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23/03/2021

Licence professionnelle (formation continue)


Chargé de clientèle expert

Environnement international

JEAN-LOUIS PERRAULT - UNIVERSITÉ DE RENNES 1

Formation continue – 2020-21

SESSION 1 :
ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL :
ÉVOLUTION DU CONTEXTE MONDIAL

3 Mondialisation ? World at Night – NASA

1
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4 Mondialisation ? –World Large Aircraft Flights

5 Objectifs
1- Comprendre l’évolution du contexte
institutionnel
2- Evaluer les dimensions récentes des
problématiques de la mondialisation

6 Comprendre l’évolution du contexte institutionnel


1.- Retour sur Bretton Woods
2.- Zoom sur les dates « charnières »
3. - Etat des lieux contemporain

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1.- Retour sur Bretton Woods


7 1.- Retour sur Bretton Woods

1.- Retour sur Bretton Woods


8 a) Le contexte historique

On HMS Prince of Wales « somewhere at sea » - 14 août 1941

Un contexte très daté


historiquement

© UN 9

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Fabriquer les institutions de l’après-guerre

Virtual Bretton Woods 60th Anniversary


Exhibition Source : www.worldbank.org

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Concevoir l’utopie de l’après-guerre


John Maynard Keynes :
"We have had to perform at one and the
same time the tasks appropriate to the
economist, to the financier, to the
politician, to the journalist, to the
propagandist, to the lawyer, to the
statesman-even, I think, to the prophet
and to the soothsayer."

Source : www.worldbank.org
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Le modèle de Woodrow Wilson (1856-1924)

• Conférence de la Paix (juin 1919)


• La Charte de l’Atlantique (14 août 1941)
• International Monetary and Financial Conference, Bretton
Woods, New Hampshire, USA (1-22 juillet 1944) :
• FMI
• Banque Mondiale
• General Agreement on Tarif and Trade (13 octobre 1947

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1.- Retour sur Bretton Woods


13 b) Le contexte idéologique

Néo-libéralisme
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« C'est en pleine connaissance de tous effets que les


Américains, après avoir délibéré pendant plusieurs
années, ont pris la responsabilité d'engager, par voie
de persuasion et de pression amicale, les diverses
nations du monde à accepter le néo-libéralisme de
Bretton-Woods »
Source :Perroux, F. [1947], "L'Amérique et les responsabilités d'une économie internationalement
dominante", Économie appliquée, n°2, tome XL, 1987, p. 340].
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Néo-libéralisme
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 « L'audace, souvent mal comprise, de ces accords qui ne sont,


en apparence, que conciliation, consiste à raccorder le monde
à l'économie dominante et inversement par un acte de foi dans
le marché concurrentiel qui jure avec la destination
monopolistique de cette économie et sur une présomption
juridique d'égalité entre les parties »

Source :Perroux, F. [1947], "L'Amérique et les responsabilités d'une économie internationalement dominante", Économie appliquée, n°2,
tome XL, 1987, p. 340].

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1.- Retour sur Bretton Woods


16 c) Le dispositif financier

Fonds monétaire international


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Art. 1
« ii) Faciliter l'expansion et l'accroissement harmonieux
du commerce international et contribuer ainsi à
l'instauration et au maintien de niveaux élevés
d'emploi et de revenu réel et au développement
des ressources productives de tous les États
membres, objectifs premiers de la politique
économique ».

Banque Mondiale
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Art. 1 La Banque à pour objectif


« ii) De promouvoir les investissements privés à l'étranger au
moyen de garanties ou de participations aux prêts et autres
investissements effectués par les fournisseurs privés de
capitaux; et, à défaut de capitaux privés disponibles à des
conditions raisonnables, de compléter l'investissement privé sous
des modalités appropriées et en fournissant à des fins
productives des moyens financiers tirés de son propre capital,
des fonds qu'elle s'est procurés et de ses autres ressources »

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Banque Mondiale
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Art. 1 La Banque à pour objectif (suite)


« (iii) De promouvoir l'harmonieuse expansion, sur une longue
période, des échanges internationaux et l'équilibre des
balances des payements, en encourageant les investissements
internationaux consacrés au développement des ressources
productives des Etats membres, contribuant par là à relever, sur
leurs territoires, la productivité, le niveau d'existence et la
situation des travailleurs ».

Nombre de pays adhérents au FMI


190 pays en 2021

Source : www.imf.org

Adhésions au groupe Banque Mondiale


General Procedures
«Before a country may join the International Bank for
Reconstruction and Development (Bank), it must become a member
of the International Monetary Fund (Fund). Also, membership in
the International Finance Corporation (IFC), the International
Development Association (IDA) and the Multilateral Investment
Guarantee Agency (MIGA) are conditioned on membership in the
Bank ».

1944 : 44 2021 : 189


Source : www.worldbank .org

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Le G-20
 The members of the G-20 are the finance ministries and central banks of
19 countries: Argentina, Australia, Brazil, Canada, China, France, Germany,
India, Indonesia, Italy, Japan, Korea, Mexico, Russia, Saudi-Arabia, South
Africa, Turkey, the United Kingdom and the United States. Another member
is the European Union, represented by the Council presidency and the
European Central Bank.

 To ensure that the G-20's activities are closely aligned with those of the
Bretton-Woods institutions, the managing director of the IMF and the
president of the World Bank, plus the chairpersons of the International
Monetary and Financial Committee and Development Committee of the IMF
and World Bank, also participate in the talks as ex-officio members.

L’extension d’un modèle biaisé


23

23 Décembre 1913 :
Morgan, Rockfeller et
Rotschild obtiennent
du gouvernement de
Woodrow Wilson, la
création d’un pool
bancaire : la Réserve
Fédérale
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1.- Retour sur Bretton Woods


24 d) Le dispositif commercial

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Le GATT : 1947-1995
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GATT – AGETAC - 1947

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a) ACCORD GENERAL SUR LES TARIFS DOUANIERS ET LE COMMERCE


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Art. 1 : « Tous avantages, faveurs, privilèges ou


immunités accordés par une partie contractante à un
produit originaire ou à destination de tout autre pays
seront, immédiatement et sans condition, étendus à
tout produit similaire originaire ou à destination du
territoire de toutes les autres parties contractantes. »
Source : www.wto.org/french/docs_f/legal_f/gatt47.pdf

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GATT - Les signataires en 1948


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Source : www.marxists.org/history/capitalism/gatt/

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1.- Retour sur Bretton Woods


28 2.- Zoom sur les dates charnières
a) Le consensus de Washington - 1989
b) Du GATT à la WTO - 1994
c) La libéralisation du compte de capital -1992

29 a) Le consensus de Washington

a) Le consensus de Washington
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 Jeremy Clift, Au-delà du Consensus de Washington, Finances & développement, Septembre


2003, « En 1989, l'économiste John Williamson a utilisé l'expression Consensus de
Washington en se référant à un train de réformes que les pays d'Amérique latine devaient
opérer pour se redresser après la crise de l'endettement des années 80. Ces réformes ont
vite été considérées comme un modèle à suivre par les autres régions en développement.
Cependant, les résultats n'ont pas répondu à l'attente et un nouveau débat s'engage
aujourd'hui sur le programme de réforme qui figure dans le Consensus ».
 John Williamson, Un train de réformes devenu un label galvaudé, Finances & développement,
Septembre 2003, «Le créateur de l'expression Consensus de Washington explique comment il
a établi ce programme de réforme en dix points. L'expression aurait pris des significations
tellement différentes qu'il est opportun de l'éliminer de notre vocabulaire et décrit ce que le
programme d'action devrait être aujourd'hui, à la lumière des résultats décevants des
réformes dans les années 90 ».

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Les conséquences du modèle


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 Jean Pisani-Ferry et Indhira Santos Remodeler l'économie mondiale, Finances et


développement, Mars 2009, « La crise et les ripostes nationales commencent à
remodeler l'économie mondiale et à modifier les rapports de force politiques et
économiques dans le processus de mondialisation. Les ressorts de la récente vague
de mondialisation sont compromis et le protectionnisme réapparaît ».
 Olivier Blanchard Fissures dans le système: il faut réparer l'économie mondiale,
Finances et développement, Décembre 2008, « L'économie mondiale vit sa plus
grave crise depuis 60 ans, mettant en évidence les limites des dispositifs actuels de
réglementation et de contrôle. Il s'agit désormais de mettre en place de nouvelles
règles et de nouvelles institutions pour réduire les risques systémiques sans entraver
l'innovation ».

32 b) Du GATT à la WTO

b) Du GATT au WTO : 1947-1995


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GATT – AGETAC - 1947 WTO - OMC - 1994

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Les accords de Marrakech – Uruguay Round


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Les accords de Marrakech (avril 1994) ont institué l’Organisation Mondiale du


Commerce. Cette nouvelle institution, est entrée en fonction le 1er janvier 1995 et
comptait 132 membres en septembre 1997 /2. Elle est non seulement chargée
d’administrer l’Accord Général sur le commerce et les tarifs (GATT) mais
également les nouveaux accords sur les services (GATS), sur la propriété
intellectuelle (TRIPS), sur les investissements liés au commerce (TRIMS).

THE WORLD TRADE ORGANIZATION – Explained with maps

Source : Siroën, J.-M. [2013], « L’OMC et la mondialisation des économies ».

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35 c) La libéralisation du compte de capital

c) La libéralisation du compte de capital


36

Source : Kose, A. et E. Prasad


[2004], "La libéralisation du
compte de capital", Finances &
Développement, n°3, tome 41,
Septembre, p. 50-51.

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Ouverture séquentielle du compte de capital


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Source : FMI

Source : BdF

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39 Le renminbi comme monnaie mondiale ?


Source : www.imf.org/external/pubs/ft/fandd/2012/03/prasad.htm

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La libéralisation du compte de capital


40

On pourra lire :

Kose, A. et E. Prasad [2004], "La libéralisation du compte de capital",


Finances & Développement, n°3, tome 41, Septembre, p. 50-51.

Ramos-Tallada, J. [2013], "Le FMI et la gestion des flux de capitaux : la


longue route vers une approche pragmatique", Bulletin de la Banque de
France, n°192, Avril-Juin, p. 95-110.

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41 3. - Etat des lieux contemporain


a) Usure des Institutions de BW
b) Usure des représentations
c) Nouvelles conflictualités

42 a) Usure des institutions

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a) Usure des institutions de BW


The Bretton Woods Committee : www.brettonwoods.org
1995 -The Bretton Woods Project : www.brettonwoodsproject.org
1994 - The Re inventing Bretton Woods Committee :
www.rbwf.org

a) Usure des institutions de BW

25 Août 2003 (Fichier PDF 789 Ko) Signes de reprise aux Etats-Unis; les liens entre chocs
pétroliers et récessions aux Etats-Unis; concurrence et prise de risque dans le secteur bancaire;
développement des marchés financiers; Michael Moore défend la mondialisation; l'OMC
favorise-t-elle le commerce international? séminaire sur les taux de change;
réorganisation du FMI.

a) Usure des institutions de BW


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Preferential Trade Agreements, many taking the


form of Free Trade Agreements, now number over
300 and are rapidly increasing. Leading economist
Jagdish Bhagwati reveals how these agreements
have recreated the unhappy situation of the
protectionist 1930s, when world trade was
undermined by discriminatory practices (today,
ironically, as a result of a misdirected pursuit of free
trade).
Indeed, PTAs have created a chaotic system of
preferences that has destroyed the principle of non-
discrimination in trade.

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Spaghetti Bowl
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In fact, Bhagwati is highly critical of the


way trade agreements are being used
for purposes that have little to do with
trade, but more with the interests of
business lobbies who have enlisted
governments to promote profit-
maximising provisions that are of little
benefit to the countries involved – and
which are just as likely to inhibit trade, as
to expand it.

Source : http://werewolf.co.nz/2012/11/tpp-head-first-into-the-spaghetti-bowl/
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https://www.ndb.int/
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48 b) Usure des représentations

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b) Usure des représentations


CNUCED – UNCTAD : Programme on Transnational
“The UNCTAD´s work Programme on Investment and
Enterprise carries out in-depth analysis of the
development impact of FDI”
Depuis le début de la série sur l’IDE – FDI en 1984 :
Ventes des filiales étrangères > exportations mondiales

b) Usure des représentations

Source : CNUCED, Rapport sur


l’investissement mondial 2017.
unctad.org

b) Usure des représentations : Économie « Mondiale »

“Name given for a lack of theoretical concept matching more


closely observed phenomena” [Humbert 1993].
 Exportations Mondiales/ Ventes des filiales
1982 : 87% - 2013 : 67%
 Exportations Filiales/ Exportations Mondiales
1982 : 28% - 2013 : 34%

Source : CNUCED, World Investment Report. New York, Organisation des Nations Unies & Humbert, Marc, Ed. (1993). The Impact of Globalisation on Europe's Firms and Industries. Londres, Pinter Publishers.

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b) Usure des représentations : Moyenne mobile


du commerce mondial
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Source : http://wto.org/

b) Usure des représentations


Subsidiary : consolidée avec droits de vote > à 50 %
Foreign Affiliate : consolidée ou non dans laquelle un non
résident dispose d’une participation « autorisant » une implication
durable
Associate : consolidée mais avec participation entre 10% et 50%
Branch : succursale dans le pays d’origine (filiale locale) vote >
50 %

Made in the World Initiative - MIWI


54

 2011 : L'initiative “Fabriqué dans le


monde” a été lancée par l'OMC pour
encourager des approches pratiques
concernant la mesure et l'analyse du
commerce sur la base de la valeur
ajoutée.
Launch of the new OECD-WTO trade database
Source : http://www.wto.org/english/res_e/statis_e/miwi_e/miwi_e.htm

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Made in the World Initiative - MIWI


55

Source : http://www.wto.org/english/res_e/statis_e/miwi_e/miwi_e.htm

Made in the World Initiative


56

Trade policy strategies need to be adapted as


recently indicated in a speech by WTO’s Deputy
Director General A. Jara :
“Old “mercantilist” policies, based on the vision that
trade is a competition between “us” and “them”, becomes
not only sub-optimal...but also a complete anachronism”.
Source : http://www.wto.org/english/res_e/statis_e/miwi_e/miwi_e.htm

Made in the World Initiative


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“Today’s planet of trade looks very different from when the first
rules governing world trade were originally shaped after the
Second World War and led to the creation of the GATT. The old
division of labour between nations has been radically changed
by the recent wave of globalization. Global value chains, or
international supply chains, are core to this development and
traditional boundaries and distances are collapsing.”
Why is it crucial to measure trade flows in value-added terms in the 21st
century?
Source : http://www.wto.org/english/res_e/statis_e/miwi_e/miwi_e.htm

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Made in the World Initiative


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D’où provient la
valeur dans la
chaîne de valeur
d’un mobile

Source : http://www.wto.org/english/res_e/statis_e/miwi_e/miwi_e.htm

MIWI -2009 US trade balance in iPhones


59

Rest of
M$ China Japan R.O.K. Germany World
world

Traditional measure -1,901.2 0 0 0 0 -1,901.2

V.A. measure -73.5 -684.8 -259.4 -340.7 -542.8 -1,901.2

Source : www.wto.org/english/res_e/statis_e/miwi_e/background_paper_e.htm#_ftn8

MIWI –Global Value chains Profiles


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 “Trade in value-added and global value chains:


statistical profiles”

https://www.wto.org/english/res_e/statis_e/miwi_e/countryprofiles_e.htm

Source : www.wto.org

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61 c) Nouvelles conflictualités

c.1- La guerre du droit - 1


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Source : Diplomatie, Grands dossiers n° 24,


Janvier 2015, p. 35,

c.1- La guerre du droit 2


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 En 1977, le Congrès américain promulgue le Foreign Corrupt Practices Act (FCPA) qui donne le droit
au Departement of Justice (DoJ) de poursuivre toute entreprise internationale s’adonnant à des activités
frauduleuses, dès que l’entreprise possède un lien avec les Etats-Unis. Par ce biais, les Etats-Unis affirment
l’extraterritorialité de leur droit, c’est-à-dire qu’il s’applique en dehors du seul territoire américain.
 A partir des années 1980, les différents gouvernements américains ne vont renforcer leur arsenal juridique
et les années 1990 sont l’occasion de coordonner l’action des différents services : FBI, NSA, DoJ.
 La menace terroriste sert de prétexte au gouvernement Bush pour faciliter l’accès aux informations
notamment avec le Patriot Act (2001) et la loi Damato qui criminalise le commerce avec des Etats sous
embargo américain.
 Enfin en 2010 la loi Dodd-Frank (Dodd-Frank Act) confère à la Securities and Exchange Commission (SEC) le
pouvoir de réprimer toute conduite qui, aux Etats-Unis, concourt de manière signification à l’infraction, même
lorsque la transaction financière a été conclue en dehors de leur territoire et n’implique que des acteurs
étrangers ;
Autrement dit : toute entreprise non-américaine, n’agissant pas sur le territoire américain peut être poursuivie
par la justice américaine pour des faits contraires au droit américain.
Source : https://major-prepa.com/geopolitique/guerre-droit-declaree/

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64 c.2 – La guerre des « Terres rares »


La Chine contrôle plus de 95% de la production mondiale de
«terres rares», dont les gisements sont pourtant assez également
répartis entre les continents.
Leur naissance médiatique remonte à 2010 lorsque la Chine menaça le
Japon d'un embargo. Ce vocable trompeur regroupe une famille de
dix-sept minerais dont le lanthane, le néodyme ou l'europium …
Le Figaro
Lire aussi : https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/chine-monopole-production-terres-rares-51380/

c.2- La guerre des « terres rares »


65

 En nous émancipant des énergies


fossiles, nous sombrons en réalité
dans une nouvelle dépendance :
celle aux métaux rares. Graphite,
cobalt, indium, platinoïdes, tungstène,
terres rares…

 Or les coûts environnementaux,


économiques et géopolitiques de
cette dépendance pourraient se
révéler encore plus dramatiques que
ceux qui nous lient au pétrole.
Source : Pitron, G. [2018], La guerre des métaux rares : La face cachée
de la transition énergétique et numérique, Liens qui libèrent (Les), Paris.

c.2- Usage des « Terres Rares »


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Source : https://seekingalpha.com/article/3197746-russia-rare-earth-element-production-will-grow

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c.2- Production mondiale de Terres Rares


67

Source : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Rareearth_production.svg

c.2- La guerre des métaux rares


68

Source : https://legrandcontinent.eu/2018/01/13/lempire-des-metaux-rares/

c.2- Importations de Terres Rares par les E-U


69

Source : http://web.mit.edu/12.000/www/m2016/finalwebsite/problems/limitedaccess.html

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c.2- Retour des conflits miniers ?


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SESSION 3 :
LE MYTHE DU LIBRE-ECHANGE
MASTER 1 CCA

72 Libre-échange
Généraliser une « spécialisation profitable»
Documents à étudier :
Dadush, Uri et Nielson, Julia (2007) : « Le cadre du commerce mondial : Le système multilatéral sur lequel le
commerce mondial repose depuis plus de 50 ans fait face à de sérieux problèmes », Finances &
Développement, vol. 44, n° 4: 22-25.
Loï-Phan, Duc (1995) : « Les théories du commerce international. État actuel des connaissances et controverse»,
économie rurale, 226: 18-23.

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73 c) Les bases « théoriques » de l’OMC


2. Libre-échange : Généraliser une
« spécialisation profitable»

Jean-Louis Perrault,
2004-2005
Les bases théoriques de la WTO ?
Propagande ? Mythe ? Idéologie ?
Why is it important to liberalize ?
Les avantages découlant de la spécialisation commerciale sont expliqués: efficience accrue
dans la répartition des ressources, avantages pour les consommateurs, liens entre les
importations et les exportations. On trouve également une présentation des arguments
dynamiques en faveur du commerce comme l'interaction entre le commerce et la croissance,
la diffusion de la technologie, les défis que doivent relever les petits marchés intérieurs,
ainsi que des arguments avancés contre la libéralisation des échanges commerciaux.
Patrick Low, Director, Cabinet of the Director General

Source : www.imf.org

Dilemnes
75

 Parmi les théories orthodoxes du commerce international il


n’y a pas d’unité.
 Il y a des diversités fondamentales des courants
théoriques, en dépit de la similarité des questions traitées.
 À la base, en dépit d’un semblant d’unité dogmatique, ces
théories sont fondées sur des hypothèses contradictoires/

25
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La similarité des questions traitées


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 Expliquer la composition des flux internationaux : la spécialisation


internationale ;
 Évaluer les effets du commerce international sur les pays échangistes
: gains ou pertes à l’échange ;
 Comprendre les déterminants du prix des flux d’échanges
internationaux : coûts comparés et leurs évolutions.

Il s’agit bien de théories de l’échange international

La théorie classique du commerce international


77

 Échanges ► amélioration de l’allocation des ressources rares ;


 Échanges ► spécialisation des unités de production.
La démonstration des classiques et que l’existence de frontières
ne constitue pas un obstacle à l’expansion des échanges.
Les classiques nient la pertinence d’une théorie spécifique au
commerce international.
Source : Siroën, Jean-Marc (2002). Relations économiques internationales. Paris, Bréal, 239.

La théorie classique du commerce international


78

 La théorie des avantages comparés, de David Ricardo, et une


théorie de l’échange, mais ne s’applique pas spécifiquement au
commerce international.
 C’est une version simplifiée de la théorie ricardienne de l’échange,
puisqu’il raisonne à rendements constants pour le commerce
international.
 La justification classique du libre-échange :

l’importation de biens de consommation permet d’abaisser le wnom tout


en préservant le wréel de « subsistance ».
Source : Siroën, Jean-Marc (2002). Relations économiques internationales. Paris, Bréal, 239.²

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La théorie classique du commerce international


79

 Ricardo veut démontrer l’indépendance des mécanismes de


spécialisation internationale par rapport à la monnaie.
 La justification classique du libre-échange :

l’importation de biens de consommation permet d’abaisser le wnom tout


en préservant le wréel de « subsistance ».

Source : Siroën, Jean-Marc (2002). Relations économiques internationales. Paris, Bréal, 239.²

Avantages absolus et avantages comparés : quel débat ?


80

Par quel miracle est-ce qu’un pays inefficace dans tous les domaines
peut devenir compétitif dans certaines activités ?
Alors que tous les manuels orthodoxes affirment qu’il ne faut « jamais
essayer de faire chez soi la chose qui coûtera moins cher à acheter
qu’à faire ».
Par ce que le prix monétaire du travail, compte tenu du taux de change
(donc en monnaie internationale) se fixe à un niveau inférieur dans
le pays inefficace !!!
Les différences d’efficacité se résolvent par des écarts de revenus.

Les avantages comparés : exemple


Si le coût de production est une certaine quantité de travail, conformément à la
notion de valeur travail ricardienne : par exemple, des heures de travail.

Riz (quintal) Circuit intégré Coût comparé

Etats-Unis 2 1 0,5
Japon 6 1,5 0,25

Source : Siroën, Jean-Marc (2002). Relations économiques internationales. Paris, Bréal, 239.

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Avantages absolus et avantages comparés : quel débat ?


82

En l’absence d’unité monétaire, ce sont les prix relatifs qui importent.


 Un composant électronique permet d’acheter ½ q de riz aux Etats-Unis.
 Un composant électronique permet d’acheter 1/4 de q de riz au Japon.
Le rapport d’échange se situera dans l’intervalle :
0,25<prix relatif des composants<0,5
Cela signifie que le Japon est relativement moins inefficace pour les
composants que pour le riz

Avantages absolus et avantages comparés : quel débat ?


83

Le Japon doit donc se spécialiser dans les composants électroniques, les


Etats-Unis dans le riz.

Est-ce que cela justifie le commerce effectif ?


Est-ce ce que les relations commerciales s’établissent sur la base de la
quantité de travail incorporée au bien ?

Quelles sont les conditions nécessaires ?

Avantages absolus et avantages comparés : quel débat ?


84

La condition nécessaire est le passage de la valeur travail en prix


monétaire !
Raisonnons en changes fixes : 1$ = 150 ¥ et une heure de
travail coûte 10 $ aux Etats-Unis.
Dans quel intervalle de salaire horaire doit se trouver le salaire
japonais wj pour permettre l’échange ?
Il faut que le prix en dollars des composants japonais soit
inférieur au prix des composants étasuniens ; et que le prix
du riz japonais l’emporte sur le prix du riz américain.

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Avantages absolus et avantages comparés : quel débat ?


85

Marché des composants électroniques :


 Prix d’un semi-conducteur aux Etats-Unis : 10 $
 Prix d’un semi-conducteur au Japon : (1,5 x wj)/150 < 10$
Soit wj < 1000 ¥ ou 6,67 $
Marché du riz :
 Prix du riz aux Etats-Unis : 20 $
 Prix du riz au Japon : (6 x wj ) > 20 $
Soit wj > 500 ¥ ou 3,33 $

500 ¥ < wj < 1000 ¥

Avantages absolus et avantages comparés : quel débat ?


86

Autre cas : Raisonnons en changes variables, mais à salaire fixé : wj =


750 ¥.
Quel taux de change permettra l’échange ?
 Pour les composants : (1,5 x 750)/Tchang < 10 $
Tchang > 112,5 ¥.
 Pour le riz : (6 x 750)/Tchang > 20 $
Tchang < 225 ¥.
Le taux de change devra se trouver dans l’intervalle :
112,5 ¥ < Tchang < 225 ¥.

Avantages absolus et avantages comparés : quel débat ?


87

En conclusion
L’existence de « différences d’aptitude » n’est pas une condition suffisante pour
que l’échange ait lieu ;
Il faut aussi que les prix se fixent à l’intérieur d’intervalles précis ;
Cela implique, soit, la flexibilité de tous les prix, soit le fonctionnement efficace
du marché des changes.
Adam Smith se place au niveau des prix monétaires et non celui de la valeur
travail.
Dès que la valeur se transforme en prix internationaux, la théorie de
Ricardo rejoint celle de Smith

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Avantages absolus et avantages comparés : quel débat ?


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Un pays et efficace lorsqu’il verse des salaires élevés tout en maintenant sa


balance commerciale à l’équilibre : c’est la définition de la compétitivité.
Il faut aussi que les prix se fixent à l’intérieur d’intervalles précis.
Cela implique, soit, la flexibilité de tous les prix, soit le fonctionnement efficace
du marché des changes.
Adam Smith se place au niveau des prix monétaires et non celui de la valeur
travail.
Dès que la valeur se transforme en prix internationaux, la théorie de
Ricardo rejoint celle de Smith

Pertinence contemporaine des avantages comparés


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L’hypothèse fondamentale du modèle ricardien, plus irréelle que celle de la


concurrence pure et parfaite, c’est l’absence de mouvements de capitaux
internationaux.
Dans ce contexte, la balance des paiements se résume, grosso modo, à la
balance des biens et services.
Or, les mouvements de capitaux déterminent les prix d’équilibre : prix
intérieurs et taux de change.

En d’autres termes, la compétitivité des produits n’est plus seulement


déterminée par la structure des avantages comparés

Des rendements constants aux rendements décroissants


90

a) L’approche néo-classique sur rendements décroissants


L’approche classique, fondée sur l’hypothèse des rendements n’ont croissants,
trouve son prolongement dans la théorie néo-classique de l’échange.
Ces approches comportent plusieurs facteurs de production, aux rendements
décroissants.
Les nations disposent des mêmes fonctions de production.

Par conséquent, la production ne peut trouver son origine, comme chez


Ricardo, dans des différences d’aptitudes

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Des rendements constants aux rendements décroissants


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a) L’approche néo-classique
Supposons deux pays semblables en tout, à l’exception des quantités de
facteurs de production disponibles.
Supposons que l’on puisse classer les produits/ production selon une intensité
factorielle intangible.
Supposons que la quantité d’un facteur détermine son prix.
Dès lors, chaque pays se spécialisera dans la production du bien intensif dans
le facteur abondant : HOS
La contrainte de rareté est relâchée pour le facteur le plus rare, elle se
durcit pour le facteur abondant : les prix convergent

Des rendements constants aux rendements décroissants


92

a) L’approche néo-classique

Les prolongements de l’analyse à rendements décroissants :

 La spécialisation est fondée sur la différence de maîtrise technique :


approche néo-technologique.
 La spécialisation est expliquée par la qualité des facteurs de production
approche néo-factorielle .

Le paradoxe de Léontieff (1953)

Essai de vérification empirique des conclusions du théorème HOS sur la base des flux
commerciaux des E.-U.
 Calcul du rapport K/L des EXPUS. et des productions des E.U. concurrentes des IMP.
 Technique Input-Output appliquée à la matrice U.S. de 1947.
Résultats :
 EXP : K/L = 13 991 $/homme-année
 « IMP » : K/L = 18 184 $/homme-année
Paradoxe car les E.U. sont considérés comme relativement abondants en K.
Par la suite, nombreuses vérifications sur les mêmes données : le paradoxe (ré)apparaît.

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Des rendements constants aux rendements décroissants


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b) La pensée classique et les rendements croissants


Adam Smith a pensé l’échange en termes de rendements croissants. Quelle
différence ?
 Pour Ricardo et ses successeurs, l’acte d’échange est motivé par une différence.
Deux unités semblables n’ont aucun intérêt à échange et à se spécialiser.
 Pour Smith, deux unités de production semblables peuvent avoir intérêt à se
spécialiser, en produisant davantage, afin d’obtenir des gains de productivité.
Ces gains expliquent a posteriori les différences de productivité entre unités de
production

Des rendements constants aux rendements décroissants


95

b) la pensée classique et les rendements croissants


Pour Ricardo la spécialisation reste fondée sur une différence qui s’évanouit
quand l’échange se développe.
 Pour Smith, la spécialisation est motivée par la recherche d’une plus grande
efficacité, elle accentue les différences.
 LINDER (1961) : la spécialisation reposerait à la fois sur les différences dans les
conditions d’offre et du côté de la demande ;
 LANCASTER (1969) : la concurrence imparfaite peut garantir un pouvoir de
monopole et l’échange international amplifié les gains d’échelle

Économie nationale et conditions générales de la production (CGP)


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c) La prudence ricardienne : les conditions générales de la production (CGP)


Dans l’économie classique et en théorie de l’économie internationale :
« L’économie nationale est un ensemble territorial clos, constitué de biens disponibles,
produits ou permettant de produire, et d’une population de travailleurs et de
consommateurs ».
Les théories suivent l’ampleur et le contenu des échanges :
 Échanges de surplus : échange de produits bruts et commerce marginal;
 Échanges de rareté : production réciproquement rares;
 Échanges d’interdépendance : réduction globale des diversités nationales.
Source : Humbert, Marc (1980). "Évolution récente des théories de la Division Internationale du Travail." Revue d'économie industrielle (14): 29-42.

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Économie nationale et conditions générales de la production (CGP)


97

c) La prudence ricardienne : les conditions générales de la production (CGP)


David Ricardo est parfaitement claire au sujet des éléments qui jouent un rôle
déterminant dans l’échange international :
 L’importance de la population ;
 La superficie agricole ;
 La fertilité des terres ;
 La technologie agricole ;
 Le climat ;
 L’habileté des ouvriers ;
 Le niveau de progrès technique ;
 La similitude internationale des goûts.
Source : Humbert, Marc (1980). "Évolution récente des théories de la Division Internationale du Travail." Revue d'économie industrielle (14): 29-42.

Des rendements constants aux rendements décroissants


98

c) La prudence ricardienne : les conditions générales de la production (CGP)


Chez Ricardo les conditions générales de la production sont comparables entre
pays échangistes : il y a échange d’interdépendance.
L’hypothèse est celle d’une différenciation minimale des économies nationales, qui
échangent seulement des produits à consommer, alors qu’il y a cloisonnement
des économies nationales.
Il y a immobilité internationale des facteurs et des conditions de production
endogènes.

Source : Humbert, Marc (1980). "Évolution récente des théories de la Division Internationale du Travail." Revue d'économie industrielle (14): 29-42.

Des rendements constants aux rendements décroissants


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c) La prudence ricardienne : les conditions générales de la production (CGP)


Réciprocité des avantages et interdépendance, complétées par situations « non
ricardiennes ».

Élément explicatif de la DIT est la transmission internationale des CGP et dans


leur diversité internationale.
Transmission des CGP : l’échange international ne se limite plus aux problèmes
de l’achat-vente et de l’échange

Source : Humbert, Marc (1980). "Évolution récente des théories de la Division Internationale du Travail." Revue d'économie industrielle (14): 29-42.

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Des rendements constants aux rendements décroissants


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c) La prudence ricardienne : les conditions générales de la production (CGP)


Au centre des théories de l’échange international : le principe ricardien des
avantages comparés.
Des conditions comparables de production employant des techniques +/-
utilisatrices de travail ► structures différentes de PRIX RELATIFS
La concurrence par les prix ► spécialisation en conformité avec les A.C.
Les théories de l’EI vont simplement affiner l’explication de la différence
internationale dans les structures de prix relatifs

Source : Humbert, Marc (1980). "Évolution récente des théories de la Division Internationale du Travail." Revue d'économie industrielle (14): 29-42.

Des rendements constants aux rendements décroissants


101

c) La prudence ricardienne : les conditions générales de la production (CGP)


Comment expliquer les différences internationales dans les prix relatifs ?
Hecksher-Öhlin-Samuelson : par les conditions « naturelles » de la production ►
UNICITE internationale des techniques et DOTATIONS nationales en facteurs
Toute production Pioni est réalisée selon la même technique Tj ► la rareté d’un
facteur explique son prix national.
La structure des prix relatifs s’explique par la rareté différentielle des facteurs
de production
Source : Humbert, Marc (1980). "Évolution récente des théories de la Division Internationale du Travail." Revue d'économie industrielle (14): 29-42.

102 d) L’insoutenable libre-échange « généralisé »


Libre-échange : Généraliser une « spécialisation
profitable»

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Finis ….
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