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Tchad

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14° 56′ 03″ N, 18° 34′ 15″ E
République du Tchad
(ar) ‫جمهورية تشاد‬

Drapeau du Tchad Armoiries du Tchad

Devise Unité - Travail - Progrès

La Tchadienne
Hymne 1:02

Fête nationale 11 août

· Événement commémoré Proclamation d'indépendance vis-à-vis de la France (1960)


Administration
République unitaire présidentielle sous junte
Forme de l'État
militaire

Président de Transition Mahamat Idriss Déby

Premier ministre Saleh Kebzabo

Parlement Conseil militaire de transition

Langues officielles Français et arabe

N'Djaména
Capitale
12° 07′ N, 15° 03′ E

Géographie
Plus grande ville N'Djaména

1 284 000 km2


Superficie totale
(classé 21e)

Superficie en eau 1,9 %

Fuseau horaire UTC +1

Histoire
Indépendance France

Date 11 août 1960

Démographie
Gentilé Tchadien, Tchadienne

15 946 882 hab.


Population totale (20211 2)
(classé 72e)
Densité 12 hab./km2

Économie
PIB nominal (2021) 12,345 milliards de $ (144e)

PIB (PPA) par hab. (2021) 614 $ (194e)

Taux de chômage (2020) 1,74 % de la pop.

Dette publique brute (2020) 2,8 milliards de $34

IDH (2021) 0,3945 (faible ; 190e)

Monnaie Franc CFA (CEMAC) ( XAF )

Divers
Code ISO 3166-1 TCD, TD

Domaine Internet .td

Indicatif téléphonique +235

ONU : 1960

UA : 1963

CEEAC : 1983

CEMAC : 1994
OHADA
Organisations internationales APO
BAD
CEN-SAD
CIR
CBLT
G5S
CAMES

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Le Tchad (en arabe : ‫تشاد‬, Tšād), en forme longue la république du


Tchad (en arabe : ‫جمهورية تشاد‬, Jumhūriyyat Tšād), est un pays d'Afrique centrale sans
accès à la mer, frontalier de la Libye au nord, du Soudan à l'est, de la République
centrafricaine (ou Centrafrique) au sud, du Niger à l'ouest, du Nigeria à l'ouest-sud-
ouest et du Cameroun au sud-sud-ouest. Sa capitale, N'Djaména, est également
sa ville la plus peuplée.
Géographiquement et culturellement, le Tchad constitue un point de passage entre
l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne. D'une superficie de 1 284 000 km2, c'est
le cinquième pays le plus vaste d'Afrique (après l'Algérie, la République
démocratique du Congo, le Soudan et la Libye) et le vingt-et-unième pays le plus
grand du monde. Avec environ 17,6 millions d'habitants, il est le vingt-quatrième pays
le plus peuplé d'Afrique et le soixante-neuvième pays le plus peuplé du monde. Le
Tchad se divise en trois grands ensembles géographiques : du nord au sud, on
trouve successivement une région désertique, un espace semi-aride, puis
la savane soudanaise. Le lac Tchad, qui donne son nom au pays, est son
principal plan d'eau, et le point culminant du pays est l'Emi Koussi, dans le massif du
Tibesti dans le Nord du pays, à 3 415 m.
Les langues officielles du Tchad sont l'arabe et le français, et plus d'une centaine de
langues sont parlées sur le territoire tchadien, qui abrite plus de 200 groupes
ethniques différents. Le Tchad est un pays laïc où la liberté religieuse est garantie
par la loi ; l'islam (55,3 %) et le christianisme (40,6 %) sont les deux principales
religions pratiquées.
Le territoire tchadien est occupé par les hommes dès la Préhistoire ; les populations
humaines se sont massivement installées à partir du VIIe millénaire av. J.-C. dans
le bassin tchadien. Différents États et empires, comme le royaume du Kanem,
le royaume du Ouaddaï ou le royaume du Baguirm, se sont succédé dans la partie
centrale du pays depuis la fin du Ier millénaire av. J.-C., en tentant de contrôler
le commerce transsaharien.
De la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle, la France affirme progressivement sa
souveraineté sur l'ensemble du territoire actuel du Tchad, qu'elle incorpore à
l'Afrique-Équatoriale française (A.-É.F.) en 1920. En 1940, le Tchad (alors
nommé « Territoire du Tchad ») devient la première colonie française à se rallier à
la France libre pendant la Seconde Guerre mondiale. Le pays obtient son autonomie
en 1958, puis son indépendance en 1960, avec pour premier chef d'État le président
de la République François Tombalbaye, qui a été assassiné lors du coup d'État
d'avril 1975. Dès 1982, Hissène Habré dirige le pays avec fermeté, notamment
pendant le conflit tchado-libyen. En 1990, il est renversé par un coup d'État et
remplacé par Idriss Déby, qui reste président jusqu'à sa mort en avril 2021, à la tête
d'un régime politique toujours considéré comme autoritaire. Son fils, Mahamat Idriss
Déby, prend alors le pouvoir, en dépit des dispositions constitutionnelles.
Le pays est régulièrement le théâtre de troubles géopolitiques majeurs, dont trois
guerres civiles de 1965 à 1979, de 1979 à 1982 et de 2005 à 2010. À partir de 2003,
le Tchad ne parvient pas à faire face aux centaines de milliers de
réfugiés soudanais qui vivent dans l'Est du pays, à cause de la guerre du Darfour.
Enfin, il subit les conséquences de la deuxième guerre civile libyenne (2014-2020).
L'économie du Tchad est très dépendante de la production de matières premières,
minérales et agricoles. Renforçant considérablement les ressources financières de
l'État, le pays est devenu exportateur de pétrole à partir de 2003, alors que son
économie reposait jusqu'alors principalement sur la production de coton, d'arachide,
de gomme arabique et de bœuf. Le produit intérieur brut (PIB) du Tchad est de
12,345 milliards de dollars en 2021. Dans son rapport annuel de 2021, le Programme
des Nations unies pour le développement (PNUD) classe le Tchad comme
le deuxième pays le moins développé au monde (après le Soudan du Sud), malgré
une augmentation de son IDH depuis 2000 en passant de 0,291 à 0,394. Le Tchad
reste aujourd'hui l'un des pays les plus pauvres et les plus corrompus du monde ; la
plupart de ses habitants vivent dans la pauvreté en tant qu'éleveurs et agriculteurs
de subsistance.

Géographie[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Géographie du Tchad.

Localisation, frontières et superficie[modifier | modifier le code]


Image satellite du Tchad.

Le Tchad est l’un des plus grands pays enclavés du monde, à la fois dans le centre
et le Nord de l’Afrique. Il couvre une superficie de 1 284 000 kilomètres carrés6,
située entre les latitudes 7° et 24°N, et les longitudes 13° et 24°E. Par sa superficie, il
est classé vingt-et-unième plus grand pays du monde, et le cinquième du continent
africain. Il est légèrement plus grand que d'autres pays de la bande sahélienne tels
que le Niger ou le Mali, mais plus petit que le Soudan.
Au nord du Tchad, on retrouve la Libye. À l’est, se trouve le Soudan. À l’ouest, le
Tchad est limitrophe avec le Niger, le Nigeria et le Cameroun. Enfin, au sud, les
frontières tchadiennes sont ouvertes sur la République centrafricaine.
Géomorphologie, climat et répartition de la
population[modifier | modifier le code]
Le Tchad compte 16,8 millions d'habitants en 2021, dont 1,9 million vivent dans la
capitale, N'Djaména7. Cette ville, la plus grande du pays, est à 1 700 km du port
maritime le plus proche, qui est à Douala, au Cameroun7. En partie en raison de cette
distance de la mer et du climat largement désertique du pays, le Tchad est un pays
de faible densité humaine. Il connaît pourtant d'importants contrastes, et notamment
trois grandes zones, aux limites variables en fonction des saisons, jusqu’à parfois
même engendrer une quatrième zone.
Le centre du pays est constitué par un plateau, profondément creusé par
les vallées de deux cours d'eau, le Logone et le Chari, les principaux cours d'eau du
pays qui se jettent dans le lac Tchad depuis le sud-est. Ces deux systèmes fluviaux
prennent leur source dans les hauts plateaux pluvieux de la République
centrafricaine et du Cameroun, des régions qui reçoivent plus de 1 250 millimètres
de précipitations par an. Alimenté par des rivières de la République centrafricaine,
ainsi que par les rivières Bahr Salamat, Bahr Aouk et Bahr Sara du sud-est du
Tchad, le fleuve Chari est long d'environ 1 200 kilomètres. Depuis ses origines près
de la ville de Sarh, le cours moyen du Chari se fraie un chemin à travers un
terrain marécageux ; le cours inférieur du Chari est rejoint par la rivière Logone près
de N'Djaména. La rivière Logone est formée par des affluents provenant du
Cameroun et de la République centrafricaine. Plus court et plus petit en volume que
le Chari, il coule vers le nord-est sur 960 kilomètres ; son volume varie de cinq à
quatre-vingt-cinq mètres cubes par seconde. À N'Djaména, le Logone se jette dans
le Chari, et les deux cours d'eau combinés s'écoulent ensemble sur trente kilomètres
à travers un large delta et dans le lac Tchad. À la fin de la saison des pluies, en
automne, le fleuve déborde de son lit et crée une immense plaine d'inondation dans
le delta8.
Le tiers nord du pays fait partie du désert du Sahara, qui occupe une immense place,
séparant ainsi physiquement les populations du Nord du Tchad avec celles du Sud. Il
y pleut rarement et de manière peu régulière avec des précipitations de moins
de 200 millimètres par an. Le climat est rude et peu propice à l’agriculture. La densité
est très faible, avec environ 1 habitant au km29. Le Sahara tchadien est en fait un
large bassin délimité à l’est par le plateau de l'Ennedi et au nord par les montagnes
du Tibesti. Ce dernier, près de la frontière avec la Libye et difficilement accessible,
est un massif volcanique de près de 75 000 km2, dans lequel culmine le volcan Emi
Koussi qui se situe à 3 415 mètres d'altitude et constitue le plus haut sommet du
pays10. Dans l’Est, on trouve l’Ennedi, un plateau culminant à 1 450 mètres11.
Au centre du Tchad se trouve la steppe sahélienne. La pluviométrie est variable
(entre 200 et 800 mm par an) et la région compte seulement 2,5 millions d’habitants.
On y trouve successivement, en allant de l’est vers l’ouest, différents paysages : le
massif montagneux du Ouaddaï, les étendues sableuses du Mortcha, les dunes
mortes du Kanem et le lac Tchad. Ce dernier, qui a donné son nom au pays, est le
vestige d’un immense lac, peu profond, qui occupait 300 000 km2 il y a 7 000 ans. Il
ne couvre plus que 17 806 km2 aujourd’hui12. Il est la quatrième plus grande étendue
d'eau du continent africain et le troisième plus grand lac clos de la planète 13.
Le Sud, enfin, est une région plate et très argileuse, en raison de la couverture
sédimentaire formée par l'érosion des roches en climat tropical. Lorsqu’il pleut, en
été et en automne, cette région tropicale se transforme en un immense marécage qui
engendre une impossibilité de circuler, notamment entre le Logone et le Chari et
dans le Salamat. Le fleuve Chari est deux fois plus grand que lors de la saison
sèche. La végétation y est foisonnante. En moyenne, c'est ici, dans le Sud-Ouest,
que les densités de population sont les plus élevées.
Au sens du Fonds mondial pour la nature, le Tchad abrite six écorégions terrestres,
du nord au sud : les forêts claires xérophiles d'altitude du Tibesti et du Jebel Uweinat,
les forêts claires xériques d'altitude de l'Est du Sahara, les steppe et forêts claires du
Sud du Sahara, la savane sahélienne à acacias, la savane inondable du lac Tchad et
la savane soudanienne orientale14.
Le large éventail de latitudes du Tchad (qui s'étend vers le sud à partir du tropique du
Cancer sur plus de 15°) est assorti d'une gamme climatique qui varie de la zone
tropicale humide à la zone désertique, en passant par des zones tropicales plus ou
moins sèches. La température moyenne annuelle est élevée et à peu près identique
dans tout le pays avec deux maxima en avril-mai et en septembre-novembre et deux
minima en décembre et août, ce dernier correspondant à un maximum des pluies.
La saison des pluies représente la moitié de l'année dans le Sud, quatre mois
seulement à la hauteur de N'Djaména, avec deux phases sèches, l'une froide en
décembre-janvier et l'autre très chaude d'avril à juin, tandis que le Nord hyperaride
n'a que des pluies brèves et irrégulières pendant l'été. Le mois d'août peut
concentrer 30 % des précipitations15. La saison sèche, qui dure de décembre à
février dans tout le pays, est relativement fraîche, avec des températures diurnes
comprises entre 20 et 30 °C et des températures nocturnes qui descendent
entre 10 et 25 °C. À partir de mars, il fait très chaud jusqu'à l'arrivée des premières
pluies abondantes. À N'Djaména, la capitale, les températures diurnes moyennes
dépassent les 38 °C entre mars et juin. Les fortes pluies commencent à N'Djaména
en juillet, et les températures diurnes moyennes tombent aux alentours
de 30 °C mais les températures nocturnes restent dans les 20 °C jusqu'au début de
la saison sèche et fraîche de N'Djaména en novembre.
Selon le Dictionnaire de l'origine des noms et surnoms des pays africains d'Arol
Ketchiemen, le Tchad est surnommé « le cœur mort de l’Afrique », en raison de son
enclavement au centre du continent et de son climat particulièrement désertique16.
Préservation des espaces naturels et de la vie
sauvage[modifier | modifier le code]
Au Tchad, dès 2014, les espaces protégés consacrés à la conservation de
la diversité biologique couvrent environ 20 % du territoire national avec dix forêts
classées, trois parcs nationaux, sept réserves de faune, une réserve de biosphère,
des zones humides d’importance internationale, de nombreuses forêts et une partie
de la plaine herbeuse à la frontière avec le Soudan. La conservation de la nature est
concrétisée par la création de parcs nationaux dont le parc national de Zakouma,
dans le Sud-Est du Tchad, d'une superficie de 3 000 km2, ainsi que le parc national
de Manda17.

Girafe du parc national de Zakouma.

Antilope rouanne, présente sur tout le territoire tchadien.


Les tiangs, présents dans les parcs nationaux de Manda et de Zakouma.

Éléphant du Tchad.
Sur le territoire tchadien, un inventaire scientifique établi en 2013 a référencé 134
espèces de mammifères, 509 espèces d'oiseaux (354 espèces de résidents et 155
migrants) et plus de 1 600 espèces de plantes dans tout le pays18. On y trouve
des éléphants, des lions, des buffles, des hippopotames, des rhinocéros, des girafes,
des antilopes, des léopards, des guépards, des hyènes et de nombreuses espèces
de serpents. La plupart des populations de grands carnivores ont considérablement
réduit depuis le début du XXe siècle. Le braconnage des éléphants, en particulier
dans le Sud, notamment au sein du parc national de Zakouma19, est un fléau
important. Le petit groupe de crocodiles d'Afrique de l'Ouest survivant dans
le plateau de l'Ennedi représente l'une des dernières colonies connues dans
le Sahara aujourd'hui20.

Dromadaires dans l'oasis du Guelta d'Archei au Tchad.


La déforestation intensive et la destruction des espaces naturels ont entraîné la perte
d'arbres tels que les acacias, les baobabs, les dattiers et les palmiers. Cela a
également causé la perte d'habitat naturel pour de nombreux animaux sauvages. Les
populations d'animaux sauvages comme les lions, les léopards et les rhinocéros ont
considérablement diminué depuis les années 1980. C'est essentiellement dû à la
présence humaine et à ses activités de chasse et d'élevage, qui entrent en
contradiction avec l'intérêt de long terme de la préservation des espaces naturels.
Des missions de sensibilisation et de formation des populations locales ont été
organisées par l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture afin d'associer aux efforts internationaux de développement durable les
agriculteurs, les agro-éleveurs et les éleveurs tchadiens présents sur place,
notamment au sein du parc national de Zakouma21.
Autre menace pesant sur la faune et la flore tchadiennes : la désertification. Dans le
cadre de l'effort national de conservation des espaces verts, plus de
2 000 000 arbres22 ont été replantés pour freiner l'avancée du désert, ce qui a par
ailleurs un impact positif sur l'économie locale grâce à l'exploitation des arbres
fruitiers et des forêts d'acacias, qui permettent de produire de la gomme arabique.
Le Tchad a également créé le 2 octobre 1989 une réserve de
biosphère de 195 000 hectares autour du lac Fitri, qui n'est pas encore reconnue
officiellement par l'Unesco23.
Le 1er décembre 2015, à l'occasion du sommet « Défi climatique et solutions
africaines » en marge de la Conférence de Paris de 2015 sur les changements
climatiques (COP 21), Idriss Déby alerte la communauté internationale sur le besoin
de financement pour l'avenir du lac Tchad, dont la surface a été divisée par huit
depuis 1973 : « La question du lac Tchad est ancienne. À toutes les rencontres sur le
climat depuis 20 ans, ce dossier a été évoqué […] depuis Copenhague, Rio et
aujourd'hui Paris. Je ne suis pas sûr que, jusqu'à aujourd'hui, nous ayons trouvé des
oreilles, tout au moins des actions concrètes24. »

Histoire[modifier | modifier le code]


Articles détaillés : Histoire du Tchad et Histoire philatélique et postale du Tchad.

Préhistoire[modifier | modifier le code]

Stéréolithographie du crâne de Toumaï.

On date du VIIe millénaire avant notre ère l’arrivée des premiers hommes sur les
terres de l’actuel Tchad.
À la fin des années 1990, de nombreuses expéditions scientifiques ont d’ailleurs mis
en évidence des traces préhistoriques d’activités proto-humaines, avec notamment la
découverte d’Abel, un fossile d’hominidé qui aurait vécu entre 3,5 et 3
millions d’années avant Jésus-Christ25.
C’est aussi au Tchad qu’a été découvert un crâne de primate fossile,
surnommé Toumaï, que certains paléoanthropologues considèrent comme l’un des
premiers ancêtres de l’espèce humaine26.
Les royaumes traditionnels[modifier | modifier le code]

Groupe de guerriers du royaume du Kanem-Bornou, qui contrôlait ce qui est aujourd'hui devenu le Tchad.

Avant la structuration de la territorialité actuelle du Tchad, plusieurs royaumes


traditionnels se sont succédé. L'empire du Kanem est cité à partir du IXe siècle ; à son
apogée, enrichi par le commerce transsaharien, il s'étend au nord jusqu'au Borkou et
à Mourzouq dans le Fezzan tandis qu'au sud, la région du Logone est un important
centre métallurgique. Au XIIIe siècle, le Kanem est affaibli par des guerres de
succession et son centre de gravité se déplace vers le Bornou.
Du XVIe au XVIIIe siècle, la puissance bornouane décline, les Sao du Sud,
les Touareg de l'Aïr multiplient les raids, seuls les royaumes du Ouaddaï et
du Baguirmi conservent une certaine stabilité ; les guerres alimentent la traite
esclavagiste transsaharienne vers l'Égypte et la Tripolitaine. Plusieurs petits
royaumes se développent au Ouara, chez les Moudang de Léré, chez les Saras, qui
résistent à l'expansion de l'empire peul de Sokoto. À la fin du XIXe siècle, Rabah, un
chef de guerre venu du Darfour, se taille un royaume dans la région tchadienne et
ravage le Bornou et le Baguirmi, amenant ce dernier à se mettre sous la protection
du colonisateur français en 189727.
Ces royaumes ont laissé leur empreinte à travers des autorités traditionnelles qui se
superposent parfois aux autorités administratives contemporaines28. Les chefs
traditionnels héréditaires portent généralement le titre de sultan dans le Nord
musulman, de mbang ou gong dans le Sud animiste et chrétien ; l'autorité
coutumière et religieuse du sultan s'étend sur plusieurs cantons, celle du simple chef
sur un seul canton. Parfois contestés, selon les époques et les circonstances, ils
peuvent être perçus comme de simples auxiliaires de l'administration ou des figures
publiques importantes29.
Colonisation[modifier | modifier le code]
Flamme postale de la ville de Fort-Lamy, aujourd'hui N'Djaména, préfecture du Tchad, un territoire de
l'Afrique-Équatoriale française.

Article détaillé : Territoire du Tchad.

Félix Eboué (gauche), en charge des Territoires du Tchad, et le général de Gaulle (droite).

L'État du Tchad, dans ses frontières actuelles, est une création de


la colonisation européenne, ses frontières résultant de négociations
entre Français et Allemands dans les années 188030. La domination française ne
devient effective qu'à partir de 1897 quand trois colonnes venues d'Afrique du
Nord et du Congo français se rejoignent dans la région tchadienne, battent Rabah
qui est tué en 1900, puis soumettent le Ouaddaï en 1911. La confrérie musulmane
de la Sanousiyya, puissance montante de la périphérie saharienne, est repoussée
vers le désert en 191331. Un Territoire Militaire des Pays et Protectorats du Tchad est
créé en 190032. En 1920, la France obtenant le contrôle total du territoire, érige le
Tchad en colonie dans le cadre de l'Afrique-Équatoriale française (AEF)33. La
particularité de la domination française au Tchad est caractérisée par une absence
de politique d'unification du territoire, au sens administratif, et une modernisation
relativement lente par rapport aux autres colonies françaises33. La France maintient
les sultanats et crée de nouvelles chefferies pour encadrer la population dans
la culture du coton qui est imposée aux populations du Sud, le travail forcé pour la
construction des routes et la conscription pendant les deux guerres mondiales31.
Sous l'impulsion du gouverneur Félix Éboué, le Tchad est la première colonie
française à se rallier à la France libre en 1940 et forme l'embryon de l'Afrique
française libre. La colonne Leclerc, partie du Tchad, traverse le désert pour
combattre les troupes de l'Axe en Libye italienne31,34.
Période contemporaine[modifier | modifier le code]
Les débuts de l'indépendance (1946 - 1979)[modifier | modifier le code]
Après la Seconde Guerre mondiale, en 194635, la France accorde au Tchad le statut
de territoire d'outre-mer et à ses habitants le droit d'élire deux représentants à
l'Assemblée nationale, René Malbrant et Gabriel Lisette. Une assemblée locale
tchadienne, appelée le Conseil représentatif et rassemblant trente membres élus par
les Tchadiens, est également constituée la même année, en parallèle.

François Tombalbaye, premier président tchadien, en 1959.

Article détaillé : Guerre civile tchadienne (1965-1979).


Le Tchad devient ensuite une république autonome en 1958. En 1960, elle fait partie
de l'éphémère Union des républiques d'Afrique centrale puis accède à
l'indépendance le 11 août 196034. François Tombalbaye, chef du PPT, devient le
premier président. Deux ans plus tard, Tombalbaye interdit les partis d'opposition et
instaure un système de parti unique. L'autocratie et une gestion froide et brutale
exacerbent les tensions inter-ethniques36. Homme des territoires du sud, issu de
l'ethnie Sara, François Tombalbaye doit bientôt faire face à la révolte de peuples du
Nord, en majorité musulmans. En 1965, le Front de libération nationale du Tchad,
déclenche des manifestations qui se transforment rapidement en guerre civile. Trois
ans plus tard, en 1968, faute de calme revenu, le Président sollicite l'aide des
troupes françaises mais l'opération Bison (1969-1972) ne peut venir à bout de la
rébellion. Tombalbaye est renversé et tué en 1975 mais l'insurrection continue. Le
pouvoir échoit au général Félix Malloum, qui doit pourtant rapidement céder sa place
à Goukouni Oueddei à la suite de la première bataille de N'Djaména en 197937.
Régimes de Goukouni Oueddei et Hissène Habré (1979 - 1990)[modifier | modifier le
code]
En 1980, les factions rebelles dirigées par Hissène Habré prennent la capitale et
l'État tchadien, ses services publics, l'armée, les administrations centrales,
s'effondrent. Pourtant, la seconde bataille de N'Djaména permet à Goukouni Oueddei
d'évincer son rival, Hissène Habré, avec l'aide décisive du
dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
Hissène Habré (gauche), président du Tchad de 1982 à 1990, rencontrant Ronald Reagan (droite),
président des États-Unis de 1981 à 1989.

En janvier 1981, le Tchad et la Libye proclament leur fusion38. Celle-ci ne sera jamais
effective, Goukouni Oueddei choisissant d'y renoncer sous la pression de la France
et de États-Unis. Les troupes libyennes se retirent dans le cadre d'un accord conclu
avec le gouvernement français. En juin 1982, Goukouni Oueddei est renversé à son
tour par Hissène Habré, soutenu par les services de renseignement français et les
mercenaires de Bob Denard39.

Article détaillé : Guerre civile tchadienne (1979-1982).


Le nouveau président doit faire appel l'année suivante, en 1983, au soutien des
forces françaises (opération Manta) pour l'aider à contenir une nouvelle invasion
libyenne et la percée des rebelles de Goukouni Oueddei. En 1987, une contre-
offensive des forces tchadiennes et françaises contraint finalement les troupes
libyennes à évacuer le pays, à l'exception de la bande d'Aozou qui est restituée au
Tchad seulement en 199440.

Article détaillé : Conflit tchado-libyen.


Dans le cadre de sa présidence, Habré crée une police politique, la Direction de la
documentation et de la sécurité (DDS), responsable de milliers d'enlèvements et
d'assassinats politiques. Les investigations internationales, qui permettront de
poursuivre Hissène Habré pour crimes contre l'humanité, crimes de guerre et actes
de torture, permettront d'établir que son régime serait responsable de la mort de plus
de 40 000 personnes41. Entre 1982 et 1985, les mouvements d'auto-défense créés
dans le sud sont ainsi brutalement réprimés. Lors du mois de « septembre noir »
de 1984, des villages entiers sont pillés et incendiés42. En 1987, une
rébellion Hadjaraï est écrasée dans le sang. Hissène Habré n'en conserve pas moins
le soutien de Paris jusqu'en 1990 jusqu'à ce qu'il soit renversé par Idriss Déby, l'un
de ses généraux, le 1er décembre 1990, avec le soutien de la France. Hissène Habré
se réfugie au Sénégal où il sera condamné à l'emprisonnement à perpétuité en
201643.
Présidence d'Idriss Déby (1990 - 2021)[modifier | modifier le code]

Idriss Déby, président du Tchad entre 1996 et 2021.

Dès sa prise de pouvoir, Idriss Déby cherche à réconcilier les différents groupes
rebelles et réintroduit le multipartisme au Tchad. Il fait adopter une nouvelle
constitution par référendum et remporte en 1996 l'élection présidentielle.
En 2003, les recherches de gisements pétroliers permettent au Tchad de lancer les
premières phases d'exploitation de son sous-sol, entraînant avec elles l'espoir que le
Tchad puisse enfin connaître une phase d'essor économique et de développement
humain44.
Toutefois, alors que le président Déby fait modifier la constitution pour supprimer la
limite de deux mandats présidentiels, une guerre civile éclate, contestant cette
mainmise sur le pouvoir. Le président réussit à se maintenir au pouvoir et à être
réélu, lors d'élections contestées boycottées par l'opposition. Entre 2006 et 2008, les
forces d'opposition rebelles tentent plusieurs fois de prendre la capitale par la force,
mais échouent systématiquement45.
Le 13 avril 2006, des combats éclatent entre les troupes du président de la
République et une faction de la rébellion, le Front uni pour le Changement (FUC),
dans la périphérie de N'Djaména46. Idriss Déby Itno accuse le Soudan, en
pleine guerre du Darfour, de soutenir ses adversaires, à l’aube des élections
présidentielles47. Malgré l’opposition et les appels au boycott, le 3 mai 2006, Idriss
Déby Itno est réélu au suffrage universel avec 64,67 % des votes exprimés48. Le 2
février 2008, les rebelles, en provenance du Soudan frontalier, s’emparent de la
capitale du Tchad, N'Djaména, à l'exception du palais présidentiel où le président
Idriss Déby Itno semble s'être cloîtré49. La France décide d’évacuer une partie de ses
ressortissants50. Le 4 février 2008, le Conseil de sécurité de l'ONU condamne les
attaques contre le gouvernement tchadien51, dont l’armée rencontre des difficultés à
repousser les rebelles52. La France, via l’opération Épervier, apporte alors une aide
logistique qui permet d’assurer la stabilité régionale au Tchad 53.
Mais les rebelles mènent une guerre de mouvement dans l’Est du Tchad, afin de
faire tomber le gouvernement au pouvoir. Les attaques répétées ont pour
conséquence de provoquer en juin 2008 un combat opposant pour la première fois la
mission militaire européenne EUFOR et les rebelles au sud d’Abéché, autour de la
ville de Goz Beïda54. En novembre 2008, dans l’Est du pays, deux véhicules militaires
belges sont brûlés, à la suite de tirs provenant d’hélicoptères soudanais 55.

Contingent de la mission militaire EUFOR au Tchad en 2007-2009.

En mai 2009 a lieu une autre offensive de la rébellion partant du Soudan, toujours
dans l'objectif de renverser Idriss Déby56. Le contingent militaire français de
l'opération Épervier est suppléé, entre 2007 et 2009, par la force d'interposition
EUFOR, forte de 3 000 soldats, mandatée par l'Union européenne à la demande de
la France, en principe neutre mais qui assure un soutien de fait au régime du
président Déby57,53.
Finalement, en 2010, le président soudanais Omar el-Bechir se rend au Tchad pour
normaliser les relations entre les deux pays. Le gouvernement du Tchad refuse
d’arrêter ce dernier, pourtant visé par des mandats d'arrêt de la Cour pénale
internationale émis à son encontre pour crimes de guerre et crimes contre
l'humanité au Darfour58.

Article détaillé : Guerre civile tchadienne (2005-2010).


Jusqu'en 2011, le Tchad alimentait un flux migratoire important vers la Libye : on
estime qu'au moins 500 000 Tchadiens vivaient dans ce pays en 2006. Les
échanges transsahariens assuraient une relative prospérité à des villes frontalières
comme Abéché59. Cependant, depuis la première guerre civile libyenne en 2011,
l'instabilité de ce pays rend ces échanges aléatoires ; la frontière entre la Libye et le
Tchad est devenue une zone de non-droit dominée par les contrebandiers et les
groupes armés60.
Depuis 2015, l'armée tchadienne est engagée dans le conflit contre le groupe
djihadiste Boko Haram, répandu dans le Nord du Nigeria et du Cameroun. En
représailles, ce groupe a commis plusieurs attaques en territoire tchadien 61.

Article détaillé : Attentat de N'Djaména.


Depuis 2016, le Tchad est également confronté à un mouvement insurrectionnel
dans le Nord du pays : plusieurs groupes armés d'exilés tchadiens ayant combattu
dans la guerre civile libyenne reviennent en force dans leur pays d'origine62.

Article détaillé : Insurrection dans le Nord du Tchad.


Régime de transition de Mahamat Idriss Déby (depuis 2021)[modifier | modifier le code]
Le 20 avril 2021, un Conseil militaire de Transition dirigé par Mahamat Idriss Déby
Itno, alors général de l'armée tchadienne et fils du président Idriss Déby Itno, prend
le pouvoir à la suite du décès de ce dernier, dont on soupçonne que la mort soudaine
soit liée à un assassinat non ciblé lié à des affrontements avec le Fact, un groupe
armé libyen63. Cette prise du pouvoir ne respecte pas la Constitution de la
République du Tchad, promulguée le 4 mai 2018, qui est alors suspendue par
l'Armée, en même temps que l'Assemblée nationale est dissoute63.
Au moment de prendre le pouvoir, l'armée promet que des élections libres et
démocratiques seront organisées au Tchad sous dix-huit mois, après une période de
transition et d'apaisement64.

Politique et administration[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Politique au Tchad.

Organisation des pouvoirs[modifier | modifier le code]


Le Tchad est une république. Sa constitution prévoit un pouvoir exécutif fort dirigé
par un président de la République qui domine le système politique. Ce dernier a le
pouvoir de nommer le Premier ministre65. Il exerce une influence considérable sur les
nominations des généraux, des magistrats, des préfets66 et des chefs des entreprises
para-étatiques du Tchad44. En cas de menace grave et immédiate, le président de la
République, en accord avec l'Assemblée nationale, peut déclarer l'état d'urgence. Il
est élu directement par vote populaire pour un mandat de cinq ans. En 2005, les
limites constitutionnelles des mandats ont été supprimées, permettant au président
de la République de rester au pouvoir au-delà de la limite précédente de deux
mandats67.
Le système juridique du Tchad est basé sur le droit civil français et le droit
coutumier tchadien lorsque ce dernier n'interfère pas avec l'ordre public ou les droits
constitutionnels des citoyens. Malgré la garantie de l'indépendance de la justice par
la constitution, le président de la République nomme la plupart des principaux
responsables judiciaires68. La Cour suprême est composée d'un président, nommé
par le président de la République, et de 15 conseillers, nommés à vie par le président
de la République et l'Assemblée nationale. La Cour constitutionnelle est dirigée par
neuf juges élus pour un mandat de neuf ans. Elle a le pouvoir de réviser les lois, les
traités et les accords internationaux avant leur adoption.
L'Assemblée nationale élabore les lois. Elle est composée de 155 députés élus pour
quatre ans22 et tient des sessions régulières deux fois par an, en mars et en octobre.
Elle est présidée par Haroun Kabadi depuis le 23 juin 201169. Des sessions spéciales
peuvent également se tenir sur convocation du Premier ministre. Les députés élisent
un président de l'Assemblée nationale tous les deux ans. L'Assemblée doit
approuver le plan de gouvernement du Premier ministre et peut forcer ce dernier à
démissionner par un vote majoritaire de défiance. Toutefois, si l'Assemblée nationale
rejette le programme de l'exécutif deux fois en un an, le président de la République
peut dissoudre l'Assemblée et demander de nouvelles élections législatives.
Vie politique récente (années 1990 à 2020)[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Liste des présidents du Tchad.
Logo du Mouvement patriotique du salut, le parti majoritaire au pouvoir au Tchad depuis 1990.

À la suite de la prise de pouvoir d'Idriss Déby Itno en décembre 1990, des élections
présidentielles sont organisées en 1996 et 200170. Un référendum est organisé le 6
juin 2005 pour modifier la Constitution de 1996 sur plusieurs aspects préalablement
votés par l'Assemblée nationale le 23 mai 200471 72. L’élément le plus important est la
modification de l'article 61 qui met fin à la limitation des mandats. Désormais, le
président de la République peut se représenter plus de deux fois.
À l'issue de la guerre civile tchadienne de 2005-2010, sans surprise, le 25 avril 2011,
Idriss Déby Itno est réélu pour un quatrième mandat dès le premier tour de l'élection
présidentielle avec près de 88,7 % des voix, face au ministre Albert Pahimi
Padacké (6 %) et l’opposant Nadji Madou (5,3 %)73. Cette année là a lieu la dernière
élection législative à date, remportée par le Mouvement patriotique du salut (MPS),
qui détient depuis une large majorité des sièges de l'Assemblée tchadienne.

Composition de l'Assemblée nationale du Tchad à la suite des dernières élections législatives de 2011,
dominée par le parti présidentiel, le Mouvement patriotique du salut.

En février 2016, Idriss Déby Itno, candidat à sa succession, est à nouveau investi par
son parti, le MPS, et promet d’instaurer de nouveau une limitation des mandats à la
présidence de la République, déclarant que « la réintroduction du principe de
limitation de mandats présidentiels dans la Constitution doit être posée, car il y va de
la vitalité de notre jeune démocratie »74. Idriss Déby Itno est réélu le 10 avril 2016,
pour un cinquième mandat consécutif, malgré les contestations de l’opposition75.
Idriss Déby Itno est ensuite réélu pour un sixième mandat le 20 avril 2021 avec près
de 80 % des voix. Face à lui, trois des neuf candidats en lice avaient décidé de se
retirer en appelant au boycott du scrutin76. Mais Idriss Déby Itno meurt de ses
blessures, quelques heures seulement après sa réélection77, à la suite
d'affrontements dans le Nord du pays entre l'armée tchadienne et les rebelles
du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), un groupe politico-
militaire basé en Libye, fondé en 2016 et composé principalement de membres de
l'ethnie Gorane, à laquelle appartient l'ancien président de la République Hissène
Habré70.
La mort du président tchadien a entraîné la dissolution de l'Assemblée nationale et
du gouvernement, ainsi que le remplacement de la direction nationale par un conseil
militaire de transition composé d'officiers militaires et dirigé par son fils le
général Mahamat Idriss Déby. Le conseil militaire déclare que des élections seront
organisées à la fin d'une période de transition de 18 mois, soit à l’automne 202278.
Aucune élection législative n'a plus été organisée depuis 2011, les suivantes ayant
en effet été repoussées à plusieurs reprises, pour différentes raisons telles que
la menace djihadiste ou la pandémie de coronavirus depuis 2019. Le renouvellement
de l'Assemblée nationale aurait finalement dû se tenir le 24 octobre 2021 mais le
décès d’Idriss Déby Itno a bouleversé le calendrier.
Politique étrangère et stabilité régionale[modifier | modifier le code]
La politique étrangère du Tchad est marquée par les enjeux sécuritaires et par son
lien avec la France, qui a conquis le pays en 1900 avant qu’il ne devienne
une colonie française en 1920. Le Tchad devient indépendant en 1960, mais la
coopération entre les deux gouvernements français et tchadien reste importante. La
France soutient Idriss Déby Itno lors de son élection en 199079 et intervient
militairement à de nombreuses reprises80. À la mort de ce dernier, l’Élysée s’attriste
de la perte d’un « ami courageux » tout en soulignant l’importance d’une « transition
pacifique » au Tchad et son « ferme attachement à la stabilité et à l’intégrité
territoriale » du pays39.
Le Tchad est en outre membre-fondateur de l’Union africaine81, membre de
la Communauté économique des États de l’Afrique centrale82 et de l'Organisation de
la coopération islamique83.
En 1999, le Tchad s'engage dans la deuxième guerre du Congo, en soutenant le
gouvernement de Kinshasa. Plusieurs milliers de soldats sont envoyés par Idriss
Déby soutenir les troupes de Kabila84.
Le Tchad a été élu membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations
unies de 2014 à 201685. Pour les Occidentaux, il constitue un rempart et un allié
stratégique dans le combat contre le djihadisme. Son armée aguerrie maintient un
certain ordre sur les frontières de pays faillis comme la Libye, le Soudan et
la République centrafricaine et participe aux opérations en Afrique sahélienne aux
côtés des militaires français de l'opération Serval et de l'opération Barkhane. Avec
la Mauritanie, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, le Tchad est également membre
du G5-Sahel dont le but est de lutter contre les groupes armés djihadistes présents
dans la région43.
Le 25 novembre 2018, le président Déby se rend en Israël86, visite d'État rendue à
N'Djaména par le Premier ministre israélien le 20 janvier 201987 en vue du
rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays88, rompues
officiellement en 1972, quoique la coopération mutuelle n’ait jamais cessé87.
Sur les sujets liés à la sécurité de l'État tchadien, faisant de la lutte contre le
terrorisme un axe fort de son engagement politique, le président Idriss
Déby débloque 4,57 millions d'euros en 201589 pour venir en aide à la région du lac
Tchad, cibles de certains groupes terroristes comme celui de Boko Haram. Toujours
dans ce même objectif, Idriss Déby augmente la participation du Tchad à la Force
multinationale mixte (MNJTF), une force armée composée du Niger, du Nigeria,
du Bénin et du Cameroun90. En 2020, l'armée tchadienne assure avoir infligé de
lourdes pertes au groupe djihadiste61.
Droits de l'homme[modifier | modifier le code]
Les droits de l'homme au Tchad sont considérés comme étant bafoués par les pays
occidentaux et les organisations non gouvernementales.
Ainsi, parmi les problèmes importants en matière de droits de l'homme, le bureau de
la démocratie, des droits de l'homme et du travail du Département d'État
américain évoque en 202191 :

• des exécutions illégales ou arbitraires ;


• des exécutions extrajudiciaires commises par le gouvernement ou en son
nom ;
• des disparitions forcées commises par le gouvernement ou en son nom ;
• des tortures et des cas de traitements ou de peines cruels, inhumains ou
dégradants commis par le gouvernement ou en son nom ;
• des conditions de détention dures et dangereuses pour la vie ;
• des arrestations ou des détentions arbitraires ;
• l'existence de prisonniers ou de détenus politiques ;
• de graves problèmes d'indépendance du pouvoir judiciaire, d'ingérence
arbitraire ou illégale dans la vie privée ;
• la censure ainsi que de sérieuses restrictions à la liberté d'expression et
des médias, notamment des violences ou des menaces de violence ;
• des arrestations ou des poursuites injustifiées à l'encontre de journalistes ;
• de sérieuses restrictions à la liberté d'Internet ;
• des interférences substantielles avec la liberté de réunion pacifique et
la liberté d'association, notamment des lois trop restrictives sur
l'organisation, le financement ou le fonctionnement des organisations non
gouvernementales et de la société civile ;
• l'incapacité des citoyens à changer pacifiquement de gouvernement par le
biais d'élections libres et équitables ;
• des restrictions graves et déraisonnables à la participation politique ;
• une grave corruption du gouvernement ;
• l'absence d'enquête et de responsabilité en matière de violence fondée sur
le genre, y compris, mais sans s'y limiter, la violence domestique ou entre
partenaires intimes, la violence sexuelle, les mariages d'enfants, précoces
et forcés, les mutilations génitales féminines et autres pratiques néfastes ;
• la traite des personnes, l'esclavage ;
• les crimes impliquant des violences ou des menaces de violence à
l'encontre de membres de groupes ethniques minoritaires ;
• les crimes impliquant des violences ou des menaces de violence à
l'encontre de personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres,
queers ou intersexuées ;
• et l'existence ou l'utilisation de lois criminalisant les relations sexuelles
entre adultes consentants de même sexe.
Le rapport du Département d'État américain ajoute, que selon des informations qu’il
a en sa possession, les autorités tchadiennes cherchent néanmoins à lutter contre
l'impunité généralisée en poursuivant ou en sanctionnant certains responsables
gouvernementaux ayant commis des atteintes aux droits humains ou participé à des
actes de corruption.
De son côté, Amnesty International explique en 202192 que la répression des
détracteurs du gouvernement se poursuit. D’après l’ONG, les autorités tchadiennes
détiennent arbitrairement des défenseurs des droits humains et des militants de la
société civile, et violent le droit à la liberté d'expression. Ces dernières interdisent
également certaines manifestations et les forces de sécurité font un usage excessif
de la force contre des manifestants pacifiques défiant l'interdiction. Les femmes et
les filles continuent à subir violences et discriminations. Enfin, une grande partie de
la population a un accès très limité à l'alimentation et aux soins de santé.
Transparency International classe le Tchad dans les 20 pays les plus corrompus au
monde93. Ainsi, parmi les 180 pays concernés par le rapport de l’ONG qui établit un
indice annuel de perception de la corruption, le Tchad occupe le 160e rang en 2020.
Le pays est également qualifié de « non libre » dans l'étude annuelle de Freedom
House sur les droits politiques et les libertés civiles dans le monde 94. L’étude de
l’ONG attribue au Tchad une note de 1/40 pour les droits politiques et de 14/60 pour
les libertés civiles, soit un total de 15/100 (contre 17/100 en 2021).
Administration territoriale[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Administration territoriale du Tchad, Départements du
Tchad et Liste de villes du Tchad.

Régions du Tchad.

En 2002, le Tchad est divisé en 18 régions administratives. Le 19 février 2008, le


nombre des régions est porté à 22, puis, le 4 septembre 2012 à 23 :

• Batha ;
• Chari-Baguirmi ;
• Hadjer-Lamis ;
• Wadi Fira ;
• Barh el Gazel ;
• Borkou ;
• Ennedi Est ;
• Ennedi Ouest ;
• Guéra ;
• Kanem ;
• Lac ;
• Logone Occidental ;
• Logone Oriental ;
• Mandoul ;
• Mayo-Kebbi Est ;
• Mayo-Kebbi Ouest ;
• Moyen-Chari ;
• Ouaddaï ;
• Salamat ;
• Sila ;
• Tandjilé ;
• Tibesti ;
• N'Djaména.
En fin d'année 2017, le Tchad entame une réforme institutionnelle mettant en place
une nouvelle organisation administrative du territoire95. À cette occasion, le nombre
de régions a été réduit à 12 en septembre 201766. Les régions sont divisées en
départements, soit 61 départements sur tout le territoire tchadien, administrés par un
préfet, eux-mêmes subdivisés en sous-préfectures. Au plus petit niveau se trouvent
les cantons. Chaque entité territoriale est dirigée par une assemblée élue, mais
aucune élection n'a encore eu lieu pour installer ces assemblées locales. Ces unités
administratives ont été pensées pour être des relais de l'État à un niveau local.
La ville de N'Djaména, qui a un statut spécial étant la capitale du pays, est divisée en
10 arrondissements.
Le 10 août 2018, l'État tchadien publie une nouvelle ordonnance portant création des
unités administratives et des collectivités autonomes, qui découpe le territoire
national en 23 provinces, 107 départements et 377 communes 95. Les noms des
anciennes régions restent identiques mais on les nomme désormais « provinces ».
Symboles républicains[modifier | modifier le code]
Drapeau[modifier | modifier le code]
Écusson de l'équipe nationale tchadienne de football, aux couleurs nationales bleu, jaune et rouge.

Article détaillé : Drapeau du Tchad.


Le drapeau du Tchad est un drapeau tricolore, aux trois couleurs nationales : bleu, or
et rouge.
Historiquement, on doit au dernier gouverneur de la colonie française du Territoire du
Tchad l'origine de ce drapeau, dont les couleurs rappellent, pour le bleu, le lac
Tchad, pour l'or, le soleil et le sable, et pour le rouge, le symbole du sacrifice
national. On reconnaît par ailleurs le drapeau français, dont le blanc a été remplacé
par le jaune, couleur du Sahara, qui occupe une très grande partie du territoire
tchadien96. Le drapeau est adopté le 6 novembre 1959 97. Il ne faut pas le confondre
avec celui de la Roumanie ou celui d'Andorre, très proches, mais dont les teintes
sont légèrement différentes.
Devise nationale[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Unité, Travail, Progrès.
La devise nationale du Tchad est « Unité, Travail, Progrès ». Elle est identique à
celle du Burundi et de la république du Congo. Elle est définie à l'article 8 de
la Constitution de 201898.
Hymne national[modifier | modifier le code]
Article détaillé : La Tchadienne.
L'hymne national du Tchad est La Tchadienne. Il s'agit d'un hymne écrit par Louis
Gidrol, un père jésuite tchadien, et Paul Villard, physicien français, dont les travaux
ont permis de mieux comprendre la radioactivité99. L'hymne est composé de quatre
couplets, tous suivis par un refrain. Habituellement, seul le premier couplet est
chanté, suivi du refrain.
Armoiries[modifier | modifier le code]
Armoiries du Tchad.

Article détaillé : Armoiries du Tchad.


À partir de 1870, les armoiries du Tchad sont adoptées, représentant une chèvre et
un lion d'or qui portent un chevron aux couleurs du drapeau du Tchad (bleu, or et
rouge)100. Les deux animaux sont une représentation symbolique des deux parties du
pays : au Nord, la montagne et la chèvre, au Sud, le lion et les grandes plaines 101.
L'écu est dominé par un soleil rouge levant. Les lignes d'eau, bleu profond,
représentent le lac Tchad. Les armoiries du Tchad sont reprises sur tous les
documents officiels et les titres sécurisés, notamment sur les passeports tchadiens.
Ordre national du Tchad[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Ordre national du Tchad.
L'Ordre national du Tchad, dont les insignes sont aux couleurs nationales102, est la
plus haute décoration nationale tchadienne. Elle a été créée par l'ancien
président, François Tombalbaye, et récompense de manière honorifique les services
émérites rendus à la nation. Inspiré de l'ordre national de la Légion
d'honneur français, il comprend les grades de chevalier, d'officier et de commandeur,
ainsi que deux dignités, celle de grand officier et celle de grand-croix.

Population et société[modifier | modifier le code]


Démographie[modifier | modifier le code]

Famille tchadienne.

Article détaillé : Démographie au Tchad.


En 2021, la population totale du Tchad est estimée à 16 818 391 habitants, soit une
croissance démographique de 3,53 % par an7.
La population est jeune puisqu’en 2020 presque la moitié des habitants du pays a
moins de 14 ans, ces derniers représentant 46,49 % de la population totale. Les 15-
64 ans représentent un peu plus de la moitié de la population totale (51,01 %
en 2020) et les plus de 65 ans sont peu nombreux (seulement 2,50 % de la
population totale en 2020)103. L’espérance de vie à la naissance est de seulement
54 ans en 2019, mais elle ne cesse de progresser puisqu’elle est de 38 ans en 1960,
de 48 ans en 2000 et de 57,5 ans en 2018104.
En 2019, on dénombre 41,66 naissances pour 1 000 habitants, soit un taux de
natalité de 41,66 ‰. C’est en 1995 que ce taux est le plus élevé avec 51,41 ‰,
contre 45,75 ‰ en 1960. Le taux de mortalité est pour sa part estimé à 11,91 ‰, soit
11,91 décès pour 1 000 habitants, contre 18,39 ‰ en 1995 et 26,54 ‰ en 1960 (le
taux le plus élevé enregistré). On dénombre 5,65 enfants par femme en 2019. C’est
en 1996 que l’indice de fécondité est le plus élevé (7,43). Le taux de mortalité
infantile est malheureusement important avec un total de 67,40 décès pour
1 000 naissances en 2020, mais c’est toutefois le taux le plus bas comptabilisé
depuis 1972 (on dénombre cette année-là près de 130 décès pour
1 000 naissances).
Densité[modifier | modifier le code]

Population au Tchad en 2005.

La densité de population au Tchad est de 13,04 personnes par km2 en 2020103.


Cependant, la population est inégalement répartie. Selon le recensement du pays
daté de 2009 105, la densité est d’environ 1 habitant au km2 dans la région saharienne
du Borkou-Ennedi-Tibesti, dans la moitié nord du pays, mais de presque 40 dans le
Sud avec plus de 95 habitants au km2 dans la région du Logone Occidental 106.
En effet, étant donné que la répartition de la population du pays dépend en grande
partie des conditions climatiques, on peut séparer le Tchad en trois zones, que l’on
peut qualifier de zones géoclimatiques. Ainsi, dans la région saharienne du Borkou-
Ennedi-Tibesti, grande comme la France métropolitaine et représentant presque la
moitié de la superficie du Tchad, il ne pleut quasiment pas. Les activités agricoles
étant limitées, seule 5 % de la population tchadienne vit dans cette zone. Dans le
centre du pays, on trouve la zone sahélienne. Cette deuxième partie, presque aussi
grande que la première (43 % de la superficie totale du pays), est composée des
régions du Batha, Biltine, Ouaddaï, Guéra, Kanem, Salamat et du Chari Baguirmi. La
pluviométrie est variable (entre 200 et 800 mm de pluie par an) et, avec seulement
près de 2,5 millions d’habitants, la densité moyenne reste très faible. On y cultive le
sorgho ou l’arachide et on y pratique l’élevage. Enfin, la troisième et dernière zone,
qui ne représente que 10 % de la superficie totale du pays, est la zone soudanienne
qui comprend les régions du Mayo Kebbi, Logone Oriental, Logone
Occidental, Moyen Chari et de la Tandjilé. Avec une pluviométrie comprise entre
800 et 1 200 mm par an, la terre est bien plus fertile et propice à diverses cultures
(riz, oléagineux, tubercules, etc.). En 2008, on dénombre près de 7
millions d’habitants, soit une densité moyenne de 38 habitants au km2.
Ainsi, la plupart des tchadiens vivent dans les zones fertiles, au sud des
fleuves Logone et Chari107. Près de 50 % de la population du pays vit dans le
cinquième le plus méridional du territoire, ce qui en fait la région la plus densément
peuplée. Seulement 27 % des Tchadiens vivent en ville, et près de la moitié des
urbains résident à N'Djaména, la capitale, qui compte 1 896 032 habitants en 2016108.
Les autres grandes villes sont Moundou (Logone Occidental) avec
158 221 habitants, Sarh (Moyen-Chari) avec 133 757 habitants et Abéché (Ouaddaï)
avec 83 155 habitants.
D’après une étude réalisée et publiée par le Comité américain pour les réfugiés et les
immigrants (en), en 2007 le Tchad accueille 294 100 réfugiés et demandeurs d'asile,
un très grand nombre d’entre eux (242 600) arrivant du Soudan voisin afin de fuir
la guerre au Darfour109, et le reste venant de la République centrafricaine110.
Groupes ethniques[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Ethnonymie du Tchad.

Camp de jeunes filles nomades près des montagnes d'Ennedi, au nord-est du Tchad.

Le Tchad compte plus de 200 groupes ethniques distincts111. La zone saharienne est
habitée par des peuples nomades, Toubous et Zaghawas ; la zone sahélienne est
partagée entre les Arabes venus du Soudan, dont la langue est devenue la langue
véhiculaire du Nord, et plusieurs peuples sédentaires : Boudoumas, Bilalas, Koukas,
Médogos autour du lac Tchad et du lac Fitri ; les hautes terres du Sahel sont
habitées par les Hadjeraï (« montagnards » en arabe), groupe hétérogène
comprenant les Kengas, Dangaléats, Djongors, etc. Les peuples agriculteurs du Sud,
désignés par le terme générique de Saras, forment la majorité de la population du
pays. Dans la région du Mayo-Kébi, à l'extrême sud-ouest, on trouve encore
les Toupouris, Massas et Mousseys112.
La population des principaux groupes, vers 2014-2015, est estimée à : Saras 30,5%,
Kanem-Bornou-Boudouma 9,8%, Arabes 9,7%, Massas-Mousseys 4,9%, Marba-
Lele-Mesme 3,5%, Moundangs 2,7%, Bidiyo-Migaama-Kenga-Dangaléat
2,5%, Dadjo-Kibet-Muro-Dagel 2,4%, Toupouri-Kera 2%, Gabri-Kabalaye-Nanchere-
Somrai 2%, Peuls 1,8%, Baguirmi-Barma 1,2%, Zaghawa 1,1%, etc.113.
Selon le recensement de 2009, les nomades représentent 3,4 % de la population
totale du pays, soit 368 066 personnes. Lors d'un recensement précédent en 1993,
ils étaient 353 489, soit 5,7 % de la population totale du pays 114. Ils sont
particulièrement présents dans l’extrême nord, où la vie sédentaire est rarement
possible en raison du manque de points d’eau. Depuis les années 1970, la
sécheresse et les bouleversements politiques les ont amenés à chercher des
ressources en Libye enrichie par la rente pétrolière et où ils forment des
communautés importantes, comme travailleurs migrants, marchands de
bétail, passeurs de migrants, constituant un maillon important des flux
migratoires vers l'Europe59. Les Toubous, un peuple d’éleveurs nomades, vivent en
grande partie dans le désert et forment des clans parfois ennemis. Clans et familles
sont largement dispersés entre le Tchad, la Libye, le Niger et parfois le Soudan ; ils
jouent un rôle important dans le commerce transfrontalier, souvent sous forme de
contrebande, et prennent une part active aux conflits de la région, aussi bien au
Tchad qu'en Libye115.
Le pays est finalement très disparate (populations blanches d'origine arabe et
populations noires, modes de vie nomades ou sédentaires, religion musulmane,
chrétienne et animiste, dialectes locaux, conditions climatiques diverses), ce qui
engendre une opposition entre le nord et le sud11.
Langues[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Langues au Tchad, Liste des langues du Tchad et Glossonymie du
Tchad.
On dénombre environ 150 langues à travers le pays, parmi lesquelles le sara,
le ngambay, le mbay, le kabalaye, le lélé, le kim, le massa, le toupouri, le baguirmi,
le nandjéré, le mboum, le hadjeray, le gourane, le boulala, le kanembou, le haoussa,
le mabak, le kado, le laga, le gor, le mongo, le kaba, le zimé, le n'gama,
le moundang, le labet, le mousseye, le marba, le boudouma, le kotoko, le tama, ou
encore le querra116.
Seules 18 d’entre elles sont parlées par plus de 50 000 personnes, ce qui rend la
communication difficile dans le pays. Certes, le Tchad a deux langues officielles qui
sont le français, depuis l’indépendance en 1960, et l’arabe classique, depuis 1993,
mais ce ne sont pas des langues uniformément répandues dans le pays car la
plupart des habitants, qui ne souhaitent pas abandonner leur dialecte, ne les parlent
pas.
Le français et l’arabe classique sont enseignés à l’école en tant que seconde langue.
Le français est rarement la langue maternelle des tchadiens mais il reste la langue
de l’administration et des affaires. C’est donc dans le Sud, plus urbanisé, que l’on
parle davantage français. L’arabe est la langue maternelle de près de 10 % de
tchadiens, notamment dans le nord du pays, mais c’est un arabe dialectal, appelé
arabe tchadien, différent de l’arabe classique enseigné à l’école, qui est pratiqué. La
communication est encore davantage complexifiée par le fait que l’on dénombre
plusieurs dialectes en arabe tchadien.
Religions[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Religion au Tchad, Islam au Tchad et Christianisme au Tchad.
Le Tchad est un pays diversifié sur le plan religieux. Selon diverses estimations,
en 2010, 52 à 58 % de la population est musulmane, tandis que 39 à 44 % est
chrétienne117. Enfin, environ 10 % de la population pratique l’animisme117, une religion
basée sur la croyance suivante : les objets, les lieux et les créatures possèdent tous
une essence spirituelle distincte 118. La constitution prévoit un État laïque et garantit
la liberté de religion. Les différentes communautés religieuses coexistent
généralement sans problème119.
Parmi les musulmans, 48 % se déclarent sunnites, 21 % chiites et 23 % musulmans
non confessionnels. En outre, la majorité des musulmans du pays (55 %) sont
adeptes d'une branche modérée de l'islam mystique (soufisme). Son expression la
plus courante est la Tijaniyah, un ordre suivi par 35 % des musulmans tchadiens qui
incorpore certains éléments religieux africains locaux. Une petite minorité de
musulmans du pays a des pratiques plus fondamentalistes qui, dans certains cas,
peuvent être associées au salafisme120.
Parmi les chrétiens, 22 % sont catholiques et 17 % protestants121. Les catholiques
représentent la plus grande dénomination chrétienne du pays. La plupart des
protestants, y compris la Winners' Chapel basée au Nigeria, sont affiliés à divers
groupes chrétiens évangéliques. Des membres des communautés
religieuses bahaïstes et témoins de Jéhovah sont également présents dans le pays.
Ces deux confessions sont considérées comme des religions nouvelles dans le pays,
introduites après l’indépendance de 1960122.
Santé[modifier | modifier le code]

Vaccination d'un enfant dans un camp de réfugiés en 2005.

L'accès aux soins de santé de base est limité au Tchad et le pays connaît une forte
prévalence de la malnutrition, du paludisme et des épidémies123. Les indicateurs de
santé sont relativement médiocres avec peu de possibilités d'amélioration en raison
de la faiblesse des politiques de santé actuelles et des pénuries de soins [réf. nécessaire].
Les principales causes de décès au Tchad sont les infections des voies respiratoires
inférieures, le paludisme et le VIH/sida124. Le taux de prévalence nationale du VIH
dans le pays est bien supérieur à la moyenne mondiale, soit de 3,4 %, mais similaire
à celui de certains pays voisins125.
Les cliniques locales ne disposent souvent pas des médicaments nécessaires ou
d'un personnel qualifié suffisant. En outre, les traditions culturelles s'opposent
souvent à la dispensation de soins médicaux spécialisés. Par exemple, les mères
préfèrent souvent emmener leur enfant malade chez un chef religieux plutôt que
dans une clinique de santé. La malnutrition est endémique dans une grande partie
du Tchad, près de la moitié des décès d'enfants dans le pays étant liés à cette
condition, qui survient dans un contexte de manque de soins de santé préventifs et
primaires, y compris de soins de santé maternelle et infantile126. De nombreuses
raisons expliquent ce dernier point, comme le faible nombre de naissances assistées
par un professionnel de santé, aggravé par le nombre élevé de grossesses précoces
(164,5 naissances pour 1 000 adolescentes de 15 à 19 ans) qui entraînent souvent
des complications pour ces jeunes femmes6.
Au Tchad, l'accès aux soins est assuré par quatre mécanismes principaux : le
paiement direct, l'accès gratuit à certains services, l'assurance maladie et la mutuelle
de santé127. Le paiement direct est le mécanisme le plus courant de financement des
soins de santé, puisqu'il représente environ 50% des dépenses totales de santé. La
gratuité des soins de santé concerne la chirurgie d'urgence, les soins obstétriques et
médicaux128. Financée entièrement par l’État avec l'appui de ses partenaires, cette
mesure est introduite dans les hôpitaux en 2008 dans le cadre de la nouvelle
politique sociale du chef de l’État. D'autres mesures de gratuité sont appliquées à
certaines maladies (paludisme chronique, sida, tuberculose, etc.) et à des groupes
de population spécifiques tels que les personnes vivant avec le VIH, les enfants de
moins de cinq ans et les femmes enceintes129. Les mutuelles de santé, en cours de
mise en place dans les régions du sud, sont en phase expérimentale depuis 2015130.
L'accès aux soins de base reste de toute manière un défi majeur pour la plupart des
populations, pour des raisons socio-économiques et géographiques131.
Droits des femmes[modifier | modifier le code]

Femmes à la recherche d'eau potable dans la région de Maro, au Tchad, dans une région désertique.

En 2016, l'âge légal à partir duquel les jeunes filles peuvent se marier passe de 16 à
18 ans132. Malgré cela, les unions précoces restent répandues133.
La polygamie est courante et concerne environ 39 % des femmes tchadiennes en
union. Le nombre de femmes vivant en union polygamique augmente avec l'âge : la
proportion est de 28 % pour les 20-24 ans alors qu’elle est à près de 50 % pour les
plus de 30 ans. Cependant, entre 15 et 19 ans, près d'une femme en union sur cinq,
soit 19 %, a déjà une co-épouse ou plus134. La polygamie est encadrée par la loi, qui
prévoit que la femme peut refuser cette pratique dans son contrat de mariage 135.
Bien que la violence à l'égard des femmes soit interdite, la violence domestique est
courante ; elle est très intégrée par les femmes qui considèrent majoritairement qu'il
est normal que les maris battent leur femme si elle ne respecte pas les
comportements attendus pour son genre — 89 % d'entre elles trouvent au moins une
raison justifiant ces violences —, et dans des proportions supérieures à ce qu'en
pensent les hommes136. Les mutilations génitales féminines sont également
interdites, mais la pratique est répandue et profondément ancrée dans la tradition :
45 % des femmes tchadiennes subissent une excision, avec les taux les plus élevés
chez les Arabes, les Hadjaraï et les Ouaddaï (90 % ou plus). Des pourcentages plus
faibles sont signalés chez les Sara (38 %) et les Gorane (2 %)137.
Les femmes ne bénéficient pas d’égalité des chances en matière d'éducation et de
formation, ce qui rend difficile la concurrence pour les emplois relativement rares du
secteur formel. Bien que les lois sur la propriété et l'héritage basées sur le code
français ne soient pas discriminatoires à l'égard des femmes, les chefs locaux
tranchent la plupart des cas d'héritage en faveur des hommes, selon la pratique
traditionnelle 138[source insuffisante].
Éducation[modifier | modifier le code]
Selon la loi, l'éducation est universelle, obligatoire et gratuite de cinq à douze ans,
les parents devant payer des frais de scolarité aux écoles publiques au-delà
du niveau primaire. L'enseignement primaire gratuit est proposé pour la première fois
en 1973. Néanmoins, bien que la fréquentation soit obligatoire, 34,4 % des enfants
entre 6 et 11 ans sont déscolarisés et plus de 800 000 enfants entre 9 et 14 ans ne
vont pas à l’école139. Parmi les adultes de plus de 15 ans, le taux d’alphabétisation en
2016 est de seulement 22 %.
L’éducation tchadienne est confrontée à des défis considérables en raison de la
dispersion de la population du pays, de la pauvreté, du manque d’enseignants ou
d’infrastructures, mais également du travail des enfants. Car, même si le code du
travail stipule que l'âge minimum pour l'emploi dans le secteur formel est de 14 ans,
dans la pratique, le travail des enfants, y compris le travail forcé, constitue un grave
problème. En effet, en 2015, 55,90 % des enfants âgés de 7 à 14 ans travaillent140.
Réfugiés et déplacés[modifier | modifier le code]

Camp de réfugiés de Farchana en 2009.

En 2003, le conflit au Darfour entraîne l'exode de 200 000 réfugiés soudanais vers
l'est du Tchad ; la gestion des camps de réfugiés est confiée à la Croix-
Rouge tchadienne mais la population locale, extrêmement pauvre, accepte mal de
partager le bois de chauffage et autres ressources avec les réfugiés141.
Pendant la guerre civile de 2005-2010, les personnes déplacées fuyant le conflit
affluent dans les quartiers pauvres des grandes villes, se regroupant souvent sur des
bases ethniques où des chefs informels constituent un pouvoir parallèle à l'avantage
des groupes proches du gouvernement45.
Le Tchad est souvent désigné comme peu coopératif en matière d'amélioration des
droits humains142, avec des abus fréquents tels que des emprisonnements arbitraires,
des exécutions extrajudiciaires143 et des limites aux libertés civiles, imposées par les
forces de sécurité et les milices armées, ce qui bloque un certain nombre
d'investissements étrangers144. Des organisations ont dû mettre fin à leur présence
locale à la suite d’assassinats ciblant les travailleurs humanitaires145.
Les conflits externes et internes depuis 2003 entraînent une crise humanitaire : en
2007, le Tchad accueille plus de 280 000 réfugiés soudanais, 55 000 venus de
la République centrafricaine et plus de 170 000 déplacés internes146. En 2022,
le HCR compte 387 000 réfugiés soudanais, 124 000 centrafricains, 49 000 venus du
Cameroun, 20 000 du Nigeria et plus de 406 000 déplacés internes147.
L’aide internationale est en outre limitée par des restrictions sanitaires (contexte
associé au Covid 19) ou sécuritaires148

Économie[modifier | modifier le code]


Articles détaillés : Économie du Tchad et Économie du pétrole au Tchad.

Évolution du PIB du Tchad entre 1950 et 2018.

Développement du PIB par habitant des pays du Sahel.

Une boutique de cadeaux à N'Djaména, 2018.


Un tailleur et sa boutique en 2005.

Marchés financiers et commerce extérieur[modifier | modifier le code]


La monnaie du Tchad est le franc CFA.
Le Tchad est l’un de pays les plus pauvres du monde, avec un PIB estimé à plus de
6 400 milliards de FCFA (soit environ 11,315 milliards de dollars) en 2019149. C’est la
cinquième puissance de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique
centrale, derrière le Gabon, la Guinée équatoriale ou encore le Congo et
le Cameroun.
Le dynamisme ou les difficultés de l’économie tchadienne sont intimement liés à la
production de pétrole, qui représente un quart de son produit intérieur brut depuis les
premières découvertes d’hydrocarbures6, exploitées dès 2003150. Dès lors,
depuis 2004, le pétrole représentait plus de 80 % des exportations nationales,
permettant à la balance commerciale de devenir nettement excédentaire.
Si le pétrole a permis à l’économie tchadienne de croître de 10 à 15 % par an, en
moyenne, la chute du cours des matières premières et le contexte de forte insécurité
causée par le terrorisme islamiste qui touche le Tchad, ou le Nigeria, le Niger et
le Soudan, pays limitrophes, en même temps que l’effondrement de la Libye,
l’instabilité politique de la République centrafricaine et son statut de pays isolé, sans
accès à la mer, ont freiné, voire cassé les efforts de croissance économique. À
nouveau, en 2020, la pandémie de Covid-19 a isolé le pays sur le plan international,
ralentissant tous les plans de développement et les échanges internationaux, tout en
faisant chuter les prix du pétrole.
Sur le plan institutionnel, le Fonds monétaire international est très impliqué au Tchad,
et s’est engagé en 2022 à investir près de 570 millions de dollars
entre 2022 et 2025151. La dette publique tchadienne, qui a fait l’objet d’un moratoire
du G20 pendant la crise sanitaire de 2020 jusqu’à la fin 2021, est par ailleurs en
cours de restructuration152. En parallèle, en 2021, le Tchad, comme la Zambie et
l'Éthiopie, a fait une demande d’annulation de dette dans le cadre du cadre commun
mis en place par les pays du G20 et du Club de Paris pour restructurer voire annuler
la dette des pays les moins avancés.
Au-delà de l’exploitation pétrolière, le pays est essentiellement agricole153. Le secteur
secondaire est relativement réduit, malgré la présence d’industriels liés aux activités
de BTP, de production de bière et de boissons. Il représente environ 17 % du PIB.
Le secteur tertiaire, quant à lui, dépend du secteur bancaire et des
télécommunications, représentant environ 40 % du PIB154.
Répression d'une manifestation à N'Djaména contre la hausse du prix de l'essence, 22 janvier 2018.

La corruption reste forte au Tchad, malgré de nombreux programmes de lutte contre


les marchés illicites, le blanchiment d’argent et la captation de la valeur publique par
des tiers. C’est l’objectif de l’« opération Cobra », initiative lancée sous la présidence
d’Idriss Deby en 2012, dont l’objectif est de sécuriser les circuits de recettes et de
dépenses et de contrôler les procédures de préparation, de passation et d’exécution
des marchés publics. L’impact reste faible, seulement 38 millions d’euros ayant pu
être récupérés, ciblant près de 400 personnes incriminées155. L’indice de perception
de la corruption publié par l’ONG Transparency International en 2021 classe le
Tchad 164e sur 180, avec une note de 20 sur 100156, bridant très largement le
développement du pays157.
Agriculture[modifier | modifier le code]

Agriculture et élevage au Tchad en 2013.

Plus de 80 % de la population tchadienne dépend de l’agriculture vivrière et de


l’élevage de subsistance pour vivre6. La population active occupée est investie dans
la culture céréalière, dans la culture de la gomme arabique grâce aux forêts
d’acacias, et enfin, dans l’élevage artisanal et le coton. Le secteur
primaire représente 43 % de l’économie du Tchad158.
La production agricole est concentrée essentiellement dans les régions humides du
Sud et du bassin du lac Tchad. La culture du coton a longtemps été la principale
ressource d'exportation mais, depuis les années 1980, la baisse des cours mondiaux
et la suppression des subventions la rendent peu rentable. Les paysans se
recentrent vers une agriculture maraîchère destinée aux marchés
urbains : mil, sorgho, riz, arachide, taro, igname, patate douce, manioc. L'épuisement
des sols, le manque d'eau pour l'irrigation et, dans la zone sahélienne, les conflits
entre éleveurs et agriculteurs limitent le développement agricole 159. Depuis
la privatisation de la compagnie nationale Cotontchad en 2018, passée sous le
contrôle du groupe singapourien Olam, la production de coton connaît une reprise
notable, passant de 17 000 tonnes en 2016-2017 à 115 000 en 2019-2020160.
Palmiers dattiers au Tchad en 2017.

Les problèmes d’accès à l’eau potable (seulement 48 % des citadins ont accès à
l’eau potable, 2 % à des installations sanitaires, et pour les ruraux, moins de 4 % des
Tchadiens ont accès à l’eau potable dans un rayon de moins d’un kilomètre 161),
la déforestation et l’avancée du Sahara empêchent à la fois les populations de vivre
dans des conditions de vie saines, mais aussi et surtout le développement de
l’agriculture, qui reste très pénalisée par la sécheresse d’un pays en partie
désertique. Ainsi, dans la bande sahélienne, les rendements des cultures sont très
faibles, et la plupart des animaux élevés connaissent des conditions de vie difficiles,
bloquant une partie du processus de reproduction et réduisant le tonnage des
troupeaux.
Tourisme[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Tourisme au Tchad et Liste du patrimoine mondial au Tchad.
Le secteur touristique du Tchad est peu développé, même s’il est perçu comme un
levier important pour valoriser les atouts naturels et culturels du pays. Plusieurs
parcs nationaux constituent en effet une curiosité attractive au niveau international,
notamment ceux de Zakouma et de Manda. La plupart des étrangers se rendant au
Tchad pour des raisons touristiques s’y rendent d’ailleurs pour aller chasser
des grands mammifères dans les parcs.

Peintures rupestres dans les grottes d'Archéi.

Lacs d'Ounianga.

Ounianga Sérir.

Archéï.

Dunes autour de Dimé.

Le fleuve Chari.

Hadjer el Hamis.

Les montagnes de Tibesti.

Guelta d'Archei.
Les lacs d'Ounianga ont été classés en 2012 au patrimoine mondial de l'UNESCO,
ainsi que le Massif de l’Ennedi162.
Dans la capitale, à N'Djaména, le musée national du Tchad, créé en 1962, est
consacré à la présentation publique du patrimoine tchadien. On y trouve des
ossements préhistoriques, des objets de la période coloniale et des expositions sur
l'habitat et les métiers artisanaux156.
Pour se rendre au Tchad, les touristes doivent avoir des passeports et des visas
valides, ainsi qu’une preuve de vaccination contre la fièvre jaune 163. En 2000, on
comptait 43 000 arrivées touristiques, pour une capacité hôtelière de 677 chambres
d’hôtels et 1 250 lits cette année-là164.
Énergie[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Économie du pétrole au Tchad et Énergie au Tchad.
L'accès à l'énergie est extrêmement limité : en 2019, seulement 8,4 % des Tchadiens
ont accès à l'électricité et, en 2016, seulement 3,1 % ont accès aux combustibles
non solides comme le fioul pour la cuisine et le chauffage165. Le gaz est disponible
pour la cuisson dans la capitale, où il est utilisé par 25 % des ménages, mais dans
les zones rurales, le combustible bois est utilisé presque exclusivement166.
La consommation d'électricité par habitant est l'une des plus faibles au monde et les
tarifs sont parmi les plus élevés. Le Tchad ne possède que 48 000 kW de capacité
de production d'électricité installée en 2016149. Le réseau électrique du Tchad se
limite à N'Djaména et souffre de fréquentes pannes. Le pays ne dispose pas d'une
stratégie nationale en matière d'énergie électrique et la production d'électricité reste
très localisée. La Société nationale d’électricité (SNE) manque de capacités
techniques et humaines pour répondre à la demande croissante en raison du
vieillissement des infrastructures et du manque de financement.
Les principaux sous-secteurs des énergies renouvelables sont l'énergie solaire ainsi
que la production et la distribution d'électricité. La situation du Tchad dans le Sahel,
qui se caractérise par un ensoleillement exceptionnel, surtout pendant la saison
sèche, et l'absence de sources de combustibles de substitution comme le charbon,
font de l'énergie solaire un secteur d'exportation et d'investissement intéressant.
Actuellement, le Tchad produit de l'électricité en consommant du pétrole. Avec la
baisse du coût des nouvelles centrales solaires, le gouvernement du Tchad et les
partenaires de développement comme la Banque mondiale donnent la priorité à
l'énergie solaire dans tout le pays6. Les machines et les pièces pour la transmission
et la distribution d'électricité sont également en demande.
Quant au sujet du pétrole, le Tchad se classe au dixième rang des pays africains en
matière de réserves pétrolières, avec 1,5 milliard de barils de réserves prouvées
en 2018 et une production de plus de 140 000 barils par jour en 2020 167Le pétrole
est la première source de revenus publics du Tchad, et environ 90 % de la
production pétrolière est exportée168. La production pétrolière du pays est dominée
par la China National Petroleum Corporation in Chad (CNPCIC), le
consortium Esso Exploration & Production Chad Inc. (EEPCI) dirigé
par ExxonMobil, GlaxoSmithKline Inc. (EEPCI), Glencore et Taiwanese Chinese
Petroleum Corp (opérant sous le nom d'OPIC). D'autres compagnies pétrolières
explorent de nouveaux blocs169. EEPCI a inauguré la production de pétrole tchadien
en 2003 et possède une participation majoritaire dans l'oléoduc Tchad-Cameroun de
1 100 km par lequel toutes les exportations de pétrole tchadien atteignent le port
de Douala, au Cameroun. Une co-entreprise entre CNPCIC et la société pétrolière
d'État du Tchad, la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT), raffine du pétrole
pour l'exportation et la consommation intérieure dans une raffinerie de 20 000 barils
par jour située à 40 km de N'Djaména170. C’est en grande partie grâce à la Banque
mondiale que l’oléoduc peut commencer sa construction, en 2003, avec une
condition néanmoins : 70 % des revenus pétroliers doivent être consacrés à des
projets de développement et de réduction de la pauvreté. L’accord prend fin en 2008,
faute d’investissements concrets de la part des autorités tchadiennes150.
Transports[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Transport au Tchad et Liste des aéroports au Tchad.
En 2018, le Tchad compte un total de 44 000 km de routes, dont environ
260 km sont bitumées. Il existe des routes qui relient le Tchad à la République
centrafricaine, au Niger, au Nigeria et au Cameroun171. Les approvisionnements en
carburant peuvent être irréguliers, même près de la capitale, et sont coûteux.
Ailleurs, ils sont pratiquement inexistants. Les principaux modes de transport dans
les villes du Tchad sont les bus et les taxis mais, même dans les villes, toutes les
routes ne sont pas bitumées172.
En 2012, le Tchad compte environ 58 aéroports, dont seulement 9 avec des pistes
bitumées173. En 2015, environ 28 332 passagers sont transportés par les compagnies
aériennes régulières du Tchad. Il existe des vols entre N'Djaména, Sarh, Mao
et Mandoul mais la majorité de la population tchadienne n’a pas les moyens
financiers de prendre l'avion pour se rendre dans d'autres villes. Les bus et les taxis-
brousse (taxis collectifs) sont opérationnels entre les villes du Tchad et ce sont les
moyens de transport les moins chers. Dans le Nord, les routes ne sont que des
pistes à travers le désert et le transport se fait surtout avec l’aide des animaux
(chameaux, chevaux, ânes). Seulement, les nomades sont de plus en plus contraints
à la sédentarité, en raison du réchauffement climatique qui entraîne une pénurie
d’eau et donc décime les bêtes44.
Il n'existe pas de chemins de fer au Tchad, bien que des négociations soient en
cours pour construire des chemins de fer reliant le Cameroun au Tchad174.
Le transport fluvial au Tchad est limité au sud-ouest, avec les
fleuves Logone et Chari, qui se jettent dans le lac Tchad un peu plus au nord, en
passant par la capitale où ils s’unissent. Ils ne sont navigables que lors de la saison
des pluies.
Télécommunications[modifier | modifier le code]
Le Tchad était historiquement l'un des pays les moins avancés en matière de
télécommunication. Ainsi, en 2000, il n'y avait que 14 lignes téléphoniques fixes pour
10 000 habitants dans le pays, l'une des densités téléphoniques les plus faibles au
monde175. En 2022, le système de télécommunication est basique et coûteux, avec
des services de téléphonie fixe fournis par la compagnie de téléphone publique Sotel
Tchad, que trois opérateurs redistribuent localement : Tigo, racheté en 2019
par Maroc Telecom105, Airtel et Salam (l'offre de Sotel Tchad).
En 2020, près de 9 millions de tchadiens étaient abonnés à une offre de téléphone,
essentiellement mobile. Le taux de pénétration d’Internet est passé de 48,9 % à
55,5 % entre 2019 et 2020. Le secteur télécom a généré un chiffre d’affaires cumulé
de 152 milliards de francs CFA en 2020 (230 millions d’euros)176.
Médias[modifier | modifier le code]
L’audiovisuel tchadien est en plein changement. Il est désormais hébergé,
depuis 2019, dans la plus haute tour de la capitale, située dans le quartier
administratif, et est doté de matériel extrêmement moderne et performant. L’Office
national des médias audiovisuels (Onama) est né en décembre 2018 après un vote
unanime des députés. L’objectif à l’époque est de remplacer l’Office national de radio
et télévision du Tchad afin de tourner la page des déficits financiers passés. Le but
est aussi d’apporter plus d’éthique et de modernité dans le fonctionnement des
médias tchadiens. Enfin, le dernier objectif est de permettre un meilleur accès de la
population à la télévision177. Si auparavant la seule chaîne de télévision était la
chaîne publique Télé Tchad, aujourd’hui on dénombre plusieurs chaînes dont une
chaîne d’information continue88.
La radio a une portée de diffusion beaucoup plus grande, mais elle connaît aussi de
nombreux problèmes matériels. Les radios privées manquent de moyens pour
entretenir le matériel qui est onéreux et beaucoup finissent par cesser d’émettre,
privant ainsi la population de leur principal accès à l’information 20.
L’Onama a un statut qui acte son autonomie. Néanmoins, l’indépendance des
médias n’est pas assurée. Les autorités justifient ce manquement par des problèmes
de sécurité. Reporters sans frontières place pourtant le pays au 123e rang dans le
classement mondial de la liberté de la presse. L’ONG est inquiète de la sécurité et de
la protection des journalistes sur place, qui font l’objet dans l’exercice de leur fonction
de maltraitance et d’arrestations178. De plus, les réseaux sociaux sont régulièrement
coupés, sans aucune explication de la part des autorités ou des opérateurs
téléphoniques179, faisant du Tchad l’un des pires cybercenseurs du continent africain
ces dernières années180. Enfin, les journaux, déjà limités en distribution en raison des
faibles taux d'alphabétisation et des difficultés d’acheminement, sont aussi
malmenés par la censure181.
Culture[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Culture du Tchad.

Cuisine[modifier | modifier le code]

Femme tchadienne vendant du lait.

Le millet est l'aliment de base de la cuisine tchadienne182. Il est utilisé pour faire des
boules de pâte que l'on trempe dans des sauces. Dans le Nord, ce plat est connu
sous le nom d'alys183 ; dans le Sud, sous le nom de biya. Le millet est également
transformé en crêpes qui sont frites dans l'huile. Les boissons alcoolisées, bien
qu'absentes dans le Nord, sont populaires dans le Sud, où les gens boivent de la
bière de millet183, appelée billi-billi lorsqu'elle est brassée à partir de millet rouge,
et coshate lorsqu'elle est faite à partir de millet blanc. Le sorgho, un autre type de
céréale, est également un aliment de base important. Le riz est cultivé dans certaines
régions, mais le maïs et le blé sont rares184.

Criquets(djaratt) grillés ou frits vendus au Tchad.

Les viandes de bœuf, poulet et mouton sont disponibles dans la plupart des régions,
en particulier dans le nord, où l'élevage de bétail est commun. Les musulmans ne
mangent pas de viande de porc, mais celle-ci est consommée à N'Djaména et dans
le Sud du Tchad. Le poisson est également populaire. Ils abondent dans les lacs et
les rivières du Tchad. Le poisson le plus commun est la perche du Nil, appelée
capitaine. Le salanga (petit poisson séché ou salé) et le banda (gros poisson
fumé)185 sont populaires parmi les Tchadiens et sont exportés vers le Cameroun et
le Nigeria.
Côté légumes, le gombo est très apprécié des Tchadiens186 et est utilisé comme base
d'une sauce appelée gumbo. Les feuilles de la plante de manioc sont un autre
légume commun. De nombreux fruits poussent dans le sud, comme les mangues,
goyaves et bananes. Dans le nord aride, les dattes et les raisins secs, qui poussent
dans les oasis, sont utilisés dans de nombreux plats. Les cacahuètes sont un en-cas
populaire et sont consommées crues ou grillées. Le carcaje est un thé rouge sucré
très apprécié extrait des feuilles d'hibiscus.
Le repas du soir est le repas le plus important de la journée. Il est servi dans une
grande assiette posée au milieu d'une natte. Les gens se rassemblent autour de
l'assiette et s'assoient sur le sol. En général, les hommes et les femmes mangent
séparément.
Musique[modifier | modifier le code]
Instruments traditionnels[modifier | modifier le code]

Danse folklorique du Batha.

La musique du Tchad comprend un certain nombre d'instruments tels que le kinde,


une sorte de harpe à archet, le kakaki, une longue corne en étain, et le hu hu,
un instrument à cordes qui utilise des calebasses comme haut-parleurs187. D'autres
instruments sont davantage liés à des groupes ethniques spécifiques. Les Sara
préfèrent les sifflets, les balafons, les harpes et les tambours.
Les Kanembu combinent les sons des tambours avec ceux d'instruments
ressemblant à des flûtes. Les Baguirmians enfin utilisent des tambours et ont une
danse distinctive dans laquelle les danseurs manient de grands pilons à grains et
font semblant de les utiliser sur un autre danseur188.

Danse folklorique du Kanem.

Groupes de musique tchadiens[modifier | modifier le code]


C’est en 1964 que naît Chari Jazz, le premier groupe qui initie la scène musicale
moderne du Tchad189. Plus tard, des groupes renommés, comme African Melody et
International Challal, fondé par Maître Gazonga, tentent de mélanger modernité et
tradition en liant instruments traditionnels et électriques. Suivent Tibesti, un autre
groupe bien connu, jouant du saï190, un type de musique qui s'inspire des rythmes
folkloriques du sud du pays ; Ahmed Pecos qui crée avec sa guitare des musiques
d'inspiration soudanaise ; ou encore Clément Masdongar, un musicien et chanteur
tchadien qui se produit également en France. Aujourd’hui, la piraterie et le manque
de protections légales pour les droits des artistes restent un problème de taille pour
le développement de l’industrie musicale tchadienne189.
Littérature[modifier | modifier le code]
Le Tchad est le berceau de plusieurs écrivains importants. Les contes de Joseph
Brahim Seid, dont Au Tchad sous les étoiles (1962) et l'autobiographique Un enfant
du Tchad (1967) sont des classiques tchadiens. Baba Moustapha, décédé en 1982 à
l'âge de 30 ans, laisse plusieurs œuvres remarquables, dont Le Commandant
Chaka, publiée à titre posthume en 1983, qui dénonce les dictatures militaires. Parmi
les écrivains les plus connus au niveau international figurent encore Antoine
Bangui et Koulsy Lamko191, Nimrod,Cheik Souleyman Don Ebert et Nassir Ali
Abbasia. La poésie est également une forme d'expression populaire dans le nord.
Néanmoins, depuis les années 1970 jusqu'à 2016, on compte seulement une
soixantaine d'œuvres de fiction écrite par une vingtaine d’auteurs tchadiens 192. C’est
un rendement national très faible. Les auteurs tchadiens sont en effet souvent
contraints d'écrire depuis l'exil. Ils génèrent ainsi une littérature dominée par les
thèmes de l'oppression politique et du discours historique.
Cinéma[modifier | modifier le code]
Le développement d'une industrie cinématographique tchadienne, qui commence
avec les courts métrages d'Edouard Sailly dans les années 1960, est entravé par les
dévastations des guerres civiles et par le manque de cinémas193. L'industrie du long
métrage tchadien recommence à se développer dans les années 2000, avec le
travail des réalisateurs Mahamat-Saleh Haroun, Issa Serge Coelo et Abakar Chene
Massar73. Mahamat-Saleh Haroun est ainsi le premier réalisateur tchadien à
remporter, pour son film Daratt, le Grand Prix Spécial du Jury au 63e Festival
International du Film de Venise en 2006, et pour son long métrage Un homme qui
crie, le prix du jury au Festival de Cannes de 2010.
Une nouvelle vague de jeunes cinéastes fait son apparition194. Néanmoins, les
difficultés restent entières, comme l’explique en 2018 le réalisateur Issa Serge
Coelo : « On est un peu démoralisés, parce qu’il n’y a pas de soutien ni du public ni
de l’État, ni des ministères de tutelle ni des professionnels. On organise donc les
choses à notre rythme, on trouve de l’argent comme on peut pour tourner quelques
séquences, un petit court-métrage… On peut dire qu’il n’y a pas assez de films
tchadiens, on n’en a pas fait beaucoup. On n’a pas de « cinéma », on a juste
quelques films et un ou deux ou trois, quatre cinéastes, mais il n’y a pas de cinéma
tchadien à proprement parler. Il n’y a pas de fonds pour la production de films, il n’y a
pas de salle de cinéma à part Le Normandie qui est maintenant fermé, il n’y a pas de
professionnels qualifiés : il nous manque beaucoup de choses. On n’a pas de
sociétés de production ou de post-production… »195.
Objets d'art et artisanat[modifier | modifier le code]
Habits traditionnels des chefs tchadiens.

En raison de sa grande variété de peuples et de langues, le Tchad possède un


riche patrimoine culturel. C’est ainsi pour promouvoir cette culture et ces diverses
traditions tchadiennes qu’ouvre en 1962 le Musée national du Tchad. En 2010, la
collection permanente déménage dans un bâtiment flambant neuf de la capitale 86, qui
peine néanmoins à dissimuler les espaces vides70. Le pays réclame le retour de ses
trésors archéologiques actuellement présents dans les musées français86
L'artisanat tchadien est riche. Il comprend notamment des tapis, nattes tissées,
tissus, bijoux, tapis de laine, perles, produits en cuir et sculptures en bois.
Les calebasses sont façonnées et gravées pour servir de nombreux usages
domestiques et pour fabriquer des instruments de musique. Le village de Gaoui, à
une courte distance de N'Djaména, est par exemple connu pour sa poterie fine, mais
chaque village possède ses propres formes de poteries ou de jarres179.
Sport[modifier | modifier le code]
Le football est le sport le plus populaire du Tchad196. L'équipe nationale du pays est
suivie de près lors des compétitions internationales et les enfants jouent au football
dès qu'ils en ont l'occasion. De nombreux joueurs de football tchadiens,
comme Nambatingue Tokomon et Japhet N'Doram, ont joué pour des équipes
françaises.
Le basket-ball est largement pratiqué dans les villes197. De nombreux tchadiens
excellent également dans la course à pied et le saut en hauteur, comme Mahamat
Idriss, qui a donné son nom à un grand stade de sport à N'Djaména.
Dans tout le pays, les Tchadiens aiment la lutte libre77. Les combats ont souvent lieu
lorsque deux groupes se rencontrent pour abreuver leur bétail. Les participants des
deux groupes se mettent par deux en fonction de leur âge. Les combattants
s'habillent traditionnellement en peaux d'animaux et se couvrent de poussière. Parmi
les tribus Sara Kaba du Sud du Tchad, ce type de lutte est connu sous le nom
de mbilé.
Fêtes et jours fériés[modifier | modifier le code]
Fêtes et jours fériés172.

Date Nom français Remarques


Fêtes civiles

1er janvier Jour de l'an Premier jour de l'année

1er mai Fête du travail Fête directement inspirée de la Fête du Travail française

Jour de
11 août Date anniversaire de l'indépendance et fête nationale
l'Indépendance

28 novembre Jour de la République Proclamation de la République en 1958

Anniversaire de la prise de pouvoir de l'ancien président Idriss


Journée de la liberté et
1er décembre Déby en 1990. Cette fête fait l'objet de polémique à cause de sa
de la démocratie
tonalité politique198

Fêtes chrétiennes

Le lundi de Pâques est le lendemain du jour de Pâques. La fête


Mars / Avril Lundi de Pâques
de Pâques étant mobile, sa date est variable

L’Ascension est une fête chrétienne célébrée le quarantième jour


Mai Ascension
à partir de Pâques

Fête célébrant l'ascension de Marie, fériée dans la plupart des


15 août Assomption
pays catholiques

1er novembre Toussaint Hommage aux saints

25 décembre Noël Naissance du Christ

Fêtes musulmanes : la date des fêtes musulmanes varie en fonction du calendrier lunaire

Aîd Alkabir Fête de Tabaski ou fête de Moutons chaque année

Aïd Alfitr Fête du Ramadan chaque année


Premier mois du calendrier musulman (année hégirienne),
Achoura'a Achoura marque la commémoration du massacre d’al Husayn
(fils de ʿAli et petit-fils du Prophète Muhammad)

Hégire (nouvel an) Nouvel an du calendrier musulman

Commémoration de la Nuit de l'Ascension et du Voyage


Isra'a et Mi'raj
nocturne.

Codes pays[modifier | modifier le code]


Le Tchad a pour codes :

• FT, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports ;
• TCH, selon la Liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ;
• TT, pour l'Immatriculation des aéronefs ;
• TT, selon la liste des préfixes UIT ;
• TD, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ;
• TCD, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3 ;
• CHA, selon la liste des codes pays du CIO ;
• .td, selon la liste des Internet TLD (Top level domain) ;
• CD, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ;
• TCD, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3.

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