Vous êtes sur la page 1sur 37

Introduction au droit constitutionnel

Qu’est ce que le droit constitutionnel ?

Qu’est ce que ça concerne le droit constitutionnel ? A quoi je fais référence ? Quels sont les objets
du droit constitutionnel ?
- La constitution, càd l’analyse des règles juridiques fondamentales.
- S’intéresser à la vie politique pour décrypter la vie politique

I. Les notions du droit constitutionnel

A. Quelques dé nitions

1. Le droit : droit public et droit privé

Le droit : ensemble de règles qui régissent la vie en société. Ces règles sont controlées,
sanctionnées par les juges.

2. Norme et règle de droit

Norme : renvoi à ce qui est normal, ce qui est conforme. Il est synonyme du terme de règle de
droit.

3. La constitution

La constitution :
- C’est la norme la plus importante au sein d’un État. C’est la norme fondamentale. C’est à norme
suprême.
- C’est le texte juridique, texte de droit dont le contenu prévoit l’existence des institutions, la
répartition des compétences entre les institutions mais aussi des droits et des libertés des
individus.
- Elle commence par un préambule et comporte 89 articles.

4. Les institutions et les organes

Une institution/un organe : Organe/structure crée par la constitution (président de la République, le


parlement, le premier ministre…).

5. L’Etat

L’Etat : c’est une structure qui est caractérisée par 3 éléments :


- Existence du territoire, délimité par des frontières
- Existence d’une population
- Exercice de la souveraineté, d’une autorité sur son territoire, sur la population. (Les forces de
police ont un pouvoir de commandement, l’Etat qui possède une constitution est un acte
d’autorité).

L’Etat est soumis au droit, les institutions de l’Etat sont soumises au droit. S’il ne la respecte pas,
l’Etat sera sanctionné. C’est une personne morale.

6. La souveraineté

La souveraineté : c’est la puissance de gouverner. C’est l’exercice de compétences. Elle s’exerce


dans le respect des règles de droit. L’Etat est souverain dans son territoire. Mais il dispose aussi
d’une souveraineté externe.
Page 1 sur 37
fi
- Souveraineté nationale
- Souveraineté populaire

7. Le régime politique

Le régime politique : C’est le mode de gouvernement/façon de gouverner d’un État.


- Parlementaire : régime britannique (le plus ancien), l’France, la France
- Présidentiel : régime américain

B. L’objet du droit constitutionnel

Ce sont les règles de la constitution et encadrer la vie politique.


Organiser la vie politique et règlementer l’exercice du pouvoir. La constitution doit être respectée
par la première ministre, le président, les députés…
C’est encadrer avec des règles de droit l’activité politique.

C. Les caractéristiques du droit constitutionnel

- Ce droit est profondément imprégner de la philosophie des Lumières (XVIIIème siècle) portée par
Rousseau (théoricien de la démocratie), Montesquieu (théorie de la séparation des pouvoirs),
Locke (théoricien de la séparation des pouvoirs avant Montesquieu), Voltaire, Diderot… Le but
étant d’éclairer les individus qui sont dans l’obscurantisme pour leur dire de se débarrasser de
l’absolutisme pour conquérir les droits et les libertés. C’est une philosophie émancipatrice.
- C’est le droit des instituions politiques. Ce sont les règles relatives aux institutions politiques car
son rôle est d’encadrer le fonctionnement de ces institutions.
- C’est un droit qui repose sur une hiérarchie. Il induit une existence d’une hiérarchisation entre les
règles juridiques. Au sommet y’a la constitution, les autres règles juridique doivent s’organiser sous
la constitution car elles sont inférieure à la constitution. La constitution est au sommet de la
hiérarchie des normes. Quand les règles juridiques sont organisées, on dit de l’Etat que c’est un
État de droit. La France est un État de droit.
- C’est un droit protégé par un juge constitutionnel. Il y a 9 juges qui composent le conseil
constitutionnel qui veille au respect de la constitution.

PARTIE 1 : L’ÉTAT

Titre 1 : Les formes juridiques de l’Etat

L’Etat est soumis à la règle de droit. Le droit constitutionnel reconnaît plusieurs modalités
d’exercices de l’Etat, donc en droit constitutionnel il existe plusieurs formes juridique de l’Etat,
réparties en 2 catégories.

Chapitre 1 : L’Etat unitaire

Les États unitaires > la France

I. Principes d’unité territoriale et ses conséquences

Sur le territoire de l’Etat, il y a qu’une seule autorité politique qui s’applique. Il y a une souveraineté
unique. C’est lors de la Révolution française que l’idée d’unité territoriale s’est développée > les
révolutionnaires français adoptent donc la souveraineté nationale.
C’est Napoléon Bonaparte qui va prolonger l’idée d’unité territoriale > l’Etat français est indivisible
surtout le territoire avec une mise en place d’une souveraineté unique.

Ce principe d’unité territoriale ça se traduit juridiquement par la catégorie de l’Etat unitaire/simple.

Page 2 sur 37
- La forme unitaire d’un État se traduit dans le principe d’indivisibilité et en France c’est une
indivisibilité de la République française (Article 1 de la constitution Française) mais aussi
indivisibilité de la nation et indivisibilité de la souveraineté.
- L’unité territoriale se traduit dans l’unicité du pouvoir de décision politique. Il y’a qu’un seul
pouvoir de décision se transmet de manière identique sur tout le territoire. Il y a un seul chef d’Etat,
un seul gouvernement, un seul parlement et les décisions prisent par ses institutions s’appliquent
de manière identique partout sur le territoire.
- Dans l’Etat unitaire, il y a un fonctionnement égalitaire de l’Etat. La règle de droit s’applique
exactement de la même manière sur tout le territoire.

II. L’aménagement dans l’Etat unitaire

Si l’Etat est unitaire alors son fonctionnement est plutôt centralisé. Si tout est concerté dans un
même point, il a comme un risque d’asphyxie, d’immobilisme et de blocage dans la mise en œuvre
des décisions.
Pour éviter les risques de blocage, le droit constitutionnel et le droit administratif, vont prévoir des
modalités d’aménagement des règles juridiques de l’Etat unitaire a n de prendre en compte la
taille de cet État ainsi que les caractéristiques de la société de cet Etat.
Adoption de 2 principes dans les lois dans les années 1980 qui viennent assouplir le
fonctionnement de l’Etat unitaire :
- Principe de déconcentration
- Principe de décentralisation

A. Principe de déconcentration

Il va permettre de redistribuer au niveau du territoire le pouvoir politique central. Il faut


déconcentrer, càd transposer, partout sur le territoire l’autorité politique de l’Etat. Pour la mettre en
œuvre, l’Etat va désigner des représentants de l’Etat qui vont être le relais du pouvoir central au
niveau local.
Le représentant de l’Etat au niveau local sont les préfets qui vont veiller à ce que l’autorité de l’Etat
soit présente partout sur le territoire. Il a donc une recherche d’ef cacité et de proximité.
Il y aussi les recteurs. Ce sont des représentants de l’Etat, du ministre de l’éducation nationale.

B. Principe de décentralisation

C’est de donner plus de pouvoir au niveau territorial. Donner plus d’autonomie à l’échelon local.
L’Objectif est de transférer des compétences du pouvoir centrale au béné ce des entités locales.
Ces entités sont différentes de l’Etat. Ce sont des personnalités juridiques différentes de l’Etat.

Ces entités locales fonctionnent sur la base d’organes élus au suffrage universel
- La commune
- Le département
- La Région

Ce sont des collectivités territoriales, des structures juridiques territoriales qui sont différentes de
l’Etat. Elles vont fonctionner sur un principe d’autonomie. C’est le principe de libre administration
des collectivités territoriales (article 72 de la constitution française).

Le point commun entre la déconcentration et la décentralisation, c’est la recherche de proximité.


Ils sont distincts mais complémentaires

Quelques éléments qui caractérisent le principe de décentralisation (article 1 de la constitution) :

- Indivisibilité de la République
- Organisation de la France est décentralisée.

Page 3 sur 37
fi
fi
fi
La décentralisation a été ajouté en 2003 dans la constitution.
Le principe de décentralisation ne gure pas dans ce titre 12.
On ne trouve pas dans la constitution d’un Etat unitaire décentralisé la liste des compétences des
collectivités territoriales. C’est le parlement qui attribue un certain nombre de compétences aux
collectivités territoriales en votant des lois. Comme il vote des lois, il va pouvoir ajouter des
compétences aux collectivités en votant d’autres lois. Les compétences des collectivités
territoriales ne sont pas gés.

Les premiers grands mouvements de décentralisation ont été voté en 1982 > acte 1 de la
décentralisation.
2003 : nouveau transfert de compétences pour les collectivités territoriales > acte 2
Aujourd’hui, on va aller vers un acte 3 de la décentralisation.

- La compétence en matière d’urbanisme est une compétence communale.


- La compétence en matière social est une compétence départemental.
- La compétence de politique énergétique est une compétence régional tout comme la gestion
des lycées.

Les collectivités territoriales, en application des articles 72 et suivants de la constitution, sont


administrées par des organes élus au suffrage universel. Dans chacune des collectivité territoriale,
il y a une assemblée locale, qui est une assemblée délibérante, qui est dirigée par une président
ou une présidente qui exerce un pouvoir exécutif.

Toutes les collectivités territoriales, dans la mesure où elles s’administrent librement, sont dotées
de la personnalité juridique. Elles sont des sujets de droits qui sont distincts de l’Etat.

Dans la mesure où les collectivités territoriales existent dans un Etat unitaire qui est marqué par un
principe d’égalité, cela veut dire que les toutes les collectivités sont égalitaires. Le droit s’applique
de la même manière entre ces collectivités territoriales. Pour être certain que ce droit s’applique de
la même manière et que les collectivités respectent la loi française, les actes qui sont prit par les
collectivités territoriales peuvent être controlés par le représentant de l’Etat au niveau local.

Chapitre 2 : L’Etat fédéral

Les Etats fédéraux > L’Allemagne et l’Autriche, les USA


C’est un Etat qu’on appelle, un Etat composé. C’est cette idée selon laquelle, on a un Etat qui est
lui même un regroupement d’Etat. Il repose sur un principe de division territoriale.
L’Etat fédéral n’est pas la forme la plus fréquente mais il y en a en
- En Europe : L’Allemagne et l’Autriche
- En Amérique du Nord : USA et Canada
- En Amérique du Sud : Brésil
- En Afrique : Nigéria
- En Asie : Inde, Australie

I. La formation de l’Etat fédéral

A. Fédéralisme par agrégation

Processus d’uni cation, de rassemblement des structures territoriales qui étaient auparavant
séparées, pour des raisons historiques, solidarités géographiques….
L’Allemagne en est un très bon exemple. L’uni cation de l’Allemagne commence en 1871 avec
l’Empire allemand qui est un état fédéral. Cette logique a été porté par Hitler (on connait les
conséquences). Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, deux états allemands sont crées,
la RFA et la RDA. Ces deux états restent des états fédéraux. Le dernier acte de fédéralisme est la
chute du mur de Berlin en 1989 qui rassemble deux états fédéraux. L’Allemagne comprends 16
états aujourd’hui, que l’on appelle des états fédérés.
Page 4 sur 37
fi
fi
fi
fi
B. Fédéralisme par désagrégation

Fédéralisme de séparation. On sépare un territoire qui était auparavant un territoire uni, pour des
raison historiques, politiques, culturelles.
Exemple de l’Autriche. L’Autriche est devenu un état fédéral en 1918, après l’imposition de
l’Empire austro-hongrois. L’Autriche est composé de 9 états fédérés qui s’appellent les « Länder ».
Exemple de la Belgique. C’st un processus de séparation de différents territoires entamé en 1970.
Elle est devenue un état fédéral en 1993 quand la constitution belge consacre le fédéralisme
comme forme juridique de l’état. C’est un état fédéral composé de deux niveaux d’entités fédérées
que sont les communautés et les régions. Il y a une question historique très forte mais aussi la
question linguistique (français, allemand et néerlandais).

II. Les principes d’organisation du fédéralisme

Tous les états fédéraux fonctionnent sur la base des 3 mêmes principes.
Il y a une double logique :

- Autonomie : le but est d’obtenir le plus d‘autonomie possible voire même une indépendance.
- Solidarité à deux niveaux :

- Entre l’état fédéral et l’état fédéré


- Entre états fédérés (union fait la force)

A. Superposition

Il y a une superposition des ordres juridiques. Il y a d’un coté l’état fédéral et d’un autre coté l’état
fédéré. Cela signi e qu’il va y avoir une superposition des constitutions.
Il va avoir la constitution de l’état fédéral lui-même à laquelle va se rajouter les constitutions des
états fédérés. Il ya autant de constitutions que d’états fédérés à laquelle s’ajoute la constitution de
l’état fédéral.
Si l’on prends l’exemple de l’Allemagne, il y a 16 constitutions + 1, celle de l’état fédéral.
Il y a aussi une superpositions des lois.
Le principe de superposition renvoie l’idée selon laquelle, il y a une logique de superposition des
institutions.

Sur le plan constitutionnel, les constitutions des états fédérés doivent être conforme à la
constitution de l’Etat fédéral. Les lois votées par les états fédérés sont des lois qui doivent
respecter les lis voter par l’état fédéral. Le droit qui béné cie de la primauté est le droit de l’Etat
fédéral. Ce sont les juges constitutionnels qui ont pour mission que le droit du niveau inférieur soit
conforme au droit de l’Etat fédéral.
Seul l’Etat fédéral dispose d’une souveraineté pleine et entière. La souveraineté des états fédérés
est une souveraineté qui n’est pas totale. Par exemple, dans les relations internationales, quand
un état fédéral est représenté, c’est la structure fédéral qui est connue sur la scène internationale.
Ce sont les USA que l’on rencontre pas la Californie…

B. Autonomie

C’est une conséquence au principe de superposition des ordres juridiques. Cela veut dire que la
constitution de l’Etat fédéral va prévoir un partage de compétences entre les attributions qui vont
être exercées par l’Etat fédéral et les attributions qui vont être exercées par les états fédérés.
Les constituons des états fédéraux peuvent prévoir diverses manières de partage de
compétences. Par exemple la constitution des USA ne va pas procéder que la même façon que la
constitution de l’Allemagne pour partager les compétences. En Europe, en Allemagne et en
Autriche, les constitutions organisent le partage des compétences de la même façon.

Page 5 sur 37
fi
fi
Dans la constitution allemande, il y a 3 articles qui vont opérer le partage des compétences :
Article 70 de la loi fondamentale (constitution) : il énumère 3 listes de compétences :
- Les compétences qui reviennent à la fédération (monnaie, politique étrangère…)
- Les compétences qui reviennent aux états fédérés (agricole, santé, éducation…) Ce sont
des compétences exclusives propre à l’Etat fédéral et aux états fédérés.
- Les compétences concurrentes (article 74), càd que des compétences peuvent être
exercées soit par l’Etat fédéral soit par les états fédérés. Par principe, les états fédérés peuvent
légiférer tant que la fédération n’est pas intervenu dans ces matières.

C. Participation

L’Etat fédéral est un Etat composé. Il faut que les états fédérés participent à la vie de l’Etat fédéral.
Ils doivent concourir à la vie institutionnelle de l’Etat fédéral.
- les états fédérés participent vont participer à la désignation de l’exécutif fédéral.
- les états fédérés participent à l’élaboration de la loi fédérale. Il y a 2 assemblées et l’une d’entre
elle représente les états fédérés
- Les états fédérés participent à la vie politique de l’Etat fédéral

Chapitre 3 : L’Etat régional

C’est un Etat qui est un Etat unitaire mais un Etat unitaire particulier car il va accorder une très
fortes autonomie aux structures infraétatique. L’Espagne est un Etat régional.

I. Les caractéristiques de l’autonomie

Le droit à l’autonomie régional est un droit qui est consacré par la constitution de l’Etat. L’Espagne
reconnait et garantie l’autonomie des régions. Idem pour la constitution italienne en 1947, article 5
«  La république italienne est une et indivisible mais elle reconnait et favorise les autonomies
locales  ». La constitution permettent de distinguer des degrés d’autonomies entre les régions.
Toutes les régions ne sont pas autonomes de la même manière.
En Espagne, il y a 17 communautés autonomes et elle n’ont pas les même autonomies. Par
exemple, la Catalogne qui voulait devenir indépendante.
En Italie, il y a 20 régions. La Sardaigne à une autonomie plus développée que les autres régions.
Cela s’oppose à l’idée de décentralisation dans un Etat unitaire mais aussi de l’idée d’Etat fédéral.
Dans l’Etat régional , il n’y a qu’une constitution mais il y a une superposition des institutions.

II. Un Etat toujours unitaire

Il faut retenir une question : L’Etat régional ne serait-il pas une sorte d’Etat intermédiaire entre
l’Etat unitaire et l’Etat fédéral ? Non car fondamentalement, l’Etat régional est un Etat unitaire sur
le fond juridique car il n’y a qu’une seule constitution.

Titre 2 : L’exercice de la souveraineté et la participation des citoyens

S’interroger sur la souveraineté, c’est de savoir qui détient le pouvoir légitime dans l’Etat ?

Chapitre 1 : Les théories de la souveraineté

I. La souveraineté populaire

Elle voit le jour lors du siècle des Lumières par Rousseau dans «  le contrat social  ». En
démocratie, la souveraineté appartient au peuple, voici l’idée de Rousseau. Depuis l’Antiquité
grecque, il y a cette idée que celui qui participe aux décisions est le peuple. C’est l’idée
d’égalitarisme. L’égalité entre les Hommes implique la souveraineté du peuple, c’est-à-dire la
démocratie.
Page 6 sur 37
A. Le contenu du principe

Les Hommes sont libres par nature et elle s’exerce dans l’état de nature. Rousseau propose de
passer à un état de nature à une société politique organisée. Il faut des règles que les Hommes
concluent à un contrat que l’on appelle le contrat social. C’est donc un pacte par lequel les
Hommes vont consentir à l’abandon de certaines règles au béné ce d’une société collective. Ce
contrat social il est à la base de la souveraineté.

1. La signi cation de la volonté générale

La volonté générale c’est la volonté constante de tous les membres.


La volonté générale ce n’est pas l’addition pure et simple de toutes les volontés de tout le monde.
C’est la volonté générale de tout le corps social.
Comment se traduit la volonté générale ? Rousseau dit que pour des raisons pratiques, la volonté
générale, c’est la majorité qui l’exprime. Quand la majorité s’exprime elle n’exprime ce qu’elle
même pense uniquement mais la volonté de la totalité du corps social. La majorité, quand elle
s’exprime, a toujours raison. Tout ceux qui ne sont pas dans l’opinion majoritaire, la minorité ou
l’opposition, sont dans l’erreur. Le rôle de la majorité est de faire en sorte que cette minorité soit de
plus en plus minoritaire de façon à ce que la minorité rejoigne l’intérêt collectif.
Quand il n’y a pas de confrontation, ça n’est pas la démocratie. Un régime politique sans
opposition, n’est pas une démocratie.

2. La souveraineté de la loi

La règle de la majorité est une règle de procédure. La majorité, quand elle s’exprime, elle
s’exprime à travers l’acte de voter une loi. La loi est l’expression de la volonté générale car elle
exprime la volonté générale. C’est le principe de la souveraineté de la loi. La loi est un Cate
souverain > article 6 de la DDHC.

3. Les applications dans l’histoire constitutionnelle

La théorie de la souveraineté populaire est une théorie qui est dans les faits dif cilement
applicable. C’est l’entièreté du peuple qui détient la souveraineté, cela veut dire que
individuellement chaque personne peuple, détient une partie de cette souveraineté.

- Constitution de 1793 (de l’an 1 de la République) qui s’inspire de cette théorie. Article 7 : « Le
peuple souverain est l’universalité des citoyens  ». Cette constitution n’est jamais rentré en
vigueur.
- Constitution de 1795 (période du directoire) qui af rme le principe de la souveraineté populaire.
Article 2 « l’universalité des citoyens est le souverain ». Le vote est con é à un élite. Jusqu’en
1799.
- Constitution de 1848 (2ème République) > arrivée de Napoléon au pouvoir. Article 1 «  La
souveraineté réside dans l’universalité des français, aucune fraction du peuple ne peut s’en
attribuer l’exercice  ». Cette constitution va utiliser la théorie Roussoiste pour donner une
apparence de démocratie
- Constitution d’ Avril 1946 (4ème République) > SFIO et PCF. Projet de constitution est soumis à
un référendum qui est rejeté car elle est trop populaire. Le projet d’octobre 1946 s’éloigne du
projet de Rousseau.

Cette théorie de la souveraineté populaire est une théorie fondatrice du droit constitutionnel
français. C’est le courant démocratique qui est promu parce qu’il y a un postulat égalitaire.
La souveraineté populaire débouche sur une démocratie égalitaire qui implique
- l’existence du suffrage universel
- l’existence de moyen de participation directe du peule à la décision publique > référendum (très
peu nombreux).
Page 7 sur 37
fi
fi
fi
fi
fi
B. La conséquence : le système de la démocratie directe

Le modèle idéal de démocratie pour Rousseau c’est la démocratie égalitaire, c’est la démocratie
de la Grèce Antique, dans laquelle les citoyens participent directement dans les décision s
politiques. Cet idéal, on le retrouve dans les cantons suisses. C’est une démocratie directe. La
souveraineté populaire débouche sur un modèle de démocratie directe car elle permet aux
citoyens de prendre part directement à la vie politique.
Cette démocratie représente une sorte d’idéal mais en réalité la démocratie directe connaît
plusieurs obstacles :
- c’est une démocratie qui ne peut s’exercer que sur un Etat de faible super cie pour des raisons
pratiques. Obstacle de nature géographique. Les principales expériences de démocratie directe
c’est en Suisse qui est un petit Etat et plus particulièrement dans les cantons suisses. Mais aussi
dans la ville de Genève.
- Obstacle de nature culturelle. L’application des règles de droit est liée de la culture. En France,
on passe d’une monarchie absolue à un participations citoyens. D’une absence d’application
des citoyens on passe à une application constante dans le fonctionnement du régime.

Rousseau conçoit que la mise en oeuvre de théorie est compliquée et propose une alternative. La
souveraineté populaire débouche sur une démocratie semi-directe. Idée à partir du postulat :
- que le peuple ne peut pas s’exprimer tout le temps régulièrement
- Trouver une technique pour que la volonté du peuple souverain reste
Le peuple souverain doit désigner des intermédiaires que Rousseau va appeler des préposés. Ils
sont proche du peuple mais exercent la volonté du peuple (Idée reprise par l’URSS avec les
commissaires du peuple).

II. La théorie de la souveraineté nationale

C’est une théorie qui apparaît après la théorie de la souveraineté populaire. C’est une théorie post-
révolutionnaire qui a pour objectif de freiner les excès de la démocratie populaire. Cette théorie est
très inspirée de la philosophie des Lumières. C’est une théorie typiquement française. Elle a été
théorisé par l’Abbé Sieyès.

A. Le concept-clef : la Nation

Dans la théorie de la souveraineté nationale, le souverain c’est non plus le peuple mais la nation.
La nation est un être abstrait. Qu’est ce que la nation ?
Au sens stricte, la nation n’est passée peuple. Ce sont deux personnes juridiques différentes. La
nation c’est bien plus que le peuple. Il existe un lien entre la nation et l’Etat. Il y a un principe
d’adéquation d’Etat à la nation
- L’Etat est considéré comme la personni cation juridique de la nation
- Il peut y avoir des Etats sans nations et des Etats qui sont composée de plusieurs nationalités
Il peut avoir des nations qui vont se retrouver dans un autre Etat. Une nation peut être éclatée par
les diasporas.
C’est un concept construit dans l’histoire politique européenne.
- Dé nition objective : idée selon laquelle la nation est le résultat de critères objectifs comme par
exemple la religion, de la langue, de la race. Conception de nation portée par les allemands au
moment de la seconde guerre mondiale.
- Dé nition subjective : promut plutôt en France. Ernest Renan qui est le père de cette conception
subjective de la nation. Elle repose sur des éléments subjectifs. Avec des événements culturels
qui vont rassembler. Il y a un sentiment d’appartenance, de partager quelque chose.
Le dé de l’Etat moderne est de former une synthèse entre des éléments objectifs et subjectifs. La
nation reste un être abstrait, c’est un sentiment.

Page 8 sur 37
fi
fi
fi
fi
fi
B. La conséquence : le système de démocratie représentative

Si le titulaire de la souveraineté est la nation alors l’exercice de cette souveraineté s’incarne dans
un régime représentatif.
La nation élit des représentants pour participer à la vie politique. Il faut que ces représentants
soient compétents pour représenter la nation
Seiyès disait « la plupart des concitoyens n’ont ni l’instruction ni le loisir pour décider eux-même
des affaires publiques ». Ils ne sont pas compétents. Les représentants ne peuvent être désignés
que des questions de capacités. Au moment de la révolution française, le mode de suffrage qui va
être associé historiquement à cette théorie de la souveraineté nationale ce sera un suffrage
restreint. Seule une partie de la population va pouvoir élire les représentants de la nation.
- Le suffrage est fondé sur la fortune > suffrage censitaire.
- Le suffrage est fondé sur la restrictions compétence > suffrage capacitaire. Seuls ceux qui ont
une compétences suf sante, éliront les représentants.
Le but est de promouvoir une élite pour représenter la nation.
Aujourd’hui on associe le suffrage universel a la démocratie représentative

C. Les applications de la théorie dans l’histoire constitutionnelle française

C’est la théorie qui a dominé l’histoire constitutionnelle française. Depuis la DDHC, toutes les
constitutions française se sont référées à la souveraineté nationale. C’est la théorie fondatrice du
droit constitutionnel de la souveraineté.
Du POV de la mise en oeuvre, c’est plus simple de mettre en ouvre les conséquences de la
souveraineté nationale que la souveraineté populaire. Il y a un équilibre entre les représentants et
les représentés.
C’est une théorie plus modérée :
- Dès 1789, dans la DDHC, l’article 3 « le principe de toute souveraineté réside essentiellement
dans la nation ».
- En 1791 : la constitution énonce le principe de souveraineté entre monarque et le parlement
- En 1875 : III ème République française. C’est le retour de ma souveraineté nationale qui va se
stabiliser
- 27 octobre 1946 : IV ème République. Article 3 « La souveraineté nationale appartient au peuple
français ».
- 04 octobre 1958 : Article 3 « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par la
voie ses représentants et par celle du référendum ».
C’est la théorie de la souveraineté nationale mais avec des conséquences de la souveraineté
populaire. C’est une double héritage révolutionnaire. C’est une synthèse.

Chapitre 2 : Les modes de participation des citoyens

I. Dans le cadre de la d mocratie directe

A. Le mandat impératif

Le peuple doit élire un corps intermédiaire, qui le corps intermédiaire des exécutants du peuple.
Ce sont des personnes chargées d’exécuter la volonté du peuple. Il y a une sorte de hiérarchique
entre le peuple et ces commissaires. Les électeurs vont donner à ses députés de véritables
directives. Si ceux qui représente le peuple ne respectent pas les directives données alors le
peuple à la possibilité de les révoquer > le mandat impératif.
Les députés doivent suivre les instructions qui leur sont données. Ce mandat a fait l’objet de
plusieurs critiques :
- Technique : ce mandat est trop rigide à mettre en oeuvre et peur conduire à une paralysie du
fonctionnement des assemblées. C’est un mandat dysfonctionnel. Il va provoquer le blocage
plus que le dynamisme de l’assemblée.
- Politique : ce mandat ne permet pas à une assemblée parlementaire de remplir correctement sa
fonction car le rôle d’une assemblée c’est de délibérer, débattre, proposer des amendements….
Page 9 sur 37

fi
Or si le mandat est un mandat impératif, la délibération ne peut pas avoir lieu car tous les
députés sont tenus par des instructions et orientations. Le pipelet décide et les commissaire du
peuple exécutent. C’est une anomalie, il ya une contradiction, il n’y pas de débat possible si les
députés sont tenus par des mandat impératifs.
On a une mandat bloquant qui ne fonctionne pas correctement dans les régimes politiques.

La constitution des ex-pays de l’URSS, en 1977 a consacré ce mandat impératif avec l’article 102
«  les électeurs donnent des recommandations à leur députes  ». Les députés devaient rendre
compte à leur électeurs de ces recommandations et si un des électeurs n’était pas satisfait du
mandat exercé par son député, il avait possibilité de le révoquer.

La suisse est l’exemple de la démocratie directe. Il y a une procédure de rappel des députés, càd
que des députés du peuple qui ne suivraient pas les recommandations du peuple sont
potentiellement révocables. Cette procédure est dans les 12 cantons que comptent le pays.

Les constitutions modernes, dont la constitution française, sont des constitutions qui vont prohiber
le mandat impératif. Constitution française : « tout mandat impératif est nul ».

B. Le r f rendum et les autres techniques de participation

Référendum : C’est une procédure de participation directe de peuple à la décision politique, càd
sans intermédiaire.

Le référendum c’est l’outil type de la démocratie directe car le peuple prend part à la décision
politique sans intermédiaire. On se prononce sur une question posée à laquelle on répond par Oui
ou Non. C’est une question sur un texte.

1. Plusieurs types de référendums :

- En fonction de son hauteur :


- Il y a l’exécutif qui est à l’origine des référendums et plus particulièrement le président de la
République. Article 11 de la constitution française « le référendum est prononcé par le
président sur recommandation du premier ministre ».
- Il y a le peuple aussi qui peut être à l’initiative du peuple. C’est le référendum d'initiative
populaire. La procédure est déclenchée par les citoyens. Il peut se décliner dans le droit
français , dans l’article comme un référendum d’initiative partagée, càd avec un seuil de
signatures a atteindre par le peuple ET les parlementaires. Il existe mais est dif cile à mettre
en place car le seuil de signatures du peuple et des parlementaires est trop élevé.
Premier déclenchement : il y a 3 ans lors de la privatisation de l’aéroport de Paris
Deuxième déclenchement : la semaine dernière pour la taxation des super-pro ts par les
grosses entreprises
Le président de la République, s’est engagé, dans une prochaine révision de la Constitution,
a abaisser le nombre de signatures requises.

- Au regard de son champ d’application. Certains référendums sont législatifs quand d’autres sont
de niveau constitutionnel :
- Référendum législatif : il permet au peuple d’adopter directement valeur juridique qu’une loi
adoptée par le parlement. On le retrouve en France, en Espagne, en Italie… L’objet du
référendum reste un objet limité, càd que quand le référendum est déclenché par le chef de
l’Etat, la question ne peut poster que sur les domaines qui sont énoncés à l’article 11 de la
Constitution. Article 11 de la Constitution : « peut être soumis à référendum, toutes question
relatives à l’organisation des pouvoirs publics, relatives à la politiques économiques ou
environnementales, toutes les question qui concernent les services publics ou encore relative
à la rati cation d’un traité  ». Les questions relatives aux droits et libertés fondamentales ne
peuvent être soumises aux référendums.

Page 10 sur 37
fi


fi
fi
- Référendum constitutionnel : il va permettre de réviser la Constitution. La dernière phase de
cette procédure c’est la rati cation de cette révision qui peut se faire par référendum.
Soumettre la validation dé nitive au peuple est facultatif. En France, l’article 89 de la
Constitution permet cette révision. Cette rati cation est soit soumise au peuple par
référendum, soit soumise aux deux assemblées qui se réunissent au Château de Versailles.
C’est le chef de l’Etat qui décide si c’est le peuple ou le parlement qui rati e cette révision.
Sur les 24 révisions de la constitution, 1 seule a été soumise au peuple. Il s’agit de demander
aux français de passer d’un septennat à un quinquennat. Idem en Italie et en Allemagne. En
Irlande et en Autriche, il ne peut pas avoir de révisons de la Constitution sans soumission au
référendum au peuple.
Pourquoi il y a deux procédures ? S’il y a deux référendums c’est parce qu’en raison de la
primauté de la Constitution, on ne peut pas la modi er de la même manière que l’on va adopter la
loi.

- Effets des référendums :


- Certains référendums sont consultatifs. Ils ont pour conséquences un avis qui n’est pas tenu
d’être suivi par les autorités politiques.
- Effets obligatoires. La décision doit être suivie par les autorités juridiques. Le référendum de
l’article 11 et de l’article 89 sont obligatoires. Mais les collectivités locales peuvent organiser
des référendums consultatifs mais les effets ne sont pas obligatoires.

2. Les ambiguïtés du référendum

Toute consultation référendaire renvoie toujours à une problématique en terme de légitimité.


Quand un chef de l’Etat pose une question à n peuple, il y a une recherche de légitimité car si le
peuple consulté dit non au référendum alors l’auteur du référendum va s’interroger sur leur
légitimité. C’est un vote de dé ance. Il y a une vraie ambiguïté. Aujourd’hui, le référendum est de
plus en plus vu comme un plébiscite qui sont des techniques utilisées dans certains régimes
politiques pour demander au peuple la légitimité d’une personne. C’est une technique impériale, un
vote sur une personne alors que le référendum est un vote sur un texte. Mais il y un détournement
qui fait en sorte que tout référendum est considéré comme un plébiscite. Le référendum est
interprété comme une procédure qui engage la responsabilité politique de son auteur alors que ce
n’est pas du tout le cas.
En 1962, le général De Gaulle, décide de soumettre à référendum le mode d’élection du président
de la République. Il demande à ce que le président de la république soit élu au suffrage universel
direct. Les français répondent oui à se changement de ce mode d’élection. Le général De Gaulle
s’est vu légitimé, il interprète comme un référendum de con ance.
En 1969, deuxième référendum qui vise à réformer le sénat. Les français répondent par la
négative. Le général De Gaulle va considérer que les français ne lui font plus co nance. Il
démissionne.

La conséquence c’est qu’aujourd’hui, en France, les chefs d’Etat sont très réticent à utiliser les
référendums alors qu’ils en ont ls moyens et la possibilité. Il savent que les partis d’oppositions
vont appeler à la démission du chef de l’Etat s’il perd le référendum.

II. Dans le cadre de la d mocratie repr sentative

A. Le mandat représentatif

Dans le cadre de la souveraineté nationale, la nation doit élire ces représentants qui vont avoir
pour mission d’élaborer la loi, de contrôler l’action l’action du gouvernement, de discuter des
affaires politiques au nom de la nation. Ils béné cient d’un mandat, appelé un mandant
représentatif, càd que les caractéristiques juridiques sont opposées à celles du muant impératif.

- C’est un mandat que le droit constitutionnel considère comme un mandat libre, càd que le
mandat des représentants et favorables à ces derniers dans le sens où une fois qu’ils sont élus,
Page 11 sur 37

fi
fi
fi

fi
fi
fi
fi
fi
fi
fi
ils n’ont pas de compte à rendre à leurs électeurs et ne sont liés par aucunes instructions. Cela
donne une vraie marge de manoeuvre aux représentants pour délibérer. C’est pourquoi l plupart
des constitutions dans le monde prohibent le mandat impératif et la constitution française
l’énonce à l’article 27 « Tout mandat impératif est nul ».

- Le mandant représentatif est un mandant global. C’est l’ensemble des représentants qui
représentent la nation dans sa totalité. La nation est l’ensemble des représentants, càd qu’en
France la nation ce sont les 577 députés.

- Le mandat représentatif est un mandat long. Et cela découle sur les différences entre les deux
souveraineté. La souveraineté populaire va davantage sur des terrains de mandat cours alors
que la souveraineté nationale amène à des mandats plus long. Pour le mandat représentatif, la
durée du mandat est de 4 à 5 ans alors que pour le mandat impératif la durée est de 2 ans.
Cette durée est là pour laisser le temps aux représentants a n de faire les lois et de contrôler le
gouvernement. USA = 4 ans, France = 5 ans.

C’est un mandat libre, global et long.

Dans les faits, on se rend compte que ce mandant s’adapte en fonction de la pratique et en
pratique toutes les caractéristiques ne sont pas entièrement respectées. Il peut être nuancé :

- Mandat libre mais on élit quelqu’un sur la base d’un programme, que les députés vont essayer
de mettre en oeuvre. Mais lors de la n du mandat, lors de la réélection, l’électeur va
sanctionner ou non le représentant s’il a appliquer son programme ou pas. Le mandant du
député est lié à un engagement politique pour mettre en oeuvre ce programme sur lequel il a été
élu. Le mandant du représentant n’est pas libre car au sein de l’assemblée, il est lié par la
disciple de vote > LFI ne votera jamais le budget de l’Etat.

- La durée du mandat. Il peut avoir des interruptions des mandats lors de la dissolution de la
chambre des représentants. Cette dissolution est une prérogative constitutionnelle dans les
mains de l’exécutif. Si l’AN est dissoute cela signi e que le mandat des députés s’arrête. Les
députés doivent retourner devant les électeurs pour se faire réélire ou non.

B. Les assembl s repr sentatives

Dans le cadre de cette démocratie représentative et ce, quelque soit la nature du régime politique,
il y a un institution essentielle au bon fonctionnement, c’est le parlement. Partout à travers le
monde, ces parlements se composent de 2 façons :
- Bicaméraux
- Monocaméraux (pays scandinaves)

A quoi sert le bicamérisme ?

- Nécessité de représenter des intérêts particuliers > liée à l’histoire. Historiquement, il était
nécessaire certaines catégories. Comme en Grande-Bretagne avec la chambre des lords
(aristocratie).

- Justi cation territoriale liée à la forme de l’Etat. Un Etat fédéral va justi er qu’il existe deux
chambres au sein du parlement car il a une chambre basse pour le peuple et la chambre haute
qui représente les états fédérés. Mais cette justi cation s‘est élargie à l’Etat unitaire de sorte que
aujourd’hui, dans l’Etat unitaire, il y a une deuxième chambre qui représente les collectivités
infraétatiques. Article 24 de la constitution : « Le sénat représente les collectivités territoriales ».
Dans tous les états régionaux, le parlement est un parlement bicamérales car la chambre haute
va représenter les régions.

Page 12 sur 37
fi


fi
fi
fi
fi
fi
- Justi cation en terme de séparation des pouvoirs mais plus particulièrement à la séparation des
fonctions à l’intérieur d’un même pouvoir. En France, c’est la séparation de la fonction législative
dans le pouvoir législatif :

- raison en terme de modérations entre les deux chambres : ces deux chambres vont
s’équilibrer. Le sénat vient contrebalancer les excès de l’AN.

- soucis d’amélioration de la qualité du travail parlementaire. Le fait que la loi béné cie d’un
double examen, composée différemment et qui repérante des intérêts différents, cela est
synonyme de la qualité du travail parlementaire. C’est un argument technique. Le fait que
la loi, pour être votée, fait l’objet de deux lecteurs par deux chambres, c’est la navette
parlementaire.

C. L’exercice du suffrage

1. En th orie : l’ lectorat fonction et le suffrage restreint

Dans le cadre théorie de la démocratie représentative, voter n’est pas un droit mais une fonction
qui doit être réservée aux personnes les plus aptes. La démocratie représentative est une
démocratie élitiste. Par conséquent, le mode de suffrage par lequel les représentants sont
désignés, n’est pas universel. On vote pour une fonction, un électorat fonction. C’est un suffrage
restreint qui se décompose en deux types de suffrages :

- censitaire : seuls les citoyens qui payent l’impôt peuvent voter. Seuls votent les citoyens les plus
riches. Le suffrage censitaire a été appliqué après la révolution française en 1791 (citoyens
actifs), en 1795, en 1814-1848 (1814-1830 puis 1830-1848) le nombre de personnes qui vote
est encore plus réduit qu’aptes la révolution française.

- capacitaire : réduire le corps électoral mais la fonction électorale est con ée aux citoyens les
plus capables de l’exercer. Le but est d’éliminer certaines catégories d’individus dont on estime
qu’elles ne sont pas assez intellectuellement pour exercer cette fonction. Ce suffrage a été
utilisé pour évincer du droit de vote certaines minorités… Il a été utilisé aux USA a n de réguler
les migrants. Il n’existe plus en France ni dans le monde.

2. En pratique : le suffrage universel et gal

Suffrage direct ou indirect mais égal et secret. Article 3 alinéas 3 et 4 de Constitution française.

- Universalité du suffrage implique l’égalité, càd que tous les citoyens qui votent sont placés dans
une situation identiques à l’égard de la loi électorale. Ils doivent être traités de la même manière
à l’égard de cette loi. Un individu, une voix. Tous les votes sont égaux.
- Le suffrage est personnel. Le vote est considéré comme un attribut de la personne, c’est droit et
plus une fonction. L’électeur doit se déplacer jusqu’au bureau de vote. Il existe la possibilité du
vote par procuration.

Procuration : Le but est de con er à une personne de con ance, le soin de voter en son nom. Il y
nombre de conditions au mandant et au mandataire. Le code électoral vient encadrer la vote par
procuration. La tendance aujourd’hui est une facilitation le vote par procuration car en promouvant
ce type de vote les gouvernants veulent restaurer la con ance entre gouvernants et gouvernés
mais aussi de combattre le niveau d’abstention.

- Liberté du suffrage :

Le suffrage est facultatif car cela signi e que l’on est libre d’aller voter en fonction de convictions
personnelles. Le vote est discrétionnaire. Dans certains Etats, le vote est obligatoire dans le but de
lutter contre l’abstention politique (UE = Belgique, Luxembourg, Grèce ; Mexique, Chili…), avec
Page 13 sur 37
fi


fi
fi

fi
fi
fi
fi
fi
pour conséquence une sanction qui varie mais généralement c’est une amende. Rendre le vote
obligatoire, c’est restreindre une liberté fondamentale qui est celle du vote. E qui veut dire que
l’abstention n’est plus représentative de l’avis politique.

Le suffrage est secret. Toute opération électorale est soumis au respect d’un certain nombre de
règles et de procédures. Ces règles ont pour but de con dentialiser le scrutin à l’article L-59.
- Il a un bureau de vote, dédié pour le vote.
- L’électeur va signer une liste d’émargement.
- Le bulletin est à mettre dans une enveloppe
- L’urne est transparente car cela permet aux observateur électoraux de véri er s’il n’y a pas de
fraude.
- L’isoloir qui sont des cabines qui nous permet de nous isoler pour mettre le bulletin dans
l’enveloppe

Si toutes ces conditions ne sont pas respectées, alors on va considérer que l’élection n’est pas
une élection sincère et potentiellement frauduleuse. On parle de la sincérité du scrutin.

III. La comp tition lectorale pour le choix des gouvernants

S’interroger sur le sens d’une élection, c’est se poser la question de savoir comment les
gouvernants sont-ils désignés ? Ils sont désignés par l’élection qui est le cadre procédure normale
pour transmettre le pouvoir. Le critère de sincérité repose sur le caractère pluraliste de l’élection,
càd, que l’élection est disputée par plusieurs candidats

A. La notion d’ lection

Cette élection est une élection concurrencée. Il y plusieurs candidats qui vont s’affronter pour
accéder au pouvoir. L’élection suppose le choix entre plusieurs candidats. A partir du moment où il
y a un choix dans les candidats, il y a un caractère pluraliste.
Pour que l’élection soit concurrentielle, il faut qu’il y est des formations politiques appelées les
partis politiques. La constitution française dans son article 4 va préciser que «  les partis et
groupements politiques concurrent à l’expression du suffrage » et « ils se forment et exercent leur
activité librement » :

- Il y a un lien extrêmement fort entre rôle des partis politiques et exercice du suffrage. Le rôle
indispensable dans la mise en oeuvre de la démocratie.
- La démocratie ne peut pas se passer des partis politiques tout comme les régimes politiques.
Quand on analyse la démocratie, cela oblige à une approche partisane, càd, en considération
des partis politiques qui animent la démocratie.
- Pour participer à la vie politique, les partis politiques doivent se structurer. Il y a plusieurs modes
de structurations d’un parti.

Parti politique : c’est un groupement de personne qui est organisé et qui est animé par une
philosophie commune avec pour objectif d’abord la réalisation de cette idéologie, et la conquête et
l’exercice du pouvoir. Il y a une organisation interne et un projet politique.

Les rapports qu’entretiennent les partis politique entre eux vont con gurer la vie démocratique :

- La famille des partis monopolistiques ou l’hypothèse du parti état. Dans l’état il n’existe qu’un
parti politique (anciens pays socialistes de l’URSS avec la PC, Chine). Si on est face à un
système de parti unique alors on est pas en démocratie et les élections ne sont pas des
élections pluralistes.
- La famille des systèmes politiques concurrentiels. Il y a une logique d’affrontement entre les
partis politiques pour accéder au pouvoir. Les élections sont concurrentielles. Il prend 3 formes :

Page 14 sur 37



fi
fi
fi
- multipartisme politique. On s’oppose au parti monopolistique. Il y a dans l’Etats un nombre
important de partis politique et que pour gouverner ces partis politiques doivent faire des
alliances. Ce multipartisme est classique dans les sociétés modernes. C’est le symbole
d’une bonne santé de la démocratie. Mais il faut faire attention à ce que ce multipartisme
ne soit pas synonyme d’éparpillement des partis politiques. Il ne faut pas que les partis
soient trop nombreux.

- Le bipartisme politique. La démocratie fonctionne sur la base de deux partis politiques qui
alternativement vont accéder au pouvoir. Un parti majoritaire au pouvoir qui va travailler
avec le parti minoritaire d’opposition (Grande Bretagne mais maintenant il y a 3 partis,
USA)

- Le parti politique majoritaire. Il y a plusieurs partis politiques mais il y a un parti politique


qui détient une majorité qui va imposer ses idées politique aux autres. C’est le schéma de
la V ème République française. Quand il y a une montée des oppositions face à la majorité
qui oblige à des alliances.

B. Les syst mes lectoraux

Le système électoral, on parle de mode de scrutin, càd que ce sont les règles juridiques qui sont
destinées à départager des candidats dans une élection concurrentielle. L’objectif c’est de
permettre la gouvernance de l’Etat et ces modes de soutiens ce sont des règles qui viennent
sécuriser les élections.

1. Scrutin direct et scrutin indirect

Si le scrutin est direct, les électeurs choisissent eux-mêmes leurs représentants (présidentiel
depuis 1962, députés depuis 1958).

Si le scrutin est indirect, les électeurs ne votent pas directement pour choisir une personne mais il
se fait par l’intermédiaire de grand électeurs (sénateurs, USA > président)

2. Scrutin uninominal et scrutin de liste

Scrutin uninominal : chaque bulletin de vote ne peut comporter qu’un seul nom sinon le vote est
considéré comme nul (élection présidentiel).

Scrutin de liste ou plurinominal : chaque électeur va voter pour une série de candidats à une ou
plusieurs listes. Il y a une plus grande liberté de l’électeur (élection municipale).

3. Scrutin majoritaire et scrutin proportionnel

Ce qui oppose ces deux modalités du scrutin c’est le nombre de voix requis pour être élu.

Scrutin majoritaire : les sièges à pourvoir sont attribués au candidat qui obtient le plus grand
nombre de voix (élection des députés, élections du président de la République).

- scrutin majoritaire à un tour : les sièges à pourvoir sont attribués dès le premier tour au(x)
candidat(s) qui vont recueillir le plus grande nombre de voix.

- scrutin majoritaire à deux tours : le ou les candidats sont élus au premier tour s’il(s)
obtiennent la majorité absolue des voix (50% +1). Si ce n’est pas le cas, il y a un second
tour où sont élus le ou les candidat(s) qui obtiennent le plus de voix, c’est une majorité
relative.

Page 15 sur 37


C’est un scrutin ef cace car il permet de dégager des majorités pour gouverner. Il permet la
stabilisation politique. Mais seul le parti politique qui obtient le plus de voix est principalement
représenté, cela veut dire que les partis politiques qui ne sont pas majoritaires seront sous
représentés. Il y a un défaut de représentativité des forces politiques.

Scrutin proportionnel : il assure la représentation de toutes les opinions politiques à proportion du


nombre de suffrages reçus.

Il permet une représentation qui est dèle des forces politiques. Il n’a pas d’effet déformant de
l’équilibre politique.
Mais si les partis optiques sont représentés à promotions du nombre de suffrage obtenus cela veut
dire qu’il y aura plus de dif cultés à former des alliances. Le risque c’est qu’il n’y est pas de
majorité qui se dégage. Le risque est qu’il est y est une forme d’ingouvernablilité.

C’est un système que l’on a connu en France sous les III ème et IV ème République. Ça a
provoqué leur chutes en plus d’autres facteurs. Néanmoins, aujourd'hui le président de la
République a proposé, dans le cadre d’une réforme des institutions françaises, de permettre
l’élection d’un certain nombre de députés au suffrage proportionnel.

Page 16 sur 37
fi
fi
fi
PARTIE 2 : LA CONSTITUTION

L’objectif est de comprendre ce que signi e l’idée de constitution. On va s’interroger sur le sens de
ce qu’est une constitution. Ce qui nous amène à nous interroger sur la normativité d’une
constitution, càd, la force juridique de la constitution.

Chapitre 1 : La notion de constitution

I. L’id e de constitution

A. L’inspiration philosophique des constitutions

L’idée même de Constitution est en réalité très ancienne car on va retrouver les premières traces
de constitution dans les antiquités grecques (V ème et 6 ème siècle avant JC) et romaines (avec
des textes de plus en plus détaillés sur le fonctionnement des institutions, la règlementations des
pouvoirs).

L’idée de Constitution trouve son origine au XVIII ème siècle, car c’est la philosophie des Lumières
qui va donner son sens à l’idée de constitution moderne. Il y a un contexte historique favorable qui
est celui de l’ancien régime avec un phénomène de concentrations des pouvoirs dans les mains
du roi et donc naissent un certain nombres de doctrines qui visent à ré échir à la manière dont les
pouvoirs du roi pourraient être limités. Cette doctrine passer par l’idée selon laquelle il faut un texte
fondamental qui vienne établir la répartition des pouvoirs entre les institutions. C’est un texte qui
limite le pouvoir royal. Cette idée est portée par John Locke, philosophe et politique anglais, qui a
travaillé sur la limitation des pouvoirs. En France, c’est Montesquieu qui va théoriser la séparations
des pouvoirs, qui va imprégner toutes les constitutions libérales modernes.

Les premières constitutions écrites apparaissent à la n du XVII ème siècle :

- USA avec la déclaration d’indépendance en 1776 puis en 1787 avec l’adoption de la constitution
fédérale américaine. Cette constitution n’a pas changé.
- Pologne > première qui adopte une constitution sur le continent européen en mai 1791
- France > 03 septembre 1791

Du XVIII ème au XX ème siècle, il va avoir une vague de constitutionnalisme

Vague de constitutionnalisme : Les pays vont se doter de constitution

Au XX ème siècle :

- Lendemain de la Seconde Guerre Mondiale avec l’adoption de nouvelles constitutions


- Années 1990 car cela montre l’effondrement du parti communiste. Cela va provoquer une vague
d’indécence dans les pays d’Europe centrale en 1990 - 1992. Ces états doivent se doter de
constitution. Il y a l’arrivée du multipartisme.

B. La fonction symbolique des constitutions

Elles reposent sur un principe simple, au delà de leur valeur juridique, qui est une valeur
symbolique. La constitution est pensée comme un étant un symbole pour le peuple.

- La fonction symbolique est renvoyé au préambule de la constitution

Préambule de la constitution : ce sont des lignes introductives de la constitution. Ils contiennent


des principes philosophiques, qui rappellent l’histoire. Ils se réfèrent à des principes généraux, de
droit naturel.
Ce sont des passages qui participent au symbolisme de la constitution.
Page 17 sur 37

fi
fi
fl
- A coté des préambules, il y a les premiers articles de la constitution qui font se référer au symbole
de l’Etat. Article 2 du 4 octobre 1958 : référence à la langue « le français est la langue nationale »,
référence au drapeau «  le drapeau est tricolore. Ces couleurs sont bleu, blanc et rouge  »,
référence à l’hymne nationale «  la marseillaise  », référence à la devise «  liberté, égalité,
fraternité », ces trois principes sont au coeur de la structure du droit constitutionnel français.
Ils font aussi référence à la monnaie. Avant en francs, aujourd'hui en euros.

C. La fonction int grative des constitutions

Une constitution c’est une norme librement adoptée dans une société démocratique. La
constitution est adoptée par référendum par le peuple. Les individus vont souscrire à cette
constitution. Elle a donc une fonction intégrative. Le peuple se retourne adhère à cette constitution.

Les constitutions sont présentées comme étant la charte fondamentale d’un Etat, de la nation. La
nation s’identi e dans la constitution. Puisque les individus doivent pouvoir s’identi er à la
constitution, cela implique que la constitution puisse évoluer, s’adapter aux changements de la
société. La constitution doit pouvoir être révisée de façon à s’adapter aux évolutions de la société.

II. Les caract ristiques de la constitution

A. Les formes

1. Constitution mat rielle/formelle

Constitution formelle : c’est la procédure suivie pour son élaboration. On la dé nit au regard des
caractéristiques externes

Constitution matérielle : C’est la dé nir au regard du contenu du texte.

2. Constitution crite/coutumi re

Constitution écrite : C’est une constitution qui va donner lieu à l’élaboration d’un document
formalisé à l’écrit.

Avantages :

- Elle garantie un principe de sécurité juridique


- Principe de garantie juridique au béné ce des citoyens
- Stabilité du texte. Les règles sont stabilisées dans le texte sauf si elle fait l’objet d’une procédure
d’adaptation
Le texte écrit a l’avantage de la transparence, de la connaissance et des individus et des pouvoirs
publics.

Constitution coutumière : Dans un Etats toutes les règles fondamentales ne sont pas toujours
écrites. Dans certaines hypothèses, certaines règles sont d’origine coutumière, càd que ce sont
des règles qui viennent des usages, de la tradition. Des règles non-écrites. On va les trouver en
France avant la Révolution Française, le fonctionnement de l’Etat était basé sur les lois
fondamentales du royaume qui étaient des lois non-écrites.
C’est une constitution qui est le résultat de principes qui vont être respectés sur plusieurs
générations.

Pour qu’il y est une constitution coutumière, il faut :


- Une répétition d’un principe
- Une acceptation de ce principe par la population

Page 18 sur 37

fi



fi
fi

fi
fi
L’Etat avec une constitution coutumière, c’est la Grande Bretagne. Toutes les règles sont des
règles coutumières qui se sont érigées par accumulation de précédents et par acceptation de ces
précédents depuis le XIV ème siècle.
Il y a aussi l’Arabie Saoudite. Il y a une constitution coutumière et religieuse.
Il y a aussi l’Inde qui a une constitution en partie écrite mais aussi qui est le résultat d’un certain
nombre de coutumes.

Cette constitution coutumières présente plus de d’inconvénients que d’avantages :

- Ce n’est pas une constitution choisie. Elle se forme par accumulation de principes qui vont
s’imposer à la population mais cette dernière choisit pas sa constitution.
- C’est une constitution imprécise. Elles sont dif ciles à saisir. Elles résultent d’une accumulation
d’usage, il n’y a pas de codi cation de ces derniers.
- C’est une constitution peut sécurisante. Elle donne peut de garantie juridique car les principes
ne sont pas véritablement connus, elle présente une certaine facilité.

Au regarde de sa particularité, on comprend que les constitution coutumières ne soient pas


adaptées à un Etat démocratique moderne. Les Etats modernes veulent une constitution stable,
claire et précise qui donne une sécurité juridique.

3. Constitution rigide/souple

Constitution rigide : constitution qui prévoit l’existence d’une procédure particulière pour sa
révision.

Constitution souple : constitution qui prévoit que la révision de la constitution s’opère en suivant la
même voix procédurale qui permet d’élaborer les lois.

La constitution rigide, si elle prévoit une procédure spéci que de modi cation, vient protéger la
constitution contre toutes formes de modi cations constitutionnelles trop aisées. C’est une
procédure lourde et complexe à mettre en place.
La constitution française est une constitution rigide car il y a un article qui est destiné à la révision
de la constitution. Ici c’est l’article 89. Le but est de garantir une forme de stabilité de cette
constitution.
Ceci découle de la hiérarchie des normes car la constitution est sommet de l’ordre juridique. La loi
est positionné en dessous de la constitution. La rigidité constitutionnel découle de cette supériorité.

Sur le plan normatif, il a peu de différence, dans les constitution souples, entre la constitution et la
loi car on les modi e selon la même procédure.

Les constitutions coutumières sont des constitutions souples. Quant aux constitutions écrites, la
plupart sont des constitutions rigides.

B. Le contenu

On s’interroge sur ce que l’on va trouver dans les constitutions. On regarde le fond de la
constitution.

1. Les D clarations de droits

La plupart des constitutions modernes, sont des constations qui contiennent un préambule et/ou
une déclaration de droit. Il s’agit de texte qui vont formuler la philosophie politique du régime,
mettre en valeur du régime, énoncer les droits et libertés applicables aux citoyens.

La France ne contient pas de déclaration de droit mais contient un préambule.


Page 19 sur 37
fi

fi
fi
fi
fi
fi
Les premières constitutions modernes, sont des constitutions ont été précédé d’une déclaration de
droit comme aux USA, France avec la constitution de 1791 qui est précédée par la DDHC.

A partir de 1946, la question de la valeur juridique des préambules des constitutions est posée.
Est-ce que les préambules, est surtout celui de 1946, a-t-il seulement une valeur politique/
philosophique ou a-t-il une valeur juridique ? Si on reconnaît une valeur juridique à ce préambule,
leur dire que les dispositions du préambule peuvent être invoquées devant un juge et le juge est
amené à protéger ces dispositions. De plus, les préambules contiennent une liste des droits
fondamentaux.
Le juge administratif et notamment le Conseil d’Etat a tranché le problème sous la IV ème
République et a considéré que le préambule de la constitution avait valeur juridique.
Ce sera en 1971, que le conseil constitutionnel français, va à son tour con rmer la valeur juridique
du préambule de la constitution dans une décision du 16 juillet 1971 qui examinait si la loi relative
aux associations était conforme à la constitution. Le conseil estime que le préambule de la
constitution de 1958 à valeur juridique mais aussi valeur constitutionnelle.

2. Les r gles d’organisation du pouvoir

Toutes les constitutions contiennent des closes qui sont relatives à l’organisation des pouvoirs
publics, à la dévolution du pouvoir, répartition des compétences. Dans la constitution française, il y
a 89 articles qui sont relatifs à l’organisation des pouvoirs.

Il est possible de faire une distinction entre la constitution sociale et une constitution politique

Constitution sociale : toutes les règles relatives aux droits et libertés fondamentaux des individus
(les déclarations de droits, les préambules)

Constitution politique : renvoie à toutes les règles d'organisation politique

La constitution est donc un mixte des deux.

C. L’autorit de la constitution

1. La th orie de la hi rarchie des normes

Dans un Etat donné, les règles juridiques sont des règles hiérarchisées. On est donc dans un Etat
de droit. Cette théorie a été mise en place par Kelsen, juriste autrichien, qui dès les années 1920,
avait considéré que les règles juridique d’un Etat devait être des règles organisées.

Il existe dans l’ordre juridique une norme fondamentale qui est la constitution, une norme suprême.
Si la constitution est la norme suprême, ce la veut dire que toutes les autres normes qui lui sont
inférieures doivent respecter la constitution. Il existe donc dans cette hiérarchie, un rapport
juridique entre chacun des règles juridiques, qui repose sur le principe de conformation de la notre
inférieur à la norme supérieure.

Constitution > traités > lois > actes administratifs

La condition de validité de la loi c’est qu’elle est conforme à la nome qui lui est directement
supérieur. La condition de validité des actes administratifs est que ces derniers doivent être
con rmes aux lois.

2. Les diff rents contr les sur les normes juridiques

Puisque la validité d’une norme n-1 repose sur sa conformité a la norme n alors il faut que la
validité de la norme n-1 puisse être véri ée. Encore il faut que ce rapport de conformité puisse être

Page 20 sur 37
fi






fi
fi
évalué. Dans l’Etat de droit, il y a plusieurs contrôles juridictionnels, le juge ayant pour mission de
véri er la conformité de la norme inférieure à la norme supérieure

- Le juge administratif va véri er qu’un acte administratif respecte la loi : contrôle de légalité
- Le juge ordinaire (judiciaire et administratif) va véri er que la loi respecte un traité international :
contrôle de conventionnalité
- Le juge constitutionnel (conseil constitutionnel) va véri er que la loi respecte la constitution :
contrôle de constitutionnalité

A tous les niveaux de la hiérarchie des normes, il existe des contrôles juridictionnels qui permettent
de véri er la conformité de la norme inférieure à la norme supérieure. Si les juges ne sont pas
saisis alors il y a une présomption de conformité.

Chapitre 2 : L’ laboration et la r vision des constitutions

I. Qui labore ?

La distinction pouvoir constituant originaire et d riv

Pouvoir constituant : pouvoir qui permet de créer un texte constitutionnel ou de le modi er.
L’exercer est un attribut de la souveraineté. Il y a un lien fort entre pouvoir constituant et
souveraineté.
Ce pourvoit n’est pas tout à fait uniforme, il peut prendre deux formes :

- Pouvoir constituant originaire : c’est le pouvoir constituant qui est à l’origine de l’élaboration de
la Constitution.
- Pouvoir initial. Il n’existe rien au dessus de lui, c’est le premier, qui puisse exprimer la
souveraineté.
- Pouvoir autonome. C’est la contrepartie du principe initial, càd que se pouvoir ne peut-
être in uencé par personne.
- Pouvoir inconditionné : il n’est enfermé dans aucune contrainte, procédure. Il ne connaît
aucune limite, il est potentiellement illimité.

- Pouvoir constituant institué/dérivé : pouvoir qui permet de modi er la Constitution. C’est le


pouvoir, mis en oeuvre des organes prévus par le pouvoir constituant originaire, a n de modi er
la Constitution. Ce pouvoir est nécessairement un pouvoir limité, encadré par les formes
procédurales mises en place par le constituant originaire.

- Cette distinction a été mise en place par des politiciens lors du siècle des Lumières, notamment
par l’abbé Siéyes, John Locke, Rousseau

II. Comment laborer une constitution ?

A. P riode de crise et p riode normale

Période normale : période durant laquelle l’Etat fonctionne sans qu’il y est d’atteinte à l’ordre
constitutionnel. Aujourd'hui en France.

Pour élaborer une constitution on envisage deux types de procédures :

- Procédure qui repose dans les mains du pouvoir exécutif comme par exemple la constitution
française du 04 octobre 1958. Cette constitution a été crée par le Général de Gaulle et son
exécutif. Cela permet une élaboration rapide d’une constitution.

Page 21 sur 37
fi

fi


fl

fi




fi
fi
fi
fi
fi
fi
- Processus parlementaire/législatif. Les assemblées vont changer de rôle et vont prendre le
visage d’une assemblée constituante. Le but étant de débattre du texte. C’est un processus plus
légitime mais aussi plus lent.

Le point commun de ces deux procédure c’est que la constitution doit être adopter par le peuple
par le biais du référendum comme la constitution française qui a été soumise aux français en
septembre 1958. Dans tous les cas, c’est le peuple qui donnera le dernier mot. Il est souverain.

Période de crise : C’est une période qui est de violence politique post-électorale (répression qui
arrive après les élections), d’un coup d’Etat, violations graves ou massives des droits de l’Homme.
C’est une période de transition constitutionnelle, càd quand on va passer d’un régime politique à
un autre ou quand on sort d’un con it, quand on va changer de constitution à l’origine d’un con it…
Dans tous ces cas, il va falloir élaborer une nouvelle constitution car la constitution a vocation de
paci er une société en posant un cadre. Il n’y a plus de capacité institutionnelle pour élaborer une
constitution selon les procédures classiques. Le constituant originaire, en période de crise, va se
manifester de façons variées. C’est pourquoi les Etats ont envisagé plusieurs solutions avec un
principe de l’inclusivité :

Principe d’inclusivité : Permettre à un maximum de personne (citoyens, forces politiques,


associations de défense des droits de l’Homme…) de participer à l’élaboration de la Constitution
car elle permet la transparence de cette constitution mais aussi la légitimité de cette constitution

- Conférence nationale : C’est un lieu de dialogue qui regroupe les forces politiques, des
citoyens…. Ce type de processus est présent en Afrique (exemple du Bénin).

- Dialogue national : processus d’écriture de la constitution avec un maximum d’inclusivité.


(Cameroun, Amérique du Sud).

Ces processus ont pour objectif de faire apparaitre un texte constitutionnel le plus consensuel
possible.

Le seul point commun avec les périodes normales, la dernières étape reste de soumettre la
constitution à rati cation au peuple.

B. Les principes d’ criture des constitutions

Observation de forme :

Le constituant originaire doit se poser la question de la brièveté de la constitution. Doit-elle être


longue ou courte ? Le degrés de précision des constitutions ?

Constitution brève :

- Avantages de la concision et de l’opérationalité


- Défaut d’interprétation par les acteurs politiques qui pourrait engendrer des con its

Constitution longue :

- Avantage du détail et donc la constitution prévoit un maximum de situations et qui garantie une
forme de sécurisation de la vie politique
- Défaut d’excès de précision qui peut conduire à des blocages de la vie politique car les forces
publiques sont trop encadrées par la Constitution.

Page 22 sur 37
fi
fi

fl
fl
fl
Observation de fond :

Que doit contenir une constitution ? Qu’est ce qu’on attend du pouvoir constituant originaire qui
élabore cette nouvelle constitution ?

Les attentes ne sont pas les mêmes suivant la période mais on attend quand même que la
constitution :

- Décide de la forme juridique la plus adaptée


- Décide du régime politique
- Dresse un liste de droits fondamentaux

Le pouvoir originaire va devoir en réalité élaborer à la fois la constitution politique de l’Etat et la


constitution sociale de l’Etat. Il arbitre les différentes options fondamentales de la nouvelle
constitution.

III. Comment r viser une constitution ?

La révision d’une constitution repose sur le pouvoir constituant dérivé et suppose de respecter une
procédure spéci que xée par le constituant originaire. C’est un enjeu pour les constitutions
rigides.

A. Pourquoi r viser la constitution ?

- La volonté d’adapter la constitution. C’est le pacte de la nation, il faut que le peuple s’identi e à
cette constitution. Or, pour cela, il faut que la constitution soit en phase avec les évolutions
sociétales… Réviser la constitution c’est l’actualiser, la moderniser. Depuis 1958, la constitution
française a été modi ée à 24 reprises. Parmi ces modi cations, il y a en plusieurs pour mettre la
constitution française en accord avec les traités de l’Union Européenne, mais aussi, il y a des
modi cations dans une perspective de modernisation des institutions (2000 > changement de la
durée du mandat du président de la République. La révisons permet l’adaptation)

- La volonté de stabilité de la constitution. C’est la faire évoluer au cas par cas. On lui permet de
durer dans le temps. Mieux vaut des modi cations progressives que pas de modi cations du
tout.

B. La proc dure de révision (V me R publique)

Ces procédures vont varier d’une constitution rigide à une autre.


En France, il est prévu une procédure, dédiée à la révision de la constitution, à l’article 89 qui est
inclut dans le titre 16 de la constitution nommé «  De la révision  ». L’article 89 va mobiliser trois
types d’institutions différentes. Il va associer le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le peuple
soit directement ou soir à travers ses représentants. Cela montre la solennité de la procédure. Il a
donc différentes étapes que le constituant dérivé est obligé de respecter.
Depuis 1958, il y a eu 24 revisitons de la constitution.

1. L’initiative

Qui est à l’origine de la révision ?


Article 89 alinéa 1 explique que l’initiative de la révisons constitutionnelle appartient au Président
de la République sur proposition de son Premier Ministre mais aussi elle appartient aux membres
du parlement. C’est donc une initiative partagée, concurrente car deux autorités possibles peuvent
amorcer la révision.
Président de la République : projet de révision de la constitution
Parlementaires : proposition de révision de la constitution
Dans les faits, les révisions sont des initiatives venant de l’exécutif.
Page 23 sur 37
fi

fi

fi

fi

fi

fi
fi
fi
2. Le vote

L’article 89 alinéa 2 précise que le projet ou la proposition de révision de la constitution doit être
adopté par les deux assemblées (Assemblées nationale et sénat) et ce, en terme identique. Un
projet ou une proposition de révision de la constitution qui n’obtiendrait pas l’accord parfait entre
l’assemblée nationale et le séant, ne peut continuer dans la procédure d’adoption.
Le sénat dispose d’un pouvoir de blocage, de veto. Si le sénat n’est pas d’accord, il ne vote pas
cette révision, elle est donc bloquée.
On est dans une situation de bicamérisme strictement égalitaire.

3. La rati cation

Rati cation : approbation dé nitive de la révision.

L’article 89 aliéna 2 indique que la révision de la constitution est dé nitive après avoir été
approuvée par référendum.
La voie de principe pour rati er une révision de la constitution c’est le référendum.

L’article 89 aliéna 3 indique que toutefois, le projet de révisons n’est pas soumis au référendum
lorsque le Président de la République décide de la soumettre au parlement, réuni en congrès. La
révision est alors rati ée et approuvée que si le congrès la vote avec 3/5 des suffrages exprimés.

- Cet article permet alors une exception dans les modalités d’approbation de la révision.
- L’alternative entre rati cation par référendum et par le congrès est possible seulement si cette
révisons provient de l’exécutif.
- La révision est dé nitive que par une majorité très forte (3/5 des suffrages).
- Il y a un écart entre la prescription du texte et la mise en oeuvre des révisions. Il y a un écart
entre le droit et la pratique. Dans les faits, toutes les révisions ont été voté par le congrès sauf
celle de 2000 sur le passage du septennat au quinquennat qui a été soumise au référendum.

4. Les limites la r vision

- L’article 89 aliéna 4 va interdire de réviser la constitution lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité
du territoire.

- L’article 89 alinéa 5 prévoit que la forme républicaine du gouvernement ne peut faire l’objet
d’une révision de la constitution.

- L’article 16 permet au chef de l’Etat de concentrer les pouvoirs dès lors que les institutions de la
république et l’indépendance de la nation sont menacées (Charles de Gaulle en 1961). En
période de pouvoir exceptionnel, la révision de la constitution ne peut être proposer.

- L’article 7 prévoit que la révision de la constitution ne peut intervenir pendant la période de


l’intérim présidentiel, c’est-à-dire, lorsque le président est dans une situation grave. Lorsque la
présidence est en vacance, c’est le président du Sénat qui prend les rennes. Mais il ne peut
avoir de révision de la constitution.

On pourrait distinguer des limites plutôt matérielle comme la forme républicaine mais aussi des
limites temporelles, c’est-à-dire, des périodes pendant lesquelles il est impossible de réviser la
constitution. Ces limites sont temporaires. Le fait que le pouvoir constituant dérivé soit un pouvoir
limité, est-ce que cela ne pose pas la question d’existence de principe supraconstitutionnel ? Le
fait qu’il est une limite matérielle, c’est une norme intangible. Puisqu’elle échappe à toute révision
de la constitution, cela ne signi e pas que cette close soit au dessus de la constitution.
La supraconstitutionnalité n’existe pas mais il existe des closes ne pouvant être révisées. Mais ces
dernières sont contenues dedans donc elles ont valeurs constitutionnelle.

Page 24 sur 37
fi
fi
fi
fi
fi

fi
fi

fi
fi
Chapitre 3 : La protection de la constitution : la justice constitutionnelle

Il faut revenir au principe de hiérarchie des normes. Dans l’ordre juridique toutes les règles n’ont
pas la même valeur. Plus ont monte dans cette hiérarchie plus la forme de la règle juridique est
plus forte. Au sommet de cette hiérarchie, il y a la constitution. C’est la suprématie de la
constitution.

La loi est une norme inférieure à la constitution, elle doit donc la respecter. Il appartient au juge
constitutionnel, de s’assurer du respect de la loi avec la norme fondamentale.

I. Pourquoi protéger la constitution ?

A. Garantir la suprématie de la constitution

Cela permet de garder sa primauté et son autorité.

B. Censurer les violations de la constitution

Ces violations peuvent venir de plusieurs institutions comme par exemple, par le pouvoir exécutif
ou par le pouvoir législatif. C’est pour ça que les juges constitutionnels ont été crées.

II. Les modalités du contrôle de constitutionnalité

A. Les deux modèles de justice constitutionnelle

La plupart des Etats ont une justice constitutionnelle. Et ces justices peuvent être modélisées.

1. Naissance des modèles américain et européen

Le droit constitutionnel va classer la justice constitutionnelle en deux catégories :

a. Le modèle américain

La constitution américaine de 1787, créée la Cour suprême qui est au sommet de la hiérarchie
judiciaire des Etats-unis. La cour suprême possède plusieurs compétences mais cette dernière n’a
pas la compétence de contrôle de constitutionnalité des lois. C’est al cour suprême elle-même qui
s’est attribuée cette compétence dans le cadre de l’arrêt de Marbury contre Madison datant de
1803. C’est à partir de cette date que la cour suprême mais aussi tous les juges de l’appareil
américain, sont désormais compétents pour examiner la conformité d’une loi à la constitution qui
leur serait proposée. La compétence de contrôle n’a pas été donné par le constituant mais c’est la
cour suprême qui s’est arrogé cette compétence, ce qui fait qu’elle est puissante. Ce contrôle de
manière jurisprudentielle.
Le fait que tous les juges peuvent contrôler, alors on parle d’un contrôle décentralisé. Il faudra
attendre 1857, pour qu’une première loi fédérale américaine soit déclarée contraire à la
constitution.

b. Le modèle européen

Ce modèle est théorisé par Kelsen, juriste autrichien. Il est fondé sur l’idée de la hiérarchie des
normes mais aussi sur l’idée qu’il faut un juge spécialisé, se situant en dehors du système
judiciaire, (juge constitutionnel) qui est compétent pour véri er que les lois respectent la
constitution. La compétence pour exercer ce contrôle est une compétence attribuée par la
constitution à ce juge. Le contrôle de constitutionnalité relève d’une compétence d’attribution. C’est
la cour constitutionnelle d’Autriche qui va, en 1920, appliquer en première ce contrôle de
constitutionnalité et va incarner ce modèle européen.
C’est un contrôle de constitutionnalité est centralisé.
Page 25 sur 37
fi
Si l’on observe l’ensembles des justices constitutionnelles à travers le monde, on se rend compte
d’une forme de relativisation de la distinction. Aujourd’hui, il a des justices constitutionnelles
hybride, mixte qui vont emprunter des caractéristiques de chacun des modèles précédents.

2. Des nalités communes et des systèmes mixtes

- Les juges ont pour mission d’assurer la primauté de la constitution


- L’enjeu est de protéger les droits et libertés des citoyens. Le contentieux des droits
fondamentaux est un contentieux central.

- Le juge participe à l’équilibre des pouvoirs car il véri e que la séparation des pouvoirs est bine
respectée. Il va être saisi pour un contentieux de la répartition verticale des pouvoirs (régions,
collectivités…) mais aussi pour un contentieux de la répartition horizontale entre les institutions.

La différences entre les deux modèles, sont au niveau des techniques procédurales.

B. Les caractéristiques des contrôles de constitutionnalité

1. L’organe compétent

Le contrôle de constitutionnalité des lois, apparaît comme un contrôle comportant des aspects
politiques car la loi est acte politique. La constitution à laquelle on va confronter la loi, est un acte
fondamental. C’est une sorte de contrat politique entre les dirigeants et le peuple. Cela revient à
confronter la loi à la constitution. Sauf que ce contrôle doit se faire de manière juridique. Le rôle du
contrôle de constitutionnalité est de confronter deux textes de nature politique.
La composition peut-entre orientée politiquement :
En France, le conseil constitutionnel est composé de 9 membres qui sont nommés par le Président
de la République, le Président de l’assemblée nationale et par le Président du Sénat soit 3 chacun
conformément à l’article 56 de la Constitution.
Aux Etats-unis, c’est le président des Etats-unis qui choisi et le juge est nommé à vie. Le juge est
alors auditionné par le Sénat. Aux Etats-unis, il y des juges progressistes et conservateurs.

Pour éviter cette politisation, le contrôle est con é à un juge :

- Soit un tribunal crée spécialement à cet effet (européen)


- Soit tous les tribunaux ont ce contrôle (américain)

Il faut assurer l’indépendance des juges qui ont en charge ce contrôle de constitutionnalité :

- Mandat long voire à vie


- Caractère non renouvelable du mandat
- Incompatibilité, c’est-à-dire, l’idée selon laquelle, on ne peut pas exercer d’autres fonctions si on
est juge constitutionnel

- Inamovibilité, on en peut l’affecter à d’autres fonctions pendant la durée de son mandat.



2. La procédure de contrôle

a. La saisine : qui peut saisir le juge ?

- Hypothèse de la saisine ouverte. Les autorités habilitées à saisir le juge sont diverses :

Page 26 sur 37
fi
fi
fi
- autorités politiques (chef d’Etat, présidents des assemblées, opposition…).
- autorités judiciaires
- tous citoyens

- Hypothèse de la saisine fermée :

- autorité politique

Entre 1958 et 2008, la saisine du juge constitutionnel, était une saisine fermée. Entre 1958 et
1974, le conseil constitutionnel ne pouvait être saisi que par le président de la République et les
présidents des deux assemblées. Plus rarement aussi par le premier ministre. En 1974, il a une
révision de la constitution, qui permet d’élargir la saisine à 60 députés et/ou 60 sénateurs. De 1974
à 2008, le contrôle de constitutionnalité est toujours déclenché par l’autorité politique. Depuis
2008, les individus peuvent s’adresser aux juges constitutionnels.

b. Le moment : quand peut-on saisir le juge ?

- Le juge constitutionnel intervient avant que la loi soit publiée. C’est un contrôle a priori.
- Le juge constitutionnel intervient après son entrée en vigueur. C’est un contrôle a postériori.

Le contrôle a priori est un contrôle abstrait de la constitution


Le contrôle a postériori car la loi a produit des effets juridiques donc pas de manière abstraite.

c. Les effets : quelles conséquences du contrôle ?

Le contrôle peut avoir plusieurs effets qui vont varier.

Il faut d’abord distinguer la nature du contrôle :


- Contrôle par voie d’action : le problème de constitutionnalité est le litige principal. Il est
déclenché en dehors d’un litige existant.
- Contrôle par voie d’exception : le problème de constitutionnalité est un problème incident par
rapport à un autre problème principal. Ce contrôle est déclenché à l’occasion d’un litige (comme
aux USA, l’exception d’inconstitutionnalité)

Dans le contrôle par voie d’action, la conséquence d’une décision d’inconstitutionnalité c’est que la
loi contraire à la constitution, est privée de tout effet juridique et n’entre pas en vigueur.

Dans le contrôle par voir d’exception, l’objectif du requérant c’est que la loi déclarée contraire à la
constitution, ne soit pas appliquée au litige en cours mais ne diaprait pas de l’ordre juridique.

En France, en l’application de l’article 61 de la constitution, le juge constitutionnel peut se


prononcer sur la conformité de la loi, avant sa promulgation. La conséquence c’est que si la loi est
déclarée contraire à la constitution, alors cette dernière ne peut être promulguée et donc ne peut
entrer en vigueur.
Depuis la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, la France a introduit une nouvelle procédure,
qui est une procédure par voie d’exécution, prévue à l’article 61-1 de la constitution. Cette
procédure c’est la Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC). Elle prévoit que tout citoyen, à
l’occasion d’un procès, peut soulever une question de constitutionnalité et l’objet de cette question
est de véri er qu’une disposition législative respecte les droits et les libertés contenus dans la
constitution française. Le citoyen français ne peut pas s’adresser directement au conseil
constitutionnel :

- Le problème de constitutionnalité est soulevé devant les juges ordinaires. Les juges judiciaires
et administratifs ne sont pas habilités à trancher le problème de constitutionnalité.

Page 27 sur 37
fi
- Le juge devant lequel est soulevé le problème va ltrer si ce problème est pertinent. Si le juge
estime que la questions posée satisfait les 3 critères du ltrage alors cette dernière est renvoyée
à la cour suprême de son ordre de juridiction (Cour de cassation ou CE).

- Le juge suprême va devoir juger si la question est pertinente sur le plan constitutionnel. Si la
question n’est pas pertinente alors le problème s’arrête là et le juge du fond peut trancher le
litige. Si la question est pertinent alors elle renvoie la question au conseil constitutionnel.
- Si le conseil constitutionnel estime que la disposition législative est contraire à la constitution,
alors il va abroger la disposition, d’après l’article 62 de la constitution.

Les deux modèles de justice constitutionnelle sont des modèles qui présentent des
caractéristiques totalement opposées.

- Modèle européen : contrôle concentré de la constitution car un seul juge est compétent, par voie
d’action, abstrait et a priori. Il est déclenché par des autorités politiques. Et il vise à écarter
l’application de la loi inconstitutionnelle.

- Modèle américain : contrôle déconcentré de la constitution car tous les juges sont compétents.
C’est un contrôle concret et a postériori. C’est un contrôle par voie d’exception. L’objectif est la
non-application de la loi au litige en cours.

En réalité, il y a une mixité des justices de constitutionnelles. Ces Etats qui ont mis en place une
justice constitutionnelle ont emprunté au système européen et au système américain. Le premier
enjeu de la justice constitutionnelle est de protéger les droits fondamentaux des individus. Mais le
critère qui différencie les deux modèles c’est la concentration ou la déconcentration.

Page 28 sur 37
fi
fi
PARTIE 3 – LE REGIME POLITIQUE

Titre 1 - La th orie de la s paration des pouvoirs

Chapitre 1 : Pr sentation de la th orie de Montesquieu

I. L’origine de la th orie

La théorie trouve son origine dans la philosophie des Lumières et plus particulièrement de
Montesquieu dans son ouvrage «  l’esprit des lois  », en 1748. La référence à la séparation des
pouvoirs est faite dans le chapitre 6 «  De la constitution d’Angleterre  » du livre 11. En réalité,
Montesquieu n’a pas été le premier à ré échir à la séparation des pouvoirs. John Locke a été l’un
des premiers à écrire la séparation des pouvoirs dans «  essais sur le gouvernement civile  » en
1689. Mais c’est Montesquieu qui a systématisé la théorie des pouvoirs. Son objectif est de faire
évoluer la monarchie vers une monarchie limitée. Il va beaucoup observer le fonctionnement du
système parlementaire anglais. De plus le contexte philosophique foisonnant, est porteur pour
Montesquieu.
C’est une théorie classique du droit constitutionnel mais aussi moderne de tout système politique
car un Etat ne peut se construire sans séparation des pouvoirs. Il devra séparer ses institutions
horizontalement parlant mais aussi verticalement. Aujourd’hui toutes les constitutions modernes
font référence à la séparation des pouvoirs car c’est une règle qui doit permettre la garantie des
citoyens.

II. La signi cation

A. Equilibre des pouvoirs et gouvernement mod r

C’est une théorie libérale qui vise à promouvoir la liberté. L’objectif est de créer un gouvernement
modéré car si les pouvoirs sont séparés alors le gouvernement est un gouvernement modéré. Ce
régime politique peut alors protéger les libertés individuelles.

Séparation des pouvoirs = gouvernement modéré = garanties des libertés individuelles

Si les pouvoirs sont concentrés dans les mains d’une seule personne alors c’est un gouvernement
absolu. Il ne pourra pas garantir et protéger les libertés individuelles.

Concentration des pouvoirs = gouvernement absolu = atteintes des libertés individuelles


L’idée clé de la théorie de Montesquieu est celle de la modération. Il faut que, part la disposition
des choses, le pouvoir arrête le pouvoir.

B. La distinction entre les pouvoirs

1. L’ind pendance des organes

Montesquieu distingue 3 pouvoirs :

- Puissance exécutive
- Puissance législative
- Puissance judiciaire

Ces puissance sont distribuées à des organes distincts :

Exécutif : le roi
Législatif : les parlements
Judiciaire : tribunaux
Page 29 sur 37
fi






fl


Il y a une protection statutaire. Le roi est un roi intouchable, les membres du parlement disposent
d’une immunité et les juges dispose d’une protection, inamovibilité.

2. La sp cialisation des fonctions

Montesquieu va répertorier 3 fonctions différentes dans l’Etat qui sont chacun con ée à un organe.
La puissance exécutive con ée au roi, aura une fonction une exécutive, qui est de mettre en
oeuvre les lois
La puisse législative, con ée au parlement, aura une fonction législative, qui est de créer les lois.
La puissance judiciaire, con ée aux juges, aura une fonction juridictionnelle.
Chacune des ces trois fonctions est intégralement réalisée par chacun des organes.

Montesquieu estime que la spécialisation des fonctions, ne peut être réalisée de manière trop
stricte. Elle implique une collaboration minimale.

La séparation des pouvoirs, cela signi e la différentiation entre les puissances, l’absence de
concentrations entre les pouvoirs. Mais elle implique une communication minimum entre les
différentes pouvoirs. Il peut avoir une collaboration positive entre les deux pouvoirs. Mais il se peut
que l’un des pouvoirs, ne collaborent pas, la communication peut alors être aussi négative.
Comme le pouvoir judiciaire qui a pour fonction de sanctionner.

Montesquieu disait « chaque pouvoir à en réalité deux facultés » :

- Positive qui est de «  statuer  » comme lorsque le parlement vote une loi ou lorsque que le
pouvoir exécutif prend une acte administratif

- Négative qui est « d’empêcher » lorsque le juge sanction un des deux autres pouvoirs. Au Etats-
Unis, le fait que le Congrès puisse renverser le président.

III. Les modalit s pratiques (aper u et illustrations)

A. Responsabilit politique, motion de censure et dissolution en r gime parlementaire

C’est un régime de séparation souple des pouvoirs, ça veut dire qu’il y a une forme de exibilité
dans le régime parlementaire.

L’élaboration de la loi est le fruit de la collaboration entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif.
Mais il y a aussi la faculté d’empêcher :

- Le droit de dissolution : c’est le droit pour l’exécutif d’interrompre la durée du mandat


constitutionnel de la chambre basse (Assemblée nationale). En cours de mandat, le président
de la République peut dissoudre l’Assemblée Nationale pour renvoyer les français aux urnes en
plein mandat présidentiel pour réélire des députés.

- La motion de censure : possibilité pour le parlement de censurer le gouvernement, de provoquer


la démission du gouvernement.

Il y a donc une réciprocité d’empêchements.

B. Droit de veto et impeachment en r gime pr sidentiel

C’est un régime de séparation rigide. Il y a moins de relations entre les pouvoirs.

Comme dans les régime parlementaire, la loi est toujours le fruit d’une négociation entre le
président et le Congrès.

Page 30 sur 37



fi
fi
fi

fi



fi
fl
- Droit de véto : c’est la possibilité pour le Président Américain de s’opposer à une loi, avec
laquelle il n’est d’accord, votée par le Congrès.

- Impeachment : procédure par laquelle le pouvoir législatif (chambre des représentants et le


Sénat) vont mettre en accusation des membres de la haute administration américaine.

Chapitre 2 : Le renouvellement de la théorie

I. Les limites d’une lecture strictement institutionnelle des pouvoirs : les critiques de la théorie

La théorie a été critique au XVIII ème siècle. Certains juristes remettent en cause la pertinence de
cette théorie.

A. Une théorie inadaptée

C’est une théorie qui promeut l’égalité des pouvoirs entre eux. Cette exigence d’équilibre, ne
correspond pas au fonctionnement des pouvoirs politiques.

- Au sein du système américain : on a trois pouvoirs qui sont forts sauf que le régime présidentiel
américain s’écarte assez clairement du modèle de Montesquieu. Il n’y a pas d’équilibre entre les
pouvoirs. Les pouvoirs ont des cycles de déséquilibres entre les pouvoirs.

- Il a des périodes durant lesquelles, le président est fort. C’est une période de gouvernement
présidentiel.

- Mais il a aussi des périodes où le congrès domine.


- Mais aussi lorsque la cour suprême des Etats-unis prend le dessus, c’est une période de
gouvernement des juges.

- Au sein du système français : il y a un déséquilibre permanent entre les pouvoirs et ce, depuis le
lendemain de la Révolution française.

- Déséquilibre au pro t du pouvoir législatif comme durant la III ème République (1875-1940). Il
y a une une dérive du régime parlementaire. Ou encore la IV ème République (1946-1958).

- Aujourd’hui il y a une puissance de l’exécutif.

Un déséquilibre des pouvoirs ne signi e pas une atteinte aux libertés fondamentales.

Il ne faut pas idéologiser Montesquieu. Il ne propose qu’un lme conducteur. C’est l’esprit de la
séparation des pouvoirs qu’il faut retenir.

B. Une théorie orientée

Les critiques de Montesquieu vont lui reprocher d’avoir mal observer la réalité anglaise. Il aurait fait
des erreurs d’interprétations sur le mode de fonctionnement du régime parlementaire anglais. Il lui
reproche que même dans le régime anglais il y a des déséquilibres, des chevauchements entres
les pouvoirs.
La théorie de Montesquieu est une théorie « militante ». L’objectif est que le roi est en face de lui
un contre pouvoir qui l’empêche.

Le principal critique de Montesquieu est John Locke, qui est anglais. C’est de « bonne guerre ».
Aujourd’hui, la séparation des pouvoirs à encore un sens.

Page 31 sur 37
fi
fi
fi
II. La prise en considération de nouveaux paramètres


La théorie de Montesquieu est une théorie d’une réelle actualité. La garantie des libertés repose
assurément sur le principe de séparation des pouvoirs qui est un des paramètres parmi d’autres.

A. La lecture partisane: le fait majoritaire et le rôle de l’opposition

La lecture de la séparation des pouvoirs n’est plus institutionnelle mais une lecture qui doit prendre
en compte le système de partis, c’est-à-dire, une lecture partisane qui doit regarder la place de la
majorité politique par rapport à l’opposition.

Dans un système de bipartisme, la séparation des pouvoirs est entre les deux partis.
Dans un système de parti dominant, comme en France, la séparation des pouvoirs est entre le
parti majoritaire au pouvoir face aux partis politiques d’oppositions.

La séparation des pouvoirs existe mais n’est plus institutionnelle. C’est la majorité contre
l’opposition, la césure est politique.

Aujourd’hui, la fonctionne exécutive et législative sont des fonctions exercées par les partis
politiques que par les institutions qui sont prévues dans la Constitution.

B. La montée en puissance du pouvoir juridictionnel


Montesquieu : « Le juge est la bouche de la loi » et « la puissance de juger est nulle ».
En France, la séparation des pouvoirs a été pensée sur la base de séparation de l’exécutif et le
législatif. On parle d’une autorité judiciaire et pas de pouvoir judiciaire. Mais aujourd’hui, il y a une
montée en puissance de la justice. Une conception moderne de la séparation des pouvoirs est une
conception qui doit prendre en considération la place de la justice constitutionnel. Dans la
démocratie moderne, la séparation des pouvois, c’est d’un coté le pouvoir majoritaire et d’un autre
coté le pouvoir juridictionnel.

C’est une théorie très actuelle, moderne car lorsque Montesquieu écrivez «  le pouvoir arrête le
pouvoir » cela signi e que dans une démocratie, il doit avoir des pouvoirs et des contre-pouvoirs.
En démocratie, pour préserver les libertés, chaque pouvoir doit pouvoir rencontrer un contre-
pouvoir. C’est une théorie transposable aux démocraties contemporaines et qui garde toute sa
pertinence dans les régimes politiques actuels.

Titre 2 : La classi cation des régimes politiques

Chapitre 1 : La typologie des régimes politiques

I. Séparation stricte et séparation souple des pouvoirs

La séparation stricte et souple repose sur le degrés de séparation. Cette différence de degrés, va
se traduire par une recherche d’équilibre entre les pouvoirs, qui sera probablement différente selon
la nature du régime politique concerné.
Il y a deux types de régimes politiques, dé nis au regarde de leur modalités de séparation des
pouvoirs :

- Régime présidentiel > conception stricte de la séparation des pouvoirs


- Régime parlementaire > conception plus souple de la séparation des pouvoirs

Page 32 sur 37
fi
fi
fi
A. Le régime présidentiel

Il repose sur un modèle de référence qui est celui des Etats-Unis. Les pouvoirs sont indépendants
des uns des autres avec une collaboration minimale. Le régime présidentiel, c’est d’un coté la
spécialisation des fonctions et d’un autre coté c’est l’irrévocabilité mutuelle, c’est-à-dire que chuan
des pouvoirs ne peut pas renverser l‘autre pouvoir.

1. Quels pouvoirs ?

- Pouvoir exécutif : monocéphale > le président qui est entouré de secrétaire d’Etat qui sont
l’équivalent des ministres. Ils sont nommés et révoqués discrétionnairement. Le président est
irrévocable.

- Pouvoir législatif : parlement > bicaméral = Sénat (chambre haute) et Chambre des
représentants (chambre basse). C’est donc le congrès américain. La chambre des
représentants est directement élue au suffrage universel direct par le peuple. En revanche, la
chambre haute est élue au suffrage universel indirect. Par sa force, le congrès représente une
forme de contre pouvoir face au président. Mais on pourrait aussi trouver un régime présidentiel
avec un pouvoir législatif monocaméral.

2. Quelles relations entre eux ?

Il y a une forme d’autonomie entre les pouvoirs. Il n’y pas de possibilité d’engager la responsabilité
politique de l’exécutif et de le renverse . De même, l’exécutif n’a pas le droit de dissolution.

Dans les faits, il y a une collaboration minimale entre les différents pouvoirs :

- Exercice du droit véto : attribué par la constitution américaine au président qui peut s’opposer à
la mise en oeuvre d’une loi votée par le congrès. Mais la constitution américaine donne aussi au
Congrès de s’opposer au véto du président par lequel il s’oppose à une loi du Congrès en votant
un véto du véto.

- Pouvoir du Sénat : la constitution donne au Sénat la possibilité de con rmer ou in rmer les
nominations faites par le président comme les ambassadeurs, juges à la cour suprême…

- Déclenchement de la procédure impeachment : procédure déclenchée par la chambre basse qui


va mettre en accusation et c’est la chambre haute qui va faire la phase de jugement. Sont
concernés les hauts fonctionnaires de l’Etat fédéral comme le président des USA, les juges
fédéraux. Cette procédure vise à destituer un juge ou un président pour faute grave. Elle a était
utilisé contre quelques juges fédéraux, depuis le XVIII ème siècle, mais aussi contre certains
président, sans aller jusqu’au bout, comme pour Bill Clinton, Donald Trump, et pendant l’affaire
du Watergate.

B. Le régime parlementaire

C’es un régime dans lequel, les organes de l’Etat collaborent entre eux, il y a une dépendance
mutuelle entre les différents organes de l’Etat. Il y a une révocabilité mutuelle.

Il très ancien car il est originaire de l’Angleterre dès le XVII ème siècle. En France, c’est à partir de
1814 que le régime parlementaire apparait. Sur le contient européen, la plupart des régimes sont
des régimes parlementaires. C’est le berceau du régime parlementaire.

Il y a plusieurs types de régimes parlementaires :

- Grande-Bretagne : régime type

Page 33 sur 37
fi
fi
- Allemagne : régime rationalisé qui préserve la stabilité du gouvernement
- France : régime parlementaire avec un président fort

1. Quels pouvoirs ?

- pouvoir exécutif > bicéphale


- Le chef de l’Etat :
- Élu au suffrage indirect sauf en France où il est élu au suffrage direct
- Non-élu : monarque avec la succession héréditaire
Il est faible, il n’a pas de prérogative importante (sauf en France). Il a une fonction de
stabilisation du régime. C’est la branche stable de l’exécutif

- Le gouvernement > pièce centrale du fonctionnement du régime parlementaire car c’est la


courroie de transmission entre l’exécutif et la majorité parlementaire. Ce gouvernement a
besoin du soutient de la majorité parlementaire. Il lui faut la con ance de la majorité. Il est
dirigé par un chef que l’on peut appeler :

- Le premier ministre
- Président du conseil des ministres

Le gouvernement régime sur la base du principe de la solidarité gouvernementale, c’est-à-dire que


tous les ministres sont solidaires entre-eux et doivent parler d’une même voix. Si un ministre n’est
plus en accord avec kel gouvernement, il doit démissionner de ce gouvernement.
Si le parlement ne vote pas la con ance du gouvernement, alors le gouvernement est tenu de
démissionner de façon collective.

- Pouvoir législatif > monocaméral ou bicaméral. Sur le continent européen, en raison de la


diffusion du parlementarisme anglais, les parlements sont plutôt bicaméraux. Dans le ord de
l’Europe, les régimes sont plutôt monocaméraux.

2. Quelles relations entre eux ?

Sur le plan théorique, le régime parlementaire aménage une relation équilibrée entre les pouvoirs.
La collaboration est sanctionnée car les pouvoirs vont se sanctionner et se contrôler voire se
détruire mutuellement. Ils sont révocables :

- Procédure de dissolution : C’est le droit que donne la constitution à l’une des deux branches du
pouvoir exécutif, soit le chef de l’Etat sot le chef du gouvernement, d’interrompre le mandat des
représentants à la chambre basse. En France, l’article 12 de la constitution dispose que «  le
droit de dissolution appartient au Président de la République, qui pourra l’utiliser quand il veux
sans contrôle, c’est un droit discrétionnaire qui s’exerce à l’égard de l’Assemblée nationale  ».
Les députés vont être renvoyés devant les électeurs et les électeurs devront choisir s’ils
réélisent leurs députés ou non.

- Procédure d’engagement de la responsabilité politique du gouvernement devant le parlement.


Cela suppose que dans un régime parlementaire, le gouvernement doit chercher la con ance du
parlement.

- Le parlement va mettre en jeu la responsabilité du gouvernement en essayant de le


renverser. Pour ce faire, il doit voter une motion de censure. En France, c’est l’article 49
alinéa 2 qui dispose de cette motion de censure. Si le gouvernement est renversé, il doit
démissionner.

Page 34 sur 37
fi
fi
fi
- Le gouvernement peut engager lui-même sa responsabilité politique. C’est l’article 49 alinéa 3
de constitution qui permet au gouvernement d’engager sa responsabilité politique sur la base
d’un projet de loi qu’il veut faire voter. En ce moment, c’est le budget qui est au cours des
débats. Lorsque le gouvernement engage sa propre responsabilité bloque toute discussion au
parlement. Le texte de loi est directement adopté sauf si le parlement arrive à voter une
motion de censure.

Ce sont des procédures particulières du régime parlementaire qui fonctionne sur la base d’un
gouvernement qui est soutenu par une majorité.

II. Les évolutions du régime parlementaire

Né en Grande Bretagne à la n du XVII ème siècle, il a donc évolué de sorte que l’on pourrait
parler d’une famille de régime parlementaire.

A. Les modalités traditionnelles

1. Le parlementarisme dualiste

C’est la plus ancienne forme de régime parlementaire. C’est ce régime qui est né au Royaume-Uni
en 1782 et qui va se mettre en place entre 1782 et 1837, avènement du règne de la reine victoria.
En France, c’est à partir de 1814, que ce parlementarisme se développe jusqu’en 1848. Le roi
descends de la dynastie des Orléans, on parlera en France de parlementarisme orléaniste.

Le régime parlementaire va reposer sur une double responsabilité politique. Il va avoir la


responsabilité du gouvernement devant le parlement mais s’ajoute une deuxième forme de
responsabilité qui découle du fait que le roi va nommer et révoquer ses ministres. Implicitement, il
y a une sorte de responsabilité politique des ministres envers le souverain. Il y une double
con ance nécessaire. Le chef de l’Etat reste un acteur politique engagé.

2. Le parlementarisme moniste

C’est le régime parlementaire par excellence. C’est la modalité qui s’est imposé en Grande-
Bretagne de 1837 à 1901. C’est le règne de la reine Victoria qui a permis la construction moniste
de ce parlementarisme.

Le régime parlementaire va reposer sur une seule responsabilité politique. Le chef de l’Etat est
une sorte de simple spectateur politique, il a une fonction protocolaire > « le roi ne peut mal faire
puisqu’il ne peut rien faire ».

B. Les évolutions contemporaines

Dans les démocraties modernes, le but est de stabiliser le gouvernement mais aussi elles
prennent en compte le rôle des partis politiques.

1. Le parlementarisme rationalisé

Ce terme a été forgé par la doctrine constitutionnelle Allemande en 1919. Il apparait suite à la mise
en place d’une régime parlementaire poste 1ère guerre mondiale. C’est le régime parlementaire de
la constitution de Weimar.

Ce régime repose sur des règles qui sont destinées à permettre la stabilisation du gouvernement
et de préserver l’autorité du gouvernement dans le régime. Puisque c’est un régime visant la
stabilisation du gouvernement, il est mécaniquement compliqué, pour le parlement, de renverser le
gouvernement.

Page 35 sur 37
fi
fi
En France, la censure du gouvernement a été possible une seule fois.
En Allemagne, le régime est aussi rationalisé par héritage à ce qui avait en 1919. Les techniques
de rationalisation allemandes permet de plus préserver l’équilibre entre les pouvoirs. Par exemple,
l’article 67 de la loi fondamentale allemande dispose que la chambre basse du parlement allemand
peut renverser le gouvernement. Mais pour renverser le gouvernement, les partis politiques
doivent désigner un successeur au chancelier avant de le renverser. C’est la motion de censure
constructive.

2. Le parlementarisme majoritaire

Il se base sur le rapporte entre la majorité et l’opposition. Il se caractérise par le fait qu’une
majorité politique détient la majorité des sièges au parlement. Exemple : la France, l’Espagne,
l’Allemagne.

- Fusion voire confusion entre l’exécutif et le législatif.


- Prépondérance de l’exécutif dans le fonctionnement du régime parlementaire.
- Discipline de vote des députés. Les députés de la majorité doivent voter ce que souhaite le
gouvernement.

Il y a plusieurs modalités de fonctionnement qui sont traditionnelles mais aussi modernes. Ces
modalités peuvent se croiser entre-elles. C’est le parlementarisme contemporain.

III. Les formes dérivées des régimes politiques

Il y un écrit entre le texte et la mise en place du régime. La mise en oeuvre de régime politique
peut conduire à des dérives.

A. Le régime présidentialiste

C’est la forme dérivée du régime présidentiel. Il y a une primauté exclusive du Chef de l’Etat. C’est
l’institution la plus puissante. Il n’a pas de contre pouvoir en face de lui. Il y a donc une forme de
dirigisme voire même d’autoritarisme présidentiel. Par exemple : le Brésil, l’Argentine, mais aussi
en Afrique ou en Russie.

B. Le régime d’assemblée

C’est la forme d’épicée du régime parlementaire. Il se caractérise par une confusion des pouvoirs
au pro t du parlement. Les assemblées gouvernent. Cela repose sur le principe de la souveraineté
parlementaire. Il y a un parlementarisme absolu. Il y a une infériorisation voire la soumission de
l’exécutif aux assemblées. Il n’y a plus de droit de dissolution.
La France connu deux régimes d’assemblées sous la III ème République dès 1879, sous la
présidence de Jules Grévy, le régime va dévier, jusqu’en 1940. Mais aussi la IV ème République
(1946-1958) qui est au départ un régime parlementaire mais dès 1953 il va y avoir des blocages
qui font béné cier au parlement qui aboutira à une dérive du régime parlementaire.

Le régime de la IV ème République, pose une question fondamentale qui est celle de sa nature ?
Dans la lecture de la constitution, il existe un articule 12 qui donne le droit de dissolution de l’AN.
Dans l’article 49, il existe la possibilité de voter la motion de censure contre le gouvernement. Le
régime politique français est un régime de séparation souple des pouvoirs, c’est donc un régime
parlementaire.

Page 36 sur 37
fi
fi
Pour autant, le régime français dispose d’un président de la République qui possède des
prérogatives constitutionnelles importantes auxquelles s’ajoute le fait que le président est élu au
suffrage universel direct depuis 1962.

Comment peut-on quali er une régime parlementaire avec un exécutif fort ?


On pourrait dire que la France est un régime parlementaire dualiste.

Le régime parlementaire français serait semi-présidentiel par certains auteurs. Cela laisse
entendre que le régime français est une régime présidentiel alors que la constitution prévoit des
procédures de régime parlementaire. Pourquoi pas un régime semi-parlementaire ?

L’appellation qui semble la meilleure est de considérer que le régime français est une régime
parlementaire à correctif présidentiel.

Page 37 sur 37
fi

Vous aimerez peut-être aussi