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Les dirigeants et les amis de l’Afrique ont aujourd’hui un objectif commun : faire en
sorte que l’Afrique renoue avec les progrès remarquables en matière de
développement dont nous avons été témoins avant la pandémie. Ils souhaitent aussi
que le continent tire pleinement parti des profonds bouleversements qui rapprochent
l’économie mondiale d’une croissance axée sur le numérique, sobre en carbone et
résiliente au changement climatique.
Cette divergence est dangereuse. C’est l’inverse qui devrait se produire : l’Afrique
doit enregistrer une croissance plus rapide que le reste du monde (de 7 à 10 %) pour
répondre aux aspirations de sa jeune population et devenir plus prospère et plus
sûre.
Oui, ensemble, nous avons évité une crise économique bien plus grave. À présent,
nous devons nous appuyer sur cette dynamique initiale pour mettre durablement fin
à la pandémie et relancer la croissance en Afrique. En d’autres termes, nous devons
administrer une injection d’équité : une injection dans le bras, pour tous et partout, et
une injection pour un avenir meilleur.
Quel est le prix de cette injection d’équité ? Au FMI, nous estimons que l’Afrique a
besoin d’un financement supplémentaire d’environ 285 milliards de dollars d’ici à
2025 pour prendre des mesures adéquates face à la COVID-19. Sur ce
montant, 135 milliards de dollars seraient destinés aux pays à faible revenu. Il
s’agit du strict minimum. Pour faire plus, c’est-à-dire pour remettre les pays africains
sur la voie de la convergence avec les pays riches, il faudra dégager une somme
environ deux fois plus élevée. Nous publions aujourd’hui une note avec plus de
précisions à ce sujet1.
Nous estimons qu’une époque exceptionnelle exige une action exceptionnelle. Nos
pays membres sont favorables au versement d’une allocation sans précédent
de droits de tirage spéciaux (DTS) équivalente à 650 milliards de dollars, soit
de loin la plus élevée de notre histoire. Une fois approuvée, ce que nous avons
l’intention de faire d’ici à la fin du mois d’août, cette allocation permettra
de mettre directement et immédiatement environ 33 milliards de dollars à la
disposition de nos pays membres africains. Elle accroîtra leurs réserves et leurs
liquidités, sans alourdir la charge de leur dette.
Lorsque j’étais enfant, je demandais conseil à mon père lorsque j’avais un choix
important à faire. Sa réponse était toujours la même : fais ce qu’il convient de faire.
Nous savons ce qu’il convient de faire : agir pour inverser la dangereuse divergence
des trajectoires économiques que connaît l’Afrique aujourd’hui. Alors faisons-le.