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I. Objectif général
V. Bibliographie :
- Loi n°93-09 du 02 juillet 1993 portant régime des forêts en République du Bénin.
- Décret n°2001-109 du 04 avril 2001 fixant les normes de qualité des eaux
résiduaires en République du Bénin.
- Décret n°2001-109 du 04 avril 2001 fixant les normes de qualité de l’eau potable
en République du Bénin.
INTRODUCTION GENERALE
§I : la constitution
§II : La loi
- DEUXIEME
A) L’élément moral
B) L’élément matériel
C) L’élément légal
A) La pré-collecte
B) Les points de regroupements
C) Le transport sur le site de décharge publique.
INTRODUCTION GENERALE
Notion d’environnement
Notre relation au monde et à la terre constitue un sujet d’intérêt vital qui concerne
indistinctement les hommes de tous âges, de toutes races, de toutes nations, et de
toutes conceptions sociopolitiques, philosophiques, idéologiques, religieuses, etc. c’est
un sujet d’hier, d’aujourd’hui et de demain, qui transcende le temps et l’espace et
s’impose à toutes les générations et à tous les peuples de la terre.
En effet, dans l’espace et sur la terre les effets cumulés des multiples pressions
exercées par l’homme sur son milieu en diverses occasions, ont provoqué des
changements sensibles tant à l’échelle nationale, régionale qu’à l’échelle planétaire. Les
effets de ces changements qui fragilisent le cadre de vie tant de l’homme que des autres
êtres vivants deviennent de plus en plus difficiles à maitriser, soumettant l’environnement
à des risques naturels et technologiques de plus en plus imprévisibles.
Face à ces nouveaux défis, les scientifiques de toutes disciplines, les penseurs et
idéologues de toutes tendances, les acteurs économiques, les associations de la
société civile, les médias… ont réagi vigoureusement, chacun à sa manière, pour crier à
la menace et réclamer des mesures de sauvegarde. En réponse à ces cris d’alarme, les
gouvernements, appuyés par l’opinion publique nationale et internationale organisées et
associations de défense et de protection de l’environnement, ont entrepris des actions
sans précédent dans l’histoire des relations entre l’homme et son milieu, pour conjurer le
mal tant au plan national qu’au plan mondial.
A. La notion d’environnement
- L’écologie ;
- La nature ;
- La qualité de la vie ;
- Le cadre de vie ;
- Le patrimoine
-
Les instruments juridiques internationaux chacun en ce qui le concerne ont
apporté diverses formulations de définitions. Mais dans leur ensemble, ces définitions
ont toutes un fond commun, lequel se retrouve à travers cette définition du conseil de
l’Europe, dans la convention sur la responsabilité civile pour les dommages résultant
d’activités dangereuses pour l’environnement.
« L’environnement comprend :
- Les ressources naturelles abiotiques et biotiques, telles que l’air, l’eau, le
sol, la faune et la flore et l’interaction entre les mêmes facteurs ;
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- Les biens qui composent l’héritage culturels et ;
- Les aspects caractéristiques »
D. L’écologie
Le grand Larousse de la langue française D’une manière générale, la dimension
écologique prend toujours le pas puisque l’environnement s’assimile à l’écologie.
définit l’écologieEn effet, elle est définit comme comme étant « l’étude des êtres
vivants en fonction du milieu naturel où ils vivent ainsi que des rapports qui s’établissent
entre les organismes et le milieu ». Comprise dans ce sens, l’écologie est une science
transdisciplinaire.
La science écologique a produit toute une série de termes qui sont entrés dans
les programmes politiques et dans l’arsenal juridique destiné à organiser et à encadrer
les activités humaines dans le respect de l’environnement. Ce sont à titres
d’exemplestitre d’exemples :
(1)- « la niche écologique ou l’habitat » : milieu ou vit une espèce définie par son
comportement alimentaire ;
(2)- Le biotope : support inorganique d’une espèce comprenant lale substrat (sol,
eau etcetc.), et les facteurs physico-chimiques (température éclairement, concentration
ionique, etcetc.) ;
E. La nature
Notion vague, la nature « évoque l’ensemble des choses créées par le grand
horloger de l’univers « : le sol, les minéraux, les espèces animales et végétales, les gaz
etc. (Michel Prieur, Op.cit.p.2).
Dans une vue d’ensemble, la nature regroupe les sites, les paysages les
écosystèmes….Elle désigne tout ce qui existe en dehors de toute intervention humaine.
C’est quelque chose de sauvage dans le sens d’originel. Quoique l’ensemble de
l’univers terrestre ait été façonné d’une manière ou d’une autre, directement ou
indirectement par l’industrie humaine, la pensée d’une nature sauvage et originelle
continue à hanter l’esprit de l’homme qui a la nostalgie de ses origines. De ce point de
vue, la notion de nature a des prolongements métaphysiques aujourd’hui mieux
exprimés et mieux rendus par les idéologies écologistes. La science juridique
appréhende la nature dans l’organisation des ses éléments constitutifs en un ensemble
équilibré. On parle alors, de « l’équilibre de la nature » qui marque le modèle idéal dans
toute politique de protection de l’environnement. Il en constitue même le principe
primordial.
F. La qualité de vie
Pour reprendre l’expression de Michel Prieur, la qualité de la vie est devenue une
sorte de complément nécessaire à l’environnement qui exprime la recherche du qualitatif
après les déceptions du quantitatif (niveau de vie). La formule sert aussi à bien marquer
l’apparition d’un paramètre nouveau dans l’organisation et la gestion de la vie sociale :
l’environnement de la vie humaine qui dépasse largement ses rapports sociaux, les
rapports de travail, les relations de loisirs etc. Son inventeur, B. de Jouvenel croyait à
G. Le cadre de vie
Le cadre de vie est plutôt une expression qui précise le sens structuro-
fonctionnaliste du concept d’environnement emprunté aux architectes et aux urbanistes.
Le cadre de vie renvoie à deux réalités : l’environnement physique (la nature aménagée
en milieu urbain (ex. espaces verts) d’une part, et l’environnement social, d’autre part.
c’est le territoire de l’homme-individu, être social réel. Il est entré dans le langage
juridique en complément à la qualité de la vie associée à la protection de
l’environnement comme préoccupation sociale pouvant faire l’objet d’une action politique
ou d’une mesure légale ou réglementaire avec la nature pour embrasser les inventeurs,
B. de Jouvenel croyait à juste
H. Le patrimoine
La notion de patrimoine introduit un élément moral et juridique dans la pratique de
la conservation de l’environnement. Ici, le concept de patrimoine ne peut être assimilé à
ceux de propriété et de rendement. il les dépasse en cherchant à identifier aussi
complètement que possible les éléments constitutifs d’un environnement qui fait l’objet
de protection afin de mieux assurer sa conservation et sa gestion en bon père de famille.
Compris dans ce sens très large ou très étendu, le patrimoine intègre étroitement l’idée
d’un héritage aux générations futures. Les biens et les espaces susceptibles d’entrer
dans le patrimoine feront par conséquent l’objet d’une attention toute particulière aussi
bien de la part de leurs propriétaires juridiques (s’ils sont déjà appropriés) que de la part
des pouvoirs publics et de la collectivité. Depuis la consécration d’un droit à
l’environnement toute une série de droits et de procédures ont été institués pour assurer
et garantir la gestion collective de l’environnement perçu comme un patrimoine. C’est
ainsi que sont rentrées dans le droit de l’environnement les formules telles que : le
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patrimoine naturel, le patrimoine architectural, le patrimoine culturel, le patrimoine bâti, le
patrimoine commun de l’humanité etc.
Les lois ou règlements peuvent être considérées comme des normes obligatoires
adoptées par les autorités publiques. Comme telles, elles diffèrent des croyances
religieuses et des principes moraux comme des convenances ou des règles de
conduites sociales, dont le respect ne peut être imposé que par les autorités »s
publiques. Le caractère obligatoire du droit et des sanctions qui peuvent assurer
l’application des règles juridiques devraient empêcher et éliminer les actes et les
comportements nuisibles à l’environnement.
Ainsi, le droit établir non seulement les prescriptions ou des interdictions, mais
aussi des mesures persuasives ou dissuasives et la création d’outils de gestion.
I-Éléments de définition
Le droit de l'environnement peut simplement se définir comme l’ensemble des
règles juridiques visant à réduire les atteintes à l’environnement, à les limiter, et
éventuellement à y mettre fin. Il est un droit fondamental et transversal. Le droit à un
environnement sain est très récent dans la culture moderne (il s'est surtout développé
dans les années 1970). Ce droit est enchâssé dans la charte des droits de quelques
pays industrialisés. Il s'applique à de nombreux secteurs de l'environnement biophysique
et humain. Développé à différentes échelles et systèmes juridiques, fruit d'une histoire
spécifique,le droit de l'environnementIl couvre la hiérarchie des normes notamment en
droit international, en droit communautaire et en droit national.
Outre son aspect normatif, imposant des obligations d'ordre public - comparé à du
hard law ou « droit dur », le droit de l'environnement peut prendre également le caractère
de droit mou ou « soft law », sans imposer d'obligations juridiques mais juste de normes
de comportement recommandées aux acteurs du droit. Il est aussi un des champs
d'application anticipatoire du principe de prévention et du principe de précaution ainsi
que des notions d'études d'impact, de mesures conservatoires, mesures compensatoires
et responsabilité environnementale ou de remboursement de dette écologique. Il
l'Agenda 21
17 juin 1994 : Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification,
entrée en vigueur en 1996
février 2005 : Entrée en vigueur du protocole de Kyōto (il fallait réunir des
conditions contraignantes)
Par ailleurs, les administrations publiques sont tenues de fournir des informations
environnementales sur simple demande des citoyens (en europe en application de la
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Convention d'Aarhusdirective 2003/4/CE). Cette disposition s'applique de façon variable
selon les droits nationaux.
Les grandes entreprises sont mieux préparées à cette transformation (qu'elles ont
parfois contribué à initier) que les petites et moyennes entreprises qui se laissent
souvent surprendre, faute notamment de structure de veille environnementale et
juridique. Les états ou en France, le réseau des chambres de commerce et d'industrie
(ACFCI) contribuent donc, via des conseillers, Agences (ex : Ademe en France) et des
portails de veille environnementale (ex : Enviroveille) à destination des PME, afin de les
informer de l'évolution des contraintes environnementales et des nouvelles solutions.
D. En France
Le droit de l'environnement est un droit transversal assez récent pour les sciences
juridiques
Historiquement, les premiers actes de salubrité publique des villes du Moyen Âge
voire des villes gallo-romaines en ont été peut-être les premiers signes de ce droit qui
n'est limité à la notion de police administrative relevant du droit administratif. Notons
comme possible premier texte dans le droit de l’environnement français, un décret
impérial de 1810 qui soumettait à autorisation préalable le fonctionnement des ateliers
susceptibles d'occasionner des gênes pour le voisinage (3 classes possibles
d'autorisation). Ce décret s'est appliqué jusqu'à la loi du 19 décembre 1917 qui a
remplacé la 3e classe par la notion de déclaration. La réforme de la Loi Barnier de 1995
a redonné au droit de l'environnement ses premiers principes généraux inscrits au code
(art. L 110-1, ex L. 200-1 du Code Rural).
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Le droit de l'environnement a connu une consécration constitutionnelle avec la
charte de l'environnement, voulue par Jacques Chirac et promulguée le 1er mars 2005
par le Congrès. Celle-ci crée une troisième génération de droits de l'Homme (après les
droits subjectifs de la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen de 1789 et les
droits sociaux et économiques du Préambule de la Constitution de 1946), dont les
conséquences juridiques sont encore incertaines. La jurisprudence à venir montrera si ce
droit à l'environnement s'avère être un droit suffisamment précis pour être consacré par
les tribunaux. Un premier pas a été franchi dans ce sens par l'ordonnance de référé-
liberté rendue le 29 avril 2005 par le Tribunal Administratif de Chalons en Champagne,
dite jurisprudence Teknival, qui pour la première fois reconnaît au "droit à un
environnement sain et équilibré " la qualité de liberté fondamentale.
E. Aux États-Unis.
B. Méthode
L'environnement est considéré comme un droit mou, c’est-à-dire que les normes
n'y ont pas une vraie force obligatoire. On laisse donc les citoyens réfléchir et/ou
agir par eux-mêmes. En pratique, cela signifie que le droit fixe des objectifs à
respecter et donne peu de normes aux moyens pour y parvenir. Ainsi, la liberté
d'action, essentielle aux États-Unis, est conservée à condition que l'objectif soit
respecté. Si un parti n'est pas d'accord sur la méthode qu'utilise un autre sur le
respect d'un objectif donné il peut le poursuivre devant les tribunaux. La décision
fait ensuite jurisprudence, selon le principe anglo-saxon du précédent. Ceci
explique l'ardeur des organisations non-gouvernementales (ONG) ou des
regroupements de citoyens à poursuivre des entreprises dans le but de créer un
Comme sur d'autres sujets, des réseaux d'influence et des lobbies se constituent,
appuyés par des ONG, et étendent leurs ramifications jusqu'en Europe.
Ensuite viennent les lois (acts), qui peuvent être différentes au niveau fédéral et
au niveau des États.
C. Normes
On ne trouve pas aux États-Unis l'équivalent du code de l'environnement français.
Dans la constitution béninoise par exemple, le Titre II intitulé « Des droits et devoirs
de la personne humaine» est déjà évocateur et illustratif de la volonté du constituant
d’accorder le même rang aussi bien à l’environnement qu’aux autres droits fondamentaux
1
Michel PRIEUR, in Vers un droit de l’environnement renouvelé. Etudes et doctrine .; Cahiers du Conseil
constitutionnel n° 15, 14 p.
2
V. JAWORSKI, La Charte constitutionnelle de l’environnement face au droit pénal , in RJE n°
spécial 2005.
3
Article 27de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990
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présente constitution. Elle dispose que « tous les peuples ont droit à un environnement
satisfaisant et global, propice à leur développement »4.
4
Article 24 de la Charte africaine des droits de l’homme.
5
Principe 1 de la déclaration de Rio, 1992.
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Faire de l'environnement une valeur à protéger, c'est lui reconnaître juridiquement
une place au sein de la hiérarchie complexe des droits et principes fondamentaux qui va de
la reconnaissance constitutionnelle au principe simplement jurisprudentiel. L'intérêt général
lié à la protection de l'environnement a été facilement admis, il n'en a pas été de même
pour un droit constitutionnel à l'environnement.
Faire de l'environnement une valeur à protéger, c'est lui reconnaître juridiquement une
place au sein de la hiérarchie complexe des droits et principes fondamentaux qui va de
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la reconnaissance constitutionnelle au principe simplement jurisprudentiel. L'intérêt
général lié à la protection de l'environnement a été facilement admis, il n'en a pas été de
même pour un droit constitutionnel à l'environnement.
à l'environnement
à l'environnement
1- Le contrôle de légalité
“ l'environnement naturel ” ) avant même que la loi du 10 juillet 1976 n'ait proclamé
la protection de la nature d'intérêt général. Puis il a fait figurer l'écologie comme un des
intérêts en jeu dans un arrêt du 25 juillet 1975. Il fera par la suite peu d'applications de ce
principe. Un projet de lotissement risquant de nuire au caractère des lieux en raison de la
proximité d'une abbaye et d'une église, l'atteinte à l'environnement entache d'illégalité la
déclaration d'utilité publique. Une autre annulation d'une déclaration d'utilité publique
concerne une zone d'aménagement concertée en vue d'une opération touristique sur l'île
d'Oléron et portant atteinte à l'environnement du fait de l'atteinte au site naturel du littoral.
De façon générale, la jurisprudence considère que la sauvegarde des monuments et
des sites ayant fait l'objet de mesures de protection fait partie des intérêts publics mis en
L'ordre public écologique a ainsi depuis 1983 un fondement légal. L'ordre public
écologique a fait l'objet d'une analyse théorique qui présente l'inconvénient de qualifier
juridiquement le droit de l'environnement d'ordre public
En tout état de cause, la seule reconnaissance d'un ordre public élargi aux finalités de
l'environnement ne constitue pas en elle-même une source de droit, faut-il encore que
des mesures précises de police soient édictées donnant certaines compétences à
certaines autorités. C'est ainsi par exemple que le souci écologiquement louable d'un
préfet d'interdire d'incinérer en haute mer des déchets chimiques ne peut trouver de
A. Au plan international
La charte africaine des droits de l'homme et des peuples (Nairobi, 28 juin 1981)
proclame en son art. 24 : “ Tous les peuples ont droit à un environnement satisfaisant et
global, propice à leur développement. ” Le protocole de San Salvador (17 nov. 1988)
additionnel à la convention américaine des droits de l'homme en fait un droit individuel : “
Toute personne a le droit de vivre dans un environnement salubre ”. Selon le principe 1
de la Déclaration de Rio : les êtres humains “ ont droit à une vie saine... ”.
Selon la Constitution brésilienne du 5 octobre 1988 (art. 225) : “ Tous ont le droit à un
environnement écologiquement équilibré en tant que chose commune au peuple et en
tant qu'élément essentiel à une saine qualité de vie ” Depuis les révisions
constitutionnelles en Allemagne et en Belgique en 1994 et en Finlande en 1995, dix
États de l'Union européenne sur 15 donnent une valeur constitutionnelle à
l'environnement.
B. En France
On peut trouver dans le droit des libertés publiques en France des éléments
annonciateurs d'un droit à l'environnement. Le président de la ligue des droits de
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l'homme n'a-t-il pas considéré que “ les droits que les écologistes entendent protéger
font partie intégrante des droits de l'homme ” ? La déclaration des droits de 1789
proclame en effet le “ maintien du bonheur de tous ”, c'est là un élément important de la
qualité de la vie. En son article 4, cette déclaration affirme que les actions nuisibles pour
autrui sont des atteintes à la liberté et l'article 5 donne au législateur la tâche d'interdire
les actions “ nuisibles ” à la société. Quant au préambule de la Constitution de 1946, il
inscrit, parmi les principes particulièrement nécessaires à notre temps, les conditions
nécessaires au développement de l'individu et de la famille, la protection de la santé, la
sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Dès 1974, J. de Lanversin considérait que,
sous peu, le droit de l'environnement serait ajouté à cette liste. Mais la jurisprudence est
toujours restée très hostile tout en faisant le constat d'une véritable carence de notre
système juridique : “ la qualité de la vie ne constitue ni une liberté publique ni même un
droit au sens juridique du terme mais une simple notion qui rassemble diverses
aspirations ” ; “ les droits à la qualité de la vie ne sont pas définis et organisés par la loi
” ; “ l'article 1 de la loi du 10 juillet 1976 ne contient que la déclaration d'un principe qui
ne constitue pas une liberté publique fondamentale ”.
Cette proposition a rencontré des réticences ou des oppositions doctrinales qui ne sont
pas justifiées. En effet, le caractère abstrait du droit reconnu ne l'est pas plus que pour
tous les droits solennellement proclamés jusqu'alors. Il est naturel qu'une société qui a
progressivement admis par des textes particuliers que l'environnement devait être
protégé, consacre dans un principe général cette nouvelle finalité de la société. S.
Charbonneau, quant à lui, a préconisé la reconnaissance de trois droits fondamentaux :
le droit au moratoire sur les innovations techniques à haut risque social et écologique, le
droit à la contre expertise, le droit aux racines.
Ainsi par exemple ,la Constitution béninoise du 11 décembre 1990 dispose en son
article 27 « Toute personne a droit à un environnement sain, satisfaisant et durable et a
le devoir de le défendre….. »
Cette disposition constitutionnelle a été reprise par l’art3-b de la loi cadre sur
l’environnement. Il s'agit d'un droit subjectif qui vise un environnement non précisément
défini mais qui, s'il se réfère aux lois et règlements inclut les espèces animales et
végétales. Il est regrettable que le nouveau droit proclamé dépende des lois et
règlements, sans être de nature constitutionnelle. Mais ce droit à l'environnement
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s'impose à la loi et pourrait être le fondement d'un principe fondamental reconnu par les
lois de la République et ainsi consacré par le juge constitutionnel.
Au niveau législatif, si des droits et libertés peuvent être proclamés, ils ne deviennent
source d'obligation juridique que s'ils sont suffisamment précis. La seule référence à la
protection de la nature “ d'intérêt général ” (art. 1, loi du 10 juill. 1976) est considérée
comme une formulation trop vague dont la méconnaissance ne peut en pratique être
sanctionnée. Il était par conséquent important que pour la reconnaissance législative du
droit à l'environnement, des précautions soient prises pour bien en préciser le contenu et
les effets. Ce qui n'a pas été le cas. Au-delà de l'impact politique et moral d'une telle
réforme, un droit à l'environnement considéré comme une liberté publique fondamentale
peut servir de base à la reconnaissance de voies de fait, renforcer l'obligation juridique
pour les pouvoirs publics de respecter l'environnement (en consacrant ainsi la prise en
compte de l'écologie dans la théorie jurisprudentielle du bilan), donner au juge civil des
moyens nouveaux pour réparer le dommage écologique au-delà de la théorie des
troubles anormaux de voisinage et servir de base légale pour attaquer pour excès de
pouvoir des règlements qui seraient contraires à l'environnement.
L'INTÉGRATION DE L'ENVIRONNEMENT
Issu du rapport Bruntland, Notre avenir à tous, le développement durable était déjà
implicite dans les principes 5 et 8 de Stockholm. Il sera la ligne de force de la Déclaration
de Rio (notamment principes 3 et 4).
Il exprime l'idée que les ressources vivantes ne doivent pas être ponctionnées à un point
tel qu'elles ne puissent, à moyen ou long terme, se renouveler. Il faut garantir la
pérennité des ressources. Par extension toute la politique de développement actuel doit
garantir qu'elle ne portera préjudice ni aux générations futures, ni aux ressources
communes (eau, air, sols, espèces et diversité biologique).
les conséquences du fait que les États reconnaissent qu'ils ont des
responsabilités communes mais différenciées dans la dégradation de l'environnement
(principe 7), réduire et éliminer les modes de production et de consommation non viables
(principe 8) et surtout intégrer l'environnement dans toutes les autres politiques de
développement (principe 4).
On peut ainsi relever que les travaux et projets d'aménagement qui nécessitent une
autorisation ou une décision d'approbation, ainsi que les documents d'urbanisme,
doivent respecter les préoccupations d'environnement (art. 2 de la loi du 10 juillet 1976
relative à la protection de la nature, art. L. 122-1, c. env.) ; que les plans locaux
d’urbanisme doivent prendre en considération les risques naturels prévisibles et les
risques technologiques (loi du 22 juill. 1987 sur la sécurité civile et la prévention des
risques majeurs) ; que la politique des transports doit tenir compte de la protection de
l'environnement (art. 3 loi du 30 déc. 1982 d'orientation des transports intérieurs) ; que la
politique agricole contribue à l'aménagement et au développement du territoire dans le
respect de la protection de l'environnement et qu'elle prend en compte la fonction
environnementale de l'agriculture en vue d'un développement durable; que la politique
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nationale d'aménagement et de développement durable du territoire permet un
développement équilibré de l'ensemble du territoire national alliant le progrès social,
l'efficacité économique et la protection de l'environnement (art. 1 de la loi du 4 févr. 1995
modifié par la loi du 25 juin 1999 d'orientation pour l'aménagement et le développement
du territoire) ; que le Réseau ferré de France a pour but de promouvoir le transport
ferroviaire dans une logique de développement durable; que la politique des pêches
maritimes, des cultures marines et des activités halio-alimentaires est d'exploiter
durablement les ressources halieutiques ; que la production et la desserte de l'électricité
doit se faire dans le respect de l'environnement.
Ainsi on peut considérer que l'ensemble des politiques publiques et des activités privées
est soumis à une exigence de conditionnalité environnementale, expression à la fois de
l’objectif de développement durable et du principe d’intégration.
Ce principe est consacré par la constitution béninoise de 1990 en son art 27 « Toute
personne a droit à un environnement sain, satisfaisant et durable et a le devoir de le
défendre. L’Etat veille à la protection de l’environnement »
Voir dans le même sens l’art.41 de la constitution togolaise de 1992. Plus explicite, l’art.1
du code togolaise de l’environnement de 1998 dispose :’’ sont déclarés d’intérêt général :
la conservation de l’environnement, le maintien ou la restauration des ressources que la
nature offre à la vie humaine, la prévention ou la limitation des activités susceptibles de
le dégrader et d’entrainer des atteintes à la santé des personnes ou à leurs biens, la
réparation ou la compensation des dégradations qu’il aura subies ‘’.
On illustrera d’abord la confusion qui règne autour du concept (I) avant de donner
sa signification juridique.
En droit, le concept de « principe » n’est autre chose qu’un simple énoncé constatatif
ou axiomatique. Il signifie :
- Soit une règle ou une norme générale de caractère non juridique d’où peuvent
être déduite des normes juridiques : ainsi en est il du principe de la souveraineté de
l’Etat ou du principe de la coopération par exemple ;
- Soit une règle juridique établie par un texte en termes assez généraux, destinée à
inspirer diverses applications et s’imposant avec une autorité supérieure. Le terme
principe renvoie dans ce cas au « »principe positif du droit », c'est-à-dire à une norme
explicitement formulée dans un texte de droit positif, à savoir, soit une disposition légale,
soit une norme construite à partir des éléments contenus dans ces dispositions. Ainsi on
parlera de principe à propos d’une maxime générale juridiquement obligatoire bien que
non écrite dans un texte (par exemple les principes généraux du droit ) ou à propos d’une
règle générale qui doit, à défaut de texte spéciale, régir une sorte de cas, par opposition
à une exception.
Ainsi approchés, les principes constituent des outils conceptuels d’un intérêt et
d’une utilité essentiels dans la science du droit. Ils sont une définition et une
cristallisation normative des valeurs fondamentales de la société ; ils indiquent les
objectifs fondamentaux ou la doctrine de l’Etat et de la société en une matière donnée :
ce sont des normes programmatoires dont le législateur ou le juge auront la charge de
préciser le contenu.
Mais quelque soit sa valeur, ou plus exactement qu’il ait une valeur juridique ou
non, un principe doit avoir, nécessairement, un caractère normatif. Ainsi, lors que les
principes de souveraineté et de coopération n’auraient pas en eux-mêmes un caractère
juridique, ils induisent respectivement une obligation de ne rien entreprendre contre la
volonté d’un Etat ou sans son accord d’une part, et une obligation par les Etats de
conjuguer leurs efforts dans la protection de l’environnement, d’autres parts. Constater
par exemple que « »l’eau douce (…) est indispensable à la vie » (principe 1 de la
déclaration de Dublin) ou que « les femmes jouent un rôle essentiel dans
l’approvisionnement, la gestion et la préservation de l’eau » (principe 3 de la même
Déclaration) n’a dès lors aucune signification ni portée en droit. De tels énoncés ne
sauraient donc être considérés comme des principes au sens juridiques.
Mais est-ce à dire qu’en qualifiant de la sorte la Déclaration sur les forêts on a
voulu, a contrario, reconnaître une valeur juridique à la Déclaration de Rio ? Rien ne
permet de l’affirmer formellement. Il est cependant clair qu’on n’a pas voulu et qu’on ne
saurait mettre sur un même plan ces deux Déclarations. La Déclaration sur les forêts est
une esquisse de quelques lignes directrices susceptibles d’inspirer le comportement des
Etats dans un domaine où l’on a constaté un échec total de toute tentative d’élaboration
d’un instrument juridique international liant les Etats. Suivant son intitulé même, il s’agit
d’une Déclaration « pour un consensus mondial sur la gestion, la conservation et
l’exploitation écologiquement viable de tous les types de forêts ». Les principes de cette
Déclaration doivent être donc considérés comme des principes non juridique d’origine
diverses (politique, économique, social, anthropologie…) pouvant inspirer, soit les
normes des législations nationales, soit celles d’une convention future sur les forêts.
Toutefois, les principes repris dans le dispositif des conventions sont des
principes de droit applicables en eux-mêmes, alors que ceux mentionnés dans le
préambule constituent généralement des principes inspirateurs d’autres normes
juridiques plus précises. Il est ainsi par exemple du principe d’anticipation et de
prévention contenu dans le préambule de la Convention sur la diversité biologique.
On peut en douter. Sans chercher à relancer ici le débat jamais clos sur le
problème de la normativité en droit international de l’environnement, l’on doit bien
constater que le droit international du développement hier, et le droit international de
l’environnement aujourd’hui ont bousculé les modes traditionnels de formation des
normes juridiques dans l’ordre international. Désormais la frontière entre le droit et le
non-droit ne peut plus concevoir en termes de ligne séparative mais frontière sous forme
de zone de démarcation. Dans cette dernière on glisse de manière imperceptible d’une
prétention de droit à une authentique règle de droit, grâce à une dynamique à la fois
normative et politique qui transforme les exigences d’équité et de justice, de suivie et de
bien-vivre en normes contraignantes pesant sur l’ensemble des sujets du droit
international. Aussi, plutôt que de jeter ces prétentions de droit dans l’ornière du non-
droit, convient-il de guetter les signes de leur mutation en des normes juridiques. Bien
sûr la jurisprudence reste le plus sûr moyen d’instrumentation de cette mutation parce
que le juge demeure l’autorité habilitée à consacrer l’entrée d’un principe ou de toute
autre norme dans le champ du droit coutumier.
La plupart des principes ci-dessus identifiés sont d’abord consacrés par des
instruments normatifs internationaux avant d’être reçus par les législations nationales.
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On peut nier le caractère novateur de certains de ces principes au regard de droit
international classique. Le principe de la participation, par exemple, que l’on retrouve
aussi bien dans les deux Conventions et les deux déclarations de Rio que dans le
Programme 21 (chap.12 paragraphe 12 .4 f par deux déclarations de Rio par ex.) traduit
une prise en compte des acteurs infra-étatiques par le droit international de
l’environnement et l’insistance sur la reconnaissance de « leur identité, leur culture et
leurs intérêts ». Il suggère une approche totalisante de l’environnement dans laquelle
l’homme est intégré à son milieu de vie, et où la culture et les préoccupations identitaires
et existentielles apparaissent comme les éléments d’un tout à préserver.
Il est à redouté que cette inclination pour les principes, pour la plupart non
juridiques, cache un refus d’engagement juridique des Etats, car le droit international de
l’environnement tomberait dans la même ornière que le droit international du
développement, à savoir celle du non-droit ou d’un droit sans valeur où les normes à
prétention juridique ne sont rien de plus qu’un ensemble d’énoncés normatifs exprimant
les préoccupations communes d’une époque.
Bien qu'il soit difficile d'identifier et de classer les principes généraux, certains
d'entre eux expriment des vœux ou des objectifs, d'autres constituent de véritables
normes juridiques. Les uns et les autres, une fois consacrés juridiquement soit dans des
traités, soit dans des lois, sont susceptibles d'entraîner des effets juridiques en
s'imposant aux comportements des personnes publiques et des personnes privées et en
servant aux juges de norme générale de référence. Les codes de l'environnement ou les
lois cadre sur l’environnement, ont tous énoncé les principes généraux du droit de
l’environnement.
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
74
§I : Le principe de prévention
- Enfin le principe 10 de Rio 1992 déclare avec force que chaque individu doit
avoir la possibilité de participer aux processus de prise de décision et que les
États doivent encourager et faciliter la participation du public en mettant les
informations à la disposition de celui-ci.
C. RESPONSABILITÉ DE L'ADMINISTRATION
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
94
Dans les conditions du droit commun de la responsabilité administrative,
l'État peut voir engager sa responsabilité pour faute dans l'exercice de son
contrôle technique si l'autorisation accordée à un pétitionnaire est annulée du fait
du contenu irrégulier de l'étude d'impact. Encore faut-il un préjudice direct subi
par la victime qui peut être soit le pétitionnaire lui-même (sous réserve de
l'application de la cause exonératoire due à la faute de la victime qui a induit en
erreur l'administration dans l'étude d'impact) soit un tiers. Il faut préciser toutefois
que dans la mesure où l'annulation d'une autorisation est fondée sur un vice
affectant l'étude d'impact, il s'agit d'une annulation pour vice de procédure, or une
partie de la doctrine et certains arrêts refusent d'accorder une réparation lorsque
l'illégalité est fondée sur des vices de forme ou de procédure.
L’EIE en droit africain
La procédure d’EIE est prévue, par bon nombre de texte législatif ou
règlementaires sur l’environnement en Afrique. Exemples : Togo et Bénin.
Au Togo, la loi N°88-14 du 3 novembre 1988 instituant code de
l’environnement consacre sa section 2 (art.22 à 32) aux études d’impact. Celles-ci
s’appliquent aux travaux, activités et plans arrêtés sur une liste fixée par décret.
Les promoteurs des projets doivent saisir un service spécial du Ministère de
l’environnement, le Bureau des études d’impact qui doit fixer, da ns un délai d’un
mois, le contenu exact de l’étude et la méthodologie à suivre. L’art. 24 de la loi
définit le contenu général des EIE. Le bureau des études d’impact (B.E.I),
composé de spécialistes de divers services, est chargé de suivre l’élaboration de
l’étude et peut à tout moment exiger de rectifications ou des compléments.
L’étude réalisée sous la responsabilité du promoteur doit mentionner les noms
des consultants choisis, ceux-ci pouvant être récusés au début de la procédure
par le B.E.I, par décision motivée. Le bureau approuve l’étude avant de la
transmettre à l’autorité ayant le pouvoir d’autoriser le projet.
§ 3. LA LUTTE À LA SOURCE
La gestion écologiquement rationnelle prônée par le PNUE exige, au lieu
de réduire les rejets et les émissions de polluants, de s'attaquer à la source de la
pollution en imposant une conception et une fabrication des machines et des
produits qui n'engendrent pas ou très peu de nuisances lorsqu'on les fait
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
98
fonctionner ou lorsqu'on les consomme. Pour réduire les déchets, il faut ne pas
fabriquer de produits non recyclables. Pour lutter contre la pollution
atmosphérique des véhicules, il faut imposer aux constructeurs de fabriquer des
véhicules non polluants. Dans son principe 8, la déclaration de Rio prône la
réduction et l'élimination des modes de production et de consommation non
viables. En s'inspirant mot pour mot du principe communautaire de l'art. 174-2 du
traité d'Amsterdam, la loi du 2 février 1995 énonce le principe “ de correction, par
priorité à la source, des atteintes à l'environnement ”. Cette exigence est toute
relative puisqu'elle admet des exceptions qui seront en fait justifiées par des
raisons économiques et non pas écologiques.
§ 1. SOURCES EUROPÉENNES
Le droit à l'information est lié aux libertés publiques déjà reconnues tant au plan
international qu'au plan national. Il se rattache à la liberté d'échanger des opinions et à la
liberté d'expression. Si le droit à l'information n'est pas encore formellement inscrit dans
les principes constitutionnels relatifs aux droits de l'homme, il n'en fait pas moins partie
du droit positif français puisqu'il figure expressément à l'article 10 de la convention
européenne des droits de l'homme : “ Toute personne a droit à la liberté d'expression. Ce
droit comprend [...] la liberté de recevoir ou de communiquer des informations. ”.
§ 2. SOURCES NATIONALES
En France les pouvoirs publics ont-ils depuis 1976 favorisé spécialement les
associations de défense de l'environnement en essayant de leur fournir de l'information
sur les grands problèmes d'environnement. Dès la création du ministère de
l'Environnement, il est prévu que celui-ci “ informe l'opinion afin d'associer la population à
l'action gouvernementale ”. Plus tard le ministre de l'Environnement est “ chargé de
favoriser les actions d'information des citoyens en matière d'environnement ”.
Dans le domaine des transports, qui est loin d'être étranger à l'environnement, la
loi du 30 décembre 1982 d'orientation des transports intérieurs proclame en son art. 2,
4e al., le droit des usagers d'être informés sur les moyens qui leur sont offerts et sur les
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
104
modalités de leur utilisation. Par la suite le législateur va expressément consacrer le droit
à l'information dans des domaines particulièrement délicats : les produits chimiques, les
risques naturels et technologiques, les déchets et les organismes génétiquement
modifiés.
La loi du 21 oct. 1982 modifiant la loi du 17 juill. 1977 sur le contrôle des produits
chimiques imposent, à l'occasion de la mise sur le marché de substances chimiques,
l'obligation de fournir des informations sur les effets vis-à-vis de l'homme et de
l'environnement. L'art. 15 du décret 85-217 du 13 févr. 1985 prévoit la publication d'une
fiche de renseignements au Journal officiel.
L'art. 13-III de la loi sur l'eau du 3 janv. 1992 déclare communicable aux tiers les
données sur la qualité de l'eau destinée à l'alimentation humaine et notamment les
résultats des analyses réalisées dans le cadre du contrôle sanitaire et les analyses
réalisées chez les particuliers (art. L. 1321-9, c. santé publique, décret 94- 841 du 26
sept. 1994 relatif aux conditions d'information sur la qualité de l'eau).
Une certaine évolution est apparue après l'accident de Tchernobyl conduisant les
pouvoirs publics à améliorer l'information depuis la mise en place par le décret du 2 mars
1987 du Conseil supérieur de la sûreté et de l'information nucléaire. Dans une lettre
adressée aux ministres concernés, le Premier ministre écrit le 20 avril 1989 qu'en
matière de radioactivité le gouvernement entend que toute information en ce domaine
soit accessible. En 1987, la CADA a admis la communication des mesures chiffrées de
radioactivité effectuées en Lorraine après Tchernobyl (avis Thomas du 8 janv. 1987, 5e
S'il est difficile de distinguer dans tous les cas participation et concertation qui se
recoupent en partie, on peut néanmoins considérer que se rattachent directement au
principe de participation le droit des associations de protection de l'environnement, le
droit des enquêtes publiques et du débat public et le droit à participer à la décision.
Avant la loi du 2 févr. 1995, il y avait trois catégories d'agréments pour trois types
d'associations :
Il ne suffit pas que l'objet de l'association corresponde aux objectifs mentionnés supra, il
faut encore que l'association ait une certaine durée et une certaine représentativité.
Cette durée a été fixée dès 1976 à trois ans au moins à compter de leur déclaration
en préfecture ou de leur inscription au registre des associations du tribunal civil dans les
trois départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle, soumis au droit local. On
veut s'assurer que l'association n'est pas conjoncturelle ou purement politique.
3. Le dossier d'agrément
Cette instruction est faite par le préfet qui va devoir consulter divers organes pour
recueillir leur avis. Le préfet consulte les services locaux des ministères intéressés, ainsi
que le directeur régional de l'environnement. Le procureur général près la cour d'appel,
dans le ressort de laquelle l'association a son siège, est également consultée. L'avis du
maire est aussi requis pour le niveau communal et intercommunal. Lorsque l'association
s'occupe d'urbanisme, le ministre de l'Urbanisme est consulté. Pour toutes les
consultations, l'avis est réputé favorable s'il n'est pas intervenu dans les deux mois.
5. La décision d'agrément
L'agrément est toujours accordé par le préfet lorsqu'il s'agit d'une association
locale intervenant au niveau communal, intercommunal ou départemental. Lorsque les
associations ont un cadre géographique d'intervention régional ou interdépartemental
dans les limites d'une région, la décision est de la compétence du préfet de région. Dans
les autres cas, la décision est prise par le ministre de l'Environnement qui statue au vu
de l'avis du préfet qui a transmis le dossier. L'agrément est réputé refusé implicitement
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
116
en cas de silence de l'administration pendant six mois alors qu'avant 1996 il était réputé
accordé après quatre mois au plan local et sept mois au niveau national. Le refus
express d'agrément doit être motivé.
L'article 40 de la loi du 10 juill. 1976 avait été prévu et voté à l'origine comme
réservant la compétence pour agréer les associations de protection de la nature et de
l'environnement au seul ministre de l'environnement. Grâce à l'article 37, alinéa 2, de la
Constitution de 1958 le gouvernement a pu saisir le Conseil constitutionnel le 3 février
1977 pour faire constater que cette disposition n'était pas du domaine de la loi mais du
domaine du règlement. C'est ainsi que le Conseil constitutionnel, par sa décision du 15
février 1977, a considéré que le choix de l'autorité compétente pour prononcer au nom
de l'État l'agrément de certaines associations relevait du pouvoir réglementaire. Ceci a
permis à l'article 1er du décret du 7 juillet 1977 d'abroger cette disposition de la loi du 10
juillet 1976. Le ministre de l'Environnement perdait ainsi la compétence exclusive que le
Parlement lui avait accordée. Il l'a retrouvée depuis le décret du 28 février 1996 . La
décision d'agrément, qui doit être motivée, est publiée au Journal officiel lorsqu'elle est
prise par le ministre et au Recueil des actes administratifs lorsqu'elle émane du préfet.
Ce retrait est effectué par l'autorité qui a accordé l'agrément sans avoir à
respecter le parallélisme des formes puisque ni le maire, ni le procureur général, ni les
Le risque d'arbitraire n'est pas absent. Il suffit que l'association ne plaise plus ou
ait une action trop populaire pour que l'agrément lui soit retiré. Comment apprécier “ que
les conditions ayant justifié l'agrément ” ne sont plus remplies?
7. Le contentieux de l'agrément
Ainsi une des premières décisions rendues par un tribunal administratif annule-t-
elle le refus d'agrément émanant d'un préfet sous prétexte qu'une association locale
importante n'était pas totalement désintéressée, compte tenu de ses démêlés avec les
pouvoirs locaux. De même la non-représentativité ou la mauvaise organisation n'ont pas
été démontrées en ce qui concerne “ les amis de la presqu'île de Quiberon ”.
Alors que la loi sur les installations classées (1985) et la loi sur l'eau (1992)
exigeaient une durée de fonctionnement de 5 ans pour pouvoir se constituer partie civile,
la loi du 2 févr. 1995 ouvre aussi ce droit aux associations agréées existantes depuis au
moins trois ans.
Les pouvoirs publics vont utiliser les associations comme relais en vue de diffuser
l'information en matière d'environnement. C'est là une action essentielle pour mieux faire
connaître les enjeux et les orientations de la politique de l'environnement.
Ce qui est essentiel pour les associations, c'est de connaître les projets le plus en
amont possible au moment où ils sont déposés pour instruction auprès des services
administratifs afin de pouvoir les étudier et de faire d'éventuelles contrepropositions. La
jurisprudence sur la non-communicabilité des documents préparatoires est toujours une
entrave à ce type d'information.
Depuis la loi 91-772 du 7 août 1991 instituant un congé de représentation pour les
salariés désignés comme représentants d'associations dans des commissions, les
salariés bénéficient d'un congé d'une durée maximum de neuf jours ouvrables par an
pour participer aux réunions des organismes compétents en matière d'environnement et
figurant sur la liste arrêtée le 14 octobre 1998 .
Même sans texte, il est toujours possible à une association de prendre l'initiative
de proposer à l'administration la création d'un espace protégé. Il suffit qu'un dossier
scientifique soit élaboré. Un certain nombre d'associations de caractère scientifique sont
en mesure d'assurer le contrôle, l'entretien et la gestion d'espaces protégés. Il a été
effectivement prévu que des associations gèrent des réserves naturelles. Elles peuvent
également se voir confier par convention la gestion des espaces naturels sensibles
acquis par les départements des immeubles acquis par le conservatoire de l'espace
littoral et des rivages lacustres. À un autre niveau, une association peut appuyer l'action
d'un parc au moyen d'une association des amis du parc. En ce qui concerne les actions
de formation et de sensibilisation à l'environnement, les centres permanents d'initiation à
la nature et à l'environnement (CPIE) sont organisés sous forme d'associations. En
matière de pollution atmosphérique la plupart des réseaux de mesure sont sous forme
d'association. Depuis 1976 des conservatoires régionaux des espaces naturels (CREN)
ont été créés dans 21 régions pour gérer et entretenir des espaces naturels
remarquables loués ou achetés (plus de 1 350 sites sur 40 000 ha). Depuis 1988, ils sont
regroupés dans une fédération nationale : Espaces naturels de France liée par
convention avec le ministère de l'Environnement. Pour faciliter les dons et legs aux
associations de défense de l'environnement naturel, l'art. 46 de la loi de finances pour
2000 du 30 déc. 1999 exonère des droits de mutation à titre gratuit malgré l'opposition du
groupe socialiste du Sénat.
Un amendement sénatorial au projet de loi relatif aux droits des citoyens dans
leurs relations avec les administrations visait à imposer aux associations la consignation
d'une somme d'argent en cas de recours devant le juge administratif. Cet amendement
n'a finalement pas été adopté. L'accès aux juridictions civiles en dommages-intérêts
s'effectue aussi dans les conditions du droit commun sans que l'agrément soit
nécessaire, sous réserve d'un intérêt lésé dans le patrimoine ou les intérêts moraux
défendus par l'association.
L'accès aux juridictions pénales est beaucoup plus difficile. En cas d'action civile
exercée devant le juge pénal, seules peuvent agir les associations spécialement
habilitées par le législateur. Bénéficient ainsi du droit de se constituer partie civile pour
défendre un intérêt collectif et peuvent donc contraindre le ministère public à engager
des poursuites certaines associations agréées ou non dans les limites suivantes :
– les associations agréées sur la base de l'art. L. 141-1, c. env. ainsi que les
associations mentionnées à l'art.L. 433-2, c. env. (fédération départementales des
associations agréées de pêche et associations agréées de pêcheurs professionnels)
pour les infractions aux lois sur l'environnement évoquées à l'art.L. 142-2, c. env. (y
compris les lois sur les installations classées et sur l'eau) ;
§ 2. LE DÉBAT PUBLIC
La procédure d'enquête publique qui précède en général les grands travaux et les
expropriations est l'occasion de faire connaître au public la teneur du projet et, compte
tenu de ses réactions, de mieux éclairer la décision de l'administration. Bien que
bénéficiant d'une longue pratique, la procédure d'enquête publique a toujours été
considérée comme peu satisfaisante par le public du fait des modalités de son
déroulement ne facilitant ni le dialogue, ni la transmission d'information. Des réformes
ont tenté en vain d'améliorer l'enquête publique. Malgré les intentions louables d'une
directive du 14 mai 1976 du Premier ministre, le caractère contradictoire de la procédure
n'a pu satisfaire ni le pétitionnaire et l'administration, ni les collectivités locales, ni les
citoyens. La sous-information des citoyens reste la caractéristique des enquêtes
publiques. Une nouvelle tentative de réforme des enquêtes publiques résulte de la loi du
12 juillet 1983, dite loi Bouchardeau. La volonté politique de faire de l'enquête publique
un véritable instrument de participation et d'information se manifeste par le caractère
législatif de la réforme et le titre même de la loi relative à “ la démocratisation des
enquêtes publiques et à la protection de l'environnement ”. C'est enfin la consécration
législative du droit à l'information et à la participation pour des opérations susceptibles
d'affecter l'environnement. Il y a environ 9 000 enquêtes par an. Le public peut non
seulement prendre une connaissance complète du projet mais aussi exprimer ses
appréciations, suggestions et contre propositions. Le succès de la réforme va dépendre
toutefois, comme auparavant, du dynamisme et de l'esprit d'imagination du commissaire
enquêteur. Depuis la loi du 2 févr. 1995, il peut demander au président du tribunal
administratif d'être assisté d'un expert à la charge du maître d'ouvrage. Il a toute latitude
pour organiser l'enquête et faciliter le dialogue.
Au niveau central:
Au niveau local :
Au niveau central :
Au niveau local :
Il n'a jamais été possible aux associations d'être membres du groupe de travail
élaborant le POS. Il était prévu seulement, depuis le décret du 7 juillet 1977, que les
présidents des associations locales d'usagers agréées au titre de l'ancien art. L. 121-8
du code de l'urbanisme pouvaient sur leur demande être entendus au sein du groupe de
travail Désormais le maire peut recueillir l’avis de toute association .Les associations
locales d’usagers agrées sont consultées sur leur demande sur le projet de plan ; cette
consultation est continue, elle peut avoir lieu pendant toute la durée de l’élaboration ou
de la révision du plan.
Le régime des secteurs sauvegardés, n'ayant pas été modifié par la loi de
décentralisation, la participation des associations reste la même. La commission locale
du secteur sauvegardé, constituée par arrêté du préfet, entend sur leur demande les
représentants des associations locales agréées au titre de l'art. L. 121-5. Le projet de
plan doit être ensuite communiqué sur sa demande au président d'une association
agréée au titre de l'article L. 121-5 par le préfet. Le président de l'association fait
connaître ses observations au plus tard un mois après avoir eu connaissance du projet.
Des personnes de droit public ou de droit privé peuvent se réunir depuis la loi du
2 février 1995 pour exercer ensemble des activités dans le domaine de l’environnement
ainsi que pour créer ou gérer des équipements, des personnels ou des services
communs nécessaires à ces activités. L’instrument juridique de cette participation
commune est le groupement d’intérêt public doté de la personnalité morale et de
l’autonomie financière.
Un accord d'un type particulier a été passé le 17 décembre 1979 entre le ministre de
l'Environnement et diverses organisations professionnelles, relatif “ aux actions de
protection de l'environnement et d'économie d'énergie et de matières premières dans le
domaine de l'emballage des liquides alimentaires”. Ce texte constituait un vaste
programme concerté de valorisation des déchets d'emballage avec des objectifs chiffrés
en ce qui concerne le recyclage du verre ménager, la régénération des emballages
plastiques et le réemploi des bouteilles en verre.
Valable jusqu'au 31 décembre 1984, cet accord était exemplaire d'une forme de
concertation multilatérale qui intègre l'environnement et les économies d'énergie avec
une perspective à moyen terme acceptée par les producteurs (verre, plastique), les
transformateurs (industries du vin, jus de fruits et autres boissons) et les distributeurs
(supermarchés, hypermarchés, maisons d'alimentation à succursales).
La formule des contrats de plan prévue par la loi du 29 juillet 1982 sur la planification et
le décret du 21 janvier 1983 semble pouvoir désormais servir de cadre légal à des
accords nouveaux entre l'administration et les industriels (convention concernant la
politique de l'eau entre Saint-Gobain et le ministre de l'Environnement du 15 février
1983). Sur la base des accords volontaires suggérés par une résolution du 14 octobre
1988 par la Commission européenne, cinq accords ont été passés entre l’Etat et des
organisations professionnelles le 7 février 1989 en vue de protéger la couche d’ozone.
La lutte contre le bruit dans les villes exige une réflexion préalable et la mise en place de
certaines actions ponctuelles accompagnées ou non d'investissements (plans de
transport, zones de silence, murs antibruit, isolation de logements, appareils de mesure
du bruit ambiant, campagne d'information, etc.). De 1979 à 1986, le ministre de
l'Environnement a signé 25 contrats de lutte contre le bruit avec les villes (Toulouse et
Blois en 1979, Aix-les-Bains en 1980, Rennes, Lille, Montluçon en 1983, Limoges en
1984). Le protocole signé entre le ministre et le maire est accompagné d'une convention
entre le maire et le préfet concernant l'engagement financier de l'État à concurrence de
50 % des dépenses.
La loi sur la protection de la nature permet à l'État de passer des conventions de gestion
des réserves naturelles avec des collectivités locales ou des établissements publics. La
gestion des terrains acquis par le conservatoire de l'espace littoral et des rivages
lacustres peut être confiée par convention aux collectivités locales ou à leurs
groupements, à des établissements publics, à des fondations, à des associations
spécialisées agréées à cet effet, à des exploitants agricoles. En 1980, une convention a
été signée entre le ministère de la Défense et celui de l'Environnement pour la protection
écologique des terrains militaires et la constitution de réserves biologiques domaniales.
De même l'ONF, l'agriculture et l'environnement ont prévu par convention en 1981 des
réserves biologiques dans les forêts domaniales.
Les organes de gestion des espaces naturels sont invités à passer des contrats avec le
Comité national olympique et sportif français pour fixer les modalités de pratique des
sports de pleine nature.
À partir de 1971, l'État a financé des opérations rivières propres en concertation avec les
collectivités locales. Pour formaliser cette aide, le Comité interministériel de la qualité de
la vie a institué des “ contrats rivières propres ” le 19 mai 1980 avec un comité
d'agrément national. Des circulaires du 5 février 1981 et du 12 novembre 1985
organisaient ces contrats de rivière. Ce sont en réalité des instruments de réalisation des
cartes départementales d'objectifs de qualité qui ne concernent en principe que les
grandes rivières. Le contrat était signé avant 1983 entre le ministère de l'Environnement
et le préfet du département après une concertation avec les communes et les industriels
concernés au sein d'un comité de rivière. Depuis 1983, le contrat est signé entre le
préfet, le président du conseil général et le directeur de l'agence de bassin (contrat de
rivière Loiret, 31 mai 1983). Le contrat de rivière propre du Trieux en Bretagne signé le
26 novembre 1983 innove en associant la Chambre d'agriculture et des associations de
protection de l'environnement. Ces documents, ambigus au plan juridique, ne semblent
pas avoir directement de valeur contraignante mais doivent servir de directive pour la
programmation et l'action réglementaire ultérieure. Les organes de bassin passent aussi
des contrats d'estuaire ou de baies avec les collectivités locales riveraines (contrat de
baie de Brest, 12 février 1998) (circ. Du 13 mai 1991 complétée par celle du 22 mars
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
141
1993) ou des conventions pour l'élaboration d'un schéma départemental d'aménagement
et de gestion des eaux (convention cadre du 23 juin 1987). Depuis la mise en place des
schémas d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) de la loi du 3 janvier 1992,
l'existence d'un SAGE ou sa mise à l'étude constitue, à compter du 1er janvier 1995, une
condition préalable nécessaire à l'élaboration de contrats de rivière ou de baie qui
apparaissent ainsi comme les instruments opérationnels de mise en œuvre des SAGE.
À partir de 1990, l'État a mis en œuvre par contrat avec les communes et les
départements une politique globale en faveur de l'environnement. La première charte
départementale de l'environnement a été signée entre le ministre de l'Environnement et
le conseil général du Tarn le 20 mars 1990. De même, les régions s'engagent avec des
départements et des SIVOM (contrat d'environnement et de paysage, Hte- Normandie,
avril 1990). La délégation à la qualité de la vie finance 50 % du coût des études en vue
de l'élaboration par les villes de plus de 8 000 hab. de plans municipaux de
l'environnement. Le premier a été signé à Longjumeau en juin 1990. Nice a signé sa
charte pour l'environnement en 2000.
A) L’énoncé du principe
Ce principe est inspiré par la théorie économique selon laquelle les coûts sociaux
externes qui accompagnent la production industrielle (dont le coût résultant de la
pollution) doivent être internalisés, c'est-à-dire pris en compte par les agents
économiques dans leurs coûts de production. Il a été consacré par le principe 16 de la
Déclaration de Rio en 1992.
L'énoncé d'un tel principe aux allures de slogan publicitaire ne peut que satisfaire
le défenseur de l'environnement. Mais sa simplicité cache des problèmes économiques
et juridiques complexes.
B) La justification du principe
Dans une acception large, ce principe vise à imputer au pollueur le coût social de
la pollution qu'il engendre. Cela conduit à entraîner un mécanisme de responsabilité pour
dommage écologique couvrant tous les effets d'une pollution non seulement sur les
biens et les personnes mais aussi sur la nature elle-même. L'acception large du principe
pollueur-payeur progresse puisqu'il est de plus en plus invoqué pour justifier l'adoption
de régimes de responsabilité objective en matière d'environnement. Voir la Convention
sur la responsabilité civile des dommages résultant d'activités dangereuses pour
l'environnement (dite de Lugano), 6e considérant, “ Considérant l'opportunité d'établir
dans ce domaine un régime de responsabilité objective tenant compte du principe“
pollueur-payeur ” et le Livre blanc sur la responsabilité environnementale, 9 février2000,
Commission des Communautés européennes, 3.1. : “ La responsabilité
environnementale permet de mettre en œuvre les grands principes de la politique
environnementale inscrits au traité CE (article 174, paragraphe 2) et avant tout le
principe du pollueur-payeur... ”. Si le principe pollueur-payeur justifie la mise en œuvre
d'un régime de responsabilité civile, il n'a pas pour objectif d'en définir les conditions
d'application, qu'elles soient ou non fondées sur la faute. L'automaticité de la
responsabilité objective correspond mieux cependant au principe pollueur-payeur.
Dans une acception plus limitée, qui est celle retenue par l'OCDE et la CEE, le
principe pollueur-payeur vise à faire prendre en charge les dépenses de lutte contre la
pollution par le pollueur. Le principe s'analyse alors comme une internalisation partielle
qui permet d'imposer des taxes ou redevances de dépollution aux pollueurs sans faire
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
145
supporter la dépollution par l'ensemble de la collectivité. Dans un tel système, la
subvention de l'État aux pollueurs pour les aider à financer les investissements anti-
pollution est contraire au principe pollueur-payeur.
Depuis l'acte unique européen, le principe pollueur-payeur est devenu une norme
juridique opposable directement à tous parce que insérée dans le traité mais il comporte
beaucoup d'exceptions.
En droit national
Le principe pollueur-payeur est devenu une règle de droit positif avec la loi du 2 février
1995 qui le définit comme un principe selon lequel les frais résultant des mesures de
prévention, de réduction de la pollution et de lutte contre celle-ci doivent être supportés
par le pollueur. La Charte Constitutionnelle de l’environnement de 2005 tout en ne citant
pas la principe pollueur-payeur de peur de consacrer un droit à polluer énonce que «
Pour que le pollueur assure une véritable dépollution permettant à la collectivité des
habitants et au milieu naturel d'être dans un environnement satisfaisant, les pouvoirs
publics qui veulent faire supporter la charge de la dépollution au pollueur peuvent
recourir à plusieurs instruments qui, pris isolément, n'ont sûrement pas la même
efficacité mais qui sont généralement utilisés conjointement. Il s'agit de la taxation des
pollutions, de l'imposition de normes et de la mise en place de mécanismes divers de
compensation. Le principe doit également se traduire juridiquement par l'abolition des
droits acquis en matière de pollution.
La T.G.A.P.
À compter du 1er janvier 1999, un certain nombre des taxes précédemment citées, qui
étaient gérées par l'ADEME et donc directement affectées à la protection de
l'environnement, ont été transformées en une taxe générale sur les activités polluantes
(T.G.A.P.) devenue une recette du budget de l’État. Cette T.G.A.P. présentée comme
une éco-taxe nouvelle regroupe en réalité cinq taxes déjà existantes dont les taux on été
sensiblement augmentés : taxe sur les déchets industriels spéciaux, taxe sur le stockage
des déchets ménagers et assimilés, taxe parafiscale sur la pollution atmosphérique, taxe
parafiscale sur les huiles de base et taxe d'atténuation des nuisances sonores au
voisinage des aérodromes.
La loi de financement de la sécurité sociale pour 2000 décide dans son art. 5 que la
T.G.A.P. constituera une recette affectée au fonds de financement de la réforme des
cotisations patronales de sécurité sociale. Cette même loi modifie en son art. 7 les art.
266 sexies à 266 terdecies du code des douanes en élargissant l'assiette de la T.G.A.P.
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
149
à trois nouveaux domaines : les préparations pour lessives (détergents) en fonction de
leur teneur en phosphate, les granulats liés à l'exploitation des carrières, les produits
phytosanitaires à usage agricole. Enfin les taxes sur les installations classées (taxe
unique perçue lors de l'autorisation et redevance annuelle) sont intégrées à la T.G.A.P.
et l'art. 17 de la loi du 19 juillet 1976 abrogé. À compter du 1er janvier 2000, la T.G.A.P.
n'est plus une recette de l'État mais devient affectée à la sécurité sociale.
Le mécanisme des normes est aussi très lourd dans son application car il nécessite un
système de contrôle et de mesures permanentes des pollutions émises pour vérifier le
respect des seuils de pollutions imposés réglementairement. Il manque de souplesse
puisqu'en principe uniforme sur tout le territoire, il ne prend pas en compte les contextes
locaux particuliers. Sa révision, qui devrait se faire au fur et à mesure des progrès
techniques, se heurte au caractère rigide des actes juridiques. La norme, rendue
juridiquement obligatoire, implique en effet une adaptation permanente grâce à une
procédure de modification prévue à terme fixe. Peu de textes prévoient une révision
périodique obligatoire de la norme technique. Elle contribue de ce fait à freiner le progrès
technique et l'innovation alors que les redevances fixées à un niveau incitatif conduisent
à une perpétuelle recherche du progrès scientifique dans les techniques de dépollution.
Les traditions et principes juridiques liés au droit de propriété pèsent lourdement sur les
divers mécanismes d'autorisation administrative en matière d'environnement. Les
titulaires de ces autorisations ont tendance à considérer qu'ils sont en possession d'un
acte administratif individuel, créateur du droit, et donc intangible. L'intervention d'une
réglementation nouvelle, susceptible de modifier leur situation ou d'aggraver les
prescriptions techniques qui leur sont imposées, est généralement présentée comme
inapplicable aux situations existantes. Il y aurait de ce fait un droit acquis à polluer. Le
droit positif est tout à fait contraire, même si la matière de l'application des textes
nouveaux aux situations anciennes fait l'objet de jurisprudences difficiles à analyser.
Il est certain qu'un droit de l'environnement qui ne pourrait légalement imposer des
mesures anti-pollution qu'aux installations et activités nouvelles ne remplirait pas sa
mission d'intérêt public et, en consacrant un droit perpétuel à nuire sans pouvoir imposer
ni contrôle, ni norme, ni redevance, violerait le principe pollueur-payeur.
En terme de mise en œuvre on peut citer le cas des moratoires successifs (5ans
renouvelable) du Bénin portant interdiction de l’utilisation des produits à base des
OGM. Pendant que les pays comme le Nigeria et le Burkina Faso autorisent et
produisent lesdits produits.
Les traités ou conventions sont des accords gouvernés par le droit international et
conclus d’une part entre des Etats et d’autre part entre des Etats et des organisations
internationales. Ils portent de nombreux titres : convention, traité, engagement, accord,
protocole, échange de lettres etc...Le traité a un caractère obligatoire (hard law) et ces
dispositions s’imposent aux parties signataires.
6
Fonderie de Trail, 11 mars 1941, ONU, Recueil des sentences arbitrales, TomeII, V, 1965 ; cité dans Cours
n°1, Introduction au droit international de l’environnement, A. KISS, UNITAR, 1997, Genève, Suisse.
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
160
§II. La conférence de Stockholm en Suède (1972)
Au nombre de 26, ces principes ont joué un rôle majeur dans le développement
du droit international de l’environnement.
Le PNUE a été créé en 1972 par l’ONU grâce à une recommandation de cette
conférence.
Ainsi, ces conventions sont tantôt des textes internationaux à portée juridiques
non contraignants ou de faible portée juridique (déclarations de principe, programmes
d’action, recommandations). Il s’agit des traités desdits « soft law » et des
recommandations ou résolutions non contraignantes faible portée juridique. Tantôt des
textes internationaux à portée juridique (résolutions obligatoires, les traités
internationaux, le droit coutumier).Il s’agit des traités à obligations juridiques, « hard
law ».De même, la plupart des traités véhiculent des principes, créateurs de droit relatifs
à la protection de l’environnement (cf. les grands principes). Ils établissent les principes
fondamentaux que les parties doivent appliquer. Ainsi, les Etats sont ténustenus
d’appliquer lesdits traités, normes internationales à travers leur droit interne.
§I : La constitution
§2 : La loi
La loi, c’est la loi ordinaire voté par le parlement. Elle est l’une des principales
sources du droit de l’environnement au plan interne. L’article 98 de la constitution précise
clairement que la détermination des crimes et délits ainsi que les peines applicables, les
principes fondamentaux, ainsi que la protection de l’environnement et la conservation
des ressources naturelles sont du domaine de la loi.
Elle se définit comme ‘’l’étude à laquelle il doit être procédé avant d’entreprendre
certains projets d’ouvrage ou d’aménagement publics ou privés, dans le but d’apprécier
l’incidence de ces derniers sur l’environnement’’. En droit béninois, « c’est la procédure
qui permet de déterminer les effets que la réalisation ou l’exécution d’un projet ou d’un
programme peut avoir sur l’environnement ». Elle est organisée par les dispositions de
l’article 87 et suivants de la loi-cadre sur l’environnement et par le décret portant
procédure d’étude d’impact au Bénin.
Ce n'est finalement que la mise en œuvre du vieux principe : mieux vaut prévenir
que guérir et pour cela il faut réfléchir avant d'agir. Pour prévenir il faut connaître et
étudier à l'avance l'impact, c'est-à-dire les effets d'une action, c'est une règle de bon
sens qui exige une étude scientifique. L'étude d'impact est en même temps une
procédure administrative que l'on peut qualifier de révolutionnaire car elle va pénétrer
dans l'ensemble du dispositif de droit administratif et contraindre les autorités publiques
et les acteurs privés à changer de mentalité et d'attitude. Cette alliance du bon sens et
de la révolution qui caractérise la procédure d'étude d'impact exprime bien la philosophie
du combat pour l'environnement.
C'est aux États-Unis qu'une telle procédure a pris naissance dans la loi sur
l'environnement de 1970.
En Europe, les pétitionnaires importants font eux-mêmes leur étude d'impact dans
la mesure où ils disposent de services techniques ou de recherche (cas des grandes
entreprises, des administrations). Dans certains cas, ils sous traitent une partie de l'étude
pour laquelle ils ne disposent pas de données. En effet, l'analyse de l'état initial des lieux
et des impacts écologiques nécessite des écologues de profession et une équipe
pluridisciplinaire. Les grandes fédérations de protection de la nature et les laboratoires
universitaires devraient être sollicités pour rédiger cette partie des études. Quant aux
maîtres d'ouvrage moins importants (collectivités locales, petits industriels ou artisans,
Au Bénin, au regard des textes, l’EIE est en fonction de la grandeur du projet une
EIE approfondie ou une EIE simplifiée. Elle est stratégique quand il s’agit des plans ou
programmes. Elle est réalisée par le pétitionnaire mais validée par une équipe technique
mise sur pied par l’ABE. A l’issue de l’étude, un certificat de conformité environnemental
est délivré par le ministre en charge de l’environnement conformément au plan de
gestion et de suivi environnementale du projet.
En droit français, comme en droit béninois, l'étude doit comporter cinq rubriques
à savoir :
4) Description du projet et des variantes les raisons pour lesquelles le projet a été
retenu
La présentation de variantes du projet. Il est cependant nécessaire de faire état
des divers projets antérieurement envisagés et de justifier le projet présenté du point de
vue de l'environnement. Bien entendu, la réflexion sur variantes sera différente selon
qu'il s'agira d'un projet de ligne à haute tension ou d'une construction privée. Dans la
première, il y aura des variantes de localisation (choix entre plusieurs tracés), dans le
deuxième cas, des variantes techniques (procédé de construction ou orientations
différentes).
Enfin un résumé non technique doit faciliter la lecture de l'étude d'impact par le
public. Ces cinq rubriques devront bien entendu être adaptées au projet en cause. Elles
constituent un minimum dont certains éléments pourront être précisés pour certaines
catégories d'ouvrages par arrêtés interministériels.
Un triple contrôle sur l'étude d'impact est réalisé par le public, par l'administration
et par le juge.
L’enquête publique intervient surtout pour les cas de grands travaux ou ouvrages
à réalisés.
L’EIE est régie par la loi- Cadre en son T : V, art 87 à 93. La Loi-cadre est
complétée par le Décret 2001-235 du 12 juillet 2001. Nul ne peut entreprendre des
aménagements, des projets et programmes ou la construction d’ouvrages sans suivre la
procédure d’EIE, lorsque cette dernière est exigée par les Lois et Règlement.
Une fois que le Ministre de l’environnement a reçu l’EIE et avant toute décision, il
la rend publique et peut créer une commission d’audience publique (art.99 Loi – cadre).
Toute personne physique ou morale peut demander la création d’une telle commission
d’audience publique. Si le Ministre refuse, un recours peut être intenté devant les
juridictions administratives. Le contentieux lié aux EIE est réglé devant le juge
administratif de la cour suprême comme tout litige de droit administratif. Les frais de l’EIE
sont à la charge du promoteur. Si celui-ci ne respecte pas les conditions de réalisation
de l’EIE, l’autorisation est retirée et des sanctions sont prévues
• Vérifier les modèles de prévision, les politiques et les méthodes générales des
études d’impact environnemental pour des applications futures en comparant les
prévisions et les hypothèses antérieures avec les impacts mesurés et documentés.
cContexte national,
dDiagnostic,
Plan d’action
Les SNAT comme les SAR constituent à l’origine, une approche globale et
prospective permettant de mieux maîtriser le phénomène de développement et
d’urbanisation puisqu’il constitue le cadre de cohérence pour le développement
harmonieux et concerté de tous les secteurs. Ils participent donc au départ de la même
philosophie que les plans nationaux de développement.
Mais désormais les SNAT et les SAR prennent en compte les préoccupations
environnementales. Par exemple : le schéma d’aménagement de la zone soudano-
sahélienne du Cameroun consacre un volume entier du rapport final aux problèmes de
l’environnement.
L’élaboration du plan d’action forestier national (PAFN) passe dans certains pays
par le zonage. Le plan de zonage est une approche canadienne de conservation des
forêts dont l’objectif principal est de procéder à la constitution d’un domaine forestier
permanent dans lequel on doit d’éliminer des massifs forestiers de protection intégrale et
des massifs à affectation particulière, et d’un domaine forestier non permanent (exemple
Cameroun).
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
188
§II : Les plans d’urbanisme
La planification urbaine consiste en la détermination par les pouvoirs publics de la
configuration de la ville ainsi qu’en la définition des usages sociaux de l’espace urbain. Il
s’agit de fixer de façon prévisionnelle l’utilisation ou l’affection des sols, le
développement et l’implantation des équipements afin de soustraire l’aménagement
urbain à l’empirisme ou à l’improvisation dans des contextes d’explosion démographique.
Son principal support est le plan d’urbanisme. Celui-ci s’entend d’un document
destiné à fixer, soit dans les grandes lignes, soit en détail les réglésrègles qui permettent
d’organiser la vie collective (occupation et usage d’espace) d’une agglomération.
2. Le plan d’occupation des sols. Il est un document qui fixe l’affectation des sols et
les règles qui la régissent pour le moyen ou le long terme. Il définit le périmètre de
chacune des zones d’affectation et édicte, pour chacune d’entre elles, les règles,
restrictions et servitudes particulières d’utilisation du sol. Les dispositions du plan
d’occupation des sols doivent être compatibles avec les orientations du PDU.
4. Le plan sommaire d’urbanisme. Il est un document qui fixe l’affectation des sols et
définit le périmètre de chacune des zones d’affectation. Il édicte de façon
sommaire, pour chacune d’entre elles, les règles, restrictions et servitudes
particulières d’utilisation du sol. Les dispositions du plan sommaire d’urbanisme
doivent être compatibles avec les orientations du PDU. Le plan sommaire
d’urbanisme est approuvé par arrêté municipal, après délibération du conseil
municipal et avis des services locaux de l’urbanisme ou ceux chargés des
questions urbaines, selon le cas.
Depuis son apparition sur la terre, l’homme transforme ce qui l’entoure, ne serait-
ce qu’en prélevant des ressources pour pourvoir subsister. Transformation discrète dans
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
193
un premier temps, elle deviendra au cours du dernier siècle massive et conquérante, du
fait surtout de l’industrialisation. Ainsi, l’homme s’érige en maitre et possesseur de la
nature. Or une telle transformation s’est révélée particulièrement préjudiciable à lui-
même et à son l’environnement. L’alerte ayant été donnée par les scientifiques au cours
des années 1970, il s’en est suivi une prise de conscience de la communauté
internationale ; d’où la naissance du droit de l’environnement comme riposte aux
préjudices causées à l’environnement.
Le droit pénal de l’environnement n’est pas une branche autonome du droit, mais,
une des voies d’approche du droit de l’environnement. Il vient renforcer et sanctionner le
régime réglementaire et législatif général.
7
Roselyne NERAC-CROISIER, Sauvegarde de l’environnement et droit pénal, l’Harmattan, Paris, 2005.
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
195
A) L’élément moral:
Pour constituer un délit, l’acte incriminé doit avoir été perpétré de manière
intentionnelle. Ainsi, les termes « Intentionnellement », « délibérément »,
« volontairement » ou « négligence », « insouciance » sont utilisés souvent pour légiférer
en droit interne.
Le poursuivant peut être exonéré, s’il présente avec succès, une défense de
diligence raisonnable.
B) L’élément matériel :
C) L’élément légal
Le principe de la légalité des délits et des peines consacré aussi bien par la
constitution béninoise que par le code pénal, s’applique en droit répressif de
l’environnement. L’infraction doit être forcementforcément rattachée soit à une loi soit à
un texte réglementaire. Mais en droit de l’environnement, puisque l’incrimination par
renvoi est la règle, les infractions sont généralement fondées sur la violation des textes
réglementaires (décrets, arrêtés).
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
196
§II : La spécificité de l’infraction environnementale
§I : Les infractions relatives aux eaux continentales et aux eaux maritimes.
En tout cas au regard de l’article 851 du code pén., « les infractions relatives à la
pollution du milieu marin sont punies d’une amende de 100.000.000 millions de f cfa et
d’une peine d’emprisonnement de 12 à 24 mois ou de l’une de ces deux peines
seulement… »
Constitue une infraction atmosphérique, « toute pollution au -delà des normes fixées
par les lois et règlements » (art.46) et art. 850 du code pén. Il y a donc délit de pollution de
l’air, lorsque les immeubles, établissements agricoles, industriels, commerciaux ou
artisanaux, véhicules, ou autres objets sont construits, exploités, ou utilisés en violation des
normes en vigueur en matière d’émission dans l’air (art.47). Ces infractions interviennent en
cas de dépassement d’un seuil toléré. 100000 à 2.000.000f d’amende et d’une peine de 12
mois à 36 mois.
La faune est constituée par tous les animaux sauvages vivants en liberté dans leur
milieu naturel ou maintenus en captivité et classés, notamment parmi les mammifères, les
oiseaux, les reptiles, les batraciens et les poissons12. Quant à la flore, elle est l’ensemble
des espèces végétales recouvrant le sol d’une région, d’un pays dont la protection est
11
Art. 39 de la loi LCE précitée.
12
Loi n°2002-16 du 18 octobre 2004 portant régime de la faune en République du Bénin.
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
199
indispensable pour la préservation de la biodiversité 13. Ainsi, la loi encadre les activités
susceptibles de porter atteinte aux espèces fauniques ou floristiques en procédant à leur
classification en fonction de leur importance. Ainsi, on a des espèces intégralement,
partiellement ou non protégées. Il s’ensuit que par exemple la chasse et la capture des
animaux des espèces intégralement protégées, y compris le ramassage de leurs œufs sont
prohibées sauf dérogations accordées aux titulaires de permis de chasse ou de capture
scientifique et aux exploitants d’élevage de faune dûment autorisés ainsi qu’en cas de
légitime défense14. Quant à la chasse aux espèces partiellement autorisées, elle est
réglementée mais les jeunes et les femelles de ces espèces font l’objet d’une protection
intégrale15.
Les infractions liées à la flore et à la faune sont généralement les plus nombreuses.
Dans ce secteur, l’atteinte aux ressources naturelles est régulière et fréquente. Dans la loi-
cadre sur l’environnement, ce secteur est régi par les dispositions des articles 49 et
suivants. Fort de leur caractère de loi-cadre, ces dispositions se contentent de déterminer
les domaines dans lesquels il conviendrait de légiférer ou de réglementer et renvoient ainsi
donc, la définition des infractions et des sanctions aux différentes conventions intervenues
dans ce secteur et aux législations sectorielles (loin°93-009 du 2 juillet 1993 portant régime
des forêts du Bénin et la loi n°2002-16 du 18 octobre 2004 portant régime de la faune en
République du Bénin).
- dépôt des déchets dans un endroit autre qu’un lieu d’entreposage ou une usine de
traitement des déchets appropriés (art.68 LCE) ;
§V : Les infractions relatives aux respects des conditions préalables (déclaration,
autorisation ou permis) à l’exercice d’activité comportant un risque pour l’environnement.
17
M. PRIEUR, op. cit.,p : 801
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
203
analysera aussi bien le régime juridique des peines applicables (Section I) que le traitement
extra juridique dont font l’objet, très souvent, les délinquants environnementaux (Section II).
18
J. PRADEL, Manuel de droit pénal général. 16ème éd. CUJAS. Paris, 2006, p : 524
19
Idem
20
NERAC-CROISIER Roselyne, Sauvegarde de l’environnement par le droit pénal, L’Harmattan,
Sciences Criminelles, 2005, Paris, p.52
21
M. FAURE, L’analyse économique du droit de l’environnement , Bruylant, Bruxelles, 2007,p : 255
22
J. PRADEL, Manuel de droit pénal général. 16ème éd. CUJAS. Paris, 2006, p : 524
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
204
une peine que si le législateur l’a prévu. Mais, elles n’ôtent pas au juge la possibilité
d’accorder au coupable des circonstances atténuantes 23; de sorte que le juge jouit donc
d’une liberté d’appréciation très étendue qui lui permet de réduire considérablement la
peine privative de liberté indiquée par le législateur. Cette détermination des peines,
notamment du minima et du maxima est liée non seulement à la gravité de l’infraction mais
aussi à la définition claire et nette de l’élément infractionnel.
Ainsi, les textes pénaux en général, définissent les peines principales et les peines
complémentaires ou accessoires.
La peine principale est définie comme « une peine qui, prévue par la loi à titre
principal pour sanctionner un comportement déterminé, caractérise à la fois l’existence
d’une infraction pénale et la nature criminelle, correctionnelle et contraventionnelle de celle-
ci »24.Dans le même ouvrage, la cour de cassation française la définit comme « mal infligé
par la justice répressive en vertu de la loi, à titre de punition ou de sanction d’un acte que la
loi défend ».
« La condamnation à la peine des travaux forcés à temps sera prononcée pour cinq
(5) ans au moins et vingt (20) ans au plus »27. Le juge peut aussi prononcer la
23
J. PRADEL, op. Cit. 539
24
NERAC-CROISIER Roselyne, op.,cit. p.51
25
D. GUIHAL, op, cit, p : 229.
26
J. PRADEL, Manuel de droit pénal général. 16ème éd. CUJAS. Paris, 2006, p : 539 et 540
27
Art. 19 du recueil annoté des textes de droit pénal applicables en AOF. G.J. BOUVENET et Paul HUTIN.
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
205
« perpétuité » ou la « peine de mort »28. En matière correctionnelle, la durée de cette peine
sera au moins de « onze (111) jours et de cinq (5) ans au plus, sauf les cas de récidive ou
autres pour lesquels la loi détermine d’autres limites »29.
En la matière, le droit pénal français a beaucoup évolué 30. Par exemple, depuis
1981, la peine de mort ne « figure plus dans l’arsenal répressif français »31. La
conséquence qui en découle est que le maximum de la peine encourue est désormais la
perpétuité32. Les autres peines criminelles sont suivant les cas de « 30 ans au plus, ou de
20 ans au plus ou de 15 ans au plus »33.
Plus que le code pénal34, en droit interne, se sont surtout des textes de lois
spécifiques au secteur de l’environnement qui définissent les peines applicables.
Remarquons tout de même que des deux peines, la peine d’amende apparaît
comme la plus utilisée. En effet, le recours à l’amende ou plus récemment le recours au
jours-amende35, s’est considérablement développé au cours du XIX ème et du XXème siècle.
Cela peut certainement s’expliquer par son efficacité relative en ce sens qu’il frappe le
délinquant directement dans son « patrimoine ». D’autre part, le recours à l’amende peut
28
Art. 7 du recueil annoté des textes de droit pénal applicables en AOF. G.J. BOUVENET et Paul HUTIN. La
peine de mort ne fait plus partie de l’arsenal répressif béninois. Elle vient d’être abrogée par la loi du 18 août
2011 portant autorisation de ratification du protocole des nations unies visant l’abolition de la peine de mort.
Dès lors, le Bénin se prépare à être le 75 ème pays partie au second protocole facultatif de la convention
internationale sur l’abolition de la peine de mort, le 5 octobre 2012.
29
Art. 874 du code pénal (nouveau)40 idem
30
Cf. J. PRADEL, op, cit, p : 540 voir notamment la loi du 29 décembre 1972 et loi du 11 juillet 1975. Des
réformes bouleversant le concept de peine principale sont intervenues.
31
Cf. loi n° 81-908 du 9 octobre 1981 portant abolition de la peine de mort
32
(J.C)SOYER, Droit pénal et Procédure Pénal, 17ème éd. L.G.D.J, Paris, 2003, p : 161
33
J(J.C) SOYER, Droit pénal et Procédure Pénal, 17ème éd. L.G.D.J, Paris, 2003, p : 161
34
M. PRIEUR, op, cit, p : 820. Il développe à cet effet, que « L’élément légal ne figure jamais dans le code
pénal mais soit dans les lois particulières soit dans les codes spécialisés ».
35
C’est une innovation du droit français qui s’inspire des expériences allemandes et autrichienne, selon
laquelle le juge détermine le montant de chaque jour- amende en fonction des ressources et des charges du
prévenu. Le maximum du montant est 300 euros et le maximum du nombre de jours est 360 ». Cette
pratique, bien que voisine de la contrainte par corps n’existe pas encore en droit béninois.
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
206
s’entendre comme moyen de « supprimer les courtes peines d’emprisonnement ou tout au
moins d’en réduire le nombre »36.
Alors que l’emprisonnement est une peine privative de liberté, du point de vue de la
doctrine, l’amende ou « peine pécuniaire37» se définit comme étant « l’obligation pour le
condamné de payer à l’Etat, à titre de sanction pénale, une somme d’argent 38 ». De ce fait,
elle se distingue des dommages et intérêts qui sont des numéraires alloués à la victime en
réparation de son préjudice. L’amende pénale s’oppose aussi à l’amende fiscale et à
l’amende civile et même à l’amende prononcée dans le cadre de la procédure de la
composition pénale. Elle intervient fréquemment en matière correctionnelle et peut
accompagner « exceptionnellement »39certaines condamnations en matière criminelle.
Par ailleurs, par la technique de renvoi 45, les peines relatives à la faune et à la flore
qui sont tous des délits forestiers, sont fixées par des lois spécifiques. Ainsi, le simple fait
de « couper », « mutiler »ou « écorcer » un arbre est puni d’une amende de cinq (5000)
mille à cinquante (50.000) mille francs CFA et/ou d’un emprisonnement de 15 jours à 6
mois46. Lorsque l’objet de l’infraction est plutôt relatif à une espèce protégée partiellement
ou intégralement, l’amende est multipliée par dix et l’emprisonnement peut atteindre deux
ans. Ainsi en cas de délit de feu de brousse ou d’incendie de plantation, de transhumance
ou d’usage de la tronçonneuse, le prévenu est passible d’une peine d’amende de 50.000 à
500.000FCFA et/ou 3 mois à 3 ans de prison. Elle peut atteindre 5 ans assortie de
dommages et intérêts si l’incendie est volontaire 47. On peut citer par exemple, l’affaire
Ministère Public c/ les sieurs W. E et S.J reconnus coupables d’incendie involontaire de
plantation d’anacarde de monsieur B. E. Ils ont été condamnés chacun à 6mois
d’emprisonnement assorti de sursis et à 200.000 FCFA d’amende chacun par le TPI de
Natitingou. En outre le tribunal les condamne solidairement à verser à titre de dommages et
intérêts à la victime la somme de 2.500.000 F CFA. A ce sujet, le dispositif de la cour est
sans équivoque dans l’application de l’article 94 de la loi sur la faune béninoise « attendu
43
Idem art.116
44
Idem art. 119
45
Par la loi-cadre
46
Loi n°93-009 du 2 juillet 1993 portant régime des forêts en République du Bénin. , Art. 88.
47
Idem, art.94
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
208
qu’il résulte du dossier et des débats, preuves et charges suffisantes contre les nommés….
d’avoir courant année 2008….par imprudence, négligence, inattention ou inobservation des
règlements, involontairement causé un feu de brousse ou un incendie de la plantation de
M…. »48.
48
TPI, Jugement n°181/08 du 28/10/08, 1ère Ch. Répertoire des décisions de justice.
49
Art. 154, 155 de la loi sur la faune béninoise.
50
Idem.
51
C. du SAUSSAY, op,cit, p :11
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
209
Tableau N°1 : Récapitulatif de quelques sanctions pénales applicables par le juge béninois
INFRACTIONS DÉLICTUELLES
° SANCTIONS APPLICABLES
OU CRIMINELLES
100.000.00
Pollution de l’eau relative au milieu marin 1.000.000.000 f 12 mois 24 mois
2 0f
3ans et
5 ans en
Feu de brousse ou incendie de plantation,
50.000 f 500.000 f 3 mois cas
7 transhumance, usage de la tronçonneuse
d’incendie
volontaire
Source : loi-cadre sur l’environnement et les lois sur la faune et sur la flore au Bénin
La peine de confiscation55 est aussi une peine complémentaire. Cette peine, très
utilisée en droit de l’environnement est définie comme une « peine par laquelle est transféré
autoritairement à l’Etat tout ou partie des biens d’une personne à titre de peine principale
accessoire ou complémentaire »56. A titre d’exemple, on peut citer les dispositions de
52
J. PRADEL, op., cit, p. 581. Notons que ces sanctions criminelles qui appartenaient au code pénal de 1810
sont pratiquement supprimées dans le nouveau code pénal français puisqu’il n’en fait pas cas. Mais elles
demeurent applicables en droit positif béninois.
53
Art 34 du code pénal Bouvenet applicable en AOF ; voir aussi J.C SOYER, op.cit., p : 161
54
Cf. infra §II. B) p : 221.
55
Elle est prévue par l’article 38 du Code Pénal Bouvenet .et par art.132-121 CP français « la peine de
confiscation est obligatoire pour les objets qualifiés par la loi ou le règlement de dangereux et nuisibles ».
56
De R. GUILLIEN et J. VINCENT, Lexique de termes juridiques, Dalloz, Paris, 1988.
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
211
l’article 118 de la loi-cadre sur l’environnement au Bénin qui prévoit en cas de déversement
des déchets toxiques ou polluants, en plus des peines criminelles, la peine de confiscation
à savoir « la saisie du navire ou du véhicule ou des engins ayant servi à la commission de
l’infraction ».
En dépit de ces obstacles, on pourrait affirmer que la remise en état demeure pour le
droit de l’environnement, une sanction assez intéressante puisqu’elle s’emploie à restaurer
l’environnement. Elle est abondamment utilisée comme sanction administrative.
Deux types de sanctions caractérisent les sanctions administratives, d’une part les
sanctions administratives relevant du juge administratif et d’autre part les sanctions relevant
des autorités administratives.
Ainsi, le plus souvent le juge administratif s’évertue à juger de la légalité des actes
par différents types de contentieux. En droit de l’environnement le contentieux peut émaner
de l’autorisation du permis de construire ou de l’autorisation des activités classées. C’est un
« contentieux de l’autorisation »61. Ainsi, tous les actes soumis à autorisation, sont
susceptibles de recours devant le tribunal administratif. Dans la mesure où il s’agit des
actes administratifs dont le régime général est celui du recours pour excès de pouvoir.
C’est une action intentée contre un acte administratif visant à obtenir du juge son
annulation. C’est le cas lorsqu’un tiers s’estime lésé par une décision administrative relative
par exemple aux conditions d’ exercice de certaines activités liées à la production agricole,
à la chasse, à la pêche, à la flore, à la faune, à la gestion des déchets, etc. ….Au Bénin,
avec la récente organisation judiciaire, c’est la chambre administrative dans les différents
TPI de la Cour Suprême qui fait office de tribunal administratif qui est compétente pour
connaître ces genres de litiges en attendant la mise en œuvre effective des chambres
administratives dans les différents TPI.
Les effets ou conséquences du contentieux sont que lLe juge administratif peut62
ordonner l’annulation de l’acte incriminé, la suspension temporaire ou définitive de l’acte, ou
encore ainsi ordonner la remise en état d’un site pollué ou dégradé 63 bien que cette notion
soit beaucoup plus à connotation réparatrice. Elle est même très souvent ordonnée par le
61
M. KAMTO, op.cit., p : 340
62
C’est une faculté qui lui est réservé il n’est pas contrait de le faire. L’application effective de la sanction dépend donc de son
intime conviction ou de sa sensibilité aux problèmes environnementaux.
63
M. PRIEUR, op.cit., p.865
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
213
juge sous astreinte64 et son exécution d’office au frais du prévenu dans un délai
déterminé65. La remise en état est donc une sanction imposée à un administré titulaire
d’une autorisation administrative à l’origine de la survenance d’une atteinte à
l’environnement (cf. art. 22. LCE). Elle peut être prononcée par le juge administratif comme
le juge judiciaire ou même le juge pénal.
64
Idem
65
Art.19 arrêté n°0045/MEHU/DC/SG/DE/SQEPE/DPE/SA fixant les conditions et modalités d’exercice de la fonction d’agent de la
police environnementale
66
DCC n°15-081 du 9 avril 2015 ; DCC n° 03-096 du 19 juin 2003
67
Cette possibilité existe depuis la Décision DCC 02-052 du 31 mai 2002 par laquelle la haute juridiction à
jugé que « …les préjudices subis par toute personne, du fait de la violation de ses droits fondamentaux,
ouvrent droit à réparation ». V. à ce sujet l’affaire BOYA, Décision DCC 02-065 du 5 juin 2002 dont l’article 2
précise « les préjudices subis par monsieur Eugène Comlan BOYA ouvrent droit à réparation »
68
(F) DESPORTES et le GUNEHEC (F), cité par C. OUDRAOGO, RJE, avril 2000, p : 535.
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
214
législation pénale, constituée de quelques lois, fixe les peines correctionnelles, les peines et
les mesures complémentaires, et évoque en termes souvent vagues, les comportements
infractionnels, laissant au pouvoir réglementaire le soin de les préciser. C’est ce que
dispose précisément le dernier tiret de l’article 82 de la loi-cadre sur l’environnement au
Bénin : « sont déterminés par décret pris en conseil des ministres : (…) les sanctions
administratives telles que les procédures de suspension et d’arrêt de fonctionnement et les
pénalités»69.
69
Cf. loi précitée. Voir aussi à cet effet, les dispositions des articles 154 et suivants du code de l’hygiène
publique béninois.
70
Des agents des eaux et forêts comme des inspecteurs de l’environnement du MEHU.
71
Rapport d’activité 2009 de la Police Environnementale, DDEPN/MEPN, Cotonou, Bénin. Ce rapport nous
renseigne qu’au titre de l’année, les Inspecteurs ont procédé dans le cadre des mesures conservatoires de
lutte contre le bruit, à la fermeture provisoire de deux scieries à Cotonou, à l’arrêt des activités d’un groupe
de prière dans la même ville et le retrait de plusieurs objets, sources de pollution sonore (enceintes
acoustiques, amplificateurs, égaliseurs et autres).
72
Décret n° 2005-437 du 22 juillet 2005 portant organisation de la procédure d’inspection environnementale
en République du Bénin.
73
Elle est appliquée couramment par la police environnementale et les agents des eaux et forêts
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
215
l’environnement ont dressé 26 verbalisations dans les Départements de Littoral
et de l’Atlantique pour un montant total de 1.880.000F CFA 74.
74
Rapport d’activité 2009 de la Police Environnementale, DDEPN/MEPN, Cotonou, Bénin.
75
Commerçants ou individus qui font des trafics ou des ventes de produits illicites relevant du domaine
forestier ou environnemental tels que les produits forestiers, les trophées d’animaux, certaines espèces rares
d’animaux ou de végétaux ou de bois qui transitent par la frontière.
76
Voir arrêté municipal n°026/MCOT/SG/DSEF/DST/RP du 31 mars 2004 portant réglementation de
l’utilisation temporaire du domaine public local aux fins d’activités privées lucratives.
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
216
SECTION II : LES SANCTIONS ALTERNATIVES
Entendue au sens étroit, la peine alternative se définit comme « une peine qui est
prévue dans une disposition de portée générale, en remplacement d’une peine
principale »77. C’est dans cet ordre d’idée que la plupart des législations admettent que la
constatation d’une infraction par procès-verbal n’implique pas que son auteur sera
nécessairement déféré devant un tribunal 78. En effet, à l’instar du droit pénal général, le
droit pénal de l’environnement a développé des techniques qui empêchent, à l’égard du
prévenu l’application des sanctions pénales classiques, notamment l’emprisonnement afin
d’assurer une répression plus rapide « compte tenu de l’encombrement des tribunaux 79 » et
de la lourdeur de la procédure pénale. Ainsi, plutôt que de condamner les délinquants à des
peines d’emprisonnement, le droit pénal de l’environnement recherche la cessation du
trouble causé par l’infraction et la restauration du milieu naturel dégradé. La plus importante
de ces techniques est la transaction à laquelle s’ajoute d’autres procédures alternatives
telles la composition pénale, l’ajournement de peine et l’amende forfaitaire.
B) Manifestation de la transaction
La transaction sur l’action publique, telle que prévue par le code de procédure
pénale, longtemps demeurée cantonné dans le domaine des infractions impliquant les
intérêts patrimoniaux de l’Etat (douane, fisc), apparaît aujourd’hui abondamment dans le
domaine de l’environnement par le truchement de l’administration des eaux et forêts et
chasse avant de s’étendre à d’autres secteurs.
Dans tous les cas, le procureur de la République au Bénin n’a pas d’influence sur
l’acte transactionnel contrairement à ce qui se passe en France. Il n’exerce aucun contrôle
sur les transactions. Il n’intervient qu’en cas de contentieux en relation avec le non
80
D. GUIHAL Op.cit. P: 81.
81
Art. L103 de la loi- n°2001-01 du 15 janvier 2001 portant code de l’environnement sénégalais.
82
Art.52 du décret du 5/2 /1938 portant organisation du régime forestier du territoire du Togo et art.10 de
l’ordonnance n)4 du 16/1/1968 réglementant la protection de la faune et l’exercice de la chasse au Togo.
Cité par K. GBENOU, La sanction des atteintes à l’environnement en droit togolais. Mémoire, DEA,
UL/Lomé, Togo 2005. Remarquons qu’elle est pourtant ignorée par le code togolais de l’environnement
institué par la loi n°88-054 du 3 novembre 1988.
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
218
respectnon-respect des engagements pris par le prévenu. Mais en cas de respect desdits
engagements dans les délais indiqués, « les poursuites judicairesjudiciaires sont
abandonnées à l’encontre du prévenu. »83
83
Art.150 al.2 de la loi béninoise sur la faune précitée
84
C. OUEDRAOGO, op, cit.
85
F. ROGGENS, La répression des infractions contre l’environnement. Dans cet article, par exemple, Il est de
huit jours au Pays Bas, de 8 jours au moins et de 3 mois au plus en Belgique et selon C. OUEDRAOGO Il
est « d’un mois au Burkina Faso ».
86
D. GUIHAL, Op.cit. p. 81
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
219
décisions prises en la matière « sont regardées par la jurisprudence comme détachables de
la procédure judiciaire et susceptibles d’un recours pour excès de pouvoir» 87.
Attendu que ces faits constituent le délit prévu et puni par les articles 21 et 57 du
décret du 4 juillet 1935.
87
Idem
88
Cf. art. 108 de la loi cadre précité.
89
Cité par G.SOGLO, op, cit, p. 40
90
Art.89 du décret n°96-271 du 2 juillet 1996 portant modalité d’application de la loi-n°93-009 du 2 juillet
1993
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
220
s’assimile ainsi au « travail d’intérêt général » ou « d’intérêt commun » prévue
respectivement par les législations française 91 et burkinabé92.
91
Art.131-8 et 131-22à 131-24 du Code Pén.
92
Art.262 du code forestier où il est stipuler que « dans un but éducatif et en tenant compte des
circonstances de l’espèce, le tribunal peut remplacer les sanctions prévues à l’article précédent par un travail
d’intérêt commun.
93
La répression des infractions contre l’environnement , article, In, L’actualité du droit de l’environnement,
Actes du colloque des 17 et 18 novembre 1994, Bruylant Bruxelles.
94
Art.108 de la loi portant régime des forêts en République du Bénin. V. aussi l’article 90 du décret
d’application de ladite loi qui répartit comme suit les 20% : indicateur agent forestier ou non 35%,
constatateur 25%, verbalisateur 15%, poursuiveur 15% et contentieux 10%. Dans la pratique par exemple à
la Direction du Parc National de la Pendjari, après chaque versement d’une amende transactionnelle, le
chargé des finances de la Direction établit un état de paiement au profit des bénéficiaires qui perçoivent
conformément à la clé de répartition leurs primes.
95
Brigitte le PAGE, Transaction pénale pour pollution de cours d’eau, in, Revue de Droit Rural, n°215 août-
septembre 1993, cite par A. SOGLO, op, cit, p. 40.
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
221
Mais, malgré ces inconvénients, le recours à ce mécanisme de règlement des litiges
est de plus en plus abondant. En France par exemple, selon les statistiques, du ministère
de l’environnement, 74,63% des décisions rendues en 1991pour la pollution des cours
d’eau étaient des transactions 96. De même au Bénin, la procédure transactionnelle est de
loin préférée au procès pénal, dans les mêmes proportions presque, seulement sans
l’intervention du juge. Même si les délinquants sont parfois insolvables, ils pourront opter
pour les prestations en nature (les agents forestiers ne préfèrent pas les transactions sous
cette forme puisqu’elles ne sont pas rentables pour eux).
B) L’ajournement de la peine
Quant à la composition pénale, elle est applicable à tous les délits punis d’une peine
classique n’excédant pas 5 ans et aux contraventions. Le procureur de la République peut
proposer à une personne physique qui reconnaît les faits : une amende de composition
dans la limite du maximum encourue, le dessaisissement au profit de l’Etat de la chose qui
a servi ou était destiné à commettre l’infraction, ou qui en est le produit, le retrait du permis,
l’accomplissement d’un travail d’intérêt public. Au cas où le prévenu ne remplit pas ses
obligations, le procureur met en mouvement l’action publique, sauf fait nouveau 107.
Par ailleurs, la prescription de l’action publique par l’écoulement d’un certain délai 108,
la mort du prévenu, l’abrogation de la loi, la chose jugée, l’amnistie, le retrait de la plainte 109
sont également les moyens d’extinction de l’action publique que prévoit le législateur. La
prescription de l’action publique suppose par exemple que l’auteur de l’infraction ne peut
installations classées
106
Cf. Mieux maitriser le risque pénal en matière d’environnement, Rapport, Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris, mars
2002.
107
D. GUIHAL, Op.cit. p. 79
108
En droit béninois, elle est de 3ans pour les délits, 1 an pour les contraventions et 10 ans. Cf. art.8 CPP béninois. V. aussi art.83
de la loi portant régime de faune précitée.
109
Art.7 du code de procédure pénale béninois et art.6 CPP français.
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
224
être poursuivi si l’inaction de la société se prolonge au-delà d’un certain temps 110. Elle est
d’ordre public. Le prévenu peut l’invoquer à tous les niveaux de jugement 111.
Selon le code de l’environnement, Litec (2010), le déchet est définit comme « tout
résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation, toute substance,
matériau, produit ou plus généralement tout bien meuble abandonné ou que son
détenteur destine à l’abandon 112». L’accumulation des biens de consommation de toutes
sortes et la recherche permanente de produits nouveaux à commercialiser sans souci
de leurs effets à moyen ou à long terme sur la santé de l’homme et sur le milieu naturel
sont à l’origine d’une multitude de nuisances apparentes ou résiduaires qui se révèlent à
court terme (déchets domestiques) à long terme (déchets industriels toxiques, déchets
dangereux) ou à très long terme (déchets radioactif). La société de consommation et de
gaspillage est inévitablement une société de pollution. La gestion des déchets se fait
conformément à la réglementation en vigueur. Au Bénin, le droit des déchets trouve son
fondement sur la loi- n°98-0 du 28 février 1999 portant loi-cadre sur l’environnement au
Bénin, des lois spécifiques et sur plusieurs textes d’application. Au regard de ces textes,
on peut se permettre de les catégoriser en deux grands groupes : les déchets non
110
J.C. SOYER, op.cit., p.280
111
Idem, p. 282
112
Art.L541-1, II, p.1033. ; cf. art.66 de la loi-cadre sur l’environnement du Bénin.
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
225
dangereux (déchets solides ménagers) (chapitre I) et les déchets dangereux ou toxiques
(Chapitre II).
Les déchets solides ménagers sont ceux qui découlent de l’usage domestique
qu’on fait des biens ; d’où l’appellation de déchets domestiques. Il s’agit en gros de la
gestion des ordures ménagères. Le Bénin dispose d’une stratégie nationale de gestion
intégrée des déchets solides qui vise à améliorer leur gestion aux niveaux local et
national. Elle donne les orientations stratégiques pour la mise en place d'un système
intégré, opérationnel et durable qui distingue clairement les rôles, les attributions et les
responsabilités institutionnelles. Il faut remarquer qu’au Bénin, la gestion des ordures
ménagères et assimilées revient de droit aux collectivités locales, aux communes ou
encore aux municipalités au regard des textes sur la décentralisation. Dans ce chapitre,
on examinera la production, le traitement et l’élimination des déchets, conformément à
la législation et à la réglementation du droit des déchets en vigueur.
Les déchets font partie de notre vie quotidienne de sorte qu’une fois produits, il
faut envisager en même temps leur collecte et évacuation.
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
226
§I : La production des déchets
En ce qui nous concerne au Bénin, retenons que la seule ville de Cotonou produit
environ par jour 700 tonnes de déchets solides ménagers113.
A) La pré-collecte
Cette opération de pré-collecte qui consiste à passer de porte à porte pour vider
les poubelles est assurée par les ONG intervenants dans le ramassage d’ordure. Il est
conclu à cet effet, un contrat de prestation de service entre l’ONG et les ménages
relevant de sa zone de compétence. Le ramassage est ainsi assuré au moins deux fois
par semaines moyennant une redevance mensuelle qui varie entre 1500 et 5000 f CFA
en fonction des quartiers. En principe, ces ordures pré collectées, transportées par des
charriots ou des tricycles sont acheminées vers les points de regroupements.
Les déchets une fois acheminés sur le site de la décharge par des camions, sont
soumis au traitement prévu sur le site. On parle de la valorisation et du recyclage des
déchets. Le brulage ou enfouissement sauvage des déchets ou des emballages sans
précaution aucune par une entreprise en dehors, par exemple d’une incinération
adéquate et certifiée est une infraction. Sur une décharge publique, qui est une décharge
contrôlée, il existe plusieurs types de traitements pour valoriser les déchets.
La diversité des déchets industriels leur quantité et leur forme rend très complexe
l’encadrement juridique des déchets dangereux. Le traitement et la gestion de ces
déchets est encadré par la réglementation internationale. En effet, plusieurs conventions
internationales interviennent dans ce domaine. Mais deux, à savoir la convention de
viennes et la convention de Bamako sont à prendre particulièrement en considération. La
fabrication, l’importation, la détention, le transit et la vente et la mise à la disposition du
consommateur de produits générateurs de déchets dangereux ou toxique est donc
réglementée aussi bien par la loi que par la constitution. Outre le droit interne, le droit
international se traduit par la mise en œuvre effective de la Convention de Bâle et plus
tard de la convention de Bamako et autres qui garantissent une gestion écologiquement
rationnelle des déchets dangereux.
Le droit des déchets comprend aussi bien la constitution que les lois et règlement en
vigueur dans le domaine.
117
F. TCHOCA FANIKOUA, La contribution du droit pénal de l’environnement à la répression des atteintes des atteintes à
l’environnement au Bénin, Thèse, Université de Maastricht, 2012, 432 p. Pour de plus amples informations, cette thèse fait une
analyse desdites infractions.
118
Constitution béninoise du 11 décembre 1990
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
231
décrites, sont qualifiées d’atteintes graves à l’environnement donc, d’activités criminelles
passibles de la peine à perpétuité.
Autre infraction pénale qualifiée de crime contre la nation béninoise, est celle prévue
par les dispositions de l’article 74 de la Constitution. En effet, c’est d’abord l’article 73 qui
pose le principe de la responsabilité pénale personnelle du Président de la République en
cas de haute trahison. En revanche, est qualifié de haute trahison ou est constitué, comme
élément matériel de cette infraction hautement politique, le fait pour le Président de la
République, non seulement, de violer son serment, d’être reconnu comme auteur, co-auteur
ou complice de violations graves et caractérisées des droits de l’homme, de session d’une
partie du territoire, mais aussi et surtout «d’acte attentatoire au maintien d’un
environnement sain, satisfaisant, durable et favorable au développement ». Ainsi, des quatre
chefs d’accusations qui pèsent sur le Président de la République, figure en bonne place
l’atteinte à l’environnement. Le cas échéant, il perd son immunité et engage sa
responsabilité pénale et est poursuivi devant la Haute Cour de Justice 119. L’infraction de
haute trahison concerne aussi bien le Président de la République que les membres de son
gouvernement. Puisque le trafic de déchets dangereux peut impliquer aussi bien les
ministres en exercice que le Président de la République. Cependant, avant d’être poursuivi,
le Président de la République ou l’un quelconque des membres de son gouvernement doit
franchir une barrière hautement politique, à savoir, la décision de poursuite puis la mise en
accusation du Président de la République et des membres du gouvernement, votée à la
majorité des deux tiers des députés composant l’Assemblée Nationale 120. C’est déjà,
reconnaissons-le, important que la Constitution ait prévue ce processus de mise en
accusation, du Chef de l’Etat, premier magistrat, et des membres de son gouvernement en
cas d’atteintes graves à l’environnement.
PRIEUR (Michel), Droit de l’environnement, 3ème édition, Dalloz, Paris 1996, p : 566.
124
c) L’incinération
Ainsi, classés dans la catégorie des déchets dangereux définis par la convention
de Bâle, les déchets biomédicaux sont des déchets provenant des soins médicaux. 125
Dans sa politique, le gouvernement béninois a opté pour l’incinération desdits déchets
dans des incinérateurs homologués à une température de 800 à 1000 °C et non plus
dans de simples bruleurs.
En principe, quelle que soit la procédure mise en place, le droit des tiers doit être
préservé.
Or, malheureusement ces déchets toxiques sont convoyés vers les pays en voie
de développement, ne disposant pas de législation spécifique sur les déchets
dangereux.
Le Bénin, à l’instar de la plupart des pays africains, est confronté à la gestion des
déchets dangereux produit ou commercialisé sur place ou en transit ou importé vers le
pays. Les déchets dangereux les plus abondants et les plus menaçants pour le pays
sont :
Selon les statistiques de 1996, on estime la quantité annuelle des déchets biomédicaux produits à 1616 tonnes.
125
Elle a été adoptée et ouverte à la signature le 23 mai 2001. Elle a pour objectif de
protéger la santé humaine et l'environnement contre les POP. En 1995, le Conseil
d'administration du PNUE a lancé un appel pour que soit établie une évaluation des 12
POP reconnus comme étant particulièrement nocifs pour l'environnement et la santé
humaine. La Convention énonce des dispositions qui portent sur la production,
l'importation, l'exportation, l'élimination et l'utilisation des POP ainsi que sur les
obligations des Parties concernant la réduction au minimum de leurs émissions/rejets.
Les gouvernements sont tenus de promouvoir les meilleures techniques et pratiques
disponibles pour remplacer les POP existants tout en empêchant le développement de
Les pays industriels, les pays africains, à l’instar de nombreux pays en voie de
développement ou à économie en transition, connaissent de nombreux problèmes
environnementaux liés à la gestion des déchets, particulièrement les déchets dangereux.
C’est pour pallier ce phénomène dangereux et y trouver des réponses que la
communauté internationale a réunies à Bale en suisse a adopté et signé la principale
convention internationale sur la gestion des déchets dangereux en 1989. Plus tard, deux
ans après en 1991, à la suite de difficultés liées à la mise en œuvre de la convention, les
pays africains réunis à Bamako, ont adopté la convention de Bamoko.
Signée le 22 mars 1989 à Bâle en Suisse par 116 pays, la convention sur le
contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination est
entrée en vigueur le 5 mai 1992 avec 179 pays parties à la convention. Le Bénin y a
adhéré le 16 octobre 1997 et l’a ratifié le 04 octobre de la même année. Elle a un triple
objectif à savoir : réduire les mouvements transfrontières de déchets dangereux à un
minimum compatible avec une gestion écologiquement rationnelle et assurer un meilleur
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
238
contrôle ; réduire au minimum la quantité et la nocivité des déchets et assurer leur
traitement à un endroit aussi proche que leur lieu de production ; assister les PVD. Elle
réglemente rigoureusement les mouvements transfrontières de déchets dangereux à
savoir l’importation, l’exportation, le transit de ces déchets. Ces opérations peuvent être
interdites ou subordonnées à l’accord préalable des Etats concernés et à la preuve de
l’existence d’un contrat avec un éliminateur compétent. La convention fait obligation aux
Parties de veiller à ce que ces déchets soient gérés et éliminés d'une manière
respectueuse de l'environnement lorsqu'ils sont transportés à travers les frontières
nationales.
La Convention interdit l'exportation de déchets dangereux pour élimination définitive et
recyclage de pays de l'annexe VII (États Parties à la Convention de Bâle qui sont
membres de l'Union européenne et de l'OCDE, et Liechtenstein) vers des pays autres
que ceux qui figurent à l'annexe VII (tous les autres États Parties à la Convention).
Pour pallier cet état des lieux et permettre aux pays d’asseoir des bases claires
pour la prise de décision stratégique en ce qui concerne la gestion des déchets
dangereux, le Centre Régional de la Convention de Bâle pour les Pays Africains
Francophones a été créé et basé en Côte-d’Ivoire.
CONCLUSION
Enfin, le droit répressif de l’environnement est un droit certes jeune, mais il est en
plein essor. Chaque pays élabore sa politique et définit les stratégies de mise en œuvre
ainsi que la réglementation subséquente afin d’atteindre l’objectif d’un environnement sain
pour chacun et pour tous. Il est nécessaire que les Etats édictent les textes clairs et précis
et les appliquent sans complaisance. Il faut que l’inobservation de la réglementation
applicable entraine des sanctions. L’infraction environnementale est certes, multiple et
complexe .Emais, elle est essentiellement basée sur la violation d’une prescription
administrative. Cette violation est punie aussi bien par le droit administratif que par le droit
pénal autrement dit par le droit répressif de l’environnement. et celaUn droit, qui dépend
fondamentalement de l’à cause de la dépendance administrationve du droit pénal de
l’environnement.
VI.
VII.
VIII.
IX.
Cours de droit de l’environnement Master : Droit privé fondamental
240
X.
XI.
XII.
XIII.
XIV.
XV.
XVI.
XVII.
XVIII.
XIX.
XX.
XXI.
3.
4. Liste Des Textes LegislatifsEt ReglementairesA Consulter
- Loi n°90-32 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du
Bénin.
- Loi n°93-09 du 02 juillet 1993 portant régime des forêts en République du Bénin.
- Ordonnance n°25 P.R. /MJL, du 07 aout 1967 portant code de procédure pénale
au Bénin.
- Décret n°2001-109 du 04 avril 2001 fixant les normes de qualité des eaux
résiduaires en République du Bénin.
Les régimes fonciers établis dans nombre de pays africains se caractérisent par
une tendance à l’étatisation des sols, par la primauté du formalisme moderne dans
l’accès au titre de propriété de la terre et la disqualification conséquence de la propriété
coutumière. Il en résulte des conflits de droits susceptibles d’affecter la protection de
l’environnement.
Les droits fonciers coutumiers africains modernes réservent à ces droits fonciers
traditionnels la place qu’ils méritent. Mais la réalité coutumière est tenace et dans tous
les pays le droit foncier coutumier resurgit sous la loi moderne. Le Burkina-Faso,
Cameroun, Mali, Togo, connaissent ainsi une supposition entre droits fonciers
coutumiers et droit moderne, ce qui place le paysan dans une situation d’insécurité