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REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

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Paix-Travail-Patrie Peace-Work-Fatherland
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Ministère de l’Enseignement Supérieur Ministry of Higher Education
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Université de Yaoundé II-Soa The University of Yaoundé II-Soa
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Faculté des Sciences Juridiques et Faculty of Laws and Political Science
Politiques

Licence professionnelle II
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Parcours: Pratique des Relations Internationales
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UE: Droit Administratif général I

Par: Dr. ENGOUTOU

Année académique: 2018-2019


Introduction générale
Le droit Administratif apparait de prime à bord comme la branche de droit public qui régit
l’Administration. Mais cette formule approximative doit être précisée. Pour ce fait, il est
indispensable de définir les notions d’administration et de droit administratif (I). En tant que
discipline juridique, le droit Administratif a des sources dans lesquels il tire ses règles et qu’il
serait important d’identifié (II).

I- Définition et notion de base


Seront soumises à l’exigence de définition les notions d’Administration (A) et de droit
Administratif (B).

A- L’Administration
Le mot administration a des sens multiples (1). En tant qu’instrument de mise en œuvre des
décisions politiques, l’Administration poursuit un but et dispose pour se faire des moyens
conséquents (2). Elle se distingue ainsi des autres activités publiques si l’on se refaire à la
théorie de la séparation des pouvoirs (3).

1- Les acceptions courantes du mot Administration

Dans la langue courante, le mot désigne tantôt une activité-le fait d’administré, c'est-à-dire de
gérer une affaire-tantôt l’organe ou les organes qui exercent cette activité. On dit : « La
bonne administration de tel entreprise » et ainsi « Il est entré dans l’administration des
finances ».

Dans ces deux sens dont le premier est dit matériel et le second organe, le mot s’emploi aussi
bien pour les affaires privées que pour les affaires publiques : l’un des organes directeur des
sociétés anonymes porte le nom de conseil d’administration.

Mais en un sens plus étroit et aussi plus courant, c’est à l’administration publique que ce mot
se rapporte. Quant on parle au Cameroun de l’Administration, on entend désigner un
ensemble d’organe par lesquels sont conduites et exécutés des taches publiques. Dans cette
perspective, l’Administration est conçue toute à la fois comme essentiellement différente de
l’activité des particuliers et comme distincte de certaine autre forme de l’activité publique : la
législation et l’exercice de la justice.

2- Le but et les moyens de l’activité administrative

Etre social l’homme ne peut suffire à lui-même. Le libre jeu des initiatives privés lui permet
de pourvoir à certain de ses besoins grâce à la division du travail et aux échanges. Mais il en
est d’autres et des plus essentiels qui ne peuvent recevoir satisfaction par cette voie. C’est le
cas de besoin qui commet à tout les membres de la collectivité excède par leur ampleur les
possibilités de n’importe quel particulier. Ainsi en est-il du besoin des dépenses nationales.
Ces nécessités aux quels l’initiative privée ne peut répondre et qui sont vitales pour la

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communauté toute entière et pour chacun de ses membres constitue le domaine propre de
l’Administration : c’est l’asphère de l’intérêt publique.

Le moteur normal de l’action de particulier est la poursuit d’un avantage personnel-profit


matériel, réussite humaine. Souvent, il y a coïncidence entre le but ainsi poursuivi et le bien
de tous. Mais coïncidence n’est nullement nécessaire et elle ne saurait masquée le caractère
personnel de l’entreprise privé : le boulanger assure la satisfaction du besoin du pain qui est
important dans la collectivité camerounaise. Mais ce n’est pas des intéressés de nourrir les
affamés qui à dicter sa vocation, c’est l’intension d’ailleurs entièrement légitime de gagner sa
vie en vendant du pain.

Le moteur de l’action administrative est au contraire essentiellement désintéressé : c’est la


poursuit de l’intérêt général ou encore de l’utilité publique ou dans une perspective plus
philosophique du bien commun.

A la différence des buts correspond une différente des moyens. Les relations entre particulier
sont fondées sur le postula de l’égalité juridique. Nul volonté privé n’est par essence supérieur
à une autre de tel sorte qu’elle peut s’imposée à elle contre son gré. C4est pourquoi l’acte qui
caractérise les rapports privés est le contrat c'est-à-dire l’accord de volonté.

L’Administration, elle doit satisfaire l’intérêt général. Dans les rapports entre
l’Administration et les particuliers, il y a donc en présence l’intérêt général incarné par
l’Administration et des intérêts particuliers ceux des administrés. Dans ce cas, le principe ne
peut plus être de l’égalité car il faut prévaloir l’intérêt général sur les intérêts particuliers. Si
par exemple l’Administration a absolument besoin d’un terrain appartenant à un particulier
pour construire un organe qui servira à l’ensemble de la collectivité et que son propriétaire
refuse de lui céder à l’amiable, il faut donner à l’Administration les moyens de contraire le
particulier à le lui céder dans les conditions donnant toute les garantis nécessaires au
propriétaire. On dit alors que l’Administration est investie du privilège du préalable et du
privilège de l’exécution d’office ou forcée.

Le recours par Administration a des procédés autoritaire n’est pas toujours nécessaire. En
effet, l’Administration passe de plus en plus de contrat avec les particuliers. On dit alors
qu’elle préfère-fait faire au lieu de faire par elle-même.

3- L’Administration dans l’ensemble des activités publiques

Si l’on reprend la célèbre trilogie de John Lock et de Montesquieu, il y a dans l’Etat trois (03)
pouvoirs : le pouvoir législatif, le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif correspondant aux
trois missions qui lui incombe : légiférer, juger et gouverner. L’Administration doit donc être
distinguée de la législation, de la juridiction et du gouvernement.

La fonction législative a pour objet de poser en exprimant la volonté du souverain les normes
à portés générales qui régissent l’ensemble des activités publiques ou privés. Mais elle n’a pas
à participer à leur mise en application concret.

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La fonction judiciaire ou juridictionnelle a pour mission de dire le droit lorsqu’elle tranche
avec la force des choses jugées, les litiges dont elle est saisie. Mais elle n’agit d’elle-même et
son rôle se termine un fois sa décision prise.

La fonction exécutive enfin est chargée de l’exécution des lois par le législateur. Elle
bénéficie d’un pouvoir important puis qu’elle a le droit de poser des normes générales
toujours situé cependant à un niveau inférieur à celui des lois. Il s’agit dans cette hypothèse
des règlements et plus particulièrement des règlements autonomes.

Malheureusement, il est assez difficile de marquer la différence entre gouvernement et


Administration. Gouverner c’est exercer les grandes options politiques, prendre les décisions
essentielles qui engagent l’avenir national, administré est quelque chose de beaucoup plus
technique. C’est prendre toute les décisions nécessaires pour mettre en œuvre, rendre effective
les décisions politiques du gouvernement. Il ne faut jamais oublier que les grandes décisions
qui soutiennent l’action de l’Administration sont des décisions politiques.

Au terme de développement qui précède, l’Administration apparait comme l’activité par


laquelle les autorités publiques et par fois privés pourvoie en utilisant le cas échéant des
prérogatives des puissances publiques à la satisfaction des besoins d’intérêt général.

B- La droit administratif
L’Administration est soumise au droit. Cette liaison de l’Administration de la règle par le
droit relève de ce que l’on appelle le principe de l’égalité.

L’existence de droit pose trois problèmes : celui de son autonomie (1), celui de l’identification
du critère de cette discipline (2) et celui de ses caractères (3).

1- L’autonomie du droit administratif

L’Administration peut-elle être soumise aux mêmes règles de droit que les particuliers ou doit
être à des règles spécifiques ? Deux solutions sont envisageables.

a) L’Administration soumise au même droit que les particuliers

Le principe de la soumission de l’Administration au droit n’entraine pas nécessairement


l’existence d’un droit administratif pris au sens de droit spécial à l’Administration. Elle peut
être régie par le même droit que les particuliers c'est-à-dire par le droit privé. Dans ce cas, il y
a bien soumission de l’administration au droit mais n’ont pas droit administratif.
L’Administration camerounaise utilise fréquemment les procédés du droit privé. Si le
propriétaire d’un immeuble dont elle a besoin, accepte de le lui vendre à un prix raisonnable,
elle passera avec lui un contrat de vente régi par le code civil. On nomme gestion privé c’est
recours de l’Administration au procédé juridique de droit commun. Cette distinction de la
gestion publique et de la gestion privée est aussi ancienne qu’importante en droit
administratif. Le problème de droit administratif ne se pose que dans l’hypothèse de la gestion
publique.

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b) L’Administration soumise à des règles dérogatoires au droit commun

Le principe au Cameroun est la soumission de l’administration à un droit particulier différent


de celui qui régit les activités privés. C’est ce que l’on exprime en parlant de l’autonomie du
droit administratif, de son caractère dérogatoire au droit commun c'est-à-dire au droit privé.
Cette autonomie trouve son fondement dans le célèbre A Blanco rendu par le tribunal de
conflit le 08 février 1873.

En l’espèce, la petite A Blanco âgée de 5ans avait été renversé par un véhicule pour ce part
des ouvriers de la manufacture de Batalan. Le père de la jeune A Blanco saisit alors la
juridiction judiciaire afin d’obtenir réparation. Le préfet de la Gironde qui s’oppose à ce
recours a relevé le conflit excipant l’incompétence du juge judiciaire. Le tribunal de conflit
saisit de l’affaire devait se prononcer sur la juridiction normalement compétente. Se fut
l’occasion pour la haute juridiction d’affirmé que la responsabilité que l’Administration peut
encourir, du fat des personnes l’emploi dans le service public ne peut être régi par les
principes établies dans le code civil pour les rapports de particulier en particulier. Que cette
responsabilité a ses règles spéciales. Mais l’autonomie du droit administratif ne suffi
nullement que le juge administratif ne puis faire recours au droit privé. Usant de son pouvoir
d’aprenation, il est libre d’appliqué le droit privé lorsque celui-ci permet de satisfaire à
l’exigence de l’action administrative. Mais lorsque la règle de droit privé ne permet pas de
satisfaire aux exigences de l’action administrative, elle est tout simplement écartée et on lui
substitue une règle originale, spécifique. L’autonomie du droit administratif n’est donc une
autonomie relative.

De tout ce qui précède, il apparait que le droit administratif peut être appréhendé l’acto sensu
(au sens large), strict sensu (au sens strict).

Au sens large, le droit administratif est l’ensemble des règles juridiques applicables à
l’activité administrative que celles-ci soient des règles de droit privé ou qu’elles soient
différentes de celles-ci.

Au sens restreint, on réserve l’expression de droit administratif ou désigné les seuls règles
originales c'est-à-dire distincte de celles du droit privé. Ce texte donne second conception qui
sera entretenu dans le cadre de cet enseignement.

2- Le critère de droit administratif

Il peut être défini comme l’élément à partir duquel on peut reconnaitre l’application du droit
administratif. En effet, lorsqu’on est en présence de ce critère, il y a compétence du juge
administratif et l’application de ce droit spécial que le droit administratif. Dès lors existe-il un
critère du droit administratif ? Plusieurs thèses se sont affrontées sur les questions.

a) Le critère du service public

Il est l’œuvre des auteurs tel que le Doyen Léon Du Guit et de Gaston Jéze. Ce critère a donné
naissance à l’école du service public en appelant école de Bordeaux. Pour les tenants de cette
école, ce qui importe c’est le but poursuivi par l’Administration. Les moyens pour y parvenir

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comptent peu. Dès lors, qu’il y a service public, il doit y avoir application des règles de droit
administratif et compétence de la juridiction administrative.

Le critère du service rencontre cependant certaines limites. Il tendrait à faire croire que les
services publics sont toujours gérés par des personnes publiques. Or l’Etat peut confier à des
organismes privés soumis au droit privé la gestion des services publics. Cas d’une concession
qui attribue à un prestataire privé la gestion du service public de transport urbain. Par ailleurs,
l’Administration ne cherche pas toujours l’intérêt général. Elle peut se comporter comme un
simple particulier et réaliser des profits. C’est notamment le cas des administrations qui louent
des espaces à certains particuliers pour l’exercice de leurs activités.

b) Le critère de la puissance publique

Il est l’œuvre de Doyen Maurice Hauriou. Ce critère a donné naissance à l’école de Toulouse.
Pour celle-ci ce sont les moyens employés qui compte. C’est seulement si les services publics
est assuré par les procédés de la gestion publique qu’il y a application des règles de droit
administratif et compétence de la juridiction administrative.

A l’instar du critère du service public, le critère de la puissance publique également de limites.


L’Administration ne recourt pas toujours au procédé de la gestion publique pur assuré ses
missions de service public. Elle peut convoquer les moyens qu’utiliseraient les simples
particuliers. C’est le cas de recours au procédé contractuel par exemple.

A la vérité, il n’existe pas un critère du droit administratif. Cette discipline ne peut mieux être
appréhendée que s’ils sont en considération et de manière concourante les critères de la
puissance publique et du service public.

3- Les caractères du droit administratif

Le droit administratif présente deux caractères : il est inégalitaire et fondamentalement


jurisprudentiel.

L’inégalité du droit administratif se traduit par la prééminence de l’Administration sur


l’administré. Cela se justifie par le fait que l’Administration agit dans un but d’intérêt général.
Par conséquent, elle dispose du monopole du pouvoir réglementaire, du pouvoir
d’organisation et de contrôle et du monopole de la violence légitime pour répondre le
sociologue allemand Max Weber.

Quant aux critères fondamentalement jurisprudentiel du droit administratif, ils tiennent au fait
que les règles qui régissent les matières ont pour la plupart était posé par le juge. Mais cela ne
signifie pas que le droit administratif soit exclusivement jurisprudentiel par ce qu’il existe un
grand nombre des lois et des règlements.

II- Les sources du droit administratif


Il convent de distinguer des sources nationales (A), des sources internationales (B).

A- Les sources nationales

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Ce sont celles qui sont secrétés par les autorités camerounaises. Elles s’articulent autour des
sources internes (1) et externes (2) à l’Administration.

1- Les sources internes

Il s’agit du règlement administratif et du contrat.

Le règlement est un acte administratif pris par autorité relevant du pouvoir exécutif et qui a
une portée générale et impersonnelle. L’on distingue deux types de règlement : les règlements
d’application de la loi et les règlements autonomes.

Les règlements d’application de la loi sont ceux qui sont édictés dans l’optique de préciser les
dispositions d’une loi. Ces textes d’application de la loi sont dépendants de la loi car ils ne
peuvent être pris qu’à la condition qu’il existe au préalable une loi.

Les règlements autonomes comme leurs noms l’indique ne dépendent pas de la loi. Ils ont un
domaine propre qui est distinct de celui de la loi.

Au Cameroun, le domaine du règlement est expressément prévu à l’article 26 de la


Constitution dispose : « Les matières autres que celles qui sont du domaine de la loi
ressortissent au pouvoir règlementaire ». En début du fait qu’ils ne dépendent pas de la loi,
les règlements autonomes lui sont intérieurs. Comme exemple d’acte règlementaire on peut
relever les décrets, les arrêtés, les circulaires règlementaires.

Le contrat est un acte qui a pour auteur et destinataire l’Administration et un tiers.

2- Les sources externes à l’Administration

Il s’agit de la constitution de la loi et de la jurisprudence.

Les autorités administratives au même titre que les autorités législatives et judiciaires doivent
respectés la constitution. Aucun obstacle ne s’oppose à ce qu’un acte administratif soit
censuré pour non-conformité à une disposition de la constitution ou à un principe consacré par
le conseil constitutionnel. Il convient cependant de relever que juge administratif de même
que le juge judiciaire ne peut pas contrôler la conformité d’une loi à la constitution. Il est juge
non pas des lois mais des actes administratifs. Mais il peut censurer un acte administratif pris
en méconnaissance d’une règle constitutionnelle. Il peut toutefois arriver qu’un acte
administratif contraire à la constitution soit insusceptible de censure de la part du juge
administratif. C’est le cas notamment lorsque cet acte a été pris conformément à une loi dont
il tient le vice d’inconstitutionnalité qu’il attache. La loi tout inconstitutionnelle qu’elle soit
alors écran entre le juge administratif et la règle constitutionnelle. Censurer l’acte
administratif serait en effet implicitement mais certainement censure la loi dont il procède ou
tout au moins d’énoncer l’inconstitutionnalité de cette loi. C’est la consécration de la théorie
de l’écran législative ou théorie de la loi écran.

Les articles relatifs au droit administratif se rapportent à la répartition des compétences entre
le PR et le premier ministre (Art. 5-10 s’agissant du PR, 11-13 s’agissant du gouvernement) ;
à la répartition des compétences entre le gouvernement et le parlement en fonction de la

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nature des matières (Art. 26 pour le domaine de la loi, Art. 27 pour le pouvoir réglementaire).
La constitution peut intervenir en matière législatif (Art. 28).

La constitution détermine à coté des règles suscités des principes tels que : le principe de
l’égalité qui constitue l’une de pierre angulaire du service public, le principe de supériorité
des traités internationaux régulièrement approuvés ou ratifiés et publiés sur les lois internes
sous réserve de réciprocité (Art. 45), le principe de la libre administration des collectivités
locales (Art. 55-52).

La jurisprudence constitutionnelle dès lors qu’elle porte sur le droit administratif peut en
constituer une source. Constitution et jurisprudence constitutionnelle forment le bloc de
constitutionnalité.

La loi source du droit administratif doit être considérée l’acto sensu. Il s’agit de la loi
parlementaire, référendaire, les textes assimilés à la loi et les actes pris par le PR en
application de l’Art. 9 de la constitution.

La jurisprudence administrative constitue une source non négligeable du droit administratif.


Dans sa fonction classique qui consiste à dire le droit et trancher les litiges, le juge
administratif peut être amené à faire œuvre créatrice. Il est d’ailleurs obligé d’interpréter les
textes lorsque ceux-ci sont obscurs, ambiguës ou silencieux. On dit alors que le juge
administratif dispose normateur.

B- Les sources internationales du droit administratif


Elles font référence aux traités et accords internationaux. Les normes internationales sont
soumises à certaines conditions pour produire leurs effets dans l’ordre interne (1). Quant à
leur interprétation, elle a fait l’objet d’une évolution significative (2).

1- Les conditions de l’application des normes internationales dans l’ordre juridique


interne

Pour exister, les traités et accords internationaux doivent avoir été ratifiés ou approuvés et
publiés. C’est le PR qui négocie et ratifie les traités et accords. Cependant, lorsque le traité et
l’accord international concerne le domaine de la loi tel que prévu à l’Art. 26 de la
constitution, ils sont soumises avant ratification à l’approbation en forme législatif du
parlement.

L’entré en vigueur des traités dans l’ordre interne suppose qu’il soit publié par décret au
journal officiel.

Une autre condition essentielle tient à la règle de la réciprocité. L’Art. 45 de la constitution ne


donne au traité une autorité supérieur à celle des lois que : « Sous réserve de leur application
par l’autre parti ». Cette exigence de réciprocité soulève trois questions :

La première concerne son champ d’application. Elle est principe applicable à tout les traités
mais certains d’entre eux y échappe. Il en est ainsi notamment de ce qui relatif à la protection

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de la personne humaine crée des obligations pour chaque Etat parti indépendamment de
l’attitude des autres partis.

La deuxième question intéresse l’effet de l’absence de la réciprocité. Deux interprétations sont


possibles : soit considéré qu’en l’absence de la réciprocité le traité s’il ne peut l’emporter sur
une loi contraire reste applicable et s’impose en principe à l’Administration, soit estimer que
le traité cesse d’être applicable à l’égard de tous. C’est cette dernière solution qui prévaut. En
l’absence de réciprocité ni le législateur, ni l’Administration ne sont tenus de respecter le
traité considéré.

La troisième question concerne l’autorité compétente pour apprécier si la condition de la


réciprocité est ou non rempli. Dans l’arrêt dame Saoud CHERIET-BENSEGHIR rendu le
Conseil d’Etat français le 09 juillet 2010, il a été décidé que le contrôle de la réciprocité
relève des pouvoirs du juge administratif.

2- L’interprétation des traités

De prime à bord, il faut préciser que l’interprétation n’est nécessaire que lorsqu’une
disposition est floue, ambigüe ou obscure. Pendant long temps, le juge administratif considéra
qu’en cas de difficulté sérieuse d’interprétation de traité, le ministre des affaires étrangères
responsable de la conduite des RI, pouvait seul indiquer le sens à donner au texte. Dans
certains procès où tout dépendait de l’interprétation donné au texte, l’Administration était tout
à la fois juge et partie ce qui paraissait en contradiction avec le droit au procès équitable.
Désormais, le juge se reconnait le droit d’interprété les traités et accords internationaux depuis
l’arrêt GISTI rendu par le Conseil d’Etat français le 29 juin 1990.

1ère Partie : L’Organisation Administrative


L’organisation administrative au Cameroun complexe. Elle combine plusieurs distinctions :
celle de l’Administration d’Etat (Chapitre1) et celle de l’Administration décentralisée
(Chapitre2).

Chapitre 1- L’Administration d’Etat


Elle est constituée par l’ensemble des autorités administratives relevant du pouvoir exécutif
les services dont elle dispose. Pour exercer leurs taches, les autorités administratives de l’Etat
disposent des moyens et des services qui sont organisés à l’échelon central pour l’essentiel
dans la capitale et pour les services extérieurs dans le cadre de circonscription administrative.
L’on examinera successivement l’Administration centrale (Section1) puis les services
déconcentrés de l’Etat (Section2).

Section 1- L’Administration Centrale


Elle est incarnée par les autorités administratives qui agissent au nom de l’Etat avec un titre
de compétence qui s’étend à l’ensemble du territoire. Il s’agit au premier chef de la présidence
de la République et du Premier Ministre (Paragraphe1). Les Ministres sont également des
autorités administratives ayant certaines compétences à l’égard de leur service.

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Paragraphe 1- Les attributions administratives du Président de la
République et Premier Ministre

A- Le Président de la République
Selon la constitution, le PR exerce le pouvoir réglementaire (c'est-à-dire il peut prendre des
actes ayant un porté général et impersonnel). A ce titre, il nomme aux emplois civils et
militaires, crée et organise les services publics de l’Etat, confère les décorations et les
distinctions honorifiques. Par ailleurs, en cas de circonstance de crise, le PR dispose de
pouvoir très étendu. Il peut ainsi intervenir dans le domaine du pouvoir législatif pour prendre
toute mesure lui permettant de mettre fin à la crise.

Le PR dans l’accomplissement de ses attributions dispose d’une administration forte. On en


retiendra particulièrement deux : le Secrétaire Général et le Cabinet Civil.

Pièce maitresse de l’organisation administrative de la présidence de la République, le


Secrétaire général est chargé d’instruire toute les affaires soumises à la sanction du chef de
l’Etat ainsi que le dossier que leur confie le PR. Il suit l’exécution des décisions prises par le
chef de l’Etat. Le secrétariat général est placé sous l’autorité d’un (01) Secrétaire Général
ayant rang de ministre d’Etat et est assisté de deux (02) secrétaires généraux adjoint.

Le SG est nommé par décret présidentiel. Il coordonne l’action des administrations rattachées
à la présidence. Il soumet à la signature du PR les projets de toute nature que émane soit des
services du PM, soit des services rattachés à la présidence de la République. Il est ailleurs
chargé de liaison avec d’autres institutions tels que le Conseil constitutionnel, la Cour
Suprême, le Conseil Economique et social et le Contrôle supérieur de l’Etat.

Un certains nombre d’administration particulièrement sensible sont rattachés au Secrétariat


Général. Il s’agit de :

-La délégation générale à la sureté nationale

-La direction générale de la recherche extérieure

-La sécurité présidentielle chargée de la protection rapprochée du chef de l’Etat.

Quant au Cabinet Civil, il est placé sous l’autorité d’un directeur ayant rang de ministre. La
Cabinet Civil est chargé des affaires réservées, du protocole, des voyages officiels et des
audiences du PR.

B- Le Premier Ministre
La constitution camerounaise autorise le chef de l’Etat à déléguer certains de ses pouvoirs au
PM, aux autres membres du gouvernement et à certains hauts responsables de
l’Administration d’Etat dans le cadre de leurs attributions respectives.

Le PM est le chef de gouvernement. Il dirige l’action de celui-ci et est chargé de l’exécution


des lois. Il exerce le pouvoir réglementaire et nomme aux emplois civils sous réserve des

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prérogatives reconnues au PR dans ce domaine. Il dirige tout les services nécessaires à
l’accomplissement de sa mission. Il peut à son tour déléguer ses prérogatives à d’autres
membres du gouvernement et à des hauts responsables.

Les services internes du PM comportent : un secrétariat général, un secrétariat particulier, une


direction des affaires législatives et réglementaires, une direction administrative et des
requêtes, une direction du courrier gouvernemental et des archives et une direction des
affaires générales.

Paragraphe 2- Les Ministres


Ils sont nommés par le PR sur proposition du PM. Le caractère discrétionnel de la
composition du gouvernement est confirmé par la diversité des qualificatifs attribués au
ministre.

Les ministres d’Etat portant un titre leur donnant une préséance purement protocolaire sur
leurs collègues.

Les ministres de droit commun sont dotés d’un portefeuille c'est-à-dire d’un département
ministériel.

Les différents ministres sont dépourvu de la personnalité juridique dont celle est dotée l’Etat.
C’est au nom de l’Etat que les ministres exercent leurs attributions. Ils signent au nom de
l’Etat décision et contrat.

Autorité administrative, le ministre est au sommeil de la hiérarchie existante au sein de ces


services dont il assure seule la direction. Il exerce le pouvoir hiérarchique sur l’ensemble des
agents placés sous autorité, leur donne des ordres, des instructions, peut leur infligés des
sanctions disciplinaires dans le respect de la réglementation en vigueur.

Le Secrétariat Général constitue la pierre angulaire des services du ministre. Ayant à sa tête
un (01) secrétaire général fonctionnaire permanent nommé par décret du PR, il est
spécialement chargé d’assurer la coordination du ministre.

Section 2- L’Administration déconcentrée


La déconcentration consiste à attribuer des pouvoirs des décisions aux représentants locaux du
pouvoir central (gouverneur, préfet, sous-préfet, chef traditionnel, responsable des services
extérieurs des ministères). Il s’agit de rapprocher l’Administration des administrés. D’où la
maxime : « On peut gouverner de loin mais on administre bien que de prêt ». Les autorités
déconcentrées restent néanmoins soumis au pouvoir hiérarchique des autorités centrales. D’où
la formule imagée d’Odilon Barrot : « C’est le même marteau qui frappe mais on en a
raccourcie le manche ».

L’Administration déconcentrée fait référence aux différents services administratifs de l’Etat,


autres que ceux qui ont vocation à régir l’ensemble de la collectivité territoriale étatique c'est-
à-dire les services centraux. Ces services locaux déconcentrés de l’Etat comprennent d’une

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part les structures de l’Administration territoriale générale regroupés autour des différents
chefs des circonscriptions administratives et d’autre part les services extérieurs.

Paragraphe 2- Les attributions des chefs de circonscription administrative


La Région, le Département et l’Arrondissement n’étant que de simple circonscription
administrative nullement doté d’une quelconque personnalité juridique, il s’en suit que les
dépositaires de l’autorité dans ces unités territoriales sont les représentants directes du pouvoir
central auxquels ils sont hiérarchiquement soumis. Nommés par décret du PR, ils exercent
des pouvoirs d’impulsion, de direction et de contrôle de l’ensemble des services administratifs
locaux.

Placé sous l’autorité hiérarchique du ministre chargé de l’administration territoriale, les


différents chefs de circonscription administrative sont dotés d’attribution qualifiée
d’administration générale qu’ils exercent par le biais de leurs services et agents :

-Exécution des lois, règlements et décisions du gouvernement.

-Maintien de l’ordre public en application des lois et règlements en vigueur.

-Exécution de toutes missions qui leur sont confiés par l’autorité centrale.

Etant l’unique représentant du gouvernement et de chacun des ministres, le chef de


circonscription administrative assure la direction générale et la coordination de l’ensemble des
services civils installés dans son unité administrative à l’exception de ceux relevant du garde
des sceaux pour l’exerce de la justice.

Le chef de circonscription administrative est chargé de l’Administration des fonctionnaires et


des agents installés dans son unité administrative à l’exception de ceux de la justice, des
forces armés et de la sureté nationale. Ce pouvoir se traduit par la notation d’infligée certaines
sanctions disciplinaires aux agents publics…

Etant l’intermédiaire obligé entre la circonscription et l’échelon supérieur, tout passe par lui.

Paragraphe 2- La Chefferie traditionnelle


Le texte de base sur la chefferie traditionnelle est le décret N°77/245 du 14 juillet 1977
portant organisation des chefferies traditionnelles. Selon ce texte, il existe trois types de
chefferie traditionnelle :

-La Chefferie de Premier Degré qui couvre en principe les limites d’un département.

-La Chefferie de Second Degré dont les limites n’excédent pas celle d’un arrondissement.

-La Chefferie de Troisième degré qui recouvre les limites d’un village en milieu rural et d’un
quartier en milieu urbain.

Les chefs traditionnels sont en principe choisis au sein des familles appelés à exercer
coutumièrement le commandement traditionnel. Il n’est exigé au postula que de remplir de

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simple condition d’aptitude physique et morale et de savoir lire et écrire. Ce choix opéré après
consultation des notables ne devient effectif qu’après approbation de l’autorité administrative
qui se trouve en dernière analyse investi du pouvoir de désignation. C’est ainsi que les chefs
de premier degré sont désignés par le PM, ceux de second degré par le ministre de
l’Administration territoriale et enfin ceux de troisième degré par le Préfet.

Auxiliaire de l’Administration, les chefs traditionnels assument des fonctions qui sont pour
l’essentiel purement administratif :

-Transmission à la population des instructions des autorités administratives et participation à


l’exécution de celle-ci.

-Maintien de l’ordre public…

En contrepartie de ces obligations, les chefs traditionnels bénéficient de la protection des


pouvoirs publics contre les menaces, otages, violence, voie de faite et diffamation dont ils
peuvent être l’objet.

Chapitre 2 : L’Administration décentralisée


A la déconcentration s’oppose la décentralisation. Celle-ci consiste pour le pouvoir centrale à
transférer certaines de ses compétences administratives à des autorités qui ne dépendent pas
de lui. L’Administration décentralisée renvoie à deux réalités bien distinctes. Il s’agit d’une
part des Collectivités territoriales décentralisées (Section1) et d’autre part des établissements
publics (Section2). Dans le premier cas, il s’agit de la décentralisation territoriale ou
géographique et dans le second de la décentralisation technique/par service/fonctionnelle.

Section 1- Les collectivités territoriales décentralisées


Conformément à l’Art.55 de la constitution, les collectivités territoriales décentralisées au
Cameroun sont : la Commune (Paragraphe1) et la Région (Paragraphe2).

Paragraphe 1- La Commune
Elle est introduite au Cameroun sous la double « colonisation » Franco-britannique. Dans ;e
Cameroun sous l’Administration anglaise, il faut remonter en 1920 tandis que dans celui sous
l’Administration française, il faut remonter en 1941.

L’organisation et le fonctionnement de la Commune sont fixés par la loi N°2004/017 du 22


juillet 2004 portant orientation de la décentralisation et la loi N°2004/018 du 22 juillet 2004
fixant les règles applicables aux Communes.

Il existe en droit camerounais deux types de Commune : la Commune d’Arrondissement (A)


et la Commune Urbaine (B).

A- La Commune d’Arrondissement

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Encore appelée Commune de droit commun, elle est considérée comme la collectivité
territoriale de base. Elle est créée par décret présidentiel qui fixe son ressort territorial, sa
dénomination et son chef lieu mmnnnqqqqnnnt le Conseil municipal (1) et l’exécutif
municipal (2).

1- Le Conseil Municipal

C’est l’assemblée élu de la Commune. Cette assemblée est constituée des conseillers
municipaux éluent au suffrage universel direct et secret. Le conseil siège en session ordinaire
une (01) fois par trimestre pendant une durée maximale de sept (07) jours. Il peut également
se réuni en session extraordinaire sur convocation du Maire. Chaque fois qu’il le juge utile ou
lorsqu’une demande lui est adressée par les deux tiers (2/3) des membres dudit conseil ou
lorsque le représentant de l’Etat en fait la demande. Les délibérations du conseil sont prises à
la majorité de votants. Le nombre des Conseillers Municipaux varie en fonction de la densité
de la population. Moins de 50.000habitants 25 Conseillers ; de 50.000 à 100.000habitants 31
Conseillers ; de 100.000 à 200.000habitants 35 Conseillers ; de 200.000 à 300.000habitants 41
Conseillers ; plus de 300.000 habitants 61 Conseillers.

2- L’Exécutif Municipal

Il est composé du Maire et ses adjoints. Ils sont élus par le conseil municipal lors de sa
première session. Le Maire est élu au scrutin uninominal majoritaire à deux (02) tours. Quant
à ses adjoints, ils sont élus au scrutin de liste. L’exécutif est élu pour la même durée que les
conseillers municipaux. Le Maire en application de la théorie du dédoublement fonctionnelle
agit dans la Commune à un double titre.

En tant qu’agent de l’Etat, le Maire exerce des attributions d’ordre administratif comme la
publication et exécution des lois, des règlements et mesures de sureté générale. C’est encore
en qualité d’agent de l’Etat qu’il célèbre les mariages et dirige le service public de l’Etat civil
(rédaction, conservation et communication des actes de naissance, de mariage et de decès).

En tant que représentant de la Commune, le Maire exécute les délibérations du conseil


municipal, représente la Commune en justice et d’une manière générale dans la vie juridique
ou encore le commerce juridique.

Comme le conseil municipal, le Maire et son adjoint ont une indemnité de session.

B- La Commune Urbaine
Elle est constituée d’au moins deux Communes d’Arrondissement. Elle est créée par décret du
PR qui en fixe siège ainsi que le ressort territorial. La communauté urbaine est composée de
deux organes :

-Le conseil de la communauté qui est l’organe délibérant ;

-L’exécutif de la communauté.

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Le conseil de la communauté est composé des maires des communes d’arrondissements et de
leurs représentants (Cinq (05) représentants par Commune) désigné par le conseil municipal
en son sein. Son mandat expire avec celui des conseillers municipaux. En cas de vacance d’un
membre du conseil, la Commune concernée est appelée à leur remplacer dans un délai de
deux (02) mois.

L’exécutif de la communauté est composé du déléguer du gouvernement qui est nommé par
décret du PR et de ses adjoints nommés par arrêter du PR.

Le déléguer du gouvernement exerce plénitude des fonctions du maire. Il convoque et préside


les sessions du conseil de la communauté. En outre, il exécute les délibérations du conseil,
prépare l’exécution du budget, gère les services de la communauté ainsi que les ressources et
le patrimoine de la communauté. Il représente la communauté dans la vie civile et en justice.

Paragraphe 2- La Région
La région en tant que collectivité territoriale décentralisée est consacrée par la constitution et
organise par voie législative. Mais il convient de souligner que celle-ci n’existe pas encore
concrètement. La région peut être appréhendée sous deux angles : sur le plan de son
organisation (A) et sur celui de sa protection (B).

A- L’organisation de la Région
Deus organes constituent le squelette de la région ; le conseil régional qui est l’organe
délibérant et le président du conseil régional qui est l’organe exécutif.

D’après les textes en vigueurs, le conseil régional doit refléter les différentes composantes
sociologiques de la région. C’est ce que prévoient l’Art.57 (2) de la constitution, l’Art.26 (2)
de la loi 2004/019 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux régions et la loi
N°2006/004 du 14 juillet 2006 fixant le mode d’élection des conseillers régionaux en son
Art.5.

Le conseil régional est composé des délégués de département éluent au suffrage universel
indirect et des représentants du commandement traditionnel choisi par leurs paires. Pour être
éligible, il faut entre autre résider de manière effective dans le ressort de la région concernée
ou justifier d’un domicile réel sur le territoire de la région choisis, remplir des conditions
d’éligibilités telles qu’être camerounais, être inscrit sur une liste électorale, être âgé de 23ans
à la date de scrutin, savoir lire et écrire l’une des deux langues officielles et ne pas etre sous
dépendance ou en intelligence avec une puissance étrangère.

Son incompatible avec les fonctions de conseil régional, les fonctions des représentants dans
la région (gouverneur, préfet, sous-préfet, fonctionnaire de police, de gendarmerie, de
l’Administration pénitentiaire, magistrat…) Les conseils régionaux sont élus pour un mandat
de cinq (05) ans renouvelable une fois. Leur effectif est professionnel à la population de
chaque région, de chaque département selon les cas.

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Comme tout organe délibérant, le conseil régional exerce ses fonctions dans le cadre des
sessions ordinaires et extraordinaires.

La session ordinaire se tient une fois par trimestre sur convocation du président du conseil
régional pour une durée de huit (08) jours et de quinze (15) jours pour ce qui est de la session
budgétaire.

La session extraordinaire a lieu sur un ordre du jour déterminé à la demande du président du


conseil régional ou des deux tiers (2/3) de ses membres ou du représentant de l’Etat pour une
durée maximale de trois (03) jours. Il existe par ailleurs une session de plein droit qui se
tienne le 2ème Mardi de la proclamation de résultat lors du renouvellement du mandat des
conseillers régionaux.

Le président du conseil régional doit être d’après la constitution une personnalité autochtone
élu au scrutin secret à la majorité absolue des membres du conseil régional. Il est
l’interlocuteur du représentant de l’Etat dans la région. Il est chargé de représenter la région
dans les actes de la vie civile et en justice, de préparer et d’exécuter les délibérations du
conseil régional.

Les fonctions du président du conseil régional sont incompatibles avec celle de membre du
gouvernement ou assimiler, député ou sénateur, ambassadeur ou responsable dans une
mission diplomatique, président des Cours et tribunaux…

B- La protection de la Région
C’est l’Art.47 de la constitution qui détermine les modalités de protection de la région. Ainsi
les présidents des exécutifs régionaux peuvent saisir le conseil constitutionnel lorsque les
intérêts de leurs régions sont en cause. De même les lois, traités et accords internationaux
peuvent s’il menace les intérêts de région être déférée au conseil constitutionnel par les
présidents des exécutifs régionaux.

Section 2- Les établissements publiques


La notion d’établissement publique est définie par la loi N°2010/010 du juillet 2010 portant
statut général des établissements publiques. Ce texte considère l’établissement publique
comme une personne morale de droit public doté de l’autonomie financière et de la
personnalité juridique ayant reçu de l’Etat ou de la collectivité territoriale décentralisée, un
patrimoine d’affection en vu de réaliser une mission des services publics. Il ressort de cette
définition les éléments constitutifs de l’établissement publique :

-L’établissement publique est une personne morale. La personnalité de l’établissement


publique en fait un sujet de droit distinct de la personne de droit public qui le crée même si
cette dernière concerne sous la forme de la tutelle le contrôle de l’établissement.

-L’établissement publique est une personne morale de droit public. La personnalité des
établissements publics est toujours une personnalité de droit public. Ceci conduit à distinguer

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l’établissement public des institutions de caractère privé. Aussi en cas de litige c’est le juge
administratif qui sera compétent.

-L’établissement publique est une personne morale de droit public assura une mission des
services publics. L’établissement public doit être distingué des établissements d’utilité
publique.

Les établissements d’utilité sont des groupements privés qui exerce une mission des services
publics. Ils se distinguent donc des établissements publics qui sont des personnes publiques.
L’établissement public est soumis au droit public alors que l’établissement d’utilité publique
est soumis au droit privé.

L’établissement public est constitué de deux organes de gestion à savoir : le conseil


d’administration et la direction générale.

Le conseil d’administration d’un établissement public de cinq (05) membres au minimum et


douze (12) au maximum. L’acte de création de l’établissement public précise le nombre de
membre du conseil d’administration ainsi que les modalités de leur désignation. Le conseil
d’administration est composé des représentants des administrations concernées par
l’exécution des missions assignés à l’établissement public. Il comprend obligatoirement :

-Un (01) représentant de président de la République ;

-Un (01) représentant des services du premier ministre ;

-Un (01) représentant du ministère de la tutelle technique ;

-Un (01) représentant du ministère de la tutelle financière ;

-Un (01) représentant du personnel élu.

Le président du conseil d’administration d’un établissement public appartient à l’Etat est


nommé par décret du PR pour un mandat de trois (03) ans renouvelable une (01) fois.

Le président du conseil d’administration d’un établissement public créé conjointement par


l’Etat et une ou plusieurs personnes morales du droit public est désigné suivant les modalités
définies dans l’acte de création.

Le président du conseil d’administration d’un établissement public créé par un gouvernement


autre que l’Etat est désigné suivant les modalités définies dans l’acte de création.

Le président du conseil d’administration convoque et préside les sessions du conseil. Il


s’assure que les résolutions du conseil d’administration sont appliquées. Les membres du
conseil d’administration d’établissement public créé par l’Etat sont nommés par décret du PR
pour un mandat de trois (03) ans éventuellement renouvelable une (01) fois.

Le conseil d’administration sur convocation de son président se réuni obligatoirement deux


(02) fois par an en session ordinaire. Le conseil peut être convoqué en session extraordinaire à

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la demande du président du conseil d’administration ou deux tiers de ses membres sur un
ordre du jour précis.

La direction générale d’un établissement public est placée sous l’autorité d’un (01) directeur
général éventuellement assisté d’un (01) directeur général adjoint. Le DG et DGA d’un
établissement public créé par l’Etat sont nommés par décret du PR. Le DG et DGA d’un
établissement public créé conjointement par l’Etat et une ou plusieurs personnes morales de
droit public sont désignés suivant les modalités définies dans l’acte de création. Le DG et le
DGA d’un établissement public créé par une ou plusieurs personnes morales de droit public
autre que l’Etat sont désignés suivant les modalités définies dans l’acte de création.

Le DG et DGA sont nommés pour un mandat de trois (03) ans éventuellement renouvelable
deux (02) fois. Les mandats cumulés du DG ou de son adjoint ne peuvent excéder 9ans.

Sous le contrôle du conseil d’administration, le DG est chargé de l’application de la politique


générale et de la gestion de l’établissement publique.

Les collectivités territoriales décentralisées ainsi que les établissements publics sont certes
autonome. Mais l’autonomie n’est pas synonyme d’indépendance. L’Etat garde toujours un
droit de regard sur les entités décentralisées. Le contrôle de l’Etat se justifie à plusieurs titres.
Il s’agit par ce biais d’assurer l’unité de l’Etat et le respect de la loi. Ce contrôle ne doit
cependant pas porter atteinte à l’idée même de décentralisation.

Le contrôle exercé par l’administration d’Etat est prévu par la constitution est la loi
N°2004/017 du 12 juillet 2004 portant orientation de la décentralisation. L’Art.66 de cette loi
dispose en effet que : « L’Etat assure la tutelle sur les collectivités territoriales décentralisées
(…) les pouvoirs de tutelle (…) sont exercés sous l’autorité du PR par le ministre chargé des
collectivités territoriales décentralisées et par le représentant de l’Etat dans la collectivité
territoriale ». La tutelle sur les réions est assurée par le gouverneur qui est le déléguer de
l’Etat dans la région. Quant à la tutelle sur la Commune, elle est exercée par le préfet.

En dehors des autorités déconcentrées qui exercent la tutelle sur les collectivités territoriales
décentralisées, celle-ci est également le fait de plus hautes autorités de l’Etat. A ce titre, le
conseil régional peut être suspendu par le PR lorsque le dit organe accompli des actes
contraires à la constitution, porte atteinte à la sécurité de l’Etat ou à l’ordre public, met en
péril l’intégrité du territoire. En outre, le conseil régional peut être dissous par le PR après
avis du conseil constitutionnel. On peut cependant se demander s’il s’agit d’un avis faculté ou
d’un avis obligatoire. En cas de suspension ou de dissolution du conseil régional, l’Etat se
substitue de plein droit à l’organe défaillant.

Le président et le bureau du conseil régional peuvent être suspendus par le PR lorsque les dix
(10) organes accomplissent des actes contraires à la constitution porte atteinte du territoire. Le
président et le bureau du conseil régional peuvent être destitués par le PR après avis du
conseil régional dans les cas prévus ci-dessus. L’Etat se substitue d’office aux autorités
défaillantes.

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Le conseil municipal peut être suspendu par arrêter motiver du ministre en charge des
collectivités décentralisées en cas d’accomplissement d’acte contraire à la constitution,
d’atteinte à la sécurité de l’Etat ou à l’ordre public de mise en péril de l’intégrité du territoire
national. Cette suspension ne peut excéder deux (02) mois. Seul le PR peut dissoudre un
conseil municipal dans les cas ci-dessus et énumérés.

Les collectivités territoriales décentralisées sont certes sous le contrôle de l’Etat mais il existe
des organes créés par ce dernier pour suivre ou appuyer leur action.

De manière schématique, ces organes aussi s’articulent autour des organes des suivis et des
organes d’accompagnement.

Les organes de suivi sont au nombre de deux :

-Le conseil national de la décentralisation (CND)

-Le comité inter ministériel des services locaux (CIMSL).

Le CIMSL est créé par la loi N°2004/017 du 22 juillet 2004. Son organisation et son
fonctionnement sont fixées par le décret le N°2008/014 du 14 janvier 2008. Le comité est un
organe de concertation inter ministériel placé sous l’autorité du ministre de la décentralisation.
Il a pour mission d’assuré la préparation et le suivi du transfert des compétences et des
ressources aux collectivités territoriales décentralisées arrêté par les autorités compétentes. Il
élabore programme de transfert et propose les modalités de financement des dit transfert par
l’Etat, conduit des études et des analyses prospectives dans le domaine annuel sur l’Etat de la
décentralisation et le fonctionnement des services locaux, soumet toute proposition ou
question relative à la décentralisation au conseil national de décentralisation.

Le comité se réuni en session ordinaire au moins par trimestre et en session extraordinaire


aussi souvent sur convocation de son président.

Le conseil national d’administration est également prévu par la loi portant orientation de la
décentralisation. Son organisation et son fonctionnement sont régis par le décret N°2008/013
du 14 janvier 2008. Placé sous l’autorité du PM, le conseil national de décentralisation est
chargé du suivi et de l’évaluation de la mise en œuvre de la décentralisation. A ce titre, il
soumet au PR le rapport annuel sur l’état de décentralisation et le fonctionnement des services
locaux, émet un avis et formule des recommandations sur le programme de transfert de
compétence et des ressources aux collectivités territoriales décentralisées ainsi que sur les
modalités des dits transfert.

Le conseil se réuni en session ordinaire deux fois par an et en session extraordinaire sur
convocation de son président.

Les organes d’appui ou d’accompagnement font ici référence au fond spécial


d’accompagnement et d’intervention intercommunale (FECOM, au centre de formation pour
l’administration municipal (CEFAM), à l’association des Communes et villes unis du
Cameroun (CVUC), au programme national de développement participatif…)

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Le FECOM est un organisme autonome doté de la personnalité juridique et de l’autonomie
financière. Il s’agit d’un établissement public administratif. Il est destiné à l’entraide entre les
Communes au financement des travaux d’investissement communaux ou d’intercommunaux,
à la couverture des frais relatif à la formation du personnel communal. Pour parvenir à ses
fins, le FECOM est alimenté par les subventions de l’Etat, une fraction du produit des
contributions des patentes et des licences.

Le CEFAM est un établissement public d’administration doté de la personnalité juridique. Il


est chargé d’assuré la formation, le perfectionnement et le recyclage des personnels
administratifs et techniques des Communes chargés de la tutelle sur les Communes. La
mission assignée au CEFAM est d’accroitre l’efficacité de ces personnels notamment ceux
des Communes. Mais l’absence d’une fonction publique locale fait que les agents qui sont
formés n’ont pas la qualité de fonctionnaire.

L’association CVUC est créée en en 2003. Elle est présente sur l’ensemble du territoire
national à travers ses démembrements régionaux et départementaux et comprend en son sein
des regroupements des Communes par son centre d’intérêt. On peut aussi relever l’association
des Communes forestière, des montagnes, du littorales.

L’association CVUC a pour ambition d’émerger comme une organisation qui contribue à
l’approfondissement du processus de décentralisation et de devenir un organe consultatif du
dispositif institutionnel de la décentralisation et du développement local au Cameroun.

Le PNDP est l’un des cadres opérationnels de la stratégie de réduction de la pauvreté mis en
place par le gouvernement camerounais. Le document de stratégie pour la croissance et
l’emploi (DSCE) réaffirme le rôle central du PNDP dans le processus de la décentralisation en
cours ainsi que dans le cadre du programme d’amélioration des conditions de vie en milieu
rural. Le PNDP a pour objectif de responsabilisé les communautés rurales et les collectivités
territoriales décentralisées pour la réalisation d’investissement socio-économique. Il vit à
promouvoir un développement accès sur l’organisation des bénéficiaires, le renforcement de
leur capacité, leur implication dans l’identification de leur besoin prioritaire.

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