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INTRODUCTION
Le juge assure la soumission des autorités même les plus hautes, au droit. On ne
peut pas imaginer l’Etat de Droit sans le contentieux administratif. Il est essentiel
dans un État de droit. A travers le contentieux on réussit à soumettre les autorités
administratives, publiques.
C’est donc un ensemble de litiges réglés par les juridictions spécifiques, spéciales,
suivant des règles de fond largement autonome (ce n’est pas seulement des règles
autonomes mais une partie concerne le droit privé ex : la responsabilité de la
puissance civile qui est du droit civil)
La médiation, 2 sortes :
- juridictionnelle qui est devant le juge administratif lui-même ;
En matière fiscale, parfois on institue le médiateur pour régler les conflits entre
administrateur fiscal et contribuable.
Il n’y a donc pas lieu de faire de confusion entre ordre de juridictions avec « s »
et ordre de juridiction au sens de l’article 34 de la constitution française. Ces
éléments sont relevés pour ne pas qu’il y ait de confusion entre la constitution
française et congolaise.
La cour constitutionnelle n’est pas un ordre mais une juridiction spéciale.
En droit français, la cour administrative d’appel est un ordre de juridiction, le
tribunal administratif est un ordre de juridiction…
Une loi ordinaire est une loi adoptée à la majorité simple en fonction du quorum
de la séance. Cette loi ordinaire est promulguée sans saisine obligatoire de la cour
constitutionnelle.
Les règles des sources réglementaires sont notamment portées par l’ordonnance
du 22 août 2016 portant disposition relative aux statuts particuliers des membres
de la cour constitutionnelle par l’ordonnance du 10 janvier 2019 du 1er président
portant règlement intérieur du conseil d’état et par le règlement intérieur du
parquet général près le conseil d’état sanctionné par le procureur général près le
conseil d’état.
L’EIC avait disposé d’un conseil supérieur créé par décret du roi souverain
fonctionnant comme une cour d’appel, une cour de cassation et un conseil d’Etat
en même temps.
En tant que conseil d’Etat, le conseil supérieur n’était pas véritablement une
juridiction, car il ne jouait que le rôle de conseiller du roi souverain dans le cadre
de la rédaction des textes juridiques, spécialement les décrets.
Il s’agissait donc d’un simple rôle administratif.
Avant la création du conseil d’Etat de Belgique en 1946 et l’extension de sa
compétence territoriale au Congo belge en 1958, il n’y avait pas techniquement
des juridictions administratives au Congo belge.
Après un mouvement de sécession, la Belgique a eu son indépendance en 1830.
Avant elle faisait partie de la France, puis des régions des Pays-Bas.
La Constitution belge date de 1831.
Le choix du constituant belge était de ne pas se doter d’une juridiction
administrative.
Le roi souverain a créé un conseil supérieur situé à Bruxelles. Conseil d’Etat →
Conseiller juridique du roi (souverain de l’EIC), pas une juridiction (avant).
Comme il n’y avait pas de constitution formelle sous l’EIC, l’Etat fonctionnait sur
base des décrets et des pratiques.
Il y avait une sorte de constitution coutumière. Seule la doctrine fait la différence
entre les différents décrets.
La charte coloniale n’était pas la première constitution du Congo. Quand c’est
devenu le Congo belge, c’est la constitution de Belgique de 1831.
En 1958, la Belgique a pris une loi pour que la compétence du conseil d’Etat
s’étende jusqu’à la colonie belge : le Congo belge.
Le Congo s’est donc doté d’un conseil d’Etat en 1958.
L’histoire de juridiction administrative commence en 1958 en RDC.
Les litiges administratifs sont confiés pour leur règlement au conseil d’Etat, aux
cours administratives d’appel et aux tribunaux administratifs. Ces juridictions
Malgré ces vacances, il faut échelonner pour qu’il y ait quelques magistrats
disponibles pour régler les cas urgents ou vider les matières en cours.
Quand il y aura les cours administratives d’appel de façon effective, au niveau des
chefs lieu des provinces, il y aura aussi cette audience de rentrée judiciaire chaque
année en date du 15 novembre.
Le conseil d’état fonctionne sur base d’un règlement intérieur, pareil avec le
parquet. Le bureau doit approuver ce règlement intérieur. Le premier président
peut aussi agir par ordonnance 21 janvier 2019.
Le conseil d’état statue (décide) soit en premier et dernier ressort, soit en appel,
soit en cassation.
Le conseil d’état dispose également des attributions spéciales.
Dans ce cadre, le conseil d’Etat peut connaitre des demandes en révision, des
prises à partie des magistrats de l’ordre administratif et des règlements des juges.
Donc il y a 3 cas pour ces attributions spéciales.
A. La révision
B. La prise à partie
Tout magistrat de l’ordre administratif peut être pris à partie en cas de dol, de
concussion ou de dénis de justice.
Le conseil d’état est saisi par une requête qui est introduite dans un délai de 6 mois
à compter du jour du prononcé de la décision ou de la signification de celle-ci
selon que la décision est contradictoire ou par défaut, ou encore, à dater du jour
où le requérant a pris connaissance de l’acte ou du comportement incriminé.
Spécialement, en cas de dénis de justice, le délai de 6 mois court à partir de la
seconde sommation faite par l’huissier. L’Etat est civilement responsable des
condamnations aux dommages et intérêts prononcés à charge du magistrat.
Commentaire : c’est quand il y a des manœuvres, et que cela est démontré par le
requérant, il y a donc annulation de tous les actes pris par cette composition et il
y aura également dommages et intérêts. L’Etat supporte les dommages et intérêts
mais aussi l’Etat a le pouvoir de poursuivre le magistrat. Le requérant doit
apporter la preuve de la corruption. Si ces preuves sont apporté, il y aura donc
prise à partie. Il y a aussi prise à partie en cas de dénis de justice, lorsqu’on ne
veut pas prendre une décision, on n’évite de juger. Devant un tel comportement
fautif, le magistrat peut être poursuivi.
C. Le règlement de juge
Le règlement de juge constitue un remède aux situations de dénis de compétence
ou d’impasse dans lequel les justiciables peuvent se retrouver lorsque deux ou
plusieurs juridictions de l’ordre administratif statuant en dernier ressort se
Le conseil d’état statue par voie d’avis motivé par sa section consultative siégeant
en assemblée plénière mixte.
Concrètement, le conseil d’état donne ses avis motivés sur les projets ou les
propositions des textes à l’initiative des autorités du pouvoir central. Dans ce cas,
le conseil d’état est le conseiller juridique du pouvoir central. C’est-à-dire du
pouvoir exécutif et du pouvoir législatif. En outre, le conseil d’état se prononce
par avis motivé sur les difficultés d’interprétation des textes en vigueur. Dans ce
cas, le conseil d’état est l’interprète officiel du pouvoir central.
Commentaire : le conseil d’état ici n’est pas juge mais devient conseiller.
Les décrets ont été pris par le conseil supérieur dans son rôle de conseil d’état
(conseiller juridique du roi souverain).
En RDC, la consultation n’est pas obligatoire. Mais ailleurs, dans d’autres
matières, il faut obligatoirement consulter le conseil d’état. L’avis du conseil
d’état n’est pas un avis conforme mais un avis consultatif. Le conseil fait même
de la législative. Le conseil d’état peut interpréter tout texte, constitution, lois,
actes ayant force de loi.
La cour constitutionnelle n’interprète pas par voie d’avis, mais par voie d’arrêt.
La compréhension de la constitution dépend de l’interprétation de la cour
constitutionnelle.
A cet égard, la CAA est à la fois conseillé juridique des autorités provinciales et
leur interprète officiel.
S’agissant des textes en chantier (projets, propositions), la section consultative de
la CAA donne des avis motivés sur la forme et le fond des projets ou propositions
des textes (édits, arrêtés provinciaux, arrêtés du ministre provincial).
En cas de difficultés d’interprétation des textes en vigueur, les autorités
provinciales peuvent solliciter l’interprétation de la CAA se prononçant par voie
d’avis motivé.
Concrètement, pour chaque affaire, la composition du siège est décidée par le chef
de juridiction qui agit par voie d’ordonnance.
Expropriation pour cause d’utilité publique : décision prise par les autorités
centrales mais pour raison générale.
Si la cour administrative d’appel est juge du contentieux d’élections politiques, le
tribunal administratif est compétent non seulement pour les élections politiques
mais également les élections administratives et professionnelles.
Pour Léon Duguit, il pensait que fallait faire la distinction entre contentieux
objectif (erga omnes) et contentieux subjectif « erga partes). Les deux types ne
s’opposent pas, ils se complètent.
L’intérêt à faire cette distinction c’est au niveau des effets de l’autorité de chose
jugée.
En examinant la législation, on peut donc examiner cela.
Commentaire : l’état de droit est différent de l’état de police. L’état de police c’est
l’état administratif. L’état de police ce n’est pas l’état des policiers.
L’administration est appelée à poursuivre l’intérêt général. Dans le cadre de l’état
de droit, l’administration qui poursuit l’intérêt général doit le faire suivant les
règles préétablies.
L’arme à la disposition des administrés qui deviennent des requérants, cette arme
c’est le recours à l’annulation pour excès de pouvoir.
Le recours à l’annulation pour excès de pouvoir garantie l’effectivité de l’état de
droit légal.
Les autres droits permettent la modulation des effets pour permettre de concilier
les aspects des effets juridiques et les aspects de l’état de droit.
Le droit français, le droit belge, prévoit la possibilité de cette modulation
En France c’est sur base d’un arrêt du conseil d’état ;
En Belgique c’est sur base d’une loi.
Le recours pour excès de pouvoir ne peut être exercé que contre un acte juridique
et non contre les actes matériels de l’administration.
Il n’est pas recevable à l’égard d’un acte matériel. Cet acte juridique attaquable
doit être une décision ou un acte administratif décisoire. L’acte administratif peut
aussi provenir des organismes privés chargés d’une mission de service public, tels
que les ordres professionnels et les fédérations sportives.
L’administration pose des actes juridiques et peut aussi poser des actes matériels
(l’administration construit un pont, l’administration met des éclairages publics).
Les mesures d’ordre intérieur (actes administratifs, actes juridiques. Mais par
rapport aux administrés, ce ne sont pas des décisions attaquables. Ce sont des actes
déclaratifs qui concourent à la publicité des décisions mais ne sont pas des
décisions.
La circulaire étant un acte pris par le ministre, lorsqu’elle concerne un règlement,
elle peut être attaquée pour excès de pouvoir devant le juge administratif.
Les moyens d’ouverture ou les causes d’ouverture sont les moyens d’annulation
qui justifie le recours pour excès de pouvoir.
Suivant l’article 85 de la loi organique sur les juridictions de l’ordre administratif,
on peut classifier les moyens d’ouverture en moyens d’illégalité externe et en
moyens d’illégalité interne à l’acte.
En principe, tout acte règlementaire déclaré non conforme à la constitution est nul
et de nul effet.
Toutefois, pour éviter l’annulation pure et simple d’une disposition, le juge
constitutionnel peut recourir à la technique de déclaration de conformité sous
réserve d’interprétation.
Commentaire : la cour constitutionnelle agissant comme juge constitutionnel peut
censurer le règlement mais pas les actes administratifs non réglementaires (actes
de nomination, actes d’investiture). Son office est limité dans le temps s’agissant
des recours directs (il y a un délai de 6 mois) la computation du délai c’est au jour
de la publication au journal officiel jusqu’à 6 mois.
Le juge de référé, qui est juge unique, dispose des pouvoirs étendus de pleine
juridiction tels que : ordonner à l’auteur du manquement de se conformer aux
obligations légales et réglementaires en matière soit de publicité.
Faute d’un arrangement amiable, le juge administratif peut être saisi par le
cocontractant de l’administration pour entrer en possession de ses droits financiers
(droit au paiement de la rémunération convenue, droit à l’indemnisation pour le
rétablissement de l’équation financière du contrat).
Il y a plusieurs types de fautes qui peuvent être considérées comme des fautes de
service qui engagent donc la responsabilité extra contractuelle. Une première série
est constituée de l’inertie, de l’inaction, de l’abstention, de la carence ou du retard
de l’administration.
Une deuxième série des fautes réside dans les décisions positives (explicites),
illégales de l’administration.
Une troisième série des fautes résulte soit des renseignements erronés ou refusés,
soit des promesses ou engagements précis non tenus.
Une quatrième série des fautes est constituée par des comportements matériels
(négligence, légèreté, maladresse, défaut de surveillance, etc.)
La responsabilité pour faute est plus précisément une responsabilité pour faute
prouvée. La victime a la charge de la démonstration de faute, de l’administration
de la preuve.
Lorsqu’on est manifestant dans une marche de contestation, par exemple, ou dans
un rassemblement et qu’on a eu un préjudice, le droit positif congolais ne
reconnait pas la réparation.
La législation sur ce cas date de 1969 et n’a pas encore été modifiée.
Donc le droit positif congolais ne reconnait pas la réparation des préjudices
lorsqu’il y a émeute, rassemblement, manifestation…
On ne prévoit que la réparation des tiers au cas où les forces de l’ordre ont commis
une faute.
Il est mixte parce qu’il est un double contentieux d’annulation d’un acte juridique
unilatéral pour illégalité et de réparation des préjudices ordinaires conséquence de
l’illégalité considérée comme une faute commise par l’autorité administrative,
auteur de l’acte attaqué.
Il est ensuite un plein contentieux parce que le juge ne se limite pas à la simple
annulation de l’acte administratif contesté, mais il doit également décider sur le
dédommagement à allouer au requérant pour réparer le préjudice ordinaire subi
consécutivement à l’exécution de l’acte administratif annulé.
La juridiction administrative est saisie par une requête unique mais comportant
une double demande : l’une en annulation, l’autre en réparation.
Cette double demande est portée à titre principal et en même temps devant la
juridiction administration.
En d’autres termes, la demande en réparation ne doit pas être une question
nouvelle au cours du procès d’annulation, mais le juge est saisi de telle demande
de réparation in limine litis.
Par autorité de la république, l’on vise les autorités du pouvoir central, d’une
province, une ETD ou d’un organisme public placé sous la tutelle de ces
différentes autorités (art. 89 al. 1 et 355 de la loi organique sur les juridictions de
l’ordre administratif).
Le lien de causalité entre l’acte administratif unilatéral et le dommage
exceptionnel à réparer doit être exclusif et direct.
Le dommage doit être un préjudice grave, rare et spécial. Il est grave dans la
mesure où il consiste en des charges qui excèdent les sujétions normales de la vie
en société, c’est-à-dire un préjudice anormal.
Ce dommage est rare et spécial en ce sens qu’il frappe spécialement un particulier
ou un cas limité des particuliers.
Pour apprécier s’il est compétent, le conseil d’Etat doit se projeter ce que serait la
décision d’une autre juridiction si elle était saisie de la même demande de
réparation d’un préjudice exceptionnel.
Le recours en interprétation n’est recevable que s’il existe un litige sur le sens de
l’acte administratif déféré au juge.
Autrement dit, le juge administratif ne peut être saisi que lorsqu’il existe un
différend entre l’administration et le requérant sur le sens de l’acte administratif,
objet du litige ; ce litige doit être un litige né et actuel (pas une supposition) en
terme des difficultés sérieuses d’interprétation, des divergences des vus ou d’un
désaccord sur le sens de l’acte administratif.
Le juge administratif statue pour interpréter l’acte administratif litigieux, en
prenant en compte les circonstances de droit et de fait à la date de la décision. Le
jugement d’interprétation a autorité de la chose jugée, à la différence de l’avis
motif d’une section consultative. Mais cette autorité de chose jugée présente un
caractère relatif c’est-à-dire le jugement s’impose aux parties même dans les
instances ultérieures.
Commentaire : il s’agit ici des actes administratifs règlementaires ou non
réglementaires.
Une qualité désigne le titre inhérent à une fonction (par exemple la qualité de
magistrat, la qualité de fonctionnaire ou d’agent public, la qualité de mandataire
public, la qualité de chef coutumier).
La qualité renvoie aussi à un statut personnel (par exemple la qualité de réfugié,
la qualité d’exilé, la qualité d’apatride, la qualité de citoyen, la qualité d’étranger).
Les litiges relatifs à la reconnaissance d’une qualité ainsi qu’aux avantages y
attachés relèvent de la compétence du tribunal administratif (article 109 de la LO
précitée).
L’office du juge se limite à rendre un jugement déclaratoire en reconnaissant ou
non la qualité revendiquée (par le requérant)
Le juge administratif joue le rôle de juge électoral dans le cadre des élections
politiques (provincial, urbaine, municipal et local).
La cour administrative d’appel est compétente pour connaitre du contentieux
concernant les élections provinciales. Tandis que le tribunal administratif, pour
les élections urbaines, municipales, communales ou local (article 27 et 72 de la
loi électoral ; article 96 alinéa 3, 204 alinéa 4 de la LO sur les J.A).
En attendant l’installation de ces juridictions administratives, la cour d’appel et le
tribunal de grande instance exercent transitoirement et respectivement leurs
compétences (article 237 bis de la loi électoral).
En contentieux électoral, on distingue deux grands types de contentieux : le
contentieux de candidature et le contentieux de résultat.
L’arrêt ou le jugement est notifié entre autre à la CENI pour publication de la liste
définitive des candidats. Suivant l’arrêt du 28 avril 2022 de la cour
constitutionnelle interprétant l’article 21 alinéa 2 de la constitution, le recours en
appel n’est pas prévu en matière de contentieux des candidatures, contrairement
à la position du conseil d’état du 27 mars 2019.
Commentaire : le juge ici s’occupe de la question d’éligibilité.
Les litiges fiscaux sont de toute évidence de nature administrative. Ils sont réglés
par le juge administratif.
En attendant l’installation des juridictions administratives, on charge du
règlement de ces litiges les cours d’appel, qui exercent transitoirement les
attributions dévolues aux cours administratives d’appel (art. 224 de la constitution
tel qu’appliqué par l’art. 155 de la loi organique sur les juridictions de l’ordre
judiciaire).
A travers cet article 155, le législateur a organisé la survivance des dispositions
des articles 150 à 152 de l’ancien code de l’organisation et des compétences
judiciaires.
réclamation sous peine de déchéance, la réclamation doit être introduite dans les
3 mois de la déclaration ou de la réception de l’avis de la mise en recouvrement.
Il s’agit ici, d’un contentieux objectif, car le rôle du juge consiste à rechercher si
la loi fiscale a été correctement appliquée.
Ce juge peut non seulement annuler une imposition irrégulière, mais il peut aussi
définir une opération juridique au regard de la loi fiscale sans tenir compte ni des
qualifications du droit privé (autonome du droit fiscal) ni des appréciations de
l’administration fiscale.
Il peut ordonner une nouvelle mission de vérification qui tiendra compte des
indications qu’il prescrit. Autrement dit, le juge de l’impôt va au-delà de la stricte
mission du juge de la légalité de l’excès du pouvoir.
Le tribunal administratif doit rendre sa décision dans un délai d’un mois aussi. A
défaut de décision dans ce délai, la suspension de l’exécution de la mesure de
poursuite est levée.
L’avis motivé préparé par le rapporteur doit être donné dans un délai d’un mois à
dater de la réception de la requête. La teneur de l’avis est constituée par le résultat
final obtenu à l’issue des débats en assemblée plénière mixte.
L’avis motivé est donné à la majorité de magistrats présents à la séance. Sur la
base du PV de l’assemblée plénière mixte, l’avis motivé est rédigé et signé par le
chef de la juridiction, le président de la section consultative, le chef d’office
(parquet) et le greffier de la séance.
Le jour de l’acte ou de la décision qui est le point de départ (dies ad quem), n’est
pas compté dans la computation du délai, tandis que le jour de l’échéance (dies ad
quo) est compté.
Si le jour de l’échéance est un est un dimanche ou un jour férié légal, ce jour est
ramené au plus prochain jour ouvrable.
Le législateur prend aussi en compte le délai supplémentaire de distance en raison
de deux jours/100 Km qui s’ajoutent au délai de 3 mois prévus.
La distance à prendre en compte est celle qui sépare la résilience du requérant au
siège de la juridiction.
La juridiction est saisie par requête. Celle-ci contient l’identité et l’adresse des
parties, l’exposé des faits et des moyens, ainsi que les conclusions (ce qui est
demandé au juge → les prétentions du requérant).
La requête est accompagnée de la copie de l’acte administratif attaqué ainsi que
de la preuve du dépôt du recours administratif préalable.
Elle est signée par le requérant lui-même ou par son avocat.
La signature de la requête du client par son avocat vaut élection de domicile.
Le requérant est une personne physique, une personne morale de droit privé ou
une personne morale de droit public.
Il doit avoir un intérêt à agir.
Cet intérêt doit être direct et personnel dans la mesure où les actions au nom de
l’intérêt général sont irrecevables.
En effet, l’action populaire (actio popularis), fondée sur le simple intérêt qu’a
chaque citoyen de voir respecter la légalité, ne peut être reçue.
La partie requérante fait signifier la requête à la partie adverse par le soin du
greffier.
Par ailleurs, la juridiction administrative peut être aussi saisie par le ministère
public par voie de réquisitoire.
Le ministère public ne peut saisir directement la juridiction administrative que
dans le but de la protection de l’intérêt général et spécialement pour la protection
des droits et libertés fondamentales des citoyens. Le réquisitoire du ministère a le
même contenu que la requête des parties et, est déposé au greffe et adressé au
président de la juridiction.
Contrairement au caractère accusatoire du procès civil dirigé par les parties, dans
le procès administratif c’est le juge qui dirige l’instruction en organisant et en
encadrant les échanges contradictoires entre parties.
Le juge participe activement à la manifestation de la vérité. Il peut soulever
d’office certains moyens considérés comme des moyens d’ordre public.
La loi organique exige qu’il y ait au moins au bout de l’instruction une audience.
La date de l’audience est fixée par le chef de de juridiction lorsque l’affaire est en
état d’être jugée.
L’audience est tenue au moins 15 jours de la notification de la date d’audience.
L’audience se déroule dans l’ordre ci – après :
- Le requérant expose ses moyens, c’est-à-dire les différents moyens de fait
et de droit afin de convaincre le juge du bien fondé de ses conclusions ;
- La partie adverse présente ses observations résumant ses mémoires écrits
se trouvant déjà dans le dossier ;
- Le ministère public donne son avis en exposant publiquement en toute
indépendance son opinion sur les questions soulevées ;
- La juridiction clôt le débat et prend l’affaire « n délibéré. Le greffier dresse
le procès-verbal de l’audience.
Le droit positif congolais distingue parmi les référés administratifs, les référés
généraux, les référés particuliers et les référés spéciaux.
La loi organique distingue parmi les référés généraux, les référés – suspension,
les référés – liberté et les référés – conservatoire.
Ils sont les référés à objets particuliers. Ces derniers ne sont pas conditionnés par
l’urgence. Ils sont en quelque sorte des référés ordinaires.
La loi a institué 3 référés particuliers : le référé – constat, le référé – instruction
et le référé – provision.
Dans le cadre de ce référé, le juge de référé ordonne le constat des faits survenus
dans un ressort sans aucune autre appréciation de fait ou de droit.
Cette requête en référé – constat doit à peine d’irrecevabilité comporter
l’indication précise des faits qui font l’objet de la demande et de l’utilité de ce
constat.
Ce référé a donc seulement pour objectif d’obtenir le constat des faits.
Aussi appelé référé – expertise, il vise la prise des mesures d’expertise dans le
cadre de l’instruction de l’affaire. Concrètement, le juge peut ordonner une
expertise portant uniquement sur des questions de fait.
A peine d’irrecevabilité, le référé – instruction doit porter sur un objet réel et
effectif ayant un lien d’utilité avec le règlement du litige principal.
Les litiges avant la conclusion des contrats administratifs sont examinés par le
juge de référé précontractuel. Ce référé intervient pour résoudre les problèmes de
transparence, de publicité et de mise en concurrence dans le cadre de la passation
ou de formation des contrats administratifs.
Dans le cadre de cette procédure, le juge peut être saisi par autorité de tutelle pour
obtenir la suspension d’une délibération d’un acte soumis au contrôle à priori qui
n’a pas fait l’objet de transmission préalable à l’autorité de tutelle.
Dans ce cas, le juge de référé peut ordonner à l’autorité sous tutelle de procéder à
la communication préalable de la délibération prévue par la loi.
La requête en référé sur déféré est justifiée par le doute sérieux quant à la légalité
de la délibération en question ou quant au risque de compromettre une liberté
consacrée par le texte.
Tant que la juridiction n’a pas statué explicitement sur un recours, elle demeure
saisie de l’affaire car il n’y a pas de jugement implicite (comme le cas de
l’administration).
Le juge ne peut pas refuser de juger ou de trancher le litige. Il ne peut s’y dérober
sous quelque prétexte que ce soit (question trop complexe était du droit lacunaire
etc.) sinon il commettrait un déni de justice. (Affaire témoins de Jéhovah à
l’époque de Mzee).
Tenu de statuer sur l’ensemble du litige, le juge est lié par les conclusions
(prétentions) du requérant au ministère public selon le cas, telles qu’appuyées par
les moyens développés dans la requête ou dans le réquisitoire.
En effet, le juge ne peut statuer ni en-deçà (infra petita) ni au-delà (ultra petita)
des conclusions.
Toutefois, l’interdiction de statuer ultra petita ne prive pas le juge de son pouvoir
d’interpréter les conclusions des parties surtout lorsqu’elles sont présentées sans
le concours d’un avocat et toujours dans l’être du requérant.
SECTION IV : LE DELIBERE
Le délibéré est une discussion entre les juges. C’est-à-dire un débat collégial au
terme duquel les juges décident du sort du litige.
Le délibéré est couvert par le secret qui a vocation de protéger l’indépendance des
juges.
Le jugement établi à la suite du délibéré correspond à la position retenue par la
majorité des membres de la composition.
La décision est prononcée dans les 30 jours de la prise en délibéré.
Ces voies de recours peuvent être considérées comme des voies spéciales.
En effet, certaines voies de recours sont susceptibles d’aboutir au remplacement
du jugement contesté par un autre jugement (opposition, tierce opposition et
révision), tandis que d’autres ne peuvent donner lieu qu’à un jugement aux effets
juridiques moindres (rectifications d’erreurs matérielles et interprétation).
L’opposition est ouverte contre tout jugement rendu par défaut. Elle est exercée
devant la juridiction ayant rendu la décision dans les deux mois à compter du jour
où la décision par défaut a été notifiée, outre les 2 jours par 100 km de distance.
La tierce opposition donne possibilité à toute personne qui n’a pas été partie au
procès ou personnellement représentée ou appelée dans l’instance ayant abouti à
une décision qui serait préjudiciée dans ses droits. Autrement dit, la tierce
opposition n’est envisageable que pour une personne qui n’a pas eu connaissance
du procès.
La tierce opposition est introduite dans les deux mois qui suivent la notification
du jugement ou dans les 3O jours de la connaissance fortuite de l’exécution de la
décision juridictionnelle avant publication.
Le recours est présenté dans les mêmes formes que celles du recours de la requête
principale.
Il est introduit dans un délai de deux mois qui court à compter de la notification
du jugement.
Les erreurs matérielles doivent être des erreurs évidentes et leur correction ne
nécessite aucune analyse.
La rectification en principe, ne devrait pas conduire à un jugement.
Toute juridiction administrative doit donc avoir un lien avec le conseil d’Etat pour
faire partie de l’ordre administratif.
Les juridictions administratives spécialisées sont toutes placées sous le contrôle
de cassation du conseil d’Etat (article 87 alinéa 1 de la loi organique sur les
juridictions de l’ordre administratif).
Dans ces conditions, les juridictions administratives spécialisées ne se trouvent
pas hors système.
La fonction de juge de cassation du conseil d’Etat établit le lien ultime avec toute
juridiction qualifiée d’administrative.
Le conseil d’Etat fait figure de cour régulatrice et/ou de guide pour les juridictions
subordonnées.
A l’époque de l’EIC, le pays ne disposait pas d’une cour des comptes dans le cadre
de l’union personnelle entre la Belgique et l’EIC.
L’histoire de la cour des comptes au Congo démarre à partir de la situation de
l’union réelle entre la Belgique et le Congo à partir de 1908.
Les cours des comptes instituées par la loi fondamentale du 19 mai 1960 et la
constitution du 1er Août 1964 ne furent jamais organisées et installées par la suite
car le parlement n’avait pas adopté les lois devant les organiser.
La cour des comptes instituée par la constitution du 24 juin 1967 ne sera organisée
qu’en 1987 (20 ans plus tard).
C’est à partir de ce moment que la cour des comptes pouvant exercer son rôle de
juge des comptes des comptables publics et des comptes des comptables de fait.
La cour des comptes pouvait, à l’époque, rendre des arrêts susceptibles de pourvoi
en cassation devant la cour suprême de justice sur requête du comptable public
condamné par un arrêt de débet ou sur requête du procureur général près la cour
des comptes.
Actuellement, la cour des comptes instituée par l’article 172 de la constitution est
organisée en vertu de l’article 173 de la loi… par la loi organique du 13 novembre
2018 portant composition, organisation et fonctionnement de la cour des comptes.
La cour des comptes est une juridiction financière ayant compétence sur toute
l’étendue du territoire national. Elle comprend un siège et un parquet.
Elle fonctionne dans le cadre d’une année judiciaire qui commence le 1 er jour
ouvrable du mois de mars et se termine le 28 février de l’année suivante.
Les vacances judiciaires commencent le 31 décembre et se terminent le 28 février
de l’année suivante.
La cour des comptes organise une assemblée plénière solennelle de rentrée, le 1 er
jour ouvrable de mars.
Attention : la cour des comptes ne fait pas partie du pouvoir judiciaire, car elle est
placée sous l’autorité de l’assemblée nationale.
La cour des comptes exerce deux types de contrôle sur les finances et les biens
publics :
- Un contrôle extra juridictionnel ;
- Un contrôle juridictionnel.
Les attributions juridictionnelles de la cour des comptes sont exercées en tant que
juge des comptes des comptables publics principaux assignataires des recettes et
des dépenses.
Il en est de même des comptables publics principaux assignataires des recettes des
régies financières qui sont en réalité, des receveurs des impôts, des douanes et des
recettes non fiscales.
La cour des comptes juge également les comptes des personnes qu’elle déclare
comptables de fait.
Les comptes sont les écritures comptables enregistrées selon le règlement général
suivant la comptabilité publique.
Dans le cadre de ce contrôle juridictionnel, la cour des comptes rend des arrêts de
quitus lorsque les comptes du comptable public ont été reconnus conformes et que
les omissions, irrégularités ou déficits ont été réparés et que les débets ont été
apurés et les amendes payées.
La cour rend des arrêts de débet lorsque les comptes du comptable public sont non
conformes et que la cour décide d’engager la responsabilité personnelle et
pécuniaire du comptable sur le montant du défiant, objet du débet.
Après un appel en interne organisé contre un arrêt rendu en 1 er ressort par une
chambre, les arrêts rendus au second degré par la cour des comptes peuvent faire
l’objet de pourvoi en cassation devant le conseil d’Etat. En outre, une procédure
de révision des arrêts définitifs de la cour des comptes est prévue par la loi
organique sur la cour des comptes.
Les arrêts rendus au second degré par la formation inter chambre de la cour des
comptes sont susceptibles de pourvoi en cassation pour violation de la loi au sens
large devant la section de contentieux du conseil d’Etat sur requête du procureur
général près la cour des comptes, de la personne concernée ou du ministre des
finances.
Le pourvoi est formé, instruit et jugé conformément à la procédure devant le
conseil d’Etat.
En cas de cassation par le conseil d’Etat, le compte est renvoyé devant la cour des
comptes siégeant toute chambre réunie, excepté les magistrats ayant rendu l’arrêt
mis en cause.
Un recours en révision est ouvert contre les arrêts définitifs de la cour des comptes
en cas de découverte d’un fait nouveau dans un délai de 10 ans à dater de la
notification de l’arrêt.
En effet, la révision est possible pour cause d’erreur, omission, double emploi, ou
lorsqu’il est établi qu’un compte a été arrêté pour production des pièces fausses.
La demande en révision doit exposer les faits et les moyens invoqués par le
requérant.
Elle est accompagnée des copies de l’arrêt attaqué et des pièces qui sont également
notifiées aux parties intéressées.
La demande est adressée au premier président de la cour des comptes. Celui-ci
saisie la chambre qui avait rendu l’arrêt définitif attaqué.
Sur le plan de la procédure, la chambre en question statue par un premier arrêt sur
la recevabilité du recours en révision.
Elle accorde un délai de deux mois au comptable public concerné, aux
responsables de service intéressé, aux héritiers du comptable public en cas de son
décès pour permettre la production des observations et des justifications.
Après l’expiration du délai de deux mois, la chambre procède par un 2 ème arrêt à
la révision de l’arrêt définitif attaqué.
Le compte est alors jugé de nouveau par la cour des comptes.
Le principe est que l’action disciplinaire, à l’encontre d’un agent public fautif est
ouverte d’office sur réquisition par le chef hiérarchique direct.
Cette action disciplinaire se clôture par une décision de classement sans suite ou
par l’application d’une sanction disciplinaire prévue par le régime juridique
régissant cet agent public fautif.
Cette sanction disciplinaire qui est une décision administrative ou un acte
administratif unilatéral est susceptible de recours administratif et le cas échéant
de recours juridictionnel (article 150 et 151 de la loi organique sur les juridictions
de l’ordre administratif).
Par exception, les fautes disciplinaires des magistrats de deux ordres de
juridiction, des magistrats de la cour des comptes et des membres de la cour
constitutionnelle, au sens large, sont dominées par des juridictions disciplinaires
organisées à cet effet.
Suivant la gravité de fait, les peines ci-après peuvent être prononcées : les blâmes,
la retenue d’un tiers du traitement d’un mois, la suspension de 3 mois au
maximum avec privation de traitement et la révocation.
Le conseil supérieur de la cour des comptes est institué par l’article 40 de la loi
organique du 13 novembre 2018 sur la cour des comptes.
Ce conseil supérieur exerce entre autres le pouvoir disciplinaire sur les magistrats
(siège et parquet) de la cour des comptes.
Suivant la gravité des faits, les sanctions prévues sont les suivantes : le blâme, la
retenue d’un tiers du traitement d’un mois, l’exclusion temporaire pour une durée
ne dépassant pas 3 mois avec privation de la rémunération à l’exception des
avantages sociaux et la révocation.
Les 3 premières peines peuvent être prononcées par la chambre du conseil tandis
que la révocation est prononcée par ordonnance du président de la république à la
demande du conseil supérieur de la cour des comptes, après avis de l’assemblée
nationale.
La suspension est une mesure provisoire, conservatoire. C’est plutôt l’expression
« exclusion » qui est la bonne expression.
La cour des comptes est placée sous l’autorité de l’assemblée nationale. Elle ne
fait pas partie du pouvoir judiciaire.
L’assemblée nationale exerce certaines autorités sur la cour des comptes. L’avis
de l’assemblée nationale est nécessaire (obligatoire). Pour la cour des comptes il
faut que la demande soit formulée par le conseil supérieur après avis.
Ils (organes internes) doivent être regardés comme des juridictions ordinales. Il
s’agit de :
Pour l’ordre des médecins : le conseil national de l’ordre en révision et du
conseil provincial de l’ordre en première instance ;
Pour l’ordre des pharmaciens, le conseil national de l’ordre siégeant en
chambre d’appel et le conseil principal de l’ordre siégeant en chambre de
discipline ;
Pour l’ordre des avocats, le conseil national de l’ordre siégeant
principalement en appel et le conseil de l’ordre comme conseil de discipline
en première instance ;
Pour l’ordre national des experts comptables, la commission nationale de
discipline siégeant en dernier ressort, la commission provinciale de
discipline siégeant en premier ressort ;
Pour l’ordre des infirmiers, la commission de discipline de première
instance (au niveau urbain ou territorial et au niveau provincial = tenant
compte de l’éparpillement des infirmiers) et la commission de discipline du
conseil national siégeant comme instance d’appel,
Etc.
Selon les règles de répartition des attributions (spécialement pour l’ordre des
infirmiers) et suivant la gravité des faits, les juridictions ordinales prononcent
toutes les sanctions disciplinaires :
l’avertissement ;
Le blâme ;
L’interdiction temporaire d’exercer ;
La radiation du tableau de l’ordre ou l’interdiction définitive d’exercer.
FIN