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WARREN BUFFETT,

la (vraie) méthode,
pour trouver des entreprises
extraordinaires à des prix ordinaires

Fabien Vaïsse

Apprendre-La-Finance.fr
© 2020 Fabien Vaïsse, St-Jean, France
Couverture : © Fabien Vaïsse
Illustrations : © Fabien Vaïsse

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justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou
d’information », toute représentation ou reproduction intégrales ou partielle,
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(article L122-4). Toutes représentation ou reproduction, par quelque
procédé que ce soit, notamment par téléchargement ou sortie imprimante,
constituera donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et
suivants du code de la propriété intellectuelle.
Avant-propos
Trop court et trop simpliste : Internet est rempli de demi-vérités et
d’articles contradictoires. Entre d’un côté les paranos qui prédisent chaque
année la fin du monde, et de l’autre ceux qui vivent au pays de Candy qui
ignorent les risques, vous perdez des heures de recherche pour découvrir la
vérité.
Trop compliqué : Les journaux académiques sont écrits dans un style
de geek financier inaccessible pour le commun des mortels, de façon à ce
que seuls les experts de l’industrie financière puissent les déchiffrer et que
vous soyez obligé de passer par eux pour gérer votre argent.
Même si certaines personnes me considèrent comme un expert, je ne
me considère pas comme tel, mais comme un passionné. Je ne cesserais
jamais d’apprendre et de me perfectionner.
J’ai appris beaucoup des autres et je peux vous apprendre aussi
beaucoup. J’ai lu plus de 220 livres et suivi une dizaine de formations dans
le domaine des finances personnelles et de l’investissement. Au travers
desquels j’ai pu étudier et tester les travaux d’une cinquantaine d’experts
financiers, et de nombreuses méthodes d’investissement.
Mon objectif est de vous simplifier (sans être simpliste) le monde de la
finance. De vous donner les connaissances nécessaires pour que vous
puissiez prendre des décisions financières en totale autonomie, et atteindre
vos objectifs.
Introduction
Warren Buffett est un des meilleurs investisseurs au monde, avec une
fortune estimée à 82,5 milliards de dollars, il est aujourd'hui (en 2019) le
3ème homme le plus riche du monde, derrière Jeff Bezos (fondateur
d'Amazon) et Bill Gates (fondateur de Microsoft). Ce qui fait de lui
l'investisseur le plus riche du monde.
De 1965 à 2017, sa société d'investissement, Berkshire Hathaway, a
réalisé une performance moyenne de 20,2% par an contre "seulement" 9,3%
par an pour le S&P 500 sur la même période.
65 ans d'expérience en investissement, investisseur le plus riche du
monde, une performance moyenne de 20% par an pendant 50 ans, il peut
être intéressant d'en apprendre plus sur la méthode d'investissement de cet
investisseur et homme d'affaires.
Valeur ou Croissance ?
D’après les analystes, les journalistes financiers et les investisseurs
eux-mêmes, il existe 2 camps, les investisseurs dans la valeur (value) et les
investisseurs dans la croissance (growth), et il faudrait choisir un des 2
camps. C’est un peu le même combat analyse technique contre analyse
fondamentale.
Qu’en pense le meilleur investisseur du 20ème siècle ?
"La croissance est toujours un élément du calcul de la valeur"
- Warren Buffett -
Warren Buffett est connu comme étant un pur investisseur dans la
valeur, et le fils spirituel de Benjamin Graham (l’inventeur de
l’investissement dans la valeur), ce n'est pas tout à fait vrai.
Si à la base il est un pur investisseur dans la valeur, comme le lui a
enseigné Benjamin Graham, sa stratégie d'investissement a évolué avec le
temps.
Au début il cherchait des entreprises étant très sous-évaluées avec une
capitalisation boursière significativement en dessous de la valeur de
l'entreprise estimée, sans tenir compte de la rentabilité de l'entreprise.
Par la suite il a investi dans des entreprises "extraordinaires". Il a
évolué vers cette méthode au contact de Philip Fisher, par-contre je ne
sorais pas vous dire si c'était avant ou après l'échec Berkshire Hathaway,
qu'il a appris au côté de Philip Fisher.
L'échec Berkshire Hathaway ?
Je vous ai parlé des résultats extraordinaires de sa société
d'investissement Berkshire Hathaway, mais vous devez savoir qu'à la base
c'était une société de textile dans laquelle Warren Buffett avait investi. La
société était extrêmement décotée, mais ce dont Warren Baffett n'avait pas
tenu compte, c'est que le secteur du textile était en pleine déconfiture à ce
moment-là, la société était de moins en moins rentable, jusqu'à cesser
l'activité dans le textile et qu'il la transforme avec son associé Charlie
Munger, en société d'investissement.
C'était là les limites de la méthode de Benjamin Graham.
Pour la petite histoire, on peut se dire, finalement, avant qu'il rencontre
Philip Fisher, Warren Buffett n'était pas si bon que ça. En fait cet échec (qui
a été transformé en réussite) n'aurait pas dû être un échec.
Quand Warren Buffett a commencé à investir dans la société Berkshire
Hathaway, en 1962, il comptait juste en tirer un petit profit en revendant ses
parts, mais comme le PDG de Berkshire Hathaway de l'époque avait essayé
de l'arnaquer en lui proposant de lui racheter ses parts (ses actions) pour
moins que leur valeur (il n'y avait pas internet à l'époque), pour se venger,
Warren Buffett à continuer d'acheter des actions Berkshire Hathaway
jusqu'à pouvoir racheter la société. Et quand il en a été le propriétaire, il a
viré le PDG.
On pourrait dire que Warren Buffett s'est fait avoir par ses émotions,
mais à l'arrivé il a su retourner la situation pour la transformer en succès.
« Notre but est de découvrir des sociétés extraordinaires à des prix
ordinaires et non des sociétés ordinaires à des prix extraordinaires »
- Warren Buffett -
Warren Buffett a donc évolué d’un pur investisseur dans la valeur en
un investisseur dans les entreprises « extraordinaires », comme les nommait
Philip Fisher. Warren Buffett défini une entreprise extraordinaire comme
une société ayant des avantages concurrentiels élevés qui permettent de
garantir une visibilité importante des profits futurs de l’entreprise.

Warren Buffett, un personnage hors du commun


Warren Buffett restera unique en son genre, un extraterrestre dans son
domaine. Depuis tout petit il aime les mathématiques, et dès l’âge de 7 ans
il savait déjà qu’il voulait devenir investisseur.
Ce n’est pas commun ; je ne sais pas vous, mais moi je voulais plutôt
être Pompier ou Astronaute.
Entre l’âge de 7 et 10 ans, il avait déjà des compétences dans les
domaines des finances et du commerce, et avait des facilités pour
mémoriser une grande quantité de chiffres.
Pendant que ses amis s’amusaient, jouaient au football ou je ne sais
quel autre loisir, lui il étudié les bilans comptables des entreprises.
Alors très tôt il commence à mettre de l'argent de côté pour l'investir,
dès l'âge de 11 ans il fait son premier investissement en bourse avec son
père, et il disait à tout le monde qu’il serait millionnaire à 30 ans.

Pourquoi ce livre
Pendant 3 ans j’ai cherché, étudié, lu, écouté, tout ce qui concerné
Warren Buffett, en français comme en anglais, livres, articles, vidéos, ses
derniers investissements, ses lettres aux investisseurs, j’ai testé les
différentes méthodes et différents ratios qu’il est censé utilisé.
J’ai pris, ses principes d’investissement, ses derniers investissements,
les méthodes et ratios qu’il est censé utiliser, et les résultats de mes tests, et
j’ai croisé toutes ces données pour comprendre le maître, et compléter le
puzzle.
Mon objectif avec ce livre est de vous donner une méthode vous
permettant de comprendre facilement, la philosophie et la méthode
d’investissement de Warren Buffett.
Ce livre présente les fondamentaux et les ratios présents dans les
entreprises sélectionnés par Warren Buffett.
CHAPITRE 1 :
Comment trouver des
entreprises
extraordinaires
Le choix du pays

Warren Buffett n’investit que dans les pays qu’il appelle développés et
stables politiquement :
Amérique du Nord : États unis, Canada
Europe : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne,
Finlande, France, Italie, Norvège, Pays-Bas, République tchèque, Portugal,
Royaume-Uni, Suède, Suisse,
Asie et Océanie : Japon, Singapour, Australie, Nouvelle-Zélande.
Warren Buffett investi principalement dans les entreprises américaines,
parce que c’est le pays dans lequel il vit et que ce sont les entreprises qu’il
connait le mieux. Mais il lui est arrivé d’investir en France, dans Sanofi
entre-autre.
Le types d’entreprise

Warren Buffett privilégie dans ses investissements les entreprises qui


fabriquent des produits qui s’usent rapidement et qui sont utilisés
régulièrement.
Quand Warren Buffett parle de produits qui s’usent rapidement il ne dit
pas qu’il faut que les produits soient de mauvaises qualités, non non, bien
au contraire, mais des produits qui s’usent rapidement parce qu’ils sont
utilisés régulièrement. Comme : Du dentifrice, des rasoirs, des couches, des
tapis, l’alimentation et boisson.
Pour les entreprises qui ne vendent pas des produits, mais des services,
c’est la même chose, Warren Buffett privilégie les entreprises qui
proposent des services répétitifs, comme : des abonnements
téléphoniques, des abonnements TV, les cartes bancaires (cartes de crédits
et cartes de débits), les fournisseurs d’électricité, les fournisseurs de gaz,
etc.
L’idéal est que l’entreprise fournit un produit utilisé régulièrement ou
un service répétitif qui fait partie des besoins vitaux des gens. Par exemple,
un abonnement TV n’est pas vital, on peut vivre sans (même si, quand je
vois la classe moyenne en France, je me pose des questions), par contre
l’accès à l’électricité et/ou au gaz est vital, c’est très difficile de vivre sans.
En investissant dans ce type d’entreprise, vous avez beaucoup plus de
chance d’avoir des entreprises solides et dans des secteurs où il y aura
toujours de la demande et qui seront toujours là. Donc moins de faillites,
des revenus réguliers, et plus de sécurité. Peu importe la situation
économique, les gens auront toujours besoin de se raser, de manger, de se
loger (électricité, gaz) et de communiquer (téléphone, internet).
Contrairement aux secteurs cycliques comme l’automobile (hormis
l’automobile de luxe), la construction (bâtiment), ou le tourisme, qui vont
très bien quand l’économie est en période de prospérité, mais qui sont en
difficulté dès que l’économie ralentit.
PARTIE 1 - La rentabilité et la croissance

1 - Le revenu

Le revenu brut de l’entreprise ou CA (chiffre d’affaires).


Si vous étudiez les états financiers d’une entreprise, c’est la première
ligne.
Pour Warren Buffett, pour qu’une entreprise soit extraordinaire elle
doit gagner au moins 75 millions (d’euros ou de dollars) par an.
2 - La croissance du revenu

La croissance du revenu de l’entreprise doit être en progression de


10% sur 10 ans, cet indicateur permet de vérifier que l’entreprise est en
croissance et qu’elle existe depuis au moins 10 ans.
Warren Buffett a une préférence pour les entreprises qui exercent leur
activité principale depuis au moins 10 ans.

- Utilisez le critère Revenu growth rate 5 years (croissance du revenu


sur 10 ans, ou croissance des ventes sur 10 ans)
Il peut arriver que certains sites ou entreprises ne fournissent pas un
historique sur 10 ans, dans ce cas :
- Utilisez le critère Revenu growth rate 5 years (croissance du
revenu sur 5 ans, ou croissance des ventes sur 5 ans) avec comme
critère une croissance des revenus de 5% sur 5 ans.
4 - La croissance du bénéfice (ou Résultat net)

Le bénéfice de l’entreprise (le résultat de l’entreprise après impôts),


doit représenter plus de 20% du CA, et il doit être en augmentation d’au
moins 5% sur les 5 dernières années.

- Utilisez le critère Net income growth 5 years (croissance du revenu


net sur 5 ans)
5 - Les rachats d’actions

Le critère rachats d’actions (ou EQ Buyback) permet de voir si


l’entreprise rachète ses propres actions. Le fait que l’entreprise rachète ses
propres actions signifie que les dirigeants croient en l’entreprise et
confirment que l’entreprise est un bon investissement. Le fait que
l’entreprise rachète ses propres actions a pour conséquence de diminuer le
nombre d’actions en circulation, et donc de faire monter le prix de l’action.
Les actions d’une entreprise c’est comme les parts d’un gâteau, donc
moins d’actions en circulations c’est comme moins de parts de gâteau, mais
des parts de gâteau plus grosses.
Vous le trouverez dans le bilan comptable de la société, à la rubrique
« Capitaux propres » (ou valeur nette, ou valeur comptable), puis la sous-
rubrique « Actions ordinaires », c’est le nombre d’actions ordinaires en
circulations. Regardez le chiffre de la sous-rubrique « Actions ordinaires »
sur plusieurs années, si ce chiffre diminue c’est que l’entreprise rachète ses
propres actions.
Rapports financiers : Bilan comptable
Capitaux propres (ou valeur nette, ou valeur comptable)
Actions préférentielles
Actions ordinaires
Ajout de capitaux
Bénéfices non distribués
Réserves d’actions ordinaires
Total des capitaux propres
Astuce :

Pour vous assurer que l’entreprise rachète bien ses propres actions et
qu’il ne s’agit pas d’un montage comptable (triche), regardez aussi les
chiffres des « Bénéfices non distribués » et des « Réserves
d’actions ordinaires ».
Les bénéfices non distribués doivent être en augmentation, et il doit y
avoir des réserves d’actions ordinaires.
L’augmentation des bénéfices non distribués peut aussi confirmer que
les revenus de l’entreprise sont en augmentation.
Par contre, si le chiffre des bénéfices non distribués est négatif, ça veut
dire que l’entreprise perd plus d’argent qu’elle en accumule.
Rapports financiers : Bilan comptable
Capitaux propres (ou valeur nette, ou valeur comptable)
Actions préférentielles
Actions ordinaires
Ajout de capitaux
Bénéfices non distribués
Réserves d’actions ordinaires
Total des capitaux propres
6 - La marge brute

La marge brute est la part du CA (Chiffre d’affaires ou revenue) que


l’entreprise conserve après avoir déduit tous les coûts de fabrication des
produits et/ou services que l’entreprise vend.
La marge brute se calcule de cette façon :
Revenu de l’entreprise - le coût des produits et/ou services vendus,
divisé par le revenu de l’entreprise.
Une marge brute importante est l’un des signes que l’entreprise est
leader de son secteur et à un avantage compétitif durable. La marge brute
doit être d’au moins 40%.
Si vous ne trouvez aucune entreprise avec une marge brute de 40%,
entre 20 et 40% peut encore être intéressant.
- Utilisez le critère Gross margin (marge brute)
Mais elle doit aussi l’être sur les 5 dernières années
- Utilisez le critère Gross margin 5 years (marge brute sur 5 ans)
7 - La Marge bénéficiaire nette

La marge bénéficiaire nette, appelée aussi « taux de rentabilité », c’est


le résultat net (ou bénéfice net) de l’entreprise divisé par le CA.
Le résultat net c’est le CA moins tous les coûts directs et indirects de
l’entreprise. Coûts d’exploitation, coûts matériels (y compris le coût
des matières premières), et les impôts.
La marge bénéficiaire nette doit être d’au moins 10% sur 1 an, et d’au
moins 20% sur 5 ans.
- Utilisez le critère Net profit margin ou Profit margin (marge
bénéficiaire nette)
- Utilisez le critère Net prfit margin 5 years ou Profit margin 5
years (marge bénéficiaire nette sur 5 ans)
8 - La marge opérationnelle

La marge opérationnelle est utilisée pour mesurer l'efficacité


opérationnelle d'une entreprise. C’est ce qui reste des revenus de
l’entreprise après qu’elle ait payé les coûts de production, comme les
salaires et les matières premières.
L’entreprise doit être capable d’absorber les augmentations de coûts
production (matières premières et main-d’œuvre) pour garder ses marges
bénéficiaires.
Pour ça elle doit avoir une marge opérationnelle (ou marge
d’exploitation) supérieure à celles de ses concurrents. La marge
opérationnelle doit être d’au moins 5%, dans l’idéal supérieure à 10%.

- Utilisez le ratio Operating margin (marge opérationnelle)


9 - Les frais généraux, commerciaux, et
administratifs

Ce sont tous les coûts indispensables pour le bon fonctionnement et


développement de l’entreprise hors coût de production, comme les salaires
des commerciaux, des agents administratifs, des comptables, les frais de
fonctionnement du siège, les frais de logistique, et la publicité.
Les frais généraux, commerciaux et administratifs, doivent
représenter moins de 30% du Chiffre d’Affaires de l’entreprise, ou dans
le pire des cas, qu’ils ne dépassent pas 80% du résultat brut.
Les frais généraux et administratifs sont souvent écrits en abrégé
« SG&A » (Sales, General and Administration), vous les trouverez dans le
« Compte de résultat » de l’entreprise, disponible dans les rapports
financiers. Dans la sous-rubrique « Charges d’exploitation » ou « Frais
d’exploitation » du Compte de résultat.
Rapports financiers : Compte de résultat
Chiffre d’Affaires

Coûts des biens vendus


Résultat brut
Charges d’exploitation ou frais d’exploitation
Frais commerciaux, généraux, administratifs (ou SG&A)
Frais de recherche et développement
Dépréciations
Résultat d’exploitation (ou bénéfice net de charge)
Charges d’intérêts

Gains ou pertes sur cessions d’actifs


Autres
Résultat avant impôts

Impôts sur les bénéfices


Résultat net
PARTIE 2 - L’efficacité de la gestion

10 - Le rendement des capitaux propres

Le rendement des capitaux propres, également appelé « retour sur


valeur nette » ou « retour sur capitaux propres », c’est le résultat du revenu
net de l’entreprise divisé par les capitaux propres. Il permet de mesurer le
rendement des capitaux propres de l’entreprise, c’est-à-dire, de savoir
combien d’argent l’entreprise arrive à générer avec ses capitaux propres. Il
doit être d’au moins 10%, et avoir une croissance sur 5 ans d’au moins 20%
- Utilisez le ratio ROE (Return On Equity) (rendement des capitaux
propres)
- Utilisez le ratio ROE growth 5 yrs (croissance du rendement des
capitaux propres)
11 – Le retour sur investissement
Le retour sur investissement permet de connaitre la performance d’un
investissement, il se calcule en divisant le bénéfice de l’investissement par
le coût de l’investissement. Ce qui permet de mesurer plusieurs types
d'investissements les uns par rapport aux autres.

Le retour sur investissement peut être facilement manipulé dans les


communiqués des entreprises, car il ne prend pas en compte tous les coûts
intermédiaires des investissements. Il doit être d’au moins 10% sur un an, et
être en croissance de 15% sur 5 ans.
- Utilisez le ratio ROI (Return On Investiment) (Retour sur
investissement)
- Utilisez le ratio ROI growth 5 yrs (croissance du retour sur
investissement sur 5 ans)
PARTE 3 - La solidité financière

C’est très bien qu’une entreprise ait de la croissance, de bonnes


marges, et une bonne rentabilité, mais ça n’est pas suffisant pour que ça soit
une entreprise extraordinaire.
Pour être une entreprise extraordinaire, une entreprise doit aussi avoir
un minimum de trésorerie et un faible endettement pour résister pendant les
périodes difficiles, car soyez sûr d’une chose, il y aura des périodes
difficiles.
Pendant les périodes difficiles, les entreprises mauvaises ne résisteront
pas, les entreprises moyennes par peur ne feront rien, sortiront affaiblit des
périodes difficiles, deviendront des entreprises mauvaises et ne résisteront
pas à la prochaine période difficile.
Et les excellentes entreprises elles, pourront se permettre de continuer
d’investir, pour sortir des périodes difficiles encore plus fortes et profiter
pleinement des périodes de prospérité.
La liquidité

La liquidité d’une entreprise est composée des actifs les plus liquides
qui peuvent être facilement et rapidement convertis en liquidités (en
espèce). Cette liquidité a pour but de permettre à l’entreprise de couvrir ses
dettes à court terme.
Une entreprise qui n’a pas suffisamment de liquidités peut prendre de
mauvaises décisions en période difficile, comme liquider des actifs
productifs, vendre des stocks, ou même vendre une branche (un secteur
d’affaires) de l’activité de l’entreprise, pour payer ses dettes à court terme.
Ce qui peut nuire, voire même être fatal, à la santé financière de
l’entreprise.
Pour connaitre la capacité de l’entreprise à rembourser ses dettes à
court terme il faut comparer sa liquidité à ses passifs à court terme. Il existe
plusieurs ratios qui font cette comparaison.
12 - Le ratio actuel

Le ratio actuel, également appelé « ratio du fonds de roulement », est


utilisé pour mesurer la capacité d'une entreprise à payer ses dettes à court
terme et à long terme (crédits et comptes créditeurs).
Pour calculer le ratio actuel, on divise le total actuel des actifs de
l’entreprise (trésorerie, de placement en valeurs mobilières, l’inventaire,
les comptes débiteurs) par le total actuel des passifs de l’entreprise.
Plus le ratio actuel est élevé, plus l'entreprise est capable de payer ses
dettes.
Les analystes disent qu’un ratio de 1,0 ou plus est un bon signe que
l’entreprise est capable de payer ses dettes à court terme et à long terme.

- Utilisez le ratio Current ratio (ratio actuel)


Historiquement Warren Buffett sélectionnait les entreprises avec un
ratio actuel d’au moins 1,5, mais il semblerait qu’il n’utilise plus ce ratio ou
qu’il utilise la même tolérance que les analystes. En 2016 Warren Buffett a
investi dans la société Apple, elle avait un ratio actuel inférieur à 1,5.

Les limites du ratio actuel et pourquoi il n’est pas fiable


Le ratio actuel part du principe qu’une entreprise peut liquider la
totalité de ses actifs actuels et de les convertir en liquidités pour couvrir ses
dettes rapidement. Mais dans la réalité c’est peu probable, surtout si
l'entreprise doit rester en activité, elle devra garder un minimum de fonds de
roulement pour continuer de fonctionner.
A quelle vitesse une entreprise peut récupérer tous les impayés de ses
clients pour payer ses dettes à court terme ? probablement, pas assez
rapidement.
A quelle vitesse une entreprise peut-elle vendre ses stocks en cas de
besoin urgent, et à quel prix ?
Si l’entreprise veut vendre ses stocks rapidement, elle va devoir les
brader, donc les vendre à une valeur inférieure que ce qui a été calculé dans
le ratio actuel.
13 - Le ratio rapide

Le ratio rapide, aussi appelé « ratio d’acidité », tout comme le ratio


actuel, permet de mesurer la capacité d'une entreprise à payer ses dettes à
court terme avec ses actifs les plus liquides. A la différence du ratio actuel,
le ratio rapide exclut les stocks du calcul. Ce qui le rend plus fiable.
D’après les analystes, une entreprise avec un ratio rapide supérieur ou
égal à 1 peut couvrir sans problème ses dettes à court terme.
Le ratio rapide est donc plus fin et plus fiable que le ratio actuel, mais
il le même défaut qu’une entreprise a besoin d’un minium de fonds de
roulement pour rester en état de fonctionner.
Pour se donner une marge de sécurité et se couvrir de ce manque de
fiabilité, Warren Buffett sélectionne les sociétés qui ont un ratio rapide
supérieur ou égal à 2.

- Utilisez le ratio Quick ratio (ratio rapide)


La solidité financière pour les banques

Il existe 2 types de banques, il y a les banques agressives, qui


s’endettent à court terme et prêtent à long terme à des taux supérieurs, et il
y a les banques conservatrices, qui s’endettent à long terme et prêtent à
court terme. Warren Buffet n’investit que dans les banques conservatrices.
Les banques agressives ont 2 fois plus de dettes à court terme qu’à
long terme, et les banques conservatrices ont 2 fois moins de dettes à court
terme que de dettes à long terme. Les banques conservatrices gagnent
moins d’argent, mais quand les taux à court terme augmentent ou que les
banques n’arrivent plus à se faire prêter de l’argent, les banques agressives
sont en difficultés, et les banques conservatrices ont de l’argent pour
pouvoir tenir le coup.
Dans les rapports financiers, regardez le « Bilan comptable ». Dans le
« Bilan comptable », vous avez la rubrique « Passifs », dans la rubrique
« Passifs » vous avez les sous-rubriques « Dette à court terme » et « Dette à
long terme », les dettes à court terme doivent être 2 fois moins élevées que
les dettes à long terme.
Rapports financiers : Bilan comptable
Actifs
Liquidités ou équivalents
Investissements à court terme
Stock total
Total des créances nettes
Charges payées d’avance
Total des autres actifs courants
Total des actifs courants (ou actifs immédiats, liquides, ou flottants, ou
fonds de roulement)
Biens immobiliers / Implantations / Équipements
Immobilisations incorporelles nettes
Actifs intangibles nets
Investissements à long terme
Autres actifs à long terme
Autres actifs ou caisse noire globale

Total des actifs


Passifs
Comptes débiteurs
Charges à régler
Dette à court terme
Dette à long terme venant à échéance
Autres passifs courants
Total des passifs courants
Dette à long terme
Impôts différés

Intérêts minoritaires
Autres passifs
Total des passifs
Synthèse des critères et ratios

- Revenu (CA) annuel => supérieur ou égal à 75 millions.


- Croissance du CA sur 10 ans (Revenu growth rate 10 years) =>
supérieure ou égale à 10%. Ou sur 5 ans (Revenu growth rate 5 years)
=> supérieure ou égale à 5%.
- Croissance du bénéfice sur 5 ans (Net income growth rate 5 years) =>
supérieure ou égale à 5%.
- Marge brute (Gross Margin) => supérieure ou égale à 40%. Ou, entre
20 et 40%.
- Marge brute sur 5 ans (Gross Margin 5 years)
=> supérieure ou égale à 40%. Ou, entre 20 et 40%.
- Marge bénéficiaire (Net Profit Margin) => supérieure ou égale à 20%
- Marge bénéficiaire sur 5 ans (Net Profit Margin 5 years) =>
supérieure ou égale à 20%
- Marge opérationnelle (Operating Margin) => supérieure ou égale à
5%, dans 10% dans l’idéal
- Frais généraux, commerciaux, et administratifs (SG&A) =>
inférieurs à 30% du CA, ou entre 30 et 80% du CA
- Rendement des capitaux propres (ROE) => supérieur ou égal à 10%
- Croissance du rendement des capitaux propres sur 5 ans (ROE
growth 5 years) => supérieure ou égale à 20%
- Retour sur investissement (ROI) => supérieur ou égal à 10%
- Croissance du retour sur investissement sur 5 ans (ROI growth 5
years) => supérieure ou égale à 15%
- Ratio actuel (Current Ratio) => supérieur ou égal à 1
- Ratio rapide (Quick ratio) => supérieur ou égal à 2
CHAPITRE 2 :
Exemples d’entreprises
extraordinaires
(en 2019)
Biens personnels
Hermes International France
Best World International Singapour

Pharmaceutique et Biotechnologie
Biogen Allemagne
Gilead Sciences Etats-Unis
Illumina Etats-Unis
Ligand Pharmaceuticals Etats-Unis
Regeneron Pharmaceuticals Etats-Unis
Vitrolife AB Suède

Médias
Carsales.Com Australie
Boissons
Monster Beverage Etats-Unis

Équipements électroniques et électriques


IPG Photonics Etats-Unis
Silergy Etats-Unis

Matériel et équipement informatique


Skyworks Solutions Etats-Unis
Ubiquiti Etats-Unis
Lam Research Etats-Unis
NVIDIA Etats-Unis
Texas Instruments Etats-Unis
BE Semiconductor Industries NV Pays-Pas
Logiciels et services informatiques
Microsoft Etats-Unis

Producteurs de pétrole et de gaz


Novatek PAO Royaume-Uni

Automobiles
Gentex Etats-Unis

Ingénierie industrielle
Rational AG Allemagne
Somero Enterprises Royaume-Uni

Chimie
Vitrex PLC Royaume-Uni
CHAPITRE 3 :
Les avantages compétitifs
durables
Vous avez trouvé une entreprise avec d’excellents résultats, en
croissance, avec une bonne solidité financière, mais ça ne suffit pas, vous
devez aussi vous assurer que l’entreprise est leader de son secteur et qu’elle
est en bonne position pour le rester.
L’entreprise doit avoir une position quasi intouchable dans son secteur
d’activité. Que ce soit via : sa marque, la qualité de ses produits ou services,
propose la meilleure qualité du marché, le faible coût de ses produits ou
services, ou propose le meilleur rapport qualité/prix parmi les moins chers,
une entreprise qui est leader de son secteur et qui est en position de le rester
doit avoir un avantage compétitif durable.
C’est-à-dire, un ou plusieurs avantages que les concurrents ne peuvent
pas avoir, ou, tellement difficile à avoir, qui leur coûterait tellement cher, en
argent et/ou en temps, qu’ils n’essaient même pas.
La marque

La marque de l’entreprise a le pouvoir de captiver et d’augmenter la


volonté du client de payer.
Par exemple, les clients acceptent de payer plus cher un produit ou
service uniquement à cause de (ou grâce à) la marque.
Apple dans le secteur de la technologie en est un très bon exemple.

Les brevets

L’entreprise possède des brevets qui lui donnent un avantage solide sur
ses concurrents sur l’innovation. Warren Buffett considère les brevets
comme un avantage compétitif durable, même si personnellement, je ne
suis pas d’accord. Les brevets ne sont pas protégés éternellement. Un brevet
est protégé 20 ans, à partir de là, tout le monde peut utiliser les technologies
du brevet en question.
Je prends encore l’exemple de Apple. Apple a inventé le smartphone
avec l’iPhone, mais aujourd’hui il existe beaucoup de fabricants de
smartphones qui utilisent (avec plus ou moins de réussite) les technologies
de l’iPhone. Par exemple le déverrouillage par empreinte digitale.

Les licences et les agréments

Il y a certains secteurs où les entreprises doivent avoir des licences


réglementées et/ou des agréments pour exercer leur activité. Ce qui rend
l’entrée de concurrents sur le marché, très difficile.
C’est le cas des sociétés pharmaceutiques, des sociétés de notation, des
casinos, et de certaines écoles accréditées.
Ou bien, vous pouvez aussi trouver dans d’autres secteurs des
entreprises qui ont des licences réglementées et/ou des agréments qui n’y
sont pas obligatoires pour exercer leur activité, mais qui leur donne un
avantage énorme sur leurs concurrents.
C’est le cas par exemple de l’entreprise Bureau Veritas, qui a des
agréments de l’état français qui lui autorise à faire des choses (rien
d’illégal) que les concurrents n’ont pas le droit de faire.
Par exemple, Bureau Veritas qui est également une entreprise de
formation, forme ses concurrents, c’est dire le poids que cette entreprise a
sur son marché.

Attention : Si vous trouvez une entreprise qui a cet avantage compétitif,


faites bien attention à ce que l’entreprise puisse fixer elle-même ses prix,
pas comme les entreprises de services publics qui ne le peuvent pas. Je
pense entre autres à EDF.
Le réseau

Le réseau est un avantage compétitif durable, principalement pour les


entreprises qui basent leur business sur le partage d’informations et/ou la
connexion des utilisateurs entre eux.

Mais aussi pour les entreprises qui ont un produit et/ou service qui
augmente en valeur avec le nombre d’utilisateurs. Visa et MasterCard en
sont un très bon exemple avec les cartes bancaires (cartes de crédit et cartes
de débit).

Le coût de transfert pour le client

Un client veut passer du produit ou service de l’entreprise A, au


produit ou service de l’entreprise B, mais le coût du changement de produit
ou service est supérieur aux bénéfices qu’apporte le produit ou service de
l’entreprise B, c’est ce qu’on appelle un avantage compétitif par le coût de
transfert.
Les entreprises qui « compliquent » l’utilisation des produits ou
services des concurrents ont cet avantage compétitif.
Par exemple Microsoft avec son logiciel Microsoft Office. Microsoft a
été la première entreprise à fournir ce type de logiciel, du coup, les plus
grosses et les plus anciennes entreprises en sont équipées et tous leurs
systèmes et process y sont étroitement liés. Aujourd’hui il existe des
dizaines de logiciels bureautiques concurrents, aussi bien, sinon mieux que
Microsoft Office, mais pour ces énormes entreprises, le coût de
réorganisation, le coût et le temps de reformation de leurs employés seraient
tellement énormes qu’il n’est pas intéressant pour elles de changer de
logiciel.
L’emplacement

Je pense évidemment à l’exemple de La Poste, bien que cette


entreprise ne fournisse pas les meilleurs services de son marché (pour moi
UPS est la meilleure), cette entreprise est tellement bien implantée (en
France) que ça lui donne une position quasi indétrônable. Elle bénéficie de
l’avantage compétitif de l’emplacement, mais également de la force du
réseau.
Oui je sais, La Poste n’est pas cotée en bourse, mais c’est un très bon
exemple pour que vous compreniez l’énorme avantage compétitif que peut-
être l’emplacement.

L’accès à un actif exceptionnel

Exemples : Les collecteurs de déchets, les carrières, les usines de


ciment, les aciéries, les producteurs de matières premières.
À condition que l’actif en question soit indispensable. Par exemple, les
métaux précieux ne sont pas indispensables pour vivre, quand les prix des
métaux précieux chutent, les producteurs de métaux précieux comme les
mines d’or sont en grosse difficulté. Je ne suis pas un spécialiste, mais je
pense que c’est la même chose avec le pétrole.

La taille

Il y a des entreprises qui se sont construit des positions de quasi-


monopoles dans des marchés qui sont juste assez grands pour ne pouvoir
supporter qu’une seule entreprise de façon rentable, ou 2 ou 3 entreprises
maximum. C’est ce qu’on appelle les marchés de niches. Aucun nouveau
concurrent ne peut dépenser le capital nécessaire pour entrer dans le
marché.
C’est souvent le cas dans certains secteurs industriels où les principaux
acteurs se sont construits pendant la guerre. Ils étaient d’ailleurs souvent
soutenus par un état, parce que les circonstances le nécessité. Aujourd’hui
ce n’est plus du tout le cas, nous ne sommes plus en guerre, et les états se
dégagent de plus en plus.
À titre d’exemple, j’ai 2 entreprises qui me viennent en tête, je pense à
Boeing et à Airbus (ex-EADS) pour le secteur de l’aéronautique.
Et paradoxalement, il y a de plus en plus de concurrence dans le
secteur du tourisme chez les compagnies aériennes. D’où les difficultés
grandissantes de Air-France (en 2017).
CHAPITRE 4 :
Comment trouver des
entreprises
extraordinaires
À DES PRIX ORDINAIRES
Les ratios de valorisation

Vous avez trouvé une ou plusieurs entreprises extraordinaires, mais


pour augmenter votre probabilité de générer une plus-value, vous devez
acheter des entreprises décotées, qui sont sous-évaluées par rapport à leur
valeur.
Pour savoir si une entreprise est sous-évaluée ou surévaluée il existe ce
qu’on appelle les ratios de valorisation.
14 - Le ratio prix sur bénéfice par action

Le ratio prix sur bénéfice par action, plus communément appelé le


PER (Price Earning Ratio) ou P/E ratio, permet de mesurer le prix de
l’action par rapport aux bénéfices par action d’une entreprise. Il indique le
montant qu'un investisseur doit investir pour recevoir 1 euro des bénéfices.
Par exemple, vous achetez des actions d’une entreprise avec un PER
de 20, cela veut dire que vous payez 20 fois le bénéfice de l’entreprise, vous
payez 20 euros pour obtenir 1 euro de bénéfice de l’entreprise.
Le PER se calcule de cette façon :
Prix de l’action divisé par le BPE

Pour un investisseur dans la valeur, une entreprise avec un PER


supérieur à 15 est considérée comme chère, un PER entre 7 et 15, comme
décotée, et avec un PER inférieur à 7, comme fortement décotée.
15 - Le ratio PER inversé

Le PER est le plus utilisé, mais Warren Buffett utilise un autre ratio
pour voir si l’entreprise est surévaluée ou sous-évaluée, il utilise le PER
inversé qui se calcul de la façon suivante :
BPE (bénéfice par action) divisé par le prix de l’action.
Pour Warren Buffett les actions sont comme des obligations, il inverse
le PER pour obtenir un taux de rendement, et le compare au rendement des
obligations d’état à 30 ans, pour savoir lequel des 2 produits est le plus
intéressant, l’action en question, ou les obligations d’états.

"Charlie et moi-même ne connaissons pas notre coût du capital... On


mesure tout par rapport aux alternatives qui nous sont offertes"
- Warren Buffett -
16 - Le ratio prix sur valeur comptable

« Que nous parlions de chaussettes ou d'actions, j'aime acheter de la


marchandise de qualité quand le prix est bas »
- Warren Buffett –

Le ratio prix sur valeur comptable, aussi appelé Price To Book Value
ou Price To Book (P/B ratio) permet de comparer la valeur marchande
d’une entreprise (le prix de son action) à sa valeur comptable (Actif total –
Passif total).
La valeur comptable d'une entreprise, aussi appelée valeur nette,
permet de connaitre la valeur d’une entreprise une fois ses actifs vendus et
ses dettes payées. Et donc de savoir ce qui reviendrait aux actionnaires en
cas de vente ou de fermeture de l’entreprise.
Plus le Price To Book est faible plus vous avez une décote importante
sur la valeur nette de l’entreprise. D’après les analystes pour qu’une
entreprise soit une bonne affaire, elle doit avoir un P/B inférieur ou égal à 1.
Le problème avec ce ratio, c’est que nous n’avons pas de certitude sur
la valeur réelle des actifs de l’entreprise, et donc de sa valeur comptable, et
elle ne prend pas en compte la qualité des produits, les clients, la capacité
de production, la capacité opérationnelle, et la marque.
C’est pour cette raison que Warren Buffett ne tient pas trop compte du
ratio Prix/Valeur comptable, et se contente d’un ratio inférieur ou égal à 4,
qu’il complète avec le PER inversé, plus un autre ratio, le Price To Cash-
flow.
17 - Le ratio Prix sur Flux de trésorerie

Le ratio Prix/Flux de trésorerie, aussi appelé Price To Cash-Flow, ou P/CF,


permet d’évaluer si une entreprise est sous-évaluée ou surévaluée. Plus le
ratio est bas plus l’action est sous-évaluée, plus le ratio est haut plus
l’action est potentiellement surévaluée. Il se calcule de la façon suivante :
Price To Cash-Flow = Cours de l’action de l’entreprise / (flux de
trésorerie / cours de l’action).

Le cash-flow (flux de trésorerie) est le montant net des liquidités


entrantes et sortantes de l’entreprise. Si vous voulez en soir plus sur les flux
de trésorerie d’une entreprise, voici un modèle d’états des flux de trésorerie
que vous pouvez trouver dans les rapports financiers.
Rapports financiers : États des flux de trésorerie
Flux de trésorerie des opérations d’exploitation
Résultat net
Dépréciations
Amortissements
Total des liquidités liées aux opérations d’exploitation

Flux de trésorerie des investissements


Sorties de capitaux
Autres flux de trésorerie liés aux investissements
Total des liquidités liées aux activités d’investissement
Flux de trésorerie liés aux activités de financement
Dividendes versés
Émission ou rachat d’actions, net
Émission ou rachat d’obligations, net
Total des liquidités liées aux activités de financement

Total des liquidités liées aux activités d’exploitation


Total des liquidités liées aux activités d’investissement
Total des liquidités liées aux activités de financement
Évolution nette des liquidités

Warren Buffett estime qu’un Price To Cash-flow inférieur ou égal à 8


est suffisant du moment où on l’utilise en complément du PER inversé et du
Price To Book.
Synthèse des ratios de valorisation

- PER => inférieur à 15, dans l’idéal inférieur à 7


- PER inversé => supérieur au taux des obligations d’état à 10 ans.
- Price To Book Ratio => inférieur ou égal à 4
- Price To Cash-Flow => inférieur ou égal à 8
CHAPITRE 4 :
5 pièges à éviter dans
l’investissement en bourse
Il existe 2 ratios dont vous entendez probablement souvent parler, qui
sont utilisés par la plupart des analystes financiers, mais qui pour Warren
Buffett, ne servent à rien, voir même, sont contreproductifs. L’EBITDA, et
le BÊTA.

"Les gens qui utilisent ces concepts veulent vous faire accepter des
concepts qui sont malmenés et biaisés."
- Warren Buffett -

1 - L’EBITDA

« Le seul usage du mot EBITDA me donne de l'urticaire. »


- Charlie Munger –

C’est un indicateur très complexe, et les services de comptabilité des


entreprises peuvent l’utiliser pour cacher beaucoup de choses, la meilleure
chose est donc de l’ignorer.
2 - Le BÊTA

Il sert à mesurer la volatilité d’une action, plus le bêta sera élevé plus
l’action de l’entreprise aura de la volatilité. Les analystes financiers disent
qu’il faut avoir un bêta faible.
D’après Warren Buffett il est complètement stupide de chercher des
entreprises avec une forte croissance et qui ai un bêta faible. Les deux sont
en contradiction, vous ne pouvez pas avoir une entreprise avec une forte
croissance boursière et un bêta faible.
Plus l’action d’une entreprise aura une croissance forte (une forte
hausse), et irrémédiablement, plus elle aura un bêta élevé.
Pour l’anecdote, En 2018, 2 entreprises, AXA et Accord, qui avaient
pourtant un bêta faible, n’a pas empêché leurs cours de bourse de faire
-11% et -10% en une seule journée.
Ne tenez pas compte du BÊTA.
3 - Les faux avantages compétitifs

Une grosse part de marché, l’efficacité opérationnelle de l’entreprise,


la discipline, l’organisation, ou un excellent management ne sont pas des
avantages compétitifs durables. Pour qu’un avantage compétitif soit durable
il doit être structurel.

4 - La communication des entreprises

Sans rentrer dans les rapports et états financiers d’une entreprise, il y a


un indicateur très important qui peut vous en dire beaucoup sur l’état d’une
entreprise, c’est sa communication.
Étudier la communication des entreprises vous permettra de vous faire
une idée si vous devez investir dans cette entreprise, ou si vous êtes déjà
investi dans cette entreprise, si vous devez vous en séparer.
Les mauvais signes

Si une entreprise nomme un nouveau PDG sans donner des détails sur
son expérience, ou que son expérience n'est pas cohérente avec l'activité ou
la stratégie de l'entreprise, c’est que l’entreprise ne sait pas où elle va.
Mauvais signe.
L’entreprise met en avant son excédent brut d'exploitation et s'appuie
sur un excès de notes incompréhensibles de bas de page, et que du coup
vous ne comprenez pas son rapport financier (c’est le but, que vus n’y
compreniez rien). => Pas bon.
Un bon exemple, ce sont les publicités pour les entreprises qui font
leur entrée en bourse. Elles mettent en avant le CA de l’entreprise, ou la
progression du CA de l’entreprise sur les années qui les arrange, mais
quand on va voir les états financiers de l’entreprise, et quelques ratios
importants, ce n’est pas terrible.
D’où le célèbre adage, un bon investissement n’a pas besoin de
publicité, et si quelqu’un a un intérêt de vous vendre tel ou tel
investissement, c’est qu’on est en train de vous tromper.
L’entreprise regarde vers l'avenir en cherchant (en espérant) des
"bonnes nouvelles". C’est très mauvais signe.
Les bonnes nouvelles ne concernent que les estimations de croissance
et de bénéfices, elles n’indiquent en rien si l’entreprise se porte bien ou pas
en ce moment.
Si un dirigeant prétend connaître l'avenir, c'est mauvais signe,
personne ne connait l’avenir.
Et si ce même dirigeant atteint les résultats annoncés par l’entreprise,
trimestre après trimestre, il y a eu probablement une manipulation quelque
part, dans la comptabilité ou dans la communication, ou les deux.
5 – Les prévisions économiques

Extraits d’interviews de Warren Buffet et Charlie Munger son associé.

« Quand vous entrez dans l’économie il y a tellement de variables. La


vérité est que vous devez vous attendre à de bons moments et de mauvais
moments.
Dans les affaires, quoi que vous achetiez, et où que vous soyez, vous
n’essayez pas de chronométrer l’achat, vous essayez de faire un bon achat à
un bon prix, et vous voulez être sûr d’avoir fait une bonne affaire.
Mais vous ne direz pas que je vais acheter parce qu’il y aura de la
croissance cette année, qu’elle sera de 3% au lieu de 2,8. Parce que
personne n’est bon pour faire des analyses économiques, et personne ne
devient riche en le faisant. »
- Warren Buffett -
« L’économie est en plein essor, mais l’économie fait parfois des
booms, et parfois non. Vous devez vivre votre vie à travers les 2 scénarios et
faire en sorte de continuer de nager.
Parfois la marée est avec nous, et parfois contre nous, mais nous
continuons de nager dans les 2 sens.
Vous pouvez argumenter que si vous ne voulez pas réagir avec
impassibilité à un marché en baisse de 50% 2 ou 3 fois par siècle, vous
n’êtes pas apte à être un actionnaire commun et vous méritez le résultat
médiocre que vous allez obtenir par rapport aux personnes qui ont le
tempérament pour l’être. »
- Charlie Munger -
CHAPITRE 5 :
Les 10 qualités pour être
un grand investisseur

"Investirc'est simple mais


ce n'est pas facile"
- Warren Buffett -
1. Être passionné.
2. Être patient et calme, mais courageux et déterminé.
3. Être discipliné et appliqué.
4. Être intelligent, mais pas trop. Ne vous laissez pas aveugler par votre
intelligence. Il faut avoir confiance en soi sans être idéologue, Il est parfois
nécessaire de changer de direction.
5. Être honnête. Soyez honnête avec vos partenaires et vos clients. Être
malhonnête vous fera peut-être gagner plus d’argent au début, mais il y a
toujours un retour de bâton.
6. Voir à long terme.
7. Être collectif. Personne ne réussit seul.
8. Être stable. Ne confondez pas stable avec immobile, être stable veut dire
ne pas changer de stratégie tous les 4 matins.
9. Être économe. Savoir faire des économies c’est savoir augmenter le
rendement sans augmenter le risque.
10. Détester le risque.
CHAPITRE 6 :
10 conseils
de Warren Buffett
avant d’investir
1 - Définissez votre zone d’investissement, n’investissez pas dans
quelque chose que vous ne comprenez pas.
2 - Considérez une action comme une part de propriété d’une
entreprise.
3 - Trouvez des entreprises dans lesquelles l’issue a de fortes
probabilités d’être positive.
4 - Investissez dans des entreprises dans lesquelles vous avez
confiance, vous devez être capable de rester investi dans ces entreprises au
moins 10 ans, même si leur cours de bourse chute de 40%. Si vous ne vous
en sentez pas capable, alors c’est que vous êtes sur le point de faire une
erreur.
5 - Vous devez être capable de vous justifier, vous devez savoir
pourquoi vous investissez dans telle ou telle entreprise.
6 - Avant d’investir dans une entreprise, en dehors de ses ratios
financiers, regarder aussi la qualité de ses produits et services, les réactions
des clients et des prospects, l’influence mondiale de ses produits et services,
et la capacité de l’entreprise à les distribuer à grande échelle.
7 - Achetez les actions de l’entreprise avec une décote importante pour
vous donner une marge de sécurité, et augmenter les probabilités de réaliser
une plus-value.
8 - Soyez rationnel, objectif, et dépourvu d'émotions. Les émotions, la
peur, l’avidité, vous feront commettre des erreurs fatales. Si vous en êtes
capable, vous aurez un avantage sur les autres investisseurs.
9 - Vous devez être capable de vous détacher du bruit que font tous les
gens qui n'y connaissent rien en investissement et ceux qui ont un intérêt à
vous tromper.
10 - Et surtout, ne tenez pas compte des notes et des conseils de votre
courtier en bourse.
Ressources complémentaires
Les screener

Vous pouvez filtrer les entreprises par ratios avec des outils disponibles
sur internet qu’on appelle des screener. J’ai testé de nombreux screener, mes
préférences sont celui du site investing.com et celui du Financial Times.
Les screener de MSN Finance, de Finviz, et de Morningstar France
peuvent aussi être intéressants.

Financial Times: https://markets.ft.com/data/equities/results


Investing.com : https://fr.investing.com/stock-screener/?
sp=country::22|sector::a|industry::a|equityType::a%3Ceq_market_cap;1
MSN Finance : https://www.msn.com/fr-fr/finance/filtre-actions?
market=USA
Finviz.com : https://finviz.com/screener.ashx?v=111&ft=4
Les états financiers

Parmi tous les ratios et indicateurs que vous apprendrez dans ce livre,
quelques-uns ne seront pas trouvables via un screener, il vous faudra donc
les calculer vous-même en cherchant l’information dans les états financiers
ou rapports financiers des entreprises.
Les états financiers (ou rapports financiers) se composent du bilan, du
compte de résultat, et du flux de trésorerie.
Le bilan : C’est ce que possède et ce que doit l’entreprise.
Le compte de résultat : C’est l’entreprise gagne (ou perd) avec son
activité.
Le flux de trésorerie : Ce sont les rentrées et les sorties d’argent de
l’entreprise.
Où trouver les états financiers ou rapports financiers des entreprises ?
Pour une entreprise française, vous tapez dans Google (ou un autre
moteur de recherche) « rapports annuels » nom de l’entreprise.
Exemple : rapports annuels AXA.
Google vous proposera des pages qui mettent à disposition les
documents suivants : rapports annuels, rapports semestriels, rapports
financiers, résultats annuels, de l’entreprise qui vous intéresse. Vous
trouverez les chiffres dont vous avez besoin dans ces documents. Regardez
les comptes consolidés et pas les comptes sociaux.
Pour une entreprise étrangère, vous taperez dans Google (ou un autre
moteur de recherche) « rapports annuels » nom de l’entreprise, ou « annual
reports » nom de l’entreprise.
Exemple : rapports annuels Boeing, ou annual reports Boeing.
Google vous proposera des pages qui mettent à disposition les
documents suivants : Annual reports, financial reports, de l’entreprise qui
vous intéresse. Vous trouverez les chiffres dont vous avez besoin dans ces
documents.
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rédaction. Il se peut qu’il y ait des erreurs et des omissions.
Faire des transactions sur les marchés financiers peut-être risqués et qu’il
n’existe aucune garantie que les techniques explicitées dans ce livre soient
profitables dans l’avenir. Le lecteur seul assume l’entière responsabilité de
l’évaluation des mérites et des risques associés aux décisions financières
qu’il fait.
L’auteur et l’éditeur se déchargent de toute responsabilité quant à
l’utilisation du contenu de ce livre, de toute mauvaise interprétation et de
tout dérapage qui en résulterait de la lecture des informations. Pour toute
information se rattachant au domaine juridique et fiscal, merci de consulter
les spécialistes des domaines concernés.
Le lecteur doit être conscient que tout investissement peut entrainer des
pertes partielles ou totales en capital. En conséquence le contenu de ce livre
ne doit en aucun cas être interprété comme une quelconque
recommandation, sollicitation, prédiction, conseil d’achat ou de vente des
valeurs mobilières, des fonds, des types de fonds, ou des instruments
financiers.
Table of Contents
Avant-propos
Introduction
Valeur ou Croissance ?
Warren Buffett, un personnage hors du commun
Pourquoi ce livre
CHAPITRE 1 :Comment trouver des entreprises extraordinaires
Le choix du pays
Le types d’entreprise
PARTIE 1 - La rentabilité et la croissance
1 - Le revenu
2 - La croissance du revenu
4 - La croissance du bénéfice (ou Résultat net)
5 - Les rachats d’actions
6 - La marge brute
7 - La Marge bénéficiaire nette
8 - La marge opérationnelle
9 - Les frais généraux, commerciaux, et administratifs
PARTIE 2 - L’efficacité de la gestion
10 - Le rendement des capitaux propres
11 – Le retour sur investissement
PARTE 3 - La solidité financière
La liquidité
12 - Le ratio actuel
13 - Le ratio rapide
La solidité financière pour les banques
Synthèse des critères et ratios
CHAPITRE 2 : Exemples d’entreprises extraordinaires (en 2019)
CHAPITRE 3 : Les avantages compétitifs durables
La marque
Les brevets
Les licences et les agréments
Le réseau
Le coût de transfert pour le client
L’emplacement
L’accès à un actif exceptionnel
La taille
CHAPITRE 4 : Comment trouver des entreprises extraordinaires À DES
PRIX ORDINAIRES
Les ratios de valorisation
14 - Le ratio prix sur bénéfice par action
15 - Le ratio PER inversé
16 - Le ratio prix sur valeur comptable
17 - Le ratio Prix sur Flux de trésorerie
Synthèse des ratios de valorisation
CHAPITRE 4 : 5 pièges à éviter dans l’investissement en bourse
1 - L’EBITDA
2 - Le BÊTA
3 - Les faux avantages compétitifs
4 - La communication des entreprises
Les mauvais signes
5 – Les prévisions économiques
CHAPITRE 5 : Les 10 qualités pour être un grand investisseur
CHAPITRE 6 : 10 conseils de Warren Buffett avant d’investir
Ressources complémentaires
Les screener
Les états financiers
Aller plus loin
Avertissement

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