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DÉBUT CM ✅
DA= branche du droit public qui s’applique à l’activité des admin°. Il se distingue du droit privé
(DPr). Le DPr régit les relations entre particuliers. Le DA s’applique entre les individus et les ad-
min°. L’action de l’admin° est soumise en France à des règles spécifiques appliquées par un juge
spécialisé chargé des litiges administratifs : le juge administratif (JA).
La frontière entre DPr/DPublic est incertaine parfois et il y a des communications possibles. Il ar-
rive parfois que des activités de l’admin° relèvent du DPr et de la compétence du juge judiciaire. Il
arrive même que le JA applique des règles de DPr.
Le DA se distingue d’autres matières du DPu. Au sein du DPu, le DA cohabite avec le D.C°el. Le
D.C°el s’intéresse aux structures de l’État, aux # pv qui le forment, aux relations que ces pv entre-
tiennent les uns avec les autres. Le DA a un champ d’appli° plus réduit car il étudie la seule act° de
l’admin°. Au sens large, le DA englobe l’étude des institut° admin, de l’action des organes admin,
des moyens de ces admin°, du contrôle jur°el auxquels ces organes sont soumis.
La sép° entre le D.C°el et DA n’est pas étanche, ils se sont construites indépendamment l‘une de
l’autre. Historiquement, il existait peu de règles c°elles s’appliquant à l’admin°. La DDHC n’était
pas considérée comme un texte jur pour l’admin°. Sous la IIIè Rép, il y avait des règles c°elles mais
aucunes concernant l’admin°.
Dans tout sys jur, le fondement prend appui dans la C° donc il fallait que le DA ait des sources
C°elles. G. Vedel a construit la théorie des bases du DA en 1954, Les bases constitutionnelles du
droit administratif (p. 21 à 53).
La C°1958 a des art sur l’admin°. Il y a une convergence entre le CE et le C.C°el dans des
décisions.
Au sens large, le DA doit être entendu cô le Dt applicable au fonct°ment des admin° publiques et
aux rapports avec les citoyens.
La discipline connaît des objets qui vont se traduire à travers # disciplines jur. Au plan institut°el,
DA=étude des organes de l’admin° franç. Le DA réside dans des principes, règles jur de fond qui
vont gouverner le fonct°mt des admin° et les rapports entre elles. On est dans le DA matériel = DA
général.
Le DA se distingue des DA spéciaux (regroupe des matières = moyens de l’action administratives
humains droit de la fonction publique). Il y a certaines matières détachées = DPu éco ou Dt de l’ur-
banisme.
A. Notion de l’administration
« administration » n’est pas assorti d’une signification purement jur. « admin° » est polysémique.
Il vient du latin administrare cad « aider, fournir, diriger ». Il peut désigner une mission ou l’org°
au service de cette mm mission. L’admin° a 2 sens distincts et complémentaires qui sont organiques
et matérielles :
- sens organique: Admin°= ensemble d’autorités, d’organismes qui seront amenés sous l’impulsion
du pv pol à satisfaire des besoins essentiels.
- sens matériel: Admin°= activité qu’assure les organes des instituti° en lien avec les administrés
(usagers, tiers victimes d’accident...)
Déf° G: Admin°= ensemble d’organes par lesquels sont conduites et exécutées des tâches pu-
bliques. C’est le Dt applicable à l’admin° au double sens du terme.
L’act°de l’admin° se distingue de celle des particuliers. Cette spécificité de l’act° admin va justifier
sa soumission à des règles spéciales. Il y a une spécificité à l’act° admin. On la retrouve dans les
moyens que l’admin° emploie.
Le but de l’act° admin réside dans la réalisation de l’intérêt général. L’ê humain ne peut se suf-
fire à lui-mm. Il faut des organismes publics pour assurer l’intérêt G. Ces besoins particuliers
constituent le domaine propre des personnes publiques. A la # de l’act° des particuliers, la pour-
suite de l’intérêt G caractérise l’action admin.
Les moyens de l’admin° se caractérisent par l’utilisation des prérogatives de personnes pu-
bliques.
Les relations entre particuliers sont construites sur l’égalité. L’acte jur caractérisant le DPr = contrat
(accord entre deux volontés placées sur un pied d’égalité).
Dans les rapports particuliers/admin°, une hiérarchie apparaît entre l’intérêt G et particulier. L’inté-
rêt G doit prévaloir. L’admin°doit donc ê dotée de moyens lui permettant de faire triompher l’inté-
rêt G sur certains intérêts individuels si légitimes soient-ils et vaincre les résistances des particu-
liers. Par exemple, l’admin° peut prendre le privilège du préalable des AAU qui auront pour carac-
téristiques de s’imposer aux particuliers. Un arrêté s’applique tant que le juge ne l’annule pas.
Si l’admin° a besoin d’un terrain privé et si le propriétaire refuse de vendre, il existe une préroga-
tive : l’expropriation pour cause d’utilité publique.
L’admin° veut faire triompher l’intérêt G et doit ê régit par des règles spéciales.
B. Un droit inégalitaire ?
André De Laubadère a dit : « DA=droit du déséquilibre ». Ce déséquilibre s’explique car il puise sa
source dans des rapports de droits qui sont inégalitaires. L’action admin repose sur des rapports de
droit inégalitaires. Le DPr sera fondé sur des rapports de droit égalitaires. Le DA repose sur des rap-
ports de droit inégalitaires mais ce caractère est tempéré.
Le déséquilibre se manifeste dans les deux sens. Jean Rivero l’a montré. Le DA était en réalité un
droit de prérogative et un droit de sujétion. Le déséquilibre est à l’avantage de l’admin°. En effet,
elle bénéficie dans son action d’un nombre de moyens exorbitants du DC (privilèges divers). On
parle de prérogatives d’action.
D’un autre côté, le déséquilibre est parfois au désavantage de l’admin°. Elle a des droits et pv mais
aussi des devoirs et ob° qui sont appelés sujétions (= charges, contraintes).
L’intérêt G qui guide l’action de l’admin° impose des sujétions que n’aurait pas à supporter une
personne privée. L’admin° se voit imposer des contraintes exorbitantes. L’admin°, pour recruter un
fonctionnaire, doit respecter des règles. L’admin° a des missions, elle doit garantir la continuité des
services publics. L’admin° ne peut pas vendre librement un bien. Ce droit régit à la fois les préroga-
tives et des sujétions.
Le DA ne se réduit pas par rapport à un droit de privilège. Il est surtout un instrument de soumis-
sion de l’admin°n au droit et de préservation des Dt de l’admin°. Cette réalité n’est pas nelle. Il se
caractérise par cette recherche d’un point d’équilibre entre la préservation d’un intérêt G et la pro-
tection des droits des administrés.
Il y a une évolution qui tend à promouvoir les droits des administrés :
- la loi du 17 juillet 1978 sur l’accès aux documents administratifs
- la loi du 11 juillet 1979 sur la motivation des actes administratifs
- la loi du 10 février 1995 autorise le JA à prononcer des injonctions aux DA
- la loi du 12 avril 2000 sur relation avec les admin° et les administrés
Le DA ne peut plus exclusivement être réduit à un simple droit de déséquilibre. C’est un droit dés-
équilibré mais qui se caractérise par la recherche permanente d’un équilibre qui va concilier les exi-
gences propres à l’action des PPu et la préservation des droits des administrés.
1. Les doctrines
La nécessité de répartir les matières entre les 2 ordres de jur° a conduit la doctrine à rechercher un
critère permettant de justifier les règles exorbitantes du DC et la compétence d’un juge spécialisé
dans les litiges admin. Ces deux questions peuvent ê dissociées. Historiquement, la recherche d’un
critère du DA est inséparable de celle d’un titre de compétence du JA.
Le dualisme jur°el se mettait en place.
Il fallait délimiter les compétences. La recherche d’un critère de compétence permet de déterminer
ce qui au sein de l’admin° devait relevé du DPr et DA.
Cette recherche d’un critère est à l’origine de l’émergence d’un DA.
Un tel critère n’a-t-il jamais existé ?
Les jur° admin et judiciaires tentent de faire émerger une ligne de partage entre la part des activités
publiques relevant de la compétence du JA et la part de ces mêmes activités qui restent dévolus à un
régime jur de DC.
La doctrine, dès le 19ès, tente de justifier ces solutions jurisprudentielles en élaborant des critères
susceptibles de justifier et d’expliquer l’intervention du JA et l’appli° du DA. Dès la fin du 19ès,
Edouard Laferrière et Henry Berthélémy auteurs ont alors tenté de mettre en avant le critère de
l’acte d’autorité.
L’appli° de ce critère conduisait à répartir en deux ensembles les actes adoptés par l’admin° :
- les actes d’autorité: actes comportant une part de puissance publique qui relèvent du DA et de la
compétence du JA
- les actes de gestion: relèvent du DPr et de la compétence du juge judiciaire
Cette distinction des actes d’autorité et de gestion est écartée et abandonnée par la doctrine. Certains
membres de la doctrine tentent de reconstruire le DA sur des bases nelles.
On assiste au dév de doctrines universitaires et deux écoles émergent au 20ès :
- l’école de Bordeaux ou école du service public de Léon. Duguit. Elle fait prévaloir les buts de
l’action admin sur ses moyens. La notion de SPu est de l’ordre des finalités.
Qd il y a SPu, il doit y avoir appli° des règles de DA et compétence du JA. Pour Duguit, tout le
DA est construit autour de la notion de SPu.
Jèze, Bonnard, Rolland, AndréDe Laubadère.
- l’école de Toulouse ou de la puissance publique notamment représentée par Maurice Hauriou.
Elle met en avant les moyens de l’action admin. L’accent est mis sur les procédés par lesquels
l’admin° remplit ses missions. Par l’utilisation de procédés exorbitants, l’admin° justifie l’appli° à
son action de règles spécifiques et adaptées. A. Hauriou, Georges Vedel (élève de Hauriou).
L’histoire des doctrines de DPu a été marqué par l’affrontement intellectuel entre les deux hommes.
Ils ont un point commun. En effet, ils ont cherché à construire intellectuellement le DA en tentant
de mettre en avant les principes fondateurs du DA. Dans cette œuvre de construct°, Hauriou et Du-
guit suivent des chemins # témoignant des divergences dans la conception du DA. Hauriou était un
catholique conservateur qui fonde le DA sur la puissance publique. Duguit conçoit le DA cô un ins-
trument de solidarité sociale. Il fonde la notion de DA sur le SPu.
Cette guerre des écoles montre que la conception doctrinale du DA n’a pas été uniforme en France.
Les fondements du DA peuvent prêter à controverse.
Cette querelle est toujours d’actualité, le DA a une dimension pol car on a fondé ce Dt sur la puis-
sance ou le SPu n’est pas la mm chose.
2. Le droit positif
Le CE a tjrs refusé de consacrer l’existence d’un critère organique qui a lui seule aurait déclenché
l’appli° du DA et la compétence du JA.
Le rejet de ce critère va conduire le juge et la doctrine a identifier des critères d’ordre matériel qui
sont des critères fondés sur la nature et la spécificité de l’act° admin.
Ces critères matériels sont de deux ordres :
- fonctionnel ou finaliste qd ils s’attachent au but de l’action admin
- formel quand ils s’attachent aux modalités de l’action admin
Les critères du SPu et de la puissance publique émergent. Ils vont se livrer une guerre sans limite.
Ils vont connaître déclin et renouveau. Cette guerre va donner une actualité permanente.
Les auteurs du 19ès justifiaient initialement la compétence du JA par la théorie des actes de puis-
sance publique. De nelles perspectives vont s'ouvrir et l'école du SPu va alors ê à l'origine, au début
du 20ès, d'une réorientation du DA autour de la notion maîtresse de SPu.
CE, 8 février 1873, Blanco: symbole de la notion de SPu. L’œuvre s'inscrit en plein dans la trans-
formation de l’État-gendarme en État-providence. Duguit, qui souhaite remplacer la vieille admin°
napoléonienne pour une admin° moderne tournée vers le SPu, s’appuie alors sur l'arrêt Blanco.
L’État n'est pas une puissance qui commande une souv, il est une « coopération de SPu organisé et
contrôlé par des gouvernants ».
Les analyses de Duguit n'auront pas été sans impact sur la JP du CE qui alors construit la compé-
tence du JA autour de la notion de SPu :
Arrêt CE, 4 mars 1910, Thérond: le litige naît de l'exécution d'un contrat ayant confié à un parti-
culier l'exécution d'une mission de SPu.
Suite aux efforts de Hauriou et Vedel, «puissance publique» connaît une résurrection au milieu du
20ès. La puissance publique va éclipser le «service public». Vedel va écrire les bases c°elles du DA.
A ce moment-là, le critère de la puissance publique est favorisé par les crises que connaît au mm
moment le critère du SPu :
La 1ère résulte de la reconnaissance de service public à gestion privée, cad des SPu qui ne com-
mande plus l'appli° du DA.
La 2nde crise résulte de la reconnaissance de la possibilité d'attribuer à des organismes de DPr, en
dehors de tout contrat, une mission de SPu admin: CE, 13 mai 1938, caisse primaire « aide et pro-
tection ». A partir du moment où en 1921 le TC rend un arrêt. Des services publics sont gérés cô
des entreprises de DPr or elle gère bien des SPu.
Le service public est alors devenu inapte à servir de critère du DA. Dans ce contexte (années 20 à
40), la notion de puissance publique va connaître une seconde jeunesse via les travaux de Hauriou
et de Vedel. Cet effort doctrinal de réhabilitation de la notion de puissance publique a connu alors
un certain prolongement en JP. Dès le début du 20ès, certaines solutions de JP témoignent déjà d'un
certain attachement du juge au critère de la puissance publique.
Arrêt CE, 31 juillet 1912, société des granites porphyroïdes des Vosges → il découle de cet arrêt,
par une lecture a contrario, que les contrats contenant des clauses exorbitantes du DC sont des
contrats admin relevant du JA en cas de litige
Fin années 1950: la notion de puissance publique fut par ailleurs retenue dans certains arrêts cô
critère exclusif de compétence du JA : TC, 10 juillet 1956, Décision Bourgogne-Bois: le TC re-
tient à titre exclusif le critère de service public de compétence dans une affaire portant sur une taxe
qui ne pouvait être rangée parmi les contributions directes ou indirectes.
Dès lors que la notion de puissance publique est présente, le JA est compétent.
La notion de puissance publique ne s'est pourtant pas alors imposée comme critère G et unique du
DA.
En mm tps, le critère du service public ne fut jamais totalement renié par le JA et notamment par le
CE. Mieux encore, dans plusieurs JP célèbres du TC, « service public » devient même tout à la fois
le fondement de grandes catégories jur et le fondement de la compétence du JA.
C'est le cas notamment pour :
- la notion d'agent public : et arrêt Affortit
- de travaux publics : CE, 4 juin 1956, Vingtain / CE, 28 mars 1955, EFFIMIEFF
- de contrats administratifs: CE, 20 avril 1956, époux Bertin et arrêt ministre de l'agriculture c/
consort Grimouard
- domaine public : CE, 19 octobre 1956, société Le Béton
On constate donc à ce moment-là que la JP continue de s'appuyer sur le critère du SPu pour fonder
la compétence du juge et ce parfois à titre exclusif, notamment en matière de contentieux contrac-
tuel.
Le critère de la puissance publique ne devait alors connaître qu'une brève éclipse. Il sera finalement
assez rapidement remis au goût du jour par une partie de la doctrine. En l'occurrence, une partie de
la doctrine met en avant l'idée de gestion publique, qui dérive de la notion de puissance publique,
pour justifier la compétence du JA ainsi que l'appli° du DA.
Alors, à ce moment-là, pour ces auteurs, la détermination de l'ordre jur compétent et des règles ap-
plicables au litige est fonction de la nature des rapports jur en présence. L'appli° du DA et la compé-
tence du JA se justifient toutes deux dès lors que l'admin° agit dans des conditions spéciales et selon
des procédés exorbitants du DC. Les auteurs en question font donc dépendre très nettement l'appli°
du DA de l'utilisation des moyens exorbitants et l'idée de but, de finalité n'est pas mise en avant.
Cette idée de gestion publique se retrouvait dès la fin du 19ès, y compris dans Blanco.
Loin de rentrer dans ces débats théoriques, le CE n'a jamais pris formellement position en faveur
des thèses d'Hauriou ou de Duguit. Autrement dit, aucun de ces deux critères puissance publique et
SPu, ne s'est jamais véritablement imposé en JP cô critère unique et exclusif du DA et de la compé-
tence du JA. En réalité, dans bien des cas, le critère de la puissance publique ou celui des PPP
apparaît non pas cô un critère exclusif de compétence, mais plutôt comme un critère complémen-
taire.
D'ailleurs, on observe que ce critère est venu répondre historiquement aux faiblesses du critère du
SPu, qui était lui-mm impropre dans bien des cas à fixer la compétence du JA. Finalement, dans un
très grd nb de solutions jurisprudentielles, c'est la réunion des deux critères qui sera à l'origine de la
compétence du JA et de l'appli° du DA.
Il en va ainsi par exemple s'agissant de l'identif° des actes admin adoptés par les personnes morales
de DPr gérant un SPu admin. La JP du CE va clairement s'établir en ce sens à partir du milieu du
20ès à la suite de : CE, 31 juillet 1942, Montpeurt et CE, 2 avril 1943, Bouguen et CE, 13 jan-
vier 1961, Magnier. Dans ce cas précis, l'addition des 2 critères intervient de manière très nette
parce que pour recevoir la qualif° d'acte admin, les actes émanant des organismes de DPr doivent ê
adoptés en vertu de PPP et dans l'accomplissement de la mission de SPu détenue par cet organisme.
Donc, en JP, les deux critères apparaissent clairement et sont cumulatifs : l'absence de l'une de ces
deux conditions cumulatives conduira a contrario à retenir la qualif° d'acte de DPr. On assiste à un
retour à la compétence du JJ en vertu du critère organique. Ce dernier exemple montre qu'il n'y a
pas en réalité de critère unique et exclusif du droit et du contentieux admin.
On peut dire finalement que service public et puissance publique apparaissent cô des notions essen-
tielles, mais qui n'ont jamais permis à elles-seules d’identifier une clause G de compétence du JA ou
un critère G d'appli° du DA. Telle était la conclusion de J.Rivero.
L'absence de critère unique ne signifie pas pour autant l'absence de tout critère et le juge cherche en
réalité à combiner dans # espèces plusieurs critères, au 1er rang desquels on trouve ceux de service
public et de PPP. Finalement, à tout perdre, il vaut sans doute mieux des critères imparfaits qu'une
absence totale de critère, car cela reviendrait alors à l'existentialisme jur (Chenot, L’existentialisme
et le droit) : il n'y a rien de prédéfini en droit, c'est le CE qui fait le droit.
Partie 1. Les sources du droit administratif
Le DA est formé de normes à caractère G qui en constituent les sources. Kelsen: tout sys de Dt est
formé d'un ensemble hiérarchisé de normes. Selon Kelsen, la norme peut elle-mm se définir cô « la
signification d'un acte » donc le sens attribué à un acte jur.
Concrètement, norme= sens attribué à un acte jur, dont on pourra déduire un ensemble de prescrip-
tions à caractère impératif destiné à organiser les rapports entre les destinataires de la norme.
L'énoncé normatif peut formuler une interdiction, une autorisation ...On procède parfois par assimi-
lation à ne pas distinguer la norme de l'acte qui la génère. En réalité, la norme se distingue du sup-
port. La norme est la signification de l’acte. D'ailleurs, un mm acte peut revêtir plusieurs sens, il
peut contenir plusieurs normes.
Si le DA est à la base un Dt jurisprudentiel mais la JP ne constitue qu'une source parmi d'autres, ces
sources sont en réalité diverses et nombreuses.
A. Les critères
Le SPu peut se définir à travers ses critères l’identifiant cô une activité d'intérêt G gérée directe-
ment ou indirectement par une PPu.
-Il arrive qu'une activité soit qualifiée de SPu par les textes. Dans ce cas, cette qualif° s'imposera au
juge (notamment au JA) surtout lorsqu'elle émane d'un texte législatif. C'est un peu plus compliqué
lorsque la qualif° émane d'un texte admin.
-Si les textes sont muets, cette qualif° résultera d'une analyse jur menée par le juge qui fera appel à
un certain nb de critères d'ordre matériel et organique. Les 2 critères sont cumulatifs.
, une telle qualif° ne s'applique plus désormais à la franç des jeux : Rolin.
De mm, si l'intérêt G n'exclut pas par principe la rentabilité financière, la recherche exclusive de bé-
néfices s'oppose à la qualif° de SPu. La recherche du profit ne doit être qu'accessoire. Le CE a ainsi
dénié à l'activité exercée par un restaurant, même particulièrement bien situé, le qualificatif de SPu:
CE, 12 mars 1999, Ville de Paris. Pour le CE, si l'activité du restaurant contribue à l'accueil de tou-
ristes dans la capitale et concourent au rayonnement et au dév de son attrait touristique cette seul
circonstance compte tenu de son intérêt propre ne suffit pas à lui conférer le caractère de SPu. Cha-
pus distingue de manière pertinente les « activités de plus grand service » et celles
« de plus grand profit ». Les 1ères tendent à satisfaire d'abord l'intérêt G alors que les 2ndes visent
quant à elles à apporter une satisfaction maximale à l'organisme qui les exercent. Ces dernières ne
pourront pas être qualifiées de SPu si elles sont au service de l'intérêt G (ex =collection des impôts).
B. Critères de la distinction
La consécration de la distinction SPA/SPIC posait dès le départ la question de l'identif° de ces deux
catégories de SPu et celle de leur délimitation. Malgré les efforts de certains auteurs, la doctrine
universitaire n'a jamais pu proposer de déf° vraiment satisfaisante des SPu à gestion privée :
les SPIC.
Par ailleurs, la thèse des SPA et des SPIC par nature (dév par Matter, commissaire du Gouverne-
ment) se révélait assez peu opératoire et difficile à manier en pratique. Dans la plupart des hypo-
thèses, il appartenait au juge d'apporter lui- même un certain nb d'éléments permettant de distinguer
les SPIC des SPA. Le législateur et les autorités détentrices du pv réglementaire peuvent elles-mm,
sans poser de déf° G, déterminer au cas par cas si un SPu constitue un SPA ou un SPIC. À l'arrivée,
la détermination de la nature d'un SPu passe finalement par une démarche en deux temps :
1re étape: Cette étape consister pour le juge à s'interroger sur l'existence éventuelle d'une qualif°
textuelle. Il arrive en effet que des textes instituant un SPu désignent expressément celui-ci comme
un SPA ou un SPIC. Deux hypothèses peuvent se présenter ici :
→ si la qualif° émane d'une loi, le juge devra s'y soumettre, quand bien même cette qualif° serait er-
ronée : TC, 24 avril 1978, société boulangerie de Kourou
→ si la qualif° émane d'un texte à valeur infra-législative, le juge pourra la contrôler et pourra
même dans certains cas procéder au besoin à la re-qualif° du SPu. Il arrive ainsi que le juge consi-
dère qu'un établissement public, expressément qualifié par un texte d'EPIC, ne gère en réalité qu'un
SPA : TC, 24 juin 1968, société distillerie bretonne. Le JA peut même procéder lui-même à la
qualif° de l'EP à partir de la véritable nature de l'activité en question : CE, 4 juillet 1986, Berger.
Le CE constate que l'essentiel des ressources vient de subventions de l'état et que les ressources
propres n'entrent que très faiblement dans le totale de son budget, il considère alors que c'est un éta-
blissement public à caractère admin.
2e étape: En l'absence de toute qualif° textuelle, il faudra faire appli° des critères découlant de la
JP. On a été pendant un temps dans l'incertitude puisqu'il a fallu attendre 1956 pour que le juge éta-
blisse des critères précis permettant de distinguer SPIC et SPA. Le CE va déterminer des critères
d'identif° des SPIC fondés sur certaines analogies entre les activités en question et certaines activi-
tés privées. Seront ainsi qualifiés de SPA les SPu assimilables, à travers leur objet, l'origine de
leurs ressources et leurs modalités de fonctionnement, à des activités exercées par des entre-
prises du secteur privé : CE, 16 nov 1956, union syndicale des industries aéronautiques. Le CE
pose à travers cette JP le principe de « l'administrativité des SPu ». Dès lors qu'un SPu est assuré
par une PPu, son caractère admin sera présumé. Une telle présomption ne sera renversée que si
la ressemblance avec l'activité d'une entreprise privée est établie à partir des 3 critères cumulatifs:
1er critère: Il importe en 1er lieu que l'objet du service, cad les opérations par lesquelles se
concrétise le service en question, soit comparable à celui qui caractériserait une entreprise com-
merciale. Dans certains cas, les opérations en question seront identiques à celles des entreprises pri-
vées. Dans d'autres cas, non. Ce critère conduit ainsi à écarter la qualif° de SPIC lorsque l'activité
est exercé de façon désintéressée. Tel est le cas lorsque l'activité a essentiellement pour objet le ver-
sement de subventions, objet contraire à une entreprise privée: TC, 19 novembre 1990,CNASEA.
Le caractère industriel et commercial de l'activité pourra être exclu pour des activités touchant à la
préservation de la sécurité publique : TC, 23 février 1981, Crouzel s’agissant d’une mission de ser-
vice aérien indépendante des services industriels et commerciaux.
Au contraire, la gestion d'une activité de ramassage des ordures, d'un service de remontée méca-
nique, d'un entrepôt frigorifique (...) sont toutes susceptibles, par leur objet, de se rattacher à celles
gérées par une entreprise commerciale. Ces activités pourront alors justifier la qualif° de SPIC par
leur objet. Le TC a ainsi eu l'occasion de souligner que « le service de distribution de l'eau est en
principe un SPIC » :
TC, 21 mars 2005, Mme Alberti- Scott.
2è critère: Il faut ensuite que les ressources reçues aient une origine comparable à celles qui carac-
térisent les ressources d'une entreprise commerciale. Ce critère laisse moins de place à la subjectivi-
té que les deux autres. Il s'agit ici de vérifier que le financement du service est assuré dans les
mêmes conditions que pour une entreprise privée. Si les ressources proviennent au moins en bonne
partie de redevances perçues sur les usagers, ce deuxième critère sera considéré comme rempli : et
CE, 20 nov 1998.
Il en est de même si les ressources dudit service proviennent en grande partie de recettes publici-
taires ou de recettes de trésorerie. En revanche, ce n'est pas le cas si les ressources consistent en des
subventions : ou si elles proviennent en grande partie de recettes fiscales. C’est le cas dans :
USIA : le SPu ne pouvait être qu’adminf, car il tirait la majorité ressources d'une redevance para
fiscale.
3è critère: Il faut enfin que les modalités de fonctionnement soient identiques à celles que l'on
rencontre dans une entreprise privée. Les éléments d'appréciation sont ici nombreux et multiples. En
effet, les modalités de fonctionnement concernent ainsi par exemple les pratiques commerciales, les
règles de comptabilité applicables, le sys de tarification ... De telles modalités de fonctionnement
excluent parfois le caractère industriel et commercial du service. Tel est le cas dans l'hypothèse où
tout bénéfice paraît exclu, par exemple lorsque le service est gratuit : CE, 26 juillet 1930, Benoît. A
l'inverse, dès lors qu'un service bénéficie d'un monopole institué par la loi, on peut considérer qu'il
revêt un caractère admin. Il en est de même lorsque les modalités d'org° et de fonctionnement se ca-
ractérisent par un contrôle étroit de l'autorité étatique et par l'appli° des règles de la comptabilité pu-
blique : TC 15 décembre 2003, TC 2 décembre 1991, SA de Molitg-les-Bains SCI la Colline, TC
25 avril 1994 syndicat mixte d’équipement de Marseille CE, 16 novembre 1956 préfet du Val
d’Oise. Il s’agissait d’un SPu géré par un Groupement d’Intérêt Public qui présente un caractère
adminf eu égard notamment à ses modalités d’org° et de fonctionnement qui se caractérisent par un
contrôle du commissaire de gouv.
Remarque 1: Ces 3 critères qui se dégagent de la JP USIA de 1956 sont d'appli° cumulative.
Donc, le qualificatif de SPIC ne sera décerné à une activité de SPu que si cette dernière ne diffère
en aucune manière de celle d'une entreprise privée au regard des 3 critères en question. Si elle s'en
écarte pour un seul des critères, la qualité de SPA sera alors reconnue. Il arrive que certains arrêts
s’appuient sur un ou 2 critères pour considérer que l’activité est un SPIC : TC, 21 mars 2005, Mme
Alberti-Scott.
Remarque 2: Il résulte de cette JP que les SPA sont quant à eux définis de manière négative
puisque ce sont des SPA qui ne répondent pas aux critères dégagés par la JP USIA de 1956.
Remarque 3: Le JJ est également amené à appliquer les critères relativement similaire en question
afin lui aussi de distinguer les SPIC des SPA :
Cass, 10 juillet 1995, compagnie des eaux et de l’ozone.
C. Conséquences de la distinction
En vertu des principes dégagés par la JP, les PPu cô les PPr peuvent aussi bien gérer un SPA
qu'un SPIC. Cette réalité est le résultat de deux crises du SPu du début du 19ès. Tirant tous les ef-
fets de cette dissociation, le juge a ainsi admis qu'un EPIC pouvait gérer à la fois un SPA et un
SPIC : TC, 12 novembre 1984, société Interfrost c/ Fiom .
La même solution vaut pour un EPA, qui peut gérer à la fois un SPA ou un SPIC.
Une solution SPA et un SPIC :identique s'applique également aux EP n'ayant aucune qualification
expresse :Abadie, s'agissant des ports autonomes. Entretien, police du ports constitue un SPA et
l'exploitation des services d'outillage constitue un SPIC.
TC, 14 novembre 1960, société Vandroy-Jaspar CE, 17 avril 1959,
La distinction SPA/SPIC emporte des conséquences sur le régime jur applicable à l'activité de SPu.
Les SPIC sont en principe soumis au DPr et à la compétence du JJ alors qu’à l’inverse les SPA sont
en principe soumis au DA et à la compétence du JA. Si je veux qu’un SPu relève du DPr, je crée un
SPIC si je veux un SPu relevant du DPu, je crée un SPA.
Il arrive que les autorités, lorsqu'elles instituent un SPu, tiennent compte des effets de la qualif°
dans la qualif° elle-même. Elles ont d'ailleurs tendance à privilégier la qualif° de SPIC pour éviter
la pesanteur du DA.
La nature du SPu doit se combiner par ailleurs avec le statut de son gestionnaire pour déterminer le
droit applicable et l'ordre jur°el compétent. C'est ainsi que si les SPA sont en principe soumis au
DPu et à la compétence du JA, le DPr pourra néanmoins s'appliquer lorsque de tels services ad-
min sont gérés par des PPr. Dans une telle hypothèse, le critère organique contribuera à attribuer
au juge judiciaire la compétence pour juger des litiges contractuels et de ceux concernant les actes
unilatéraux n'ayant pas le caractère d'acte adminf. Les SPIC sont pour leur part soumis au DPr et
ce, quelle que soit la PPu ou PPr qui les gère. Le DPu trouvera néanmoins à s'appliquer dans cer-
taines hypothèses.
De manière G, 4 séries de situation peuvent être distinguées. On est face ici à une sorte «
d'échelle de l'administrativité des SPu». En réalité, chaque situation se caractérise par une certaine
mixité entre les règles de DPu et de DA et une part irréductible d'appli° du DA est inévitable dès
lors que l'activité en question est un SPu.
1er cas: un SPA géré par une personne publique
Il s'agit du noyau dur du DA caractérisé par la combinaison d'un critère organique (personne pu-
blique) et d'un critère matériel (SPu admin). Sans surprise, l'appli° du DA sera ici quasi-exclusive
et va largement prédominer. Les règles d'org° des SPA relèvent ainsi entièrement du DA. De la
même manière, le statut du personnel relève aussi pour l'essentiel du DA, qu'il s'agisse de personnel
fonctionnaire ou d'agents contractuels.
Concernant les relations externes du service, le DA va également prédominer. Tel sera le cas tout
d'abord pour les relations entre le SPu et les usagers (bénéficiaires du service en question). Les usa-
gers d'un SPA géré par une PPu sont presque toujours dans une situation légale et réglementaire,
presque entièrement gérée par le DPu. Les rapports entre le service et ses usagers seront donc régis
par le DA. Tel sera le cas également pour les rapports entre le service et ses co-contractants. En ef-
fet, une grande partie des contrats passés seront des contrats admin puisqu'ils sont passés par un
gestionnaire public et en vue de la bonne exécution d'une mission de SPu. Certains contrat pourront
être de DPr. Tel sera le cas enfin pour les relations entre le service et les tiers (personnes qui n'ont
pas de relations normales avec le service, mais qui peuvent entrer en relation avec en cas d'accident
par exemple).
En cas de mise en jeu de la resp du service, les principes issus de la jurisprudence Blanco s'ap-
pliquent (appli° du DA et compétence du JA). Il existe cependant des régimes dérogatoires de resp
qui sont prévus par le législateur (ex : resp du fait des enseignants)
L 911-4 du C de l'éducation et qui commandent l'appli° du DPr et la compétence du JJ pour les
dommages causés par l’élève. Enfin, les actes unilatéraux adoptés par une PPu gérant un SPA se-
ront tjrs des actes adminf soumis au contrôle du JA.
2e cas: un SPA gérée par une PPr
Cette situation se caractérisera par une appli° plus importante du DPr puisque la nature admin du
service se trouve contrebalancée par le statut privé de son gestionnaire. Le statut de ces orga-
nismes relèvera très largement du DPr en raison des formes de DPr retenues (syndicat pro). Le DA
peut cependant trouver à s'appliquer lorsque est en cause la tutelle exercée par la collectivité pu-
blique .
Exemple = la tutelle du ministère du travail sur les caisses de sécurité sociale = organisme de DPr
qui gère des SPu admin
Les relations entre le service et son personnel sont assez largement soumises au DPr. Les contrats
liant l'organisme de DPr gérant un SPA et son personnel sont en principe soumis au droit du travail.
Dans certains cas, des personnels de DPu pourront toutefois être mis à disposition du service et relè-
veront du DA. Les relations externes du service donneront lieu selon les cas à une appli° des règles
de DA ou à l’appli° des règles du DPr. Ainsi, même qd le SPA est géré par une PPr l'usager reste le
plus souvent dans une situation légale et réglementaire soumise au DPu. Il peut en aller autrement
en cas de dispositions législatives contraires
Exemple = dispositions de l’article L 142-1 et suivant du Code de la sécurité sociale en vertu du-
quel les litiges entre organisme de DPr et usagers relèvent du DPr et de la compétence du JJ.
De même, les contrats passés seront en principe des contrats privés car le gestionnaire est une PPr.
Les actes unilatéraux non admin adoptés par ces organismes seront également soumis au DPr et à la
compétence du JJ en cas de litige.
De la même manière, la resp à l'égard des tiers sera en principe régie par le DPr mais le DPu peut
malgré tt trouver dans certains cas matière à appli°. La JP a reconnu la possibilité pour ces orga-
nismes privés gérant un SPA la possibilité d'adopter des actes adminf dans le cadre de la mission de
SPu qu'ils gèrent dès lors qu'ils disposent de PPP. Les actes adminf pourront alors faire l'objet d'un
recours pour excès de pv devant le JA.
La resp extra-contractuelle de ces organismes pourra aussi être engagée sur le terrain du DPu
lorsque le dommage trouve sa source dans l'exercice des PPP dont bénéficie l'organisme en question
dans le cadre de la mission de SPu qui lui est confiée. De tels organismes sont par ailleurs soumis à
des ob° de SPu, comme le principe de continuité ou encore le principe d'égalité entre les usagers
devant le SPu. Enfin, ces organismes peuvent bénéficier, dans certains cas, de procédures de DPu
(cô l'expropriation).
3e cas: un SPIC géré par une PPu
La part du DPr sera encore plus importante puisque la nature industrielle et commerciale du service
va éclipser en partie la présence d'une PPu gérant le service en question. Les règles d'org° des SPIC
gérés par les PPu relèveront du DA et les actes adminf unilatéraux relatifs à l'org° du service seront
des actes adminf soumis à la compétence du JA en cas de litige, sans que l'on ait à s'interroger à
l'existence de PPP.
Mais, les actes individuels de gestion du SPIC seront tjrs des actes de DPr même s'ils proviennent
dans ce cas d'une PPu.
Concernant le statut du personnel, la situation individuelle des agents est d'abord régie par le DPr et
le personnel des SPIC est ainsi soumis en principe au droit du travail.
Mais, deux catégories d'agents relèvent toutefois du DPu :
→ le directeur du service
→ le chef du service de la comptabilité à condition que ce dernier ait la qualité de comptable pu-
blic : CE, 26 janvier 1923, De Robert Lafrégeyre et CE, 8 mars 1957, Jalenques de Labeau
Les normes réglementaires définissant le statut des personnels des SPIC relèvent par ailleurs du DA
et les relations externes du service donnent également lieu à une appli° assez importante des règles
de DPr. Ainsi, les relations entre le service et ses usagers relèveront pour l'essentiel du DPr. L'usa-
ger d'un SPIC est en effet dans une situation contractuelle relevant du DPr. Les confits les opposant
à l'autorité gestionnaires relèveront du DPr et de la compétence du JJ, y compris dans l'hypothèse
d'un dommage de travaux publics, qui justifie habituellement la compétence du JA: TC, 24 juin
1954, Dame Galland.
Les contrats passés avec les usagers d'un SPIC sont par ailleurs tjrs des contrats de DPr, et ce même
s'ils comportent des clauses exorbitantes du DC: CE, 13 octobre 1961, établissements Compa-
gnon-Rey.
Une situation similaire prévaudra pour les relations entre le service et les tiers. Les dommages cau-
sés par les SPIC à des tiers relèveront en principe du DPr sauf dans le cas particulier des dommages
de travaux publics : CE, 25 avril 1958, Dame veuve Barbaza. L'action en resp sera par ailleurs por-
tée devant le JA, et ce en appli° des règles du DA, dès lors que le dommage trouve sa source dans
un acte admin adopté par la PPu gestionnaire du SPIC. Les contrats passés avec les tiers relèveront
par ailleurs souvent du DA et de la compétence du JA dès lors que le critère organique se trouve
rempli et dès lors que le contrat a bien été conclu en vue de l'exécution de la mission de SPu ou
comporte des clauses exorbitantes.
4e cas: un SPIC géré par une PPr
Cette situation relève le plus d'un régime de DC puisque l'élément organique se cumule avec la na-
ture industrielle et commerciale du service. A ce titre, le régime applicable sera en quelque sorte
doublement privé. Le DPr va donc prédominer et l'essentiel des litiges sera de la compétence du JJ.
Cpdt, l'organisme de DPr est bien chargé d'une mission de SPu et peut, dans certains cas, être doté
de PPP. A ce titre, le DA s'applique tjrs dans certains cas. Les actes pris par l'organisme seront en
principe des actes de DPr, particulièrement pour tout ce qui touche à la gestion du service.
Toutefois, un organisme de DPr gérant un SPIC peut dans certains cas adopter des actes admin,
dont seul le JA pourra connaître, et ce en vue de l'org° du service dont il a la charge, dès lors qu'il
est bien détenteur de PPP.
Seules les décisions réglementaires touchant à l'org° du SPu, qui seules peuvent obtenir la qualif°
d'actes admin, en vertu de la JP : TC, 15 janvier 1968, compagnie AirFrance c/ Epoux Barbier.
Le critère de PPP n’est pas exprimé par le TC, mais critère de SPu est contenu dans cette JP, car
seule une PPP peut permettre d'organiser un SPu les actes réglementaires organisant le SPu mettent
donc en œuvre une PPP.
Pour le reste, l'essentiel des solutions exposées précédemment s'appliquent également ici. Il en va
ainsi des relations entre le service et ses usagers qui relèveront du DPr. Les mm règles s'applique-
ront également en matière de resp extra-contractuelle. En particulier, en cas de dommage causé à un
tiers, la mise en jeu de la resp de la PPr gestionnaire du SPIC relèvera du DPr et de la compétence
du JJ, sauf si le dommage en question trouve sa source dans l'usage de PPP.
Dès lors que la gestion du SPIC est confiée à une PPr, certaines solutions valables dans l'hypothèse
précédente ne peuvent trouver à s'appliquer. Par exemple, les contrats conclus avec les tiers relève-
ront en principe du DPr et de la compétence du JJ puisque le critère organique fait ici défaut. Un or-
ganisme qui passe les contrats est privé.
De même, le personnel des SPIC gérés par des PPr relèvera entièrement du DPr, sans aucun cas par-
ticulier.
De manière assez exceptionnelle, des personnels de DPu pourront cependant être mises à disposi-
tion des PPr gérant un SPIC. Tel a été le cas pour France Télécom qui gère un SPIC. Lors de la
transformation du statut de France Télécom, certains agents ont conservé leur statut de fonc-
tionnaire.
Plus fréquemment encore, l'ob° de créer et de gérer des SPu procède de la volonté du législateur.
Dans ce cas, cette ob° s'imposera surtout aux collectivités infra-étatiques, notamment aux collectivi-
tés territ. Ainsi, le législateur peut, sans remettre en cause le principe de libre admin° des collectivi-
tés territ, leur imposer la création et l’org° de SPu. C'est ainsi que les communes sont tenues de
prendre à leur charge les services d'entretien de la voirie ou les services d'enlèvement des ordures.
De même, la loi impose aux départements de gérer # services d'aide sociale ou encore la construc-
tion et l'entretien des collèges.
Si SPu est facultatif, on peut le supprimer alors que s’il est obligatoire on ne peut pas.
A. La gestion directe
La gestion directe apparaît dep longtemps cô le mode de gestion des activités des SPu le + impor-
tant et le +usuel. Dans cette hypothèse, la PPu assure et assume seule la mission de SPu, et ce
sans recourir par une logique de délégation, d'externalisation, à une personne extérieure ou à un or-
ganisme tiers. Cô l'a rappelé le CE récemment, toute PPu peut répondre par ses propres moyens aux
besoins résultant de ses missions, sans avoir à recourir aux prestations et fournitures de tiers et sans
que puisse y faire obstacle le principe de liberté du commerce et de l'industrie : association pour la
promotion de l'image et autres. La régie, au sens de régie simple, apparaît cô le mode de gestion
directe par excellence. Elle caractérise ainsi la gestion de très nombreux SPu, tant au niveau natio-
nal que sur le plan local. Dans cette hypothèse, la PPu répond elle-même à ses propres besoins en
gérant directement la mission ou l'activité de SPu, et ce à travers ses propres moyens humains, ma-
tériels, jur, financiers, techniques, mobiliers et immobiliers. Les services en régie ne disposent en
principe d'aucune autonomie. En particulier, ils ne bénéficient pas de la personnalité morale et dé-
pendent par ailleurs étroitement de la PPu sur le plan budgétaire et financier. Cela se traduit par
l'absence de budget propre. En effet, les dépenses de fonctionnement du service relèvent du budget
G de la collectivité publique.
La régie connaît quelques variantes qui l'éloignent parfois quelque peu du modèle initial.
Certains services des collectivités territ se caractérisent tout d'abord par une certaine autonomie fi-
nancière et comptable. Dans ces cas de figure, le service dispose d'un budget propre, annexé à ce-
lui de la collectivité. On parle dans ce cas de régie autonome, instituée par une délibération de l'as-
semblée locale.
Coexistent également des régies personnalisées, dotées d'une personnalité morale propre, distincte
de celle de la collectivité territ. En réalité, ces régies s'assimilent à des EP locaux. C'est ce qu'in-
dique l'art L. 2221-10 CGCT. Ces régies personnalisées sont instituées par une délibération de l'or-
gane délibérant de la collectivité territ concernée et s'assimile dans leur org° à tout EP. Elles vont
être administrées par un conseil d'admin° et un directeur.
La régie intéressée ne constitue pas à proprement parler une régie, mais s'assimile davantage à une
délégation de SPu. Le régisseur est d'ailleurs rémunéré en fonction des résultats de l'exploitation.
Selon le CE, relèvent également de la gestion directe, les hypothèses dans lesquelles la mission de
SPu est confiée à une PPu dotée de la personnalité morale mais placée dans une étroite dépendance
de la collectivité publique, au point d'apparaître cô un service de cette dernière : CE, 2007, com-
mune d'Aix-en-Provence. Ce cas de figure se rencontre lorsqu'une collectivité publique exerce sur
l'organisme en question un contrôle analogue à celui qu'elle exercerait sur ses propres services. Ce
rattachement de quasi-régie aux hypothèses de gestion directe va permettre alors de faire échapper
les contrats passés dans ce cadre aux contraintes de publicité et de mise en concurrence qui s'ap-
pliquent aux contrats de délégation de SPu.
B. La gestion déléguée
La gestion déléguée est une modalité de gestion des SP consistant essentiellement à confier par
contrat l'exécution d'une telle mission à un délégataire privé qui pourra alors se rémunérer sur les bé-
néfices de l'exploitation et sur les usagers. Le recours à une PPr permet ainsi de distinguer la gestion
déléguée de l'EP et de la régie, dans lesquels une PPu assure directement la gestion du SPu. Par
ailleurs, à la diff d'autres contrats associant les PPr à l'admin°, le délégataire se trouve par ailleurs
ici directement impliqué dans l'exécution d'une mission de SPu à travers les charges qui pèsent sur
lui et les bénéfices qu'ils pourra percevoir.
La technique de la concession de SPu incarne historiquement ce mode de gestion. Il s'agit d'une
modalité de gestion d'un SP qui permet à une PPu, le concédant, de confier par contrat à une PPr, le
concessionnaire, le soin de faire fonctionner à ses frais le service tt en bénéficiant en contrepartie
de la possibilité de se rémunérer. La concession a été particulièrement en vague au XIXès. A
l'époque, son utilisation exprimait sur le plan idéologique la prégnance des idées libérales et l'hosti-
lité des collectivités publiques à investir certaines activités, qu'il paraissait plus naturel de confier à
des PPr. C'est pour ces raisons, aux 19ès et 20ès, que l’État a concédé la construction des réseaux
de transport de la distribution de l'électricité.
Le dév de l’État social et interventionniste a contribué au déclin du procédé au cours du 20ès :
l’État préfère reprendre à sa charge certaines activités. Cette technique n’€ pas pour autant au passé
et connaît même un certain regain d'intérêt sous l'effet du renouveau des idées libérales. Cette tech-
nique est notamment utilisée pour l'exploitation des autoroutes ou des parcs de stationnement sou-
terrains. Cette technique présente il est vrai bien des avantages pour la PPu concessionnaire qui
n'aura pas à financer directement sur son budget propre la construction et l'exploitation d'ouvrages
publics et la gestion des SPu qui leur sont liés. Dans cette hypothèse, le concessionnaire assurera la
charge en question en percevant en contrepartie les résultats de cette exploitation. C'est la raison
pour laquelle ces concessions sont généralement attribuées pour une période longue (30 à 50 ans).
Certes il s'agit d'une modalité de gestion d'un SPu mais le concessionnaire doit trouver son intérêt
sur le plan financier dans la gestion de ce SPu.
Existent par ailleurs d'autres modes de gestion déléguée tels que l'affermage et la régie intéressée,
qui se distinguent de la concession par la nature des droits et des ob° entre les parties au contrat.
Affermage=contrat par lequel une PPu confie à l'un de ses partenaires, le fermier, la gestion à ses
frais et risques d'un ouvrage nécessaire au bon fonctionnement d'un SPu en contrepartie de la possi-
bilité de se rémunérer à travers des redevances perçues sur les usagers. Contrairement au contrat
de concession, le fermier ne participe pas à l'édification des ouvrages servant de support à
l'activité de SPu. Il est en revanche tenu de verser lui-même une redevance à la PPu propriétaire de
l'ouvrage. Ce procédé est encore parfois utilisé, notamment par la perception par les communes des
droits de place dans les halles et marchés.
La régie intéressée n'est pas une véritable régie, mais un contrat par lequel la gestion d'un SPu est
confiée à un régisseur agissant pour le compte de l'admin° et rémunéré à travers une redevance ver-
sée par cette dernière dont le montant dépend de la qualité de la gestion. La PPu perçoit les béné-
fices du service.
Ces modes de gestion déléguée font partie de la catégorie de la délégation de SPu instituée par le
législateur. Sans remettre en cause le principe de la liberté de choix du délégataire par la PPu, la loi
Sapin du 29 janvier 1993 soumet la concession de tels contrats à des ob° de publicité et de mise en
concurrence. C'est le mode de rémunérat° du co-contractant qui permet de distinguer la délégat° de
SPu du marché public.
Même déléguée par contrat, la gestion de l'activité implique dans tous les cas un certain nb d'ob° à
la charge du délégataire en raison de l'existence d'un SPu. Ttes les règles liées au régime jur du SPu
lui sont appliquées. L'admin° doit être en mesure de fixer les ob° de SPu à la charge du délégataire
et d'en contrôler le respect.
C. L’établissement public
L'EP est le 3è grand mode de gestion d'un SPu. Plutôt que de prendre à leur charge une activité de
SPu ou d'en confier la gestion par contrat à un délégataire public ou privé, les collectivités pu-
bliques peuvent décider d'instituer un organisme public spécialisé qui sera alors chargé de la
gestion d'un SPu. Ici, le principe de la gestion publique est maintenu alors que le service bénéficie
d'une certaine autonomie de gestion à travers la dévolution d'une personne morale distincte de l’État
et des collectivités territ. L'EP = PPu spécialisée distincte de l’État et des collectivités territ, tout
en y étant rattaché, à laquelle est confiée une mission de SPu spécifique. Plusieurs éléments per-
mettent d'identifier l'EP :
-l'existence d'une personnalité morale de DPu, synonyme d'autonomie
-la gestion d'un SPu, qui est le propre de la quasi-totalité des EP. De manière très rares,
certaines entreprises privées qui avaient le caractère d'un EP ne bénéficiaient pas de la
gestion d'une mission de SPu
-la soumission au principe de spécialité qui gouverne avec des variantes le
fonctionnement de tout EP, en limitant le champs d'intervent° de ces établissements
-le rattachement à une PPu, qui peut être l’État (on parlera alors d'EP nationaux) ou une
collectivité territ (EP locaux)
-l'existence d'une tutelle de l’État, qui est le propre de tous les EP nationaux ou locaux
Ce procédé de l'EP, très employé dep un siècle, a conquis tous les domaines de l'action publique.
Plusieurs types d'EP coexistent auj, parmi lesquels les EPA classiques, les EPIC, les EP à caractère
scientifique, culturel et professionnel (EPSCP), les EP territ. Les recours à l'EP ainsi que la nais-
sance de PPu spécialisées ou sui generis distinctes contribuent ttefois à mettre en crise cette caté-
gorie des EP. Malgré cela, le procédé est encore utilisé auj.
I. Le principe d’égalité
Le principe d'égalité apparaît cô un PGD mais aussi cô un PVC qui va se fonder dans # éléments du
bloc de C°alité. Appliqué au SPu, le principe en question connaît # variantes à travers la pluralité
des expressions retenues en JP, qu'il s'agisse du principe d'égalité devant les SPu, ou encore du prin-
cipe d'égalité qui régit le fonct°ment des SPu. Ce principe présente ttefois une certaine unité dans
son contenu et les implications qu'il comporte. Ce même principe connaît par ailleurs dans la pé-
riode récente un certain nb de prolongements, notamment à travers le principe de neutralité des SPu.
Pour le CE, grève dans les SPu=atteinte à «une continuité essentielle à la vie nationale». L'acte de
grève plaçait même les agents publics concernés en dehors des lois et règlements prévoyant leurs
droits et garanties : CE, 1937, demoiselle Minaire. Pour les personnels employés dans les SPu, la
grève constituait une faute qui justifiait alors la révocation des fonctionnaires concernés et ce, sans
respect des garanties disciplinaires. Un tel état de fait était parfaitement résumé par une formule cé-
lèbre du commissaire de gouv, Gazier, dans les conclusions de l'affaire Dehaene: «il ne peut y avoir
d'Etat à éclipses». Les choses vont changer avec l'entrée en vigueur de la C°1946 qui reconnaît le
droit de grève dans son préambule
-al 7: « le droit de grève s'exerce dans le cadre des lois qui le réglementent ».
Par la suite, le CE et le législateur vont tenter de concilier le droit de grève et le principe de conti-
nuité du SPu en cherchant à cantonner le droit de grève à ses exigences essentielles tout en privant
de son exercice certaines catégories de professionnelles. CE, 1950, Dehane illustre parfaitement
cette logique d'équilibre, de compromis, qui tient compte, à la fois de la consécration c°elle du droit
de grève mais également de l'absence de loi venue en réglementer l'exercice. Le CE affirme à cette
occasion que le principe de continuité des SPu pouvait toujours permettre d'interdire à certains
fonctionnaires de faire grève en raison de leurs fonctions. En vertu de cet arrêt Dehaene, l'autorité
réglementaire, voire tout chef de service, dispose du pv de limiter et de réglementer l'exercice
du droit de grève pour préserver la continuité du SP. Le CC a considéré pour sa part que le droit
de grève et le principe de continuité des SP constituaient tous deux des principes à valeur C°elle et
il précise qu'il € au seul législateur de les concilier l'un et l'autre pour qu'ils puissent bien coexister
et s'exercer: CC, 1979, Dt grève à la radio et,TV.
Ainsi, pour le CE, l'autorité réglementaire peut, pour les besoins de service, limiter et réglementer le
Dt de grève. Cette position pragmatique s'appuie sur la lettre même de l'al. 7 du préambule de
1946 C°. Auj, ce pv € même davantage au chef de service. Par ex, un directeur d'hôpital est parfai-
tement habilité à réglementer l'exercice du droit de grève. Pour le CC, en revanche, seule une loi
peut définir les modalités d'appli° et les conditions d'exercice du Dt de grève, pour y apporter le cas
échéant des limitations. Ces deux positions peuvent être conciliées si l'on considère qu'il € au légis-
lateur d'intervenir mais que l'autorité réglementaire ou le chef de service, à défaut d'intervention de
celui-ci, peut intervenir. Les limitations apportées au Dt de grève pourront varier selon la nature et
l'importance des activités de SPu. Dans certains cas, la loi peut aller jusqu'à interdire la grève. Pour
le reste, la JP laisse au chef de service la possibilité, tout en respectant l'exercice du droit de grève,
d'imposer un service minimum. Il arrive que le législateur impose lui-même un service minimum.
III. Le principe de mutabilité ou d’adaptation
Les conditions dans lesquelles les SPu fonctionnent ne sont jamais totalement immuables et figées.
Le contexte peut évoluer et cette évolution difficile, voire impossible à prévoir, doit conduire à une
certaine souplesse dans la mise en œuvre des activités de SPu. Le principe de mutabilité ou d'adap-
tation traduit cette nécessité d'évoluer pour les SPu en fonction du contexte et des circonstances.
Le progrès technique ne fait que s'accentuer. Les SPu doivent quant à eux s'adapter à ces variations
pour remplir leurs missions et mieux assurer l'intérêt G. Ce principe conduit
ainsi les personnes qui ont la charge du service à faire face aux différentes mutations techniques en
modifiant ou en adaptant celui-ci. Le principe en question se manifeste dep longtps en JP: CE, 10
janvier 1902, compagnie nelle du gaz de Déville-lès-Rouen. Il découle de cet arrêt qu'une PPu
peut changer le mode d'éclairage public en passant du gaz à l'électricité afin d'améliorer la qualité
du service pour les usagers. Ce principe de mutabilité, propre aux contrats admin, permet ainsi à
l'admin° partie au contrat d'obliger son co-contractant à réaliser certains aménagements dans les
conditions d'exécution du contrat pour adapter le service aux évolutions techniques ou aux modif°
des besoins de la pop°. Cette faculté reconnue à l'admin° d'adapter à toute époque les conditions
du service peut-elle constituer un véritable impératif jur qui trouverait son pdt dans des droits re-
connus à des usagers? Un usager peut-il exiger de l'admin° qu'elle adapte les conditions dans
lesquelles s'exerce une activités de SPu? En l'état actuel des choses, il est difficile d'apporter une
réponse à cette question car tout dépend des activités, des circonstances nelles et des implications
concrètes de l'absence d'évolution du SPu sur sa qualité. En réalité, et à la diff des autres lois du
SPu, le principe de mutabilité n'apparaît pas réellement comme un droit au profit des administrés, il
apparaît surtout comme une véritable prérogative des PPu dont elles pourront librement user
comme le témoignent les contrats admin.
A. Le critère de la distinction
La distinction PA/PJ peut ê appréhendée simplement dans son principe mais se révèle parfois sub-
tile dans certaines hypothèses.
On souligne souvent pour distinguer les deux activités de police que la PA s'exerce à titre préventif
alors que la PJ s'exerce à titre répressif. Si cette clé de lecture permet bien de saisir la distinction
dans son principe, elle se révèle inadaptée dans certaines hypothèses.
En effet, dans certains cas, une activité de PA sera mise en œuvre pour mettre fin à des troubles
d'OP. A l'inverse, une opération de PJ peut parfois avoir pour objet de prévenir la commission d'in-
fractions.
La valeur relative de la distinction entre prévention et répression rendait finalement nécessaire
l'identif° en JP d'un critère précis permettant de faire face aux diverses hypothèses rencontrées en
pratique. C'est ce qui a été fait en 1951 : CE, 11 mai 1951, consorts Baud et TC, 7 juin 1951,
dame Noualek, posent à cette date un critère finaliste qui est au but ou à la finalité de l'opération
ou la décision à qualifier. L'usage d'un tel critère, considéré comme exclusif de tout autre, conduit le
juge à prendre en compte l'intention dans laquelle les autorités de police ont agi.
En appli° de ce critère, la qualif° de PA ou de PJ s'impose selon que l'opération ou la décision à
qualifier est ou non en lien avec une infraction pénale déterminée.
Deux possibilités :
- opération ou décision liée à une telle infraction= PJ donc JJ compétent =>cas
dans l'affaire Baud
- opération ou décision non en lien avec une infraction pénale= PA donc JA compétent =>cas
dans l'affaire dame Noualek
Le lien avec une infraction pénale doit être entendu au sens large, dès lors qu'il ne s'agit pas néces-
sairement d'une infraction effectivement commise et avérée. Plusieurs hypothèses :
- l'infraction imminente. Qd les forces de police entendent prendre en flagrant délit les malfai-
teurs pour ensuite les arrêter en cas de commencement d'exécution de l'infraction, la décision
et l'opération sont des mesures de PJ : =>TC, 1955, Dame Barbier
- l'infraction éventuelle. L'éventualité d'une infraction déterminée sera prise en compte par le juge
pour retenir la qualif° d'opération de PJ: CE, 19 mai 1982, Volbrecht, Des gendarmes qui
s'étaient lancés à la poursuite d'une personne au comportement suspect. Le dommage subi par
l'intéressé ap un coup de feu est le fait d'une act° de PJ.
- l'infraction non avérée ni réelle. Qd l'autorité de police a cru à l'existence d'une infraction et a
entendu la réprimer, l'opération est une opération de PJ. Ex : les forces de police or-
donnent la mise en fourrière d'un véhicule en pensant qu'il était en stationnement irrégulier alors
que tel n'était pas le cas. Il s'agit en l'espèce d'une opération de PJ: CE, 1981, consorts Ferrand
Le critère finaliste permet ainsi de déterminer la nature de l'opération de police à partir du lien éta-
bli entre l'opération à qualifier et une infraction pénale déterminée.
1. La moralité publique
Il n'était pas envisageable à l'origine d'utiliser le pv de police pour le compte de la morale. Hauriou
début 20ès: « la police ne poursuit pas l'ordre moral dans les idées et les sentiments, elle ne pour-
chasse pas les désordres moraux. Si elle essayait, elle verserait immédiatement dans l'oppression
des consciences ». Cette exclusion originelle n’est pas surprenant car la morale relève du fort inté-
rieur et de la conscience de chacun. Dans le même temps, les activités de police visent seulement à
prévenir les désordres extérieurs, matériels et concrets. Elles n'ont donc pas de prise directe sur
les consciences individuelles.
On peut en outre remarquer sur un plan strictement jur que la loi n'assigne pas un tel but à la PA.
La JP tend pourtant à faire de la moralité publique l'une des composantes de l'OP. Ainsi le JA re-
connaît à l'autorité de police le pv de fermeture de lieux de débauche portant atteinte à la mora-
lité publique, et donc générateur de troubles à l'OP : CE, 1960, Jauffret. EX:La police des films
et la JP sur les interdictions municipales de certaines représentations cinématographiques illustrent
cette prise en considération de la moralité publique. Un maire peut tjrs interdire la projection d'un
fIlm dans certaines hypothèses :
- lorsque la projection du film est susceptible d'entraîner des troubles matériels
→ la mesure d'interdict° doit assurer directement la sécurité et la tranquillité publique
- lorsque la projection du film est de nature à préjudicier l'OP « à rai-
son du caractère immoral du film et des circonstances locales »
La JP est fixée en ce sens dep un arrêt de principe: CE, 1959, société «Les films Lutetia». Le CE a
jugé « qu'un maire resp du maintien de l'OP dans sa commune peut donc y interdire la représenta-
tion d'un film dont la projection peut causer des troubles sérieux ou d'être, à raison du caractère
immoral dudit film et de circonstances locales, préjudiciable à l'OP».
Peu à peu, le CE va préciser sa JP en exigeant l'existence de circonstances locales EX: la sensibili-
sation spéciale des habitants de la commune/ le fait que la commune est un lieu de pèlerinage reli-
gieux. Immoralité du film= caractère pornographique, érotique ou violent. En l'absence de circons-
tances locales particulières, la mesure d'interdiction sera annulée par le JA : CE, 1985, ville d'Aix-
en-Provence, confirmation d'un jugement du TA de Marseille qui avait annulé un arrêté par lequel
le maire de la ville d'Aix-en-Provence avait interdit la projection d'un film. Le CE relève en l'espèce
« qu'il ne ressort pas des pièces du dossier que cette projection, quel que fût le caractère de ce film,
ait été de nature à porter atteinte au bon ordre ou à la tranquillité publique dans la ville »). La JP
n'exclut cpdt pas, encore auj, que des considérations tenant à la moralité puissent, associées à des
circonstances locales particulières, justifier des mesures de police destinées à prévenir les troubles à
l'OP. C'est ainsi que le CE a indiqué, à propos de l'interdiction par l'autorité de police municipale de
l'affichage de publicité en faveur de messagerie rose, qu'en l'absence de circonstances locales par-
ticulières, le caractère immoral des supposées messageries ne peut fonder légalement une in-
terdiction de toute publicité en leur faveur : d'Arcueil.
Cette référence à la moralité publique comporte certains dangers. Outre le fait qu'elle dénature
quelque peu la conception classique de l'ordre public, elle peut également conduire à faire du JA un
arbitre des questions morales et un censeur des consciences. C'est la raison pour laquelle un tel mo-
tif, assorti de circonstances locales, justifie rarement en JP l'adoption de mesures de police.
A. Le maire
En vertu de la loi, le maire est détenteur de pv PG pour assurer le maintien de l’OP sur la com-
mune, il est en charge de la police municipale L 2012-1 CGCT qui assure le bon ordre, la sûreté,
la sécurité et la salubrité publique. Ces pv sont propres au maire, le CM n’intervient en aucune
manière, aucune attribution. Ces pv de police sont tjrs exercés au nom de la commune et non pas de
l’État. A Paris, c’est un cas particulier avec un partage des pv de police avec le préfet de police et
le maire.
Ce pv PG s’applique dans des hypothèses diverses, par exemple s’agissant de la police de circula-
tions sur les voies publiques, le maire est compétent pour prendre les mesures de police applicables
sur les voies communales ainsi que sur les portions de route nationales et départementales situés à
l’intérieure de la commune. Le dév de l’intercommunalité a été à l’origine de certains transferts des
pv de police du maire au profit des présidents des EPICI à fiscalité propre notamment avec la loi du
13 août 2014 et 16 décembre 2015 en considérant que les pv de police doivent accompagner le
transfert de compétence des communes.
B. Le Préfet
Selon le décret du 14 mars 1986 art. 9, le préfet est l’autorité de PG du département. Alors, à ce
titre, le préfet exerce ainsi ces pv de police sur tt du département et il peut prendre au nom de l’État
et non du département, ttes les mesures de police dont le champ d’appli° va excéder le territ
d’une commune
(art. L2015- 1 3ème du CGCT). Ainsi par exemple le préfet peut en raison de circonstances locales
particulières interdire pour toutes les communes de son département la vente à emporter de boissons
alcoolisées entre 22h et 6h :
CE, 3 mars 1993, société CARMAN.
En-dehors de ce pv PG exercé sur tt le département, il est aussi titulaire de pv de police dans des hy-
pothèses plus ciblées mais tjs de PG :
- en matière de police de circulation sur les voies publiques, par principe le préfet est compétent
au nom de l’État des mesures nécessaires au maintien de la sécurité publique en-dehors de
l’agglomération
- le préfet dispose en outre de pv PG dans les communes à police d’État de plus de 10 000 habs,
auj sont concernées les communes dont les besoins en matière de sécurité nécessite la mise en
place d’une police étatisée en fonction de certains critères prévus par les textes. Dans de telles
communes les pv de police du maire sont EN PARTIE transférés au préfet qui va alors agir
au nom de l’État. Ici le préfet a en particulier la charge de la tranquillité publique à l’excep-
tion des troubles de voisinages L2014-4 CGCT et à la charge du bon ordre à l’occasion de grds
rassemblements d’hommes. Il est compétent en ce qui concerne les grds rassemblements occa-
sionnels de personnes et manifestations et il peut seul interdire dans ce genre de commune, une
manifestation sur la voie publique de nature à troubler l’ordre public et donc incompétence du
maire : CE, 1989, commune de Mongeron. Néanmoins, le maire conserve ces pv de police
s’agissant des troubles de voisinages et des rassemblements dit habituels (marchés, foire)
L2014-4 al 3 CGCT.
- le préfet dispose enfin dans certaines hypothèses définies d’un véritable pv de substitution d’ac-
tion prévu par les textes, L2215-1 CGCT. Ce pv s’exerce à l’égard d’une commune ou de plusieurs
communes de département et ce pv intervient dans l’hypothèse où un maire ne prend pas les me-
sures nécessaires au maintien de l’OP donc il y a défaillance du maire dans l’exercice de ses pv de
police et permet après une mise en demeure au préfet de prendre à la place du maire les mesures de
police nécessaires. Dans ce cas, le préfet se substitue au maire et donc agit au nom de la commune,
en cas de dommages c’est la commune qui supporte la resp des mesures prises.
I. Au niveau national
Au niveau du pv central, de nombreux ministres apparaissent cô des autorités de PS alors même
qu’ils ne disposent d’aucunes compétences en matière de PG. En revanche, certaines ont des com-
pétences de PS voire même de plusieurs pv (le ministre de l’intérieur → compétence de PS en ma-
tière des polices de publication de la jeunesse, le ministres des transports pour la navigation aé-
rienne ou le ministre de la culture avec la police des spectacles). On considère parfois, que les fonc-
tions de régulations attribuées à certains AAI au niveau national dans un secteur précis ne sont pas
sans lien avec le pv de police s’exerçant à travers des prérogatives.
II. Au niveau local
De nombreuses autorités apparaissent cô autorités de PS entre celles qui st aussi de PG et celles qui
n’interviennent qu’en matière de PS.
En 1er lieu il s’agit du maire qui est une autorité de PG, qui intervient au titre de la police des édi-
fices menacés de ruines ou pour le préfet qui est également titulaire de nombreux pv de PS comme
la police sanitaire, des cours d’eaux.
Il existe par ailleurs des autorités qui n’interviennent qu’au titre de la PS c’est le cas tout d’abord du
président du conseil départemental (loi du 2 mars 1982 venant confié au président du conseil des
pv de police afférant à la gestion du domaine public départementale qui sont tjrs actuels. A ce titre,
le président du conseil est habilité à prendre des mesures de police applicables aux routes départe-
mentale hors agglomération). Le CE a semble-t-il exclu toute compétence de PG au président du
conseil départemental concernant la police de circulation de la voie publique : CE, 23 juillet 1996,
avis.
On peut aussi retrouver les préfets de région qui disposent de certains pv de PS en matière de mo-
numents historiques ou espaces culturels protégés. Ou les présidents d’EPICI à fiscalité propre.
A.L’élément organique
Ce critère n’a plus l’importance qu’il a eut au passe: jusqu’au début 20ès, il suffisait souvent à fixer
les contours du DA et donc il n’était pas utile de se référer à un critère matériel. Le seul élément or-
ganique permettait de déterminer une nature admin aux actions adoptées par l’admin°. L’action ad-
min a évolué au début du 20ès et donc elle n’a plus la même place et la même importance. Les PPr
se sont de plus en plus trouvées associées à l’admin° et les PPu ont investis dans des activités qui
relèvent de la seule initiative privée.
Dés lors le critère organique devient dont insuffisant et le recours à des éléments matériel va peu à
peu s’imposer.
Mais cet élément a encore de l’importance. Un acte adopté par une PPu peut bénéficier d’une pré-
somption d’admin° mais ce seul élément n’est plus suffisant à identifier une action admin. Cette
éviction de l’élément organique est faite par:
-des actes DPr
-la JP qui reconnait a des actes de DPR un authentique pv de decision unilatéral
Arret gougem 2 avril 1943 Arret montpeur (voir GAJA)
L’opération de qualif° a ici pour objet la recevabilité à un examen de concours.
Le CE va reconnaitre a une PPr garante d’un SPu le pv d’édicter des actes admin.
Arrêt Morand
Il existe donc des actes admin adoptés par des PPr.
Au delà de cela la mise a l’écart de l’élément organique tient au fait que certains actes ne peuvent
être considérés cô des actes admin des lors qu’ils ne se rattachent pas à la fonctions admin.
Ex: les actes de gouv qui ne peuvent donner lieu à aucune contestation devant le juge.
À l’inverse certains actes adopte par des institution public non admin dés lors qu’ils se rattachent à
la fonction admin
Ex: les décisions individuelles relatives à la carrière des agents titulaire de services des assemblées
parlementaires.
Cette 2è catégorie connait une érosion, mtn l’acte de gouv= actes mettant directement en cause
les actes internationaux ou en liaison direct avec la conduite des relations internationales. Le JA
en revanche admet de plus en plus les recours dirigés contre des actes d’exécution alors considérés
cô détachables des mesures diplomatiques en elles mêmes.
>CE 8 Dec 1995 Lavaurs et assoc° pour le désarmement nucléaire: décret touchant à l’engagement
et aux conditions de forces aériennes stratégiques et de la décision refusant de procéder à la confec-
tion de ce décret. Le CE indique que le décret et cette décision ne se rattache pas selon lui aux rela-
tions internationales de la France et constitues ainsi selon lui des actes admin susceptibles de re-
cours jur°els.
Au delà de ces évolutions Les principes de l’état de droit s’acaumodent mal dans le sens où il est
soustrait à tout contrôle jur°el. Cela conduit le Cons c°el à se reconnaître compétent en terme d’acte
de l’exec sur lequel le CE se refusait cpdt d’exercer tout contrôle.
EX: Arrêt Delmas CE 3 juin 1981: le Cons c°el n’a pas hésité à se reconnaitre compétent pour
contrôler le décret de convocation du corps électoral en vue de l’élection des députés considéré cô
acte de gouv donc incompétence du JA.
Le CE considère que le décret soumettant un projet de loi au référendum = acte de gouv: Arrêt bro-
cas CE 19 Oct 1962, le C.C°el a admis a nouveau sa compétence pour connaître d’un tel act >déci-
sion hauchemaille C.C°EL 25 Juill 2000
2. Les actes Admin adoptés par des institutions publiques non admin