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MINISTERE DE L 'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
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GROUPE 8
Les BRICS
Département Spécialité
Conclusion..................................................................9
2
INTRODUCTION
Jusqu’à un passé relativement récent, notre monde fut économiquement
dominé par la Triade, ensemble composé de trois centres économiques à savoir
les États-Unis d’Amérique (USA), l’Union européenne (UE) et le Japon. Ces
diverses entités économiques régnaient en maîtres incontestés sur le paysage
économique mondial mais à partir du XXIe siècle leur hégémonie commença à
s’estomper avec l’essor rapide et fulgurant d’un certain nombre de pays. C’est
ainsi que le Brésil, la Russie, l’Inde, et la Chine, fortes de cet essor s’allièrent
pour former les BRICS devenu BRICS avec l’intégration en 2011 de l’Afrique
du Sud. Aujourd’hui, les BRICS constituent également une entité non
négligeable de l’économie mondiale mais aussi dans les relations
internationales. Comment ce groupe de pays nommé BRICS, qui n’avaient
pourtant rien en commun, à réussi à se faire connaître sur la scène
internationale ?
Quels sont les liens que l’ont peut établir entre les BRICS et l’ONU d’une
part et les BRICS et les institutions de Bretton Woods d’autre part ? Il serait
donc opportun de les étudier dans leur généralité (I) et de présenter leurs
interventions vis-à-vis des institutions internationales comme l’ONU et celles de
Bretton Woods (II).
I- GENERALITES SUR LES BRICS
A- La Genèse des BRICS
L’acronyme BRICS doit sa naissance à l’économiste britannique Jim
O’Neill qui le mentionnera pour la première fois en 2001 dans un rapport de la
banque d’investissement Goldman Sachs. Ce rapport intitulé « Building Better
Global Economique BRICS» (Le s final ici est celui du pluriel et ne désigne pas
l’Afrique du Sud) ou en Français «le monde a besoin de meilleurs BRICS»
présentait le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine comme étant d’important pays
dans l’économie mondiale appelés à le devenir encore plus, du fait de leurs
importantes croissances économiques annuelles respectives. La même banque
publiera en 2003 un autre rapport qui porte le titre «Rêver avec les BRICS. Le
chemin vers l’année 2050» prévoyant que les économies des BRICS
dépasseraient les six économies occidentales à savoir la France, le Royaume-
Uni, les USA, l’Allemagne, le Japon et l’Italie d’ici 2041 et qu’en 2050 les six
premières économies mondiales seraient la Chine, les USA, l’Inde, le Japon, le
Brésil et la Russie.
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Ce n’est qu’en juin 2009 que les dirigeants des BRICS se réuniront pour la
première fois à Ekaterinbourg en Russie pour une conférence à l’issue de
laquelle le Brésil, la Chine, la Russie et l’Inde affirmeront leur volonté
commune de coordonner leur position sur différentes thématiques, notamment le
développement et la sécurité internationale. La coopération entre ces quatre pays
deviendra plus concrète dès leur deuxième conférence tenue au Brésil en 2010.
La même année, l’Afrique du Sud pose sa candidature dans l’objectif d’adhérer
aux BRICS et obtient gain de cause. Les BRICS deviennent BRICS et se
réuniront pour la première fois avec l’Afrique du Sud en 2011 à Sanya en Chine,
abordant des sujets comme l’élargissement de la coopération dans le domaine de
l’énergie, du commerce, de l’agriculture, de l’alimentation, etc. et ont
également échangé sur diverses questions internationales. Depuis 2011, le
groupe des BRICS devient une véritable conférence diplomatique organisée une
fois par an de façon alternative dans chacun des cinq pays membres. Le e
dernier sommet des BRICS a eu lieu en 2022 à Pékin en Chine.
Ces sommets ont pour objectifs d’affirmer la place non négligeable occupée
par ces États sur le plan économique et politique et de constituer un véritable
contrepoids aux autres États ou groupes d’États comme les USA ou l’UE.
Les pays des BRICS doivent leur richesse non seulement à leurs populations
pléthoriques et leurs vastes terres (ils sont parmi les pays les plus vastes au
monde) mais aussi à la superpuissance qu’ils constituent en termes de matières
premières. En effet, ils produisent 26 % du pétrole mondial, 50 % de l’acier, 40
% du maïs et 46 % du blé pour ne citer que ces matières. Cependant, bien
qu’ayant de nombreux atouts communs il importe de noter que les États
composant les BRICS ont aussi de nombreuses divergences. Régimes politiques
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démocratiques ou autoritaires, démographies dynamiques ou vieillissantes,
situations économiques variées et enjeux économiques parfois disparates, ces
différentes dissemblances nous rappellent que les pays des BRICS forment un
bloc puissant et consistant mais un bloc loin d’être homogène.
Par ailleurs, bien qu’ayant de nombreux atouts les BRICS possèdent des
faiblesses. Au nombre de celles-ci, il faut noter que la puissance des BRICS et
leur émergence est plus économique que sociale. En effet, bien que ces nations
possèdent des PIB assez importants et parmi les plus importants de la planète, il
n’en demeure pas moins que leurs PIB par habitant sont toujours aussi bas du
fait des importantes inégalités sociales observées dans ces pays (comme c’est le
cas au Brésil ou en Inde). Aussi, faut-il noter que le traitement des peuples de
certains de ces pays laisse à désirer. Insécurité des femmes en Inde et absence de
services publics efficaces, gouvernement peut démocratique et brutal en Chine
ou encore gouvernement propagandiste en Russie, il faut admettre que l’État de
droit n’est pas encore une réalité au sein des BRICS qui sont plus connus pour
leur richesse que pour leurs politiques respectives. A cela il faut ajouter que les
pays des BRICS font partie des pays les plus endettés du monde bien qu’ils
concentrent plus du tiers des richesses mondiales.
En effet, la Banque mondiale a été créée à l’issue d’une série de réunions tenues
par les puissances alliées au cours de la seconde guerre mondiale dans le but de
mettre en place des structures financières internationales nouvelles et plus
stables pour la période qui suivrait la guerre. Ces réunions, connues
collectivement sous le nom de Conférence de Bretton Woods, ont abouti à la
création de la Banque mondiale en 1946 en tant qu’institution financière
multilatérale dont le but premier était d’aider à financer la reconstruction et le
développement d’une Europe ravagée par la guerre. A la différence Du Fonds
monétaire international (FMI), qui, créé aussi à Bretton Woods, devait
Promouvoir la coopération monétaire internationale et la stabilité des taux de
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change, la Mission de la BIRD (aujourd’hui une des composantes de la Banque
mondiale) consistait à accorder des crédits à plus long terme pour
l’investissement, afin d’améliorer la productivité économique et de favoriser la
croissance. Malgré les mérites don’t elles font l’objet, ces institutions se font
également critiques. La première critique se fait à l’égard des conditions
imposées aux Etats récepteurs de prêts, conditions fondées sur le Consensus de
Washington, promoteur de la libéralisation, la dérégulation et la privatisation des
industries nationales. Ces conditions peuvent en effet conduire à la perte
d’autorité d’un Etats sur son propre territoire et ne parviennent pas à résoudre
les problèmes économiques de ces Etats. Par ailleurs, l’évaluation de la situation
économique d’un Etats qui se verra soumis à ces conditions est très sommaire et
le pouvoir de vote accordé à ce Etats est très faible (au FMI, le pouvoir de vote
étant calculé selon les contributions, les Etats-Unis détiennent à eux seuls plus
de 50% de la capacité de vote…)[5]. On peut même aller jusqu’à affirmer, selon
une théorie structuraliste des relations internationales, que non seulement le
fonctionnement de ce système n’aide en rien la situation économique des Etats
du Sud, mais en outre stabilise l’ordre colonial et empêche que ces Etats
puissent jouir de leur réel potentiel de développement. [6]
6
Le projet de création de leur Banque de développement fût lancé en juillet
2014 durant un sommet réunissant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et
l’Afrique du Sud, et présente une valeur très significative car elle marque
l’institutionnalisation de ce groupe, qui avant la création de la Banque n’était
qu’informel.
Cette banque aura deux sources de rentrée d’argent : une source de capital
souscrite et un fond de réserve d’urgence. Le capital souscrit s’élèvera à 50 000
millions de dollars, alimenté par chacun des membres à hauteur d’un cinquième
(soit 10 000 millions de dollars par Etat). Le fond d’urgence, quant à lui, servira
« en cas de crise du taux de change et fuite de capital », mais ce fond ne sera pas
rempli de manière égale par les cinq membres. En effet, la Chine se chargera
d’investir 41 000 millions de dollars, la Russie, le Brésil et l’Inde investiront à
eux 18 000 millions de dollars, et l’Afrique du Sud ajoutera 5 millions. [7] De
plus, d’après un accord signé lors de la création de la Banque, les crédits
s’effectueront en monnaie locale « afin de se substituer au dollar américain
comme unité principale de valeur et d’échange ». [8] Quant à la présidence du
groupe, elle se fera de manière rotative. [9]
7
de Rio » afin de marquer la rupture avec les politiques des autres institutions
financières.
“L’intention est que la banque BRICS devienne, au fil du temps, une alternative
à la Banque mondiale et au FMI et soit un nouvel acteur parmi les institutions
financières mondiales.. C’est un objectif ambitieux qui nécessitera un degré de
coordination et d’harmonie que nous n’avons pas toujours vu dans ce groupe »,
conclut Vivek Dehejia, professeur d’économie à l’Université Carleton, Canada.
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En effet, réformer l’ONU en général et plus particulièrement son Conseil de
Sécurité est l’un des récents desideratas des BRICS. Cette volonté de
reconfigurer l’organisation fut formulée en 2014 par les dirigeants du Brésil, de
la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud réaffirmant « la nécessité
d’une réforme globale de l’ONU y compris de son conseil de sécurité afin
qu’elle soit plus efficace et plus représentative ». L’Inde, le Brésil et l’Afrique
du Sud (tous membres non permanents cette année-là) aspiraient et aspirent
toujours à des sièges permanents, privilège dont disposent déjà leurs partenaires
à savoir Russie et Chine. Ce désir de jouer un rôle plus important à l’ONU et de
créer un nouvel ordre mondial a également été réitéré par l’actuel président sud-
africain Cyril Ramaphosa : « le mécanisme de décision à l’ONU doit devenir
plus démocratique pour que les institutions internationales puissent répondre
efficacement aux défis de crise globaux […] et les BRICS doivent jouer un rôle
important pour diriger ce processus dans le monde entier ».
Nombreux faits nous renseignent de ce que les BRICS sont conscients de leur
influence grandissante dans les affaires internationales et à l’ONU en particulier
et souhaitent la reconfigurer et, par la même occasion, reconfigurer l’ordre
mondiale actuel qui semble être dominé par l’Europe (UE) et les États-Unis.
L’implication de plus en plus importante de ces nations émergentes témoigne
plus que jamais de la multipolarisation du monde d’aujourd’hui.
Conclusion
Somme toute, les BRICS aujourd’hui, constituent malgré leur différences (liens
historiques, affinités idéologiques, classés différemment sur la chaine de
production mondiale) un acteur important sur la scène internationale. Considérés
comme les futures économies dominantes du monde, ces pays aux taux de
croissance économique importants, ont des objectifs bien définis. Ils passent
ainsi par le G20 pour étaler leurs idées, leur visions et projets. Cependant malgré
leur influence sur la scène internationale, ils souffrent de nombreuses
insuffisances. Leurs nombreuses alternatives et propositions concernant l’ONU
et les institutions de Bretton Woods sont louables, mais d’importantes
innovations restent à faire pour que ces alternatives soient effectives.
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Sources :
1. Projet de rapport réalisé le 04 novembre 1994 par Mme Verspaget : les
2. Economy.pedia.com
3. Cairn.info
4. https://www.lesechos.fr/2013/01/la-grande-faiblesse-des-brics-300657
5. https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2017-3-page-84.htm
6. https://www.radiofrance.fr/franceinter/qui-sont-les-brics-qui-representent-
40-de-la-population-mondiale-8113332
7. https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/politiques-
economiques/economie-mondiale/brics/
8. http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/bric
9. https://mediapartbenin.com/article/1790/14e-sommet-brics-l-afrique-sud-
demande-reforme-mecanismes-decision-onu/
10.https://news.un.org/pt/tags/brics
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