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Thermique et efficacité énergétique dans le

bâtiment
Pr. Yasmina ED-DARIY
Yasmina.ed-dariy@enafes.ma

Année universitaire : 2023-2024


Plan du cours
Introduction
I. Enjeux de l’efficacité énergétique dans le bâtiment
II. Principes de base de l'architecture bioclimatique
III. Transferts thermiques dans le bâtiment
IV- Inertie thermique dans le bâtiment
V. Confort thermique
VI. Bilan thermique du bâtiment
VII. Règlement Thermique de Construction au Maroc (RTCM)
VIII. Outil d’aide à la conception architecturale bioclimatique

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Introduction
De nos jours, l’accès à l’énergie représente un enjeu majeur pour nos
sociétés. La consommation énergétique est fortement basée sur les énergies
fossiles. Le Maroc est très fortement dépendant des importations d’énergie. Près
de 91 % de l’énergie utilisée provient de l’étranger : le charbon, le pétrole, le
gaz, et l’électricité importée. Ceci pèse lourdement sur la balance des paiements
dans la mesure où certaines fournitures d’énergie sont subventionnées sur le
budget de l’État.

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Bilan énergétique

Figure 1 : La demande en énergie primaire en 2014

Source: Ministre de l'énergie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, " Les


énergies renouvelables au Maroc: Stratégie et plan d'action", 2014

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Bilan énergétique

Source: Ministre de l'énergie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, " Les


énergies renouvelables au Maroc: Stratégie et plan d'action", 2014

Figure 2 : En 2017, la consommation nationale a atteint 37,22 TWh (soit 37, 22 x 109 KWh)

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Naissance de la loi 13-09

Le gouvernement Marocain a adopté le projet de loi 13-09 qui décline les


grands axes d’une nouvelle stratégie énergétique nationale dont les objectifs
visent à assurer d’abord la sécurité d’approvisionnement énergétique, ensuite à
garantir la disponibilité et l’accessibilité de l’énergie au meilleur coût ainsi qu'à
réduire la dépendance énergétique en diversifiant les sources d’énergie, en
développant les potentialités énergétiques nationales et en promouvant
l’efficacité énergétique dans toutes les activités économiques et sociales.
6
Dans le bâtiment il y’a un grand potentiel
d’économie d’énergie de l’ordre de 55%
(juste par l’amélioration de l’enveloppe
du bâtiment).
7
Transition énergétique

• La transition énergétique désigne un changement profond de nos


modes de consommation et de production de l’énergie. Elle répond à
la nécessité de moderniser notre système énergétique et de l’adapter à
l’évolution économique et aux attentes sociales, tout en faisant face
aux contraintes environnementales.

8
Transition énergétique
Figure 3 : Mise en œuvre de la stratégie renouvelable

Figure 4 : Répartition des atténuations


attendues par secteur de 2020 à 2030

Source : Masen.ma 9
Stratégie de transition énergétique adoptée par le Maroc

• La volonté du royaume de porter la part des énergies renouvelables de 42% de puissance


installée pour 2020 à 52% pour 2030

Trentaine de milliards pour les projets de production d’électricité de sources renouvelables

• Le Maroc aura à développer :

 4560 MW Solaire

4200 MW Eolienne

1330 MW Hydraulique

• Objectif Réduction de 32% des émissions de GES à l’horizon de 2030


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Energies renouvelables
• Les énergies renouvelables sont des énergies provenant de sources naturelles qui se

renouvellent à un rythme supérieur à celui de leur consommation. La lumière du

soleil et le vent, par exemple, constituent de telles sources qui se renouvellent

constamment.

• La production d’énergie renouvelable génère bien moins d’émissions,

• Les énergies renouvelables sont désormais moins chères dans la plupart des pays et

permettent de créer trois fois plus d’emplois que les combustibles fossiles.

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Grands projets au Maroc

Figure 5 : Projets éoliens Figure 6 : Projets Hydrauliques

Figure 7 : Centrale solaire de


Ouarzazate

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Pipeline reliant khouribga à Jorf Lasfar

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Projet de la centrale solaire de Ouarzazate
Les impacts sociaux positifs :

Permettra l’accès à l'énergie électrique à des catégories sociales;

Réduire l'isolement de diverses régions et en renforçant la sécurité à travers


l’amélioration de l’éclairage public;

Les technologies proposées dans le cadre du projet contribueront à développer


des expertises nationales par la formation des techniciens aux nouvelles
technologies d’énergies renouvelables et non polluantes.

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Efficacité énergétique et l’environnement

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Enjeux de l’efficacité énergétiques dans le bâtiment
Les principaux potentiels d’économie d’énergie se situent au niveau de :

 Déploiement de la réglementation thermique appliquée à l’enveloppe des

bâtiments : Limiter les transferts thermiques (théoriques) de l’enveloppe .

 Amélioration de la qualité thermique des maisons marocaines par un processus

de labellisation : Il s’agit de promouvoir une politique globale permettant d’améliorer

la qualité thermique dans les maisons.

 Réhabilitation énergétique de logements existants.

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Enjeux de l’efficacité énergétiques dans le bâtiment

 Remplacement des lampes à incandescence par des lampes à basse consommation : Des progrès technologiques
considérables ont été réalisés dans les performances des lampes, que ce soit à des fins d’éclairage domestique,
industriel ou pour l’éclairage public.
 Déploiement des chauffe-eau solaires thermiques : Le développement du marché des chauffe-eau solaires s’inscrit
dans la stratégie énergétique du Gouvernement, avec un objectif de déploiement de 1,7 Millions de m2 à l’horizon
2030.
 Développement d’un programme de déploiement de toitures photovoltaïques : Le Maroc bénéficie d’un
ensoleillement généreux. Il suffit de 6 à 7 m2 de panneaux photovoltaïques installés en toiture pour obtenir une
quantité d’électricité équivalente à la consommation électrique moyenne actuelle d’un ménage (1 600 kWh/an).
 Développement des audits énergétique.

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Principe de base pour l’architecture bioclimatique
Définition l’architecture bioclimatique :

C’est une démarche qui consiste à capter


les éléments favorables du climat et du
milieu naturel dans lequel il se situe tout
en se protégeant des éléments néfastes,
pour une architecture confortable, à
faible consommation énergétique et
respectueuse de l’environnement.

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Principe de base pour l’architecture bioclimatique

1.Température 1. Confort thermique


2. Ensoleillement 2. Aération et qualité de l’air
3. Vent 3. Confort visuel
4. Lumière 4. Confort acoustique

Parfaite cohésion entre la conception architecturale et les éléments naturels


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Stratégies de l'architecture bioclimatique

Généralement on utilise deux types de systèmes pour satisfaire les exigences de


l’architecture bioclimatique : passifs et actifs.

• Le passif : se dit d’un principe de captage, stockage et distribution capable de


fonctionner seuls, sans apports d’énergie extérieure,

• L’actif : se dit d’un principe de captage, stockage et distribution nécessitant,


pour son fonctionnement, l’apport d’une énergie extérieure,

Dans l'architecture bioclimatique, le système passif est beaucoup plus favorisé


que système actif.
20
Stratégies de l'architecture bioclimatique

En période froide : favoriser les apports de chaleur gratuite et diminuer les


pertes thermiques, tout en permettant un renouvellement d’air suffisant:

 Capter l’énergie solaire,

 Stocker ,

Aider à une distribution efficace de cette énergie dans l’espace habité,

 Conserver cette énergie et éviter la déperdition des apports intérieurs.

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Stratégies de l'architecture bioclimatique

En période chaude:

• Protéger du rayonnement solaire,

• Eviter la pénétration de la chaleur,

• Favoriser le rafraîchissement.

22
La stratégie de l’éclairage naturel : L’utilisation intelligente de la
lumière naturelle permet de réduire la consommation électrique
consacrée à l’éclairage.

La stratégie de l’éclairage naturel vise à mieux :

• Capter et faire pénétrer la lumière,

• Répartir et la focaliser,

• Contrôler la lumière pour éviter l’inconfort visuel.

23
• La lumière naturelle:

Pour un bâtiment d'implantation déterminée, la


Répartition idéale des surfaces vitrées
quantité de lumière naturelle disponible est
fonction :

• De l'orientation de l'ouverture,

• De l'inclinaison de l'ouverture,

• De l'environnement physique.

Source : Architecture et conception


bioclimatique 24
Lumière naturelle

25
26
Influence de l’environnement

La lumière disponible dépend de l’environnement direct du


bâtiment par le jeu de différents paramètres :
 Le relief du terrain,
 Les constructions voisines,
 Le coefficient de réflexion du sol,
 La végétation.

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Orientation du bâtiment

Tenir compte de la course du soleil (qui change au


fil des saisons). La façade Sud permet de capter le
rayonnement solaire en hiver par de larges vitrages.
Les protections sont nécessaires pour éviter les excès
de chaleur en été :
• des arbres à feuilles caduques,
Figure 8 : Façade sud : reçoit le plus d’énergie en hiver et le
• des auvents sur la façade ou des stores. moins en été

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Forme du bâtiment

Le coefficient de forme (facteur de compacité) S/V : relation entre la


surface et le volume à une grande influence au déperditions d’énergie
thermique via la transmission.

Plus petit le S/V est :

• Plus le bâtiment est compact;

• Moins importantes les déperditions d’énergie thermique via transmission.

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Forme du bâtiment

COMPACITÉ : 𝑆
𝐶=
𝑉

MITOYENNETÉ

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Organisation et les proportions des volumes

Pour minimiser les déperditions et réduire les besoins de


chauffage/climatisation, Il faut privilégier:

• Des formes simples,

• Des formes compactes, Exemple :

• Les habitats groupés,

• Les zones tampons : du côté exposé se comportent comme


une isolation thermique,

• La disposition des pièces selon leur besoin de chauffage pour


bien répartir la chaleur /la fraîcheur.
Source : Architecture et conception
bioclimatique 31
Ventilation naturelle

• Ventilation naturelle :

• La différence de pression entre deux façades, du fait du vent ou d’un


ensoleillement différencié, constitue le moteur principal du flux d’air intérieur

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Ventilation naturelle

• Ventilation naturelle :

• La différence de pression entre deux façades, du fait du vent ou d’un


ensoleillement différencié, constitue le moteur principal du flux d’air intérieur

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Ventilation maitrisée
• La ventilation sert à remplacer l’air vicié, intérieur,
par un air plus sain, extérieur,

• La ventilation contrôlée minimise les pertes de


chaleur dû au renouvellement de l’air

• Ventilation mécanique : tirer l’air vicié par les


pièces les plus polluées (salle de bains, cuisine,..) et
apporter l’air neuf par les pièces principales. un
échangeur de chaleur : récupérer la chaleur/ le
froids de l’air sortant.

• Puits canadien : utiliser l'énergie présente dans le


sol pour préchauffe ou climatise l'air neuf.

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Source : Wikipédia
Etanchéité à l’air
• L’étanchéité à l'air est l'ensemble des dispositions constructives mises en
œuvre pour qu'un bâtiment soit étanche à l’air. L'étanchéité à l'air décrit la
façon dont l’enveloppe d’un bâtiment empêche les fuites d’air. Le but est
d’éviter les déperditions thermiques (flux d'air chaud pour un bâtiment
chauffé et d'air froid pour un bâtiment climatisé).

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Etanchéité à l’air

Source : Rénovation - énergétique / étanchéité-à-air

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Choix des matériaux

• Un bon isolant thermique

• Une forte inertie thermique

• Une ambiance saine et non polluante

• À faible énergie grise

• Disponible à faible coût

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Etanchéité à l’air

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Source : Société ISOL BOX
Végétation

• Favoriser la régulation de
Il existe deux grands types de végétalisation :
l’ensoleillement, • La toiture végétalisée qui est un aménagement

• Rafraichir l’air, de verdure composé de matériaux et de végétaux


installés sur le sommet d'un bâtiment,
• Améliorer la qualité de l’air par la
• Le mur végétal pouvant être aménagé aussi bien
photosynthèse naturelle,
à l’extérieur d’un bâtiment (contre une façade par
• Isolant externe. exemple), ou bien à l’intérieur d’un bâtiment.

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Gestion durable

•Le tri et le compostage permettent de recycler les déchets de matières


organiques,
•La récupération et utilisation des eaux de pluie,
•Economie de l’eau potable: Les robinets à jet d’eau restreint laissent
passer moins d’eau sans qu’on s’en aperçoive lors de l’utilisation,
•Traitement et réutilisation des eaux grises.

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Thermique des bâtiments
Déperditions de chaleur dans le bâtiment

 Causes: L’interaction de l’enveloppe du bâtiment avec son environnement (Echange de chaleur) .


 Solution : Freiner l’échange de chaleur à l’aide de l’isolation thermique

Les échanges de chaleur dans le bâtiment se font principalement selon trois


modes de transmission:
• Conduction
• Convection
• Rayonnement
Exemple d’une maison mal isolée

42
• Conduction : de solide à solide
Plus le matériaux est isolant , moins il y’a de la conduction

• Convection : le déplacement de fluides (gaz ou liquide)


Plus le gaz est immobile, moins il y’a de la convection

• Rayonnement : transport d’enrgie sous forme d’onde électromagnétique

Transfert de chaleur d’un élément à un autre par onde électromagnétique sans


contact direct. Ce type de transfert ne nécessite par un support matériel , il peut
se produire même dans le vide.

Source : La thermique du bâtiment - Isover

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Formes de déperditions de chaleur dans le bâtiment

Pour les murs :


• Le mur transmet la chaleur par conduction dans son épaisseur entre l’intérieur et l’extérieur du
bâtiment,
• Le vent accélère l’échange thermique à la surface extérieure du mur par convection,
• Le Soleil chauffe le mur par rayonnement.

Pour les fenêtres :


• La vitre transmet la chaleur par conduction dans son épaisseur entre l’intérieur et l’extérieur du
bâtiment;
• Le vent refroidit la vitre par convection;
• Le Soleil chauffe l’intérieur de la pièce à travers la surface transparente.
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Formes de déperditions de chaleur dans le bâtiment

Pour la toiture
 Le Soleil réchauffe le toit par rayonnement.
 La chaleur du Soleil est transmise à travers le toit au reste du bâtiment.
 Le vent refroidit le toit avec un vent frais.
Pour le plancher
 La chaleur est échangée entre le bâtiment et le sol à travers l’épaisseur de la dalle par conduction.
 Il n’y a pas d’échange par rayonnement

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Caractéristiques thermique
Flux thermique :

• La détermination des déperditions thermique d’un bâtiment revient à calculer les flux thermique
additionnés qui traversent ces parois.

• Flux thermique 𝝋 par conduction :

La quantité de chaleur passant au travers de 1 m² de paroi pendant une seconde lorsqu’il


existe un écart de température entre ces 2 faces .

Il s’exprime en W/m² :
𝝺. ∆𝐓
𝛗=
𝐞
• 𝞴: la conductivité thermique , 𝞓T: l’écart de température et e : épaisseur de paroi

• Flux total traversant une paroi 𝑸 = 𝝋. 𝑺


Conductivité thermique

1 mètre

Chaud : T°C Froid :


T°C

Matériau
Surface = 1m²

Conductivité thermique 𝞴: • Elle représente l’aptitude du matériau à se


laisser traverser par la chaleur
La quantité d’énergie traversant un 1 m² de matériau d’un
• Plus λ est petit plus le flux de chaleur est
mètre d’épaisseur et pour une différence de 1° de
faible et plus le matériau est isolant.
température . Il s’exprime en W/(m.k) ou bien en W/(m.°C)
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Flux thermique 𝝋 par convection :
𝜑 = ℎ. (𝑇0 − 𝑇∞ )

𝑤
Avec h : Coefficient de convection thermique ( )
𝑚2 .𝐾
𝑇0 : Température de la surface,
𝑇∞ : Température environnant la surface.

Flux thermique par rayonnement :

𝜑 = 𝜎. 𝜀. (𝑇0 −𝑇∞ )4
Avec :
𝜎 ∶ Constante de Stefan Boltzman (5,6703. 10−8 w .𝑚−2 .𝐾 −4 )
𝜀 ∶ Facteur d′ émission de la surafe ,
𝑇0 : Température de la surface,
𝑇∞ : Température environnant la surface.

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Résistance thermique d’un matériau

Résistance thermique R: Met en relation l’épaisseur et la conductivité thermique:


𝒆
𝑹=
𝞴

Ou 𝞴: la conductivité thermique W/m. K , e: épaisseur en m et R en m²/K.W

 Plus R est grande plus la paroi est isolante

Coefficient de transfert thermique

𝟏
Coefficient de transfert thermique U: C’est l’inverse de R : 𝑼 = 𝑹

Son unité est l’inverse de celle de R : W/K.m²


49
Exemples :
Calculer les résistances thermiques et les coefficients de transmission thermique de
quelques parois simples :
• 100 mm de polystyrène expansé moulé de λ = 0,042 W/m.°C
• 200 mm de béton à granulats lourds λ=1,8 W/m.°C
• 40 mm de bois λ=0,15 W/m.°C

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Exercice 1 :

Calculer le flux thermique traversant un mur d’épaisseur de 10 cm. Sachant que:


T1 = 50°C; T2 = 20°C; La conductivité thermique du mur : 1 W/m °C.

Exercice 2 :

On a un mur composé de trois couches :

𝝺1 = 1,21 (w/m.°C) , 𝒆1 = 10 cm
𝝺2 = 0,08 (w/m.°C) , 𝒆2 = 10 cm
𝝺3 = 0,69 (w/m.°C) , 𝒆3 = 10 cm

Avec : T1 = 872°C , T4 = 32°C

Calculer le flux de chaleur .

51
Déperdition thermique d’une paroi

• La résistance thermique totale d’une paroi homogène caractérise la somme des transferts de chaleur
réalisés par conduction au sein des matériaux et des échanges thermiques superficielles réalisées par
convection et rayonnement,

• On appelle paroi homogène toute paroi dont les interfaces sont continues et ne sont traversées par
aucun appui ou ossature métallique (sans pont thermique intégré),

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Déperdition thermique d’une paroi

• Résistance thermique d’une paroi Rparoi

• Elle se calcule en additionnant les résistances thermiques des différents constituants de


la paroi et les résistances superficielles correspondantes et s’exprime en m².K/W
𝒏
• 𝑹𝒑𝒂𝒓𝒐𝒊 = 𝒊=𝟏 𝑹𝒊 + 𝑹𝒔𝒊 + 𝑹𝒔𝒆
• Où:
• 𝑹𝒊 : la résistance thermique de chaque couche constituant la paroi,
• 𝑹𝒔𝒊 : la résistance thermique d’échange de la surface intérieure ,
• 𝑹𝒔𝒆 : la résistance thermique d’échange de la surface extérieure

• Plus la résistance thermique de la paroi est élevée, plus la paroi est isolée
53
Coefficient de transmission

• Le coefficient de transmission Uc d’une paroi homogène est défini par l’inverse


de sa résistance :

𝟏 1
𝑼𝒄 = = 𝒏 𝑹 +𝑹 +𝑹
𝑹𝒑𝒂𝒓𝒐𝒊 𝒊=𝟏 𝒊 𝒔𝒊 𝒔𝒆

• Plus le coefficient 𝑼𝒄 est faible, moins il y a des déperditions , plus la paroi est
performante thermiquement .

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Déperdition thermique d’une paroi homogène

• La résistance superficielle d’une paroi caractérise la part des


échanges thermiques qui se réalise à la surface des parois par
convection et rayonnement, Elle dépend du sens du flux de
chaleur de l’orientation de la paroi .

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Ponts thermiques

Pont thermique = Discontinuité d’isolation

Pont thermique intégré Pont thermique de liaison

Linéaire (2D) Ponctuel (3D)

Qualifie une déperdition


Créé dans une paroi par des éléments Se retrouve aux interfaces entre énergétique entre trois parois, ce
dont la conductivité thermique est deux parois, typiquement entre
qui peut représenter par exemple
plus élevée, par exemple un rail une dalle et un mur, autour des
encadrements de fenêtres ou au un angle de la pièce (plancher bas
métallique horizontal séparant deux
isolants d’une même paroi. niveau des balcons. et deux murs).
s’exprime par la valeur χ [W/K]. s’exprime par la valeur 𝞧 s’exprime par la valeur χ [W/K]
[W/(m.K)].

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Ponts thermiques

Pont thermique = Discontinuité d’isolation

Exemples de pont thermique 2D , 3D et intégré

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Déperdition thermique d’une paroi en incluant les ponts thermiques

• Coefficient de transmission thermique d’une paroi Up


Il se calcule en additionnant le coefficient de transmission thermique de la paroi homogène Uc et les fuites thermiques dues aux ponts
thermiques (ponctuels 𝞆 ou linéique ) rapportés à l’aire de la paroi.

𝟏 𝒑𝒐𝒏𝒕𝒔 𝒕𝒉𝒆𝒓𝒎𝒊𝒒𝒖𝒆𝒔 𝒍𝒊𝒏é𝒊𝒒𝒖𝒆𝒔 + 𝑷𝒐𝒏𝒕𝒔 𝒕𝒉𝒆𝒓𝒎𝒊𝒒𝒖𝒆𝒔 𝒑𝒐𝒏𝒄𝒕𝒖𝒆𝒍𝒔


𝑼𝒑 = +
𝑹𝒑𝒂𝒓𝒐𝒊 + 𝑹𝒔 𝑨𝒊𝒓 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒑𝒂𝒓𝒐𝒊

𝒊 𝞧𝒊 𝑳𝒊 + 𝒋 𝞆𝒋
𝑼𝒑 = 𝑼𝒄 +
𝑨
Où:

𝞧𝒊 : Coefficient linéique du pont thermique i (W/m.k)


𝑳𝒊 : Longueur du pont linéique (m)
𝞆𝒋 : Coefficient ponctuel du pont thermique j (W/k)
A: Surface totale de la paroi (m²)

58
Caractéristiques d’une paroi vitrée

• Les parois vitrées sont à la fois sources de déperditions et d’apports


thermiques et de lumière.
• Elles sont caractérisées par plusieurs coefficients:

Symbole Signification Unité

Ug Transmission thermique W/m2.K

g Facteur solaire Sans unité

TL Transmission lumineuse Sans unité

59
Caractéristiques d’une paroi vitrée

• Facteur solaire g
Le facteur solaire représente le pourcentage
de l'énergie solaire entrant par la fenêtre dans
le bâtiment.
𝒈 ∈ 𝟎 ; 𝟏 sans unité
Plus le facteur solaire tend vers 0, plus
l'énergie solaire entrante sera faible

Double vitrage à isolation g= 0,63


thermique renforcée

Vitrage à contrôle solaire g=0,4

60
Caractéristiques d’une paroi vitrée
• Transmission lumineuse TL

La transmission lumineuse TL caractérise la fraction de la lumière incidente qui est


transmise par le verre (caractérise uniquement la transmission de rayonnement
solaire visible).

Plus la transmission lumineuse TL est élevée, plus le vitrage laisse passer la


lumière

Double vitrage à isolation


thermique renforcée TL= 0,8

Vitrage à contrôle solaire TL < 0,7

61
Transmission thermique Ug
• Transmission thermique Ug

Le coefficient de transmission thermique Ug (W/m²,K) d’un vitrage se calcule en fonction des résistances thermiques :

• Les différentes couches qui constituent le vitrage ,

• La lame d’air ou de gaz ,

• Résistances superficielles.

𝟏
𝑼𝒈 =
𝒅𝒋
+ 𝑹𝒔,𝒌 + 𝑹𝒔𝒆 + 𝑹𝒔𝒊
𝞴𝒋
𝑑𝑗 : Epaisseur du verre j en 𝑚
𝑊
𝞴𝑗 : Conductivité thermique du verre j en .𝑘
𝑚
𝐾
𝑅𝑠,𝑘 : Résistance thermique de lame d’air ou de gaz 𝑚2 .
𝑊
𝑅𝑠𝑒 , 𝑅𝑠𝑖 : Résistances thermiques superficielles en 𝑚². 𝐾/𝑊

62
Transmission thermique Ug

Transmission thermique Ug
Plus le coefficient Ug est faible, moins il y a de déperditions, plus le vitrage est
performant thermiquement.

63
Caractéristiques d’une paroi vitrée

64
Caractérisation d’une paroi vitrée

Les parois vitrées se composent :

• D’un cadre opaque caractérisé par un


coefficient de transmission thermique Uf,

• D’un vitrage transparent caractérisé par un


coefficient de transmission thermique Ug.

65
• Transmission thermique d’une fenêtre Uw

Le coefficient de transmission thermique d’une fenêtre Uw caractérise la déperdition


énergétique d’une fenêtre en prenant compte le vitrage Ug, le cadre Uf et les ponts
thermiques de la liaison vitrage/cadre 𝞧g
𝐔𝐠 ×𝐬𝐮𝐫𝐟𝐚𝐜𝐞 𝐯𝐢𝐭𝐫𝐚𝐠𝐞 +𝐔𝐟 ×𝐬𝐮𝐫𝐟𝐚𝐜𝐞 𝐜𝐚𝐝𝐫𝐞+𝞧g×𝐩𝐞𝐫𝐢𝐦é𝐭𝐫𝐞 𝐯𝐢𝐭𝐫𝐚𝐠𝐞
𝐔𝐰 =
𝐒𝐮𝐫𝐟𝐚𝐜𝐞 𝐭𝐨𝐭𝐚𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐟𝐞𝐧𝐞𝐭𝐫𝐞

Fenêtre en PVC Uw ≤ 1,4 W/m2.K

Fenêtre en bois Uw ≤ 1,6 W/m2.K

Fenêtre en Alu Uw ≤ 1,8 W/m2.K

66
Exemple d’application :

Transmission thermique d’une fenêtre Uw

Une fenêtre en bois de 58 mm d’épaisseur avec

𝝺𝑏𝑜𝑖𝑠 = 0,13W/m.K

Un vitrage dont le:

Ug=1 W/m².K et 𝞧g=0,047 W/m.K


Transmission thermique d’une fenêtre Uw

• Air de vitrage : Ag = 2 × 1,74 × 0,39 = 1,36 𝑚2

• Transmission thermique du cadre :


𝝺bois 0,13
Uf = = = 2.24 W/m².K
e 0,058

• Air de cadre : Af = 2 × 1,2 − 1,36 = 1,04 𝑚2

• Périmètre de pont : Lg=4 × 1,74 + 0,39 = 8,52 m


1×1,36 + 2,24×1,04 + 0,047×8,52 𝑊
𝑈𝑊 = = 1,7
1,36+1,04 𝑚2 .𝐾

68
Inertie thermique
L’inertie thermique peut se définir comme étant la capacité d’un matériau à stocker de la chaleur et à
la restituer de façon graduelle. Les paramètres de l’inertie thermique d’un matériau sont :

La diffusivité thermique : La diffusivité thermique est une grandeur physique qui caractérise la
capacité d'un matériau à transférer la chaleur à travers ce matériau :

𝝺.
𝑎=
𝜌. 𝐶
Avec :
a = 𝑚2 /s ou 𝑚2 /h
𝝺 = conductivité (W/m.°C)
𝜌 = masse volumique (kg/𝑚3 )
C = chaleur massique (kJ/kg.°C)
69
Effusivité thermique : b exprime la capacité d’un matériau à absorber
(ou restituer) une puissance thermique :

𝑏 = (𝝺. 𝜌. 𝐶 )1/2

Avec :
b = J. 𝑚−2 . 𝐶 −1 . 𝑠 −1/2
𝝺 = conductivité (W/m.°C)
𝜌 = masse volumique (kg/𝑚3 )
C = chaleur massique (kJ/kg.°C)

70
Classer ces matériaux selon leurs effusivités :

• Brique, Terre cuite, béton granulaire, pierre, acier, bois léger, polystyrène.

• Si la valeur d’effusivité est élevée alors le matériau absorbe rapidement


beaucoup d’énergie sans réchauffement en surface ( métal, pierre, ..)
• À l'inverse une valeur d’effusivité faible indique que le matériau se réchauffe
rapidement en surface en absorbant peu de chaleur (Isolant , bois ..). 71
Confort thermique

• Le confort thermique est défini comme un état de satisfaction vis-à-vis de


l’environnement thermique. Il est déterminé par l’équilibre dynamique
établi par échange thermique entre le corps et son environnement:

• Absence d’inconforts,

• Sensation de bien être physique et mental,

• Conditions pour lesquelles les mécanismes d’autorégulation du corps sont


à un niveau minimum d’activité.
72
La notion de confort est liée aux plusieurs facteurs auxquels s’ajoutent encore des
paramètres psychologiques, et même socio-culturels.

Il est toutefois possible de caractériser des zones moyennes de confort sachant que les
paramètres d’ambiance les plus déterminants sont :

• La température de l’air ,

• La température des parois (et les asymétries de rayonnement des parois


froides/chaudes) ainsi que le rayonnement solaire transmis à travers les parois
vitrées,

• L’humidité,

• Les mouvements de l’air ambiant (à travers les vitesses d’air).


73
Bilan thermique de l’homme dans son environnement

• L'activité réalisée, l’habillement, la température de l’air ambiant et la température de


surface intérieure des parois du local sont autant de facteurs qui interviennent dans
le bilan global de confort. Pour éviter un échange thermique trop important et donc
inconfortable entre le corps et son environnement, il y a lieu :
• d’éviter une radiation du corps vers des parois trop froides, en réduisant la
conduction de la chaleur du local à travers elles ;
• d’éviter une convection autour du corps, par des mouvements d'air trop rapides au
sein du local ;
• de choisir judicieusement le type de paroi et de matériau.
74
Température :

La température de confort ressentie par le corps (ou résultante sèche ou


opérative) est la moyenne entre la température de l’air et celle des parois (ou
leur moyenne):
T° opérative = (T°air + T°parois) / 2

• Si l’air est à 20°C. Si les parois sont à 10°C. Je ressens 15°C : j’ai froid
• Si l’air est à 18°C. Si les parois sont à 18°C. Je ressens 18°C : je suis bien
• Si l’air est à 10°C. Si les parois sont à 40°C (chauffage rayonnant). Je
ressens 25°C : je suis très bien.
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Remarques : Bien entendu, d’autres facteurs sont susceptibles de caractériser une
ambiance donnée; le bruit, l’éclairage, la pureté de l’air, les odeurs,...

Les exigences de confort hygrothermique (pour des individus «au repos», ...)
sont en situation courante caractérisées par les valeurs suivantes :

• En confort d’hiver : T°air ~ 20° pour une humidité de 40 à 60 %

• En confort d’été : T°air ~ 25° si Text < 30° , et T°air = (Text - 5°) si Text >
30°.

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Température et vitesse de l’air

• La température ressentie par le corps dépend aussi de la vitesse de l’air :

- Les mouvements de l’air ont un effet de refroidissement dont la raison est la


réduction du pouvoir isolant de la couche d’air qui entoure le corps.

- Plus la vitesse de l’air est élevée plus on ressentira un effet de froid.

- A plus de 0.15 m/s en hiver (0.25m/s en été) sensation de courant d’air ;

- Par contre, pour des températures > 37°C, on sentira plutôt un effet d’un apport de
chaleur
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Température et humidité

• La température ressentie par le corps dépend aussi de l’humidité de l’air :


L’humidité de l’air, pouvant être exprimée en tant qu’humidité relative,
influence le confort principalement sous de fortes température de l’air: plus
l’humidité de l’air est élevée, moins la personne supporte des températures
hautes.

• Un air sec est facile à chauffer, et à refroidir : il fait supporter le froid et le


chaud;

• Un air humide est chargé d’énergie à cause de l’eau : il accable en été.


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Air humide

• L’air est un mélange gazeux dont l’un de ses constituants naturel est la
VAPEUR D’EAU. Pour une température donnée, la proportion de vapeur
d’eau contenue dans l’air ne peut dépasser un maximum appelé LIMITE
DE SATURATION. Lorsque la teneur en vapeur d’eau est égale à la
limite de saturation à la température considérée, l’HUMIDITÉ
RELATIVE de l’air est de 100 % :

𝑄𝑢𝑎𝑛𝑡𝑖𝑡é 𝑑𝑒 𝑣𝑎𝑝𝑒𝑢𝑟 𝑑 ′ 𝑒𝑎𝑢 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑒𝑛𝑢𝑒


• 𝐻𝑅% = ′ *100
𝑄𝑢𝑎𝑛𝑡𝑖𝑡é 𝑑𝑒 𝑣𝑎𝑝𝑒𝑢𝑟 𝑑 𝑒𝑎𝑢 𝑝𝑜𝑢𝑣𝑎𝑛𝑡 𝑒𝑡𝑟𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑒𝑛𝑢𝑒

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