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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE


SOCIOLOGIE

DEPARTEMENT DROIT
4ème Année Droit privé
Option carrière judiciaire et sciences criminelles

LA PROTECTION JURIDIQUE DE
L’ENVIRONNEMENT A MADAGASCAR
FACE A LA SITUATION ACTUELLE

MANANDRAZANTSOA Zoemana Brillant Doré

Date de présentation : 28 Novembre 2011

Année universitaire 2010 – 2011


INTRODUCTION

Cinquième plus grande ile du monde après l’Australie, le Groenland, la Nouvelle-


Guinée et Bornéo, Madagascar est un véritable sanctuaire de la nature. Isolé depuis des
millions d’années, il recèle une diversité et une originalité biologique extraordinaire, à
ne citer que les récifs coralliens, les mangroves et les marais littoraux, ou encore les
forets littorales lesquels présentent un intérêt économique et écologique pour le devenir
des populations côtières et du pays lui-même. Notons à ce propos que la majorité des
espèces animales et végétales existant à Madagascar sont endémiques et uniques au
monde.

Dans un pays qui a des écosystèmes à part, possédant une gamme de variations de
forets, du foret humide au foret sec, il importe de préserver un tel potentiel. Cette beauté
est pourtant en train de s’altérer et cette richesse est sans cesse gaspillée de telle sorte
que l’on craigne pour l’avenir des générations futures. En effet, malgré les quelques
dizaines d’années de mise en œuvre du programme environnementale et des centaines
de millions de dollars investis, nos forets continuent à disparaitre et la biodiversité se
dégrade de jour en jour.

Face à cette menace qui s’avère alarmante pour le pays, l’environnement constitue
toujours et demeure une préoccupation prioritaire de l’Etat. La protection et le respect
de l’environnement sont d’autant plus d’intérêt général. Et selon la loi n° 90 033 du 21
Décembre 1990 relative à la charte de l’environnement malgache et ses modificatifs, il
est du devoir de chacun de veiller à la sauvegarde du cadre dans lequel il vit.

Les textes régissant la protection de l’environnement existent donc à Madagascar.


Toutefois, on assiste de plus en plus depuis un certain temps à des activités non
contrôlées et parfois non réglementées liées à la chasse et à l’exploitation des produis
forestiers. Face à cette réalité, des questions méritent alors d’être posées : comment de
telles situations peuvent-elles se présenter alors que les textes régissant
l’environnement existent à Madagascar ? Quelles ont été les actions entreprises et les
dispositions prises par les institutions et les organisations œuvrant pour

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l’environnement ? Le problème se résume donc sur l’effectivité de la protection de
l’environnement à Madagascar.

Afin de mieux cerner le sujet, notre travail va être divisé en trois parties :
- La première partie analyse l’inventaire des mécanismes juridiques et institutions
impliquées dans la protection de l’environnement ;
- Dans la deuxième partie on étudiera l’impact de la mise en application des
moyens législatifs et humains dans la protection de l’environnement ;
- Et dans une dernière partie, on proposera les solutions pouvant être apportés
aux problèmes liés à l’environnement.

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CHAPITRE 1- INVENTAIRE DES MECANISMES JURIDIQUES ET INSTITUTIONS
IMPLIQUEES DANS LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT

Section 1- Principales conventions ratifiées par Madagascar

I. Convention sur la diversité biologique


II. Convention de Ramsar
III. Convention CITES
IV. Convention Africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles
V. Convention de Bale

Section 2- Les textes de loi relatifs à l’environnement

I. Loi n° 90 033 du 21 Décembre 1990 portant charte de l’environnement malgache


et ses modificatifs
1. Base de toute la législation portant sur l’environnement
2. Mise en place de l’étude d’impact environnemental
3. Institution du règle « pollueur-payeur »
II. Loi n° 96 025 du 20 Septembre 1996 relative à la gestion locale des ressources
naturelles renouvelables
III. Loi n° 97 017 du 08 Aout 1997 portant révision de la législation forestière et loi
n° 97 012 du 02 Octobre 1997 portant adoption de la politique forestière
1. Les deux catégories de forets
a) Forets soumises
b) Forets non soumises
2. Soumission au régime forestier
a) Permis d’exploitation
b) Obligation résultant du permis d’exploitation
3. Le prélèvement des produits forestiers
a) Prélèvement à but non commercial
• Droit d’usage coutumier
• Le permis exceptionnel de coupe
b) Prélèvement à but commercial
• Les catégories de permis d’exploitation

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• Le suivi de l’exploitation forestière et de la commercialisation des produits
forestiers
IV. Décret n° 99 954 du 15 Décembre 1999 relatif à la mise en compatibilité des
investissements avec l’environnement
1. L’obligation à une étude d’impact en vue du permis environnemental
2. Le plan de gestion environnemental du projet et l’évaluation environnemental
V. Loi n° 2001 025 du 11 Février 2003 portant code des aires protégées

Section 3- les institutions impliquées dans la protection de l’environnement

I. Le gouvernement
1. Le ministère de l’environnement
2. Partenariat des autres ministères
II. L’administration territoriale de l’environnement
1. Le plan d’action environnementale
2. P.A.E et décentralisation
a) Décentralisation de la décision
b) Décentralisation de l’organisation
c) Décentralisation budgétaire : autofinancement des collectivités pour assurer
leur autosuffisance budgétaire
III. Une structure nationale
1. Principes d’organisation
2. Composition
a) Conseil national pour l’environnement
b) Comité interministériel de l’environnement
c) L’office national pour l’environnement
• Vocation
• Mission
• Rôle

IV. Les organisations non-gouvernementales


1. Madagascar National Park
a) Composition et organisation

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b) Mission de conservation
c) Développement des parcs
2. L’ANAE : association nationale d’action environnementale
a) Développent du monde rural
b) Plan d’action
• Financement des microprojets
• Formation technique des paysans
V. Les forces de l’ordre
1. Le ministère de la sécurité publique
2. Le rôle des forces de l’ordre
a) Contrôle et surveillance du territoire malgache par la police de l’air et des
frontières et la police des ports
b) Contrôle au niveau des douanes par la brigade de sécurisation douanière et la
brigade d’intervention douanière
3. La Task force : arrêté ministériel n°38 360/09 du 02 octobre 2009
a) Composition
b) Mission

CHAPITRE 2- IMPACT DE LA MISE EN APPLICATION DES MOYENS LEGISLATIFS ET


HUMAINS DANS LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT

Section 1- Impact positif

I. Multiplication des aires protégées


II. Participation effective des entreprises dans la protection de l’environnement
1. Mobilisation des personnels
2. Reboisement
III. Développement de l’éco-tourisme
1. Promotion de l’image de Madagascar à traves le monde
2. Impact économique
IV. Recapitalisation du monde rurale par le système de la gestion locale sécurisée
1. La GELOSE : une véritable décentralisation du pouvoir de l’Etat au profit des
populations rurales
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a) Mobilisation de la population rurale à la protection de la biodiversité
b) Restauration de la légitimité de la gestion locale des ressources forestières par
les populations rurales
2. La communauté de base et la GELOSE
a) Difficulté technique de mise en œuvre du transfert de gestion du fait des
conditions requises pour le transfert
b) Effets du transfert de gestion
• Effets indéniables au niveau de la préservation du foret
• Effets au niveau de la population
i. Amélioration de leurs conditions d’existence
ii. Emergence de paysans leaders
V. Baisse considérable des trafics illicites des espèces animales et végétales

Section 2- Lacunes constatés dans le mécanisme

I. Au niveau des textes environnementaux


1. Non-réadaptation des textes aux besoins environnementaux nouveaux
2. Ignorance des textes environnementaux dans certaines zones rurales
3. Nécessité d’une révision des pénalités en matière environnementale notamment
sur l’admission de la transaction
a) Rappel sur le système de la transaction
• Le pouvoir de l’administration des eaux et forets de déclencher l’action
publique
• Le pouvoir de l’administration des eaux et forets d’arrêter l’action publique
en transigent avec le délinquant avant le jugement
b) Portée de l’admission de la transaction dans les pénalités
• Intérêt sur le plan financier pour l’administration des eaux et forets
• Points négatifs de la transaction
i. Méconnaissance du caractère d’intérêt publique de l’environnement
ii. Caractère non dissuasive de la transaction à titre de sanction
iii. Admission de la transaction indépendamment de la gravité de l’infraction
II. Conséquence directe actuelle : le trafic illicite de bois précieux
1. Les bois précieux : une ressource financière juteuse pour les opérateurs
2. Principale cause du trafic illicite : la crise traversée par Madagascar

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3. Causes secondaires
a) Selon le rapport de l’Environnement Investigation Agency
• Mauvais gouvernance
• Intervention personnelle des hauts responsables
• Corruption dans tous les niveaux
b) Autres causes
• Impunité des exportateurs du fait de leur influence
• Perméabilité des douanes malgaches
• Intervention tardive ou même quasi-inexistante de l’Etat, des forces de
l’ordre et des ONG face au pillage des bois précieux

CHAPITRE 3- SOLUTIONS PROPOSEES ET PERSPECTIVES D’AVENIR

Section 1- Développement de l’information, éducation et communication

1. Information et éducation
2. Communication
a) Développement de la communication dans les zones rurales reculées
b) Choix des moyens de communication à adapter aux situations des récepteurs

Section 2- Sensibilisation de la population en matière de protection de l’environnement

Section 3- Développement de l’action des ONG œuvrant pour l’environnement

1. L’importance du rôle des ONG


a) Sensibilisation
b) Descente sur terrain
c) Intervention dans le domaine de l’information-éducation-communication
2. Nécessité d’une participation des ONG dans l’élaboration des textes
environnementaux

Section 4- Favoriser le reboisement

1. Objectif : un arbre pour chaque toit


2. Suivie de la croissance des jeunes pousses

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Section 5- Valorisation des énergies renouvelables

Section 6- Nécessité d’un effort de la part de l’Etat dans ses interventions en matière
environnementale

1. Intervention à priori pour éviter les dégâts environnementaux notamment en


matière d’exploitation illicite des forets
2. Impartialité dans la répression des responsables

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CONCLUSION

Si le droit de l’environnement est un droit jeune en Europe et aux Etats-Unis, à


Madagascar il n’est qu’au stade de formation. Mais quoi qu’il en soit, le but principal visé
par chaque Etat reste le même, but défini lors de la Conférence des Nations Unis sur
l’environnement qui s’est tenue à Stockholm en Juin 1972 : « servir de moyen pratique
d’encourager les gouvernements et les organisations internationales pour protéger et
améliorer le milieu humain, remédier à sa détérioration et prévenir tous les problèmes
dans les pays en voie de développement ». Madagascar participe effectivement à la
poursuite de cette cause commune et ce par le biais de la ratification des différentes
conventions liées à l’environnement, l’adoption des textes relatifs à l’environnement et
par la collaboration des différentes institutions ministérielles et des organismes
œuvrant pour l’environnement dans cette lutte pour un environnement meilleur.

Malgré les efforts fournis par la Grande Ile, on constate quand même un vide
considérable dans les textes environnementaux et dans l’application de la politique
environnementale. En effet, le droit de l’environnement malgache est un droit qu’on
peut qualifier de « dormant » et qu’il attend toujours une certaine attention de ma part
des autorités étatiques pour se réveiller. Et malgré les dispositions qui ont été prises,
l’application de la loi demeure décevante, car vu les mesures prises par l’Etat face au
pillage de nos forets au cours de cette crise, l’Etat semble se soucier plus de ses intérêts
financiers que de l’intérêt environnemental. Quel serait en effet l’intérêt pour
l’environnement dans la création d’une juridiction spécialisée ou la vente aux enchères
des bois précieux saisis ? Le mal a été fait et notre environnement en souffre, l’Etat
aurait du agir pour le prévenir : « vaut mieux prévenir que guérir ».

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BIBLIOGRAPHIE ET REFERENCES

BIBLIOGRAPHIE

 CALDWELL Lynton : « La terre en danger : pour une protection internationale de


la biosphère », Paris, les Editions Inter-Nationales, 1973.
 JAQUELINE Morand-Deviller, « Droit de l’urbanisme », 1996 édition ESTEM.
 PNUE : « Registre des traités internationales et autres accords dans le domaine de
l’environnement ».
 « Informations sue les ressources en environnement dans les iles de l’Océan
Indien », 2ème édition, Mars 2001.

TEXTES

 Loi n° 90 033 du 21 Décembre 1990 portant charte de l’environnement


malgache.
 Loi n° 96 025 du 30 Septembre 1996 relative à la gestion locale des ressources
naturelles renouvelables.
 Loi n° 97 017 du 08 Aout 1997 portant révision de la législation forestière.
 Décret n° 99 954 du 15 Décembre 1999 relatif à la mise en compatibilité des
investissements avec l’environnement.

WEBOGRAPHIE

 Bruno SARRASIN : « La gestion locale sécurisée (GELOSE) : L’expérience


malgache de gestion décentralisée des ressources naturelles », Etudes
caribéennes [Online], 2009. URL : http://etudescaribeennes.revues.org/3664.

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