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Ecole Normale d’Enseignement Technique et Professionnel

THEME
Quand l’aide publique au développement dévient un instrument de chantage
Quel rôle la fiscalité peut jouer pour remonter la pente ?
(La TVA)

Réalisé par

▪ Hamed BABA
▪ Rokia Y COULIBALY

Professeur :

▪ M. Modi dit Bimba BAGAYOKO

Année Universitaire 2022 – 2023

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Sommaire

Introduction

I. La fiscalité comme sources de financement interne

II. Les conséquences de l’aide publique au développement

Conclusion

Bibliographie

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Introduction :

L’aide publique au développement (APD) est constituée des fonds


publics (des États ou collectivités locales) accordés aux pays en
développement pour promouvoir leur développement économique et
social. Cette aide peut être consentie soit sous la forme d’un prêt, soit
sous la forme d’un don. En ce qui concerne les prêts, ceux-ci doivent
être accordés à des taux inférieurs à ceux du marché pour pouvoir être
considérés comme relevant de l’APD. L’aide est fournie soit
directement par un gouvernement, on parle dans ce cas d’aide bilatérale
(APD bilatérale), soit par l’intermédiaire d’une institution
internationale (APD multilatérale). Même si les prêts et dons sont
fondamentalement différents à la base, dans la pratique, il en est
autrement car ils sont généralement consentis à des conditions
extrêmement favorables et encore mieux, ces derniers sont
fréquemment effacés par les donateurs pour soulager la dette des États
en difficulté.

Dans cette optique, quelques interrogations retiennent toutefois notre


attention :

En quoi l’aide publique au développement devient un instrument de


chantage ?

Quel rôle la fiscalité peut jouer pour pallier au fléau de


l’endettement public ?

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Pour analyser cette situation standardisée, nous allons dans un premier
temps répondre sur l’enjeu essentiel de la fiscalité notamment le
recouvrement de la TVA. Ensuite, nous évoquons le fondement de
l’aide publique au développement et ses conséquences néfastes pour les
pays d’Afrique dont le Mali.

I. La fiscalité comme sources de financement interne


L'Afrique est dotée d'une capacité de mobilisation des ressources
publiques qui ne suffit pas à lui permettre de contribuer à sa politique de
développement. Après plusieurs décennies de souverainetés
internationales (de 1960 à 2020), les pays africains restent encore
tributaires de l'aide extérieure. Cependant, on observe que les recettes
fiscales peuvent jouer un rôle important dans la mobilisation des
ressources nationales, car elles donnent aux États les moyens financiers
nécessaires pour investir dans le développement.
La nécessité de mobiliser des ressources pour couvrir le financement des
infrastructures, la couverture sociale, les soins de santé et l'éducation se
fait de plus en plus sentir dans cette perspective.
C’est Ainsi que La TVA constitue l’une des premières sources de
recettes fiscales. Elle est devenue une source importante de recettes
pour plus de 160 pays. Elle représente en moyenne plus de 30 % de leur
recette fiscale globale. (Les États-Unis, qui n’ont pas de TVA, font
figure d’exception notable.) En pourcentage du PIB, elle rapporte entre
4 % dans les pays en développement à faible revenu et plus de 7 % dans
les pays avancés. La TVA qui est une source de recettes bien visible a

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suscité de nombreuses critiques, parfois justifiées mais pas toujours car
mal comprise.
Malgré cette tendance, l’aide publique au développement cristallise
l’économie africaine dans sa diversité. Ses conséquences feront l’objet
de la partie suivante.

II. Les conséquences de l’aide publique au développement

L'aide publique au développement est née dans un contexte de


décolonisation des pays d’Afrique dans le but de préserver l'influence
des anciennes métropoles dans le contexte géopolitique de guerre
froide.

Tout d’abord, pour comprendre le concept de l’aide lié au


développement, il faut recourir à l’origine du phénomène depuis sa
phase de conception jusqu’à son exécution.

Tout a commencé après la deuxième guerre mondiale où il était


question de la reconstruction de l’Europe dans un contexte de guerre
idéologique entre tenants capitalistes et communistes. Le 01 avril 1948
le plan Marshall mis en œuvre par les États unis d’Amérique permet la
reconstruction de l’Europe ayant subi l’effort de la guerre. Les
américains, dans leur visé hégémonique, repend leur modèle dans le
monde à travers le capitalisme et la promotion de l’économie libérale
notamment pour les jeunes États d’Afrique indépendant. Cette aide (le
plan Marchal) accordée à l’Europe devait contribuer à considérer le
modèle américain comme la seule qui soit capable de mener au

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développement et devait servir de modèle à l’Europe et au reste du
monde dont les anciennes colonies d’Europe.

En effet, les occidentaux ont accordé l’Indépendance aux pays africains


tout en leur faisant croire qu’ils sont dans une nécessité d’être aidé pour
construire les bases du développement de leurs États naissants. En
réalité cette aide était un prêt remboursable à un taux d’intérêt variable
très élevé et dont la souscription même fut conditionnée à des exigences
strictes des emprunteurs occidentaux. Comme conséquence, une partie
importante de ce fond a servi non pas pour le développement des pays
d’Afrique mais pour la rénovation des routes et chemins de fer destinés
à favoriser l’exportations des matières premières africains vers les
différents ports d’acheminement pour l’occident.

A cette injustice, s’ajoute le fait que les pays d’Afrique étaient dans une
situation politiquement instable et désorganisée, avec par endroit des
régimes dictatoriaux et corrompus, dont certains servaient les intérêts
étrangers au détriment de leur peuple. C’est ainsi que les pays africains
sont tombés dans une situation d’insolvabilité raison pour laquelle les
occidentaux ont mis en place le fond monétaire international (FMI)
permettant de donner des orientations politiques en s’interférant dans la
gestion politico-sociale et environnemental de ces pays. A travers le
FMI, les bailleurs ont instauré un programme d’ajustement structurel
contribuant ainsi dans l’asphyxie de l’économie africaine en tuant le
développement. Plusieurs subventions publiques d’États d’Afrique ont
été sabotées et supprimées. Avec une privatisation exagérée des

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entreprises et établissements publics d’État vendus aux multinationales
occidentales à faible prix.

En fin, les pays africains étant très endettés en raison de leur


impossibilité à rembourser leur prêt ont vu leurs dettes multipliées.
Certains avaient même une dette supérieure au PIB de leur pays. A ce
jour, nos pays continuent de rembourser un prêt empoisonné et illégal
qu’ils ne finissent toujours pas de payer.

Conclusion

A la lumière de tout ce qu’on a évoqué, on s’aperçoit que la dette


publique au développement quand elle est mal souscrite et pas bien
utilisée peut constituer un frein au développement. Il est important
aujourd’hui pour les pays africains de développer des sources de
financement propres et les diversifier afin de ne plus dépendre de l’aide
publique au développement. Nous n’avons pas vu par le passé un pays
se développer ou s’industrialiser avec l’assistanat étranger. Les choix
politiques de nos États doivent s’inscrire dans la recherche d’une
autonomie économique et financière.

Aujourd’hui, le Mali montre l’exemple qu’on peut bien utiliser les


ressources propres du pays pour faire beaucoup des choses positives
comme par exemple : équiper l’armée avec des nouveaux matériels
pour bien assurer la sécurité du pays. Le seul moyen possible est le
financement interne c'est-à-dire la fiscalité et le recouvrement de
l’impôt auquel il faut ajouter la transformation sur place par des maliens

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de nos matières premières et la vente de l’excédent que nous ne
transformons pas, au juste prix, à des partenaires sincères.

La corruption a beaucoup pris d’ampleur et contribue au sous-


développement de nos pays. Il faut urgemment la combattre.

Reste à savoir si la nouvelle génération africaine va tirer leçon des


erreurs du passé en évitant les mêmes procédés que nos prédécesseurs.

Bibliographie

- Moyo, D. (2008). L’aide fatale. Les ravages d’une aide inutile et


de nouvelles solutions pour l’Afrique. Économie et
Solidarités, 39(2), 158-159.
- Ridde, V. (2012). Réflexions sur les per diem dans les projets de
développement en Afrique. Bulletin de l'APAD, (34-36).
- Entretiens et consultations de plusieurs personnes ressources dont
des universitaires, salariés d’entreprises et historiens maliens.

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