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2) De multiples facteurs d’intégration ou d’exclusion à la mondialisation
- Un espace mosaïque si inégal
Loin d’uniformiser l’espace, la mondialisation survalorise à toutes les échelles les différences territoriales,
qu’elles soient naturelles (accès aux ressources), sociales et économiques (coûts salariaux, niveaux
d’équipement) ou culturelles (formation). Mesurant l’efficacité économique d’un pays, le PIB/hab montre
des écarts considérables. Dans ce contexte, l’espace mondial est de plus en plus fragmenté, du fait de
l’explosion des inégalités sociales. Alors que 8% de la population mondiale dispose de 86% de la richesse, la
question d’un partage plus équitable et efficace des richesses se pose. Le développement durable -
économique, social, environnemental et solidaire- reste un défi. De surcroît, dans de nombreux pays, mal-
développement et corruption alimentent des fractures sociales et territoriales entre quartiers urbains, villes et
campagnes, métropoles et provinces, intérieurs et littoraux. Le contrôle des rentes (minerais, import/export)
est source de conflit au sein des élites, entre groupes, gangs ou milices armées.
- Les territoires, entre intégration et sur-exclusion
Les territoires sont effectivement des constructions liées aux décisions prises par les acteurs, citoyens et
élites politiques, économiques et sociales. Ces choix déterminent leurs trajectoires d’intégration à la
mondialisation. Ainsi, dans la Caraïbe, les Bahamas sont devenues un paradis fiscal et un pôle touristique
pour le plus riches alors qu’Haïti demeure dans le sous-développement du fait d’un Etat très fragile et
d’élites corrompues. Un paradis fiscal est un territoire où la fiscalité est très basse voire inexistante et les
transactions financières dissimulées.
Toutefois, aucune situation n’est définitivement figée, comme en témoigne l’essor de la Chine ou des
Emirats Arabes Unis. Loin d’être dépassés, les Etats jouent un rôle majeur par leurs choix politiques et
économiques, l’équilibre entre intérêt général et acteurs privés, leurs stratégies d’aménagement des
territoires. Si bien que le taux d’ouverture commerciale varie fortement d’un pays à l’autre selon sa
spécialisation économique et ses choix (traités commerciaux, accueil des IDE). En Asie, il tombe de 170%
dans la cité-Etat de Singapour (pôle logistique régional) et 100% au Vietnam (usines électroniques ou
textiles pour l’exportation) à seulement 6% en Corée du Nord. Le taux d’ouverture commerciale correspond
au poids que représentent les échanges (exportations et importations) dans l’économie d’un pays en % du
PIB. Un pôle logistique régional est un territoire où le transfert de marchandises non produites sur place
représente une part très importante des échanges (qui peuvent dépasser en valeur le PIB du territoire).
- Les Pays les moins avancés, entre crises et insertion dominée
Dans la mondialisation, les 47 PMA sont les Etats marginaux, aux inégalités sociales et territoriales les plus
marquées. A Phnom Penh, la capitale du Cambodge, le taux de pauvreté est de 7% contre 20% à
Sihanoukville, grand port du pays favorisé par la Chine dans le cadre des Routes de la Soie et 84% dans les
zones rurales. Cette géographie centres et périphéries se retrouve dans tous les pays d’Asie du Sud-Est. Mais
ces pays et territoires en apparence les plus marginalisés participent tout de même à une mondialisation
souterraine. L’Afghanistan produit 80% de l’héroïne mondiale, pour le plus grand profit des grands
propriétaires fonciers, qui indexent les baux fonciers sur le prix de la drogue et les réseaux de trafiquants
internationaux.
II- Deuxièmement, des coopérations se dessinent mais aussi des tensions et de nécessaires
régulations aux échelles mondiale, régionale et locale.
1) Les enjeux de la coopération régionale
- De la coopération régionale à la mondialisation
L’intégration des territoires dans la mondialisation passe par la multiplication d’organisations
intergouvernementales (OIG) à différentes échelles dont l’objectif est de créer de la stabilité en promouvant
des lieux de débats et de coopération entre Etats voisins. Ces organisations régionales plus ou moins
étendues participent à la gestion des grands défis contemporains. Ainsi, plus ou moins souples et intégrées,
ces 40 OIG peuvent être uniquement politiques (Union africaine, Conseil de l’Europe, Ligue arabe, Conseil
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nordique) ou militaires (OTAN) ; mais aussi économiques, monétaires ou commerciales (Mercosur, ZLEC
africaine). Ces nombreuses organisations régionales s’enchevêtrent et dessinent une architecture complexe,
car de nombreux Etats adhèrent souvent à plusieurs systèmes de nature et d’échelles différentes. Par
exemple, même au sein de l’UE, la zone euro et l’espace Schengen ne se recouvrent pas.
- Enjeu de puissances au sein de la coopération régionale
La création et le fonctionnement des organisations régionales sont souvent associés aux logiques de
puissances qui cherchent à contrôler leur espace régionale pour pouvoir mieux s’affirmer sur la scène
mondiale. Par exemple : pas de CEE puis d’Union européenne possible sans couple moteur franco-
allemand ; pas de Mercosur sans compromis géopolitique en Amérique latine entre le Brésil et l’Argentine.
Dans les Amériques, les Etats-Unis ont réussi à intégrer leurs deux voisins très dépendants de leur économie
dans l’ALENA devenue ACEUM. Mais la volonté américaine de créer un ensemble commercial couvrant
toutes les Amériques (ZLEA) a été mise en échec par le Brésil et ses alliés.
En Asie, l’ASEAN, Association des Nations de l’Asie du Sud-Est, était lors de sa création en 1967 durant la
Guerre froide, une organisation pro-occidentale. L’apaisement des tensions a permis, entre 1984 et 1999
l’entrée de 5 nouveaux pays. Elle doit composer avec les ambitions des nouvelles puissances voisines
chinoise et indienne.
- Coopérations et intégrations régionales, des dynamiques diversifiées
La dynamique des organisations régionales reflète donc de grands enjeux géopolitiques et géoéconomiques.
Si certaines constructions sont très avancées comme l’UE, d’autres sont en crise comme le Conseil de
Coopération du golfe Persique ou en panne comme l’Union du Maghreb arabe ou en perdition comme
l’Union des Nations sud-américaines qui a perdu la moitié des participants du fait des conflits entre ses Etats
membres. En revanche, le Mercosur favorise la création de corridors de développement en Amérique latine.
Par ailleurs, le rapprochement entre la Russie et la Chine en Eurasie passe par des accords bilatéraux et la
création de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à but économique et sécuritaire ; permettant
aussi la création d’alliances à géométrie variable d’échelle mondiale, BRICS ou les « nouvelles routes de la
Soie » chinoises.
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organisations non-gouvernementales (ONG). Ils promeuvent des systèmes alternatifs : circuits courts,
recyclage, agricultures biologiques.
III- Pour terminer, la France a un rayonnement international divers et une attractivité inégale dans la
mondialisation.
1) Le rayonnement international à plusieurs facettes de la France
La France au cœur des flux de l’économie mondiale
En 2018, la France est la 7° puissance économique mondiale par le PIB en 2023, le 7° exportateur mondial
de marchandises, le 4° pour les services. Elle est le 3° pôle mondial émetteur d’IDE après les Etats-Unis et
la Chine. Plusieurs FTN françaises sont des leaders mondiaux dans leur secteur d’activité comme L’Oréal,
LVMH, Michelin. Pourtant, la part de la France dans le commerce mondial régresse depuis 20 ans : elle est
peu présente sur les marchés émergents, le commerce est avant tout tourné vers l’Europe = zone de faible
croissance et ses exportations reposent sur un petit nombre de grandes entreprises. Le commerce extérieur
français est déficitaire.
Une influence géopolitique encore forte
Cependant, la France garde de son passé de grande puissance une influence politique et diplomatique
mondiale. Elle est membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, disposant d’un droit de veto et
membre du groupe des pays les plus riches du monde (G7 et G20). Elle possède le 3° réseau d’ambassades
dans le monde, siège dans les OIG et est membre fondateur de l’UE. De plus, la France demeure également
une puissance militaire importante, dotée d’une force de dissuasion nucléaire et d’une réelle capacité de
projection, c’est-à-dire un ensemble de moyens qui permettent d’acheminer une force militaire loin de son
lieu habituel de stationnement pour exécuter une mission. L’armée française est présente à l’étranger sous
forme de bases, de flottes et de missions sous mandats internationaux. La France est également le 3°
exportateur mondial d’armement. Par ailleurs la France affirme également son influence géopolitique grâce
à l’aide publique au développement (ensemble de dons et de prêts préférentiels effectués par un pays
développé vers les pays en développement) et à l’aide humanitaire passant par les ONG comme Médecins
sans Frontières.
Un soft power culturel vivace
Enfin, le rayonnement culturel de la France s’appuie sur des valeurs qui se veulent universelles dont la
référence symbolique est la DDHC de 1789 et sur un riche patrimoine : littérature, cinéma, musique,
peinture, architecture. Des institutions comme le Louvre ou le Centre Pompidou ouvrent des musées à
l’étranger. Plus largement, l’art de vivre à la française, le luxe, la gastronomie participent au soft power.
La France est aussi présente sur tous les continents par sa langue. On dénombre 321 millions de
francophones dans le monde selon l’organisation internationale de la Francophonie (OIF) qui regroupe 88
Etats. D’autres vecteurs contribuent à la diffusion de la langue et de la culture française : les 96 instituts
français, l’Alliance française, le réseau d’établissements scolaires français à l’étranger et dans la domaine
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audiovisuel : RFI, TV5 Monde, France 24. En outre, le français régresse face aux langues autochtones et à la
montée de l’anglais comme langue de communication mondiale.
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Source : https://evasion-online.com/ou-se-trouve/france-villes-touristiques