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Master 2 Sc.

politiques

Sujet : Les BRICS


Les pays émergents

Professeur : Dr. Mounir Snoussi


Elaboré par : Khadraoui Mongi

Novembre 2021
Les BRICS : les pays émergents

Introduction

Le concept du « pays émergents » est employée pour désigner les nouvelles


grandes puissances économiques à l’échelle mondiale, comme la Chine, l’Inde ou
le Brésil. Le terme "émergents" est utilisé pour la première fois en 1981 par un
économiste néerlandais1, au sujet de pays en voie de développement offrant des
opportunités pour les investisseurs. On parle alors de "marchés émergents", le
qualificatif s'appliquant par la suite aux économies de ces pays.

En 2005, la banque d'affaires américaine Goldman Sachs forge l'expression


"BRIC" pour désigner le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine comme marchés
émergents, devenue en avril 2011 BRICS avec l'entrée de l’Afrique du Sud.

Il s’agit donc au départ d’un concept financier, qui conduira d’ailleurs la


banque à créer un fonds d’investissement, le « BRIC Fund », en 2006.

Si les pays à revenu intermédiaire (PRI) et les pays les moins avancés (PMA)2
font l’objet d’une définition précise de la part des institutions politiques et
financières internationales, celles-ci ne s’accordent pas sur la notion de « pays
émergent ». Très fréquemment seuls les critères économiques ou financiers sont
pris en considération. L’Organisation de coopération et de développement

1
Antoine Van Agtmael, expert à la Société financière internationale (filiale de la Banque mondiale)
2
La Banque mondiale distingue, parmi les économies en développement, les pays les moins avancés (PMA), où le
revenu annuel par habitant est inférieur ou égal à 995 dollars, les pays à revenu intermédiaire de tranche
inférieure, où le revenu annuel par habitant s’établit entre 996 dollars et 3 945 dollars, et ceux de tranche
supérieure (3 946 dollars à 12 195 dollars).

3
Les BRICS : les pays émergents

économiques (OCDE) distingue ainsi une vingtaine d’économies émergentes 3


dont les principales caractéristiques sont : une forte contribution à la croissance
économique mondiale, une amélioration des conditions de vie de la population –
qui se traduit par une hausse de certains indicateurs tels que le produit intérieur
brut (PIB) par habitant ou l’indice de développement humain – et une
participation active aux échanges internationaux.

Les BRICS font désormais partie du paysage géopolitique mondial. Mais le


groupe désigné par cet acronyme, groupe évolutif, puisque l’on a ajouté en 2011
l’Afrique du Sud

Les brics se situent au confluent de deux dynamiques. La dynamique


économique, produit de la globalisation, a conduit la banque d’investissement
Goldman Sachs à évoquer pour la première fois en novembre 2001 – deux mois
après le 11 Septembre – l’émergence de quatre pays (Brésil, Russie, Inde, Chine)
dont les économies ont un taux de croissance jugé désormais supérieur à celui des
pays du G 74 L’étude Goldman Sachs soulignait l’écart entre la mesure formelle de
la richesse (pnb nominal) et la richesse rapportée au pouvoir d’achat (parité de
pouvoir d’achat). Avec le premier instrument de mesure, les brics ne pèsent que
8 % du pnb mondial. Avec le second, ils atteignent 23 %. Dix ans après la première
étude sur les brics, les chiffres confirment largement les prévisions initiales. Leur
contribution à la croissance mondiale est impressionnante : 36 %. Elle atteindra
49 % en 2020, ce qui fera d’eux un ensemble atteignant un tiers du pnb mondial.
Les brics sont donc les enfants de l’économie globalisée, ce qui en fait les

3
Les économies émergentes recensées par l’OCDE sont l’Afrique du Sud, l’Argentine, le Brésil, le Chili, la
Colombie, la Hongrie, l’Inde, l’Indonésie, l’Iran, la Malaisie, le Mexique, le Pérou, les Philippines, la Pologne, la
République tchèque, la Thaïlande et la Turquie.
4
Jim O’Neill, Goldman Sachs, « building Global Economic brics », Global Economics Paper, n° 66, 30 novembre
2001, http://www2.goldmansachs.com/ideas/BRICS/buildingbetter-doc.pdf. Visiter le 10/11/2021

3
Les BRICS : les pays émergents

farouches partisans d’une économie ouverte et les adversaires résolus de tout


protectionnisme économique, surtout depuis la crise financière de 2008-2009.

Concurremment, et c’est ce qui fait leur originalité, les brics sont d’une
certaine manière le produit du 11 Septembre et de la guerre en Irak qui a mis en
lumière la superpuissance des États-Unis et l’incapacité du reste du monde à s’y
opposer. Certes, la première guerre du Golfe en 1991 l’avait déjà montré.

Notre problématique sera donc : Quel influence du pays de BRICS sur le


système mondial ? En répondant à cette problématique on va aborder le
questionnement sous deux grandes parties : la première partie du sujet traite Le
cadre théorique et historique qui explique le bloc BRICS dans les relations
internationales. Le premier titre de la première partie abordera la genèse et la
formation et le deuxième traitera le poids économique du BRICS.

La deuxième partie du sujet traite la décentralisation progressive du monde

Dans son première titre L’hégémonie américaine et la montée de la Chine et


les pays émergents, dans le deuxième titre touche Les limites de BRICS.

3
Les BRICS : les pays émergents

I- Le cadre théorique et historique qui explique le bloc BRICS dans


les relations internationales

1- Genèse et formation

La notion de BRICS (acronyme pour Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud)5
désigne un sous-ensemble du groupe « pays émergents » qui lui-même s’est substitué
aux notions de Tiers Monde puis de Sud sous l’effet de l’entré de ces espaces dans le
jeu économique global dans les trois dernières décennies.6 L’adjectif « émergent »
directement traduit de l’anglais fut employé en 1981 dans les milieux bancaires pour
signaler aux investisseurs l’intérêt économique et financier des fortes croissances
enregistrées en Asie orientale puis partout où les taux étaient durablement supérieurs
à ceux des pays industrialisés.7

Quelle est la genèse de cette représentation ? Comment expliquer son efficacité


dans la description des relations économiques internationales ?

Jim O’Neill, inventeur des « BRIC » en novembre 2001 en tant qu’économiste en


chef de la banque d’affaires Goldman Sachs a fini par avouer, plus tard, qu’il avait mis
en circulation une marque, un « simple mental prop », qu’il s’agissait d’un « simple
effet d’annonce ». Analysant les effets de l’attentat du 11 septembre à New York et à
Washington, il comprit avant d’autres qu’une bifurcation dans le mouvement de
globalisation économique avait été prise : elle se poursuivrait mais ne serait plus un
monopole américain et occidental.

5
Sylvie Matelly; (2016) À QUOI SERVENT LES BRICS ? https://www.cairn.info/revue-internationale-et-strategique-2016-
3-page-77.htm
6
L’émergence de nouvelles puissances : vers un système multipolaire ? document pdf
7
L’émergence de nouvelles puissances (2009) Ouvrage collectif coordonné par Sebastian Santander; Document PDF –
Edition ellipse

7
Les BRICS : les pays émergents

Son équipe d’analystes du bureau londonien de la banque identifia un petit


groupe de pays qui avaient en commun une grande superficie, des ressources
abondantes et /ou une population nombreuse (40% du total mondial), des taux et des
perspectives de croissance économique importantes propices à un développement
rapide et des échanges significatifs entre eux. 8

En 2041, fut-il calculé, le poids de ces quatre Etats dans le PNB mondial
dépasserait celui des six premières économies occidentales ; ils deviendraient les piliers
du XXIème siècle.

C'est surtout à partir de 2011, avec la tenue régulière de sommets et l'entrée de


l'Afrique du Sud, que les BRICS sont devenus un groupe officiel. Sur le plan économique,
ils se sont également dotés en 2014 d'une banque de développement, la Nouvelle
banque de développement, basée à Shanghai. Parmi les thèmes qui ont pu être au
centre de leurs préoccupations, on trouve la lutte contre le protectionnisme de certains
de leurs partenaires du G20 ou la réforme de la gouvernance du Fonds monétaire
international (FMI) et du Système monétaire international. Ils ont pu également faire
front commun contre certaines contraintes environnementales internationales jugées
pénalisantes pour leurs économies. D'une manière générale, les BRICS sont l'une des
instances promouvant une reconnaissance de la multipolarité des équilibres
économiques et politiques mondiaux, en rupture avec les organisations héritées de
l'après Seconde guerre mondiale.

8
Laïdi, Z. (2011). Les BRICS : un cartel d'ambitions souverainistes. Le Débat, 167, 50-
59 https://doi.org/10.3917/deba.167.0050 consulté le 18/11/2021

8
Les BRICS : les pays émergents

Les quatre BRICs initiaux ont des points communs : population nombreuse et
une vaste superficie (ils sont classés dans les dix pays les plus vastes et les plus
peuplés du monde), importantes ressources naturelles (minerais, énergie, forêts,
agriculture, pêche...), émergence d'une classe moyenne, croissance élevée, et
insertion récente et rapide dans les circuits économiques mondiaux. L'Afrique du Sud
tient à ce titre une place à part, mais importante en terme de symbole politique.

Les différences et les divergences n'en sont pas moins importantes entre ces
différents pays. Régimes politiques démocratiques ou autoritaires, démographies
dynamiques face au déclin démographique russe, situations économiques très variées
(capacités de recherche et d'innovation, poids industriels inégaux) ...

2- Le poids économique du BRICS


L’acronyme BRICs a donc d’abord été un concept, une idée d’investissement
alternatif à des économies déclinantes. Nouveaux moteurs de la croissance
économique mondiale, ces pays se positionnaient comme le noyau dur d’un autre
monde, jusque-là périphérique mais qui pouvait, en s’unissant, devenir un « centre».9

La mondialisation économique avait en effet permis l’émergence d’un certain


nombre de pays en voie de développement, sans pour autant que les grandes
organisations internationales ou même les forums et grands rendez-vous mondiaux
ne s’y adaptent et ne leur accordent une plus grande place.10 Cette marginalisation de
leur puissance montante positionnait donc ces quatre pays comme une alternative
possible – souhaitable ? – à la domination des relations internationales par les pays

9
BRICS;(2019); https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/politiques-economiques/economie-mondiale/brics/
consulté le 20/10/2021
10
https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/politiques-economiques/economie-mondiale/brics/ consulté le
20/10/2021

9
Les BRICS : les pays émergents

du Nord depuis plusieurs siècles et à la mondialisation telle que pensée après la


Seconde Guerre mondiale par ces mêmes alliés.11

La place des BRICS dans l’économie globale ne cesse de croître. En 1990, leur poids
dans le PIB mondial atteignait à peine 10 % contre 25,5 % en 2018. Aujourd’hui, elles
totalisent un PIB de près de 20 000 milliards d’euros et comptent près de 3,1 milliards
d’habitants, soit 42,1 % de la population mondiale. Une ascension confirmée par la
place désormais occupée par les BRICS dans le classement des pays les plus puissants
au monde réalisé tous les ans par le Fonds Monétaire International (FMI) sur la base
de leur PIB. En 2018, la Chine y occupe la deuxième place, suivie de près par l’Inde (7e
place), le Brésil (9e place) et la Russie (12e place). L’Afrique du Sud occupe quant à elle
la 32e place. Dans ce classement, la France se situe à la 6e place derrière les États-Unis,
la Chine, le Japon, l’Allemagne et le Royaume-Uni.12

Pour échapper à la dépendance de l’hégémonie du dollar, les BRICS ont décidé de


créer une nouvelle banque de développement. À travers la contribution des banques
centrales des BRICS, une partie des réserves de devises étrangères pourrait être
concentrée ; de même, par l’émission d’emprunts sur le marché financier international,
on pourrait concentrer des fonds pour servir à la construction des infrastructures dans
les BRICS.

En s’appuyant sur un large ensemble d’indicateurs, certains économistes


projettent que d’ici à 2050 ces pays auront atteint un niveau de développement
semblable à celui des nations occidentales.

11
BERGÈRE Marie-Claire, (2007) ; Capitalismes et capitalistes en Chine : XIXe-XXIe siècle, éd. Perrin, coll. « Asies», Paris,
P-P230-235

12
https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/politiques-economiques/economie-mondiale/brics/ visité le
16/11/2021

10
Les BRICS : les pays émergents

“Les marches ´émergents représentaient 60% de la croissance mondiale entre


2010- 2014 et constituaient 34% du PIB mondial.13

De plus, les relations économiques entre les économies émergentes, et


spécialement avec les BRICs, ont significativement augmenté depuis 2000. Par
exemple, 30% des exportations des pays émergents provenaient des autres pays en
développement en 2014 (contre tout juste 12% en 1990)14

Selon les données de l’Organisation mondiale du commerce il ‘y’a Plusieurs


critères permettent de définir une économie émergente :

Une progression de son commerce extérieur supérieure à celle des


échanges internationaux. Par exemple La part de la Chine dans le commerce
international est passée de 3,65 % en 2000 à 9,6 % en 2009, ce qui représente
en valeur une augmentation de 380 % 15

Une hausse régulière du PIB et du revenu par habitant. En 1990, le Brésil,


la Chine, l’Inde, la Russie et l’Afrique du Sud représentaient 8,4 % de la richesse
mondiale. Cette part s’établit désormais à 16 % contre 24 % pour les États-Unis
et 27 % pour l’Union européenne.16

La présence de capitaux étrangers placés sur une longue durée. Parmi les
économies en développement, les principaux récipiendaires des investissements
directs étrangers (IDE) sont la Chine, le Brésil, le Mexique, la Russie, l’Inde, et
l’Afrique du Sud 17

13
Laila Porras;(2015); Croissance, inégalités et pauvreté au sein des pays émergents : le cas des BRICS;
https://journals.openedition.org/regulation/11480#quotation ; consulté le 11/11/2021
14
Ibid
15
https://perso.univ-rennes1.fr/denis.delgay-troise/CI/Cours/REICours.pdf consilté le 11/11/2021
16
Ibid
17
https://corpus.ulaval.ca/jspui/bitstream/20.500.11794/24062/1/29436.pdf /consulté le 13/11/2021

11
Les BRICS : les pays émergents

Des entreprises de taille mondiale implantées dans plusieurs pays et


dont le capital est en majorité, ou en partie, détenu par des actionnaires privés.
Parmi les 500 premières entreprises mondiales classées selon leur capitalisation
figurent déjà de nombreuses sociétés chinoises (comme Petrochina et la China
National Petroleum Corporation), indiennes (Reliance, Oil and Natural Gas
Corporation) et brésiliennes (Petrobras, Vale). Ces entreprises développent leurs
activités à l’étranger.

Une économie diversifiée qui ne repose pas seulement sur l’exportation


de matières premières. Ce critère pourrait a priori éliminer la Russie, dont 70 %
des exportations sont constituées par les hydrocarbures et les produits miniers.
Or, depuis la fin des années 1990, l’économie russe a connu une profonde
évolution avec une progression des activités du secteur tertiaire (qui assurent
60,5 % du PIB) qui a favorisé l’apparition d’une classe moyenne. Le taux
d’équipement des ménages en véhicules particuliers a été multiplié par deux
depuis 2000.

Une économie émergente offre des perspectives prometteuses grâce à


son dynamisme démographique et au nombre croissant de consommateurs.

L’optimisme envers l’avenir et l’enthousiasme porté par leur jeunesse


sont également des traits culturels de ces sociétés. En Inde, le tiers de la
population a moins de 15 ans. À la différence du sentiment qui règne en Europe
de l’Ouest, les jeunes générations sont convaincues que leur vie sera meilleure
que celle de leurs aînés.

12
Les BRICS : les pays émergents

Source : http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/bric

13
Les BRICS : les pays émergents

II- La décentralisation progressive du monde

1- L’hégémonie américaine et la montée de la Chine et les pays


émergents

La globalisation économique a été un levier à la croissance économique des


pays BRICS. Cependant, avec la guerre en Iraq, ces pays se sont mis à redouter les
dangers de l’hégémonie américaine. A Cancún, en 2003, les pays émergents ont
cherché à combattre la puissance occidentale (Etats-Unis et Europe) en faisant
échouer les négociations. Aujourd’hui, avec le poids de leur économie en forte
croissance et de leur population, les pays BRICS veulent faire entendre leur voix.18

La question que se propose, concerne le problème de la multipolarité de


l’ordre mondial. Elle se penche sur la redistribution des puissances au lendemain
de la post guerre froide, sur le sens de l’ordre international actuel ainsi que sur la
stratification du pouvoir mondial à travers l’étude des puissances ou pays
émergents.

Si l’effondrement du bloc soviétique consacre la suprématie des États-Unis


sur l’échiquier politique mondial, depuis quelques années cependant un nombre
croissant de pays, issus pour la plupart du Sud, font figure de « gagnants » de la
globalisation.19

Ces puissances émergentes apparaissent comme des acteurs davantage


influents et porteurs d’un potentiel de développement économique, capables

18
Laila Porras, (2021) « Croissance, inégalités et pauvreté au sein des pays émergents : le cas des BRICS », Revue
de la régulation [En ligne], 18 | 2e semestre / Autumn 2015, mis en ligne le 22 décembre 2015, consulté le 23
novembre 2021. URL : http://journals.openedition.org/regulation/11480 ; consulté le 08/11/2021
19
Ibid

14
Les BRICS : les pays émergents

d’occasionner une transformation fondamentale de l’état du monde et des


rapports de forces qui se jouent dans l’arène politique et économique
internationale.

La puissance des pays émergents pose la question sur le rapport avec la


puissance dominante du système international, précisément incarnée par les
États-Unis.

Le contexte post-11 Septembre change quelque peu la donne. Malgré la


suprématie militaire des États-Unis dans le monde et leur domination sur la
structure de sécurité internationale, les interventions armées en Afghanistan et
en Irak ont occasionné un coût économique, politique et militaire considérable
pour la puissance américaine. Les enlisements irakien et afghan ont montré les
limites du pouvoir de coercition américain comme instrument de règlement des
différends. Leur leadership intellectuel et moral s’est affaibli affectant la forme de
domination, en partie consentie, dont ils jouissaient jusqu’à l’orée de la décennie
2000. Le régime de croissance et d’accumulation inspiré de la logique de
l’endettement a fini par plonger l’économie américaine dans la récession la plus
longue qu’ait connu le pays depuis l’Après-guerre ce qui, dans une économie
globalisée, n’a pas manqué d’affecter — bien qu’à des niveaux différents — la
grande majorité des économies nationales de la planète. Cette crise ouvre une
brèche dans le modèle néolibéral issu du capitalisme américain qui, au cours des
trente dernières années, a, à des degrés divers, servi de référence tant pour les
pays industrialisés qu’en développement.20

20
Leon-Amath Dione; (2017); Composition des dépenses publiques et impacts sur la croissance économique:
analyses théoriques et empiriques sur des panels de pays développés, émergents et en voie de développement ;
Thèse Pour obtenir le grade de Docteur de l’Université de Bourgogne Franche-Comté Discipline : Sciences
Économiques et politiques

15
Les BRICS : les pays émergents

Par ailleurs, l’économie américaine ainsi que celle des autres piliers de la
triade, qui représentaient jusqu’au début des années 1990 l’essentiel du
commerce, de la production, des transactions financières et des innovations
scientifiques mondiaux, doivent de plus en plus compter sur la concurrence
croissante de pays engagés depuis un certain nombre d’années — voire pour
certains des décennies — dans la construction ou la réhabilitation de leur statut
de puissance. La montée en puissance de la Chine, le retour en force de la Russie,
l’affirmation de l’Inde ou du Brésil dans les affaires internationales semblent
augurer une transformation de l’état du monde et des rapports de forces
internationaux.21 Certains s’affirment comme prêteurs pour les puissances
industrielles, investisseurs à l’étranger et/ou leaders dans des domaines clés du
commerce mondial (énergie, agriculture, services, produits manufacturiers et/ou
textile). Ils sont présentés comme les « gagnants » de la globalisation de demain.

Les cercles diplomatiques et financiers ont pris l’habitude de regrouper ces


pays sous le concept commun de « BRIC » à la suite d’un rapport de prospective
réalisé en 2003 par la banque d’investissements Goldman Sachs. Cette étude, qui
met l’accent sur les facteurs tangibles de la puissance, qualifie les BRIC de «pays
émergents » du fait qu’ils ont en commun une extension territoriale, une densité
démographique importante, d’abondantes ressources naturelles, des taux de
croissance élevés et une participation active dans le commerce mondial.22 Autant
de conditions qui les rendraient, selon Goldman Sachs, particulièrement attractifs
auprès des investisseurs étrangers. D’autant que leurs économies se trouvent

21
Courmont, B. (2016). Quand la Chine investit dans les infrastructures. Géoéconomie, 81, 159-
175. https://doi.org/10.3917/geoec.081.0159

22
Fabre, G., Salama, P., Schiray, M., Richet, X., Vercueil, J., & Séminaire BRICS. (2014). BRICS et
économies émergentes carnet du séminaire BRICS de l'EHESS-FMSH. Retrieved from
http://brics.hypotheses.org/

16
Les BRICS : les pays émergents

dans un processus de développement rapide au point qu’en 2040, le PIB total des
pays du BRIC devrait égaler celui des États-Unis, du Japon, du Royaume-Uni, de
l’Allemagne, de la France et de l’Italie. Aujourd’hui ce cercle de puissances
ascendantes s’est élargi à d’autres pays tels que l’Afrique du Sud ou le Mexique,
ce qui a donné naissance à l’acronyme « BRICSAM » mais sans réalité formelle. Le
concept de pays émergent s’inscrit dans le sillage de celui de « marché
émergent», préconisé par le secteur de la finance mondiale dans les années 1980
pour désigner des pays en développement à la croissance rapide et présentant
des opportunités d’investissements pour les entreprises du Nord.23

Si les Etats-Unis se trouvent depuis la fin de la guerre froide dans une position
semblable que celle de la Grande Bretagne après la bataille de Waterloo : une
position prédominante ; les autres puissances se sentent menacées par la
puissance hégémonique, que représente Washington. La prépondérance ayant de
surcroît un coût important, tôt ou tard, il y a un déclin relatif, alors que
parallèlement les autres puissances montent en puissance. Washington verra
donc dans un avenir certain sa puissance être d’abord rattrapée, ensuite égalée
et enfin peut-être dépassée.

Afin de rééquilibrer le système, les puissances émergentes - Russie, Inde,


Japon, Chine, Union européenne, Brésil - sont en effet de plus en plus tentées de
se retrouver en position de porte-à-faux vis-à-vis des Etats-Unis.24 Leur objectif
est de créer un monde multipolaire qui affaiblirait du même coup la puissance
américaine. Laquelle selon de nombreux chercheurs ne constitue en conséquence
qu’un « intermède stratégique », bientôt dépassé. Aussi la question n’est-elle pas
de savoir si d’autres puissances chercheront à rétablir un équilibre, mais plutôt

23
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/bric consulter le 15/11/2021
24
Tanguy Struye de Swielande; (2010); Les Etats-Unis face aux puissances émergentes : quelles stratégies à
disposition des protagonistes ? Chaire InBev Baillet – Latour Programme « Union européenne – Chine »

17
Les BRICS : les pays émergents

quand elles y parviendront. L’axe franco-allemand par le biais de l’Union


européenne, la Chine du fait de sa récente croissance (l’adoption de capitalisme
aidant), l’Inde, le Japon et la Russie, tous revendiquent sans doute légitiment leur
part dans la paternité de la nouvelle donne.

Il existe donc une réelle volonté de rééquilibrer le système international, car


chacun continue à garantir sa sécurité, en raison de sa méfiance envers l’autre. A
cette fin, l’Etat renforce ses capacités défensives et/ ou offensives. Ce qui entraîne
une réaction en chaîne des autres Etats, qui à leur tour vont accroître leurs
capacités. La recherche de sécurité obtenue par les uns, engendre
automatiquement l’insécurité chez les autres.

Le World Economic Forum classe l’économie américaine comme la plus


compétitive, devant Singapour, l’Allemagne, la Suisse et le Japon, loin devant la
Chine, qui se situe au 28e rang. Le revenu par tête moyen aux États-Unis est le
plus élevé des pays à économie diversifiée. À près de 60 000 dollars (en PPA aux
prix courants), il n’est dépassé que dans de petits pays exportateurs
d’hydrocarbures (le Qatar, la Norvège, Brunei, le Koweït) ou abritant une
plateforme financière internationale (Luxembourg, Irlande, Macao, Singapour,
Hong Kong) ou les deux (Émirats arabes unis).

Depuis les années 1990, le PIB par tête aux États-Unis a accru à nouveau son
avance par rapport aux grands pays d’Europe et au Japon, dont le mouvement de
rattrapage puis de convergence vers le revenu par tête américain, en cours depuis
l’après-guerre, s’est interrompu ou même inversé. L’essor des technologies de
l'information et de la communication et celui du gaz et du pétrole de schiste

18
Les BRICS : les pays émergents

attestent la vigueur des capacités d’innovation et de renouvellement de


l’économie aux États-Unis.

L’économie américaine est considérablement plus productive que


l’économie chinoise, sa principale concurrente, la seule qui ait vocation à l’égaler
puis à la dépasser dans l’avenir. L’écart de revenu par tête en fournit un premier
indicateur. Il a certes fondu au cours des quarante dernières années, passant de
1 contre 20 en 1980 à 1 contre 5 en 2018, mais il reste considérable : 53 000 dollars
aux États-Unis à comparer à 13 000 dollars (en PPA) en Chine, soit le niveau de vie
américain moyen des années 1970.

Le rapide essor du PIB chinois (plus 900 % entre 1980 et 2016) a résulté moins
de l’accroissement de la population (plus 40 %) que des progrès de la productivité
(plus 620 %). Ceux-ci ont été soutenus par le transfert de millions de travailleurs
agricoles (66 % de l’emploi en 1991, 27 % en 2018) vers des emplois urbains,
principalement industriels. Ils ont été accompagnés par un intense effort
d’investissement et d’importants gains d’efficacité globale, procurés par la mise à
niveau technologique des entreprises, leur réorganisation et une meilleure
gestion, l’amélioration modérée du capital humain (formation) n’ayant
représenté qu’une faible contribution. La contribution du capital en technologies
de l'information et de la communication est beaucoup plus faible que celle du
capital des autres secteurs, à la différence des États-Unis, où elles sont voisines.

La Chine ne peut compter que sur des gains de productivité robustes pour
continuer à croître rapidement dans l’avenir, car sa population active est entrée
dans une phase de recul depuis le début de la décennie (- 2,8 % entre 2011 et
2018), recul qui se poursuivra dans les années à venir. L’Académie chinoise des

19
Les BRICS : les pays émergents

sciences sociales anticipe une diminution de 200 millions de la population en âge


de travailler à l’horizon de 2050. Or, les gains de productivité réalisés par
l’économie chinoise s’amenuisent : 7 % par an au cours des années 2010 contre 9
à 10 % au cours des années 1990 et 2000.

Il est vraisemblable que la croissance du revenu par tête continuera de se


tasser dans l’avenir, comme dans le cas d’autres pays asiatiques ayant connu une
croissance rapide dans le passé. Le Japon et la Corée ont ainsi enregistré un net
ralentissement de la croissance du revenu par tête lorsque ce dernier est parvenu
à un niveau voisin de celui atteint par la Chine.25

Les marchés financiers américains sont les plus amples, les plus profonds et
les plus liquides. Début 2019, la capitalisation des marchés d’actions américains
(32 000 milliards de dollars américains) représente 40 % des marchés mondiaux,
en baisse par rapport à 2000 (50 %), mais toujours loin devant le Japon (7,6 %) et
la Chine (7,5 %). Les marchés financiers américains demeurent très attractifs pour
les investisseurs du reste du monde. À la mi-2018, les non-résidents détiennent
près de 20 000 milliards de dollars de titres financiers à long terme émis par des
acteurs économiques aux États-Unis, soit environ 20 % du total, dont plus de 40%
des obligations du Trésor. La baisse est néanmoins sensible par rapport au
sommet de 60 % enregistré en 2008.26

25
https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/273921-etats-unis-chine-le-choc-des-puissances-economiques
visiter le 16/11/2021

26
Ibid

20
Les BRICS : les pays émergents

2- Les limites de BRICS.

Davantage qu’un ensemble commun, il est intéressant d’envisager les BRICS


en tant que pôles alternatifs de puissance et de croissance.27 Ces pays sont, en
effet, apparus comme de réelles opportunités pour les investisseurs en grande
partie en raison d’effets de taille qui leur donnaient une certaine inertie et peut-
être plus de stabilité que des pays de taille plus réduite. Les raisons de cette
stabilité ne sont pas liées uniquement à la taille : de par leur positionnement au
niveau régional mais aussi leur poids dans l’économie mondiale, ces pays
multiplient les interdépendances avec d’autres acteurs-clés. Pour autant, cela
n’a pas permis à la Russie, par exemple, d’échapper aux sanctions à la suite de la
crise ukrainienne.28

En outre, il n’y a pas vraiment de rupture dans l’évolution de l’économie


mondiale : l’importance des BRICS croît de manière régulière dès le début des
années 1990, date à laquelle ils ne représentent que 5 % du PIB mondial, pour
atteindre 8,5 % en 2001, puis 9,6 % en 2004, et enfin 22,6 % en 2015. Cet essor
n’explique pour autant pas totalement le déclin des économies les plus
avancées.29

Il existe en effet, en Asie, en Amérique latine ou en Afrique, d’autres


puissances émergentes. Les BRICS ne sont qu’un épiphénomène d’une tendance
générale de la mondialisation : la diffusion de l’émergence et du développement
économique dans des proportions encore jamais atteintes. En effet, là où les

27
Michel Foucher; (2014)Les BRICS, l'émergence en question; in https://www.afri-ct.org/wp-
content/uploads/2016/12/Aquilon12.pdf Consulter le 16/11/2021
28
Ibid
29
BRICS; publier le 22 FÉVRIER 2019 sur https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/politiques-
economiques/economie-mondiale/brics/ consulter le 18/11/2021

21
Les BRICS : les pays émergents

pays du G7 et des BRICS représentaient ensemble 75 % de la richesse mondiale


en 2001, ils pèsent pour un peu moins de 70 % du PIB global en 2015.30

La montée en puissance des BRICS ne compense donc pas totalement le


déclin relatif des pays les plus développés. D’autres pays émergents connaissent
également un accroissement de leur poids dans le PIB mondial et auraient
légitimement pu faire partie d’un groupe de pays « prometteur ».

En 2001, Jim O’Neill avait lui-même hésité entre le Brésil et le Mexique. La


Corée du Sud ou la Turquie auraient aussi pu être Certains d’entre eux. Mais ces
pays traversent désormais une crise qui conduit à un ralentissement en Chine et
à une récession probablement durable en Russie et au Brésil pour plusieurs
raisons, parmi lesquelles le ralentissement chinois et la chute des prix du pétrole
et, plus généralement, des matières premières.31 Ainsi, d’une sorte de cercle
vertueux où la croissance des économies émergentes alimentait le « boom » des
prix des matières premières accompagnant le développement, puis l’émergence
de nouvelles économies, le retournement de la conjoncture dans les pays du
Nord, compensé dans un premier temps par une croissance chinoise encore plus
forte a, in fine, affaibli l’ensemble des émergents, à quelques exceptions près.32

Les BRICS sont une illustration de ce processus, la Chine entraînant les


autres pays dans le sillage de sa croissance puis de son ralentissement, à
l’exception peut-être de l’Inde, dont l’économie tire plutôt profit de la baisse des
prix des matières premières. L’Inde semble, en effet, pour l’instant épargnée par
la crise, mais les investisseurs s’inquiètent de la lenteur des réformes dans un

30
Rigaud, P. (2014). Les BRICS Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, les puissances économiques du XXIe
siècle
31
Daziano, L. (2014). Chapitre 2 - Les BRICS ont-ils émergé ?. Dans : , L. Daziano, Les pays émergents: Approche
géoéconomique (pp. 31-44). Paris: Armand Colin. https://doi.org/10.3917/arco.dazia.2014.01.0031" consulté le
13/11/2021
32
Ibid

22
Les BRICS : les pays émergents

pays qui a, par ailleurs, toujours souffert de la mauvaise qualité de ses


infrastructures. Pour autant, ces difficultés économiques semblent amplifier
aujourd’hui les différences et les divergences entre ces pays.33

Le paradoxe est aussi que ces pays ont pu émerger grâce à la


mondialisation, qui est une conséquence de la libéralisation économique voulue
par les pays du Nord après la Seconde Guerre mondiale et dont les grandes.34 Le
tout dans un contexte où la stabilité assurée par des dépenses militaires
américaines inégalées, et probablement inégalables, garantit une forme
institutions qu’ils critiquent tant sont les garantes de stabilité globale qui a
permis le développement des échanges commerciaux et la mobilité du capital, et
donc des investissements dans ces pays. C’est là à la fois le cœur et la limite des
BRICS : le statu quo d’un système qui soutient leur développement économique
alors même qu’ils revendiquent l’inverse.35

Durant les vingt dernières années, le Brésil a grandement avancé


concernant la réduction des inégalités. Nonobstant ces efforts, le Brésil demeure
l’un des pays les plus inégalitaires au monde et des millions de personnes
n’arrivent pas à sortir du gouffre de la pauvreté malgré les différentes politiques
sociales de Lula. En revanche, la Chine et la Russie sont devenues moins
inégalitaires dans le temps.

Les inégalités dans les BRICS, sont liées à divers facteurs tels qu’un secteur
informel toujours substantiel, des disparités régionales énormes, des inégalités

33
Ibid
34
Laila Porras; (2015); Croissance, inégalités et pauvreté au sein des pays émergents : le cas des BRICS; in, Revue
de la régulation Capitalisme, institutions, pouvoirs; 18 | 2e semestre / Autumn 2015 : Contestations monétaires.
Une économie politique de la monnaie.
35
Ibid

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Les BRICS : les pays émergents

criardes concernant l’accès à l’éducation, des barrières à l’emploi et d’évolution


de carrière des femmes.36

Malgré l’importance de l’État dans ces pays, il reste que l’investissement


public dans le PIB est faible (8 % du PIB en moyenne) par rapport aux autres
composantes des dépenses publiques à l’exception de la chine. C’est le cas du
Brésil qui souffre d’une carence d’investissement visible à travers le transport et
l’énergie publics. L’investissement public brésilien représente 2 à 3 % du PIB.37

L'Inde a historiquement un secteur privé protégé qui a besoin de réformes


pour le développement des infrastructures et une plus grande ouverture de
l'économie. En outre, ce pays est en retard sur les autres BRICS en termes
d'ouverture, d'éducation basique et d'infrastructure malgré la fréquence de
politiques budgétaires expansionnistes. En effet, il en ressort que la plupart des
dépenses publiques sont consacrées aux paiements d'intérêt de la dette alors
qu'il subsiste de carences non négligeables en matière d'éducation, de santé et
d'infrastructure (notamment dans les secteurs clés de services comme l'énergie
et les télécommunications). Une pauvreté importante continue à sévir en Inde
avec plus de 42 % de la population qui vit avec moins de 1,25 dollars par jour ; il
est le pays des BRICS dont le nombre de pauvres est le plus important. 38

Par ailleurs, malgré une baisse du taux de pauvreté et une croissance


importante, les autorités devraient s’atteler à une meilleure répartition des
ressources, c’est-à-dire favoriser une croissance solidaire. Le niveau de dépenses

36
Ibid
37
(2011). Chapitre 1. Maintenir la croissance et améliorer le niveau de vie. Études économiques de l’OCDE, 10,
25-72. https://doi.org/
38
Ibid

24
Les BRICS : les pays émergents

des subventions sur le kérosène, le gaz, le pétrole et les engrais sont énormes.
Ce qui pose le problème d’efficacité de dépenses de l’État.39

Concernant l’éducation, l’État indien devrait lutter contre l’absentéisme des


enseignants, la faible assiduité des élèves, octroyer des financements en
fonction des résultats et renforcer l’évaluation de la qualité des établissements
d’enseignement Un autre handicap au sujet de l’État dans les BRICS,40 est la
corruption endémique qui est un obstacle à une croissance durable. En
comparaison aux pays de l’OCDE, les BRICS ont des indices de perception de la
corruption des agents publics et des politiques les plus élevés (par exemple,
cette corruption est plus marquée dans les phases de mise en application de la
loi en Russie). Une amélioration de cet indice, par les pouvoirs publics, faciliterait
le climat des affaires.

L’importance économique de l’État a toujours suscité des divergences


théoriques entre les orthodoxes partisans d’un minimum d’État et les
hétérodoxes qui mettent en exergue le rôle central de l’État dans toute
économie. Dans les BRICS, les États jouent un rôle économique important dans
la dynamique économique. Toutefois, le niveau de dépenses et de recettes mais
aussi la composition de dépenses sont très disparates entre les différents pays
constituant ce groupe. Les États des BRICS devraient s’atteler à une meilleure
répartition de leurs ressources et promouvoir un développement de leurs
systèmes de sécurité sociale car les inégalités y sont toujours considérables
(Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde). Les dépenses publiques de consommation
sont diversement reparties dans les BRICS : elles sont très faibles en Chine et en

39
Laïdi, Z. (2011). Les BRICS : un cartel d'ambitions souverainistes. Le Débat, 167, 50-
59. https://doi.org/10.3917/deba.167.0050
40
Zaki Laïdi; (2011); Les BRICS : un cartel d'ambitions souverainistes; Dans Le Débat 2011/5 (n° 167), pages 50 à
59

25
Les BRICS : les pays émergents

Inde mais plus élevées en Afrique du sud et au Brésil. En revanche, les


investissements sont très faibles dans ces derniers. Seule, la Chine fait exception
avec un taux d’investissement substantiel.41

Globalement, on remarque des différences de taille de dépenses publiques,


de recettes publiques et de composition des dépenses publiques entre les BRICS
mais aussi entre les pays émergents et les pays développés.42 Cette différence de
niveau et de structure des dépenses publiques est-elle aussi importante dans les
pays en développement au regard de leurs points communs (les inégalités, la
corruption, l’efficacité de l’administration) ? La section qui suit nous permettra
d’en savoir davantage.

41 Leon-Amath Dione; (2017); Composition des dépenses publiques et impacts sur la croissance économique :
analyses théoriques et empiriques sur des panels de pays développés, émergents
et en voie de développement
42 Leon-Amath Dione; (2017); Composition des dépenses publiques et impacts sur la croissance économique :

analyses théoriques et empiriques sur des panels de pays développés, émergents


et en voie de développement

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