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Guinée

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11° N, 11° O

Pour les articles homonymes, voir Guinée (homonymie).


République de Guinée

Drapeau de la Guinée

Armoiries de la Guinée

Devise Travail, Justice, Solidarité

Liberté
Hymne 1:13

Fête nationale 2 octobre

· Événement commémoré Indépendance vis-à-vis de la France (1958)


Administration
Forme de l'État République sous junte militaire

Président de la Transition Mamadi Doumbouya

Premier ministre Bernard Goumou

Parlement Conseil national de la transition

Langues officielles Français

Conakry
Capitale
9° 30′ N, 13° 43′ O

Géographie
Plus grande ville Conakry

245 857 km2


Superficie totale
(classé 77e)

Superficie en eau 0,06 %

Fuseau horaire UTC +0

Histoire
Indépendance France

Date 2 octobre 1958

Démographie
Gentilé Guinéen, Guinéenne

13 885 724 hab.


Population totale (20211)
(classé 76e)

Densité 56 hab./km2

Économie
IDH (2021) 0,4652 (faible ; 182e)

Monnaie Franc guinéen ( GNF )

Divers
Code ISO 3166-1 GIN, GN

Domaine Internet .gn

Indicatif téléphonique +224

ONU : 12 décembre 1958


UA : 1963
CEDEAO : 28 mai 1975
OHADA
BAD
Organisations internationales
CEN-SAD
ZPCAS
CIR
OMVS
CAMES

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La Guinée Écouter, en forme longue la république de Guinée, est un pays d'Afrique de


l'Ouest. Riche en ressources naturelles, elle est surnommée le château d'eau de
l'Afrique de l'Ouest3,4 et possède le tiers des réserves mondiales de bauxite, ce qui lui
vaut d’être régulièrement associée à des « scandales géologiques »5. Elle prend
son indépendance de la France le 2 octobre 1958, ce qui en fait le premier pays de
l'Afrique française subsaharienne à le faire.
La Guinée est une république. Son président, directement élu par le peuple, est chef
de l'État et nomme un Premier ministre qui est chef du gouvernement. L'Assemblée
nationale monocamérale est le corps législatif du pays et ses membres sont
également directement élus par le peuple. Le pouvoir judiciaire est dominé par
la Cour suprême de Guinée, plus haute cour d'appel du pays.
La Guinée est un pays à prédominance musulmane, avec 85 % de la population. La
population guinéenne se répartit en plusieurs groupes ethniques. Le français, langue
officielle de la Guinée, est la principale langue de communication dans les écoles,
l'administration publique et les médias. Mais plus de 24 langues nationales, dont
le poular, le malinké, le soussou, le guerzè, le toma et le kissi sont largement parlées
comme langues d'échanges plus communs entre les populations.
L'économie guinéenne est largement tributaire de l'agriculture et de la production
minière. En 2014, elle est le sixième plus grand producteur mondial de bauxite et
possède des réserves de diamants et d'or.
En 2011, le gouvernement des États-Unis affirme que les actes de torture perpétrés
par les forces de sécurité et la maltraitance des femmes et des enfants (par exemple,
la mutilation génitale féminine) constituent des atteintes aux droits de l'homme en
Guinée. En 2014, le pays est frappé par l'épidémie Ebola.

Étymologie[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Gnaouas, Ghana
Le nom Guinée vient du nom de la région guinéenne en Afrique de l'Ouest, qui
s'étend le long du golfe de Guinée et jusqu'au Sahel au nord1. Le mot Guinée est
aussi présent dans le nom de trois autres pays : la Guinée-Bissau, la Guinée
équatoriale et la Papouasie-Nouvelle-Guinée. C'est pour se distinguer de ces autres
pays que la Guinée est aussi parfois appelée Guinée-Conakry (du nom de sa
capitale, Conakry). Selon Rachid Agrour, Guinée est à rapprocher de l'expression
berbère akal n ignawen qui signifie "pays des muets" qui aurait donné naissance aux
mots Guinée et Ghana et par la suite au mot Gnaoua par ressemblance phonétique.
Le mot berbère ''Agnaw'', ayant donné "Gnaoua", signifie muet. Ce mot fut utilisé par
les populations nord-africaines pour désigner les esclaves subsahariens qui ne
parlaient généralement pas la langue berbère. Gnaoua, signifierait donc, par
extension, « homme noir » ou «venant du pays des noirs», c'est-à-dire l'Afrique
subsaharienne. Marmol dans "la description de l'Afrique" cite plusieurs peuples de la
région qui ne parlaient pas mais plutôt utilisaient des sifflements pour
communiquer6,7,8.

Géographie[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Géographie de la Guinée.

Plage du Gouverneur (Îles de Loos).


Cascade dans le Fouta.

Montagnes du Fouta.

Dame de Mali (Mont Loura).


La Guinée se trouve sur la côte atlantique de l’Afrique de l'Ouest.
Elle est entourée de la Guinée-Bissau (385 km de frontières) à l'ouest-nord-ouest,
du Sénégal (330 km) au nord-ouest, du Mali (858 km) à l'est-nord-est, de la Côte
d'Ivoire (610 km) au sud-est, du Liberia (563 km) au sud-sud-est et de la Sierra
Leone (652 km) à l'ouest-sud-ouest et de l'océan Atlantique à l'ouest.
On distingue quatre zones géographiques :

• une zone côtière, la Basse-Guinée, Guinée maritime ;


• une zone montagneuse, la Moyenne-Guinée, qui comprend le massif
du Fouta-Djalon ;
• une zone de savane au nord-est, la Haute-Guinée, ou le Mandé ;
• une zone de forêts au sud-est, la Guinée forestière.
Ces quatre zones, parfois appelées « régions naturelles », ne correspondent pas aux
régions administratives.
Hydrographie[modifier | modifier le code]
Vue aérienne du système hydrographique des environs de Conakry.

Le pays compte plus de 1 300 cours d'eau. De nombreux fleuves, tels le Niger,
le Sénégal (Bafing), la Gambie, ainsi que leurs principaux affluents trouvent leur
source en Guinée, faisant de ce pays le « château d'eau » de l'Afrique de l'ouest.
Ces cours d'eau partent des massifs guinéens (les deux vieux massifs du Fouta
Djalon et la dorsale guinéenne en région forestière). La Gambie et le Bafing vont
vers le Sénégal au nord. La source du Niger est à proximité de Kobikoro, il traverse
Faranah, Kouroussa et va vers le Mali au nord-est. Les
fleuves Tinkisso, Milo, Niandan sont ses affluents en Guinée.
De nombreux fleuves côtiers descendent des massifs guinéens vers l'ouest, comme
le Konkouré, ou vers le sud, comme le fleuve Mano.
De la Guinée-Bissau à Conakry, ces fleuves forment de profonds estuaires qui ont
conservé les noms donnés par les explorateurs portugais au XVe siècle. Ces
estuaires constituent des voies de communications à travers la mangrove de Basse-
Guinée, région qui s’appelait « Rivières du Sud » au début de la colonisation par les
Français, au XIXe siècle.
Le massif du Fouta Djalon offre un potentiel de production électrique. Le
fleuve Konkouré, proche des villes de Mamou, Kindia et Conakry, fait l'objet d’un
programme d’aménagement et un premier barrage a été inauguré en 1999 9 ; un
autre vient d'entrer en activité, le barrage de Kaleta, et un dernier plus imposant en
taille et en productivité est en cours de réalisation, le barrage de Souapiti.
Relief et géologie[modifier | modifier le code]

Topographie de la Guinée.

La plaine côtière de Guinée maritime est dominée à l'Est par le massif de


Benna (1 214 m), le mont Kakoulima (1 011 m) et le mont Gangan (1 117 m).
La Moyenne-Guinée entoure le massif du Fouta-Djalon qui occupe environ
80 000 km2 et culmine au mont Loura (1 532 m). Il est constitué principalement de
plateaux étagés souvent à plus de 1 000 m, entaillés par des vallées, dominant des
plaines et dépressions jusqu'à environ 750 m. Près de Dalaba, le mont Kavendou est
à 1 421 m. Le massif du Fouta Djalon est principalement constitué de grès siliceux et
de schistes mais d'importantes surfaces sont recouvertes par des
cuirasses ferrugineuses ou bauxitiques. À l'est du Fouta Djalon, la Haute-Guinée est
un bassin schisteux avec quelques sommets isolés. La Guinée forestière juxtapose
des massifs élevés aux versants abrupts, mont Simandou et mont Nimba, des bas
plateaux et des plaines, des bas-fonds et des vallées inondables10.
Le point culminant est le mont Nimba (1 752 m), proche du Liberia. Il est inscrit
au patrimoine mondial de l'UNESCO11.
La Guinée possède de nombreuses ressources. Cette abondance des ressources,
notamment minières, lui vaut l'appellation de « scandale géologique »12. La Guinée
est le premier pays mondial pour ses réserves prouvées de bauxite, le deuxième
derrière l'Australie pour la production. Le très riche gisement de Sangarédi, à
proximité de Boké, est exploité par la Compagnie des bauxites de Guinée. Le pays
dispose également d'or (en Haute Guinée), de fer, de diamants, de pétrole et
d'uranium.
La réserve inexploitée de fer de Simandou, à l'est de Kissidougou, devrait être
exploitée par le grand groupe minier anglo-américain Rio Tinto. Les accords ont été
signés avec le gouvernement guinéen en 2014.

Construction de l'autoroute Conakry Coyah.

Routes principales[modifier | modifier le code]

• NH1 : relie Conakry - Coyah - Kindia - Mamou - Dabola - Kouroussa -


Kankan.
• NH2 : relie Mamou - Faranah - Kissidougou -Guékédou - Macenta -
Nzérékoré - Lola puis praticable pendant la saison sèche vers
Yamoussoukro (Côte d'Ivoire).
• NH4 : relie Coyah - Forécariah - Farmoreya - vers Sierra Leone.
• NH5 : relie Mamou - Dalaba - Pita - Labé (région du Fouta Djalon). Au-
delà, la route vers Koundara n'est pas praticable pendant la saison des
pluies.
• NH6 : relie Kissidougou - Kankan - Siguiri - Bamako (Mali).
• NH20 : relie Kamsar - Kolaboui - Boké.
Voies ferrées[modifier | modifier le code]
• Le chemin de fer de Conakry à Kankan est construit entre 1902 et 1915.
Le chemin de fer de Conakry à Fria était utilisé par Rusal lors du
fonctionnement de l'usine d'alumine de Fria. À la suite d'un accord entre le
président et Rusal, il sera réhabilité par Bolloré. Cette réhabilitation prévoit
une « mise aux normes » des rails pour qu'elles soient à un écartement
standard, ainsi qu'une exploitation des rails pour pouvoir expédier par voie
ferrée les conteneurs du PAC au port sec de Kagbélen, une distance
d'environ 42 km. Cela permettra de réduire les embouteillages de
Conakry. Le chemin de fer de Conakry à Kindia, d'une distance de
105 km, est exploité par la Société de Bauxite de Kindia (SBK). Le chemin
de fer de Sangaredi à Kamsar, est lui aussi à écartement standard, d'une
distance de 136 km.
Climat[modifier | modifier le code]

Image satellite de la Guinée.

Brume pendant la saison des pluies en août 2018.

Le climat est tropical à deux saisons : la saison des pluies, de mai à octobre (varie
plus ou moins selon les régions), et la saison sèche. Pendant la saison des pluies, la
moyenne mensuelle des précipitations peut atteindre 400 mm13.
La Guinée comprend quatre régions climatiques :

• l’ouest, au bord de l'Atlantique, est très humide ;


• le climat est plus tempéré au centre (deux saisons égales, pluies de mai à
novembre) ;
• au nord-est, le climat est tropical sec avec des pluies plus faibles, des
températures élevées sauf de décembre à février lorsque le vent souffle
(20 °C contre 40 °C) ;
• le sud-est de la Guinée est subéquatorial avec une longue saison des
pluies (8 à 10 mois) et des températures moyennes de 24 °C à 38 °C.
Températures moyennes à Conakry : minimales : 22 °C, maximales : 32 °C ; à Labé :
minimales : 13 °C (janvier), maximales : 33 °C (mars) ; à Kankan :
minimales : 15 °C (janvier), maximales : 36 °C (mars)14.
Les saisons ne correspondent pas à des variations des heures de lever et de
coucher du soleil. La journée et la nuit durent environ 12 heures chacune, le soleil se
lève vers 6 h 45 et se couche vers 18 h 45 avec peu de variation tout au long de
l'année. L'heure locale est celle du fuseau horaire UTC±015.
Agriculture[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Ministère de l'Agriculture et de l'élevage.

Environnement[modifier | modifier le code]

En 2019, La Guinée avait un score moyen de l'indice d'intégrité du paysage forestier de 4,9, le classant
114e sur 172 pays16.

La Guinée compte trois types de biomes :

• savane soudanienne occidentale (au nord et à l'est) ;


• mosaïque de forêt-savane guinéenne ;
• Forêt tropicale humide (au sud).
L'environnement en Guinée semble préservé grâce à la faible densité de population
et à l'industrialisation limitée.
Les principales menaces sont la déforestation, la pollution issue de l'exploitation
minière, l’absence de traitement des eaux usées, auxquelles on peut ajouter le
braconnage de la faune sauvage.
Nature[modifier | modifier le code]

Village près de Siguiri, typique de la Haute-Guinée.


La Guinée, en raison de ses climats et biomes diversifiés, est peuplée
d'espèces animales, végétales et fongiques variées, dont certaines sont rares
ou endémiques telle que Dictyna guineensis.
Ainsi, en Guinée forestière, dans la zone couverte par la forêt tropicale humide, on
trouve Nimbaphrynoides occidentalis, qui est un crapaud vivipare endémique de la
zone du mont Nimba. Une population de chimpanzés existe aux alentours
de Bossou. Une espèce d'hippopotame nain existerait également en forêt.
Le parc national du Haut-Niger se trouve en Guinée.
Taxonomie[modifier | modifier le code]
La deuxième partie (ou espèce) du nom binominal de nombreuses espèces
en botanique ou en zoologie est fréquemment guineensis signifiant
en latin guinéen ou qui vit en Guinée. Ceci s'explique par la découverte de
nombreuses espèces nouvelles pour la science sur le territoire de la Guinée. La
plupart de ses espèces animales ou végétales rencontrées actuellement en Guinée
se trouvent aussi dans de nombreux autres pays. C'est pourquoi certaines, ayant été
nommées guineensis lors de leur découverte et de leur description, ont été
renommées depuis, à la suite des révisions taxonomiques.

Le papillon Euchromia guineensis.

Fleurs de l'orchidée Eulophia guineensis.

• Exemples d'amphibiens : Hemisus guineensis et Phrynobatrachus


guineensis
• Exemples de sauriens : Acanthodactylus guineensis et Mochlus
guineensis
• Exemples d'araignées : Malloneta guineensis et Dictyna guineensis
• Exemples d'insectes : Zorotypus guineensis un Zoraptera, Euchromia
guineensis un Lepidoptera
• Exemple d'oiseau : la Mésange galonnée Melaniparus guineensis
• Exemple de poisson : Epiplatys guineensis
• Exemples de plante : le palmier à huile Elaeis guineensis et
l'orchidée Eulophia guineensis17

Population[modifier | modifier le code]


Ethnies[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Koniankés, Mikhiforé (peuple), Diakhankés et Camara.
Les trois principaux groupes ethniques sont les Peuls, les Malinkés et les Soussous.
Ces derniers se répartissent dans les quatre grandes régions géographiques de la
Guinée. La Guinée maritime abrite des Soussous, mais on y trouve aussi presque
toutes les grandes ethnies du pays, en raison de la présence de la capitale, Conakry,
qui attire les Guinéens. Dans la région de la Moyenne Guinée, des Peuls; en Haute
Guinée, des malinkes. Quant à la Guinée forestière, elle abrite surtout des forestiers
composes des kissiens, les Tomas, les Guerzés, les koniakas , etc.18.
Démographie[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Démographie de la Guinée.

Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en millions
d'habitants.

Les populations guinéennes ont été affectées d'une part par la traite arabo-
musulmane en direction du Maghreb et de l'Égypte, et par celle commencée
au XVIe siècle et menée au-delà de 1850, via les conquêtes coloniales françaises et
les travaux forcés qu'elles ont apportés[réf. nécessaire]. La Seconde Guerre mondiale
(1939-1945) a fragilisé la France colonisatrice et poussé celle-ci à abolir finalement
l'indigénat, et les travaux forcés en 1945. Avec cette date commence l'essor
démographique, la population doublant tous les vingt ans[réf. nécessaire].
À la suite de l’indépendance du 2 octobre 1958 et du départ des crédits et des
cadres français qui faisaient fonctionner l'administration et l'économie guinéenne, la
Guinée fut déstabilisée. La période de dictature de Sékou Touré a ensuite poussé de
nombreux Guinéens, notamment des élites, à émigrer vers les pays développés.
Une famille du Fouta-Djalon.

En juillet 2022, la Guinée compterait 13 865 692 habitants19.


Selon le World Refugee Survey 2008 publié par le Comité américain pour les
réfugiés et les immigrants, la Guinée abritait près de 29 300 réfugiés et demandeurs
d'asile à la fin de 2007, provenant surtout du Libéria, de la Sierra Leone, et de la
Côte d’Ivoire. En décembre 2007, 11 900 réfugiés vivaient dans un des trois camps,
Lainé, Kankan I et Kankan II, et au moins 9 300 réfugiés vivaient dans des zones
urbaines20.
En 2011, les estimations de populations réfugiées du Libéria et de Côte d'Ivoire sont
respectivement de 5 400 et 6 552, soit pratiquement 12 000 personnes19.
La population guinéenne est relativement jeune puisque 61,6 % des Guinéens
auraient moins de 25 ans, tandis que la tranche 25-54 ans constituerait 30,4 % de la
population. L'âge médian est de 18 ans en 202221. Les 8 % restant étant constitués
de Guinéens âgés de plus de 54 ans, dont seulement 3,6 % âgés de plus de 65
ans19 l’espérance de vie est de 62,6 ans21

Histoire[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Histoire de la Guinée.

Histoire ancienne[modifier | modifier le code]


Il y a 3 000 ans la Guinée était habitée par une communauté de pêcheurs et
d'agriculteurs. Les vallées verdoyantes du Fouta Djallon, les bassins fertiles du Haut
Niger propices à la cueillette, à la chasse et à la pêche ont attiré les hommes.
L’arrivée des populations est due au dessèchement du Sahara, suivi de
l’assèchement des fleuves, rivières et lacs. Les populations se déplacent vers les
zones méridionales plus humides. Les territoires situés entre les fleuves Sénégal et
Niger comme la Guinée deviennent des zones privilégiées de regroupement des
communautés d’éleveurs et d’agriculteurs. Tandis que certains groupes se dirigèrent
vers les vallées du Bafing et de la Falémé, d’autres se fixèrent dans le delta intérieur
du Niger.
Les premiers royaumes voient le jour dans cette région au premier millénaire avant
J.C . La majeure partie du territoire guinéen a été partie intégrante des empires
du Ghana et du Mali qui se sont succédé entre le IXe siècle et le XVIe siècle. Le déclin
de l’empire du Mali coïncide avec l’apparition en 1445, en Sénégambie, des
premières caravelles portugaises. Les malinkés perdirent le contrôle des pistes
sahariennes au profit des songhay et refluèrent vers les régions occidentales de
Guinée, de Gambie et de la Casamance.
Après quelques accrochages, les navigateurs portugais et les populations côtières
firent la paix. Les portugais, intéressés par l’or, les peaux et autres produits exotiques
du Soudan, les épices, les esclaves, vendaient des tissus, des ustensiles en fer,
même des chevaux. Les mansas du Mali établirent des relations diplomatiques avec
leurs homologues du Portugal.
À la faveur de ce commerce naissant, des mouvements de populations drainent des
familles maraboutiques et marchandes du moyen Niger vers le Gabou et la côte
atlantique pour donner la configuration socio-politique connue à la conquête
coloniale.
Entre 1456 et 1460, Pedro de Sintra accosta au cap Verga et plus au sud, il atteignit
la pointe de l’île de Tombo où se trouve Conakry. Les Portugais donnèrent les noms
de Rio Nunez, Rio Pongo (déformation de Araponka), Rio Kapatchez, etc. aux
rivières de la zone côtière.
Au large de Conakry furent découvertes les îles baptisées « Ilhas dos Idolos » (îles
des idoles) parce que les habitants de ces îles, lorsqu’ils viennent semer le riz
apportent leurs idoles qu’ils adorent. Ces navigateurs ont noté que les Portugais sont
entrés en contact avec les Landouma et les Nalou dans le Rio Compagny et le Rio
Nunez. Ils ont également signalé la présence des Dialonkés à l’intérieur des terres.
Les rapports tissés avec les Bagas furent difficiles entre le Rio Nunez et la presqu’île
du Kaloum. Ils attestent l’existence de trois Suzerains dans la région côtière : Farin
Souzos (roi des sosso), Farin Cocoli (roi des Lanlouma) et Farin Futa (roi djallonka).
Ainsi naissent les royaumes Sosso de Bramaya, de Thia, de Lakhata et de Dubréka.
Au XVIe siècle, le royaume Dubréka s’affirme avec la dynastie créée par le chef de
guerre Soumba Toumani.
Dans la région du haut Niger, les groupes de marabouts Sarakollés du Djafouna
s’installent vers la fin du XVIIe siècle, s’établirent au Mandé entre le Niger et le Milo. Ils
fondent le royaume du Batè (entre deux fleuves) dont Kankan est la métropole.
Les villages qu’ils fondent
sont Diankana, Foussén, Karifamoriah, Bankonko, Forécariah, Tassilima, Nafadji. Ils
s’adonnent au négoce et à l’enseignement coranique. L’Islam fut, par leur action,
réintroduit au Manding après une longue parenthèse consécutive à la chute de
l’empire du Mali. Au XVIIIe siècle, Kankan, la métropole du Batè devint la capitale d’un
royaume puissant grâce aux activités commerciales et la réputation de ses
marabouts dont le patriarche Alpha Kabiné fut un des plus illustres.
Au milieu du XVIIIe siècle, un groupe maninka parti du Batè et vint s’établir à
l’embouchure de la Mellacoré où il fonda la province du Moréah. Ce groupe était
composé des clans Touré, Youla, Sylla, etc. Il était sous la conduite du
patriarche Fodé Katibi Touré, fondateur de Forécariah, comme en Fouta-Djalon, les
chefs du Moréah prennent ce titre de Almamy.
La région forestière semble moins perturbée par ces mouvements de populations.
Toutefois, on note que les Kissi, en provenance du nord, auraient transité
par Faranah (Kobikoro) avant de s’installer dans leur habitat habituel où ils auraient
basculé les Loma, qui semblent être les premiers occupants. Les Kpelle, les Manon
et Konon seraient partis de Mousadou (préfecture de Beyla) sous la poussée des
Maninka, pour s’établir en plein cœur de la forêt dans le sud du pays22.
Époque précoloniale[modifier | modifier le code]
Les Nalou et les Baga peuplent la région au VIIIe siècle. Du IXe siècle au XIe siècle, le
royaume mandingue, vassal de l'Empire du Ghana, s'établit du haut Sénégal au haut
Niger. Ils seront rejoints par les Dialonkés d'origine mandée. Au XIIIe siècle, le
légendaire Soundiata Keïta forme un immense empire ayant pour
capitale Niani (aujourd'hui petit village guinéen). L'Empire du Mali décline
au XVe siècle. Entre-temps et jusqu'au XVIIIe siècle, les Peuls apportent l'Islam dans la
région et créaient le royaumes théocratique du Fouta-Djalon repoussant
les Soussous vers le littoral.
C'est sur les côtes que les Soussous et d'autres ethnies nouent des liens avec les
commerçants européens voulant se procurer esclaves, ivoire et maniguette (ou
malaguette, plante voisine du gingembre et réputée aphrodisiaque). C'est
le commerce triangulaire.
L'Empire du Mali[modifier | modifier le code]
L’empire du Mali, ou Empire mandingue, est un État africain médiéval. Fondé
au xiiie siècle par Soundiata Keita, il connut son apogée au xive siècle. Il serait à
l'origine de la charte du Manden. Il s’étendait et englobait de grandes parties des
actuels Mali, Guinée, Sénégal, Gambie, Burkina Faso, et Mauritanie.
Il était un carrefour important entre les peuples nomades du Sahara et les peuples
de l'Afrique noire équatoriale.
Son économie reposait sur l'agriculture, l'artisanat, l'exploitation des mines d'or et le
commerce de l'ivoire vers le bassin méditerranéen.
L'empire du Mali était une confédération constituée des états tributaires et des
provinces. Les provinces étaient dirigées par des gouverneurs appelés Farins ou
Farba, et il y avait un vizir, qui assumait les fonctions de premier ministre. L'empereur
était secondé par un conseil des anciens (chefs militaires, civils et marabouts).
Toutes les décisions politiques et administratives étaient prises en conseil.
Le Fouta-Djalon[modifier | modifier le code]
Les riches pâturages avaient en outre attirés les pasteurs peuls, arrivés à partir
du xve siècle avec leur important cheptel, faisant du pays une région très prospère.
L'intégration au commerce atlantique provoqua une profonde transformation
économique, politique et sociale qui est à l'origine de la révolution musulmane du
début du xviiie siècle.
Au xviie siècle, les Peuls étaient sans doute devenus le groupe social le plus riche et
le plus puissant du pays grâce à l'accroissement considérable de la population peule
dû aux migrations en provenance de diverses régions (Boundou, Fouta-
Toro, Macina, Sahel), à l'expansion du commerce atlantique (exportation de bétail et
de cuir à destination de l'Europe et de l'Amérique) et à l'apparition de l'islam
militant[pas clair] en tant que nouvelle idéologie politique.
La révolution musulmane au Fouta-Djalon, comme au Boundou, fut avant tout une
réaction populaire contre la traite esclavagiste.
En 1725, le savant musulman Karamoko Alpha Barry, à la tête d'une
coalition multiethnique à majorité peule, gagne la bataille de Talansan. Les chefs
jalonkés (Soussous) sont repoussés vers la côte de la future Guinée. Karamoko
Alpha Barry prend le titre d'almamy (étymologiquement : imam, guide des croyants)
et fonde la confédération du Fouta-Djalon, un État théocratique féodal qui s'appuie à
la fois sur les traditions peules, les pratiques esclavagistes et sur les principes de
l'islam.
À la fin du xviiie siècle, la capitale religieuse de l’État théocratique du Fouta-Djalon
est Fougoumba, où est intronisé l’Almamy (du mot arabe imam), qui gouverne dans
la capitale politique, Timbo, assisté du « Conseil des Anciens ».
L’élément peul domine, dans un État multiethnique. La société est fortement
hiérarchisée et inégalitaire, le clivage fondamental se situant entre musulmans et
non-musulmans et la discrimination des uns sur les autres.
Au sommet, se trouve l’aristocratie militaire et la classe maraboutique (lasli), puis
viennent les hommes libres musulmans (rimbé).
En bas de l'échelle des hommes libres se trouvaient les « Peuls de brousse »,
convertis tardivement à l'islam après le djihad.
Samory Touré[modifier | modifier le code]

Samory Touré.

Article détaillé : Samory Touré.


Le village de Kiniéran est entouré de remparts de fortification, vestiges d’avant la
colonisation, partiellement détruits par Samory Touré, grand guerrier mandingue de
l'Afrique de l'Ouest. Né dans une famille de commerçants malinkés, Samory Touré
s’appuya d’abord sur des populations encore largement animistes pour combattre
l’influence des chefs musulmans. Puis, changeant de stratégie, voulant islamiser de
force les populations animistes dans les années 1880, il provoqua leur révolte et les
combattit durement. Il assit son autorité sur le Tôron, s’installa à Bissandougou et prit
le titre de Faama faama (en) (roi). Après avoir imposé sa loi et sa religion, Samory
s’empara de Kankan, captura les chefs Séré Béréma et Saghadjigi, enrôla les
vaincus dans son armée et se présenta en défenseur de l’islam. Il prit le titre
d’Almany en 1884 et s’opposa pendant dix-sept longues années à la pénétration des
troupes françaises avant d’être arrêté et exilé au Gabon23.
Colonisation[modifier | modifier le code]
Article connexe : Guinée française.
La zone côtière fut occupée au préalable par les Portugais, qui furent évincés par
l'armée française, parce qu'affaiblis par l'occupation de la Guinée-Bissau. De nos
jours, de nombreux Guinéens originaires de la côte Atlantique du pays portent des
noms d'origine portugaise. La Guinée est proclamée colonie française en 1891,
indépendamment du Sénégal, auquel elle était précédemment rattachée. Cette
nouvelle appellation remplace celle qu'elle portait jusque-là: les Rivières du Sud.
Samory Touré, relayé ensuite par les peuples de la forêt, mène une guerre organisée
contre l'occupation française sur la côte et dans les massifs montagneux du sud-est
avant d'être vaincu en 1898. La guerre qui oppose les Français au Fouta-Djallon,
à Porédaka, s'achève par la victoire des premiers. L'Almamy Bocar Biro Barry est
assassiné près des bords du Bafing, à Kollen. Il a choisi cette option pour ne pas être
soumis ou réduit en vassal de la puissance colonisatrice. Ses guerriers s'éparpillent
ou préfèrent se donner la mort à ses côtés. Les régions du Haut-Niger sont annexées
l'année suivante. En 1901, la Guinée devient une partie intégrante de l'Afrique-
Occidentale française (AOF), administrée par un gouvernorat général. En 1904, dans
le cadre de l'Entente cordiale entre la France et l'Angleterre, les îles de
Los deviennent françaises en échange de l'abandon de droits sur le séchage de la
morue à Terre-Neuve. La France est consciente des réserves de bauxite mais ne
met pas en place de véritable politique d'industrialisation (création de
barrages hydroélectriques, usine de transformation du bauxite)24.
Indépendance
Lors du référendum de septembre 1958, la Guinée est le seul pays d'Afrique
francophone à rejeter la proposition du général de Gaulle concernant l'intégration des
colonies de l'AOF au sein d'une Communauté française, ce qui entraîne une rupture
immédiate des relations politiques et économiques avec la France25. L’indépendance
fut proclamée le 2 octobre 1958. La France retira dans le mois qui suivit son armée,
ses fonctionnaires et ses crédits. Les colons français emportent avec eux tout leur
matériel de valeur, et rapatrient les archives souveraines françaises. Le Washington
Post observe l'intransigeance avec laquelle les colons français ont démoli tout ce
qu'ils pensaient être leur contribution en Guinée : « En réaction [au vote pour
l'indépendance], et comme avertissement aux autres territoires francophones, les
Français se sont retirés de la Guinée en deux mois, emportant tout ce qu'ils
pouvaient avec eux. Ils ont dévissé les ampoules, emporté les plans des
canalisations d'égouts à Conakry, et même brûlé les médicaments plutôt que de les
laisser aux Guinéens. »26
Présidence de Sékou Touré (1958-1984)[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Ahmed Sékou Touré.
Le pays accède à l'indépendance le 2 octobre 1958 et Ahmed Sékou Touré en
devient le président à 36 ans. La France mène alors une guerre économique contre
son ancienne colonie notamment à travers l'Opération Persil les services secrets
français vont notamment répandre de faux francs CFA pour déstabiliser la Guinée
monétairement27. Des maquis d'opposition sont constitués avec l'aide des services
secrets français. Maurice Robert, chef du secteur Afrique au service de
documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE) de 1958 à 1968,
souligne que « nous avons armé et entraîné ces opposants guinéens pour qu’ils
développent un climat d’insécurité en Guinée et, si possible, qu’ils renversent Sékou
Touré28.»
La Guinée inscrit à l'article 34 de sa Constitution qu'elle « peut conclure avec tout
État africain les accords d'association ou de communauté, comprenant l'abandon
partiel ou total de souveraineté en vue de réaliser l'unité africaine ». Après des
discussions avec Kwame Nkrumah, apôtre du panafricanisme, la Guinée et le
Ghana forment une union le 1er mai 1959, puis sont rejoints le 24 décembre 1960 par
le Mali29. Officiellement non-aligné, le régime s'appuie sur l'Union soviétique sans
rejeter l'aide des États-Unis[réf. nécessaire].
Le Portugal, enlisé dans des guerres coloniales, organise en 1970 un débarquement
militaire et une tentative de coup d’État contre le régime de Sékou Touré afin de
priver les indépendantistes du PAIGC de leur plus proche allié, mais l'opération
aboutit à un fiasco30.
Présidence de Lansana Conté (1984-2008)[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Lansana Conté et Coup d'État de 1984 en Guinée.
Après la mort de Touré en 1984, le gouvernement intérimaire est rapidement
renversé par Lansana Conté. Sous la pression des bailleurs de fond, il introduit le
multipartisme en 1993 et organise des élections, qui l'ont confirmé par deux fois à la
présidence, en 1993 et en 1998. Bien que globalement épargnée par les conflits des
pays voisins, la Guinée est confrontée à l'afflux de plusieurs centaines de milliers de
réfugiés venus du Libéria et de Sierra Leone.
Après avoir révisé la Constitution pour pouvoir se présenter une troisième fois
en décembre 2003, le chef de l'État, pourtant gravement malade, est réélu avec
95,63 % des suffrages face à un candidat issu d'un parti allié, les autres opposants
ayant préféré ne pas participer à un scrutin joué d'avance. Fin avril 2004, le premier
ministre François Louceny Fall profite d'un voyage à l'étranger pour démissionner,
arguant que « le président bloque tout »31. Le poste reste vacant plusieurs mois avant
d'être confié à Cellou Dalein Diallo, qui sera démis de ses fonctions en avril 2006.
Le pouvoir du président, sous influence d'hommes d'affaires comme Mamadou Sylla,
est de plus en plus contesté. Début 2007 éclate une grève générale réprimée dans le
sang32.
Le 22 décembre 2008, Lansana Conté décède des suites d'une longue maladie
(leucémie et diabète aigu) à l'âge de 74 ans. Au cours de la nuit suivante, les
proches du régime s'affairent pour organiser l'intérim suivant les procédures prévues
par la Constitution mais le 23 décembre 2008 au matin, à la suite de l'annonce du
décès de Lansana Conté, des dignitaires de l'armée annoncent unilatéralement la
dissolution du gouvernement ainsi que la suspension de la Constitution, dans un
discours à teneur résolument sociale. Ces événements laissent planer le doute sur
l'effectivité d'un nouveau coup d'État. Le même jour, le capitaine Moussa Dadis
Camara est porté à la tête du Conseil national pour la démocratie et le
développement (CNDD) et devient le lendemain33, le troisième président de la
république de Guinée.
Présidence de Moussa Dadis Camara (2008-2009)[modifier | modifier le
code]
Article détaillé : Moussa Dadis Camara.
Arrivé au pouvoir, le capitaine précise que le nouveau régime est provisoire et
qu'aucun membre de la junte ne se présentera aux élections présidentielles prévues
en 2010.
Au fil de ses interventions médiatiques, Moussa Dadis Camara envisage de plus en
plus explicitement de se présenter, décevant les espoirs de véritable transition
démocratique et déclenchant des mouvements de protestation 34.
Le 28 septembre 2009, des mouvements civils organisent une manifestation
pacifique pour demander à Dadis Camara de respecter sa parole et de ne pas se
présenter aux présidentielles. Une foule de plusieurs milliers de personnes s'était
rendu au stade à la demande de l'opposition pour protester contre le désir du
président Dadis de se porter candidat à l'élection présidentielle. Le 28 septembre
2009, au stade de Conakry, à la surprise générale les militaires ouvrent le feu sur les
manifestants ainsi bloqués dans le stade sans possibilité de fuite. Ce massacre
délibéré et manifestement planifié fait plusieurs centaines de morts. De plus, les
militaires violent et enlèvent plusieurs dizaines de jeunes femmes, dont certaines
seront libérées quelques jours plus tard après avoir subi des viols à répétition, tandis
que d'autres disparaissent sans laisser de trace35.
À la suite du tollé international soulevé par cet évènement, des dissensions
apparaissent au sein du CNDD36 et le 3 décembre 2009, alors que Sékouba
Konaté est en voyage au Liban, le président est grièvement blessé par son aide de
camp Aboubacar Sidiki Diakité - ce dernier avait été mis en cause explicitement par
des diplomates étrangers pour son rôle dans le massacre du 28 septembre, et
craignait d'être « lâché » par son président et livré à la justice. Dadis Camara est
hospitalisé au Maroc le 4, et Sékouba Konaté rentre au pays pour assurer l'intérim.
Transition de Sékouba Konaté (2010)[modifier | modifier le code]
Le 12 janvier 2010, Moussa Dadis Camara est renvoyé vers le Burkina Faso par
le Maroc pour y continuer sa convalescence. C'est ainsi que le 15 janvier, un accord
sera trouvé entre Dadis et Sékouba pour que ce dernier soit reconnu Président de la
transition. Cet accord stipule qu'un premier ministre issu des Forces Vives (Partis
d'opposition, syndicats, société civile) soit nommé dans le but de former un
gouvernement d'Union nationale et de conduire le pays vers des élections libres et
transparentes dans les six mois. Aussi, aucun membre du gouvernement d'union
nationale, de la junte, du Conseil national de la transition et des Forces de Défense
et de Sécurité n'aura le droit de se porter candidat aux prochaines échéances
électorales.
Le 16 janvier, Dadis, dans une allocution à partir du palais présidentiel burkinabé, dit
que la question de sa candidature est définitivement réglée, ainsi que celle des
autres membres de la junte. Jean-Marie Doré, doyen de l'opposition, est nommé
Premier ministre, chef du gouvernement d'union nationale chargé d'organiser les
futures élections présidentielles.
Le 8 février 2010, la justice guinéenne ouvre un instruction judiciaire pour les crimes
commis le 28 septembre 2009 à Conakry, trois magistrats instructeurs sont
nommés37 et le 3 juin 2010, la FIDH, l'Organisation guinéenne de défense des droits
de l'homme et du citoyen (OGDH), trois autres organisations guinéennes de victimes
(AVIPA, AFADIS, AGORA) et 67 victimes se constituent parties civiles38.
Le 7 mars 2010, Sékouba Konaté fixe par décret la date du premier tour de l'élection
présidentielle au 27 juin 201039. Il tient parole et pour la première fois une élection
présidentielle en Guinée se déroule sans qu'aucun militaire ne soit candidat. Le
second tour des élections présidentielles devait se tenir le 19 septembre 2010 mais a
été reporté à une date ultérieure.
Le 28 septembre 2010, un an après le massacre, les victimes et les ONG de défense
des droits de l'homme demandent le jugement des auteurs présumés des faits 40,41,42
Présidence d'Alpha Condé (2010-2021)[modifier | modifier le code]
Alpha Condé, président de la république de Guinée de 2010 à 2021.

Le 7 novembre 2010, Alpha Condé (candidat du RPG et de l'Alliance Arc-En-


Ciel) obtient 52,5 % des suffrages face à son adversaire Cellou Dalein
Diallo (candidat de l'UFDG et de l'Alliance des bâtisseurs), qui a fini par accepter les
résultats de la cour suprême qu'il avait initialement contestés en raison de soupçons
d'irrégularités43.
Le président Alpha Condé est élu pour un mandat de 5 ans. En 2014 et 2015, le
pays est touché par l'épidémie Ebola mais se mobilise pour en contenir les
impacts44,45.
Le 11 octobre 2015, le président Alpha Condé obtient 58 % des suffrages et
est réélu au premier tour de l'élection présidentielle pour un nouveau mandat de 5
ans.
En juillet 2016, la Guinée est le premier pays à majorité musulmane d'Afrique à
renouer ses liens diplomatiques avec Israël46.
En mars 2020, en dépit des manifestations et du désaccord de la grande partie de la
population et de l'opposition et ce malgré une loi stipulant qu'aucun président ne peut
se présenter pour plus 2 mandats consécutifs, Alpha Condé modifie la Constitution
pour pouvoir légalement se représenter. Il est alors officiellement candidat pour un
troisième mandat pour les élections s'étant tenues en octobre 202047.
Il remporte les élections du 18 octobre 2020 ; son investiture a lieu le 15 décembre48.
D'après la Banque mondiale, en 2018, le chômage frappe 80 % des jeunes et près
de 80 % de la population active travaille dans le secteur informel. Surtout, 55 % des
Guinéens vivent sous le seuil de pauvreté49.
Le 5 septembre 2021, un coup d'État des forces spéciales, dirigées par Mamadi
Doumbouya, mène à la capture d'Alpha Condé. Une junte prend le pouvoir50.
Transition de Mamadi Doumbouya (depuis 2021)[modifier | modifier le
code]
Mamadi Doumbouya devient alors président du Comité national du rassemblement
pour le développement et président de la Transition.

Politique et administration[modifier | modifier le code]


Articles détaillés : Politique en Guinée et Constitution guinéenne de 2020.
La Guinée est une république, avec comme chef d'État un président élu par le peuple
pour un mandat de six ans. Cette période initialement fixée à cinq ans a été modifiée
à sept ans par la Constitution de 2003, puis re-modifiée par le Conseil National de
Transition (CNT) en 2010 pour une durée de cinq ans renouvelable une fois. La
fonction de président a été occupée par Lansana Conté du 5 avril 1984 au 22
décembre 2008. Le Premier ministre est désigné par le chef de l'État. Depuis le 15
novembre 2010, après la première élection présidentielle libre depuis l'indépendance
en 1958, Alpha Condé est élu à la tête du pays dans la contestation.
Depuis l'instauration du multipartisme en avril 1992, une quarantaine de nouveaux
partis ont été reconnus.
Le pouvoir législatif est assuré par un parlement composé d'une seule chambre,
l'Assemblée nationale, où siègent 114 députés élus par le peuple pour un mandat de
cinq ans.
La Constitution et l'Assemblée nationale ont été suspendues en décembre 2008
après le putsch du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement)
avec à sa tête le capitaine Moussa Dadis Camara. La nouvelle constitution a été
adoptée par le CNT le 19 avril 2010 et promulguée par le Général Sékouba
Konaté par décret le 7 mai 2010.
L'ONG Transparency International classe régulièrement la Guinée parmi les pays où
la perception de la corruption est la plus forte. Le thème de la corruption est récurrent
dans les revendications des opposants et des organisations syndicales en Guinée.
Cour suprême[modifier | modifier le code]
La plus haute autorité judiciaire est la Cour suprême, qui dispose de trois chambres :

1. une chambre constitutionnelle et administrative ;


2. une chambre judiciaire (civile, pénale et économique) ;
3. une chambre des comptes.
Le premier président de la Cour suprême est en même temps président de la
chambre constitutionnelle et administrative.
Administration nationale[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Subdivision de la Guinée.
La Guinée est subdivisée en huit régions administratives (dont une est constituée
par Conakry sa capitale), 33 préfectures et leurs 33 communes urbaines, et 303
communautés rurales de développement. Conakry est divisée en cinq communes
(Kaloum, Dixin, Matam, Ratoma et Matoto).
Religions[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Religion en Guinée.
Selon le Pew Research Center, en 2010, 84,4 % des habitants de la Guinée
sont musulmans, alors que 10,9 % sont chrétiens, principalement catholiques (7,5 %)
et protestants (3,4 %) et que 2,4 % pratiquent une religion populaire51.
L'Association of Religion Data Archives (en) (ARDA) compte 84,8% de musulmans,
3,7% de chrétiens et 11,3% d'animistes52.
Femmes[modifier | modifier le code]
Le taux de natalité s'élevait à 36,88 ‰ en 201453 et la fécondité est estimée à
4,82 enfants par femme pour 201654.
Le gouvernement adhère à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de
discrimination à l'égard des femmes depuis 1982 55. Toutefois 97 % des femmes et
des filles âgées de 15 à 49 ans ont subi des mutilations génitales féminines et/ou
une excision56. Et les mutilations génitales augmentent, bien qu'elles soient
interdites56.
L'analphabétisme parmi les femmes est élevé57. Il y a une sous-représentation des
femmes dans l'enseignement secondaire et supérieur, mais elles sont de plus en
plus présentes58.
La polygamie est la règle, bien qu'elle soit officiellement interdite57. Dans le code civil
il est dit dans l'article 394 que le mari est le chef de famille57. Les mariages précoces
sont fréquents, mais illégaux57.
Bien qu'illégal, le mariage forcé affecte la majorité des femmes59,60. Toutefois,
beaucoup de mariages au pays sont des mariages religieux, dans lesquels les
autorités civiles n'interviennent pas60.
Enfin, la majorité des femmes a été affectée par la violence conjugale 60.
Droits de l’Homme[modifier | modifier le code]
Le 25 septembre 2020, un rapport61 publié par Human Rights Watch a révélé que lors
des élections législatives et du référendum constitutionnel de mars 2020, les forces
de sécurité guinéennes n'ont pas protégé la population des violences électorales et
intercommunautaires dans lesquelles au moins 32 personnes ont été tuées et plus
de 90 blessés alors qu'ils commettaient eux-mêmes des violations des droits de
l'homme à Nzérékoré. De plus, les forces de sécurité n'ont pas pris de mesures
suffisantes pour empêcher ces meurtres, ni la destruction massive de biens. Ils ont
également tué deux personnes eux-mêmes, battu et arrêté arbitrairement des
dizaines d'hommes. Entre le mois de mars et septembre, Human Rights Watch a
interrogé 48 victimes et témoins des violences à Nzérékoré, ainsi que 31 proches
des victimes, du personnel médical, des journalistes, des avocats, des membres des
partis d'opposition, des représentants de la société civile et d'autres informateurs. Ils
ont également consulté des rapports publiés par des organisations guinéennes de
défense des droits de l'homme et des médias nationaux et internationaux, et
examiné des photos, des vidéos et des dossiers médicaux62.

Économie[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Économie de la Guinée.
États membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

En 2022, la Guinée est classée en 132e position pour l'indice mondial de


l'innovation63.
Monnaie[modifier | modifier le code]
Sur le territoire de la république de Guinée, la devise ayant cours depuis 1960 est
le franc guinéen, sauf entre 1972 et 1986, période pendant laquelle la devise était
le syli. Le franc guinéen n'a cours dans aucun autre pays, mais est échangeable
auprès de changeurs exerçant à proximité des frontières avec les devises ayant
cours dans les pays riverains (le franc CFA, le dollar libérien, le leone de Sierra
Leone et également l'euro et le dollar). La banque centrale de Guinée permet
également le change, mais à des taux peu intéressants et uniquement à Conakry.
Agriculture[modifier | modifier le code]

Plantation de riz et de bananiers.

La majorité des Guinéens travaillent dans le secteur agricole qui emploie plus de
75 % de la population apte au travail du pays (24 % du PIB).
Le mil et le fonio sont les principales cultures de la Haute-Guinée, tandis que l'on
produit de l'arachide dans la région de Koundara. Le riz est cultivé dans les zones
inondées en bordure de rivière et de fleuve mais la production locale est insuffisante
et le pays importe du riz asiatique. Les cultures vivrières traditionnelles comme celle
du manioc restent largement pratiquées autour des habitations.
On cultive le café, l'ananas, les pêches, les nectarines, les mangues, les agrumes,
les tapiocas, les oranges, les bananes, les pommes de terre, les tomates,
les concombres, les poivrons et d'autres légumes. La Guinée est un des producteurs
régionaux émergents de pommes et de poires. Il y a de nombreuses plantations
de raisins, de grenades et de plaquemines. Ces dernières années[Lesquelles ?] ont été
marquées par le développement de plantations de fraise basées sur le
système hydroponique vertical.
Il y a des élevages de bovins, de moutons et de chèvres.
Secteur industriel et minier[modifier | modifier le code]
La Guinée dispose d'importantes ressources minières dont les principales sont
la bauxite (1/3 des réserves mondiales64), l'or65, le diamant (exploité depuis 1936),
le fer66, le pétrole et l'uranium, les phosphates et le manganèse. À la fin des années
1990, les « compagnies juniors » canadiennes, investies dans plus de 8000
propriétés minières, dans plus de 100 pays, pour la plupart encore à l'état de
projet67 multiplient les contrats avec des pays africains. Les investissements
du Canada en Guinée représentent à peu près 250 millions de dollars investis dans
le secteur minier et le 8 juin 2012, Perry Calderwood, ancien ambassadeur du
Canada en Guinée, a accompagné une forte délégation d’investisseurs canadiens au
palais Sékhoutouréya pour voir comment ces hommes d’affaires canadiens comptent
intervenir dans le développement du secteur minier68.
Le projet minier de Simandou (mont Nimba), sur l’axe Beyla-Nzérékoré, en Guinée
forestière (sud-est, frontière du Liberia), qui est l’un des plus grands projets mines-
infrastructures en Afrique lancé en 2012, mené par Rio Tinto, Chinalco et IFC, et
supposé capable d'amorcer le développement régional et national, semble gelé au
premier semestre 201669,70,71. La relance du projet minier géant d’exploitation du fer du
mont Simandou a été officialisée à Pékin le 28 octobre 2016. Rio Tinto et le
chinois Chinalco ont signé un accord de principe sur les conditions du transfert de la
totalité des parts du premier au second dans le développement de la partie sud du
Simandou qui nécessitera environ 20 milliards de dollars d’investissements. Un
protocole fixant le cadre de coopération a été conclu le 31 octobre 201672.

Article détaillé : Gisement de fer de Simandou.

Énergie[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Énergie en Guinée.

Un barrage comme symbole d'avenir.

La Guinée est dépendante sur le plan énergétique, elle importe la totalité de sa


consommation d'hydrocarbures. L'exploitation de gisements au large des côtes est à
l'étude.
Le potentiel en production hydro-électrique est considérable en raison du relief et de
la pluviométrie, il est estimé à plus de 6 000 MW73. Ce potentiel reste encore à
exploiter ; les premiers barrages, construits sur le fleuve Konkouré ne suffisent pas à
alimenter Conakry en totalité.
Le barrage de Kaleta, construit et financé par la Chine, inauguré en septembre 2015,
avec une puissance de 240 MW, permet de résorber une bonne partie du déficit
énergétique du pays, estimé à 400 MW74. Le barrage de Souapiti, de puissance
550 MW75, ainsi que le barrage d'Amaria, avec une capacité de 300 MW (construit
pour satisfaire les besoins d’énergie pour un projet d’aluminium) sont actuellement
en construction, également avec l'aide de la Chine.
Tourisme[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Tourisme en Guinée.
Le pays accueille très peu de touristes étrangers, et ce malgré la grande diversité et
la beauté des paysages, l'attitude amicale des Guinéens par rapport aux étrangers et
les centres d'intérêt potentiels très variés, qu'il s'agisse d'art sculpté, de musique, de
danse ou de culture traditionnelle.

Ordres et décorations[modifier | modifier le code]


En Guinée, les principales décorations sont les suivantes :

• Ordre national de Fidélité au Peuple


• Ordre national de Guinée
L' ordre national du Mérite est un ordre honorifique guinéen qui récompense des
mérites exceptionnels et une fidélité continue dans l’accomplissement de services au
profit de la Nation.

• Grand-croix - Ordre national du Mérite (Guinée)

Culture[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Culture de la Guinée.

Article connexe : Littérature guinéenne.

Langues[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Langues en Guinée.
La langue officielle de la république de Guinée est le français. Il s'agit de la langue de
l'État et des institutions officielles. Sous le régime de Sékou Touré, l'état Guinéen
entreprendra, surtout du milieu des années 1960, à la fin des années 1970
d'« Africaniser » le pays, c'est-à-dire, de favoriser plus les langues nationales, et de
marginaliser de plus en plus le français. Mais à la fin des années 1970, devant les
difficultés économiques, le régime reconnaîtra que le français est une langue
diplomatique importante, et qu'elle est utile pour le développement économique du
pays. Le français redeviendra ainsi la langue officielle de la Guinée. [réf. nécessaire] Après
le régime d'Ahmed Sékou Touré, le français est redevenu la langue unique
d'enseignement à l'école.
La langue française est en forte expansion en Guinée d'après les derniers rapports.
En 2002, le nombre de locuteurs de langue maternelle française était estimé à 2 %
de la population totale76. D'après les autorités guinéennes, une nouvelle estimation
de 2007 revoit ce chiffre fortement à la hausse par rapport à celle de 2002 : le
nombre de francophones atteindrait 21,1 % et le nombre de francophones partiels
42,1 %. L'ensemble cumulé représente 6 millions de personnes, soit 63,2 % de la
population totale ayant une maîtrise partielle ou complète de cette langue 77. L'anglais
est présent dans les régions frontalières avec le Liberia et la Sierra Leone, c'est une
langue universitaire et commerciale.
Les trois principales langues d'origine africaine sont78 :

• le pular parlé majoritairement en Moyenne-Guinée, soit par plus de 32 %


de la population guinéenne, qui possède de nombreux locuteurs dans les
autres régions
• le malinké, parlé majoritairement en Haute-Guinée et le Kpelle ou guerzé
parlé en Guinée forestière, qui possède également de nombreux locuteurs
dans les autres régions
• le soso, parlé majoritairement en Basse-Guinée, parlée dans toutes les
quatre régions naturelles de la Guinée, qui est la langue dominante de la
capitale Conakry.
Mais on rencontre également des locuteurs dans d'autres langues qui sont :

• le bassari en Moyenne-Guinée
• le diakhanké en basse guinée
• le jalonké en Moyenne-Guinée (Fouta-Djalon)
• le kpèllé (ou guerzé) en Guinée forestière
• le kissi en Guinée forestière
• le coniagui en Guinée forestière
• le kono en Guinée forestière.
• le lélé en Guinée forestière
• le landoma
• le toma (ou loma) en Guinée forestière
• le manon en Guinée forestière
• le nalu en Guinée Maritime)
• le sarakolé (ou soninké)
La Guinée est membre de l'Organisation internationale de la francophonie.
De plus, les villes de Guéckédou, Kindia, Mamou, Conakry, Kankan, Labé et
Télimélé sont membres de l'Association internationale des maires francophones79,80.
Jours fériés[modifier | modifier le code]
Fêtes et jours fériés

Date Nom Remarques

1er janvier Jour de l'an

1er mai Fête du Travail


Anniversaire de l'Organisation de l'unité africaine, actuelle Union
25 mai
africaine

2 octobre Fête de l'indépendance

27e jours
Lendemain de l'Laylat al-Qadr
du Ramadan

Médias guinéens[modifier | modifier le code]


Articles détaillés : Presse écrite en Guinée, Liste des stations de radio en
Guinée et Liste des chaînes de télévision en Guinée.
liste non exhaustive :

• L'Indépendant (Guinée)
• Le Lynx (journal)

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