables). De la réactivité (parce
que certaines décisions ne peuvent attendre) et de
la planification raisonnée.

Confiance
Ne nous leurrons pas : nous ne sommes que très
rarement « gagnants à cent pour cent ou perdants
à cent pour cent9 ». Les gagnants sont ceux qui se
connaissent bien, qui ont défini leurs buts dans la
vie et qui se sont fixé des objectifs clairs. Comme
tout un chacun, ils peuvent connaître des
moments de doute et essuyer des échecs ; mais ils
acceptent volontiers de se remettre en question,
car ils ont une confiance en eux absolue.

S’ils sont abreuvés de paroles nocives concernant


leur nouveau projet de vie, ils sauront prendre
suffisamment de recul pour ne pas être touchés
par les préjugés et en titrer leurs propres
conclusions. Les gagnants ne rejettent la faute ni
sur un environnement peu porteur ni sur les
autres.

Essayez de repérer le nombre de fois où vous


entendez (chez vous ou chez les autres) les
paroles suivantes : « Je ne peux pas… », « Il
faudrait que… », « Oui, mais… » ou encore « Si
seulement… ».

La confiance en soi ne se décrète pas. Elle se bâtit


sur la connaissance de soi, de ses ressources, et
sur les expériences positives. Rien de tel qu’une
bonne dose de confiance en soi pour mettre en
mouvement nos projets !

1 Arden, P., op. cit., p. 2. Passage souligné par l’auteure.

2 https://loptimisme.com/la-clef-du-succes-la-tenacite/

3 Lenoir, F., Petit Traité de vie intérieure, Plon, 2010, p. 21.

4 Wikipédia, « Résilience », mise à jour décembre 2020.

5 Johnson, S., Qui a piqué mon fromage ?, Michel Lafon, 2000, p. 80.

6 Covey, S.R., Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent, First
Éditions, 2005, p. 96.

7 Ibid.

8 Wikipédia, « Courage », mise à jour janvier 2021.


9 James, M., Jongeward, D., Naître gagnant : L’analyse transactionnelle dans la vie
quotidienne, InterÉditions, 2000, p. 1.
DANS CE CHAPITRE
Les histoires de stars, telles que vous ne les avez encore
jamais découvertes

Des itinéraires pour le moins originaux, qui n’écartent
aucune piste en matière de reconversion

Chapitre 12
Les reconversions de dix stars

L n’est pas toujours évident de se reconvertir et


orsqu’on a goûté aux joies de la célébrité, il

d’entamer une seconde partie de carrière.


Pourtant, il faut se rendre à l’évidence : il existe
des métiers que, de facto, on ne peut exercer toute
une vie. Certaines personnalités, soit qu’elles
aient été lassées de l’activité qui les a rendues
célèbres, soit qu’elles aient souhaité cultiver une
passion, ou bien qu’elles aient été dans
l’obligation de se reconvertir, ont donc ménagé
leurs arrières et se sont préparées à bifurquer au
bon moment.

Jean-Pierre Rives : du rugby à


l’art
Il y a quarante ans, Jean-Pierre Rives entrait dans
la légende du rugby. Avec l’équipe de France, il a
remporté le tournoi des Cinq-Nations en 1977 en
réalisant le Grand Chelem, avant de réitérer cette
performance quatre ans plus tard. Depuis sa
retraite sportive en 1986, si Jean-Pierre Rives
reste impliqué dans le monde du rugby, il s’est
reconverti… en sculpteur à succès ! C’est en
visitant l’atelier d’Albert Féraud qu’il s’est pris de
passion pour cette discipline artistique et a décidé
d’en faire son nouveau métier. Très vite, il a
enchaîné les succès et exposé partout dans le
monde. Dès les années 1990, on a pu admirer ses
créations en France, mais aussi à New York, San
Francisco ou Shanghai. Ses « ferrailles », comme
il appelle ses œuvres en métal, ont notamment été
exposées dans le jardin du Luxembourg à Paris.
C’est le premier sculpteur depuis Rodin à avoir eu
cette chance !
Brigitte Lahaie : du X à la radio
Brigitte Lahaie incarne l’exemple parfait de la
reconversion réussie. Star des films X, elle s’est
reconvertie en 2001 en animatrice radio à
l’antenne de RMC, sur des sujets qu’elle
connaissait bien pour les avoir touchés de près ou
de loin à l’écran (jusqu’en 2016, elle a animé
l’émission « Lahaie, l’amour et vous », une
émission de libre antenne qui parle de couple et de
sexualité). Depuis, elle aborde des thématiques
bien plus diversifiées sur les ondes de Sud Radio.
Et cerise sur le gâteau, on lui a même proposé de
commenter les épreuves hippiques aux Jeux
de 2012 !

Éric Cantona : du foot au


cinéma
Éric Cantona a débuté sa carrière de footballeur
dans le club d’Auxerre à l’âge de 17 ans. Attaquant
de renom, il est sacré champion d’Angleterre à
quatre reprises. La star des pelouses britanniques
a attendu de terminer sa carrière de footballeur
pour se consacrer au cinéma. C’est avec brio qu’il
s’est métamorphosé en acteur renommé aux côtés
d’Étienne Chatiliez et du réalisateur Jean Becker.
Aujourd’hui, ses talents scéniques sont largement
reconnus. Dans son parcours, une certitude
demeure : Éric Cantona reste une idole !

Adel du groupe 2B3 : de la


musique aux affaires
À la fin des années 1990, ils étaient trois à former
un des boys bands les plus populaires en France.
Avec Filip Nikolic et Frank Delay, Adel Kachermi
faisait chavirer le cœur des filles avec les tubes
Partir un jour ou Don’t Say Goodbye. Mais comme
tous les phénomènes de mode, le succès aura
cependant été éphémère ; les 2B3 se sont séparés
dès la fin de l’année 2001. Un des trois membres
du groupe, Adel, a quitté les paillettes pour se
reconvertir dans le monde des affaires et devenir
chef d’entreprise en mettant son expertise au
service des V.I.P. « Frank et Filip rêvaient de
cinéma, ils se sont lancés dedans. De mon côté,
j’ai décidé de tourner le dos au milieu artistique,
car la célébrité m’avait usé » confiait en
octobre 2018 au Parisien celui qui est aujourd’hui
patron de la société Akcess, une entreprise de
prestige spécialisée dans la location de jets privés,
de yachts et de villas.

Annie Pujol : du petit écran à la


danse
Les téléspectateurs l’ont découverte aux côtés de
Christian Morin sur le plateau de la célèbre
émission « La Roue de la Fortune ». Force est de
constater que depuis, la roue a effectivement
tourné pour Annie Pujol. En effet, l’ancienne
speakerine est désormais professeure de danse,
une passion qu’elle cultivait depuis toujours. Une
reconversion aussi inattendue qu’épanouissante
pour cette star du petit écran.

Stéphane Guivarc’h : du foot à


la vente de piscines
L’exemple de reconversion de Stéphane Guivarc’h
démontre que les stars ne se reconvertissent pas
systématiquement… dans d’autres métiers
réservés aux stars. Ce champion de foot a cumulé
les succès : champion de France en 1996 avec l’A.J.
Auxerre et champion d’Écosse avec les Glasgow
Rangers, et surtout il a été sacré champion du
monde en 1998 aux côtés de l’équipe de France.
En 2002, il a décidé de mettre un terme à sa
carrière de footballeur, à l’âge de 32 ans, pour
devenir entraîneur, puis vendeur de piscines, aux
antipodes des destins de certains de ses anciens
coéquipiers. « Je n’ai jamais recherché les
caméras », déclare-t-il au Parisien en 2018. Dans
l’itinéraire de Stéphane, une constante demeure :
le sport.

Élodie Gossuin : de l’univers des


Miss à la politique
Après leur année de règne, beaucoup des Miss
France retournent à une vie « normale ». Si
certaines disparaissent de la circulation, d’autres
parviennent à se faire une véritable place dans le
paysage audiovisuel. C’est le cas d’Élodie Gossuin.
En 2001, elle défilait sur les podiums, couronnée
de strass, et réussissait à se hisser à la dixième
position au concours de Miss Univers. Trois ans
plus tard, elle décidait de s’engager en politique.
Sans aucune étiquette, elle a été élue conseillère
régionale de la Picardie. Une mission qui lui a tenu
à cœur, et dans laquelle elle est parvenue, en dépit
des a priori, à gagner le respect de ses pairs.
Parallèlement, l’ex-Miss a régulièrement continué
d’apparaître dans les médias, que ce soit dans des
émissions de divertissement à la télévision ou à la
radio. Elle tient aujourd’hui les rênes de sa propre
émission sur RFM, où elle anime la matinale.

Victoria Beckham : de la
chanson à la mode
Surtout connue comme la petite amie – puis
femme – du célèbre footballeur David Beckham,
mais aussi pour avoir fait partie en tant que
chanteuse et compositrice du groupe des Spice
Girls dans les années 1990, l’ex-chanteuse
Victoria Beckham s’est aujourd’hui reconvertie en
créant en 2008 sa propre marque de prêt-à-
porter, se hissant à la première place dans l’élite
de l’industrie de la mode et remportant l’un des
prix les plus prestigieux du stylisme britannique,
l’oscar de la mode en 2011, à Londres.

Christine Bravo : du petit écran


aux bateaux
Après avoir œuvré à la télévision et à la radio,
Christine Bravo, l’ex-animatrice de « Frou-
Frou », s’est lancée dans le tourisme. Dans une
interview publiée dans Femme Actuelle en
juillet 2020, elle a révélé son étonnante
reconversion : proposer des croisières culturelles
sur la Seine. Un projet qui, selon elle, a mis du
temps à se concrétiser, mais qui devrait bientôt
voir le jour. « Après deux ans d’attente, on est
contents car nous allons enfin pouvoir
commencer », confiait-elle récemment.
Reconversion à suivre, donc…

Bruno Madinier : de la comédie


télévisée au coaching
Bruno Madinier est un nom qui, de prime abord,
ne vous dit peut-être rien. Pourtant, cet homme a
sans doute rythmé vos soirées estivales à la télé :
d’abord star de la série Les Cordier, juge et flic dans
les années 1990, il s’est ensuite illustré dans
plusieurs sagas d’été. Parmi ses succès notables,
on retiendra notamment Le Bleu de l’océan
en 2003 et Dolmen en 2005, aux côtés de l’actrice
Ingrid Chauvin. Le comédien s’est ensuite tourné
vers un autre projet : « Je développe actuellement
mon entreprise de formation et coaching »,
explique le fondateur de Madinier & Associés,
société créée en 1992, sans toutefois abandonner
pour autant ses projets de comédie.
DANS CE CHAPITRE
Des réflexions qui sortent des sentiers battus pour
envisager la reconversion professionnelle sous un angle
nouveau et original

Des pistes basées sur la comparaison et la métaphore
avec la nature, source d’énergie et de bien-être

Chapitre 13
Dix bonnes raisons de passer
en mode « cueillette »

L es différentes étapes de la reconversion


abordées dans cet ouvrage vous ont permis de
constater qu’il s’agit d’un projet nécessitant de
déployer une énergie considérable. Quoi de plus
propice que la nature, non seulement pour
recharger ses batteries, mais aussi pour envisager
sereinement les choses ?
De nombreuses études démontrent les bienfaits de
la nature sur le bien-être en général et, de facto,
sur la performance durable, qu’elle soit
individuelle ou collective. Du shirin yoku (ou bain
de forêt japonais) en passant par la sylvothérapie
ou le coaching en pleine nature, je suis
personnellement convaincue qu’à l’heure du
virtuel, où les informations s’entrechoquent tout
là-haut, dans le cloud, il convient de revenir à la
terre, à nos racines, dans lesquelles puiser le sens
de notre existence.

Et si, grâce à la nature, vous envisagiez


différemment votre reconversion ? Pour clore cet
ouvrage, je vous propose un voyage au vert, et
plus particulièrement en compagnie des
champignons sauvages de la forêt.

Laisser ses idées pousser


comme des champignons
En matière de reconversion professionnelle, je
dirais que plus encore que la nécessité de ralentir
pour poser sereinement les bases de son projet, il
convient d’avancer à contre-courant de sa façon
habituelle de fonctionner. Dans un environnement
qui nous soumet à la pression, qui nous impose
des délais de réalisation de plus en plus serrés et
des exigences toujours plus élevées, on a parfois
du mal à concevoir qu’il soit nécessaire de
stopper. Pour autant aucun projet nécessitant un
tant soit peu de créativité ne peut se concevoir
dans l’urgence. Ni dans l’angoisse, et encore
moins dans la culpabilité de prendre son temps.
On ne le répétera jamais assez : prendre son
temps n’est pas perdre son temps. Prendre son
temps n’est pas réservé aux individus perçus
comme inadaptés dans un monde surexcité.
Prendre son temps, c’est au contraire se laisser la
possibilité de mouliner ses idées dans son
hémisphère cérébral droit (cf. sous-chapitre 3.1)
pour, in fine, sélectionner les meilleures options.
C’est se laisser l’opportunité de tester ses idées,
ses concepts, ses produits. De les croiser, comme
se croisent les racines des châtaigniers ou les
réseaux mycéliens. D’en évaluer la faisabilité, d’en
mesurer le retour sur investissement.

S’il vous arrive de percevoir que vous avancez trop


vite (ce qui représente déjà une belle réussite !),
pensez aux racines des arbres. Évaluez leur
profondeur, mesurez leur force, visualisez leurs
ramifications. Des kilomètres de bifurcations.
Laissez alors vos idées parcourir ce réseau
souterrain. À votre rythme.

Imposer votre propre tempo, c’est construire un


écosystème favorable à l’éclosion de vos idées et
laisser à vos projets la chance de les voir se
concrétiser durablement.

Dès qu’une idée germe dans votre esprit, dès


qu’elle se met à pousser, baissez-vous. Observez-
la. Cueillez-la, explorez-la, et cuisinez-la
jusqu’au bout, en suivant la radicelle qui la relie à
d’autres idées, que vous allez pouvoir explorer à
leur tour.

Prendre plaisir en chemin


“Dans un voyage, ce n’est pas la
destination qui compte mais
toujours le chemin parcouru, et
les détours surtout.”
Philippe Pollet-Villard

Pourquoi donc nous fixons-nous des objectifs


toujours plus difficiles à atteindre ? Qu’ils soient
de nature professionnelle ou personnelle, nos
objectifs nous obnubilent. Et quand nous ratons la
marche, nous ruminons. Pire, c’est le sentiment
de ne pas être à la hauteur qui nous taraude. La
dévalorisation de soi qui guette. Croire que ce sont
nos objectifs qui donnent du sens à nos actions du
quotidien, à nos projets, est sans doute un leurre.
Conditionnent-ils vraiment notre réussite et notre
bonheur ? Serons-nous plus heureux, plus alignés
avec nos valeurs et nos besoins, si nous
réussissons à perdre cinq kilos avant l’été pour
rentrer dans notre bikini ? Si nous pulvérisons
notre record de vitesse pour faire le Paris-
Montpellier en moins de huit heures ? Si nous
montons notre nouvelle activité en un temps
record ? En d’autres termes, la finalité de nos
actions est-elle à ce point supérieure à nos actions
elles-mêmes ? Et au sens que nous leur donnons ?

Une fois votre objectif atteint, il y a tout lieu de


penser qu’un autre, peut-être plus ambitieux
encore, prendra le relais. Et ainsi de suite. Vous
vous lancez, parfois inconsciemment, dans une
course infernale à l’objectif.

Mais ce faisant, n’êtes-vous pas en train de courir


après un idéal qui (fort heureusement d’ailleurs)
n’existe pas, et de vous épuiser ?
N’avez-vous jamais été déçu à la fin d’une période
d’examens scolaires pourtant couronnés de
succès ? Pas d’explosion de joie, pas d’euphorie…
Et si finalement, le bonheur, c’était le chemin ?

Se fixer des objectifs, c’est important. Chacun


positionne la barre au niveau désiré. Mais, quels
que soient les buts que vous souhaitez atteindre,
ne négligez jamais le chemin à parcourir.
Appréciez chaque pas. Un pas peut être une petite
victoire, ou bien une déconvenue. Une joie, ou une
peur.

Rappelez-vous une situation vécue où vous avez


atteint un objectif ambitieux :

• En quoi était-ce important pour vous de


remplir votre mission ?

• Quel(s) besoin(s) avez-vous cherché à


couvrir ?

• Quel a été votre degré de satisfaction ?


• Quelle a été la durée de votre plaisir ?

Rappelez-vous à présent le chemin qui vous a


permis d’arriver à vos fins :

• Quels enseignements en avez-vous tirés ?

• Si c’était à refaire, comment envisageriez-


vous ce voyage ?

• Comment évaluez-vous la satisfaction du


chemin parcouru par rapport à celle de
l’atteinte de votre objectif ?

« L’important, ce n’est pas la destination, mais le


voyage en lui-même », prétendait l’écrivain
écossais Robert Louis Stevenson. Qu’en pensez-
vous ? Personnellement, je suis intimement
convaincue que celui qui prend du plaisir en
chemin reviendra un jour… panier plein.
Innover
Quand on veut mettre toutes les chances de son
côté d’agrémenter son omelette avec une poêlée
de champignons, il convient de prendre le risque
de s’aventurer dans des coins inconnus. De
sillonner des chemins vierges de tout passage.
Pourquoi vouloir se reconvertir là où tant d’autres
sont déjà passés ? De même, pourquoi partir
uniquement à la recherche des espèces que tout le
monde rêve de débusquer (en général, il s’agit de
la girolle ou du cèpe de Bordeaux) ?

En matière de reconversion, c’est peu ou prou la


même chose : veillez à être le plus original
possible dans vos choix (sans pour autant
effectuer des virages radicaux).
Une différenciation à différents niveaux

Selon votre situation et vos choix, l’originalité recherchée


pourra se traduire :

• Au niveau de la nouvelle structure que vous


intégrez : quand vous vous orientez vers des
structures où les jeunes diplômés fraîchement sortis
des grandes écoles ne cherchent pas forcément à se
ruer, vous multipliez vos chances de recrutement.

• Au niveau du nouveau métier que vous allez


exercer : la même logique s’applique. Différenciez-
vous, et soyez visionnaire : quels sont les métiers (ou
les secteurs d’activité) qui demain, pourraient se
développer ?

• Au niveau de l’activité que vous vous apprêtez à


lancer : identifiez et véhiculez vos axes de
différenciation. Par exemple, si demain, vous devenez
coach professionnel (métier qui s’est
considérablement développé ces dernières années),
quels éléments de différenciation de votre offre allez-
vous mettre en avant ? Quelles valeurs spécifiques
vont vous guider ? Avec quels outils innovants allez-
vous travailler ?
Je vous suggère de vous référer au chapitre 9 pour
approfondir le sujet de la différenciation et du
positionnement.

N’oubliez pas : si vous ne sortez pas du lot… on


vous oubliera !

Élargir son champ de vision


Imaginez un cueilleur de champignon : à avoir le
nez collé au sol, il finit par ne plus rien voir.
Toutes les formes finissent par se ressembler, les
couleurs par se mélanger. À regarder de trop près,
il remarquera le plus frêle des champignons
cachés sous une feuille, mais passera à côté d’une
belle coulemelle qui trônait pourtant à deux pas de
lui.

Notre cueilleur aurait donc eu tout à gagner à se


redresser pour adopter une vision d’hélicoptère,
qui lui aurait permis de ratisser beaucoup plus
large.

Lorsqu’on prépare une reconversion, c’est


exactement la même chose : à trop vouloir régler
son microscope au dixième de millimètre pour
gagner en précision et s’assurer de tout cadrer à la
perfection, on prend le risque que tout devienne
flou et, surtout, que certaines pistes se retrouvent
de facto écartées.

Préparer une reconversion représente un moment


privilégié, où il convient de balayer toutes les
alternatives qui s’offrent à vous, en fonction de
vos compétences, de votre expérience, de vos
connaissances et aussi… de vos envies.

Un bon moyen d’envisager l’ensemble des


alternatives possibles en matière de reconversion
consiste à dresser une cartographie sur laquelle
vous pouvez représenter plusieurs îlots :

• l’îlot des compétences : vos savoir-faire

• l’îlot des grands traits de votre personnalité


(comportement)

• l’îlot de vos connaissances (acquisition de


techniques)

• l’îlot de vos expériences : où les avez-vous


acquises, dans quels métiers et secteurs
d’activité ?

• l’îlot de vos envies : quelles activités vous


procurent du plaisir ?
Ne pas sortir sans préparation
L’amateur ou le professionnel de champignons
n’y va pas, selon l’expression, « au petit bonheur
la chance ». Se lève-t-il de bon matin pour partir
en quête de morilles élevées ? Il ne sortira pas
sans avoir balisé le terrain, c’est-à-dire :

• Sans avoir pris soin de rassembler la veille


tous ses outils (s’il souhaite être le premier à
fouler le sol, un peu d’anticipation ne peut pas
faire de mal !) : panier, couteau, loupe de
poche, canne, tenue adaptée.

• Sans avoir étudié au préalable différents


paramètres déterminants pour sa quête. Un
peu comme il étudierait les tendances du
marché, il collecte en amont les
renseignements : quel est le biotope préféré
des morilles ? Où a-t-il le maximum de
chances de trouver des terrains travaillés par
l’homme, leur lieu de pousse favori ? À quelle
période poussent-elles ? À quelle altitude ? Etc.

De la forêt à la reconversion professionnelle, vous


l’aurez compris, il n’y a qu’un pas. La première
partie de cet ouvrage en témoigne : se questionner
pour faire le point sur votre situation, pour
s’inscrire dans une logique de sens par rapport à
vos besoins et envies, constitue une étape
indispensable dans la phase préparatoire. Quelle
ambition vous fixez-vous ? Qu’est-ce qui motive
réellement ce changement de métier ou de
secteur ? Si vous ne l’avez pas choisi, à quelles
conditions réussirez-vous à négocier les virages ?
Quelles ressources allez-vous devoir mobiliser ?
Etc.

Cultiver son réseau


Nous aurions tellement à prendre au monde
fongique souterrain ! En effet, les champignons
sont reliés entre eux et aux arbres par un réseau
mycélien extraordinaire. Partie végétative des
champignons formée d’une multitude de
filaments ramifiés, le mycélium fait aujourd’hui
l’objet de nombreuses études, que ce soit dans le
monde scientifique ou même… dans celui de
l’entreprise !

L’internet végétal, ça vous parle ? Plus connu sous


le nom de Wood Wide Web (WWW), il s’agit d’un
réseau mycorhizien qui relie les arbres aux
champignons, et donc les arbres entre eux, grâce
aux milliers de kilomètres de microconnexions
souterraines. C’est ce réseau qui permet non
seulement l’échange d’informations, mais surtout
de nutriments. De la qualité des échanges et du
lien entre arbres et champignons dépend celle de
tout l’écosystème forestier ! N’y aurait-il pas de
quoi transposer cette collaboration végétale dans
nos organisations ?

Si le réseau est si important, c’est parce qu’au


cours des différentes étapes du processus de
reconversion professionnelle, il arrive toujours un
moment où il convient :

• de s’entourer de personnes qui ont osé


franchir le cap (pour se donner du cœur à
l’ouvrage, pour réaliser un partage
d’expérience, pour prendre connaissance des
tendances du marché, pour éviter les écueils,
etc.) ;
• de s’entourer de personnes qui vous
connaissent bien et qui sauront, de façon
constructive, vous conseiller : ont-elles la
perception que ce nouveau métier est fait pour
vous ? Pourquoi ? Que gagneriez-vous à
développer ? ;

• de s’entourer des bons experts au bon


moment (conseillers d’antennes emplois,
juristes, comptables, coachs en transition
professionnelle, etc.).

Agissez en symbiose ! Nourrissez les autres


d’échanges constructifs, et tirez des
enseignements de leur expérience et de leurs
conseils.

Ne rien lâcher
Quand, après plusieurs heures de marche en forêt,
le cueilleur de champignons n’a en tout et pour
tout trouvé qu’un pauvre bolet grignoté par une
limace, il est tenté de rebrousser chemin, amer. À
cette amertume s’ajoute une déception énorme,
lui qui avait espéré inviter ses amis pour leur faire
goûter sa fameuse omelette aux girolles… Il sait
qu’en matière de cueillette, l’acharnement est
souvent payant. Alors plutôt que de faire demi-
tour, il reste en forêt, en changeant son fusil
d’épaule : il décide à présent de partir à la
recherche de pieds-de-mouton. Après tout, il croit
se souvenir que les années précédentes, c’était
dans ce coin qu’il avait trouvé cette espèce. Alors
pourquoi pas cette année ? Les conditions sont
favorables. À force de quadriller du regard son
coin de prédilection, il finit par apercevoir, nichée
dans l’humus, une petite boule rosée. Cette
couleur saumon pâle, il la reconnaîtrait entre
mille : un premier petit pied-de-mouton !

Si votre reconversion professionnelle n’avance pas


comme vous le souhaitez, si le nouveau métier
dans lequel vous vous lancez semble ne pas vous
convenir, si vos premiers chiffres ne
correspondent pas à vos attentes, n’abandonnez
pas : prenez le temps de vous questionner pour
identifier les points de blocage et lever les zones
d’ombre. Surtout, ne lâchez pas trop vite.

Rappelez-vous : de même qu’un seul succès, petit


ou grand, ne garantit pas la réussite de toute une
carrière, un échec ou une erreur ne remet que
rarement en question la totalité d’un projet.
S’entourer des meilleurs
“L’art de la réussite consiste à
savoir s’entourer des meilleurs.”
John Fitzgerald Kennedy

À l’heure où j’écris ces lignes, on estime


à 1,5 million le nombre d’espèces de champignons
sur notre planète. En France, si l’on compte les
micromycètes (champignons et levures
microscopiques), on évalue à environ 30 000 le
nombre d’espèces. Rien que pour une girolle, il
existe une quinzaine de variétés ! La seule façon
de se repérer dans cet univers fongique et de ne
pas faire d’erreurs lors de la cueillette, consiste à
se rapprocher des meilleurs experts. D’ailleurs, si
autant de groupes Facebook d’amateurs et
passionnés de mycètes font aujourd’hui appel à
des mycologues de renom, ce n’est pas un hasard.
Eux seuls ont le regard qui sait se poser sur les
caractéristiques différenciantes, le nez assez
développé pour identifier les parfums les plus
subtils et l’œil habitué aux observations à travers
le microscope.
En matière de reconversion, et notamment
lorsque l’on se lance dans la création de sa propre
activité, il convient là aussi de s’entourer des
meilleurs experts, comme nous l’avons
notamment expliqué dans le chapitre 6 : juristes,
experts-comptables, coachs, conseillers
financiers, experts de votre domaine d’activité...

Mais au-delà des compétences techniques, c’est à


l’état d’esprit de ces personnes que vous devrez
apporter la plus grande attention. En effet, pour
réussir, il est préférable de privilégier les relations
positives qui aident à avancer, à se développer et à
atteindre son plein potentiel.

Est-ce à dire pour autant que lorsque l’on


envisage une reconversion professionnelle, il
convient de s’entourer uniquement de pointures
enthousiastes et optimistes ?

De l’avis des experts, celui qui vise le succès


devrait avoir trois « types de personnes » dans
son réseau1 : un aîné plus talentueux, à qui tout
réussit et de qui il est possible d’apprendre, un
pair avec qui échanger et une personne plus jeune
et inexpérimentée, à qui expliquer ses projets car
un regard neuf est toujours précieux.
Aristote avait un mentor en la personne de Platon
et échangeait sur un pied d’égalité
« intellectuelle » avec les philosophes de
l’Académie. Il fut par ailleurs le tuteur d’un jeune
homme, le futur Alexandre le Grand.

Si vous avez confiance en vous, il n’y a pas lieu de


craindre de travailler avec les meilleurs !

Éviter les toxiques


Qui pense champignon pense immédiatement à
ces jolies espèces à chapeaux rouges parsemés de
verrues blanches : les célèbres amanites tue-
mouches, champignons toxiques hallucinogènes.

Des amanites aux enquiquineurs que nous


rencontrons tous les jours, il n’y a qu’un pas.

Poliment dénommés par les psychiatres


« personnalités difficiles », les toxiques avec qui
vous seriez tenté de partager vos projets de
reconversion risqueraient de vous empoisonner la
vie et de tuer dans l’œuf vos plus belles
perspectives !

Dans les organisations (qu’elles soient entreprises


publiques, privées, institutions ou encore
associations), on estime à 10 % de l’effectif la
prévalence de casse-pieds2.

Fuyez les empêcheurs de tourner en rond ! Car


non seulement ils vous sapent le moral, mais ils
risquent également de vous contaminer. Selon le
célèbre entrepreneur et coach en développement
personnel américain, Jim Rohn, qui s’assemble
finirait… par se ressembler.

Vous rêvez de redessiner votre carrière ? Préférez


donc vous entourer de personnes positives, qui
sont animées de passions, bouillonnent de projets
et de centres d’intérêt, qui vous poussent à vous
dépasser. Comment s’envoler vers une nouvelle
destination en compagnie d’empêcheurs de
tourner en rond ? Comment envisager le
changement lorsque l’on côtoie des individus dont
la vie n’est que routine ? Comment renforcer la
confiance en soi si on est entouré de personnes
qui sèment le doute dans notre esprit ?

En termes de fréquentations, l’auteur et


entrepreneur John Assaraf ne cache pas sa
sélectivité. Il explique : « Je ne fréquente pas les
gens dont je ne désire pas m’entourer, point à la
ligne. Et je n’ai qu’à m’en féliciter. De cette
manière, je suis toujours positif. Je cherche la
compagnie des gens qui sont heureux, qui
grandissent, qui veulent apprendre, qui savent
dire “excusez-moi” ou “merci” et qui savent
aussi comment avoir du plaisir.3 »

Dans son article « L’art de la réussite consiste à


savoir s’entourer des meilleurs »4, Amanda
Castillo note que les exemples d’inventeurs,
écrivains, ou encore entrepreneurs de renom à
s’être hissés au rang de génie grâce à l’influence
positive des personnes qu’ils côtoyaient, sont
légion. Elle nous dévoile ainsi : « Ernest
Hemingway publia son premier livre grâce à l’aide
de son patron, l’écrivain Sherwood Anderson. Par
la suite, il se lia d’amitié avec un groupe
d’écrivains inconnus : F. Scott Fitzgerald, Virginia
Woolf et James Joyce. Cette communauté de lettrés
talentueux l’aida à affiner son style et lui donna le
carburant nécessaire pour écrire tous les jours. »

Être seul… plutôt que mal


accompagné
« On est plus intelligent à plusieurs », dit
l’adage. Doit-on donc exposer ouvertement ses
ambitions et partager ses projets de reconversion
pour les enrichir de différents avis ? L’échange
contribuerait-il à leur réalisation ? Les autres
joueraient-ils un rôle de catalyseur de
motivation ? Seraient-ils comme un levier nous
incitant à agir ?

Si, comme nous venons de l’exposer, la symbiose


positive et constructive nous permet de mieux
avancer, il existe néanmoins une réalité dont nous
ne pouvons faire fi : nous sommes tous, à divers
degrés, sensibles au regard et au jugement de
l’autre, au point de souhaiter verrouiller toutes
nos décisions avec notre entourage, de peur de les
décevoir ou de paraître inconsistant. Et pour nous
sécuriser, toute occasion est bonne à prendre. Par
exemple, au cours d’un apéritif entre amis, nous
n’hésiterons pas à glaner des renseignements, à
peser le pour et le contre de telle ou telle
orientation, à analyser les risques, à décanter les
alternatives et, dans le brouhaha ambiant, à mûrir
tant bien que mal notre décision (ou, plutôt, celle
des autres…).

La seule personne à qui vous devez plaire, c’est


vous !
Seules des assises très solides permettent de
s’extraire du regard de l’autre et des influences
externes, et sauf à être entouré d’optimistes hors
pair (ce qui, dans l’Hexagone, paraît somme toute
assez improbable), parler de son projet de
reconversion alors que celui-ci n’est qu’au stade
de souhait ou d’ébauche, c’est risquer de le tuer
dans l’œuf.

Comme vous, les autres sont enclins à pointer du


doigt ce qui ne fonctionnera pas, à objecter mille
raisons de ne pas se lancer, à distiller le doute et
l’inquiétude. Au final, vous avez toutes les chances
de reculer, et ce avant même de vous être engagé
dans l’action ! Si j’avais écouté les oiseaux de
mauvais augure qui me certifiaient qu’au mois de
juin, je ne trouverais plus de morilles même en
montant à 2 000 mètres d’altitude, jamais je
n’aurais connu la joie de voir poindre sous mon
nez les morilles élevées de nos montagnes.

Alors, avancez sur votre chemin tranquillement, à


votre rythme. Sans oublier l’essentiel : profitez du
silence de la nature qui vous entoure, et de votre
promenade.
1 Castillo, A., « L’art de la réussite consiste à savoir s’entourer des
meilleurs », Le Temps, décembre 2015.

2 Alain Javelle, Consultant Ressources Humaines in « Gérer les personnalités


difficiles au sein de l’entreprise », www.netpme.fr, 2013.

3 Castillo, A., « L’art de la réussite consiste à savoir s’entourer des


meilleurs », Le Temps, décembre 2015 : www.letemps.ch.

4 Castillo, A., op .cit.


Bibliographie
Arden, P., Vous pouvez être ce que vous voulez être, Éditions
Phaidon, 2004

Bazin, Ph., Doridot, J., Petit Manuel d’auto-coaching,


InterÉditions, 2015

Bourgeois, L., Vivre de son art, Les clés de la réussite pour


concilier passion et business, Éditions Eyrolles, 2015

Bourgeois, L., Les gens heureux ont toujours un plan B,


Éditions Larousse, 2018

Bourgeois, L., S’organiser au travail et alléger sa charge


mentale pour les Nuls, First Éditions, 2020

Boyer, F., Le Plaisir au travail, Éditions Eyrolles, 2018

Covey, S.R., Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce


qu’ils entreprennent, First Éditions, 2005

Deladrière, J.-L., Le Bihan, F., Mongin, P., Rebaud, D.,


Organisez vos idées avec le Mind Mapping, Dunod, 2004,
2007
Gabilliet, Ph., Éloge de l’optimisme, Éditions Saint-
Simon, 2010

Grospiron, E., Quand on rêve le monde, Altal Éditions,


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James, M., Jongeward, D., Naître gagnant : L’analyse


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Janin-Devillars, L., Changer sa vie. Il n’est jamais trop tard,


Éditions Michel Lafon, 2013

Johnson, S., Qui a piqué mon fromage ?, Éditions Michel


Lafon, 2000

Lagarde, L., La Boîte à outils du développement personnel en


entreprise, Éditions Dunod, 2014

Lenoir, F., Petit Traité de vie intérieure, Éditions Plon,


2010

Thalmann, Y-A., Les 10 Clés du développement personnel :


ce qui fonctionne vraiment pour aller bien, Leduc.s
Éditions, 2016
Sommaire

Couverture

Se reconvertir pour les Nuls - Changer de voie


professionnelle, poche

Copyright

Dédicace

À propos de l’auteure

Introduction

À propos de ce livre

Comment ce livre est organisé

Les icônes utilisées dans ce livre

Partie 1. Faire le point

Chapitre 1. Prendre le temps de se poser les bonnes


questions

Des questions fondamentales

Questionner la logique de sens


Apprendre à mieux se connaître grâce aux tests de personnalité

Chapitre 2. Identifier ses vrais objectifs et définir


clairement ses attentes

Créer une zone de temps suspendu

Bifurquer oui, mais pas n’importe où et n’importe comment

Se donner les moyens de ses nouvelles ambitions

Partie 2. Préparer sa reconversion

Chapitre 3. Trouver la bonne idée

Une question de réflexion… et d’intuition

Investiguer le marché

Saisir les opportunités

Chapitre 4. Se former

La formation professionnelle, comment ça marche ?

Identifier ses supports

De l’intérêt d’un bilan de compétences

Miser sur l’autoformation

Chapitre 5. Se lancer dans l’entrepreneuriat

Mettre le nez dehors… tout en restant au chaud

Décider de vivre (d’)une passion

Partie 3. Se mettre en marche… et assurer !


Chapitre 6. Entrepreneurs, bien choisir sa structure

Avantages et inconvénients de la microentreprise

Les principales formes juridiques de sociétés

Savoir s’entourer

Chapitre 7. Trouver des financements

Savoir faire un business plan

Les acteurs du financement

Chapitre 8. Se lancer en toute sécurité

Passer à l’action

Préparer ses arrières

Mettre en place des indicateurs de succès

Chapitre 9. Vendre sa reconversion

Redéfinir son positionnement

Raconter une belle histoire

Partie 4. La partie des Dix

Chapitre 10. Dix chiffres à méditer

93 %

30 %

Entre 5 000 et 7 000

20 %
1 000

Entre 400 et 800

50 ans

13

10

Chapitre 11. Dix comportements à développer pour


une reconversion réussie

Persévérance et détermination

Patience

Agilité

Résilience

Anticipation et adaptation

Remise en question

Courage

Discernement

Écoute

Confiance

Chapitre 12. Les reconversions de dix stars

Jean-Pierre Rives : du rugby à l’art

Brigitte Lahaie : du X à la radio

Éric Cantona : du foot au cinéma


Adel du groupe 2B3 : de la musique aux affaires

Annie Pujol : du petit écran à la danse

Stéphane Guivarc’h : du foot à la vente de piscines

Élodie Gossuin : de l’univers des Miss à la politique

Victoria Beckham : de la chanson à la mode

Christine Bravo : du petit écran aux bateaux

Bruno Madinier : de la comédie télévisée au coaching

Chapitre 13. Dix bonnes raisons de passer en mode


« cueillette »

Laisser ses idées pousser comme des champignons

Prendre plaisir en chemin

Innover

Élargir son champ de vision

Ne pas sortir sans préparation

Cultiver son réseau

Ne rien lâcher

S’entourer des meilleurs

Éviter les toxiques

Être seul… plutôt que mal accompagné

Bibliographie

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