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G. CAPODICI
W. NIESSEN
En économie de marché, l'entreprise est une organisation, une cellule économique, dans
laquelle sont groupés et coordonnés des éléments humains et matériels de l'activité économique, et dont
l'objet est de produire, d'échanger et de faire circuler des biens et/ou des services en vue d'en retirer un
profit destiné à rétribuer les facteurs de la production et à financer le développement des activités.
Le capital est une masse de ressources financières fournies par le ou les propriétaires et par les
tiers. Ces ressources financières sont destinées à acquérir des biens de production (terrains,
installations, machines, etc.) et des biens et des services à consommation rapide, voire
instantanée (énergie, matières, main-d'oeuvre, etc.).
Le travail est fourni par l’être humain. Celui-ci fournit des services à l'entreprise qui, en échange,
doit le rétribuer au mieux et assurer son épanouissement.
L'entreprise doit satisfaire les besoins croissants d'une population qui se multiplie. Elle est un
facteur d'expansion économique.
rembourser les capitaux prêtés par les tiers et payer les charges financières;
1. REUNION DE RESSOURCES
FINANCIERES
2. TRANSFORMATIONS DES
RESSOURCES EN MOYENS:
MACHINES, INSTALLATIONS,
MATIERES, ETC.
3. ENGAGEMENT DES
FACTEURS HUMAINS
4. MISE EN OEUVRE DU
PROCESSUS DE PRODUCTION
ET CONSOMMATION DES
FACTEURS DE PRODUCTION
5. COMMERCIALISATION DES
BIENS OU DES SERVICES
PRODUITS
6. OBTENTION DE
RESSOURCES FINANCIERES
NOUVELLES
LE CYCLE D'INVESTISSEMENT OU CYCLE LONG: les investissements sont les moyens durables que
l'entreprise acquiert ou réalise elle-même (terrain, bâtiment, machines, brevet, marque, know-
how, etc.).
LE CYCLE D'EXPLOITATION OU CYCLE COURT: il varie selon que l'entreprise est commerciale ou
industrielle.
1) L’entreprise commerciale
Les activités d'exploitation d'une entreprise commerciale peuvent être schématisées comme
suit:
Achats de Ventes de
marchandises Stockage marchandises
L'objectif d'une entreprise commerciale est de répartir ou de distribuer des marchandises sur un
marché en aval, sans les transformer. Le fait de stocker ou de parer la marchandise ne modifie nullement
le caractère commercial de l'entreprise.
2) L’entreprise industrielle
L'exploitation d'une entreprise industrielle est plus complexe. Le schéma ci-dessous rend
compte du cycle d'exploitation.
Transformation
Fonction industrielle
L'ensemble des opérations auxquelles se livre l'entreprise donne lieu à des flux:
des flux réels de biens et de services entrant dans l'entreprise et sortant de celle-ci (flux
de biens et de services d'investissement; flux de biens et de services d'exploitation);
des flux monétaires représentant la contrepartie des flux réels à l'entrée et à la sortie;
des flux monétaires qui n'ont pas de contrepartie réelle (apport en capital à la
constitution, augmentation de capital, prêts des tiers, remboursement d'emprunt, etc.).
Flux monétaires
Généralités
Le patrimoine net ou situation nette est la différence entre, d'une part, l'ensemble des avoirs et
droits dont l'entreprise est propriétaire et d'autre part, l'ensemble de ses dettes ou obligations.
L'équation de base
ou encore
ou encore
La relation qui unit l'actif, les dettes et le patrimoine net, constitue le fondement de la comptabilité
à partie double.
Le bilan est le document utilisé pour visualiser les trois termes de l'équation de base: Actif, Dettes
et Patrimoine net. Ce document peut être présenté de plusieurs façons 1. Dans la plupart des pays de
l’Union Européenne (Belgique, Allemagne, France, Pays-Bas, etc.), la présentation se fait en deux
colonnes: l'une pour l'actif, l'autre pour les dettes et le patrimoine net. L'actif s'inscrit dans la colonne de
gauche, les dettes et le patrimoine net dans la colonne de droite. L'ensemble de la colonne de droite est
traditionnellement appelé "PASSIF".
Act if Passif
Pat r im o in e n et
Avo ir s et d r o it s
Det t es
A la création de l'entreprise, le patrimoine est apporté par le ou les créateurs. Lorsqu'il s'agit d'une
entreprise individuelle, le fondateur affecte une partie de son patrimoine privé à l'exercice d'une activité
commerciale. Dans le cas d'une entreprise constituée sous la forme de société, deux ou plusieurs
personnes conviennent de mettre quelque chose en commun afin de partager les bénéfices. Si la société
est constituée par une seule personne, celle-ci affecte des biens à l'exercice d'une activité commerciale.
Dans le cas d'une société, les fondateurs acquièrent la qualité d'associés ou actionnaires:
ce qui leur donne, dans le cadre des lois et règlements en vigueur et après décisions de
l'assemblée générale, organe principal et souverain de la société:
ce qui ne leur donne pas le droit de retirer leur apport. Si un associé souhaite récupérer son
apport et qu’il n’y a pas de remplaçant, une procédure spéciale de diminution du capital peut
être envisagée. Cette procédure est assez lourde de par le nombre de conditions à respecter.
Dans le cas extrême où il n’y aurait pas d’entente, le retrait d’un associé pourrait provoquer la
mise en liquidation de la société.
Durant la vie de l'entreprise, le patrimoine net ou la situation nette changera d'après les résultats
enregistrés. Les bénéfices augmenteront le patrimoine net, tandis que les pertes le diminueront. Le
patrimoine net peut aussi évoluer avec les apports nouveaux ou les retraits que les associés peuvent
effectuer en respectant les lois et règlements en vigueur.
Après ces considérations, la nature du patrimoine net ou de la situation nette apparaît plus
clairement: elle correspond au total des capitaux qui ont été apportés par les associés et à la part des
bénéfices annuels qui est laissée à la disposition de la société ainsi qu’aux subsides en capital 2. Ces
capitaux appartiennent en propre à la société, d'où leur appellation de "fonds propres".
Dans le cas de l'entreprise individuelle, la situation est plus complexe: comme l'entreprise et
l'entrepreneur se confondent, on ne peut pas dire que les fonds investis par l'entrepreneur dans
l'entreprise appartiennent en propre à celle-ci. Cependant, au vu de la loi du 17 juillet 1975 obligeant
l'entrepreneur à distinguer les moyens investis dans l'activité commerciale, on peut dire que le patrimoine
net de l'entreprise individuelle constitue ses fonds propres.
Selon cette approche en termes d'emplois et de ressources, le bilan peut être défini comme
l'inventaire à un moment précis des ressources qui ont été mises à la disposition de l'entreprise, d’une
part, et des emplois qui sont faits de ces ressources, d’autre part.
Les ressources
Les origines des ressources dont dispose l’entreprise sont diverses. A l'origine, ces capitaux
financiers ont été apportés par l'exploitant ou par les associés (capital) et par les tiers (crédits bancaires
et autres). Les capitaux des tiers ou capitaux étrangers sont remboursables à des échéances allant de
quelques jours à plusieurs années. Par la suite, les capitaux financiers peuvent être créés par l'entreprise
elle-même (auto-financement constitué par les profits réalisés par l'entreprise).
Si l'on additionne les fonds propres et les capitaux étrangers remboursables à plus d'un an, on
obtient les capitaux permanents. Les capitaux permanents représentent donc tous les fonds restant dans
l’entreprise pour une durée supérieure à un an. Ce sont les ressources du cycle d’investissement. Les
ressources remboursables dans l'année constituent les "dettes à court terme". Ces passifs à court terme
sont appelés passifs d’exploitation.
Les emplois
1. Les emplois durables (cycle d’investissement) qui constituent l'outil de travail de l'entreprise
(terrains, installations, matériel, brevets, know-how, etc.): ce sont les actifs immobilisés.
Schéma global
Emplois Ressources
Actifs
circulants Dettes à moins
d'un an
Dans la présentation du bilan, il existe deux approches : l’une comptable, l’autre financière.
L’approche comptable tient compte du cycle d’investissement et du cycle d’exploitation. C’est ainsi que
les créances à un plus d’un an font partie des actifs circulants. Quant à l’approche financière du bilan,
celle-ci fait référence au temps, c’est-à-dire à ce qui est affecté dans l’entreprise pour une période à plus
ou à moins d’un an. Dans tel cas, les créances à plus d’un an se retrouvent dans l’actif immobilisé. Cet
actif immobilisé « corrigé » est appelé actif immobilisé élargi. Il est à noter que le schéma légal est établi
selon la logique comptable.
Actif du bilan
FRAIS D’ETABLISSEMENT
ACTIFS IMMOBILISES :
- Immobilisations incorporelles
- Immobilisations corporelles
- Immobilisations financières
ACTIFS CIRCULANTS :
Passif du bilan
CAPITAUX PROPRES :
- Capital/Apport
- Primes d’émission
- Plus-values de réévaluation
- Réserves
- Bénéfice (perte) reporté(e)
- Subsides en capital
- Avance aux associés sur répartition de l’actif net
PROVISIONS ET IMPOTS DIFFERES :
ACTIF PASSIF
Résultat reporté
Subsides en capital
Valeurs disponibles
Dettes à un an au plus
Comptes de régularisation
Le bilan est une image financière du patrimoine à un moment précis. Il évolue avec les opérations
traitées. Chaque fois qu'une opération agit sur des éléments du bilan, une nouvelle image se forme. On
peut ainsi établir une succession de bilans qui sont une succession d'images transformées par les
différentes opérations réalisées par l'entreprise. (VOIR Slides)
Les exemples qui précédent nous ont permis d'introduire le principe de base qui régit la méthode
comptable la plus largement répandue dans le monde: la "comptabilité à partie double". Ce principe
repose sur la relation de base: Actif = Dettes + Patrimoine net.
Le recensement des mouvements possibles est très simple: les termes de l'équation financière
"emplois" et "sources" ne peuvent augmenter ou diminuer que dans les situations suivantes:
Attention : Il est important de ne pas associer le total bilantaire et la richesse de l’entreprise. Une
augmentation du total du bilan ne signifie pas nécessairement que l’entreprise s’est enrichie. Par exemple,
lorsqu’une société contracte un emprunt, le total du bilan est en hausse car le montant des dettes a
augmenté alors que son patrimoine est, lui, resté le même.
Le bilan donne une photographie de la situation patrimoniale à un moment donné. Lorsque l'on
compare deux bilans à deux époques différentes, on peut observer globalement les modifications que les
éléments patrimoniaux ont subies entre les deux époques. On ne dispose cependant pas d'une
information analytique sur les mouvements qui ont agi sur les éléments du patrimoine.
Il est cependant impossible d'expliquer les mouvements qui sont à l'origine de ces variations. On
peut imaginer certaines opérations qui sont intervenues, mais il s'agit de simples hypothèses qui ne se
vérifient pas dans la réalité. Pour expliquer la synthèse des évolutions des éléments patrimoniaux, il
convient de noter de manière analytique les mouvements qui ont modifié chaque élément de l'actif et du
passif. La mise en oeuvre de cette solution requiert la création d'un instrument d'observation particulier à
chaque élément: le compte est cet instrument.
Il faut créer autant de comptes qu'il y a d'éléments que l'on veut observer distinctement.
Habituellement, le nombre de comptes dépend du degré de finesse que l'on veut donner à l'observation.
Si l'on prend le cas du matériel roulant, on peut se limiter à la tenue d'un seul compte où tous les
mouvements sont systématiquement notés. Mais si l'on veut observer distinctement les mouvements
propres à chaque type de matériel roulant (voitures, camions, camionnettes, etc.), on subdivise le compte
principal en sous-comptes spécifiques. Il faut cependant éviter de multiplier les comptes, car de trop
nombreuses subdivisions risquent d'alourdir et d'embrouiller l'information.
Le solde du compte
La différence arithmétique entre le total des sommes du débit et le total des sommes du crédit
d'un compte constitue son solde.
Cas particulier: Le compte "Résultat" ne représente pas une valeur active, ni une valeur
passive. Il sert à rétablir l'équilibre du bilan. Il s'inscrit au passif lorsque l'entreprise s'est enrichie durant la
période. Il devrait s'inscrire à l'actif lorsque l'entreprise s'est appauvrie. Toutefois, un résultat négatif
s'inscrit, par convention, également au passif avec le signe moins (diminution du patrimoine net).
Toutefois, il est à noter qu’en Belgique, le bilan est un bilan après répartition. Cela signifie donc que le
bénéfice ou la perte reportée du bilan ne correspond pas au résultat de l’exercice 3.
Les comptes d'actif fonctionnent sur le modèle du compte "Caisse". Ils sont débités des
augmentations (entrées de valeurs) et crédités des diminutions (sorties de valeurs).
REGLE :
Exemple: Le compte "CLIENT" est débité des créances que l'entreprise enregistre sur ses clients
et est crédité des paiements des clients.
Créances suite à la vente de marchandises, Paiements des clients constatés par les pièces
de produits, … aux clients constatées par les de caisse, les avis de crédit des organismes
factures financiers
REGLE :
BILAN
Actif Passif
Les comptes de bilan (aussi appelés comptes de situation) enregistrent l’ensemble des
opérations réalisées depuis leur première utilisation. Ainsi, le solde de chacun d’eux représente le cumul
des opérations et est reporté d’un exercice à l’autre.
Les comptes de gestion comprennent les comptes de charges qui enregistrent les
consommations du patrimoine net et les comptes de produits qui enregistrent les accroissements du
patrimoine net. Par le regroupement des deux catégories, on forme le résultat.
avec
au débit: par l'ensemble des charges qui appauvrissent le patrimoine de l'entreprise, de sorte
que:
RESULTAT
Co m p t es d e ch ar g es Co m p t es d e p r o d u it s
Dé b it Cr é d it Dé b it Cr é d it
Ch ar g es Dim in u t io n s o u Dim in u t io n s o u Pr o d u it s
an n u lat io n s d e an n u lat io n s d e
ch ar g es p r o d u it s
Les comptes de résultats enregistrent tous les mouvements d’un exercice comptable. Il n’y a
donc pas de report de soldes d’un exercice à l’autre.
Nous avons pu observer que certains mouvements affectent le patrimoine net: tantôt ils
l'enrichissent, tantôt ils l'appauvrissent.
* Créer une richesse, c'est produire, d'où l'appellation de "produits" en comptabilité, pour tous les
biens économiques issus des activités de l'entreprise.
Exemples: transporter des marchandises, c'est produire. La valeur des transports est un produit.
De même, les loyers perçus par une société immobilière, les primes pour les compagnies d'assurances,
etc. sont des produits.
Il y aura donc lieu de comptabiliser un produit chaque fois qu'une activité accroît le patrimoine
net. En termes de ressources, le produit correspond à un accroissement des ressources propres.
* Consommer des richesses, c'est réduire le patrimoine net. Les rémunérations des travailleurs,
les taxes, les services dus aux tiers, les pertes de valeur des biens d'actif, etc. réduisent la "richesse" du
patrimoine net, d'où leur appellation de "charges" en comptabilité.
Il y aura donc lieu de comptabiliser une charge chaque fois qu'une activité consomme du
patrimoine net. En termes de ressources, une charge correspond à une diminution des ressources propres
de l'entreprise.
En somme, le résultat est égal à la différence entre le total des produits et le total des charges.
Lorsque les produits sont supérieurs aux charges, le patrimoine net s'enrichit. Dans le cas contraire, il
s'appauvrit. Le résultat net (bénéfice ou perte) est donc un compte de bilan qui rétablit l'égalité entre l'actif
et le passif au terme de la période d'activité.
Le résultat est un regroupement des produits et des charges d'une période d'activité dont le solde
représente la variation du patrimoine net de l'entreprise. Lorsque les produits sont supérieurs aux
charges, le résultat est un bénéfice. Dans le cas contraire, c'est une perte. Le bénéfice signifie que les
mouvements enregistrés ont accru l'actif plus que les dettes. La perte est la conséquence d'un
accroissement de dettes plus important que l'actif. Si l'on rapproche la balance du résultat de la situation
du bilan, on obtient le graphique ci-dessous où le résultat rétablit l'équilibre du bilan.
FONDS PROPRES
ACTIF
DETTES
RESULTAT
CHARGES PRODUITS
Le compte de résultats enregistre tous les flux de l’année. En fin d’exercice comptable, le transfert
du résultat (bénéfice ou perte) vers le bilan permet de remettre les comptes à zéro. Ainsi, les comptes de
gestion ne sont jamais reportés.
Le plan comptable minimum normalisé comporte une nomenclature des comptes pour lesquels
une codification, à respecter par l'entreprise, a été donnée. Normalisé et minimum, le plan comporte des
comptes généraux communs à un grand nombre d'entreprises. Cette nomenclature peut être complétée
par chaque entreprise en fonction de ses particularités propres.
les classes 1 à 5 comprennent les comptes de bilan. On y trouve tous les éléments qui interviennent
pour la détermination du patrimoine de l'entreprise.
les classes 6 et 7 sont relatives aux comptes servant à enregistrer les variations du patrimoine net.
Ce sont les comptes de charges et de produits par nature.
les classes 8 et 9 sont destinées au calcul des coûts, des prix de revient et des résultats des centres
d'activité7.
la classe 0 est réservée aux droits et engagements hors bilan. Le Code de droit économique prévoit
en effet l'obligation d'enregistrer les droits et engagements tant en comptabilité (art. III.89 §1er) que
dans l'inventaire de fin d'exercice.
En comptabilité générale, on utilise les 8 premières classes de comptes qui suivent le principe
de la numérotation décimale.
4 Suite à l’entrée en vigueur du CSA, le PCMN doit être adapté. Actuellement, un projet de PCMN a été publié par
la CNC (https://www.cnc-cbn.be/fr/node/2250).
La classe 2 regroupe "tous biens et valeurs destinés à rester durablement sous la même forme
dans l'entreprise". Ce sont donc les comptes de valeurs immobilisées et de créances à plus d'un an
(actif immobilisé élargi). Cette classe comprend, outre les frais d'établissement, les immobilisations
incorporelles, les immobilisations corporelles, les immobilisations financières et les créances à plus d'un
an.
La classe 3, intitulée "Comptes de stocks et des commandes en cours d'exécution" reprend les
comptes des valeurs d'exploitation acquises en vue d'être revendues sans ou après transformation.
Ces valeurs sont classées dans l'ordre chronologique du cycle d'exploitation.
La classe 5 est réservée aux comptes financiers. Elle est dénommée "Placements de
trésorerie et valeurs disponibles". On y trouve les moyens monétaires de l'entreprise et par extension, les
placements de trésorerie.
Les classes 6 et 7 sont relatives aux comptes enregistrant les charges et les produits qui
doivent former le résultat. Ces classes sont scindées en:
a) éléments de l'exploitation normale: 60 à 64 et 70 à 74
b) éléments à caractère financier: 65 et 75
c) éléments à caractère non récurrents: 66 et 76
d) éléments à caractère fiscal: 67 et 77
e) transferts aux impôts différés (680) et aux réserves immunisées (689), et prélèvements sur
les impôts différés (780) et les réserves immunisées (789).
f) les comptes de synthèse 69 et 79 sont attribués aux opérations d'affectations des résultats
et prélèvements.
Em p lois Re ssour ce s
Classe 2 Classe 1
Classe 3
Classe 4
Classe 5 Classe 4
Comptes 60 à 64 et 66A
Résultat d’exploitation
Comptes 70 à 74 et 76A
Les comptes annuels comprennent le bilan, le compte de résultats ainsi que l'annexe. Ces
documents forment un tout (art. 3:1 du CSA). En outre, les entreprises sont obligées de dresser et de
déposer un bilan social (art. 3:12 CSA).
Il existe deux catégories de comptes annuels: les comptes annuels internes que le conseil
d'administration doit présenter à l'assemblée générale et les comptes annuels externes qui doivent être
déposés à la Centrale des Bilans de la B.N.B..
Les comptes annuels internes sont dressés par référence à la balance définitive. Les entreprises
ne sont pas libres de présenter leurs comptes annuels comme elles le désirent. La forme et le contenu
sont fixés par arrêté royal. Suivant la taille de l’entreprise, il faut se conformer au schéma légal prévu par
la législation (schéma micro schéma, abrégé ou schéma complet).
Facture 874
Extrait de compte
32 000 (1) (8) 3 000 24 000 (1) (7) 45 000 16 500 (1)
1 500 (4)
45 000 (6)
2401 Ordinateur
(4) 1 500
Définition
La Taxe sur la Valeur Ajoutée est un "impôt général sur la consommation exactement
proportionnel au prix des biens et des services, quel que soit le nombre de transactions intervenues dans
le processus de production et de distribution antérieur au stade d'imposition" 15.
La TVA est un impôt indirect (à charge du consommateur final) qui a une conséquence
économique et comptable. La TVA est calculée sur la valeur ajoutée et est perçue par l’intermédiaire des
assujettis.
Dans les opérations "Achats-Ventes", l'assujetti peut récupérer les TVA qu'il a payées à ses
vendeurs et doit verser à l’administration fiscale les TVA qu'il fait payer à ses acheteurs. Les TVA ne sont
pas récupérées en espèces. Elles sont imputées en déduction des montants perçus sur les ventes dont il
est redevable à l’administration.
De par ce mode de perception, la taxe s'applique bien à la différence entre le produit des ventes
et la valeur des achats (valeur ajoutée). L'exemple ci-dessous en est une illustration: on remarque que la
valeur ajoutée est de 800 € et la TVA correspondante de 168 €.
2.2. L’assujetti
Définition
« Est assujetti :
- quiconque;
- dans l’exercice d’une activité économique ;
- d’une manière habituelle ;
- et indépendante ;
- à titre principal ou à titre d’appoint ;
- effectue des livraisons de biens ou de prestations de services déterminées ;
- quel que soit le lieu où s’exerce l’activité économique ».
Pour que la qualité d’assujetti soit acquise de plein droit, il faut que les cinq éléments essentiels
(quiconque, activité économique, d’une manière habituelle, d’une manière indépendante et livraisons de
biens ou de prestations de services) soient rencontrés simultanément.
Après avoir défini la notion d’assujetti, attardons-nous brièvement sur chacun des éléments qui
la composent.
a) Quiconque
On entend par là les personnes physiques, les personnes morales ainsi que les associations et
groupements de personnes exerçant en commun une activité (association de fait, société en participation,
société momentanée, …).
Livraisons de biens
Par biens, il faut entendre les biens corporels (article 9 al 1er du Code TVA). Il est à noter que
pour l’application de la TVA, il n’est opéré aucune distinction entre les biens neufs ou d’occasion. Les
contrats relatifs à des biens meubles incorporels sont considérés comme des prestations de service (par
exemple, cession d’une clientèle, d’un brevet, d’une marque de fabrique, …).
L’article 10 §1er du Code TVA définit la livraison de biens comme le transfert du pouvoir de
disposer d’un bien comme le propriétaire.
Prestations de services
- toute opération qui ne constitue pas une livraison de bien au sens du Code TVA ;
- toute opération qui est prévue dans l’énumération donnée par le Code TVA. 16
16 La liste exemplative des prestations de services est donnée par l’article 18 al.2 Code TVA.
c) Les assujettis mixtes (appelés aussi assujettis avec droit à déduction partielle)
On entend par assujetti mixte un assujetti qui effectue tant des livraisons de biens ou prestations
de services soumises à la TVA que des livraisons de biens ou prestations de services prestations qui sont
exemptées par l’article 44 Code TVA ne lui ouvrant aucun droit à déduction.
Exemples : - hôpitaux qui exploitent, d’une part, des activités taxables tels que cafétéria ouverte au public,
nettoyage et lessive au profit d’autres hôpitaux et d’autre part, des prestations de services et
livraisons de biens exemptées au sens de l’article 44 Code TVA.
- les institutions bancaires et financières qui exercent, d’une part, des activités de location de
coffre-fort et de conseils en gestion de fortune taxables et d’autre part, des activités d’octroi
de crédits ou des opérations de dépôts de fonds exemptées au sens de l’article 44 Code
TVA.
Les opérations sont soumises à la TVA tant à l’entrée qu’à la sortie. Parmi les opérations à
l’entrée, relevons les achats ou la production de biens d’investissement, les achats de matières premières,
fournitures, services et biens divers. Quant aux opérations à la sortie, il s’agit de toutes les ventes de
marchandises, de semi-produits, de produits finis et de services et biens divers.
Taux de TVA
Les taux de TVA sont fixés par l’Arrêté Royal n°20. Les différents taux de TVA applicables sont
les suivants17 :
- taux réduits :
taux de 6 % : sont visés les biens et services de première nécessité. Il s’agit notamment des
produits alimentaires, livres, eau, transport de personnes, …
taux normal : 21 %
taux 0 % : ce taux a fait l’objet d’un règlement administratif. Il concerne les quotidiens et
périodiques d’information générale qui paraissent au moins 48 fois par an ainsi que les
matières et produits de récupération.
Le vendeur fait payer une TVA à son acheteur qui est comptabilisée au crédit du compte 4510
"TVA à payer". Cette TVA à payer se traduit par une dette fiscale à l'égard de l’administration fiscale.
Exemple: Une facture à un client d’un montant de 24 200 € dont 4 200 € de TVA (taux de 21 %).
La TVA déductible est comptabilisée au débit d'un compte 4110 "TVA à récupérer". Elle se
traduit par une créance sur le Trésor.
Exemple: Une facture d'un fournisseur pour la somme de 14 520 € dont 2 520 € de TVA (taux de 21 %).
En principe, la TVA sur les acquisitions d'immobilisations ne constitue pas un élément du coût
d'acquisition de l'immobilisation. Cependant, il existe des exceptions (cas des voitures où une partie de la
TVA est incorporée au prix d'acquisition). La TVA récupérable est imputée au débit du compte 4110 "TVA
à récupérer". Comme pour les achats de marchandises et de services et biens divers, elle se traduit par
une créance sur le Trésor.
Exemple: Une facture d'un matériel d'exploitation de 302 500 € dont 52 500 € de TVA (taux 21 %).
Dans les cas prévus par l’article 10 de l’A.R. n°3, la déduction de la TVA ayant grevé les biens
d’investissement est soumise à révision. En principe, la période de révision est de 5 ans. Toutefois, celle-
ci est portée à 15 ans pour les opérations visant l’érection ou l’acquisition d’un bâtiment avec paiement
de la TVA ou pour les droits réels acquis en application de la TVA. Il est à noter qu’à partir du 1 er janvier
2014, seuls les biens d’au moins 1 000 € sont considérés comme biens d’investissement.
La déduction de la TVA sur les véhicules d'entreprises est soumise à certaines limites. A partir de
janvier 201320, il existe trois méthodes de calcul pour la déduction des voitures de sociétés :
Pour info :
3° méthode "forfaitaire":
Cette méthode prévoit une déduction limitée à 35 %.
Il est à noter que la déduction ne peut en aucun cas dépasser 50 % en vertu de l'article 45 §2 du Code
TVA, même si l'usage professionnel dépasse 50 %. De plus, les méthodes 1 et 2 peuvent être combinées
(au choix, par véhicule individuel).
En ce qui concerne la comptabilisation de la quote-part de la TVA non déductible, celle-ci est incorporée
au prix d’acquisition du véhicule. Prenons l’exemple de l’achat d’une voiture pour le montant de 25.000
€ (hors TVA). La société a opté pour la méthode forfaitaire (déduction à 35 %). Le montant total de la
TVA s’élève à 5.250 €. Cependant, seuls 35 % peuvent être récupérés, les 65 % restants font eux partie
du prix d’acquisition du véhicule. L’écriture d’acquisition sera la suivante
La comptabilisation de la TVA
Les TVA récupérables peuvent être récupérées auprès du Trésor, alors que les TVA dues doivent
être versées au Trésor. Comme nous l'avons déjà signalé, les TVA récupérables ne sont pas récupérées
en espèces, mais sont imputées en déduction des montants dus.
Lorsque l'entreprise est redevable au Trésor d'un solde de TVA, celui-ci doit être versé pour la
date de dépôt de la déclaration mensuelle. Si le solde est une TVA à récupérer, la créance peut être
éteinte:
soit par une restitution par le Trésor : la restitution doit être demandée;
soit par une imputation sur les situations ultérieures jusqu'à extinction de la créance.
Prenons l’exemple d’un achat de machines pour la somme de 4 000 € (hors TVA). Le taux de TVA est
de 21 %.
Prenons l’exemple d’une vente de marchandises pour 10 000 € (hors TVA). Le taux de TVA est de 21
%.
(1) 840 840 (3) 1 260 (3) (3) 2 100 2 100 (2)
Au moment de la déclaration, l’entreprise constate une dette vis-à-vis du Trésor pour un montant
de 1 260 € (montant des TVA à payer diminué du montant des TVA à récupérer).
Le Code TVA prévoit certaines limitations du droit à déduction. Il s’agit notamment des :
La TVA est déductible à concurrence d’un maximum de 50 % (quelle que soit la méthode
de calcul choisie par l'entreprise)22. Cette limitation concerne également les frais se
rapportant aux voitures tels que les frais de carburant et d’huile de graissage, l’entretien,
la réparation, la livraison de pièces d’équipements et de rechange, le lavage ainsi que les
échéances des contrats de location et de leasing. Ne sont pas visées par cette limitation
les camionnettes, les voitures destinées à la vente, à la location et au transport rémunéré
des personnes.
2) cadeaux commerciaux :
Par cadeaux commerciaux, il y a lieu d’entendre les objets qui sont offerts dans le cadre
des relations professionnelles. En principe, la TVA sur ces cadeaux n’est pas déductible.
Toutefois, la TVA sur les cadeaux commerciaux de faible valeur (c’est-à-dire dont le prix
d’achat ou de revient est inférieur à 50 € - HTVA) est déductible.
3) frais de réception :
La TVA sur ce type de frais n’est pas déductible, sauf exceptions. Une de ces exceptions
porte sur les frais HORECA qui revêtent la qualité de frais de publicité. 23 Ainsi, la TVA sur
les frais qu’un assujetti expose dans le cadre d’un événement qu’il organise pour ses
clients (existants ou potentiels) sera déductible étant donné que l’événement a pour but
de promouvoir la vente de produits ou de services.
Toute opération comptable doit être enregistrée sur base d’une pièce justificative. Parmi la
multitude de pièces, nous citerons les factures, notes de crédit, relevés journaliers de la caisse
enregistreuse, souches TVA, fiches de paie, copie de virements, … .
La facture
La facture doit contenir un certain nombre de mentions obligatoires (article 5 de l’A.R. n°1). Ces
mentions obligatoires24 sont les suivantes :
1°) la date à laquelle la facture est délivrée et numéro séquentiel sous lequel elle est inscrite au facturier
de sortie : cette date ne peut être postérieure au cinquième jour ouvrable du mois qui suit celui au cours
duquel la taxe devient exigible sur tout ou partie du prix.
2°) le nom (ou la dénomination sociale) du fournisseur ainsi que son adresse et numéro d’identification à
la TVA ;
2°bis a) l’identité, l’adresse et la qualité du représentant responsable de l’assujetti : lorsque l’assujetti n’est
pas établi en Belgique et qu’il a fait agréer un représentant responsable dans le pays conformément à
l’article 55 § 1er ou §2 du Code TVA
6° les éléments nécessaires pour déterminer l’opération et le taux de la taxe due, notamment la
dénomination usuelle des biens livrés et des services fournis et leur quantité ainsi que l’objet des services ;
8° pour chaque taux ou exemption, la base d’imposition, le prix unitaire hors taxe, ainsi que les escomptes,
rabais ou ristournes éventuels s’ils ne sont pas compris dans le prix unitaire ;
Depuis janvier 2004, les factures peuvent être transmises sur un support papier ou par voie
électronique25. Les factures peuvent être délivrées sous forme électronique à condition que le client les
accepte et que l'authenticité de leur origine et l'intégrité de leur contenu soient garanties.
Toutes les factures doivent être conservées sous la forme dans laquelle elles ont été reçues à
l’origine (sous format papier ou électronique) 26 :
- les factures reçues par voie électronique doivent être conservées sous leur forme originale, y compris
les données garantissant l'authenticité de l'origine et l'intégrité du contenu de chaque facture. On entend
par conservation d'une facture par voie électronique, une conservation effectuée au moyen d'équipements
électroniques de conservation de données y compris la compression numérique.
- les factures reçues par papier sont conservées dans leur forme originale ou de manière digitale. Dans
le cas d'une conservation digitale, les technologies utilisées ou les moyens de procédure doivent garantir
l'authenticité de l'origine et l'intégrité du contenu des factures.
Le prix de vente
Prix unitaire
* Quantité
Prix total
- Réductions commerciales
Prenons l’exemple d’une vente de marchandises pour 6 800 € (hors TVA). Le taux de TVA est de 21 %.
Toutes ces réductions commerciales viennent en déduction de la base imposable à la TVA. Ces
réductions peuvent être soit accordées directement sur la facture au moment de la vente, soit accordées
par la suite via une note de crédit.
Schéma de comptabilisation
Exemple 1 :
Vente de marchandises pour 1 000 € (hors TVA). Une remise de 10 % est accordée sur facture. Le taux
de TVA est de 21 %.
La remise est directement déduite du prix de vente. Le prix de vente net (hors TVA) est donc de 900 €.
Vente pour un montant de 1 000 € de marchandises A et pour 2 000 € de marchandises B (hors TVA).
Par la suite, un rabais d’un montant de 50 € a été accordé par note de crédit. Le taux de TVA est de
21 %.
Dans cet exemple, le rabais n’est pas individualisable, c’est-à-dire que l’on ne sait pas le rattacher à un
produit bien particulier. Dans tel cas, la réduction est comptabilisée au débit du compte 708 « Rabais,
remises et ristournes accordés ».
4114 TVA à récupérer s/NC 7080 RRR accordés 7041 Vente de marchandises B
Exemple 3 :
Vente pour un montant de 1 000 € de marchandises A et pour 2 000 € de marchandises B (hors TVA).
Une remise de 50 € sur la vente des marchandises A a été accordée par note de crédit. Le taux de TVA
est de 21 %.
Dans cet exemple, la remise est individualisable, c’est-à-dire que l’on sait la rattacher à la vente des
marchandises A. Dans tel cas, la réduction sera comptabilisée au débit du compte 7040 « Vente de
marchandises A ».
L’escompte est une réduction financière octroyée pour inciter les paiements dans des délais
rapides. Le montant de l’escompte n’est jamais soumis à la TVA.
Prix unitaire
* Quantité
Prix total
- Réductions commerciales
- Escompte
Base TVA
L’escompte ferme
L’escompte ferme est directement déduit du prix de vente. Il est traité de la même façon que les réductions
commerciales.
Exemple 1 :
Vente de marchandises pour 1 000 € (hors TVA). Un escompte ferme de 3 % est accordé. Le taux de
TVA est de 21 %.
L’escompte est directement déduit du prix de vente. La base imposable à la TVA est donc de 970 €.
A l’instar de l’escompte ferme, l’escompte conditionnel n’est pas soumis à la TVA. Etant donné qu’il ne
sera réellement accordé que s’il y a paiement effectif dans le délai prévu dans les conditions pour son
octroi, le montant de la facture correspond au prix commercial net augmenté de la TVA.
Si le client respecte les conditions pour l’obtention de l’escompte, il paiera le montant de la facture diminué
de l’escompte. Le montant de l’escompte apparaîtra dès lors dans un compte 657 « Escompte accordé »
(charge financière). Par contre, si le paiement se fait en dehors du délai prévu, le client devra payer le
montant total de la facture.
Exemple 1 : Vente de marchandises pour 1 000 € (hors TVA). Un escompte conditionnel de 3 % est
accordé si le paiement est effectué dans les 8 jours. Le taux de TVA est de 21 %.
L’escompte est directement déduit du prix de vente pour le calcul de la TVA. La base imposable à la TVA
est donc de 970 €. Le montant total de la facture correspond au prix commercial net (1 000 €) augmenté
de la TVA (21 % de 970 €).
Dans tel cas, le client bénéficie de l’escompte et paie le montant net (montant de la facture – l’escompte).
Pour le vendeur, l’escompte est une charge financière.
Dans tel cas, le client ne bénéficie pas de l’escompte et paie le montant total de la facture.
Il s’agit des montants reçus ou simplement facturés aux clients avant que la livraison ou la
prestation de service ne soit totalement effectuée. Les montants facturés représentent une dette tant que
la livraison ou la prestation de service n’est pas terminée. L’acompte fait l’objet d’une facturation et est
donc soumis à la TVA.
Exemple : Une société facture un acompte de 250 € (HTVA). Lorsque la commande est terminée,
la société facture à son client le solde (1.000 € - HTVA).
1 250 (2)
Cela signifie donc que l’acompte reçu s’annule et que l’entreprise doit enregistrer dans ses
comptes un produit pour le montant total, à savoir 1.250 €. La TVA qui figure sur la facture sera calculée
sur le solde (1.000 €).
- les arrhes : somme versée au moment d’une réservation assortie d’une faculté de dédit. Contrairement
à l’acompte, chacune des parties peut revenir sur son engagement. En vertu de l’article 1590 du Code
Civil, si l’acheteur se rétracte, il perd le montant des arrhes. Tandis que si c’est le vendeur qui se ravise,
il doit restituer le double des arrhes qu’il a perçu.
Etant donné que la comptabilité doit être tenue en euros, lorsque des ventes sont facturées en
devises étrangères, il faut convertir le montant en euros en tenant compte d’un taux de conversion.
Exemple : Une prestation de services est facturée en dollars (montant : 2 500 $). Le cours de change
€/$ est de 1,11. Ainsi, la facture de vente sera convertie et enregistrée en € (2500/1,11 =
2 252,25 €).
Lorsque les frais accessoires portent globalement sur divers achats de marchandises de natures
différentes, l’entreprise doit, en principe, imputer une fraction du prix global à chaque compte d’achat
différent. Pour réaliser cette imputation, l’entreprise peut utiliser différentes clés telles que la valeur, le
poids, le volume, … .
Les pièces justificatives les plus fréquemment rencontrées lors des achats sont:
- factures ;
- notes de crédit ;
- actes notariés ;
- souches TVA ;
- contrats ;
- fiches 281.5028 : il s’agit de fiches que tout débiteur de commissions, courtages, ristournes
commerciales, … doit établir chaque fois qu’il n’a pas reçu et enregistré une
facture du bénéficiaire pour les prestations ayant donné lieu au paiement de cette
commission, courtage, … .
28 cfr http://www.fiscus.fgov.be/interfaoiffr/publicaties/formulieren/PDF2010/281.50.F.2009.pdf
Exemple 1 :
Achat de marchandises pour 6 000 € (hors TVA). Les frais de transport qui s’y rapportent s’élèvent à 100
€. Le taux de TVA est de 21 %.
Le prix d’acquisition de ces marchandises s’élève à 6.100 € (les frais de transport font partie du prix
d’acquisition).
Exemple 2 :
Une partie des marchandises achetées n’est pas conforme à la commande et est renvoyée au fournisseur.
Celui-ci nous envoie une note de crédit pour un montant de 1.000 € (hors TVA).
(1) 6.100 1.000 (2) 210 (2) (2) 1.210 7.381 (1)
Exemple 1 :
Achat d’un bureau pour la somme de 200 €. Une remise de 10 % est accordée sur la facture. Le taux de
TVA est de 21 %.
Dans cet exemple, le rabais n’est pas individualisable. Dès lors, on l’enregistre dans le compte 608
« Rabais, remises, ristournes obtenus ».
6041 Achat marchandises B 6080 RRR obtenus 4514 TVA à payer s/NC
L’escompte30
Exemple 1 :
Achat de marchandises pour 1.000 € (hors TVA). Un escompte ferme de 3 % est accordé. Le taux de
TVA est de 21 %.
L’escompte est directement déduit du prix d’acquisition. La base imposable à la TVA est donc de 970 €.
Achat de marchandises pour 1 000 € (hors TVA). Un escompte conditionnel de 3 % est accordé si le
paiement est effectué dans les 8 jours. Le taux de TVA est de 21 %.
L’escompte est directement déduit du prix d’acquisition pour le calcul de la TVA. La base imposable à la
TVA est donc de 970 €. Le montant total de la facture correspond au prix commercial net (1 000 €)
augmenté de la TVA (21 % de 970 €).
Dans tel cas, la société bénéficie de l’escompte et paie le montant net (montant de la facture – l’escompte).
Le montant de l’escompte constitue un produit financier qui s’enregistre dans le compte 757 « Escompte
obtenu ».
Dans tel cas, la société ne bénéficie pas de l’escompte et paie le montant total de la facture.
Les acomptes versés sont des sommes versées avant que la livraison de biens ou la prestation
de services ne soit effectuée. Ils représentent donc une créance pour l’entreprise. L’acompte fait l’objet
d’une facturation et est soumis à la TVA.
Selon la nature de l’achat effectué, l’acompte est enregistré à l’actif dans un des comptes
suivants :
- acomptes versés sur immobilisations incorporelles (compte 213) ;
- acomptes versés sur immobilisations corporelles (compte 27) ;
- acomptes versés sur stocks (compte 36) ;
- acomptes versés sur achats divers (comptes 2906 / 406).
Exemple :
Le 1 septembre 2018, Mr Firket a signé un bon de commande pour l’achat et l’installation d’une chaudière
à mazout. Le fournisseur lui facture un acompte de 1.000 € (hors TVA). La société a décidé de
comptabiliser les acomptes selon l’ancien système.
Dans cet exemple, l’acompte porte sur l’achat d’une immobilisation. Il sera dès lors enregistré dans le
compte 2700 « Acomptes versés sur immobilisations corporelles ».
(1) 210 2700 Acomptes versés sur I.C. 4110 TVA à récupérer 4400 Fournisseurs
5500 CCB
1.210 (2)
Une fois l’installation de la chaudière terminée, la société reçoit la facture pour le solde (6.500 € - hors
TVA). La facture pour le solde sera comptabilisée comme suit :
2700 Acomptes versés sur I.C. 4110 TVA à récupérer 4400 Fournisseurs
(3) 7.500
Tout achat effectué dans une devise étrangère doit être converti en euros en tenant compte du
taux de conversion.
Exemple : Achat de marchandises pour la somme de 5.000 $. Le cours de change €/$ est de 1,08.
Ainsi, la facture de vente sera convertie et enregistrée en € (4 629,63 €).
Tout paiement a pour conséquence l’extinction d’une dette ou d’une créance. En principe, le
paiement n’a pas d’implication sur la TVA et sur le compte de résultats. L’escompte conditionnel constitue
toutefois une exception à ce principe. Les paiements sont enregistrés dans les comptes de trésorerie de
la classe 5 du plan comptable.
60 (1) (1) 60
Les pièces justificatives sont les reçus et les factures acquittées (« pour acquit »).
Pour rappel, tout commerçant est tenu de se faire ouvrir un compte dans une institution financière.
L’institution financière remplit le rôle de caissier de ses clients. Il encaisse les fonds et effectue
les décaissements. Ces opérations donnent lieu à des opérations de débit et de crédit inscrites sur le
compte courant.
Un compte courant est une convention passée entre la banque et son client, qui s'engagent à
inscrire toutes les opérations qu'ils traitent ensemble sur un compte unique dans lequel ces opérations
perdent leur individualité propre pour devenir des articles de débit et de crédit, de sorte que seul le solde
sera exigible à la clôture du compte.
Un encaissement fait l'objet d'une émission d'un avis de crédit qui est enregistré :
Les écritures de débit et de crédit font suite à des ordres donnés à la banque par le titulaire du
compte ou par les titulaires de comptes, débiteurs de l'entreprise. Ces ordres peuvent être donnés par
virement et par chèque.
Exemple : Réception d’un avis bancaire pour le paiement d’un client (150 € - TVA comprise).
L’ordre de transfert peut être donné soit via un support papier, soit via un support magnétique.
Une très large majorité des paiements s'effectue par le transfert de fonds entre comptes courants auprès
d'intermédiaires financiers. Ces paiements se font soit directement via le Homebanking, soit via le réseau
interbancaire ISABEL (entreprises, indépendants, …).
Exemple : Emission d’un virement pour le paiement d’un fournisseur (montant : 121 €)
Le virement européen
Le 1er janvier 2008 a vu la naissance du SEPA (Single Euro Payments Area), c’est-à-dire la zone de
paiement européenne unique. L’objectif du SEPA est de permettre que les citoyens et les entreprises
puissent régler leur paiement dans toute la zone euro (les pays ayant adopté l’euro) et par la suite dans
toute l’Union européenne, en utilisant des instruments de paiement identiques (virements, domiciliations,
…). C’est ainsi que le virement européen est né. Le virement européen permet de faire des virements en
euros en faveur de bénéficiaires tant en Belgique que dans les autres pays du SEPA.
Pour le virement européen, on a besoin de l’IBAN (International Bank Account Number) du bénéficiaire et
du BIC (Bank Number Code) de sa banque. L’IBAN est l’identification des comptes belges et des comptes
tenus dans tous les autres pays du SEPA32. Quant au BIC, il s’agit d’un code qui permet d’identifier la
banque dans laquelle le compte du bénéficiaire est tenu.
31 Il est à noter que les virements ne peuvent être acceptés comme paiement.
32 Cfr site www.sepabelgium.be. En Belgique, l’IBAN a une longueur de 16 caractères et est structuré comme suit :
« BE » suivi de 2 chiffres, eux-mêmes suivis des 12 chiffres du numéro de compte actuel. Par exemple :
BE68 5390 0754 7034
Lorsqu’une dette ou une créance est libellée en devises étrangères, au moment du paiement ou
de l’encaissement, il peut survenir une différence de change (gain ou perte). La différence est due au fait
que le taux de conversion de la devise est différent entre le moment où la facture a été comptabilisée et
le moment où le paiement a été effectué.
La différence de change s’enregistre dans le compte 654 en cas de perte ou dans le compte 754
en cas de gain.
Il s’agit d’un compte transitoire (compte 58) utilisé lors des transferts de fonds soit :
Exemple : Transfert d’une somme de 150 € de la caisse vers le compte courant de l’entreprise.
Cependant, le système a un coût, à savoir l’acquisition ou la location du terminal ainsi que les
frais de transaction à charge du commerçant. Le coût par transaction dépend du nombre de transactions
effectuées sur le mois. De plus, pour les transactions d’un montant inférieur à 10 €, un surcoût est
également exigé.
4000 Clients
5500 CCB
100 (1) (1) 100
33 http://www.macarte.be/awlIndex.jsp?channelId=5631311&locale=fr_FR
Une carte de crédit est une carte qui permet d'effectuer des achats sans les payer immédiatement.
En Belgique, on applique généralement le principe du débit reporté : le client paie le commerçant au
moment de l'achat, mais l'argent n'est débité de son compte à vue qu'à la fin du mois en cours par
exemple. Comme son nom l’indique, la carte de crédit permet au détenteur de la carte de réaliser des
achats à crédit dans les limites d’un certain plafond. Exemples de cartes de crédit : Visa, Mastercard,
AmericanExpress, …
Ces cartes sont fortement utilisées mais ont cependant un coût pour le commerçant. Outre le
coût lié à l’achat ou la location du travail, le commerçant doit payer une commission calculée sur le montant
de la transaction et une cotisation annuelle.
Exemple : Une société achète et paie un ordinateur par carte Visa.
Les stocks sont composés de l'ensemble des objets, matières ou fournitures qui interviennent
dans le cycle d'exploitation de l'entreprise pour être :
- soit vendus en l'état, c'est-à-dire sans subir de transformation;
- soit vendus après avoir subi une transformation;
- soit consommés.
Matières premières : objets, matières ou fournitures acquis par l'entreprise et destinés à être
incorporés aux produits fabriqués.
- les objets, matières ou fournitures acquis par l'entreprise et qui concourent par leur consommation,
d'une manière indirecte à la fabrication ou à l'exploitation (pièces de rechange, carburants, produits
d'entretien, petit outillage).
- les emballages commerciaux non récupérables, c'est-à-dire les objets destinés à contenir les
produits ou les marchandises qui sont livrés à la clientèle en même temps que leur contenu, à
l'exclusion des emballages récupérables qui présentent le caractère d'immobilisations.
En-cours de fabrication : produits en voie de formation ou de transformation et qui n'ont pas encore
atteint le stade de produits finis.
Produits finis : produits fabriqués par l'entreprise et sous-produits qui en découlent et qui sont
destinés à être vendus ou loués.
Immeubles destinés à la vente : compte utilisé par l'entreprise dont l'activité principale est l'achat
et la vente d'immeubles. Les immeubles sont des marchandises pour ce type d’entreprise.
Acomptes versés sur achats pour stocks : paiement partiel à valoir sur le montant d'une somme
à payer. Ces acomptes (constatés par une facture d’acompte) ne visent que les versements relatifs
à des produits intervenant dans la production ou dans l'activité commerciale de l'entreprise.
Commandes en cours d'exécution : produits ou contrats commandés par des clients bien
déterminés qui ne sont pas achevés au moment de l'établissement du bilan. Il peut s’agir d’éléments
matériels (par exemple, machine en cours de construction) mais également d’éléments immatériels
(logiciels, formations, …).
Dans le cadre des quatre méthodes, l’entreprise dispose de la plus grande liberté pour arrêter,
cas par cas, ou stock par stock, la méthode d’évaluation à appliquer. Rien n’empêche que l’entreprise
utilise les quatre méthodes comme règles d’évaluation. Rappelons que les règles choisies doivent rester
constantes d’un exercice à l’autre. Cette constance n’empêche pas l’entreprise de choisir une nouvelle
méthode pour de nouvelles catégories d’articles.
Bien entendu, la méthode de valorisation comptable est totalement indépendante de la gestion
physique du stock. Il est possible de valoriser un stock de denrées périssables en utilisant la méthode
LIFO, alors que, physiquement, on sortira toujours les articles entrés en premier lieu.
Cette méthode se base sur le seul prix historique d’acquisition de chaque unité entrée en stock.
Ce qui a coûté x euros à l’entreprise au moment de son acquisition vaut x euros au moment de l’inventaire
de fin d’exercice.
Cette méthode est fondée sur le principe selon lequel les éléments sortent du stock dans l'ordre
de leur entrée. Le stock final est valorisé en fonction des prix unitaires des dernières acquisitions de
l’exercice. On y considère que les marchandises restant en stock proviennent nécessairement des
derniers achats de la période de référence.
En période d’inflation, le stock final s’évalue sur base des prix les plus élevés tandis que les
sorties de stocks sont valorisées à des prix plus bas. Parce qu’elle a tendance à anticiper les bénéfices
imposables, cette méthode est préférée par l’Administration fiscale.
Cette méthode est fondée sur le principe selon lequel les éléments sortent du magasin dans
l'ordre inverse de leur entrée. Le stock résiduel est valorisé d’après les prix d’acquisition des plus
anciennes entrées en stock, puisque cette méthode part du principe que ce sont les dernières acquisitions
que l’on sort en premier lieu.
En période d’inflation, cette méthode s’avère intéressante puisqu’elle permet une évaluation des
sorties de stocks aux prix les plus hauts de l’exercice.
La valeur moyenne pondérée d'une unité en stock s'obtient en divisant la valeur totale des unités
en stock, y compris celle du stock initial, par le nombre d'unités composant ce stock. Les unités prélevées
sont sorties du stock à cette valeur moyenne pondérée.
34 Stocks de marchandises
- soit tenue de l’inventaire permanent en comptabilité. (pour info - non utilisé en Belgique)
Cette méthode consiste à enregistrer les opérations d’achat et de vente dans les comptes de
charges (60) et de produits (70). L’inventaire permanent se fait par la tenue des fiches de stocks.
En fin de période, la valeur du stock doit dès lors être corrigée. La variation de stock correspond à la
différence entre le stock initial (au début de la période) et le stock final (en fin de période).
Cela signifie donc qu’une partie du stock de départ a été consommée en cours d’exercice. Les
achats réalisés en cours d’exercice n’ont pas été suffisants pour faire face aux ventes de l’année.
Il faut dès lors prendre dans un compte de charge la valeur de ces consommations.
Montant de la Montant de la
variation de stocks variation de stocks
Dans ce cas de figure, les stocks ont augmenté car les achats de l’année ont été supérieurs aux
ventes. Il faut dès lors corriger, d’une part, la valeur des achats enregistrés dans le compte de
résultats (via un compte de variation de stocks) et d’autre part, la valeur du stock au bilan.
Montant de la Montant de la
variation de stocks variation de stocks
Il est à noter que la variation de stocks peut se calculer de deux manières selon que l’on suive un
raisonnement « bilan » ou un raisonnement « compte de résultats ». Bien entendu, le résultat est
strictement identique que l’on adopte l’un ou l’autre raisonnement.
La variation de stocks a pour objectif d’ajuster la valeur du stock au bilan. Dès lors, la variation
de stocks correspond à la différence entre le stock final et stock initial. Ainsi, lorsque la variation
de stocks est :
- positive : le stock final a augmenté par rapport au stock initial. Le compte de stock doit dès lors
être débité et les achats de la période doivent être crédités (via le compte de variation de stocks).
- négative : le stock a diminué. Le compte de stock doit être crédité et les achats de la période
doivent donc être débités à concurrence du montant de la variation de stocks (stock prélevé dans
le stock initial).
Dans ce cas, la variation de stocks a pour objectif d’ajuster la valeur des achats de la période. La
variation de stocks se calcule comme suit : stock initial – stock final. Lorsque la variation est :
- positive : les achats de la période ont été ajustés à la hausse car une partie du stock initial a été
consommée pendant la période.
- négative : les achats de la période ont été corrigés à la baisse car une partie de ceux-ci n’a pas
été consommée pendant la période.
∆ de stocks = Stock final - stock initial ∆ de stocks = Stock initial - stock final
32 En-cours de fabrication
La variation de stocks s’obtient en faisant la différence entre la valeur du stock initial et la valeur
du stock final.
Pour rappel, les commandes en cours d'exécution sont évaluées à leur coût de revient majoré
compte tenu du degré d'avancement des travaux, des fabrications ou des prestations, de l'excédent de
prix stipulé au contrat par rapport au coût de revient, lorsque cet excédent est devenu raisonnablement
certain. Toutefois, l’entreprise peut décider de valoriser les commandes en cours d’exécution à leur coût
de revient.
L’inventaire a pour objet de vérifier et, au besoin de corriger, les soldes des comptes tels qu’ils
résultent de l’enregistrement des opérations de l’entreprise tout au long de l’exercice, avant que ces soldes
soient repris dans les comptes annuels.
- un aspect matériel : le relevé des différents éléments actifs et passifs (par exemple, vérifier les stocks,
les soldes des comptes bancaires, établir le relevé des IMO, …). Le relevé doit s’opérer à la date de
clôture de l’exercice.
- un aspect qualitatif : les éléments qui ont fait l’objet des relevés doivent être valorisés à la date de clôture
de l’exercice.
Les différentes étapes à suivre pour arriver à la confection des comptes annuels sont les suivantes
:
2. l’établissement de l’inventaire ;
6. la confection des comptes annuels sur base de la balance définitive après affectation.
Définition
Par amortissements, on entend "les montants pris en charge par le compte de résultats, relatifs
aux frais d'établissement et aux immobilisations incorporelles et corporelles dont l'utilisation est limitée
dans le temps, en vue soit de répartir le montant de ces frais d'établissement et le coût d'acquisition,
éventuellement réévalué, de ces immobilisations sur leur durée d'utilité ou d'utilisation probable, soit de
prendre en charge ces frais et ces coûts au moment où ils sont exposés"38.
Cette approche rejoint celle du Comité des normes comptables internationales (IASB 39) pour
qui l'amortissement constitue une charge qui doit être imputée à chaque exercice ayant bénéficié de
l'usage de l'immobilisation. En effet, chaque fois qu'on utilise l'immobilisation pour produire, on épuise ses
potentialités. Pour tout bien qui comporte une quantité limitée de potentialités, il est possible d'évaluer
cette diminution à partir du prix d'acquisition. Il est évident que si le « réservoir de potentialités » est infini,
il n'y a pas d'épuisement, donc pas d'amortissement. C'est le cas d'un terrain dont on se sert de l'espace
sans l'épuiser40. Par conséquent, l'utilisation appauvrit le potentiel de l'entreprise. Il est donc normal de
prendre en compte cette charge avant de calculer le résultat de l'entreprise.
D’un point de vue fiscal, l’amortissement est déductible si la charge est professionnelle. Il est à
noter qu’il peut y avoir discordance entre le montant de l’amortissement comptable et celui fiscalement
admis. La différence provient du fait que, dans certains cas, la durée d’amortissement choisie pour
l’amortissement comptable est rejetée par l’Administration fiscale. En général, l’amortissement fiscal est
plus long.
Actifs amortissables
Il consiste à répartir les frais d'établissement et le coût d'acquisition des immobilisations sur
plusieurs périodes comptables ou bien de les prendre en charge immédiatement. La répartition des coûts
dépend de la durée d'utilité ou d'utilisation probable. Il faut prévoir cette durée et les facteurs
susceptibles d'agir sur cette durée comme l'usage des biens, les innovations technologiques, l'évolution
du marché des produits fabriqués, etc..
L’amortissement est une charge qui doit être prise en compte par le résultat quelle que soit la
situation de l'entreprise (bénéfice ou perte).
L'article 3:6 de l'A.R. du 29/04/2019 définit les règles d'amortissement qu'il faut appliquer aux
frais d'établissement, immobilisations corporelles et incorporelles. Pour les immobilisations corporelles et
incorporelles, l'organe de gestion de l'entreprise doit dresser un plan prévisionnel de répartition du prix
d'acquisition sur une période d'activité et par tranches successives. Ce plan doit être établi dans le respect
des principes de continuité et prudence, sincérité et bonne foi.
On notera que le plan repose sur des anticipations : il faut prévoir la durée d'utilité ou d'utilisation
du bien. On ne pourra l'établir que compte tenu des éléments économiquement prévisibles comme les
innovations technologiques attendues, le cycle de vie des produits commercialisés, l'intensité de
l'utilisation, etc..
Quelle valeur doit-on amortir ? Sur quelle durée de vie ? A partir de quand faut-il amortir ?
a) La valeur à amortir
Elle tient compte de deux éléments: le prix d'acquisition et la valeur effective de réalisation du
bien à la fin de sa vie. Théoriquement, on tient compte de cette différence de valeurs. Pratiquement, on
admet souvent que la valeur de réalisation est nulle.
La méthode choisie dépend du rythme de dépréciation du bien. Les méthodes utilisées sont:
1. méthode linéaire;
2. méthode dégressive-linéaire;
1. Amortissement linéaire
Cette méthode consiste à appliquer annuellement un taux constant sur la valeur à amortir. La
dotation annuelle reste constante pendant toute la durée de vie du bien. Cette méthode est la méthode
d’amortissement la plus répandue (principalement en raison de sa simplicité) mais elle suppose une
linéarité dans la dépréciation du bien.
Exemple: Machines acquises le 1er janvier de l’année 2019 pour 200 000 €, taux d’amortissement
linéaire : 10 %
2. Amortissement dégressif-linéaire
Exemple: Machines acquises le 2 janvier de l’année 2019 pour 200 000 €, taux d’amortissement
linéaire : 10 %.
Comptes concernés
Au bilan :
20 Frais d’établissement
21 Immobilisations incorporelles
22 Terrains et constructions
Au compte de résultats :
Ecritures
Compte de résultats
Dotation annuelle
Cession d'immobilisations
La cession d'une immobilisation peut donner lieu à une plus-value ou à une moins-value de
réalisation selon que le prix de vente est supérieur ou inférieur à la valeur comptable du bien. Cette
différence de valeur sera considérée selon le cas comme récurrente ou non.
* on calcule tout d'abord la valeur résiduelle ou valeur comptable du bien : différence entre le prix
d'acquisition et le total des amortissements cumulés.
Les mouvements des amortissements comme ceux des frais d'établissement et des
immobilisations corporelles et incorporelles doivent figurer dans une partie de l'annexe. Les règles
d'évaluation arrêtées par l'organe d'administration et les changements qui y ont été apportés au cours de
l'exercice doivent aussi être résumés dans l'annexe. Ce résumé doit être suffisamment précis pour
permettre d'apprécier les méthodes d'évaluation adoptées.
Définition
Selon l'article 3:23, alinéa 2 de l'Arrêté Royal du 29/04/2019, les réductions de valeur sont « des
abattements apportés au prix d'acquisition des éléments de l'actif autres que ceux soumis aux
amortissements et destinés à tenir compte de la dépréciation, définitive ou non, de ces derniers à la date
de clôture de l'exercice ».
* Les réductions de valeur ne sont pas systématiques car elles actent une perte
de valeur non prévisible. L'organe de gestion doit apprécier les circonstances qui justifient les
abattements qu'il faut opérer sur les valeurs actives, au moment où elles surviennent.
* Elles sont spécifiques aux éléments d'actif sur lesquels elles portent. Toutefois,
les éléments de l'actif dont les caractéristiques techniques et juridiques sont identiques
peuvent faire globalement l'objet de réductions de valeur.
Schéma de base
Le mécanisme comptable de la réduction de valeur est comparable à celui de l'amortissement:
usage d'un compte correctif (...9) pour chaque compte d'actif où sont enregistrés au crédit
les abattements apportés au prix d'acquisition.
La valeur nette des comptes d'actif s'obtient par déduction de l'abattement du prix d'acquisition.
Seules les valeurs nettes figurent au bilan. Quant aux dotations, elles sont portées dans les différents
comptes de charges prévus par le plan comptable: charges d'exploitation ou financières.
Réduction de valeur
Compte de résultats
Les immobilisations incorporelles et corporelles dont l’utilisation n’est pas limitée dans le
temps ne font l’objet de réductions de valeur qu’en cas de moins-value ou dépréciation
durable.
Les participations et les actions reprises dans les immobilisations financières ne font l’objet
de réductions de valeur qu’en cas de moins-value ou dépréciation durable justifiées par la
situation, la rentabilité ou les perspectives de la société dans laquelle la participation ou les
actions sont détenues.
Les créances, y compris les titres à revenu fixe, reprises dans les immobilisations financières
font l’objet d’une réduction de valeur si leur remboursement à l’échéance est en tout ou en
partie incertain ou compromis.
Pour ces immobilisations financières, la dotation aux réductions de valeur sera enregistrée
dans un compte de résultat financier non récurrent.
Exemple : une société a prêté de 75 000 € à une entreprise de son groupe. L’entreprise en
question connaît des difficultés financières et avertit qu’elle ne pourra rembourser que 50 000
€. La société actera une réduction de valeur de 25 000 €.
d) Stocks
Des réductions de valeur complémentaires peuvent être actées sur ces stocks pour tenir
compte soit de l’évolution de leur valeur de réalisation ou de marché, soit des aléas justifiés
par la nature des avoirs en cause ou de l’activité exercée.
* En-cours de fabrication (art. 3:48 A.R. 29/04/2019) et commandes en cours d’exécution (art.
3:50 A.R. 29/04/2019)
Les en-cours de fabrication et commandes en cours d’exécution font l’objet d’une réduction
de valeur si leur coût de revient, majoré du montant estimé des coûts y afférents qui doivent
encore être exposés, dépasse le prix de vente net à la date de clôture de l’exercice (pour les
en-cours de fabrication) et le prix prévu au contrat (pour les commandes en cours
d’exécution).
La dotation aux réductions de valeur sur stocks est enregistrée dans un compte de résultat
d’exploitation.
Les placements de trésorerie et valeurs disponibles font l’objet d’une réduction de valeur
lorsque leur valeur de réalisation à la date de clôture de l’exercice est inférieure à leur valeur
d’acquisition.
Exemple : une société a acquis des actions pour la somme de 15 000 € (dans un but
spéculatif). A l’inventaire, les actions ne valent plus que 6 000 €. La société doit dès lors
constater une réduction de valeur pour 9 000 €.
Des réductions de valeur complémentaires sont actées pour tenir compte soit de l’évolution
de leur valeur de réalisation ou de marché, soit des aléas justifiés par la nature des avoirs en
cause ou de l’activité exercée. Ces réductions de valeur sont enregistrées dans des comptes
de résultat financier.
Principe légal
"Les créances portées sous les rubriques V et VII (créances à plus d’un an et à un an au plus)
font l'objet de réductions de valeur si leur remboursement à l’échéance est en tout ou en partie incertain
ou compromis. Elles peuvent également faire l’objet de réductions de valeur lorsque leur valeur de
réalisation à la date de clôture de l’exercice est inférieure à leur valeur comptable déterminée
conformément à l’article 3:45 " (art. 3:46 A.R. du 29/04/2019).
Les créances douteuses sont celles dont le recouvrement est incertain ou compromis du fait de
la situation financière du débiteur. Lorsque la valeur de réalisation effective apparaît inférieure à la valeur
comptable d’acquisition, la créance est douteuse et elle doit être amputée d’une réduction de valeur. La
perte peut être certaine ou probable : l’article 3:23 de l’A.R. 29/04/2019 précise que les réductions de
valeur sont destinées à tenir compte de la dépréciation, définitive ou non, des créances à la date de clôture
de l’exercice. Les principes légaux s’appliquent donc aussi bien aux pertes certaines (créances
définitivement perdues) qu’aux pertes probables (créances douteuses).
Exemple : La situation d’un client failli implique une perte probable de la créance que le curateur de la
faillite ait ou non averti l’entreprise du montant de la perte. Cette perte probable indique qu’il
convient de comptabiliser une réduction de valeur au même titre qu’une comptabilisation
devrait avoir lieu si la perte avait été confirmée par le curateur (perte certaine).
La réduction de valeur doit être calculée avec prudence, sincérité et bonne foi. Dans cet ordre
d’idées, il faut insister sur la responsabilité des administrateurs et des commissaires en matière de sous-
estimation des pertes latentes relatives aux créances de l’entreprise. Dans la pratique, on constate encore
trop souvent que beaucoup d’organes de direction se montrent plutôt approximatifs au sujet des règles
Parmi les critères concrets d’appréciation de créances douteuses, on peut relever les faillites,
les concordats judiciaires, les mises en demeure répétées restées sans effet, la transmission du dossier
à un avocat ou une entreprise de récupération de créances, l’abandon de créance suite à une transaction,
les effets protestés, … . Il convient également de tenir compte dans l’appréciation du risque d’insolvabilité
d’éléments comme la personnalité du débiteur (client belge ou client étranger, organismes publics,
organismes financiers et d’assurances, ...), l’existence ou non de garanties réelles ou personnelles, ... .
La loi du 7 avril 2005 a permis au créancier de récupérer plus vite la TVA. Actuellement, la TVA
peut être demandée dès la date du jugement déclaratif de faillite. Quant aux clients qui font l’objet d’un
concordat, la restitution de la TVA peut être demandée à la date du sursis définitif, c’est-à-dire lorsque le
Tribunal a approuvé le plan d’apurement. Il est entendu que la restitution de la TVA ne peut concerner
que les créances qui sont reprises dans le plan d’apurement. Ainsi, vu la possibilité de récupérer la TVA,
la réduction de valeur sur créances se calcule sur les montants hors TVA.
Définition
« Les provisions pour risques et charges ont pour objet de couvrir des pertes ou charges
nettement circonscrites quant à leur nature, mais qui, à la date de clôture de l’exercice, sont probables ou
certaines, mais indéterminées quant à leur montant. Les provisions pour risques et charges ne peuvent
avoir pour objet de corriger la valeur d’éléments portés à l’actif » (article 50 de l'Arrêté Royal du
30/01/2001).
Les provisions pour risques et charges ont un impact sur le patrimoine net puisqu’elles anticipent
une charge ou perte future.
Modalités d’application
Les provisions pour risques et charges sont individualisées en fonction des risques et charges de
même nature qu’elles sont appelées à couvrir (art. 52 A.R. 30/01/2001). Par risques et charges de même
nature, il faut entendre les catégories de risques et charges mentionnées à titre exemplatif à l’article 54.
L’article 54 de l’Arrêté Royal prévoit que des provisions peuvent être constituées pour couvrir
notamment :
c) les risques de pertes ou de charges découlant pour la société de sûretés personnelles ou réelles
constituées en garanties de dettes ou d’engagements de tiers, d’engagements relatifs à
l’acquisition ou à la cession d’immobilisations, de l’exécution de commandes passées ou reçues,
de positions et marché à terme en devises ou de positions et marchés à terme en marchandises,
44 Les provisions comptables et fiscales. Principes généraux et cas pratiques, Collection Tax Institute Ulg, Anthemis,
2015.
Les provisions doivent répondre aux critères de prudence, de sincérité et bonne foi (art. 51 de
l’A.R. 30/01/2001). Elles doivent être constituées sur base des méthodes arrêtées par la société et ne
peuvent dépendre du résultat de l’exercice (art. 53).
D’autre part, l’article 33 du même Arrêté indique qu’il doit être tenu compte de tous les risques
prévisibles, des pertes éventuelles et des dépréciations qui ont pris naissance au cours de l’exercice
auquel les comptes annuels se rapportent ou au cours d’exercices antérieurs, même si ces risques, pertes
ou dépréciations ne sont connus qu’entre la date de clôture des comptes annuels et la date à laquelle ils
sont arrêtés par l’organe d’administration de l’entreprise. Dans le cas où, à défaut de critères objectifs
d’appréciation, l’estimation des risques prévisibles, des pertes éventuelles et des dépréciations est
inévitablement aléatoire, il en est fait mention dans l’annexe si les montants en cause sont importants au
regard de l’objectif visé à l’article 24, alinéa 1 er.
Les provisions pour risques et charges ne peuvent être maintenues dans la mesure où elles
excèdent en fin d’exercice une appréciation actuelle des charges et risques en considération desquels
elles ont été constituées (art. 55 A.R. 30/01/2001).
Ecritures comptables
Constitution de la provision
La constitution de la provision peut être réalisée en une seule ou plusieurs fois.
Montant de la Montant de
provision la provision
a) Comptabilisation de la charge
Montant de la TVA
b) Utilisation de la provision
Dans ce cas, la provision est entièrement utilisée et l’excédent de charges est pris en compte
dans le résultat de l’année.
Principe
Principe de périodicité
La comptabilité financière est une comptabilité d’imputation. Elle enregistre en premier lieu les
charges et les produits relatifs à une période considérée, indépendamment des flux financiers
(encaissements et décaissements).
Les produits sont imputés lorsqu’ils forment des créances certaines et liquides (montant
déterminé) ou des créances certaines mais non liquides (montant non déterminé mais évaluable). Une
créance est certaine lorsque le produit est échu, c’est-à-dire lorsque la créance est venue à échéance.
L’obligation juridique de payer existe dans le chef du débiteur, même si un délai de paiement lui est
octroyé. Quant aux charges, elles sont imputées lorsqu’elles forment des dettes certaines à l’égard des
tiers.
2. LA TVA ..................................................................................................................................... 31
INTRODUCTION ........................................................................................................................... 60
PAIEMENT PAR CAISSE ................................................................................................................ 60
PAIEMENT PAR UNE INSTITUTION FINANCIERE ........................................................................... 60
LES CARTES DE DEBIT ET CARTES DE CREDIT ............................................................................. 64