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RÉSUMÉ DE LA PREMIÈRE PARTIE DU COURS

DE DROIT ADMINISTRATIF.

Par les étudiants BISIMWA KALIMIRA


David ,KOGO KABEYA David winner et NASHIYA
TSHINI-MALAMBA Nathan.
INTRODUCTION
Objet et conception du cours
Objet du cours

Le cour de Droit administratif tel que enseigné en troisième année graduat aurait du
être intitulé « Droit administratif et Institutions administratives ». Mais, l’on s’est
rendu compute qu’en réalité, l’intitulé Droit administratif seul est déjà complet, et
regorge en son sein l’analyse de ces institutions administratives (les formes de
l’administration en RDC au sens formel, comme nous allons en parler plus bas).

C’est un cour d’initiation sur les nombreuses questions relevant du D.A .Il sera
complété en L1 et en L2 respectivement par les cours de « Grands services publics
de l’Etat » et « Contentieux administratifs »

Conception du cours

La compréhension du cours de Droit administratif nécessite une connaissance stable


du:

• Droit Constitutionnel: D’ailleurs, le droit administratif est autrement appelé


« Droit Constitutionnel détaillé ». En guise de rappel, le Droit Constitutionnel est
_une branche du droit public interne (comme le droit administratif) qui étudie les
règles par lesquelles e pouvoir politique s’établit, s’exerce et se transmet dans un
Etat en vue d’asseoir le bien vivre ensemble et la protection des droits et libertés
fondamentaux_. La relation entre ces deux branches du droit public sont
d’interdépendance et de complémentarité, car une fois que la Constitution est
changée, cela déteint automatiquement sur tout le droit administratif.

• Droit civil: surtout en ce qui concerne le parallélisme entre la notion de capacité


en droit civil, ainsi que la notion de compétence en droit administratif. Car, en droit
civil, la capacité est la règle, l’incapacité, l’exception. Pourtant en D.A
l’incompétence est la règle et la compétence est l’exception.Ainsi la maîtrise du
droit privé est aussi nécessaire car elle permet de comprendre le caractère spécial du
droit administratif.
• Droit commercial: car les entreprises publiques sont dans le commerce et posent
des actes de commerce. Elles obéissent à la loi de l’offre et de la demande.

• Droit judiciaire: par la connaissance de l’organisation et de la compétence


judiciaire des cours et tribunaux ainsi que de la procédure à suivre devant ces
derniers.

En sus de ces branches du droit,la compréhension du droit administratif nécessite


des connaissances en sciences politiques et administratives.Pour tout dire, la
meilleure façon de comprendre le D.A est d’avoir un pieds sur terre dans la réalité
de la vie publique du pays. D’où le D.A s’appuye une double approche
principalement juridique et subsidiairement sociopolitique.

Origine du D.A Congolais

Quant à l’origine du D.A congolais, notons que ce dernier est d’essence française
via le droit belge. Sachons que le droit administratif français est doté d’un régime
administratif complet. La France a eu son Conseil d’Etat depuis le 24 mai 1872. La
Belgique, elle, après avoir été colonisée par la France et la Hollande, a eu son conseil
d’Etat en 1946. C’est en 1958 que ce conseil d’Etat avait étendu sa compétence sur
le Congo Belge.Nous allons voir cette essence occidentale aussi (bien que peut-être
pas seulement) lorsqu’il sera question d’analyser l’approche historique du droit
administratif. Par exemple, il sera dit que cette approche historique nous permettra
de mieux comprendre « le contentieux d’annulation pour excès de pouvoir » ou bien
« le contentieux de la légalité ». Mais, dans ce contentieux, il y a une jurisprudence
française qui a reconnu le principe général de droit selon lequel on peut attaquer une
décision administrative même s’il n’y a pas de texte (il s’agit de l’affaire Ministre
de l’Agriculture c/ Dame Lamotte du 17 février 1950, dont l’arrêt a été rendu par là
conseil d’Etat .
PREMIÈRE PARTIE : LES DONNÉES
ESSENTIELLES DU SYSTÈME
ADMINISTRATIF CONGOLAIS.

CHAPITRE PRÉLIMINAIRE:
L’ADMINISTRATION,DONNE FONDAMENTAL DU
DROIT ADMINISTRATIF

Section 1 : Les différentes acceptions du concept Administration.

D’emblée, notons que, tout comme le Droit, l’Administration, en Droit, est un terme
polysémique. Il revêt donc divers sens selon que l’on est en :

• droit privé où il a un sens d’un régime juridique (l’usufruit)

• droit commercial où il a un sens d’une activité de gestion (ce que fait un gérant
d’une société, différent de ce que fait un actionnaire ou un associé),

• droit judiciaire, où l’administration est utilisée pour l’établissement de la preuve


mais aussi pour le fonctionnement effectif de la justice (par exemple, on pourra dire
que l’administration de la justice congolaise laisse à désirer).

Cependant le sens qui nous intéresse ici est:

• le sens du Droit Public, où l’on distingue l’administratif du politique ainsi que du


judiciaire.

Par politique, ici, on entend le gouvernement (N.b: le gouvernement n’est pas l’Etat,
et l’Etat n’est pas le gouvernement). Ce dernier est l’appareil représentatif de l’Etat.
Il prend des décisions relatives à la bonne marche de ce dernier. Mais, la mise en
pratique de ces décisions est faite par l’administration. L’activité de cette dernière
se fait au quotidien. L’administration donc, en droit public, est le fait de « prendre
toutes les décisions nécessaires pour mettre en œuvre, rendre effectives les décisions
politiques du gouvernement ».

Le judiciaire ne s’occupe qu’à trancher les litiges advenus à la suite du non-respect


des règles administratives. L’administration, quant à elle, comme susdit, s’occupe
de la gestion de l’Etat au jour le jour.

En conclusion , le mot « Administration » dans le langage juridique n’a pas un sens


unique et univoque. Seul le contexte dans lequel on l’utilise détermine son sens.En
bref,l’Administration comprend 3 acceptions. Il est conçu tantôt comme une activité
de gestion,tantôt comme un régime juridique,tantôt comme une organisation du
service public ou privé.

Section 2 : Définition de l’Administration en R.D.C.

Le terme Administration ,en Droit comparé et en doctrine désigne matériellement


une activité et formellement une institution qui exercer cette activitée.

Matériellement ,nous entendons l’activité-même, laquelle vise à satisfaire l’intérêt


général. Alors que par sens organique, nous voyons l’ensemble des Hommes et
services publics qui justement exercent cette activité de gestion visant à satisfaire
l’intérêt général.

N.B. En Droit positif congolais est privilégié le sens formel ou organique de


l’Administration.Ceci se fait remarquer dans les articles 91,al.1;4;5;93 et 129 de
notre Constitution.

Définition de l’Adminisration par le législateur congolais.

Notons que le D.A congolais est essentiellement législatif et évolutif (contrairement


au droit administratif français qui, lui, est essentiellement jurisprudentiel).

L’administration y est définie comme étant « l’ensemble des structures, organes ou


services administratifs du pouvoir central, des provinces et des Entités Territoriales
Décentralisées (ETD, en sigle) destinés à exécuter des tâches étatiques en vue de la
satisfaction des besoins d’intérêt général ».

Ainsi, cette définition de l’administration accordant une primauté au sens organique,


nous pouvons la retrouver dans la loi n•16/001 du 3 mai 2016 fixant l’organisation
et le fonctionnement des services publics du pouvoir central, des provinces et des
ETD, ainsi que dans l’édit n• 002/2018 du 07 décembre 2018 portant statut des
agents de carrière des services publics de la ville de Kinshasa.

Section 3 : Différentes formes de l’Administration.

Il y en a 5, dont 4 ont été développées dans l’auditoire. Il s’agit des:

• formes de l’administration au sens organique;

• formes de l’administration au sens matériel ou fonctionnel;

• formes de l’administration selon le critère de la personnification juridique;

• formes de l’administration selon le critère de la spécialité;

• autres formes de l’administration.

1. Au sens organique ,nous avons les personnes administratives,les


circonscriptions administratives et les Administrations spécialisées

S’agissant des personnes administratives,ce sont,en fait, des personnes morales


de droit public, celles qui sont titulaires de la fonction administrative (que nous
allons développer tout à l’heure). Notons qu’à la place de personnes morales de
droit public, l’on peut rencontrer les expressions « personnes de droit public »,
« personnes publiques » ou encore « personnes administratives ». Ce sont des
synonymes.

L’on peut parler soit des Personnes Administratives Territoriales (P.A.T) soit des
Personnes Administratives Spécialisées (P.A.S).
Pour parler des P.A.T, il doit y avoir un territoire (national ou bien une portion)
qui est géré par elles en vue de la satisfaction des intérêts collectifs. C’est à
l’exemple de l’Etat, des Provinces( Entités territoriales régionalisée: ETR) , des
ETD( entités territoriales décentralisées), ...

Pourtant, pour parler des P.A.S, il doit s’agir des services publics dotés de la
personnalité juridique car elles ont subi une décentralisation par service
contrairement aux A.S (Administrations Spécialisées) qui nonobstant
l’autonomie de la gestion sont dépourvues de la personnalité juridique et
demeurent sous un contrôle hiérarchiqueParmi les PAS ont peut citer l’UNIKIN,
de l’OGEFREM, ... bref, des établissements publics. C’est aussi à l’exemple des
A.A.I (Autorités Administratives Indépendantes) comme la CENI. S’agissant des
P.A.S, on peut également parler de « Services publics personnalisés » ou bien de
« Services publics décentralisés ». Ce sont des termes synonymes ‼

Parmi les AS( Administrations spécialisées),on peut citer la DGI,la


DGDA( ministère des finances),la DGM( ministère de l’intérieur) , le journal
officiel de la RDC ( cabinet du Président de la République),etc.Il est important
de souligner que les A.S sont les services publics uniquement au niveau du
pouvoir central. Il y a ici aussi des services publics administratifs relevant du
gouvernement ou non, comme le Conseil Supérieur de la Magistrature,
l’Inspection Générale des Finances (dont le contrôle financier met celui de toute
autre institution en état, sauf celui du Parlement et de la Cour des Comptes), etc.

S’agissant des Circonscriptions Administratives, elles sont caractérisées par


l’absence de personnalité juridique. Pourtant, ce sont des portions du territoire
national. Ce sont soit des autorités administratives déconcentrées (ex: Régions
militaires, Circonscriptions foncières, ...) soit des subdivisions territoriales à
l’intérieur des ETR (Provinces) ou de la ville de Kinshasa (ex: Territoire, Quartier,
Village, ...).

2. Au sens matériel ou fonctionnel ,nous avons l’Administration


exécutive,l’Administration délibérante et l’Administration consultative.

S’agissant de l’administration délibérante, elle délibère pour prendre une


décision exécutoire. Mais une fois cette décision prise, elle ne passe pas elle-
même à l’exécution (ce qui n’est pas le cas dans l’administration *exécutive*).
Ex: Le conseil urbain, le conseil communal, bref, les conseils des ETD, et
même les conseils d’administration des établissements publics. Dans
l’administration exécutive, l’autorité prend des actes ou bien des décisions
exécutoires.
Une décision exécutoire est « un acte qui fait naître, de manière unilatérale
et immédiate, des obligations à charge des administrés ». Cet acte bénéficie
du titre exécutoire. Ex: Les ministères, l’UNIKIN, la DGDA ...
Cependant, cette administration peut aussi exercer une fonction
contentieuse, en tranchant des litiges en l’absence d’un juge, par une décision
administrative contentieuse.
Puis, l’administration consultative, elle, se limite à donner un avis, sans
prendre des décisions. Un avis est ce qu’une autorité peut proposer sans
imposer.Ex: Le conseil économique et social. Nous allons entamer les formes
de l’administration selon le critère de la personnification juridique.

3. Selonle critère de la personnification on va distinguer celles qui sont dotées


de la personnalité juridique de celles qui en sont dépourvues. En bref, celles
qui sont dotées de la personnalité juridique sont appelées « administrations
décentralisées » tandis que celles qui en sont dépourvues sont appelées
« administrations déconcentrées ».

S’agissant des administrations décentralisées, il s’agit des Administrations


dotées de la personnalité juridique notamment toutes les P.A.T notamment
l’Etat qui n’a pas subi la décentralisation, les Provinces qui ont subi une
décentralisation politique ou régionalisation politique et les ETD qui ,comme
susmentionné,ont subi une décentralisation territoriale ainsi que les P.A.S qui
ont subi une décentralisation par service.

Quant aux administrations déconcentrées, il s’agit des administrations qui ne


sont pas dotées de la personnalité juridique. Il n’y a qu’un seul centre
d’impulsion,de décision et de responsabilité. C’est le cas des Circonscriptions
administratives et des administrations spécialisées.
4. Selon le critère de la spécialité, nous avons l’administration
centrale ,l’administration locale et l’administration parastatale ou paraétatique.

L’administration centrale comprend toutes les administrations que l’on


retrouve à Kinshasa, siège des institutions nationales.
L’on peut citer:
•La Présidence de la République (C’est une institution différente du Président
de la République, cfr art. 68 pt 1 de la Constitution. C’est l’ensemble de
services publics rattachés au Président de la République);

• La Primature (C’est l’ensemble des services publics rattachés au Premier


Ministre. C’est là qu’on retrouve le secrétariat général du gouvernement);

•Les ministères du gouvernement;

•Les services administratifs des cours et tribunaux cités à l’article 149 al. 2 de
la Constitution ...

L’administration locale, elle, comprend les provinces et la ville de Kinshasa


(car Kinshasa est une ville, mais qui a statut de province, cfr art. 2 al. 1 et 3
de la Constitution), les ETD (à savoir les Villes, les Communes, les Secteurs
et les Chefferies).

Puis, vient l’administration parastatale ou para-étatique. Il ne s’agit pas de


l’administration des entreprises publiques car, depuis la réforme de 2008, ces
dernières, bien qu’elles appartiennent à l’Etat, sont des personnes morales de
droit privé. Il s’agit ici de l’administration des P.A.S ou des services publics
personnalisés résultant de la décentralisation sectorielle, fonctionnelle,
technique ou par service (le tout veut dire la même chose).

Il s’agit ici des établissements publics classiques organisés par la loi du 07


juillet 2008 portant dispositions générales applicables aux établissements
publics (à l’exemple de l’OGEFREM, l’OCC,la CNSS ...) et des
établissements publics de l’enseignement supérieur et universitaire registre
par la loi-cadre du 11 février 2014 de l’enseignement national (plus tard, nous
allons voir si c’est quoi une loi-cadre) (c’est à l’exemple de l’ISP, l’ISC,
l’UNIKIN, l’UNILU, l’UNIKIS ...).

Mais il y a ici aussi les A.A.I., à l’exemple de la Banque Centrale du Congo,


la CENI, le Conseil Supérieur de l’Audio-Visuel (CSAV en sigle) ...Les A.A.I
ne sont pas des établissements publics car elles ne sont aucunement soumises
à un contrôle de tutelle

Section 4 : La fonction administrative et ses caractéristiques

Les fonctions de l’Etat renvoient aux pouvoirs juridiques reconnus aux organes de
l’Etat. Il s’agit de diverses manières par lesquelles l’Etat agit. Tandis que les tâches
de l’Etat renvoient à quelque chose de plus pratique. Il s’agit de diverses activités
exercées par les personnes administratives conformément au droit effectivement en
vigueur (Droit positif).

Qui plus est, il n’existe que 3 fonctions de l’Etat, alors que les tâches de l’Etat sont
multiples.

Les fonctions de l’Etat sont:

•La fonction normative;

• La fonction juridictionnelle;

• La fonction administrative.

S’agissant de la fonction normative, cette expression est préférée à la fonction


législative, car elle est beaucoup plus large. La fonction normative comprend la
fonction constituante (exercée par le Constituant), la fonction législative (exercée
par le législateur) et la fonction réglementaire (exercée par l’administration). Nous
comprenons donc que cette fonction a pour objet l’élaboration des normes qui
s’imposent à tous.
La fonction juridictionnelle , exercée par les cours et tribunaux, a pour objet de
trancher les litiges relatifs à l’existence ou l’application des lois.
La fonction administrative, exercée par l’administration, a pour objet la réalisation
des tâches de l’Etat par des actes juridiques et des opérations matérielles. Ces tâches
peuvent être par exemple le placement de l’éclairage public, le recensement de la
population, etc. Elles sont nombreuses et indénombrables, surtout depuis que l’on
est passé de la conception de l’Etat-Gendarme à celle de l’Etat-Providence.

Différences entre la fonction Administrative et les fonctions de lEtat

-La fonction administrative diffère de la fonction normative en ce sens qu’elle a


pour but l’accomplissement des normes établies.

Mais, lorsqu’on doit voir la fonction normative dans un sens matériel, l’on se rend
compte qu’il n’y a apparemment pas de différence entre une loi et un règlement, ce
dernier étant produit par l’Administration. La différence réside seulement au niveau
des organes qui édictent ces normes, au niveau de la procédure ainsi qu’au niveau
des expressions ou termes légistiques.

Dans ce sens, nous comprenons que l’Administration exerce aussi une fonction
normative, via le pouvoir réglementaire (le règlement est l’acte administratif par
excellence ‼).

Notons que c’est le Premier Ministre, en R.D.C., qui est le titulaire du pouvoir
réglementaire., le Président de la République l’exerce également, mais son pouvoir
réglementaire est limité ou bien résiduel.

Le Premier ministre statue par voie de décret (art. 92 de la Constitution) alors que le
Président de la République, par voie d’Ordonnance (art. 79 de la Constitution).

Mais, notons qu’il est possible que le Premier Ministre délègue certains de ses
pouvoirs aux ministres, conformément à l’article 92 in fine de la Constitution. Dans
ce cas, ou même dans le cadre de leur pouvoir réglementaire qui est aussi limité, les
Ministres statuent par voie d’Arrêté (art. 93 de la Constitution).
Cependant, de façon très limitée, le Président de la République peut prendre des
mesures qui sont normalement du domaine de la loi via un texte appelé
« Ordonnance-loi » (lire pour cela l’article 129 de la Constitution).

-La fonction administrative diffère de la fonction juridictionnelle au regard de


leurs missions.

Mais, l’on se rend compte que cette fonction de trancher les litiges n’est pas
seulement dévolue au pouvoir judiciaire. En vertu du dédoublement fonctionnel, le
Parlement et l’Administration l’exercent aussi.

Le Parlement l’exerce par la mise en accusation du Président de la République, du


Premier Ministre ou même des autres membres du gouvernement (art. 166 de la
Constitution).

Les privilèges de l’Administration

L’Administration l’exerce via la Cour des Comptes, qui, étant en même temps un
service public administratif et une juridiction administrative spécialisée, juge les
comptes des comptables publics, en rendant des arrêts soit de quitus (pour avaliser)
soit de débet (pour désapprouver).

L’Administration, afin d’assurer l’intérêt général, jouit des prérogatives de


puissance publique, qu’on appelle aussi « Privilèges de l’Administration ».

Il y en a 4:

• Le privilège de la décision exécutoire;

• Le privilège du préalable;

• Le privilège de l’exécution d’office;

• Le privilège réglementaire.

Le privilège de la décision exécutoire veut dire tout simplement que c’est le privilège
de l’administration de prendre des décisions exécutoires que nous avons définies
plus haut.

Le privilège du préalable veut dire que l’administration peut prendre des décisions
qui s’exécutent sans que l’on puisse recourir au juge pour obtenir un titre exécutoire.
Le privilège de l’exécution d’office signifie que l’administration peut recourir à
l’exécution forcée pour vaincre la résistance à ses décisions.

Puis, enfin, le privilège réglementaire veut dire que l’administration peut exercer la
fonction
TITRE I: LE DROIT ADMINISTRATIF

CHAPITRE I : L’OBJET DU DROIT


ADMINISTRATIF

Section 1: la défini du D.A ,corps de règles juridiques et


discipline scientifique

Section 2 : les éléments essentiels de la définition


Section 3 : la relativité de la définition scientifique du D.A

CHAPITRE II : LES CARACTÈRES PROPRES OU TRAITS


ORGINAUX DU D.A CONGOLAIS

Section 1 : les traits fondamentaux


Section 2 : les caractères techniques du D.A congolais

CHAPITRE III: LES MÉTHODES D’APPROCHE EN D.A


Section 1: L’importance de la méthode inductive et de
l’approche diachronique
Section 2: les relations du D.A avec les sciences administratives
et l’intérêt de l’approche sociologique
TITRE II: LES BASES DU DROIT
ADMINISTRATIF CONGOLAIS.

Par bases du D.A ,on voit les sources c’est-à-dire les facteurs,les données,les
procédures autres que les sources formelles et classiques qui alimentent donnent
naissance à des règles obligatoires applicables à l’Administration.

Ainsi nous avons comme bases du D.A:

• les bases idéologiques;

• les bases historiques;

• les principales sources d’inspiration intellectuelle;

• les bases constitutionnelles ,lesquelles sont relatives à l’organisation, à l’action et


au contrôle de l’administration publique de la R.D.C (il s’agit d’ailleurs des intitulés
des trois parties restantes de ce cours. Ce cours tourne donc autour de ces aspects,
de ces bases).
CHAPITRE 1 : LES BASES IDÉOLOGIQUES DU D.A
CONGOLAIS.

Nous comprenons, de par l’intitulé, qu’il est question ici de traiter des idées, des
croyances sur lesquelles se fonde le droit administratif congolais.

Le droit administratif a donc aussi une philosophie, une dimension axiologique,


comme le droit constitutionnel.

La dimension axiologique du droit constitutionnel s’explique par « la protection des


droits et libertés fondamentaux des citoyens », une des bases idéologiques du droit
administratif est aussi « la nécessité de concilier les droits fondamentaux de
l’homme et du citoyen et la puissance publique et l’autorité de l’Etat » (nous
comprenons donc que le droit administratif et le droit constitutionnel sont
intimement liés).

Les bases idéologiques du droit administratif congolais se trouvent de ce fait dans


deux idées essentielles, à savoir:

• la nécessité de concilier les droits fondamentaux de l’homme et du citoyen et


la puissance publique et l’autorité de l’Etat;

• l’idée de service public ou la nécessité de satisfaire les besoins collectifs


déterminés.

En résumé, nous pouvons retenir de cette idée que le droit administratif, contenant
des règles qui confèrent des prérogatives de puissance publique à l’administration,
afin que cette dernière assure l’intérêt général, tient compte des droits fondamentaux
des citoyens.

Il met donc en équilibre l’autorité de l’Etat et la puissance publique avec les droits
et libertés fondamentaux des individus vivant dans la société concernée.
Les droits et libertés fondamentaux des citoyens sont donc à l’aune de la fonction
administrative..
CHAPITRE II : LES BASES HISTORIQUES ET DU D.A
CONGOLAIS ET LES PRINCIPALES SOURCES
D’INSPIRATION INTELLECTUELLE DU D.A CONGOLAIS

Section 1: Des bases historiques

Il est question ici de remonter dans le temps, depuis le Droit traditionnel négro-
africain (paragraphe 1), en passant par le droit public de l’E.I.C. (paragraphe 2),
jusqu’au droit du Congo belge (paragraphe 3).

1. Le Droit traditionnel négro-africain

Ici, il s’agit d’une période qui existait avant la fondation de l’E.I.C en 1885. Comme
pour dire que, avant l’arrivée des Blancs, il existait bien des sociétés politiques au
Congo. Il s’agit par exemple du Royaume Kongo, du Royaume Kuba, de l’Empire
Luba, l’Empire Lunda, etc.

Cependant, l’organisation politique que nous avons actuellement n’existait pas


pendant cette période. C’est le 1er août 1885 qu’un décret du Roi souverain fixa les
limites des frontières du pays.

2. Le Droit Public de l’E.I.C (1885 - 1908)

C’est dans cette époque qu’a eu lieu la limitation de nos districts. De plus, il y a des
textes adoptés dans cette période qui sont en vigueur jusqu’à aujourd’hui, à
l’exemple du Code Civil: Livre 3 (décret du 30 juillet 1888 intitulé des Contrats ou
Obligations Conventionnelles).

Retenons que l’E.I.C formait une union personnelle avec la Belgique.

Qu’entend-t-on par union personnelle?

C’est une des formes anciennes des Etats Composés dans laquelle plusieurs Etats
avaient un même souverain tout en étant distincts.
Elle diffère de l’union réelle qui est l’autre forme ancienne des Etats composés dans
laquelle des Etats, aussi distincts fussent-ils, avaient non seulement un même
souverain, mais aussi un même gouvernement.

Notons également qu’à cette époque, il n’y avait pas de Constitution. Le roi dirigeait
le pays par décret constitutionnel (outre l’Acte Général de la Conférence de Berlin,
du 26 février 1885/ cfr cours d’Eglise et Etat).

3. Le Droit Public du Congo Belge (1908 - 1960)

Notons qu’à cette époque, la Belgique colonisait le Congo par à une loi organique,
la Charte coloniale du 18 octobre 1908. Mais avant, la Belgique avait elle-même été
colonisée 2 fois par la Hollande d’abord, ensuite par la France, de laquelle elle a eu
l’indépendance en 1830. C’est ainsi qu’elle eut sa Constitution le 7 février 1830.

Soulignons de ce fait que la charte coloniale n’était pas une Constitution ‼

Section 2: Des sources d’inspiration intellectuelle du droit


administratif congolais

Tout simplement, il s’agit ici des droits publics d’autres cieux qui ont inspiré la
législation administrative congolaise, notamment le droit public français, le droit
public belge, le droit public du Portugal, de l’Espagne, de la Hollande, de
l’Angleterre, bref, le droit public comparé.
CHAPITRE III : LES BASES CONSTITUTIONNELLES DU
D.A CONGOLAIS

Les bases constitutionnelles apparaissent très fondamentales pour le Droit


administratif, au point que lorsqu’elles ne sont pas maîtrisées, l’on risque de faire du
droit administratif une interprétation erronée.

Il s’agit ici des bases constitutionnelles relatives à l’organisation, à l’action et au


contrôle de l’administration.

Mais, ces bases ne peuvent être solides que dans un Etat de droit.

Section 1: La R.D.C est un Etat de droit


Nous pouvons affirmer que la R.D.C, malgré les bavures constatées dans la pratique,
est un Etat de droit, au regard de ces 3 conditions essentielles:

• la soumission des actes des autorités publiques au droit et à des règles


préétablies (paragraphe 1);

• la soumission de l’action des autorités administratives au contrôle du juge


(paragraphe 2);

• le fonctionnement d’un régime démocratique pluraliste (paragraphe 3).

1. La soumission des actes des autorités administratives au Droit: Principe de


la légalité

Souvenons-nous de ce principe de la légalité lorsque nous parlions des 4 principes


que doivent respecter les règles de droit privé lorsqu’elles sont similaires à celles
du droit administratif, au regard de son contenu spécifique (nous rappelons qu’il
s’agit des principes: de la légalité des actes administratifs; de l’égalité des usagers
devant les services publics; de l’adaptabilité ou la loi du changement; de la
continuité et de la régularité des services publics).
Il s’agit d’un principe sacro-saint, selon lequel tout acte administratif doit être
conforme à la loi, en vertu de la hiérarchie des normes qui veut que tout acte
inférieur soit conforme à l’acte immédiatement supérieur en force juridique.

De ce fait, pour que les actes des autorités publiques congolaises produisent les
effets juridiques escomptés, il doivent être soumises à ce principe, doivent être
conformes à la loi.

2. La soumission de l’action des autorités administratives au contrôle du juge

Puisque les actes des autorités administratives doivent être conformes à la loi,
le pouvoir judiciaire, dans toute son indépendance, doit les contrôler afin de
sanctionner le non-respect de cette exigence juridique (cfr art. 153 al. 4 et art.
157 et suivants de la Constitution).

3. Le fonctionnement d’un régime démocratique pluraliste

Il y a deux versants dans cette démocratie pluraliste, lesquels sont la


séparation des pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire et
l’existence d’un pouvoir judiciaire effectivement indépendant du pouvoir
législatif et du pouvoir exécutif (art. 149 et 151 de la Constitution)

Cependant, cette indépendance du judiciaire n’est effective que dans le respect


de 3 conditions:

•le juge congolais doit être indépendant du pouvoir législatif. L’article 151 de
la Constitution dispose dans son alinéa 2 que « le pouvoir législatif ne peut ni
statuer sur des différends juridictionnels, ni modifier une décision de justice,
ni s’opposer à son exécution ». Il ajoute d’ailleurs dans son alinéa 3 que
« toute loi dont l’objectif est manifestement de fournir une solution à un
procès en cours est nulle et de nul effet ».
Donc, le législateur ne doit aucunement faire pression au juge lorsqu’il se doit
de dire le droit. Il doit fixer le statut légal et barémique des magistrats.

•le juge congolais doit être indépendant du pouvoir exécutif.


L’article 151 alinéa 1 dispose que « le pouvoir exécutif ne peut donner
d’injonction au juge dans l’exercice de sa juridiction, ni statuer sur les
différends, ni entraver le cours de la justice, ni s’opposer à l’exécution d’une
décision de justice ».
Donc, le gouvernement ne doit pas déranger les nominations des magistrats,
ni gêner le Conseil Supérieur de la Magistrature dans son travail (il sied de
préciser qu’il existe une nette différence entre le pouvoir exécutif et le
gouvernement).

• le juge congolais doit être indépendant et du pouvoir législatif et du pouvoir


exécutif.

Toutes ces conditions étant réunies en R.D.C., nous pouvons donc affirmer que cette
dernière est un Etat de droit.

Section 2 intitulée: _Des bases constitutionnelles relatives à


l’organisation et au fonctionnement de l’administration
Ici, il sera question d’analyser 3 paragraphes:

• Le bicéphalisme de l’exécutif congolais;

• La constitutionnalisation du principe de la décentralisation territoriale et de


la régionalisation politique;

• La constitutionnalisation du statut des P.A.S.Paragraphe 1er: Le


bicéphalisme de l’exécutif congolais

1. Le bicéphalisme de l’exécutif

Notons d’entrée de jeu qu’un exécutif peut avoir deux formes: il est soit moniste ou
monocéphale ou soit dualiste ou bicéphale. Lorsqu’il est moniste, il est soit moniste
unipersonnel ou monocratique soit moniste collégial.
Il est moniste lorsque toutes les compétences de l’exécutif sont dévolues à un seul
organe. Ex: Le Président des Etats-Unis qui est à la fois Chef de l’Etat et Chef du
gouvernement.

Mais il es dualiste lorsque les compétences de l’exécutif sont partagées entre deux
organes: un Chef de l’Etat et un Gouvernement à la tête duquel il y a le Premier
Ministre (c’est pourquoi nous avons souligné ci-haut que le pouvoir exécutif est
différent du gouvernement, car le gouvernement est un organe de l’Etat qui exerce
le pouvoir exécutif. Mais dans le cas d’un exécutif bicéphale, ce pouvoir est aussi
dévolu au Chef de l’Etat).

Ainsi, l’exécutif de la R.D.C., lui, est bicéphale, c-à-d qu’il a deux têtes, à savoir le
Président de la République et le Premier Ministre.

A. Le Président de la République

Nous pouvons lire tout ce qui le concerne dans les articles 69 à 89, sans préjudice
d’autres dispositions, de la Constitution.Mais en résumé, nous pouvons noter que,
comme dans toute République qui se respecte, le Président est élu au suffrage
universel (direct).

C’est lui l’autorité administrative suprême de l’Etat et la première personnalité de


l’exécutif. Il est donc supérieur au Premier Ministre, ce dernier étant celui qui
endosse la responsabilité du gouvernement devant le Parlement.

B. Le Premier Ministre

Nous pouvons lire ce qui le concerne dans les articles 78, 90 à 99, sans préjudice
d’autres dispositions, de la Constitution.Néanmoins, nous pouvons retenir qu’il est
le Chef du gouvernement (et non Chef de l’exécutif, ce dernier étant le Président). Il
est issu de la majorité parlementaire.

C’est lui l’autorité administrative principale chez nous, jouissant du pouvoir


réglementaire général. De plus, ses actes sont contresignés par les ministres
compétents.

Il faudra cependant distinguer le contreseing primo-ministériel du contreseing


ministériel.
Le contreseing primo-ministériel est celui qu’appose le Premier Ministre sur les
actes du Président de la République en vue d’endosser sa responsabilité. Tandis que
le contreseing ministériel est celui apposé par le ministre compétent sur les actes du
Premier Ministre en vue d’en assumer l’exécution.

Notons en sus, également, que le gouvernement a aussi des pouvoirs qui lui sont
reconnus par la Constitution (art. 90 à 99, sans préjudice d’autres dispositions). Il est
caractérisé par sa collégialité, sa solidarité et sa hiérarchisation (à sa tête, il y a le
Premier Ministre).

2. La constitutionnalisation du principe de la décentralisation territoriale


et de la régionalisation politique

Nous sommes sûrement tous sans ignorer que la forme de l’Etat congolais est le
régionalisme constitutionnel, qui est une forme à califourchon (à cheval) entre l’Etat
unitaire et l’Etat fédéral.

Ainsi, cette forme, bien que pas reprise explicitement dans la Constitution actuelle,
se laisse voir dans les dispositions de cette dernière, particulièrement dans les articles
2 et 195 (pour les E.T.R. ou Provinces) puis 3 (pour les E.T.D.).

Cependant, cela n’a toujours pas été le cas dans l’histoire constitutionnelle
congolaise.

Nous sommes avant la période de la transition qualifiée par le professeur DJOLI


« La transition disputée ou emphatique ».

Il y avait une ordonnance-loi (acte législatif) du 25 février 1982 qui régissait cette
décentralisation. Se situant par rapport à l’Acte Constitutionnel de la Transition du
9 avril 1994, cinquième texte à valeur constitutionnelle de cette période de transition,
il a donc été dit qu’avant l’A.C.T., la décentralisation territoriale n’était pas
constitutionnelle mais plutôt légale.

Ensuite, sous l’A.C.T., cette décentralisation fut consacrée par la Constitution.


Lorsqu’on atteignit la période de transition appelée par le professeur DJOLI
« Transition imposée ou autoritaire », avec le décret-loi du 27 mai 1997, cette
décentralisation fut légale et non constitutionnelle.

Puis, dans la transition « partagée ou négociée », avec la Constitution de la


Transition du 4 avril 2003, elle redevint constitutionnelle, pour qu’enfin cette
décentralisation soit acquise sous la Constitution de 2006, celle en vigueur donc.

Cependant, tel que prévu par la Constitution, il y a une loi organique qui détermine
les principes fondamentaux concernant la libre administration des provinces et des
ETD ...

3. La constittutionnalisation du statut des personnes administratives


spécialisées ou de la décentralisation fonctionnelle,technique ou par
service.

A. Les entreprises publiques

Jadis, elles étaient régies, en R.D.C., par la loi du 6 janvier 1978, comme nous le
savons. Nous savons également qu’il y eut une réforme entreprise en 2008 par le
Comité de Pilotage de la Réforme des Entreprises Publiques (COPIREP) dont les
raisons nous ont été enseignées en G2 dans le cours de LME, dont on eut également
une ébauche en G1 dans le cours de Droit Economique et Social.

Ainsi, les entreprises publiques étaient transformées soit en sociétés commerciales


soumises aux règles de droit commun, soit en établissements publics ou services
publics, d’autres d’ailleurs étaient dissoutes (les canards boiteux).

C’est ainsi qu’on a actuellement deux catégories d’entreprises publiques, à savoir:

• les sociétés commerciales où l’Etat ou toute autre personne morale de droit public
détient la totalité des actions ou parts sociales (à l’exemple de la SNEL);

• les sociétés commerciales où l’Etat ou toute autre personne morale de droit public
détient la majorité absolue des actions ou parts sociales (à l’exemple de la BCDC).

Cette catégorisation ressort de la définition légale d’une entreprise publique


contenue à l’article 2 de la loi n•08/008 du 7 juillet 2008 portant dispositions
générales relatives au désengagement de l’Etat des entreprises du porte-feuille de
l’Etat.

B. Les établissements publics

Par définition, un établissement public est _ « toute personne morale de droit public
créée par l’Etat en vue de remplir une mission de service public »_ (article 2 de la
loi n•08/009 du 7 juillet 2008).

Notons qu’un service public n’a pas en réalité de personnalité juridique. Lorsqu’il
en bénéficie, il devient un établissement public. Donc, un établissement public est
un service public personnifié, décentralisé.

Il en existe deux types en droit positif congolais:

• les établissements publics classiques régis par la loi n•08/009 du 7 juillet 2008
portant dispositions générales applicables aux établissements publics (ex: FIKIN,
CNSS, RTNC, ...);

• les établissements publics du secteur de l’enseignement supérieur et universitaire,


régis par la loi-cadre du 11 février 2014 de l’enseignement national (ex: UNIKIN,
ISP, ...).

C. Les organismes publics

Cfr les A.A.I (Autorités Administratives Indépendantes) vues lorsqu’il était question
d’analyser les P.A.S. dans les formes de l’administration selon le critère organique
ou formel, mais aussi les administrations parastatales ou para-étatiques dans les
formes de l’administration selon le critère de la spécialité.

Mais en bref, nous pouvons dire que l’on aurait pu les considérer comme les
établissements publics ou les entreprises publiques. Mais, étant donné que les
établissements publics sont sous tutelle et que les entreprises publiques ne sont plus
des personnes morales de droit public, eu égard du fait que les organismes publics
sont très autonomes, on ne peut donc pas les considérer comme tels.
Section 3: Les bases constitutionnelles relatives à l’action de
l’administration

Si l’administration est si bien organisée comme sus-révisée ou vue, c’est pour qu’elle
puisse agir afin de satisfaire l’intérêt général.

Cependant, elle n’agit pas n’importe comment.

Elle a des manières bien précises et bien précisées par lesquelles elle le fait. Ce sont
les modalités d’action de l’administration. Il y en a 2, à savoir:

• la police administrative (la réglementation pour l’intérêt général);

• les service publics (les prestations fournies en vue de satisfaire l’intérêt


général).

Mais, il ne faut pas confondre modalités d’action et moyens d’action. Car, les
modalités d’action sont les manières par lesquelles l’administration agit, tandis que
les moyens d’action sont ce qu’elle utilise, ce qu’elle a à sa disposition pour agir.
Les modalités, nous avons revu, il y en a 2. Mais, les moyens, eux, sont au nombre
de 3. Il s’agit de:

- moyens humains; (paragraphe 1)

- moyens juridiques; (paragraphe 2)

- moyens matériels. (paragraphe 3)

1. Les moyens humains

En résumé, les moyens humains de l’administration, c’est la fonction publique. Cette


dernière est _ « l’ensemble du personnel administratif de l’Etat qui est composé des
agents publics de l’Etat mais aussi et surtout des agents de carrière des services
publics de l’Etat »_.
Ainsi, parler des bases constitutionnelles relatives aux moyens humains de l’action
de l’administration, c’est traiter des dispositions constitutionnelles relatives:

• à l’existence d’une fonction publique nationale d’une part et d’une fonction


publique provinciale et locale d’autre part (art. 193, 202 point 8, 204 point 3,
122, 197 de la Constitution);

• au statut particulier des magistrats et au régime juridique du Conseil


Supérieur de la Magistrature (art. 122 point 6 et 150 alinéas 3 et 4 de la
Constitution, loi organique du 10 octobre 2006 portant statut des magistrats,
loi organique du 5 août 2008 portant organisation et fonctionnement du Conseil
Supérieur de la Magistrature, et le règlement intérieur du CSM);

• à l’existence des statuts particuliers pour les membres des forces armées et de
la police nationale (art. 122 point 15 de la Constitution, loi du 15 janvier 2013
portant statut du personnel militaire des FARDC, loi du 1er juin 2013 portant
statut du personnel de carrière de la Police Nationale Congolaise).

2. Les moyens juridiques ou pouvoirs de l’administration

Comme le dit l’intitulé, il s’agit ici des pouvoirs de l’administration organisés ou


prévus par des lois. Ces moyens sont aussi consignés dans la Constitution.

Deux actes jouent ici: la loi et le règlement.

En premier lieu, il sied de distinguer la loi du règlement.

A. Distinction entre la loi et le règlement

Dans leurs définitions, ici, il y a primauté ou prééminence du critère organique ou


formel.

La loi, c’est tout acte édicté par le législateur national suivant la procédure législative
fixée par la Constitution telle que complétée par le règlement intérieur de
l’Assemblée nationale et du Sénat et promulguée par le Président de la République.
Tandis que le règlement, c’est tout acte unilatéral de l’administration ayant une
portée générale et impersonnelle et s’appliquant à des cas ou à des personnes qui ne
sont pas nommément citées_.
Il faut signaler que la loi a un domaine limité c’est-à-dire qu’elle ne peut intervenir
que dans les matières limitativement énumérées par la Constitution aux articles 122
et 123 ainsi qu’éventuellement dans ses autres dispositions. En ces matières la loi ne
pose que des règles générales dna sle cadre de l’article 122 ( domaine des lois
particulières) sinon elle fixe les principes fondamentaux ou les règles de base en
application de l’article 123 ( domaine des lois-cadres).Contrairement à la loi,le
domaine du règlement n’est pas limité par la Constitution. Celle-ci dispose en son
article 128 que les matières autres que celles qui sont du domaine de la loi ont un
caractère réglementaire.

En d’autres termes ,la compétence réglementaire de l’exécutif est de droit commun


alors que la compétence législative est d’exception.

Ainsi le domaine du règlement comporte 3 catégories de matières,à savoir:

-les matières totalement et exclusivement réservées aux règlements( article 128


de la Constitution);

-les matières parallèlement réservées aux règlements( article 123 de la


Constitution);

-les matières totalement assignées au législateur dont l’exécution des lois est
réservée à l’exécutif.,particulièrement au premier ministre ( article 92,al.1 de
la Constitution).

Selon la classification suivant le rapport entre la loi et le règlement,nous avons deux


types de règlement qui sont : le règlement subordonné et le règlement autonome

Le premiers est celui qui apour objet de compléter la loi ou d’en assurer l’exécution
et qui sont de ce fait directement subordonnés à la loi.

Alors que le second intervient dans un domaine où la loin ne peut pas ou ne peut
plus intervenir . Cependant c’est lorsque le règlement couvre une matière non encore
régie par la loi que l’on parle de règlement autonome au sens doctrinal.Son
autonomie est relative dans le sens où la loi peut intervenir à tout moment et
supprimer et le supprimer.
B. Supériorité firpmelle de la loi sur le règlement

En effet, la loi ne subit pas un contrôle de conformité au règlement auprès du juge


administratif, mais plutôt un contrôle de constitutionnalité auprès du juge
constitutionnel, contrôle qui peut être fait soit par voie d’action (système européen,
avec Hans Kelsen) soit par voie d’exception (système américain, avec l’affaire
Marbury vs Madison).

Mais, le règlement, lui, en cas de contentieux d’annulation pour excès de pouvoir ou


contentieux de la légalité ou encore contentieux du règlement, fait l’objet d’un
contrôle de sa conformité à la loi auprès du juge administratif.

Ce contrôle peut aussi être fait soit par voie d’action (de façon directe) soit par voie
d’exception (devant une juridiction).

Lorsqu’il s’agit d’un contrôle par voie d’exception, à la différence de celui de


constitutionnalité, ici il est fait par le même juge devant qui cette exception est
soulevée, même s’il s’agit d’un juge de l’ordre judiciaire. Mais seulement, les effets
de cette décision ne seront que « erga partes », c-à-d cette décision ne va valoir que
pour le procès. Pourtant, lorsque le contrôle est effectué par voie d’action, les effets
de la décision du juge administratif sont « erga omnes », c-à-d opposables à tous.

3.Les moyens matériels et financiers de l’administration

Par « moyens matériels » de l’administration, nous entendons ce que cette dernière


a en sa disposition pour agir, mais sur le plan purement matériel et financier. Est
« matériel » ce qui est formé de « matière ».

C’est ainsi que dans ce paragraphe, il y a des points relatifs au sol et sous-sol de
l’Etat (A) ainsi qu’aux autres biens à caractère public (C et D). Mais il y a aussi un
point traitant des moyens financiers de l’administration, que sont principalement les
finances publiques (B).

A. La souveraineté permanente de l’Etat sur le sol et le sous-sol

L’intitulé de ce point le résume en lui-même.

Il s’agit d’une notion apprise l’année passée dans le cadre du cours de Droit civil:
les biens, dans la partie relative au régime foncier et immobilier.
La loi n•73/021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime foncier
et immobilier et régime des sûretés (loi foncière), telle que modifiée et complétée à
ce jour, dispose dans son article 53 que « le sol et le sous-sol de l’Etat sont la
propriété exclusive, inaliénable et imprescriptible de l’Etat ».

Cela a également été repris dans la Constitution dans son article 9.

Contrairement en France, où les particuliers peuvent acheter le sol, chez nous, le sol
ne peut faire l’objet que de concession et non de cession, c-à-d il ne peut faire l’objet
que d’un transfert de jouissance et non d’un transfert de propriété. _Aliis verbis_,
l’Etat congolais ne peut donc céder ni son sol ni sous-sol.

Cependant, il est garanti un certain privilège aux nationaux en ce qu’ils peuvent ne


fût-ce que jouir d’une concession perpétuelle, alors que les étrangers ne peuvent que
jouir des concessions ordinaires, dont la durée maximale est de 25 ans, en principe
(car l’usage, par exemple, est d’une durée de 15 ans). Rappelons que ces concessions
ordinaires sont l’emphytéose, la superficie, l’usufruit, l’usage et la location. Mais
cette dernière est considérée par certains auteurs comme n’étant pas une concession
ordinaire, car étant plutôt préparatoire à une concession.

Notons, en sus, que lorsqu’il est établi une concession d’un bien du domaine public,
c’est ce que nous appelons « le contrat administratif ».

B. Les Finances Publiques

L’intitulé de ce point le résume également, d’autant plus qu’il s’est agi de tout un
cours l’année passée, dispensé par le professeur BUABUA.

Nous pouvons retenir de ce point que l’administration ne peut effectuer des recettes
et exécuter des dépenses que sur base d’une loi des finances (différente de la loi sur
les Finances Publiques, autrement appelée LOFIP), qu’on appelle aussi « loi
budgétaire ». Cette dernière est votée chaque année (le principe de l’annalité ou de
l’annualité du budget) par le Parlement, mais elle est élaborée par le Gouvernement.
La loi budgétaire apparaît donc comme un acte d’autorisation du Parlement au
gouvernement. C’est le Parlement qui est l’autorité budgétaire, mais plus
précisément l’Assemblée Nationale.
Notons, en sus, qu’aujourd’hui, il existe un budget du pouvoir central ainsi qu’un
budget des Provinces (art. 175 de la Constitution).

C. Le caractère sacré et inviolable des biens publics

Comme le dit l’intitulé, les biens de l’Etat ont un caractère sacré et donc inviolable.
Mais, pourquoi? C’est justement pour assurer une certaine fluidité, une garanti de
l’intérêt public que recherche l’administration.

De ce fait, les citoyens ne doivent pas détruire, mais protéger ces biens (art. 67 de la
Constitution).

D. L’interdiction au Président de la République, aux membres du gouvernement


d’acheter ou de louer directement ou indirectement un bien appartenant au
domaine de l’Etat, des Provinces et des E.T.D.

En effet, si les gouvernés ne peuvent s’approprier les biens publics, les gouvernants
non plus. Cette interdiction a été constitutionnelle depuis l’A.C.T du 9 Avril 1994
en passant par la C.T du 4 avril 2003. Avec l’actuelle Constitution, nous la lisons
dans l’article 98.

Puisqu’ils ne doivent ni louer ni acheter ces biens, afin de s’en rassurer, ils doivent,
avant leur entrée en fonction ainsi qu’avant d’en sortir, faire une déclaration écrite
de leur patrimoine familial auprès de la Cour Constitutionnelle, qui, elle, va faire
savoir cela à l’administration fiscale. Nous pouvons le lire à l’article 99 de la
Constitution.

E. Distinction du domaine public et du domaine privé de l’Etat, des provinces et


des E.T.D.

Comme nous l’avons vu l’année passée dans le cours de Droit Civil: les biens, le
domaine de l’Etat est divisé en deux parties: le domaine public et le domaine privé.

Le domaine privé de l’Etat comprend les biens qui sont susceptibles d’appropriation
par les privés. Tandis que le domaine public de l’Etat comprend les biens qui ne sont
pas susceptibles d’appropriation par les privés (ex: le sol et le sous-sol). Cependant,
un bien du domaine public peut devenir aliénable en sortant du domaine public pour
aller au domaine privé, par la procédure spéciale de désaffectation.
Ainsi, comment savoir que tel bien est du domaine public et que tel autre n’en est
pas?

La réponse est simple. Un bien domaine public soit appartient à tout le monde soit
est utilisé pour un service public. Base constitutionnelle: art. 9 et 98 de la
Constitution.

Section 4: Des bases constitutionnelles relatives au contrôle de


l’administration
Comme nous le savons, l’administration vise la satisfaction de l’intérêt général.
C’est ainsi qu’il y a des règles qui lui confèrent des prérogatives de puissance
publique, des privilèges. Cependant, afin de s’assurer de cette finalité qu’elle
recherche, cette finalité escomptée, elle doit être contrôlée.

Il existe 3 contrôles classiques subis par l’administration:

• le contrôle politique (paragraphe 1);

• le contrôle administratif (paragraphe 2);

• et le contrôle juridictionnel

1. Le contrôle politique par le Parlement

Signalons d’emblée que chaque contrôle a été étudié dans leurs modalités (A) puis
dans leurs sanctions (B).

A. Modalités

Comme le dit si bien l’intitulé du paragraphe, ce contrôle politique est effectué par
le Parlement, qui est *l’organe politique par excellence*.

Il est vrai que ce contrôle est effectué de la même manière par l’Assemblée Nationale
et par le Sénat (art. 100 al. 2 de la Constitution), mais la responsabilité politique du
gouvernement n’est engagée que devant l’Assemblée Nationale, qui peut se faire
aider par la cour des comptes. Bien que nous allons le réviser tout à l’heure, cette
dernière, étant l’expert financier du parlement, a deux natures juridiques: elle est soit
un service public administratif soit une juridiction administrative spécialisée.
B. Sanction

• Motion de défiance et Motion de Censure (art. 146 et 147 de la Constitution):


Rappelons qu’on parle de Motion de défiance, lorsqu’il doit y avoir démission d’un
seul membre du Gouvernement sous l’impulsion du Parlement. Mais, on parle de
Motion de Censure lorsqu’il doit y avoir démission de tout le gouvernement sous
l’impulsion du Parlement. Dans ce cas, le Premier Ministre remet la démission du
gouvernement au Président de la République dans les 24 heures de l’adoption de la
Motion.

• Mise en accusation du Président de la République, du Premier Ministre et des


Ministres (art. 166, ajoutés les articles 153 et 164 de la Constitution): Comme nous
le savons, le Président de la République et le Premier Ministre sont mis en accusation
devant la cour constitutionnelle, alors que les ministres sont mis en accusation
devant la cour de cassation.

2. Le contrôle administratif par le gouvernement

A. Modalités

Bien que ce soit le Premier Ministre qui conduit la politique de la nation (en
concertation avec le Président de la République) et qui exerce le pouvoir
réglementaire général, c’est le Président de la République qui contrôle les grands
services publics de l’Etat. Lorsqu’il contrôle les services relevant de l’administration
centrale, on parle du contrôle hiérarchique. Alors que lorsqu’il contrôle les services
décentralisés, on parle du contrôle de tutelle.

Néanmoins, le gouvernement aussi exerce ce contrôle conformément aux prescrits


de la Constitution. Il peut, pour le faire, désigner une commission ministérielle,
recourir à l’Inspection Générale des Finances (qui est une administration spécialisée,
que nous rappelons être différente d’une personne administrative spécialisée) ...

B. Sanctions (Art. 78, 81, 92, 147 de la Constitution)

Tout se trouvant dans les articles ci-dessus de la Constitution, en bref, nous pouvons
retenir que le Président de la République démet de leurs fonctions le Premier
Ministre sous la présentation de celui-ci de la démission du gouvernement, un
membre du gouvernement sous sa démission à la suite d’une Motion de défiance
(par ex.), les hauts fonctionnaires de l’administration publique, etc.

Qui plus est, le Premier Ministre peut démettre des fonctions civiles et militaires
autres que celles dont le Président de la République a le pouvoir de nomination.

Mais, les ministres aussi ont des attributions dans ce sens qui leur sont reconnues
légalement.

3. Le contrôle juridictionnel de l’administration

A. Modalités

Comme nous pouvons le comprendre, c’est celui exercé par une juridiction. Nous
pouvons penser que ce contrôle ne peut être effectué que par les juridictions
administratives ordinaires et spécialisée, à savoir le tribunal administratif, les cours
administratives d’appel, le Conseil d’Etat et la Cour des Comptes. Mais, il peut aussi
être exercé par les cours et tribunaux civils et militaires, outre les Cours de Cassation
et d’Appel. Il y a aussi la Cour Constitutionnelle qui est le juge pénal du Président
de la République et du Premier Ministre (art. 163 et 164 de la Constitution).

Ici, rappelons que la cour des comptes, comme dit supra, a une nature juridique
hybride, car étant en même temps un service public administratif et une juridiction
administrative spécialisée.

Elle est un service public administratif parce qu’elle soumet chaque année au
Parlement le compte général de la République avec ses observations.

Elle est une juridiction administrative spécialisée car elle juge les comptes des
comptables publics (pas les comptables publics) en rendant des arrêts soit de quitus
soit de débet, tels que nous les avons vus dans le cours de Finances Publiques l’année
passée.

Rappelons néanmoins qu’un arrêt de quitus est celui qui avalise les comptes en
blanchissant les comptables publics, tandis qu’un arrêt de débet est celui qui
désapprouve des comptes en mettant en cause certains comptables publics.

B. Sanctions

• L’annulation des actes et décisions administratifs jugés illégaux;


• La condamnation pénale des responsables et cadres administratifs;

• La condamnation civile des agents de l’administration;

• La condamnation civile des comptables publics en réparation du préjudice


subi par la collectivité publique et en restitution de l’indu.
TITRE III : LES SOURCES FORMELLES DU
DROIT PUBLIC DE LA R.D.C

CHAPITRE 1 : GÉNÉRALITÉS SUR LES SOURCES


DU D.A
Section 1 : Les différents sens de l’expression « source du D.A
congolais « et les principaux facteurs de évolution du D.A »
De façon générale, une source est ce qui sert d’origine de la quintessence d’un
domaine, d’une chose, etc. Il s’agit d’un endroit où un être, une science, et qu’en
sais-je encore, tirent l’essentiel pour leur subsistance, leur existence, etc.

Ici donc, une source du droit administratif est ce qui donne naissance à des règles
qui régentent l’administration.Cependant, notons qu’il y a des sources qui influent à
la l’évolution des règles du droit administratif, voire même à leur naissance, sans
qu’elles puissent les produire, les sécréter.

Ces sources-là viennent tout simplement participer à la naissance de ces sources,


sans pour autant elles-mêmes leur donner naissance.

Ces sources sont dites « sources matérielles ou sociologiques ».

Par contre, celles qui donnent directement naissance à des règles du droit
administratif sont dites « sources formelles ou juridiques ».

Comme nous l’avions dit, les bases du droit administratif sont des sources du droit
administratif, mais il s’agit des sources qui ne sont pas formelles. Elles sont
principalement idéologiques, philosophiques, voire même constitutionnelles.

Par contre, les sources qui font l’objet d’étude dans ce titre sont les sources qui sont
formelles et classiques. Par source formelle, entendons celle qui est considérée au
regard d’un critère juridique. S’agissant des sources formelles, nous distinguons
deux blocs de sources s’opposant relativement.
Section 2 : La classification des sources du D..A
A. Selon le critère juridique : sources formelles

Il y a d’un côté, les sources écrites et les sources non écrites, et d’un autre, les sources
internes et les sources externes.

1.Sources écrites ( loi et règlement) et sources non écrites( coutume locale et les
principes généraux de droit)

Nous comprenons directement quel est le critère qui nous permet de distinguer ces
deux formes de sources. Il s’agit de ...

Nous avons compris qu’il s’agit de l’écrit (ou _l’instrumentum_).

Mais, quel est l’interêt de les distinguer. Cet intérêt se conçoit doublement:

- la fiabilité: car, les sources écrites sont plus fiables que les sources non écrites. Ces
dernières sont moins reconnaissables que les sources écrites (voir pour ça la
désignation du nouveau « Mami-Mami » sous la deuxième république à KABARE,
dans la province du Sud-Kivu);

- la conservation: car, les sources écrites sont facilement conservables. Alors que les
sources non écrites ne peuvent pas faire l’objet des archives.S’agissant des sources
matérielles, nous en distinguons deux: la jurisprudence ainsi que la doctrine. Voyons
maintenant le deuxième bloc.Sources internes du droit administratif: Actes
réglementaires et actes authentiques ayant force exécutoire (c-à-d qui peuvent faire
l’objet d’exécution forcée).

2. Sources externes et sources internes du D.A.

Quel est le critère de distinction de ces deux types de sources? ...

Il s’agit bien évidemment de l’auteur de la source. En effet, les sources internes sont
celles qui sont internes à l’administration, sont élaborées à l’intérieur de
l’administration. Alors que les sources externes sont celles qui sont externes à
l’administration, sont élaborées à l’extérieur de l’administration.Mais, quel intérêt
existe-t-il à distinguer les deux types de sources?Ce sont les principes qui
s’appliquent en guise de contentieux.En effet, les sources internes sont soumises à
deux contentieux: le contentieux de la légalité ou de l’annulation pour illégalité ou
encore de l’annulation pour excès de pouvoir, ainsi que le contentieux de la
responsabilité de l’administration, qu’on appelle aussi recours du plein contentieux.
Par contre, s’agissant des sources externes, cela varie d’une source à une autre. Car,
le contentieux sur la Constitution porte sur son interprétation par le juge
constitutionnel; le contentieux sur la loi porte sur son contrôle de constitutionnalité;
le contentieux sur la coutume porte sur sa conformité à la loi et à l’ordre public; et,
le contentieux sur les arrêts et jugements des cours et tribunaux s’exercent par des
voies de recours qui sont soit ordinaires soit extraordinaires. Acheminons avec la
doctrine!Que ne savons-nous pas d’elle? Pour faire court, c’est l’ensemble des écrits
des savants et professeurs en Droit (administratif). Commençons par la
jurisprudence!

B. Selon le critère sociologique : sources matérielles

1. La jurisprudence : judiciaire et administrative

Notons qu’en droit administratif, la jurisprudence est non seulement judiciaire, mais
aussi administrative. Car, il arrive qu’il soit soumis à l’administration un recours
gracieux, un recours de tutelle ou même un recours hiérarchique. L’ensemble des
décisions rendues en guise de réponse à ces recours constituent également une
jurisprudence, outre l’ensemble des arrêts et jugements rendus par les cours et
tribunaux tranchant des questions juridiques relatives à l’administration.

Cette jurisprudence provient d’une autorité morale responsable.

2. La doctrine.

Ceci dit, quel est le critère qui nous permet de distinguer les sources formelles des
sources matérielles du droit administratif? C’est l’aptitude à créer des droits et des
obligations, appelée « force juridique » ou « iuris potestas ».

C’est ainsi que l’intérêt à les distinguer est:


- le fait que ce soit les sources juridiques qui soient seules aptes à créer des droits
et des obligations dans une société;

- et par conséquent, le fait que leur violation soit sanctionnée par l’autorité
publique compétente

C. Conclusion

En conclusion de ce chapitre ,nous retiendrons que :

- Seules les sources formelles sont les sources proprement dites du du D.A
c’est-à-dire des règles juridiques applicables à l’Administration;
- C est pourquoi la classification fondée sur le critère de la force juridique des
sources est retenue pour la suite de l’enseignement de ce cours ;
- Les autres classifications s’avèrent néanmoins utiles pour un éclairage
supplémentaire sur l’étude de l’administration.
CHAPITRE II : LES SOURCES FORMELLES DU D.A
CONGOLAIS
Il s’agit de tournées les sources écrites et non écrites,internes et externes déjà
étudiées.

Du point de vue de leur hiérarchie,les sources formelles se présentent comme ceci:

1. La Constitution;

2. Les traités et accords internationaux;

3. Les actes législatifs;

4. La coutume locale;

5. Les principes généraux de droit;

6. Les actes et décisions des autorités administratives;

7. Les actes de justice;

8. Les actes authentiques en forme exécutoire.

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