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Présentation de la Banque Mondiale

 Historique

Elle a été créée le 27 décembre 1945 sous le nom de Banque internationale pour la reconstruction et
le développement (BIRD), à la suite de la signature des accords de Bretton Woods le 22 juillet 1944.
Le 9 mai 1947, il approuve son premier prêt, 250 millions de dollars à la France. Au début,
l'économiste britannique John Maynard Keynes s'est opposé à la création de la Banque mondiale,
mais s'est rendu compte plus tard que la banque pourrait apporter des avantages à la reconstruction
de la Grande-Bretagne après la Seconde Guerre mondiale et a soutenu l'idée.

La Banque mondiale a été créée principalement pour aider l'Europe et le Japon à se reconstruire
après la Seconde Guerre mondiale, mais avec les campagnes de décolonisation des années 1960, elle
s'est fixé l'objectif supplémentaire d'encourager la croissance économique africaine, asiatique et
latine dans les pays en développement d'Amérique : Ainsi, depuis 1945, l'Inde a accumulé plus de
111 milliards de dollars de prêts aux bénéficiaires et la Chine 62 milliards de dollars. Au départ, la
Banque mondiale finançait principalement de grands projets d'infrastructures (centrales électriques,
autoroutes, aéroports, etc.). Le Japon et l'Europe rattrapant leur retard, la Banque mondiale s'est
concentrée uniquement sur les pays en développement. Il a également financé les pays post-
communistes depuis les années 1990.

Depuis juin 2007, le Groupe de la Banque mondiale a désigné cinq institutions :

 La plus importante est la Banque internationale pour la reconstruction et le développement


(BIRD), dont le fonctionnement est assuré par les contributions versées par les pays
membres,

 L'Association internationale de développement (IDA), créée en 1960 avec des prêts destinés
aux pays les moins avancés,

 Société financière internationale (SFI), créée en 1956 pour financer des prêts et des
investissements fabriqués par des entreprises dans des pays à risque,

 Le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI),
créé en 1965,

 Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), créée en 1988 pour garantir les
prêts.

Les objectifs de la Banque mondiale ont évolué au fil des ans. Elle s'est éloignée d'un seul objectif de
croissance économique pour se concentrer récemment sur un objectif ambitieux : mettre fin à
l'extrême pauvreté d'ici 2030 en réduisant la proportion de la population mondiale vivant avec moins
de 1,90 dollar par jour. Il facilite également la création de très petites entreprises. Il se concentre
également sur des questions telles que l'environnement, les pandémies ou la dette. Elle s'est
récemment mobilisée en faveur du changement climatique et entend investir 200 milliards de dollars
dans la cause de 2021 à 2025. Elle a soutenu l'idée que l'eau potable, l'éducation et le
développement durable sont des facteurs essentiels à la croissance économique, et a commencé à
investir massivement dans de tels projets. En réponse aux critiques, la Banque mondiale a adopté
une série de politiques en faveur de la sauvegarde de l'environnement et du social, visant à s'assurer
que leurs projets n'aggravaient pas le sort des populations des pays aidés. En dépit de ces politiques,
les projets de la Banque mondiale sont souvent critiqués par les organisations non gouvernementales
(ONG) pour ne pas lutter efficacement contre la pauvreté, et négliger les aspects sociaux et
environnementaux.

En 1981, la Banque mondiale publie un rapport sur le développement accéléré en Afrique


subsaharienne, dit rapport Berg. Selon la charte fondatrice, les prêts sont versés en fonction de
considération purement économiques, le régime politique du pays bénéficiaire n'étant pas pris en
compte. Ce dernier point a cependant évolué depuis les années 2000, notamment grâce à l'influence
de l'administration Bush : « L'idée selon laquelle des aides ne devraient être accordées à un pays en
difficulté que sous certaines conditions relatives à l’utilisation de cette aide (en termes de bonne
gestion, mais aussi de respect des droits de l’homme, par exemple) est maintenant largement admise
».En 2014, elle a accordé 65,6 milliards de dollars de prêts, dons, prises de participations et garanties,
dont 20,9 milliards en Afrique et au Moyen-Orient. En 2018, elle a accordé à l'Inde 859 millions de
dollars américains et à la Chine 370 millions de dollars américains, de prêts de la BIRD. En 2021, la
Banque mondiale gèle un prêt de 246 millions de dollars à destination du Liban.

En 2022, la Banque mondiale prépare une aide de 3 milliards d'euros à l'Ukraine, en lien avec
l'invasion russe.

 Missions

La Banque mondiale a pour mission de soutenir des projets innovant ou risqués que des investisseurs
classiques n’oseraient pas financer, tels que des actions de reconstruction de zones dévastées par
des conflits ou des catastrophes, ou encore la protection du climat et l’adaptation au dérèglement
climatique (ex irrigation au goutte à goutte alimentée par des modules photovoltaïques aidés au
Niger). Rien qu’en 2018, l'IFC a aidé à hauteur d’environ 23 milliards de dollars des pays en
développement.

En plus des prêts accordés, elle finance également (directement ou indirectement) des projets
d'ONG, et conduit de nombreuses recherches en rapport avec le développement de chaque pays.
Ainsi, c'est la Banque mondiale qui mesure l'Indicateur de développement humain (IDH) dans
différents pays et zones géographiques, ou qui conduit avec l'Unicef des études thématiques sur
l'eau et l'assainissement. La BM propose enfin des programmes d'assistance conjoncturels aux pays
sous-développés touchés par des crises sanitaires ou bactériologiques à travers son Pandemic
Emergency Financing Facility.

Critiques
L'action de la Banque mondiale est souvent critiquée, cependant pour deux raisons opposées. D'une
part, les gouvernements en place renâclent à prendre des mesures anti-corruption et à organiser de
véritables élections. D'autre part, les mouvements altermondialistes accusent la Banque mondiale de
répondre davantage aux exigences des multinationales qu'à celles des populations locales.

« Des crises de légitimité engendrent des projets de réforme, tant à l’ONU qu’au Fonds monétaire
international et à la Banque mondiale. Elles ont pour point commun une demande de transparence
et de démocratie, d’une part, et une remise en cause des finalités et des modes d’intervention de ces
organisations, d’autre part ».

Présentation du Fond Monétaire International

 Historique

Le Fonds monétaire international ou FMI est une institution internationale qui regroupe
actuellement 187 pays, soit la plupart des pays du monde. Cette institution, a été créé en juillet 1944
lors de la conférence de Bretton Woods, aux Etats-Unis.

Les quarante-quatre pays représentés voulaient établir un cadre de coopération économique afin de
garantir la stabilité du système monétaire international au lendemain de la Seconde Guerre
mondiale.

A l’origine, les missions du Fonds monétaire international consistaient à maintenir un contexte


favorable à l’essor du commerce mondial et à accorder des prêts aux pays en difficulté dans le
contexte de la reconstruction d’après-guerre.

Depuis la disparition d’un système de change fixe en 1976 (lors des accords de la Jamaïque), cette
institution n’a plus pour mission de garantir la stabilité des taux de change dans une marge de 1%. En
revanche, elle assure de nouvelles missions et doit faire face aux problèmes d’endettement des pays
en développement et aux crises financières.

 Missions
Le FMI a pour missions d’assurer :

• la stabilité du système monétaire international (SMI)

• la gestion des crises monétaires et financières.

Quand un pays connaît des difficultés financières qui pourraient compromettre la stabilité de son
système, le Fonds monétaire international lui accorde des prêts afin de garantir sa solvabilité et
d’empêcher l’éclatement d’une crise économique. Le FMI est donc en quelque sorte "la banque
centrale des banques centrales et trésors publics".
Par ailleurs, le Fonds monétaire international apporte une assistance technique et des offres de
formation aux Etats membres qui en ont besoin. Il aide les pays emprunteurs à mettre en place des
réformes économiques destinées à corriger les causes structurelles des difficultés qu’ils rencontrent.

 Critiques

Un rapport indépendant rédigé par une équipe du Bureau indépendant d'évaluation du FMI (BIE)
concernant la période (2004-2007) qui a précédé la crise financière et économique mondiale a
pointé du doigt l'incapacité du FMI à prévoir la crise durant ces années. Le rapport souligne que
pendant cette période le « message constamment répété fut celui d'un optimisme permanent »
et que le FMI a partagé l'idée alors répandue « qu'une crise majeure dans les grands pays
industriels était peu probable ». Jusqu'aux premières heures de la crise et encore en avril 2007, le
« message du FMI […] présentait un contexte économique international favorable ». Le FMI
n'aurait accordé que peu d'attention à la dégradation du bilan des secteurs financiers, aux liens
éventuels entre politique monétaire et déséquilibres mondiaux, ainsi qu'à l'expansion du crédit.
Le FMI n'a pas perçu les principales composantes sous-jacentes de la crise en gestation.

Aux États-Unis, il n'a pas analysé la dégradation des normes d'octroi des financements
hypothécaires, ni le risque que cette situation faisait porter aux institutions financières et « resté
optimiste quant à la propension de la titrisation à diluer les risques ». En février 2006, le
Programme d'évaluation du secteur financier (PESF) traitant du Royaume-Uni affirme que « les
portefeuilles de crédit hypothécaire des banques ne semblent pas présenter une source de
vulnérabilité directe majeure ». Pour l'Islande, dont la croissance du secteur bancaire passait de
100 % du PIB à 1000 % en 2003, la surveillance du FMI « a notoirement failli à signaler les
dangers d'un système bancaire surdimensionné ». En 2007, les rapports du FMI affirment que «
les perspectives à moyen terme de l'Islande restent enviables ». Le FMI a au contraire salué les «
innovations financières » et a recommandé à d'autres pays avancés d'utiliser les mêmes
méthodes que les États-Unis et le Royaume-Uni. Dans cette optique, le FMI critique en 2006
l'Allemagne et le Canada. Pour ce dernier, il précisait que « les stratégies timorées du système
bancaire canadien donnent des rendements d'actifs beaucoup plus faibles qu'aux États-Unis ».
Les conseils du FMI pour ces pays ont précisément été axées contre les « entraves structurelles
dont certaines ont contribué à protéger ces pays des facteurs qui ont déclenché la crise ».

Le rapport du BIE explique l'incapacité du FMI à identifier les risques et à donner des
avertissements par différents facteurs :

 des méthodes d'analyse incomplètes et un « degré élevé de pensée doctrinaire » ;

 l'opinion dominante que « l'autorégulation des marchés suffirait à écarter tout problème
majeur des institutions financières » ;

 le lien insuffisant entre l'analyse macroéconomique et celle du secteur financier ;

 les lacunes de la gouvernance interne.

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