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INTRODUCTION
Le droit est, en général, appréhendé comme l’ensemble des règles qui régissent les
rapports humains dans une société donnée. Il en va ainsi des rapports entre
commerçants et clients, entre employeurs et salariés, entre propriétaires et locataires,
entre administrations et administrés. La summa divisio du droit comporte le droit privé
et le droit public. Le premier régente les rapports entre les particuliers, tandis que le
second s’applique à un type particulier de rapports sociaux, ceux qui s’établissent entre
gouvernants et gouvernés ou encore entre gouvernants ou pouvoirs publics.
Ce dernier se subdivise en quatre grandes branches : le droit constitutionnel, le droit
international public, le droit financier et le droit administratif.
Le droit administratif qui nous intéresse, peut être sommairement défini comme le droit
applicable à l’Administration et comportant des règles particulières dérogatoires au
droit commun.
En effet, l’Administration est soumise à un droit qui régit son organisation et son
activité et par la même, ses rapports avec les administrés qui sont sa raison d’être et
dont elle tend à satisfaire les besoins par l’exercice d’activités d’intérêt général ou, plus
précisément par des activités de service public.
Quant aux moyens par lesquels elle exerce ses activités de service public, ils sont de
nature variable, ou bien l’administration, mettant en œuvre les prérogatives de
puissance publique dont elle est investie, se comporte selon les modes de la gestion
« gestion publiques ».Ou bien elle procède comme on le fait dans les relations privées et
situe son action sur le terrain de la « gestion privée ».
La différence est importante, la gestion publique provoque la soumission de
l’administration à des règles spécifiques de droit public et les litiges qu’elle peut susciter
relèvent en principe de la compétence de juridictions administratives (notamment TA,
CAA, CE).La gestion privée comporte au contraire l’application à l’administration des
règles du droit privé(notamment civil et commercial) et les litiges éventuels sont jugés
par les tribunaux même dont relève le contentieux des relations privées.
Ainsi, ce qu’on peut appeler le « droit de l’administration » est un droit mixte, fait pour
une part de règles de droit public et pour une part de règles mêmes du droit privé. Ce
sont les premières qui constituent, tel qu’il est enseigné le droit administratif.
Mais avant de définir le droit administratif, il convient auparavant, d’appréhender la
notion d’administration, objet du droit administratif.
A/DEFINITION
Au plan juridique, l’administration revêt deux sens bien distincts, variables selon qu’on
se réfère à un critère organique ou à un critère matériel.
Dans le premier, l’administration désigne un organisme, un appareil, celui chargé
d’administrer ou de gérer. Elle s’entend ainsi de l’ensemble du personnel accomplissant
les tâ ches administratives. On parlera de l’administration des ponts et chaussées en
France et de l’administration des travaux publics en Cô te d’ivoire, ou encore de
l’administration des finances.
Dans le second cas, l’administration désigne l’activité, la fonction administrative elle-
même. Il en va ainsi de l’administration de la commune, entendons sa gestion qui est
confiée au maire sous le contrô le du conseil municipal. Le doyen Vedel, qui observe
qu’on passe facilement de l’un à l’autre sens note que « la différence de sens se marque
parfois par l’emploi de la majuscule dans la première acception. »
Pour appréhender la spécificité de l’administration, il convient à présent de la comparer
aux organismes privés.
1/ L’INTERET GENERAL
2/ LA PUISSANCE PUBLIQUE
Paul Valéry observe : « il est des mots qui ont plus de valeur que de sens, qui chantent
plus qu’ils ne parlent ».
Les mots de puissance publique sont de ceux-là . Il est presque impossible d’en relever
une définition précise.
On peut tout juste souligner que la puissance publique participe à la souveraineté de
l’Etat. C’est un attribut reconnu à l’Administration à l’effet d’imposer légalement sa
volonté aux administrés. En ce sens, la puissance publique est une qualité de
l’Administration. Mais par métonymie, elle désigne parfois l’Administration elle-même.
En tant que critère du régime administratif, la puissance publique oblige à un
raisonnement simple :
Dans certaines circonstances, l’Administration se comporte comme puissance publique ;
dans d’autres, elle agit comme le ferait un simple particulier.
-Le régime administratif (droit administratif + juge administratif) ne s’applique que
dans le 1er cas : à comportement spécial, droit et juge spéciaux ; à comportement
ordinaire, droit et juge ordinaires. Autrement dit, lorsque l’Administration se comporte
d’une manière spéciale, donc en puissance publique, tous les litiges qu’on pourrait avoir
avec elle relèvent du droit administratif et du juge administratif.
En revanche, si l’Administration se comporte d’une manière ordinaire, donc comme
vous ou moi, tous les litiges qu’on pourrait avoir avec elle relèvent du droit privé et du
juge judiciaire.
Mais ce raisonnement présuppose la réponse à une question préalable. A quoi voit-on
que l’administration se comporte d’une manière spéciale, donc comme puissance
publique ? Deux réponses en forme de distinctions ont été avancées : la distinction des
actes d’autorités et des actes de gestion puis la distinction de la gestion publique et de la
gestion privée.
Il s’agit d’un avatar de la précédente. Elle est plus moderne. Il y a gestion publique
lorsque l’administration use des procédés hors de portée des particuliers. Il y a gestion
privée dans le cas contraire. La gestion publique seule comporte application du droit
administratif.
1/ LA PERSONNE PUBLIQUE
Les activités administratives sont assumées par des personnes publiques, à la différence
de celle du secteur privé, qui le sont par des personnes privées.
La personnalité juridique est l’aptitude à être titulaire de droits et tenu d’obligations. On
distingue les personnes physiques c'est-à -dire les êtres humains à qui le droit reconnait
la personnalité juridique, des personnes morales qui sont des groupements de
personnes ou des institutions à qui le droit reconnait également des droits distincts de
ceux de leurs membres. Les personnes morales de droit public sont des personnes
publiques.
Les personnes publiques, qui sont plus précisément des personnes publiques
administratives, se répartissent en deux grandes catégories. Ce sont :
Les personnes administratives territoriales, dites encore collectivités territoriales, qui
sont des circonscriptions administratives pourvues de la personnalité morale. Dans
cette catégorie on en distingue deux : la première, la principale, c’est l’Etat qui à une
compétence générale s’étendant à l’ensemble du territoire national, la seconde, ses
démembrements, qui sont les régions, les communes.
Les personnes administratives spécialisées, qui sont des services publics dotés de la
personnalité morale et qui, à la différence de des précédentes, ont une vocation non pas
générale mais spécialisée. Cette catégorie est représentée sinon exclusivement à tout le
moins essentiellement pas les établissements publics.
Les personnes publiques administratives identifiées se distingue nettement des
personnes privées et plus spécifiquement des personnes morales de droit privé.
L’administration est certes un pouvoir public mais elle n’épuise pas la notion de pouvoir
public et se distingue des autres pouvoirs publics que sont : le parlement, le pouvoir
judiciaire et le gouvernement.
1/ ADMINISTRATION ET LEGISLATION
La distinction a connu une évolution. En effet, la conception traditionnelle, qui est
principalement organique, opère une distinction très nette entre les deux pouvoirs.
La fonction législative est confiée au législateur élu directement par le peuple et qui
édite des lois, normes supérieures de la nation ;
La fonction administrative est confiée au gouvernement appelé exécutif (comprenant le
chef de ‘Etat et le gouvernement), parce qu’un pouvoir subordonné, se bornant à
exécuter les lois.
Mais les nouvelles conceptions, sans abandonner le critère organique, met davantage
l’accent sur le critère matériel.
- Ainsi, le chef de l’Etat, tout comme le corps législatif, est élu directement par e
peuple et se trouve placé comme lui par le sommet de l’Etat (critère organique);
- Le gouvernement et l‘administration, soumis à l’autorité du chef, ont désormais
un domaine propre d’intervention distinct de celui du législateur.
2/ ADMINISTRATION ET JURIDICTION
L’administration et le juge se voient assigner le même objectif : soumis tous les deux à la
loi, ils doivent en assurer l’exécution et le respect. Cependant, les deux pouvoirs sont
distincts et se trouvent dans le même rapport de subordination.
Distincte du juge, l’administration agit de manière concrète, continue, et permanente et
les décisions n’ont que « l’autorité de la chose décidée », susceptibles, partant de
contestations et d’annulation.
Le juge en revanche n’intervient qu’à l’ occasion d’un litige. Mais il dit le droit et ses
décisions sont revêtues de « l’autorité de la chose jugée » et, en cette qualité,
insusceptibles d’être contestées, encore moins d’être annulées.
Enfin, les deux pouvoirs se trouvent dans un rapport de subordination comportant
quelques limites. Le juge exerce un contrô le sur l’Administration.IL est ainsi amené à la
sanctionner, soit en la condamnant à réparer les préjudices, soit en annulant les actes
illégaux. Mais ce contrô le est limité, notamment par la validation législative et par la
théorie des actes de gouvernement, actes non justiciables des tribunaux.
3/ ADMINISTRATION ET GOUVERNEMENT
Mais du point de vue matériel, la délimitation parait relativement moins difficile. Les
tâ ches gouvernementales ressortissent au domaine politique qui a trait aux rapports du
gouvernement avec les autres pouvoirs (l’assemblée Nationale) d’une part et d’autre
part, aux relations internationales (activité diplomatique).
L’Etat de police ayant cédé le pas à son contraire l’Etat de droit, l’Administration est
désormais soumise au droit. En effet, l’Etat de droit est celui dans lequel
l’Administration reconnait des droits aux administrés et qui tend à réaliser un équilibre
judicieux entre les droits et obligations de celle-là et de ceux-ci. L’Administration, dans
le régime libéral, peut être soumise au même droit que les particuliers, soit à un droit
spécial. Dans ce dernier cas, l’Administration est alors régie par des règles particulières
dérogatoires au droit commun. Ce droit spécial, appelé droit administratif, pose divers
problèmes relatifs notamment à sa définition.
1/ LA DEFINITION ORGANIQUE
Suivant ce critère, qui se réfère à l‘organe auquel il s’applique, le droit administratif est
celui applicable à l’Administration. Il s’agit d’un corps de règles définissant ses droits et
ses obligations et régissant notamment ses rapports avec les administrés. La définition
organique est extensive. Elle revêt le caractère en ce qu’elle vise toutes les règles
applicables à l‘Administration comprenant aussi bien es règles particulières
dérogatoires au droit commun, que des règles de droit commun. Autrement dit, le droit
administratif se compose à la fois de normes de droit public et de normes de droit privé.
2/ LA DEFINITION MATERIELLE
Suivant ce critère qui se réfère à son contenu (et aux juridictions qui s’appliquent), le
droit administratif est un droit spécial. Celui-ci se compose uniquement des règles
particulières, foncièrement différentes de celles du droit commun et y dérogent.
A la différence de la définition organique, la définition matérielle est restrictive car elle
limite le droit administratif aux règles spéciales, à l’exclusion des normes de droit privé
applicable à l’Administration.
Ainsi, de la double définition du droit administratif, il convient de noter qu’il y a une
prévalence de la conception matérielle. C’est cette conception qui l’emporte sur l’autre
car le droit s’analyse comme un droit spécial.
Cette spécificité du droit administratif à ailleurs été affirmé par la force dans l’arrêt
(Blanco,8 février 1873) ou le tribunal des conflits affirme « que la responsabilité qui
peut incomber à l’Etat pour les dommages causés aux particuliers par le fait des
personnes qu’il emploie dans le service public ne peut être régie par les principes qui
sont établis dans le code civil pour les rapports de particulier à particulier. Que cette
responsabilité n’est ni générale, ni absolue, qu’elle à ses règles spéciales qui varient
suivant les besoins du service et la nécessité de concilier les droits de l’Etat avec les
droits privés ».
La spécificité du droit Administratif ainsi décrite se retrouve également dans ses
caractères.
B- LES CARACTERES DU DROIT ADMINISTRATIF
Le droit administratif, contrairement au droit civil, n’est pas un droit codifié, moins un
droit progressivement élaboré par le juge. La jurisprudence est, en effet, créatrices de
normes juridiques et la base principale du droit administratif.
En effet, devant l’imprécision des textes, leur insuffisance ou même leur absence, c’est à
la jurisprudence administrative qu’il est revenu d’élaborer progressivement le droit
administratif. L’exercice de cette fonction créatrice de normes juridiques, incombe au
juge de l’Administration. En France, ce rô le est dévolu aux juridictions administratives
et principalement au conseil d’Etat. Aidé en cela par le tribunal des conflits, il dégage les
règles administratives, c’est à dire les règles spéciales au droit commun, soit
interprétant les textes, soit en créant les règles ex nihilo.
En Cô te d’Ivoire, la chambre administrative de la cour suprême s’est timidement
orientée dans le sens.
Certes, il existe quelques textes en droit administratif. Mais ces textes sont peu
abondants, fragmentaires et surtout ne comporte aucune cohérence ni base commune.
Aussi, la jurisprudence vient elle combler les lacunes législatives. Elle constitue la base
même du droit administratif et occupe de ce fait, une place « exceptionnelle ».
- L’administration centrale et
- L’administration locale
Les procédés sont dits autoritaires par opposition à démocratique du fait que l’autorité
centrale règle seule et plus ou moins directement les affaires de l’Etat, notamment par
l’émission d’ordres, sans la participation des autorités locales. On en distingue deux : la
centralisation et la déconcentration.
A/ LA CENTRALISATION
La centralisation semble demeurer, surtout de fait, la technique d’organisation
administrative la plus répandue, à l’heure actuelle. Aussi-convient-il d’en appréhender
la notion et d’en présenter les avantages et les inconvénients
1/ NOTION
2/ AVANTAGES ET INCONVENIENTS
- Au plan administratif : son unité d’action lui permet d’être efficace et rentable ;
B/ LA DECONCENTRATION
Elle apparait comme le procédé technique intermédiaire entre la centralisation et la
décentralisation. Et n’est en fait qu’un aménagement pratique de la première.
1/ NOTION
2/ MODALITES
A/ LA NOTION
1/ DEFINITION
- Les rapports entre les deux notions résident dans le dessaisissement du pouvoir
central dont bénéficient les collectivités territoriales. Ces pouvoirs qui échappent à
l’Etat sont exercés sur place. Il découle deux conséquences : la superposition des
divisions territoriales et le dédoublement fonctionnel.
En effet, les deux notions n’ont pas la même signification. La décentralisation a une
valeur démocratique, permettant aux citoyens de la collectivité concernée de gérer eux-
mêmes leurs affaires. La déconcentration n’est pas démocratique.
La collectivité locale doit avoir des intérêts propres, distincts de ceux de l’Etat. Ces
intérêts correspondent aux besoins locaux qui se distinguent ainsi des besoins généraux
de l’Etat, et qui expriment « une solidarité d’intérêts propres aux habitants de la
circonscription locale ». Ces intérêts locaux sont qualifiés « d’affaires locales ».
Les intérêts propres reconnus sont pris en charge par des organes propres,
indépendants ou autonomes par rapport au pouvoir central.
Dans le premier cas, s’exerce un contrô le hiérarchique, dit encore pouvoir hiérarchique,
tandis que dans le second, un contrô le de tutelle ou tutelle administrative.
HIERARCHIQUE
Le pouvoir hiérarchique est celui qu’exerce, au sein d’une même personne publique, un
chef, appelé supérieur hiérarchique, sur des agents, appelés ses subordonnés ou
inférieurs.
A/ LES PRINCIPES
Les principes qui gouvernent le pouvoir hiérarchique sont au nombre de deux : le
pouvoir hiérarchique existe sans texte et le subordonné ne dispose d’aucun moyen de
défense.
Le pouvoir hiérarchique est un pouvoir qui revient de droit au supérieur, qui peut par
conséquent l’exercer d’office, même si aucun texte ne l’a prévu. On dit que ce pouvoir se
présume.
Le contrô le hiérarchique s’exerce à la fois sur les organes et sur les actes
ADMINISTRATIVE
Le contrô le de tutelle, qui constitue l’une des caractéristiques de la décentralisation, est
celui qu’exerce l’autorité centrale, dite autorité de tutelle sur l’activité de l’autorité
décentralisée en vue notamment de faire respecter la légalité.
Le principe de base qui gouverne la tutelle, c’est l’adage « pas de tutelle sans texte, pas
de tutelle au-delà du texte ». La tutelle n’existe donc qui si la loi l’a prévue et dans les
limites et les conditions fixées par celle-ci. A l’inverse du contrô le hiérarchique, le
contrô le de tutelle ne se présume pas.
Elle peut déférer à la censure du juge de l’excès de pouvoir la mesure illégale de tutelle.
Le contrô le de tutelle s’effectue sur les organes mais aussi sur les actes.
Il y a également la substitution d’office qui permet à l’autorité de tutelle d’agir aux lieu
et place de l’autorité décentralisée. Mais, ce pouvoir ne peut être exercé en principe qu’à
une double condition.
Cette administration centrale est prise en charge par trois organes clés de l’Etat. Ce
sont : la Présidence de la République, la Primature, les départements ministériels et les
autorités administratives indépendantes.
Le Premier ministre, créé et promu, « chef du gouvernement » n’est vis-à -vis des autres
ministres qu’un Primus inter pares.
Le ministre a une double qualité : il est à la fois une autorité politique en tant que
membre du Gouvernement et une autorité administrative en tant que chef hiérarchique
du département ministériel.
Il est nommé par le Président de la République et est responsable devant lui en tant que
responsable du ministère. Il dispose de trois types de pouvoir. Ce sont, le pouvoir de
gestion, le pouvoir de décision et le pouvoir hiérarchique.
- Le pouvoir de gestion est celui en vertu duquel le ministre, pour assurer la bonne
marche du service, organise le travail et dispose du personnel, du matériel et des
crédits.
Un certain pouvoir de décision est reconnu aux agents de l’Etat établis au niveau local
dans des circonscriptions administratives.
MINISTERES
Ces services réalisent la déconcentration technique ou par service. Ce sont des rouages
des autorités centrales au nom desquelles ils agissent.
Ces services assurent des taches de gestion au profit des administrés dans des
circonscriptions administratives.
Ainsi existe-il, des services locaux de tel ou tel ministère soit au niveau départemental
soit au niveau régional.
A/ LA REGION
La région a fait son entrée, très tardivement dans l’organisation territoriale de l’Etat de
Cô te d’ivoire. En effet, la région a été instituée par le décret n° 91-10 du 16 janvier 1991
portant création de dix circonscriptions administratives régionales, soit 31 ans après
l’indépendance. Elle revêt une double nature. Elle est à la fois une administration
déconcentrée et décentralisée (voir section II).
La région est administrée par un préfet de région nommé par décret en Conseil des
ministres. Celui-ci est également délégué dans les fonctions de préfet de département,
chef –lieu de la région.
B/ LE DEPARTEMENT
A la différence de la région, le département a été introduit très tô t dans l’arsenal
administratif de la Cô te d’ivoire. C’est la loi n° 59-4 du 28 mars qui le crée et le texte de
base qui l’organise est la loi n° 61-84 du 10 avril 1961 relative au fonctionnement des
départements de des préfectures. Ces textes ont été complétés par la loi d’orientation du
5 aoû t 2014 précitée.
Aux termes de l’article 17 de ladite loi, le département constitue l’échelon de relais entre
la région et la sous-préfecture. Chaque département est administré par un préfet
nommé par décret en Conseil des ministres. Il est choisit parmi les administrateurs
civils. Il est l’agent local du gouvernement et représente le Président de la République
dans son département et aussi le représentant de chacun des ministres dans son
département.
D/ LA SOUS-PREFECTURE
Elle est dirigée par un sous- préfet nommé dans les mêmes conditions que le préfet. Il
est soumis aux mêmes obligations que le préfet. Le sous-préfet est le représentant du
préfet dans la sous- préfecture et agit à ce titre sur délégation du préfet. Il a toutefois
des attributions propres. Il est l’officier de l’état civil. Il est aussi autorité de police. Il
contrô le et dirige l’action des chefs de village de la sous-préfecture, il surveille, par
ailleurs, l’application des mesures administratives dans sa localité. Il est aidé dans sa
tâ che par un conseil de sous-préfecture qui comprend les différents chefs des services
publics implantés dans la sous-préfecture, les notables et les élus.
E/ LE VILLAGE
Le village fait son entrée officielle dans la législation ivoirienne proprement dite
seulement à partir de 1995. Avec la loi n°95-892 du 27 octobre 1995 d’orientation sur
l’organisation générale de l’administration territoriale. Celle-ci a été reprise par la loi du
5 aoû t 2014. En effet, le village, aux termes de l’article 31 de la loi est la circonscription
administrative de base du territoire national.
Le village est administré par un chef de village assisté d’un conseil de village.
Les chefs de village sont nommés par arrêté du Préfet après avoir été généralement
désigné selon les rituels de la contrée concernée. Le chef du village est un auxiliaire du
Sous-préfet. Sa mission essentielle (administrative), c’est de servir de relais entre le
Sous-préfet et les villageois. Avec l’évolution socio-politique, le choix des chefs de village
qui sont de plus des cadres ou des lettrés donne lieu à des conflits â pres dans lesquels
s’entremêlent la recherche de gloire personnelle, la tradition et des intérêts partisans.
Les collectivités territoriales ont pour missions dans la limite de leurs compétences
notamment :
Ayant des objectifs communs, les collectivités territoriales sont aussi soumises à des
règles communes.
PARAGRAPHE 1ER : LES REGLES COMMUNES A TOUTES LES COLLECTIVITES
TERRITORIALES
Elles sont librement administrées par des organes élus. Mais, l’érection des
entités en régions et communes se fait par décret pris en conseil des ministres.
A/ LA COMMUNE
2/ LA MUNICIPALITE
Elle est composée du maire et de ses adjoints. La municipalité est chargée d’aider le
maire dans son activité. Les adjoints reçoivent délégation du maire pour assurer
diverses responsabilités.
3/LE MAIRE
Il est l’autorité exécutive. Il est élu par le conseil municipal parmi les conseillers
municipaux, lors de sa première réunion, pour une durée égale à celle du conseil
municipal. Le maire est donc l’élu des élus.
Concernant ses attributions : le maire est d’abord et avant tout, agent de la commune. Il
est le chef de l’administration communale, organe exécutif de la commune. Il représente
la commune. Il prend les arrêtés municipaux.
Mais, il est aussi agent de l’Etat. A ce titre, il est chargé de publier et d’exécuter les lois et
règlements. Il est l’officier d’Etat civil. Il est aussi responsable de l’ordre public. Le maire
est chargé de l’exécution des lois et des règlements de police. Il est aussi chargé de
l’édiction des mesures de police spéciale.
B/LA REGION
Aux termes de l’article 38 de la loi d’orientation, la région est une collectivité
territoriale. Elle est composée d’au moins deux départements.
Prévue par la Constitution (article 120) et ayant fait l’objet de 5 lois, en date du 4
septembre 1998, demeurées inappliquées, la région ne va entrer véritablement en
vigueur, qu’à l’issue des élections régionales du 21 avril 2013, en application de
l’ordonnance d’orientation du 28 septembre 2011 et de la loi du 13 décembre 2012
portant organisation des collectivités territoriales.
La région dispose des organes suivants : le conseil régional, le bureau du conseil
régional et le comité économique et social régional.
2/LE PRESIDENT
La tête de la liste déclarée vainqueur, à l’issue de l’élection régionale, est de droit
président du conseil régional (article 154 loi portant organisation des collectivités
territoriales).
L’action administrative peut, de ce fait, s’entendre au sens large, de tous les actes
accomplis par l’Administration, aussi bien les actes juridiques que les actes ou activités
ou encore opérations matériels.
Cette action tend, d’une part, à la réalisation de certaines missions et d’autre part use,
pour ce faire, de certains moyens : les actes juridiques.
Ces règles exorbitantes du droit public régissent la notion même de service public, son
régime juridique et ses modes de gestion.
Elle suppose le recours à trois éléments : critère finaliste (intérêt général), critère
organique (personne publique ou privée), critère matériel (régime de droit public).
On donnera du service public la définition suivante : c’est une activité d’intérêt général
assurée soit par une personne publique, soit par une personne privée rattachée à une
personne publique et soumise à un régime juridique particulier.
1) Une activité
C’est pourquoi, le service public tend tantô t à suppléer aux défaillances de l’initiative
privée, tantô t à s’y substituer.
En effet, certains besoins essentiels de la collectivité tout entière ne peuvent être
assumés par l’initiative privée, en raison de l’impossibilité d’en tirer un profit matériel.
C’est pour satisfaire à ces besoins que les services publics sont créés. Les prestations de
service public sont de ce fait, soit gratuites, soit inférieures au prix de revient, toutefois
d’autres sont onéreuses.
- Les prestations gratuites sont celles dont le financement est assuré par l’impô t
ou des subventions de l’Etat : ce sont celles de l’administration générale, de
l’enseignement, de la justice, de l’assistance publique.
- Les prestations inférieures au prix de revient sont celles dont le financement est
assuré en partie par des recettes perçues sur les usagers et en partie par des
subventions versées par les collectivités publiques : ce sont par exemple les
œuvres universitaires (prix de chambres, des repas, et du transport)
- Les prestations onéreuses sont celles laissées à la charge intégrale des usagers.
L’exemple type est la distribution d’eau, d’électricité, de gaz, des transports).
3) Une activité assurée par une personne publique ou par une personne
privée
Lorsque les activités sont prises en charge par l’Administration elle-même, elles sont
présumées être des activités de service public. Mais il ne s’agit que d’une présomption
relative qui peut être détruite si l’intérêt général n’est pas suffisamment prononcé
(Domaine privé).
Mais, lorsque l’activité d’intérêt général n’est pas directement prise en charge par une
collectivité publique, mais exécutée par des particuliers, ou par des organismes privés,
elle doit être assujettie au contrô le de l’Administration pour être considérée comme un
service public.
Il conviendra, sous cette rubrique, d’analyser d’une part les règles de création, c’est-à -
dire de déterminer l’autorité compétente et d’autre part les règles de fonctionnement
des services publics c’est-à -dire, les lois du service public.
Les règles de création des services publics conduisent à distinguer les services publics
nationaux des services publics locaux.
Mais une telle création par le Gouvernement est légale lorsque l’activité économique
constitue le complément normal du service public dû ment autorisé.
Concernant les services publics locaux et les établissements publics locaux, leur création
et leur suppression relèvent de la compétence des autorités délibérantes des
collectivités locales : le conseil régional et le conseil municipal.
Mais, la liberté des autorités compétentes est limitée. En effet, il est à distinguer les cas
où les autorités sont habilitées à créer les services publics de ceux où il leur est interdit
d’en créer.
Même là où elles sont autorisées à créer les services publics, on peut encore distinguer
deux cas : tantô t les autorités locales ont l’obligation de créer des services publics,
lorsque ceux-ci sont en effet obligatoires pour les régions et les communes. Il en va ainsi
du service de la voirie communale, des archives communales et du service de la voirie
régionale.
Aussi ont-elles la faculté de créer des services publics, lorsqu’il s’agit de services dits
facultatifs (l’autorité de tutelle peut s’opposer – refus d’approuver le budget).
Quant à l’interdiction de créer les services publics, elle vise les services publics
industriels et commerciaux susceptibles de concurrencer l’initiative privée. Il y a en fait
un principe assorti d’exceptions.
Le principe, c’est que la liberté du commerce et de l’industrie met obstacle à une telle
création.
Les exceptions au principe ont été développées par la jurisprudence. Deux cas peuvent
justifier l’intervention des services publics industriels et commerciaux :
Les règles de fonctionnement communes à tous les services publics sont dites « lois » du
service public. Ces règles ou lois sont au nombre de quatre : ce sont les principes de la
continuité, de la mutabilité, de l’égalité et de la neutralité.
a) Le principe de la continuité
Concernant les agents, le principe de la continuité du service public est à concilier avec
le droit de grève dont dispose des agents qui participent à l’exécution du service public.
En effet, les agents de l’Etat, au même titre que les salariés du secteur privé sont
titulaires du droit de grève.
Mais pour éviter que « l’usage abusif » de ce droit qui implique un arrêt collectif et
concerté du travail, ne compromette le fonctionnement régulier du service public, il
revient au Gouvernement en l’absence de règlementation « de fixer lui-même, sous le
contrô le du juge la nature et l’étendue desdites limitations ».
Pour ce faire, les modalités de règlementation du droit de grève ont été fixées par des
lois. Celles-ci contiennent un certain nombre de mesure qui tendent à réduire
considérablement la portée du droit de grève dans les services publics. On en
mentionnera trois :
b) Le principe de la mutabilité
La mutabilité du service public repose sur l’idée que l’intérêt général n’est pas une
donnée figée, immuable. Il varie dans le temps ainsi que les moyens destinés à le
satisfaire. Le service doit évoluer en fonction des besoins du public et s’adapter aux
changements : innovation technologique, accroissement et changement des besoins de
la population.
Au nom de l’adaptation, les usagers peuvent se voir opposer d’une part une absence de
droit acquis au maintien du service public, d’autre part une absence de droits acquis au
maintien d’un régime juridique donné.
Elle découle du principe d’égalité devant la loi, consacré par la Déclaration des droits de
l’homme et du citoyen de 1789.
La règle d’égalité s’applique aux agents des services qui seront soumis aux mêmes
règles, tant dans l’accès aux emplois que dans le déroulement de leur carrière. Elle
s’applique aux usagers qui peuvent exiger que le service fournisse à chacun les mêmes
prestations à condition bien entendu qu’ils se trouvent dans une situation identique.
S’ils se trouvent dans des situations différentes, les discriminations peuvent être licites.
Le principe d’égalité n’exclut pas la diversité mais seulement les privilèges, la partialité
et la subjectivité. Les différences doivent être justifiées et fondées sur des critères
objectifs.
d) Le principe de la neutralité
Les modes de gestion des services publics sont assez divers. Le choix peut consister
d’abord à faire gérer le service public soit par une personne publique, soit par une
personne privée.
1) La régie
La régie consiste pour l’administration à assurer non seulement la direction, mais aussi
le fonctionnement du service public. Elle revêt deux formes : la régie simple ou directe
et la régie intéressée.
La régie simple correspond à une gestion directe du service public par la collectivité
dont il dépend. La collectivité assure directement l’exploitation du service public en
engageant ses propres deniers, en recrutant le personnel nécessaire. Il en va
particulièrement ainsi des ministères. La particularité principale de la régie, c’est qu’elle
est dépourvue de la personnalité juridique.
La régie intéressée est une variante de la précédente. Elle est aussi dépourvue de la
personnalité juridique. La différence entre la régie simple et la régie intéressée réside
dans le fait que la gestion n’est pas directe et est intéressée. Le service est, en effet, géré
par l’intermédiaire d’un tiers appelé régisseur. Et celui-ci est intéressé au bénéfice de
l’exploitation (octroi de primes). L’intéressement qui caractérise cette forme de régie
procède de ce que la personne privée, le régisseur, bénéficie d’une part du résultat.
2) L’établissement public
Le législateur distingue dans la loi du 2 juillet 1998 deux types d’établissement public :
l’établissement public administratif et l’établissement public industriel et commercial. Il
retient deux critères principaux. Ce sont l’objet du service public et son mode de
financement.
Selon l’objet du service public, l’établissement public industriel et commercial est celui
« qui remplit une mission de service public spécialisée à caractère industriel et
commercial »
Les collectivités publiques peuvent choisir de confier la gestion du service public à des
personnes privées, physiques ou morales et dans ce cas opter entre divers modes, dont
le plus important est la concession de service public.
La concession de service public se définit comme le procédé par lequel une personne
publique, appelée autorité concédante ou concédant, confie à une personne privée,
dénommée concessionnaire, l’exploitation d’un service public, moyennant une
rémunération perçue sur les usagers.
Simple dans sa conception, la concession de service public est un acte complexe qui se
caractérise à la fois par sa nature juridique et son régime juridique.
L’acte de concession, qui est l’acte dans lequel se matérialise la concession, comprend
en fait deux parties : la convention de concession et un cahier de charges qui est annexé.
La première est un document assez bref qui exprime l’accord des parties. Le second
texte très technique long et détaillé détermine les droits et obligations des parties y
compris les principes d’organisation et de fonctionnement du service public. La
concession tend alors à combiner des éléments contractuels et des éléments
réglementaires.
La concession s’appréhende non comme un simple contrat, mais plutô t comme un acte
mixte. Certes, la concession revêt la nature d’un contrat, celui conclu entre le concédant
et le concessionnaire. C’est même un contrat administratif, soumis en cette qualité au
régime exorbitant du droit commun. Mais ce n’est qu’un aspect de la concession, qui ne
saurait être regardé comme une un acte de nature intégralement contractuelle. Elle est
plus que cela présentant également par d’autres aspects, le caractère d’un règlement.
Elle revêt olus précisément une nature mixte, c’est-à -dire une nature en partie
contractuelle et en partie règlementaire.
Les clauses contractuelles sont celles qui aménagent les relations entre le concédant et
le concessionnaire et contiennent les avantages financiers et les autres garanties
consentis par celui-ci. Il en va ainsi de la rémunération du concessionnaire, la durée de
la concession.
Elles tirent leur force juridique, non de l’accord de volontés des deux parties, mais
plutô t du pouvoir règlementaire de l’administration pour organiser le service public.
Le concessionnaire bénéficie d’un certain nombre de droits et de privilèges qui lui sont
accordés par le concédant.
Il a aussi des obligations à respecter. Celui-ci doit d’une manière générale respecter
strictement les règles générales du service public. Il en va ainsi de l’égalité des usagers
devant le service public. Le concessionnaire doit assurer à tout prix la continuité du
service public.
Les pouvoirs du concédant sont les mêmes que ceux dont dispose l’autorité
contractante dans les autres contrats administratifs. Mais à la différence qu’ils se
trouvent renforcés. Ces pouvoirs sont :
La police administrative est une activité de service public dont l’objet est de prévenir les
atteintes à l’ordre public et d’y mettre fin, activité principalement de réglementation et
non de prestation. Elle se manifeste à la fois par des activités matérielles (vérifications
d’identité, barrages routiers, surveillances des défilés et rassemblements et par l’édition
des nommes juridiques de caractère réglementaire (réglementation de la circulation, du
stationnement) en individuel (interdiction d’une manifestation).
Parce qu’ils portent atteinte à des libertés, les pouvoirs de police doivent être
vigoureusement contrô lés par le juge qui a mis au point une jurisprudence afin d’établir
les limites à ces pouvoirs.
La police administrative est une activité destinée à prévenir un trouble à l’ordre public
exercée exclusivement par l’Administration. ses Caracxxx, permet de la distinguer de la
police judiciaire
La police administrative a pour objet d’éviter que l’ordre public soit troublé et, dans le
cas qu’il le serait, à le rétablir : elle est préventive.
La police judiciaire intervient en revanche lorsque l’ordre public a été déjà troublé pour
en réprimer les auteurs.
Les agents de la police judiciaire n’interviennent donc que lorsqu’ une infraction à la loi
pénale a été commise pour la constater, rassembler les preuves, appréhender les
auteurs et les livrer aux tribunaux.
La police administrative s’exprime par des actes réglementaires, des actes individuels et
des activités matérielles. La police judiciaire s’exprime par les activités individuelles et
matérielles et non par des actes réglementaires.
La distinction entre les deux polices n’est pas toujours aisée. Le personnel est souvent
commun et les autorités agissent selon les cas, au titre de l’une ou l’autre police : l’agent
de police exerce une mission de police administrative quand il règle la circulation et de
police judiciaire quand il dresse un procès-verbal.
Par ailleurs, certaines opérations ont un caractère mixte connaissant à la fois des phases
de prévention et de répression et il convient de situer le moment où s’effectue la
transformation. Un exemple est fourni par la mise en fourrière des véhicules : leur
enlèvement est une opération de police judiciaire ayant pour objet la répression d’une
infraction constituée par le stationnement irrégulier ; la garde du véhicule en fourrière
est une opération de police administrative.
B/ L’ORDRE PUBLIC
La police administrative est ici définie par son but, à savoir le maintien de l’ordre public.
La police administrative vise à réprimer le tumulte dans les lieux d’assemblée publique
xxx les attroupements et les bruits susceptibles de troubler le repos des administrés. Il
en va particulièrement ainsi des troubles occasionnés pendant la nuit (le problème de
tapage nocturne en cô te d’Ivoire).
2/ La sécurité publique
La police administrative vise à prévenir les accidents qui menacent les administrés, les
citoyens. Les mesures de police sont ici destinées à protéger l’intégrité physique et
psychologique des administrés. Les mesures concernent notamment :
3/ La salubrité publique
La police tant à prévenir ou à supprimer toute les causes possibles de troubles à la santé
des administrés.
Ainsi, deux interdictions lui sont-elles faites : celle de déléguer l’exercice des
compétences de police et celle de recourir à la technique contractuelle.
En effet, l’exercice des pouvoirs de police ne peut être délégué tandis que la gestion du
service public peut être confiée à des personnes privées xxx notamment par le procédé
de la concession.
Il est également interdit aux autorités compétentes d’user de pouvoirs de police à des
fins contractuelles, tendant à réviser les clauses du contratxxxxxxxxxx
La police étant la prérogative de puissance publique par excellence, la loi soumet son
exercice à des conditions très strictes se rapportant à la fois aux titulaires des pouvoirs
et aux moyens relatifs
La police administrative est celle qui vise à maintenir l’ordre public à l’égard de toutes
les activités des particuliers.
2/ La police spéciale
Les pouvoirs de cette police sont plus étendus que ceux de la police générale et les
sanctions plus sévères.
Cette police exercée par les ministres, mais aussi par des autorités décentralisées ( le
président du conseil régional et le Maire),
Dans cette hypothèse, il Ya concurrence entre une autorité inférieure et une autorité
supérieure. Il existe un principe assorti d’une exception.
Dans cette hypothèse, une même activité fait l’objet de règlementation à la fois de police
générale et de police spéciale.
Deux hypothèses sont en à distinguer, selon que les deux types de police envisagent des
aspects différents de l’activité ou même le même aspect.
Lorsque la police générale et la police spéciale envisagent des aspects différents, les
autorités qui en sont investies exercent une compétence concurrente, c’est-à -dire
qu’elles peuvent intervenir en même temps. Dans ce cas, également, les mesures prises
par l’autorité locale de police générale doivent être plus rigoureuses que celles prises
par les autorités supérieures de la police spéciales étant justifiées par les circonstances
locales.
Lorsque les deux polices envisagent le même aspect et que la loi attribue une
compétence exclusive à la police spéciale, la concurrence n’est plus possible.
Les pouvoirs de police étant des restrictions aux libertés des administrés, le droit public
leur impose des limites très strictes.
Le but recherché par la loi c’est de concilier la nécessité de maintenir l’ordre public
avec le respect des libertés des citoyens.
Cette conciliation doit se traduire par un équilibre : liberté-autorité. Cette règle est en
fait plus ou moins rigide suivant qu’il s’agit de libertés définies ou de libertés non
définies.
Concernant les libertés définies, leur caractéristique essentielle est qu’elles font l’objet
d’une protection spéciale de la loi et le juge exige de ce fait leur strict respect. Ce sont
les libertés de la presse, de conscience, des cultes, de réunion, d’association et la liberté
xxx
En raison de la protection spéciale dont bénéficient les libertés définies, le juge impose à
l’autorité de police leur strict respect en ne leur reconnaissant que des pouvoirs très
limités.
Pour la liberté de réunion, le juge met deux conditions à l’interdiction d’une réunion
publique : ce sont la menace de troubles graves, sérieux et l’absence de de moyens
efficaces c’est-à -dire l’insuffisance des forces de police pour maintenir l’ordre public.
Pour la liberté d’association, il convient de noter qu’elle n’est soumise qu’au régime de
la déclaration préalable, qui est un régime de liberté par opposition à celui de
l’autorisation préalable.
Les libertés non définies, sont celles qui sont prévues mais non organisées par la loi.
D’une manière générale, elles ne bénéficient pas de la même protection que les
précédents. Ce sont notamment les spectacles, les films, les enregistrements sonores, les
manifestations sur la voie publique.
Cependant, les manifestations sur la voie publique font l’objet d’une protection
particulière. Le juge distingue des manifestations traditionnelles des manifestations non
traditionnelles.
2/ Le contrô le du juge
Le juge exerce un contrô le assez étendu des mesures de police. Ce contrô le porte à la
fois sur le but de la mesure de police, ses motifs et ces moyens.
En effet, la mesure doit être strictement limitée à son but, le maintien de l’ordre public.
Dès lors que la mesure de police ne vise pas le maintien de l’ordre public, elle fait l’objet
d’une annulation de plus, la mesure de police doit être sous-tendue par des motifs, c’est-
à -dire par une menace réelle de troubles à l’ordre public.
Enfin, le juge contrô le les moyens employés par les autorités de police ainsi que leur
adaptation au motif de fait.
Les limites qui en résultent pour l’exercice des pouvoirs de police s’expriment dans trois
règles : interdiction de mesure générales et absolues. Les interdictions générales et
absolues, sans limitation dans l’espace et le temps sont illégales.
Il est ainsi l’acte révoquant un fonctionnaire, l’acte interdisant une réunion ou une
conférence. L’acte administratif unilatéral constitue la manifestation la plus
caractéristique des prérogatives de puissances publique reconnues à l’administration.
L’étude d’un tel acte consiste d’abord à le définir avant d’analyser le régime juridique
auquel il est soumis.
PARAGRAPHE I : LA DEFINITION DE L’ACTE ADMINISTRATIF UNILATERAL
Tous les actes juridiques émanant de l’administration ne sont pas des actes
administratifs. Une autorité administrative peut en effet édicter aussi bien des actes
administratifs que des actes privés. L’acte administratif s’appréhende comme l’acte
d’une autorité administrative revêtant un caractère « exécutoire ».
Le principe c’est que l’acte pour revêtir le caractère administratif, doit émaner d’une
autorité administrative, c’est un organe investi du pouvoir administratif (celui-ci
s’appréhende comme le pouvoir de commander, de prendre des décisions unilatérales).
Ainsi les actes des différentes autorités administratives bénéficient d’une présomption
d’administrativité. Par contre, les actes émanant des personnes privées, qu’elles soient
physiques ou morales, sont en principe des actes privés et ne sauraient avoir la qualité
d’actes administratifs. Aussi doit on exclure de la catégorie des actes administratifs les
actes émis par les autorités publiques non administratives que sont les autorités
législatives, exécutives et judiciaires. En effet, les actes de l’assemblée nationale qui vont
des lois formelles aux « actes parlementaires » en passant par les règlements intérieurs
ne sont pas des actes administratifs. En ce qui concerne les actes des autorités
judiciaires, il convient de procéder à la distinction entre les actes d’organisation du
service public de la justice et ceux relatifs à son fonctionnement c’est à dire à l’exercice
de la fonction juridictionnelle. Les premiers sont des actes administratifs tandis que les
seconds constituent les actes juridictionnels.
Parmi les actes des autorités administratives, ceux qualifiés d’actes de gouvernement
non justiciables des tribunaux, ne constituent pas des actes administratifs mais de
véritables actes politiques.
A l’inverse de l’hypothèse précédente, les actes pris par des organismes non
administratifs, s’ils sont liés à l’exécution d’un service public et comportant l’usage de
prérogatives de puissance publique sont des actes administratifs.
L’article 54 alinéas 2 de la loi relative à la cour suprême prescrit que le recours pour
excès de pouvoir n’est ouvert que « contre les décisions émanant des autorités
administratives ». La décision ainsi visée s’entend lato sensu de la décision exécutoire
c’est à dire qui est immédiatement applicable sans recours préalable au juge portant en
elle-même son titre exécutoire (la décisoire exécutoire s’entend d’un acte juridique
unilatéral comportant un caractère décisoire.)
Pour classer les actes administratifs, on peut se placer aux deux points de vue organico-
formel et matériels.
A/ LA CLASSIFICATION ORGANICO-FORMELLE
On distingue deux catégories de décrets : les décrets pris en conseil de ministres et les
décrets simples (exécution des lois).
- Les ordonnances et les décisions. Elles sont des mesures particulières relevant le
plus souvent du domaine de la loi que le Président prend avec l’accord de
l’Assemblée Nationale (ordonnance) ou sans son accord (décision).
Concernant les actes des ministres, il convient de noter que l’arrêté est la forme la plus
solennelle. Mais en dehors des arrêtés, les ministres peuvent édicter une diversité
d’actes: décisions juridictionnelles, notes de service, instructions de service, circulaires
(lettre-circulaires).
B/ LA CLASSIFICATION MATERIELLE
Le critère matériel se réfère au contenu de l’acte et permet de distinguer l’acte
règlementaire de l’acte non règlementaire .La distinction entre les deux catégories
d’actes se fonde sur deux critères. Il permet de caractériser l’acte réglementaire. Ce sont
d’une part le caractère permanent de l’acte et d’autre part son caractère général et
impersonnel.
En revanche, ne revêt pas le caractère réglementaire, l’acte qui chaque année ouvre le
concours, fixe le délai d’inscription, la date des épreuves et le nombre de places.
par le caractère général et impersonnel, l’acte vise non pas une situation
particulière ou une personne ou des personnes individuellement désignées, mais
une situation d’ensemble, tous les citoyens ou une catégorie de citoyens
(exemple : l’acte fixant le statut d’un corps de fonctionnaire).
Les règles qui régissent les actes administratifs relèvent du droit public. Ces règles ont
trait à l’élaboration des actes administratifs ainsi qu’à leurs effets.
Cette élaboration obéit à des règles de compétences. La compétence est l’aptitude légale
reconnue à une autorité administrative de prendre des actes administratifs. Elle est
déterminée soit par la constitution elle-même, soit par les lois ou les règlements, soit
par la jurisprudence (principe du parallélisme des compétences).
Les règles de compétences s’apprécient ratione materiae (compétence matérielle),
ratione loci (compétence territoriale) et ratione temporis (compétence temporelle).
B/ L’ENTREE EN VIGUEUR
L’entrée en vigueur de l’acte, qui marque son point de départ, comporte trois modalités :
sa validité, son opposabilité et sa non rétroactivité.
Concernant la validité, il convient de signaler que, dès son émission, c’est-à -dire dès sa
signature, par l’autorité compétente, l’acte devient valide, obligatoire, existe
juridiquement. Par conséquent, l’absence de publicité de l’acte, n’affecte nullement sa
validité et l’acte crée des droits ou profits des administrés dès sa signature.
Quant à l’opposabilité, elle est l’application effective de l’acte aux administrés. Celui-ci
n’est opposable à ceux-ci que s’il a fait l’objet d’une publicité, c’est-à -dire à partir du
moment où il a été porté à leur connaissance.
Enfin, la non-rétroactivité prescrit que l’acte administratif ne peut produire d’effet avant
la date de sa signature. Mais cette règle comporte des exceptions :
1. le privilège du préalable
L’exécution d’office, dite action ou encore exécution forcée consiste dans la faculté qu’à
l’administration d’accomplir elle-même, par la contrainte, les actes d’exécution de la
décision administrative.
On tend à établir une distinction entre l’exécution d’office et l’exécution forcée. Dans la
première hypothèse, l’administration se substitue à l’administré pour exécuter l’acte et,
dans la seconde, elle recourt à la force publique pour contraindre l’administré à se
conformer à sa décision.
Les règles, qui gouvernent l’application de l’exécution forcée, ont été dégagées par la
jurisprudence. Ces règles amènent à distinguer les cas d’application des conditions
d’exercice.
Lorsque l’administration se trouve dans l’une des trois situations précédentes, elle ne
peut recourir à l’action forcée que si trois conditions sont réunies : l’acte à exécuter doit
avoir sa source dans un texte de loi précis, l’administré doit opposer une résistance
certaine, faisant obstacle à l’exécution des actes administratifs et les mesures doivent
être strictement nécessaires, c’est-à -dire limitées à celles indispensables pour vaincre la
résistance de l’administré.
La fin des effets de l’acte administratif peuvent résulter de plusieurs causes, tenant les
unes à l’acte lui-même, les autres à des circonstances extérieures à la volonté de son
auteur et d’autre enfin à la volonté de celui-ci postérieurement à la signature de l’acte.
La troisième hypothèse répondant, à la théorie du retrait des actes administratifs à deux
formes : d’une part le retrait abrogation qui supprime l’acte seulement pour l’avenir et
d’autre part le retrait-rétroactif ou retrait stricto sensu qui supprime l’acte ab initio
c’est-à -dire avec tous les effets déjà accomplis.
Les règles varient selon que l’acte administratif est régulier ou irrégulier.
1. L’acte régulier
Les règles applicables à l’acte régulier différent selon qu’il s’agit du retrait ou de
l’abrogation.
a. Le retrait
Le retrait de l’acte régulier n’est possible que si celui-ci n’a pas créé de droit. Il y a donc
lieu de distinguer l’acte créateur de droit de l’acte non créateur de droits.
L’acte régulier créateur de droits ne peut être retiré. Cette solution s’explique
aisément par la confrontation des deux principes essentiels : le respect de la
légalité et celui des droits acquis.
Il existe cependant deux exceptions à la possibilité de retrait de l’acte régulier
créateur de droits : autorisation du législateur et renonciation du destinataire de
l’acte initial.
L’acte régulier non créateur de droits peut en revanche être retiré par l’autorité
administrative, à tout moment (Ex : les actes contenant une promesse, les actes
affectés d’une condition, des décisions obtenues par fraude…), L’acte régulier
non créateur de droits peut être retiré à tout moment.
b. L’abrogation
L’abrogation de l’acte régulier est possible. Toutefois, une distinction s’impose selon
qu’il s’agit d’un règlement ou d’un acte individuel.
- Les actes individuels peuvent également être abrogés, mais, les règles varient
selon que l’acte à créer ou non des droits.
Les actes individuels créateurs de droit ne peuvent être abrogés que dans les conditions
légales, c’est-à -dire conformément aux lois et règlements en vigueur.
Les actes individuels non créateurs de droits peuvent toujours être abrogés.
2. L’acte irrégulier
Il importe de distinguer les actes créateurs des actes non créateurs de droits.
Le retrait de l’acte irrégulier non créateur de droits est possible. Il est même
obligatoire.
L’abrogation de l’acte irrégulier non créateur de droit est également possible.
Mais l’administration n’est pas tenue d’abroger l’acte illégal. Elle a simplement la
faculté de l’abroger à tout moment.
Les droits acquis sont certes illégaux, mais méritent tout de même une certaine
protection. C’est la raison pour laquelle le retrait, tout comme l’abrogation, est possible,
mais à condition d’intervenir dans le délai du recours contentieux. Celui-ci est de deux
mois à compter de la notification ou de la publication de l’acte.
D’une manière générale, l’acte individuel créateur de droit ne peut être retiré par
l’autorité administrative qu’à une double condition : l’acte doit être illégal et le retrait
intervenir dans le délai du recours contentieux (2 mois).
Mais, contrairement à ce qu’on pourrait croire, tous les contrats passés par les
personnes publiques ne sont pas des contrats administratifs, car elles ont la possibilité
de conclure également des contrats de droit commun, c’est-à -dire des contrats de droit
privé « en se plaçant volontairement dans les conditions d’un particulier ».
Aussi, importe – t-il de cerner la notion de contrat administratif avant d’examiner le
régime juridique spécial auquel il est soumis.
- Soit de la loi
- Soit des critères jurisprudentiels.
A/ LA QUALIFICATION LEGALE
Les contrats administratifs par qualification légale sont : les marchés de travaux et les
ventes d’immeubles de l’Etat ; les marchés de fourniture de l’Etat ; les concessions de
terrain ; les contrats comportant occupation du domaine public.
Dans d’autres cas, le législateur intervient pour qualifier le contrat de droit commun.
Le cas le plus important est celui des contrats liant à l’Etat les agents contractuels. Ceux-
ci n’ont pas la qualité de fonctionnaires mais celle de travailleurs dont les contrats de
recrutement sont des contrats de travail régis en tant que tels par le code du travail. Ces
contrats n’ont donc pas de caractère administratif : ce sont des contrats de droit privé.
B/ LA DETERMINATION JURISPRUDENTIELLE
Les contrats conclus par les personnes publiques, c’est-à -dire l’Etat, les collectivités
locales et les établissements publics et leurs mandataires peuvent être des contrats
administratifs. Ces contrats ne bénéficient ainsi que d’une présomption relative
d’administrativité.
Par contre, les contrats conclus entre des particuliers ou des personnes morales de droit
privé, ne peuvent pas être administratifs, même si l’une des personnes est chargée d’une
mission de service public.
- Les contrats ayant pour objet l’exécution même d’un service public
Aussi lorsqu’un contrat, conclu par une personne publique n’a-t-il pas pour objet de
confier à son cocontractant l’exécution même du service public, il peut être reconnu
administratif, s’il renferme des clauses exorbitantes du droit commun. Ces clauses sont
des stipulations contractuelles qui ne se rencontrent pas en droit privé.
Ils sont les contrats de l’Administration les plus importants. Le droit ivoirien des
marchés publics est à l’heure actuelle constitué principalement
L’article 1er du code décrit le marché public comme un contrat, conclu selon les
conditions prévues par le code, par une personne publique ou son mandataire avec une
personne privée en vue de fournir une prestation. Celle-ci revêt essentiellement trois
formes : produits, services et travaux.
B/ LES CONCESSIONS
Les concessions assimilées ont en commun d’une manière générale de reconnaitre aux
particuliers le droit d’occuper une portion du domaine des collectivités publiques.
L’emprise peut porter soit sur le domaine public soit sur le domaine privé.
PARAGRAPHE III : LE REGIME JURIDIQUE DES CONTRATS ADMINISTRATIFS
Dominé par l’intérêt général que l’Administration est supposée poursuivre, le régime
juridique des contrats comporte des règles spéciales qui régissent leur formation et
exécution.
Pour la passation des contrats, le libre choix du cocontractant est la règle lorsque
l’intuitu personae y joue un rô le déterminant (concession de service public) et
l’exception dans le cas contraire. Cette dernière hypothèse est celle des marchés publics
dominés par la concurrence et où les procédures imposées constituent la règle.
1. L’adjudication
Elle peut s’entendre, lato sensu, d’une procédure d’appel public à la concurrence. Elle
consiste, plus précisément, pour l’Administration, à mettre en concurrence les candidats
éventuels au marché (entrepreneurs et fournisseurs) et à attribuer celui-ci au
soumissionnaire « le moins disant » C’est-à -dire à celui qui aura proposé le prix le plus
bas.
2. L’appel d’offre
Ces prérogatives sont très importantes, comportant quatre pouvoirs distincts : direction
et contrô le, modification unilatérale, résiliation unilatérale et sanction.
D/ Le pouvoir de sanction
C’est pour rétablir l’équilibre rompu que le juge à élaborer trois théories. Ce sont les
suivants :
- Le fait du prince
- L’imprévision
- La force majeure.
Il y a fait du principe, lorsque l’autorité contractante prend des mesures qui ont pour
conséquences de rendre plus onéreuse l’exécution du contrat et en rompent ainsi
l’équilibre financier.
La théorie du fait du principe est soumise à des conditions d’application et emporte des
effets précis.
Ainsi, pour que cette théorie puisse jouer, trois conditions suivantes doivent être
réunies :
Si la mesure émane d’une autorité autre que contractant, la théorie ne joue pas.
La mesure doit être particulière au cocontractant, elle ne doit pas être une
mesure générale et impersonnelle touchant l’ensemble de la communauté
nationale ou locale ou toute une catégorie socio-professionnelle.
Mais, la théorie peut jouer, lorsque la mesure de portée générale affecte un élément
essentiel du contrat.
b. La théorie de l’imprévision
Il y a imprévision, lorsque des circonstances exceptionnelles imprévisibles et étrangères
à la volonté des parties surviennent et rendent plus onéreuse l’exécution du contrat.
Ces faits nouveaux peuvent être d’ordre naturel ou d’ordre économique, politique et
social : guerre, séisme violent, blocage des prix, grève…
L’imprévision est soumise à des conditions d’application et comporte des effets
juridiques précis.
En effet, la théorie ne joue que lorsque les trois conditions suivantes sont réunies :
- Les faits doivent avoir été imprévisibles.
- Les faits doivent être indépendants de la volonté des parties cocontractantes :
L’élément d’extranéité, c’est à dire étranger aux parties, permet de distinguer
l’imprévision du fait du prince.
- Les faits doivent avoir bouleversés l’économie du contrat : ils doivent entrainer
un déficit, une perte d’une certaine importance.