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SOMMAIRE

Introduction

1. “L’échec n’est qu’un commencement”

Hélène Bourbouloux, Charles Pépin, Nicolas


Dufourcq, Laurent Combalbert, Serges Marquis

2. “Dur ce n’est pas assez”

Alexandra Recchia, Patrick Mouratoglou,


Stéphanie Gicquel, Tina Kieffer, Chris Marques

3. “Réfléchir en stratège et agir en sauvage”

Jacob Abbou, Catherine Painvin, Victor Lugger, Xavier


Fontanet, Alain Juillet

4. “Tracer sa route”

Jean-Louis Etienne, Philippe Labro, Alessandra Sublet,


Hapsatou Sy, Violette Serrat

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5. “Casser les codes”

Jean-Claude Ellena, Katalin Berenyi, Delphine Plisson,


Emmanuelle Joseph-Dailly, Fabien Olicard, Rime Arodaky

6. “Nos pensées créent notre réalité”

Clotilde Dusoulier, Fabrice Midal, Christophe André,


Renaud Lavillenie, Marine Leleu

7. “Le bonheur est une décision”

Philippe Bloch, Philippe Gabilliet, Gretchen Rubin,


Florence Servan-Schreiber, Manuel Diaz

8. “Devenir un meilleur leader”

Hubert Joly, Loïc Finaz, Maud Bailly, Augustin


Trapenard, Thomas D’Ansembourg

9. “La chance se crée”

Joël Bouraïma, Sabrina Herlory,


Jean-François Dortier, Peggy Frey

10. “Exigence, sens et passion”


Matt Spielman, Estelle Touzet, Jean-Marc Dumontet,
Laurent Massi, Stéphane Bern

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INTRODUCTION

Essayer de faire de grandes choses est difficile. Essayer de les faire seul
est le plus souvent impossible.

C’est de ce constat qu’est née mon envie très tôt de m’entourer de


mentors dans mon aventure personnelle mais aussi entrepreneuriale :
des personnalités comme Jacob Abbou, François Rousseau, Alain-
Dominique Perrin et tant d’autres...

En créant le podcast - il y a maintenant 6 ans - j’avais envie de partager


avec vous ces rencontres, ces philosophies de vie qui m’ont confrontée à
de nouveaux points de vue, de nouvelles idées et qui m’ont fait grandir.

Aujourd’hui le podcast c’est plus de 200 épisodes, 30 millions d’écoutes...


c’est totalement fou !
Cette aventure exceptionnelle ne serait rien sans vous, sans vos
partages, votre soutien. Je vous le redis : un immense merci !

Pour fêter les 6 ans du podcast, j’avais envie de compiler les grands
enseignements retenus avec mes invités... Alors, c’est vrai 6 ans
d’apprentissages, d’interviews enrichissantes, c’est dur à condenser. J’ai
donc choisi de vous livrer les grandes leçons de vie issues de 50
conversations sur le podcast. Des leçons teintées d’optimisme et de
persévérance. Des leçons qui j’espère vous inspireront autant qu’elles
m’ont inspirées.

Vous êtes prêts ? :)

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1. “L’échec est un commencement”

Difficile de croire que les plus belles success stories débutent souvent
par des échecs, et pourtant, c’est souvent le cas.
Qu’on pense à Steve Job, patron d’Apple ou à Oprah, ils ont en
commun d’avoir vécu des échecs douloureux qui auraient pu les
laisser désarmés et sans ressource.

Sur le podcast, je trouve que c’est important de montrer que,


derrière chaque succès, se cachent aussi des moments difficiles, des
échecs… qui sont parfois de vrais tremplins.

CHANGER SA PERCEPTION DE L'ÉCHEC

L’épisode avec Hélène Bourbouloux m’a rappelé qu’il est essentiel de


changer notre regard sur l’échec :

“Aux Etats-Unis, un entrepreneur qui a connu des difficultés est plutôt


valorisé dans ses carrières futures parce qu’il a connu la culture de la
crise, de la communication, il a appris à gérer son stress, la pénurie
donc il a des qualités exceptionnelles qui font qu'aujourd'hui c'est un
manager qui est plus riche et plus contributif que ce qu'il était hier."

L'échec ou l'erreur ne sont pas des fins en soi, mais font partie de la
vie d'un professionnel, qu'il soit entrepreneur ou non.

N'oublions jamais que la souffrance liée à un échec, si elle permet


réflexion et remise en question, est source de progrès comme nous le
rappelle le philosophe Charles Pépin :

“Croire que l’échec peut nous aider à rebondir, à nous réorienter, à


nous réinventer, c’est prendre le pari d’une philosophie du devenir.”

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Personnellement, certains échecs m'ont permis de trouver un sens à
ma carrière professionnelle, et c’est le cas de bon nombre de mes
invités.

Nicolas Dufourcq, directeur général de la BPI parle ouvertement de


quelques-uns des revers qu’il a rencontrés notamment la fermeture
de ses entreprises au tout début de sa carrière. Il souligne à quel
point ces moments difficiles ont été des tremplins pour apprendre,
oser davantage et prendre des risques.

“Essayer, se tromper, apprendre de ses erreurs c'est justement ce qui


permet de réaliser quelque chose de grand, de proposer quelque chose
de nouveau.”

Bien sûr, toutes vos idées qui sortent de l'ordinaire ne vont pas
forcément marcher, et oui, vous vous planterez plus d'une fois.

La bonne nouvelle c'est que ce n'est pas grave. Si vous vous


autorisez à échouer, c'est que vous vous autorisez à réussir.

Tout est une histoire de mindset : être à l'aise avec l'idée d'échouer et
s'y préparer pour rebondir encore plus haut et plus vite.

TIRER DES ENSEIGNEMENTS

Eleonora Galasso, auteur culinaire et ambassadrice italienne de la


Dolce Vita nous rappelle à quel point les échecs sont “des leçons de
vie déguisées”.

Affronter un échec, c’est en quelque sorte le moment de voir une


nouvelle page s’ouvrir. C'est une occasion de comprendre ce qui
était caché, de lire ce qui était recouvert.

D’où le conseil que donnent souvent mes invités : tirer des


enseignements. Ne pas rester sur un échec mais voir au-delà.
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L’épisode avec Laurent Combalbert, ancien officier du RAID, nous
fait comprendre l’importance d’effectuer une phase de “debriefing”
après chaque expérience (qu’elle soit un échec ou pas d’ailleurs !).

Cette étape nécessite de laisser retomber l’émotion et de ne pas


hésiter à solliciter l’avis extérieur (son équipe ou entourage) pour
relever ce qui a marché, solliciter les idées. Une fois ce travail
effectué, il est plus simple de décider ce que vous voulez changer,
améliorer ou supprimer.

Au-delà de créer une dynamique de progrès permanent, cette


démarche nous invite à mettre de la distance.

En effet, l’un des travers dans lequel on peut tomber (moi y compris
!) est d’assimiler notre échec à notre personne en se disant “cet échec
c’est moi”. Serges Marquis, auteur et spécialiste de santé mentale
nous invite à ne pas faire cet amalgame :

“Il est essentiel de sortir du jugement que l’on a de soi au moment où


on vit cet échec, arrêter de revivre cette expérience passée ou
s’imaginer que cet échec nous définit pour l’avenir”

SE FORCER À REGARDER VERS L’AVENIR ET AGIR

Enfin, pour éviter de tomber dans une spirale qui nous tire vers le
bas, la clé pour moi est de tourner toute mon attention vers l’avenir et
d’arrêter de ressasser le passé.

Se forcer à regarder vers l’avenir, à trouver une étincelle, si fébrile


soit-elle, un projet auquel s’accrocher pour tourner la page de
l’échec.

Car l’échec n’est jamais une fin, mais plutôt un début.

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2. “Dur ce n’est pas assez”

Quelle est l'idée commune que j'ai retrouvée chez tous les sportifs
que j'ai interviewés ? C'est que travailler dur n'est pas suffisant pour
devenir champion.

"Dur, ce n'est pas assez" comme dirait Alexandra Recchia, cinq fois
championne du monde de karaté et en parallèle avocate que j'ai eu
le plaisir de recevoir sur le podcast en janvier 2020.

“Pour me sentir prête que ce soit pour un championnat ou le concours


du barreau, j’avais besoin d’en faire plus que les autres. Si j’avais la
sensation d’avoir tout donné dans mes entraînements, j’étais
inarrêtable sur le tapis. Le fait de tellement s’entraîner faisait que
mentalement tu n’as aucun doute d’être là où il faut.”

En sport comme ailleurs, si on veut réellement progresser, on ne


peut pas se contenter d'un entraînement régulier et linéaire. Si ce
dernier a le mérite de préserver notre forme et notre performance, il
ne peut nous mener sur le podium de nos accomplissements.

Il faut se pousser. Se pousser tellement qu'on se propulse hors de


notre zone de confort. C'est comme cela qu'on apprend à son corps
ou à son esprit à franchir un nouveau palier grâce aux fameuses
petites victoires dont nous parle Patrick Mouratoglou, le célèbre
coach de Serena Williams sur le podcast. Comme il nous raconte
dans l’épisode, même les plus grands champions vivent des périodes
difficiles durant lesquelles leur état d’esprit n’est plus le bon.

Pour cultiver le bon mindset et être à nouveau performant, Patrick


nous livre 2 objectifs cruciaux :

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Objectif n°1

Rêver à nouveau
“Ne pas essayez de gagner juste le match d’après mais voir beaucoup plus
loin. Visualiser au long terme.”

Objectif n°2

Cumuler les petites victoires

“Je me souviens d'une joueuse qui n'avait aucune estime d'elle. Au début,
j'organisais les matchs pour qu'elle les gagne, je demandais aux adversaires
de perdre (ce n’était bien sûr pas des matchs officiels). Je savais que
c'était juste un passage obligé pour l’aider à retrouver confiance en elle.”

Ces victoires sont multiformes et font partie de notre quotidien :


“j’ai réussi à faire aujourd’hui quelque chose que
je ne savais pas faire hier”

Bonne nouvelle, comme nous l’explique Patrick, on ne reste jamais


trop longtemps hors de notre zone de confort, puisqu'à chaque fois
que nous franchissons une barrière physique ou mentale, nous
élargissons le champ des possibles, de ce qui est faisable et
confortable pour nous. C’est d’ailleurs une idée soulevée par
Stéphanie Gicquel, vice-championne du monde d’athlétisme,
exploratrice et sportive de l’extrême :

“La confiance s'acquiert à force d'expérience dans les domaines où l’on


sort de sa zone de confort [...] Quand j'ai traversé l'Antarctique, il y a 4
ans, j'ai dû affronter des températures de - 50 °C et des vents à 90 km/h.
Ces courses sont de belles métaphores de la vie : malgré les obstacles qui,
parfois, nous semblent insurmontables, on donne le meilleur de nous-
mêmes et on persévère coûte que coûte.”

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Cette idée est totalement applicable au monde professionnel.

Si l'on veut vraiment franchir un cap, il n'y a pas de secret, il faut


s'extirper de sa zone de confort et repousser ses propres limites.
Ensuite, on ne revient pas en arrière.

Tout cela je l'ai toujours su au fond, mais avec ces conversations, j'ai
vraiment pris conscience à quel point c'était juste.

J'ai réalisé que les moments de ma vie qui ont été les plus
prolifiques, étaient ceux où j'étais dans l'état d'esprit "dur ce n'est pas
assez".

Car c'est dans les moments les plus difficiles qu'on apprend le plus.
C'est quand on "tient" face à cette difficulté, qu'on finit par faire des
exploits.

C’est le bel enseignement de Tina Kieffer qui, alors qu’elle était


directrice du magazine Marie Claire, décide à son retour du
Cambodge de créer l’association Toutes à l’école pour aider toutes
les petites filles à sortir de la pauvreté grâce à l’éducation. Elle mène
de front ses deux activités pendant 5 ans comme elle nous le décrit
dans l’épisode.

Elle aurait pu tout abandonner. Elle avait mille excuses


circonstancielles de le faire. Et pourtant elle n’a rien lâché, elle a
réussi en quelques mois à mettre debout son école, à la faire vivre, à
trouver des sponsors et accompagner l’éducation et l’instruction de
plus de 1600 élèves aujourd’hui, toutes issues de familles très
défavorisées.

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Tenir dans les difficultés et rester debout dans les épreuves, c’est la
leçon que je retiens de nombreux invités sur le podcast qui ont
essuyé des galères, des échecs mais qui, à chaque fois, ont choisi de
persévérer et de se relever.

Ces témoignages sont l’occasion de rappeler que les succès soit


disant fulgurants que l’on voit sur les réseaux... n’en sont en général
pas.

Certains artistes nous dévoilent l’ascension difficile vers leur


carrière. C’est le cas de Chris Marques, triple champion du monde
de danse latine, qu’on connaît dans son rôle de juré dans l’émission
Danse avec les Stars. Dans l’épisode du podcast, il nous dévoile
l’envers de son parcours : les débuts difficiles à Londres pour se
faire une place, mais aussi sa terrible maladie qui l’a contraint
pendant 10 ans à ne s’entraîner qu’1h30 par jour.

On comprend en l’écoutant que se hisser au sommet dans un


domaine aussi concurrentiel que la danse n’arrive pas par hasard…
et que les succès d’un jour prennent en réalité 10 ans ;)

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3. “Réfléchir en stratège et agir en sauvage”

“Réfléchir en stratège et agir en sauvage”, ce sont les mots que me


répétait souvent mon mentor Jacob Abbou.

En d’autres termes, pour réussir dans le monde des affaires, il ne


faut pas être bon élève, suivre une voie tracée. Il faut trouver son
propre chemin, dévier un peu du sentier traditionnel.
C’est ce que Jacob a fait toute sa vie : il a participé à la création
active de plus de cinquante entreprises, dans des secteurs très divers
où son flair légendaire lui permettait de déceler l’ouverture qui
pouvait transformer le projet en succès.

Il a ainsi été afficheur (son premier métier, avec Billboard,


concurrent de JCDecaux), déménageur (Les Déménageurs Bretons,
Nortier), homme de presse mais aussi l’un des pionniers du contrôle
technique automobile…

Jacob nous rappelle l’importance d’être créatif, pas uniquement au


niveau de la communication mais vraiment au niveau du business
model.

ÊTRE CRÉATIF EN PERMANENCE

On doit être créatif en permanence, de la stratégie à l’acquisition de


clients. Cette vision est partagée par de nombreux entrepreneurs
autodidactes comme Catherine Painvin, fondatrice de la première
marque de luxe pour enfants : Tartine et Chocolat. Issue d’un milieu
très humble, Catherine lance à 23 ans une première entreprise de
sets de tables qui connaît un immense succès (où elle manage une
centaine d’ouvrières) avant de créer à 30 ans, Tartine et Chocolat.

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Les secrets de sa réussite ?

Une créativité débordante, une vision en toile de fond mais aussi une
capacité de concentration hors norme :

“J’ai la capacité de rester pendant des heures enfermée dans une pièce
sans bruit, sans musique et de créer des collections appropriées pour
n’importe quelle marque qui me le demanderait, toujours sans respirer,
animée par une passion et une confiance en moi sans faille.”

CHOISIR SON CHEVAL DE BATAILLE

Savoir rester focalisé sur les actions qui comptent, c’est une
compétence difficile à appliquer quand on est entrepreneur. Souvent
lorsqu'on crée sa boîte, on a envie de tout faire. Si bien qu'on finit
par tout faire … mal !
L'épisode avec Victor Lugger de Big Mamma m'a rappelé qu'il vaut
mieux choisir deux-trois éléments qui comptent pour nous et
focaliser notre attention à 100% dessus.
"Bon et pas cher", c'est la promesse de Big Mamma. C'est une
promesse simple et efficace. Mais c'est surtout une promesse tenue
puisque, lorsqu'on va dans un des restaurants du groupe, on sait
d'avance que l'on va se régaler sans dépouiller notre porte-monnaie.

Tenir ses promesses vis-à-vis du client fait une énorme différence.


Nous vivons dans un monde où le marketing prend beaucoup de
place. Avant même de créer son produit, on crée son logo. Avant de
peaufiner son service, on communique sur sa marque. On veut se
faire connaître avant même d'être réellement sûr de ce que l'on
propose. i bien, que beaucoup de clients, après avoir été séduits par
des publicités appétissantes, restent sur leur faim.

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Certains promettent beaucoup… mais peinent à livrer le minimum.
Et ce n'est pas par manque de bonne volonté ! Mais c'est que tout
faire est impossible. Il faut faire des choix, s'y tenir et joindre l'acte à
la parole.

Choisir son cheval de bataille ne diminue pas la difficulté mais


permet d'accroître les efforts sur ce qui compte et d’allouer les
bonnes ressources pour construire sa stratégie.

ALLOUER LES BONNES RESSOURCES

“La stratégie, c’est l’art de bien vivre avec son concurrent” comme
dirait Xavier Fontanet, ancien président d’Essilor que j'ai eu le
plaisir de recevoir deux fois sur le podcast en 2021 et en 2024. Dans
nos échanges, Xavier nous aide à mieux comprendre l’économie à
travers les 4 pierres angulaires de la stratégie : la courbe
d’expérience, la finance, le cycle de vie de produit et le portefeuille.

Au-delà d’être extrêmement pédagogue, Xavier partage une belle


leçon de vie sur sa vision de la concurrence :

“Sans les batailles continuelles dans tous les continents, sur tous les
produits, dans tous les pays, sans ça on n’aurait pas monté Essilor là
où c’était. Si vous voulez, c’est le plus important à faire passer aux
Français parce qu’on est très dégourdis, on n’a pas à avoir peur du
monde entier, on est tout à fait capable de faire des leaders mondiaux
partout, mais simplement il faut comprendre l’économie et surtout il
faut comprendre la concurrence. La concurrence c’est un magnifique
mécanisme qui nous a été confié et c’est ça qui nous fait progresser.”

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La réussite des autres n’enlève rien à la nôtre et peut même nous
élever : en nous forçant à être meilleur, en osant davantage et en
prenant des risques.

C’est ce que nous encourage à garder en tête, Alain Juillet, ancien


espion qui a également dirigé de grandes entreprises comme
Suchard et Marks & Spencer :

“Les batailles de la vie ne sont pas gagnées par les plus forts, ni par les
plus rapides, mais par ceux qui n’abandonnent jamais.”

Quand on a le courage d’oser et de persévérer malgré les difficultés,


on finit toujours par gagner.

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4. “Tracer sa route”

“Quand on fait une partie du chemin, la vie fait le reste pour vous”.

Ces mots prononcés par Jean-Louis Etienne me suivent depuis


longtemps. Ce célèbre explorateur qui a commencé en tant
qu’ouvrier avant de devenir chirurgien, nous raconte comment il a
su tracer sa route en s’accordant la liberté de se réinventer.

La question persiste : pourquoi est-il si difficile de tracer sa route ?


Et comment faire pour y arriver ?

DÉPASSER LES MOMENTS DE DOUTE

D’abord, il faut affronter le doute en permanence.

Vouloir changer de voie fait rejaillir nos peurs les plus profondes...
qui souvent nous paralysent. Nous n’osons pas nous réinventer car
nous avons peur.

Dans cette phase de doute, Jean-Louis Etienne nous rappelle


l’importance de “remettre le rêve à la surface” et de prendre
conscience qu’on a tous en nous les ressources pour faire face à nos
doutes et passer à l’action.

Poussé par cet élan, il nous explique qu’il est nécessaire de


progresser par seuil et de se mettre des deadlines pour avancer. C'est
aussi la conviction de Philippe Labro, qui s’est réinventé plus d’une
fois en passant par le journalisme, le cinéma, la télévision ou encore
l’écriture.

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Bien qu'il ne se hâte jamais dans l'écriture de ses livres, il veille,
comme dans ses activités journalistiques, à toujours avoir une
deadline qui le motive à avancer et à dépasser les moments de
doutes.

Un autre conseil que je peux vous donner et qui vient de mon


expérience personnelle, est de s'entourer de personnes qui partagent
la même vocation que vous. Cela peut être des mentors virtuels ou
réels.

À titre personnel, j’ai pris l’habitude d'identifier les mentors pour


m’accompagner dans mes objectifs pro et perso : que ce soit pour
créer et développer ma marque de joaillerie Gemmyo avec des
entrepreneurs que j’admire (Jacob Abbou, Alain Dominique Perrin
ou encore François Rousseau) mais aussi pour donner vie au
podcast avec mes mentors virtuels (Tim Ferriss, Oprah et Guy Raz).

Le fait de bénéficier de conseils, de partage d’expérience vous


donnera aussi de l'élan, de l'inspiration et créera une émulation qui
vous poussera à avancer plus vite pour atteindre l'excellence.

SE DÉTACHER DU REGARD DES AUTRES

Après le doute, c’est le regard des autres qu’il nous faut affronter
(lui aussi a son côté paralysant !)

Alessandra Sublet, animatrice, chroniqueuse et comédienne en


témoigne sur le podcast, elle qui n’a pas fait d’études après son bac,
se sentait souvent jugée par son entourage :

“Quand je rentrais voir mes amis à Lyon, je les voyais évoluer à la fac
et ils commençaient à apprendre quelque part la vie, un métier mais
moi j’apprenais aussi la vie mais différemment [...] C’est vraiment ton
chemin et c’est pas grave.”
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Dans notre échange aussi vivifiant que déculpabilisant, Alessandra
nous rappelle que la réussite est accessible à tous. Même si notre
chemin n’est pas forcément celui des autres et qu’on passe par des
étapes difficiles, il faut faire fi de leur regard et avancer.

Tracer son chemin et s’extraire des “qu’en dira-t-on”, c’est aussi le


mantra d’Hapsatou Sy, entrepreneur, ou plutôt “business woman”
comme elle dit, maman de deux bout de chou, présentatrice télé et
auteure de 2 livres. Derrière le succès qu’on lui connaît aujourd’hui,
Hapsatou a connu des débuts difficiles où elle s’est très tôt heurtée
aux barrières sociales :

“J'ai eu la conscience très tôt que je n'avais rien à perdre. Tout dans la
société m'avait indiqué que j'étais condamnée à vivre quelque chose de
très médiocre. On me parlait beaucoup de ce mot que j'ai découvert qui
était "le déterminisme social". [...] J'ai fait une lutte contre la société
dès mon plus jeune âge. Très tôt, j'avais un cahier des rêves, que j'ai
encore aujourd'hui et je collais dessus tout ce que j'avais envie de
réaliser. J'ai commencé à me créer mon imaginaire, à refuser ce qu'on
me disait que je devais être.”

Quand on s'accroche (parfois toute la vie !), il semblerait qu'on


arrive bien souvent à toucher son but. L’histoire d’Hapsatou nous
rappelle combien il est indispensable de mener sa vie, de se faire
confiance et de se libérer des croyances ou du syndrome de
l’imposteur.

SE LIBÉRER DU SYNDROME DE L’IMPOSTEUR

"Tu n'es pas à ta place. On va finir par te démasquer. Qui es-tu pour
prétendre à ça ?"

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Vous connaissez cette petite voix ? C’est celle du syndrome de
l'imposteur qui attend la moindre faille pour se glisser dans notre
tête et nous dire que nous ne sommes pas à la hauteur, que cette
opportunité qu’on a en face de nous n’est pas pour nous. Qu’il vaut
mieux céder la place à quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui sait mieux.
Quelqu'un de plus approprié que nous.

Laissez-moi vous dire une vérité : si la vie nous met devant des
opportunités, ce n’est pas un hasard. C’est que nous avons été capable
de les saisir. Et donc que nous sommes capables d’aller au bout du
projet !

Être trop jeune, pas assez expérimenté, pas assez qualifié, ne sont
que des excuses pour rester bien au chaud dans notre zone de
confort.

Bien sûr, ça fait peur. Bien sûr, ça met mal à l’aise. Mais on ne fait
jamais rien de beau ou de grand sans courage comme nous le
rappelle Violette Serrat, fondatrice de Violette FR. Pendant
longtemps, Violette ne s’autorisait pas à rêver grand. Jusqu’au jour
où elle comprend que les cartes sont entre ses mains depuis le début.
Et qu’elle n’était peut-être qu’à une décision près du bonheur.

“Notre plus grande barrière c’est nous-même qui nous la mettons.”

Aujourd’hui, make-up artiste mondialement connue, Violette a


réussi à inventer le métier de ses rêves et à écrire son parcours selon
ses propres règles. Elle nous transmet de cet état d’esprit et nous
invite à tracer notre chemin en apprenant d’abord à nous faire
confiance.

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5. “Casser les codes”

Quel est le point commun entre les entrepreneurs et les artistes qui
ont réussi à émerger ? Tous ont réussi, à leur manière, à sortir du
cadre qui leur était imposé.

Dans ce chapitre, j’avais envie d’explorer les idées et conseils de mes


invités pour s’extirper du cadre et penser “out of the box” comme
disent nos amis américains.

Pour Jean-Claude Ellena, l’un des plus grands nez du monde (à qui
l’on doit des parfums célèbres comme Terre d’Hermès ou In love
again de Saint-Laurent) il est nécessaire de “casser le cadre” et ne
pas être bon élève :

“Je ne remplis surtout pas les cases parce que les cases que vous
m’avez données ce sont les cases que tout le monde a, que tout le
monde donne, elles sont sans intérêt.”

Essayer de rentrer dans une case ne sert à rien. Le meilleur moyen


de briller est d’assumer qui on est et d’en faire une force :

“Soyez vous-même, c’est-à-dire offrez de vous-même. Le parfum qui


est dans le flacon c’est moi. Ce n’est pas la demande, c’est moi. [...]
Dans ce que je crée je vais chercher en moi ce que je vais dire.”

ASSUMER QUI L’ON EST POUR SE DÉMARQUER

Pour créer une nouvelle marque sur un secteur déjà bien fourni, et
permettre à cette marque d'émerger, il est nécessaire de s'éloigner des
codes conventionnels et s'autoriser à déranger les habitudes
visuelles, lexicales...
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Katalin Berenyi l’a bien compris quand elle a fondé Erborian :

"Les projets qui plaisent à tout le monde ne plaisent à personne à la


fin, car ils manquent de personnalité et d'aspérité".

Ne pas se laisser mettre dans une case, c’est aussi assumer de ne pas
plaire à tout le monde. C’est une expérience qui transparaît dans les
anecdotes de mes invités entrepreneurs, notamment au début de leur
aventure. Delphine Plisson nous raconte comment elle a décidé
d’assumer son envie de créer Maison Plisson malgré les centaines de
“non” qu’elle essuyait auprès des banquiers.

Elle a choisi d’écouter son instinct, de ne pas se laisser mettre dans


une case. Surtout, elle a choisi de faire les choses avec sincérité : “la
sincérité est transmissible on la perçoit et nous rassure”.

PENSER HORS DES SENTIERS BATTUS

Penser hors des sentiers battus est une philosophie de vie qui
demande de la discipline et un entraînement quotidien.

Même dans nos organisations et nos entreprises où le cadre et les


règles prédominent, il est essentiel de cultiver ce que l'anthropologue
Emmanuelle Joseph-Dailly nomme une “impertinence élégante” :

“Dans les organisations on a besoin de personnes qui connaissent les


codes mais qui savent les tordre en restant en lien, c’est ce que
j’appelle l’impertinence élégante [...] En France, on a peur d’abimer le
consensus alors qu’il faudrait rentrer en réunion en cherchant le
dissensus, c’est ça qui va créer quelque chose d’intéressant [...]

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Dans nos organisations, on doit avoir des gens qui vont provoquer le
dissensus tout en restant dans l’élégance de la relation. Pour cela il
faut bien connaître les codes (sinon on risque d’être arrogant, de ne
pas être écouté et même de casser la relation) et de laisser la porte
ouverte à cette impertinence pour faire émerger de nouvelles idées”.

Faire émerger de nouvelles idées nécessite d’exercer son esprit


critique mais aussi d’ériger la curiosité comme guide.

C’est ce que nous invite à faire Fabien Olicard, spécialiste des


neurosciences, mentaliste, artiste et entrepreneur, qui nous montre à
quel point maîtriser de nouvelles compétences augmente
sérieusement nos chances d’innover et de penser hors des sentiers
battus :

“La curiosité nous pousse à vivre de nouvelles expériences qui vont se


stocker dans notre mémoire. Notre cerveau et notre sens logique
viennent ensuite puiser dans ces expériences pour envisager des choses
nouvelles, ce que nous appelons, simplement, des idées. Vous pouvez
cultiver facilement votre curiosité en la stimulant.”

Enfin et surtout penser hors des sentiers battus nécessite de faire de


la place à l’émerveillement.

La capacité de s'émerveiller est la meilleure porte d'entrée vers une


nouvelle idée, une nouvelle image, un nouveau son comme en
témoigne le travail d’investigation créatif de Rime Arodaky. Dans
l’épisode elle nous embarque dans son processus créatif, comment
elle s’inspire des femmes du quotidien, de ses voyages… pour
renouveler l’univers codifié des robes de mariées.

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6. “Nos pensées créent notre réalité”

Cette phrase je l'ai entendue pour la première fois dans la bouche de


Clotilde Dusoulier en 2019.

J'avoue qu'à l'époque je n'avais pas compris à quel point elle est
profonde et chaque jour qui passe je constate un peu plus sa vérité.

Dans l’épisode, Clotilde explique que nos pensées sont le filtre par
lequel on voit et on interprète le monde :

“Quand on croit quelque chose, notre cerveau amasse les preuves qui vont
dans ce sens et met de côté, exprès, tout ce qui pourrait contredire cette
croyance.”

Au bout d’un moment, après d’inlassables dialogues intérieurs, cette


voix n’est plus juste “une voix”. Elle devient une croyance. Elle
devient notre réalité.

Et vous avez remarqué ? Il est d’autant plus difficile de ne pas


écouter cette voix qu’elle paraît toujours plus intelligente et
rationnelle. C’est ce que nous dit en filigrane Fabrice Midal :

“Cette petite voix insidieuse en nous, dont nous ne nous rendons même plus
compte, commente en permanence nos actions, chacune de nos pensées, avec
une sévérité dont nous serions incapables envers n’importe quelle autre
personne.”

Comment déjouer ce cercle vicieux et sans issue qui nous empêche


de progresser ? Christophe André nous encourage à pratiquer l’auto-
observation pour prendre conscience de nos pensées, de cette voix
intérieure avant de chercher à la changer.

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Étape n°1

Mettre des mots sur nos émotions

“Je conseille de tenir un journal où l’on établit le lien entre les évènements
de vie, l'impact émotionnel qu’ils ont sur nous, puis les pensées et les
comportements qu’ils engendrent.”

Étape n°2

Pratiquer la pleine conscience


“L’approche méditative implique d’accepter l’émotion, d’observer de quoi
elle est faite, de quels états corporels elle est constituée, quels types de
pensée elle engendre [...] elle nous aide à mettre de la distance et de
changer d’attitude à l’égard de nos pensées.”

Adopter une attitude douce, bienveillante et constructive envers soi,


c’est l’exercice que Fabrice Midal nous invite à faire :

“Quand un ami commet une gaffe, on le lui dit sans avoir besoin de le
cogner ni de l’assommer ni de lui répéter dix fois de suite que cette gaffe
était magistrale, fatale. On discute avec lui de la manière de la réparer, des
moyens qu’il pourrait mettre en œuvre pour s’améliorer et ne pas récidiver.
On ne le culpabilise pas jusqu’à la fin de ses jours pour cette erreur, on ne
lui répète pas “tu aurais dû”. On le félicite quand il le mérite, on l’apaise
quand il s’est violenté, on l’aide à guérir ce qui est blessé en lui. On ne lui
reproche pas en permanence ses défauts.”

Voir ce que l’on peut faire et ce que l’on peut améliorer est une
attitude positive pour renforcer son estime de soi mais aussi sa
performance mentale. Christian Target, qui se nourrit de plus de 50
ans d'expériences passées, et qui est le premier à avoir parlé de «
performance mentale » nous explique comment l’on peut agir sur
notre mental et à quel point ces changements peuvent impacter
notre efficacité dans l’action.
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C’est souvent dans la performance mentale que l’on distingue un
bon sportif d’un excellent athlète.

Renaud Lavillenie, record du monde du saut à la perche en témoigne


dans notre échange.

Au départ, Renaud n'avait rien de l'athlète talentueux. Il a


commencé la perche à 7 ans, pourtant, à 21 ans, il n'a seulement que
la 93ème performance mondiale. Il est très loin de l'équipe de
France, des Jeux et des podiums internationaux.

L’ingrédient qui lui a permis de réussir (au-delà de la passion bien


sûr) c’est son mental de champion, son obstination à ne rien lâcher.

“Tous les grands champions se retrouvent à un moment donné face à


leur destin, ce qu’ils peuvent devenir. C’est à eux de décider s’ils
continuent à creuser ou s’ils gravissent l’échelle”

Développer un mental d’exception, c’est la compétence clé qui


permet de tenir que ce soit en sport mais aussi dans
l’entrepreneuriat.

Marine Leleu, première française à avoir terminé un enduroman


(triathlon extrême de Londres à Paris avec traversée de la manche à
la nage, c’est assez dingue !) et entrepreneur nous transmet
l’importance de cultiver un bon mindset.

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L’un de ses conseils, déroutant par sa simplicité, mais pourtant
tellement difficile à appliquer : toujours voir le positif. Se forcer en
fait à voir le positif. Même quand on pense qu’il n’y en a pas. Et
tenir, avec le sourire.

Une vraie leçon qui bien sûr ne s’appliquera pas qu’à nos amis
sportifs.

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7. “Le bonheur est une décision”

S’il y a bien un mantra que je garde en tête c’est celui-ci.

Cette idée a principalement été mise en avant dans l’épisode avec


Philippe Bloch, fondateur de Colombus Café. Et de l’optimisme, il
en fallait pour construire une entreprise qui rassemble aujourd’hui
des milliers de collaborateurs.

Ce que Philippe nous rappelle c’est qu’être optimiste est un effort


mais un effort qui paie.

FAIRE LE PARI DE L’OPTIMISME

Dans un monde où on a souvent l’impression d’être plus intelligent


quand on voit les choses en noir, quand on anticipe les problèmes,
quand on est négatif… être optimiste est devenu un acte de foi.

“Faire le pari de l’optimisme” comme dirait le sociologue Philippe


Gabilliet. L’optimisme c’est certes un trait de caractère mais cela
peut-être une discipline, une méthode de relation avec autrui.

“Vous savez cette expression en français le jour où on devient papa ou


maman on nous dit “tu as désormais charge d’âme”. Mais il y a tout un tas
de métiers, de fonctions sociales où en fait nous avons “charge d’état
d’âme” : les enseignants, les soignants, les travailleurs sociaux, les parents.
Des gens qui ont une responsabilité à travers ce qu’ils vont dire ou ce qu’ils
vont faire et qui vont avoir un impact sur le moral des gens autour d’eux.
Dès l’instant où on a charge d’état d’âme, on peut parfaitement jouer la
carte de l’optimisme (alors que soi-même on l’est pas fondamentalement)
mais on doit aux autres d’être des producteurs d’espoir, de confiance,
d’enthousiasme.”

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C’est précisément à nous (car qui d’autre ?) de choisir la joie,
l’espoir, l’humour plutôt que le pessimisme, l’abandon, la noirceur.

On ne se lève pas un matin en voyant miraculeusement le verre à


moitié plein.
On choisit de le faire, et ça finit par changer notre vie.

AVOIR DE L’AMBITION CE N’EST PAS


RENONCER AU BONHEUR

On croit souvent que choisir l’ambition c’est renoncer au bonheur.


J’ai moi-même longtemps adhéré à cette idée reçue. Je pensais qu’il
valait mieux mettre de côté une forme de naïveté heureuse pour
chercher la performance. Que les deux étaient peu conciliables.

C’est pourtant tout l’inverse comme nous l’explique Gretchen Rubin,


auteure bestseller dans notre épisode. Ambition et bonheur peuvent
cohabiter. Et le succès n’est pas incompatible avec le fait de
s’écouter. Au contraire.

"L'un de mes patrons m'a dit un jour "Une personne ambitieuse ne peut
pas être heureuse" et je pense que c’est totalement faux. Nous pouvons
nous accepter tout en conservant un niveau d’exigence envers nous
même. En nous acceptant, nous pouvons réfléchir à ce qui est vrai pour
nous, à la manière dont nous organisons notre vie pour refléter notre
propre tempérament et nos valeurs, en intégrant les éléments qui nous
rendront plus heureux, comme le fait d’avoir des relations signifiantes,
tout en nous efforçant de créer une atmosphère de croissance. Nous
pouvons essayer d'apprendre davantage, de progresser, de nous
améliorer, d'étudier. C'est aussi un élément important du bonheur".

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Accepter nos forces pour atteindre le bonheur c’est aussi l’un des
enseignements de Florence Servan-Schreiber, journaliste, auteure du
célèbre La fabrique à kif et conférencière française.

Florence nous rappelle cette tendance qu’on a tous à focaliser notre


attention sur ce que l’on veut corriger, améliorer, changer… alors
que “notre ressource principale c’est ce que et qui nous sommes déjà
au naturel et qu’il y a une batterie de qualités dont nous sommes
pourvus. Quand on fait appel à ses qualités qui sont déjà là, c’est là
que nous allons obtenir les meilleurs résultats.”

Pour nous guider vers le bonheur, Florence nous invite à apprendre


à connaître nos “valeurs”, accepter qui nous sommes et comprendre
quelles sont nos forces grâce au test VIA character que je vous
recommande vivement. Un moyen de garder en tête ce pourquoi on
fait les choses et de nous aider à faire les bons choix.

SAVOIR PRENDRE LES BONNES DÉCISIONS

Si j’ai bien compris une chose en 13 ans d’entrepreneuriat, c’est


qu’en entrepreneuriat comme dans la vie, il faut faire des choix.
“Choisir c’est renoncer”. Cette idée a principalement été mise en
avant dans l'épisode avec Manuel Diaz, fondateur et CEO
d'Emakina, première agence de digital business indépendante en
Europe.

Pour Manuel, la vie est précieuse. Il se décrit lui-même comme un


"monomaniaque du temps". Être monomaniaque c'est avoir une
passion pour une seule chose. "La seule chose que l'on ne peut pas te
rembourser dans la vie, c'est le temps" nous explique-t-il. Ainsi il
choisit avec minutie ses activités afin de vivre une vie sans regrets,
une vie qu'il a choisie.

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Dans un monde où l'on veut tout faire, tout optimiser, cette idée que
le choix suppose un renoncement peut paraître négative. C'est un
peu la pilule rouge et la pilule bleu de Matrix.

Hors elle ne l'est pas, elle est plutôt libératrice puisqu'elle permet de
s'affranchir de la frustration de ne pas pouvoir tout faire. Elle
encourage à faire des choix, les assumer et s'en satisfaire.

Arrêtons donc d'essayer de tout maximiser et faisons des choix.


Savoir fermer des portes c'est sans doute l'un des secrets du bonheur…
et peut-être même du succès !

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8. “Devenir un meilleur leader”

Sur quoi repose le succès d'une entreprise ? Sur les gens qui la
portent.

C’est ce que nous rappelle Hubert Joly, ancien PDG de Best Buy
aux Etats-Unis (l'équivalent de FNAC ou Darty en France) mais
surtout l’une des références mondiales en leadership.

Dans notre échange, il nous explique la nécessité pour chaque leader


de donner du sens au travail et de diriger autrement, sans renoncer
aux impératifs économiques.

Loin d’être individuel, le leadership est éminemment collectif. C’est


l’idée centrale développée par l’amiral Loïc Finaz, directeur de l'école
de guerre et écrivain dans notre échange où il nous invite à penser le
leadership sous le prisme de qualités associées.

Par exemple, un bon leader doit mêler exigence et bienveillance (car


“un chef qui n’est pas exigeant ne construira rien, mais s’il n’est pas
bienveillant, il n’obtiendra rien dans la durée et il détruira tout”). Il
doit faire preuve d’intelligence et de courage (“ce qui est intéressant
chez un chef ce n’est pas son intelligence ou son courage, c’est la
cohérence entre les deux : s’il est très intelligent il va voir sans arrêt
toutes les embûches qu’il y aura sur sa route, s’il n’est pas
courageux, sa claire conscience de tous ces problèmes fait qu’il
n’osera jamais.”)

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Savoir gérer sa relation avec les autres est primordial car on ne
réussit jamais seul. Il faut savoir s'entourer, travailler en équipe,
savoir manager, être leader et embarquer les autres dans ses projets.
Cela passe aussi par le fait d’accepter le feedback, une notion chère
à Hubert Joly, difficile à mettre en place quand on est
perfectionniste mais qui est garante du succès :

“Quand je suis arrivé à la tête de Best Buy, [...] mon coach Marshall
Goldsmith m’a appris à considérer le feedback comme un « feedforward »,
non pas comme un retour en arrière, mais comme une invitation à aller de
l’avant . La distinction est subtile, mais importante : je ne me polarise plus
sur la résolution de problèmes, mais sur ce que je décide d’améliorer chez
moi. J’apprends à remercier mes collègues pour leur feedback, à leur
expliquer ce sur quoi je travaille, à leur demander conseil. J’apprends à
faire le point avec eux, à leur demander leur avis sur mes progrès
éventuels, à solliciter toujours davantage de suggestions. J’apprends à
prendre en compte le feedback que je laissais systématiquement de côté
auparavant.”

Rechercher une perfection impossible tout en ignorant ses propres


fragilités limite considérablement la qualité des relations, et donc
aussi la collaboration, le travail en équipe et le leadership. Savoir se
montrer vulnérable peut devenir une force comme en atteste Maud
Bailly, CEO Sofitel MGallery & Emblems :

“Je crois qu’on hérite de cadre de leadership où pour être leader il faut être
fort au point d’en être toxique les uns pour les autres et je crois pas qu’on
se fait du bien. Je pense qu’on peut être très fort, très respecté, très
apprécié de ses équipes, très performant tout en assumant une forme
d’authenticité. La vulnérabilité va avec l’authenticité”

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On n’attend pas d’un leader qu’il soit parfait. On attend qu’il nous
tire vers le haut, qu’il nous montre la voie.

Je crois qu’on a tout à gagner à faire tomber le masque, à oser


dévoiler sa vulnérabilité pour inspirer et encourager les autres à
l’être. “Notre vulnérabilité nous invite à montrer notre empathie”
comme le souligne Augustin Trapenard et devient un véritable outil
d’intelligence émotionnelle, indispensable à tout leader.

Faire preuve d’écoute et ne pas chercher à avoir raison tout le temps


pourrait nous aider à devenir meilleur et plus heureux si l’on en croit
le spécialiste de communication non violente Thomas D’Ansembourg
:

“Nous avons un choix fondamental dans l’existence : être heureux ou


avoir raison [....] moi cette petite phrase m’a tiré le tapis sous le pied.
J’étais avocat à l’époque et je voulais avoir raison, c’était mon métier
et j’exportais le modèle dans ma vie sociale et même dans ma vie
amoureuse, ça m’a valu de me prendre pas mal de râteaux en pleine
figure. J’ai vraiment pivoté pour me dire : ce que j’ai envie c’est d’être
heureux et peu importe d’avoir raison. Je peux écouter l’autre sans
imposer mon point de vue, je peux accepter qu’on ne soit pas
d’accord.”

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9. “La chance se crée”

La chance n'est pas un hasard.

Elle se prépare. Et c'est la préparation qui permet de la saisir quand


elle passe. C’est ce que je retiens de ma conversation avec Joël
Bouraïma alias coach Joe.

Joe est devenu ces dernières années l'un des coachs sportifs les plus
influents en France et à l'international. Parti de rien, Joël a su créer
sa chance : en changeant d’environnement, en partant à l’autre bout
du monde pour apprendre l’anglais et en allant à la rencontre des
grands noms du cinéma et de la musique.

Résultats ? Omar Sy, Kanye West, Kim Kardashian ou encore les


candidats de la Star Academy, dont il est le coach officiel, font
partie des célébrités qui ont eu la chance de bénéficier de ses
conseils ;)

Comment créer sa chance ? Voici trois qualités qui me semblent


indispensables à cultiver :

DÉPLOYER SON AMBITION

Bien souvent, le mot “ambition” fait peur.

Pourtant quand on s’intéresse à l'étymologie du mot, celui-ci a un


sens intéressant.

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Du latin "ambitio", qui signifie "tourner autour", on apprend que
l'ambition n'a pas forcément pour objet une quête de gloire ou
d'argent. Toujours selon le CNRTL, la seconde acception du mot «
ambition » a un sens plus général de « désir d'accomplir, de réaliser
une grande chose, en y engageant sa fierté ou son honneur ».

L’ambition est tournée vers l’avenir. C’est une volonté d’agir.

Il s'agit d'un outil puissant pour créer sa chance, s'extirper d'une


réalité qui n'est pas toujours rose et se concentrer sur quelque chose
de beaucoup plus positif : nos projets les plus grands. C’est en tout
cas la conviction de Sabrina Herlory avec qui j’ai eu le plaisir
d’échanger il y a quelques temps : “On a tous individuellement un
rôle sociétal fort à jouer, chacun choisit son champ d’implication
pour faire quelque chose”.

AVOIR LE COURAGE D’OSER

La notion de courage n’est pas souvent évoquée dans les livres de


management et pourtant, c’est une valeur à laquelle je crois
beaucoup… et qui devrait être valorisée dans nos entreprises.
Ce que j'aime dans la définition du courage c'est qu'elle n'exclut pas
la peur (c’est d’ailleurs une idée que l’on retrouve dans mon livre
préféré le Seigneur des anneaux).

À la lumière de Frodon et ses compagnons sans ressource pour qui


la tâche à accomplir semble immense et qui pourtant s’accrochent…
créer sa chance c’est avoir le courage d’oser partir de rien et de tout
créer, un peu à la manière de Jean-François Dortier, sociologue et
fondateur de l’Humanologue :

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“Mon papa m’avait donné une leçon de vie très importante. Quand j’avais
15 ans, il nous a demandé à mon frère et moi : “les garçons vous savez
comment on peut sortir des HLM et aller habiter dans une belle maison
alors qu’on n’a pas un sou en poche ? [...] “Vous vous retournez, il y a
deux seaux, deux pelles, on va commencer dans un quart d’heure”. Il avait
hérité d’une vieille bicoque toute délabrée qu’il a cru qu’il devrait retaper
mais qui s’est effondrée. On a dû la reconstruire (sans savoir comment
faire au départ) on a mis les mains dans le cambouis et ça a pris 3 ans.
Mais du coup le jour où j’ai voulu écrire dans un magazine de Sciences
Humaines mais que ça n’existait pas, je me suis dis je vais le créer, je vais
faire comme papa m’a dit.”

CRÉER SA CHANCE AVEC AUDACE

Enfin, et c’est peut être ça le secret au fond : avoir l’audace d’agir de


manière assumée. Faire les choses à 100%.

C’est une méthode testée et approuvée par Peggy Frey, journaliste iconique
du Madame Figaro qui nous fait revivre ses stratagèmes pour obtenir des
interviews :

“Une attachée de presse me refusait un accès, je contournais le problème


pour parvenir à mes fins. Je raconte souvent le stratagème redoutable que
j’avais mis en place pour obtenir une interview de Jenna Lyons, alors
Directrice artistique de la marque américaine Jcrew. Tous les jours,
j’envoyais un mail à son assistante intitulé “The Jenna Lyons Harassment
Project”... Devinez quoi ? Deux mois plus tard, j’étais dans un avion pour
New-York. Jenna allait me recevoir. C’était donc ça ma méthode :
provoquer ma chance ! Décrocher les opportunités.”

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10. Exigence, sens et passion

Je pense que dans notre imaginaire commun, nous avons une vision
très romantique de comment l'on doit trouver notre voie.

On s'imagine que la passion doit nous tomber dessus au détour


d'une conversation, d'une rencontre ou d'un voyage. Qu'à ce
moment-là nous nous dirons eurêka et que nous nous plongerons
ensuite corps et âmes dans ce qui sera désormais notre raison de
vivre jusqu'à la fin de nos jours !

En vérité, depuis que je m'intéresse de plus près à ce sujet (et que je


pose la question à mes invités) je remarque que le processus pour
trouver une passion est beaucoup moins linéaire que nous pourrions le
penser.

LA PASSION EST UNE AFFAIRE DE CHOIX

Quelle est l’activité qui vous donne le plus d’énergie ?

Et si c’était ça la vraie question à se poser pour trouver sa voie ?


C’est en tout cas la conviction du coach et auteur Matt Spielman
que j’ai eu le plaisir d’accueillir sur le podcast.

Matt a travaillé pendant 10 ans dans les plus grandes entreprises


américaines avant de se rendre compte de ce qui l’animait vraiment :
aider les autres à se réaliser. Aujourd’hui, il côtoie les plus grands
sportifs de haut niveau comme Alex Rodriguez mais aussi des CEO
pour les aider à atteindre leur plein potentiel. Dans notre échange, il
nous invite à repenser la notion de “passion” et de “sens” dans notre
carrière :
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"Parfois, la passion peut être un mot chargé d'émotion. Je crois que
tout le monde a des intérêts, des choses qui génèrent de l'énergie, mais
il est parfois difficile d'articuler mon but ou ma passion. Mais je crois
qu’au plus profond de chacun, vous savez ce qui vous intéresse, vous
savez ce qui vous stimule, vous savez ce que vous aimez, vous savez ce
qui vous illumine.”

LA CURIOSITÉ ET L’EXIGENCE COMME GUIDE

Une passion se découvre, s’apprivoise, il y a des hauts, il y a des bas et


si l’on creuse assez longtemps on en devient passionné.

C’est ce que nous dit en filigrane Jean-Marc Dumontet, producteur


de théâtre qui est connu pour être un entrepreneur aguerri : il a
repris, transformé des entreprises par dizaines allant d’une
entreprise pin's, en passant par la reprise de théâtres en situation
difficile sur le plan économique (le Point-virgule, Bobino, le théâtre
Antoine, les Folies Bergère, le Grand Point Virgule ou encore le
Comédia).

Son secret ? L’exigence avant tout :

“Quand vous avez la chance d’avoir autant de bonne matière entre les
mains, vous avez une exigence, c’est de les faire triompher [...] j’ai un
devoir par rapport à ces spectacles, par rapport à ces artistes de les
mener le plus haut possible et qu’ils rencontrent le plus de public
possible.”

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Cette exigence, ce besoin constant d’être le meilleur, de chercher les
solutions, c’est un mindset que nous transmet également Laurent
Massi, qui s’est reconverti en gemmologue. Il nous explique que
lorsque l’on se reconvertit, il n’y pas le choix. Il faut être le meilleur
afin d'être le choix évident pour le client ou l'employeur.

UNE DÉDICATION HORS NORME

Choisir un métier passion, c’est aussi et surtout une dédication hors


norme. S’il y a bien un domaine qui reflète cette idée c’est celui de la
restauration et du service. J’ai eu la chance d’échanger il y a quelque
temps avec Estelle Touzet qui fut, pendant 5 ans, cheffe sommelière
du Ritz. Elle nous raconte le parcours du combattant pour faire ses
armes et trouver une place dans un palace parisien :

“C’est un métier de passion, on rentre en sommellerie comme on


rentre en religion : on dort vin, on mange vin, on pense vin.
L’amplitude horaire fait partie du jeu.”

Estelle Touzet veille sur plus de 55 000 bouteilles de vin. Parmi elles,
des trésors. Des bouteilles chargées d’histoire. “Le palace, est une
école extraordinaire qui forge le goût de l’exigence, invite à repousser
ses limites. Il impose la rigueur [...]”

Elle nous parle aussi de son amour du service. Du vrai. De celui des
grands : le service ultra personnalisé qui ne cherche pas à vendre à
tout prix mais plutôt à comprendre le besoin profond de son client.
Estelle est passée maîtresse en la matière et m’a fait part de plusieurs
anecdotes sur le sujet qui sont de vraies leçons sur l’art du service et
de la vente.

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Si les métiers passions exigent souvent beaucoup de travail, de
dévouement et de persévérance, la bonne nouvelle est que la
satisfaction et le sentiment d'accomplissement qui en découlent valent
souvent tous les efforts fournis.

DONNER DU SENS À SA CARRIÈRE

“Je préfère réussir ma vie que réussir dans la vie". Je ne sais plus si
Stéphane Bern a dit ces mots exacts mais c'est en tout cas le sens que
j'ai retenu de son propos. C'est d'ailleurs une idée que d'autres
invités m'ont aussi suggérée : Jacob Abbou, Alain Thébault et tant
d'autres.

Cette phrase pose la question du succès. C'est quoi le succès au


fond ?

Derrière les images d'Epinal qu'on a tous (une belle maison, un


chien, une jolie famille), j'ai appris au contact de mes invités que
chacun a un succès qui lui est propre. Et que chercher le succès des
autres (donc se comparer) n'apporte rien sinon de la frustration et
de la tristesse.

Réussir sa vie pour moi ça veut dire lui trouver un sens.

Pour Stéphane Bern ce sens passe par le don de soi : “ce qui m’a
toujours tenu c’est “qu’est-ce que je peux faire pour les autres ?”
Le vrai secret c’est de donner ; en donnant vous recevez énormément.”

Et pour moi, ce sens c'est inspirer d'autres personnes à devenir la


meilleure version d'eux-mêmes. Qu'on progresse tous ensemble,
chaque jour un peu plus, en faisant du mieux qu'on peut. Et ça, c'est
déjà pas mal :)

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Merci

Un grand merci de m'avoir lue jusqu'ici.

6 ans de podcast résumés en quelques pages c'était un


pari un peu fou. Ce guide est donc forcément totalement
biaisé et incomplet mais j'ai fait du mieux que j'ai pu
pour vous apporter de la valeur en peu de pages.

J'espère de tout cœur que ce best of vous aura donné le


sourire... et envie de réécouter certains épisodes :)

À bientôt,

Pauline

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