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Guerre froide

conflit idéologique du XXe siècle

La guerre froide (en anglais Cold War ; en russe Холодная война,


Kholodnaïa voïna) est le nom donné à la période de fortes
tensions géopolitiques durant la seconde moitié du xxe siècle,
entre d'une part les États-Unis et leurs alliés constitutifs du bloc
de l'Ouest et d'autre part l'Union des républiques socialistes
soviétiques (URSS) et ses États satellites formant le bloc de l'Est.
La guerre froide s'installe progressivement à partir de la fin de la
Seconde Guerre mondiale dans les années 1945 à 1947 et dure
jusqu'à la chute des régimes communistes en Europe en 1989,
rapidement suivie de la dislocation de l'URSS en décembre 1991.

Guerre froide

La confrontation des blocs en 1959 :


Pays membres de l'OTAN
Autres pays alliés des États-Unis
Pays membres du pacte de Varsovie
Autres pays alliés de l'URSS
Pays colonisés
Pays neutres / non-alignés
Informations générales
Date De 1947 à 1991
Lieu Monde entier
Issue Décolonisation achevée, effondrement du bloc de l'Est et
dislocation de l'URSS
Victoire de facto du camp occidental.
Belligérants
Alliés des Alliés de Pays
États-Unis l'URSS non-alignés
Bloc de l'Ouest Bloc de l'Est Mouvement des
non-alignés
OTAN Pacte de Varsovie
Liste Liste Algérie (à partir
Belgique Albanie (jusqu'en de 1962)
1968) Égypte (1954 -
Canada
1973)
Danemark Allemagne de l'Est
Inde
États-Unis Bulgarie Maroc
France Hongrie Yougoslavie (à
Islande Pologne partir de 1948)

Italie Roumanie
Pays hostiles aux
Luxembourg Tchécoslovaquie deux blocs
Norvège Union soviétique Argentine (1948-
Autres États 1955 puis 1973-
Pays-Bas
communistes 1991)
Portugal Iran (à partir de
Afghanistan (1978-
Royaume-Uni 1990) 1979)
Grèce (1952) Albanie Jamahiriya arabe
Turquie (1952) Angola (1975-1991) libyenne (1969-
Chine (jusqu'en 1966) 1991)
Allemagne de
Yémen du Sud (1967-
l'Ouest (1955) Groupes armés et
1990)
Espagne (1982) organisations
Corée du Nord
ANZUS hostiles aux deux
Cuba (à partir de 1959)
blocs
Liste Kampuchéa
Fedayin de
Australie démocratique (1975-
l'Islam
États-Unis 1979)
Brigades
Laos
Nouvelle-Zélande européennes
Pacte de Bagdad Mongolie (1968)
Royaume d'Irak Mozambique (1975- MRI
État impérial d'Iran 1991) Mouvement
(1946 - 1979) Viêt Nam du Nord puis nationaliste
Pakistan Viêt Nam Tacuara (1955-
Yougoslavie (1947- 1963)
Autres alliés 1948) Carapintadas
Union européenne (1987-1991)
Afrique du Sud Alliés non-communistes FAP
Corée du Sud de l'URSS Guerrillos du
Israël Algérie (à partir de Christ Roi
Japon 1962) GAL
Taïwan Chili (1973) Bataillon Basque
Viêt Nam du Sud Égypte (1954 - 1973) Espagnol
République d'Irak (1958 Hezbollah
Alliés indirects - 1963) Organisation du
Espagne (1953- Inde Jihad islamique
1975) Israël (1948-1949) Amal islamique
Irak Baasiste (1968- Indonésie (1950-1965)
Parti islamique
1990) Nicaragua (1977-1991) Dawa
Arabie saoudite Palestine (à partir de Organisation
Égypte (1973-1991) 1988) Badr
Chine (1975) Panama (1987-1989) Hamas
Chili (1973-1991) Syrie (à partir de 1954) Jihad islamique
Indonésie (1965- Timor oriental (1975- palestinien
1991) 1977) Hezb-e Wahdat-e
Panama (1983- République arabe du Islami Afghanistan
1987) Yémen (1962-1967) Pamiat
Fédération d'Arabie Transnistrie (1990-
du Sud (1962-1967) 1991)
Royaume
mutawakkilite du Groupes armés
Yémen (1962-1970) communistes
République arabe Armée démocratique
du Yémen (1967- de Grèce (1948-1949)
1991) Armée de libération
Koweït des peuples de
Qatar Malaisie(1949-1960)
Émirats arabes unis Mouvement du 26
juillet
Groupes armés et Front national de
organisations libération du Sud Viêt
anticommunistes Nam
Parti du travail de
UPA (1951-1955)
Corée du Sud
Contras (1979-
FMLN
1991)
MPLA
Insurgés hongrois
MEK
(1956)
PKK
OAS (1961-1962)
Front de libération du
Résistance
Dhofar (1965-1968)
nationale du
Front populaire pour la
Mozambique (1978-
libération d'Oman (en)
1991)
Union des (1974-1991)
solidaristes russes OACL
FLA (1969-1990) ETA
Loups gris (1968- ASALA
1991) Al-Ansar (en)

Royaume d'Israël Brigades des Aigles


(groupe) (Années rouges
1950)
Guérillas anti-
Jewish Defense
impérialistes non-
League (1968-1991)
communistes
Triple A (1973–
1976) ALN (1954-1962)
UNA-UNSO (1990- Parti national-
1991) socialiste jordanien (en)

OLP (à partir de 1965)


Réseaux islamistes
IRA
Frères musulmans Front sandiniste de
Moudjahidines libération nationale
afghans (1981-1989) Mouvement
Maktab al- nationaliste-
Khadamāt (1984- révolutionnaire Tacuara
1988) (1963-1965)
Al-Qaïda (1988- Parti social nationaliste
1991) syrien
Lashkar-e-Toiba Montoneros (1970-
(1981-1991) 1979)
Hezb-e-Islami FLNC
Gulbuddin FPLP-CG (1968-1991)
Réseau Haqqani UPC (1955-1971)
(1981-1988)
CNO
Soutiens:
SDNK
USA
ALNK
Pakistan
Arabie saoudite
Royaume-Uni
Chine
Israël
Allemagne de
l'Ouest

Réseaux Stay-
behinds et affiliés
Gladio
P-26 (1979-1991)
Loge maçonnique
P2
Paladin group
(1970-1975)
Soutiens:
CIA
OTAN
Batailles
Crises et conflits majeurs entre le monde occidental et le monde
communiste

Guerre civile chinoise · Guerre civile grecque · Guerre de Corée ·


Guerre d'Indochine · Blocus de Berlin ·
Insurrection communiste malaise · Crise du canal de Suez ·
Crise de Berlin (1958-1963) · Mur de Berlin ·
Crise des missiles de Cuba · Guerre du Viêt Nam ·
Guerre d'Afghanistan
Crises et conflits mineurs entre le monde occidental et le monde
communiste

Crise irano-soviétique · Intervention militaire chinoise au Tibet ·


Première crise du détroit de Taïwan ·
Deuxième crise du détroit de Taïwan · Guerre civile laotienne ·
Incident de l'U-2 · Bataille de la mer d'Arafura ·
Premier conflit inter-yéménite · Guerre civile cambodgienne ·
Guerres civiles en Éthiopie · Guerre civile angolaise ·
Guerre civile du Mozambique · Second conflit inter-yéménite ·
Vol Korean Air Lines 007
Crises dans le monde communiste

Insurrection de juin 1953 en Allemagne de l'Est ·


Soulèvement de Poznań · Insurrection de Budapest ·
Soulèvement tibétain de 1959 ·
Mouvement du 30 septembre 1965 en Indonésie ·
Guerre civile cambodgienne · Printemps de Prague ·
Invasion de la Tchécoslovaquie · Conflit frontalier sino-soviétique ·
Crimes du régime khmer rouge · Guerre de l'Ogaden ·
Guerre entre le Cambodge et le Viêt Nam ·
Guerre sino-vietnamienne · Conflit cambodgien ·
État de siège en Pologne · Jeltoqsan · Guerre du Haut-Karabagh ·
Manifestations de la place Tian'anmen · Révolution de Velours ·
Révolution roumaine de 1989 · Émeutes de Douchanbé
Crises dans le monde occidental

Soulèvement de Jeju · Crise congolaise ·


Conflit armé guatémaltèque · Révolution sandiniste ·
Révolution cubaine · Débarquement de la baie des Cochons ·
Seconde invasion américaine de la République dominicaine ·
Coup d'État du 11 septembre 1973 au Chili · Révolution de Saur ·
Révolution iranienne · Guerre civile du Salvador ·
Invasion de la Grenade · Invasion du Panama
Autres crises régionales

Première guerre indo-pakistanaise · Guerre sino-indienne ·


Guerre des Sables · Deuxième guerre indo-pakistanaise ·
Guerre de la frontière sud-africaine · Guerre des Six Jours ·
Guerre du Biafra · Guerre d'usure · Septembre noir ·
Guerre de libération du Bangladesh ·
Troisième guerre indo-pakistanaise · Guerre du Kippour ·
Invasion turque de Chypre · Guerre du Liban ·
Guerre égypto-libyenne · Guerre Iran-Irak

L'écrivain britannique George Orwell est le premier, dans le


contexte de l'après-guerre, à employer le terme « Cold War » en
1945. L'expression se répand en 1947 lorsque Bernard Baruch,
conseiller auprès du président Truman, l'utilise dans un discours,
puis quand son ami Walter Lippmann, journaliste très lu, la
reprend dans une série d'articles publiés dans le New York Herald
Tribune.

Les racines de la guerre froide remontent à la révolution d'Octobre


1917 d'où naît en 1922 l'Union soviétique. Les relations difficiles
entre les États-Unis et l'Union soviétique tiennent à la nature
même de leurs régimes politiques et des idéologies qui les sous-
tendent. Pendant l'entre-deux-guerres pourtant, leurs espoirs de
vague révolutionnaire en Europe ayant été déçus, les Soviétiques
privilégient la consolidation de leur régime ; mais, à l'issue de la
Seconde Guerre mondiale, l'URSS fait partie des vainqueurs de
l'Allemagne nazie et occupe l'essentiel de l'Europe de l'Est, qu'elle
place sous son contrôle en imposant un ensemble de régimes
satellites. Outre en Europe désormais coupée en deux par le
« rideau de fer », le communisme s'étend également en Asie avec
la victoire des communistes en Chine. Aux États-Unis, Harry S.
Truman, qui succède à Franklin Delano Roosevelt en avril 1945,
considère que l'avenir et la sécurité des États-Unis ne peuvent pas
être assurés par un retour à l'isolationnisme mais doivent au
contraire reposer sur une politique extérieure de propagation de
leur modèle démocratique et libéral, de défense de leurs intérêts
économiques et d'endiguement du communisme.
La guerre froide est multi-dimensionnelle, davantage portée par
les différences idéologiques et politiques entre les démocraties
occidentales et les régimes communistes que par des ambitions
territoriales. Elle a de fortes répercussions dans tous les
domaines : économique, culturel, scientifique ou encore sportif et
médiatique.

Elle est aussi caractérisée par la course aux armements


nucléaires à laquelle se livrent les deux superpuissances, les
États-Unis et l'Union soviétique, qui y consacrent des ressources
colossales. Elle est qualifiée de « froide » au motif que les
dirigeants américains et soviétiques qui l'ont menée ont su éviter
l'affrontement direct de leur pays, pour partie au moins par peur
de déclencher une apocalypse nucléaire, et que l'Europe ne
connaît pas de guerre malgré plusieurs graves crises. Mais sur les
autres continents, notamment en Asie, des conflits ouverts font
de nombreuses victimes civiles et militaires : la guerre de Corée,
la guerre d'Indochine, la guerre du Viêt Nam, la guerre
d'Afghanistan et le génocide cambodgien totalisent environ dix
millions de morts.

Bien qu'il s'agissait d'un conflit entre deux internationalismes, l'un


libéral, l'autre communiste, plusieurs autres acteurs locaux aux
idéologies différentes se retrouvent impliqués dans le conflit,
l'Arabie saoudite et les mouvements islamistes sunnites, le
Portugal salazariste et l'Espagne franquiste se retrouvant alliés
stratégiques des États-Unis quand les puissances nationalistes
arabes telles que l'Égypte nassérienne, le Yémen du Nord [Lequel ?]
et les régimes baathistes de Syrie et d'Irak doivent jongler entre
les USA et l'URSS. Encore, le régime nationaliste-travailliste
argentin de Juan Peron puis la République islamique d'Iran et les
mouvements islamistes chiites et le régime kadhafiste en Libye se
montrent hostiles aux deux blocs.

Le conflit israélo-arabe a divisé les deux blocs. L'État d'Israël, dans


un premier temps plus proche de l'Union soviétique, subit
l'hostilité de l'Espagne franquiste, du Portugal, du Pakistan, de
l'Arabie saoudite et de l'Irak alors que les autres pays européens
du bloc de l'Ouest soutiennent Israël. À l'inverse, les pays du bloc
de l'Est soutenaient Israël lors de sa création, mais finissent par
se rapprocher des pays arabes et soutenir la création d'un État
palestinien.

Dans ce contexte de bipolarisation des relations internationales et


par ailleurs de décolonisation, les pays du tiers monde, tels que
l’Inde sous Jawaharlal Nehru, l’Égypte sous Gamal Abdel Nasser
et la Yougoslavie sous Josip Broz Tito forment le mouvement des
non-alignés, proclamant leur neutralité et jouant sur la rivalité
entre les blocs pour obtenir des concessions. Autre évènement
majeur de la seconde moitié du xxe siècle, la décolonisation
fournit à l'Union soviétique et à la république populaire de Chine
de multiples occasions d'accroître leur influence aux dépens des
anciennes puissances coloniales.

Introduction générale
La guerre froide marque profondément l'histoire de la seconde
moitié du xxe siècle. L'usage a consacré cette dénomination, bien
qu'elle soit plus applicable aux relations américano-soviétiques et
à l'Europe qu'au reste du monde. Raymond Aron voit en cette
période une « guerre limitée » ou une « paix belliqueuse » dans un
monde bipolaire où les belligérants évitent l’affrontement direct, la
synthétisant par l'expression : « Paix impossible, guerre
improbable »[1],[2]. La spécificité de la guerre froide est d'être un
conflit global, multi-dimensionnel, davantage porté par les
différences idéologiques et politiques entre les démocraties
occidentales et les régimes communistes que par des ambitions
territoriales. Elle a de fortes répercussions dans tous les
domaines, notamment économiques et culturels. Elle prend
toutes les formes possibles d'affrontements, de l'espionnage aux
actions secrètes en passant par la propagande, de la compétition
technologique à la conquête de l'espace en passant par les
compétitions sportives[3],[4],[5].

Premiers usages du terme « guerre froide »

L'écrivain britannique George Orwell est le premier, dans le


contexte de l'après-guerre, à employer le terme « Cold War », dans
son essai You and the Atomic Bomb publié en octobre 1945 où il
exprime sa crainte que le monde ne se dirige « vers une époque
aussi horriblement stable que les empires esclavagistes de
l'Antiquité » et soit « dans un état permanent de guerre
froide »[a],[6],[7]. L'expression se répand en 1947 lorsque Bernard
Baruch, conseiller influent auprès de plusieurs présidents
démocrates, proclame dans un discours : « Ne nous y trompons
pas, nous sommes aujourd'hui au cœur d'une guerre froide »[8],
puis avec la publication par le journaliste Walter Lippmann de son
livre The Cold War[9],[10],[11].

Chronologie globale

Article détaillé : Chronologie de la guerre froide.

La longueur de la guerre froide, le nombre des événements qui s'y


sont produits, et les changements de dirigeants qui en ont été les
acteurs-clés, ont conduit les historiens à distinguer plusieurs
phases permettant de décrire de manière synthétique la montée
de la guerre froide, les périodes de détente ou au contraire de
tension, puis sa fin avec la dislocation du bloc soviétique[12],[13] :

1945-1955 : la constitution des deux blocs de l'Ouest et de


l'Est, assimilés par certains auteurs à des Empires[14], dominés
respectivement par les États-Unis et l'Union soviétique, autour
desquels la majeure partie des pays se sont regroupés.
L'Allemagne est divisée en deux États, la RFA et la RDA, ce qui
contribue à tracer durablement les frontières entre les deux
blocs en Europe. À la mort de Staline, le 5 mars 1953, s'ensuit
une période d'instabilité du pouvoir à la tête de l'Union
soviétique[15]. Cette période est aussi celle de la plus grande
supériorité stratégique nucléaire[16] des États-Unis, qui pour
autant ne profitent pas vraiment de leur avantage en la
matière[17];
1956-1962 : le face à face des deux blocs, chacun doté
d'armes nucléaires permettant la destruction de l'autre, avec sa
succession de crises, les plus graves de toute la guerre froide :
Berlin, Cuba, mais aussi Suez, Budapest et d'autres encore de
moindre importance. Cette période est aussi souvent nommée
« coexistence pacifique » par référence au discours de
Khrouchtchev lors du XXe congrès du Parti communiste de
l'Union soviétique en février 1956, qui n'abandonne pour autant
pas l'objectif de la victoire ultime du socialisme[18];
1963-1974 : la détente et l'effritement des deux blocs aux
prises avec des velléités plus ou moins fortes d'indépendances,
dont les deux exemples les plus frappants sont la politique du
général de Gaulle vis-à-vis des États-Unis et la rupture entre la
Chine et l'URSS. La guerre du Viêt Nam, dans laquelle les
Américains s'enlisent malgré des moyens militaires toujours
plus considérables, annonce un certain déclin de l'influence des
États-Unis dont l'image se trouve ternie par ce conflit[19];
1975-1984 : les nouvelles tensions entre les deux blocs
résultant de la course aux armements nucléaires et ses
développements en Europe avec la crise des euromissiles d'une
part, et de l'exploitation par l'Union soviétique des possibilités
de développement de son influence dans le tiers monde,
notamment dans les anciennes colonies occidentales, d'autre
part. En Afghanistan, l'Union soviétique s'engage dans un conflit
qui va se révéler très coûteux[20];
1985-1991 : la dislocation du bloc soviétique, marquant la fin
de la guerre froide, à la suite de son effondrement économique
et social résultant pour partie des coûts énormes engendrés
par la course aux armements. Gorbatchev appelle à des
réformes majeures pour sauver l'économie soviétique et signe
des accords de désarmement, mettant notamment fin à la crise
des euromissiles. Mais ces réformes ne pourront pas se mettre
en place et c'est tout le système qui va s'effondrer, entraînant la
chute des régimes communistes en Europe de l'Est, avec
comme évènement le plus symbolique la chute du mur de Berlin
le 9 novembre 1989, puis la dislocation de l'Union soviétique[21].

Les ouvrages consacrés à la guerre froide dans son ensemble et


référencés dans la section bibliographique de cet article,
n'adoptent pas tous le même découpage en tranches
chronologiques. Selon les auteurs le début de la guerre froide est
situé soit à la fin de la Seconde Guerre mondiale, soit un peu plus
tard, en 1947 voire 1948. Les années 1945-1946 sont le plus
souvent considérées comme une période de transition, l'année
1947 signant, selon C. Durandin, « l’entrée assumée dans la guerre
froide des Alliés provisoires d’hier »[22]. Certains auteurs comme
Pierre Grosser, Melvyn P. Leffler ou Odd Arne Westad consacrent
d'importants développements aux origines de la guerre froide
qu'ils font remonter au début du xxe siècle et plus
particulièrement à la révolution d'Octobre de 1917[23],[24],[25].
Concernant la fin de la guerre froide, Georges-Henri Soutou la
situe entre l'été 1989 et l'automne 1990[26]. Maurice Vaïsse met en
exergue 1989, « année de tous les miracles à l'Est »[27]. D'autres
prolongent leur récit jusqu'à la dissolution de l'URSS fin 1991,
voire 1992. The Cambridge History of the Cold War, ouvrage
monumental publié en 2010, débute par une analyse des racines
idéologiques de la guerre froide résultant de la révolution
d'Octobre de 1917 et s'achève par la réunification de l'Allemagne
et la disparition de l'Union soviétique en 1991[28],[29],[30].

Le découpage en cinq phases retenu dans cet article est adopté


par Maurice Vaïsse, Allan Todd et d'autres, mais les bornes et le
titre de ces phases n'en sont pas strictement identiques[27],[31].
Maurice Vaïsse souligne que les dates choisies sont « de simples
repères et non des bornes » : la détente, par exemple, ne se
termine pas brutalement en 1973, elle trouve son apogée en 1975
lors de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe à
Helsinki, mais depuis 1973 le monde ne vit plus tout à fait à
l'heure de la détente. Autre exemple, pour Maurice Vaïsse les
années 1956-1962 sont celles de la « coexistence pacifique »,
tandis que Georges-Henri Soutou y voit surtout une période de
crises successives. Dans La guerre froide 1943-1990, ce dernier
privilégie un découpage plus fin en vingt chapitres
chronologiques, dont le premier détaille les buts de la guerre en
1941-1945, décrits comme les racines de la guerre froide, et le
dernier consacré aux années 1989-1990[26].

Bipolarité autour des deux « Grands », les États-Unis et


l'Union soviétique

Article détaillé : Sommets États-Unis - Union soviétique (1943-


1991).

Les relations entre les États-Unis et l'Union soviétique constituent


le fil conducteur du déroulement de la guerre froide, dont les
phases de refroidissement ou de réchauffement sont fortement
influencées par la personnalité de leurs dirigeants respectifs. Les
sommets entre ces dirigeants en sont la manifestation la plus
spectaculaire. Pendant la Seconde Guerre mondiale, trois
conférences au sommet ont lieu entre les dirigeants américains,
soviétiques et britanniques. Cette pratique cesse après la guerre
pour laisser la place à des conférences au niveau ministériel entre
1945 et 1955. En 1955, un sommet se tient à Genève sur
l'initiative de Churchill, relançant cette pratique qui devient assez
régulière jusqu'à la fin de la guerre froide. De 1959 à 1991, vingt-
deux sommets ont lieu, la plupart entre Américains et Soviétiques.
Ils traduisent essentiellement la volonté de diminuer les risques
de guerre nucléaire et de réduire les coûts énormes de la course
aux armements par la limitation des arsenaux nucléaires de part
et d'autre[32].

Les cinq vainqueurs[b] de la Seconde Guerre mondiale s'accordent


en 1945 pour mettre en place l'Organisation des Nations unies
dans l'objectif de régler pacifiquement les conflits entre nations.
Mais en s'octroyant, sur l'insistance de Staline, la position de
membre permanent du Conseil de sécurité et un droit de veto sur
ses résolutions, ces pays créent aussi les conditions du blocage
de l'action des Nations unies dès que leurs intérêts majeurs sont
en jeu[33].

Origines de la guerre froide


Dès le xixe siècle, Alexis de Tocqueville prédit que les États-Unis et
l'Empire russe ont tous deux vocation à devenir des empires à
l’échelle mondiale, et à s’affronter dès qu’ils entreront en contact.
Il écrit que « chacun d'entre eux [États-Unis et Russie] semble être
appelé par un dessein secret de la Providence à tenir un jour dans
ses mains les destinées de la moitié du monde »[34].
Les racines de la guerre froide remontent à la révolution d'Octobre
1917 d'où naît en 1922 l'Union soviétique. L'intervention des
Américains et des Britanniques dans la guerre civile russe
développe chez Staline une profonde méfiance à leur égard
jusqu'à la fin de sa vie. Dans l'entre-deux-guerres, tout oppose déjà
les États-Unis au régime communiste installé en Union soviétique,
même si, leurs espoirs de vague révolutionnaire en Europe ayant
été déçus, les Soviétiques privilégient la consolidation intérieure
de leur régime ; les relations difficiles entre les États-Unis et
l'Union soviétique tiennent à la nature même de leurs régimes
politiques et des idéologies qui les sous-tendent[35]. Cependant,
l'opposition la plus marquée pendant cette période est celle qui
s'installe entre l'Union soviétique et le Royaume-Uni ; des ténors
politiques comme Winston Churchill affichent un discours
anticommuniste virulent[36]. Les États-Unis finissent par
reconnaître sur le plan diplomatique l'Union soviétique en 1933
par réalisme politique car Roosevelt la voit comme un contrepoids
à l'Axe Rome-Berlin-Tokyo[37],[38].

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, cette opposition va se


trouver cristallisée par le fait que les États-Unis et l'Union
soviétique sont devenues les seules grandes puissances
mondiales, avec le déclin des Européens, et que leurs intérêts
respectifs de sécurité nationale, de politique étrangère et de
développement économique vont rapidement se trouver en conflit
direct. La dégradation des relations résulte aussi du climat de
défiance qui s'installe : l'Union soviétique est une société fermée
— surtout sous Staline —, ce qui alimente les doutes et les
craintes sur ses intentions réelles à l'égard des puissances de
l'Ouest dont les changements fréquents de gouvernement et de
politique selon les élections successives rendent perplexes les
analystes soviétiques[39].

Enfin, la course aux armements nucléaires à laquelle les deux


Grands vont se livrer va profondément structurer les relations
internationales pendant toute la guerre froide[40],[41].

Quatre sujets majeurs de désaccord entre Américains et


Soviétiques à la fin de la guerre

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États européens ruinés


par la guerre et aux prises avec la décolonisation ne dominent
plus le monde. Annoncée de longue date, la bipolarisation des
relations internationales autour des Américains et des Soviétiques
est un fait acquis dès 1947, qui sera consacré en septembre 1949
par l'accession de l'Union soviétique à l'arme nucléaire[40]. Seule
vraie superpuissance jusqu'à la fin des années 1950, les États-
Unis bénéficient d'une forte supériorité militaire stratégique grâce
à leur avance dans le domaine des armements et vecteurs
nucléaires, et disposent surtout d’une puissance économique et
financière écrasante : à la fin de la guerre, les États-Unis
possèdent les deux-tiers des réserves mondiales d'or, assurent
plus de la moitié de la production manufacturière mondiale, et en
1950, le PNB de l'URSS ne représente qu'environ un tiers de celui
des États-Unis. L’Union soviétique, pour sa part, dispose d'une
force militaire décisive en Europe centrale et orientale, ainsi que
d'un prestige politique considérable[42],[43],[44].

La Grande alliance entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Union


soviétique avait pour objectif d'abattre l'Allemagne nazie[45]. Le
temps de la Seconde Guerre mondiale, elle fait passer au second
plan l'incompatibilité idéologique et politique entre les
démocraties libérales et le régime soviétique. Les premières
lézardes apparaissent entre les alliés dès 1945 au cours des
conférences de Yalta et Potsdam. Dans les dix-huit mois qui
suivent, la détérioration des relations entre Américains et
Soviétiques se cristallise autour de quatre sujets principaux de
désaccord qui vont conduire à ce que l'état de guerre froide
s'installe de manière irréversible : les impératifs de sécurité
nationale des deux Grands, l'avenir de l'Allemagne, le sort de la
Pologne et de l'Europe de l'Est en général, et la reconstruction
économique du monde[46],[47].

Impératifs de sécurité nationale des deux Grands

Le face à face entre les deux Grands prend sa source en premier


lieu dans leurs impératifs de sécurité nationale. Les Alliés se sont
pourtant mis d'accord pendant la guerre[c] pour instaurer « une
organisation générale internationale pour la sauvegarde de la paix
et de la sécurité »[48]. Le 26 juin 1945, portés par le mouvement
d’une opinion publique choquée par les exactions nazies et la
cruauté des combats, les délégués de 51 pays approuvent à San
Francisco la Charte des Nations unies, texte fondateur de
l’Organisation des Nations unies (ONU), dont l’objectif le plus
important est de « préserver les générations futures du fléau de la
guerre qui, deux fois en l’espace d’une vie humaine, a infligé à
l’humanité d’indicibles souffrances »[49]. Les pouvoirs les plus
importants sont dévolus au Conseil de Sécurité qui compte dans
un premier temps onze membres, dont cinq permanents : les
États-Unis, l'URSS, la Chine, la Grande-Bretagne et la France. Le
mode de scrutin est tel qu'une résolution ne peut être adoptée si
un des membres permanents vote contre, conférant ainsi un droit
de veto aux grandes puissances, qui en feront fréquemment
usage pour bloquer toute résolution contraire à leurs intérêts ;
cette disposition due à l'insistance de Staline à Yalta a d'emblée
considérablement limité le pouvoir de l'ONU[50].

Les États-Unis aspirent à une relation de coopération avec l'Union


soviétique dans le monde d'après-guerre, tout en s'interrogeant. Si
la puissance de l'Armée rouge inquiète les Occidentaux, l'état de
dévastation du pays au regard des États-Unis — qui n'ont jamais
été aussi économiquement dominants — rassure. Militairement de
surcroît, les Soviétiques ne sont pas en mesure d'attaquer le
territoire américain. Truman considère que la domination
financière et économique des États-Unis, alliée à sa toute
puissance stratégique aérienne sont des atouts suffisants pour
écarter à court terme tout risque de voir l'URSS acquérir une
position prépondérante[51],[52].

La grande question à Washington est de savoir si les véritables


ambitions du Kremlin dépassent celles résultant d'impératifs de
sécurité, donc défensifs, ou bien si elles constituent une menace
pour tout le continent européen dont la perte nuirait gravement
aux intérêts géopolitiques et économiques vitaux des États-Unis.
Le risque apparaît d'autant plus fort que les aspirations des
peuples après des années de privations favorisent les partis de
gauche, dont au premier chef les partis communistes, et offrent
ainsi aux Soviétiques une occasion de prendre le contrôle de pays
d'Europe de l'Ouest et du Proche-Orient sans forcément
déclencher une guerre ouverte, et de miner l'économie américaine
en la privant de sa zone d'échanges et d'accès aux ressources
naturelles, notamment pétrolières[53],[52]. En tout état de cause,
Truman considère que l'avenir et la sécurité des États-Unis ne
peuvent pas être assurés par un retour à l'isolationnisme mais
doivent reposer sur une politique extérieure de propagation de
leur modèle démocratique et libéral, de défense de leurs intérêts
économiques et d'endiguement du communisme[54],[55].

Les préoccupations de Staline sont symétriques de celles des


Américains : mettre l'URSS à l'abri des conséquences d'un
éventuel affrontement futur avec les anciens alliés de la guerre en
constituant une zone tampon suffisamment large. En pratique,
Staline veut d'abord contrôler entièrement les pays qui ont été
occupés par son armée, même au prix d'entorses aux accords
signés à Yalta et Potsdam[56].

Ces politiques essentiellement défensives menées par les États-


Unis et l'URSS, comme les archives disponibles de nos jours le
démontrent, ont aussi pu être interprétées à l'époque comme une
volonté d'hégémonie mondiale par chacun des deux camps[57].

Quel avenir politique et économique pour l'Allemagne ?

Articles détaillés : Occupation de l'Allemagne après la Seconde


Guerre mondiale, Conférence de Potsdam, Conférences de la
guerre froide en Europe, Blocus de Berlin et Crise de Berlin (1958-
1963).

Dès septembre 1945, en application des accords de Potsdam, les


diplomates des quatre vainqueurs de la guerre en Europe se
réunissent à de très nombreuses reprises dans le but d'apporter
des réponses aux questions de paix, de développement
économique et de sécurité en Europe. Le sujet majeur en est le
règlement du problème allemand qui, faute d'accord, conduit à
l'établissement, en 1949, de deux États allemands, la RFA et la
RDA, ancrés respectivement dans le camp occidental et le camp
communiste[58]. Toutefois, ces conférences internationales
aboutissent en une décennie (1945-1955) à des accords de paix
avec tous les pays belligérants de la Seconde Guerre mondiale (à
l'exception majeure de l'Allemagne) et à la mise en place des
alliances et des institutions intergouvernementales qui régissent
chacun des deux blocs en Europe jusqu'à la fin de la guerre
froide[59].

En Allemagne, dans leur zone d’occupation, les Soviétiques


mènent initialement avec vigueur la dénazification décidée à la
conférence de Potsdam. Plus de 120 000 personnes sont
internées dans des « camps spéciaux » qui existent jusqu’en
1950. 42 000 détenus y seraient morts de privations et de
sévices[60]. Cette politique d’épuration brutale laisse
progressivement la place à une approche plus souple pour
répondre aux besoins du nouvel État d'Allemagne de l'Est (RDA),
avec la nomination d'anciens cadres du parti nazi à des postes-
clés de l’administration, de la police et de la justice, le
« recyclage » de plusieurs milliers d’agents ayant travaillé pour le
Troisième Reich dans les nouveaux services de sécurité
d’Allemagne de l’Est et le maintien de nombreux fonctionnaires à
leur ancien poste dans l'Administration[61].

Les alliés occidentaux, en revanche, misent davantage sur une


« rééducation » (Umerziehung) du peuple allemand[62], associée à
une politique d’indulgence à l’égard des « suiveurs » (Mitläufer) et
sympathisants du régime nazi.
Sort de l'Europe de l'Est et de la Pologne en particulier

Carte indiquant le déplacement des frontières de


la Pologne (la ligne Oder-Neisse figure en vert).

Articles détaillés : Bloc de l'Est, Frontière entre l'Allemagne et la


Pologne, Discussions des Alliés sur la question polonaise et
Occupation des pays baltes.

Staline profite en 1945 de la victoire de l'Armée rouge pour


agrandir l’URSS en repoussant plus à l’ouest ses frontières par
l’annexion des pays baltes et de territoires à l'est de la Pologne.
Dans le même temps, la conférence de Potsdam décide du
rattachement à la Pologne des territoires allemands situés à l’est
de l’Oder et de la Neisse[63]. La frontière orientale de la Pologne
devient la "ligne Curzon".

Le dirigeant soviétique veut aussi mettre l’URSS à l’abri d’une


nouvelle attaque par la création d’un « glacis » territorial, c’est-à-
dire d’un espace protecteur, qui éloigne des frontières soviétiques
les menaces potentielles. Pour ce faire, il s'affranchit largement
des accords de Yalta et Potsdam et impose entre 1945 et 1948
des gouvernements pro-soviétiques dans les pays d’Europe
centrale et orientale occupés par l’Armée rouge (à l'exception de
l'Autriche), pays qui deviennent des « démocraties populaires ». Le
"coup de Prague" de février 1948 en Tchécoslovaquie – l'une des
rares réelles démocraties d’avant-guerre en Europe de l’Est – en
est le dernier acte[64].

Enjeux de la reconstruction économique du monde

Articles détaillés : Accords de Bretton Woods et Accord général


sur les tarifs douaniers et le commerce.

Le développement économique est un facteur crucial de la


compétition américano-soviétique. Le système économique
soviétique, né et nourri des crises du capitalisme, repose sur des
principes qui lui sont totalement opposés, mais vise au même
objectif de croissance économique, afin d'assurer dans le futur le
bien-être matériel de la plus grande partie de la population.

À l'Ouest, le renforcement de l'État et les


Pour des raisons
aménagements apportés au système
techniques, il est
capitaliste par le développement de
temporairement
l'éducation et de la protection des
impossible
citoyens, vont assurer une cohésion de
d'afficher le
la société suffisante pour que soit
graphique qui
acceptées les conséquences négatives
aurait dû être
de l'affrontement Est-Ouest. À l'Est, les
présenté ici.
dirigeants sont convaincus que le
système capitaliste finira par s'effondrer
Évolution du PIB en $
et que le système communiste, basé sur
Geary-Khamis à l'Ouest et
la centralisation et l'étatisation de à l'Est[65].
l'économie, lui est supérieur ; de plus
durant au moins les dix premières années de la guerre froide, les
besoins de reconstruction de l'industrie et des centres urbains de
l'URSS mobilisent les populations qui acceptent avec courage et
discipline que la satisfaction de leurs besoins personnels soit
différée[66].

Sur la durée de la guerre froide, les économies connaissent à


l'Ouest comme à l'Est une croissance significative, d'un facteur de
l'ordre de quatre en monnaie constante entre 1950 et 1989, mais
l'URSS ne rattrape pas son retard sur les États-Unis, et les
économies de l'Europe de l'Est ne pèsent qu'un cinquième de
celles de l'Europe de l'Ouest[65].

Au lendemain de la guerre, les États-Unis dominent le monde sur


le plan économique et financier, tandis que l'Europe et l'URSS sont
exsangues et doivent se reconstruire. Les États-Unis ont donc
toute latitude pour organiser la reconstruction économique et
financière du monde sur des bases cohérentes avec leur système,
qui sont incompatibles avec celles du système communiste et le
mettrait en péril du fait de l'impossibilité pour l'URSS de s'inscrire
dans une économie de marché ouverte. Staline va donc rejeter les
accords et structures internationales mis en place par les
Américains[67].

Sur le plan monétaire et financier

Par les accords de Bretton Woods[68], signés le 22 juillet 1944 à


l’issue d’une conférence qui réunit 44 pays, un nouvel ordre
monétaire et financier mondial est créé autour du dollar américain
pour éviter l’instabilité économique qui existait pendant l’entre-
deux-guerres et relancer les échanges internationaux. Ces
accords établissent un Fonds monétaire international (FMI)[69],
ainsi qu’une Banque internationale pour la reconstruction et le
développement (BIRD), appelée communément « Banque
mondiale ». Le FMI et la BIRD ont notamment pour mission
d’assurer la stabilité des devises nationales et d’accorder des
prêts à la reconstruction et au développement. La France sera en
mai 1947 le premier pays bénéficiaire d'un prêt de la Banque
mondiale, d'un montant de 250 M$[70].

Ces accords instituent un système de parités fixes par rapport au


dollar US, seule monnaie entièrement convertible en or, dont les
États-Unis ont les trois quarts des réserves mondiales.

L'Union soviétique qui a participé aux négociations, craint que le


FMI devienne un instrument au bénéfice des pays capitalistes et
entrave sa politique de constitution d'un bloc de l'Est autour d'elle ;
aussi ne ratifie-t-elle pas ces accords. En revanche, la Pologne, la
Tchécoslovaquie et la Yougoslavie qui bénéficient encore fin 1945
de certaines marges de manœuvre vis-à-vis de l'URSS les signent.

Alliances économiques en Europe


durant la guerre froide.

Sur le plan commercial

Il est nécessaire de compléter ce volet financier mis en place à


Bretton Woods par un volet favorisant le développement du
commerce international par abaissement des barrières
douanières. Menées sous l'égide directe des États-Unis, les
discussions aboutissent en octobre 1947 à un Accord général sur
les tarifs douaniers et le commerce (ou GATT en anglais) supposé
provisoire, signé par 23 pays[71]. L'URSS ne participe pas à ces
négociations et ne signe pas cet accord que, seule parmi les
membres du bloc de l'Est, la Tchécoslovaquie signe[d]. Le GATT
sera pendant toute la guerre froide la seule organisation
internationale compétente en matière de commerce.

Centralité du fait nucléaire durant la guerre froide

Articles détaillés : Arme nucléaire, Dissuasion et prolifération


nucléaires pendant la guerre froide et Forces armées de l'OTAN et
du Pacte de Varsovie.
Les deux Grands accumulent des
stocks d'armes nucléaires colossaux
durant la guerre froide.

Un des éléments caractéristiques de la guerre froide est la


centralité du fait nucléaire dans les relations entre les grandes
puissances, les politiques de défense et les réflexions
stratégiques[72]. La possession de l'arme nucléaire, utilisée en
1945 par les États-Unis à Hiroshima et Nagasaki et développée à
marche forcée par l'URSS qui fait exploser un premier engin dès
1949, les établit comme les deux seules grandes puissances dans
le monde, au détriment notamment du Royaume-Uni et de la
France, aux prises avec la décolonisation. La dissuasion nucléaire
s'impose peu à peu comme un fait majeur des relations
internationales qui conduit les puissances moyennes, la Chine, la
France et le Royaume-Uni, à se doter d'une force de frappe
nucléaire pour continuer de faire entendre leur voix dans le
concert international et ne pas dépendre stratégiquement des
deux Grands[73]. Sur le théâtre européen des quantités
considérables d'armes conventionnelles et nucléaires tactiques
sont accumulées au sein des deux alliances majeures, l'OTAN et
le Pacte de Varsovie[74].

La capacité de destruction inégalée de l'arme atomique, qui pour


la première fois rend les États-Unis réellement vulnérables à une
attaque, et la course aux armements stratégiques[75] qui va
résulter de la crainte que chacun des deux Grands a d'être
dépassé et donc mis en situation d'infériorité par son rival, vont
symboliser la guerre froide, davantage encore que ses dimensions
idéologiques, politiques ou économiques.

Jusqu'à la fin des années 1950, la doctrine d'emploi de ces armes


nouvelles demeure sujette à de nombreuses hésitations et à de
nombreuses limitations opérationnelles qui en atténuent
considérablement l'impact dans le déroulement concret des
négociations et des crises qui émaillent les débuts de la guerre
froide. Toutefois, le monopole nucléaire des États-Unis jusqu'en
1949 est largement à l'origine de la demande de la plupart des
États de l'Europe de l'Ouest de former l'Alliance atlantique afin de
bénéficier du « parapluie atomique américain » pour
contrebalancer l'énorme supériorité de l'Union soviétique en
matière de forces conventionnelles[76].

L'arme nucléaire aura-t-elle été déterminante dans le fait que la


confrontation entre les deux Grands ne débouche pas sur une
guerre ouverte directe entre eux ? Certains auteurs le pensent,
d'autres estiment que, démonstration faite par la Première Guerre
mondiale puis à une échelle encore plus grande par la Seconde
Guerre mondiale, les destructions infligées à tous les belligérants
dans une guerre de grande ampleur menée avec les moyens
propres au xxe siècle étaient suffisantes pour décourager les deux
camps à se lancer dans une escalade militaire qu'ils ne
maîtriseraient plus[77].

Formation et consolidation des blocs


occidentaux et communistes (1945-1955)

De la « Grande Alliance » à la guerre froide (1945-1947)

Articles détaillés : Bloc de l'Est et Bloc de l'Ouest.

La victoire sur l'Axe en vue, la « Grande Alliance » est encore une


réalité en 1945 : les Alliés définissent à Yalta et Potsdam les
modalités selon lesquelles la transition entre l'état de guerre et la
paix sera gérée, et mettent en place, avec les Nations Unies, un
instrument de gouvernance mondiale[57].

Avancées prudentes de Staline et premières tensions (août


1945-1946)

Articles détaillés : Relations entre les États-Unis et l'URSS et


Conférences de la guerre froide en Europe.

La fin de l'année 1945 et l'année 1946 sont une période de


transition durant laquelle les États-Unis recherchent encore
l'entente avec l'Union soviétique qui de son côté avance ses pions
avec prudence, sans souhaiter une rupture avec les Occidentaux
qui vont alterner concessions et fermeté[78].
Zones d'occupation de l'Allemagne
par les quatre puissances.

L'Allemagne est d'emblée le sujet le plus difficile. Ayant subi des


pertes humaines et matérielles considérables pendant la guerre,
l'Union soviétique souhaite que l'Allemagne ne soit plus en
mesure de reconstituer une industrie et des capacités qui lui
permettraient un jour de redevenir une puissance. Les Soviétiques
entendent aussi bénéficier de réparations de guerre les plus
élevées possibles. Cette vision est celle du plan Morgenthau de
1944 qui propose le retour de l'Allemagne à un État
essentiellement agricole sans industrie lourde, plan qui, sans
jamais avoir été officiellement entériné, a influencé fortement la
directive américaine JCS 1067 d'occupation de l'Allemagne
édictées en 1945[79]. Mais le coût économique pour éviter la
prolongation de la misère extrême du peuple allemand et les
craintes qu'elle n'ouvre la voie aux communistes conduisent le
gouvernement américain à abandonner cette optique et à
annoncer en 1946 par la voix de son secrétaire d'État James F.
Byrnes[80],[81] une nouvelle politique de restauration d'un État
allemand viable[52]. Les divergences de point de vue entre les
puissances occupantes conduisent à un blocage de la gestion
quadripartite de l'Allemagne[82],[83].
En Europe de l'Est, dans tous les pays libérés par l'Armée rouge, le
parti communiste est fortement présent dans les gouvernements
formés dans la foulée. La fin de l'année 1945 voit la mise en place
des régimes sous contrôle de l'Union soviétique en Albanie, en
Bulgarie et en Roumanie, et l'assise définitive du pouvoir de Tito
en Yougoslavie. Les Occidentaux acceptent de reconnaître les
gouvernements bulgares et roumains en échange de la promesse
d'élections libres qui n'auront jamais lieu. En Hongrie et en
Tchécoslovaquie, les élections conduisent à la formation de
gouvernements de coalition où les communistes occupent des
postes clés, comme le ministère de l'Intérieur. En 1945, en
Pologne, Staline accepte la demande des Anglo-Américains de
mettre en place un gouvernement de coalition après avoir instauré
dans un premier temps un gouvernement communiste ; il attend
début 1947, à la faveur d'élections truquées, pour reprendre
définitivement le contrôle du pays[84]. Les réunions du Conseil des
Ministres des affaires étrangères (CMAE) des quatre alliés,
instaurées par les accords de Potsdam, ont pour seul résultat un
accord pour la signature des traités de paix avec les anciens alliés
de l'Allemagne nazie (la Bulgarie, la Finlande, la Hongrie, l'Italie et
la Roumanie), mais les désaccords subsistent sur l'Allemagne et
l'Autriche[85],[86],[87],[88].

En Méditerranée orientale et au Moyen-Orient, les tentatives de


Staline pour agrandir la zone d'influence soviétique sont à l'origine
des premières « crises entre Soviétiques et Occidentaux aux
sujets de la Turquie, de l'Iran et de la Grèce ; ces derniers ne
cèdent pas, et Staline renonce à ses ambitions. La situation en
Iran est l'occasion d'une première convocation du Conseil de
Sécurité de l'ONU en janvier 1946. Le Conseil ne peut rien faire
d'autre que demander aux Iraniens et aux Russes de négocier
directement, ce qui met déjà en évidence son impuissance à
résoudre les crises qui impliquent l'un de ses membres
permanents détenteurs du droit de veto. Plus généralement,
l'usage répété du veto par les Soviétiques marque déjà l'échec de
la vision optimiste de Roosevelt d'instaurer une forme de
gouvernance mondiale[89],[90].

Le général Douglas MacArthur et


l'empereur Hirohito en septembre
1945.

En Asie, le Japon est sous contrôle des États-Unis qui refusent


que les Soviétiques y aient un rôle, à la grande fureur de Staline.
[réf. souhaitée] Les Américains l'occupent militairement jusqu'à la
signature du traité de San Francisco en 1951. Mais en Chine, le
régime nationaliste de Tchang Kaï-chek est sur la défensive face
au mouvement communiste de Mao Zedong. Staline joue sur
deux tableaux en coopérant avec le régime, tout en s'assurant du
contrôle de la Mandchourie au nord-est du pays et en fournissant
de l'aide à l'insurrection communiste. Le général Marshall envoyé
en Chine pendant toute l'année 1946 échoue à trouver un accord
entre nationalistes et communistes, ce qui met fin aux espoirs de
conserver la Chine dans la zone d'influence occidentale[91].

Les questions nucléaires sont également un sujet de désaccord


entre les États-Unis et l'URSS. Les Américains pensent pouvoir
rester longtemps les seuls à détenir l'arme nucléaire mais ils
découvrent que les Soviétiques ont espionné leur programme
Manhattan depuis son début et sont plus proches que prévu de la
développer. En 1946, le plan Baruch, présenté par les États-Unis à
la Commission de l'énergie atomique de l'ONU, propose de créer
une autorité internationale détenant le monopole nucléaire et la
propriété des mines d'uranium. Le plan est rejeté par l'Union
soviétique[92], qui souhaite que les arsenaux existants (alors
uniquement américains) soient démantelés avant que ne soit
créée cette autorité. Winston Churchill, lors de son célèbre
Discours de Fulton (1946), critique également le plan Baruch.

Au Royaume-Uni, le gouvernement travailliste d'Attlee est surtout


préoccupé de maintenir le rôle mondial du pays et de redresser sa
situation économique et financière difficile. Mais il se retrouve en
première ligne en Méditerranée et au Moyen-Orient pour résister
aux avancées de Staline. L'inquiétude grandissante quant aux
véritables intentions de Staline le conduit à renforcer sa « relation
spéciale » avec les États-Unis tant pour adopter une politique
commune sur la question allemande que pour recevoir une aide
concrète dans les zones de crise où elle est exposée. En
mars 1946, Churchill, dans l'opposition, prononce aux États-Unis
en présence de Truman un discours devenu fameux dans lequel il
dénonce le « rideau de fer » qui sépare dorénavant l'Europe en
deux[93],[94].

La France demeure en 1946 avant tout préoccupée d'éviter la


résurgence de la menace allemande et ambitionne de pouvoir
mener une politique de neutralité entre les États-Unis et l'URSS[95]
dont elle tirerait avantage pour dominer en Europe occidentale. Le
PCF est puissant et l'URSS prestigieuse ce qui pousse les
gouvernements français, qu'il s'agisse du GPRF de de Gaulle ou
des premiers gouvernements de la IVe République à rechercher
son appui. Devant l'insuccès de cette politique, la nécessité de se
rapprocher des thèses anglo-américaines sur la reconstruction de
l'Allemagne commence à prévaloir[96].

Durcissement de la politique américaine et réaction soviétique


(1947)

Articles détaillés : Doctrine Truman, Plan Marshall et Conférences


de la guerre froide en Europe.

En 1947, les États-Unis s'engagent résolument contre l'URSS, en


énonçant la doctrine Truman d'endiguement du communisme et
donnent la priorité au sauvetage de l'Europe occidentale en
lançant le plan Marshall. Les Soviétiques réagissent par la
création du Kominform et la formulation de la doctrine Jdanov. À
la même époque, les partis communistes d'Europe de l'Ouest et
du Nord, qui participaient dans de nombreux pays aux
gouvernements de coalition issus de la guerre, sont évincés du
pouvoir et relégués dans l'opposition. La partition de l'Allemagne
s'amorce avec la création de la bizone anglo-américaine et les
trois puissances occidentales s'engagent sur la voie d'une alliance
occidentale[97].

La doctrine Truman d'endiguement du communisme

L'Europe au temps du rideau de fer.


Bloc de l'Ouest, pays de l'OTAN
Bloc de l'Est, pays du pacte de Varsovie
Rideau de fer
Pays neutres
Mouvement des non-alignés
(L'Albanie finira par rompre avec
l'URSS pour s'aligner sur la Chine
populaire.)

Truman prononce le 12 mars 1947 un discours qui marque


clairement l'engagement des États-Unis en Grèce et Turquie, bien
au-delà de leur sphère traditionnelle d'intérêts vitaux en Amérique
et même au-delà de l'Europe de l'Ouest, avec leurs alliés anglais et
français traditionnels, rapidement connu comme la doctrine
Truman[98],[99].
Après deux ans d'hésitation, les États-Unis adoptent la politique
d'endiguement (en anglais « containment ») qui sera la leur
pendant des décennies à l'initiative de George Kennan, un des
meilleurs connaisseurs du monde soviétique. Lors de conférences
données en 1946 et 1947, et surtout via la publication en
mars 1947 d'un article[e] ayant eu un formidable écho, ce dernier
établit les bases de la politique américaine d'endiguement du
communisme[f],[100].

Pour vaincre les réticents, notamment dans les rangs républicains,


Truman joue beaucoup sur le levier idéologique en faisant des
États-Unis le champion de la liberté, de la démocratie et des droits
de l'Homme, s'assurant ainsi un fort soutien dans la population et
déclenchant un fort sentiment anti-communiste dans le pays. Il
énonce qu'« il est temps de ranger les États-Unis dans le camp et à
la tête du monde libre ». Il réussit à obtenir le soutien de
Vandenberg, leader républicain au Sénat, et fait voter 400 M$
d'aide à ces deux pays le 22 mai 1947.

Afin d'assurer la mise en œuvre de cette politique, Washington


réorganise son outil militaire et crée via le National Security Act du
26 juillet 1947, deux organes essentiels de la conduite de la
politique tout au long de la guerre froide, le NSC et la CIA.

Les États-Unis tournent résolument le dos à l'isolationnisme et


considèrent que toute avancée communiste doit être contrée où
qu'elle se produise. Certains comme le chroniqueur Walter
Lippmann, qui publie un ensemble d'articles rassemblés dans un
ouvrage en 1947 sous le titre Guerre froide, argumentent sur le fait
que les intérêts vitaux des États-Unis ne sont pas partout
menacés et que leur engagement devrait donc être apprécié au
cas par cas[101].

Le plan Marshall

Des milliers de personnes manifestent en


Allemagne (à Krefeld) contre la famine pendant
l'hiver 1947. Il est écrit sur le panneau : « Nous
voulons du charbon, nous voulons du pain ».

En janvier 1947, Truman nomme Marshall secrétaire d'État. La


quatrième CMAE tenue à Moscou en mars-avril 1947 ne permet
pas de rapprocher les points de vue relatifs à l'avenir de
l'Allemagne. L'échec de cette conférence est une étape essentielle
vers la rupture Est-Ouest. Marshall, persuadé que la situation en
Europe appelle des mesures urgentes et massives, conçoit un
programme de relèvement de l'Europe, connu sous le nom de plan
Marshall, qu'il annonce le 5 juin 1947. Début juillet 1947, la
nouvelle directive d'occupation JCS 1779 applicable à la zone
américaine d'occupation de l'Allemagne prend le contre-pied de la
précédente directive issue du plan Morgenthau, en affirmant que
la prospérité de l'Europe passe par le redressement économique
de l'Allemagne[102],[79],[103].

Le plan Marshall offre à l'Europe « une aide fraternelle » afin de


vaincre « la faim, le désespoir et le chaos » qui y règnent[104]. En
comblant le « dollar gap », le plan Marshall doit permettre aux
Européens d’acheter aux États-Unis les approvisionnements et les
équipements dont ils ont un besoin urgent tout en assurant un
débouché aux produits américains : en 1946, 42 % des
exportations américaines ont pris le chemin de l’Europe
occidentale, un effondrement économique de l’Europe se
répercuterait sur l’économie américaine elle-même[105]. L’objectif
du plan Marshall n’est pas uniquement économique. Washington
a compris que la détresse des populations européennes fait le jeu
des partis marxistes alignés sur Moscou. En France et en Italie
notamment, plus d’un quart de l’électorat vote communiste. La
priorité des États-Unis devient l'amélioration des conditions de vie
en Europe de l'Ouest par la relance de l'économie de peur que la
faim et le froid ne donnent démocratiquement le pouvoir aux
partis communistes ouvrant la voie à la domination complète de
l'Europe par les Soviétiques. Dès lors, l’injection de capitaux
américains est aussi le complément politico-économique de la
doctrine Truman par la création d’un espace de prospérité en
Europe[106].
Le plan Marshall est proposé à toute l’Europe, y compris aux pays
de l’Est, et même à l’Union soviétique. Il est toutefois assorti de
deux conditions : d'une part, l’aide américaine sera gérée par des
institutions européennes communes, et d'autre part, le
gouvernement fédéral américain aura un droit de regard sur sa
répartition. Staline hésite, puis, fin juin, fait part de son refus.
[réf. souhaitée]La Pologne et la Tchécoslovaquie, qui, dans un premier
temps, ont donné une réponse favorable à la proposition
américaine, se voient obligées par Staline de la refuser à leur tour.
Finalement, seize pays[g], rejoints en 1949 par l'Allemagne de
l'Ouest (RFA), acceptent le plan Marshall, dont la France et le
Royaume-Uni sont les principaux bénéficiaires. En avril 1948, ces
seize pays fondent l'Organisation européenne de coopération
économique (OECE), organisme supranational dont la fonction
première est de gérer et de répartir l’aide américaine entre les
pays membres. De 1948 à 1952, plus de treize milliards de dollars
US - 5/6 sous forme de dons, 1/6 sous forme de prêts - sont
distribués[107].

Réactions soviétiques : le Kominform et la doctrine Jdanov

Timbre soviétique en
l'honneur d'Andreï Jdanov
En réponse à la doctrine Truman et au plan Marshall — qu'il
dénonce comme visant « à l’asservissement économique et
politique de l’Europe » — Staline convoque les partis communistes
européens à Szklarska Poręba pour la conférence fondatrice du
Kominform, au cours de laquelle Andreï Jdanov présente le
22 septembre 1947 son rapport sur la situation internationale qui
présente une vision du monde en deux camps irréductiblement
opposés : un camp « impérialiste et anti-démocratique » emmené
par les États-Unis et un camp « anti-impérialiste et démocratique»
emmené par l’URSS[h]. Il dénonce l’« impérialisme américain » qui
vassalise les économies européennes en les plaçant sous la
tutelle de Washington. Le but officiel du Kominform est présenté
comme « l’échange des expériences et la coordination de l’activité
des partis communistes ». Il s'agit en fait d'affirmer l'autorité du
PCUS et d'orienter la ligne politique du PCF et du PCI dans le sens
voulu par Moscou[108],[109],[110].

Renvoi dans l'opposition des partis communistes d'Europe de


l'Ouest

Les partis communistes et l'idéologie communiste qu'ils portent,


sont à leur apogée dans l'immédiat après-guerre dans la partie
occidentale de l'Europe. Leur rôle dans la résistance, les pertes et
les souffrances subies par l'Armée rouge et les civils soviétiques
leur ont apporté une grande popularité. En France, lors des
élections législatives du 10 novembre 1946, le PCF obtient 28,3 %
des voix. En Italie, le PCI, alors allié aux socialistes, dépasse 30 %
des voix aux élections de 1948. Les États-Unis et la Grande-
Bretagne craignent que ces succès électoraux conduisent à des
changements politiques et économiques radicaux de nature à
déstabiliser la sphère occidentale et à ouvrir pacifiquement la
porte de l'Europe de l'Ouest aux Soviétiques.

Le 5 mai 1947, le président du Conseil, Paul Ramadier, décide


d'exclure les ministres communistes du gouvernement français.
De la même manière, les communistes sont exclus du
gouvernement à Rome et à Bruxelles durant le printemps 1947.
Ces exclusions marquent la fin des alliances issues de la
Résistance et un clivage politique net entre les partis
communistes et les autres partis, ouvrant la voie à la formation
d'une Europe occidentale et à une alliance atlantique[111].

En novembre et décembre 1947, à l'instigation des communistes


des grèves de grande ampleur sont déclenchées en France et en
Italie où un nouvel hiver froid et le maintien du rationnement de la
nourriture conduisent à l'exaspération une population qui ne voit
pas s'améliorer significativement ses conditions de vie plus de
deux ans après la Libération[112]. L'objectif premier est de faire
échouer le plan Marshall et le cas échéant de profiter d'une
situation révolutionnaire. Finalement, les gouvernements en place
tiennent bon[113].
Entrée progressive de la France dans la guerre froide (1944-
1947)

Le dessein géopolitique du général de Gaulle, à la tête du GPRF


jusqu'en janvier 1946, est de contrôler et diviser l'Allemagne pour
empêcher une résurgence de sa puissance, dans une politique
d'équilibre entre les deux très grandes puissances et de garantie
collective de sécurité les associant. Dans un premier temps,
l'accent est mis sur le rapprochement avec Moscou, par la
conclusion d'un traité d'alliance entre la France et l'URSS le
10 décembre 1944[114].

Déçu de l'attitude des Soviétiques qui ne soutiennent pas les


positions françaises sur la question allemande, de Gaulle met en
avant à l'automne 1945 l'idée d'une « Europe occidentale »
regroupant la France, le Benelux, l'Italie, la Rhénanie et le Ruhr, et
peut-être le Royaume-Uni, dans le double objectif d'éviter la
résurgence d'une Allemagne unie et de contrer la politique
soviétique de plus en plus perçue comme hégémonique et hostile
aux intérêts de la France[114].

Tout en demeurant dans la ligne politique générale de de Gaulle,


Léon Blum et Georges Bidault concrétisent en mai 1946 un
premier rapprochement de la politique extérieure de la France
avec les États-Unis par la signature des accords Blum-Byrnes
octroyant une aide financière à la France[115].
Seconde CMAE, à Paris en avril 1946.

La France n'obtient pas satisfaction lors des sessions de 1946 du


Conseil des ministres des Affaires étrangères (CMAE) des quatre
anciens alliés de la Guerre et du Conseil de contrôle allié. Les
déclarations le 10 juillet 1946, lors de la seconde CMAE, de G.
Bidault exposant la position de la France sur les conditions
d'occupation de l'Allemagne[116], et de Molotov sur la politique
allemande de l'Union soviétique illustrent les désaccords profonds
entre les anciens alliés qui mènent à l'échec de cette
conférence[117],[114].

Le 2 décembre 1946, les États-Unis et la Grande-Bretagne


fusionnent leurs zones d'occupation en Allemagne, formant la
bizone[118]. La France ne s'y associe pas en raison de
considérations de politique intérieure : le PCF est au
gouvernement, l'URSS jouit du prestige du vainqueur de la Guerre
et l'idéologie communiste bénéficie d'un large soutien. Il est
impossible de s'aligner trop vite sur une ligne trop clairement
atlantiste[115].

Début 1947, le premier gouvernement de la IVe République, dirigé


par Paul Ramadier, prolonge le tripartisme du GPRF et par
conséquent, en matière de politique extérieure, poursuit une
politique de neutralité et d'équilibre entre les grandes puissances,
de conclusion d'alliances bilatérales et de maintien de l'Empire
colonial. Le traité de Dunkerque d'assistance mutuelle entre la
France et le Royaume-Uni est signé le 4 mars 1947 ; l'Allemagne y
est encore désignée comme l'ennemi[119].

Dans le contexte des premières grèves de 1947, l'exclusion des


ministres communistes du gouvernement Ramadier le 5 mai 1947
met fin au tripartisme et crée les conditions d'un changement de
politique extérieure. À l'issue de la conférence de Paris à l'été
1947, les Soviétiques confirment leur refus du plan Marshall[120],
ce qui conduit la France à réviser définitivement sa politique
relative à l'Allemagne, à accepter la division de l'Europe et à
rejoindre pleinement le camp occidental. La cinquième réunion de
la CMAE à Londres s'achève le 15 décembre 1947 sur un nouveau
constat d'échec[121]. Dans la foulée, la France accepte d'étudier la
fusion de la zone française d'occupation avec la bizone anglo-
américaine ; la trizone ainsi constituée serait un pas décisif vers la
formation d'un État ouest-allemand. La France maintient toutefois
sa demande de trouver un accord sur la Sarre et surtout la Ruhr.
La France accepte aussi d'ouvrir des discussions secrètes
relatives à la mise sur pied d'une alliance de sécurité collective en
Europe occidentale avec les États-Unis ; ces négociations sont à
l'origine du traité de l'Atlantique Nord[115],[122].
Premières crises en Méditerranée orientale et au Moyen-
Orient (1945-1949)

Le Royaume-Uni est depuis des décennies la puissance


dominante dans cette région et aspire à le rester. Espérant tirer
parti de la faiblesse des Britanniques en 1945, Staline entreprend
d'avancer ses pions pour étendre sa zone d'influence en Europe et
rompre ce qu'il ressent comme l'encerclement de l'URSS par le
sud. Les États-Unis apportent dès 1946 leur soutien aux
Britanniques, traduisant le durcissement progressif de la politique
américaine et conduisant Staline à reculer[78].

Crise turco-soviétique des détroits (1945-1946)

La Turquie est l'objet en 1945 et 1946 d'une vive pression des


Soviétiques pour obtenir des rectifications de frontière en Anatolie
et surtout pour que soit révisée la convention de Montreux datant
de 1936 qui régit la navigation en mer Noire et le franchissement
des détroits du Bosphore et des Dardanelles, en échange d'une
alliance. La crise des détroits pousse les Turcs à se rapprocher
des anglo-américains. Truman décide l'envoi d'une force navale
permanente en Méditerranée, à l'origine de la Sixième flotte.
Staline refuse les propositions élaborées de concert par Londres
et Washington de tenue d'une conférence internationale associant
Ankara et toutes les parties, et renonce à pousser l'affaire plus
loin[123],[78].
Crise irano-soviétique (1946)

Article détaillé : Crise irano-soviétique.

La crise irano-soviétique est la toute première épreuve de force de


la guerre froide naissante. À l’été 1941, l’URSS et le Royaume-Uni,
à la recherche d’une voie d’acheminement des armes et du
ravitaillement à destination du front russe, s’étaient entendus pour
occuper chacun une moitié de l'Iran et déposer le chah Reza
Pahlavi, coupable de trop de sympathie vis-à-vis de l’Axe. Son fils,
Mohammed Reza, qui lui a succédé, conclut avec ces puissances
un traité prévoyant le retrait de leurs troupes au plus tard le
2 mars 1946. Très vite cependant, l’URSS soutient deux
mouvements indépendantistes dans le nord du pays afin de
constituer un glacis protecteur comme elle le fait en Europe. Les
négociations relatives à l'octroi de nouvelles concessions
pétrolières aux soviétiques et les pressions occidentales
conduisent finalement l’Armée rouge à se retirer[124].

Guerre civile en Grèce (1946-1949)

Article détaillé : Guerre civile grecque.

Au retrait des occupants de l'Axe en octobre 1944, le parti


communiste grec (KKE) est en position de force parmi les
mouvements de résistance victorieux fédérés au sein de l'EAM-
ELAS[125]. Mais les Britanniques ne veulent en aucune façon que
le pays tombe aux mains des communistes ; Churchill a conclu un
accord dans ce sens avec Staline lors d'une conférence à Moscou
en octobre 1944 et envoyé des troupes pour sanctuariser Athènes
et Salonique. Les Britanniques et les communistes grecs
s'affrontent militairement entre décembre 1944 et janvier 1945.
Respectant son accord avec Churchill confirmé lors de la
conférence de Yalta, Staline demande aux communistes grecs de
trouver une solution politique. Le 9 février 1945, un accord est
signé à Várkiza, prévoyant le dépôt des armes et une régence
exercée par le métropolite Damaskinos d'Athènes jusqu'au retour
du roi Georges II.

Mais la Grande Alliance de la guerre fait peu à peu place à la


guerre froide. Dès lors le KKE de nouveau soutenu par les pays
communistes voisins et notamment la Yougoslavie reprend les
armes au printemps 1946 en réponse à la politique très répressive
menée par le gouvernement qui s'appuie largement sur des
milices de droite. La guerre civile fait rage pendant trois ans. Les
rapports de force s'inversent avec la montée en puissance de
l'aide apportée par les États-Unis[126] au titre de la doctrine
Truman[127] et avec la rupture entre l'URSS et Tito qui interrompt
l'aide militaire au KKE. Les forces armées gouvernementales
prennent le dessus ; la guerre s'achève par une lourde défaite des
forces communistes au mont Grammos en août 1949 suivie par la
signature d'un cessez-le-feu le 16 octobre 1949. La guerre aura
fait plus de 150 000 morts et laissé le pays dévasté et
profondément divisé[128],[129].

Expansion communiste en Asie (1945-1954)

À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis


établissent leur domination sur le Japon, dont la reddition
brutalement accélérée par les bombes atomiques d'Hiroshima et
de Nagasaki a interdit aux Soviétiques de participer suffisamment
à l'effondrement de l'empire japonais pour prétendre jouer un rôle
dans la suite. L'avancée des troupes soviétiques en Mandchourie
et dans la petite péninsule de Corée a toutefois permis de créer
les conditions de l'établissement d'un État communiste, la Corée
du Nord[130].

À la différence de l'Europe, l'extension de la guerre froide à l'Asie


ne résulte pas de politiques volontaristes des deux Grands mais
d'événements initiés en Chine, en Indochine et en Corée[131]. Elle
se traduit par des guerres ouvertes qui font de nombreuses
victimes civiles et militaires. Sur la durée de la guerre froide, la
guerre de Corée, la guerre d'Indochine, la guerre du Viêt Nam, la
guerre d'Afghanistan et le génocide cambodgien totalisent environ
dix millions de morts[132],[11].
Victoire des communistes en Chine (1945-1949)

Articles détaillés : Guerre civile chinoise et Histoire de la


république populaire de Chine.

Timbre commémoratif de la signature


du pacte sino-soviétique en 1950

La guerre civile entre nationalistes et communistes reprend en


Chine dès la capitulation japonaise. Staline trouve initialement
plus avantageux de s’accommoder du régime nationaliste de
Tchang Kaï-chek plutôt que de soutenir pleinement la révolution
communiste dirigée par Mao Zedong. Le 15 août, le
gouvernement chinois signe un traité d'amitié avec l'Union
soviétique, prévoyant le retour de la Mandchourie à la Chine et
reconnaissant la souveraineté soviétique à Port-Arthur : les
communistes chinois apparaissent isolés politiquement par cette
victoire stratégique des nationalistes. Les États-Unis tentent une
médiation et nomment en novembre 1945 le général Marshall
ambassadeur des États-Unis en Chine. Une mission américaine
est installée à Yan'an dans l'objectif d'aboutir à la formation d'un
gouvernement de coalition communiste-nationaliste. Face à
l'échec de plus en plus évident de cette politique, Marshall
retourne à Washington en janvier 1947 pour y prendre la fonction
de Secrétaire d'État[133],[134].
Pendant les pourparlers, les opérations militaires sont engagées
dès septembre 1945 : les troupes nationalistes avancent sur la
place-forte communiste du Shanxi, afin d'en prendre le contrôle.
Les troupes communistes ripostent et affrontent les nationalistes
jusqu'en octobre, mettant finalement hors de combat treize
divisions de l'armée du Kuomintang. Les défaites militaires
successives des nationalistes aboutissent à la proclamation de la
république populaire de Chine par Mao Zedong le
1er octobre 1949[135],[130]. Se substituant à celui de 1945, un traité
d'amitié, d'alliance et d'assistance mutuelle est conclu avec
l'Union soviétique le 14 février 1950[136].

Guerre d'Indochine (1946-1954)

Article détaillé : Guerre d'Indochine.

Après la défaite du Japon, la France va réussir à rétablir fin 1945


son autorité sur la majeure partie de l'Indochine. Simultanément,
le 2 septembre 1945, Hô Chi Minh proclame l'indépendance de la
république démocratique du Viêt Nam[137]. Après une période de
négociations, le conflit éclate avec le bombardement du port
d'Haïphong par la Marine française le 23 novembre 1946. Dès lors,
Hô Chi Minh écarte l'option de la Fédération indochinoise voulue
par la France. Le 19 décembre 1946, l'insurrection de Hanoï
marque le début de la guerre : le gouvernement de la république
démocratique du Viêt Nam déclenche des hostilités dans tout le
nord du Viêt Nam, et entre dans la clandestinité[138].
La guerre dure jusqu'en juillet 1954. La chute en mai du camp
retranché français de Diên Biên Phu, puis la signature des accords
de Genève, marquent la fin de l'Indochine française et la partition
du Viêt Nam en deux États, le Viêt Nam du Nord communiste et le
Viêt Nam du Sud soutenu par les États-Unis qui vont prendre le
relais de la France et s'engager progressivement dans ce qui
deviendra la guerre du Viêt Nam[139].

Guerre de Corée (1950-1953)

Article détaillé : Guerre de Corée.

Des marines à Séoul, en septembre


1950.

Après la défaite japonaise en août 1945, la Corée est coupée en


deux au niveau du 38e parallèle : au Sud, la république de Corée,
pro-américaine, dirigée par Syngman Rhee, au Nord, la république
populaire démocratique de Corée, pro-soviétique, dirigée par Kim
Il-sung. En 1948 et en 1949, les armées soviétiques et
américaines quittent leurs zones d’occupation respectives, de part
et d’autre du 38e parallèle[140].

Les Nord-coréens, bientôt soutenus par les Chinois, font pression


sur Staline pour qu'il accepte que soit lancée une offensive
militaire pour conquérir la Corée du Sud. Le 25 juin 1950, l’armée
nord-coréenne franchit le 38e parallèle. La réaction des États-Unis
est immédiate. Les 25 et 27 juin, les Nations unies condamnent
l’agression nord-coréenne et décident de venir en aide à la Corée
du Sud[i]. Les forces de l’ONU, commandées par MacArthur et
formées en majeure partie de contingents américains, repoussent
les forces nord-coréennes et se rapprochent de la frontière
chinoise fin septembre 1950. Mais en octobre, l’intervention de
850 000 « volontaires du peuple chinois » contraint les forces de
l'ONU à se replier sur le 38e parallèle, où le front finit par se
stabiliser en mars 1951[141].

Pour remporter la victoire, MacArthur propose alors un plan


d'escalade du conflit à Truman : bombardement de la
Mandchourie, blocus naval des côtes chinoises, débarquement
des forces du général Tchang Kaï-chek en Chine du Sud et, le cas
échéant, emploi de l’arme atomique. Truman, qui est convaincu
qu’une telle initiative provoquera une intervention soviétique,
refuse et le remplace par le général Matthew Ridgway[141].

Le 27 juillet 1953, après la mort de Staline et au bout de deux ans


de pourparlers, l’armistice signé à Panmunjeom rétablit le statu
quo ante bellum, mais n'est suivi d’aucun traité de paix[142].
Première crise de Berlin et consolidation des deux blocs
(1948-1955)

Blocus de Berlin et partage de l'Allemagne

Atterrissage d'un C-54 à Tempelhof.

Articles détaillés : Blocus de Berlin, Allemagne de l'Ouest et


République démocratique allemande.

L'année 1948 s'ouvre par la prise de pouvoir du parti communiste


en Tchécoslovaquie, qui met fin au régime démocratique en place
depuis la fin de la guerre. Cet évènement, appelé le coup de
Prague, achève de faire basculer sous contrôle soviétique tous les
pays à l'est du rideau de fer[143]. En réaction, les Occidentaux
décident de transformer à brève échéance leur trizone en un État
souverain ouest-allemand au cours de la conférence tenue à
Londres d'avril à juin 1948. La première phase du processus est la
création du Deutsche Mark, qui devient le 20 juin la monnaie
commune aux trois zones occidentales. Staline proteste contre
cette division de fait de l’Allemagne et, le 23 juin 1948, il profite de
l’isolement géographique de Berlin[j] pour bloquer tous les accès
terrestres et fluviaux des secteurs occidentaux où résident plus de
deux millions d’habitants[144].
Pour sauver la ville de l’asphyxie, Britanniques et Américains
décident finalement de mettre en place un pont aérien pour en
assurer le ravitaillement en vivres, carburant, et charbon. Durant
les onze mois que dure le blocus, les 275 000 vols effectués
acheminent plus de 2 millions de tonnes de fret. Le 12 mai 1949,
conscient de son échec, Staline décide de lever le blocus[145].

Le 23 mai 1949, la division de l’Allemagne devient officielle, par la


promulgation de la loi fondamentale (Grundgesetz), acte de
naissance de la République fédérale d’Allemagne (RFA,
Bundesrepublik Deutschland), dont la capitale fédérale est
Bonn[146]. Le 7 octobre 1949, la zone soviétique à son tour se
constitue en un État souverain[147], la République démocratique
allemande (RDA, Deutsche Demokratische Republik), dont la
capitale est Berlin-Est. Les deux entités refusent de se reconnaître
juridiquement[144].

Cette crise diminue le prestige de l'URSS dans le monde à cause


des images de Berlinois affamés résistant à sa politique de force
et de l'humiliation que représente l'échec du blocus. Elle
augmente corrélativement aux yeux des Allemands de l'Ouest
celui des États-Unis, dont le statut passe de celui d'occupant à
celui de protecteur. Le partage de facto de l'Europe en deux zones
séparées par le rideau de fer devient une réalité acceptée des
deux côtés[148].
Soviétisation de l'Europe de l’Est

Articles détaillés : Histoire économique du Bloc de l'Est et Procès


de Prague.

Le maintien des pays d'Europe de l'Est sous son contrôle total


constitue une préoccupation majeure de Staline, qui va se traduire
en quelques années par leur soviétisation complète, sur le plan
politique comme économique. Seule la Yougoslavie dirigée par
Tito réussit à échapper à l'emprise soviétique, mais elle
représente pour le Kominform l'ennemi à abattre[149].

Sur le plan politique, les dirigeants qui veulent faire entendre leur
voix sont écartés, soit par discréditation ou intimidation, soit par
des procès politiques où ils sont accusés de « titisme », de
« déviationnisme » c'est-à-dire de dévier de la politique de
Moscou, de « cosmopolitisme », de « sionisme » ou de travailler
pour l'Occident. De très nombreuses personnes sont
emprisonnées ou exécutées, l’immense majorité tout simplement
car ils gênent les régimes alors en place, alors que ce sont
souvent d’authentiques communistes comme le Hongrois László
Rajk exécuté en 1949[150]. Le dirigeant communiste tchèque
Klement Gottwald organise lui-même les procès de Prague en
1952 afin tout à la fois d'écarter ses rivaux et d'excuser ses
difficultés[151]. Les dirigeants communistes ne tolèrent aucune
manifestation ouverte d'opposition : premières du genre, les
insurrections ouvrières de juin 1953 contre le régime communiste
pro-soviétique qui éclatent en République démocratique
allemande sont sévèrement réprimées[152].

Sur le plan économique, les États satellites d'Europe de l'Est sont


forcés d'appliquer le modèle soviétique : collectivisation de
l'agriculture, nationalisation de la quasi-totalité des activités
économiques et planification centralisée à cinq ans calquée sur le
calendrier et le modèle des plans à cinq ans de l'URSS.

Déploiement de réseaux d'alliance politique, économique ou


militaire

Articles détaillés : Bloc de l'Est, Bloc de l'Ouest, Traités


internationaux de la guerre froide, Organisation du traité de
l'Atlantique nord et Pacte de Varsovie.

Carte des différents accords de


sécurité conclus par les États-Unis
entre 1947 et 1959.

Alliances militaires en Europe : OTAN


(1949) et Pacte de Varsovie (1955).

La consolidation du bloc occidental se poursuit pendant ces


années avec la mise en place par les États-Unis et leurs alliés d'un
important réseau d’alliances défensives en Europe et dans le reste
du monde : après le traité de Bruxelles (1948) signé entre
Européens, le Traité de l'Atlantique Nord[153] scelle en avril 1949
une alliance forte entre les États-Unis et leurs alliés en Europe. En
raison des craintes résultant de l'éclatement de la guerre en
Corée, les signataires de ce traité décident fin 1950 de mettre en
place une structure militaire intégrée, l'OTAN, dont le premier
Commandant Suprême est le Général Dwight D.
Eisenhower[154],[155].

Des alliances multilatérales, plus lâches, sont également conclues


dans d'autres zones géographiques : l'Organisation des États
américains en 1948, l’ANZUS (1951), l’Organisation du traité de
l'Asie du Sud-Est (OTASE) (1954) et le pacte de Bagdad (1955). Le
principe général à la base de toutes ces alliances est que leurs
pays signataires s’engagent à s’aider mutuellement en cas
d’agression[156],[157]. En Asie, Washington mise plutôt sur des
alliances bilatérales fortes avec le Japon (traité de sécurité de
1951[158]), les Philippines (traité de défense mutuelle de 1951[159])
et la Corée du Sud (traité de défense mutuelle de 1953[160]),
assorties du droit de stationnement de forces américaines[161].

Du côté soviétique, en réponse au Plan Marshall et à la création


de l’OECE, l’URSS fonde en janvier 1949 le Conseil d'assistance
économique mutuelle (CAEM, en anglais COMECON), qui est
chargé de coordonner les économies des démocraties populaires
et de planifier les échanges commerciaux entre elles dont
l'activité sera cependant assez limitée[162].

En contrepartie d'une présence militaire renforcée sur le sol


européen, les États-Unis exigent en 1950 le réarmement de
l'Allemagne de l'Ouest (la RFA) malgré de fortes réticences en
Europe et pas seulement en France. Les alliés occidentaux
finissent par s'accorder sur le projet, d'initiative française, de
création d'une armée européenne concrétisé par le traité
instituant la Communauté européenne de défense signé en
mai 1952. Simultanément, les accords de Bonn restituent à la RFA
la plupart de ses droits souverains. Après le refus du Parlement
français de ratifier la CED, les Occidentaux s'accordent à l'issue de
la conférence des Neuf Puissances sur la création de l'Union de
l'Europe occidentale, l'entrée de la RFA dans l'OTAN et la cessation
du régime d'occupation dans la RFA. Les accords de Paris qui en
découlent sont signés en octobre 1954 et entrent en vigueur en
mai 1955[163],[164].

En mai 1955, à la suite de l’admission de la RFA dans l’OTAN,


l’URSS crée le pacte de Varsovie, qui officialise l’autorité
soviétique sur les armées des démocraties populaires[165],[166]. La
même année, la doctrine Hallstein, élaborée par la RFA, énonce
que quiconque reconnaîtrait la RDA couperait, de fait, ses
relations diplomatiques avec Bonn, qui s'affirme comme seule
représentante légitime de l'Allemagne. Les deux blocs se sont en
Europe constitués et organisés pour durer[167].

Contrôle étroit des Occidentaux sur leurs zones d'influence au


Moyen-Orient et en Amérique latine

Le Moyen-Orient demeure durant la décennie 1945-1955 dominé


par les influences occidentales. Riche en pétrole, la région est le
terrain de luttes d'influence entre Américains et Britanniques et de
courants nationalistes qui provoquent une grande instabilité sans
toutefois ouvrir la porte aux communisme. Les États-Unis mettent
en place en 1955 via le Pacte de Bagdad une alliance avec quatre
des principaux États arabes de la région. En Égypte toutefois, les
Britanniques perdent leur position privilégiée et le contrôle du
canal de Suez avec l'arrivée au pouvoir de Nasser en 1954 qui
jusqu'à sa mort en 1970 va symboliser le nationalisme pan-
arabe[168].

Les États-Unis ont toujours considéré l'Amérique latine comme


leur zone d'influence exclusive. En 1947, les États américains
signent le pacte de Rio, qui est un traité d'assistance réciproque.
Puis, la coopération est renforcée en 1948 par l'instauration de
l'Organisation des États américains (OEA) qui regroupe les vingt
États américains. Mais comme ailleurs, le continent n'est pas
exempt de troubles liés à des aspirations nationalistes, à des
revendications économiques et sociales et à l'omnipotence
américaine. Les Américains surveillent le développement des
mouvements d'obédience communiste et veulent à tout prix éviter
leur accession au pouvoir[168]. Selon cette logique, ils participent
au coup d’État de 1954 au Guatemala qui remplace un
gouvernement démocratiquement élu, proche des communistes
locaux, par une dictature militaire[169]. Au Paraguay, le général
Stroessner profite d'une situation politique très instable pour
prendre le pouvoir en 1954 et instaurer un régime dictatorial
soutenu par les États-Unis où les libertés individuelles sont
restreintes et les opposants éliminés au nom de la lutte contre le
communisme[170].

Lutte anti-communiste et maccarthysme aux États-Unis

Articles détaillés : House Un-American Activities Committee,


Maccarthysme et Joseph McCarthy.

L'impérialisme soviétique vu par le


magazine Time, 1952.

En Europe les partis communistes sont écartés du gouvernement


en 1947 en France et en Italie[171]. Aux États-Unis, la lutte contre
l'espionnage soviétique et les sympathisants communistes
devient un sujet politique de premier plan dès la fin de la guerre.
Grâce au projet Venona de décryptage des communications
soviétiques, les Américains acquièrent en 1946 la certitude que le
projet secret Manhattan de fabrication de la bombe atomique a
été espionné par les Soviétiques[172]. À partir de 1946, la
« Commission parlementaire sur les activités anti-américaines »
(HUAC) focalise son activité sur les activités communistes. Entre
autres, des artistes suspectés de sympathies communistes sont
empêchés de travailler ; Bertolt Brecht, Charlie Chaplin, Jules
Dassin ou Orson Welles doivent quitter les États-Unis. Jouant sur
une nouvelle « peur rouge », Truman institue en 1947 un
programme de loyauté des employés fédéraux américains, pour
repérer et écarter les fonctionnaires fédéraux coupables de
sympathies communistes[173]. Les investigations concernent plus
de trois millions d'employés fédéraux, dont plusieurs milliers sont
contraints à la démission[174].

Entre 1950 et 1954, le sénateur républicain Joseph McCarthy


mène une véritable chasse aux « Rouges » historiquement connue
sous le nom de maccarthysme. Il fait mettre en accusation tous
ceux qu’il soupçonne d’être des membres ou de simples
sympathisants du Parti communiste des États-Unis ; des
fonctionnaires, des artistes, des intellectuels, des universitaires et
des hommes politiques sont ciblés. Finalement, en 1954,
McCarthy met en doute la loyauté de l’armée. Il est alors l’objet
d’un blâme de la part de ses collègues du Sénat. Son discrédit
personnel met fin à la période du maccarthysme[174].
Vers l'équilibre de la terreur nucléaire (1949-1953)

Article détaillé : Dissuasion et prolifération nucléaires pendant la


guerre froide.

À l'été 1949, un certain optimisme prévaut à Washington avec


l'échec du blocus de Berlin, la défaite des communistes en Grèce
et la rupture entre la Yougoslavie et l'URSS. Mais la fin de l'année
1949 voit la situation se détériorer rapidement du point de vue
occidental avec l'explosion de la première bombe atomique
soviétique, la victoire de Mao Zedong en Chine et la conclusion du
pacte sino-soviétique[175].

Explosion de Ivy Mike, la première


bombe H testée.

C'est dans ce contexte qu'aux États-Unis une commission dirigée


par Paul Nitze élabore un document intitulé Objectifs et
programmes des États-Unis pour la sécurité nationale des États-
Unis qui sera présenté à Truman en avril 1950 dont le contenu
aura une influence majeure sur la politique américaine des
décennies suivantes. Connu sous l'appellation NSC-68[176], il
réévalue fortement la menace soviétique et préconise un
renforcement massif des moyens militaires, estimant que l'action
diplomatique et économique au cœur de la politique américaine
des années précédentes n'est pas suffisante[177]. Au même
moment, Truman décide de lancer la fabrication d'une arme
thermonucléaire (la bombe H)[178] dont le premier essai a lieu le
1er novembre 1952[179]. Parallèlement, le programme nucléaire
soviétique se développe très rapidement, puisqu'il réussit à
réaliser un premier essai de bombe H en août 1953.

Les revers subis par les Américains après l'entrée de la Chine


dans la guerre de Corée les conduisent à envisager l'usage
d'armes atomiques. Truman tranche finalement en faveur de leur
non-usage, les installant de fait dans un rôle de dissuasion tant
leur emploi présente des risques d'escalade incontrôlée, de
détérioration des relations internationales y compris avec des
pays alliés et de réprobation par l'opinion mondiale[180],[181].

Première vague de décolonisation et naissance du


mouvement des non-alignés (1945-1957)

La fin de la Seconde Guerre mondiale sonne le glas des empires


coloniaux. Les puissances coloniales, la France et le Royaume-Uni
en premier, sont affaiblies tandis que les États-Unis et l'URSS sont
anticolonialistes et espèrent en recueillir les fruits. Une première
vague de décolonisation touche principalement de 1945 à 1957 le
Proche et Moyen-Orient et l'Asie du Sud-Est. La France s'y oppose
autant qu'elle peut car elle compte sur son empire pour retrouver
sa grandeur d'avant-guerre[168].
Au Moyen-Orient, la France est isolée et contrainte d'abandonner
ses mandats en Syrie et au Liban, tandis que du retrait des
Britanniques de Palestine et de Transjordanie naissent Israël et la
Jordanie. La proclamation de l'État d'Israël est refusée par les
États arabes et déclenche la guerre israélo-arabe de 1948-1949.
L'Italie est aussi contrainte d'abandonner ses colonies : la Libye
accède à l'indépendance en 1951, l'Érythrée est fédérée à
l'Éthiopie, la Somalie en 1960[168].

La décolonisation en Asie résulte du très fort sentiment


nationaliste né des occupations européennes et japonaises. Entre
1945 et 1957 une dizaine d'États acquièrent leur indépendance, le
plus souvent par la guerre ou dans la violence comme c'est le cas
pour les anciennes colonies françaises d'Indochine en 1954, ou
lors de la partition faîte pour instaurer l'Inde et le Pakistan en
1947, ou encore en Indonésie que les Pays-Bas doivent se
résigner à abandonner en 1949. Sauf au Viêt Nam, les
insurrections communistes comme celles en Malaisie ou en
Indonésie n'aboutissent pas, les partis nationalistes l'emportant
partout ailleurs[168].

Nombre de ces nouveaux États veulent soutenir l'accession à


l'indépendance des pays encore colonisés et affirmer leur
neutralité face aux deux blocs. Vingt-neuf d'entre eux, aux
premiers rangs desquels l'Inde, l'Indonésie et l'Égypte, participent
à une grande conférence à Bandung en avril 1955 qui pose les
bases du mouvement des non-alignés. Cependant, les
divergences sont notables entre ceux qui sont proches des
Occidentaux et ceux qui développent des relations avec Moscou
ou Pékin[182],[183],[184].

Des moyens considérables dévolus au renseignement et à


la guerre secrète

Articles détaillés : Renseignement, Central Intelligence Agency,


National Security Agency et KGB.

Les services de renseignement jouent un rôle important durant


toute la guerre froide. Aux États-Unis, la CIA (« Agence centrale de
renseignement »), le principal service de renseignement extérieur,
est créée en 1947 par le National Security Act[185],[186]. Une
directive du NSC de 1948 autorise la CIA à mener des opérations
secrètes en sus de sa mission de base de collecte de
renseignement[187]. La NSA (« Agence nationale de sécurité »),
fondée en 1952 au sein du département de la Défense des États-
Unis, est responsable du renseignement d'origine
électromagnétique[188]. Le FBI (« Bureau fédéral d'enquête ») est
depuis 1908 l'agence fédérale américaine chargée du
renseignement intérieur et du contre-espionnage[189].

En Union soviétique, le Ministère à la sécurité gouvernementale


(MGB) est remplacé en 1954 par le KGB (« Comité pour la sécurité
de l'État »), qui assure un double rôle de sécurité intérieure et de
renseignement extérieur jusqu'à sa dissolution en 1991. Bien qu'il
consacre la majeure partie de ses activités à son rôle intérieur de
police politique de l'État et de contre-espionnage, le KGB est aussi
le plus grand service de renseignement au monde. À son apogée,
il emploie 480 000 personnes, dont 200 000 aux frontières, et des
millions d'informateurs. L'Armée rouge dispose aussi du GRU
(« Direction générale du renseignement ») placé sous son autorité
directe[190],[191].

Un avion JC-119G récupère en vol une


capsule Corona en 1960.

Dans le domaine du renseignement, les moyens techniques


prennent de plus en plus d'importance. Dès 1945, la NSA
intercepte les télégrammes entrant aux États-Unis et en sortant au
titre de l'opération Shamrock[192]. Les avions U-2 effectuent des
prises de photos au-dessus de l'URSS à partir de 1956,
principalement dans le but de repérer les sites soviétiques de
lancement de missiles intercontinentaux[193]. Un satellite de
reconnaissance américain de la série Corona réussit pour la
première fois en 1960 à ramener sur terre des photos prises dans
l'espace[194]. Le renseignement électro-magnétique se développe
à partir de la fin des années 1960 avec des satellites, dont le
premier de cette catégorie, Canyon 1, est lancé en 1968 par les
États-Unis[195]. En 1947, les services de renseignements des
États-Unis, du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande
signent l’accord UKUSA, dans le cadre duquel le système de
renseignement d'origine électromagnétique Echelon sera mis en
place dans les années 1960[196].

Dans le domaine des opérations secrètes, la CIA a le plus souvent


comme objectif de soutenir l'arrivée au pouvoir d'un
gouvernement favorable à la politique des États-Unis. Dans les
années 1950, la CIA parvient en 1953 en Iran à renverser
Mossadegh et à installer Reza Pahlavi (opération Ajax)[197] ; en
1954 son opération PBSUCCESS réussit à renverser le président
du Guatemala, Jacobo Árbenz Guzmán[198] ; en revanche, elle
échoue dans sa tentative de coup d'état militaire en Indonésie en
1958[199]. Dans les années 1960, la CIA intensifie ses actions
contre les États dont les gouvernements sont aux yeux des États-
Unis trop proches des communistes, et notamment au Congo, à
Cuba, en République dominicaine, au Viêt Nam du Sud, en Bolivie,
au Brésil et au Ghana. Au Congo, la CIA complote en 1960 et 1961
pour renverser Patrice Lumumba, chef du gouvernement de la
république démocratique du Congo, qui meurt assassiné[200],[201].

Dans le domaine des actions de propagande, la station de radio


Voice of America commence, en janvier 1947, à diffuser des
émissions régulières vers la Russie depuis Munich, Manille et
Honolulu, que les Soviétiques s'efforcent de brouiller[202].
Coexistence pacifique et nouvelles crises sur
fond d'équilibre de la terreur (1956-1962)

Coexistence pacifique entre les deux Grands

Les années Khrouchtchev et Eisenhower (1953-1960)

Articles détaillés : Coexistence pacifique, Nikita Khrouchtchev et


Présidence de Dwight D. Eisenhower.

Lors d'un dîner d'État en 1959 aux


États-Unis, Nina Khrouchtchev et
Mamie Eisenhower accompagnent
leur époux Nikita Khrouchtchev et
Dwight D. Eisenhower.

Eisenhower succède à Truman en janvier 1953 à la présidence


des États-Unis. La mort de Staline en mars 1953 provoque un
espoir de changement que la lutte pour le pouvoir et l'absence
d'initiative extérieure majeure par des Soviétiques préoccupés par
leurs problèmes intérieurs va entretenir pendant plus de deux
ans[203]. Nikita Khrouchtchev, dit « Mr K », prend peu à peu
l'ascendant sur la direction collégiale en place depuis la mort de
Staline pour devenir le nouveau numéro un soviétique. La
signature du traité de paix relatif à l'Autriche en mai 1955 est
interprétée positivement à l'Ouest. Puis en 1956, il condamne les
crimes de Staline, commence le processus de déstalinisation et
énonce la coexistence pacifique[204]. Dans le même temps, l'URSS
commence à disposer tout à la fin des années 1950 d'armes
nucléaires qui représentent une réelle menace pour les États-Unis,
dont la possession encourage Khrouchtchev à mener une
politique extérieure offensive en Europe et à Cuba notamment et à
adopter une posture stratégique militaire basée sur la guerre
nucléaire[205],[206].

Du côté américain, en janvier 1957, Eisenhower promet des aides


économiques et militaires aux États du Moyen-Orient pour faire
face à l'influence soviétique et réaffirme que les États-Unis
répondront militairement à toute agression. Cette politique,
connue comme la doctrine Eisenhower, est appliquée lors de la
crise de 1958 au Liban, durant laquelle les Américains
interviennent avec d'importants moyens militaires[207],[208],[209].

Les sommets entre les dirigeants américains et soviétiques


reprennent après dix ans d'interruption. Khrouchtchev rencontre
Eisenhower en 1955 à Genève[210], en 1959 aux États-Unis[211] et
en 1960 en France. Ce dernier sommet tourne court[212],[213] à la
suite de l'incident de l'avion espion U-2 américain abattu au-
dessus du sol soviétique[k],[193].

Les années Khrouchtchev et Kennedy (1961-1963)

Article détaillé : Présidence de John Fitzgerald Kennedy.


John F. Kennedy gagne les élections présidentielles américaines
de 1960. Il favorise la coexistence pacifique avec l’URSS, mais
veut en même temps empêcher le communisme de se répandre
dans le tiers monde. Les grandes lignes de la doctrine de Kennedy
en matière de politique étrangère sont tracées dans son discours
inaugural du 20 janvier 1961. Il poursuit la politique d'endiguement
de ses prédécesseurs en assurant « que nous combattrons
n'importe quel ennemi pour assurer la survie et la victoire de la
liberté ». Mais Il souhaite aussi « que les deux camps, pour la
première fois, formulent des propositions sérieuses et précises
concernant l'inspection et le contrôle des armements » nucléaires,
et il annonce « l’Alliance pour le Progrès », un programme d'aide
économique pour aider l’Amérique latine et contrer l'influence de
Cuba[214],[215].

Kennedy et Khrouchtchev se rencontrent en 1961 à Vienne sans


résultat. Le dirigeant soviétique poursuit une approche offensive
de la coexistence pacifique qui culmine avec la crise des missiles
de Cuba de 1962. Du côté américain, la doctrine MacNamara de
riposte graduée remplace la doctrine Dulles de représailles
massives. Kennedy engage les États-Unis sur tous les fronts en
accroissant l’aide américaine au Congo-Kinshasa et en envoyant
des « conseillers militaires » au Laos et au Viêt Nam[214],[215].

La conquête de l'espace devient un nouveau terrain de


compétition entre les deux Grands, dont les enjeux dépassent de
loin sa dimension scientifique. Après les succès des Soviétiques
qui lancent en 1957 le premier satellite, Spoutnik 1, puis envoient
en avril 1961 le premier homme dans l'espace, Youri Gagarine, il
s'agit pour les Américains de réaffirmer aux yeux du monde leur
prééminence scientifique et indirectement leur capacité à gagner
la course aux missiles balistiques intercontinentaux qui sont en
passe de devenir le vecteur principal de l'arme nucléaire.
Convaincu qu'aucun autre projet spatial ne sera plus
impressionnant pour l'humanité, Kennedy annonce le 25 mai 1961
l'objectif d'envoyer un Américain sur la Lune avant la fin de la
décennie. Doté de moyens considérables, le programme Apollo
permet d'atteindre cet objectif en juillet 1969[216],[217]. Les
programmes spatiaux soviétiques connaissent à partir de 1965 de
nombreux déboires : l'écrasement sur la lune de Luna 15, lancé en
même temps qu'Apollo 11, symbolise la victoire des Américains,
qui ne manque pas d'être exploitée pour illustrer la supériorité de
leur modèle de société sur celui des Russes[218],[219].

Insurrection de Budapest (1956)

Article détaillé : Insurrection de Budapest.

En Hongrie, l'éviction du dirigeant réformiste Imre Nagy en


avril 1955 par un proche du stalinien Mátyás Rákosi est à l'origine
d'une vague d'agitation dans les milieux étudiants et intellectuels.
L'année suivante, la dénonciation des crimes de Staline et le début
de la déstalinisation entraînent des bouleversements au sein du
bloc de l'Est. En Pologne, un mouvement de protestation populaire
entraîne le retour au pouvoir de Władysław Gomułka, un dirigeant
alors jugé plus modéré. La situation polonaise a des
répercussions sur celle de la Hongrie, qui prend un tour beaucoup
plus dramatique : le 23 octobre 1956, un soulèvement spontané
embrase Budapest, authentique mouvement de masse provoqué
par le rejet du régime stalinien et par une volonté d’améliorer la
situation sociale. Une partie de l'armée se place du côté des
insurgés. L’enquête menée par le Comité spécial de l’ONU sur la
Hongrie en 1957 conclut son rapport en disant que le
« soulèvement hongrois a eu un caractère non seulement national,
mais aussi spontané ». L’agitation des écrivains, des étudiants et
des journalistes traduit une émancipation progressive vis-à-vis du
Parti des travailleurs hongrois, parti unique, ainsi qu’une
désagrégation du système totalitaire. Mais l’insurrection
hongroise est rapidement écrasée par les chars soviétiques en
novembre 1956, sans réelle réaction du bloc de
l'Ouest[220],[221],[222],[223],[224].

Rivalités au Moyen-Orient et crise de Suez (1953-1956)

Articles détaillés : Crise du canal de Suez, Gamal Abdel Nasser et


Canal de Suez.
Le Moyen-Orient est l'enjeu de rivalités entre les deux blocs liées à
sa position géo-stratégique et à ses immenses réserves de
pétrole, nourries du conflit israélo-arabe et de l'héritage du
colonialisme britannique et français[225].

La crise de Suez trouve son origine dans la résurgence du


nationalisme arabe, incarné par Nasser qui prend le pouvoir en
Égypte en 1954. Il affiche des positions très hostiles à Israël et
nationalise le canal de Suez en juillet 1956. L'Union soviétique le
soutient, accepte de financer la construction du barrage
d'Assouan et commence à fournir des armes à l'Égypte[226].

Pour autant Eisenhower souhaite poursuivre une politique de


développement des relations avec les États arabes, après la
signature du pacte de Bagdad, et intensifie les actions sur le
terrain diplomatique avec toutes les parties. Mais les Anglais et
les Français s'engagent sur le terrain de la reprise de contrôle du
canal par la force et concluent un accord secret avec les
Israéliens le 24 octobre 1956[227]. Les Israéliens envahissent
l'Égypte le 29 octobre, suivis par les Anglais et les Français le
31 octobre, sans information préalable des États-Unis[228]. Le
5 novembre, l'Union soviétique accuse la France et la Grande-
Bretagne de mener une guerre coloniale et en termes à peine
voilés agite la menace de l'emploi des armes nucléaires[227],[229].
Sans le soutien des États-Unis, les trois pays n'ont d'autre choix
que d'accepter un cessez-le-feu le 7 novembre et un règlement
pacifique sous l'égide de l'ONU[230].

L'Union soviétique tire un double bénéfice de cette crise : elle lui


permet d'avoir les mains libres au même moment pour régler dans
son propre camp la crise hongroise et elle confirme son statut de
seule grande puissance face aux américains. Du côté américain,
Eisenhower est triomphalement réélu le 6 novembre 1956 et sort
de la crise avec une forte image personnelle dont il profite pour
faire passer début 1957 au Congrès américain sa vision politique
pour le Moyen-Orient, connue sous le nom de doctrine
Eisenhower[231], par laquelle les États-Unis s'autorisent à apporter
une assistance économique et militaire si nécessaire afin de
protéger leurs intérêts[232].

Rupture sino-soviétique (1958-1962)

Article détaillé : Rupture sino-soviétique.

La Chine juge la politique soviétique de coexistence pacifique trop


conciliante à l'égard de l'Ouest et refuse de s'associer aux
critiques à l'encontre de Staline que Khrouchtchev formule
publiquement. En 1958, Mao Zedong prône la « révolution
permanente » et lance le « grand bond en avant » que les
Soviétiques jugent dangereux. En 1959, l'URSS cesse d'apporter
son aide à la Chine pour la fabrication d'une bombe atomique, et
prend le parti de l'Inde dans le différend qui l'oppose à la Chine à
propos du Tibet. La fracture croissante entre réalisme soviétique
et dogmatisme chinois est exposée au grand jour lors du XXIIe
Congrès du PCUS d'octobre 1961. La crise s'amplifie encore en
1962 lorsqu'éclatent des incidents de frontières sporadiques entre
la Chine et l'URSS[233].

Deuxième crise de Berlin (1958-1963)

Articles détaillés : Crise de Berlin (1958-1963), Mur de Berlin et


Émigration depuis le bloc de l'Est.

En 1948-1949, une première crise ouverte par le blocus soviétique


des accès terrestres à Berlin-Ouest, auquel les occidentaux ont
répondu par un pont aérien, s’est achevée par le maintien du
statut d'occupation quadripartite de Berlin issu de la conférence
de Potsdam. Dix ans après, le contexte géopolitique a beaucoup
changé. La pérennisation de la RFA et de la RDA, solidement
arrimées respectivement à l’Ouest et à l’Est, instaure une partition
de fait de l’Allemagne. L’OTAN et le Pacte de Varsovie se font face
avec des forces conventionnelles et nucléaires considérables[234].

John Fitzgerald Kennedy et Nikita


Khrouchtchev en 1961.
La question allemande préoccupe Khrouchtchev pour au moins
trois raisons : la montée en puissance de la RFA sur le plan
économique (« le miracle allemand ») et ses ambitions
nucléaires[235],[236], les difficultés économiques de la RDA malgré
un développement réel, et surtout l’émigration massive des
Allemands de l’Est vers la RFA. Plus de 2,7 millions d'Allemands,
dont nombre d’ingénieurs, de médecins ou d’ouvriers spécialisés,
fuient la RDA par Berlin entre 1949 et 1961[237]. Les dirigeants
soviétiques, qui accordent des aides importantes à la RDA,
craignent que le régime finisse par s’effondrer, mettant ainsi en
danger le Bloc de l’Est dans son ensemble.

La crise débute le 27 novembre 1958 avec l’envoi par


Khrouchtchev d’une note aux Occidentaux dans laquelle il
propose d'abroger le statut quadripartite de l'ancienne capitale du
Reich et de transformer Berlin en une « ville libre » démilitarisée,
dotée d'un gouvernement propre[238],[239]. Les Occidentaux
répondent à cette note en rejetant en bloc son argumentaire
juridique et en réaffirmant leur droit d'être à Berlin[240].
Commencent alors de longs échanges diplomatiques, dont les
temps forts en sont les rencontres au sommet des quatre
puissances à Paris en 1960 et à Vienne en 1961, qui n’aboutissent
à aucun accord. Khrouchtchev annonce qu'il va signer un traité de
paix avec la RDA, qui ne se sent liée en aucune manière par les
accords de Potsdam[241]. Kennedy hausse le ton et annonce le
25 juillet 1961 une augmentation importante des moyens
militaires américains et les principes qui constituent la ligne rouge
à ne pas franchir par les soviétiques : droit de présence et droit
d’accès des Occidentaux à Berlin-Ouest, garantie de la sécurité et
des droits des habitants de Berlin-Ouest[242].

Le mur de Berlin est l’un des


symboles majeurs de la guerre froide.

Le temps joue contre Khrouchtchev qui n’a rien obtenu en deux


ans et demi de négociations. La décision est alors prise, début
août, de fermer la frontière entre les deux parties de Berlin ainsi
qu’entre Berlin-Ouest et la RDA. Dans la nuit du 12 au
13 août 1961, les forces armées de la RDA coupent les voies
d’accès routières et les voies ferrées et commencent l’érection du
mur de Berlin, un des symboles majeurs de la guerre froide. Les
réactions occidentales se limitent à des protestations verbales.
Kennedy confie peu après à l'un de ses conseillers que « le mur
n'est pas une très bonne solution, mais c'est diablement mieux
qu'une guerre »[243].

Le Mur devient progressivement un ouvrage de plus en plus


considérable ce qui incite les Occidentaux à penser qu'il s'agit là
d'une solution durable aux yeux de la RDA et de l'Union soviétique.
Cependant, l'existence sporadique de restrictions à la liberté de
circulation des Occidentaux entre la RFA et Berlin-Ouest entretient
une certaine tension. Et aucun accord formel n'a été trouvé avec
les Soviétiques. Un nouveau paroxysme de tension est
soudainement atteint en octobre 1962 avec le déclenchement de
la crise des missiles de Cuba, dont Kennedy dit « Une crise de
Cuba ? Non, une crise de Berlin ! »[244].

En visite en Allemagne, Kennedy se rend à Berlin le 26 juin 1963,


où il prononce un discours devenu célèbre par cette phrase « Tous
les hommes libres, où qu'ils vivent, sont citoyens (…) de Berlin-
Ouest, et pour cette raison, en ma qualité d'homme libre, je dis : Ich
bin ein Berliner [Je suis un berlinois] »[245],[246].

Crise des missiles de Cuba (1962)

Article détaillé : Crise des missiles de Cuba.

Les relations Est-Ouest déjà très détériorées par les précédentes


crises s'aggravent encore avec la crise des missiles de Cuba
d'octobre 1962 durant laquelle le risque d'une guerre nucléaire ne
fut jamais aussi grand[247],[248],[249].

Rupture entre Cuba et Washington

En janvier 1959, les guérilleros de Fidel Castro renversent le


dictateur Fulgencio Batista, soutenu par les États-Unis. Le
nouveau régime prend une série de mesures qui lui valent
l’hostilité croissante de Washington : partage des terres des
latifundia et des propriétés de l'United Fruit Company américaine
en mai 1959, signature d’un accord commercial avec l’Union
soviétique en février 1960 après la réduction des achats de sucre
cubain par les États-Unis, confiscation à partir de mars 1960 des
entreprises américaines qui contrôlent la majeure partie de
l'économie cubaine. Le 8 mai 1960 Cuba rétablit ses relations
diplomatiques avec l'URSS et en juillet 1960 Che Guevara annonce
que Cuba fait désormais parti du « camp socialiste »[250],[251].

À titre de représailles, le gouvernement américain met en place un


embargo économique de l’île en octobre 1960 et rompt les
relations diplomatiques avec La Havane le 2 janvier 1961. En
même temps, la CIA recrute des « forces anticastristes » parmi les
réfugiés cubains. Au début du mois d’avril, Kennedy donne son
accord à un projet d’invasion de l’île, tout en refusant d’engager
des troupes américaines. Le débarquement le 17 avril 1961 dans
la Baie des Cochons tourne au désastre. Le 4 septembre 1962, le
pays conclut un accord d’assistance militaire avec l’Union
soviétique et, une semaine plus tard, Moscou déclare que toute
attaque contre Cuba provoquerait une riposte nucléaire. Le
Congrès américain pour sa part vote le 3 octobre une résolution
qui met en demeure contre toute « action subversive dans
l’hémisphère occidental »[252],[251].
Déroulement de la crise

Photographie aérienne de missiles


nucléaires soviétiques installés à
Cuba, le 1er novembre 1962.

Le 14 octobre 1962, un avion américain Lockheed U-2


photographie sur l’île de Cuba des rampes de lancement pour
missiles nucléaires à moyenne portée (IRBM et MRBM), capables
d’atteindre le territoire américain. En même temps, la Maison
Blanche apprend que 24 cargos soviétiques transportant des
fusées et des bombardiers font route vers Cuba (opération
Anadyr).

Dans la journée du 22 octobre, Kennedy, après avoir hésité entre


l’inaction et le bombardement des rampes de lancement, se
décide pour le blocus maritime de l’île rendue possible par la
supériorité de l'U.S. Navy dans la mer des Caraïbes. L'avantage de
cette riposte mesurée est qu'elle laisse à Khrouchtchev l'initiative
de choisir entre l’escalade et la négociation. Le 24 octobre, les
premiers cargos soviétiques font finalement demi-tour. Sans
consulter au préalable Castro, le 26 octobre le Kremlin propose le
retrait des armes offensives ; en contrepartie, les Américains
doivent s’engager à ne pas renverser le régime cubain et à retirer
leurs missiles nucléaires installés en Turquie qui peuvent atteindre
le territoire soviétique. Le 28 octobre, Kennedy accepte ce
compromis mais demande toutefois, par l'intermédiaire de son
frère Robert Kennedy, de cacher le fait que les États-Unis retirent
de Turquie leurs missiles, dont Khrouchtchev ignore que leur
démantèlement a été décidé avant la crise[253],[254]. L'ouvrage de
Robert Kennedy Thirteen Days, paru en 1968, révélera le marché.
En 1977, dans Robert Kennedy and his Times, Arthur Schlesinger
déclassera tous les documents relatifs à la négociation
Dobrynine-Robert Kennedy.

Conséquences de la crise

La reculade de Khrouchtchev l'humilie aux yeux de Castro, Mao


Zedong et des autres leaders communistes. Kennedy voit au
contraire sa popularité et son prestige mondial monter en flèche.
Le dénouement de la crise est un succès politique pour les États-
Unis, quoiqu’ils doivent s'accommoder de l'existence pérenne d'un
État communiste à l’intérieur de leur périmètre de défense. Cette
crise a pour conséquence durable que les dirigeants américains et
soviétiques abandonnent la « diplomatie au bord du gouffre » et le
« bluff nucléaire » et donnent la priorité à la mise en place d'un
dialogue stratégique rationnel entre eux[253],[255].

Détente et effritement des blocs américain et


soviétique (1963-1974)
Article détaillé : Détente (guerre froide).
Rapprochement entre les États-Unis et l'Union soviétique

Au lendemain de la crise de Cuba, Kennedy et Khrouchtchev


veulent d'abord se prémunir contre le risque qu'une crise mal
gérée dégénère en guerre nucléaire ; dans ce but, un « téléphone
rouge » est installé en 1963 entre la Maison-Blanche et le
Kremlin[l]. Au-delà, leur objectif prioritaire est de contrôler et
limiter le développement des armes nucléaires et d'instaurer des
relations Est-Ouest stables. La rupture sino-soviétique est pour
partie une conséquence de cette réorientation de la politique du
Kremlin qui sacrifie la révolution mondiale prônée par Pékin sur
l'autel de la coexistence pacifique. Un premier résultat est atteint
avec la signature du Traité d'interdiction partielle des essais
nucléaires en août 1963. Ils ne pourront aller plus loin : Kennedy
est assassiné à Dallas le 22 novembre 1963 provoquant une
émotion planétaire, et Khrouchtchev, sorti très affaibli de la crise
de Cuba, est limogé en octobre 1964[256].

Les années Johnson et Brejnev (1964-1968)

Article détaillé : Présidence de Lyndon B. Johnson.

Durant les années 1964-1968, les relations américano-soviétiques


restent marquées d'une volonté de normalisation et de détente. En
même temps, des événements graves, notamment la guerre du
Viêt Nam, la guerre israélo-arabe des Six jours ou encore l'invasion
de la Tchécoslovaquie par les troupes soviétiques, en montrent
les limites et une course aux armements s'engage qui va durer
toute la décennie 1960[257].

Johnson et Nguyễn Văn Thiệu,


président de la république du Viêt
Nam, lors d'une rencontre en juillet
1968.

Le nouveau président des États-Unis, Lyndon B. Johnson, désire


poursuivre la détente ; il va cependant définitivement engager son
pays dans la guerre du Viêt Nam qui occupe une place centrale
dans une diplomatie américaine qui n'a pas de grand dessein
comme Kennedy pouvait en avoir. Cet engagement fait l'objet d'un
« consensus bipartisan » au sein de la classe politique et
bénéficie d'un large soutien dans l'opinion publique jusqu'en 1967
inclus. D'importants moyens militaires américains sont déployés
au Viêt Nam, mais le Viêt Nam du Nord n'est pas envahi. Le
dialogue avec Moscou n'est pas rompu et le seuil au-delà duquel
Moscou ou Pékin auraient pu prendre le risque d'une intervention
directe dans le conflit n'est pas franchi. Les relations avec l'URSS
sont focalisées sur la poursuite des négociations relatives au
contrôle des armes nucléaires[258].

Léonid Brejnev, qui va dominer l'Union soviétique pendant dix-huit


ans, souhaite également la détente, tout en renforçant la
puissance de son pays pour pouvoir ainsi dialoguer d'égal à égal
avec les États-Unis. L'URSS accroît considérablement ses forces
militaires conventionnelles et nucléaires durant les années 1960
et atteint, au prix d'un effort qui pèse sur son économie et le
niveau de vie de sa population, une véritable parité stratégique
avec les Américains. Les Soviétiques n'abandonnent pas le rôle
révolutionnaire de l'URSS, mais donnent la priorité aux intérêts de
l'URSS avant ceux de la révolution mondiale, revenant ainsi à la
politique stalinienne. Les dirigeants communistes sont encore
convaincus à cette époque que le capitalisme est historiquement
condamné et que la victoire du communisme est inéluctable à
terme. Sa rupture confirmée en 1964 avec la Chine et sa volonté
de domination du monde communiste obligent l'URSS à s'afficher
en leader de la propagation du communisme dans le monde.
Dans le même temps, Moscou veut éviter tout affrontement
dangereux avec Washington et un rapprochement sino-
américain[259].

Les années Nixon et Brejnev (1969-1974)

Articles détaillés : Richard Nixon et Sommets États-Unis - Union


soviétique (1943-1991).

Léonid Brejnev et Richard Nixon en


1973.

L'arrivée en janvier 1969 à la présidence des États-Unis de Richard


Nixon, épaulé par son très influent Conseiller à la sécurité
nationale Henry Kissinger, ouvre une ère de profonds
bouleversements internationaux. En Europe, la détente en demi-
teinte du début de la décennie est fortement accélérée par
l'Ostpolitik menée par l'Allemagne de l'Ouest (RFA) et qui répond
du côté soviétique et de ses États satellites à la nécessité de
renforcer les échanges Est-Ouest pour améliorer leur situation
économique et sociale. En Asie, Nixon entreprend de mettre fin à
la guerre du Viêt Nam et établit un dialogue avec la Chine.
Profitant d'intérêts convergents les deux « adversaires-
partenaires »[m], l'URSS et les États-Unis, accentuent leurs
échanges diplomatiques et stratégiques et s'instaure entre les
deux dirigeants Brejnev et Nixon une relation de proximité inédite
depuis le début de la guerre froide[260].

Nixon et Kissinger mènent une Realpolitik par excellence qui veut


laisser de côté la dimension idéologique de la guerre froide et
instaurer un état géopolitique stable du monde, non plus bipolaire
mais penta polaire (États-Unis, URSS, Chine, Japon et Europe).
Nixon doit aussi faire face à la dégradation de la situation
financière du pays résultant du coût très élevé des politiques
extérieures menées par ses prédécesseurs. Il suspend la
convertibilité du dollar et met fin au système des cours de change
fixes des accords de Bretton Woods. Sur le plan extérieur, il
demande à ses alliés en Asie qu'ils assurent dorénavant par eux-
mêmes une part beaucoup plus importante de leur défense ;
connue comme la « doctrine Nixon », cette annonce inquiète en
Europe où l'on s'interroge sur un éventuel désengagement des
États-Unis dans la défense du continent[261].

Contrôle des armements nucléaires (1963-1972)

Évolution du stock d'armes nucléaires


stratégiques des États-Unis et de
l'Union soviétique par rapport aux
plafonds SALT I[262].

Articles détaillés : Traité sur la non-prolifération des armes


nucléaires et Traités Salt sur la limitation des armements
stratégiques.

Les États-Unis et l'Union soviétique souhaitent réduire les risques


inhérents à la dissuasion nucléaire en restreignant d'abord la
possession d'armes nucléaires aux cinq puissances membres du
Conseil de sécurité de l'ONU, puis en plafonnant le nombre
d'armes nucléaires stratégiques après avoir considérablement
augmenté leur nombre dans les années 1960[263].

Le traité interdisant les essais d'armes nucléaires dans


l'atmosphère, dans l'espace extra-atmosphérique et sous l'eau,
appelé traité d'interdiction partielle des essais nucléaires, est
signé le 5 août 1963 par les États-Unis, l'Union soviétique et le
Royaume-Uni. Survenant moins d'un an après la crise des missiles
de Cuba, cet accord est considéré par Kennedy comme un succès
majeur de sa politique de maîtrise du risque nucléaire. Il entre en
vigueur le 10 octobre 1963, après ratification par les trois parties
originaires et d'autres États. Au 1er janvier 1973, 106 États y ont
adhéré. Sa portée est cependant fortement relativisée par le fait
que ces trois puissances nucléaires sont en mesure de réaliser
des essais souterrains et que ni la France, ni la Chine ne le
ratifient[264].

Concrétisant la résolution no 2222 de l'Assemblée générale des


Nations unies votée à l'unanimité le 19 décembre 1966, le traité de
l'espace entre en vigueur le 10 octobre 1967, après ratification par
les États-Unis, l'Union soviétique, le Royaume-Uni et d'autres États.
La France le ratifie en août 1970 et la Chine en décembre 1983. Ce
traité impose une démilitarisation totale de l'espace[265].

Élaboré sous l'égide de la Commission du désarmement de l'ONU


à Genève et signé le 1er juillet 1968 par les États-Unis, l'Union
soviétique et le Royaume-Uni, le traité de non-prolifération
nucléaire (TNP) entre en vigueur le 5 mars 1970, après ratification
par les trois États signataires et plus de quarante États. Par ce
traité, les États dotés de l'arme nucléaire s'engagent à ne
transférer ni armes ni technologies nucléaires aux États non dotés
d’armes nucléaires[266]. La France comme la Chine adhèrent à ce
traité en 1992, vingt-deux ans après sa signature[267].
Signé par Nixon et Brejnev en mai 1972, le traité SALT I de
limitation des armements stratégiques gèle pour une durée de
cinq ans le nombre d'armes nucléaires offensives, définies
comme le nombre de silos de lancement pour missiles
intercontinentaux (ICBM) à terre et pour missiles mer-sol
balistiques stratégiques (SLBM) lancés depuis des sous-marins.
Signé le même jour, le traité ABM limite à deux le nombre de sites
de défense antimissile pour chacun des deux pays. Hautement
symboliques de la détente, ces traités sont les premiers durant la
guerre froide à limiter le déploiement d'une catégorie
d'armements. Sur le plan politique, ils entérinent la parité
stratégique de l'Union soviétique avec les États-Unis. Leur portée
militaire est faible car le nombre et la puissance des charges
nucléaires ne sont pas contraints et que les programmes de
modernisation des arsenaux nucléaires ne sont pas
gelés[268],[269],[270].

SALT I est un accord intérimaire qui engage les deux parties à


poursuivre les négociations de réduction de leurs armes
stratégiques. Un nouveau cycle de négociations, dit SALT II,
s'ouvre en novembre 1972[270].

« Détente » en Europe (1962-1975)

Articles détaillés : Détente (guerre froide), Ostpolitik et Relations


entre la France et l'OTAN.
Dans chacun des deux blocs, pro-soviétique et pro-américain, les
deux superpuissances sont contestées. Le modèle soviétique est
contesté en Europe de l’Est. En août 1968 la Tchécoslovaquie est
envahie par les troupes du pacte de Varsovie : le Printemps de
Prague prend brutalement fin, la doctrine Brejnev de 1968 qui
énonce une « souveraineté limitée » pour les pays du bloc de l'Est
justifiant ainsi l'intervention de Moscou.

Willy Brandt (à gauche) et Willi Stoph


à Erfurt en 1970, première rencontre
entre chefs du gouvernement de la
RFA et de la RDA.

À l’Ouest, De Gaulle prend ses distances avec les États-Unis et se


retire du commandement intégré de l'OTAN en 1966 ; la France
demeure membre de l'Alliance atlantique mais le siège de
l'organisation militaire quitte le pays. Autre geste spectaculaire
illustrant la politique d'indépendance nationale menée par de
Gaulle, la France et la république populaire de Chine annoncent le
27 janvier 1964 l'établissement de relations diplomatiques.
Cependant, lors des crises majeures, comme Cuba ou Berlin, la
France continue de faire bloc avec ses alliés de l'Ouest.

En 1969, Willy Brandt devient chancelier de la RFA et engage


l'« Ostpolitik », une politique de rapprochement et d’ouverture à
l’Est. La normalisation entre la RFA et la RDA intervient en deux
temps, le 3 septembre 1971 avec la signature de l'accord
quadripartite sur Berlin, puis par la signature le 21 décembre 1972
du traité fondamental de reconnaissance mutuelle[271],[272].

En 1975, l'Acte final d’Helsinki[n] est signé par trente-trois États


européens dont l'Union soviétique, ainsi que par le Canada et les
États-Unis. L'Acte final concrétise des années de discussions
autour de trois grands thèmes : la sécurité en Europe, la
coopération entre les États notamment dans le domaine
économique, la liberté de circulation des idées et des personnes
et le respect des droits de l’homme[273]. Cet Acte final est de
prime abord un grand succès pour l'URSS qui obtient la
reconnaissance des États existants en Europe, y compris la RDA,
et l'inviolabilité des frontières issues de la Seconde Guerre
mondiale. Mais les concessions faites par le Kremlin dans le
domaine des droits de l'homme et du droit des peuples à disposer
d'eux-mêmes vont encourager les dissidences en Europe de l'Est
et provoquer les premiers craquements de l'empire
soviétique[274],[275],[276].

Émergence de la Chine sur la scène mondiale

Articles détaillés : Relations entre la Chine et les États-Unis et


Visite de Richard Nixon en Chine en 1972.

Durant les années 1960 et 1970, la Chine émerge


progressivement sur la scène mondiale comme une puissance à
part entière. Sa rupture avec l'URSS l'incite à développer ses liens
avec les Occidentaux et à se doter de l'arme nucléaire. De Gaulle
établit en 1964 des relations diplomatiques normales entre la
France et la Chine du fait qu'en Asie « il n'y [sic] pas une paix et il
n'y a pas une guerre imaginable sans qu'elle y soit impliquée »[277].
Sans l'aide russe, Pékin parvient à devenir une puissance
nucléaire en faisant exploser une bombe A en 1964 et une bombe
H en 1967[278].

Mao Zedong et Richard Nixon à Pékin


en 1972.

La crise s'amplifie avec Moscou que Pékin accuse de trahir la


révolution mondiale et de pratiquer un pseudo-communisme,
simple variante du socialisme bourgeois. Il s'agit aussi pour la
Chine de ne pas être inféodée à l'URSS et, en adoptant une
posture « anti-révisionniste », de se poser en leader du
communisme dans le monde[278]. À l'exception du Parti
communiste indonésien — qui est détruit dès 1965 — et du Parti
communiste d'Inde (marxiste), la Chine ne réussit cependant pas
à obtenir l'allégeance de partis communistes majeurs ; quant aux
États communistes, seule l'Albanie choisit de s'aligner sur Pékin
pour s'affranchir de la tutelle soviétique. Le conflit sino-soviétique
aux frontières s'envenime avec les revendications territoriales des
Chinois et atteint un sommet lors des incidents de 1969[279].
Toutefois, Pékin et Moscou apportent chacun un important
soutien aux Nord-vietnamiens et aux autres mouvements
révolutionnaires communistes en Asie du Sud-Est. Jusqu'à la fin
des années 1960, la guerre du Viêt Nam empêche toute ouverture
de Washington vers Pékin.

L'histoire s'accélère au début des années 1970 : les États-Unis


sont englués dans la péninsule indochinoise et cherchent des
leviers de pression sur l'URSS, la Chine est isolée et ses relations
avec l'URSS sont au plus bas, l'URSS ne parvient pas à rattraper
son retard sur les États-Unis. Le réalisme des dirigeants
américains et chinois conduit à un rapprochement spectaculaire
qui culmine avec le voyage de Nixon en Chine en février 1972. Le
triangle diplomatique ainsi instauré entre Moscou, Pékin et
Washington rend possible des avancées vers la détente
généralisée des relations internationales et la cessation des
hostilités en Asie du Sud-Est[280].

En parallèle, l’ONU admet en octobre 1971 la Chine populaire qui


siège désormais au Conseil de sécurité où le siège chinois était
jusque-là occupé par Taïwan[281].

Des conflits en Asie, en Afrique et en Amérique latine

Article détaillé : Liste des guerres contemporaines.


La détente entre les deux Grands et en Europe ne s'étend pas à
l'ensemble de la planète. Les guerres en Asie du Sud-Est
concentrent le plus de moyens des deux blocs et focalisent le plus
l'attention des médias. Mais la majorité des régions du monde
sont le théâtre de conflits périphériques à la guerre froide ou de
nature ethnique ou encore résultant d'enjeux régionaux, ces trois
natures de conflits pouvant s'entremêler.

En Asie du Sud-Est

Articles détaillés : Guerre du Viêt Nam, Guerre civile


cambodgienne (1967-1975), Guerre civile laotienne et Massacres
de 1965-1966 en Indonésie.

Des UH-1D récupérant des fantassins


de la 25e division d'infanterie
américaine au Sud-Viêt Nam en 1966.

La guerre du Viêt Nam oppose de 1955 à 1975 le Nord-Viêt Nam


et le Việt Cộng au Sud-Viêt Nam. Les premiers sont soutenus par
l'URSS et la Chine, tandis que les États-Unis et certains de leurs
alliés dans le Pacifique apportent leur soutien au gouvernement
sud-vietnamien. L'armée des États-Unis intervient directement
dans le conflit à partir de 1964 à la suite des incidents du golfe du
Tonkin. Plus de 500 000 militaires américains sont engagés au
Viêt Nam au plus fort de la guerre à la fin des années 1960 et au
début des années 1970. Mais l'impopularité croissante du conflit,
son coût humain et financier et l'enlisement sur le terrain
conduisent Nixon et Kissinger à entamer des négociations avec le
Nord-Viêt Nam qui aboutissent en 1973 à la signature d'un accord
de paix à Paris et au retrait complet des forces américaines. Sans
ce soutien, le régime sud-vietnamien n'est pas en mesure de
résister aux offensives nord-vietnamiennes de fin 1974[282].

Toute l'ancienne Indochine française devient communiste : en


avril 1975 la chute de Saïgon, rebaptisée Hô Chi Minh-Ville,
marque la victoire définitive du régime communiste d’Hanoï et la
réunification du Viêt Nam sous son contrôle[283]. Au même
moment, les Khmers rouges sont victorieux dans la guerre civile
du Cambodge[284],[285]. En août 1975, le Pathet-Lao communiste
prend le pouvoir au Laos[286].

L'Indonésie, pays majeur de l'Asie du Sud-Est fait toutefois


exception à la vague communiste. Pendant plusieurs années, le
Parti communiste indonésien (PKI), très puissant, bénéficie d'une
alliance avec le gouvernement nationaliste du président Soekarno,
ce qui amène la droite indonésienne à craindre qu'il prenne le
pouvoir. En 1965, à la suite d'une tentative de coup d'État par des
militaires de gauche, le général Soeharto évince Soekarno et
conduit, avec le soutien organisationnel et financier des services
de renseignement américains et britanniques, une répression
meurtrière contre le PKI. En quelques mois, la campagne de
terreur fait entre 500 000 et 1 000 000 de victimes, tandis que
nombreuses autres personnes sont incarcérées dans des
camps[287],[288]

Dans les autres régions

Guerre du Kippour : l'armée


égyptienne franchit le canal de Suez
le 6 octobre 1973.

Au Proche-Orient, le conflit israélo-arabe ouvert en 1948 est


alimenté par la guerre froide : les États-Unis et la plupart des pays
occidentaux soutiennent Israël, tandis que l'URSS soutient les
pays arabes. Des quantités considérables d'armes sont
accumulées de part et d'autre. Israël sort vainqueur de la Guerre
des Six Jours en 1967[289],[290] et de la Guerre du Kippour en
1973[291],[292]. Dans les deux cas, les pressions exercées par les
deux Grands sur leurs alliés respectifs conduisent à un arrêt
rapide des combats et à des négociations de paix qui
n'aboutissent cependant pas. Par ailleurs, de 1962 à 1970, une
guerre civile oppose au Yémen du Nord la monarchie chiite abolie
mais toujours soutenue par l'Arabie saoudite au nouveau régime
dominé par les sunnites et soutenu par l'Égypte[293].

En Afrique, les colonies portugaises veulent leur


indépendance[294]. Ces dernières guerres coloniales éclatent en
Angola (1961-1975), en Guinée-Bissau (1963-1974) et au
Mozambique (1964-1975). Les indépendantistes d'obédience
marxiste sont soutenus par Cuba, qui envoie des troupes sur
place, l'URSS et la Chine. L'Éthiopie est en proie depuis 1961 à la
guerre d'indépendance de l'Érythrée. La guerre du Biafra au
Nigeria, entre 1967 et 1970, guerre civile d'origine ethnique, nait de
la sécession d'une région au sud-est du pays qui s'auto-proclame
république du Biafra. Les grandes puissances, à l'exception de la
France, soutiennent plus ou moins activement le gouvernement
nigérian et ne font rien pour mettre fin rapidement au conflit qui
dégénère en une immense catastrophe humanitaire. Malgré un
élan humanitaire sans précédent qui met en évidence le rôle des
ONG comme Médecins sans frontières, environ un million de
Biafrais meurent de la famine et de la guerre[295].

Combat de rue à Saint-


Domingue le 5 mai 1965.

En Amérique latine, les États-Unis veulent à tout prix empêcher


que des pays ne tombent aux mains de mouvements
communistes. En 1965, ils interviennent militairement en
République dominicaine pour éviter la prise de pouvoir par des
partis de gauche et restent dans le pays pendant 18 mois jusqu'à
ce que cesse la guerre civile et qu'un nouveau gouvernement soit
élu[296]. Les États-Unis soutiennent l'installation de dictatures
militaires comme en 1973 celle de Pinochet au Chili qui renverse
le gouvernement de gauche légitimement élu de Salvador
Allende[297],[298],[299]. Au Nicaragua, les États-Unis soutiennent la
dictature de Somoza contre le Front sandiniste de libération
nationale[300]. Le régime castriste soutient sans succès des
guérillas révolutionnaires, dont l'exemple le plus médiatisé est la
tentative ratée de révolution menée par Che Guevara en Bolivie, où
il trouve la mort en 1967[301].

En Asie du Sud, les tensions permanentes entre l'Inde et le


Pakistan et les enjeux de domination régionale dégénèrent en
guerre ouverte périodiquement. Faisant suite à une première
guerre en 1947-1948 lors de l'indépendance, une deuxième guerre
indo-pakistanaise éclate en 1965. Bien qu'aucun de ces deux
États n'appartienne à l'un des deux blocs, l'Inde en conflit avec la
Chine trouve du soutien auprès de l'URSS, tandis que le Pakistan
bénéficie de celui des États-Unis. La guerre dure moins d'un mois
car les grandes puissances s'entendent au Conseil de sécurité de
l'ONU sur une résolution exigeant l'arrêt des combats et le retour
aux frontières ex ante. Une troisième guerre indo-pakistanaise
d'origine ethnique a lieu en 1971 lorsque l'Inde envahit le Pakistan
oriental pour assurer le succès des indépendantistes bengalis qui
fondent le Bangladesh. À nouveau l'action diplomatique des deux
Grands et de la Chine contribue à ce que le conflit ne dégénère
pas en une guerre totale entre le Pakistan et l'Inde[295].
Seconde guerre froide (1975-1984)
Article connexe : Seconde guerre froide.

L'échec américain au Viêt Nam et la crise économique résultant


du choc pétrolier de 1973 affectent considérablement le monde
occidental. Le scandale du Watergate force Nixon à démissionner
en 1974 : son successeur, Gerald Ford, ne joue qu'un rôle de
transition tandis que le Congrès adopte une ligne nettement
isolationniste. Ces événements se traduisent par un
affaiblissement des États-Unis et une perte d'influence dans le
monde[302].

En URSS, Brejnev, au pouvoir depuis 1964, abandonne la politique


de détente en même temps que disparaissent de la scène
politique ses interlocuteurs privilégiés, Nixon, Brandt, Pompidou,
et se replie sur la ligne politique soviétique traditionnelle qui
donne la priorité à l'armée rouge et n'hésite pas s'engager à
l'extérieur pour préserver ou agrandir le bloc communiste, sans
concessions aux revendications d'amélioration du niveau de vie et
d'accroissement des libertés individuelles[303].

Ce retour à la guerre froide marque l'entrée dans une seconde


guerre froide.
Refroidissement des relations américano-soviétiques

Jimmy Carter et Léonid Brejnev


signent l'accord SALT II à Vienne le
18 juin 1979.

Fin de la détente

Article détaillé : Présidence de Jimmy Carter.

Durant les années 1970, la politique étrangère est dominée à


l'Ouest par le débat sur les intentions réelles des Soviétiques : ont-
ils durablement adopté une politique réaliste fondée sur leurs
intérêts nationaux, ou bien exploitent-ils à leur profit la détente et
continuent-ils à favoriser l'expansion de leur idéologie
communiste dans le monde et à constituer une menace ? Ce
débat est au cœur de la présidence de Jimmy Carter pendant
laquelle, aux États-Unis comme en Europe, peu à peu les
dirigeants se rallient à la seconde option et adoptent des
politiques de fermeté vis-à-vis de Moscou[304].

En URSS, Brejnev est très affaibli par la maladie ; à partir de 1975,


l'armée et les conservateurs, comme Andropov ou Oustinov,
prennent l'ascendant. Moins au fait des difficultés économiques
que Kossyguine, ils délaissent la politique de détente et de
développement des échanges économiques avec l'Ouest au profit
d'un renforcement du potentiel militaire soviétique et d'un soutien
accru aux mouvements communistes dans le monde, notamment
en Afrique[304]. La décision prise en 1977 de déployer les missiles
SS-20 capables de frapper partout en Europe, s'inscrit dans cette
logique. Le chancelier allemand, Helmut Schmidt, s'efforce sans
succès d'obtenir des Soviétiques qu'ils limitent le nombre de ces
missiles. Les assurances qu'il obtient de Brejnev ne sont pas
suivies d'effet. Les dirigeants soviétiques estiment à la fin des
années 1970 être en position de force pour mener une politique
offensive. En Europe, où leur position militaire est plus forte que
jamais, ils escomptent que les désaccords entre les membres de
l'OTAN les paralysent. Dans le tiers-monde, ils s'attendent à ce
que les États-Unis, encore traumatisés et affaiblis par la guerre du
Viêt Nam, ne veulent pas se lancer dans de nouvelles
interventions[304].

Dès son investiture en janvier 1977, Jimmy Carter entend mener


une politique étrangère ambitieuse, démarquée de l'approche
purement réaliste de Nixon et Kissinger, qui repose sur la
promotion de la démocratie et des droits de l'homme, et sur la
poursuite de la détente avec l'URSS dans l'objectif notamment
d'aboutir à des accords de désarmement malgré les tensions
dans le tiers-monde[305]. En s'appuyant sur les accords d'Helsinki
de la CSCE d'août 1975, les États-Unis pointent les atteintes aux
droits de l'homme en Union soviétique, saisissant les occasions
que sont les arrestations des dissidents Andreï Sakharov et Natan
Sharansky et les freins mis à l'émigration des citoyens soviétiques
de confession juive. Les Soviétiques protestent contre ce qu'ils
considèrent comme une ingérence dans leurs affaires intérieures
et menacent de rompre les négociations sur le désarmement[306].
C'est la première fois depuis le début de la guerre froide, conflit
idéologique par essence, que l'URSS se trouve confrontée à des
attaques directes sur la légitimité de son modèle[307].

Carter se démarque de la politique du « linkage » de Kissinger[308]


en refusant de lier les progrès sur les négociations SALT II à des
contreparties soviétiques dans le domaine des droits de l'homme
ou de l'expansion communiste en Afrique. Lorsque Sharansky est
condamné en juillet 1978, Carter ordonne des sanctions limitées
contre l'Union soviétique mais se refuse à couper les relations
commerciales entre les deux pays ou à stopper les négociations
SALT auxquelles il attache une grande importance. Cette priorité
le conduit à annuler le déploiement du bombardier stratégique B-1
ou de la bombe à neutrons tout en augmentant les budgets de la
défense qui ont fortement diminué après la fin de la guerre du Viêt
Nam[o],[309],[310]. Carter obtient aussi des pays membres de l'OTAN
l'engagement d'augmenter leurs dépenses de défense. La
politique ambivalente menée par Carter ouvre la voie à des
accusations de faiblesse et d'irrésolution par ses adversaires
Républicains[p].

Les négociations SALT II s'étirent dans le temps mais ne


s'interrompent pas malgré l'opposition manifeste d'une grande
partie du Congrès à l'ambition affichée de Carter de diminuer
fortement le nombre d'armes nucléaires stratégiques et malgré la
crise des euromissiles déclenchée en 1977 par la décision de
l’URSS d’installer des missiles SS-20 en Europe de l’Est[311],[312].
L'annonce de l'établissement de relations diplomatiques officielles
au niveau d'ambassadeurs entre la Chine et les États-Unis le
1er janvier 1979 retarde de plusieurs mois leur conclusion[313]. Un
accord est finalement trouvé ; signé à Vienne le 18 juin 1979[q], le
traité SALT II prohibe le développement de nouveaux types
d'armes stratégiques, plafonne le nombre de lanceurs à ogives
simples et à ogives multiples (MIRV) et prévoit un contrôle
réciproque des armes nucléaires[314],[315]. Le traité est soumis le
22 juin 1979 au Sénat dans un contexte d'antisoviétisme
croissant, encore exacerbé en septembre par un imbroglio de
politique intérieure américaine relatif aux troupes soviétiques
stationnées à Cuba. Carter renonce à obtenir la ratification du
traité. Celui-ci survit néanmoins à la crise des relations
américano-soviétiques, dans la mesure où les deux Grands en
respectent globalement les termes durant la décennie 1980,
jusqu'à la signature du traité START I en 1991[315],[307].

Les relations entre les deux « Grands » se détériorent brutalement


avec l'invasion de l'Afghanistan par les troupes Soviétiques en
décembre 1979 qui prend de court l'Administration américaine
aux prises par ailleurs avec la crise des otages de son ambassade
à Téhéran quelques semaines auparavant. Par cette intervention
qu'il a longtemps hésité à lancer, Moscou cherche à sauver le
régime communiste au pouvoir à Kaboul depuis avril 1978 dont
les réformes coalisent contre lui les forces traditionalistes du
pays et qui fait face à de nombreux groupes armés de
moudjahidines d'obédience sunnite ou chiite. Les États-Unis
fournissent à certains de ces mouvements depuis juillet 1979 une
aide limitée excluant la livraison d'armes[304],[307].

Carter décide alors de suivre la ligne politique ferme à l'égard de


l'URSS préconisée par Brzeziński, trop tardivement aux yeux d'une
majorité de l'opinion publique qui l'accuse de naïveté et de n'avoir
pas su anticiper l'intervention soviétique. Dans les jours qui la
suivent, Carter met en garde Moscou contre toute intervention
dans le Golfe Persique qui serait considérée comme menaçant les
intérêts vitaux des États-Unis, et renforce les moyens militaires
américains dans cette région. L'Administration américaine décide
aussi d'un embargo sur les livraisons de céréales à destination de
l'Union soviétique et du boycott des Jeux olympiques de 1980, à
Moscou. Ces mesures et d'autres sont solennellement présentées
par le Président lors de son discours sur l'état de l'Union du
23 janvier 1980[316]. Par ailleurs, Carter développe
considérablement le soutien des États-Unis aux moudjahidines via
le Pakistan ; baptisée opération Cyclone, cette action secrète est
co-financée par l'Arabie saoudite. La détente est enterrée pour
plusieurs années[317].
« America is back »

Article détaillé : Doctrine Reagan.

Discrédité par l’intervention soviétique en Afghanistan et affaibli


par la crise des otages américains en Iran, Carter est battu aux
élections par Ronald Reagan. Sous les deux mandats
présidentiels de Reagan (1981-1989), les valeurs conservatrices
sont remises à l'honneur, comme la morale puritaine. En
économie, Reagan suit un programme libéral inspiré en particulier
par l'École de Chicago (monétarisme de Milton Friedman),
tempéré par un creusement considérable des déficits publics.

En politique étrangère Reagan qualifie l’Union soviétique


d'« empire du mal » lors de la convention annuelle de l'Association
nationale des évangéliques, le 8 mars 1983[318], et veut donner
aux États-Unis les moyens militaires de « défendre la liberté et la
démocratie ». Le durcissement des relations américano-
soviétiques prend en 1983 une tournure dramatique lorsque le
31 août 1983, les Soviétiques abattent le vol Korean Air Lines 007.
Washington accuse Moscou d'avoir sauvagement abattu sans
sommation un avion de ligne égaré, alors que Moscou réplique
que Washington s'est sciemment servi d'un avion civil pour tester
sans risque la défense soviétique[319]. Début novembre 1983, les
alliés occidentaux doivent interrompre leurs manœuvres Able
Archer 83 qui provoquent la mise en alerte des forces nucléaires
soviétiques. Les interventions directes et indirectes augmentent
dans le monde : reprise en main de l'opération Charly menée dans
toute l'Amérique latine par la junte argentine, aide aux Contras
contre le Nicaragua en 1981-1986 (débouchant sur l'Irangate) et
invasion de la Grenade en 1983[320].

Initiative de défense stratégique

Le traité ABM de 1972 a considérablement restreint le


déploiement de systèmes de défense antimissile. Mais les
progrès scientifiques permettent dans les années 1980
d'envisager de recourir à de nouvelles techniques de défense
contre les missiles adverses, supposées beaucoup plus efficaces.
Ronald Reagan annonce le 23 mars 1983 l'Initiative de défense
stratégique (IDS), qui est immédiatement baptisée « guerre des
Étoiles » par les médias. Son objectif est de déployer un bouclier
antimissiles capable d'intercepter les missiles intercontinentaux
(ICBM) soviétiques. Cette annonce provoque une vive controverse
avec l'URSS relative à sa compatibilité avec les traité ABM. La
faisabilité et le coût de ce programme suscitent des débats aux
États-Unis, mais il constitue un levier politique de première
importance dans les négociations stratégiques START avec
l'URSS qui visent à réduire les arsenaux nucléaires, sans pour
autant qu'il élimine la notion de dissuasion nucléaire puisqu'il est
en tout état de cause inenvisageable de protéger intégralement
les territoires américains et soviétiques contre les armes
nucléaires. L'IDS connaît des difficultés techniques et de
financement sérieuses à partir de 1986. Elle est toutefois un des
éléments au cœur des négociations entre Reagan et Gorbatchev
lors des sommets qui les réunit à partir de 1986. Il est cependant
difficile d'évaluer avec certitude le rôle qu'elle joue dans
l'affaiblissement du pouvoir soviétique qui conduira à la fin de la
guerre froide[321].

Affaiblissement du duopole américano-soviétique sur


fond de crise économique

Difficultés américaines

En Amérique latine, les années 1970 sont marquées par une forte
instabilité politique, de nombreux coups d’État et une forte activité
des guérillas communistes soutenues par Cuba. Le soutien des
États-Unis aux dictatures militaires comme celles existant au
Chili, en Uruguay et en Argentine diminue de par la volonté de
Carter de promouvoir le respect des droits de l'homme. En juillet
1979, la révolution populaire sandiniste, menée par la FSLN,
renverse la dictature de Somoza au Nicaragua[300]. L'élection de
Ronald Reagan à la présidence des États-Unis se traduit par un
retour net à une politique d'aide militaire et économique aux
régimes et mouvements anti-communistes, qu'ils soient
répressifs ou non. Mais les années 1970 marquent la fin de la pax
americana dans l'hémisphère occidental.
Difficultés soviétiques

L'Union soviétique doit elle aussi faire face à des difficultés au


sein de son propre bloc. La signature le 1er août 1975 de l'Acte
final d'Helsinki à l'issue de la Conférence sur la sécurité et la
coopération en Europe (CSCE) apparaît initialement comme un
succès de la diplomatie soviétique. Mais le texte remobilise la
population et les intellectuels dans leurs revendications quant au
respect des libertés individuelles et à la résolution des problèmes
économiques[322],[323].

En Pologne, le KOR (Comité de défense des ouvriers) est créé en


septembre 1976 par des intellectuels, suivi en mars 1977 par la
fondation du ROPCiO (Comité de défense des droits humains et
civils), mouvements nationalistes, antisoviétiques et pro-
occidentaux. Le 16 octobre 1978, le cardinal polonais Karol
Wojtyła est élu pape sous le nom de Jean-Paul II. S’impliquant sur
la scène internationale, il va lutter activement contre le
communisme. Le 31 août 1980, l'ouvrier de chantier naval Lech
Wałęsa, cocrée le syndicat Solidarność, premier syndicat libre
indépendant du parti communiste dans les démocraties
populaires. Devant la dégradation de la situation, le régime
communiste polonais réagit en plaçant à la tête du gouvernement
le général Wojciech Jaruzelski, qui instaure l'état d'urgence en
décembre 1981[324].
En Tchécoslovaquie, un groupe d'intellectuels parmi lesquels
Václav Havel publie en janvier 1977 la Charte 77 qui dénonce les
violations des droits humains par le gouvernement[325].

Expansionnisme de l'URSS

Profitant du relatif déclin des États-Unis et de la politique plutôt


pacifiste du président Carter au début de son mandat, l’Union
soviétique s'engage davantage en Asie et en Afrique, provoquant
des tensions croissantes entre les deux grandes puissances.

Guerres en Afrique

Articles connexes : Guerre civile angolaise, Guerre civile du


Mozambique, Guerre de l'Ogaden et Guerre de la frontière sud-
africaine.

En Afrique, des guérilleros communistes prennent le pouvoir


après 1975 dans les pays nouvellement indépendants de l'ancien
empire colonial portugais (Angola, Mozambique…) et entament
des actions militaires en direction de l'Afrique du Sud avec l'appui
de l'armée cubaine, ce qui entraîne de véritables batailles rangées
notamment en Namibie. En Éthiopie, l'armée soviétique et les
forces cubaines interviennent contre les mouvements luttant
contre la dictature de Mengistu Haile Mariam à partir de 1976.
Des actions de déstabilisations sont parfois contrecarrées,
comme le sauvetage de Kolwezi par l'armée française.
Invasion de l'Afghanistan

Article détaillé : Guerre d'Afghanistan (1979-1989).

En 1978, les communistes s'emparent du pouvoir en Afghanistan


à la suite de l'assassinat du président Daoud Khan, qui avait lui-
même déposé le roi Zaher Shah en 1973. Le nouveau régime est
bientôt confronté à une révolte populaire. Le 3 juillet 1979, Carter
signe l'autorisation mettant en place le programme afghan d'aide
militaire et financière aux moudjahidins afghans, escomptant
ainsi, sur les conseils de Brzezinski, provoquer l'URSS à envahir
l'Afghanistan. Le 27 décembre 1979, Moscou envoie son armée,
inaugurant la première guerre d’Afghanistan. Les États-Unis
s’impliquent dans ce conflit en alimentant sur place la résistance
antisoviétique avec l'aide de la république populaire de Chine, de
l'Égypte, de l'Arabie saoudite et les services de renseignement de
plusieurs pays ouest-européens, en finançant et en proposant une
formation militaire à des groupes de moudjahiddin en lutte contre
l’occupant soviétique, parmi lesquels de futures terroristes
islamistes. Les armées de l’URSS se retirent de l’Afghanistan en
février 1989[326],[327],[328],[329].
Course aux armements

Crise des euromissiles

Missiles SS-20 et
Pershing II (exposés
au National Air and
Space Museum).

Article détaillé : Crise des euromissiles.

Après que l'Union soviétique a commencé à déployer début 1977


des missiles balistiques à portée intermédiaire (IRBM) SS-20 en
Europe de l'Est, l'OTAN répond en décembre 1979 par sa « double
décision ». Celle-ci prévoit l'installation progressive de missiles de
croisière BGM-109G et de missiles balistiques à portée
intermédiaire Pershing II pour faire contrepoids aux missiles SS-
20 soviétiques sur le territoire de cinq pays membres de l'OTAN,
tout en entamant des négociations avec l'Union soviétique pour
l'élimination de ces armes. Des négociations s'ouvrent à Genève
entre les deux Grands[330].
De grandes manifestations pacifiques, soutenues par les partis
communistes ont lieu dans les pays concernés, notamment en
Allemagne. S'exprimant au Bundestag devant les députés
allemands le 20 janvier 1983, à l'occasion du vingtième
anniversaire du traité de l'Élysée, François Mitterrand confirme
l'appui total de la France à la « double décision » de 1979[331]. Le
slogan « plutôt rouge que mort » ( (de) Lieber rot als tot) inspire à
Mitterrand, lors d'une visite en Belgique le 13 octobre 1983, la
formule « le pacifisme est à l'Ouest, et les euromissiles sont à
l'Est, il s'agit là d'un rapport inégal »[332].

Malgré les pressions, le déploiement des missiles de l'OTAN


commence en novembre 1983. En réaction, l'URSS rompt les
négociations de Genève et le dialogue avec les États-Unis, jusqu'à
l'arrivée au pouvoir de Gorbatchev en 1985. Les négociations
entre les deux puissances reprennent en novembre 1985 et se
traduisent par la signature à Washington le 7 décembre 1987 du
traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire qui élimine
de leurs arsenaux les missiles nucléaires de portée intermédiaire
(1 000 à 5 500 km) et de plus courte portée (500 à 1 000 km)
lancés depuis le sol[311],[333],[334].
Reprise de l'augmentation des dépenses militaires

Part des dépenses militaires dans le


PNB des États-Unis et de l'URSS
(1973-1989)[335].

Article détaillé : Budgets de la défense dans le monde.

À partir de 1973, année qui marque la fin de leur engagement


militaire intense dans la guerre du Viêt Nam, les Américains
diminuent la part de leur richesse nationale consacrée aux
dépenses de défense jusqu'à un point bas historique de 4,9 % du
PNB en 1979. Déjà amorcé par Carter, le retournement de
tendance est accéléré sous la présidence de Reagan[336] : les
dépenses culminent en 1985 atteignant 6,6 % du PNB et
demeurent à un niveau élevé jusqu'en 1989, malgré la reprise du
dialogue en 1985 à l'arrivée de Gorbatchev au pouvoir en URSS.

Tout au long de la guerre froide, l'Union soviétique donne aux


dépenses militaires une priorité absolue. Sans qu'il soit possible
d’être assuré de la fiabilité des statistiques disponibles, il est
généralement admis qu'elles représentent entre 12 % et 14 % du
PNB.

En valeur absolue, dans le contexte de la croissance de 29 % de


son PNB entre 1979 et 1989, le budget de défense des États-Unis
qui était de 197 milliards de US$ en 1979 atteint 304 milliards de
US$ en 1989 (valeurs en dollars constants de 1989). Par
comparaison, avec une croissance de son PNB sur la même
période de seulement 19 %, le budget militaire de l'URSS passe de
284 à 311 milliards de US$[335].

Cette course aux armements est généralement considérée


comme un des facteurs ayant causé l'effondrement du système
soviétique à la fin des années 1980, incapable de suivre le rythme
des innovations technologiques de l'Ouest et d'offrir à ses
populations un niveau de vie satisfaisant.

À de tels niveaux de dépenses militaires, la parité stratégique


entre les deux Grands est préservée, chacun conservant les
moyens d'une destruction mutuelle assurée, c'est-à-dire la
capacité à détruire l'adversaire même après avoir subi une
première frappe massive[337].

Développement du commerce des armes

Exportations d'armes des États-Unis


et de l'URSS de 1973 à 1989.

Dans les années 1970, l'Union soviétique exporte massivement


ses armes sur tous les continents pour accompagner son
expansionnisme politique, notamment au Moyen-Orient et en
Afrique. Sur la période 1976-1980, les exportations d'armes de
l'Union soviétique (32,9 milliards de $ 1979) représentent quatre
fois le montant de l'aide économique qu'elle accorde à des pays
tiers (7,7 milliards de $ 1979)[335]. Les principaux pays
destinataires sont l'Irak, la Syrie et le Yémen au Moyen-Orient, la
Libye, l'Éthiopie et l'Algérie en Afrique, Cuba et le Pérou en
Amérique Latine.

Les exportations d'armes des États-Unis sont largement


dépassées par celles de l'Union soviétique à partir du milieu des
années 1970. Toutefois, le commerce des armes des pays de
l'OTAN demeure plus important que celui des pays du Pacte de
Varsovie, mais dans des proportions moindres que sur la période
1971-1975. Les quatre principaux clients des États-Unis, en
dehors des pays de l'OTAN, sont l'Iran jusqu'à la chute du Shah en
janvier 1979, Israël, l'Arabie saoudite et la Corée du Sud.

Les Jeux olympiques, arènes de la compétition Est-Ouest

Articles détaillés : Jeux olympiques, Jeux olympiques d'été de


1980 et Jeux olympiques d'été de 1984.

Durant la guerre froide, la rivalité Est-Ouest s'exprime aussi dans


les compétitions sportives et plus particulièrement lors des joutes
olympiques, Washington et Moscou espérant prouver la
supériorité de leur système de société par les brillants résultats
de leurs athlètes. En dépit des idéaux apolitiques affichés par la
Charte olympique, les Jeux olympiques sont un outil de
propagande durant toute la guerre froide. Leur utilisation politique
culmine en 1980 lorsque les États occidentaux boycottent les
Jeux olympiques de Moscou en protestation contre l'invasion de
l'Afghanistan. Quatre ans plus tard, les Soviétiques boycottent les
Jeux olympiques de Los Angeles, malgré la grande importance
qu'ils attachent depuis leur retour en 1952 aux compétitions
olympiques à engranger un nombre record de médailles et à
médiatiser leurs héros sportifs. Pour sa deuxième participation
aux Jeux de Melbourne en 1956, l'URSS occupe la première place
avec trente-sept médailles d'or contre trente-deux aux États-Unis,
classement qui reste identique pour les olympiades suivantes.
Depuis 1968, la compétition se joue aussi entre les deux États
allemands, à l'avantage de la RDA, et tous les États d'Europe de
l'Est enregistrent aussi des résultats spectaculaires ; le sport est à
l'Est un système d'État dans lequel des moyens considérables
sont investis et qui contribue grandement à l'image extérieure des
régimes communistes[r]. Les États-Unis utilisent également les
Jeux dans un but de propagande. Le Comité olympique des États-
Unis figure sur la liste les organismes à utiliser à des fins de
propagande gérée par l'United States Information Agency qui vise
à créer un imaginaire collectif favorable en s'appuyant pour partie
sur le sport et sur l'olympisme[338],[339],[340].
De la nouvelle détente initiée par Gorbatchev
à la fin du bloc soviétique (1985-1991)

Le 12 juin 1987, Ronald Reagan


prononce à Berlin son discours
devenu célèbre dans lequel il
apostrophe Gorbatchev par ces
mots : « Monsieur Gorbatchev, ouvrez
cette porte. Monsieur Gorbatchev,
abattez ce mur ! »[341].

L'URSS est quant à elle confrontée au vieillissement de son équipe


dirigeante. Léonid Brejnev meurt en novembre 1982, rapidement
suivi de ses successeurs Iouri Andropov (février 1984) et
Konstantin Tchernenko (mars 1985). Le 11 mars 1985, l'arrivée au
pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev, âgé de 54 ans, marque un
changement de génération. Le nouveau dirigeant lance peu après
les politiques de glasnost (transparence) et de perestroïka
(restructuration).

La « nouvelle détente » voulue par Gorbatchev trouve son origine


dans la nécessité pour la nouvelle équipe dirigeante réformatrice
qui se met en place à Moscou en 1985 de mettre fin à la course à
la suprématie mondiale avec les États-Unis et de bénéficier de
l'aide occidentale pour mener à bien le redressement de
l'économie soviétique. Elle prend la forme de la reprise d'un
dialogue nourri avec l'Ouest et la multiplication des rencontres
entre Gorbatchev et les dirigeants occidentaux. Elle se concrétise
par la signature d'accords de désarmement, la fin de plusieurs
conflits sur les territoires périphériques aux blocs de l'Ouest et de
l'Est, et surtout par la levée du rideau de fer et la chute du mur de
Berlin qui ouvrent la voie à la résolution définitive de la question
allemande, restée en suspens depuis la fin de la Seconde Guerre
mondiale et les conférences de Yalta et Potsdam. Cette ère de
relations pacifiques entre l'Ouest et l'Est, symboliquement saluée
par le prix Nobel de la paix décerné à Gorbatchev en 1990, trouve
un épilogue inattendu dans la désintégration de l'Union soviétique
en 1991, qui signifie la fin du monde bipolaire qui domine la
géopolitique mondiale depuis 1945 et l'avènement d'un monde
unipolaire dominé par les États-Unis durant la dernière décennie
du xxe siècle et le début du xxie siècle[342].

Nouvelle détente et accords de désarmement nucléaire et


conventionnel

Article détaillé : Nouvelle Détente.

Gorbatchev veut sortir son pays d'une guerre froide ruineuse pour
l’Union soviétique qui y consacre environ 16 % de son PNB contre
6,5 % pour les États-Unis. Dès son accession au pouvoir,
Gorbatchev multiplie les contacts et sommets avec les principaux
dirigeants de l'Ouest, espérant d'une nouvelle détente qu'elle lui
permette de réduire les dépenses militaires et d'obtenir des aides
financières pour aider le redressement économique de l'Union
soviétique. De 1985 à 1991, Mikhaïl Gorbatchev rencontre cinq
fois Ronald Reagan[s],[343] et sept fois George H. W. Bush[t].
Initialement sceptiques sur la réalité de la volonté de changement
de Gorbatchev, les Occidentaux ne lui apportent leur soutien qu'à
partir de 1989, en partie aussi par crainte que des éléments
conservateurs ne reprennent le pouvoir et reviennent à une ligne
dure d'affrontement avec l'Ouest.

Gorbatchev multiplie les appels au désarmement afin de libérer la


planète des armes nucléaires et nouvelles d'ici la fin du siècle[342].
Trois traités de réduction des armements sont signés entre 1987
et 1991, qui concernent respectivement les armes nucléaires à
portée intermédiaire (INF), les armements conventionnels (FCE) et
les armes nucléaires stratégiques (START).

Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan


lors du sommet de Genève en 1985.

La première rencontre officielle entre Gorbatchev et Ronald


Reagan a lieu lors du sommet de Genève en novembre 1985 ; bien
qu'aucun accord précis n'y soit conclu, ce sommet marque la
reprise du dialogue entre les deux Grands et l'amorce d'une
nouvelle détente. Les deux dirigeants conviennent de multiplier
les contacts à tous les niveaux et d'accélérer les négociations sur
les armes nucléaires et spatiales, tout en soulignant que de
sérieuses divergences les séparent[344],[345]. Le deuxième sommet
a lieu à Reykjavik où Reagan et Gorbatchev se rencontrent les 11
et 12 octobre 1986. Un accord manque de se faire sur une
réduction drastique des armes nucléaires stratégiques et
tactiques, empêché seulement par le refus de Reagan de renoncer
à la poursuite du programme IDS. Le sommet est également
entaché par la nouvelle détermination de Gorbatchev -
contrepartie aux importantes concessions militaires imposées
aus durs du PCUS - depuis son arrivée au pouvoir (ripostes
immédiates aux expulsions britanniques de diplomates
soviétiques en septembre 1985, françaises et italiennes en
février 1986) de ne plus laisser sans réponse les rebuffades et
accusations d'espionnage. Le FBI ayant ainsi arrêté aux États-Unis
début septembre 1986 un savant soviétique, Zakharov, pris sur le
fait en train d'espionner, le KGB piège et arrête le lendemain un
journaliste américain, Danilov pour espionnage en le présentant
comme un émigré antisoviétique. Ronald Reagan devra négocier
sa libération. Des expulsions croisées de diplomates suivront le
sommet de Reykjavik et Gorbatchev fera retirer son personnel de
service des ambassades et consulats américains. Gorbatchev
évoque la « maison commune européenne », dénucléarisée et
neutralisée[346],[347],[348],[349].

Gorbatchev et Reagan signent le traité


INF à Washington en 1987.
Ces échanges se concrétisent toutefois le 8 décembre 1987 à
Washington avec la signature par Reagan et Gorbatchev du traité
sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (traité INF) qui
prévoit l'élimination du sol européen des missiles nucléaires à
courte et moyenne portée dans un délai de trois ans. Cet accord
met fin à la crise des euromissiles[350],[351],[352].

En parallèle, l'Union soviétique et les autres États membres du


Pacte de Varsovie lancent le 11 juin 1986 un appel en vue de
l’adoption d’un « programme de réduction des forces
conventionnelles en Europe » auquel l’OTAN répond positivement
dans la déclaration de Bruxelles du 11 décembre 1986. Les
consultations préliminaires entre les États membres des deux
alliances militaires aboutissent le 2 février 1989 à la définition
d’un mandat de négociation. Le 19 novembre 1990, en marge du
sommet de Paris pour la Conférence sur la sécurité et la
coopération en Europe (CSCE), les États membres de l'OTAN et du
Pacte de Varsovie signent le traité sur les forces armées
conventionnelles en Europe (FCE) dont la mise en œuvre se
traduira par une réduction substantielle des équipements et des
effectifs militaires[353],[354]. Sans attendre les résultats de ces
négociations, Gorbatchev annonce en décembre 1988 des
réductions unilatérales des forces armées soviétiques[355],[356].

Avec George H. W. Bush, qui succède à Reagan en janvier 1989, la


fréquence des sommets américano-soviétiques s'accroît encore.
Le sommet de Malte, les 2 et 3 décembre 1989, a lieu quelques
semaines après la chute du mur de Berlin. Si certains
observateurs veulent consacrer ce sommet comme celui de la fin
de la guerre froide, Bush demeure prudent en disant que les
échanges très positifs qu'il a eus ont permis une bonne
compréhension mutuelle des positions respectives et sont « un
pas important pour tenter d'abattre toutes les barrières encore en
place à cause de la guerre froide », mais il ne va pas jusqu'à
déclarer terminée la guerre froide ou à dire que les deux pays sont
maintenant alliés[357]. Les échanges se poursuivent en 1990 et
1991 sur les sujets politiques, concernant en particulier la
réunification de l'Allemagne, militaires, et économiques.
Gorbatchev est invité au G7 qui se tient à Londres en juillet 1991.

Le traité de réduction des armements stratégiques (START) est


signé le 31 juillet 1991 à Londres lors de leur sixième et avant-
dernier sommet. Il prévoit une réduction de 30 % ou plus des
vecteurs nucléaires stratégiques et de 40 % ou plus du nombre
d'ogives nucléaires pour que chacun des deux États respectent
les plafonds fixés, identiques pour les États-Unis et l'URSS,
illustrant ainsi la volonté politique d'instaurer la parité stratégique
entre les deux tout en cessant la course aux armements[358],[359].
Fin des régimes communistes d'Europe de l'Est et chute du
mur de Berlin

Articles détaillés : Chute des régimes communistes en Europe et


Chute du mur de Berlin.

Le 7 décembre 1988, à la tribune de l’ONU, Gorbatchev annonce la


réduction des forces armées soviétiques en RDA, Hongrie et
Tchécoslovaquie, et affirme « que la force et la menace de la force
ne peuvent plus et ne doivent pas être des instruments de
politique étrangère » et que « la liberté de choix [des peuples] est
un principe universel [sans] aucune exception »[355],[356]. Il ouvre la
voie à l'émancipation des pays de l’Europe de l’Est de la tutelle
soviétique sous la pression de manifestations populaires qui
conduisent en 1989 à la chute des régimes communistes dans
tous les pays d'Europe de l'Est. En République socialiste de
Roumanie, le régime autocratique de Nicolae Ceaușescu est le
dernier à tomber, le 26 décembre 1989. La fin des « démocraties
populaires » est suivie par la tenue d'élections libres et la mise en
place d'institutions nouvelles et de réformes économiques sur le
modèle occidental.

La reprise de la fuite massive des habitants de la RDA joue un rôle


clef dans la déstabilisation du régime de Berlin-Est. Durant l'été
1989, des habitants de la RDA commencent à migrer vers la RFA
par la Hongrie qui ouvre sa frontière avec l'Autriche[360]. Le
mouvement prend de l'ampleur, le gouvernement est-allemand est
dépassé et décide dans la journée du 9 novembre d'autoriser ses
ressortissants à se rendre librement en RFA. La nouvelle se
répand comme une traînée de poudre via les médias de Berlin-
Ouest, entraînant une mobilisation spontanée des habitants de
Berlin-Est qui forcent sans violence l'ouverture des postes-
frontières du mur de Berlin et se répandent par milliers dans
Berlin-Ouest dans la nuit du 9 novembre 1989. La chute du mur de
Berlin amorce le processus politique qui aboutit moins d'un an
plus tard, le 3 octobre 1990, à la réunification de l’Allemagne[361].

Le 25 février 1991, les ministres des Affaires étrangères et de la


Défense des États membres du pacte de Varsovie, l'alliance de
défense des pays de l'Est créée en 1955, prononcent la cessation
de ses activités militaires[362],[363]. Puis, le 1er juillet 1991, le pacte
de Varsovie est officiellement dissout[364].

Le 28 juin 1991, le Conseil d'assistance économique mutuelle


(Comecon), l'alliance économique des pays de l'Est créée en 1949,
est officiellement dissous[365].

Règlement de conflits périphériques à la guerre froide

La reprise d'un dialogue constructif entre Moscou et Washington


favorise le règlement de conflits créés ou au moins entretenus par
les tensions des années 1975 à 1985[342].
Une des priorités de Gorbatchev est de mettre fin à l'engagement
militaire de l'URSS en Afghanistan, ce dont il fait part
publiquement le 8 février 1988. S'appuyant sur la dynamique
créée par sa politique de détente, il obtient la signature de l'accord
de Genève du 14 avril 1988 portant sur le retrait des forces
soviétiques d'Afghanistan qui s'achève en février 1989[366].

La guerre entre l'Iran et l'Irak dure depuis 1980, sans qu'un camp
paraisse en mesure de l'emporter. Dès le début du conflit, le
Conseil de sécurité de l'ONU vote à l'unanimité des résolutions
appelant au cessez-le-feu, sans effet sur le terrain. Le nouveau
climat de détente entre l'Est et l'Ouest permet d'obtenir, en 1987,
un véritable accord entre les membres permanents du Conseil
pour un soutien effectif à une relance des efforts de médiation de
l'ONU. Le coût humain et financier considérable du conflit pour les
deux belligérants les poussent aussi à finalement accepter, en
août 1988, un cessez-le-feu sous l'égide de l'ONU[367]. Elle montre
aussi chez Gorbatchev l'étendue de sa nouvelle pensée. Son rôle
est tel que, cas unique dans le monde, le ministre soviétique des
Affaires étrangères, Edouard Chevardnadze, se rend à Qom en
mars 1989 pour rencontrer l'ayatollah Khomeini. Celui-ci qualifie le
ministre de « messager de Gorbatchev ». Il est vrai que la
destruction d'un Airbus iranien, le 3 juillet 1988, par le croiseur
américain USS Vincennes, causant la mort de 290 personnes, a
exacerbé le sentiment antiaméricain en Iran.
Cuba est, depuis 1975, le bras armé du soutien de l'Union
soviétique au MPLA, opposé aux mouvements soutenus par
l'Afrique du Sud et les États-Unis dans la longue guerre civile
d'Angola. Le 22 décembre 1988, l’Angola, Cuba et l’Afrique du Sud
signent à New York, sous l’égide des Soviétiques et des
Américains, un accord aboutissant au retrait des troupes cubaines
d’Angola. En échange, les Sud-Africains se retirent du Sud-Ouest
africain, qui prend son indépendance sous le nom de Namibie[368].
En Afrique du Sud, Nelson Mandela est libéré le 12 février 1990 et
l’apartheid est aboli en 1991.

En Amérique latine, soutenues jusqu'alors par les États-Unis au


titre de la politique d'endiguement du communisme, les dictatures
tombent au Paraguay et au Chili en 1989. Au Nicaragua, la guerre
civile entre les sandinistes soutenus par Cuba et les contras
soutenus par les États-Unis, prend fin en 1990 avec la tenue
d'élections libres.

Implosion de l'Union soviétique

Articles détaillés : Dislocation de l'URSS et Politique étrangère de


la Russie de 1991 à 2008.

Mikhaïl Gorbatchev et ses alliés réformateurs peinent à imposer


leur nouvelle politique de glasnost (« transparence ») et de
perestroïka (« restructuration ») aux conservateurs et à la
bureaucratie du parti. Les réformes démocratiques engagées ne
réussissent pas à redresser l'économie du pays et conduisent,
entre 1985 et 1990, à affaiblir progressivement le pouvoir central
soviétique et à remettre en cause le rôle dirigeant du parti unique,
le Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS)[342]. Les quinze
Républiques socialistes soviétiques qui constituent l'URSS
s'engagent à partir de 1989 sur la voie de l'indépendance, la
condamnant à disparaître en décembre 1991[369].

Initiatives d'indépendance des pays baltes

Incorporées par la force dans l'URSS en 1940 en conséquence du


pacte germano-soviétique, les trois RSS baltes sont les premières
à affirmer dans un premier temps leur souveraineté puis dans un
second temps leur indépendance vis-à-vis du pouvoir central
soviétique. Le 16 novembre 1988 le Soviet Suprême de la RSS
d'Estonie publie une déclaration de souveraineté[370], suivie par
des déclarations similaires de la Lituanie le 18 mai 1989[371],[372]
et de la Lettonie le 28 juillet 1989[373]. Ces déclarations affirment
la suprématie des lois de ces Républiques sur les lois soviétiques
et amorcent le processus qui conduit à leur indépendance[374]. Le
11 mars 1990 le gouvernement lituanien prend l'initiative de
promulguer l'Acte de rétablissement d'un État lituanien
indépendant. Moscou le déclare illégal. Les deux autres pays
baltes, l'Estonie et la Lettonie déclarent à leur tour leur
indépendance respectivement en mars et mai 1990, se heurtant
également au refus des instances centrales. Moscou finit par
envoyer l'Armée rouge pour rétablir la situation. Après de violents
affrontements en janvier 1991, Gorbatchev fait marche arrière et
retire ses troupes[375].

Initiatives de la RSS de Russie

Le 12 juin 1990, le Congrès des députés du peuple de la


république socialiste fédérative soviétique de Russie (RSFSR)[u]
nouvellement élu adopte sous l'impulsion de Boris Eltsine, une
déclaration sur la souveraineté étatique de la république de
Russie[376].

Le pouvoir central soviétique finit de perdre le contrôle de la


situation à partir de l'élection au suffrage universel de Boris
Eltsine, le 12 juin 1991, à la présidence de la RSFSR. Il fait adopter
par le Soviet suprême de Russie un texte proclamant la supériorité
des lois russes sur les lois soviétiques et démissionne du PCUS,
qui est interdit dans l’armée et dans les organismes d’État. La
RSFSR, pilier de l’URSS, se détache considérablement de l’autorité
du Kremlin[377].

Putsch manqué d'août 1991 et dislocation finale

Le pouvoir de Gorbatchev est de nouveau affaibli par le putsch de


Moscou du 19 août 1991 fomenté par des conservateurs, qui
échoue notamment par l'action d'Eltsine dont le prestige en sort
considérablement renforcé. À la faveur de l’échec du putsch, le
Congrès des députés du peuple d'Union soviétique octroie de
larges pouvoirs aux Républiques, le « centre » ne conservant que
la tutelle de la politique étrangère et militaire. Mais les
Républiques sont de plus en plus réticentes à accepter une
limitation de leur souveraineté et quittent l’Union soviétique les
unes après les autres, entre août et décembre 1991[375]. Dès lors,
la dislocation de l’URSS s’avère inéluctable[378],[374].,[379].

Signature de l'accord de Minsk par


Kravtchouk, Chouchkievitch et Eltsine.

Le 8 décembre 1991, les présidents de la Biélorussie, de l’Ukraine


et de la RSFSR, constatant que « l’URSS n’existe plus », signent
l’accord de Minsk créant la Communauté des États indépendants
(CEI), ouverte à tous les États membres de l’URSS. Le
21 décembre 1991, lors d'une réunion à Alma-Ata avec les trois
mêmes présidents, les présidents de huit autres ex-Républiques
soviétiques, l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Moldavie et les cinq
républiques d’Asie centrale, rejoignent la nouvelle Communauté et
signent avec eux un ensemble de déclarations et d'accords
politiques et militaires. Les Républiques baltes et la Géorgie
n’adhèrent pas à la CEI. La fédération de Russie, dirigée par Boris
Eltsine, succède en droit à l'URSS et hérite notamment de son
siège de membre permanent au Conseil de sécurité des Nations
Unies. Le 25 décembre 1991, chef d’un État qui n’existe plus,
Gorbatchev démissionne de la présidence de l’URSS[380].

Dénouement de la guerre froide


Article détaillé : Géopolitique des années 1990.

La guerre froide prend fin par étapes entre 1989 et 1991, en


conséquence de l'explosion du bloc de l'Est et de la dislocation de
l'Union soviétique. Cet épilogue se traduit par la fin du monde
bipolaire qui a dominé les relations internationales depuis 1945 et
son remplacement, pour la dernière décennie du xxe siècle, par un
monde unipolaire très largement dominé par les États-Unis, seule
super-puissance[342],[381].

Le dénouement de la guerre froide bouleverse le paysage


géopolitique de l'Europe, établit le modèle politique et
économique occidental comme une référence incontestée dans la
quasi-totalité du monde, et donne aux Occidentaux la maîtrise de
l'architecture de sécurité et de défense en Europe. L'Otan, élargie
aux anciennes démocraties populaires, s'impose comme la
principale alliance militaire internationale. Dans le même temps, la
Russie succède à l'Union soviétique sur le plan du droit
international et de la possession des armes nucléaires et connaît
une décennie de relatif effacement[382].

Articles connexes : Géopolitique de l'Europe au XXIe siècle,


Géopolitique de la Russie et Nouvelle guerre froide.
Dans les années 2000 toutefois, la Russie retrouve une politique
étrangère ambitieuse et interventionniste, comme en Géorgie en
2008 et en Ukraine en 2014, souvent caractérisée comme la
nouvelle guerre froide, bien que le moteur en soit avant tout
d'ordre géostratégique, que la dimension idéologique y soit peu
présente et que l'intensité des tensions ne soit pas comparable à
celle des grandes crises de la guerre froide, comme Berlin ou
Cuba[382].

Paradoxalement, cette diminution de tensions ne réduit pas le


risque d'une guerre nucléaire selon le comité de l'Horloge de la fin
du monde, qui indique en janvier 2019 que le monde est plus près
de la guerre nucléaire que pendant les pires moments de la guerre
froide[383],[384].

Bouleversement du paysage géopolitique de l'Europe

Réunification de l'Allemagne

Article détaillé : Réunification allemande.


Le drapeau de la RFA, devenu celui de
l'Allemagne réunifiée, flotte devant le
Reichstag depuis le 3 octobre 1990.

La principale question politique à traiter est celle de la


réunification de l'Allemagne, que le chancelier Kohl veut mener
très rapidement mais qui suscite des réticences au Royaume-Uni
et en France et qui suppose l'accord des Soviétiques, en
particulier sur la question de la participation de l'Allemagne à
l'OTAN et sur le devenir des 380 000 militaires soviétiques
stationnés sur le territoire de la RDA.

Dès l’ouverture du mur, le chancelier ouest-allemand Helmut Kohl


propose, le 28 novembre 1989, un plan pour la réunification du
pays[385] et décide de la mener à bien le plus vite possible. Lors de
la rencontre entre Gorbatchev et Kohl en juillet 1990, le président
soviétique accepte l’appartenance de l’Allemagne réunifiée à
l’OTAN en échange d'une aide financière. La réunification de
l'Allemagne est officielle le 3 octobre 1990. En complément,
l'Allemagne reconnaît le caractère définitif de la frontière Oder-
Neisse, en signant avec la Pologne le traité sur la frontière
germano-polonaise, le 14 novembre 1990[386]. L'Allemagne
retrouve la plénitude de sa souveraineté lorsque les dernières
troupes russes quittent Berlin le 11 juin 1994[387],[388].

Éclatement de la Yougoslavie

La disparition de Tito en 1980 entraîne un affaiblissement du


pouvoir central en Yougoslavie et la montée des nationalismes,
tout au long de la décennie suivante. Le parti au pouvoir, la Ligue
des communistes de Yougoslavie, structuré en branches
régionales, est emporté en 1990 par la vague de contestation qui
affecte toute l'Europe centrale et de l'Est. Les élections libres
organisées au printemps 1990 dans les six républiques[v], portent
au pouvoir des partis nationalistes et indépendantistes en Croatie
et en Slovénie, qui proclament leur indépendance le
25 juin 1991[389],[390].

Les guerres qui éclatent alors entre la Serbie et ces deux États
créent une situation inédite durant la guerre froide : pour la
première fois depuis 1945, un conflit éclate en Europe entre des
États s'affirmant souverains, ce qui pose à la CEE, à la Russie et
aux États-Unis des questions complexes de formation de
nouveaux États, de droit à l'auto-détermination et de droit des
minorités[391].
Approfondissement de l'Europe des Douze

L’approfondissement de l’Europe est lié étroitement à la fin de la


guerre froide en ce qu’il est vu par la France, en accord avec
l’Allemagne, comme le moyen clef pour renforcer la nouvelle
détente résultant de la politique de Gorbatchev et faire de l’Europe
occidentale le noyau de référence d’une Europe réunifiée. Le
Conseil européen des 8 et 9 décembre 1989, à Strasbourg,
s'achève par un double accord décisif pour l'avenir de l'Europe,
portant à la fois sur la réalisation de l’Union Économique et
Monétaire et le règlement de la question allemande[392],[393].

Lors du Conseil européen du 28 avril 1990 à Dublin, les Douze


s'accordent pour avancer en parallèle vers l'union économique et
monétaire et sur l'union politique, dans la perspective de
l'élargissement de l'Europe vers l'Est. Le traité de Maastricht, qui
instaure l'Union européenne, est signé en février 1992[394],[395].

Nouvelle architecture de sécurité et de défense en Europe

L'architecture de sécurité de l'Europe est, durant la guerre froide,


dominée par l'OTAN et le Pacte de Varsovie. Sa fin établit une
nouvelle architecture de sécurité européenne autour de trois
dimensions principales, la dimension transatlantique via l'OTAN, la
dimension ouest-européenne avec la Communauté européenne
sur le chemin de sa transformation en l'Union européenne, et la
dimension paneuropéenne avec la CSCE[395].

Pérennisation de l'OTAN

Article détaillé : Organisation du traité de l'Atlantique nord # Les


années 1990 : l'Alliance assure sa pérennité.

Les États-Unis et les Européens souhaitent que l'OTAN demeure le


pilier de la sécurité en Europe dans une vision atlantique. George
H. W. Bush rencontre François Mitterrand par deux fois, pour en
tracer les modalités[w],[396],[397]. Le sommet de l'OTAN à Londres,
en juillet 1990, arrête les grandes lignes de la transformation de
l'OTAN et invite les États membres du Pacte de Varsovie à établir
avec l'OTAN des liaisons diplomatiques régulières. Le Conseil de
coopération nord-atlantique est établi le 20 décembre 1991 par
l'OTAN[398],[399] : organe de concertation entre l'OTAN et l'Est, il
accueille dans un premier temps les États anciennement
membres du Pacte et les trois États baltes[398], puis en avril 1992,
les anciennes républiques soviétiques membres de la CEI.

Émergence de l'Europe politique et d'une « identité européenne


de défense »

Articles détaillés : Traité de Maastricht et Politique étrangère et de


sécurité commune.
L'un des trois piliers constitutifs de l'Union européenne qui voit le
jour par le traité de Maastricht est une politique étrangère et de
sécurité commune (PESC) qui « inclut l'ensemble des questions
relatives à la sécurité de l'Union européenne, y compris la
définition à terme d'une politique de défense commune, qui
pourrait conduire, le moment venu, à une défense commune »[395].

Dans le même temps qu'elle décide de ne pas se dissoudre


comme le pacte de Varsovie, mais de se réinventer pour s'adapter
à la disparition de la menace soviétique, l'Alliance atlantique prend
acte de « l'évolution de [la] Communauté européenne vers l'union
politique, et notamment vers l'affirmation d'une identité
européenne dans le domaine de la sécurité, [qui] contribuera aussi
à renforcer la solidarité atlantique et à établir un ordre pacifique
juste et durable dans l'Europe toute entière »[400].

Institutionnalisation de la CSCE

Photo de groupe des chefs d'État lors


de la Conférence de Paris en
novembre 1990.

La CSCE constitue depuis 1973 un pôle majeur d'activité


diplomatique sur les questions de sécurité et de défense en
Europe[401],[402]. Deuxième sommet de la CSCE, après celui
d'Helsinki en 1975, le sommet de Paris se tient du 19 au
21 novembre 1990. Seule institution rassemblant à sa fondation
des États de l'Ouest et de l'Est, la CSCE est naturellement le forum
légitime pour tenter d'instaurer une nouvelle architecture de
sécurité stable, dans une Europe en pleine recomposition. Dans
cet objectif, ce sommet adopte la Charte de Paris pour une
nouvelle Europe et instaure les premières institutions
permanentes de la CSCE[402].

La Russie, État successeur de l'Union soviétique

Les accords d'Alma-Ata signés par les onze ex-Républiques


soviétiques créent la CEI et établissent la Russie en tant qu'État
successeur de l'Union soviétique, sur les plans du droit
international et de la possession des armes nucléaires[403]. Elle
hérite à ce titre du siège permanent de l'URSS au Conseil de
sécurité de l'ONU. Elle n'est cependant que partiellement associée
par les Occidentaux à la définition du nouvel ordre mondial stable
et pacifique, que George H. W. Bush appelle de ses vœux.

Le traité START de juillet 1991 a été signé par l'URSS. Au moment


de sa dissolution fin 1991, outre la Russie trois des nouveaux
États issus de l'URSS ont sur leur sol des armes nucléaires
stratégiques : la Biélorussie, le Kazakhstan et l'Ukraine[404],[405].
Après l'établissement d'un cadre commun posant les fondements
juridiques de la dénucléarisation de l'ex-Union soviétique au sein
de la CEI (accords d'Alma Ata du 21 décembre 1991 et accord de
Minsk du 30 décembre 1991), un accord, dit Protocole de
Lisbonne, est conclu le 23 mai 1992 entre ces trois nouvelles
Républiques et les dépositaires du traité de non-prolifération
nucléaire, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie. Cet accord
stipule que la Russie est le seul État autorisé à détenir des armes
nucléaires stratégiques sur le territoire de l’ancienne URSS et que
les trois autres États démantèleront les leurs, évitant ainsi toute
prolifération[406],[407],[408],[409].

Nouvel ordre mondial et réalité du « partenariat » avec la


Russie ?

Article détaillé : Géopolitique de la Russie.

Pour George H. W. Bush, la fin de la guerre froide ouvre la porte à


un nouvel ordre mondial stable et pacifique[410]. La plupart des
dirigeants politiques américains estiment que les États-Unis ont
gagné la guerre froide[x], considérant que la chute du régime
communiste est avant tout la conséquence de la supériorité
économique et technologique des États-Unis et de la politique
ferme menée par l'administration républicaine de Ronald Reagan,
à partir de 1981, qui ont entraîné l'URSS dans une compétition
qu'elle ne put soutenir. Du côté russe, cette analyse sera
contestée plus tard par Vladimir Poutine, pour qui l'effondrement
de l'idéologie et du système soviétique ne signifie pas que la
Russie a été vaincue, et pour qui le fait qu'il n'a pas été mis en
place un nouvel ordre mondial de façon coopérative entre toutes
les puissances entretient une instabilité et une compétition entre
les puissances mondiales et régionales[411].

La domination sans partage des États-Unis dans les années 1990


se traduit à l'égard de la Russie par une politique de coopération
afin de favoriser la réussite des réformes libérales entreprises par
Eltsine, mais pas par une politique de partenariat d'égal à égal qui
aurait donné à la Russie une place dans la géopolitique mondiale
à la mesure de son rôle dans l'histoire. Au sortir de la guerre
froide, la Russie dirigée par Eltsine est si faible qu'elle ne peut
s'opposer à la politique extérieure des États-Unis qui imposent le
maintien du système politique et de sécurité occidental - basé
avant tout sur l'OTAN - et qui décideront de son extension vers
l'Est quelques années plus tard. Les échanges sont cependant
nombreux avec Boris Eltsine, qui rencontre Bush puis Clinton à de
nombreuses reprises[y],[412],[413],[414],[415],[416].

Mais la Russie n'est membre ni de l'OTAN, ni de l'Union


européenne, et n'obtient pas la mise en place d'une organisation
pan-européenne forte où elle aurait un rôle aussi important que la
France ou l'Allemagne. Ce choix stratégique des États-Unis,
cautionné par les Européens en son temps, favorisera au début du
xxie siècle l'émergence de la politique russe nationaliste et de
reconquête d'une influence internationale menée par Vladimir
Poutine. [réf. nécessaire]
Culture et guerre froide
La culture est en première ligne dans la compétition entre l'Est et
l'Ouest. La guerre froide culturelle est façonnée par la primauté de
l'idéologie, l'héritage partagé et âprement disputé de la « grande »
culture des Lumières, le développement des médias anciens et
nouveaux (presse, cinéma, radio, télévision) et par la prolifération
des lieux de culture, théâtres, salles de concert et autres, en
particulier en URSS[417].

L'Europe est le principal terrain de jeu de la lutte d'influence


culturelle à laquelle les États-Unis et l'Union soviétique se livrent.
Les Américains dirigent leur offensive culturelle, non pas tant vers
l'URSS difficilement pénétrable, que vers l'Europe occidentale, où
les partis communistes sont puissants et les idées marxistes
largement répandues. Symétriquement, les Soviétiques
consacrent d'importants moyens à la culture et à l'éducation de
masse en URSS et en Europe de l'Est, afin de consolider un
soutien populaire fragile. Dans le même temps, ils promeuvent à
l'Ouest la supériorité de leur culture et leurs artistes talentueux. La
chute du système communiste tient à sa faillite économique et
technologique, mais aussi à son échec à convaincre les citoyens
d'Europe de l'Est et de l'Ouest de sa supériorité sociétale,
culturelle et morale[417].
Enjeux politiques

La guerre froide est d'abord un affrontement de deux idéologies


de portée universelle aux yeux de leurs promoteurs respectifs.
Elles s'incarnent dans deux systèmes étatique et économique
opposés, et sont aussi porteuses de deux visions du monde et de
la société radicalement différentes, même si elles ont en
commun, officiellement du moins, des valeurs, un socle culturel et
des objectifs de progrès. La culture véhicule les idées, les rêves,
les mœurs, les traditions et les croyances d’une génération à
l’autre, d’un continent à l’autre, d’un groupe de personnes à l’autre.
Elle est donc pour chaque camp le moyen d'atteindre les individus
pour obtenir leur adhésion à un modèle de société. La guerre
froide est à l'origine de nouvelles manières de diffuser et vendre
des idées et des valeurs. Les décideurs politiques soviétiques et
américains pensent que pour « gagner l'esprit des hommes » en
Europe, ils doivent faire davantage appel à leur identité
culturelle[418].

L'Union soviétique et les États-Unis utilisent la culture et


l'information pour soutenir leur politique, démontrer la supériorité
de leur modèle de société et affaiblir la grande puissance rivale et
ses États clients de l'autre côté du rideau de fer[418]. Les
Soviétiques mettent en avant des idées comme la défense de la
paix tandis que les Américains souhaitent incarner la défense du
monde libre[419].
Sur le plan politique comme sur le plan culturel, le clivage
idéologique existe aussi à l’intérieur de la société occidentale
comme de la société communiste. En Europe occidentale, le
débat d'idées entre partisans et opposants au marxisme bat son
plein durant presque toute la guerre froide. De l'autre côté du
rideau de fer, les Soviétiques sont patriotes et antiaméricains sur
le plan des relations internationales, mais sur le plan de la vie
quotidienne et de la culture populaire, les jeunes générations sont
moins imprégnés des stéréotypes communistes et portent un
regard positif sur l'American way of life[420].

Arrivée de solistes du Bolchoï aux


Pays-Bas en 1960.

Les deux camps s'appuient sur un socle culturel très largement


commun malgré le fossé qui sépare les deux systèmes
politiques[417]. Tous deux revendiquent agir dans le monde au
nom de la liberté et de la paix, garantissent dans leur constitution
ou leurs lois la liberté d'expression, l'égalité entre les ethnies et les
sexes. Tous deux investissent dans l'enseignement et dans les
équipements culturels et se font les champions du progrès. À l'Est
comme à l'Ouest, la « grande » culture classique bénéficie du
soutien des administrations publiques dans l'objectif que les
artistes nationaux brillent dans les compétitions internationales
comme le concours international Tchaïkovski à Moscou, ou bien
lors des tournées de compagnies de danse ou d'orchestres
symphoniques dont les médias relaient abondamment les succès.
La compétition Est-Ouest est le plus souvent implicite et masquée
par le discours policé qui accompagne les manifestations
culturelles. La réalité de la compétition fait parfois surface
lorsque, par exemple, le danseur soviétique Rudolf Noureev fait
défection ou que le jazzman Louis Armstrong refuse d'être
instrumentalisé par les autorités américaines.

L'irruption du politique dans le monde de la culture a des effets


pervers. À des degrés divers, la liberté d'expression et la liberté
artistique sont entravées dans les deux camps. Aux États-Unis, la
peur rouge et l'anticommunisme privent des artistes notamment
dans le cinéma de la possibilité de travailler comme ils
l'entendent. En Union soviétique, l'État est omniprésent pour
donner le plus large accès à la culture, mais aussi pour en
contrôler le contenu. Les partis communistes en Europe de
l'Ouest relaient les messages culturels du « grand frère »
soviétique[421].

L'État soviétique privilégie l'esthétique classique-réaliste dans la


littérature et l'art, et affirme être le véritable continuateur de la
« grande » culture. Ce positionnement va de pair avec une vive
hostilité à l’égard de l’avant-garde moderniste, qualifiée de
« décadente » et de ce que Lénine appelait en se moquant les
« ismes » : futurisme, surréalisme, impressionnisme,
constructivisme[417]. Le contrôle des autorités ne porte pas
seulement sur la forme : la culture doit être humaine, débordante
de fraternité et d’optimisme. Les œuvres de pure propagande
abondent qui vantent les mérites et les progrès de la société
soviétique. La censure exercée sur le forme comme sur le fond, et
le contrôle étroit des artistes soviétiques les plus brillants, comme
les compositeurs Igor Stravinsky et Dmitri Chostakovitch, les
écrivains Vladimir Maïakovski, Vsevolod Meyerhold et Mikhaïl
Zochtchenko, les peintres Kasimir Malevitch, Alexandre
Rodtchenko et Vladimir Tatline, ou encore le cinéaste Sergueï
Eisenstein, empêchent finalement l'Union soviétique d'être durant
la seconde moitié du xxe siècle la patrie de la culture, reconnue
dans le monde entier, qu'elle ambitionne d'être[417].

Durant les premières années de guerre froide, les Américains


abordent prudemment les questions culturelles. Ils hésitent à
promouvoir la culture classique, en particulier allemande, malgré
l'admiration dont elle bénéficie aux États-Unis, par crainte de faire
écho à la propagande nazie qui l'avait beaucoup exploitée et
d'encourager le nationalisme allemand. La stratégie de
propagande adoptée par les Américains au début des années
1950 est essentiellement défensive, destinée à contrer les
arguments de la propagande communiste et à montrer qu'il existe
bel et bien une culture américaine de valeur et à mettre en relief
ses liens forts avec la culture européenne[418].
Les États-Unis ne réussissent pas durant la guerre froide à
contrebalancer la stratégie soviétique d'être les hérauts de la
« grande culture », d'autant plus qu'en Europe de l'Ouest un certain
antiaméricanisme et la place prééminente occupée par les
« intellectuels de gauche » tendent à accréditer l'idée de leur
pauvreté culturelle. En revanche, les États-Unis sont le lieu par
excellence de la liberté de création, de l'avant-gardisme sans
limite dont les innovations et provocations sont observées dans le
monde pour être reprises, même si elles ne rencontrent pas
toujours l'adhésion du grand public[417]. L'influence culturelle des
États-Unis s'exprime surtout par la culture populaire (ou culture de
masse) qui envahit l'Europe occidentale et réussit à franchir le
rideau de fer.

Institutions et propagande d'État

Des moyens importants sont mobilisés et des institutions d'État


sont créées par les deux Grands pour mettre en œuvre leur
stratégie dans le domaine de la culture. Les canaux officiels de
promotion ou de diffusion de la culture sont complétés par des
canaux où l'intervention politique est plus discrète, voire
totalement masquée. Cette infrastructure est pour partie au
service de la diffusion de la culture classique et de la création
culturelle indépendante à condition qu'elle renvoie une image de
la société conforme aux vœux des dirigeants politiques, dans le
but de projeter une image culturelle forte. Mais elle est aussi pour
une grande part dédiée à la propagande culturelle, dans son
propre camp et dans l'autre camp. Dans les années 1940 et 1950,
le combat pour la culture est souvent du ressort de la propagande,
puis avec la détente des relations sur le continent européen, la
culture est considérée de chaque côté comme un vecteur
essentiel d’une lutte plus élaborée[418]. Des deux côtés, les médias
jouent un rôle essentiel dans la diffusion de la propagande.
Financées par le National Committee for a Free Europe, une
émanation de la CIA, Radio Free Europe et Radio Liberty émettent
des programmes en Russe et dans les langues des pays d'Europe
de l'Est. Rattachée à l'USIA, Voice of America diffuse des
programmes dans les langues parlées en URSS.

Congrès du CMP en 1952 à


Berlin-Est. La tribune est
surmontée de la colombe de la
paix de Picasso.

Du côté soviétique, le VOKS (Société pour les relations culturelles


avec les pays étrangers) est le vecteur de sa diplomatie culturelle.
Les propagandistes soviétiques identifient très tôt que le cinéma
est une arme essentielle de la guerre des idées. La production
cinématographique, entièrement contrôlée par l'État, présente le
peuple soviétique comme animé de valeurs morales fortes,
moderne et tourné vers l'avenir. Mais cette production dans la
veine du réalisme social et le plus souvent de pure propagande ne
s'inscrit pas dans la stratégie de « grande culture » et ne rencontre
donc que peu d'écho à l'Ouest. Elle est avant tout destinée à la
population de l'Est[418]. Initié par le Kominform, le Conseil mondial
de la paix (CMP) bénéficie pleinement du soutien d'intellectuels et
d'artistes aussi prestigieux que Pablo Picasso, Frédéric et Irène
Joliot-Curie, ou Louis Aragon[422].

Le CLC finance des magazines, dont la revue Encounter, des


voyages, des bourses, des articles, des éditions, des concerts et
des expositions. Peu d'artistes et d'intellectuels occidentaux ont
refusé d'en bénéficier[423].

De nombreux échanges culturels sont organisés entre l'Ouest et


l'Est. Les tournées à l'étranger de grands orchestres classiques et
les concours de musique internationaux sont des enjeux de la
compétition culturelle. Les États communistes développent dans
les années 1950 les échanges culturels avec l'Ouest. L'URSS
rejoint l'UNESCO en 1954 et la RDA en devient membre en
1972[424]. Dans les années 1960, après l'édification du mur de
Berlin, la RDA établit un programme permanent d'échanges
culturels avec les États-Unis, et elle multiplie les invitations
d'intellectuels et artistes occidentaux, dans le but de construire
l'image d'un État imprégné de culture et d'obtenir de facto une
forme de reconnaissance internationale[418]. En 1967, les États
membres du pacte de Varsovie commencent à proposer la tenue
d'une Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe
(CSCE) en vue d'améliorer le dialogue culturel et politique intra-
européen et la confiance réciproque dans les affaires militaires.
La CSCE voit finalement le jour en 1973. Pendant cette ère de
détente, les cinémas soviétique et américain coproduisent en
1976 l'adaptation d'un conte russe, L'Oiseau bleu.

L'Europe, terrain principal de la bataille culturelle

La guerre froide privilégie la culture et les relations culturelles en


Europe à un degré sans précédent. La « grande culture »
européenne héritée du siècle des Lumières bénéficie de moyens
publics et privés importants qui permettent l'organisation de
manifestations et d'échanges culturels dans tous les arts ; sur ce
terrain, l'Est occupe le devant de la scène notamment dans les
domaines de la danse et de la musique. En revanche, sur le terrain
de la « culture populaire » accessible au plus grand nombre grâce
au développement accéléré des médias de masse après-guerre,
l'Amérique exerce une influence considérable à l'Ouest comme à
l'Est, sans toutefois effacer son image d'une société matérialiste
et individualiste et sans réussir à éviter les résistances des
Européens pour conserver leurs identités culturelles[418].
Dmitri Chostakovitch au
Kongreßhalle de Leipzig en
Allemagne de l'Est lors d'un
festival Bach en 1950.

Comme l'Allemagne divisée est au centre de l'affrontement Est-


Ouest, les deux Grands consacrent plus de temps et d'argent à la
guerre froide culturelle dans ce pays qu'à toute autre région ou
continent[418]. Capitalisant sur leur victoire contre le nazisme, les
Soviétiques se posent comme les sauveurs et les héritiers de la
grande culture occidentale. Ils mettent sur pied rapidement une
importante infrastructure culturelle qui ouvre ainsi largement
l'accès au théâtre, à la musique et à la danse notamment.
Opposant l'impérialisme et le militarisme occidental au pacifisme
communiste, les Soviétiques vantent la supériorité de leur culture
classique et critiquent les courants avant-gardistes comme le
surréalisme[418]. La stratégie des médias soviétiques et est-
allemands consistant à mettre l'accent sur la culture allemande
classique et les grandes figures germaniques de la littérature ou
de la musique trouve un écho certain auprès de la population
ouest-allemande.

L'afflux massif de la culture populaire américaine en Europe,


condamné par les communistes et les intellectuels conservateurs,
mais bien accueilli en général et plus particulièrement par la
jeunesse, a été un facteur à la fois de succès et d'échec de la
propagande américaine en Europe. À l'Ouest comme à l'Est, les
gens ont assimilé des éléments de cette culture populaire et l'ont
souvent faite leur. Mais la culture populaire américaine n'a pas
amélioré l'image des États-Unis en Europe : au lieu de cela, les
intellectuels de gauche ont repris le langage de protestation
apparu aux États-Unis dans les années 1960 et 1970 pour
exprimer leurs préventions de longue date à l'encontre de la
civilisation américaine[418]. L'antiaméricanisme, alimenté par la
propagande soviétique et ses relais nationaux, mobilise une partie
des acteurs culturels au nom de la défense de la paix[422].

Marlon Brando dans le film Un


tramway nommé Désir de 1951.

L'adhésion au modèle américain, l'American way of life, est la plus


visible dans la révolution de la consommation qui accompagne la
croissance économique de l'Europe occidentale. Pour beaucoup,
les États-Unis apparaissent comme une société abondante et en
mouvement, avec toujours une longueur d’avance sur une Europe
démodée et conservatrice. La place considérable que la culture
populaire américaine occupe dans ce modèle lui confère, à travers
sa musique, ses films et sa mode, une position prédominante.
C'est par ce canal de la consommation populaire que la culture et
le modèle de société américains se diffusent partout, bien
davantage que par les actions de propagande organisées par le
gouvernement américain. Selon Westad, « bien que la musique
d’Elvis Presley ou les films de Marlon Brando ou de James Dean
n'aient pas été conçus pour faire la propagande du mode de vie
américain, ils étaient appréciés par les jeunes Européens, en
partie à cause de leur esprit de rébellion. […] Au milieu des années
50, les adolescents américains et européens étaient plus unis par
Brando que par l'OTAN »[425].

Après la construction du mur de Berlin en 1961, des restrictions


légales et physiques entravent sérieusement l'afflux de musique
populaire, de films et de littérature occidentaux derrière le rideau
de fer. À partir de ce moment, les Européens de l'Est ne peuvent
plus utiliser ouvertement les idées et valeurs véhiculés par la
culture populaire pour critiquer leurs gouvernements ; en
revanche, écouter de la musique pop ou s'habiller en suivant les
modes de l'Ouest deviennent un moyen de protester contre le
gouvernement ainsi que contre les productions culturelles et les
artefacts gérés par l'État[418].

Historiographie de la guerre froide


L'historiographie de la guerre froide englobe plusieurs disciplines :
abordée au départ essentiellement sous l'angle de l'histoire des
relations internationales et des sciences politiques, elle s'est
récemment de plus en plus intéressée à l'histoire intérieure et
sociologique des pays concernés, à l'analyse des idéologies
communistes et occidentales, ou encore à la place de la
culture[426].

Très vaste, la bibliographie relative à la guerre froide s'est


développée dès son début ouvrant ainsi rapidement la voie à des
controverses sur l'interprétation de ses origines et de son cours
parmi les historiens, les politologues et les journalistes. La guerre
froide présente la particularité d’avoir été pensée dès le départ et
de façon concomitante à son développement comme une période
historique. Le regard porté sur la guerre froide a donc évolué au
gré de ses périodes successives de tension ou de détente, puis a
été influencé par l'ouverture progressive des archives à partir des
années 1990[427],[428],[429].

Les historiens s'opposent notamment sur les responsabilités de la


rupture de la « Grande Alliance » entre l'Union soviétique et les
États-Unis après la Seconde Guerre mondiale et sur le point de
savoir si le conflit entre les deux superpuissances était ou non
inévitable. Les historiens débattent également sur la nature
exacte de la guerre froide, sur l'importance de l'arme nucléaire
dans son déroulement, sur les crimes et bienfaits respectifs des
systèmes communistes et occidentaux, sur l'analyse des crises
qui l'ont émaillée[427].
Courants de pensée généraux

La lecture de la guerre froide sous l'angle des relations


internationales s'articule autour de trois courants de pensée
généraux, « classique » ou « orthodoxe », « révisionniste » et
« post-révisionniste ».

Durant les années 1950, peu d'historiens contestent


l'interprétation américaine officielle des débuts de la guerre froide.
Ce courant de pensée « orthodoxe » impute la responsabilité de la
guerre froide à l'Union soviétique et à son expansion en Europe de
l'Est. Par exemple, Herbert Feis, historien réputé et conseiller
auprès du département d'État américain, soutient dans son
ouvrage Churchill, Roosevelt, Stalin: The War They Waged and the
Peace They Sought de 1957 que l'agression soviétique en Europe
de l'Est dans l'après-guerre est à l'origine du déclenchement de la
guerre froide ; il affirme aussi que Roosevelt a ouvert la voie à
l'agression soviétique en acceptant à Yalta toutes les demandes
de Staline[5]. Les historiens s'attachent dans les premières années
à Staline lui-même et à sa politique, avant que l'idéologie
communiste ne soit mise en avant comme la cause première de
la guerre froide[430].
John Lewis Gaddis,
animant un atelier de
travail à l'U.S. Naval War
College en 2012.

Le courant « révisionniste » se développe dans les années 1960


dans le contexte de la guerre du Viêt Nam. Le précurseur de ce
courant est William Appleman Williams : dans son ouvrage The
Tragedy of American Diplomacy paru en 1959, il procède à un
réexamen de la politique étrangère américaine depuis 1890. Sa
thèse centrale est que la politique expansionniste menée par les
États-Unis sous couvert de défense du « monde libre » et leur
impérialisme économique sont les causes premières de la guerre
froide. Les révisionnistes contestent la thèse traditionnelle selon
laquelle les dirigeants soviétiques étaient déterminés à propager
le communisme dans le monde après la guerre. Ils soutiennent
que l'occupation de l'Europe de l'Est par l'Union soviétique
reposait sur une logique défensive et que les dirigeants
soviétiques cherchaient à éviter l'encerclement par les États-Unis
et leurs alliés[431],[426]. Situés politiquement à gauche, les
« révisionnistes anti-impérialistes » considèrent que les États-
Unis, de par l'anticommunisme croissant de leur politique
extérieure, portent une responsabilité au moins égale à celle de
l'URSS dans la perpétuation de la guerre froide. À partir du milieu
des années 1970, les « révisionnistes réalistes » voient dans la
rivalité américano-soviétique principalement un conflit des
besoins de sécurité des grandes puissances et jugent que les
gouvernements soviétique et américain ne se comportent pas
très différemment l'un de l'autre ni des autres grandes puissances
de l'histoire[430].

Ces thèses, radicalement contraires aux premières, provoquent


des réactions dans les années 1970 et 1980, alimentées ensuite à
partir du début des années 1990 par l'ouverture progressive
d'archives inaccessibles auparavant et à leur exploitation en
profondeur[426],[428]. L'historien John Lewis Gaddis est largement à
l'origine de cette école post-révisionniste avec son livre The United
States and the Origins of the Cold War, 1941–1947, publié en 1972,
qui synthétise diverses interprétations. Gaddis soutient
qu'« aucune des deux parties ne peut être tenue pour seule
responsable de l'apparition de la guerre froide ». L'historien Melvyn
P. Leffler insiste plutôt sur le fait que ce sont moins les
agissements du Kremlin que les craintes concernant la
dislocation socio-économique de l'Europe, le nationalisme
révolutionnaire, la faiblesse britannique et les enjeux de puissance
au Moyen-Orient qui ont déclenché les initiatives des États-Unis
visant à mettre en place un système international qui soit
conforme à leur conception de leur sécurité nationale[432]. En
1997, dans son nouvel ouvrage We Now Know: Rethinking Cold
War History écrit sur la base d'archives soviétiques partielles,
Gaddis affirme l'écrasante responsabilité de Moscou dans la
guerre froide, et se rapproche donc des thèses classiques[433],[426].

Nouvelles approches

Depuis le début des années 2000, l'étude de la guerre froide


privilégie de nouvelles approches géographiques et thématiques.

De nombreuses publications sont consacrées non plus seulement


à une vision globale de la guerre froide, centrée sur les États-Unis
et l'URSS, mais à ses autres acteurs. Un premier axe est l'analyse
du rôle des États d'Europe de l'Est et de l'Ouest, les uns vis-à-vis
des autres et de leurs relations avec les deux Grands. La politique
américaine de la fin des années 1940 se comprend mieux à
travers ses liens avec Londres, tout comme l’étude des relations
entre la Chine de Mao Zedong et l'URSS éclaire la politique de
Staline[428]. Les liens entre politique intérieure et extérieure, aux
États-Unis, ou bien en Europe à travers par exemple l'étude du rôle
des partis communistes français et italiens sont un autre axe
éclairant sur les facteurs qui ont pesé sur le déroulement de la
guerre froide[426].

Le tiers-monde dans la guerre froide est aussi devenu un


important sujet d'étude historique. Les guerres, et
particulièrement celles dans les États issus de l'Indochine
française y tiennent initialement une grande place, ce qui conduit
à mettre l'accent surtout sur la manière dont l'Est et l'Ouest sont
brutalement intervenus dans le processus de décolonisation en
raison de leur antagonisme global. Inévitablement, ce prisme
octroie une place limitée à la connaissance des acteurs des
conflits locaux et nationaux, de leurs jeux de pouvoir ou de leur
culture et leur politique. Néanmoins, la croissance récente de la
recherche historique sur les questions relatives au tiers monde a
permis d'atteindre une masse critique d'études sur la politique,
l'identité, la religion ou l'économie dans le Sud[434].

Les publications récentes dépassent le champ habituel de la


diplomatie, de la sécurité et de l'idéologie pour inclure des visions
thématiques, économiques, culturelles et sociales, intellectuelles
et médiatiques[434]. L'ouvrage The Cambridge History of the Cold
War publié en 2010 sous la direction de Melvyn P. Leffler et Odd
Arne Westad s'inscrit dans cette logique d'une interprétation large,
inclusive et pluraliste de l'histoire de la guerre froide. Ses auteurs
jugent qu'elle est non seulement durable, mais également
inévitable : « nous devons placer la guerre froide dans le contexte
le plus vaste du temps et de l'espace, au sein d'une toile qui relie
les fils sans fin de l'histoire » et « nous devons indiquer comment
les conflits de la guerre froide sont liés aux tendances plus
générales de l'histoire sociale, économique et intellectuelle, ainsi
qu'aux développements politiques et militaires à plus long terme
dont ils font partie »[430]. L'économie et la technologie, la culture et
l'idéologie, la science et la stratégie, la diplomatie et l'histoire
intellectuelle se combinent pour donner une lecture multiforme de
la guerre froide dans le contexte global de la seconde moitié du
xxe siècle. Lawrence Freedman, professeur émérite de War
Studies au King's College de Londres, met en avant toutefois la
nécessité de dissocier la guerre froide des autres courants de
l'histoire du xxe siècle, de déterminer ce qui la distingue et la rend
spécifique, puis d'évaluer son interaction avec tous autres volets,
au risque sinon de la définir comme une époque de sorte qu'il
deviendrait possible de discuter de presque tout ce qui s'est
passé entre 1945 et 1991 en son nom[434],[426].

Notes et références

Notes

a. L'expression « Cold War » avait déjà été utilisée en anglais,


notamment pour désigner en 1938 certaines politiques d'Adolf
Hitler. Des auteurs signalent que l'expression a été créée dès le
xive siècle par le prince Juan Manuel d'Espagne au sujet d'un
conflit interminable entre les « Rois catholiques » et les
Maures d'Andalousie ; l'expression désigne alors un conflit
pour lequel il n'y a pas eu de déclaration de guerre, qui n'a
entraîné aucune victime et qui s'est achevé sans traité de paix.
b. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU
sont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l'Union
soviétique et la Chine. Les quatre premiers sont aussi les
puissances occupantes de l'Allemagne. Les trois premiers sont
souvent appelés dans le contexte de la guerre froide les
puissances occidentales ou les Occidentaux.
c. En août 1941, Churchill et Roosevelt signent la charte de
l’Atlantique, une déclaration commune s’inspirant des
principes wilsoniens, dans laquelle les deux dirigeants
prévoient la mise en place d’un « système étendu et permanent
de sécurité générale ». En février 1945, les accords de Yalta
reprennent ce propos et annoncent la convocation d’« une
conférence des Nations Unies sur l’organisation mondiale
envisagée (…) le 25 avril 1945 (…) aux États-Unis ».
d. Toutefois, dans le cadre de leurs réformes économiques
entreprises à partir du milieu des années 1960, plusieurs pays
d'Europe de l'Est devinrent à leur tour membre du GATT afin de
développer leurs échanges avec l'Ouest : la Yougoslavie
(1966), la Pologne (1967), la Roumanie (1971) et la Hongrie
(1973). Sous Gorbatchev, l'Union soviétique demanda en 1986
à en devenir membre, mais les États-Unis s'y opposèrent.
e. Extrait de l'article : « Dans les circonstances présentes, il est
clair que la composante principale de toute politique des États-
Unis à l'égard de l'Union soviétique doit être celle d'un
endiguement à long-terme, patient mais ferme et vigilant des
tendances expansionnistes russes. » (Texte anglais original :
« In these circumstances it is clear that the main element of
any United States policy toward the Soviet Union must be that
of long-term, patient but firm and vigilant containment of
Russian expansive tendencies. »).
f. La politique de « containment » trouve aussi sa source dans la
politique menée par Clemenceau au sortir de la Première
Guerre mondiale de mise en place d'un cordon sanitaire autour
de la Russie afin de contenir l'expansion du communisme,
composé de plusieurs États tampon.
g. En plus de la France et de la Grande-Bretagne, l’Autriche, le
Benelux, la Grèce, l’Irlande, l’Islande, l’Italie, les pays
scandinaves, le Portugal, la Suisse et la Turquie.
h. Jdanov affirme notamment que « le but que se pose le
nouveau cours expansionniste des États-Unis est
l'établissement de la domination mondiale de l'impérialisme
américain. Ce nouveau cours vise à la consolidation de la
situation de monopole des États-Unis sur les marchés,
monopole qui s'est établi par suite de la disparition de leurs
deux concurrents les plus grands - l'Allemagne et le Japon - et
par l'affaiblissement des partenaires capitalistes des États-
Unis : l'Angleterre et la France. » c’est un plan d’asservissement
et d’assujettissement de l’Europe aux États-Unis.
i. Depuis février 1950, afin de protester contre la présence de
Taïwan et non de la Chine populaire, l’URSS boycotte les
séances du Conseil de sécurité. Elle n’a donc pas pu opposer
son veto à cette résolution.
j. En juillet 1945, à la conférence de Potsdam, les trois dirigeants
des principales puissances alliées, Churchill (puis son
successeur, le travailliste Attlee), Staline et Truman s’accordent
sur le partage de l’Allemagne et de l’Autriche en quatre zones
d’occupation : américaine, britannique, française et soviétique.
De même, Berlin, l’ancienne capitale du Reich, est divisée en
quatre secteurs d’occupation. Enclavée dans la zone
soviétique, des voies d’accès aériennes, autoroutières et
ferroviaires permettent de la raccorder aux zones
occidentales.
k. À partir de 1956, dans le cadre des reconnaissances aériennes
américaines de l'Union soviétique, les Américains utilisent des
U-2 volant à plus de 20 000 mètres d’altitude. Mais, lors de
l'incident de l'U-2 de mai 1960, l’un d’eux est abattu et son
pilote, Francis Gary Powers, est emprisonné à la suite d’un
procès très médiatisé. Les Américains créent alors des avions
espions de plus en plus perfectionnés, avant de développer un
programme de satellites de surveillance (Corona et KH-6).
l. Il s'agit en réalité d'une liaison permanente directe par
téléscripteur entre le Kremlin et la Maison-Blanche, largement
médiatisée et popularisée sous cette appellation de
« téléphone rouge ».
m. Formule employée par Raymond Aron dans son essai Paix et
guerre entre les nations paru en 1962.
n. Le 30 octobre 1973, des pourparlers commencent à Vienne
entre douze pays de l’OTAN et sept du pacte de Varsovie en
vue de la réduction mutuelle des forces et armes stationnées
en Europe centrale. À partir du 3 juillet 1973, tous les pays
d’Europe - sauf l’Albanie - les États-Unis et le Canada
participent à la Conférence sur la sécurité et la coopération en
Europe (CSCE). Elle aboutit aux accords d’Helsinki, signés le
1er août 1975. Ils sont souvent considérés comme le point
culminant de la détente. La CSCE est institutionnalisée et
devient l'OSCE fin 1994.
o. Les dépenses de défense des États-Unis atteignent un point
bas de 5,47 % du PNB en FY79, mais Carter les augmentent
substantiellement durant les deux dernières années de son
mandat, celles-ci atteignant 5,88 % du PNB en FY 80 et 6,04 %
en FY81.
p. La dualité de la politique étrangère de Carter est symbolisée
par les personnalités et les positions très différentes de ses
deux principaux conseillers, le secrétaire d'État Cyrus Vance et
le conseiller pour la sécurité nationale Zbigniew Brzezinski, le
premier tenant de la poursuite de la détente avec l'Union
soviétique, le second partisan d'une attitude plus offensive.
q. Lors de la cérémonie de signature, Brejnev donne à Carter
l'embrassade traditionnelle russe. Le président américain sera
très critiqué d'avoir accepté ce geste.
r. Les questions relatives au dopage des athlètes de la RDA ne
seront mises sur la place publique qu'après la fin de la guerre
froide.
s. Sommet de Genève les 19 et 20 novembre 1985, sommet de
Reykjavik les 11 et 12 octobre 1986, sommet de Washington
du 7 au 10 décembre 1987, sommet de Moscou du 29 mai au
2 juin 1988 et sommet de New York le 7 décembre 1988.
t. Sommet de Malte les 2 et 3 décembre 1989, sommet de
Washington du 30 mai au 3 juin 1990, sommet d'Helsinki le 9
décembre 1990, sommet de Paris le 19 novembre 1990,
sommet de Londres le 17 juillet 1991, sommet de Moscou les
30 et 31 juillet 1991 et sommet de Madrid les 29 et 30 octobre
1991.
u. La RSFSR, dont le territoire correspond à la Russie historique,
est l'une des quinze républiques constitutives de l'URSS.
v. La république fédérative socialiste de Yougoslavie était un État
fédéral composé de six républiques : Bosnie-Herzégovine
(capitale Sarajevo), Croatie (capitale Zagreb), Macédoine du
Nord (capitale Skopje), Monténégro (capitale Podgorica),
Serbie (capitale Belgrade) et Slovénie (capitale Ljubljana).
w. Les deux présidents se rencontrent à Saint-Martin le
16 décembre 1989, puis à Key Largo le 19 avril 1990.
x. Dans son discours sur l'état de l'Union du 28 janvier 1992, il
déclare : « Grâce à Dieu, les États-Unis ont gagné la guerre
froide ; un monde jadis divisé en deux camps armés reconnaît
aujourd’hui la supériorité d’une seule puissance : les États-
Unis ; cette constatation n’inspire aucune peur car le monde a
confiance en notre nation et il a raison. »
y. Eltsine rencontre Bush à Camp David le 1er février 1992 puis à
Washington les 16 et 17 juin 1992 et à Moscou en janvier
1993. Succédant à Bush en janvier 1993, Bill Clinton rencontre
Eltsine à Vancouver en avril 1993 et à Moscou en janvier 1994,
en vue de s'accorder sur les sujets de sécurité et de défense
qui restent à régler pour solder la guerre froide et bâtir de
nouvelles relations entre les États-Unis et la Russie.
Ultérieurement, entre septembre 1994 et avril 1996, Clinton et
Eltsine se rencontrent quatre autres fois.

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Voir aussi

Bibliographie

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l'auteur. : document utilisé comme source pour la rédaction de
cet article.

Ouvrages généraux sur la guerre froide

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Articles connexes

Bloc de l'Ouest
Union des républiques socialistes soviétiques
Communisme
Histoire du communisme
Histoire du monde occidental
Mouvement des non-alignés
Traités internationaux de la guerre froide
Liste des traités de contrôle et de limitation des armements

Liens externes

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Ensemble de publications basées sur les archives récemment
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