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UNIVERSITE SIDI MOHAMED BEN ABDELLAH

FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES


ECONOMIQUES ET SOCIALES – FES -

PROBLEMES ECONOMIQUES ET SOCIAUX

SEMESTRE 3

Professeurs : DEBBAGH Bouchra


MAGDOUD Amina

SUPPORT DU COURS N°8

Année universitaire 2020/2021

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Chapitre III- Du sous- développement à l’émergence économique.

1) Les concepts de base du sous développement


Les notions utilisées pour désigner l’entité « sous-développement » sont nombreuses :

- Pays sous-développés : implicitement le sous-développement est vu comme un retard. Cette


expression insiste sur une situation d’infériorité par rapport à un « modèle de développement
unique » ; elle est donc mal acceptée.

- Pays en voie de développement : cette expression largement utilisée par les organismes
internationaux, affirme que ces pays sont entrés dans un processus de développement et qu’ils
se sont affranchis du sous-développement, ce qui est loin de correspondre à la situation dans
de nombreux cas.

-Tiers-monde : expression inventée par Alfred Sauvy en 1954 et adoptée dans de nombreux
pays du fait de son caractère revendicatif. Cette notion inclut celle de sous-développement
mais implique une condition commune et des revendications de « ceux qui ne sont rien » dans
l’ordre économique mondial.
Les trois mondes dont il est question ici sont les pays occidentaux capitalistes, les pays
socialistes et les autres. Cette expression a été très utilisée, mais a été aussi souvent attaquée ;
elle présente en effet 2 défauts : la distinction se fait davantage sur des critères politiques que
sur les niveaux de développement d’une part, d’autre part l’expression laisse supposer une
unité politique des pays du tiers-monde ce qui est loin d’être le cas.

2) Classification de la Banque mondiale

La Banque mondiale répartit les économies du monde en quatre groupes : faible revenu,
revenu intermédiaire de la tranche inférieure, revenu intermédiaire de la tranche supérieure et
revenu élevé. Cette classification est actualisée chaque année le 1er juillet. Elle repose sur le
Revenu National Brut par habitant de l'année précédente (2019 dans le cas présent) en dollars
courants,
Classification. de la Banque Mondiale selon RNB/hab (2019)
• Pays à faibles revenus : RNB/ hab < 1026 §
• Pays à revenus intermediaires divisés en 2 tranches: ceux à faible revenu intermédiaire
(RNB/hab entre 1026§ et 3995§) et ceux à haut revenu intermédiaire (RNB/hab entre
3996 §et 12375 §).
Pays à revenu élevé: RNB> 12375 §

Les pays à faibles revenus (PMA) se situent essentiellement en Afrique (Ethiopie, Burundi,
Mali, Niger, Zambie, Mauritanie …) et en Asie comme le Bangladesh.
Les pays à revenus intermédiaires sont constitués par l’ensemble des pays d’Amérique Latine
(Brésil, Mexique, Pérou, Colombie …), d’Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie excepté
la Mauritanie), d’autres pays d’Afrique tels que le Sénégal, le Congo, le Gabon …La tranche

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supérieure de ce groupe est hétérogène et témoigne d’une industrialisation notable ; elle
comprend en particulier les anciens NPI (4 dragons d’Asie, et certains pays d’Amérique
latine).

Les PMA: pays les moins avancés

l’ONU a retenu 3 critères pour déterminer la liste des PMA:


• PIB < à 900§ (pendant 3 années)
• Retard dans le développement humain (santé, scolarisation, nutrition).
• Vulnérabilité économique basé sur un indice composite incluant des indicateurs sur
l’instabilité politique,manque de diversification de la production, les exportations , la
production agricole, et l’handicap d’être un petit pays

Cette catégorie de pays a été créée en 1971 par l’ONU regroupant les pays les moins
développés socio économiquement de la planète.
• Ils présentent les IDH les plus faibles et devraient à ce titre recevoir une attention
particulière de la communauté internationale.
• Ils étaient 25 en 1971, depuis janvier 2011 ils sont au nombre de 48 pays.
• 3 pays ont quitté la liste : Botswana en 1994, le Cap vert en 2007, et les Maldives en
2011.

Les nouveaux pays industriels :

Ce sont les 1ers PTM à avoir émergé, croissance rapide dans les années 80, exportations
multipliées par 4 et 30% de la production réalisée dans le secteur industriel.
• 4 dragons d’Asie: Hong Kong, Singapour, Taiwan, Corée du sud.
• NPI 2èmegénération: Malaisie, Thaïlande, Chine, Indonésie.
• Les « 4 Dragons » sont considérés depuis les années 1990 comme des pays
développés et ne font plus partie des NPI. On pourrait éventuellement les appeler
« anciens NPI ».
• Il n'existe pas de liste officielle des nouveaux pays industrialisés : on y intègre les
économies qui, par leur stratégie de développement, ont connu une phase
d'industrialisation rapide au cours des vingt à quarante dernières années.

Les pays émergents :

Les cinq pays constituant les BRICS sont pour la plupart considérés comme des grandes
puissances émergentes, ils sont les neuvième (Brésil), sixième(Russie), quatrième(Inde),
deuxième(Chine) et vingt-cinquième (Afrique du sud) puissances économiques mondiales.
Ils comptent 40 % de la population mondiale et, en 2015, ils devraient assurer 61 % de la
croissance mondiale selon le FMI.

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Leur place dans l'économie mondiale croit fortement : 16 % du PIB mondial en 2001, 27 % en
2011 et d'après des estimations, 40 % en 2025.

Les «pays émergents» sont des pays dont le PIB par habitant est inférieur à celui des pays
développés, mais qui connaissent une croissance économique rapide, et dont le niveau de vie
ainsi que les structures économiques convergent vers ceux des pays développés.
L'Indonésie, le Mexique et la Turquie constituent d'autres économies émergentes de premier
ordre.
Au début des années 2010, une soixantaine de pays répondent à ces critères. Ensemble, ils
représentent près de 50 % de la richesse créée dans le monde et les deux tiers de sa
population. Les pays émergents dans leur ensemble connaissent un accroissement de leur
revenu par habitant et donc de l'augmentation de leur part dans le revenu mondial.
Ils se caractérisent par leur intégration rapide à l'économie mondiale d'un point de vue
commercial (exportations importantes) et financier (ouverture des marchés financiers aux
capitaux extérieurs).
Ces pays investissent de plus en plus à l'étranger : 117 milliards de dollars en 2005, soit 17 %
du total mondial contre 10 % en 1982.

Comment accélérer l’émergence économique du Maroc ?

Le dernier mémorandum de la Banque mondiale sur « le Maroc à l’horizon 2040, investir


dans le capital immatériel pour accélérer l’émergence économique » met l’accent sur le
rôle du capital immatériel comme voie de l’émergence économique du Maroc, et sa
contribution à la mise en place d’un modèle de croissance inclusif ; et ceci à travers
l’investissement dans le capital humain, social et institutionnel.

Capital humain : placer l’éducation au cœur du développement, investir dans la santé,


prioriser la petite enfance comme socle de capital humain.

Capital institutionnel :
- investir dans les institutions d’appui au marché afin d’allouer le capital de manière plus
concurrentielle, d’allouer le travail de manière plus efficiente, et d’intégrer plus fortement
l’économie mondiale.
- investir dans les institutions et services publics afin de renforcer l’état de droit et la justice,
moderniser l’administration publique et améliorer la gouvernance des services publics

Capital social : placer le capital social au centre du développement, afin de réaliser la parité
entre les sexes, encourager la confiance interpersonnelle et le sens civique.

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