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A/ la « triade élargie »
La triade est à la fin du XXe l’ensemble formé par les 3 pôles de puissances économiques mondiales :
les USA, l’Europe et le Japon. Depuis 20 ans s’ajoute au Japon, l’Asie orientale dominée par la Chine.
Ces puissances disposent d’au moins 4 atouts décisifs : main d’œuvre qualifiée, moyens de
communication et d’information puissant, de très grandes entreprises mondiales et un vaste marché
de consommation. Il y a ¾ du PNB mondial produit par la triade en 2020.
A partir des années 90, des pays du sud s’engagent dans un mouvement d’industrialisation. Après
avoir bénéficié aux pays de l’Asie du Sud-est (les bébés tigres) ce mouvement s’étend à quelques
pays africains (les lions africains). Tout ces pays ont en commun une croissance économique
marquée/ forte (hausse du PNB). Néanmoins dans ces derniers pays (les lions), l’industrialisation est
très partielle mais elle bénéficie d’un processus de délocalisation de la part de la Chine où les salaires
deviennent trop élevés (pour être rentable). Tous ces pays émergent représentent environ 2/3 de la
croissance économique mondiale.
Ces pays émergents ont des situations contrastées les uns par rapport aux autres et à l’intérieur de
leur pays. Ainsi la Chine se démarque énormément par sa puissance, sa richesse et surtout une
complète transformation entre les années 80 et 2010 passant d’un pays du tiers-monde à un pays de
la Triade. Les grandes puissances émergentes continentales forment les BRICS qui ont de moins en
moins de points communs et surtout qui connaissent des inégalités profondes. Ainsi l’Inde compte
des centaines de millions de gens extrêmement pauvres et le Brésil n’a pas une économie
suffisamment diversifiée pour faire face aux aléas du commerce.
C/ et des objectifs en évolution
Au-delà d’un caractère commun les BRICS ont des divergences marquées car leurs priorités ne sont
pas les mêmes. En effet la Chine a deux objectifs qui la différencie des autres : elle veut d’abord
ancrer sont développement sur le marché intérieur et elle souhaite devenir la superpuissance du
monde d’ici 20ans environ. L’Inde, le Brésil ont pour ambition d’être le pays qui domine une vaste
région continentale. Quant à la Russie, un projet de tonton Vlad est de ressusciter l’ex-URSS et donc
de jouer un rôle géopolitique très important. Si bien que le monde aujourd’hui est organisé par une
série de pays dont la puissance est avérée mais différente : le monde est polycentrique et ne doit pas
se résumer à la Triade.
I/ les FTN
En quoi les FTN sont-elles des facteurs puissants d’intégration
A/ définition et organisation
Les FMN sont des grandes entreprises dont l’activité est internationale et qui fonctionnent sur un
réseau de sous-traitants dans une relation maison-mère / filiales. Elles choisissent donc les territoires
les plus intéressants :
pour produire des pièces d’un appareil (main d’œuvre moins chère) ou les matières premières (faible
coût et stabilité politique)
pour exporter : la proximité d’un port
pour vendre (vaste marché de consommation ouvert)
pour localiser leur compte bancaire (paradis fiscaux sans impôts).
Apple est une entreprise sans entreprise, c’est-à-dire fabless puisqu’au siège social à Cupertino on a
que les activités de gestion d’administration, de recherche, de conception et évidemment la
direction. A Cupertino, on a une maison-mère qui dirige les filiales à qui elle confie fabrications et
assemblage. Ces activités sont réalisées soit dans des pays de la triade où les usines maitriseront une
autre technologie ou bien dans les pays du sud afin de bénéficier d’une main-d’œuvre bon marché
(peu chère) et efficace (Inde et Chine). Cette grande entreprise externalise donc sa production
puisqu’elle la confie à d’autres pays.
C/ la stratégie de délocalisation
En raison de la crise économique à partir de 1973 de très nombreuses entreprises ont délocalisé leurs
productions vers les pays du sud et dans les années 80 cela contribue à la mondialisation c’est-à-dire
la multiplication et l’intensification des échanges entre les différents territoires du monde. En effet
les échanges réalisés entre les différents sites de production et entre ceux-ci et les sites d’assemblage
créent un réseaux dense qui dépasse très largement celui réalisé par la vente d’un produit fini dans le
monde entier. Une FTN peut aussi avoir comme objectif le monopole par l’achat de nombreuses
entreprises concurrentes qui à terme vont être intégrées au groupe. Ces délocalisations contribuent
au dumping environnemental c’est-à-dire que les FTN américaines ou européennes profitent de la
situation des pays du sud pour y fabriquer des produits qui polluent ou dégradent l’environnement.
Cela permet aux pays du nord de baisser leur pollution.
II L’accessibilité à la mondialisation
Dans quelles mesures l’accès au monde est une condition d’intégration
A/ les interfaces
Les interfaces qui sont des zones de contact entre 2 territoires différents unis par des échanges sont
des points d’accessibilité indispensables : être dans une interface ou à proximité est un critère décisif
d’accessibilité. Ainsi, les interfaces maritimes que sont les façades maritimes sont les principaux lieux
d’échanges mondiaux en raison des transports maritimes. C’est aussi le cas de tous les hubs (voir
thème 1). Le cas de la frontière USA/ Mexique -> petit schéma
B/ le numérique
Voir thème 1 : Selon le thème 1, les centaines de câbles numériques posés au fond des océans
mettent en relation continuelle les continents. Or l’accessibilité au numérique est aujourd’hui une
nécessité en raison de l’extrême importance des flux qui passent par ces câbles. Comme les centres
de collecte d’informations (data centers) sont principalement dans les pays de la triade, celle-ci
contrôle l’information et la gestion du flux internet.
C/ l’enclavement, un obstacle ?
Oui, incontestablement, l’enclavement est une contrainte énorme voire un obstacle pour s’intégrer
dans la mondialisation. En effet un territoire qui n’a pas accès soit à la mer, soit aux câbles
numériques est de fait un territoire à l’écart, dépendant des pays voisins. L’accès au numérique peut
devenir un handicap quand des territoires sont en zone blanche c’est-à-dire sans ou avec peu de
connexion internet : cela concerne surtout des pays du sud mais aussi des territoires ruraux dans les
pays du nord. Mais même des pays très pauvres peuvent surmonter ce handicap si et seulement s’ils
possèdent des ressources intéressante pour l’économie mondiale.
A/ leur importance
La mondialisation est commandée par de grandes villes, des métropoles qui toutes comptent
plusieurs millions d’habitants. Ces grandes villes ont un rayonnement international pour 3 raisons
principales :
-elles ont un très fort soft power, cette capacité d’influence
-une richesse produite très importante
-elles sont très accessible (hub)
Ces villes ont un PUB (produit urbain brut) très élevé puisque Tokyo ou New York ont un niveau de
production équivalent à l’Espagne (NY) ou encore le Canada (Tokyo) !!!
Beaucoup de ces métropoles sont aussi des capitales politiques.
B/ Des modèles
Toutes ces métropoles ont adopté un même modèle architectural : celui de centres urbains
composés de grattes ciel qui symbolisent la réussite économique. Cependant elles s’appuient aussi
sur des symboles qu’ils s’agissent de monuments mondialement connus (Tour Eiffel) ou de la tour la
plus élevée du monde (tel un phare qui s’élève et éclair le monde). Enfin ces métropoles sont toutes
la vitrine d’une mondialisation culturelle qui passe par le mode de vie occidental : c’est une
« américanisation du monde »
A/ au nord
Toutes les villes du nord connaissent des évolutions en termes social et spatial. En effet elle contribue
d’abord à la littoralisation (voir thème 1) et à la division des habitants selon les quartiers.
Effectivement apparait une véritable ségrégation entre des quartiers riches, modernes privilégiés
parfois fermés et des banlieues paupérisées où s’amasses des population en précarité et souvent
d’origine étrangères. Les grandes villes connaissent le processus de gentrification, c’est-à-dire du
remplacement d’une population ouvrière ou de petits métiers par la classe moyenne qui contribue
non seulement à la réhabilitation des bâtiments et de l’amélioration des services mais aussi à
l’exclusion des classes populaire contrainte de quitter ces quartiers.
B/ au sud
Les inégalités sont exacerbées en raison d’une opposition très forte entre très riches et très pauvres.
Ainsi on trouve les bidonvilles accolés aux centres riches et modernes et en banlieue des quartiers
ultra sécurisés et fermé. Les inégalités sociales se manifestent par l’ampleur du travail informel (non
déclaré) et qui permet à des centaines de millions de gens de survivre. Ces villes condensent une
hyper criminalité liées aux gangs, à une violence endémique.
Chapitre 2 : COOPERATIONS ET TENSIONS
Comment les différents acteurs tentent-ils de répondre aux défis posés par la mondialisation ?
B/ quels accords ?
La baisse continue des taxes douanières tout au long du XXe pour faciliter le commerce et supprimer
les entraves au libre échanges. Si bien que non seulement le commerce augmente
exponentiellement mais aussi que se créée des AER (associations économiques régionales). Ces
associations se réalisent au niveau régionale pour 3 raisons :
-car le marché de ventes nationales n’est pas suffisant : il faut élargir à d’autres pays les exportations
-on va élargir aux pays voisins car ils sont proches et avec des points communs (langues, routes)
-car en s’associant on peut se protéger dans une économie mondiale qui n’a plus de règles.
400 AER chaque pays est dans une ou plusieurs AER.
A/ le libre commerce
En 1967, l’ASEAN, association des Nations du Sud-Est Asiatique est créée. On baisse puis supprime les
taxes douanières pour faciliter les échanges entre les pays et donc favoriser le développement
économique. C’est la même motivation pour l’Accord de Libre-Echange Nord-Américain (ALENA) en
1994 (EUA-Mexique-CANADA) devenu en 2020 AEUMCA.
En 2020 est créé le Partenariat Economique Régional global
B/ l’intégration économique
En 1969 la communauté andine regroupe 4 pays d’Amérique du sud (Colombie, Equateur, Pérou et
Bolivie qui d’abord suppriment les taxes douanières. Puis voulant renforcer leurs liens ils créent des
institutions qui non seulement fixes des objectifs communs mais aussi posent un cadre commun. En
effet il faut que les 4 pays puissent fonctionner en commun de façon autonome.
C/ l’intégration renforcée
En effet certaines AER visent à créer un bloc solide et solidaire dans lequel non seulement les
objectifs seront communs mais aussi les moyens mis en œuvre seront communs. Ainsi avec la
CEDEAO (communauté économique des états d’Afrique de l’ouest) est créée une union économique
c’est-à-dire un vaste marché commercial commun qui se protège par des taxes douanières à
l’extérieur de l’association. Avec le MERCOSUR de 1991 (marché commun de l’Amérique du sud) il y a
la création d’un parlement (PARLASUR) qui est l’amorce d’un pouvoir législatif commun à tous les
pays. Ces intégrations passent par une coordination des politiques et une harmonisation des lois.
D/ l’intégration globale
En 1992, l’UE est créée en tant qu’institution internationale. Elle est l’AER la plus aboutie car tous les
pays partagent des politiques communes des institutions communes et des valeurs communes dans
un projet commun : la paix, la sécurité, l’entente, le développement
A/ le poids économique
L’AEUMC, l’UE et le RCEP c’est environ ¼ du PIB mondial. Avec l’exemple de la SADC (communauté
de développement de l’Afrique Australe), le commerce africain est dominé par cette AER. L’économie
mondiale repose en grande partie sur le commerce intra-AER.
B/ quels avantages ?
Ces AER permettent à la plupart des pays de développer leur commerce et leur croissance
économique générale : si le Mexique est un pays émergent c’est en grande partie grâce l’ALENA de
1994. Mais ces AER profitent d’abord et surtout à la plus grande puissance qui domine l’association
telle que les USA dans l’ALENA, le Brésil dans le MERCOSOUR ou la Chine dans le RCEP. Dans le cadre
de l’UE, en raison d’un principe de solidarité la croissance économique bénéficie à tous les
territoires : des aides financières sont accordées pour que les territoires en difficulté puissent
rattraper leur retard. Mais beaucoup d’AER ne fonctionnent pas du tout en raison de différences
entre les pays qui dépassent les points communs : c’est le cas de la CEN-SAD (communauté des états
sahélo-sahariens)
C/ des méga-accords
Depuis la 2e décennie du XXIe les AER créent des accords entre elles : on aboutit donc à des méga-
accords transcontinentaux. Ces méga-accords contribuent donc à renforcer la mondialisation
économique mais ils favorisent aussi une sorte de démondialisation puisque le monde s’organise en
bloc. L’UE a signé des accords avec le Canada (2016), le Japon (2018) et envisage un accord avec le
MERCOSUR. Les USA ont lancé en 2016 le traité transpacifique qui associe plusieurs pays du pacifique
mais Trump a retiré les USA si bien que le projet qui visait à lutter contre la domination économique
chinoise est un échec et l’absence des USA permet à la Chine de poursuivre ses conquêtes
économique autour du pacifique. L’Europe et les USA ont aussi un projet d’accord (Accord de Libre
Echange Transatlantique) mais il reste à l’état de projet tant les différences agricoles et industrielles
sont importantes en termes de santé humaine, animale et environnementale. En 2021, tout les pays
africains se sont engagés dans une zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) qui doit
permettre aux pays africains de « s’auto-développer » c’est-à-dire de pouvoir profiter de leur
richesse et grâce à cela non seulement de se développer mais aussi de poser les bases d’une paix
continentale.
Leçon 2 : une mondialisation génératrice de tensions
En quoi la mondialisation est-elle un sujet de discorde ?
A/ le néolibéralisme
A partir des années 1990 au moment où se renforcent la mondialisation le courant économique des
néolibéraux défend absolument le libre-échange. En effet pour eux elle permet les développement et
aussi la domination du modèle occidental contre un état trop important. Les néolibéraux s’opposent
donc aux AER qui privilégient les intérêts régionaux, ils condamnent toute taxe aux importations qui
sont une forme de néoprotectionnisme, toutes les subventions publiques qui faussent la concurrence
et ils n’acceptent pas du tout un pays qui limite les investissements sur son territoire.
C/ un outil géopolitique
Le courant néolibéral des années 70 et 80 a été un outil pour contrer deux adversaires :
- D’un coté le bloc de l’Est communiste en affirmant la puissance du bloc capitaliste
- D’un autre coté il faut surmonter la crise économique survenue en 1973
En effet les USA de Ronald Reagan (1980-1988) ainsi que l’Angleterre de Madame Thatcher
appliquent rigoureusement les méthodes néolibérales. Aujourd’hui, la défense du libéralisme est
pour la Chine un enjeu dans une « guerre » commerciale et géopolitique avec les USA non seulement
parce la liberté du commerce est vitale pour la chine mais surtout parce que la chine veut apparaitre
comme le pays qui respecte les règles capitalistes et du libre-échange contre des USA qui mettent
des taxes aux importations et s’engagent dans une forme de néoprotectionnisme.
A/ une uniformisation
La mondialisation est perçue comme négative lorsqu’elle uniformise les modes de vie par
l’intermédiaire de produits consommés massivement voire quotidiennement. Surtout les détracteurs
reprochent une occidentalisation qui impose non seulement des produits mais aussi des valeurs et
des principes qui évidemment ne peuvent pas correspondre à toute les populations et civilisations.
D’autant que les FTN occidentales ^profitent des grands évènements sportifs pour que leurs marques
soient associées aux bienfaits d’une activité sportive régulière. C’est pourquoi depuis les années 90
renaissent et s’affirment des valeurs traditionnelles des activités et des mentalités traditionnelles
telles que le retour de religieux ou la défense d’une identité régionale et parfois la haine de pays qui
s’imposent.
B/ les marchandisations excessives
La mondialisation conduit en partie à une économie illégale et est souvent immorale par exemple
lorsque des pays s’accaparent des terres au détriment des populations locales pauvres et dans leur
seul intérêt. La mondialisation amplifie les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans les pays du
Sud. Elle accroît les inégalités : en 2020, 8 % de la population disposent de 86 % de la richesse
mondiale. Les FMN ont le monopole sur la gestion des biens tels que l’eau, les transports, la santé qui
ne deviennent lus des biens publics mais des moyens de spéculation. Elle favorise les trafics en tout
genre menés par les mafias et gangs criminels : c’est la mondialisation grise qui s’appuie sur les
paradis fiscaux.
B/ des manifestations
A partir de la fin des années 90 le mouvement altermondialiste organisait régulièrement des
manifestations surtout dans les pays du sud. En effet ils organisent des contre-forums économique
mondiaux : ils se mobilisent dans des forums sociaux qui parfois ont pris des tournures violentes
alors que les gens sont fondamentalement pacifistes. A plusieurs reprises les organisations
altermondialistes ont manifesté lors de la réunion des grandes puissances et ont eu à ce moment-là
une capacité d’influencer les dirigeants et ont donc contribuer à inciter les grandes puissances à
prendre en compte leurs revendications
C/ des propositions
Quels sont les principes, actions et conséquences du commerce équitable ?
Une des solutions pour lutter contre un commerce spéculatif et n’enrichissant que les FTN est le
commerce équitable qui profite aux petits agriculteurs des pays du sud puisqu’ils reçoivent un salaire
2 à 3 fois plus élevé. En effet ce commerce repose sur un engagement mutuel entre d’un coté des
associations telle que Max Havelaar née en 1988 et des petits agriculteurs qui échappent aux FTN qui
s’engagent à des productions qui respectent l’environnement et surtout qui s’engagent à ce que leur
rémunération serve au développement par des améliorations scolaires, sanitaires et personnelles. Le
contrat est réalisé sur plusieurs années afin que l’association ait la garantie d’une ressource
abondante, régulière et que les paysans peuvent compter sur des achats dans la mesure où les
investissements se font sur plusieurs années ; cela est facilité par un prix d’achat planché (à un haut
niveau (2 à 3 fois)) qui suit les hausses du marché. Mais ce commerce équitable qui certes progresse
ne représente qu’une grosse goutte d’eau dans l’océan : 0,02% du marché mondial.
Leçon 3 : des tentatives de régulations inégalement efficaces
Dans quelles mesure les différents acteurs s’engagent dans une meilleure mondialisation ?
(imparfaite)
I/ des Etats plus fort ?
En quoi la puissance des états est-elle fragilisée ?
A/ leur remise en cause
La mondialisation à incontestablement fragilisé et affaiblit les états qui se sont donnés les moyens de
leur affaiblissement : en effet ils ont supprimé des règles du commerce international et ils ont
massivement délocalisé leurs entreprises (en Asie notamment). Si bien que dans un monde sans
règles, les FTN en ont profité et ont dépassé le cadre territorial des Etats et se jouent donc de leur
souveraineté car c’est aujourd’hui les Etats qui se soumettent aux conditions des FTN. De plus
certaines FTN ont un quasi-monopole qui sont capable de contrôler les citoyens soit par les réseaux
sociaux soit par les produits vendus car elles imposent leurs productions et le citoyen à moins de
choix. De très nombreuses entreprises développent leurs activités et donc leurs bénéfices par un
vigoureux lobbying c’est-à-dire une pression constante sur les décideurs afin qu’ils agissent en faveur
de ces entreprises. Les états qui ont délocalisé les industries se trouvent confrontés à 3 problèmes
majeurs : chômage, endettement et dépendance d’autres pays pour des produits essentiels.
B/ leur retour
Depuis une quinzaine d’années face à la multiplication de crises, les états veulent reprendre les
commandes et se réaffirmer surtout en rétablissant des règles. Bien que les FTN se jouent des
frontières et de la souveraineté, cependant elles ne peuvent pas complètement échapper aux lois,
aux règles d’un Etat qui est souverain dans ses frontières et qui a une très grande responsabilité dans
la bonne santé économique, sociale et politique : si les mouvements sociaux sont nombreux, si les
coups d’Etats sont réguliers, si des crises politiques se réalisent, si la stabilité économique n’est pas
garantie alors les investisseurs fuiront le pays. La crise de la covid-19 a permis aux Etats de prendre
conscience qu’il faut mener des politiques nationales et reprendre en main la gouvernance par la
présence forte des institutions nationales notamment en étant très très vigilant sur les frontières. De
plus les différentes formes de dumping comptes tenus de leur immoralité ont conduit les états a
« taper du poing sur la table », c’est-à-dire à dénoncer ces pratiques et à lutter contre ces effets
notamment dans le domaine fiscal puisque les états perdent beaucoup d’argent mais aussi dans le
domaine industriel puisque les états ne veulent plus dépendre d’autres états et ils engagent donc
une vaste réindustrialisation.
En novembre 1975 à Rambouillet les 6 grandes puissances du monde occidental sont réunies pour la
première fois à l’initiative du président français Valery Giscard d’Estaing. En raison de la crise
économique née en 1973, ces 6 puissances veulent d’abord coordonner leurs politiques en vue de
surmonter cette crise qu’ils pensent passagère et de ne pas être affaibli par rapport au bloc de l’Est.
Ils décident principalement de renforcer le libéralisme et de faciliter d’avantage le commerce non
seulement en supprimant des taxes douanières mais aussi en réduisant les règles jugées
contraignantes : ils commencent une série de dérégulation. Dorénavant chaque année les 6 grandes
puissances se réunissent afin de trouver des axes communs de leur politique notamment pour contre
les crises actuelles. Mais alors qu’en 1975 ces 6 puissances étaient la locomotive de l’économie
mondiale aujourd’hui leur capacité d’agir sur le cour du monde est beaucoup plus faible notamment
dans la lutte contre les méfaits de la mondialisation.
B/ de nouvelles organisations ?
Depuis 1999 se réunit le G20 (association des 20 premières puissances mondiales) qui en plus des 7
plus grandes puissances s’ajoutent les pays du Sud, notamment émergents, dont le poids
économique croit. Le G20 représente aujourd’hui 2/3 de la population mondiale et 85 % de la
richesse mondiale. Les BRICS ont créé en 2014 la Nouvelle Banque de Développement pour
concurrencer la Banque mondiale dans les pays du Sud. Les autre pays forment le G77 qui compte
aujourd’hui 135 pays : fondé en 1964, il défend la position des pays du Sud en développement face
aux pays du Nord et face aux FMN. Mais ils sont très divisés et ne définissent pas de stratégie
commune capable d’influencer les relations internationales.
Le multilatéralisme reste une règle acceptée par tous et soutenue par la majorité des pays. Mais,
dans la réalité des affaires économiques, la nouvelle règle est plutôt du chacun pour soi.
Chapitre 3 : la France : un rayonnement international différencié et une inégale attractivité dans la
mondialisation.
Comment la France cherche-t-elle à maintenir sa place dans la mondialisation ?
Leçon 1 : le rayonnement international de la France
Comment la mondialisation participe-t-elle au rayonnement de la France ?
B/ La présence militaire
La France dispose à l’échelle mondiale d’un hard power en raison d’une armée moderne efficace,
technologique, diversifiée, entrainée et bénéficiant de ventes d’armement entretenant toute une
filière militaro-industrielle. La France dispose des TUM pour affirmer sa présence sur les 5 océans
mais aussi pour surveiller, contrôler, voire intervenir en cas de crise : ces TUM ont donc un rôle
géopolitique essentiel pour la France.
Aujourd’hui l’armée française est utilisée non seulement à des fins militaires dans des OPEX
(opérations extérieures) au proche Orient (opération Chammal), dans différents pays au sein des
casques bleus de l’ONU et au large des côtes somalienne (opération Atalante) après avoir lutté
contre le terrorisme au Sahel (opération Barkhane). De plus l’armée française œuvre à la protection
des françaises et des français contre les actes terroristes potentiels (opération sentinelle).