Vous êtes sur la page 1sur 62

lOMoARcPSD|21282877

CURRICULUM MIXTE BATXIBAC

HISTOIRE DE FRANCE
ET D9ESPAGNE

MANUEL 3 VOLUME 4
(1º et 2º Batxibac)

JEAN-BASTIEN URFELS
Septembre 2014

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

Sommaire

CONTEXTUALISATION : le monde depuis 1945 PAGE 3

CHAPITRE 10 : la vie politique en France depuis 1945 PAGE 4

I. L’échec de la IVº République (1946-58) PAGE 5


Vers l’épreuve externe PAGE 9
II. La Vº République (1958- ?) PAGE 11
Vers l’épreuve externe PAGE 16

CHAPITRE 11 : la vie politique en Espagne depuis 1939 PAGE 18

I. Le Franquisme (1939-1975) PAGE 19


Vers l’épreuve externe PAGE 28
II. La Transition démocratique (1975-1982) PAGE 20
Vers l’épreuve externe PAGE 35
III. L’Espagne en démocratie (1982-2008) PAGE 37
Vers l’épreuve externe PAGE 39

CHAPITRE 12 : économie, société et culture depuis l’après-guerre PAGE 41

I. Les transformations économiques, sociales et culturelles en France PAGE 42


II. Les transformations économiques, sociales et culturelles en Espagne PAGE 46
Vers l’épreuve externe PAGE 52

CHAPITRE 13 : la France et l’Espagne, en Europe et dans le monde PAGE 54

I. La France et l’Espagne en Europe PAGE 55


II. La France et Espagne dans le monde PAGE 58
Vers l’épreuve externe PAGE 61

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


2

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

CONTEXTUALISATION : le monde depuis 1945


I. La guerre froide (1947-1991).

Dès 1945, la tension entre les E.U.A. et l’U.R.S.S. amène à leur rupture en
1947 (doctrines Truman et Jdanov) ;
Le monde est divisé en deux blocs (Occidental/communiste) qui s’affrontent :
succession de crises aggravées par la menace nucléaire: Berlin (1948
et 1961), Corée (1950-1953), Cuba (1962) ;
l’Europe, l’Allemagne (R.F.A./R.D.A.) et Berlin sont coupés en deux.
Après une phase de Détente, la reprise des tensions accélère la fin de la
Guerre froide : la chute du mur de Berlin (1989) et des dictatures
communistes entraîne l’éclatement de l’URSS épuisée par une grave crise
interne (1991).

II. La décolonisation et ses conséquences.

Après 1945, les peuples colonisés profitent de l’affaiblissement des puissances


coloniales pour s’émanciper. Le processus débute en Asie et gagne l’Afrique ;
Les indépendances sont négociées (Inde) ou arrachés (Algérie) ;
Les pays du Tiers-Monde récemment indépendants cherchent une troisième
voie (Bandung en 1955) qui débouche sur le mouvement des non-alignés
(1961).

III. La construction européenne.

Après 1945, les pays d’Europe occidentale se rapprochent par l’économie :


création de la C.E.C.A. (1951) devenue C.E.E. après le traité de Rome (1957).
La Communauté européenne renforce sa dynamique politique :
traité de Maastricht créant l’Union Européenne en 1992 (12
membres) ;
élargissement (28 États en 2013) et adoption de l’Euro (2002).

IV. L’organisation du monde actuel.

La fin du bloc communiste renforce l’hyperpuissance américaine :


militaire (Irak en 1990 et 2003, Afghanistan) ;
économico-culturelle (Wall Street, F.M.N., cinéma et agrobusiness).
De nouveaux États sont formés et surgissent de nouvelles menaces :
conflits inter et surtout intra étatiques (Rwanda en 1994) ;
terrorisme islamiste contre les intérêts occidentaux (New-York, 2001).
La mondialisation fait apparaître un monde multipolaire :
essor des flux de marchandises, capitaux, informations et de
personnes ;
interdépendance internationale (OMC) ou régionale (UE, ASEAN,
APEC, MERCOSUR, ALENA) croissante ;
émergence de puissances régionales et mondiales : Triade, Dragons
asiatiques, BRICS.

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


3

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

CHAPITRE 10 :
LA VIE POLITIQUE EN FRANCE DEPUIS 1945

Problématique :
comment la vie politique française
s’est-elle réorganisée
et a-t-elle évolué depuis 1945?

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


4

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

I. L’échec de la IV° République (1946-1958)


Pourquoi la IVº République n’a-t-elle pas réussi à durer ?

1. La France à rebâtir.

L’état de la France :

économique : en 1945, une France exsangue (635 000 morts, 2/3 du


réseau ferré détruits, rationnement jusqu’en 1948) ;
politique : unité derrière la Résistance et De Gaulle, mais risques
d’une dérive anarchique, de luttes fratricides et influence des
communistes.

Une série de mesures pour reconstruire le pays :

mesures politiques pour refonder l’État :


• formation (juin 1944) par De Gaulle du gouvernement provisoire
de la République française avec les partis et la Résistance (2
PCF, 4 SFIO, 3 démocrates-chrétiens, 3 radicaux, 1 modéré, 9
membres de la Résistance) ;
• envoi de commissaires de la République dans tout le territoire
pour assurer l’autorité du GPRF ;
• résultats : désarmement des mouvements de résistance, le parti
communiste reste légaliste, l’autorité de l’Etat est reconnue ;
mesures économiques et sociales :
• nationalisations : banques, énergie (EDF-GDF), transports
aériens (création d’Air France) ou collaborateurs (Renault) ;
• Commissariat au Plan : planification incitative de l’économie ;
• réforme du statut du salarié : création des comités d’entreprises,
restauration de la liberté syndicale ;
• Sécurité sociale : remboursement des frais de santé + versement
des retraites.

La vie politique et la question des institutions :

les forces politiques se reconstituent et se renouvellent : SFIO, Parti


radical (affaibli), modérés (discrédités par Vichy), PCF (image de Parti
résistant), Mouvement républicain populaire (démocrate-chrétien) ;
la difficile question des institutions et la rupture avec De Gaulle :
• 1ère assemblée constituante (octobre 1945) : SFIO, PCF et MRP
la dominent, De Gaulle est chef du gouvernement, mais il
démissionne, face à l’opposition croissante des partis coalisés ;
• premier projet de constitution rejeté par référendum en mai
1946 ;
la naissance de la Quatrième République :
• nouveau projet élaboré après élection d’une nouvelle
constituante : régime parlementaire déséquilibré (Assemblée
nationale : rôle prédominant) ;
• De Gaulle manifeste son opposition et propose une alternative
dans son discours de Bayeux (16 juin 1946) ;
• le peuple approuve à 53% les nouvelles institutions par
référendum (13 octobre 1946).

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


5

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

2. Les débuts difficiles de la IV° République (1946-1954).

2.1. Des atouts…

Une constitution qui offre des avancées :

en matière de droits économiques et sociaux : droit au travail, comités


d’entreprises, égalité homme/femme ;
en matière de gestion des territoires coloniaux : Union française.

Un contexte économique favorable :

débuts des Trente Glorieuses avec une croissance soutenue :


• 6% de croissance industrielle par an (chimie, automobile,
aéronautique) ;
• modernisation de l’agriculture et des services ;
facteurs explicatifs :
• forte consommation intérieure, fondée sur un optimisme
général et sur le dynamisme démographique : «baby-boom » ;
• action de l’Etat : politique nataliste (allocations familiales) ;
• plan Marshall ;
• productivité élevée grâce aux travailleurs et à la mécanisation.

Une relative stabilité politique :

après De Gaulle, PCF-SFIO-MRP signent une charte de


collaboration ;
ce tripartisme permet de stabiliser les effets du parlementarisme.

2.2. …vite masqués par l’accumulation des difficultés.

La montée des oppositions :

le tripartisme explose avec l’entrée du PCF dans l’opposition :


• à cause de la politique internationale de la France, dans le
contexte de guerre froide : acceptation du plan Marshall, adhésion
à l’OTAN, guerre d’Indochine ;
• à cause de l’agitation sociale et des grèves insurrectionnelles
de 1947-1948 : 3 millions de grévistes, assaut de bâtiments
publics, émeutes, sabotage d’outils de travail ou de voies de
chemin de fer ;
la menace d’une force d’opposition gaulliste :
• en avril 1947, De Gaulle crée le RPF ;
• d’abord un triomphe (municipales de 1947), puis essoufflement
(législatives de 1951) et dissolution (1953).

L’instabilité gouvernementale chronique :

formation d’une nouvelle coalition, laTroisième force, regroupant :


• SFIO (Mollet) ;
• Union démocratique et socialiste de la Résistance
(Mitterrand) ;
• radicaux :
• MRP (Bidault) ;
• modérés de droite (Pinay) ;

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


6

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

après sa victoire de 1951, la Troisième force glisse vers la droite :


• la SFIO ne participe plus au gouvernement ;
• Pinay est nommé pendant sept mois Président du Conseil ;
la multiplication des partis et la volatilité de leurs alliances provoque :
• les changements de majorité et l’instabilité des gouvernements :
21 en 12 ans ;
• une crise de confiance, profitant à l’extrême-droite : Union des
commerçants et artisans de Pierre Poujade.

Le poids du contexte international fragilise le régime :

les débuts chaotiques de la construction européenne ;


• création de la C.E.C.A. (1951) qui aboutira à la signature du traité
de Rome instituant la C.E.E. (1957) ;
• mais grave crise provoquée par le projet de Communauté
européenne de Défense (C.E.D.) entre 1952 et 1954 ;
la gestion catastrophique de la décolonisation et la guerre
d’Indochine ;
• enlisement du corps expéditionnaire français envoyé dès 1945 ;
• défaite de Diên Biên Phu (7/05/1954) qui provoque l’arrivée de
Pierre Mendès France au pouvoir.

3. La crise et la chute de la Quatrième République (1954-1958).

3.1. L’expérience Mendès-France : un redressement éphémère.

Le mendésisme, un espoir dans la vie politique française :

en juin 1954, Mendès-France forme un gouvernement d’union :


• formé de radicaux, de gaullistes, d’UDSR et de MRP ;
• Mendés agit comme véritable chef de gouvernement : émissions
hebdomadaires à la radio destinées aux Français ;

un programme ambitieux :
• redressement et modernisation économique ;
• règlement de la question coloniale : accords de Genève (fin de
la guerre d’Indochine le 20/07/1954), négociations avec le Maroc
et la Tunisie, mais position ferme sur l’Algérie (réponse de
Mitterrand aux indépendantistes : « l’Algérie, c’est la France ! ») ;
• projet de réforme : pouvoirs législatifs au Conseil de la
République, renforcement de l’exécutif.

La chute, après sept mois de gouvernement :

Mendès est critiqué pour son style, ses projets et sa politique


coloniale ;
la coalition qui le soutenait éclate et l’assemblée le renverse en 1955.

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


7

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

3.2. La crise algérienne : un coup fatal au régime.

L’éclatement d’une guerre qui nuit à l’image de la France :

le 1/11/1954 le F.L.N. lance l’insurrection et pousse la France à s’enliser


dans une guerre féroce ;
la brutalité du conflit (attentats, exactions, torture) place la France dans
une situation difficile à l’ONU.

Une guerre qui détériore les rapports entre l’Etat, la nation et l’armée :

Guy Mollet accentue l’escalade du conflit : pouvoirs spéciaux à


l’armée et envoi du contingent (jusqu’à 400000 hommes).
la guerre provoque une crise politique et morale :
• l’armée (en partie), les Pieds-Noirs défendent l’Algérie française
;
• la torture et l’envoi d’appelés rendent la guerre très impopulaire ;
• malgré des succès (3ème semaine de congés payés, autonomie
aux territoires d’Afrique noire, signature du Traité de Rome), Mollet
est renversé en 1957 à cause de l’échec de sa politique
algérienne.

La crise finale du 13 mai 1958 :

la nomination de Pfimlin comme président du Conseil provoque une


insurrection en Algérie :
• les partisans de l’Algérie française et les militaires professionnels
proclament le 13/05/1958 à Alger un Comité de Salut Public ;
• les insurgés d’Algérie réclament le retour de De Gaulle ;
la menace de guerre civile permet à De Gaulle de revenir :
• il est investi Président du Conseil le 1er juin 1958 ;
• il obtient les pleins pouvoirs pour rédiger une Constitution.

La Quatrième République s’effondre légalement, malgré les pressions des


milieux Algérie française et des gaullistes pour le retour du Général au pouvoir.

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


8

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

Vers l’épreuve externe

Exercice 1. Commentaire de documents.


Option A. Discours du général De Gaulle à Bayeux, 16 juin 1946.
[…] Du Parlement, composé de deux Chambres et exerçant le pouvoir législatif, […] le
pouvoir exécutif ne saurait procéder, sous peine d'aboutir à cette confusion des
pouvoirs dans laquelle le Gouvernement ne serait bientôt plus rien qu'un assemblage
de délégations. […]
C'est donc du chef de l'État, placé au-dessus des partis, élu par un collège qui englobe
le Parlement mais beaucoup plus large et composé de manière à faire de lui le
président de l'Union française en même temps que celui de la République, que doit
procéder le pouvoir exécutif. Au chef de l'État la charge d'accorder l'intérêt général
quant au choix des hommes avec l'orientation qui se dégage du Parlement.
À lui la mission de nommer les ministres et, d'abord, bien entendu, le Premier, qui
devra diriger la politique et le travail du Gouvernement. Au chef de l'État la fonction de
promulguer les lois et de prendre les décrets, car c'est envers l'État tout entier que
ceux-ci et celles-là engagent les citoyens. À lui la tâche de présider les Conseils du
Gouvernement et d'y exercer cette influence de la continuité dont une nation ne se
passe pas. À lui l'attribution de servir d'arbitre […] soit normalement par le conseil, soit,
dans les moments de grave confusion, en invitant le pays à faire connaître par des
élections sa décision souveraine. À lui, s'il devait arriver que la patrie fût en péril, le
devoir d'être le garant de l'indépendance nationale et des traités conclus par la France.

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée expliquant la naissance de la Quatrième
République (1944-1946).

Option B. Affiche du PCF contre le référendum de 1958 en France.

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée répondant au sujet suivant : la crise et la
chute de la Quatrième République (mai-octobre 1958).

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


9

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

Exercice 2. Rédaction.

Option A. L’échec de la Quatrième République (1946-1958).

Chronologie indicative :
Octobre 1946 : adoption de la constitution de la Quatrième République
1948 : grèves insurrectionnelles
1954 : défaite de Diên Biên Phu et début de la Guerre d’Algérie
1955 : chute de Pierre Mendès-France
13/05/1958 : coup de force militaire à Alger

Option B. La Quatrième République face à la décolonisation.

Chronologie indicative :
1945 : déclaration d’indépendance du Vietnam par le Vietminh
7/05/1954 : défaite de Diên Biên Phu
1/11/1954 : insurrection du FLN en Algérie
1956 : indépendance de la Tunisie et du Maroc
Juin 1958 : visite du Général De Gaulle en Algérie

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


10

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

II. La V° République (1958- ?)


Comment la Vº République a-t-elle évolué jusqu’à nos jours ?

1. La République gaullienne (1958-1969).

1.1. La mise en place et la consolidation du nouveau régime (1958-1965).

Un régime mixte :

la nouvelle constitution adoptée par référendum (à 83%) et promulguée le


4/10/1958 instaure un régime semi-présidentiel selon les vues de De
Gaulle élu en décembre 1958 avec 78,5% des voix des grands électeurs :
• exécutif renforcé et bicéphale : 1er ministre dépendant du
Président et conduisant la politique du gouvernement,
Président élu pour 7 ans au SUI et Chef de l’Etat et des armées,
signant les traités et promulguant les lois, présidant le Conseil des
ministres, pouvant convoquer un référendum, dissoudre l’AN et
obtenir les pleins pouvoirs ;
• les pouvoirs du parlement sont encadrés : bicaméralisme
(Assemblée élue au SUD et Sénat au SUI), vote des lois et du
budget, pouvoir de renverser le gouvernement (AN), mais des
limites (ordre du jour fixé par le gouvernement, pas monopole de
l’initiative des lois, scrutin majoritaire).

La résolution de la crise algérienne :

De Gaulle gagne du temps et négocie avec les indépendantistes :


• 06/1958 : visite en Algérie et discours du Forum ;
• 10/1958 : propose la Paix des Braves au FLN qui refuse et fonde
le GPRA ;
• annonce de réformes politiques, économiques et sociales ;
le choix progressif de l’indépendance :
• septembre 1959 : annonce de la politique d’autodétermination ;
• radicalisation des partisans de l’Algérie française : Putsch des
généraux à Alger (22/04/1961), fondation de l’OAS et climat de
guerre civile : attentat du Petit Clamart contre De Gaulle (1962),
répression de la manifestation pro-FLN à Paris (17 octobre 1961).
l’accession à l’indépendance :
• les Accords d’Evian le 18 mars 1962 permet de lancer
l’autodétermination de l’Algérie ;
• après un référendum en France et un autre en Algérie, celle-ci
devient indépendante le 5/07/1962.

Le renforcement de l’autorité présidentielle :

profitant de la crise algérienne, De Gaulle réforme les institutions en


renforçant la légitimité du Président de la République : référendum de
1962 permettant l’élection au SUD du Chef de l’Etat ;
lancement de réformes économiques et sociales visant à la
modernisation du pays : projets Concorde et TGV ;
pratique du pouvoir renforçant l’image du président : voyages, allocutions
télévisées, référendums ;

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


11

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

majorité stable grâce au scrutin majoritaire et au parti gaulliste (UNR


puis UDR).

Une politique d’indépendance :

gestion de la décolonisation : remplacement de l’Union française par la


Communauté pour négocier l’indépendance des colonies africaines
(1958-1960 et une politique de coopération ;
politique de défense nationale avec le Commissariat à l’Energie
Atomique (1945) mettant la France sur la voie de la dissuasion
nucléaire : bombe A (1960), bombe H (1968) et premier sous-marin
nucléaire (1968) ;
construction d’une Europe « européenne » à partir du moteur franco-
allemand : Traité de l’Elysée (1963) entre De Gaulle et Adenauer ;
politique de non-alignement :
• distanciation vis-à-vis des américains : sortie du commandement
intégré de l’OTAN (1966), critique de la politique US au Vietnam
(1967), tournées en Amérique du Sud ou au Québec ;
• rapprochement prudent avec l’URSS et le bloc communiste :
visite en URSS (1966) et reconnaissance de la RPC (1964) ;
• ouverture au Tiers-Monde : politique arabe qui conduit à critiquer
la politique israélienne au Proche-Orient.

1.2. L’usure du pouvoir (1965-1969).

L’avertissement de 1965 :

lors des présidentielles de 1965, la gauche est unie derrière Mitterrand ;


De Gaulle est mis en ballotage, même s’il l’emporte au second.

La crise de 1968 :

mai : mouvement de protestation étudiant touchant le monde du travail ;


malgré la signature des accords de Grenelle (27 mai 1968) et la victoire
de la droite aux législatives de juin, la crise révèle un profond malaise
social et affaiblit durablement De Gaulle.
Le départ de De Gaulle :

en avril 1969, De Gaulle décide d’organiser un référendum sur la réforme


des institutions et la décentralisation ;
le non l’emporte (53%) et De Gaulle démissionne le 28 avril (il meurt le 9
novembre 1970).

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


12

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

2. La gestion de l’héritage gaullien (1969-1981).

2.1. Pompidou : l’héritier.

Pompidou succède à De Gaulle dont il a été premier ministre pendant six


ans :

choix de Chaban-Delmas comme premier ministre qui tente de construire


une « nouvelle société » : création du SMIC ;
après l’arrêt de cette politique, Pompidou s’inscrit dans la continuité de
De Gaulle.

L’opposition de gauche s’organise :

Mitterrand crée le Parti socialiste en 1971 lors du Congrès d’Epinay ;


signature du programme commun entre socialistes, communistes et les
radicaux de gauche en 1972.

La France dans la crise :

montée du chômage sous l’effet de la crise économique après le 1er choc


pétrolier de 1973
les mutations du monde du travail bouleversent le paysage social :
progression du tertiaire au détriment de l’industrie et de l’agriculture +
robotisation de l’industrie
les mouvements sociaux se multiplient : grèves.

Pompidou meurt brutalement le 2 avril 1974 avant le terme de son mandat.

2.2. Giscard, la volonté de modernisation à droite (1974-1981).

Giscard est élu président en 1974, battant de justesse Mitterrand (51%) :

soutenu par une coalition droite modérée-gaullistes de l’UDR : le gaulliste


Chirac est nommé Premier ministre ;
mais la volonté du Président de gérer directement les affaires renforce la
présidentialisation du régime et provoque un conflit avec Chirac qui
démissionne en 1976.

Volonté de moderniser l’économie et la société française :

style présidentiel novateur, « à l’américaine » : repas chez les Français,


portrait officiel modernisé ;
série de réformes libérales et modernisatrices : IVG, majorité à 18 ans,
collège unique.

Mais la crise se poursuit (450000 chômeurs en 1974 – 1 650000 en 1981)


sous les effets des chocs pétroliers et favorise l’opposition de gauche :

malgré la fin de l’union de la gauche, Mitterrand prend la tête de


l’opposition au président ;
la droite est déchirée par le conflit Chirac (fonde le RPR)/Giscard ;

Ébranlé par les scandales, Giscard est battu en 1981 par Mitterrand (51.76%).

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


13

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

3. L’alternance au pouvoir depuis 1981.

3.1. Les années Mitterrand (1981-1995).

La gauche au pouvoir :

Mitterrand mène une politique de changement selon le programme


socialiste « changer la vie » :
• politique intérieure à gauche : abolition de la peine de mort, 39
heures de travail hebdomadaire, nationalisations, retraite à 60
ans ;
• politique extérieure pro-européenne : poursuite du rapprochement
franco-allemand (poignée de mains Mitterrand – Kohl en 1984) ;
mais changement d’orientation politique en 1982-1983 :
• virage vers une politique de rigueur (contrôle des dépenses) ;
• ce tournant n’empêche pas les difficultés économiques : chômage
de masse, crise de l’industrie et des secteurs traditionnels
(mines).

La première cohabitation (1986-1988) :

la gauche est affaiblie par :


• ses changements de politiques perçus comme une trahison par une
partie de l’électorat ;
• les effets politiques de la crise comme le mécontentement
croissant et la montée du Front National de Jean-Marie Le Pen ;
elle perd les élections législatives de 1986 :
• Chirac (RPR-droite gaulliste) devient 1er ministre et mène une
politique libérale (65 entreprises privatisées) ;
• cohabitation entre le Président de la République (Mitterrand –
socialiste) et son 1er ministre (Chirac – droite gaulliste).

Face à l’impopularité de ces réformes et à la persistance de la crise, Mitterrand


est réélu président de la République en 1988 (battant Chirac).

Le second septennat de Mitterrand (1988-1995) :

les difficultés intérieures s’accumulent :


• poursuite de la hausse du chômage (3 millions en 1993) ;
• scandales politico-financiers : suicide du 1er ministre Pierre
Bérégovoy accusé d’être impliqué dans une affaire ;
• maladie de F. Mitterrand : atteint d’un cancer depuis 1981 ;
Mitterrand s’investit en politique étrangère et européenne : traité de
Maastricht (Union Européenne, 1992) adopté de justesse après
référendum ;
après une lourde défaite aux législatives de 1993, nouvelle
cohabitation : Balladur (RPR) 1er ministre reprend la politique libérale de
1986-1988.

Mitterrand quitte le pouvoir en 1995 (il meurt en 1996) et Chirac lui succède à la
présidence de la République.

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


14

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

3.2. Les années Chirac (1995-2007).

Un premier mandat difficile (1995-2002) :

dès son élection, Chirac mène une politique internationale active :


• en Bosnie-Herzégovine et dans le processus de paix en ex-
Yougoslavie (accords de Dayton) ;
• sur le plan militaire : réintégration progressive des institutions de
l’O.T.A.N., professionnalisation achèvement des essais
nucléaires ;
• implication dans le processus de paix au Proche-Orient très
populaire dans le monde arabe ;
sa politique intérieure échoue :
• réformes économiques et sociales (privatisations, réformes des
retraites et de la sécurité sociale) impopulaires : grèves massives
(1995-1996) ;
• la décision de dissoudre l’Assemblée nationale provoque la victoire
de la gauche plurielle aux législatives de 1997 ;
la troisième cohabitation :
• la gauche contrôle l’Assemblée nationale et le gouvernement sous la
direction de Lionel Jospin (P.S.) ;
• la conjoncture économique favorable (reprise mondiale) et
l’optimisme de l’opinion (victoire à la coupe du monde de football
en 1998) s’accompagnent de nouvelles réformes : 35 heures et
réduction du mandat présidentiel à 5 ans (2000) ;

Même si Chirac est affaibli par les scandales, il remporte le second tour de
l’élection présidentielle de 2002 devant Jean-Marie Le Pen et Jospin (éliminé au
1er tour) et son nouveau parti, l’U.M.P., remporte les législatives.

Les dernières années au pouvoir (2002-2007) :

sur le plan international, la politique de Chirac rencontre des résultats


variables :
• opposition à l’intervention américaine en Irak (2003), même si
soutien global à la lutte contre le terrorisme après le 11/09/2001 ;
• échec de la politique européenne : victoire du « non » au
référendum sur le Traité constitutionnel européen de 2005 ;
reprise d’une politique libérale (assouplissement des 35 heures, réforme
des retraites, privatisation des autoroutes) et de réforme de l’État
(seconde vague de décentralisation) ;
Chirac est affaibli par des problèmes de santé et le malaise social :
mouvement contre le C.P.E. (2006), émeutes des banlieues (2005).

L’élection présidentielle de 2007 est remportée par Nicolas Sarkozy (U.M.P.)


devant Ségolène Royal (P.S.)

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


15

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

Vers l’épreuve externe

Exercice 1. Commentaire de documents.


Option A.

Document 1. De Gaulle à Phnom Penh.

Document 2. Extrait du discours prononcé par De Gaulle le 1er septembre 1966.


[….] La France considère que les combats qui ravagent l'Indochine n'apportent, par
eux-mêmes et eux non plus, aucune issue. Suivant elle, s'il est invraisemblable que
l'appareil guerrier américain vienne à être anéanti sur place, il n'y a, d'autre part,
aucune chance pour que les peuples de l'Asie se soumettent à la loi de l'étranger venu
de l'autre Pacifique, quelles que puissent être ses intentions et si puissantes que soient
ses armes. Bref, pour longue et dure que doive être l'épreuve, la France tient pour
certain qu'elle n'aura pas de solution militaire. A moins que l'univers ne roule vers la
catastrophe, seul un accord politique pourrait donc rétablir la paix. […]

Questions :
a) Présenter chaque document et indiquer son idée principale.
b) Expliquer le contexte historique des deux documents.
c) À partir des documents proposés et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée expliquant en quoi la politique
étrangère de De Gaulle est une politique d’indépendance (1958-1969).

Option B. Discours de Robert Badinter, Ministre de la Justice, en faveur de


l’abolition de la peine de mort le 17 septembre 1981.
Demain, grâce à vous la justice française ne sera plus une justice qui tue. Demain,
grâce à vous, il n'y aura plus, pour notre honte commune, d'exécutions furtives, à
l'aube, sous le dais noir, dans les prisons françaises. Demain, les pages sanglantes de
notre justice seront tournées.
A cet instant plus qu'à aucun autre, j'ai le sentiment d'assumer mon ministère, au sens
ancien, au sens noble, le plus noble qui soit, c'est-à-dire au sens de "service". Demain,
vous voterez l'abolition de la peine de mort. Législateurs français, de tout mon cœur, je
vous en remercie.

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


16

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée répondant au sujet suivant : les années
Mitterrand (1981-1995).

Exercice 2. Rédaction.

Option A. La vie politique sous la Cinquième République (1958-2007).

Chronologie indicative :
1958 : adoption de la constitution de la Cinquième République
Mai 1968 : révolte étudiante et ouvrière
1981 : élection de François Mitterrand
1986 : première cohabitation
2007 : Nicolas Sarkozy succède à Jacques Chirac

Option B. La crise de 1968 et ses conséquences.

Chronologie indicative :
Mai 1968 : mouvement étudiant et ouvrier
Juin 1968 : victoire gaulliste aux élections législatives
1969 : victoire du non au référendum et départ de De Gaulle
Septembre 1969 : discours de Chaban-Delmas sur la « nouvelle société »
1975 : loi autorisant l’IVG

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


17

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

CHAPITRE 11 :
LA VIE POLITIQUE EN ESPAGNE DEPUIS 1939

Problématique :
comment l’Espagne est-elle passée de la
dictature à la démocratie?

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


18

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

I. Le Franquisme (1939-1975)
Quelles sont les caractéristiques de la dictature et comment a-t-elle évolué ?

1. L’établissement de la dictature (1939-1959).

1.1. Les fondements de la dictature.

Un Etat totalitaire et centralisé sur le modèle fasciste :

garanties démocratiques suspendues : constitution de 1931,


Cortés, partis et syndicats (parti et syndicats uniques) ;
esprits contrôlés : censure, propagande et culte de la
personnalité ;
le caudillisme :
• légitimité de Franco : sa victoire lors de la Guerre civile ;
• titre de Caudillo permettant de cumuler honneurs, pouvoirs
et responsabilités : Chef de l’Etat et (longtemps) du
gouvernement, Généralissime de toutes les armées, Chef
national du parti unique (FET-JONS) ;
la répression :
• planifiée pour écraser toute opposition et assurer l’unité en
instaurant un climat de terreur et de dépolitisation ;
• cibles : républicains, socialistes, communistes, anarchistes,
francs-maçons, nationalistes locaux ;
• instruments : mesures légales (Loi de Responsabilités
Politiques de 1938 ou Loi de répression du communisme et
de la maçonnerie de 1940), exécutées par l’Armée via les
Conseils de guerre, prisons, camps et travaux forcés où
les conditions provoquent une surmortalité (prison Modelo
de Barcelone de 1000 détenus à 13000 en 1939 ;
• bilan : 150000 exécutions (50000 après-guerre) et 280000
détenus en 1940 : Companys exécuté le 15/10/1940 ;
la centralisation :
• statuts d’autonomie supprimés : le 5/04/1938, décret
abolissant le Statut catalan ;
• hispanisation de tous les territoires à forte identité :
interdiction de l’usage public et officiel du catalan.

Les soutiens du régime :

les trois piliers institutionnels :


• l’armée : participation au pouvoir et à l’administration ;
• le parti unique FET-JONS et le Mouvement National (1958)
: soutien idéologique, contrôle des médias et de l’accès aux
carrières publiques, organisations de masse (Front des
Jeunesses, Section Féminine, Syndicat Espagnol
Universitaire et Centrale Nationale Syndicaliste ;
• l’Eglise : légitimation d’une dictature se présentant comme
un Etat confessionnel (caractère de croisade accordé au
combat nationaliste) en contrepartie d’un financement
généreux, du contrôle de l’enseignement, de la promotion
des valeurs catholiques dans la société ;

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


19

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

les appuis sociaux :


• soutien de la majorité des élites économiques et des petits
et moyens propriétaires terriens du nord et du centre ;
• refuge des classes moyennes dans l’apolitisme : peu
d’affinités idéologiques avec le franquisme et expérience
traumatisante de révolution sociale pendant la Guerre
civile ;
• même attitude des classes populaires se considérant
souvent comme vaincues de la Guerre civile ;
les différentes familles du franquisme :
• représentées au sein des gouvernements mais à des degrés
variables et avec une constante présence militaire ;
• d’abord : alphonsins, carlistes, phalangistes ;
• avec la défaite de l’Axe (1945), évolution : influence de
groupes d’inspiration national-catholique : Association
Catholique Nationale de Propagandistes prétendant fonder
une « démocratie organique » puis au milieu des années
1950 et début des années 1960 : emprise croissante de
l’Opus Dei.

L’opposition, entre exil et résistance :

l’exil :

la plupart des 450000 républicains se réfugient en France
(Catalogne : 50000 personnes), Amérique latine, URSS ;
• en France beaucoup sont internés dans des camps :
certains tentent de retourner en Espagne, 200000 restent en
exil, les plus politisés étant persécutés durant la 2ème guerre
mondiale (Mauthausen) et rejoignant la résistance ;
• l’exil des institutions politiques républicaines : les Cortés
siègent au Mexique de 1945 à 1977 et la Generalitat se
reforme (d’abord autour d’Irla puis de Tarradellas en 1954) ;
l’opposition et son évolution :
• de 1939 à 1944, difficile reconstitution : tentatives de
reformer clandestinement les principaux partis (PSOE,
PSUC, POUM, ERC) et syndicats (CNT et UGT), création à
Paris du Front National de Catalogne et du Mouvement
Socialiste de Catalogne, foyers de guérilla anarchiste et
communiste dans les Pyrénées, jusqu’en 1952 (invasion du
Vall d’Aran le 18 octobre 1944) ;
• de 1945 à 1947, tentatives d’unification face à l’espoir d’une
intervention alliée : plateformes unitaires (Alliance
Nationale de Forces Démocratiques, 1944), mais
divergences sur la nature du régime et la manière de
s’opposer au franquisme ;
• de 1948 à 1951, démoralisation : non-intervention
occidentale, insurrection impossible (répression et absence
de mobilisation populaire), affaiblissement, division et
parfois disparition en Espagne des forces
antifranquistes (plus de cellules du POUM, de l’UGT, de la
CNT, scissions au PSOE), option de la lutte armée
abandonnée (PCE-PSUC choisissant les luttes sociales) ;

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


20

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

la montée des tensions sociales :


• première vague à la fin des années 1940 des ouvriers face
aux conditions de vie et de travail : dès 1945, conflits dans le
textile et la métallurgie catalans, grèves générales à
Manresa et au Pays Basque en 1946-7, conflit des
tramways de Barcelone aboutissant à une grève générale
en 1951 ;
• mobilisations étudiantes (1956-57) à Madrid et
Barcelone.

1.2. Les étapes de la vie politique.

La seconde guerre mondiale et ses conséquences (1945-1947) :

le franquisme pendant la guerre (1939-1945).


• domination de la FET-JONS : essai devant l’hégémonie des
fascismes de créer un Etat national-syndicaliste,
prépondérance au gouvernement grâce à Serrano Suñer,
(chef de la Phalange, beau-frère de Franco et ministre des
Affaires étrangères) ;
• de la neutralité à la non-belligérance : Franco se déclare
neutre, puis se rapproche de l’Allemagne et de l’Italie qui
cherchent à le faire entrer en guerre (à Hendaye en 1940 et
Bordighera en 1941) et finalement choix de la non
belligérance marqué par un soutien économique
(tungstène) ou symbolique (División Azul), mais pas
militaire ;
• le retour à la neutralité à partir de 1943 : retrait de la
División Azul (1943), discours insistant sur le catholicisme
et l’anticommunisme et atténuation des analogies avec le
fascisme (fin du bras tendu), phalangistes marginalisés
(Serrano Suñer) ;
l’isolement international (1945-1947) :
• l’Espagne sous pression de la communauté internationale :
l’ONU recommande le retrait des ambassadeurs (1946),
rétorsions de la France (fermeture de la frontière) ;
• Franco ne cède pas et mène une politique d’autarcie visant
l’autosuffisance économique : restriction du commerce
extérieur (autorisations administratives) et importations
réduites, politique de l’Institut National d’Industrie (INI) qui
crée des entreprises publiques dans la défense, les
infrastructures, les biens d’équipements (Iberia, Endesa,
Enher, Ensidesa, Seat, RENFE, CTNE) et politique agricole
de contrôle de la production, de la commercialisation, des
prix et de la consommation ;
• conséquences : économiquement et politiquement
l’Espagne est à l’écart de l’aide internationale (plan Marshall)
et des alliances géostratégiques (l’OTAN) ;

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


21

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

évolution idéologique et sortie progressive de l’isolement (1947-53) :


• reconnaissance internationale avec la guerre froide :
pression des EUA pour assouplir les sanctions (retrait des
ambassadeurs annulé), concordat avec le Vatican et
accords avec les EUA (1953) prévoyant une aide financière
et matérielle (prêts et investissements de 465 millions de
dollars en 4 ans) et une coopération militaire (matériel
américain/bases de Torrejón, Morón, Saragosse, et Rota) ;
• en 1951, nouvelle orientation : Franco change de
gouvernement pour faciliter le rapprochement avec le
monde occidental, donnant la majorité des ministères aux
catholiques conservateurs (national-catholicisme) et
promouvant les personnalités favorables à une certaine
ouverture, comme Carrero Blanco ;
les premiers signes d’ouverture (1953-1959) :
• la légitimation de l’Espagne continue : entrée à l’ONU en
1955, à l’OIT en 1956, à l’OECE et au FMI en 1958 ;
• à l’intérieur, dégradation : situation économique difficile
(manque d’aliments, production en lente progression, niveau
de vie bas), mouvements sociaux (1956-1958), des
partisans du régime défendent un changement
d’orientation (fin de l’autarcie, libéralisation) ;
• poursuite de la modification des rapports de force avec le
nouveau gouvernement de 1957 : nouvelle génération de
ministres membres de l’Opus Dei appelés technocrates
partisans d’une modernisation économique (Navarro Rubio,
aux finances et Ullastres au commerce).

1.3. Les institutions de l’État franquiste.

Les institutions sont définies par les lois fondamentales :

1938, Fuero del Trabajo :


• national-syndicalisme, inspiré par la Carta del Lavoro ;
• interventionnisme étatique économique et social ;
1942, Loi constitutive des Cortés :
• votée alors la victoire des Alliés est de plus en plus probable ;
• chambre corporatiste, sans réels pouvoirs parlementaires ;
1945, Fuero de los Españoles :
• promulgué dans le cadre de la conférence de Potsdam ;
• prétend octroyer des droits sans aucune garantie et limités
par « l’unité spirituelle, nationale et sociale de l’Espagne » ;
1945, Loi sur le référendum national : le chef de l’Etat peut soumettre
l’approbation de décisions importantes à référendum ;
1947, Loi de succession à la tête de l’Etat :
• l’Espagne est un royaume mais Franco peut désigner son
successeur à la tête de l’Etat ;
• contexte : affrontement Franco/Juan de Borbón ;
1958, Loi sur les Principes du Mouvement national :
• rappelle les principes cardinaux de l’Etat ;
• oblige les fonctionnaires à prêter serment.

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


22

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

L’organisation des pouvoirs :

Franco concentre les titres et les pouvoirs en tant que Caudillo ;


• nomination des hauts fonctionnaires, des procurateurs aux
Cortés, du secrétaire général du Mouvement ;
• droit de promulguer seul les lois dans les cas d’urgence ;
les Cortés ou l’organisation corporatiste de la volonté nationale :
• procurateurs nommés selon le corporatisme de la démocratie
organique : désignés par le chef de l’Etat (ministres, membres
du Conseil national du Mouvement et de l’organisation
syndicale), désignés pour leurs fonctions (maires des grandes
villes, recteurs d’université, hiérarques catholique), élus par les
syndicats, administrations locales (mairies et députations
provinciales) ; les chefs de familles (1966) ;
• organe de collaboration, sans véritable pouvoir législatif : pas
d’initiative des lois, droit de veto de Franco ;
l’administration territoriale :
• militaire : capitaines généraux et gouverneurs militaires dans
chaque province ;
• civile : gouverneurs civils (nommés par le pouvoir et chefs
provinciaux du Mouvement), maires (nommés par les
gouverneurs et chefs locaux du Mouvement) ;
le pouvoir syndical :
• syndicats regroupés dans l’Organisation Syndicale
Espagnole présidée par un secrétaire général (ministre) ;
• organisation par branches et regroupement vertical, selon les
principes établis par la Loi d’unité syndicale (1940) ;
• tutelle de l’Etat en matière de droits sociaux : pas de
négociations collectives ni de droit de grève, salaires
maintenus bas et profits patronaux élevés.

2. De la modernisation à la crise (1959-1975).

2.1. La réorientation de la politique économique.

Le desarrolismo :

dès 1957 et au long des années 1960, primauté des technocrates :


• nouvelle génération liée à l’Opus Dei et aux élites
économiques ;
• stratégie de modernisation et de rationalisation économique
pour assurer la stabilité du régime ;
changement d’orientation dû au contexte de la fin des années 1950 :
• mauvaise situation économique : réserves de la Banque
d’Espagne épuisées, inflation, déficit des comptes publics ;
• pression des organismes internationaux et croissance
rapide (Trente Glorieuses) du reste de l’Europe occidentale ;
• montée des tensions sociales internes : grèves,
manifestations.

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


23

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

Le plan de stabilisation (1959) :

volonté de corriger la politique économique : fin de l’interventionnisme


étatique et libéralisation des secteurs du commerce et de la finance ;
trois axes prioritaires :
• stabilisation de l’économie : réduction de l’inflation (hausse
des taux d’intérêts, limitation du crédit, gel des salaires) et du
déficit (réforme fiscale pour augmenter les recettes et
restreindre les dépenses) ;
• libéralisation interne : suppression des organismes publics
chargés d’intervenir et libéralisation des prix ;
• libéralisation externe : levée des obstacles aux importations
et attraction des investissements étrangers (convertibilité
peseta, dévaluée de 50% avec le dollar) permettant de recevoir
des crédits extérieurs et d’accéder aux marchés
internationaux.

Les plans de développement :

trois plans quadriennaux (de 1964 à 1975) supervisés par un


Commissaire au plan de développement (López Rodo) ;
planification indicative programmant l’activité du secteur public et
fournissant des informations et des mesures incitatives au privé ;
deux axes forts :
• actions structurelles pour résoudre les problèmes de l’industrie
(taille réduite des entreprises, productivité faible) ;
• pôles de développement : implantation de nouvelles industries
dans des régions peu ou pas industrialisées ;
bilan :
• en général : objectifs fixés non atteints, principalement faute de
ressources publiques ;
• aspects positifs : infrastructures (réseaux électriques,
raffineries) et approvisionnement en produits de base (acier)
profitant au privé et posant les bases de la croissance
industrielle.

2.2. L’évolution du régime : entre réformisme et immobilisme.

Les technocrates au pouvoir :

ascension de Carrero Blanco (vice-président 1967-1973) favorisant les


technocrates (Ullastre, López Rodó) qui progressent à partir de 1962 ;
aussi certains jeunes phalangistes réformistes : Fraga Ibarne ;
les familles traditionnelles du franquisme voient leur influence
décliner.

Objectifs :

modernisation et développement économiques, avec une rénovation


politique (modernisation de l’administration, des lois et institutions) ;
but poursuivi : consolider le régime par la prospérité et un certain
niveau de protection sociale, moderniser pour éviter de démocratiser.

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


24

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

Les réformes législatives :

réforme des outils répressifs du régime pour adoucir son image :


• TOP pour les délits politiques ;
• pas de fin de la répression mais quête de respectabilité
internationale après le scandale Julián Grimau (1963) ;
ouverture en matière de liberté d’opinion et d’expression :
• loi sur la presse (1966) : censure préalable supprimée et
autorisation de publications interdites, même si maintien de
sanctions (amendes, suspension) ;
• loi sur la liberté religieuse (1967) : liberté de culte ;
• loi sur la représentation familiale (1967) : 108 procurateurs
élus aux Cortés par les chefs de famille ;
progrès en matière de relations de travail :
• loi sur les conventions collectives (1958) : négociation des
salaires et conditions de travail entre patrons et ouvriers,
tribunaux professionnels et délégués syndicaux ;
• élections syndicales (1966) : entrisme de syndicalistes
opposants au régime (CCOO et USO) ;
• loi sur la sécurité sociale (1967) : couverture sociale étatique,
premier pas vers un Etat-providence même si encore limité ;
réformes institutionnelles :
• Loi organique de l’Etat (1967) : nouvelle loi fondamentale
approuvée par référendum supprimant la rhétorique fasciste et
confortant le régime (monarchie, pouvoirs du Caudillo, futur
« atado y bien atado » selon Franco) tout en créant la fonction
de chef du Gouvernement (Franco puis Carrero Blanco en
1973) ;
• Loi de succession (1969) : désignation de Juan Carlos qui
provoque un regain de tension entre rénovateurs et
phalangistes.

La poursuite de l’ouverture internationale :

1962 : rejet de l’intégration à la CEE, mais accord préférentiel (1970) ;


l’Espagne accompagne le processus de décolonisation :
• abandon du Maroc (1956), d’Ifni (1969) et indépendance de la
Guinée Équatoriale en 1968 ;
• seul vestige colonial : le Sahara occidental (jusqu’en 1975).

Le triomphe de l’immobilisme :

tournant : révélation du scandale MATESA (1969) impliquant les


membres du gouvernement liés à l’Opus Dei ;
discrédit des technocrates critiqués par les immobilistes qui
obtiennent leur expulsion du gouvernement et un changement
d’orientation ;
vice-président, Carrero Blanco défend le durcissement du régime :
• modification de la Loi sur la presse ;
• forte répression : certains délits politiques jugés par l’armée,
Etat d’exception (1969 et 1970) et Conseil de guerre de
Burgos (1970) qui condamne à mort 6 militants de l’ETA ;

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


25

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

• arrêt du réformisme : projet de Loi sur les associations


politiques bloqué et nouvelle Loi syndicale (1971) qui renforce
la structure du syndicalisme vertical.

2.3. La montée des oppositions et la chute du régime.

L’opposition issue de la société civile :

le monde du travail est le principal foyer d’opposition des années


1960 :
• zones touchées : de tradition ouvrière (Asturies, Barcelone,
Pays Basque) et nouvellement industrialisées (Madrid, Ferrol,
Valence, etc.) ;
• origine : relations de travail, même si politisation fréquente
(grèves illégales) : grève de mineurs des Asturies (1962) qui
s’étend à 500000 ouvriers ;
• essor d’un syndicalisme non officiel : Commissions Ouvrières
(1964), Union Syndicale Ouvrière (USO) proche des
Jeunesses Ouvrières Chrétiennes (chrétiens de gauche) en
1967 ;
le mouvement étudiant est le deuxième foyer : création du Syndicat
Démocratique d’Etudiants (SDEUB) à la UB en 1966.
les associations de riverains sont le troisième foyer : militent pour une
vie de quartier plus digne dans les grandes villes espagnoles ;
autres formes d’opposition :
• Eglise : critiques de l’abbé de Montserrat (1964), participation
d’associations catholiques syndicalisme (JOC), manifestation
de prêtres à Barcelone (1960) ;
• armée : création de l’Union Militaire Démocratique (UMD).

Les forces politiques antifranquistes :

en Catalogne :
• gauche : entrisme du PSUC et constitution d’organisations
socialistes fédérées dans la Commission Coordinatrice des
Forces Politiques de Catalogne ;
• centre-droit : Convergence Démocratique de Catalogne ;
Pays Basque :
• maintien de l’influence du PNV ;
• 1959 : création ETA menant la lutte armée à partir de 1968 ;
sur le plan national :
• gauche : PCE et PSOE qui choisit à Suresnes (1974) une
nouvelle orientation et une direction menée par González ;
• au centre : démocratie chrétienne ;
• 1962 : réunion à Munich (« contubierno ») des principales
forces d’opposition (sauf PCE) et déclaration commune.

La crise politique et l’apogée de l’antifranquisme :

crise provoquée par l’attentat d’ETA contre Carrero Blanco, devenu


président du gouvernement, le 20/12/1973 :
• affrontement entre partisans de l’ouverture (favorables à la
création d’associations politiques au sein du Movimiento) et
partisans de l’immobilisme, dont les plus ultras (militaires et
phalangistes) forment le bunker : Blas Piñar ;

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


26

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

• gouvernement Arias Navarro (01/1974) : tentative d’unir


immobilistes et réformistes avec l’« esprit du 12 février » (loi
municipale, augmentation du nombre et des pouvoirs des
procurateurs, loi sur les associations politiques et syndicales) ;
• pression des ultras pour abandonner les réformes engagées
provoquant la démission des ministres réformistes ;
dégradation du contexte international au sujet du Sahara (1973) :
• tensions entre l’Espagne, les indépendantistes (Front
Polisario), le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie ;
• après la Marche Verte, l’Espagne accepte de quitter le Sahara
occidental en signant l’accord de Madrid le 14/11/1975 ;
apogée de l’antifranquisme :
• montée de l’agitation sociale venue des étudiants et des
ouvriers ;
• organismes unitaires : Assemblée de Catalogne en 1971
(partis, syndicats, groupes culturels et professionnels), le PCE
favorise la Junte Démocratique d’Espagne (1974) et le PSOE
la Plateforme de Convergence Démocratique (1975) ;
• Coordination Démocratique (Platajunta) groupant en 1976
communistes, socialistes, républicains, démocrates-chrétiens,
monarchistes, nationalistes locaux derrière un programme :
amnistie, libertés civiles, politiques et syndicale ;
• violence politique intensifiée : attentats d’ETA et de terroristes
d’extrême-gauche (FRAP, GRAPO) et forte répression
(exécutions de Puig Antich en 1974, état d’exception permanent
en 1975, 5 exécutions de militant d’ETA et du FRAP).

Malade, Franco voit son état s’aggraver en 1973-74 : le 20/11/1975, il décède.

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


27

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

Vers l’épreuve externe

Exercice 1. Commentaire de documents.


Option A.

Document 1. Photographie prise dans les années 1940.

L’affiche porte le slogan : « Franco, Guide de Dieu et de la Patrie. Le premier


vainqueur au monde du bolchévisme sur le champ de bataille ».
(Source : EFE, http://elpais.com)

Document 2. Sentence du Conseil de guerre, Barcelone, 1940.


Attendu : qu’au moment du déclenchement du Glorieux Mouvement National, l’accusé,
Lluís Companys, a continué a exercer sa fonction de président de la Generalitat,
s’opposant fermement au triomphe du Soulèvement, et que dans ce but il a organisé
des réunions dans les services de la Generalitat au cours desquelles fut prise la
décision de distribuer des armes utilisées par les milices du Front Populaire pour
affronter l’armée nationale […].
Que l’accusé n’a pas cherché à réprimer les désordres et crimes, assassinats, vols,
saccages et autres agressions de tous types auxquels se sont livrés les groupes de
gauche […].
Que présidant le gouvernement de la Generalitat il a largement légiféré sur tous types
de matières […].
Nous prononçons la condamnation de l’ex-président du gouvernement dissout de la
Generalitat, Lluís Companys i Jover, en tant que coupable du délit de rébellion
militaire, à la peine de mort.

Questions :
a) Présenter chaque document et indiquer son idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir des documents proposés et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée montrant en quoi que le régime
franquiste est totalitaire entre 1939 et 1959.

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


28

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

Option B. Visite d’Eisenhower en Espagne, 1959 (http://www.historiasiglo20.org).

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée répondant au sujet suivant : la politique
extérieure du régime franquiste (1939-1975).

Exercice 2. Rédaction.
Option A. L’opposition au régime franquiste (1939-1975).

Chronologie indicative :
1944 : création de l’Alliance Nationale des Forces Démocratiques
1956-57 : mouvements étudiants à Barcelone et Madrid
1962 : Contubierno de Munich
1973 : attentat d’ETA contre Carrero Blanco
1974 : congrès de Suresnes du PSOE

Option B. Le gouvernement des technocrates (1959-1973).

Chronologie indicative :
1959 : plan de stabilisation
1963 : création du TOP
1966 : loi sur la presse
1970 : accord préférentiel avec la CEE
1969 : scandale MATESA

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


29

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

II. La transition démocratique (1975-1982)


Comment le passage de la dictature à la démocratie s’est-il effectué en Espagne ?

1. La marche vers la démocratie (1975-1978).

1.1. Les gouvernements de l’après-franquisme : de l’immobilisme au réformisme.

Le gouvernement d’Arias Navarro :

l’après-Franco :
• le 22/12/1975, Juan Carlos est proclamé roi d’Espagne ;
• il décide de prolonger Arias Navarro au gouvernement qui
intègre certains réformistes : Manuel Fraga.
• Arias Navarro maintient son programme et « l’esprit du 12
février » ;
une forte pression populaire :
• forces coalisées de l’opposition : sur le plan national, la
Coordination Démocratique réclame une rupture
démocratique avec un gouvernement provisoire et des
élections générales, et en Catalogne, après l’Assemblée de
Catalogne, se forme le Conseil des Forces Politiques de
Catalogne (1975) ;
• série de mouvements populaires réclamant des libertés,
l’amnistie et des statuts d’autonomie, souvent à partir de
grèves : grèves générales (Catalogne et Pays Basque hiver
1975-1976), manifestations du 1er et 8 février à Barcelone.

Le réformisme du premier gouvernement Suárez :

la pression des réformistes :


• partisans d’un pacte avec l’opposition pour impulser une
réforme progressive de l’Etat à partir des institutions ;
• pression sur le roi et son entourage pour obtenir le départ
d’Arias Navarro qui est contraint à démissionner le
30/06/1976 ;
le gouvernement d’Adolfo Suárez :
• Arias est remplacé par un réformiste du Mouvement : Suárez ;
• une série de décisions sont prise pour favoriser l’ouverture :
contacts avec l’opposition facilités par une loi graciant certains
prisonniers politiques et Loi de réforme politique approuvée
par les Cortés et soumise à référendum le 15/12/1976 : 80% de
oui.

1.2. La construction de l’Etat démocratique.

La poursuite du processus de démocratisation :

la préparation des élections législatives :


• multiplication des contacts avec l’opposition démocratique au
milieu des mobilisations populaires ;
• série de décrets de démocratisation : liberté syndicale
et légalisation des partis (sauf PCE, PSUC et Esquerra jusqu’en

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


30

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

avril-mai 1977), amnistie pour les prisonniers politiques,


dissolution du TOP et des principales institutions franquistes ;
• monarchie légitimée : renonciation de Juan de Bourbon ;
les élections législatives du 15 juin 1977 :
• forces politiques : partis de l’opposition antifranquiste, UCD de
Suárez (centre) et Alianza Popular de Manuel Fraga (droite) ;
• résultats : victoire de l’UCD (34%) devant le PSOE (29%),
victoire de la gauche en Catalogne dominée par les socialistes
(28%), le PSUC (18%), puis UCD et PDC de Pujol (16,8%) ;
• sans majorité absolue, Suárez forme le premier gouvernement
démocratique espagnol ;
la constitution de 1978 :
• élaborée grâce au consensus entre forces politiques et à l’esprit
de réconciliation : loi d’amnistie politique d’octobre 1977.
• texte adopté par référendum le 6 décembre 1978 (88,5%) :
démocratie (monarchie parlementaire, armée soumise au
pouvoir civil, droits et libertés, abolition de la peine de mort,
Etat non confessionnel), principes économiques et
sociaux (reconnaissance de l’économie de marché, mais
possibilité d’intervention publique), droit à l’autonomie de
nationalités et régions, avec possibilité d’un statut et
d’officialiser leur langue propre.

La naissance de l’Etat des autonomies :

demande d’autonomie en Catalogne :


• aux législatives, 77% des Catalans votent pour des partis
demandant la récupération du statut d’autonomie ;
• l’Assemblée des Parlementaires Catalans (juin 1977) reprend
ces revendications : restauration de la Generalitat et retour de
Tarradellas, dérogation de la loi abolissant le statut de 1932,
gouvernement provisoire ;
• pression populaire : manifestations du 11/09/1976 à Sant Boi et
en 1977 à Barcelone (1 million de personnes) ;

réponse favorable du gouvernement :


• après négociation avec Tarradellas, Suarez rétablit la
Generalitat et permet son retour d’exil ;
• en décembre 1977, la Generalitat provisoire est formée par
toutes les forces parlementaires catalanes (sauf AP) : peu de
compétences mais quelques décisions
importantes (enseignement obligatoire du catalan) et création de
la Commission Mixte de Transferts Etat-Generalitat pour
donner un contenu politique ;
avancées vers l’autonomie dans d’autres régions :
• 6/01/1978 : Conseil Général Basque dominé par le PNV et le
PSOE et présidé par le socialiste Ramón Rubial (lehendakari) ;
• mars 1978, Junte Provisoire de Galice à l’initiative de l’UCD ;
adoption des statuts d’autonomie et formation des CCAA :
• la Constitution rend possibles les Communautés
Autonomes (voie rapide avec l’art. 151 pour les nationalités
historiques, la Navarre et l’Andalousie ou plus lente avec
l’art.143) et 17 Communautés naissent de 1979 (Pays Basque)
à 1995 (Ceuta et Melilla) ;

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


31

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

• en Catalogne, commission pour rédiger le Statut de Sau


approuvé par l’Assemblée de Parlementaires et présenté aux
Congrès des Députés en mars 1979 puis approuvé par les
Cortés en décembre 1979 après référendum en Catalogne le
15 octobre 1979 (88,1%) : nationalité catalane et droit à
l’autogouvernement, 2 langues officielles (castillan /catalan),
Generalitat et Tribunal Supérieur de Justice, compétences
exclusives (droit civil) et partagées (justice).

1.3. Les défis de la démocratie.

La crise économique :

un contexte de crise économique internationale :


• la récession s’installe vers 1974 avec le 1er choc pétrolier :
baisse des exportations et des investissements étrangers,
moins de devises issues du tourisme et retour
d’émigrants plus crise industrielle (chômage, croissance
ralentie et inflation) ;
• conséquences graves en Catalogne : effets plus prononcés
que dans le reste de l’Espagne : chômage (8,1% en 1973 à
19,9% en 1982), baisse de l’immigration intérieure, stagnation
démographique ;
les Pactes de la Moncloa :
• les principaux partis et organisations syndicales décident en
octobre 1977 de réduire l’inflation et répartir équitablement
l’effort face à la crise ;
• mesures adoptées : contrôle des prix (peseta dévaluée,
contrôle des dépenses, de la consommation d’énergie et des
salaires) et réformes de structure (assouplissement du droit du
travail, IRPF, réforme de la sécurité sociale par l’extension de
l’assurance chômage et de santé, ainsi que des retraites.

Les obstacles à la démocratie :

l’extrême-droite :
• organisations préparant un coup d’Etat, comme les Guerrilleros
de Cristo Rey ou Triple A : 5 avocats assassinés rue Atocha de
Madrid (1977) ;
• conspirations militaires : Opération Galaxie (1978) ;
l’extrême-gauche : GRAPO/FRAP poursuivent leurs actions violentes ;
le terrorisme basque d’ETA :
• refus de la constitution de 1978 ;
• campagne d’attentats : 77 morts en 1979 et 95 en 1980.

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


32

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

2. La consolidation de la démocratie (1978-1982).

2.1. Le second gouvernement UCD.

La victoire d’UCD et le troisième gouvernement Suárez :

après la constitution, Suárez dissout les Cortés et provoque de


nouvelles élections législatives avec un résultat très proche de 1977 :
• au niveau national : UCD (sans majorité absolue), PSOE, puis
PCE, défaite de la Coalition Démocratique ;
• en Catalogne : PSC et PSUC majoritaires, CiU et UCD ;
troisième gouvernement Suárez (UCD) qui poursuit dans la voie du
précédent : continuité des Pactes de la Moncloa, comme le Statut des
Travailleurs (1980).

Un gouvernement affaibli et contesté :

dissensions internes à l’UCD et critique du leadership de Suárez ;


tendance renforcée par les défaites électorales :
• municipales de 1979 : en Catalogne, majorité des conseils
municipaux pour le Pacte de Progrès (PSC, PSUC, CiU, ERC) ;
• élections autonomiques au Pays Basque et en Catalogne où
l’UCD perd la moitié des votes recueillis en 1979 ;
l’opposition au gouvernement Suárez est de plus en plus offensive :
motion de censure du PSOE repoussée de justesse en mai 1980 ;

Suárez démissionne le 29/01/1981 :


• par lassitude personnelle ;
• sous la pression de l’opposition, de son parti, de secteurs de
l’armée et du monde de l’entreprise.

2.2. Le coup d’Etat du 23-F.

Le déroulement du coup d’Etat :

séance parlementaire du 23 février 1981, lors du vote sur l’investiture


du nouveau Président du gouvernement (UCD), Calvo Sotelo ;
personnes impliquées : le lieutenant-colonel de la Garde Civile Tejero
et des chefs militaires (capitaine général Milans del Bosch) ;
objectif : paralyser la démocratisation par hostilité à la démocratie
au processus autonomique, et à la réforme annoncée de l’armée.

La démocratie renforcée :

intervention décisive du roi dans la nuit du coup provoquant l’échec de


la conjuration militaire ;
27 février : manifestations nombreuses marquant l’attachement de la
majorité des Espagnols à la démocratie.

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


33

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

2.3. Le déclin progressif de l’UCD.

Le gouvernement de Calvo Sotelo :

après le coup d’Etat, Calvo Sotelo est investi chef du gouvernement à la


tête d’une UCD de plus en plus divisée ;
politique en continuité avec celle des gouvernements précédents :
• à l’intérieur, poursuite des réformes du monde du travail
(Accord National sur le Travail), de modernisation de la société
(divorce) et du processus autonomique (Loi Organique
d’Harmonisation du Processus Autonomique, 30/07/1982) ;
• à l’extérieur, politique d’intégration internationale : demande
d’entrée dans l’OTAN (30/05/1982).

La crise de l’UCD et la défaite électorale de 1982 :

division croissante de l’UCD qui finit par exploser : Suárez crée le


Centre Démocratique et Social (CDS) en mai 1982 ;
28 août 1982 : Calvo Sotelo décide de dissoudre les Cortés.

Octobre 1982 : les législatives donnent la majorité absolue au PSOE dont le


leader, Felipe González, forme le nouveau gouvernement.

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


34

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

Vers l’épreuve externe

Exercice 1. Commentaire de documents.


Option A. Préambule de la constitution espagnole de 1978.
La Nation espagnole, souhaitant établir la justice, la liberté et la sécurité et promouvoir
le bien de tous ceux qui la composent, proclame, souverainement, sa volonté de :
Garantir la coexistence démocratique dans le cadre de la Constitution et des lois,
conformément à un ordre économique et social juste ;
Consolider un État de droit qui assure le règne de la loi comme expression de la
volonté populaire ;
Protéger tous les Espagnols et tous les peuples d'Espagne dans l'exercice des droits
de l'homme, de leurs cultures et de leurs traditions, de leurs langues et de leurs
institutions ;
Promouvoir le progrès de la culture et de l'économie pour assurer à tous une qualité de
vie digne ;
Établir une société démocratique avancée ;
Et contribuer au renforcement des relations pacifiques et d'une coopération efficace
entre tous les peuples de la Terre.

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée expliquant en quoi l’adoption de la
constitution de 1978 marque une étape décisive dans l’établissement de la
démocratie espagnole.

Option B. Manifestation réprimée à Barcelone, 1976 (http://www.elperiodico.com).

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


35

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée répondant au sujet suivant : l’Espagne,
de la dictature à la démocratie (1975-1978).

Exercice 2. Rédaction.

Option A. La transition démocratique (1975-1982).

Chronologie indicative :
Décembre 1975 : Juan Carlos proclamé roi d’Espagne
Décembre 1976 : Loi de Réforme Politique adoptée grâce au gouvernement Suárez
Décembre 1978 : adoption de la Constitution
23/02/1981 : tentative avortée de coup d’Etat
Octobre 1982 : victoire du PSOE aux législatives

Option B. Les obstacles vers la démocratie en Espagne (1975-1982).

Chronologie indicative :
Juin 1976 : démission d’Arias Navarro
Janvier 1977 : tuerie d’Atocha
Octobre 1977 : Pactes de la Moncloa et loi d’amnistie politique
1979-1980 : vague d’attentats d’ETA
23/02/1981 : tentative avortée de coup d’Etat

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


36

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

III. L’Espagne en démocratie (1982-2008)


Quelles sont les principales étapes de la vie politique sous la démocratie ?

1. Les gouvernements socialistes (1982-1996).

La victoire de 1982 et ses conséquences :

le PSOE sort vainqueur des législatives devant Alianza Popular, CiU,


UCD et le PCE (plus tard Izquierda Unida) ;
le gouvernement est confié au leader socialiste : González ;
les socialistes conservent le pouvoir durant 4 législatures :
• les trois premières avec la majorité absolue ;
• à partir de 1993 avec une majorité relative et le soutien des
nationalistes basques et catalans.

Le temps des réformes :

série de réformes économiques pour lutter contre la crise et adapter


l’Espagne aux exigences du marché et de la CEE :
• réforme du système bancaire et lutte contre l’inflation ;
• reconversion des secteurs traditionnels entraînant des conflits :
Hauts-Fourneaux de la Méditerranée, chantiers navals de
Galice, Pays-Basque et Andalousie ;
réformes sociales pour faire progresser l’État-providence :
• libéralisation de l’avortement ;
• réformes éducatives : Loi de Réforme Universitaire (1983 :
autonomie des universités), LODE (1985) puis LOGSE (1990)
allongeant l’obligation scolaire à 14 puis à 16 ans ;
réformes politiques et institutionnelles prolongeant la constitution :
• processus autonomique : Loi sur le Processus
Autonomique (1983) adoptée après blocage de la LOAPA ;
• réforme de l’armée soumise au pouvoir politique ;
• contre ETA : Pacte d’Anjuria Enea (1988) entre toutes les
forces démocratiques basques contre la violence terroriste ;
• processus d’adhésion à la CEE (1985) officielle en 1986.

L’usure du pouvoir :

le difficile dialogue social :


• opposition syndicale aux reconversions : grève générale
(1988) ;
• tentative de réponse : assistance sanitaire universelle et
gratuite, Pacte de Tolède pour garantir la viabilité des retraites ;

les difficultés politiques :


• dissensions au PSOE et au gouvernement entre González et
Guerra ;
• scandales de corruption impliquant des personnalités liées au
pouvoir : Juan Guerra ;
• scandale de la « guerre sale » menée contre ETA par les GAL ;

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


37

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

la crise économique :
• 1992 : début d’une nouvelle récession mondiale ;
• en Espagne : nouvelle hausse du chômage et de l’inflation.

2. La droite au pouvoir (1996-2004).

Le centrisme du premier mandat :

les élections de 1996 obligent le Parti Populaire (1989 à partir


d’Alianza Popular) à mener une politique centriste :
• pas de majorité absolue ;
• le nouveau président du gouvernement Aznar doit chercher le
soutien des nationalistes (CiU, Coalición Canaria et le PNV) ;
objectif principal, résoudre la crise économique et les 23% de
chômage ;
• préparation à l’entrée dans la zone euro ;
• vague de privatisations pour équilibrer les comptes publics ;
tensions avec le PNV sur la question basque aboutissant à une rupture
de l’équilibre antérieur : Pacte de Lizarra entre nationalistes (1998).

La droitisation du second mandat :

victoire aux législatives de 2000 donnant la majorité au PP qui mène


une politique à droite :
• mesures modifiant l’héritage socialiste : Loi sur les Étrangers,
Loi Organique Universitaire, Loi Organique de Qualité
Éducative (LOCE), et Loi sur les Partis ;
• mesures de modernisation : suppression du service militaire ;
• polémiques érodant la popularité du gouvernement : Plan
Hydrologique National, gestion de la crise du Prestige (2002) ;
une politique extérieure contestée : appui à l’invasion de l’Irak (2003).

3. Le retour des socialistes au pouvoir (2004-2008).

Les élections de 2004 et leurs conséquences :

attentats du 11 mars : forte mobilisation contre la gestion du


gouvernement et son action en Irak en plein campagne électorale ;
victoire du PSOE permettant à Zapatero de devenir chef du
gouvernement.

Un changement de cap idéologique :

réorientation de la politique internationale : retrait des troupes d’Irak ;


mesures sociétales : Loi d’égalité hommes-femmes, sur la
Dépendance, assouplissement du divorce, mariage homosexuel,
régularisation de sans-papiers ;
poursuite de la politique des autonomies : rénovation de certains
statuts (Andalousie, Valence, Catalogne).

Aux élections de 2008, le PSOE et Zapatero sont maintenus au pouvoir, mais


l’Espagne est sévèrement touchée par la crise financière partie des États-Unis.

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


38

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

Vers l’épreuve externe

Exercice 1. Commentaire de documents.


Option A. Discours d’investiture de Felipe González, 1982.
Le gouvernement respectera et fera respecter la loi. […] La crise générale qui
s’additionne aux déficiences de notre économie, héritées du passé, nous place face à
quatre déséquilibres fondamentaux : le chômage […], l’inflation […], le déficit de la
balance des paiements […], et le déficit des administrations publiques. Nous
travaillerons avec acharnement pour aplanir les obstacles qui empêchent encore notre
pleine intégration dans la Communauté européenne. […] Nous examinerons avec
attention les conditions de notre relation de défense et de coopération avec les États-
Unis et nous réétudierons avec toute la rigueur nécessaire pour défendre nos intérêts
et notre dignité la décision du gouvernement précédent au sujet du Traité de
l’Atlantique Nord.

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée expliquant en quoi ce discours expose
les principales questions politiques traitées par Felipe Gonzalez à partir de son
arrivée au pouvoir en 1982.

Option B. Photographie du sommet des Açores en mars 2003 : sont présents


Bush (EUA), Blair (RU), Barroso (Portugal) et Aznar (Espagne).

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée répondant au sujet suivant : la politique
extérieure du gouvernement Aznar et ses conséquences.

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


39

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

Exercice 2. Rédaction.

Option A. Les étapes de la vie politique espagnole depuis 1982.

Chronologie indicative :
1982 : victoire du PSOE aux élections législatives
1986 : entrée de l’Espagne dans la CEE
1996 : gouvernement Aznar
2004 : défaite du PP et formation du gouvernement Zapatero
2008 : réélection de Zapatero

Option B. La droite au pouvoir entre 1996 et 2004.

Chronologie indicative :
1996 : victoire du PP aux élections législatives
1998 : rupture du Pacte d’Anjuria Enea et conclusion du Pacte de Lizarra
2000 : le PP obtient la majorité absolue aux Cortés
11/03/2004 : attentats islamistes à Madrid
14/03/2004 : défaite électorale du PP

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


40

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

CHAPITRE 12 :
ÉCONOMIE, SOCIÉTÉ ET CULTURE
EN FRANCE ET EN ESPAGNE
DEPUIS L’APRÈS-GUERRE

Problématique :
quelles mutations économiques, sociales et
culturelles se sont-elles produites en France et
en Espagne depuis le milieu du XXº siècle ?

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


41

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

I. Les transformations économiques, sociales


et culturelles en France depuis 1945.
Quelles sont les transformations économiques, sociales et culturelles qui se sont
opérées en France depuis la fin de la Seconde guerre mondiale ?

1. Les transformations économiques.

1.1. Les grandes phases de l’évolution économique.

La France de l’après-guerre à reconstruire :

un pays dévasté et appauvri :


• bilan humain : pertes humaines directes (tués) et indirectes
(départs et déficit de naissance) de 1 450000 personnes ;
• bilan matériel : infrastructures majoritairement détruites : (2/3
du réseau de chemin de fer endommagé), pénurie de
logements dans certaines régions (sans-abris, bidonvilles),
productions agricole et industrielle en baisse,
appauvrissement (PIB de 1945 : 40% du PIB de 1939) ;
moyens de la reconstruction :
• application du programme du Conseil National de la
Résistance : nationalisations dans l’énergie (gaz et électricité,
charbon) ou l’économie (banque de France, Renault), création
de la Sécurité sociale en 1945 ;
• planification de l’économie menée par Jean Monnet objectifs
fixés pour 5 ans (période 1948-1952) et coordination avec l’aide
américaine (plan Marshall) selon des priorités : charbon, acier,
ciment, électricité, tracteurs ;
résultats :
• la production industrielle retrouve en 1950 le niveau d’avant-
guerre et le dépasse rapidement ;
• hausse de la production agricole ;
• poursuite de la croissance de la population : Baby-boom.

Les Trente Glorieuses (1945-1973) :

caractéristiques du boom économique :


• presque trente ans de croissance économique soutenue,
surtout à partir de 1950 : plus de 5% de croissance moyenne du
PIB ;
• secteurs en pointe : bâtiment et travaux publics, industrie ;
facteurs explicatifs :
• croissance de l’ensemble des pays développés à économie
libérale reliés à l’économie nord-américaine : plan Marshall ;
• accès facile aux énergies fossiles (pétrole) et diffusion massive
de leurs dérivés (plastiques) ainsi que de nombreuses
innovations : machinisme, transistors, électroménager ;
• dynamisme démographique et fort capital humain
(éducation) ;
conséquences :
• plein-emploi et hausse des salaires et du pouvoir d’achat ;
• développement des exportations ;

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


42

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

• diffusion massive de biens d’équipement : voiture, télévision,


machine à laver, réfrigérateur.

Du ralentissement à la crise (1973-2008) :

depuis les chocs pétroliers de 1973 et de 1979, la croissance a


globalement diminué :
• moyenne de 2,5% (1973-1990), puis de 2% (1990-2008) ;
• phases de dépression plus accentuées : 1976 et 1994 ;
• hausse forte du taux de chômage : 3 millions en 1993 ;
la mondialisation de l’économie :
• a ouvert l’économie française à la concurrence de pays
produisant moins cher ;
• a imposé une reconversion aux secteurs traditionnels : mines,
métallurgie, textile ;
à partir de 2008, la crise venue des États-Unis frappe l’économie : PIB
2009 négatif (-2,5%) ;
la France reste une puissance économique : 5ème rang mondial en
2010.

1.2. L’évolution des secteurs économiques.

Une industrie en mutation :

une puissance industrielle qui a dû s’adapter :


• la France tient le 6ème rang mondial pour la production
industrielle et le 5ème des pays exportateurs de biens
industriels ;
• situation énergétique contrastée : relative autonomie grâce au
nucléaire (75% de l’électricité produite) mais forte dépendance
en hydrocarbures ;
• firmes multinationales montrant l’évolution des secteurs :
diminution des secteurs traditionnels (textile, sidérurgie,
électroménager) qui ont licencié massivement ou délocaliser,
déclin progressif de l’automobile, dynamisme des hautes
technologies (T.I.C., aéronautique et aérospatiale, pharmacie) ;
profonde transformation de la structure productive :
• baisse de la part de l’industrie dans la valeur ajoutée de la
France : de 24% (en 1980) à 14% (en 2008) du PIB ;
• baisse du nombre d’emplois industriels : 24,3% de la population
active ;
• modification de la population active industrielle : moins
d’emplois peu qualifiés, plus de postes très qualifiés.

Les bouleversements du monde agricole :

une puissance agricole :


• la France est le 6ème producteur agricole au monde, le 1er en
Europe, le 2nd pays exportateur derrière les E.U.A. ;
• agriculture intégrée à une industrie puissante, portée par de
grandes multinationales : l’industrie agroalimentaire (I.A.A.) ;
de profondes transformations :
• modernisation après 1945 et passage à une agriculture
productiviste impulsée par l’Etat et les institutions

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


43

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

européennes : mécanisation, sélection des semences et des


espèces, utilisation d’engrais, de pesticides et irrigation ;
• des conséquences contrastées : hausse et modernisation de
la production agricole, disparition de nombreuses petites
exploitations et chute du nombre d’actifs agricoles (3,8% de
la population active), impact environnemental négatif.

L’essor des services :

un secteur en croissance :
• le premier secteur en France, en progression constante
depuis 1945 : ¾ des actifs aujourd’hui ;
• encore créateur d’emplois et contribue le plus à la croissance :
77,5% du PIB en 2008 ;
un secteur très diversifié :
• les services publics (Etat et collectivités territoriales) ont une
place importante : beaucoup sont non-marchands (1/3 des
emplois de services) ;
• les services privés sont eux aussi nombreux et variés : services
aux personnes (commerce) ou aux entreprises (publicité) ;
• poids important du tourisme et des activités annexes : 6,7% du
PIB, 1ère destination touristique mondiale.

2. Les mutations sociales et culturelles.

Le nouveau visage de la population française :

du Baby-boom au Papy-boom :
• entre 1942 et 1974, le taux de fécondité est élevé : la
population française augmente et rajeunit ;
• cette tendance est ralentie après 1974 : la population française
vieillit et le taux de fécondité reste élevé, même s’il ne permet
pas totalement un renouvellement de population, mais sa
croissance continue (54 millions en 1981 à 64,5 en 2012) ;
l’impact de l’immigration :
• après une première vague suite à la première guerre mondiale,
l’immigration reprend sous les Trente Glorieuses : d’abord
immigration de travail suscitée par la pénurie de main-d’œuvre,
puis regroupement familial aboutissant à un poids important
dans la population française (11,1% en 2010) ;
• impact culturel important : forte proportion de Français issus
de l’immigration (26% pour les 25-54 ans), posant la question
des religions et des traditions des populations d’origine
immigrée face à la laïcité (loi de 2004 sur les signes religieux à
l’école, polémiques autour de la burka) ;
une population mieux éduquée et tertiarisée :
• hausse générale du niveau éducatif : de 20% à 76,7% de
bacheliers par génération ;
• modification de la répartition socioprofessionnelle : chute du
nombre d’actifs agricoles et baisse du nombre d’ouvriers,
hausse considérable du nombre de travailleurs du tertiaire ;
• part dominante d’urbains et périurbains : 77,5% ;

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


44

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

une révolution de la condition féminine et de la famille :


• libération des femmes : plus de femmes au travail (de 50% en
1975 à 64% en 2005), égalité juridique (droit de vote en 1945,
disparition de la « puissance paternelle » dans le Code civil
en 1970), maîtrise de leur corps et de leur
sexualité (contraception, I.V.G. en 1975) ;
• modification profonde des structures familiales : libéralisation
et progression du divorce, nouvelles formes
d’union (concubinage, PACS, mariage homosexuel) et de
famille (monoparentales, recomposées, homoparentales).

Une société de consommation et de loisirs :

la société de consommation :
• facteurs explicatifs : hausse de la productivité du travail (le
pouvoir d’achat des familles a augmenté) et orientation de la
consommation vers des biens d’équipement durables ou
non ;
• caractéristiques : explosion de l’équipement domestique et
des biens de consommation, encouragé par la publicité et
l’accès au crédit, certaines parties de la population devenant
des cibles commerciales (jeunes, séniors) ;
l’essor des loisirs :
• progression du temps libre : réduction progressive du temps
légal de travail (39 heures en 1981 puis 35 heures en 2000),
augmentation des congés payés (15 jours en 1936 à 5
semaines) ;
• démocratisation de la culture et des loisirs : boom du tourisme
de masse (années 1960), culture de masse (cinéma,
télévision).

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


45

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

II. Les transformations économiques, sociales et


culturelles en Espagne depuis 1939
Quelles sont les transformations économiques, sociales et culturelles qui se sont
opérées en Espagne depuis la fin de la Guerre civile ?

1. Économie, société et culture sous Franco : de la pauvreté à la modernisation.

1.1. L’Espagne pauvre (1939-1959).

Les effets de la guerre et de l’autarcie :

la pénurie :
• baisse de la production et de la productivité agricoles : au
niveau de productivité du début du XXº siècle ;
• effondrement du commerce extérieur ;
• maintien du rationnement (jusqu’en 1952) et d’une économie de
pénurie, alimentant le marché noir (prix trois à quatre fois
supérieurs au cours officiels) ;
• effondrement de la production de biens de consommation, non
soutenue par l’Etat (moins d’accès aux matières premières,
restrictions énergétiques) ;
appauvrissement généralisé de la population :
• perte de pouvoir d’achat par le maintien de bas salaires et de
la hausse continue des prix (coût de la vie à Barcelone multiplié
par 5,4 entre 1937 et 1950, salaires multipliés par 2,7) ;
• population touchée par la faim et la précarité : bidonvilles aux
alentours de Madrid, Barcelone, Valence ou Bilbao ;
• impact démographique de la pauvreté : taux de mortalité élevé
(en 1941 : 18,7/1000, mortalité infantile : 14/1000), limitation de
l’espérance de vie (1945 : 47 ans pour les hommes et 53 ans
pour les femmes), croissance démographique presque nulle.

Culture et société dans l’Espagne franquiste :

l’instrumentation de la morale catholique :


• prééminence de l’Eglise dans les étapes marquantes de
l’existence : cérémonies religieuses à valeur légale (baptême,
mariage, enterrement), interdiction du mariage civil, du divorce
et de l’avortement ;
• contrôle sur l’éducation primaire et secondaire : cours de
religion obligatoires ;

le contrôle des esprits par l’État et le Mouvement national :


• endoctrinement à l’école : matière de Formation de l’Esprit
National ;
• puritanisme dans toutes les activités (mode, mœurs, etc.) et
censure de toutes les productions culturelles ;
• modèle patriarcal au sein de la famille : retour au Code civil de
1889 prévoyant l’infériorité juridique de la femme.

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


46

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

1.2. La croissance et ses conséquences (1959-1975).

Entre 1959 et 1973, l’économie espagnole croît à un rythme très élevé (2ème derrière
le Japon parmi les pays de l’OCDE).
Le développement naît d’une productivité élevée : bas salaires, importations de
technologie, capitaux étrangers investis.
La hausse de la productivité permet une baisse des prix qui favorise les exportations
et le fort taux d’emploi permet une hausse de la consommation de biens de
consommation durables.

Une industrialisation accélérée :

toutes les branches progressent mais c’est la métallurgie qui est le


moteur de la croissance (liée à l’automobile, à l’électroménager et à la
mécanique) : en Catalogne, vers 1964, la métallurgie dépasse le textile ;
croissance également significative des secteurs traditionnels très
compétitifs du fait des bas salaires : textile, chaussures, meubles ;
répartition géographique :
• croissance la plus intense dans les zones anciennement
industrialisées : Biscaye, Catalogne (23% du total), Asturies ;
• industrialisation de régions nouvelles en croissance : Madrid
(14% du total) et les nouvelles enclaves industrielles du Levant
(Alicante et Valence), d’Andalousie (Séville et Cadix), de Galice
(El Ferrol) ou de Castille (Burgos et Valladolid).

Reconversion de l’agriculture traditionnelle :

traditionnellement : main-d’œuvre abondante, salaires bas, demande


faible, locale et peu diversifiée, productivité faible du fait de la taille des
exploitations (minifundios et latifundios) ;
les effets de l’industrialisation :
• exode rural qui diminue la population active agricole (moins
deux millions) et fait augmenter les salaires ;
• mécanisation des exploitations et emploi d’engrais chimiques
(qui renforcent l’exode rural) ;
• diversification de la demande : moins de céréales et de
légumes, plus de produits d’élevage (lait-viande) et de fruits ;
• le gouvernement favorise le remembrement dans les régions
céréalières et les travaux d’irrigation.

L’essor du tertiaire :

années 1960 : le poids des services augmente avec l’urbanisation et


le boom touristique qui joue un rôle moteur :
• essor du flux de touristes étrangers avec la croissance
économique européenne, la généralisation des congés payés et
l’attractivité de l’Espagne (soleil, plages, prix bas) ;
• origine : Allemands, Français, Hollandais, Belges et Suisses ;
• destination : 30% vers la Catalogne (34 millions en 1973) ;
forte croissance du secteur bancaire : profite de la croissance pour
investir dans les entreprises industrielles ;

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


47

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

hausse des échanges internationaux :


• augmentation des échanges en volume ;
• composition des échanges modifiée : exportations de produits
manufacturés, importations de biens d’équipement, matières
premières dont énergie et dérivés ;
• conséquence : balance commerciale déficitaire.

Le financement extérieur, moteur de la croissance :

flux de financement extérieurs : clef de la croissance des années


1960 ;
ressources :
• capitaux venus surtout d’Europe occidentale tournés vers
l’industrie attirés par les conditions favorables (salaires bas,
peu de pression fiscale, peu de conflits sociaux) ;
• devises apportées par les touristes ;
• envois de fonds des émigrants espagnols vers leurs familles.

Les limites de la croissance :

croissance déséquilibrée de l’industrie et des services poussant à


l’émigration et à l’exode rural ;
faiblesse des dépenses en recherche et du secteur financier d’où
dépendance vis-à-vis de la technologie et des investissements
étrangers ;
malgré la hausse de 40% du PIB/hab. niveau de vie inférieur aux pays
industrialisés d’Europe :
• richesses mal réparties, faute de fiscalité moderne et
progressive ;
• développement des infrastructures limité (industrie-tourisme).

Les bouleversements démographiques et sociaux :

la croissance démographique :
• années 1960, croissance démographique la plus forte du
siècle : de 30,4 à 33,8 millions d’habitants ;
• causes : chute de la mortalité, surtout infantile (de 6,3 à
1,9/1000 des années 1950 aux années 1970), natalité élevée,
renforcée par une politique nataliste (2,8 enfants/femme en
1975) et progrès de l’espérance de vie (de 67 à 70 ans pour les
hommes, de 72 à 76 ans pour les femmes de 1960 à 1975) ;
les flux migratoires :
• sous l’effet de la croissance industrielle, de l’urbanisation et de la
modernisation de l’agriculture se produit un exode rural massif :
• régions émettrices : Andalousie, Estrémadure, Castille, Murcie,
Galice ;
• régions et pays d’accueil : 1,3 millions (1/10 actifs) vers d’autres
pays européens (France, Allemagne, Suisse, Belgique) et 4
millions entre 1962 et 1973 de migrants intérieurs (vers Madrid,
la Catalogne, le Pays Basque et Valence) ;
• processus particulièrement intensif en Catalogne : 1,8 millions
d’immigrants entre 1940 et 1975 en provenance d’Andalousie,
Estrémadure, Castille, Aragon et de Catalogne intérieure) ;
• difficile planification et gestion du flux de migrants : bidonvilles,
taudis urbains, urbanisation sauvage ;

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


48

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

les changements de la structure socioprofessionnelle :


• la croissance modifie la répartition socioprofessionnelle de la
population espagnole : baisse du nombre d’actifs agricoles (de
51 à 21% de 1950 à 1975) et hausse du nombre d’actifs dans
l’industrie (de 24 à 38%) et dans les services (de 25 à 41%) ;
• une couche sociale se consolide : la bourgeoisie urbaine ;
vers une nouvelle société :
• avec la hausse du pouvoir d’achat, se développe la société de
consommation : changement radical et rapide en moins d’une
génération se traduisant par l’équipement des foyers en
électroménager et automobiles (succès de la SEAT 600) ;
• la progression du niveau éducatif : Loi générale d’éducation
de 1970 qui restructure le système permettant l’augmentation de
la population scolarisée et la progression de l’alphabétisation ;
• la condition féminine évolue : entrée dans le monde du travail
et accès massif aux études secondaires et universitaires,
changement des mentalités (développement du
féminisme) mais le taux d’emploi des femmes reste inférieur
au reste des pays d’Europe occidentale ;
• l’église catholique se modernise sous l’influence du concile
Vatican II : distanciation progressive du régime et même
parfois soutien aux secteurs favorables à la démocratisation,
dans un contexte global de diminution de l’influence de
l’église.

2. L’Espagne démocratique : un pays pleinement développé.

2.1. La poursuite irrégulière du développement économique (1975-2008).

Les cycles de l’économie sous la démocratie :

la crise économique (1973-1984) :


• après le 1er choc pétrolier, l’économie espagnole se rétracte, la
balance commerciale devient déficitaire et l’inflation s’envole :
20% par an à partir de 1975 ;
• la crise affecte surtout l’industrie et ses secteurs traditionnels,
obligeant à une reconversion de l’appareil productif ;
le retour de la croissance (1984-1991) :
• reprise facilitée par les mesures du PSOE (reconversion et
assainissement du secteur bancaire) et l’entrée dans la C.E.E. ;
• signes de la croissance : retour des investissements,
progression du PIB et diminution du taux de chômage ;
une nouvelle récession (1992-1997) :
• causes du changement de conjoncture : effondrement de
l’URSS et réunification allemande, crise économique aux
E.U.A. qui s’étend en Europe ;
• effets : ralentissement de la croissance du PIB, retour de
l’inflation et du chômage (24% en 1994) ;
la reprise (1998-200) :
• rôle essentiel du retour de la croissance mondiale ;
• reprise des investissements et de la consommation sous
l’effet de la baisse des taux d’intérêts : 2 millions
d’emplois créés ;

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


49

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

• des problèmes structurels importants : chômage restant


élevé et supérieur à la moyenne européenne, déficit extérieur
dû aux importations de matières premières et de produits
manufacturés, retard technologique persistant et croissance
fondée en grande partie sur la spéculation immobilière.

La crise de 2008 :

la crise financière mondiale :


• début aux États-Unis : effondrement de la bulle immobilière ;
• extension à la planète financière par l’effondrement des bourses
mondiales ;
la crise économique espagnole :
• la crise financière provoque une contraction du crédit qui
entraîne un effondrement du marché immobilier, une
succession de faillites d’entreprises et une chute de la
consommation ;
• la crise s’étend à toute l’économie : explosion du
chômage (26% en 2013) et recul généralisé de l’économie
espagnole : de la 8º (en 2008) à la 12º puissance mondiale (en
2012).

2.2. Les mutations sociales et culturelles.

Les bouleversements démographiques et sociaux :

la croissance démographique :
• solde naturel négatif : fécondité faible, vieillissement ;
• mais apport massif de l’immigration : de 700000 (en 1998) à
4,5 millions de migrants (en 2007), soit 10% de la population
(provenance : Maroc, Amérique latine, Europe de l’Est et
Afrique subsaharienne) ;
• en 2007 : 45,2 millions d’habitants ;
un nouvel équilibre socioprofessionnel :
• augmentation générale du nombre de travailleurs, mais progrès
de la précarité : un tiers des salariés en travail temporaire ;
• transformations du marché du travail : perte de vitesse du
primaire (4,5%) et du secondaire (30%) au profit du tertiaire
(65%), poursuite du processus de féminisation, même si le taux
espagnol reste inférieur à la moyenne européenne.

L’évolution des mentalités :

la transformation des structures familiales :


• progression des modèles alternatifs : familles monoparentales
ou recomposées, concubinage, couples homosexuels ;
• démocratisation des relations familiales : égalité du couple ;
• recul de l’âge d’émancipation des jeunes ;
évolution de la place des femmes :
• insertion croissante dans le marché du travail ;
• prise de conscience de la société des progrès restant à
accomplir : lutte contre la violence conjugale ;
progrès éducatifs :
• fort taux de scolarisation et disparition de l’analphabétisme ;
• accès plus important à l’enseignement supérieur ;

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


50

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

• mais certain tassement du niveau éducatif du fait de la


multiplication des réformes et des changements de valeurs
véhiculées par la société.

La culture en démocratie :

retour de la liberté créatrice :


• la fin du franquisme entraîne la disparition de la censure ;
• artistes et hommes de lettres retrouvent une pleine liberté de
création qui permet l’épanouissement de diverses formes d’art :
littérature espagnole et régionale (Vázquez Montalbán,
Goytisolo, Porcel, Aresti), architecture (Bofill), peinture :
(Tàpies), cinéma (Almodóvar, Saura, Amenábar) ;
explosion de la culture de masse véhiculée par les médias : presse,
radio, télévision nationales et autonomiques, internet et réseaux
sociaux.

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


51

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

Vers l’épreuve externe

Exercice 1. Commentaire de documents.


Option A.

Document 1. Trente ans de croissance économique.

Document 2. L’évolution de l’équipement des ménages français (en %).

Questions :
a) Présenter chaque document et indiquer son idée principale.
b) Expliquer le contexte historique des deux documents.
c) À partir des documents proposés et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée expliquant quelles sont les
transformations économiques, sociales et culturelles qui se sont opérées durant
les Trente Glorieuses en France.

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


52

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

Option B. Les migrations intérieures en Espagne entre 1960 et 1970


(http://www.granenciclopedia.es).

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée répondant au sujet suivant : l’évolution
de la population espagnole depuis 1939.

Exercice 2. Rédaction.

Option A. Les transformations de la société française depuis 1945.

Chronologie indicative :
1945 : droit de vote des femmes
1970 : suppression de la puissance paternelle dans le Code civil
1981 : loi sur les 39 heures de travail hebdomadaire
2004 : loi sur les signes religieux à l’école
2012 : 64, 5 millions d’habitants en France

Option B. La croissance économique espagnole et ses conséquences (1959-


1973).

Chronologie indicative :
1959 : plan de stabilisation
1962 : création d’un sous-secrétariat au tourisme
1965 : le PIB/hab est le double de celui de 1939
1970 : loi générale d’éducation
1973 : fin de la production de la Fiat 600 (commencée en 1957)

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


53

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

CHAPITRE 13 :
LA FRANCE ET L’ESPAGNE
EN EUROPE ET DANS LE MONDE

Problématique :
en quoi la France et l’Espagne sont-elles des
puissances à l’échelle européenne et mondiale ?

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


54

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

I. La France et l’Espagne en Europe


Quelle place occupent la France et l’Espagne au sein de l’Union Européenne ?

1. L’Union Européenne.

Les étapes de la construction européenne :

les débuts :
• 1951 : Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier
(France, Allemagne, Italie, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg) ;
• 1957 : Traité de Rome instituant la Communauté Économique
Européenne (C.E.E.) ;
de la C.E.E. à l’U.E. :
• trois premiers élargissements : 9 États-membres (Royaume-
Uni, Irlande, Danemark) en 1973, 10 en 1981 (Grèce), 12 en
1986 (Espagne et Portugal) ;
• 1992 : traité de Maastricht instituant l’Union Européenne
(U.E.) avec une citoyenneté commune ;
• 2002 : mise en circulation de l’euro (18 États aujourd’hui) ;
• 2013 : 28 États membres après des élargissements successifs
en 1995 (15 avec Autriche, Finlande, Suède), 2004 (25 avec
Malte, Slovénie, Hongrie, Lituanie, Slovaquie, Pologne,
République Tchèque, Lettonie, Estonie) 2007 (27 avec
Roumanie et Bulgarie) et 2013 (28 avec la Croatie).

Une association d’États, dotée d’institutions communes :

critères d’admission :
• politiques : régime démocratique ;
• économiques : économie de marché, libre échange et libre
circulation ;
des institutions communes :
• exécutif : Conseil européen et Commission européenne ;
• législatif : Conseil de l’Union Européenne et Parlement
européen ;
• judiciaire : Cour de Justice de l’Union Européenne ;
• économie : Cour des comptes et Banque centrale européenne ;
politiques communes de l’Union Européenne :
• solidarité entre Etats-membres : redistribution des richesses
via les fonds structurels, les régions en retard bénéficient du
Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) ;
• politiques spécifiques : agriculture (PAC), pêche, transports et
action sociale.

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


55

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

2. La France en Europe.

Un pays fondateur et un moteur de la construction européenne :

la France est parmi les 6 fondateurs de la C.E.C.A. et de la C.E.E. :


• Jean Monnet est à l’origine du projet C.E.C.A. ;
• idée reprise par Schumann dans sa déclaration du 9 mai 1950 ;
rôle majeur à chaque étape décisive de la construction européenne :
• pour approfondir les institutions européennes : traité de
Maastricht (1992), traité de Lisbonne (2008) ;
• pour bloquer ou freiner certaines évolutions : rejets de la C.E.D.
(1954) et du T.C.E. (2005).

Une puissance au sein de l’UE. :

poids diplomatique :
• seul État avec le Royaume-Uni à posséder un siège permanent
au Conseil de Sécurité de l’O.N.U. et l’arme nucléaire ;
• 1ères forces armées sur le continent en effectif et en budget ;
poids démographique : 2ème position derrière l’Allemagne ;
poids économique :
• 2ème économie de l’U.E. derrière l’Allemagne ;
• 2ème contributeur au budget communautaire après l’Allemagne :
17,6% en 2011.

3. L’Espagne en Europe.

Un processus d’adhésion lent, mais couronné de succès :

demande d’adhésion lancée en 1977 par Suárez ;


difficultés sur le chemin de l’adhésion :
• préparation de l’économie à son intégration dans l’espace
économique européen : réformes structurelles de González ;
• États se protégeant de la concurrence espagnole : giscardazo
(1980) ;
er
le 1 janvier 1986 : l’Espagne adhère officiellement à la C.E.E.

Les bénéfices de l’adhésion :

l’Espagne est un contributeur net au budget européen :


• elle a reçu depuis son entrée environ le double de ce qu’elle a
apporté au budget communautaire ;
• volume total des aides perçues depuis 1986 : supérieur à celui
du Plan Marshall ;
aides indispensables à la modernisation et à la croissance :
• 80% de l’aide : pour l’agriculture, dans le cadre de la P.A.C. ;
• infrastructures importantes financées par le budget européen :
AVE Madrid-Barcelone, agrandissement des aéroports de
Madrid et Barcelone ;
l’U.E. est un partenaire essentiel pour l’Espagne :
• 90% des investissements étrangers perçus par l’Espagne ;
• 70% des exportations espagnoles et 60% des importations.

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


56

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

La place de l’Espagne au sein de l’U.E. :

une économie qui compte :


• 12ème économie mondiale et 5ème économie européenne ;
• 9% du budget de l’UE en 2011 ;
un poids démographique non-négligeable : 5ème rang ;
une action diplomatique dynamique :
• Solana 10 ans à la tête de la diplomatie communautaire ;
• action tournée vers les partenaires extérieurs de l’U.E. : rive
sud de la Méditerranée (processus de Barcelone en 1995 et
Union pour la Méditerranée en 2007) et Amérique latine :
Sommet UE-Amérique latine et Caraïbes (depuis 1999).

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


57

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

II. La France et l’Espagne dans le monde


Quelle place la France et l’Espagne occupent-elles dans le monde ?

1. La France, une puissance mondiale.

La cinquième puissance économique mondiale :

la vitalité de l’agriculture, de l’industrie et du commerce :


• deuxième exportateur agricole derrière les EUA ;
• quatrième industrie au monde ;
• aussi une puissance commerciale : 4ème exportateur de
marchandises et 5ème importateur pour environ 6% des
échanges mondiaux (en volume) en 2012 ;
une économie intégrée aux échanges mondiaux :
• entreprises françaises présentes dans le monde entier, leaders
dans certains secteurs : agroalimentaire (Danone),
pneumatiques (Michelin), cosmétiques (Loréal) ;
• un pays très attractif : 1ère destination touristique mondiale,
pays d’immigration (¼ de la population dont au moins un
parent ou grand-parent est né à l’étranger), pays qui attire les
investissements de l’étranger (26 milliards d’euros en 2011).

Une puissance culturelle :

rôle joué par la langue française :


• la cinquième langue la plus parlée au monde ;
• dans les institutions internationales : une des 6 langues
officielles et une des deux langues de travail de l’ONU ;
• la francophonie, vestige culturel de l’empire colonial :
Organisation internationale de la francophonie ;
image favorable de la France et de ses valeurs dans le monde :
• réputation de terre de libertés, de patrie des droits de
l’homme : influence des Lumières et de la Révolution française ;
• ONG françaises influentes (Médecins Sans Frontières,
Médecins du Monde, Action Contre la Faim, Handicap
International) ;
la culture française reste une référence dans certains domaines :
• gastronomie, notamment le vin ;
• littérature et cinéma ;
• mode et luxe : prêt-à-porter, parfums.

Une puissance stratégique:

puissance militaire :
• la France possède l’arme atomique : 3ème arsenal parmi les
pays reconnus détenteurs de l’arme nucléaire ;
• présence militaire importante : 30000 soldats hors-métropole ;
grâce aux DOM-TOM, possession d’une Zone économique exclusive
immense (10 millions de km2), la 2ème au monde ;
une puissante influente dans les organisations internationales :

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


58

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

• membre du Conseil de sécurité de l’ONU : participation à de


nombreuses missions de paix de l’ONU (7 des 16 missions en
2012), droit de veto au Conseil de sécurité ;
• UE : membre fondateur ;
• OTAN : réintégration du commandement intégré en 2009.

2. L’Espagne, une nation redevenue influente.

L’Espagne, un pays du Nord :

la douzième puissance économique mondiale :


• agriculture puissante et exportatrice : leader mondial de la
production d’huile d’olive, secteur des agrumes et du
maraîchage ;
• 5ème rang industriel mondial dans certains secteurs : machines-
outils, automobile, construction navale ;
• entreprises présentes à l’international et en position de leader :
dessalement, textile (Inditex), finances (Santander),
télécommunications (Telefónica) ;
une attractivité certaine :
• 4ème destination touristique mondiale ;
• pays d’émigration devenu pays d’immigration : le plus grand
taux d’immigration du monde entre 2000 et 2005 ;
• investissements étrangers importants : parmi les 15 pays
receveurs d’IDE au monde.

Un poids culturel important :

l’Espagnol, langue d’influence :


• 3ème langue la plus parlée au monde, 2ème langue en termes de
locuteurs natifs et 2ème langue parlée aux États-Unis ;
• politique de diffusion encouragée par les autorités : Institut
Cervantes (1991) ;

la diffusion de la culture espagnole :


• culture hispanique traditionnellement féconde et diffusée
mondialement dans certains domaines : littérature : Cervantes,
nombreux prix Nobel de littérature (García Marquez, Vargas
Llosa), peinture (Velázquez, Goya, Dali, Picasso, Miró) et
architecture (Gaudi) ;
• dynamisme et diffusion de l’art de vivre espagnol dans de
nouvelles régions du monde, notamment en Asie : gastronomie
(vins), cinéma.

Une activité diplomatique intense :

des relations privilégiées avec certaines régions du monde :


• pays méditerranéens : rôle moteur dans les projets
multilatéraux : (Euromed en 1995 et UPM en 2008) et relations
bilatérales fortes avec certains riverains (Maroc) ;
• Amérique latine : Organisation des États Ibéro-américains
(1985) et sommets Ibéro-américains ;

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


59

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

les vecteurs de la diplomatie espagnole :


• participation aux institutions internationales : O.N.U. (9ème
contributeur aux opérations de maintien de la paix),
O.T.A.N. (Solana secrétaire général de 1995 à 1999), U.E. ;
• l’aide au développement : 4 milliards d’euro d’aide publique au
développement en 2011, même si forte diminution depuis la
crise (de 0,4% à 0,2% du PNB de 2010 à 2011).

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


60

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

Vers l’épreuve externe

Exercice 1. Commentaire de documents.


Option A. La présence des ONG françaises dans le monde (source :
www.diplomatie.gouv.fr)

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée expliquant en quoi la France est une
puissance mondiale.

Option B. Signature de l’acte d’adhésion de l’Espagne à la Communauté


Économique Européenne (C.E.E.) le 12 juin 1985 à Madrid (source :
http://www.europarl.europa.eu).

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


61

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)


lOMoARcPSD|21282877

HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 4

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée répondant au sujet suivant : la place de
l’Espagne dans l’Union Européenne.

Exercice 2. Rédaction.

Option A. La France, une puissance européenne.

Chronologie indicative :
9/05/1950 : déclaration de Jean Monnet
1954 : rejet de la CED
1957 : la France est un des six signataires du Traité de Rome
2005 : victoire du non au référendum sur le TCE
2011 : la France est le deuxième contributeur net du budget européen

Option B. La place de l’Espagne dans le monde.

Chronologie indicative :
1985 : création de l’Organisation des États ibéro-américains
1991 : création de l’Institut Cervantès
1995 : signature des accords Euromed à Barcelone
1999 : Solana quitte ses fonctions de secrétaire général de l’OTAN
2009 : l’Espagne demande à intégrer le G20

Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat


62

Downloaded by Lali Torra (b21.lali.torra@institutbroggi.org)

Vous aimerez peut-être aussi