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Doc.5 L’UE, une puissance numérique en perte de vitesse
L’UE est un pôle majeur de la mondialisation numérique avec une spécialisation dans les secteurs
stratégiques de pointe. C’est une puissance technologique qui investit massivement dans l’innovation et la
recherche et développement (3% du PIB consacré à la R&D depuis la stratégie de Lisbonne 2000 et stratégie
Europe 2020) et concentre des pôles d’excellence comme le CERN et l’ESA (agence européenne spatiale et
son système Galileo), des technopôles comme Sophia Antipolis et Cyber Valley et des fleurons de l’industrie
aéronautique comme Airbus, Safran et Thales ou numérique comme Spotify. Cependant, ce dynamisme
d’innovation européen accuse des retards par rapport aux États-Unis et la Chine qui dominent à deux la
course technologique mondiale. Les européens doivent consentir plus d'efforts pour ne pas rester à l'écart de
ces mutations décisives du monde.
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assure par le biais de ses instances internationales la promotion de ses valeurs et ses intérêts à l’échelle
planétaire. Quatre de ses membres participent au G7 (anciennement G8 après exclusion de la Russie) tandis
que l’Union cumulée totalise plus de 40% du budget de l’ONU et du PNUD et 30% des droits de vote dans
les instances de direction du FMI et de la Banque mondiale; à l’OMC (où elle a un représentant unique: le
commissaire européen) l’Union mène la bataille pour faire respecter les droits de la concurrence et défendre
le multilatéralisme commercial (Bruxelles participe activement à la négociation de nouveaux accords
multilatéraux au sein des instances internationales, mais sans renoncer au bilatéralisme avec certains espaces
(comme celui du Mercosur), qu'elle considère comme une étape préalable et favorable à la préparation des
«négociations multilatérales de demain».
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des directives européennes dans les droits nationaux), soit à l’échelle internationale par le biais des instances
internationales et sa politique étrangère. Ces valeurs visent tout ce qui est humanitaire et environnemental
afin de combler l'apparent déficit démocratique de la construction européenne et de renforcer l'image et la
crédibilité de l’Union aux yeux des citoyens ou des différents partenaires. En effet, l’intérêt des européens
pour les droits de l’homme et les libertés fondamentales a émergé progressivement. Le Conseil européen de
Nice en décembre 2000 a validé un texte dénommé «Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne».
Cette charte s'inscrit dans une longue lignée de textes européens défendant les droits de l'homme, tels que la
Convention européenne des droits de l'homme (1950), élaborée après la Seconde Guerre mondiale. Par ladite
charte, l’UE essaie de faire des valeurs de l'Union, à savoir la dignité humaine, la liberté, la démocratie, l'État
de droit, l'égalité, la solidarité, la non-discrimination, le pluralisme, la coopération économique et politique et
le respect du droit international, un «patrimoine spirituel et moral» de la construction européenne et un
«modèle universel» pour le monde. Cependant, ce n'est qu'avec le traité de Lisbonne (2007) que la Charte a
acquis une valeur juridique contraignante.
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européens.
2003: lancement de la première opération militaire de l'Union européenne, l'opération Artemis en Somalie.
2004: création de l’EUFOR European Union Force pour être déployée à des missions de maintien de la paix,
d'intervention militaire ou d'évacuation de civils.
2007: Le traité de Lisbonne renforce la PESC et prévoit la création d'une capacité militaire de planification et
de conduite et le poste de Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité
2013: lancement de l'opération EUTM Mali, une mission de formation de l'armée malienne.
2016: lancement de la Coopération structurée permanente (CSP), un cadre permettant à certains États
membres de l'Union européenne de coopérer plus étroitement en matière de défense.
2022: adoption de la boussole stratégique, un document qui définit les priorités de l'Union européenne en
matière de sécurité et de défense.
2023: lancement de la facilité européenne pour la paix, un fonds destiné à financer les opérations militaires et
civiles de l'Union européenne.
Doc.14 L’absence européenne sur le plan militaire renforce leur dépendance à l’OTAN
Le rôle de Bruxelles se limite souvent à l’appui administratif et à un bailleur de fonds tout en veillant à la
bonne application des accords de paix (Ex. accords de Dayton de 1995 en Bosnie-Herzégovine) et participant
à la reconstruction et à la démocratisation de pays touchés par la guerre (pacification en Macédoine à partir
de 2000 pour éviter une nouvelle crise balkanique; la mise sur pied de l’Autorité palestinienne après les
accords d’Oslo de 1993). Une réalité qui ne fait que ressortir au grand jour son absence sur les enjeux
militaires. Dans ce sens, la politique étrangère et de défense européenne constitue (comme l’APD) seulement
un moyen pour prolonger ses zones d'influence. Toutefois, la situation géopolitique sur son voisinage le plus
proche ‒ oriental et méridional ‒ devient de plus en plus complexe, surtout au lendemain des agressions
russes sur l'Europe de l'Est (Géorgie, Crimée et Ukraine) et la montée croissante du terrorisme. De ce fait,
Jean-Claude Juncker, lors de son discours en 2016 sur l’état de l’Union, a souligné la nécessité pour les
européens de se doter d’une véritable diplomatie et d’une défense crédibles. Mais le service européen
d’action extérieure, dirigée par le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de
sécurité (depuis 2019 le commandement est sous Josep Borrell) reste paralysé par les divisions géopolitiques
entre les États membres. C’est pour cela, que la politique européenne de défense s’appuie davantage sur le
soutien logistique de l’OTAN, qu’elle ne cherche pas à le contrer. Le retour en 2009 (décision de Sarkozy) de
la France dans les structures militaires intégrées de l’Organisation (OTAN) et l’alignement des européens
dans une coalition atlantique de soutien militaire et financier contre l’invasion russe allant dans ce sens.
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politique et commercial. D'ailleurs, les États-Unis sont depuis longtemps un premier partenaire commercial
de l’Union. Elles sont pour l'Europe la première destination des exportations et la deuxième origine des
importations. En plus, les deux géants économiques représentent, à eux seuls, à peu près la moitié de la
production mondiale des richesses (41% du PIB mondial) et des échanges commerciaux (43% du commerce
mondial). C'est ainsi, que pour faire face à la concurrence des émergents, des négociations ont été lancées
entre les deux parties pour apaiser la rivalité économique et renforcer leurs positions. Dans ce sens et compte
tenu du poids des relations commerciales, le président Obama a avancé dans son discours sur l’état de
l’Union, le 12 février 2013, sa volonté de faire avancer les négociations concernant la zone de libre-échange
envisagée avec l’Union européenne (traité de libre-échange transatlantique TAFTA ou partenariat
transatlantique de commerce et d'investissement PTCI). Une signature officielle du traité était prévue pour
2017. Mais par la voix du gouvernement allemand puis du gouvernement français, l’UE a mis fin (fin août
2016) au processus de négociation, constituant une très bonne nouvelle pour toutes les organisations
citoyennes politiques ou syndicales qui bataillaient depuis trois ans contre cette nouvelle libéralisation du
commerce: des craintes sur le risque de démantèlement des normes européennes plus strictes sur le plan
sanitaire, agricole ou environnemental au profit de normes américaines plus souples, et surtout la possibilité
de confier à des instances arbitrales internationales (et non plus à la justice européenne) le règlement des
conflits contre les multinationales américaines... telles sont les raisons pour lesquelles ce projet
transatlantique traîne en longueur.