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LE MANIFESTE DU GRAND RÉVEIL

PHILOSOPHIE POLITIQUE

15.03.2021

Alexandre Douguine

Great Reset
Les 5 points du prince Charles
En 2020, au Forum de Davos, son fondateur Klaus Schwab
et le Prince Charles de Galles ont proclamé un nouveau
cours pour l'humanité, "Great Reset", la "Grande
Réinitialisation".
Le plan annoncé par le prince de Galles comporte 5 points :
1.     La prise de possession de l'imagination et de la volonté
de l'humanité - le changement n'aura lieu que si les gens le
veulent réellement;
2.     La relance économique doit amorcer le
développement durable. Il faut réinventer les structures de
production durable qui ont eu des effets pervers sur
l’environnement planétaire ;
3.     La transition vers une économie sans pétrole au
niveau mondial. Les systèmes et les procédés doivent être
niveau mondial. Les systèmes et les procédés doivent être
reconçus pour atteindre la neutralité en carbone à l'échelle
mondiale. Les prix des hydrocarbures peuvent assurrer le
cheminement critique afin de parvenir à la résilience du
marché ;
4.     La science, la technologie et l'innovation doivent être
revigorées. L'humanité est à la veille d’une percée drastique
qui changera notre vision de ce qui est possible et
profitable dans le contexte d'un avenir durable ;
5.     Les investissements doivent être rééquilibrés.
L'accélération des investissements verts peut offrir des
possibilités d'emploi dans les domaines de l'énergie verte,
de l’économie circulaire et de la bioéconomie, de
l'écotourisme et des infrastructures publiques vertes[1].
Le terme "durable" (sustainable) est le concept le plus
important du Club de Rome - "développement durable".
Cette théorie est basée sur une autre théorie, la théorie des
"limites à la croissance", selon laquelle la surpopulation
planétaire a atteint un point critique (ce qui implique la
nécessité de baisser la natalité).
Le fait que le mot "durable" soit utilisé dans le contexte de
la pandémie Covid-19, qui selon certains analystes devrait
entraîner une diminution de la population, a provoqué une
réaction importante au niveau mondial.
Le point principal du Great Reset se résume à :
-      la gestion de la conscience publique à l'échelle
mondiale, qui est à la base de la "culture de l'annulation" -
l'introduction de la censure dans les réseaux contrôlés par
les mondialistes (point 1) ;
-      Transition vers une économie écologique et rejet des
structures industrielles modernes (points 2 et 5) ;
-      La transition de l'humanité vers le 4ème ordre
économique (la précédente réunion de Davos y était
consacrée), c'est-à-dire le remplacement progressif de la
main d'œuvre par les cyborgs et la mise en place de
l'Intelligence Artificielle à l'échelle mondiale (point 3).
L'idée principale de Great Reset est de poursuivre la
mondialisation et de renforcer le mondialisme après une
série d'échecs : la présidence conservatrice de l'anti-
mondialiste Trump, l'influence croissante d'un monde
multipolaire - principalement la Chine et la Russie, la
montée des pays islamiques - Turquie, Iran, Pakistan,
Arabie Saoudite et leur retrait de l'influence occidentale.
Au forum de Davos, les représentants des élites libérales
mondiales déclarent la mobilisation de leurs structures en
mondiales déclarent la mobilisation de leurs structures en
prévision de la présidence Biden si souhaitable pour eux et
de la victoire des démocrates dirigés par les mondialistes
aux États-Unis.
Mise en œuvre
Le marqueur de l'agenda mondialiste sont les paroles de la
chanson (Jeff Smith) "Build Back Better", le slogan de la
campagne de Joe Biden. Cela signifie qu'après une série de
revers (comme un typhon ou l'ouragan Katrina), les gens
(c'est-à-dire les mondialistes) reconstruisent de meilleures
infrastructures qu'auparavant.
Great Reset commence avec la victoire de Biden.
Les leaders mondiaux, les dirigeants de grandes
entreprises - Big Tech, Big Data, Big Finance, etc. - se sont
réunis et se sont mobilisés pour vaincre leurs adversaires -
Trump, Poutine, Xi Jinping, Erdogan, Ayatollah Khomenei et
d'autres. Le point de départ a été d'arracher la victoire à
Trump en utilisant les nouvelles technologies - par la
"capture de l'imagination" (point 1), l'introduction de la
censure sur Internet et la fraude au vote par
correspondance.
L'arrivée de Biden à la Maison Blanche signifie que les
mondialistes passent à autre chose. 
Cela devrait affecter tous les domaines de la vie - les
mondialistes retournent là où Trump et les autres pôles de
multipolarité croissante les ont arrêtés. Et c'est là que le
contrôle des esprits (par la censure et la manipulation des
médias sociaux, la surveillance totale et la collecte de
données sur tout le monde) et l'introduction de nouvelles
technologies jouent un rôle clé.
L'épidémie de Covid-19 en est la preuve. Sous le couvert de
l'hygiène sanitaire, Great Reset s'attend à modifier
radicalement les structures de contrôle des élites
mondialistes sur la population mondiale.
L'investiture de Joe Biden et les décrets qu'il a déjà signés et
qui ont renversé pratiquement toutes les décisions de
Trump signifient que le plan a commencé à être mis en
œuvre.
Dans son discours sur la "nouvelle" orientation de la
politique étrangère américaine, Biden a en fait exprimé les
principales orientations de la politique mondialiste. Elle ne
peut sembler "nouvelle" que partiellement - seulement en
comparaison avec la ligne de Trump. Dans l'ensemble,
Biden a simplement annoncé un retour au vecteur
précédent : 
-      placement des intérêts mondiaux avant les intérêts
nationaux ;
-      renforcement des structures du gouvernement
mondial et de ses filiales sous la forme d'organisations
supranationales et de structures économiques mondiales ;
-      renforcement de l'OTAN et la coopération avec toutes
les forces et régimes mondialistes ;
-      promotion et approfondissement de transformations
démocratiques à l'échelle mondiale, ce qui signifie en
pratique :
1) l'escalade des tensions avec les pays et les régimes qui
rejettent la mondialisation - principalement la Russie, la
Chine, l'Iran, la Turquie, etc ;
2) le renforcement de la présence militaire américaine au
Moyen-Orient, en Europe et en Afrique ;
3) la propagation de l'instabilité et des "révolutions de
couleur" ;
4) une large utilisation de la "diabolisation", de la
"déplatformation" et de l'ostracisme informatique (culture
de l'annulation) contre tous ceux qui ont des opinions
différentes de celles du mondialisme (à l'étranger et aux
États-Unis eux-mêmes).
Ainsi, non seulement la nouvelle administration de la
Maison Blanche ne montre pas le moindre désir d'avoir un
dialogue égal avec qui que ce soit, mais elle ne fait que
durcir son propre discours libéral, qui ne tolère aucune
objection. La mondialisation entre résolument dans la
phase totalitaire. Cela rend plus que probable la possibilité
de nouvelles guerres - y compris un risque accru de
troisième guerre mondiale.
La géopolitique de la "Grande Réinitialisation"
La Fondation pour la défense des démocraties (Foundation
for Defence of Democracies) mondialiste qui exprime la
position des milieux néoconservateurs américains, vient de
publier un rapport contenant des recommandations pour
Biden précisant que les directions politiques de Trump
telles que :
1) l'opposition croissante à la Chine, 
2) l’augmentation de la pression sur l'Iran 
– sont positifs, et Biden devrait continuer à suivre ces axes
dans sa politique étrangère. 
Les auteurs du rapport, en revanche, ont condamné les
actions de politique étrangère de Trump telles que :
actions de politique étrangère de Trump telles que :
1) le cours à la désintégration de l'OTAN ; 
2) le rapprochement avec les "leaders totalitaires" (ceux de
la Chine, de la Corée du Nord et de la Russie) ; 
3) un "mauvais" marché avec les Talibans ; 
4) le retrait des troupes américaines de  la Syrie.
Ainsi, la Grande Réinitialisation en géopolitique signifiera
une combinaison de "promotion de la démocratie" et de
"stratégie agressive néoconservatrice de domination à
grande échelle", qui est le principal vecteur de la politique
néoconservatrice. Cependant, il est conseillé à M. Biden de
poursuivre et d'intensifier la confrontation avec l'Iran et la
Chine, mais l'accent doit être mis sur la lutte contre la
Russie. Et cela nécessite de renforcer l'OTAN et
d’augmenter la présence américaine au Moyen-Orient et en
Asie centrale.
Outre Trump, la Russie, la Chine, l'Iran et certains autres
pays islamiques sont considérés par les adeptes du Great
Reset comme les principaux obstacles sur son chemin. 
Ainsi, les projets environnementaux et les innovations
technologiques (principalement l'introduction de
l'intelligence artificielle et de la robotisation) sont combinés
à la croissance d'une politique militaire agressive.
Une brève histoire de l'idéologie libérale : le
mondialisme comme point culminant
Nominalisme
Pour bien comprendre ce que signifient, à l'échelle
historique, la victoire de Biden et le "nouveau" cap de
Washington sur le Grande Réinitialisation, il faut examiner
toute l'histoire de la formation de l'idéologie libérale - en
partant de ses racines. Seulement dans ce cas-là nous
pourrons apprécier la gravité de notre situation. La victoire
de Biden n'est pas un épisode accidentel, et l'annonce
d'une contre-attaque mondialiste n'est pas simplement
l'agonie d'un projet raté. C'est bien plus grave que cela.
Biden et les forces qui le soutiennent incarnent
l'aboutissement d'un processus historique qui remonte au
Moyen-Âge, atteint sa maturité à l'époque moderne avec
l'émergence de la société capitaliste, et entre aujourd'hui
dans son stade final - théoriquement prévu dès le début.
Les racines du système libéral (=capitaliste) remontent à la
querelle scolastique des universaux.   Cette discussion a
divisé les théologiens catholiques en deux camps : les uns
ont reconnu l'existence du commun (espèce, genre,
universel), tandis que les autres ont considéré comme
universel), tandis que les autres ont considéré comme
existantes seulement des choses concrètes singulières -
individuelles, et ont interprété leurs noms généralisants
comme des systèmes de classification conventionnels
purement externes, représentant des expressions vides de
sens. Ceux qui étaient convaincus de l'existence du général,
de l'espèce, s'appuyaient sur la tradition classique de Platon
et d'Aristote. Ils en sont venus à être appelés "réalistes",
c'est-à-dire ceux qui reconnaissaient la "réalité des
universaux". Le représentant le plus éminent des "réalistes"
était Thomas d'Aquin et en général la tradition des moines
d’ordre dominicain.
Les partisans de l'idée que seules les choses singulières et
les êtres individuels sont réels étaient appelés
"nominalistes", du latin nomen, "nom". L'exigence de "ne
pas doubler les singularités" remonte précisément à l'un
des principaux défenseurs du "nominalisme", le philosophe
anglais Guillaume d’Ockham. Plus tôt encore, les mêmes
idées avaient été défendues par Jean Roscelin. Bien qu’à la
première étape les "réalistes" aient gagné et que les
enseignements des "nominalistes" aient été anathématisés,
plus tard les chemins de la philosophie de l'Europe
occidentale - surtout de la modernité - ont suivi l’ornière d'
Ockham.
Le "nominalisme" a jeté les fondements du futur
libéralisme - tant sur le plan idéologique qu'économique.
Ici, l'homme est considéré comme individu, rien de plus,
alors que toute forme d'identité collective (religion, état,
etc.) doivent être abolies. En outre, une chose était
considérée comme propriété privée absolue, comme une
chose singulière concrète qui pouvait facilement être
attribuée comme propriété à tel ou tel propriétaire
individuel.
Le nominalisme a d'abord prévalu en Angleterre, s'est
largement répandu dans les pays protestants et est devenu
progressivement la principale matrice philosophique de la
modernité - en religion (relations individuelles de l'homme
avec Dieu), en science (atomisme et matérialisme), en
politique (premisse de la démocratie bourgeoise), en
économie (marché et propriété privée), en éthique
(utilitarisme, individualisme, relativisme, pragmatisme) etc.
Capitalisme : la première phase
En partant du nominalisme, on peut retracer toute l'histoire
du libéralisme historique, de Roscelin et d’Ockham à Soros
et Biden. Par commodité, nous allons diviser cette histoire
en trois phases.
La première phase a consisté en l'introduction du
nominalisme dans le domaine de la religion. Les
nominalisme dans le domaine de la religion. Les
protestants ont remplacé l'identité collective de l'Église,
comme était comprise par le catholicisme (et plus encore
par l'orthodoxie) par des individus sérarés qui peuvent
désormais interpréter les saintes Écritures en se basant
uniquement sur leur raisonnement et en rejetant toute
tradition. Ainsi de nombreux aspects du christianisme -
sacrements, miracles, anges, récompense posthume, fin du
monde, etc. - ont été révisés et rejetés comme étant
incompatibles avec les "critères rationnels". 
L'église en tant que "corps mystique du Christ" a été
détruite et remplacée par des clubs d'intérêt créés par le
libre consentement d’en bas. Cela a donné naissance à une
multitude de sectes protestantes qui se disputent. En
Europe et en Angleterre même, où le nominalisme a porté
ses plus grands fruits, le processus a été quelque peu
freiné, et les protestants les plus ardents se sont précipités
vers le Nouveau Monde et y ont établi leur société. Ainsi,
plus tard, après la lutte avec la métropole, les États-Unis
ont émergé.
Parallèlement à la destruction de l'Église en tant
qu'"identité collective" (quelque chose de "commun"), les
domaines ont commencé à être abolis. La hiérarchie sociale
des prêtres, de l'aristocratie et des paysans a été remplacée
par des "citadins" indéfinis, ce qui est le sens originel du
mot "bourgeois". La bourgeoisie a supplanté toutes les
autres couches de la société européenne. Un bourgeois
représentait l’individu proprement dit ; un citoyen sans
famille, sans tribu, sans profession, mais avec une
propriété privée. Et la nouvelle classe a commencé à
reconstruire toute la société européenne.

L'unité supranationale de la papauté et de l'Empire


romain d'Occident - autre expression de l'identité
collective - a également été abolie. À sa place a été
établi un ordre basé sur des États nations
souverains, une sorte de "personnes politiques".
Après la fin de la guerre de 30 ans, la Paix de
Westphalie a consolidé cet ordre.

Ainsi, au milieu du XVIIe siècle, l’ordre bourgeois, c'est-à-


dire le capitalisme, avait émergé dans ses grandes lignes en
Europe occidentale.
La philosophie du nouveau système a été largement
anticipée par Thomas Hobbes et développée par John
Locke, David Hume et Emmanuel Kant. Adam Smith a
appliqué ces principes au domaine économique, donnant
naissance au libéralisme en tant qu'idéologie économique.
En fait, le capitalisme, basé sur la mise en œuvre
En fait, le capitalisme, basé sur la mise en œuvre
systématique du nominalisme, a acquis le caractère d'une
vision systémique cohérente du monde. Le sens de
l'histoire et du progrès était désormais de "libérer l'individu
de toute forme d'identité collective" - jusqu'à la limite
logique.
Au XXe siècle - à travers la période des conquêtes
coloniales - le capitalisme d'Europe occidentale était
devenu une réalité mondiale. L'approche nominaliste a
prévalu dans les domaines de la science et de la culture, de
la politique et de l'économie, dans la pensée quotidienne
des gens de l'Occident et de l'humanité tout entière, qui
était sous la forte influence de l'Occident.
Le XXe siècle et le triomphe de la mondialisation : la
deuxième phase
Au XXe siècle, le capitalisme a été confronté à un nouveau
défi. Cette fois, ce ne sont pas les formes habituelles
d'identité collective – de la religion, des états, de la
profession, etc. - mais plutôt des théories artificielles et
aussi modernes (comme le libéralisme lui-même) qui ont
rejeté l'individualisme et lui ont opposé de nouvelles
formes - conceptuellement combinées - d'identité
collective.
Les socialistes, les sociaux-démocrates et les communistes
ont contré les libéraux avec l’identité de classe, appelant les
travailleurs du monde entier à s'unir pour renverser le
pouvoir de la bourgeoisie mondiale. Cette stratégie s'est
avérée efficace et les révolutions prolétariennes ont gagné
dans certains grands pays, mais pas du tout dans les pays
industrialisés et occidentaux où Karl Marx, le fondateur du
communisme, l’avait espéré
Parallèlement aux communistes, des forces nationalistes
extrêmes ont pris le pouvoir, cette fois en Europe
occidentale. Cette fois, ils ont agi au nom de la "nation" ou
de la "race", opposant à nouveau à l’individualisme libéral
quelque chose de "commun", un certain "être collectif".
Les nouveaux opposants au libéralisme n'appartenaient
plus à l'inertie du passé, comme dans les phases
précédentes, mais représentaient des projets modernistes
qui s'étaient développés à l'Ouest même. Mais ils ont
également été construits sur un rejet de l'individualisme et
du nominalisme. Cela a été clairement compris par les
théoriciens du libéralisme - tout d'abord par Hayek et son
disciple Popper, qui ont uni les "communistes" et les
"fascistes" sous le nom commun d’ « ennemis de la société
ouverte ». Et ils ont commencé une guerre mortelle contre
eux.
En exploitant tactiquement la Russie soviétique, le
capitalisme a d'abord réussi à faire face aux régimes
fascistes et ce fut le résultat idéologique de la Seconde
Guerre mondiale. La guerre froide entre l'Est et l'Ouest qui
a suivi s'est terminée par la victoire des libéraux sur les
communistes à la fin des années 1980.
Ainsi, le projet de libération de l'individu de toute forme
d'identité collective et de "progrès idéologique" dans la
compréhension des libéraux a franchi une étape
supplémentaire. Dans les années 1990, les théoriciens
libéraux ont commencé à parler de la "fin de l'histoire"
(Fukuyama) et du "moment unipolaire" (C. Krauthammer).
C'était une preuve évidente que le capitalisme entrait dans
sa phase la plus avancée - le stade du mondialisme. En fait,
c'est à cette époque qu'aux États-Unis, la stratégie de
mondialisation des élites dirigeantes a triomphé - définie
par les 14 points de Wilson lors de la première guerre
mondiale, mais à la suite de la guerre froide, elle a uni l'élite
des deux partis - les Démocrates et les Républicains,
représentés principalement par les "néo-conservateurs".
Genre et posthumanisme : la troisième phase
Après avoir vaincu son dernier ennemi idéologique –  le
camp socialiste – le capitalisme a atteint son point décisif.
L'individualisme, le marché, l'idéologie des droits de
l'homme, la démocratie et les valeurs occidentales ont
gagné à l'échelle mondiale. Il semblerait que l'agenda soit
rempli - personne n'oppose plus à l'individualisme et au
nominalisme rien de sérieux ou de systémique.
Pendant cette période, le capitalisme entre dans sa
troisième phase. En y regardant de plus près, après avoir
vaincu l'ennemi extérieur, les libéraux ont découvert deux
autres formes d'identité collective. Tout d'abord, le genre.
Après tout, le genre est aussi quelque chose de collectif :
soit masculin, soit féminin. L'étape suivante a donc été la
destruction du genre comme quelque chose d'objectif,
d'essentiel et d'irremplaçable.
Le genre doit être aboli, comme toutes les autres formes
d'identité collective qui ont été abolies auparavant. D'où la
politique de genre et la transformation de la catégorie de
genre en quelque chose de "facultatif" et de dépendant du
choix individuel. Là encore, nous avons affaire au même
nominalisme : à quoi bon doubler les singularités ? Une
personne est une personne en tant qu'individu et le sexe
peut être choisi arbitrairement, tout comme dans le passé
nous avons choisi la religion, la profession, la nation et le
mode de vie.
Cela est devenu le principal programme de l'idéologie
libérale dans les années 90 après la défaite de l'URSS. Oui,
des opposants extérieurs ont fait obstacle à la politique de
genre - les pays qui ont conservé les vestiges de la société
traditionnelle, les valeurs familiales, etc. ainsi que les
cercles conservateurs en Occident même. La lutte contre
les conservateurs et les "homophobes", c'est-à-dire les
défenseurs de la vision traditionnelle de l'existence des
sexes, est devenue un nouvel objectif pour les adeptes du
libéralisme progressif. De nombreux gauchistes ont rejoint
le mouvement, remplaçant les objectifs anticapitalistes de
la politique de genre et de la protection de l'immigration.
Avec le succès de l'institutionnalisation des normes de la
politique de genre et le succès des migrations de masse,
qui atomisent les populations dans les pays de l'Ouest
même (ce qui s'inscrit d'ailleurs parfaitement dans
l’idéologie des droits de l'homme qui opère avec l'individu
sans tenir compte de ses aspects culturels, religieux,
sociaux ou nationaux), il est devenu évident que les
libéraux avaient encore le dernier pas à faire - et abolir la
collectivité humaine. 
Après tout, l’humanité est aussi une identité collective, ce
qui signifie qu'elle doit être surmontée, abolie, supprimée.
C'est ce qu'exige le principe du nominalisme : "l'homme"
n'est qu'un nom, un vide de sens, une classification
arbitraire et donc toujours contestable. Il n'y a que
l'individu, et humain ou non, homme ou femme, religieux
ou athée, cela dépend de son choix.
Ainsi, la dernière étape qui reste aux libéraux, qui ont mis
des siècles à atteindre leur but, est de remplacer les
humains – au moins partiellement - par des cyborgs, des
réseaux d'intelligence artificielle et des produits du génie
génétique. L'option humaine suit logiquement le même
agenda.
Ce programme est déjà bien présagé par le
posthumanisme, le postmodernisme et le réalisme
spéculatif en philosophie, et technologiquement, il devient
de plus en plus réaliste chaque jour. Les futurologues et les
partisans de l'accélération du processus historique
(accélérationnistes) envisagent avec confiance le proche
avenir, lorsque l'intelligence artificielle deviendra
comparable aux êtres humains en paramètres de base. Ce
point s'appelle la Singularité. On prévoit son apparition d’ici
10 à 20 ans.
La dernière bataille des libéraux
C'est dans ce contexte qu'il convient de situer la victoire
imposée de Biden aux États-Unis. C'est ce que signifie le
Grande Réinitialisation ou le slogan "Build Back Better".
Grande Réinitialisation ou le slogan "Build Back Better".
Dans les années 2000, les mondialistes ont été confrontés à
un certain nombre de problèmes qui n'étaient pas tant
idéologiques que de nature "civilisationnelle". Depuis la fin
des années 90, il n'y a pratiquement plus d'idéologie plus
ou moins cohérente dans le monde qui puisse remettre en
question le libéralisme, le capitalisme et la mondialisation.
Dans une mesure différente, mais ces principes ont été
acceptés par tout le monde, ou presque. Néanmoins, la
mise en œuvre du libéralisme et de la politique de genre
ainsi que l'abolition des Etats-nations au profit d'un
gouvernement mondial sont au point mort sur plusieurs
fronts.
La Russie de Poutine, qui possédait des armes nucléaires et
une tradition historique d'opposition à l'Occident, ainsi
qu'un certain nombre de traditions conservatrices
sauvegardées dans la société, résistait de plus en plus
activement à ce processus.
La Chine, tout en s’intégrant activement à la mondialisation
et aux réformes libérales, ne se hâtait pas de les appliquer
dans le système politique, en gardant la domination du
parti communiste et en refusant la libéralisation politique.
De plus, sous Xi Jinping, les tendances nationales de la
politique chinoise ont commencé à se développer. Pékin a
intelligemment utilisé le "monde ouvert" pour poursuivre
ses intérêts nationaux et même civilisationnels. Et cela ne
faisait pas partie des plans des mondialistes.
Les pays islamiques ont poursuivi leur lutte contre
l'occidentalisation et, malgré le blocus et les pressions, ont
maintenu (comme l'Iran chiite) leurs régimes
irréconciliablement anti-occidentaux et anti-libéraux. Les
politiques des grands États sunnites comme la Turquie et le
Pakistan sont devenues de plus en plus indépendantes de
l'Occident.
En Europe, une vague de populisme a commencé à déferler
alors que les Européens indigènes explosaient de
mécontentement face à l'immigration massive et aux
politiques de genre. Les élites politiques européennes sont
restées totalement subordonnées à la stratégie
mondialiste, ce qui se voit clairement dans les rapports des
théoriciens du Forum de Davos Schwab et du prince
Charles, mais les sociétés elles-mêmes se sont mises en
mouvement et parfois se sont élevées en rébellion directe
contre le pouvoir, comme dans le cas des manifestations
des "gilets jaunes" en France. Dans certains endroits,
comme en Italie, en Allemagne et en Grèce, des partis
populistes ont même fait leur entrée au Parlement.
Et enfin, en 2016, Donald Trump a réussi à devenir
président aux États-Unis même, ce qui a soumis
l'idéologie, les pratiques et les objectifs mondialistes
à des critiques sévères et brutales. Et il était soutenu
par environ la moitié des Américains.

Toutes ces tendances anti-mondialistes aux yeux des


mondialistes eux-mêmes ne pouvaient que s'additionner
pour donner une image sinistre : l'histoire des derniers
siècles, avec sa progression apparemment immuable des
nominalistes et des libéraux, était remise en question. Ce
n'était pas simplement un désastre de tel ou tel régime
politique. C'était la menace de la fin du libéralisme en tant
que tel.
Même les théoriciens du mondialisme eux-mêmes ont
senti que quelque chose n'allait pas. Ainsi, Fukuyama a
abandonné sa thèse de la "fin de l'histoire" et a suggéré
que les États nationaux restent encore sous la coupe des
élites libérales afin de mieux préparer les masses à la
transformation finale en posthumanité avec le soutien de
méthodes sévères. Un autre mondialiste, Charles
Krauthammer, a déclaré de manière générale que le
"moment unipolaire" est terminé, et que les élites
mondialistes n'ont pas su en tirer parti.
C'est exactement l'état de panique et presque d'hystérie
dans lequel les représentants de l'élite mondialiste ont
passé ces quatres dernières années. Et c'est pourquoi la
question de la destitution de Trump en tant que président
des États-Unis était pour eux une question de vie ou de
mort. Si Trump avait conservé son poste, l'effondrement de
la stratégie mondialiste aurait été irréversible.
Mais Biden a réussi - par tous les moyens - à évincer Trump
et à diaboliser ses partisans. C'est là qu'intervient la Grande
Réinitialisation. Il n'y a vraiment rien de nouveau là-dedans
- c'est la continuation du principal vecteur de la civilisation
européenne occidentale de l’ère moderne dans la direction
du progrès, interprétée dans l'esprit de l'idéologie libérale
et de la philosophie nominaliste. Il ne reste pas grand-
chose : libérer les individus des dernières formes d'identité
collective - achever l'abolition du genre et passer au
paradigme posthumaniste.

Les progrès de la haute technologie, l'intégration


des sociétés dans les réseaux sociaux étroitement
contrôlés, comme il apparaît maintenant, par les
élites libérales de manière ouvertement totalitaire,
et le perfectionnement des moyens d’épier et
d'influencer les masses rendent la réalisation de
l'objectif libéral global assez proche.
d'influencer les masses rendent la réalisation de
l'objectif libéral global assez proche.

Mais pour faire ce saut décisif, ils doivent rapidement (et


sans plus faire attention à son apparence) ouvrir la voie à la
finalisation de l'histoire. Et cela signifie que le balayage de
Trump est le signal pour attaquer tous les autres obstacles.
Nous avons donc déterminé notre place dans l'échelle de
l'histoire. Et ce faisant, nous avons pu nous faire une idée
plus précise de ce qu'est la Grande Réinitialisation. Ce n'est
rien de moins que le début de la "dernière bataille". Les
mondialistes, dans leur lutte pour le nominalisme, le
libéralisme, la libération de l'individu et de la société civile,
se présentent comme les "guerriers de la lumière",
apportant aux masses le progrès, la libération de préjugés
millénaires, de nouvelles possibilités - et peut-être même
l'immortalité physique et les merveilles du génie génétique.
Tous ceux qui s'y opposent représentent à leurs yeux les
"forces des ténèbres". Et selon cette logique, les "ennemis
de la société ouverte" doivent être traités en toute rigueur.
« Si l'ennemi ne se rend pas, on le est détruit ». Et l'ennemi
est toute personne qui remet en question le libéralisme, le
mondialisme, l'individualisme, le nominalisme - dans toutes
leurs manifestations. C'est la nouvelle éthique du
libéralisme.
Rien de personnel. Chacun a le droit d'être un libéral, mais
personne n'a le droit de ne pas être un libéral.
Le schisme aux États-Unis: le Trumpisme et ses
ennemis
L'ennemi à l’intérieur
Dans un contexte plus circonscrit que le cadre général de
l'histoire du libéralisme d’Ockham à Biden, la victoire des
démocrates dans la bataille pour la Maison Blanche en
hiver 2020-2021 arrachée à Trump, a également une
énorme signification idéologique. C’est  a à voir avant tout
avec les processus qui se déroulent au sein de la société
américaine elle-même.
Après la chute de l'Union soviétique et le début du
«moment unipolaire» dans les années 1990, le libéralisme
mondial n'avait plus d'adversaires extérieurs. Du moins,
cela semblait-il à l'époque dans le contexte de la prévision
optimiste de la «fin de l'histoire». Bien que de telles
prédictions se soient avérées prématurées, Fukuyama ne
se demandait pas simplement si l'avenir était arrivé - il
suivait rigoureusement la logique même de l'interprétation
libérale de l'histoire, et donc, avec quelques ajustements,
son analyse était généralement correcte.
En effet, les normes de la démocratie libérale - le marché,
les élections, le capitalisme, la reconnaissance des "droits
de l'homme", les normes de la "société civile", l'adoption
des transformations technocratiques et le désir
d'embrasser le développement et la mise en œuvre de la
haute technologie (en particulier numérique) - s'étaient en
quelque sorte établis pour toute l'humanité. Si certains
persistaient dans leur aversion pour la mondialisation, cela
pourrait être considéré comme une simple inertie, une
réticence à être «béni» par le progrès libéral.

En d'autres termes, ce n'était pas une opposition


idéologique, mais seulement un obstacle
contrariant. Les différences entre les civilisations
devaient être progressivement effacées. L'adoption
du capitalisme par la Chine, la Russie et le monde
islamique impliquerait tôt ou tard des processus de
démocratisation politique, l'affaiblissement de la
souveraineté nationale et conduirait finalement à
l'établissement d'un système planétaire - le
Gouvernement Mondial. Ce n'était pas une question
de lutte idéologique, mais de temps.

C’est dans ce contexte que les mondialistes ont pris de


nouvelles mesures pour mener à bien leur programme
fondamental d’abolition de toutes les formes résiduelles
d’identité collective. Cela impliquait en premier lieu la
politique en matière de genre et l'intensification des flux
migratoires destinés à éroder définitivement l'identité
culturelle des sociétés d'Europe occidentale et américaine
elles-mêmes. Ainsi, la mondialisation a infligé son coup le
plus violent sur son propre berceau -- la civilisation
occidentale .
Dans ce contexte, un «ennemi interne» a commencé à
émerger en Occident même. Nous parlons de toutes ces
forces qui ne pouvaient pas supporter la destruction de
l'identité sexuelle, la démolition des vestiges de la tradition
culturelle (par la migration) et l'affaiblissement de la classe
moyenne. Les horizons posthumanistes de la Singularité
imminente et du remplacement des humains par
l'Intelligence Artificielle sont également de plus en plus
préoccupants. Et sur le plan philosophique, tous les
intellectuels n'ont pas accepté les conclusions paradoxales
de la postmodernité et du réalisme spéculatif.
En outre, une contradiction claire est apparue entre les
masses occidentales, qui vivent dans le contexte des
anciennes normes de la modernité, et les élites
mondialistes, qui cherchent à tout prix à accélérer le
progrès social, culturel et technologique tel qu'il est
compris dans une perspective libérale. Ainsi, un nouveau
compris dans une perspective libérale. Ainsi, un nouveau
dualisme idéologique a commencé à prendre forme, cette
fois à l'intérieur de l'Occident plutôt qu'à l'extérieur. Les
ennemis de la «société ouverte» sont maintenant apparus
au sein même de la civilisation occidentale. Ce sont ceux
qui rejettent les objectifs ultimes du libéralisme et
n'acceptent pas les politiques de genre, les migrations de
masse ou l'abolition des États-nations et de la souveraineté.
Cependant, cette résistance croissante, appelée
génériquement «populisme» (ou «populisme de droite»),
s'inspirait de la même idéologie libérale - le capitalisme et
la démocratie libérale - mais interprétait ces «valeurs» et
«repères». dans l'ancien sens plutôt que dans le nouveau.
La liberté a été conçue ici comme la liberté d'avoir
n'importe quelle opinion, pas seulement celle qui soit
conforme aux normes du politiquement correct. La
démocratie a été interprétée comme la règle de la majorité.
La liberté de changer de sexe doit s'accompagner de la
liberté de rester fidèle aux valeurs familiales. La volonté
d'accepter des migrants qui ont exprimé leur désir et
démontré leur capacité à s'intégrer dans les sociétés
occidentales a été strictement différenciée de l'acceptation
générale de tous sans distinction, accompagnée d'excuses
constantes aux nouveaux arrivants pour leur passé
colonial.

Peu à peu, «l'ennemi intérieur» des mondialistes a


atteint des proportions importantes et une grande
influence. L'ancienne démocratie a défié la nouvelle.

Trump et la révolte des déplorables


Tout cela a abouti à la victoire de Donald Trump en 2016.
Trump a construit sa campagne précisément sur cette
fracture de la société américaine. La candidate mondialiste,
Hillary Clinton, a imprudemment qualifié les partisans de
Trump, c'est-à-dire d'«ennemi intérieur», de «déplorables»,
c'est-à-dire de «misérables», de «moches». Les
«déplorables» ont répondu en élisant Trump.
Ainsi, la fracture au sein de la démocratie libérale est
devenue un fait politique et idéologique crucial. Ceux qui
ont interprété la démocratie "à l'ancienne" (comme la
domination de la majorité) ne se sont pas seulement
rebellés contre la nouvelle interprétation (pouvoir des
minorités orienté contre la majorité penchée à adopter une
position populiste, susceptible de... eh bien, oui, bien sûr,
"fascisme "ou" stalinisme "), mais ils ont réussi à gagner et à
amener leur candidat à la Maison Blanche.
Trump, pour sa part, a déclaré son intention de "drainer le
marais" (drain the Swamp), c'est-à-dire d'éliminer le
libéralisme dans sa stratégie mondialiste et de " Rendre
l'Amérique à nouveau grande". Remarquez le mot «à
nouveau». Trump voulait revenir à l'ère des États-nations,
prendre une série de mesures contre le courant de
l'histoire (comme les libéraux l'ont compris). En d'autres
termes, le "bon vieux hier" par opposition au "mondialiste
d'aujourd'hui" et au "post-humaniste de demain".
Les quatre années suivantes ont été un véritable
cauchemar pour les mondialistes. Les médias contrôlés par
les mondialistes ont accusé Trump de toutes les
méchancetés possibles - y compris d’être "embauché par
les Russes" parce que les "Russes" persistaient dans leur
rejet du "Meilleurs des mondes", sabotant les institutions
supranationales - le gouvernement mondial inclus - et
empêcher les défilés de la fierté gaie.
Tous les opposants à la mondialisation libérale ont été
logiquement regroupés, y compris non seulement Poutine,
Xi Jinping, certains dirigeants islamiques, mais aussi - il
suffit d’y penser! - le président des États-Unis d'Amérique,
le numéro un du «monde libre». Pour les mondialistes, ce
fut un désastre. Jusqu'à ce que Trump soit destitué – par le
biais des révolutions de couleur, des émeutes artificielles,
des méthodes de comptage des votes frauduleuses
utilisées auparavant uniquement contre d'autres pays et
régimes - ils ne pouvaient pas se sentir à l'aise.
Ce n'est qu'après avoir pris les rênes de la Maison Blanche
que les mondialistes ont commencé à reprendre leurs
esprits. Et ils sont retournés à… de vieilles habitudes. Mais
dans leur cas, «vieux» (reconstruit) signifiait revenir au
«moment unipolaire» - l'ère pré-Trump.
Trumpisme
Trump a surfé sur la vague du populisme en 2016 comme
aucun autre leader européen n'a pu le faire. Il est ainsi
devenu un symbole de l'opposition à la mondialisation
libérale. Bien sûr, il ne s’agit pas d'une idéologie alternative,
mais simplement d'une résistance désespérée aux
dernières conclusions dérivant de la logique et même de la
métaphysique du libéralisme (et du nominalisme). Trump
n'a pas du tout contesté le capitalisme ou la démocratie,
mais seulement les formes qu'ils avaient prises dans leur
dernière phase et leur mise en œuvre progressive et
cohérente. Mais même cela était suffisant pour marquer
une rupture fondamentale dans la société américaine.
C'est ainsi que le phénomène du «Trumpisme» a pris
forme, dépassant à bien des égards la dimension de la
personnalité propre de Donald Trump. Trump a joué sur la
personnalité propre de Donald Trump. Trump a joué sur la
vague de protestation anti-mondialiste. Mais il est clair qu'il
n'était pas et n'est pas une figure idéologique. C'est
pourtant autour de lui qu'un bloc d'opposition a commencé
à se former. La conservatrice américaine Ann Coulter,
auteur du livre « In Trump we Trust », a ensuite reformulé
sa croyance en «In Trumpism we trust».
Ce n'est pas tant Trump lui-même, mais plutôt sa ligne
d'opposition aux mondialistes, qui est devenue le noyau du
Trumpisme. Dans son rôle de président, Trump n'a pas
toujours été à la hauteur de la tâche. Et il n'a pas été en
mesure d'accomplir quoi que ce soit qui soit même proche
de «drainer le marais» et de vaincre le mondialisme. Mais
malgré cela, il est devenu un centre d'attraction pour tous
ceux qui étaient conscients ou simplement perçus du
danger venant des élites mondialistes et des représentants
inséparables de la Big Finance et de la Big Tech.
Ainsi, le noyau du Trumpisme a commencé à prendre
forme. L'intellectuel d’orientation conservatrice américain
Steve Bannon a joué un rôle important dans ce processus,
mobilisant de larges segments de mouvements
conservateurs jeunes et disparates en faveur de Trump.
Bannon lui-même a été inspiré par d'éminents auteurs anti-
modernistes tels que Julius Evola, et son opposition au
mondialisme et au libéralisme avait donc des racines plus
profondes.

Un rôle important dans le trumpisme a été joué par


des paléo-conservateurs cohérents - isolationnistes
et nationalistes - du calibre de Buchanan, Ron Paul,
ainsi que des partisans de la philosophie anti-
libérale et anti-moderniste (par conséquent,
fondamentalement anti-mondialiste) comme
Richard Weaver et Russell Kirk, marginalisés par les
néoconservateurs (mondialistes de droite) depuis
les années 1980.

La force motrice derrière la mobilisation de masse des


«trumpistes» était l'organisation en réseau QAnon, qui a
exprimé ses critiques du libéralisme, des démocrates et des
mondialistes sous la forme de théories du complot. Ils ont
répandu un flot d'accusations et dénoncé les mondialistes
d'être impliqués dans des scandales sexuels, la pédophilie,
la corruption et le satanisme.
Fidèles à l’intuition sur la nature sinistre de l'idéologie
libérale qui est devenue évidente aux dernières étapes de
son expansion triomphante sur l'humanité, les partisans de
QAnon ont formulé cette idée pour qu’elle soit
compréhensible au niveau des Américains d’une moyenne
compréhensible au niveau des Américains d’une moyenne
statistique et de la concience de masses peu enclins à une
analyse philosophique et idéologique approfondie. QAnon
a étendu son influence, ayant en même temps imprimé des
traits grotesques à la critique anti-libérale.
Ce sont les partisans de QAnon, en tant qu'avant-garde du
populisme conspirateur de masse, qui ont dirigé les
manifestations du 6 janvier, lorsque les partisans de Trump
ont pris d'assaut le Capitole indignés par le vol des
élections. Ils n'ont atteint aucun autre objectif que de
donner à Biden et aux démocrates un prétexte pour
diaboliser davantage le «Trumpisme» et tous les opposants
au mondialisme, assimilant tout conservateur à
«l'extrémisme». Une vague d'arrestations a suivi, et les
«néo-démocrates» acharnés ont proposé que tous les
droits sociaux - y compris la possibilité d'acheter des billets
d'avion - soient révoqués des partisans de Trump.
Étant donné que les médias sociaux sont régulièrement
surveillés par les partisans de l'élite libérale, la collecte
d'informations sur presque tous les citoyens américains et
leurs préférences politiques n'a pas posé de problème.
Ainsi, l'arrivée de Biden à la Maison Blanche a découvert un
libéralisme  en formes ouvertement totalitaires.
Désormais, le Trumpisme, le populisme, la défense des
valeurs familiales et toute trace de conservatisme ou de
désaccord avec les principes du libéralisme mondialiste aux
États-Unis équivaudront à peu près à un crime - à la haine
et au "fascisme".
Pourtant, le Trumpisme n'a pas disparu avec la victoire de
Biden. D'une manière ou d'une autre, il a toujours le
consensus de ceux qui ont voté pour Donald Trump lors
des dernières élections - et c'est plus de 70 millions
d'électeurs.
Il est donc clair que le «Trumpisme» ne s'arrêtera pas du
tout avec Trump. La moitié de la population américaine
s'est trouvée en opposition radicale, et les Trumpistes les
plus cohérents représentent le noyau de l'anti-
mondialisation clandestine au sein de la citadelle du
mondialisme lui-même.

Quelque chose de similaire se produit dans les pays


européens, où les mouvements et partis populistes
sont de plus en plus conscients d'être des dissidents
privés de tous droits et sujets à des persécutions
idéologiques sous l'apparente dictature mondialiste.

Peu importe à quel point les mondialistes qui ont regagné


le pouvoir aux États-Unis veulent présenter les quatre
le pouvoir aux États-Unis veulent présenter les quatre
années précédentes comme un «malentendu malheureux»
et déclarer leur victoire comme l'ultime «retour à la
normalité», le tableau objectif est loin des formules
apaisants du gratin mondialiste. Ce ne sont pas seulement
des pays avec une identité civilisationnelle différente qui se
mobilisent contre cette idéologie, mais cette fois aussi la
moitié de la population de l’Occident lui-même, qui prend
progressivement conscience de la gravité de sa situation et
commence à chercher une alternative idéologique.
Telles sont les circonstances dans lesquelles Biden est
monté à la tête des États-Unis. Le sol américain lui-même
brûle sous les pieds des mondialistes. Et cela donne à la
«bataille finale» une dimension supplémentaire spéciale. Ce
n'est pas l'Occident contre l'Orient, ni les USA et l'OTAN
contre tous les autres, mais les libéraux contre l'humanité -
y compris ce segment de l'humanité qui se trouve sur le
territoire de l'Occident lui-même, mais qui s'éloigne de plus
en plus de leurs propres élites mondialistes. C'est ce qui
définit les conditions de départ de cette bataille.
Individuum et dividuum
Un autre point essentiel doit être clarifié. Nous avons vu
que toute l'histoire du libéralisme consiste en libération
consécutive de l'individu de toute forme d'identité
collective. Le dernier point dans le processus de cette mise
en œuvre logiquement parfaite du nominalisme sera la
transition vers le posthumanisme et le remplacement
probable de l'humanité par une autre civilisation des
machines, cette fois posthumaine. C'est à cela que conduit
l'individualisme cohérent, pris comme quelque chose
d'absolu.
Mais ici la philosophie libérale arrive à un paradoxe
fondamental. La libération de l'individu de son identité
humaine, à laquelle les politiques de genre le préparent en
transformant consciemment et intentionnellement l'être
humain en monstre pervers, ne peut garantir que ce
nouveau être -  progressif! – restera finalement un
individuum.
En plus, le développement des technologies de
l'information en réseau, du génie génétique et de
l'ontologie orientée objet elle-même, qui représente le
point culminant du postmodernisme, indique clairement
que le «nouvel être» ne sera pas tant un «animal» qu'une
«machine». C'est dans cette perspective que les horizons
d'«immortalité» sont susceptibles de s'offrir sous forme de
conservation artificielle de souvenirs personnels (assez
faciles à simuler).
Ainsi, l'individu du futur, en tant qu'accomplissement de
tout le programme du libéralisme, sera incapable de
garantir précisément ce qui a été l'objectif principal du
progrès libéral, c'est-à-dire son individualité. L'être libéral
du futur, même en théorie, n'est pas un individuum,
quelque chose d'«indivisible», mais plutôt un «dividuum»,
c'est-à-dire quelque chose de divisible et composé de
parties remplaçables. Telle est la machine - elle est
composée d'une combinaison de pièces.
En physique théorique, nous sommes depuis longtemps
passés de la théorie des «atomes» (c'est-à-dire des «unités
de matière indivisible») à la théorie des particules, qui ne
sont pas conçues comme «parties d'un tout» mais comme
«parties sans tout». L’ensemble d’un individu se décompose
en parties qui le constituent, qui peuvent être remontées,
mais ce n’est pas indispensable car elles peuvent être
utilisées comme bio- meccano. D'où les figures de mutants,
de chimères et de monstres qui abondent dans la fiction
moderne, et peuplent la plupart des versions imaginées (et
donc, en un certain sens, anticipatives et même planifiées)
du futur.
Les postmodernistes et les réalistes spéculatifs ont déjà
préparé le terrain pour tout cela, proposant de remplacer le
corps humain dans son ensemble par l'idée d'un
«parlement d'organes» (B. Latour). De cette manière,
l'individu - même en tant qu'unité biologique - deviendrait
autre chose, mutant précisément au moment où il atteint
son incarnation absolue.

Le progrès humain dans l'interprétation libérale se


termine inévitablement par l'abolition de
l'humanité.

C'est ce que soupçonnent tous ceux qui mènent la lutte


contre le mondialisme et le libéralisme, quoique très
vaguement. Bien que QAnon et leurs théories du complot
anti-libéral déforment la réalité en présentant simplement
des traits suspects et grotesques que les libéraux peuvent
facilement réfuter, la réalité, lorsqu'elle est décrite
sobrement et objectivement, est bien plus effrayante que
ses prémonitions les plus alarmantes et monstrueuses.
"La Grande Réinitialisation" est en fait un plan pour
l'élimination de l'humanité. Car c'est précisément à cette
conclusion que conduit logiquement la ligne du «progrès»
libéralement compris: s'efforcer de libérer l'individu de
toute forme d'identité collective ne peut conduire qu'à la
libération de l'individu de lui-même.
Le Grand Réveil
Le Grand Réveil: un cri dans la nuit
Nous abordons maintenant la thèse qui représente
l'opposé direct à la "Grande Réinitialisation": la thèse du
"Grand Réveil", Great Awakening.
Ce slogan a été proposé pour la première fois par les anti-
mondialistes américains, tels que l'animateur de la chaîne
de télévision alternative Infowars Alex Jones, qui a subi la
censure mondialiste et « déplatformation » des réseaux
sociaux lors de la première phase de la présidence Trump,
et par les militants de QAnon. Il est important que cela se
produise aux États-Unis, où il y a une forte tension entre les
élites mondialistes et les populistes qui ont eu leur homme
à la présidence, même si depuis seulement quatre ans et
durcis par les obstacles administratifs et les limites de leur
horizon idéologique.
Les anti-mondialistes qui ne disposaient pas d’un bagage
idéologique et philosophique sérieux ont néanmoins pu
saisir l'essence des processus les plus importants en cours
dans le monde moderne. Le mondialisme, le libéralisme et
la grande réinitialisation, en tant qu'expressions de la
détermination des élites libérales à mener à bien leurs
plans par tous les moyens - y compris la dictature ouverte,
les répressions à grande échelle et les campagnes de
désinformation totale - ont rencontré une résistance
croissante et de plus en plus consciente.
Alex Jones termine ses programmes avec le même cri de
guerre: «Vous êtes la résistance!». Dans ce cas, Alex Jones
lui-même ou les militants de QAnon n'ont pas de vision du
monde strictement définie. De ce point de vue, ils sont
représentatifs des masses, les mêmes «déplorables» si
gravement humiliés par Hillary Clinton. Ce qui s'éveille
maintenant, ce n'est pas un camp d'opposants idéologiques
du libéralisme, d'ennemis du capitalisme ou d'opposants
idéologiques de la démocratie. Ils ne sont même pas
conservateurs. Ce ne sont que des personnes - des gens en
tant que tels, les plus ordinaires et les plus simples. Mais ...
des gens qui veulent être et rester humains, avoir et
préserver leur liberté, leur sexe, leur culture, et les liens
vivants et concrets avec leur Patrie, avec le monde qui les
entoure, avec le peuple.
Le Grand Réveil ne concerne pas les élites et les
intellectuels, mais le peuple, les masses, les gens en tant
que tels. Dans ce cas, l'éveil n'est pas lié à l’analyse
idéologique. C'est une réaction spontanée des masses, à
peine compétentes sur le plan philosophique, qui ont
soudainement réalisé, comme le bétail devant l'abattoir,
que leur sort a déjà été décidé par leurs dirigeants et qu'il
n'y a plus de place pour l’être humain dans l’avenir.
n'y a plus de place pour l’être humain dans l’avenir.

Le Grand Réveil est spontané, largement


inconscient, intuitif et aveugle. Ce n’est encore pas
du tout la prise de conscience, la déduction,
l’analyse historique profonde. Comme nous l'avons
vu dans les images du Capitole, les militants
Trumpistes et les représentants de QAnon
ressemblent à des personnages de bandes
dessinées ou à des super-héros Marvel. Le complot
est une maladie infantile de l'anti-globalisme. Mais,
d'un autre côté, c'est le début d'un processus
historique fondamental. C'est ainsi qu'émerge le
pôle d'opposition au cours même de l'histoire dans
son sens libéral.

Pour cette raison, la thèse du Grand Réveil ne doit pas être


chargée prématurément de détails idéologiques, qu'il
s'agisse du conservatisme fondamental (y compris le
conservatisme religieux), du traditionalisme, de la critique
marxiste du capital ou de la protestation anarchiste rien
que pour elle-même. Le Grand Réveil est quelque chose de
plus organique, de plus spontané et en même temps
tectonique. C'est ainsi que l'humanité est soudainement
éclairée par la conscience de sa proximité avec sa fin
imminente.
Et c'est pourquoi le Grand Réveil est si important. Et c'est
pourquoi il vient des États-Unis, cette civilisation où le
crépuscule du libéralisme est le plus intense. C'est un cri du
centre de l'enfer lui-même, de cette région où le sombre
avenir est déjà partiellement arrivé.
Le Grand Réveil est la réponse spontanée des masses
humaines à la Grande Réinitialisation. Bien sûr, on peut
être sceptique à ce sujet. Les élites libérales, en particulier
aujourd'hui, contrôlent tous les principaux processus de
civilisation. Ils contrôlent les finances du monde et peuvent
tout faire avec eux, de l'émission illimitée à toute
manipulation d'instruments et de structures financiers.
C'est entre leurs mains toute la machine militaire
américaine et la gestion des alliés de l'OTAN. Biden promet
de renforcer l’influence de Washington dans cette
structure, qui s’était presque désintégrée ces dernières
années.
Presque tous les géants de la haute technologie sont
subordonnés aux libéraux - les ordinateurs, les iPhones, les
serveurs, les téléphones et les réseaux sociaux sont
étroitement contrôlés par quelques monopoles membres
du club mondialiste. Cela signifie que le Big Data, c'est-à-
dire l'ensemble des informations sur pratiquement toute la
dire l'ensemble des informations sur pratiquement toute la
population de la terre, a un propriétaire et un maître.
La technologie, les centres scientifiques, l'éducation, la
culture, les médias, la médecine et les services sociaux
mondiaux sont entièrement entre leurs mains.

Les libéraux des gouvernements et des cercles de


pouvoir sont des membres organiques de ces
réseaux planétaires tous subordonnés au même
siège.

Les services secrets des pays occidentaux et leurs agents


dans d'autres régimes travaillent - recrutés ou corrompus,
contraints de collaborer ou en tant que volontaires - pour
les mondialistes.
On se demande: comment les partisans du «Grand Réveil»
peuvent-ils se rebeller contre le mondialisme dans cette
situation? Comment - sans disposer de ressources
spéciales - peuvent-ils affronter efficacement l'élite
mondiale? Quelles armes utiliser? Quelle stratégie suivre?
Et, de plus, sur quelle idéologie s'appuyer? - parce que les
libéraux et les mondialistes du monde entier sont unis et
ont une idée commune, un objectif commun et une ligne
commune, alors que leurs opposants sont hétérogènes
non seulement dans des sociétés différentes, mais aussi au
sein d'une même société.
Bien entendu, ces contradictions dans les rangs de
l'opposition sont encore exacerbées par les élites
dirigeantes, habituées à diviser pour dominer. Musulmans
contre chrétiens, gauche contre droite, Européens contre
Russes ou Chinois, etc.
Mais le Grand Réveil ne se produit pas grâce à, mais malgré
tout cela. L'humanité elle-même, l'homme comme eidos,
l'homme comme commun, l'homme comme identité
collective, et sous toutes ses formes, organique et
artificielle, historique et innovante, orientale et occidentale,
se rebelle contre les libéraux.
Le Grand Réveil n'est que le début. Cela n'a pas encore
commencé. Mais le fait qu'il a un nom, et que ce nom soit
apparu juste à l'épicentre des transformations idéologiques
et historiques aux États-Unis, dans le contexte de la défaite
dramatique de Trump, de la prise désespérée du Capitole
et de la vague croissante de répression libérale, puisque les
globalistes ne cachent plus la nature totalitaire de leur
théorie et de leur pratique, est d'une grande importance
(peut-être cruciale).
Le Grand Réveil contre la "Grande Réinitialisation"
est la révolte de l'humanité contre les élites libérales
au pouvoir. De plus, c'est la rébellion de l'homme
contre son ennemi séculaire, l'ennemi du genre
humain.

S'il y a ceux qui proclament le «Grand Réveil», aussi naïves


que puissent paraître leurs formules, cela signifie déjà que
tout n'est pas perdu, qu'un noyau de Résistance mûrit dans
les masses, qu'ils commencent à se mobiliser. A partir de
ce moment commence l'histoire d'une révolte mondiale,
une révolte contre la Grande Réinitialisation et ses adeptes.
Le Grand Réveil est un éclair de conscience au seuil de la
Singularité. C'est la dernière occasion de prendre une
décision alternative concernant le contenu et l'orientation
de l'avenir. Le remplacement complet des êtres humains
par de nouvelles entités, de nouvelles divinités, ne peut pas
être simplement imposé par une force supérieure. Les
élites doivent séduire l'humanité, en obtenir un certain
consentement, quoique vague. Le Grand Réveil nécessite
un «non» ferme!
Mais ce n'est pas la fin de la guerre, pas même la guerre
elle-même. En effet, cela n'a pas encore commencé. Mais
c'est la possibilité d'un tel départ. Un Nouveau
Commencement dans l'histoire de l'homme.
Bien sûr, Le Grand Réveil n'est pas du tout préparé.
Comme nous l'avons vu, aux États-Unis même, les
opposants au libéralisme - à la fois Trump et les Trumpistes
- sont prêts à rejeter la dernière phase de la démocratie
libérale, mais ils ne pensent même pas à une critique
complète du capitalisme. Ils défendent hier et aujourd'hui
contre un lendemain imminent et menaçant. Mais ils n'ont
pas d'horizon idéologique complet. Ils essaient de sauver le
stade antérieur de la démocratie libérale elle-même, le
capitalisme lui-même, de ses stades ultérieurs et plus
avancés. Et cela en soi contient une contradiction.
Même la gauche contemporaine a des limites dans sa
critique du capitalisme, à la fois parce qu'elle partage une
conception matérialiste de l'histoire (Marx partageait le
besoin du capitalisme mondial, dont il espérait qu'il serait
plus tard dépassé par le prolétariat mondial), et parce que
les mouvements socialistes et communistes ont été
récemment occupés par des libéraux et réorientés de la
guerre de classe contre le capitalisme vers la protection des
migrants, des minorités sexuelles et la lutte contre les
«fascistes» imaginaires.
La droite, en revanche, est confinée à ses États-nations et à
ses cultures, ne voyant pas que les peuples d’autres
ses cultures, ne voyant pas que les peuples d’autres
civilisations sont dans la même situation désespérée. Les
nations bourgeoises qui ont émergé à l'aube de l'ère
moderne représentent un vestige de la civilisation
bourgeoise. Cette civilisation détruit et abolit aujourd'hui ce
qu'elle a elle-même créé hier, en utilisant entre-temps
toutes les limites de l'identité nationale pour maintenir
l'humanité dans un état de confrontation fragmenté et
conflictuel qui empêche de faire face aux mondialistes.
Ainsi, le Grand Réveil existe, mais il n'a pas encore de base
idéologique. S'il s'agit d'un phénomène véritablement
historique et non éphémère et purement périphérique, il a
simplement besoin d'une fondation - une fondation qui
dépasse les idéologies politiques existantes qui ont émergé
dans les temps modernes en Occident lui-même.
S'attaquer à l'un d'entre eux signifierait automatiquement
se retrouver dans l'emprisonnement idéologique de la
formation du capital.
Ainsi, en cherchant une plate-forme pour le Grand Réveil
qui a éclaté aux États-Unis, nous devons regarder au-delà
de la société américaine et de l'histoire américaine plutôt
courte et chercher l'inspiration au sein d’autres civilisations,
en particulier les idéologies non libérales de l'Europe elle-
même. Mais même cela ne suffit pas, car parallèlement à la
déconstruction du libéralisme, nous devons trouver un
appui dans les différentes civilisations de l'humanité, loin
d'être épuisées par l'Occident d'où vient la principale
menace et où - à Davos, en Suisse! - le "Great Reset" a été
proclamé.
L'Internationale des Nations contre l'Internationale
des élites
La "Grande Réinitialisation" veut rendre le monde à
nouveau unipolaire et ensuite s'orienter vers une non-
polarité mondialiste, où les élites deviendront
complètement internationales et leur résidence sera
dispersée sur toute la planète. C'est pourquoi le
mondialisme signifie la fin des États-Unis eux-mêmes en
tant que pays, en tant qu'État, en tant que société. C'est ce
que perçoivent les Trumpistes et les partisans du Grand
Réveil, parfois intuitivement. Biden représente une
condamnation pour les États-Unis. Et puis pour tous les
autres.
Par conséquent, pour le salut des personnes, des peuples
et des sociétés, le Grand Réveil doit partir du concept de
multipolarité. Il ne s'agit pas seulement du salut de
l'Occident lui-même, ni même du salut de tous les autres
de l'Occident, mais du salut de l'humanité, occidentale et
non occidentale, de la dictature totalitaire des élites
non occidentale, de la dictature totalitaire des élites
capitalistes libérales. Et cela ne peut être fait uniquement
par les peuples de l’Occident ou par les peuples de l’Est. Ici,
il faut agir ensemble. Le Grand Réveil nécessite une
internationalisation de la lutte des peuples contre
l'internationalisation des élites.
La multipolarité est le point de référence le plus important
et la clé de la stratégie du Grand Réveil. Ce n'est qu'en
faisant appel à toutes les nations, cultures et civilisations de
l'humanité que nous pourrons rassembler suffisamment de
forces pour nous opposer efficacement au «Grand Reset»
et à l'orientation vers la Singularité.
Mais dans ce cas, le tableau d'ensemble de l'inévitable
confrontation finale s'avère beaucoup moins désespéré. Si
l'on regarde tout ce qui pourrait devenir les pôles du Grand
Réveil, la situation se présente sous un jour quelque peu
différent. L'Internationale des Peuples, une fois que l'on
commence à penser dans ces catégories, ne se révèle ni
une utopie ni une abstraction. En outre, nous pouvons déjà
facilement voir un potentiel énorme et comment cela peut
être utilisé dans la lutte contre la «grande réinitialisation».
Nous énumérons brièvement les ressources sur lesquelles
le Grand Réveil peut compter à l'échelle mondiale.
La guerre civile américaine: choisir notre domaine
Aux États-Unis, nous avons un pied dans le Trumpisme.
Même si Trump lui-même a perdu, cela ne signifie pas qu'il
a baissé les bras, s'est résigné à une victoire volée et que
ses partisans - 70 millions d'Américains - se sont calmés et
ont pris la dictature libérale pour acquise. Ce n'est pas
comme ça. Désormais, un puissant mouvement anti-
mondialiste clandestin sera présent aux Etats-Unis même,
nombreux (la moitié de la population!), aigri et poussé à
mépriser le totalitarisme libéral. La dystopie d'Orwell en
1984 n'a pas été incarnée par un régime communiste ou
fasciste, mais s'est réalisée aujourd'hui dans un régime
libéral. Mais l'expérience du communisme soviétique et
même de l'Allemagne nazie montre que la résistance est
toujours possible.
Aujourd'hui, les États-Unis sont essentiellement en état de
guerre civile. Les libéraux-bolcheviks ont pris le pouvoir, et
leurs opposants ont été jetés dans l'opposition et sont sur
le point d'aller dans l'illégalité. Une opposition de 70
millions de personnes est une affaire sérieuse. Bien sûr, ils
sont dispersés et peuvent s’égarer lors des incursions
punitives des démocrates et la nouvelle technologie
totalitaire de la Big Tech.
Mais il est trop tôt pour retrancher du compte le peuple
américain. De toute évidence, il a encore une certaine
marge de manœuvre, et la moitié de la population
américaine est prête à défendre sa liberté individuelle à
tout prix. Et aujourd'hui, la question est exactement la
suivante: Biden ou liberté. Bien sûr, les libéraux essaieront
d'abolir le deuxième amendement et de désarmer la
population, qui devient de moins en moins fidèle à l'élite
mondialiste. Il est probable que les démocrates tenteront
de renverser le système bipartite lui-même en introduisant
un régime essentiellement unipartite, dans l'esprit de l'état
actuel de leur idéologie. C'est le bolchevisme libéral.
Mais l’issue d’une guerres civiles ne peut jamais être clair
d'avance. L'histoire est ouverte et la victoire des deux côtés
est toujours possible. Surtout si l'humanité se rend compte
de l'importance de l'opposition américaine pour la victoire
universelle sur le mondialisme. Peu importe ce que nous
pensons des États-Unis, de Trump et des Trumpistes, nous
devons tous simplement soutenir le pôle américain du
Grand Réveil. Sauver l'Amérique des mondialistes, et ainsi
contribuer à la rendre à nouveau grande, est notre tâche
commune.
Populisme européen: surmonter la gauche et la droite
La vague de populisme anti-libéral ne faiblit pas même en
Europe. Même si le mondialiste Macron a réussi à contenir
les violentes manifestations des «gilets jaunes» et que les
libéraux italiens et allemands ont isolé et bloqué l'arrivée
au pouvoir des partis de droite et de leurs dirigeants, ces
processus sont imparables. Le populisme exprime le même
Grand Réveil, seulement sur le sol européen et avec une
spécificité européenne.

Pour ce pôle de résistance, une nouvelle réflexion


idéologique est extrêmement importante. Les
sociétés européennes sont beaucoup plus actives
sur le plan idéologique que les américains et, par
conséquent, les traditions de la politique de gauche
et de droite - et leurs contradictions intrinsèques -
sont beaucoup plus ressenties.

Ce sont précisément ces contradictions que les élites


libérales exploitent pour maintenir leur domination dans
l'Union européenne.
Le fait est que la haine des libéraux en Europe croît
simultanément de deux côtés: la gauche les voit comme
représentants du grand capital, des exploiteurs qui ont
perdu toute décence, et la droite les voit comme
provocateurs de la migration artificielle de masse,
destructeurs des derniers vestiges de valeurs
destructeurs des derniers vestiges de valeurs
traditionnelles, destructeurs de la culture européenne et
enterreurs de la classe moyenne. Dans le même temps,
pour la plupart, les populistes de droite et de gauche ont
mis de côté les idéologies traditionnelles qui ne répondent
plus aux demandes historiques et expriment leurs points
de vue sous des formes nouvelles, parfois contradictoires
et fragmentaires.
Le rejet des idéologies du communisme orthodoxe et du
nationalisme est généralement positif; cela donne aux
populistes une nouvelle base beaucoup plus large. Mais
c'est aussi leur faiblesse.

Cependant, la chose la plus fatale du populisme


européen n'est pas tant sa désidéologisation que la
persistance du conflit profond et mutuel entre la
droite et la gauche qui a persisté au cours des
périodes historiques précédentes.

L'émergence du pôle européen du Grand Réveil doit passer


par la résolution de ces deux tâches idéologiques: le
dépassement définitif de la frontière entre la droite et la
gauche (c'est-à-dire le rejet obligatoire de l '«antifascisme»
artificiel de certains et du «anticommunisme» artificiel des
autres) et l'élévation du populisme en tant que tel -
populisme intégral - à un modèle idéologique indépendant.
Sa signification et son message devraient consister en une
critique radicale du libéralisme et de son stade le plus
élevé, le mondialisme, tout en combinant l'exigence de
justice sociale et la préservation de l'identité culturelle
traditionnelle.
Dans ce cas, le populisme européen va d'abord acquérir
une masse critique qui à ce jour fait cruellement défaut,
étant donné que les populistes de droite et de gauche
perdent le temps et les efforts à régler leurs comptes entre
eux, et, deuxièmement, il deviendra un pôle très important
du Grand Réveil.
La Chine et son identité collective
Les opposants à la grande réinitialisation ont un autre allié
important: la Chine contemporaine. Bien entendu, la Chine
a profité des opportunités offertes par la mondialisation
pour renforcer l'économie de sa société. Mais la Chine n'a
pas accepté l'esprit même du mondialisme, du libéralisme,
de l'individualisme et du nominalisme de l'idéologie
mondialiste. La Chine n'a pris à l'Occident que ce qui la
rendait plus forte, mais elle a rejeté ce qui la rendrait plus
faible. C'est un jeu dangereux, mais jusqu'à présent, la
Chine l'a réussi.
En fait, la Chine est une société traditionnelle avec des
milliers d'années d'histoire et une identité stable. Et il a
clairement l'intention de le rester à l'avenir. Cela est
particulièrement clair dans la politique de l'actuel dirigeant
chinois, Xi Jinping. Il est prêt à accepter un compromis
tactique avec l'Occident, mais il est catégorique pour faire
en sorte que la souveraineté et l'indépendance de la Chine
grandissent et se renforcent.
L’histoire que les mondialistes et Biden agissent en
solidarité avec la Chine est un mythe. Oui, Trump l'a cru et
Bannon l'a dit, mais c'est le résultat d'un horizon
géopolitique étroit et d'une profonde incompréhension de
l'essence de la civilisation chinoise. La Chine suivra sa
propre voie et renforcera les structures multipolaires. En
fait, la Chine est le pôle le plus important du Grand Réveil,
un aspect qui deviendra clair si l'on prend comme point de
départ la nécessité de l'internationalisation des peuples. La
Chine est un peuple avec une identité collective distincte.
L'individualisme chinois n'existe pas du tout, et s'il existe,
c'est une anomalie culturelle. La civilisation chinoise est le
triomphe d’espèce, du peuple, de l'ordre et de la structure
sur toute individualité.
Bien sûr, le Grand Réveil n'a pas à devenir chinois. Il n'a pas
besoin d'être uniforme du tout - parce que chaque nation,
chaque culture, chaque civilisation a son propre esprit et
ses propres eidos. L'humanité est différente. Et son unité
ne peut être ressentie avec plus d'acuité que lorsqu'elle est
confrontée à une grave menace qui pèse sur nous tous. Et
c'est précisément ce que représente la grande
réinitialisation.
L'Islam contre la mondialisation
Les peuples de la civilisation islamique sont un autre allié
du Grand Réveil. Il est évident que le mondialisme libéral et
l'hégémonie occidentale sont radicalement rejetés par la
culture islamique et par la religion islamique sur laquelle
cette culture est basée. Bien sûr, pendant la période
coloniale et sous le pouvoir et l'influence économique de
l'Occident, certains États islamiques se sont retrouvés dans
l'orbite du capitalisme, mais pratiquement dans tous les
pays islamiques, il y a un rejet soutenu et profond du
libéralisme et surtout du libéralisme mondialiste moderne.
Cela se manifeste à la fois sous des formes extrêmes -
l'intégrisme islamique - et des formes modérées. Dans
certains cas, des mouvements religieux ou politiques
individuels deviennent les porteurs de l'initiative anti-
libérale, tandis que dans d'autres cas, l'Etat lui-même
assume cette mission. Dans tous les cas, les sociétés
islamiques sont idéologiquement préparées à une
islamiques sont idéologiquement préparées à une
opposition systématique et active à la mondialisation
libérale. Les projets de la Grande Réinitialisation ne
contiennent rien, même théoriquement, qui plairait aux
musulmans. C'est pourquoi le monde islamique dans son
ensemble représente un immense pôle du Grand Réveil.

Parmi les pays islamiques, l'Iran chiite et la Turquie


sunnite sont les plus hostiles à la stratégie
mondialiste. Il faut dire que, si la principale
motivation qui anime l'Iran est l'idée religieuse de la
fin prochaine du monde et de la dernière bataille,
où l'ennemi principal - Dajjal - est clairement
reconnu comme l'Occident, le libéralisme et le
mondialisme, la Turquie est davantage motivée par
des considérations pragmatiques, par la volonté de
renforcer et de préserver sa souveraineté nationale
et d'assurer l'influence turque au Moyen-Orient et
en Méditerranée orientale.

La politique d'Erdogan de retrait progressif de


l'OTAN  combine la tradition nationale de Kemal Atatürk
avec le désir de jouer le rôle de leader des musulmans
sunnites, mais les deux ne sont réalisables qu'en
opposition à la mondialisation libérale, qui implique la
sécularisation complète des sociétés. l'affaiblissement (et,
tout au plus, l'abolition) des États-nations, et entre-temps
l'octroi de l'autonomie politique aux groupes ethniques
minoritaires, une décision qui serait dévastatrice pour la
Turquie en raison du facteur kurde important et plutôt
actif.
Le Pakistan sunnite, qui exprime une autre forme de
combinaison de politiques nationales et islamiques, se
détache progressivement des États-Unis et de l'Occident.
Bien que les pays du Golfe soient plus dépendants de
l'Occident, un examen plus attentif de l'islam arabe, et
encore plus de l'Égypte, qui est un autre État important et
indépendant dans le monde islamique, révèle des systèmes
sociaux qui n'ont rien à voir avec l'agenda mondialiste et
sont naturellement prédisposés à se ranger du côté du
Grand Réveil.
Ce dernier n'est entravé que par des contradictions entre
musulmans eux-mêmes - non seulement entre chiites et
sunnites, mais aussi des conflits régionaux entre des États
sunnites eux-mêmes, habilement exacerbés par l'Occident
et les centres de contrôle mondialistes.
Le contexte du Grand Réveil pourrait également devenir
une plate-forme idéologique pour l'unification du monde
islamique dans son ensemble, puisque l'opposition à la
islamique dans son ensemble, puisque l'opposition à la
«Grande Réinitialisation» est un impératif inconditionnel
pour presque tous les pays islamiques. C'est ce qui permet
de prendre la stratégie des globalistes et leur opposition
comme dénominateur commun. La prise de conscience de
l'ampleur du Grand Réveil permettrait, dans certaines
limites, d'atténuer les contradictions locales, contribuant à
la formation d'un autre pôle de résistance globale.
La mission de la Russie: être à l'avant-garde du Grand
Réveil
Enfin, le pôle le plus important du Grand Réveil est
constitué de la Russie. Malgré le fait que la Russie ait été en
partie infectée par la civilisation occidentale, à travers la
culture des Lumières pendant la période tsariste, sous les
bolcheviks, et surtout après 1991, à chaque étape - dans
l'antiquité comme aujourd'hui - l'identité profonde de la
société russe est restée profondément méfiante de
l'Occident, en particulier du libéralisme et de la
mondialisation. Le nominalisme est profondément
étranger au peuple russe dans ses fondements mêmes.
L'identité russe a toujours donné la priorité au commun – la
famille, le peuple, l’espèce, l'église, la tradition, la nation et
l'autorité, et même le communisme représentait - bien que
dans un sens artificiel, en termes de classe - une identité
collective opposée à l'individualisme bourgeois. Les Russes
ont obstinément rejeté et continuent de rejeter le
nominalisme sous toutes ses formes. Et c'est une plate-
forme commune pour les périodes tsariste et soviétique.
Après l'échec de la tentative d'intégration dans la
communauté mondiale dans les années 1990, grâce à
l'échec des réformes libérales, la société russe est devenue
encore plus convaincue de l’étrangéité du mondialisme et
des attitudes et principes individualistes pour les Russes.
C'est ce qui détermine le soutien général au cours
conservateur et souverain de Poutine. Les Russes rejettent
la «grande réinitialisation» tant de la droite que de la
gauche - et cela, avec les traditions historiques, l'identité
collective et la perception de la souveraineté et de la liberté
de l'État comme la plus haute valeur, n'est pas un trait
momentané, mais pérenne et fondamental, qui est à la
base de la civilisation russe.

Le rejet du libéralisme et de la mondialisation s'est


particulièrement accentué ces dernières années, le
libéralisme lui-même ayant révélé ses
caractéristiques profondément répulsives à la
conscience russe. Cela justifiait une certaine
sympathie des Russes pour Trump et un profond
dégoût parallèle pour ses opposants libéraux.
sympathie des Russes pour Trump et un profond
dégoût parallèle pour ses opposants libéraux.

Du côté de Biden, l'attitude envers la Russie est assez


symétrique. Lui et les élites mondialistes en général
considèrent la Russie comme le principal adversaire
civilisationnel, qui refuse obstinément d'accepter le vecteur
du progressisme libéral et défend farouchement sa
souveraineté politique et son identité.
Bien sûr, même la Russie d'aujourd'hui n'a pas d’idéologie
complète et cohérente qui pourrait représenter une
menace sérieuse pour la grande réinitialisation. En outre,
les élites libérales enracinées au sommet de la société sont
toujours fortes et influentes en Russie, et les idées, théories
et méthodes libérales dominent toujours l'économie,
l'éducation, la culture et la science. Tout cela sape le
potentiel de la Russie, désoriente la société et prépare le
terrain à des contradictions internes croissantes. Mais,
dans l'ensemble, la Russie est le plus important - sinon le
principal! - pôle du Grand Réveil.
C'est exactement ce à quoi toute l'histoire russe a conduit,
exprimant la conviction inhérente que les Russes font face
à quelque chose de grand et de décisif dans la situation
dramatique de la fin des temps, la fin de l'histoire. Mais
c'est précisément cette fin, dans sa pire version,
qu'implique le projet Great Reset. La victoire du
mondialisme, du nominalisme et l'avènement de la
Singularité signifierait l'échec de la mission historique
russe, non seulement dans le futur mais aussi dans le
passé. Après tout, le sens de l'histoire russe était
précisément orienté vers l'avenir, et le passé n'était qu'une
préparation pour cela.
Et dans cet avenir qui se rapproche de plus en plus, le rôle
de la Russie n'est pas seulement de prendre une part active
au Grand Réveil, mais aussi d'être à l'avant-garde,
proclamant l'impératif de l'Internationale du Peuple dans la
lutte contre le libéralisme, le fléau du XXIème siècle.
Le réveil de la Russie: une renaissance impériale
Que signifie pour la Russie, dans de telles circonstances,
«se réveiller»? Cela signifie restaurer pleinement l'échelle
historique, géopolitique et civilisationnelle de la Russie,
devenant un pôle du nouveau monde multipolaire.
La Russie n'a jamais été « juste un pays », encore moins «
un parmi les autres pays européens ». Malgré toute l'unité
de nos racines avec l'Europe, qui remonte à la culture
gréco-romaine, la Russie dans toutes les phases de son
histoire a suivi son propre chemin. Cela a également eu un
impact sur notre choix ferme et inébranlable de
l'orthodoxie et du byzantinisme en général, qui a largement
l'orthodoxie et du byzantinisme en général, qui a largement
déterminé notre départ de l'Europe occidentale, qui a
choisi le catholicisme puis le protestantisme. À l'ère
moderne, ce même facteur de profonde méfiance à l'égard
de l'Occident s'est reflété dans le fait que nous n'avons pas
été aussi touchés par l'esprit même de la modernité
inhérent au nominalisme, à l'individualisme et au
libéralisme. Et même lorsque nous avons emprunté
certaines doctrines et idéologies à l'Occident, celles-ci
étaient souvent critiques, c'est-à-dire qu'elles contenaient
en elles-mêmes le rejet du principal paradigme de
développement - capitaliste libéral - de la civilisation
occidentale européenne, pourtant si proche de nous.
L'identité de la Russie a également été fortement
influencée par le vecteur oriental - le Turanien. Comme
l'ont montré les philosophes eurasiens, y compris le grand
historien russe Lev Gumilev, l'État mongol de Gengis Khan a
représenté pour la Russie une expérience importante
d'organisation impériale centralisée, qui a largement
prédéterminé notre ascension en tant que grande
puissance à partir du XVème siècle, lorsque la La Horde
s'est effondrée et la Russie de Moscou s'est installée dans
l'espace du nord-est de l'Eurasie. Cette continuité avec la
géopolitique de la Horde a naturellement conduit à
l'expansion puissante des époques ultérieures. À chaque
tournant, la Russie a défendu et affirmé non seulement ses
intérêts, mais aussi ses valeurs.
Ainsi, la Russie s'est avérée être l'héritière de deux empires
qui se sont effondrés à peu près au même moment, au XVe
siècle: les empires byzantin et mongol. L'empire est devenu
notre destin. Même au XXe siècle, avec tout le radicalisme
des réformes bolcheviques, la Russie est restée un empire
contre toute attente, cette fois sous les traits de l'empire
soviétique.

Cela signifie que notre renaissance est inconcevable


sans un retour à la mission impériale, inscrite dans
notre destin historique.

Cette mission est diamétralement opposée au projet


globaliste de la "Grande Réinitialisation". Et il est naturel de
s'attendre à ce que, dans leur élan décisif, les mondialistes
fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher une
renaissance impériale en Russie. C'est exactement ce dont
nous avons besoin: une Renaissance impériale. Non pas
pour imposer notre vérité russe et orthodoxe à d'autres
peuples, cultures et civilisations, mais pour raviver, fortifier
et défendre notre identité et aider les autres dans leur
renaissance, pour fortifier et défendre la leur (dans la
mesure de notre pouvoir). La Russie n'est pas la seule cible
mesure de notre pouvoir). La Russie n'est pas la seule cible
de la «grande réinitialisation», même si, à bien des égards,
notre pays est le principal obstacle à l'exécution de leurs
plans. Mais c'est notre mission - être le "Katéchon", "celui
qui retient", empêchant l'arrivée du mal final dans le
monde.
Cependant, aux yeux des mondialistes, les autres
civilisations, cultures et sociétés traditionnelles doivent
également être soumises au démantèlement, au
reformatage et à la transformation en une masse
cosmopolite mondiale indifférenciée, et dans un proche
avenir être remplacées par de nouvelles formes de vie -
organismes posthumains, mécanismes ou leurs hybrides.
Par conséquent, le réveil impérial de la Russie est destiné à
être un symbole de la révolte universelle des peuples et des
cultures contre les élites mondialistes libérales. À travers la
renaissance en tant qu'empire, en tant qu'empire
orthodoxe, la Russie sera un exemple pour les autres
empires - chinois, turc, persan, arabe, indien, ainsi que
latino-américain, africain ... et européen. Au lieu de la
domination d'un seul «empire» mondialiste de la Grande
Réinitialisation, le réveil russe devrait coïncider avec le
début d'une ère caractérisée par de multiples empires, qui
reflètent et incarnent la richesse des cultures humaines,
des traditions, des religions et des systèmes de valeurs.
Vers la victoire du Grand Réveil
Si nous ajoutons le Trumpisme américain, le populisme
européen (à la fois de gauche et de droite), la Chine, le
monde islamique et la Russie, et nous prévoyons qu'à un
moment donné, même la grande civilisation indienne,
l'Amérique latine et l'Afrique, qui entre dans un autre cycle
de décolonisation, et tous les peuples et cultures de
l'humanité en général peuvent rejoindre ce camp, nous ne
sommes plus de simples pions marginaux, dispersés et
confus essayant de s'opposer aux puissantes élites
libérales qui mènent l'humanité au massacre final, mais un
véritable front qui comprend des acteurs de différentes
échelles, des grandes puissances dotées d'économies
planétaires et d'armes nucléaires aux forces et courants
politiques, religieux et sociaux influents et nombreux.
Le pouvoir des globalistes, après tout, est basé sur
l’hypnotisme et les «miracles noirs». Ils dominent non pas
sur la base d'un pouvoir réel, mais en utilisant des illusions,
des simulacres et des images artificielles, qu'ils essaient
maniquement d'inculquer dans l'esprit des hommes.
Après tout, la Grande Réinitialisation a été proclamée par
un ramassis de vieux globalistes dégénérés et sentant le
sapin au bord de la démence (comme Biden lui-même, le
sapin au bord de la démence (comme Biden lui-même, le
voyou flétri Soros ou le gros bourgeois Schwab) et une
populace marginale et perverse sélectionnée pour illustrer
la foudre des opportunités de carrière rapides pour
n’importe quel pousse-mégot. Bien sûr, ils ont les bourses
et les planche à billets, les escrocs de Wall Street et les
accros-inventeurs de la Silicon Valley qui travaillent pour
eux. Des agents du renseignement disciplinés et des
généraux d'armée obéissants leur sont subordonnés. Mais
c'est négligeable par rapport à toute l'humanité, hommes
de travail et de pensée, à la profondeur des institutions
religieuses et à la richesse fondamentale des cultures.
Le Grand Réveil indique que nous avons saisi l'essence de
cette stratégie fatale, meurtrière et suicidaire de "progrès"
telle qu'elle est comprise par les élites mondialistes
libérales. Et si nous le comprenons, nous pouvons
l'expliquer aux autres. L'éveillé peut et doit éveiller tous les
autres. Et si nous y parvenons, non seulement la "Grande
Réinitialisation" échouera, mais un verdict juste sera rendu
à ceux qui ont fixé la destruction de l'humanité, d'abord
dans l'esprit et maintenant dans le corps, - comme objectif.

[1] Libellé anglais des 5 points du "Great Reset" du rapport du


Prince Charles:
·       To capture the imagination and will of humanity –
change will only happen if people really want it;
·       The economic recovery must put the world on the path
to sustainable employment, livelihoods and growth.
Longstanding incentive structures that have had perverse
effects on our planetary environment and nature herself
must be reinvented;
·       Systems and pathways must be redesigned to advance
net zero transitions globally. Carbon pricing can provide a
critical pathway to a sustainable market;
·       Science, technology and innovation need re-
invigorating. Humanity is on the verge of catalytic
breakthroughs that will alter our view of what it possible
and profitable in the framework of a sustainable future;
·       Investment must be rebalanced. Accelerating green
investments can offer job opportunities in green energy,
the circular and bio-economy, eco-tourism and green public
infrastructure.
 
 
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