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DISCOURS

L'Afrique : une chance à saisir - Allocution de M. Alassane D.


Ouattara, Directeur général adjoint du Fonds monétaire
international
le 12 mai 1999

Original In English (/external/np/speeches/1999/051299.htm)

Allocution de M. Alassane D. Ouattara


Directeur général adjoint du Fonds monétaire international
prononcée au Séminaire de haut niveau sur
l'ajustement structurel en Afrique subsaharienne
[Port-Louis,] Maurice
12 mai 1999
C'est pour moi un honneur de prendre part à votre réflexion sur l'Afrique à ce moment crucial dans l'évolution du
continent et du système financier international. Pour alimenter notre débat aujourd'hui, je poserai d'emblée trois
questions : Que peut faire la communauté internationale pour aider l'Afrique à combler son retard par rapport au reste du
monde ? Que pouvons-nous faire pour rendre l'économie mondiale plus propice à une croissance durable et de grande
qualité en Afrique et ailleurs ? Et quelles priorités l'Afrique doit-elle se fixer alors qu'elle engage des réformes structurelles
difficiles ? Mais permettez-moi pour commencer de vous faire part de quelques observations sur la situation mondiale.

Des perspectives économiques mondiales plus prometteuses


Il y a de bonnes raisons de penser que la crise des deux dernières années est en passe de s'achever et que le risque de
récession économique à l'échelle planétaire se dissipe. Le FMI table sur une croissance mondiale de l'ordre de 2,3 % cette
année, soit un peu moins que l'année dernière. Ce taux est assurément faible, en comparaison du vif essor que l'économie
mondiale a connu au milieu des années 90. Mais si les politiques mises en oeuvre sont saines avec un peu de chance, la
croissance pourrait dépasser 3 % l'année prochaine puis 4 ou 4¼ % au début du nouveau millénaire.

Parmi les points positifs, les économies asiatiques présentent des signes encourageants d'un début de réponse; les
retombées de la crise financière du Brésil sur les autres pays de l'Amérique latine ont été généralement modérées, grâce en
partie aux vigoureuses actions de réformes mises en oeuvre dans cette région au cours de la dernière décennie; on
observe un regain de confiance des investisseurs vis-à-vis des marchés émergents; et l'économie américaine continue
pour sa part d'afficher une remarquable solidité.
Mais des risques subsistent. Les États-Unis peuvent-ils réaliser un atterrissage en douceur? À quel horizon le Japon peut-il
escompter la reprise espérée ? L'Europe peut-elle donner un second souffle à son expansion économique qui donne des
signes d'essoufflement ? Le redressement des marchés émergents est-il durable ? Les incertitudes qui entourent les
perspectives d'avenir en Russie vont-elles se dissiper ? Si la réponse à ces questions devait être négative, la croissance de
l'économie mondiale pourrait être affectée. Les politiques économiques qui seront mises en oeuvre seront, une fois
encore, le facteur déterminant. Et la règle d'or demeure que chaque pays doit veiller au maintien d'une rigueur à toute
épreuve.

Comment l'Afrique s'inscrit-elle dans ce panorama ? Après deux décennies de stagnation, la condition globale de
l'économie africaine s'est considérablement améliorée au cours des quatre dernières années et les perspectives qui
s'offrent à elle sont prometteuses. Le taux moyen de croissance réelle en Afrique subsaharienne — Nigéria et Afrique du
Sud non compris en raison de la taille relativement importante de leurs économies — est passé de 1 % environ pour la
période 1992-94 à près de 5 % entre 1995 et 1998. Le revenu réel a aussi augmenté, 40 pays africains sur 47 affichant
désormais un revenu annuel par habitant en hausse. L'inflation a été considérablement réduite et les déséquilibres internes
et externes se sont sensiblement amoindris. D'après les projections du FMI, la croissance serait plus lente cette année, se
situant autour de 3-3½ % , en raison de l'atonie de la croissance mondiale et du fléchissement des cours des produits de
base, avant de remonter à 5 % en 2000.

Mais il est encourageant de constater que, dans la plupart des pays africains, des progrès notables sont accomplis pour
libérer le secteur privé du carcan de la réglementation des prix, des circuits de commercialisation, des investissements et
des changes par les pouvoirs publics. Les économies gagnent ainsi en efficience, l'accès aux marchés est plus ouvert de
même que sont créées les conditions d'une meilleure intégration à l'économie mondiale.

Les récents effets de contagion de la crise financière ont épargné l'Afrique sous leur forme la plus virulente du fait de
l'intégration peu poussée du continent africain à l'économie mondiale; en contrepartie les pays africains n'ont que peu
bénéficié des fruits qu'apporte la mondialisation, notamment, en ce qui concerne l'investissement, les créations d'emplois
et la croissance. Une meilleure intégration à l'économie mondiale est cruciale car l'Afrique doit réaliser un taux de
croissance de 6-7 %, ne serait-ce que pour faire face à l'accroissement prévu de sa population active. Un taux de
croissance d'environ 8 à 10 % serait plus approprié pour que l'Afrique puisse espérer faire reculer sensiblement la pauvreté
sur le long terme. Pour parvenir à une croissance de cet ordre, l'Afrique devra s'efforcer de créer un environnement plus
serein et plus propice à l'épargne et à l'investissement des africains eux-mêmes mais aussi des étrangers. L'Afrique aura
également besoin du plein soutien de la communauté internationale pour réaliser cet objectif.

L'aide du FMI à l'Afrique


Quel est le rôle du FMI dans tout cela? J'évoquerai à cet égard trois initiatives. Premièrement, l'Initiative en faveur des pays
pauvres très endettés (PPTE), par laquelle nous nous efforçons de faire bénéficier d'un allégement complémentaire de la
dette un plus grand nombre de pays PPTE. Nous étudions — avec un enthousiasme renouvelé — une gamme de
possibilités et j'ai bon espoir que nous parviendrons à un accord dans les prochains mois sur les moyens de renforcer au
mieux cette initiative. Mais cette charge excessive de la dette, vous le savez, n'est qu'une entrave parmi d'autres au
développement durable. C'est pourquoi à un allégement plus généreux du service de la dette doivent venir s'ajouter des
incitations qui conduisent les pays à adopter de vigoureux programmes d'ajustement et de réforme, à investir davantage
dans les secteurs de l'éducation et de la santé, à lutter contre la pauvreté et qui aboutissent à une sortie définitive du
surendettement. C'est précisément l'objectif que vise la Facilité d'ajustement structurel renforcée (FASR) — notre guichet
de financement concessionnel — à savoir un développement durable centré sur la réduction de la pauvreté.

Qui supportera la charge de cet allégement de dette ? Nous partons du principe que ce complément d'aide ne s'effectuera
pas au détriment de l'aide publique au développement, laquelle n'a cessé de décliner, et atteint son plus bas niveau
historique d'environ 0,22 % du PNB — donc bien en-dessous de l'objectif de 0,7 % retenu par les Nations Unies — une
tendance déplorable qu'il faut à tout prix inverser !

La direction et les services du FMI ont travaillé sans relâche pour assurer le financement complet de la FASR et de l'Initiative
PPTE, par des engagements bilatéraux ainsi que d'une contribution sur les ressources propres du FMI. Nous avons réalisé
des progrès sensibles dans ce sens et nous continuons à plaider cette cause auprès de nos membres les mieux nantis,
notamment les pays industrialisés. Les pays membres ont marqué leur accord pour que le FMI utilise, pour financer sa
contribution, le produit de la vente d'une partie de l'or qu'il détient. Permettez-moi de vous assurer, à cet égard, que dès
qu'une décision sera prise dans ce sens, nous ferons en sorte que cette vente se fasse sans que le marché de l'or soit
perturbé.

Deuxièmement, ces dernières années ont été marquées par la multiplication de coups d'État, de troubles civils, voire de
conflits armés à travers le monde. Il s'agit à n'en pas douter d'une évolution alarmante, qui s'accompagne de la destruction
du patrimoine humain et physique et fait peser sur les générations futures la lourde charge des coûts de reconstruction. Le
FMI est présent, d'une manière ou d'une autre, dans presque tous les pays qui sortent d'un conflit. Tout est fait pour que le
FMI puisse fournir aussi vite que possible des conseils pratiques et une assistance technique, sous la forme de concours
financiers le cas échéant, à ces pays, et cela bien évidemment en étroite concertation avec la Banque mondiale et la
communauté internationale.

Nous avons mis sur pied depuis 1995, un dispositif d'assistance aux pays sortant d'un conflit, dont la République du Congo,
le Rwanda et la Sierra Leone ont été les premiers pays africains à bénéficier. Le mois dernier, le Conseil d'administration du
FMI a donné son accord sur les mesures à prendre pour améliorer les conditions de l'aide d'urgence fournie à nos pays
membres les plus pauvres, qui peut consister, dans certains cas, à leur donner de plus grandes possibilités d'accès aux
ressources du FMI, pour une période plus longue. Prenant la mesure des difficultés spécifiques de certains pays émergeant
d'un conflit qui ont d'importants arriérés de paiements envers le FMI, le Conseil d'administration a aussi convenu que cette
situation doit être dûment prise en compte dans la stratégie du FMI en matière d'arriérés. Nous avons par ailleurs bon
espoir que la plupart des pays pauvres sortant d'un conflit seront admissibles au bénéfice de l'Initiative PPTE.

Toutes ces initiatives sont nécessaires, mais pas suffisantes et nous pouvons faire davantage. L'aide que la communauté
internationale apporte légitimement aux réfugiés en Europe ne saurait occulter les besoins des pays confrontés aux
mêmes problèmes ailleurs dans le monde, en Afrique notamment. Cependant, la seule solution véritable, en définitive, est
de parvenir à instaurer la paix. La communauté internationale et les groupements régionaux doivent redoubler d'efforts
pour atteindre cet objectif de l'Afrique, et doivent aussi dire : «c'est assez».

Troisièmement, le FMI se tient prêt à continuer de fournir —et d'intensifier — ses actions de formation et d'assistance
technique en faveur du renforcement des capacités et des réformes institutionnelles en Afrique. Dans cette optique,
l'Institut du FMI développe ses actions de formation à l'intention des cadres gouvernementaux africains ainsi que son appui
aux institutions régionales de formation et de recherche, tels que l'Institut pour la gestion macroéconomique et financière
de Harare et la Banque centrale sud-africaine pour les pays membres de la Communauté du développement de l'Afrique
australe (SADC). Par ailleurs, vers la fin avril, le Fonds monétaire international, la Banque africaine de développement (BAfD)
et la Banque mondiale ont annoncé la création d'un Institut régional de formation qui sera installé au siège de la BAfD à
Abidjan.

Rendre le système financier international plus sûr

Il n'empêche que toutes ces initiatives seraient vaines si le système financier international n'était pas renforcé. C'est pour
cette raison que, partout dans le monde, on s'attache à élucider les causes des récentes crises et à y rechercher des
solutions, dans diverses enceintes. Certaines des solutions peuvent d'ores et déjà être mises en application. Les autres
exigent une étude plus approfondie. Sur le fond, toutes les solutions visent deux objectifs majeurs : prévenir les crises en
mettant au point un nouveau «code de la route» qui permette aux gouvernants comme aux milieux d'affaires de naviguer
sur le marché mondial; et si une crise éclate — ce qui reste inévitable — veiller à contenir les effets de contagion et à en
limiter le coût humain. Et vous ne serez pas surpris de m'entendre rappeler les maîtres-mots, qui sont et resteront la
transparence, la «bonne gouvernance», l'ouverture sur le reste du monde et la responsabilisation. Quel bilan pouvons-
nous donc dresser dans chacun de ces domaines clés ?

En matière de transparence et de normes, des progrès sensibles ont été accomplis. Le FMI a renforcé ses normes de
diffusion des données, notamment sur les réserves internationales et la dette extérieure; il encourage les pays membres
à appliquer le code de bonnes pratiques de transparence budgétaire adopté l'an dernier; nous travaillons aussi avec
d'autres institutions à la mise au point d'un code similaire pour la politique monétaire et la politique financière; et nous
nous sommes employés à améliorer la transparence du fonctionnement de notre institution — je vous encourage à
constater cette évolution en vous invitant à consulter notre site Internet (www.imf.org).

Pourquoi la transparence a-t-elle tant d'importance ? Elle peut améliorer les résultats économiques à bien des égards.
Elle favorise un large débat et soumet la politique économique à l'appréciation de l'opinion publique. Elle oblige les
décideurs à être davantage responsables de leurs actes et accroît la crédibilité des politiques mises en oeuvre,
contribuant ainsi à la bonne gestion des affaires publiques. Elle favorise aussi le bon fonctionnement et l'efficience des
marchés financiers.

S'agissant de la consolidation du secteur financier, le FMI, comme la Banque mondiale et d'autres organisations, prône
l'intégration des principes fondamentaux du Comité de Bâle au cadre réglementaire des systèmes bancaires et aide
activement les pays à améliorer le contrôle bancaire et à renforcer leurs institutions financières.

En ce qui concerne la libéralisation des mouvements de capitaux, il est intéressant de constater que très peu de pays
ont réagi aux récentes crises en imposant des restrictions aux mouvements de capitaux; le consensus semble plutôt
être en faveur d'une plus grande ouverture des marchés de capitaux. Mais la crise asiatique a montré combien il
importe de procéder à une libéralisation ordonnée, convenablement échelonnée et accompagnée du renforcement
des systèmes financiers intérieurs.

S'agissant des efforts pour associer le secteur privé à la prévention et à la résolution des crises qui forment assurément
le volet le plus complexe de cette problématique, des avancées notables ont été réalisées, mais il subsiste plusieurs
points contentieux. Nous devons trouver les moyens d'empêcher une fuite en avant des créanciers lorsqu'une crise
éclate; la véritable gageure est de les encourager à adopter un comportement qui permette au pays frappé par une
crise de procéder à un ajustement ordonné.

Quant à l'aide financière du FMI, notre Conseil d'administration a approuvé au mois d'avril dernier, la mise en place
d'une ligne de crédit contingente, essentiellement un dispositif de précaution financière pour les pays dont l'économie
est fondamentalement saine et bien gérée, mais dont l'accès aux marchés de capitaux pourrait être compromis par
l'éventuelle contagion d'une crise financière. Cela pourrait dénoter un profond changement dans le mode de
fonctionnement du FMI, dans l'intérêt d'une plus grande stabilité du système financier international, au bénéfice de
toutes les parties prenantes.

Toutes ces réformes sont, certes, essentiellement axées sur les questions financières mais les aspects sociaux n'en
demeurent pas moins fondamentaux. En effet, la crise asiatique a mis en relief la nécessité de prévoir des dispositifs de
protection sociale — dont la mise en place doit précéder l'apparition d'une crise — pour protéger les plus vulnérables et les
plus démunis. Au cours de la décennie écoulée, le FMI a pris une part de plus en plus active à la promotion des politiques
sociales bien conçues, ce qui suppose souvent une meilleure composition des dépenses publiques et la mise en place de
systèmes de protection sociale appropriés. Nous continuerons d'oeuvrer en ce sens en accord avec la Banque africaine de
développement, la Banque mondiale et les autres institutions spécialisées des Nations Unies.

Comment l'Afrique peut-elle faire face à ces défis?


Quelles doivent être les priorités de l'Afrique au moment où elle redouble d'efforts pour s'intégrer au marché mondial ? De
manière générale, les priorités doivent être les mêmes que celles des pays industrialisés et émergents : stabilité
macroéconomique et réforme structurelle. Et les maîtres-mots ne changent pas : transparence, «bonne gouvernance»,
ouverture et responsabilisation. Il n'y a, en effet, pas d'autre voie pour un pays de tirer le meilleur parti possible de la
mondialisation, tout en limitant les risques.

À cet égard, je tiens à féliciter les autorités mauriciennes, tout particulièrement pour la prudence de leurs politiques
budgétaire et monétaire, la flexibilité de leur politique de change et la liberté du régime des transactions courantes comme
des mouvements de capitaux —autant de facteurs qui ont assurément contribué au maintien de taux de croissance élevés
ainsi qu'à la bonne tenue des indicateurs sociaux qui sont parmi les meilleurs en Afrique.

Permettez-moi de décrire brièvement les cinq enjeux qui me paraissent prioritaires pour les pays africains.

Premièrement: renforcer la stabilité macroéconomique, ce qui suppose l'application continue et cohérente de politiques
budgétaire et monétaire saines.

Deuxièmement, garantir la sécurité économique. Il importe, à cette fin, de dissiper les incertitudes qui pèsent encore trop
souvent sur les décisions des investisseurs. L'orientation de la politique économique doit être dénuée de toute ambiguïté et
elle doit être mise en oeuvre avec compétence et intégrité. La transparence, la prévisibilité et l'impartialité du cadre
réglementaire et légal doivent être garanties. Plus que jamais, les africains — au même titre que tout citoyen du monde —
doivent exiger de leurs dirigeants un sens élevé de leurs responsabilités et une probité absolue. En effet, la bonne
administration des affaires publiques, comme des entreprises privées, est une condition sine qua non et les autorités
nationales ne doivent épargner aucun effort pour s'attaquer de front à la corruption et aux poches d'inefficience. La
démocratie gagnant partout du terrain, avec la mise en place de contre-pouvoirs et de l'alternance au niveau politique, il
appartient aux gouvernants de forger un consensus autour de leurs politiques pour favoriser l'épanouissement de toutes
les forces vives de la société.

Je suis encouragé par le nombre croissant de pays africains qui acceptent de rendre publics leur lettre d'intention et leur
document-cadre de politique économique et financière qui définissent les orientations des programmes appuyés par le
FMI, ainsi que les documents de référence qui servent aux consultations au titre de l'article IV. Je souhaite que cet exemple
incite d'autres pays à leur emboîter le pas.

Troisièmement : consolider le secteur financier. Une telle consolidation s'impose pour mieux mobiliser l'épargne et
renforcer l'intermédiation financière. Les pays africains doivent aller résolument de l'avant, pour renforcer et élargir leurs
marchés financiers encore trop exigus, assurer l'indépendance et la responsabilisation totales des banques centrales,
consolider les organes de contrôle bancaire, ouvrir leur secteur bancaire à la concurrence étrangère et mettre sur pied des
systèmes de paiements performants.

Quatrièmement: accélérer la libéralisation du commerce. Cette accélération renforcera l'efficacité et la compétitivité des
producteurs locaux, ce qui permettra de surcroît aux pays africains de mieux tirer parti du démantèlement des barrières
douanières dans le reste du monde et de l'expansion du commerce mondial. Les pays africains appliquent des politiques
commerciales encore trop souvent restrictives. Il faut qu'ils simplifient et abaissent leurs tarifs douaniers — en les
consolidant aux niveaux les plus bas dans le cadre du prochain cycle de négociations de l'OMC — et démantèlent les
barrières non tarifaires. Les pays industrialisés peuvent aider considérablement l'Afrique en ouvrant l'accès de leurs
marchés aux produits pour lesquels les pays africains disposent d'avantages comparatifs — je pense, par exemple, aux
produits agricole et textiles. Nous appuyons aussi la proposition novatrice de l'ancien directeur général de l'OMC, M.
Renato Ruggiero, qui préconise que les pays industrialisés accordent, sans aucune restriction, l'accès en franchise aux
exportations des pays les moins avancés.

Cinquièmement: renforcer l'intégration régionale. Il est indispensable de rationaliser le trop grand nombre d'accords et
d'institutions régionales, qui trop souvent se chevauchent. Cela permettrait aux pays africains de surmonter plus aisément
le handicap de la relative exiguïté de leurs économies — et parfois de leur enclavement — de réaliser des économies
d'échelle et de participer plus efficacement au commerce mondial. Il va s'en dire que l'intégration régionale ne doit pas se
réaliser au détriment de l'effort global de libéralisation des échanges commerciaux multilatéraux.

*****

Pendant ces deux dernières années de crise, nous avons vécu dans l'attente et l'espoir d'entrevoir la lumière au bout du
tunnel. Je pense que cette lueur ne commence pas seulement à poindre, elle promet de briller avec éclat. Un éclat porteur
d'espérance et de perspectives nouvelles. C'est l'éclat des leçons que nous avons apprises, de la sagesse que nous avons
acquise. C'est l'éclat du courage de prendre des décisions difficiles qui met l'Afrique au défi de saisir l'occasion qui s'offre à
elle de s'intégrer résolument à l'économie mondiale, afin que le nouveau millénaire soit pour sa principale richesse — les
hommes et les femmes qui la peuplent — une ère de prospérité et d'épanouissement.

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