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Mission BlaBlaCar
Les coulisses de la création
d’un phénomène
1. « Le monde est plus malléable que vous ne le pensez, et il attend que vous le façonniez »
Sommaire V
PENSER
Imaginer – Trouver de bonnes idées – La méthode ÉCOUTE ������������������������� 214
Se focaliser – Concevoir un projet qui marche – La méthode FOCUS ������������� 216
Organiser – Trouver son style – La méthode MAP ������������������������������������������� 218
Convaincre – Faire rêver et fédérer – La méthode PITCH ������������������������������ 220
Planifier – Tracer sa route vers l’objectif – La méthode ROADMAP�������������� 222
CRÉER
La marque – Exprimer son identité – La démarche VANOLO ������������������������ 224
Le modèle économique – Faire tourner l’entreprise – Le moteur BESOINS ����� 228
La plateforme – Faciliter des transactions – Le modèle de la Fusée ������������������ 232
Le prix – Trouver le juste prix, pour tous – Les 3C ������������������������������������������� 234
La confiance – Construire la fiabilité – Le modèle DREAMS ������������������������� 236
GRANDIR
Amorcer – Financer son premier produit – Le tableau du Juge �������������������������� 238
Recruter – Attirer et accueillir les talents – Les 10 filtres ���������������������������������� 242
Progresser – Agir en évoluant – L’attitude STOIC ������������������������������������������� 244
Accélérer – Simplifier et s’affirmer – L’action PERFORM ������������������������������� 246
Internationaliser – Se développer dans d’autres pays – L’analogie du Saut ������ 248
DURER
La culture – Faire vivre ses valeurs – La bienveillance CŒUR ������������������������� 252
Le produit – Se maintenir au top – L’effort BEST ��������������������������������������������� 258
L’innovation – Ne pas se faire dépasser – L’instinct 5D/5E ����������������������������� 260
L’humain – Survivre face aux machines – L’espoir GLASS ������������������������������� 262
La vue d’ensemble – Conserver pertinence et modernité – La sagesse CASE � 264
VI Mission BlaBlaCar
http ://www.missionblablacar.com
Bienvenue VII
Lorsque mon ami Fred m’a proposé de préfacer cet ouvrage, j’ai
d’abord été surpris. Son monde, c’est celui du covoiturage, quand
je suis attiré par les voyages en fusée vers les étoiles. Pourtant, nous
avons bien un point commun : l’esprit d’aventure, et tout ce qui va
avec une mission. Pourquoi, quand, comment, pour qui, avec qui,
et bien sûr, l’émotion, le travail, le rêve, la technologie, l’avant, le
pendant, l’après…
Le propre de l’être humain, ce sont probablement ses rêves un
peu fous, qui deviennent aventures, missions. Celles-ci nous défi-
nissent, même si elles semblent d’abord irréalisables : voler près des
étoiles, nous, les bipèdes ? Créer une communauté de millions de
personnes pour partager ses trajets en voiture ? Une fantaisie, à
l’époque…
Née d’une idée, une mission façonne le réel quand rien n’était
pourtant écrit ou tracé : et choisir cette mission, c’est choisir son
projet de vie. Ce n’est pas inné ou acquis : si l’on m’avait dit que je
deviendrais astronaute, j’aurais cru à une plaisanterie ! Mes grands-
parents étaient agriculteurs tous les deux, des deux côtés. J’ai pris
l’avion pour la première fois à 20 ans. J’ai d’abord souhaité devenir
pilote, ce qui est arrivé, non sans périodes de découragement. Et
un jour, j’ai appris que l’Agence spatiale européenne lançait un
Préface IX
X Mission BlaBlaCar
FRÉDÉRIC MAZZELLA
Introduction XI
Pourquoi ce livre ?
BlaBlaCar est né d’un besoin mais aussi d’une envie de réduire
notre consommation d’énergie fossile, sur l’idée toute simple du
partage. En relatant cette aventure de la création, cette progres-
sion par questions et empathie, je souhaite partager et transmettre
des outils permettant à la prochaine génération d’entrepreneurs de
se sentir prête à adresser les défis climatiques, technologiques et
démocratiques contemporains qui malheureusement ne manquent
pas. Avec Laure Claire et Benoît, nous avons conçu ce livre comme
un « voyage instructif », qui joint donc l’utile à l’agréable : vous
découvrirez les péripéties d’une aventure bien réelle qui, en combi-
nant vision et bon sens, est devenue une mission… possible !
Introduction XIII
Introduction XV
LA NOUVEAUTÉ
1. « Citrouille bleue ».
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Créer et Grandir 5
L’idée c’est une étincelle, mais pour faire un feu il faut aussi du bois
et de l’oxygène ! Dans le cas d’un projet entrepreneurial, le bois
c’est l’adéquation d’un produit ou d’un service avec un besoin et
son contexte, et l’air c’est le travail. Il faut souffler fort et longtemps
sur le feu pour qu’il prenne ! L’idée de BlaBlaCar, elle, m’est venue
un beau mois de décembre. J’habitais Paris et je voulais rentrer en
Vendée pour passer les fêtes de fin d’année en famille, mais tous les
trains affichaient complet. Je n’avais pas de voiture et les 450 kilo-
mètres qui séparent la Vendée de Paris semblaient très longs… J’ai
alors appelé ma sœur Lucie qui habitait à Rouen pour lui deman-
der de faire un détour par Paris et me récupérer. Sur la route, j’ai vu
un TGV nous dépasser le long de l’autoroute A10. C’était le train
dans lequel j’aurais pu être si j’y avais trouvé une place. En même
temps, j’ai pris conscience des centaines de voitures presque vides
qui nous entouraient et se dirigeaient également vers la Vendée,
beaucoup n’ayant que leur conducteur à bord. L’enfant en moi s’est
alors subitement demandé : « Papa, pourquoi les trains sont complets
et les voitures vides ? », puis : « Est-ce que je peux réserver une place
libre aussi dans une voiture ? » On ne pouvait pas.
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Il faut dépasser cette peur, pour progresser ! « Rien n’est plus puis-
sant qu’une idée dont le temps est venu », disait Victor Hugo. Mon
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1. Une place de marché (ou marketplace) met en relation des personnes pour qu’elles
échangent des services, vendent ou achètent des biens.
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À peu près tout ce que nous avons pu. Prenons, par exemple, les
profils en ligne. Photos, textes, numéros de téléphone, emails,
liens avec d’autres réseaux sociaux, etc. : sur chaque profil de
membre BlaBlaCar, l’information renseignée est vérifiée afin de
créer de la confiance entre les membres. Au tout début, je recadrais
moi-même manuellement toutes les photos sur Photoshop, si, si !
J’envoyais un email pour demander une nouvelle photo quand celle
soumise n’était pas bonne. Cela me prenait parfois cinq minutes
par photo. Avec quelques inscriptions par jour au début, c’était
gérable. Aujourd’hui, avec parfois plus de 100 000 nouveaux
inscrits par jour (soit plus d’un inscrit par seconde), passer cinq
minutes par photo nécessiterait plus de 1 000 personnes travail-
lant huit heures par jour1 ! Nous avons mis en place des logiciels
pour automatiser l’étape de recadrage photo au maximum. Il reste
une étape humaine de validation pour s’assurer de l’authenticité
et de la pertinence des photos proposées, mais cela ne nécessite
qu’une dizaine de personnes, car tout le reste a été automatisé :
élimination des photos inappropriées (des chats ou des couchers
de soleil par exemple…), cadrage, envoi de messages demandant
une nouvelle photo si besoin, sauvegarde en différents formats, etc.
Cette logique permet de gagner en efficacité et de diminuer les
coûts de traitement.
1. 100 000 photos × 5 minutes = 8 333 heures, soit plus de 1 000 journées de travail de
8 heures !
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Nb de membres
10 000 200 000 2 millions 25 millions 60 millions 100 millions
BlaBlaCar
Nb de
collaborateurs
4 10 50 250 400 500
(activité
covoiturage)
Ratio « Nb de
membres par 2 500 20 000 40 000 100 000 150 000 200 000
collaborateur »
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Avec plus de 258 millions d’utilisateurs actifs par mois recensés dans
le monde en 2021, le roi des jeux vidéo sur mobile, c’est King1. Et les
succès du studio derrière le fameux Candy Crush Saga ne doivent rien
au hasard !
Les locaux qui abritent la création des jeux sont surnommés « l’usine2 »,
en référence à l’approche industrialisée et rationalisée de la création
adoptée par le studio. Le portefeuille de jeux « gratuits » fait ainsi
figure de véritable laboratoire et d’outil de suivi pour les équipes.
Les jeux sont d’abord lancés sous la forme de prototypes que de
petites équipes de deux ou trois personnes conçoivent et améliorent
en fonction des premiers retours. D’ailleurs, pour accélérer cette
phase, King encourage sa communauté à faire part de ses feedbacks
au travers de forums, de programmes de bêta-test ou d’événements
dédiés aux joueurs dans ses locaux. Après analyse des données, seuls
les jeux les plus prometteurs sont confiés à une équipe spécialisée3.
Leur format est alors optimisé en y ajoutant des outils de fidélisation
et de monétisation, des fonctionnalités sociales, et en créant des
dizaines voire des centaines de nouveaux niveaux.
Candy Crush n’était ainsi qu’un des premiers concepts de puzzle ima-
ginés par King, avant de devenir une saga. Mais l’optimisation ne s’ar-
rête pas là : tous les aspects du jeu, comme les couleurs, les bonus et
la difficulté de progression, sont constamment améliorés en fonction
des retours utilisateurs4.
Pour créer de l’émulation supplémentaire, l’entreprise organise
régulièrement des concours internes. Et que gagne le prototype qui
récolte le plus grand nombre de votes ? L’opportunité d’être diffusé à
la communauté et de devenir à terme une saga.
1. Selon les chiffres relayés par le site Statista, disponibles en ligne – lien sur le site du livre.
2. « How King’s Candy Crush making ‘factory’ creates », D. Tach, 7 mai 2014, disponible
en ligne – lien sur le site du livre.
3. « Understanding King.com’s production line », Z. Street, 7 oct. 2013, disponible en
ligne – lien sur le site du livre.
4. « How King is crushing games date », T. Sekinag, 25 févr. 2018, disponible en ligne –
lien sur le site du livre.
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Comment battre les géants des réseaux sociaux sur leur propre ter-
rain de jeu ? Demandez à TikTok ! Il n’a fallu que deux ans et demi à
la plateforme de vidéos courtes développée par l’entreprise chinoise
ByteDance pour conquérir un milliard d’utilisateurs… là où Facebook
et Instagram en avaient mis huit1.
Le premier moteur de cette croissance ahurissante tient dans la straté-
gie de positionnement de TikTok. Snapchat a déjà conquis une vaste
part de marché des adolescents et jeunes adultes ? TikTok choisit de
se concentrer sur les 12 ans et plus pour devenir « l’application la plus
jeune du monde2 ».
TikTok porte également une attention particulière aux créateurs de
contenu. L’application a compris qu’en rendant célèbres les TikTokeurs
elle les fidélise et les transforme en ambassadeurs. La plateforme leur
facilite la tâche en déployant des outils de création et de partage
vidéo ultra-sophistiqués, mais facilement utilisables. Ces outils inno-
vants multiplient la viralité de TikTok, qui réalise alors véritablement
son « passage à l’échelle ».
TikTok propose aussi à ses créateurs de relever des « challenges »,
comme des concours de danse. Ceux-ci génèrent une création mas-
sive de contenu qui attire les utilisateurs… ce qui augmente la popu-
larité des créateurs et les incite à créer toujours davantage. La boucle
de la viralité est donc bouclée !
Cet écosystème est renforcé par un algorithme qui permet des recom-
mandations ultra-personnalisées de contenu3 : l’application parvient
à créer des communautés de manière organique, contrairement à
Twitter ou Facebook où les utilisateurs doivent eux-mêmes rejoindre
des groupes. TikTok est l’exemple de « mise à l’échelle » la plus rapide
à ce jour…
1. « How to become TikTok famous », A. Nicolaou, Finantial Times, 8 nov. 2019, dispo-
nible en ligne – lien sur le site du livre.
2. « How TikTok is rewriting the world », C. H. J. Springer, The New York Times,
27 oct. 2019, disponible en ligne – lien sur le site du livre.
3. Voir l’enquête « Inside TikTok’s Highly Secretive Algorithm », Wall Street Journal,
21 juil. 2021, disponible en ligne – lien sur le site du livre.
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1. « Staying true to your vision pays. Just ask Patagonia », Tom & Jerry, Medium,
10 mai 2020, disponible en ligne – lien sur le site du livre.
2. C’est l’engagement formulé par Ryan Gellert, le nouveau CEO de l’entreprise, dans une
interview accordée en sept. 2020, disponible en ligne – lien sur le site du livre.
3. « Eurêka ! Certains dirigeants font un pied de nez au management traditionnel »,
P. Auger, The Conversation, 18 fév. 2021, disponible en ligne – lien sur le site du livre.
4. Let My People Go Surfing: The Education of a Reluctant Businessman, Y. Chouinard,
Penguin books, 2016.
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L’ÉCHANGE
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LA MANIÈRE
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LA MARQUE
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u Et adopter BlaBlaCar !
Oui, mais cela n’a pas été immédiat… Trouver le nom BlaBlaCar
nous a pris des années, et m’a personnellement coûté 80 nuits
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Le mot lui-même m’était venu un soir très tard après une longue
journée de travail. Comme souvent, je cherchais des noms en lais-
sant errer mes pensées et en regardant mon écran de manière un
peu floue, dans une période d’hypnagogie, cet état créatif entre
l’éveil et le sommeil. Sur notre site, les membres remplissaient leur
profil en renseignant notamment l’information qui indique s’ils
parlent beaucoup ou non en voiture, en précisant s’ils sont plutôt
Bla, BlaBla ou BlaBlaBla. J’avais ajouté cette préférence sur les
profils de nos membres quand les premiers covoitureurs m’avaient
dit : « J’adore faire du covoiturage mais je tombe parfois sur des gens qui
bavardent beaucoup ou d’autres qui ne parlent pas du tout… Ce serait
bien qu’on le sache à l’avance ! » Je naviguais donc sur le site et j’étais
1. « T’es sérieux ? C’est brillant… ou complètement idiot… ou les deux ! Blah Blah Car
Oh mon Dieu, celui-ci est trop drôle ! Tu vas bâtir toute ton entreprise sur un nom aussi
idiot ? »
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L’OPTIMISME
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Elle donne déjà accès à tous à une nouvelle information qui bou-
leverse le « jeu », au sens de la théorie des jeux. Désormais, chacun
d’entre nous dispose d’un nouveau super-pouvoir, celui des profils
confiance de Trustman. Associée à d’autres forces comme la mon-
tée en puissance de préoccupations environnementales, la méfiance
envers les institutions et des perspectives de croissance faible, nous
voyons clairement que la confiance apportée par les plateformes de
l’économie du partage bouleverse de nombreux usages (déplacement,
logement, location, échange de services, vente en seconde main,
etc.) et secoue les acteurs en place. Neuf Français sur dix déclarent
avoir déjà réalisé au moins une fois une pratique de consommation
collaborative. Il est difficile de prévoir la transformation profonde
que cela va engendrer pour la société dans les décennies à venir mais,
comme le démontre Jean Tirole, prix Nobel d’économie, « les phé-
nomènes collectifs résultent des comportements individuels et à leur tour
affectent ces derniers ». Or, les comportements individuels sont déjà en
train d’évoluer ! Il y a fort à parier que cela donnera naissance à de
nouveaux phénomènes collectifs. Je souhaite donc que cette nouvelle
donne passionne rapidement tous les mathématiciens, philosophes
et économistes qui s’intéressent de près ou de loin à la théorie des
jeux. J’aimerais que cela nous apporte une nouvelle solution à la
tragédie des biens communs qui, à l’échelle planétaire, engendre le
changement climatique et ne trouve aujourd’hui de solution ni par
nationalisation, ni par privatisation, ni par gestion locale.
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1. « How eBay built a new world on little more than trust », J. Naughton, The Guardian,
13 sept. 2015, disponible en ligne – lien sur le site du livre.
2. Sur ce sujet, consulter notamment le site de l’entreprise – lien sur le site du livre.
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1. Vestiaire Collective et StockX ont chacun leurs propres processus de vérification pour
garantir l’authenticité des biens – liens sur le site du livre.
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LA MISSION
“ Alors là tu vois, j’ai tous les Post-it des gens qui m’ont appelé
pour réserver aujourd’hui dans ma voiture. Pour ceux qui ont
annulé, j’ai jeté le Post-it. Et puis à côté des prénoms là tu vois,
j’ai noté un pourcentage de chances que le passager vienne. Quand
ils me disent qu’ils vont juste en weekend chez leurs parents parce
qu’ils ont du linge à laver, je donne seulement 50 % de chances
qu’ils viennent. Par contre, s’ils me disent qu’ils vont au mariage
de leur meilleur ami, alors là je mets 90 %. Ah, et puis dans mon
téléphone tu vois, j’ai 174 contacts “lapin”. Oui, c’est ceux qui m’ont
appelé pour réserver un jour mais qui au final ne sont pas venus.
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Présent et Futur 59
« Ce qui a été fait a déjà été fait, pourquoi le refaire ? » Cette phrase
attribuée à John Lennon résume bien mon attirance pour les
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LA PATIENCE
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u Voilà pour le temps que l’on compte et donc que l’on investit,
mais qu’en est-il du temps qui compte, alors ?
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LE PRODUIT
1. Sur ce sujet, voir notamment la fiche Le Produit – L’effort BEST, ainsi que le livre
Lean Startup : adoptez l’innovation continue, E. Reis, Paris, Pearson, 2012.
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Présent et Futur 71
u Très bien, mais à quoi cela sert-il au juste de faire des choses qui
ne pourront pas « grandir », du moins au tout début ? N’est-ce
pas contre-productif ?
Une fois le premier produit conçu, il faut progresser pour que l’uti-
lisateur ne se rende même plus compte qu’il utilise le produit. Un
bon produit c’est comme un toboggan2 : on ne parle pas de lui, mais
du plaisir qu’il nous procure. L’utilisateur doit rester focalisé sur
son but et son expérience, sans entrapercevoir la technique sous-
jacente. Quand on fait du toboggan, on ne parle pas de la structure
1. Dans son livre Great by Choice (Harper Business, 2011), Jim Collins explique pour-
quoi il vaut mieux « tirer des balles avant de tirer des boulets de canon ». La capacité à tour-
ner de petites mais solides idées (bullets) en hits (cannonballs) compte même plus qu’un
réservoir d’innovation pure.
2. Voir fiche Le Produit – L’effort BEST.
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LA SURVIE
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1. L’entrepreneur revient régulièrement sur ses routines en interview ou dans des tweets,
comme dans la série datée du 17 oct. 2018, disponible en ligne – lien sur le site du livre.
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L’ÉCOUTE
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Disons que j’en avais entendu parler, un peu comme tout le monde,
mais je pense que je n’avais pas bien compris ce que c’était pro-
fondément. Un modèle économique, c’est le moteur de toute
organisation, c’est ce qui équilibre les coûts avec des revenus, ce
qui permet de mobiliser et de payer des hommes et des femmes
pour réaliser une mission commune. C’est la petite pépite, le petit
diamant de logique au centre d’un produit ou d’un service utile,
qui le pérennise. C’est ce qui justifie que quelqu’un souhaite payer
pour bénéficier de ce qu’une organisation produit, ou bien qu’un
mécène, un bienfaiteur et même l’État trouve son compte à soute-
nir une bonne action pour sa population, l’éducation, la justice, la
santé, la recherche. Sans modèle économique, pas de vie pour une
organisation quelle qu’elle soit, entreprise ou association. Même
Wikipédia en a un : le don. Une partie des utilisateurs donne un
peu d’argent pour que Wikipédia existe et lui livre son savoir, ce
qui permet de compenser les frais de fonctionnement du service,
qui s’élèvent à plusieurs dizaines de millions de dollars chaque
année.
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LA CONVICTION
u Dit de cette manière, cela paraît simple… As-tu toujours réussi
à convaincre tes interlocuteurs ?
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Échecs et Succès 87
En fait, cela m’a porté chance ! Je crois que l’agent souhaitait à tout
prix éviter un autre scandale. J’ai abordé les choses calmement,
en étant le plus précis et le plus honnête possible concernant la
situation : société nouvelle, qui répond à un appel d’offres public
mais n’a pas encore de collaborateur. Clairement, ma demande
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LES ESSAIS
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Oui, un par un, et les uns après les autres, en restant donc « focus ».
Parfois ils se chevauchaient dans le temps pour des raisons tech-
niques, ce qui créait des complexités additionnelles, mais nous
sommes tout de même passés de l’un à l’autre puis au suivant sur
plusieurs années, en embrassant chaque expérimentation à fond.
Sur les six, trois se sont avérés trop faibles pour soutenir l’activité et
trois pouvaient être qualifiés d’équilibrés1. Cependant, deux de ces
modèles financièrement équilibrés amenaient trop de complexité
ou trop de distorsion au produit pour pouvoir nous permettre une
croissance saine et conforme aux ambitions de qualité de notre
service. Je ne regrette absolument rien de ce parcours d’essais. Je le
conçois sous l’angle d’une méthode de progression scientifique : on
essaye tout, sans dogmatisme. D’ailleurs, une fois encore, Einstein
est de bon conseil. Pour lui, « le signe de la folie est d’essayer plusieurs
fois la même chose en escomptant un résultat différent ». Cela veut donc
bien dire que lorsque l’on veut progresser, il faut essayer autrement !
Et la seule manière de savoir si un bateau flotte, c’est de le mettre
à l’eau et non de se contenter de l’imaginer sur papier. Ce parcours
nous a donc véritablement permis de mieux comprendre notre
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1. Wework et Morning, sociétés spécialisées dans le partage de bureaux, sont nées res-
pectivement en 2010 et 2012.
92 Mission BlaBlaCar
LA PERSÉVÉRANCE
Oui, c’est vrai que lorsque j’étais enfant j’ai souvent entendu dire
que j’étais têtu… mais par la suite j’aime croire que cela s’est
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94 Mission BlaBlaCar
En effet, nous avons refermé les bureaux, mais pas le service, qui
tourne toujours dans ces pays. Il continue d’ailleurs à grandir.
Aussi, il faut reconsidérer le contexte : entre 2012 et 2015, en trois
ans donc, nous avons lancé notre service dans une vingtaine de
pays. Sur les vingt, dix-sept ont correctement démarré et justi-
fiaient nos investissements de croissance, et trois étaient clairement
à la traîne, ceux que vous citez. Dans un souci de rationalisation de
nos efforts et de nos dépenses, nous avons recentré notre énergie
sur ce qui marchait le mieux. Nous avions des pays dans lesquels
chaque euro dépensé avait dix fois plus d’impact en croissance que
dans d’autres. Aussi certains pays comme le Brésil ou la Russie
demandaient à ce qu’on y investisse plus d’énergie : nous avions
sur place de très sérieux concurrents copycats, l’un appelé Tripda
lancé par Rocket Internet (un groupe international spécialisé dans
la réplication éclair de plateformes Internet qui marchent déjà
dans d’autres géographies), et l’autre appelé BeepCar, lancé par
Mail.ru (VK), l’équivalent en Russie de Gmail et Facebook réu-
nis. Ces copies de notre plateforme poussées par de très grands
groupes nous ont beaucoup secoués, et forcés à réagir très forte-
ment. Nous avons aujourd’hui plus de 10 millions de membres
inscrits au Brésil et 30 millions en Russie, ce qui justifie donc la
persévérance que nous y avons placée ! Il paraissait plus raisonnable
d’investir notre argent dans ces pays. Et puis, au final, 17/20 ce
n’est pas si mal comme note !
Échecs et Succès 95
Les seules sociétés qui progressent sont celles qui ont bien assi-
milé le concept de sunk cost, les coûts irrécupérables. Les autres
investissent sur le passé, jusqu’à ce que le présent les chasse. Le
fait d’avoir commencé un investissement, en temps ou en argent,
ne justifie pas de le poursuivre si les résultats ne sont pas satis-
faisants. Quand un clou est planté tordu à mi-parcours, il faut
surtout lever le marteau et arrêter de taper dessus sinon il va finir
complètement écrasé sur le côté ! Soit on arrive à redresser le clou,
soit on le retire pour en planter un nouveau. Dans tous les cas, il
faut faire une pause et réfléchir et ne pas simplement continuer à
taper sans se poser de questions. Ce serait sinon une pure perte de
temps et d’énergie. C’est probablement là d’ailleurs qu’il faut faire
la différence entre l’entêtement et la persévérance. On peut vouloir
atteindre un but tout en restant flexible en cours de route et en
acceptant de changer de méthode. Ce qu’il faut retenir de cette
notion de sunk cost, c’est la nécessité de rester attentif et critique
dans l’action. Le plus important n’est pas toujours le choix que l’on
fait, mais ce que l’on fait de son choix, c’est-à-dire qu’il faut rester
actif, y compris après avoir fait un choix. Ensuite, si l’on décide de
bifurquer, d’explorer un nouveau chemin, il s’agit de ne pas faire
semblant.
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LE BONHEUR
Échecs et Succès 97
98 Mission BlaBlaCar
Échecs et Succès 99
1. Le jour où je me suis aimé pour de vrai, Dr. S. Marquis, Paris, La Martinière, 2017.
1. « Reid Hoffman, LinkedIn co-founder, tells his story from failure to success », E. Plesky,
10 fév. 2020, disponible en ligne – lien sur le site du livre.
2. « Business Model Canvas Examples : LinkedIn Business Model », D. Pereira,
29 juil. 2021, disponible en ligne – lien sur le site du livre.
1. « La belle aventure de Yuka, l’appli pour mieux manger », V. Loctin, Entreprendre, 7 juin
2020, disponible en ligne – lien sur le site du livre.
2. Ce sont les chiffres donnés par la plateforme de données et statistiques Statista en 2021,
disponibles en ligne – lien sur le site du livre.
3. L’étude de Yuka « Mesure d’Impact – Comment Yuka contribue à changer les choses ? »
peut être téléchargée en ligne – lien sur le site du livre.
4. « Face au phénomène Yuka, les industriels cherchent la parade », A. Haverland, L’Usine
nouvelle, 17 juil. 2019, disponible en ligne – lien sur le site du livre.
1. « UIPath’s meteoric rise from unknown startup to $35B RPA juggernaut », R. Miller,
Tech Crunch, 26 mars 2021, disponible en ligne – lien sur le site du livre.
2. « The story of UiPath – How did it become Romania’s first unicorn ? », G. Gheorghe,
Business Review, 9 avr. 2018, disponible en ligne – lien sur le site du livre.
1. « The AirBnB Story : Brian Chesky’s Lessons For Business Startups », P. Stubbs,
13 avr. 2017, disponible en ligne – lien sur le site du livre.
2. « Airbnb CEO Brian Chesky on Building a Company and Starting a ‘Sharing’
Revolution », D. Thompson, The Atlantic, 13 août 2013, disponible en ligne – lien sur le site
du livre.
3. La page d’accueil du site est toujours accessible et vaut le détour ! Lien sur le site du livre.
4. « The Airbnb Startup Story : An Odd Tale of Airbeds, Cereal and Ramen », I. Rabang,
31 mai 2019, disponible en ligne – lien sur le site du livre.
LE PITCH
107
1. Ces termes techniques sont pour la plupart des mesures d’activité dont vous pouvez
trouver des définitions et explications en les recherchant sur Internet.
2. Un business angel investit à titre individuel au capital d’une jeune entreprise innovante,
à un stade précoce de création. Il met aussi parfois à disposition son expérience et son
réseau pour accompagner l’entreprise.
LA SÉQUENCE
u Eh bien, te parler et se laisser convaincre peut vite coûter
cher, on dirait ! Mais dans quel ordre active-t-on les différentes
sources de financement ?
1. Après le financement d’amorçage des amis, de la famille et des business angels vient
celui des financiers. Ces derniers utilisent même les lettres de l’alphabet pour parler de
ces séquences de financement : Série A, Série B, Série C, etc.
Oui, ce n’est qu’en 2009 que j’ai pu réaliser notre première levée de
fonds d’amorçage et me verser un premier salaire, cinq années après
le début de l’aventure. Notre service réunissait déjà 150 000 covoi-
tureurs. C’est un groupe de business angels nommé Quadriplay
qui s’est lancé en premier. Ils ont adoré le projet et ils ont misé le
maximum de ce qu’ils pouvaient se permettre : 300 000 euros sur
les 600 000 visés. L’autre moitié a été rassemblée grâce à du « love
money » (de l’investissement qui provient d’amis) et à Luis Martin
Cabiedes, dont j’ai déjà parlé.
Si, et je n’étais pas très à l’aise ! J’ai retrouvé récemment l’email que
j’avais envoyé à mes amis qui voulaient investir : je prenais toutes
les précautions possibles pour éviter un malentendu et, surtout,
m’assurer de ne pas perdre d’amis !
Le 03 sept. 2009 à 02 :28, Frédéric Mazzella a écrit :
Hello les amis1,
Attention, Comuto2 est une drogue. On est déjà
LA GESTION
Les options ! Comme son nom l’indique, une option est une possi-
bilité. Une option sur une action de société donne le droit d’acheter
plus tard une action à tel ou tel prix, fixé dès aujourd’hui. Cette
option a elle-même un coût : on peut acheter par exemple une
option à 1 euro qui donne le droit d’acheter une action ordinaire à
10 euros pendant dix ans. Si l’action vaut 20 euros dans cinq ans,
alors l’acheter à 10 euros nous fera gagner 9 euros (10 euros de plus-
value, moins 1 euro, prix d’achat initial de l’option). En revanche,
si plus tard l’action ne vaut que 5 euros, notre droit pour l’acheter à
10 euros n’aura aucun intérêt. On aura alors perdu 1 euro, prix de
l’option initiale. Pour les collaborateurs, on dispose également de la
possibilité d’offrir des options gratuitement. Lorsque la société est
jeune, cela s’appelle des BSPCE (bons de souscription de parts de
créateur d’entreprise). Ces possibilités multiformes d’option et de
valeur future ne sont pas toujours comprises ou appréciées en France
où la culture de l’actionnariat des employés est moins développée
que dans les pays anglo-saxons par exemple. En conséquence, il est
arrivé qu’en entretien d’embauche, lorsque je proposais des BSPCE
aux candidats, on me demande si nous n’offrions pas plutôt des
tickets-restaurant ! Évidemment c’est totalement différent, mais le
Oui, tout à fait ! Il y a une notion que j’ai adorée lorsque je l’ai com-
prise, c’est la possibilité de changer du Capex (Capital Expenditure
ou dépense d’investissement en français) en Opex (Operational
Expenditure ou dépense d’exploitation)1. Ça aussi c’est un joli tour
de magie ! C’est une forme de prêt lié à l’usage. C’est exactement ce
que l’on voit dans l’industrie de la téléphonie mobile et aussi dans
l’industrie de l’automobile. Quand un opérateur nous propose un
téléphone pour 1 euro en échange d’un engagement à rester client
vingt-quatre mois avec un forfait à 30 euros, il finance l’acquisition
de l’appareil, qui ne vaut naturellement pas 1 euro, par la promesse
d’un usage futur de ses services : un abonnement. Vingt-quatre
mois à 30 euros, cela représente 720 euros, donc a priori plus cher
que le prix de revient du téléphone pour l’opérateur. Ce faisant, il
permet à ses clients de s’équiper sans avoir à débourser une somme
importante au début pour se procurer l’appareil nécessaire à l’uti-
lisation du service. Il remplace l’investissement initial par une
dépense d’utilisation dans le temps. Les loueurs de voiture longue
durée qui offrent des options d’acquisition en fin de location font
également ce tour de magie, qui cette fois ressemble encore plus à
un prêt. Cette même notion, lorsqu’elle est déployée sur des milliers
de personnes, donne même naissance au modèle des assurances : on
paye un peu chaque mois, pour que lorsqu’il arrive quelque chose à
quelqu’un, on puisse payer une grosse somme grâce aux cotisations.
Il y a d’ailleurs fort à parier que nous verrons dans les prochaines
années d’autres modèles de ce genre fleurir dans d’autres domaines.
1. « Wise IPO : Everything you need to know about Wise », B. Lobel, disponible en ligne
– lien sur le site du livre.
2. Les modèles « peer-to-peer » (P2P), ou « pair à pair » en français, sont des modèles dis-
tribués où les participants aux réseaux sont mis en relation directement entre eux.
1. « Guide : What is Bitcoin and how does it work ? », BBC, 5 févr. 2021, disponible en
ligne – lien sur le site du livre.
2. « Bitcoin definition », J. Frankenfiel, Investopedia, 30 nov. 2021, disponible en ligne – lien
sur le site du livre.
3. « Future of Cryptocurrency ? Will it grow or stoop low ? », P. Dialani, 4 juin 2021, dis-
ponible en ligne – lien sur le site du livre.
4. « Fiat Money vs. Cryptocurrency : can they co-exist ? », disponible en ligne – lien sur le
site du livre.
5. « Jack Dorsey says Square will launch bitcoin DeFi platform », H. Murphy, Financial
Times, 16 juil. 2021, disponible en ligne – lien sur le site du livre.
LA POLYVALENCE
“ Vous avez bien une petite main pour imprimer ces papiers ?
– Euh… non. Enfin si, disons que la petite main c’est moi, je vais
”
le faire !
Discussion entre un grand patron et Fred
lors d’une vente d’un service de covoiturage
133
Si aucun des deux n’en a conscience alors oui, cela peut être néfaste
à la petite structure. Il y a au moins deux décalages symptoma-
tiques : la différence de moyens et l’approche différente du temps.
Lors d’un début de collaboration, un grand groupe organise faci-
lement de nombreuses réunions avec une startup pour comprendre
son fascinant nouveau produit. Si la startup ne sait pas dire stop,
cela peut finir par la tuer car elle déploie trop de ressources pour
plaire au grand, qui exerce sur elle une certaine fascination. Le
grand dispose souvent de beaucoup de moyens et de personnes
mobilisables (des comptables au département finance, des juristes
au service juridique, des ingénieurs à la direction des systèmes
d’information, etc.), et les cadres peuvent ne pas se rendre compte
que leurs demandes prennent tout le temps des quelques employés
de la startup. Sur l’approche différente du temps, le plus flagrant ce
sont les délais de paiement. Les grandes sociétés payent souvent les
petites avec plusieurs mois de retard. Cela nous est arrivé plusieurs
fois et, dans ces cas-là, les mauvais prétextes ne manquent pas !
« Ah mais vous aviez adressé votre facture au mauvais service il y a
six mois ! Il faut nous en refaire une datée d’aujourd’hui et à destina-
tion du département ressources humaines. » Les grands ne se rendent
souvent pas compte à quel point ces décalages ont un impact sur
1. « Sois frugal pour aller loin. » Voir fiche La Culture – La bienveillance CŒUR.
1. Noise : pourquoi nous faisons des erreurs de jugement et comment les éviter, D. Kahneman,
O. Sibony et C. R. Sunstein, Paris, Odile Jacob, 2021.
L’AMBITION
En utilisant les atouts que les grands n’ont pas : l’agilité et l’au-
dace. Les petites équipes sont resserrées et ne couvrent pas tous
les métiers, mais elles sont agiles et ont peu d’a priori. Elles
peuvent avancer rapidement avec une certaine naïveté et tenter des
choses que les grands ne se permettraient pas. Aussi, être petit
n’empêche pas d’utiliser des méthodes de grands… Par exemple,
quand on lance une activité nouvelle qui n’entre dans aucune case
administrative, on peut très bien, comme un grand, aller faire du
lobbying et parler aux gouvernements et aux régulateurs. Cela
peut paraître incroyable mais, lorsque nous avons commencé, il
1. France Digitale est la plus grande association de startups d’Europe, dont Frédéric est
coprésident.
2. Voir fiche Internationaliser – L’analogie du Saut.
u Garder les pieds sur terre avec des échasses, pas facile ! Plus
sérieusement, comment les entrepreneurs peuvent-ils maîtri-
ser ce changement, de petit à grand, de l’ombre à la lumière,
sans perdre pied ?
La SNCF compte parmi nos amis. La rumeur d’un rachat est née
vers 2010, d’une confusion noyée dans un océan d’informations.
À l’époque, la SNCF s’intéressait déjà au covoiturage et avait
racheté un de nos concurrents, qui avait moins de croissance que
nous et qui n’existe plus aujourd’hui. La confusion est partie de
là, alimentée par la volonté de certains de trouver une explication
simple et choc à la croissance rapide de BlaBlaCar. On touche
ici précisément au complotisme évoqué précédemment. J’ai évi-
demment entendu plein de fois cette rumeur en covoiturage. Une
fois, un passager me l’a soutenue vraiment bec et ongles. Je lui ai
répondu gentiment que non, il m’a expliqué que si… J’ai fini par lui
dire que j’étais le fondateur de BlaBlaCar et que, par conséquent,
je connaissais la répartition du capital de la société. Il s’est arrêté
dix secondes… il a pris son portable et fait une recherche Internet
« BlaBlaCar Frédéric » pour voir si le « Frédéric M » qui était
son conducteur n’était pas mythomane. Il s’est arrêté à nouveau
dix secondes, m’a regardé et m’a dit : « Mais en fait t’en sais rien,
ils ne t’ont pas tout dit ! » Je dois avouer que j’étais scotché et que le
reste du voyage a été plutôt silencieux…
Oui, mais bien plus tard ! Fin 2018, la SNCF est entrée au capi-
tal de BlaBlaCar en participant à une de nos levées de fonds. La
SNCF détient donc aujourd’hui un petit pourcentage de la société.
L’idée de ce rapprochement est de pouvoir dans un futur que nous
espérons proche offrir aux voyageurs un maximum d’options de
voyage, combinant covoiturage, bus et train, de manière à deve-
nir un point d’entrée central dans l’expérience de réservation de
voyages en ligne.
1. Mentorshow est une plateforme sur laquelle on peut suivre des masterclass. Dans
ces cours, qui se présentent sous la forme de courtes vidéos, des artistes, des écrivains,
des chefs cuisiniers, des entrepreneurs, etc. livrent les « recettes » de leur succès pour que
chacun puisse s’en emparer !
2. « Qui veut être mon associé ? » est une émission dans laquelle des porteurs de projets
viennent présenter leur entreprise devant un jury de cinq investisseurs et demandent un
apport financier précis contre un pourcentage de leur société. À l’issue de questions et
discussions où le modèle du projet est décortiqué, chaque membre du jury décide ou non
de suivre le projet au travers d’un investissement.
3. Selon le « Baromètre de l’envie d’entreprendre des Français » publié par Go
Entrepreneurs en janvier 2021, 36 % des étudiants déclarent vouloir créer leur entreprise.
1. « How Did Apple Get So Big ? The Story Behind Apple’s Success », A. Beattie,
8 oct. 2020, disponible en ligne – lien sur le site du livre.
2. « Steve Jobs and Steve Wozniak. Apple Computer. Computing and Telecommunications »,
disponible en ligne – lien sur le site du livre.
1. La responsabilité sociale (ou sociétale) des entreprises évalue la manière dont les entre-
prises participent au développement durable.
2. « Notation RSE : EcoVadis lève 200 millions de dollars auprès du fonds américain
CVC », B. Héraud, Novethic, 13 janv. 2020, disponible en ligne – lien sur le site du livre.
3. « Marque employeur, développement durable et RSE : nouvel acte de recrutement ? »,
O. Kaddouri, 24 avril 2021. Voir le lien sur le site du livre.
4. Glassdoor est un site sur lequel les employés, anciens ou actuels, des entreprises peuvent
évaluer leur environnement de travail de manière anonyme.
Le moins que l’on puisse dire est que Xavier Niel, l’emblématique fonda-
teur de Free, croit dans l’écosystème tech français, et innove !
L’entrepreneur français, hacker informatique aux débuts de sa carrière
puis dynamiteur de l’industrie télécom, cultive toujours cet engagement
de « pirate ». Le but ? Redistribuer les cartes en faveur de l’innovation.
Depuis plus de dix ans, il investit dans les startups françaises au travers
de son fonds Kima Ventures piloté par Jean de La Rochebrochard. Avec
deux investissements par semaine, Xavier Niel est l’un des « angels » les
plus actifs au monde1.
En 2013, pour pallier la pénurie de développeurs en France, il crée
« 42 », une école de programmation 100 % gratuite et ouverte à tous,
sans condition de diplômes. Depuis, le concept a essaimé : présent
dans une vingtaine de pays, « 42 the Network » réunit aujourd’hui plus
de 12 000 élèves répartis au sein de 35 campus.
En 2017, il investit près de 200 millions d’euros pour rénover la halle
Freyssinet à Paris2 : dirigée par Roxanne Varza, Station F est actuelle-
ment le plus grand incubateur de startups au monde.
Plus récemment, Xavier Niel s’est investi dans les problématiques liées
au dérèglement climatique. Il a ainsi participé en 2020 au financement
de la première usine française de substituts végétaux de viande, et il
finance Hectar, structure de formation qui combine les forces respec-
tives de l’école 42 et de Station F : un établissement, gratuit lui aussi,
qui a pour objectif de former des porteurs de projets dans l’agriculture
bio et régénératrice3. L’école est dirigée par Francis Nappez, ancien
cofondateur et directeur technique de BlaBlaCar, bien habitué à trouver
les synergies entre écosystèmes naturels et tech, et à s’attaquer aux
problèmes de demain !
1. C’est en tout cas ce que dit de lui son propre fonds. Voir le lien sur le site du livre.
2. « Comment Xavier Niel est devenu le “parrain” français… du numérique », P. Manière,
La Tribune, 6 avr. 2016, disponible en ligne – lien sur le site du livre.
3. « Ce que l’on sait d’Hectar, l’école d’agriculture de Xavier Niel », Maddyness/AFP,
1er sept. 2021, disponible en ligne – lien sur le site du livre.
Frédéric Mazzella : Après de longs mois seuls sur notre idée et des
centaines de refus essuyés partout, on était en effet surpris d’avoir
pu trouver quelqu’un d’aussi motivé que nous par le covoiturage ! Il
fallait vérifier… Comment une professionnelle de la communica-
tion qui avait porté la « Semaine de la mobilité » au niveau national
pour le ministère de la Transition écologique pouvait-elle réelle-
ment s’intéresser à notre projet encore modeste, et aux métriques
161
LE PREMIER CERCLE
Pas tant que ça ! Ce n’était pas dans un garage mais dans un petit
appartement à Montmartre et, en plus des Géo Trouvetou, il y
avait un chat tout gris, celui que j’avais adopté juste après le com-
mencement du projet. Je l’ai d’ailleurs appelé Carbone pour me
rappeler ma mission de trouver des solutions à la problématique
des émissions grandissantes de CO2. Carbone passe aujourd’hui
une retraite bien méritée en Vendée. Je conseille à tout entrepre-
neur d’avoir un chat, c’est fantastique. On peut exposer au chat
tout son raisonnement, lui faire ses tout premiers pitchs, et c’est à
peu près le seul être qui ne va pas vous répondre en vous donnant
toutes les raisons pour lesquelles ça ne marchera pas ! Cela diminue
un peu la solitude de l’entrepreneur. Mais je vous rassure, j’ai aussi
pitché à des vrais gens : au commencement, on cherche à constituer
son premier cercle, disons jusqu’à dix personnes, et à convaincre
tout être intelligent que l’on côtoie que le projet tient debout, voire
qu’il ou elle ferait bien de s’associer à nous pour le réaliser. Or il
faut faire attention car, lorsque vous êtes totalement habité par une
idée et que vous cherchez à vous associer, vous n’êtes pas à l’abri
de commettre des erreurs. J’avais la chance d’avoir autour de moi
des personnes incroyables, rencontrées au cours de mes différentes
J’organisais chez moi des soirées pizzas et j’en profitais pour parler
du projet. Mon ami Damien, rencontré lors de mes classes prépara-
toires, a immédiatement accroché à l’idée. À peine trente minutes
après lui avoir parlé pour la première fois du concept de plate-
forme de covoiturage, il s’est mis à coder avec moi ! Mon ami
Patrick et ma sœur Hélène participaient également aux réflexions
autour des pizzas, sur des sujets principalement communication,
stratégie et structuration administrative. Par la suite, Nicolas
Deroche, un ancien collègue qui m’avait beaucoup impressionné
par ses qualités de programmeur et avec qui je m’entendais extrê-
mement bien, nous a rejoints. Il y avait aussi mon voisin Lionel
Johnson, très au fait des nouveaux modèles Internet car il était
entrepreneur et l’un des tout premiers collaborateurs de Meetic. Il
organisait également des soirées pizzas chez lui, pour explorer de
nouveaux services.
Oui les pizzas dans la tech, c’est sacré ! C’est d’ailleurs lors d’une
soirée chez Lionel que j’ai rencontré Francis, qui m’a très vite
impressionné. Un soir, nous rendant compte que nous avions tous
prêté des CD, des DVD ou des livres à des amis et avions perdu
la trace de nombre d’entre eux, nous avons discuté d’un service de
suivi de ces objets. La semaine suivante, nouvelle soirée pizzas,
et qu’est-ce que je découvre ? Un produit développé, parfaitement
fonctionnel sur mobile et capable de faire ce dont nous avions
C’est une équipe qui partage une mission et dans laquelle tout le
monde travaille par motivation et non par contrainte ou obliga-
tion, ce qui a pour conséquence directe que chacun est heureux de
faire l’extra mile, d’établir la jonction nécessaire avec ses collègues
pour que toute initiative aboutisse et ne se retrouve pas bloquée
à mi-parcours. Cela me rappelle cette célèbre anecdote lors de la
visite du Président américain Kennedy à Cap Canaveral avant le
décollage d’Apollo 11. Kennedy avait demandé à un concierge qui
nettoyait le sol quel était son rôle et celui-ci lui avait répondu :
« I’m sending a man to the Moon 1. » C’est magique, et cela illustre la
puissance du sens commun de la mission ! Quel que soit le niveau
de hiérarchie, chacun sait pourquoi il travaille, et dans une telle
ambiance il n’est pas rare de voir des personnes à haute responsa-
bilité mettre les mains dans le cambouis.
LA CULTURE
u À t’écouter, on ressent une culture du réalisme chez BlaBlaCar,
à la fois sympathique et tournée vers l’action, mais pas non
u Votre principe « Fun & Serious » affirme que l’on peut parfai-
tement être à la fois sérieux et beaucoup s’amuser à travailler
ensemble. Comment cela se traduit-il concrètement ?
u Cela paraît beau dans l’esprit, mais que faire si, à l’inverse,
cette dynamique positive ne s’enclenche pas bien, si des col-
laborateurs ne jouent pas le jeu de cette culture du partage ?
LA COMMUNAUTÉ
Oui, le patron dans une société n’est pas celui que l’on croit ! Sam
Walton, fondateur de Walmart, l’a très bien formulé : « There is
only one boss. The customer. And he can fire everybody in the company
from the chairman on down, simply by spending his money somewhere
else 1. » Version BlaBlaCar, cela s’est traduit initialement par « The
Member Is The Boss 2 », l’un de nos premiers principes. Nous utili-
sons le terme « membre » plutôt que « client » car nous considérons
que c’est la communauté des membres qui se rend service, nous ne
sommes pas dans les voitures. En tant que plateforme, nous avons
un rôle technique d’orchestration pour faire en sorte que tout le
monde se trouve pour covoiturer.
La communauté dirige ce qui lui est directement utile et nécessaire,
et ses besoins sont synthétisés par le service client. Cependant, la
communauté ne doit pas pour autant diriger le long terme ni l’équi-
libre économique du service, car elle en est trop distante. Henry
Ford l’a résumé quand il a construit des voitures en disant : « Si
j’avais demandé aux gens ce qu’ils voulaient, ils m’auraient répondu :
des chevaux plus rapides. »
Rassembler une communauté constitue un exercice très délicat.
C’est passionnant, presque philosophique ! C’est aussi un équilibre
d’influence très difficile à trouver entre ce que l’on doit codifier
et ce qui doit être laissé libre à l’interprétation de chacun. Il faut
clarifier les codes d’interaction, car on ne peut pas imaginer qu’une
1. « Il n’y a qu’un seul patron, c’est le client. Et il peut virer tout le monde, du président
jusqu’en bas, simplement en décidant de dépenser son argent ailleurs. »
2. « Le patron, c’est le membre de la communauté. »
1. Voir l’étude « Nous rapprocher » (5 000 répondants dans 9 pays) – lien sur le site du
livre.
1. On voit bien que vous n’y connaissez rien ! Les secrets d’une startup qui a renversé son marché :
l’aventure MeilleursAgents, S. de Lafond et G. Lockhart, Paris, Eyrolles, 2020.
Quel plus grand défi pour une scale-up que de recruter en plein
décollage ? Passer d’une équipe très soudée de dix personnes à une
organisation de la taille d’Amazon demande de la rigueur.
Très peu d’entreprises rivalisent avec les besoins de recrutement du
géant américain. Rien qu’en 2020, Amazon a embauché 500 000 per-
sonnes à travers le monde… soit, en moyenne, 1 369 créations d’em-
ploi par jour1 !
D’ailleurs, pour Jeff Bezos, le secret de la croissance d’une organisa-
tion réside principalement dans la qualité de son processus de recru-
tement. Mais comment maintenir une culture de l’excellence quand la
croissance devient précisément démesurée ?
Très tôt, sous l’impulsion de son fondateur, le groupe a développé des
principes de recrutement ciblés pour attirer les profils qui répondent
le mieux aux standards d’excellence d’Amazon. La clé de voûte de
ce système repose sur un principe immuable décrit par Bezos, dès
1998, dans sa célèbre lettre annuelle aux actionnaires : chaque nou-
velle recrue d’Amazon « se doit d’élever le niveau moyen pour que la
barre soit plus haute pour la prochaine embauche2 ».
Pour s’assurer de l’objectivité et de l’efficacité du processus, Amazon
a créé le statut original de « bar raiser ». Ce recruteur interne expé-
rimenté qui a suivi une formation spécifique est chargé d’élever le
niveau d’exigence à chaque recrutement (en plus de son travail quoti-
dien). Il veille au processus de recrutement en tant que tierce personne
objective et se porte garant des principes d’Amazon3. Une façon pour
l’entreprise de faire rimer croissance avec excellence.
1. « What the head of HR at Amazon wants job seekers to know », A. Seaman, 15 mars
2021, disponible en ligne – lien sur le site du livre.
2. Working Backwards : Insights, Stories, and Secrets from Inside Amazon, C. Bryar et B. Carr,
New York, St. Martin’s Press, 2021.
3. Pour en savoir plus sur les principes de leadership d’Amazon, rendez-vous sur les pages
« Carrières » de l’entreprise – lien sur le site du livre.
1. Voir l’infographie « The impact of textile production and waste on the environment »,
Parlement européen, 3 mars 2021 – disponible en ligne – lien sur le site du livre.
2. Ce sont en tout cas les chiffres communiqués par l’entreprise – lien sur le site du livre.
3. « Vinted valued at €3,5bn in EQT-backed fundraising », J. Eley, Financial Times,
12 mai 2021, disponible en ligne – lien sur le site du livre.
LA SURPRISE
187
Nous avons fait de notre mieux pour contenter les centaines de mil-
liers de personnes qui recherchaient des solutions de déplacement, et
les centaines de journalistes qui voulaient en parler, mais c’était spor-
tif… Inutile de préciser que notre site, croulant sous une avalanche
de demandes, était souvent hors service. Parfois, nous n’arrivions pas
à le remettre debout plus d’une heure d’affilée. Nous étions assaillis !
Côté demandes de journalistes, j’ai pu tester la résistance de mon
téléphone aux appels : trois appels en même temps et il s’éteignait !
C’était une grève différente et, si j’ose dire, innovante : elle était
« perlée », alternant des jours normaux et des jours de grève, et a
duré trois mois, on n’avait jamais connu ça ! Mais, cette fois-ci, nous
étions mieux préparés. Notre produit, plus robuste, nous a épargné
les problèmes techniques rencontrés lors de la grève précédente.
Nous avons eu moins de difficulté à augmenter notre capacité à
gérer les demandes en service client. La notoriété alors nationale
de BlaBlaCar nous a permis de communiquer efficacement sur un
grand appel à la solidarité des conducteurs, de manière à ce qu’ils
proposent leurs places libres s’ils en avaient. En effet, en période de
grève, nous recevons un afflux de passagers et tout l’enjeu consiste
à attirer en masse de nouveaux conducteurs. Ces situations excep-
tionnelles entraînent des comportements eux aussi exceptionnels,
et l’adoption de nouveaux usages. Nous avons pu constater que les
personnes qui ont découvert le covoiturage durant une période de
grève continuent à covoiturer par la suite.
LA TRANSFORMATION
u Quelles sont les crises qui selon toi ont accéléré l’histoire de
BlaBlaCar ?
LE RETOUR DE LA MISSION
1. Voir How To Avoid A Climate Disaster : The Solutions We Have And The Breakthroughs
We Need, B. Gates, New York, Alfred A. Knopf, 2021.
1. L’esclave énergétique est une unité de mesure qui permet de mieux comprendre et
d’évaluer les conséquences de nos choix de vie. Un esclave énergétique travaille pour
produire de l’énergie 24 h sur 24. Il dégage une puissance moyenne de 100 W (soit
875 kWh/an).
C’est une question qui, en effet, nous revient souvent car on entend
beaucoup que « le numérique pollue » ! Pour y répondre, nous
avons calculé l’intégralité des émissions de CO2 liées au fonction-
nement de toute la société BlaBlaCar, c’est-à-dire la consomma-
tion de nos locaux en énergie (notre siège a le label Haute Qualité
Environnementale), nos 700 collaborateurs qui mangent et se
déplacent, nos serveurs qui fonctionnent 24 h sur 24, etc. Tout cela
cumulé représente 625 fois moins d’émissions de CO2 que l’écono-
mie générée par notre service qui ne nécessite que peu de données
stockées ou transportées comparé par exemple à des services de
vidéo en ligne. Mettre en relation 100 millions de covoitureurs
dans le monde pour qu’ils partagent leur voiture, cela économise
beaucoup d’énergie et évite beaucoup de pollution ! D’ailleurs, pour
se rendre compte de l’énergie dépensée par une voiture, il suffit de
se souvenir de la dernière fois où l’on a dû en pousser une… C’est
lourd ! Et pourtant, elles démarrent en trombe à tous les feux !
BlaBlaCar est l’exemple même d’un service numérique d’organi-
sation extrêmement bien utilisé pour optimiser, par conception,
une consommation d’énergie autrement gaspillée. C’est ce qu’on
appelle aujourd’hui de l’« impact by design 1 ».
Oui, s’il est libéré et nourri ! Bill Gates, encore lui, répondrait : « It’s
our power to invent that makes me hopeful 1. » La créativité, le travail et
les méthodes entrepreneuriales vont jouer un rôle prépondérant dans
notre capacité à déployer des solutions efficaces aux problèmes en
cours. Mais les entreprises n’y arriveront pas seules. La réglementa-
tion doit fortement anticiper et accompagner ces transformations. Si
l’on compare les entreprises à des joueurs sur un terrain de football,
alors on comprend qu’elles ne peuvent bien jouer qu’avec des règles
claires, communes à toutes et correctement appliquées. Il revient
donc au régulateur d’utiliser son pouvoir de définition et d’unifor-
misation de règles à grande échelle pour paver le chemin d’un futur
inspirant et rassurant pour l’humanité. Pour reprendre une notion
évoquée précédemment, il est impératif de transformer l’important
en urgent, avant qu’il ne soit trop tard. La seule manière de le faire,
1. Voir Le Plus Grand Défi de l’histoire de l’humanité, A. Barrau, Paris, Michel Lafon,
2019.
Quelle école prépare à affronter une pandémie qui contraint les auto-
rités publiques à fermer l’économie ? À notre connaissance, aucune.
Au grand dam des entreprises qui ont pourtant l’habitude de traverser
d’innombrables difficultés et d’enchaîner les mauvaises surprises…
Il n’empêche, le 17 mars 2020, quand la décision de confiner la France
tombe, tout le monde est pris de vitesse. Les commerces dits « non
essentiels » ferment et les déplacements sont sévèrement limités1.
Un coup rude même pour les startups qui ont pourtant la réputation
d’être agiles. Il faut dire que la crise sanitaire n’épargne aucune partie
du monde, ni aucun secteur de l’économie.
Sur l’année 2020, Evaneos, une plateforme qui met en relation voya-
geurs et agences locales, perd ainsi 95 % de son chiffre d’affaires2. La
startup tricolore connaissait pourtant, depuis une dizaine d’années,
une croissance fulgurante. Sa défense d’un tourisme sur mesure, plus
durable et inclusif, lui avait même permis d’intégrer, en 2019, l’indice
Next403.
Du côté de Doctolib, un an après une levée de fonds de 150 millions
d’euros, la licorne a assisté, impuissante, à la chute des réservations
de consultations médicales physiques.
Et que dire du sort réservé à Brigad ? C’est sa raison d’être que l’ap-
plication a vu s’évaporer. Plus besoin, en effet, de connecter travail-
leurs freelances et hôtels-restaurants quand ceux-ci sont précisément
fermés...
Difficile, dans ces conditions, d’envisager un rebond… Et pourtant…
1. Le Monde propose de retracer les grandes étapes de la crise dans une chronologie dispo-
nible en ligne – lien sur le site du livre.
2. « Evaneos, une startup florissante à l’épreuve du Covid », O. Tallès, La Croix,
13 déc. 2020, disponible en ligne – lien sur le site du livre.
3. Label créé en 2019, le Next40 vise à soutenir et promouvoir 40 jeunes entreprises fran-
çaises que le gouvernement considère prometteuses et susceptibles de devenir des leaders
technologiques.
1. « A Tale of Transformation : The Danish Company That Went From Black to Green
Energy », E. Reguly, Corporate Knights, 16 avr. 2019, disponible en ligne – lien sur le site du
livre.
2. Les objectifs sont présentés sur le site de l’entreprise – lien sur le site du livre.
3. L’indice Corporate Knights présente un classement annuel des sociétés les plus durables
au monde.
IMAGINER
TROUVER DE BONNES IDÉES
Pour pouvoir se déployer dans notre société, une idée doit être utile
et donc séduisante pour ceux qui la feront vivre : clients, partenaires et
contributeurs. La bonne nouvelle ? Le monde dans lequel cette idée
vivra existe déjà. On peut donc la tester et écouter tous les retours !
La méthode ÉCOUTE
LA question clé
IMAGINER 215
SE FOCALISER
CONCEVOIR UN PROJET QUI MARCHE
La méthode FOCUS
LA question clé
3. One from Many : VISA and the Rise of Chaordic Organization, D. Hock, San Francis-
co, Berrett-Koehler Publishers, 2005 – Créer un écosystème financé par des banques
concurrentes pour faciliter les transactions par cartes bancaires entre marchands et
consommateurs ? Exploit réussi par D. Hock, qui revient sur la naissance, la structure
innovante et les règles de gouvernance futuristes de Visa, l’une des premières plate-
formes de paiement.
SE FOCALISER 217
ORGANISER
TROUVER SON STYLE
La méthode MAP
LA question clé
3. Platform Strategy : libérez le potentiel des communautés et des réseaux pour accé-
lérer votre croissance, B. Reillier et L. C. Reillier, Malakoff, Dunod, 2018 – Pour lancer
et développer votre plateforme, le Rocket Model Canvas ou modèle de la Fusée de
Launchworks & Co est disponible gratuitement en licence creative commons – lien sur
le site du livre.
ORGANISER 219
CONVAINCRE
FAIRE RÊVER ET FÉDÉRER
Vous serez très vite amené à pitcher votre projet et plutôt mille fois
qu’une ! En 10 secondes, 30 secondes ou 5 minutes, et devant des
audiences variées, vous « vendrez » votre projet. Comment être effi-
cace et adapté aux circonstances ? C’est un art difficile, parfois stres-
sant, dans lequel on doit activer le rationnel et l’émotionnel, tout en
prenant du recul sur son projet pour… convaincre !
La méthode PITCH
LA question clé
2. « The Right Way To Build Your Pitch Deck », Spero Ventures, 2018, disponible en ligne,
lien sur le site du livre – Pitcher son projet est un art, celui de raconter des histoires. Le
storytelling est un allié puissant pour se démarquer et se faire financer.
3. Certaines entreprises ont rendu publics les pitch decks qui leur ont permis de lever
parfois jusqu’à des centaines de millions de dollars. Pourquoi ne pas s’en inspirer ?
Allez jeter un œil aux pitch decks de Facebook, Airbnb ou encore LinkedIn – lien sur
le site du livre.
CONVAINCRE 221
PLANIFIER
TRACER SA ROUTE VERS L’OBJECTIF
Dans la vie d’un projet, prévoir est clé. Une fois que l’on sait où l’on
veut aller, il s’agit simplement et méthodiquement de paver le che-
min pour s’y rendre. Pour cela, l’idée est simple : anticiper les coûts et
les revenus pour s’assurer de la faisabilité. On compte généralement
en « jours-homme ».
La méthode ROADMAP
LA question clé
2. Measure What Matters : How Google, Bono, and the Gates Foundation rock the world
with OKRs, J. Doerr, New York, Portfolio/Penguin, 2018 – Ce qui ne se mesure pas ne
s’améliore pas. Pour progresser, il faut mesurer et réévaluer la performance sur les
étapes de la roadmap. Au-delà des KPI (Key Performance Indicators), les OKR (Ob-
jectives and Key Results) sont le yin et le yang de l’efficacité, pour passer du désir à
la réalité.
3. Internet regorge d’exemples de roadmaps. Voir les liens sur le site du livre. Et pour
franchir le premier pas, voici quelques outils pour établir et gérer votre roadmap :
monday.com, Trello, ProdPad, StoriesOnBoard.
PLANIFIER 223
LA MARQUE
EXPRIMER SON IDENTITÉ
La démarche VANOLO
Va leurs – Confiance, professionnalisme, convivialité, technique, amitié,
rondeur, rigidité, luxe, légèreté, entraide, etc. Que voulez-vous que votre
marque inspire ? Pensez à votre activité, à votre service. Ne gardez que les
qualificatifs qui vous ressemblent.
No m – Pensez à des mots anglais,
latins ou grecs qui marchent dans
plusieurs langues. Rêvez les mots,
décomposez-les et assemblez-
les. Quand vous tenez un nom,
vérifiez sa disponibilité (domaine en .com). S’il est facile à prononcer,
écrire, mémoriser et international, vos clients se souviendront de vous
et vous trouveront facilement sur Internet. Exemple : nous avons créé la
marque Vanolo pour reprendre les concepts VAleurs, NOm et LOgo !
Lo go – Avec vos valeurs et votre nom, trouver votre logo sera facilité.
Un graphiste ou un expert en branding pourront vous aider. Ils vous
suggéreront de choisir un logo visible de loin et en petit, qui tienne dans
un carré et soit reconnaissable en noir et blanc.
LA question clé
3. Bulding a Story Brand : Clarify Your Message So Customers Will Listen, D. Miller, New York,
Harper Collins, 2018 – Donard Miller explique ce qui construit une histoire percutante,
notamment comment rendre clair le message que vous souhaitez faire passer, et être
le meilleur guide possible pour vos clients.
1. « Twitter c’est l’oiseau, et l’oiseau c’est Twitter. » Voir « Who Made That Twitter Bird »,
M. Rehak, New York Times, 8 août 2014, disponible en ligne – lien sur le site du livre.
LA MARQUE 225
LA MARQUE 227
LE MODÈLE ÉCONOMIQUE
FAIRE TOURNER L’ENTREPRISE
Le moteur BESOINS
LA question clé
3. « A crash course in unit economics – don’t learn this the painful way », H. Nguyen,
disponible en ligne, lien sur le site du livre – Comment calculer la valeur d’un client
à vie (Life Time Value) ? Vos coûts d’acquisition (CAC) ? Et, plus largement, les unit
economics de votre business ? Choisissez les bonnes métriques.
4. Les unit economics se calculent différemment pour les business SAAS et les plate-
formes. Voir les liens sur le site du livre.
Bilan : modèle dénaturant le service et économiquement trop faible pour en assurer la survie.
Bilan : fausse bonne idée qui demandait trop de travail spécifique sur un modèle
financièrement non viable. Nous avons finalement répondu à cette demande des
organisateurs par un widget gratuit qu’ils peuvent placer sur leur propre site pour faciliter les
mises en relation de covoiturage pour aller et venir vers leur lieu.
Depuis 2011 + Pertinent par rapport au volume d’activité : plus le service est
C2C par Réservation utilisé, plus il génère de revenus en face des coûts associés
en ligne (Consumer to + Permet une réservation à l’avance qui sécurise la venue des
Consumer) : une transaction passagers (dix fois moins d’annulations passagers grâce à la
en ligne par réelle utilisation réservation en ligne)
du service (un trajet effectué + Parfaite adéquation avec la fréquence d’utilisation du service
entre un passager et un (quelques fois par an)
conducteur). Transaction = – Le plus complexe à déployer techniquement
reversement au conducteur +
commission par trajet.
Bilan : modèle économique adapté et viable pour le covoiturage, celui qui permet à la fois
de fiabiliser les échanges entre particuliers et d’équilibrer les coûts et les revenus pour la
croissance.
LA PLATEFORME
FACILITER DES TRANSACTIONS
Le modèle de la Fusée
Attraction – La plateforme doit développer une
proposition de valeur pour chaque « versant » (chaque
réacteur de la fusée !) de manière à attirer une masse
critique de participants, garants de la liquidité
nécessaire à son bon fonctionnement.
Mise en relation – Les participants sont mis en
relation en fonction de critères pertinents.
Connexion – La plateforme leur permet ensuite
d’échanger des informations complémentaires
et d’interagir pour se coordonner.
Transaction – Celle-ci est au cœur de la
plateforme et représente sa raison d’être. La
transaction peut être un service, un produit, une
information, une rencontre, etc.
Optimisation – Les plateformes utilisent les données générées par les
interactions des participants pour améliorer leur service et garder un
équilibre entre offre et demande.
LA question clé
2. Platform Strategy : libérez le potentiel des communautés et des réseaux pour accélé-
rer votre croissance, L. C. Reillier, B. Reillier, Malakoff, Dunod, 2018 – Platform Strategy
propose pour la première fois une explication détaillée du fonctionnement des plate-
formes au travers du « modèle de la Fusée ».
3. Platform Revolution : How Networked Markets Are Transforming the Economy and
How to Make Them Work, M. W. Van Alstyne, G. G. Parker et S. Choudary, New York,
WW Norton, 2016 – Ce trio de professeurs, affiliés au MIT, décrypte pour nous le pour-
quoi et le comment de la révolution des plateformes.
LA PLATEFORME 233
LE PRIX
TROUVER LE JUSTE PRIX, POUR TOUS
Les 3C
LA question clé
2. The Psychology of Price : how to use price to increase demand, profit and customer
satisfaction, L. Caldwell, Richmond, Crimson, 2012 – Quelle différence entre 0,99 € et
1 € ? L’émotion, la motivation et la cognition orientent-elles nos choix ? Psychologie
des prix, discrimination par les prix ou discount hyperbolique : vous comprendrez tout.
LE PRIX 235
LA CONFIANCE
CONSTRUIRE LA FIABILITÉ
Le modèle DREAMS
Declared (Déclarées) – Le nom, l’âge, une mini-bio,
des préférences, une photo, etc.
Rated (Notées) – Cela peut être des avis reçus
d’autres utilisateurs.
Engaged (Engagées) – L’engagement peut
s’exprimer au travers d’un paiement en ligne à
l’avance.
Active (Actives) – Une mention comme « vu aujourd’hui
à 12 h 44 », « membre depuis 2017 » ou bien « 136 annonces
publiées ».
Moderated (Modérées) – Le service modère les échanges et vérifie
les informations lorsque cela est possible (une adresse email, un
numéro de téléphone ou une pièce d’identité).
Social (Sociales) – Les profils de la plateforme peuvent être reliés à
d’autres profils en ligne sur des réseaux sociaux.
LA question clé
2. The Sharing Economy : The End of Employment and the Rise of Crowd-based Capi-
talism, A. Sundararajan, Cambridge, MIT Press, 2016 – Les plateformes créent une
« économie de foule » et donnent naissance à trois nouveaux types de confiance :
la régulation par les pairs, la création d’organisations autorégulées et la délégation
guidée par les données.
3. Who Can You Trust ? How technology brought us together and why it could drive us
apart, R. Bostman, London, Portfolio/Penguin, 2018 – L’histoire humaine a connu trois
stades de confiance différents : locale quand nous vivions dans des villages où l’on se
connaissait tous, institutionnalisée lors de l’industrialisation, via les gouvernements,
entreprises, ou autres institutions internationales et enfin distribuée à l’ère des plate-
formes.
LA CONFIANCE 237
AMORCER
FINANCER SON PREMIER PRODUIT
Le tableau du Juge
Choisissez des solutions de financement appropriées en envisageant
la dilution en capital et en pesant vos engagements. Financer votre
projet ne doit pas ralentir votre mission.
Avantages Contreparties
Solution
et Pertinence et points de Vigilance
C Remboursement
A Montant possiblement compatible avec le
Prêt, avance important
calendrier du business
remboursable… P Achat de plan
Dilution : Non matériel, Innovation,
V Lourdeur des dossiers,
Développement régional
délais de paiement
C Remplir les
A Contreparties souvent engagements signés (pas
Subvention légères
de projet « hors sujet »)
Dilution : Non P Innovation,
V Lourdeur des dossiers,
Développement régional
délais de paiement
A Disponibilité rapide,
C Bien communiquer
Pitcher à un large public,
avec les futurs clients,
Crowdfunding Test d’appétence
respecter les délais
Dilution : Non P Un produit ou service
V Tout « pivot » doit être
grand public avec offre à
annoncé
plusieurs montants
o
C Autoriser un grand
A Bénéficier de la à mettre la main sur le
Alliance avec puissance d’un grand
volant de votre stratégie
un grand groupe (communication,
groupe fonds, marque) V Synergies souvent
très difficiles à mettre en
Dilution : P Un produit ou service place, attentes souvent
Possible complémentaire de l’offre
au-delà de ce que le
du grand
grand livrera
C Souvent aucune
A Capital disponible contrepartie, et une
rapidement, Boost des communication gratuite
Concours équipes en cas de succès, en prime ! En revanche les
Dilution : Non communication gratuite montants sont modestes
P Innovation, Succès à V Ne pas transmettre
mettre en avant d’informations trop
confidentielles
C Possible demande
A Montant possiblement d’un siège en conseil
Fonds important d’administration
d’amorçage P Innovation, Première V Aligner les intérêts,
Dilution : Oui étape de croissance discuter du délai et des
atteignable options de sortie pour le
fonds
o
AMORCER 239
C Bien communiquer
avec ses premiers
A Montants possiblement investisseurs, gestion
importants, Disponibilité administrative
rapide des capitaux, possiblement lourde si
Love Money
possible conseil pertinent beaucoup de BA
ou
et gratuit (bien choisir ses
Business` V Orchestrer la levée
BA) pour qu’elle soit
Angels (BA)
P Innovation, Première rapide, S’assurer que
Dilution : Oui étape de croissance les BA comprennent
atteignable le risque et vous
soutiendront toujours. Les
ex-entrepreneurs sont de
bons BA
Lors de circonstances exceptionnelles, vous êtes
parfois idéalement placé pour déployer rapidement et
à moindre frais un produit qui profite de l’une de vos
expertises. C’est une opportunité de revenu rapide que
Opportunité vous devez alors examiner attentivement.
de revenu C Savoir produire et livrer
Dilution : Non A Revenus rapides, plus vite que d’autres
développement d’un
qui saisissent aussi
nouveau produit
l’opportunité
P Vous avez une
V Opportunité fort
expertise qui peut servir
probablement éphémère
C Jouer collectif,
A Délais rapides, Accepter une potentielle
Hébergement Diminution des coûts,
dilution
et incubation Aide à former un réseau,
Dilution : Apporte des expertises V Bien comprendre les
engagements formulés
Possible P Au tout début, parfois par l’organisme qui
juste avec l’idée
accompagne
LA question clé
2. Les concours : le prix Moovjee, l’émission « Qui veut être mon associé ? » sur M6, BGE,
ou le concours de BMFBusiness, liens sur le site du livre – Participer à un concours
permet de s’entraîner à l’art du pitch, de tester son projet auprès d’un public expéri-
menté, et d’obtenir des fonds en cas de victoire.
3. Le récapitulatif des principales aides spécifiques aux projets innovants proposé sur le
site de la BPI présente les acteurs majeurs qui viennent en aide aux entreprises inno-
vantes ainsi que les principaux dispositifs existants en France – lien sur le site du livre.
AMORCER 241
RECRUTER
ATTIRER ET ACCUEILLIR LES TALENTS
Pourquoi travailler avec vous ? Pourquoi créer ce nouveau
poste ? Quelles compétences, quelles valeurs ? Ce poste
ne conviendrait-il pas à un collaborateur à promouvoir ?
Comment être efficace dans vos recrutements ?
Les 10 filtres
1. Une belle annonce, c’est le premier contact avec vous :
décrivez vos valeurs et donnez envie !
2. Quelques questions sur des sujets métier ou sur votre
entreprise pour que les candidats vous montrent qu’ils n’ont
pas cliqué sur votre annonce par hasard...
3. Une vidéo enregistrée – Demandez aux candidats de se
présenter en 3 minutes, si besoin en anglais.
4. Des tests en ligne vous feront gagner du temps et vous permettront
de comparer les candidats.
5. Un entretien vidéo de 20 minutes si jusqu’ici tout vous plaît : à partir de ce point
vous investissez du temps sur le candidat, alors restez vigilant à la dépense.
6. Des prises de référence – Obtenez les retours des anciens collaborateurs du
candidat pour mieux connaître ses forces et ses faiblesses.
7. Des rendez-vous avec l’équipe vous permettront d’affiner l’adéquation du
candidat à vos besoins.
8. Une étude de cas, sorte de grand oral, vous permettra de voir quelle valeur
ajoutée le candidat apporte et comment il se projette dans le métier.
9. Un entretien final avec le ou les fondateurs vous assurera que la personne
correspond aux valeurs de l’entreprise.
10. Un onboarding – Lors de l’arrivée du candidat dans l’entreprise, transmettez la
culture, cadrez vos attentes, faites les présentations et restez proche.
LA question clé
3. « The Infinite Conflict of Hiring, NFx Guild », G. Levy-Weiss, disponible en ligne, lien
sur le site du livre – Bien recruter prend beaucoup de temps, mais un recrutement fait
à la hâte en coûte encore plus ! Les fondateurs du fonds d’investissement américain
NFx Guild, eux-mêmes entrepreneurs aguerris, ont développé 7 règles d’or pour trou-
ver le bon équilibre entre la rapidité de recrutement et la qualité des candidats.
RECRUTER 243
PROGRESSER
AGIR EN ÉVOLUANT
L’attitude STOIC
Souriez aux problèmes – S’il n’y en avait
pas alors votre produit existerait déjà et on
n’aurait pas besoin de vous ! Votre valeur
ajoutée, c’est de résoudre les problèmes.
Tentez autrement quand votre premier
essai n’a pas marché. Einstein disait : « La
folie c’est d’essayer plusieurs fois la même
chose, en espérant un résultat différent. »
Ouvrez les problèmes, décomposez-les
en plus petits, pour les résoudre un par un
avant de solutionner le tout.
Identifiez les choses qui dépendent de vous et
celles qui n’en dépendent pas : ne stressez pas si
vous n’avez pas de levier d’action sur quelque chose,
préparez simplement une parade.
Considérez les clients mécontents comme des alliés
pour progresser. Ils vous font l’honneur d’utiliser votre produit,
dites-leur merci !
LA question clé
2. Les Nouvelles Personnalités difficiles : comment les comprendre, comment les accep-
ter, comment les gérer, F. Lelord et C. André, Paris, Odile Jacob, 2021 – Le « type A »
pour qui rien ne va jamais assez vite, l’anxieux pour qui tout est source de danger,
etc. Les caractères figés ou marqués de personnes dites difficiles peuvent s’avérer
toxiques pour l’entourage, d’où l’importance d’apprendre à les cerner pour les ac-
cepter et les gérer.
3. Certains entrepreneurs structurent leurs journées et fixent leurs objectifs selon une
routine à la fois rythmée et flexible. D’autres préfèrent les pouvoirs de la méditation.
Pourquoi ne pas s’en inspirer en suivant une méthode comme celle du BestSelf ou en
utilisant des applications comme Headspace ou Mindful Attitude ? – liens sur le site
du livre.
PROGRESSER 245
ACCÉLÉRER
SIMPLIFIER ET S’AFFIRMER
L’action PERFORM
Produit – On peut toujours faire plus simple ! Lorsque les
volumes augmentent, optimisez chaque étape d’utilisation
de votre produit pour améliorer l’expérience client.
Encadrement – Les volumes attirent souvent des abus ou
des fraudes. Renforcez vos règles ou créez-en de nouvelles
pour conserver l’intégrité et l’esprit de votre projet.
Robustesse – L’accélération met votre « machine »
à rude épreuve… Renforcez vos processus et vos technologies pour
pouvoir supporter la charge à venir.
Financement – Anticipez vos besoins en financement et allez, au besoin,
chercher de nouveaux investisseurs. Utilisez vos compétences en pitch !
Options – Les choses se passent rarement comme prévu. Prévoyez
différents scénarios et réponses, pour disposer d’options face à l’adversité.
Répartition – Appréhendez les proportions des métiers dans votre
entreprise pour penser équilibre global.
Message – Une bonne communication c’est un bon message ET un
bon moment : envoyez vos messages seulement quand on vous écoute.
LA question clé
2. High Growth Handbook : Scaling Startups From 10 to 10,000 People, E. Gil, Stripe
Press, 2018 – Comment passe-t-on de 10 ou 20 employés à plusieurs milliers, voire
centaines de milliers ? Les entrepreneurs de la Silicon Valley qui ont réussi ce pari par-
tagent ce qu’ils ont appris en cours de chemin, de l’évolution de la structure organisa-
tionnelle à la consolidation du produit et des processus en passant par le financement.
3. La Galion Term Sheet, The Galion Project – Pour ceux qui ont besoin de financements
pour accompagner l’accélération, cet outil a pour vocation de guider les fondateurs
d’entreprises dans la rédaction d’un document pour encadrer leur financement avec
des investisseurs professionnels en capital-risque (Série A) – lien sur le site du livre.
ACCÉLÉRER 247
INTERNATIONALISER
SE DÉVELOPPER DANS D’AUTRES PAYS
Le produit – Pensez dès aujourd’hui votre produit pour qu’il marche aussi
dans d’autres pays, que ce soit simplement en écrivant vos notices en
anglais ou en traduisant tout votre contenu dans au moins une langue
étrangère que vous ou votre équipe pouvez maîtriser.
Ex. : L’équipe BlaBlaCar avait traduit et lancé son service en espagnol dès 2009,
ce qui garantissait avant l’heure que le produit était internationalisable et non
« mono-langue / mono-culture ».
Option « Spin off » – Vous avez recruté des internationaux et ils seront
ravis de lancer votre service dans leur pays en « équipe dérivée ». Ils
connaissent votre culture, celle de leur pays, et seront vos meilleurs
ambassadeurs sur place.
Ex. : L’expansion de BlaBlaCar en Angleterre et en Allemagne s’est faite par « spin
off » avec des membres anglais et allemands de l’équipe France. L’expansion
allemande s’est faite en seulement deux semaines et a surpris le concurrent local !
INTERNATIONALISER 249
LA question clé
3. Lisez les entretiens avec ChenLi Wang de Dropbox et Pranav Sood de GoCardless,
tous deux en charge de l’expansion internationale, disponibles en ligne, liens sur le
site du livre – Frameworks à suivre, pays à privilégier selon votre produit et culture,
calendrier, choix de votre premier poste international, avantages inattendus de l’inter-
national et ses principaux risques… tout y est expliqué.
INTERNATIONALISER 251
LA CULTURE
FAIRE VIVRE SES VALEURS
La bienveillance CŒUR
LA question clé
2. « Don’t fuck up the culture », B. Chesky, 2014, disponible en ligne – lien sur le site
du livre. Une culture d’entreprise solide rend moins nécessaires les process et autres
lourdeurs bureaucratiques.
3. La Carte des différences culturelles : 8 clés pour travailler à l’international, E. Mayer, Pa-
ris, Diateino, 2016 – Les différences culturelles peuvent avoir des conséquences en ma-
nagement, mieux vaut donc les connaître. Erin Meyer propose huit clés : Communica-
tion, Persuasion, Évaluation, Direction, Décision, Confiance, Désaccord et Planification.
1. En quête d’inspiration pour élaborer vos principes ? Vous trouverez des ressources sur
les meilleures cultures d’entreprise sur le site du livre.
LA CULTURE 253
Cinq années plus tard, avec 500 collaborateurs et une activité dans
plus de 20 pays, BlaBlaCar revisite l’expression de sa culture en for-
mulant simplement sa mission en accord avec ses valeurs, s’adaptant
à la maturité nouvelle de la société, et réduisant le nombre de prin-
cipes à six. 80 personnes se mobilisent en interne pour redéfinir la
culture, et font alors naître l’énoncé de mission, et une reformulation
de six principes (trois existants, et trois nouveaux) dans la continuité
des valeurs communes.
Formulés en quelques mots, les principes sont imprimés sous toutes
les formes : stickers, posters, T-shirts etc. Ils sont très appréciés de
l’ensemble des collaborateurs, et au-delà ! On a vu bon nombre de
partenaires de BlaBlaCar coller des principes sur leurs ordinateurs ou
smartphones…
1. « Nous nous engageons à apporter la liberté, l’équité et l’esprit de partage dans le monde
du voyage. »
LA CULTURE 255
fun collectif. Quand on prend ce que l’on fait à coeur, et que l’on
travaille avec sérieux, cela crée les conditions pour que l’on s’amuse
ensemble. BlaBlaCar s’engage à créer un environnement de travail
Fun & Serious, où chacune de ces deux dimensions a sa place
Fun - BlaBlaBreak : 2 ou 3 jours de séminaires et fêtes ensemble
- BlaBlaBand & BlaBlaShow : Les collaborateurs créent les
APPLICATION
LA CULTURE 257
LE PRODUIT
SE MAINTENIR AU TOP
L’effort BEST
Bienveillant – Lorsqu’un client prend le temps de se plaindre, c’est bon
signe : il tient à votre produit ! Accueillez-le à bras ouverts en comprenant
ses frustrations, il vous aidera à améliorer votre produit.
Exigeant – Travaillez sans cesse à l’amélioration de votre produit
et à son innovation, utilisez votre produit autant que
possible et soyez le client le plus exigeant de tous.
Corrigez les problèmes un par un, en commençant
par le plus flagrant, puis le suivant, etc.
Scotchant – Placez dans votre produit des
éléments de fidélisation : vos clients doivent
sentir qu’ils progressent en vous étant fidèles :
statut, étoiles, reconnaissance, etc. Faites en
sorte qu’ils reviennent souvent.
Toboggan ! – Un bon produit sait se faire oublier…
comme un toboggan ! Vos clients doivent glisser dans votre produit, et
apprécier l’expérience… Utiliser votre produit doit procurer du plaisir.
LA question clé
2. Inspired : How to Create Tech Products Customers Love, Hoboken, M. Cagan, Wiley,
2018 – Un produit-culte ne doit rien au hasard. Tout passe par le « design », processus
au cours duquel le product manager évalue les opportunités de produits et définit les
meilleures options.
3. Lean Startup : adoptez l’innovation continue, E. Reis, Paris, Pearson, 2015 – Emprunté
à l’industrie automobile, le lean vise à systématiser le processus d’innovation dans le
cadre de la création ou du développement d’une entreprise. La lean startup valide ses
hypothèses en itérant la boucle d’ajustement « bâtir, mesurer, apprendre ».
LE PRODUIT 259
L’INNOVATION
NE PAS SE FAIRE DÉPASSER
Les organisations établies ont tout intérêt à rester à l’écoute des chan-
gements de leurs marchés pour éviter de se « rigidifier » et continuer
à innover. Mais on ne passe pas d’un claquement de doigts du trot
au galop. Cela demande de l’entraînement et surtout beaucoup d’agi-
lité. Généralement, les projets innovants à impact suivent trois phases :
l’idéation pour trouver des projets innovants, l’incubation pour dévelop-
per et tester les idées, la mise à l’échelle pour rendre l’offre disponible.
Les valeurs de l’organisation doivent pouvoir soutenir chacune de ces
phases, qui nécessitent des compétences et des processus différents.
L’instinct 5D/5E
LA question clé
2. L’Art de devenir une équipe agile, C. Aubry, E. Appert, Paris, Dunod, 2019 – Ce manuel
illustré présente des personnages qui évoluent dans des situations concrètes et qui
testent leur agilité. La preuve, s’il en fallait une, que le grand écart est à la portée de
toutes les équipes… Et ce, même si nous ne sommes pas tous souples au départ !
3. Dual Transformation : How to reposition today’s business while creating the future,
S. D. Anthony, C. G. Gilbert, M. W. Johnson, Boston, Harvard Business Review Press,
2017 – Les organisations établies se doivent aujourd’hui d’être ambidextres. Com-
ment ? En repositionnant, si besoin, leur business de tous les jours pour continuer à se
développer (transformation A), en se lançant sur les marchés de demain (transforma-
tion B), tout en créant les ponts qui relient les deux efforts de transformation.
L’HUMAIN
SURVIVRE FACE AUX MACHINES
Entre Jack Ma, fondateur d’Alibaba qui ne s’inquiète pas des machines
car « elles ne sont que des puces quand nous avons un cœur » et Elon
Musk qui dépeint une intelligence artificielle « bientôt plus intelligente
qu’un humain moyen et capable de construire elle-même une machine
plus intelligente qu’elle », comment savoir sur quel pied danser ?
L’homme est-il si obsolète que cela ? Comment garder l’ascendant ?
Focalisons notre énergie sur ce qui nous différencie, on l’espère pour
toujours, des machines : le jeu, l’amour, l’art, la science et l’âme.
L’espoir GLASS
Game – L’humain joue par plaisir, et sans algorithme. C’est ce qui nous
différencie des machines.
Love – L’amour et la passion semblent tout de même
nous rendre bien différents des machines. Entre espoir
et désespoir, ce que l’on aime façonne nos interactions
et nous rend vivants.
Art – Produire de l’art et l’apprécier sont deux choses
différentes. Si les machines savent aujourd’hui produire de
la musique ou des images, l’apprécient-elles ? Nous oui.
Science – C’est tout de même nous qui structurons encore
l’avancée de nos sciences et en éprouvons l’envie.
Poursuivons les efforts, l’éducation et nos réflexions.
Soul – Qu’est-ce qui caractérise notre âme ? L’empathie, l’éthique,
l’intuition, ou bien les mille sentiments que l’on pense savoir nommer ?
Cultivons tout cela.
LA question clé
3. Homo Deus : une brève histoire de l’avenir, N. Y. Harari, Albin Michel, 2017 – Homo
Deus nous dévoile des futurs possibles où les nouvelles technologies, couplées aux
algorithmes de plus en plus intelligents, jouent un rôle de plus en plus important pour
le futur de l’humanité.
L’HUMAIN 263
LA VUE D’ENSEMBLE
CONSERVER PERTINENCE
ET MODERNITÉ
Quand tout marche bien, on peut trouver cela normal et relâcher ses
efforts. Erreur ! Le bonheur s’entretient. Si tout marche, c’est parce
que vous avez atteint un bon équilibre, y compris en croissance. Mais
si vous ne placez pas suffisamment d’énergie à conserver cet équi-
libre, il peut devenir instable et vous faire tomber de haut ! Identifiez
vos sources de bonheur et, surtout, préservez-les.
La sagesse CASE
Culture – Choyez votre culture car elle est source d’unité, de
cohérence, de convivialité et de fierté. C’est aussi la raison d’être de
votre équipe. Pour Peter Drucker, « la culture mange la stratégie
au petit déjeuner » : sur le long terme, une bonne stratégie
ne parviendrait jamais à compenser une mauvaise culture.
Assets (Actifs) – La valeur sort de vos actifs comme l’eau
d’une source. Attention donc à ne pas polluer votre source,
ni à la prendre pour acquise. Vos actifs sont généralement :
votre équipe et son savoir-faire, votre marque, votre produit et
sa technologie, vos clients.
Scale (Échelle) – Exister à grande échelle demande d’être explicite,
de délimiter les périmètres d’action de chacun en complémentarité, de
conserver un esprit d’optimisation permanente et de penser « glocal »
(c’est-à-dire global et local à la fois).
Ecosystem (Écosystème) – Votre société n’existe pas « in vitro » : elle
vit dans un écosystème auquel vous devez contribuer et que vous devez
bien comprendre pour y rester pertinent.
LA question clé
3. What Philosophy Can Teach You About Being a Better Leader, A. Reynolds, J. God-
dard, D. Houlder et D. G. Lewis, Kogan Page, 2019 – Les auteurs vont au cœur de la
raison d’être des entreprises, qui doivent ultimement être porteuses de sens pour
perdurer.
Il n’y a pas que nos trajets en voiture qui se partagent, il y a aussi nos
vies, nos peines, nos joies et nos succès ! Nos itinéraires personnels ne
sont qu’un fil dans une grande étoffe et c’est grâce à nos rencontres et
collaborations, parfois intenses, parfois légères, que de grands projets
voient le jour. Il y a quatre familles de personnes que nous souhaitons
ici remercier : la famille BlaBlaCar, la famille des pionnières et des
pionniers qui ont entrepris ces dernières années, notamment dans le
domaine du numérique, la famille éditoriale qui nous a accompagnés
dans l’écriture et la conception du livre que vous tenez entre vos mains,
et enfin la famille, notre famille, qui nous soutient (et nous supporte)
tous les jours et ce, depuis toujours.
MERCI BLABLA
Par Frédéric
L’un des plus beaux cadeaux qui soit fait à un entrepreneur, au même
titre que celui de rêver d’une réalité future, est de pouvoir choisir les
personnes avec qui il travaille.
Plus de 1 500 personnes ont construit directement BlaBlaCar par leur
travail et leur passion au quotidien en rejoignant notre équipe pen-
dant quelques années et plus de 15 000 personnes ont contribué, d’une
manière ou d’une autre, à sa réussite. Je suis pleinement comblé par ce
cadeau inestimable, par la chance que j’ai eue de croiser votre chemin
et d’avoir pu interagir avec vous, pour le Sérieux comme pour le Fun.
Je vous remercie pour votre énergie, vous admire pour qui vous êtes et
vous aime pour votre état d’esprit optimiste et pionnier. Ne changez
rien et continuez à grandir (je m’efforce aussi de le faire !) pour devenir
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ET SI ON S’ÉCRIVAIT ?
Vous avez adoré ou détesté ? Vous avez appris ou bien déjà tout oublié ?
Vous auriez souhaité que l’on développe plus un certain sujet ? Vous
avez repéré une inexactitude ? Ou bien vous voulez simplement nous
poser une question…
N’hésitez-pas à nous contacter sur les adresses suivantes :
fred@missionblablacar.com
laureclaire@missionblablacar.com
benoit@missionblablacar.com