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KINSHASA/R.D.C
Cours d’Epistémologie
générale
(2ème graduat)
COURS D’EPISTEMOLOGIE
0. PRELIMINAIRES
Epistémologie 1 : Notions et problématiques
Epistémologie 2 : Courants spécifiques tendances et problèmes épistémologiques
contemporains
0.0. Avertissement
Ce cours pourrait, ainsi que le suggère son articulation en deux sections principales,
être carrément scindé, le cas échéant, d’après les niveaux respectifs des étudiants : (niveau
élémentaire ou G1, amplifiable en intégrant aux leçons la correction des exercices
d’application pour contextualiser mieux les problématiques) ; et les tendances (niveau avancé
G2 ou autre) dont l’abord constitue une véritable sorte de défense et illustration de différentes
"théories de la connaissance" scientifique. Les exercices et /ou questions et lectures
d’approfondissement servent d’appoint indispensable pour faciliter l’apprentissage par
l’étudiant.
Une telle orientation s’éclaire davantage à la lumière des objectifs pédagogiques, qu’il
importe de garder frais dans la mémoire. Au travers et à l’issue des leçons et exercices,
l’apprenant se rendra progressivement capable de :
- définir plus correctement les termes principaux (épistémologie, science, objectivité, etc.) ;
- savoir cerner le domaine propre de cette discipline par rapport aux sciences affines ;
- comprendre le travail scientifique dans ses tenants et ses aboutissants ;
- appliquer le doute méthodique dans sa propre formation et à l’égard d’autres options
spécialisées ;
- s’informer ou dialoguer en uni-veri-taire sur n’importe quel domaine dûment ciblé de la
recherche scientifique
Trois axes de pensée retiendront notre réflexion : les notions philosophiques ; les
problèmes de la scientificité ; le pluralisme épistémologique. D’où quatre chapitre ou sous-
sections :
0. Précisions terminologiques ;
1. Attitudes métaphysiques ;
2. Problèmes autour de l’objectivité scientifique, effort de théorisation ;
3. Percées épistémologiques contemporaines de la connaissance scientifique.
Les deux (1 et 2) constituant des informations préalables (niveau I), le 3 peut servir de
charnière à la fois comme épilogue du niveau I et comme rappel des pré-requis pour le niveau
II ouvrant une enquête discriminatoire concernant les conceptions thématiques et pratiques
diverses en épistémologie aujourd’hui surtout.
3
Une première section intitulée « Notions et problèmes », s’attellera à définir les termes
principaux que l’on rencontre en épistémologie, de sorte à bien formuler les problèmes ou
préciser la (les) problématique(s) de l’objectivité en sciences selon le schéma pédagogique
dont l’exposé développe topiquement les subdivisions (on se reportera, pour plus de précision,
à la table des matières). Cette épistémologie nous amènera à clarifier, à prendre en
considération l’étude lexicologique, historique ou évolutive des notions de science, de
méthode… ainsi que la description du domaine et des aléas ou exigences de la critique
épistémologique.
On passera ensuite en revue – c’est le second niveau- quelques uns des noms et
orientations épistémologiques, question de donner le contexte, les notices bibliographiques,
concepts clés… en guise d’introduction et d’avant goût à l’analyse et au débat
épistémologique tel qu’un néo-empiriste ou un néo-rationaliste, ou encore un pragmatiste peut
l’initier et en continuer l’élaboration à l’écoute du travail scientifique sur divers terrains.
4
I.0. Itinéraire
Savoir comment l’on procède pour savoir, et s’assurer où l’on en est : voilà en quoi se
résumerait le travail épistémologique. Mais l’objectivité ou l’idée vraie (W. James, B.
Spinoza) consistant dans l’accord de la connaissance avec l’objet, E. Kant nous amène à
avouer chacun pour notre part, que « le seul moyen que j’ai de comparer l’objet avec ma
connaissance c’est que je le connaisse. Ainsi la connaissance doit se confirmer elle-même
(…) : Qu’est-ce que la vérité ? Pour être à même de trancher cette importante question, il
nous faut soigneusement distinguer dans notre connaissance ce qui appartient à sa matière et
se rapporte à l’objet, de ce qui concerne la simple forme comme la condition sans laquelle
une connaissance ne serait, de façon générale, pas une connaissance »1. Le travail
épistémologique comporte, à n’en pas douter, plusieurs démarches rigoureusement combinées
de vérité théorique ou, plus précisément de vérification des idées (de la connaissance vraie)
par la pratique réflexive, c’est-à-dire par l’enquête critique qui, à son tour, comporte maintes
problématiques. Ce niveau I du cours d’épistémologie entend déblayer le terrain pour mieux
formuler les problématiques épistémologiques concernant la portée objective ou vérité en
science.
I.1.0. Sommaire
Exercice 1 : Consulter les lexiques philosophiques sur les notions discriminatoires de
disciplines susmentionnées.
Exercice 2 : Toute connaissance humaine n’étant pas à proprement parler « science », lire
e.a J. LADRIERE Les enjeux de la rationalité…, Paris, Aubier-UNESCO, 1977, pp. 27- ;
dégager les 4 types de connaissances et leurs finalités et/ou caractéristiques fondamentales
respectives.
Cette citation fait montre d’une certaine confusion plus que d’une simple inflation de
langage. La confusion serait tributaire d’une perspective métaphysique aristolélico-thomiste
en occurrence assujettissant les recherches scientifiques à la logique formelle considérée
comme unique organon ou instrument de recherche seul susceptible de garantir la scientificité
(objectivité) d’un savoir, d’une connaissance. Laissons pourtant de côté la querelle d’une
philosophia perennis censée régenter toutes sciences, querelle à laquelle le pluralisme
méthodologique semble avoir apporté certains dévouements moderne, voir. Le discours de la
méthode de René Descartes (1637), déjà le Novum Organon de Francis Bacon (1620).
Quoi qu’il en soit ; l’épistémologie doit être désormais considérée comme une
discipline particulière et pluraliste puisqu’elle mène ses investigations sur divers terrains de
spécialisations savantes. L’orthographe au singulier signifie seulement qu’il s’agit de
« l’étude primordiale de la connaissance telle qu’elle est donnée au point de départ de la
systématisation scientifique »3.
Exercice 3 : De par vos informations en méthodologie des sciences, dire quelle(s) autre(s)
étapes et/ou exigences de la recherche savante précède(nt) et/ou entoure(nt) la
"systématisation".
Lectures : FOUREZ, Gérard, La construction des sciences,…
GRANGER, G. Gaston , La science et les sciences Paris,
KUHN, T.-S., La structure de la révolution scientifique, Paris, Flammarion, 1983.
2
Georges VAN RIET, L’épistémologie thomiste, Louvain, Nauwelaerts, 1946, p. 637.
3
F. VAN STEENEBERGHEN, Epistémologie, 3ième éd., Paris-Louvain, Nauwelaerts, 1956, p. 17.
6
Les réponses à cette question dépendent largement du contenu particulier que l’on
donne au mot savoir scientifique. A cet effet, deux horizons principaux se font jour :
a) Chez les anglo-saxons, il n’y qu’un savoir scientifique, celui qui atteint le but que l’on se
propose. The knowledge is power (qui sait, peut), notait déjà Bacon ; aussi epistemology
rime-t-il avec philosophy of science en incluant aussi bien les méthodologies qu’une
certaine Ethnics of Science ou ensemble de considérations morales de l’efficacité
scientifique (scientific efficiency, or utility).
b) L’horizon francophone, avec le sens des distinctions qu’on lui connaît, fait de
l’épistémologie le second palier (2ième niveau) de la recherche scientifique, le premier
revenant à la méthodologie et le troisième à la philosophie et/ou éthique des sciences.
Ce qui précède alerte notre attention sur le champ épistémologique. Il n’est pas aisé de
le définir. Si nous partons des exigences cognitives des temps modernes d’après Bacon,
Descartes et Kant, il y a lieu de concevoir plusieurs types d’épistémologie ; cette pluralité ou
diversité épistémologique est fonction de la multiplicité des domaines scientifiques ciblable.
Par rapport à la logique spécialement, l’épistémologie, tel que nous venons d’en
décrire les domaines, ne se résout point en critique formelle de la validité du raisonnement,
critique dans laquelle la logique classique excelle en application de ses huit (8) lois. Au lieu
d’un schéma ainsi rigide, l’épistémologie contemporaine tiendra rigoureusement compte du
développement conceptuel de la discipline considérée ; en ce sens, l’épistémologie se
substituera à ce que l’on appelait autrefois la logique matérielle. Elle procédera, autrement dit,
au contrôle méticuleux du raisonnement spécifique mis en œuvre par le savant dans son
secteur d’expertise. Dès lors, quelle relation pourrait-il exister entre la critique interne (auto-
contrôle du chercheur) et l’étude proprement épistémologique de l’objectivité d’une science
dans telle ou telle autre de ces conclusions dites objectives ?
Les points de vue diffèrent D’après Etienne BONNOT alias Abbé de CONDILLAC
(1714-1780), point n’est besoin d’une étude différente de l’auto-critique dans la recherche car
la science en tant que savoir est la connaissance d’un homme qui n’est pas ignorant.
4
André LALANDE, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, 15 éd., PUF 1985,
p. 293,
col. 2. : épistémologie.
7
Le réaliste Emile MEYERSON (1859-1938) tient à peu près le même langage mais en
précisant que la certitude du savant provient de la perspicacité de son intelligence, entendu
que l’expérience même savante n’est utile à l’homme que s’il raisonne.
Exercice 5 : Comparer ce point de vue avec celui que développe Jean Piaget dans
L’Epistémologie génétique, PUF, 1970.
- Autre perspective, perceptible avec un fort penchant anglo-saxon dans le Grand Larousse
Universel notamment, reconnaît à l’Epistémologie la tâche critique d’information attentive
sur « des connaissances ayant des faits de la science comme objet. Une histoire des œuvres
et des institutions scientifiques, une sociologie de l’organisation de la science, de ses
incidences dans la vie sociale et des déterminations exercées par celle-ci sur la production,
la transmission et la novation du savoir »7.
- La troisième perspective chère aux francophones, respecte les distinctions et se rallie au
point de vue du vocabulaire Lalande (voir la définition du mot épistémologie dans A.
Lalande, Loc. Cit. 15ème édition).
5
Gilles-Gaston, GRANGER, « Epistémologie », in
Encyclopédia Universalis, Corpus 8, Paris, 1996, p. 565 ; (p.
565-572).
6
Robert, BLANCHE, Epistémologie, Paris, PUF, 1972, 1972, p. 18.
7
Op., Cit., Tome 6, p. 62, Col. 1. voir en ce sens K.-R POPPER, La connaissance objective, trad.
Complexe, Bruxelles, 1978 ; ou encore Georges CANGUILHEM (1904-….) philosophe et
mathématique prolongeant l’entreprise de G. Bachelard sur l’historie des sciences du point de vue
épistémologique, tempérant le « discontuinisme » de ce dernier en interprétant la notion de réflexe
dans le cadre vitaliste (cfr. Celui de WILLIS, XVIIième Siècle) plutôt que la perspective mécaniste
du XIXième siècle.
8
Bref, écrit François Russo, « Une philosophie des sciences développée pour elle-même
n’en demeure pas moins hautement souhaitée. Dans la culture contemporaine caractérisée par
la spécialisation ou le domaine particulier et la consommation généralisée sans conscience
critique (la standardisation) sur l’acquisition et/ou les conséquences des produits
technologiques, une place de choix devrait lui être réservée. Mais, pratiquement, la carrière de
philosophie des sciences n’est guère recherchée en raison des exigences difficilement
conciliables qu’elle comporte.
Voici en définitive ce que Fr. RUSSO en pense : « Pour réfléchir valablement sur la
science d’une part, il faut être engagé dans la science participer à son dynamisme créateur,
d’autre part, on doit s’éloigner de la science, adopter une attitude de réflexion qui ne se
confond pas avec l’attitude scientifique chez un authentique philosophe des sciences,
devraient donc cohabiter deux tempérament en fait rarement associés qui, même le plus
souvent s’opposent »8.
Exercice 7 : D’après ce point de vue, quelle serait la meilleure voie ou procédure correcte du
travail de l’épistémologue ? Expliciter davantage l’argument.
1. discerner épistémologie et philosophie des sciences
2. laquelle de ces disciplines suppose l’autre ?
8
RUSSO, F., « La philosophie des sciences depuis un siècle », In M. MOURRE (dir),
Dictionnaire des idées contemporaines, Paris, Ed. Univ. 1966, p. 65.
9
Dans cette perspective, le chapitre présent ouvre une enquête concernant diverses
attitudes métaphysiques ou des philosophies cognitives ; ce qui est poursuivi,
épistémologiquement parlant, c’est l’appréciation plus ou moins critique de la recherche
savante et des résultats ainsi obtenus…, de façon à rendre compte de ce que l’on sait ou pas de
façon certaine.
A cet effet, l’exposé débute par deux attitudes extrêmes (scepticisme, scientisme), il se
poursuit avec les positions historiquement recrudescentes susceptibles de se présenter sous
d’autres formes : (idéalisme et réalisme), et débouche sur la problématique proprement dite de
l’objectivité scientifique dans le monde contemporain.
La question qui se pose s’exprime ainsi dans sa version kantienne : « Que puis-je
savoir ? » et que sais-je en fin de compte ? Avant de voir ce qu’il en serait scientifiquement
parlant, abordons succinctement quelques réponses ayant fait date et devenues
symptomatiques en métaphysique classique ; principalement deux pôles antithétiques se
présentent ainsi globalement : celui dit sceptique, et celui dénommé scientiste.
II.1.1. Scepticisme ?
A. Etymologie
En fait, ce que l’on a appelé scepticisme désigne plus que cette attitude du sceptique
dans son acception originelle. Loin de s’arrêter momentanément et d’entreprendre des
démarches pour en savoir davantage, le scepticisme sous toutes ses formes dégradées
(pyrrhonisme, agnosticisme) impose une opinion censée être définitive.
10
B. Espèces de scepticisme
a) Sens propre
b) Pyrrhonisme
Le pyrrhonisme est une école philosophique qui tire son nom de Pyrrhon d’Elis (365-
275). Pour qui n’existe aucune certitude cognitive, toute vérité étant seulement. Une opinion
subjective. D’après ce genre de scepticisme, aucun énoncé ne devrait s’imposer en matière de
connaissance scientifique. En pratique pourtant, le pyrrhonisme ne suspend pas son jugement
de valeur, il prône un jugement négatif décourageant la recherche savante, faute d’objet
d’étude qui puisse promettre une issue heureuse. A cause de son caractère intenable, le
pyrrhonisme se conforme facilement à l’inclinaison utilitariste chère aux sophismes car, tout
concourt à adopter la sagesse d’un Protagoras ou d’un Gorgias : l’homme reste la mesure de
toute chose y compris de la vérité.
c) L’agnosticisme :
C. L’hypopsie sceptique
Hormis le doute méthodique, tout autre type de scepticisme est une position anti-
épistémologique ; on y décèle en effet une sorte de contradiction interne : d’une part, la
négation de la possibilité d’atteindre une vérité péremptoire impose la suspension de
jugement, d’autre part, la théorie du relativisme métaphysique ne promet pas de fonder la
certitude négative dont l’adoption moins solidement fondée ne justifie guère la notion même
de scepticisme dont le sens original impose de suspendre le jugement et de continuer
l’observation critique sans inclination aucun (cf. Michel EYQUEM alias MONTAIGNE,
Essais II).
II.1.2. Scientisme
A. Caractéristiques
B. Contexte
11
C. L’hypercrédulité du scientisme
a) L’idéalisme platonicien
Caractérisé par la doctrine des idées comme archétypes ou modèles originaux des êtres
du monde qui n’en seraient que des copies grotesques ou des ombres (ontologie dualiste :
monde intelligible et le monde sensible), la théorie de la réminiscence (épistémologie de
l’ascension dialectique)…
A la question de savoir ce que je peux connaître, l’épistémologie platonicienne nous
renvoie d’abord à la psychologie de la libération de l’âme prisonnière du corps sensible
(mythe de la caverne) pour, ensuite remonter la connaissance de la réalité sensible
(simulations) à travers la purification de l’esprit humain grâce à la propédeutique
mathématique (la dialectique) à l’instar du questionnement serré de la maïeutique socratique)
et enfin construire la science véritable (épistèmê) une fois que s’accomplit la contemplation
des Idées (théorie)…
N.B : Platon est un idéaliste métaphysique puis qu’il fait consister les réalités consistante du
monde dans les idées immuables ; du point de vue épistémologique, on peut le
considérer comme réaliste car sa méthode dialectique se veut un effort de lecture lucide
des éléments non évidents de soi, une lecture progressivement régénératrices de la
connaissance comme remontée de l’esprit vers l’univers des "idées vraies" (Spinoza).
b) Le rationalisme cartésien :
Dans le débat rationalisme/empirisme, Berkeley occupe une position médiane que cet
aphorisme explique : esse est percepi, c’est-à-dire est vrai ce qui est saisissable ou sensible à
l’esprit. Son empirisme se qualifie d’immatériel au sens où à l’instar de Spinoza, il « voit »
dans tous les êtres du monde rien que des "théophanies" de l’être du monde, rien que des
manifestations de l’Etre unique qu’est Dieu. A la différence de Spinoza, qui confesse
l’acosmisme du monde et la périéchontologie d’un Dieu-substance du monde, reconnaît la
réalité individuelle et de Dieu des créativités, celles-ci ne pouvant être connues que par l’idée
créatrice quand bien même personnel resterait inconnu ou "caché".
Ce faisant, il consulte divers courants de pensée en vigueur en son temps (le Réalisme
métaphysique de Christian Wolff, l’Empirisme modèle de John Locke, l’Associationnisme
sceptique et la croyance pratique de David Hume, la méthode mathématique en physique d’I.
Newton, la piété fidéiste de son enfance) pour réaliser en philosophie de la connaissance, la
révolution copernicienne (critique de la Raison pure) dont il prônera les exigences même et
juste dans la pratique quotidienne (Philosophie première ou métaphysique scientifique
comprenant l’Ethique comme étude de fondement de mœurs, et ses applications en Economie,
politique, Religion… dans les Simples Limites de la Raison).
N.B : Le travail ou l’activité du raisonnement, s’opère à tous les niveaux de perception et des
catégorisations. L’esthétique transcendante aboutit à l’individuation de perception
sensible (saisie de l’aspect phénoménal correspondant à tel ou tel autre sens, alors que la
chose même même-appelée noumène-échappe à tous nos sens) ; recevant les sensations
ou intuitions sensibles, l’entendement en fixe l’image ou transforme la quantité sensible
en représentation intellectuelle, cela rend cette nouvelle intuition universelle et trans-
subjective ; comparant les concepts en les ordonnant dans l’espace et le temps comme
tableau cognitif de l’esprit humain, la raison apprécie leurs positions, rapports ou
14
La science, à la fois encyclopédique et dynamique, doit donc mettre au jour les diverses
ruses de la raison pour la prise de conscience de soi de l’Eprit absolu dans ses manifestations
historiques jusqu’à leur perfection en savoir absolu, c’est-à-dire transparence de ce qui est et
doit être.
Cette science ou conscience se résume en deux adages :
Ce qui est rationnel est réel ; Et ce qui est réel est rationnel.
N.B : La dialectique comme philosophie du conflit, Hegel l’a fait aboutir à la conciliation, en
présupposant que l’esprit, immuable et identique en lui-même, incarnera cette essence
sienne en se manifestant égal chez tous les hommes (l’esprit des peuples) se concentrant
en récupérant le rationnel incarné en chaque citoyen quand l’heure vient de concilier les
dirigés et les dirigeants (l’esprit du peuple). En ce moment précis, le peuple ainsi exalté
devient la lumière de toutes les nations : sa grandeur consiste dans la paix intérieure
parce que chaque citoyen connaît et joue bien son rôle (dialectique du maître et de
l’esclave, Phénoménologie de l’esprit) ; les autres peuples qui n’ont pas atteint cette
sagesse, doivent être commandés par ce porte- étendard et ce par tous les moyens y
compris par la guerre et leur anéantissement.
Exercices 9 : Dans le sillage de Hegel, l’idéalisme allemand prolifère en maintes nuances
dont, p. ex., (à développer par l’information) ;
10
Emmanuel, KANT, Prolégomènes,…
15
Par réalisme s’entend tout courant de pensée ou de vie faisant foi, en matière de
connaissance ou de pratique, au monde tel qu’il présente. Bien plus, en épistémologie, le
réalisme donne priorité à l’expérience du monde dans le processus de construction cognitive.
Il y a nuances cependant :
a) Le réalisme naïf ou naturaliste, prétend saisir dans l’expérience immédiate le monde tel
qu’il est en lui-même. Cela veut dire en d’autres termes, que nous ne pouvons reconnaître
comme scientifique que les connaissances basées sur des intuitions indubitables dans
lesquelles nos idées correspondent aux choses mêmes (Platon).
c) La querelle des universaux, des débats chauds à propos de la vérité des idées et/ou les
correspondances aux choses mêmes eurent lieu du XIième au XIIIième siècle. En voici le
quatre positions principales :
c.1. Réalisme
c.1.1. Le réalisme extrême (platonisme) : Nos idées comme concepts généraux des choses,
correspondent à des objets généraux existant réellement hors des nos esprits ;
c.1.2. Les réalisme modéré (aristotélico-thosmiste), tout en admettant que les concepts
généraux (par exemple homme) ont un fondement dans la réalité (l’humanité comme
ensemble d’hommes), soutient cependant leur caractère abstrait en dehors des hommes
singuliers qui constituent l’ensemble du genre humain.
c.2. Nominalisme
11
cf. ‘’Le coup du rasoir’’ de Guillaume d’OCCAM : entia non sunt multiplicanda sine necessitate, qui se
traduit : c’est bercer d’illusions que d’inventer d’autres êtres en dehors des individus existants (ou,
littéralement : Point n’est besoin d’imaginer d’autres êtres outre ceux qui existent concrètement).
16
Le mot de vérité est pluriel. Concept polysémique parce que du latin viritas-veritatis
(adj. Verus-a-um=vrai, réel, concret, authentique…), les traductions en d’autres langues
participent de la confusion de sens ; deux nuances pourtant se dégagent :
- Celle de correspondance de l’idée (ou concept en tant que représentation mentale) avec des
choses qui existent réellement c'est-à-dire hors de notre esprit ;
- Et celle de vraisemblance ou similitude c'est-à-dire de rapprochement, en termes de
comparaison, entre ce que l’esprit humain perçoit et certains aspects par lesquels quelques
choses ou êtres se laissent percevoir…
La question qui se pose à l’épistémologie à ce niveau, est celle de savoir sur quoi se
fonde l’épistémè ou quels sont les critères de la scientificité ?
c) Critères de scientificité
Kant, sur ce point, en appelle à l’a priori des principes pour fonder la certitude
scientifique à la manière cartésienne, ce qui ne clôt pas la discussion. La crise micro-physique
et les relations d’incertitude (Werner Heisenberg) en lice dans le monde infiniment petit font
mettre en doute l’efficacité de l’évidence mathématique dans son application aux réalités
empiriques.
a. « La science et son objet diffèrent et de l’opinion et de son objet, en ce que la science est
universelle et procède par des nécessaires et que le nécessaire ne peut être autrement
qu’il n’est (…) L’opinion s’applique à ce qui étant vrai ou faux peut être autrement qu’il
18
n’est. En outre, jamais on ne pense avoir une simple opinion quand on pense que la chose
ne peut autrement : Tout au contraire, on pense que la chose ne peut être autrement tout
au contraire, on pense alors, qu’on a la science. Mais c’est quand on pense être
autrement, qu’alors on pense avoir une simple opinion, car, on croit que tel n’empêche
qu’elle ne puisse être autrement, qu’alors on pense avoir une simple opinion, car on croit
tel est l’objet propre de l’opinion, tandis que le nécessaire est l’objet de la science »
Aristote, seconds analytiques I, 33 (Paris, Vrin, 1965, 88b 30).
d. « Le contrôle expérimental n’est qu’un contrôle parmi d’autres : dans la constitution
effective de la science, les testes cohérence théories ou inter-théorique ont été une place
capitale. Cela explique que selon l’expression de Kuhn (The structure of scientific
revolution, Chicago, 1962), il y a ait de temps en temps des « révolution scientifique »
correspondant seulement à l’apparition de « faits nouveaux », mais à une restructuration
générale du langage théorique. Si ces changements sont difficiles à accepter c’est que
(conformément à ce qui vient d’être dit) les « faits » en tant que tels n’ont pas une valeur
absolument contraignante,- et que les hypothèses ad hoc peuvent, au moins
provisoirement, sauver la théorie ancienne » (P. THUILLIER, Jeux et enjeux de la
science, Paris, R. Laffont, 1972, p. 33).
19
III.0. Problématique
A) Du regroupement des disciplines , afin de cerner de quel savoir scientifique il s’agit : cela
permet d’évaluer le contenu des énoncés en analysant les procédures et les expressions ou
résultats.
A cet effet, voici indicativement un schéma quadripartite12.
SCIENCES
SCIENCES
FORMELLES SCIENCES DE SCIENCES DE LA
EMPIRIQUES
(Méthode L’HOMME SOCIETE
(méthode inductivo-
hypothético- (méthode d’interprétation) (méthode interprétative)
déductive)
déductive)
Sociologie
Logique Physique
Psychologie Histoire Economie
Mathématique Chimie
Linguistique Anthropologie Droit
Informatique Biologie
Géographie
A. COMTE E. MACH
W.A.B. Russell L. Wittgenstein
Pierre Duhem
C. Bernard
N. Goodman Cercle de Vienne
Gaston Bachelard Quine
R. Carnap K. P Popper
Canguilhem
T.S. Kuhn I. Lakatos P. Feyerabend
12
Marie Dominique POPELARD et Denis VERNANT,
les grands courants d’épistémologie contemporaine,
Paris, Seuil, 1997, p. 22. Le Dictionnaire des auteurs
et les thèmes de la philosophie de S., AUROUX et Y.,
WEIL (Paris, Hachette, 1994) parle aussi de
« Sciences cognitives », (p. 74), expression englobant.
13
Ibidem, p. 94.
20
III.1. Néo-empirismes
A. Notice bio-intellectuelle
B. Le signification(al)isme
- Atomisme logique : le monde étant ce qui arrive et tout ce qui arrive constituant un fait du
monde ou un état de fait, se trouve représenté dans notre esprit par un concept dont la
forme ou l’idée se traduit par une expression du jugement (proposition ou phrase) ;
N.B : Cette étape logico-empiriste n’est pas exempte de préjugé ; on lui reproche entre autre
une pseudo-métaphysique dogmatique (correspondance du physique et du mental et/ou
langagier) ; l’univocité sémantique de mots…
21
Le moins que l’on puisse dire est donc qu’un mot peut revêtir plusieurs sens ou
exprimer un sens que d’autres mots aussi expriment. Ainsi, la signification ne coïncide pas
purement et simplement avec un seul sens (monosémie).
Outre ces fonctions minimales d’un discours, l’analyse critique du langage ordinaire
fait apparaître d’autres éléments constitutifs d’un sens et constructeurs de la signification :
L’acte de parole : commentaire, reproche, commandement, étonnement, etc.
Les jeux du langage : les gestes, silence, expression du visage, intonation…
La référence : c’est le rapport sous-entendu à la situation qui donne un contenu
significatif (le signifié) au mot ou terme (signifiant) dont nous faisons l’usage
L’illocution : c’est à dire le contexte d’énonciation. Ceci n’est pas intérieur au langage
mais ce sont les circonstances et le contexte qui entrent dans le système.
La référence et l’illocution=contextes sémantiques…
N.B : Le second Wittgenstein dépasse la tendance mécaniste pour verser dans la performance
d’une épistémologie du langage ; se faisant, il transcende les significalisme et pour
purifier le langage et mieux unifier les recherches scientifiques, il affectionne la
méthode d’analyse philosophique du langage…que l’on pourrait bien savourer dans les
travaux d’un Austin ou d’un Searle, entre autres.
A. Origine et évolution
Les Congrès :
- PRAGUE en 1929 et en 1934
- PARIS en 1935 et 1937
- COPENHAGUE en 1936
- CAMBRIDGE en 1938
N.B : Les actes des rencontres étaient publiés dans une revue commune dénommée d’abord
Annalen der philosophie à Vienne (1931-1937), ensuite Erkenntnis à Berlin (1938),
Leipzig (1939-1940) à La Haye (1940), puis en The journal of Unified of science , à
Cambridge, Boston, Chicago… depuis 1941. A partir de 1950, la revue apparaît sous
deux langues (bilingues) : Allemand et Anglais :
------ The Revue of Unified science;
------ Zeitschrift für Wissenschaftlicke Einheit
B. Intention et doctrine
La doctrine dénommée positivisme logique se résume ainsi : « Si quelqu’un dit ‘‘que’’
Dieu existe ou le fondement premier du monde et l’inconscient ou ‘‘que’’ c’est l’entéléchie
qui forme le principe directeur des organismes vivants, nous ne lui disons pas ce que vous
dites est faux, mais nous lui disons que voulez-vous dire au juste à l’aide de ces énoncés ?
15
Ernest, MACH (1838-1916) ; Autrichien soutenant dans sa pensée empiric-
critiste que les théories mathématiques n’ont qu’une fonction symboliques,
non ontologique.
23
Alors apparaissant deux espèces d’énoncés : Les énoncés appartenant à la science empirique
dont l’analyse logique peut déterminer la signification ou, plus précisément, dont on peut
réduire la signification à celle des énoncés les plus simples concernant les données
empiriques, et les autres énoncés pareils à ceux qui viennent d’être cités et qui se révèlent
vides de sens si les on les entend à la manière de métaphysiciens »16. Cette citation illustre
l’intention du Cercle.
N.B : Pour unifier le savoir, les protagonistes viennois restreignent le champ de l’objectivité, à
seul expérimentale. Mieux que les scientistes ou empiristes radicaux, ils admettent une
certaine philosophie minimale, non métaphysique.
C. Originalité du cercle
Ce que nous venons de dire ci-haut se trouve ainsi commenté par Maurice SCHLICK
dans son Tournant de la philosophie contemporaine, de 1930 :
« Le grand virage contemporain est caractérisé par le fait que nous considérons la
philosophie non plus comme un système des connaissances mais comme un système d’actes :
la philosophie est une activité part laquelle la signification des énoncés est révélée ou
déterminée. C’est grâce à la philosophie que les énoncés sont expliqués et grâce à la science
qu’ils sont vérifiés. Celle-ci (la science) s’occupe de leur vérité, celle-là (la philosophie) de
leur signification effective (…) l’activité philosophique consiste à donner du sens et constitue
l’Alpha et l’Omega de toute connaissance scientifique »17.
Etant donné la diversité des objets et des horizons de recherche, les positivistes
logiques tolèrent une certaine activité spéculative notamment dans les sciences formelles et/ou
du langage (énoncés tautologiques), en mathématique par exemple ou logique formelle.
N.B : Les discussions entre Carnap et Popper ont fait reprendre le problème humien de
l’induction dans les sciences en mettant au jour le trilemme de Jacob FRIES
(psychologisme, régression à l’infini, décision subjective arbitraire subjectiviste).
Dans son Essai sur l’entendement humain, (1753) Hume distingue deux sortes de
connaissances ; La connaissance certaine qui correspond à la sensation ou perception
immédiate ; et la croyance : ici Hume est spéculativement sceptique parce qu’il constate que
chacun de nos sentiments est original. Du point de vue pratique il est dogmatique.
16
Rudolph, CARNAP, O., NEURATH et H., HAHN, La
conception scientifique du monde, trad. Fr., Paris,
Gallimard, 1961, p. 306-307.
17
M. SCHLICK, Op. Cit. Traduction anglaise 1959, Traduction française Paris, Gallimard, 1956, p. 56.
24
A. Notice bibliographique
Il enseigne plusieurs années dans sa ville natale et y travaille aussi comme employé
dans le PTT de 1907-1913 ; de 1914-1919, il est mobilisé en service militaire. 1920, il obtient
sa licence en philosophie avec titre : Essai sur la connaissance approchée. En 1928, il publie
une seconde thèse: Etude sur l’évolution d’un problème de physique…, et Il enseigna à la
Faculté de Dijon jusqu’en 1938.
1928 : Essai sur la connaissance approchée (édition Vrin) ; l’évolution d’étude sur un
problème de physique : la propagation thermique dans les solides ;
1934 : Le nouvel esprit scientifique, PUF.
18
Ses premières publications tournent autour de l’épistémologie : La valeur inductive de la relativité (1929) ; le
pluralisme cohérent de la chimie moderne (1932) ; L’expérience de l’espace dans la physique contemporaine
(1937).
25
B. Orientation générale
La raison humaine doit donc bien s’appliquer au monde empirique : toujours déjà
tournée vers les choses, l’intelligence doit se discipliner en prenant du recul (tabula rasa de
Descartes, épochè pour Husserl, coupure épistémologique chez Bachelard) par rapport aux
connaissances mal faites (obstacles épistémologiques) afin de coordonner et/ou élargir
rationnellement c’est à dire méthodiquement, le savoir.
19
Gaston, Bachelard, Philosophie du Non, Essai d’une philosophie du nouvel scientifique,
Paris, PUF, 1940, p. 110.
26
C. EPISTEMOLOGIE BACHELARDIENNE
Descartes disait " faire tabula rasa". Bacon, pour sa part soutenait qu’ "il faut abattre
les fantômes/idoles" (fantômes : de la race, de la caverne, du forum et du théâtre). Tandis que
Husserl disait de faire l’"épochè" et d’opérer des "réductions" ensuite
Les philies, selon Bachelard, sont des connaissances mal faites dit-il opinion non
systématiquement fondées qui font obstacle à la recherche scientifique. Parmi ces obstacles, il
cite l’expérience première, l’idée du général, le substantialisme… (Réalisme brut ou
immédiat).
N.B : Ce recul par rapport à l’opinion généralement répandue, est un acte scientifique
courageux, il ne s’agit pas d’une fuite mais d’un retrait stratégique suivi normalement
d’un saut épistémologique.
Pour cela, « le savant contemporain se fonde sur une compréhension mathématique du
concept phénoménal et il s’efforce d’égaler sur ce point raison et expérience. Ce qui retient
son attention ce n’est plus le phénomène général, c’est le phénomène organique,
20
Ibidem, p. 22.
21
Ibidem. p. 139.
27
hiérarchique, portant la marque d’une essence et d’une forme et en tant que tel perméable à
la pensée mathématique »22.
c) Conclusion progressive
D. LE SAVANT ET LA REALITE
Le savant, bien instruit par ses études, n’épuise guère toutes les dimensions de sa
présence au monde. Il peut savoir fabriquer du savon mais manquer de moyen pour ce faire ;
Quand il quitte le laboratoire, il se retrouve aux prises avec les problèmes de sa famille de sa
cité… Il sait que « le monde dans lequel on pense n’est pas le monde où l’on vit ». (cf. supra,
note 17).
Ce qui lui est demandé dans son domaine, c’est de branquer son regard avisé vers la
création ou le perfectionnement de ses instruments de travail en vue de les rendre plus
efficaces.
Bachelard dit cela en ces termes : « Il arrive toujours une heure où l’on n’a plus
d’intérêt à chercher le nouveau sur l’ancien, où l’esprit scientifique ne peut évoluer,
progresser qu’en créant des méthodes nouvelles »25.
A. Repères biographiques
Esprit migrateur, il étudie principalement les questions de logique mais dans le champ
de la recherche scientifique. Cette rigueur épistémologique on la qualifie de rationalisme
critique ; s’éloignant des positions positivistes viennoises, il ouvre ses recherches dans tous
les champs du savoir scientifique aussi bien que philosophique, mathématique autant
qu’anthropologique.
B. Les ouvrages
a. Orientation générale
Du début à la fin de ses recherches, Popper soutient : « Nous ne savons pas, nous ne
faisons (confection) conjecturer » (LDS, p. 284). Cela veut dire que toute prétention de la
recherche de la vérité doit reposer sur une conception vivante et créatrice de la connaissance
(…) « où les hypothèses se modifient sans cesse au gré des conjectures audacieuses, elles-
mêmes toujours recommencées » (Beaudouin, Op. Cit., p. 9).
29
1. La falsifiabilité
Le 1er principe pour entamer la recherche objective consiste à se convaincre que les
conclusions scientifiques ne sont pas dogmatiques, elles se soumettent à des tests qui peuvent
les infirmer.
30
2. La démarcation
Le mode inductif du raisonnement scientifique n’est pas strictement expérimental, il
combine l’épreuve conclusive de cas particulier avec un raisonnement déductif à base logico-
hypothétique.
3. La testabilité
La connaissance objective du raisonnement résulte du succès qu’une hypothèse
acquiert sur d’autres hypothèses qui la contrôlent. Ne peuvent être contrôlées par la même
méthode que le contrôle qu’elles exercent, elles demeurent non testables comme énoncé de
base mais sont par ailleurs confirmées par des tests existentiels plus large que ceux
strictement objectifs.
4. La corroboration
L’hypothèse dont l’énoncé surmonté l’épreuve falsificatrice est retenue meilleure (le
méliorisme) que d’autres hypothèses actuellement possibles dans le même domaine. Elle
acquiert un degré supérieur de certitude et vaut comme loi ou théorie scientifique jusqu’à
preuve du contraire.
5. Le décisionnisme
Vu l’insuffisance du critère de vérification et eu égard à la fécondité de celui de la
démarcation, la communauté des savants experts d’un domaine décide en connaissance de
cause de vaincre le trilemme de Fries (psychologisme, régression à l’infini, préférence
arbitraire) par une logique de la découverte dont les lois objectives se concluent par la
préférabilité d’une conjecture dont l’énoncé non compétent protocolaire présente un plus haut
degré de probabilité. Ce faisant la recherche scientifique met en œuvre une logique déductivo-
inductive scientifiquement, évoluant par des hypothèses audacieuses (conjonctures) que des
tests réfutant ne cessent de mettre à l’épreuve.
Lectures :
- H. BARREAU et R. BOUVERESSE, Dir., Karl Popper, Science et philosophie,
Paris, Vrin, 1991.