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CURRICULUM MIXTE BATXIBAC

HISTOIRE DE FRANCE
ET D’ESPAGNE

MANUEL – VOLUME 3
(1º et 2º Batxibac)

JEAN-BASTIEN URFELS
Septembre 2014

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HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 3

Sommaire

CONTEXTUALISATION : l’Europe dans la 1ère moitié du XXº siècle PAGE 3

CHAPITRE 6 : la France sous la Troisième République (1879-1940) PAGE 4

I. L’enracinement de la Troisième République (1879-1914) PAGE 5


Vers l’épreuve externe PAGE 8
II. La Troisième République face à la crise des années 1930 PAGE 10
Vers l’épreuve externe PAGE 13

CHAPITRE 7 : les tensions politiques en Espagne (1898-1939) PAGE 15

I. La crise du système de la Restauration (1898-1923) PAGE 16


Vers l’épreuve externe PAGE 20
II. La dictature de Primo de Rivera (1923-1931) PAGE 22
Vers l’épreuve externe PAGE 25
III. La Seconde République (1931-1936) PAGE 27
Vers l’épreuve externe PAGE 35

CHAPITRE 8 : la France pendant la Seconde guerre mondiale (1940-44) PAGE 37

I. Le régime de Vichy (1940-44) PAGE 38


II. La France libre et la Résistance (1940-44) PAGE 40
III. La France et les Français pendant la guerre (1940-44) PAGE 42
Vers l’épreuve externe PAGE 44

CHAPITRE 9 : la Guerre civile espagnole (1936-39) PAGE 46

I. les étapes de la guerre civile (1936-39) PAGE 47


II. L’Espagne pendant la Guerre civile (1936-39) PAGE 50
III. Les Espagnols pendant la guerre PAGE 55
Vers l’épreuve externe PAGE 56

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CONTEXTUALISATION :
l’Europe dans la 1ère moitié du XXº siècle

I. Avant 1914 : entre Belle Époque et montée des tensions.

La Belle Époque : à partir de 1870, l’Europe vit une période de paix et, à partir
de 1896, de croissance économique. Cette époque de stabilité et de
prospérité est caractérisée par la foi dans le progrès scientifique, un grand
optimisme et une certaine insouciance.
Les principales puissances européennes, à l’exception de l’Allemagne,
dominent le monde grâce à leurs empires coloniaux, comme la France et le
Royaume-Uni.
Les rivalités croissantes entre puissances européennes aboutissent à une
montée des tensions et à la formation d’alliances : la Triple Entente et la
Triple Alliance.

II. La Première guerre mondiale.

De 1914 à 1918, les systèmes d’alliance s’affrontent dans une guerre


européenne qui devient mondiale, par l’implication des territoires colonisés
et celle des États-Unis (en 1917).
L’Europe sort exsangue de ce conflit qui fait près de 20 millions de morts et
redessine la carte du continent en créant les conditions d’un nouvel
affrontement.
En parallèle au conflit, la révolution bolchévique lancée en Russie en 1917
triomphe et provoque un climat révolutionnaire dans toute l’Europe.

III. La crise des années 1930.

Après un retour à la prospérité dans les années 1920 (les Années Folles)
malgré les destructions et les pertes de la guerre, le krach de Wall Street de
1929 plonge le monde et l’Europe dans une profonde crise économique.
Les dramatiques conséquences sociales de cette crise favorisent un climat
profond d’instabilité politique, certains États basculant dans le totalitarisme
(Allemagne, Italie), d’autres dans la guerre civile (Espagne).

IV. La Seconde guerre mondiale.

La politique agressive de revanche et d’expansionnisme de l’Allemagne


nazie entraîne le déclenchement d’une nouvelle guerre mondiale qui dure de
1939 à 1945.
Le conflit fait 50 millions de morts, dont 6 millions de victimes du génocide
perpétré par les Nazis.
À l’issue de la guerre, l’Europe sort durablement affaiblie par les pertes et les
destructions, alors que les principaux vainqueurs, les États-Unis et l’U.R.S.S.
dominent désormais le monde.

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CHAPITRE 6 :
La France sous la Troisième République.
(1879-1940)

Problématique :
en quoi la Troisième République constitue-t-elle
une étape politique majeure
de l’histoire de France ?

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I. L’enracinement de la Troisième République


(1879-1914)
Comment les républicains sont-ils parvenus à créer une République stable ?

Une fois au pouvoir, les républicains vont mener une série de réformes visant à
consolider et enraciner le régime républicain en France.

Deux tendances vont dominer le « parti républicain » : les modérés (Gambetta, Ferry)
ou « opportunistes », et les radicaux (Clemenceau). Certains socialistes (Jaurès)
vont se joindre à leurs efforts pour faire progresser l’idéal républicain.

1. La politique intérieure.

1.1 Faire la République.

Grandes mesures symboliques :

amnistie des Communards condamnés après la répression de la


Commune de Paris ;
retour du Parlement à Paris ;
symboles d’unité : 14 juillet devenu fête nationale, la Marseillaise
hymne national et figure de Marianne diffusée sur tout le territoire.

L’extension de la démocratie :

Libertés individuelles et collectives : presse (1881), réunion (1881),


syndicale (1884), d’association (1901), droit au divorce (1884) ;
démocratie locale : maires élus par les conseils municipaux (1882).

La politique scolaire impulsée par Ferry et Buisson :

1880 : création de lycées de filles ;


1881-1882 : gratuité, obligation et laïcité de l’enseignement
primaire (6-13 ans) ;
1886 : laïcisation du personnel des écoles publiques.

1.2 Un régime stable face aux menaces.

La menace antiparlementaire :

régime critiqué par l’extrême-gauche (anarchistes, socialistes,


certains radicaux) et la droite (monarchistes, nationalistes) qui
dénoncent :
• la corruption illustrée par des scandales politico-
financiers : affaire des décorations (1887), scandale de
Panama (1893) ;
• la politique coloniale menée au détriment de la revanche
contre l’Allemagne ;

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les mécontent s’appuient sur la popularité du Général Boulanger ;


• tentative de conquête du pouvoir par les élections en
réclamant « Dissolution, Révision, Constituante » ;
• échec aux élections de 1889 et Boulanger se suicide en
1891.

La menace nationaliste et monarchiste : l’Affaire Dreyfus :

1898 : éclatement du scandale provoqué par la condamnation de


Dreyfus (1894) pour trahison, avec le « J’accuse » de Zola ;
la France est coupée en deux :
• dreyfusards (Zola, Jaurès, Clemenceau) : défense des
droits de l’homme, de la justice et de la République ;
• antidreyfusards (Maurras, Déroulède) : monarchisme,
nationalisme, antisémitisme ;
malgré la réhabilitation de Dreyfus (1906), l’Affaire laisse des traces
durables dans la vie politique française.

La question religieuse :

1892 : Ralliement à la République demandé par le pape aux


catholiques mais beaucoup restent hostiles ;
mauvaises relations avec le Vatican conduisant les républicains à
ala loi de Séparation des Eglises et de l’Etat (9 décembre 1905) :
• liberté absolue de conscience assurée ;
• aucun culte reconnu, salarié, ni subventionné ;
• patrimoine religieux construit avant 1905 : public ;
• tension très forte entre certains catholiques et le régime
après l’adoption de la loi : crise des Inventaires (1906).

La question sociale :

mouvement socialiste qui progresse dans l’opinion :


• ralentissement économique mondial (Longue Dépression,
1873-1896) et mauvaises conditions de vie et de travail ;
• mouvement ouvrier qui s’organise : fondation de la CGT
(1895), célébration du 1er mai (depuis 1890) et fondation de
la SFIO (1905) ;
• lutte sociale par la propagande, la grève générale ou la
révolution socialiste par le suffrage universel (Jaurès) ;
certains anarchistes deviennent extrémistes : assassinat de
Carnot en 1894 ;
mobilisations ou grèves tournant à l’affrontement : grève des
mineurs (1906), des vignerons (1907) ou des sablières (1908) ;
l’autorité de l’État est maintenue et des lois sociales sont votées :
repos hebdomadaire, création du ministère du Travail.

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2. La politique extérieure.

2.1 La politique coloniale.

L’héritage colonial à la proclamation de la IIIº République :

embryon d’empire : restes du premier empire colonial et des


débuts du second empire colonial ;
la monarchie de Juillet et le Second Empire ont conquis :
• en Afrique (Algérie, Sénégal, Golfe de Guinée) ;
• en Asie (Cochinchine et Cambodge) ;
• dans le Pacifique (Nouvelle Calédonie, Polynésie française).

Une politique d’expansion et de concurrence européenne :

conquêtes lancées à partir de territoires déjà colonisés :


• Afrique : Madagascar, Afrique occidentale, Tunisie, Maroc ;
• Asie : Tonkin, Annam et Laos ;
constitution de grands ensembles coloniaux :
• Afrique Occidentale Française (A.O.F.) ;
• Afrique Equatoriale Française (A.E.F.) ;
• Union Indochinoise.

2.2 La montée des périls.

Une série de crises annonciatrices :

politique coloniale de la France qui se heurte à l’expansionnisme


d’autres nations européennes, créant de fortes tensions avec :
• l’Angleterre : incident de Fachoda (1898) ;
• l’Allemagne : crises de Tanger (1905) et d’Agadir (1911) ;
1912-1913 : deux guerres balkaniques font monter la tension ;
• instabilité de la région : la « poudrière des Balkans » ;
• implication des grandes puissances dans ces conflits et le
mécanisme dangereux des alliances.

La formation des alliances :

1892-1893 : la France devient alliée de la Russie, puis du


Royaume Uni en 1904 (l’Entente cordiale) ;
1907 : Triple Entente face à la Triple Alliance (1896) des empires
centraux (Reich allemand et Autriche-Hongrie alliés à l’Italie).

La marche à la guerre :

sous l’impulsion du président Poincaré, la France fait passer son


service militaire de deux à trois ans ;
les esprits et l’économie préparés à la revanche sur l’Allemagne ;
tentative des socialistes pacifistes d’enrayer l’entrée en guerre
après l’attentat de Sarajevo (28 juin 1914) :
• mais l’assassinat de Jaurès (31/07/1914) marque leur
échec ;
• s’impose alors la politique d’ « Union sacrée ».

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Vers l’épreuve externe

Exercice 1. Commentaire de documents.


Option A. Discours de Jules Ferry à la Chambre.

M. Jules Ferry : Je ne crois faire, en aucune façon, preuve d'héroïsme en venant


défendre ici l'œuvre scolaire de la République […]. Cette œuvre, messieurs, elle est
aujourd'hui, elle sera assurément aux yeux de l'histoire, avec le rétablissement de nos
forces militaires et de notre outillage de guerre, le titre principal de la IIIe République à
la reconnaissance de l'histoire et du pays. (« Très bien ! Très bien ! » au centre.)
[...]
Messieurs, cette œuvre scolaire de la IIIe République n'est pas une œuvre
personnelle ; elle n'appartient en propre à qui que ce soit dans le Parti républicain, car
elle appartient au pays républicain tout entier. (« Très bien ! Très bien ! » à gauche et
au centre.)
[...]
Ce système d'éducation nationale qui relie, dans un cadre, à la fois puissant et souple,
l'école élémentaire aux plus hautes parties du savoir humain ; ce système d'éducation
nationale au frontispice duquel on n'a pas craint d'écrire que, de la part de la société,
« l'enseignement est un devoir de justice envers les citoyens, » que la société doit à
tous le nécessaire du savoir pratique, et l'avènement aux degrés successifs de la
culture intellectuelle de tous ceux qui sont aptes à les franchir... (« Très bien ! » à
gauche), cette mise en valeur du capital intellectuel de la nation, de toutes les
capacités latentes de tous les génies qui peuvent être méconnus ou étouffés, dans une
grande et féconde démocratie, messieurs, c'était le rêve de nos pères ; et nous avons
le droit de déclarer qu'autant qu'il est possible de dire qu'une chose est accomplie,
grâce à vous, grâce au pays, votre principal collaborateur dans cette grande œuvre,
grâce au pays qui en a été l'âme, ce rêve est devenu une réalité ! (Applaudissements
au centre et sur divers bancs à gauche.)
Jules Ferry, Discours à la Chambre des députés, 6 juin 1889.

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée expliquant les mesures prises par les
républicains français pour enraciner la Troisième République.

Option B. L’empire colonial français (E. Lavisse, Histoire de France, 1942, p.


320).

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Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée répondant au sujet suivant : la poltique
de colonisation sous la Troisième République.

Exercice 2. Rédaction.
Option A. L’Affaire Dreyfus (1894-1906).

Chronologie indicative :
1894 : condamnation du capitaine Dreyfus par un Conseil de guerre
1898 : publication de l’article « J’accuse » de Zola dans l’Aurore
1899 : la peine de Dreyfus est réduite, puis il est gracié
1902 : Zola trouve la mort dans l’incendie de son logement
1906 : annulation de la condamnation de Dreyfus qui est réhabilité

Option B. Les obstacles à l’enracinement de la République (1880-1914)

Chronologie indicative :
1887 : affaire des décorations
1889 : défaite électorale du général Boulanger
1898 : l’Affaire Dreyfus éclate au grand jour
1905 : loi de Séparation des Églises et de l’État
1906 : grève des mineurs

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II. La Troisième République face à la crise


des années 1930
Quel est l’impact de la crise des années 1930 sur la Troisième République ?

1. La France avant la crise : les Années folles.

Les années 1920, le retour de la croissance économique :

croissance industrielle (+ 9.5% en 1921-1929) et retour de la


prospérité : hausse du PNB (7% en 1920-1924, 3% en 1924-1929) ;
causes :
• conjoncture mondiale et effets de la reconstruction ;
• consommation de certains secteurs (automobile,
électricité) ;
• modernisation de l’industrie (taylorisme et fordisme) et du
commerce (grande distribution) ;
nuance : stagnation agricole (48.8% de la population en 1931).

Une société encore largement traditionnelle, mais qui se transforme :

mutations sociales :
• affirmation de la classe ouvrière et domination culturelle et
politique de la bourgeoisie ;
• mentalités tournées vers la paix et les divertissements :
« années folles » ;
• débuts du processus d’émancipation féminine ;
démographie vieillissante :
• accroissement naturel réduit voire négatif, comme en 1929 ;
• lente augmentation de la population, due à l’immigration
(de 1.4 à 2.7 millions d’étrangers entre 1919 et 1931) ;
• vieillissement de la population.

Une radicalisation politique aux extrêmes :

à gauche : le communisme (PCF) se sépare du socialisme (SFIO)


après le congrès de Tours en 1920 ;
à l’extrême-droite : les ligues nationalistes et antiparlementaires
gagnent en dynamisme après 1924.

2. Une crise économique, sociale et politique.

2.1. La crise économique et sociale.

La crise économique :

tous les secteurs sont touchés :


• chute de la production industrielle (- 30% de 1929 à 1935) ;
• chute des prix agricoles de gros (- 44% de 1929 à 1935) ;
• chute des exportations (- 50% de 1929 à 1932) ;
paralysie de l’État : explosion du déficit public (de 5 milliards en
1930-31 à 11 milliards en 1933).

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La crise sociale :

hausse du chômage (de 54 000 à 425 000 secourus entre 1931-


35) ;
baisse des revenus (6% en moyenne) et du pouvoir d’achat (-30%
pour les cultivateurs) ;
multiplication des faillites et fermetures d’exploitations agricoles.

2.2. La crise politique.

Les conditions :

grande instabilité politique, face à la crise et à l’absence de majorité


au Parlement : 5 gouvernements entre 1932 et 1934 ;
ligues et mouvements d’extrême droite : certains se rapprochent
du fascisme par leur discours anticapitaliste, xénophobe,
antisémite.

L’éclatement de la crise :

rôle de l’Affaire Stavisky, scandale compromettant le parti radical au


pouvoir (jusqu’au Président du Conseil) ;
manifestation des ligues du 6 février 1934 : 15 morts, 1400 blessés.

3. Le Front Populaire : un redressement éphémère.

Réaction de la gauche à la menace d’extrême-droite et à la crise :

14/071935 : manifestation des radicaux, socialistes, communistes


et syndicats contre le « fascisme » ;
élaboration de la stratégie de Front Populaire pour les législatives ;
victoire d’avril-mai 1936 : le Front Populaire est majoritaire.

Tentatives et échec du Front Populaire :

les grèves de mai-juin 1936 :


• provoquent une crise sociale énorme (12 142 grèves en
juin) ;
• poussent à la formation du gouvernement Blum ;
avancées considérables pour résoudre la crise et faire progresser les
droits des classes populaires :
• accords Matignon : conventions collectives, liberté
syndicale, hausse des salaires entre 7 et 15% ;
• grandes lois sociales : congés payés ; semaine de 40
heures, nationalisations ;
• réformes culturelles et éducatives : obligation scolaire à 14
ans, développement du sport, des loisirs, de la culture
populaires ;
l’échec et ses causes :
• difficultés économiques (sauf le chômage) qui persistent et
poussent à une « pause des réformes » (abandon du projet
d’assurance chômage et retraite) ;
• opposition de droite et d’extrême-droite qui ne cesse de
combattre le Front Populaire ;

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• divisions à l’intérieur du Front Populaire :


sur la politique de non-intervention en Espagne :
opposition des communistes ;
sur la question économique et sociale : opposition
des radicaux ;
• après deux démissions de Blum (1937 et 1938), le Front Populaire
perd les radicaux et se dissout en avril 1938.

La France est désormais gouvernée au centre : arrivée de Daladier (radical) à


la Présidence du conseil (1938) qui mène une politique plus libérale (assouplissement
des 40 heures).
La guerre menace : depuis 1935, politique timide de la France et son allié
britannique face à la Hitler et ses violations du Traité de Versailles. En septembre
1938, les Accords de Munich sont signés, mais Daladier poursuit le réarmement et
prépare la France à rentrer en guerre.

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Exercice 1. Commentaire de documents.


Option A.

Document 1. Brochure du Front Populaire de 1936.

Document 2. 1936 à travers les souvenirs d’un ouvrier.


C’était un de mes meilleurs souvenirs ; ça a été mes douze premiers jours de
congés payés. Parce que, jusque-là, on n’avait rien. En plus, il y avait les quarante
heures, mais payées quarante-huit heures […].
Puis sont arrivées les conventions collectives, où un patron n’avait plus le droit
de payer un ouvrier selon qu’il le jugeait d’après sa mine, s’il avait de grandes oreilles
ou pas.
On peut dire qu’on a connu une certaine prospérité après 1936. On venait de
traverser la crise de 1930 avec les petits salaires, les cigarettes que l’on achetait au
détail. À partir de 1937, les salaires ont sérieusement augmenté ; on a commencé à
voir fleurir tous les postes de radio dans la cité, les bicyclettes. En un an, il y a eu un
changement terrible.
S. Bonnet, L’Homme de fer, Presses universitaires de Nancy, 1987.

Questions :
a) Présenter chaque document et indiquer son idée principale.
b) Expliquer le contexte historique des deux documents.
c) À partir des documents proposés et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée répondant au sujet suivant : le Front
populaire (1936-1938).

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Option B. Texte d’une affiche de la Solidarité française (ligue d’extrême-droite)


du 5 février 1934.
Daladier vous mène comme un troupeau de foire aux Blum, aux Kaiserstern, aux
Schweinkopf et autres Zyromski, dont le nom bien français est tout un programme.
Voilà nos maîtres, les patriotes !
Voilà la dictature qui t’attend, peuple de France !
Ton parlement est pourri.
Tes politiciens compromis.
Ton pays livré à la boue des scandales.
Ta sécurité menacée.
La guerre civile grogne.
La guerre tout court rôde.
Paysan, la ruine te menace […].
Ouvriers, intellectuels, votre situation est assaillie par des étrangers.
Ni les uns, ni les autres, vous n’êtes plus chez vous.
La France aux Français !

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée expliquant en quoi la crise des années
trente est à la fois économique, sociale et politique.

Exercice 2. Rédaction.

Option A. La crise des années trente en France.

Chronologie indicative :
1932 : 15% de chômage dans l’industrie française
6 février 1934 : manifestation des ligues à Paris
Mai-juin 1936 : grèves ouvrières
Juin 1936 : accords Matignon
1938 : démission de Blum remplacé par Daladier

Option B. La formation et la victoire du Front populaire

Chronologie indicative :
1929 : krach de Wall Street
1934 : affaire Stavisky
14/07/1935 : manifestation de la gauche à Paris
Mai-juin 1936 : grèves ouvrières
Juin 1936 : formation du gouvernement Blum

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CHAPITRE 7 :
Les tensions politiques en Espagne.
(1898-1939)

Problématique :
pourquoi l’Espagne a-t-elle connu
une crise politique majeure
dans la première moitié du XXº siècle ?

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I. La crise du système de la Restauration (1898-1923)


Comment le système mis en place en 1874 est-il rentré en crise ?

1. L’échec du réformisme dynastique.

Réformes et blocages :

le « Désastre » de 1898 et ses conséquences :


• la défaite provoque une crise morale et une interrogation sur le
sens de la nation espagnole : Génération de 1898 ;
• le régénérationnisme : intellectuels influencés par le krausisme
voulant régénérer l’Espagne ;
moyens d’influence : institutions (Ateneo de Madrid,
Institución Libre de Enseñanza, écoles modernes de
Ferrer i Guàrdia) et intellectuels (Giner de Los Ríos,
Menéndez Pidal, Costa) ;
idéologie, «Escuela, despensa y siete llaves para el
sepulcro del Cid» (J. Costa) : critique de l’Etat, des
mentalités et réformes fondées sur la raison, la science,
l’éducation ;
• premiers effets politiques du régénérationnisme :
1899 : réformisme de Silavela (décentralisation
administrative, réformes fiscales) ;
accélération dès 1902 : Alphonse XIII roi, Sagasta meurt
(1903) remplacé par Canalejas et Maura à la tête du Parti
Conservateur ;
le réformisme de Maura et ses limites :
• « révolution par le haut » :
idée : réformer les vices du système (caciquisme) pour
éviter toute vague révolutionnaire ;
lois contre la fraude électorale, sur la Colonisation
intérieure (1907), sur le Repos dominical (1904) ;
• échec avec la Semaine Tragique (26/07-2/08/1909) :
agitation à Barcelone avec Solidarité Ouvrière
(républicains, socialistes et anarchistes) ;
départ de conscrits (18/07) et annonce du désastre du
Barranco del Lobo (27/07) : grèves, manifestations,
barricades, incendies d’église et de couvents ;
répression (175 exilés, 59 condamnés à perpétuité et 5
exécutions) provoquant la chute de Maura ;
les réformes de Canalejas (Parti Libéral) :
• programme : modernisation, ouverture vers les socialistes,
républicains et nationalistes, réformisme social et
sécularisation ;
• mesures prises :
sécularisation : réforme du financement de l’Eglise, Loi
du Cadenas (1910) ;
politique sociale : impôt progressif sur le revenu,
suppression de l’exemption militaire contre paiement ;
politique régionale : loi sur les Mancomunidades,
adoptée après l’assassinat de Canalejas (1912), en
1914.

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Les oppositions :

le républicanisme :
• tentative d’unification : Union Républicaine (1903) :
leaders : Salmerón et Lerroux ;
rupture due au rapprochement de Salmerón avec les
nationalistes (Solidaridad Catalana après la Ley de
Jurisdicciones) ;
• les plus radicaux (Lerroux) le Parti Radical (1908) :
discours extrémiste, anticlérical et anticatalaniste ;
après 1909 : Lerroux part à Madrid et se modère ;
• tentative de collaboration du courant majoritaire avec le
PSOE : Coalition Républicaine-Socialiste (1909) ;
nationalismes :
• progrès du nationalisme catalan :
conservateurs : Lliga Regionalista (Prat de la Riba et
Cambó, 1901) gouvernant la Mancomunitat (1914-
1923) ;
républicains : mouvements fédéralistes (Unió Federal
Nacionalista Republicana de Companys) ou
indépendantistes (Estat Català de Macià) s’unissant avec
Esquerra Republicana de Catalunya (1931) ;
tentatives d’unification : Solidaridad Catalana (1906) ;
• progrès du nationalisme basque :
débat au PNV sur autonomie / indépendance ;
progrès électoraux et sociaux : syndicat Solidaridad de
Obreros Vascos ;
carlisme et droites extrêmes :
• nouveau prétendant : don Jaime de Bourbon (1906) ;
• d’abord diversité : scission des germanophiles (Parti
Traditionaliste de Vázquez de Mella), Parti National
Catholique en marge du système ;
• après 1917, renforcement et unification : appui à Primo de
Rivera et fusion au sein de Comunión Tradicionalista (1931)
;
mouvement ouvrier :
• socialistes (Madrid, Pays Basque, Asturies, Andalousie,
Levant) :
PSOE : marginal mais consolidation territoriale
(Comités locaux, provinciaux, Commission Exécutive),
numérique (3000 en 1899 à 30000 en 1920),
idéologique (méfiance des révolutions, distanciation des
partis bourgeois, parlementarisme) et électorale (1920 :
578 conseillers municipaux) ;
Union Générale des Travailleurs (1888, Iglesias) en
croissance : plus de syndiqués (120000 à 240000
1914-1920), organisation fédérative et professionnelle,
action politique et participation aux organismes
officiels (Largo Caballero) ;
relations étroites PSOE-UGT qui évoluent vers des
positions réformistes et modérées ;
après 1917 fondation du Parti Communiste
d’Espagne ;

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• anarchistes (Catalogne, Andalousie, Aragon, Asturies, Levant) :


radicaux défendant la « propagande par le fait » :
attentats contre l’armée (Martínez Campos, 1893), la
bourgeoisie (Liceu, 1893), les politiques (Canalejas,
1912), l’Eglise (Corpus à Barcelone, 1896) ;
1907 : Solidaridad Obrera (Barcelone), fédération
syndicale dominée par les anarchistes et impliquée
dans la Semaine Tragique ;
1910 : Confédération Nationale du Travail clairement
anarcho-syndicaliste : apolitisme, unité syndicale (par
branches, comme les Sindicatos Únicos de Industría),
lutte révolutionnaire (boycott, grève générale
révolutionnaire) et négociation directe avec le patronat ;
difficultés jusqu’en 1917, puis croissance (15000 à
700000 membres en 1915-19), leaders (Seguí, Pestaña,
Peiró) et réunions importantes (la Comedia en 1919).

La crise de 1917 :

impact de la Première guerre mondiale :


• neutralité du gouvernement Dato impliquant une opportunité
économique : forte demande agricole et industrielle ;
• enrichissement de certains accompagné d’une crise sociale :
hausse des prix des produits de base car demande en
hausse et spéculation ;
salaires stables et conditions de vie des plus pauvres
qui se dégradent, alimentant le mécontentement ;
triple crise de 1917 :
• crise militaire marquée par la création de Juntes de Défense :
armée déséquilibrée par la surreprésentation des
officiers et les conditions d’avancement ;
inflation fragilisant le pouvoir d’achat ;
revendications : amélioration des salaires, réforme de
l’avancement, réforme politique (manifeste de 06/1917) ;
• crise parlementaire :
autoritarisme des gouvernements (Dato, Romanones,
puis Dato) : fermeture des Cortès (juillet 1916), Etat
d’exception et censure (1917) ;
opposition réclamant des réformes, surtout pendant
l’Assemblée des parlementaires catalans (07/1917) :
Cortès constituantes, décentralisation ;
échec des députés le 19/07/1917 : réunion dissoute, pas
de soutien des militaires, divisions, débordement par le
mouvement ouvrier (août 1917) ;
• crise sociale :
1916 : premier mouvement de grève ;
mars 1917 : accord CNT-UGT réclamant le contrôle des
prix au gouvernement ;
août 1917 : UGT appelle à la grève générale avec des
revendications révolutionnaires (régime républicain,
gouvernement provisoire et Cortès constituantes).

Bilan : impact très inégal (peu de soutien des campagnes, surtout à Madrid,
Barcelone, Pays Basque et Asturies), répression (plus de 70 morts), mais
affaiblissement du régime face à une opposition radicalisée.

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2. La chute du système de la Restauration (1917-1923).

La crise du parlementarisme dynastique :

les partis dynastiques peinent à réunir des majorités stables et forment


des gouvernements de concentration comme le Gobierno Nacional
de Maura en 1918 (libéraux, conservateurs et régionalistes catalans) ;
incapacité à conduire des réformes ;
après 1918 : retour au bipartisme et à l’alternance, grande instabilité
(10 gouvernements jusqu’en 1923), mesures d’exception (fermeture des
Cortès, atteintes aux libertés publiques).

Un climat de forte conflictualité sociale :

contexte troublé :
• révolutions russes et vague révolutionnaire en Europe ;
• effets de la fin du conflit sur l’économie : chute de la
production, hausse des prix et du chômage ;
• malaise social croissant ;
mouvements sociaux :
• conflits dans les régions industrielles comme la grève de La
Canadiense (1 mois et ½, industrie locale paralysée, répression
patronale contre les syndicats) ;
• Triennat bolchévique (1918-1921) dans les campagnes
(Andalousie) :
révoltes paysannes encouragées par les anarchistes :
récoltes incendiées, terres et municipalités
occupées (Cordoue : 23 grèves, 30000 paysans
impliqués ;
répression forte : Etat de siège, interdictions des
organisations syndicales et internement des meneurs ;
• radicalisation pendant le pistolerismo (1916-1923) :
patrons (Fédération Patronale soutenue par les
autorités : tueurs pour assassiner les leaders syndicaux
ou leurs défenseurs (Seguí, 1923 et Layret, 1920),
mesures radicales (lock-out) appuyées par la
répression du gouvernement (Ley de fugas en 1921) ;
travailleurs : violence d’anarchistes proches de la CNT
(Los Solidarios) comme l’assassinat de Dato (1921).

L’impact de la crise marocaine :

reprise de l’insurrection rifaine contre le protectorat espagnol ;


relance de la pacification (1921) sous les ordres de Silvestre ;
désastre d’Annual (22/07/1921) : 13000 morts face à Abd-el-Krim ;

La perspective d’un débat parlementaire sur les causes du désastre et la crise


politique permanente sont le prétexte du coup d’Etat militaire de Primo de Rivera
du 13/09/1923.

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Vers l’épreuve externe.

Exercice 1. Commentaire de documents.


Option A. La virulente opposition de Lerroux.
Rebellez-vous contre tous ; personne ou presque n’est juste […].
Soyez arrogants comme si personne au monde n’était plus fort que vous, ce qui
est vrai. […] Soyez imprudents, comme si vous étiez au-dessus du Destin et de la
Fatalité. Soyez audacieux et courageux, comme si la Victoire et la Mort étaient
attachées à vos pieds. Soyez la Ve qui se renouvelle, la nature qui triomphe, la pensée
qui illumine, la volonté qui crée, l’amour éternel […].
Jeunes barbares d’aujourd’hui, entrez en la saccageant dans la civilisation
décadente et misérable de ce pays sans avenir, détruisez ses temples, finissez-en
avec ses dieux, […] emparez-vous des registre de propriété et transformez leur papier
en bûchers pour que le peuple purifie notre infâme organisation sociale, pénétrez dans
les foyers les plus humbles et levez des légions de prolétaires, pour que le peuple
tremble devant ces juges éveillés.
Il faut tout reconstruire, avec les vieux sièges poussiéreux, avec les poutres
humides des vieux bâtiments en ruines, mais avant nous avons besoin de la catapulte
qui pourra abattre les murs […].
LERROUX, A., Rebeldes, rebeldes. Barcelona, 1906.

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée expliquant l’évolution de l’opposition
pendant la crise de la Restauration (1898-1923).

Option B. Photographie prise durant la Semaine tragique à Barcelone, 1909.

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée répondant au sujet suivant : la Semaine
tragique de Barcelone.

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Exercice 2. Rédaction.

Option A. La crise et la chute de la monarchie (1898-1923).

Chronologie indicative :
1898 : « désastre » de Cuba
1906 : Ley de Jurisdicciones
1909 : Semaine tragique de Barcelone
1917 : crise politique et sociale
21921 : désastre d’Annual

Option B. La crise de 1917.

Chronologie indicative :
Juin 1917 : manifeste des Juntes de défense
5/07/1917 : assemblée des parlementaires catalans
19/07/1917 : dissolution par la garde civile de la réunion des députés d’opposition
Août 1917 : grève générale
Novembre 1917 : démission du 1er ministre Dato

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II. La dictature de Primo de Rivera (1923-1931).


Comment la dictature qui prétendait sauver la monarchie en a-t-elle accéléré la chute?

1. Les fondements de la dictature.

1.1. La justification du coup d’Etat.

Trouver une solution aux blocages dont souffre l’Espagne :

politiques : système dynastique impopulaire, caciquisme, fraude,


nationalismes régionaux ;
sociaux : conflictualité, pistolérisme ;
tensions dans l’armée : divisions africanistes/juntistes, humiliation
d’Annual.

Sauver la monarchie en la refondant sur de nouvelles bases :

prétentions régénérationnistes (Manifeste du coup d’Etat) :


• redresser l’Espagne par le haut en changeant le système ;
• troisième voie entre capitalisme et socialisme pour dynamiser
l’économie et éviter les tensions sociales ;
• assurer l’unité du pays et redonner sa fierté à l’armée ;
selon certains historiens, volonté de bloquer les réformes
démocratiques et sociales : envisagées par le dernier gouvernement
de concentration de García Prieto (démocratisation de la constitution,
sécularisation).

1.2. Les appuis de la dictature.

Le soutien déclaré :

Alphonse XIII : accepte le coup d’Etat ;


secteur majoritaire de l’armée, forces politiques conservatrices
lassées par l’alternance et Eglise catholique ;
haute bourgeoisie d’affaires, industrielle et propriétaires terriens :
soutien initial du Syndicat libre et de la Lliga Regionalista ;

La neutralité bienveillante :

une partie du mouvement socialiste : apolitisme et collaboration pour


faire progresser les droits sociaux ;
fraction importante du PSOE et d’UGT menée par Largo Caballero.

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2. L’œuvre réformatrice de la dictature.

2.1. La mise en place et l’évolution du nouveau régime.

La prétendue dictature provisoire (1923-fin1925) :

pouvoir exercé par les militaires (état de guerre) soit directement


(Directoire Militaire jusqu’en 1925), soit indirectement (Directoire Civil
avec Calvo Sotelo et Aunós au gouvernement) ;
régime dictatorial :
• suspension de la constitution et des libertés (presse,
réunion) et des mécanismes électoraux (conseils municipaux
dissouts et nommés par le gouvernement) ;
• interdiction des partis politiques et des syndicats ;
• justice et ordre public dominés par l’armée ;
reprise en main de la situation au Maroc :
• reprise des opérations militaires en coordination avec la France
(débarquement d’Alhucemas en 1925) ;
• lutte victorieuse pour la pacification du protectorat espagnol
(reddition d’Abd-el-Krim en 1926).

La tentative d’institutionnalisation du régime (1926-1930) :

tentative de réforme institutionnelle : Assemblée nationale


consultative (1927) formée selon une logique corporative ;
tentative d’enraciner le régime :
• grâce à des organisations de masse : Union Patriotique (parti
gouvernemental), revivification de l’institution du Somatén ;
• instrumentalisation du patriotisme et de la religion : Día de la
Raza, mesures pour l’Eglise (cours obligatoires de religion) ;
• développement de l’instruction : 8000 nouvelles écoles,
diminution de 9% de l’analphabétisme entre 1920 et 1930.

2.2. Les réformes économiques et sociales.

L’interventionnisme étatique :

conjoncture économique favorable dans les années 1920 ;


objectifs : modernisation économique par l’industrie et les
infrastructures ;
intervention étatique (nationalisations, travaux, protectionnisme) :
décret de Protection de l’Industrie Nationale (aides d’Etat),
monopoles (Compañía Telefónica Nacional de España, Campsa).

Une politique sociale dominée par le corporatisme :

pacification des conflits sociaux par une main tendue aux forces
modérées et la répression contre les plus radicaux : CNT ;
syndicalisme vertical : Organisation Corporative Nationale (patrons
et ouvriers dans comités paritaires).

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3. La chute de la dictature.

3.1. La montée des oppositions.

Les anciens partis dynastiques :

rapidement contre la dictature, au nom de la constitution ;


alliés au secteur d’opposition de l’armée pour tenter des soulèvements
: Sanjuanada (1926), soulèvement de Sánchez Guerra (1929).

Les intellectuels et universitaires :

victimes de la censure ;
agitation et grèves étudiantes qui aboutissent à la création de la
Fédération Universitaire Espagnole (républicaine) ;
opposition des principaux intellectuels : Unamuno (exilé aux Canaries),
Ortega y Gasset, Blasco Ibañez (exilé en France) et Menéndez Pidal.

Les républicains et nationalistes :

opposition des républicains unis au sein de l’Alliance républicaine ;


opposition croissante du nationalisme catalan :
• catalanistes républicains, notamment indépendantistes d’Estat
Català (Macià) : tentative d’invasion depuis la France en 1926 ;
• Lliga Regionalista face à l’anti-catalanisme de Primo de
Rivera : Mancomunitat dissoute, interdiction du catalan, de la
Sardana, des symboles catalanistes.

L’extrême gauche socialiste et anarchiste :

évolution progressive du PSOE vers l’hostilité défendue par Prieto ;


CNT : répression provoquant la scission modérés (Pestaña)/radicaux
fondant la Fédération Anarchiste Ibérique (FAI) en juillet 1927.

3.2. De la crise politique à la difficile transition post-dictature.

La chute de Primo de Rivera :

face au mécontentement, le roi retire son soutien au dictateur ;


30/01/1930 : Primo de Rivera démissionne et s’exile à Paris.

De la dictablanda à la chute de la monarchie :

Bérenguer reçoit la mission d’un retour à la constitution et la tenue


d’élections ;
l’opposition s’organise avec le Pacte de San Sebastián (août 1930) :
• signataires : républicains, catalanistes de gauche et PSOE ;
• programme : coalition électorale, comité révolutionnaire pour
opérer le passage à la république ;
après l’échec de Bérenguer, Aznar est chargé d’organiser les élections :
• premières : élections municipales, le 12/04/1931 ;
• vécues comme un plébiscite sur la monarchie.

Ces élections vont provoquer l’avènement de la République.

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Vers l’épreuve externe.

Exercice 1. Commentaire de documents.


Option A. Caricature publiée dans El Imparcial, 26/09/1923.

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée expliquant en quoi le coup d’État de
1923 détruit le système de la Restauration tout en prétendant sauver la
monarchie.

Option B.

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Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée répondant au sujet suivant : la crise et la
chute de la dictature de Primo de Rivera.

Exercice 2. Rédaction.

Option A. L’opposition à la dictature militaire (1923-1931).

Chronologie indicative :
Juin 1926 : Sanjuanada
Novembre 1926 : échec de la tentative d’invasion de Prats de Mollo
1927 : fondation de la F.A.I.
Août 1930 : Pacte de San Sebastián
12/04/1931 : élections municipales

Option B. La dictature de Primo de Rivera.

Chronologie indicative :
Septembre 1923 : coup d’État militaire
1925 : le Directoire civil remplace le Directoire militaire
1926 : reddition d’Abd-el-Krim
30/01/1930 : exil de Primo de Rivera à Paris
14/04/1931 : proclamation de la République

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III. La Seconde République (1931-1936).


Comment expliquer l’échec de la Seconde République espagnole ?

1. La mise en place de la République.

1.1. De la monarchie à la République.

L’impact des élections municipales du 12/04/1931 :

les élections municipales dessinent une nouvelle carte politique :


• monarchistes : nombre légèrement supérieur d’élus ;
• républicains-socialistes : énorme succès dans les grandes
villes (41 des 50 capitales provinciales) et les centres
industriels (x3 du nombre de votes à Madrid, x4 à Barcelone) ;
Éibar, Valence, Séville, Oviedo, Saragosse et Barcelone proclament le
14 avril la République accueillie par des manifestations pacifiques ;
• Alphonse XIII déclare renoncer au trône et s’exile ;
• les signataires du Pacte de San Sebastián forment un
gouvernement provisoire proclamant la Seconde République.

Le Gouvernement provisoire et la formation des Cortès constituantes :

gouvernement provisoire formé :


• dirigé par Alacalá Zamora (républicain conservateur) ;
• diverses tendances : républicains (conservateurs, radicaux et
gauche), socialistes, nationalistes catalans et galiciens ;
en attendant les élections des Cortès constituantes ;
• mesures d’urgence :
amnistie politiques ;
libertés publiques et syndicales ;
rénovation des hauts-fonctionnaires ;
• mesures annoncées ou en marche :
réforme de l’armée ;
négociations des autonomies catalanes ou basques ;
protection des paysans expulsés en cas d’impayés ;
les élections aux Cortès (28/06) légitiment le changement de régime :
• coalition républicaine-socialiste : majoritaire (250/464 sièges)
avec une forte participation (plus de 70%) ;
• Alcalá Zamora est confirmé comme chef du gouvernement ;
• les membres du gouvernement provisoire sont reconduits.

1.2. Les bases institutionnelles et politiques du régime républicain.

La constitution de 1931 :

adoptée par les Cortès en décembre 1931 après débats et tensions :


• tensions droite/gauche qui se divisent sur plusieurs points :
question des nationalismes et de la religion ;
• les ministres conservateurs démissionnent et Alcalá Zamora,
remplacé par Azaña, devient Président de la République ;

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constitution républicaine, démocratique et progressiste :


• Etat unitaire mais possibilité d’autonomie de certaines régions ;
• pouvoirs organisés selon la logique parlementaire :
pouvoir législatif : Cortés monocamérales qui
contrôlent le gouvernement ;
pouvoir exécutif : Conseil des Ministres présidé par le
chef du Gouvernement et Président de la République,
chef de l’Etat ;
• droits et libertés garantis et série de droits sociaux :
égalité devant la loi, l’éducation et le travail ;
non-discrimination (origine, sexe ou richesse) ;
droit au travail défini comme obligation sociale ;
faculté du gouvernement de nationaliser ;
• avancées démocratiques : SUM à partir de 23 ans ;
• séparation des Eglises et de l’Etat : laïcité de l’Etat et
légalisation du mariage civil et du divorce.

La réorganisation de la vie politique, autour d’une logique parlementaire :

les gauches :
• partis républicains réformistes : nationaux (Parti Radical-
socialiste de Domingo, Action Républicaine d’Azaña) ou
régionaux : Organisation républicaine galicienne, ERC) ;
• domination du PSOE autour de deux tendances : social-
démocrate (Besteiro et Prieto) et révolutionnaire (Largo
Caballero et l’UGT) ;
• renforcement du PCE (Díaz et Ibarruri) malgré la scission du
POUM (Nin et Maurín, 1935) ;
• CNT : force syndicale de premier plan (1 million d’adhérents en
1936) avec deux courants : treintistas (Pestaña, Peiró)
modérés et syndicalistes, prêts à appuyer la République et
radicaux de la FAI (Durruti, Ascaso, García Oliver) défendant
l’insurrection ;
les droites :
• républicains conservateurs se droitisant : Parti Radical
(Lerroux) et Droite Libérale Républicaine (Alcalá Zamora) ;
• conservateurs et catholiques : domination de la
Confédération Espagnole des Droites Autonomes (CEDA,
1933) : contre le gouvernement au nom de la propriété, de
l’Eglise et de l’Armée ;
• nationalistes conservateurs (Lliga Regionalista ou Parti
Nationaliste Basque ;
• monarchistes comme Rénovation Espagnole (Calvo Sotelo) et
carlistes réunis dans Communion Traditionaliste ;
• petits groupes d’extrême-droite à tendance fasciste : groupés
dans les Juntes d’Offensive Nationale Syndicaliste (JONS),
puis unis dans la Phalange Espagnole (1933, Primo de
Rivera).

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2. Le Biennat de gauche (1931-1933).

2.1. Les réformes du Biennat de gauche.

Une série de réformes politiques :

politique de sécularisation :
• le gouvernement s’attaque aux congrégations : interdiction
d’enseigner et Loi sur les Congrégations (mai 1933) : biens
limités, dissolution possible comme la Compagnie de Jésus ;
• anticléricalisme parfois radical : couvents incendiés (11-
12/05/1931) dans plusieurs villes (Madrid, Séville, Cadix,
Murcie), expulsion du cardinal Segura, archevêque de Tolède ;
réforme militaire d’Azaña :
• objectif : armée professionnelle et démocratique organisée
rationnellement (1 officier pour trois soldats en 1917) ;
• réorganisation et de soumission de l’armée : Ley de Retiro
de la Oficialidad (1931 : serment de fidélité des officiers
obligatoire), moins d’unités et d’officiers, Académie militaire
de Saragosse fermée, presse réservée aux militaires interdite ;
• corps de police subordonné au gouvernement : Garde
d’Assaut ;
politique éducative et culturelle :
• réforme promouvant une éducation libérale, laïque et de
masse : 10000 écoles primaires, 7000 postes d’instituteurs,
hausse de 50% du budget, et lutte contre le contrôle religieux ;
• désir de hausser le niveau culturel avec l’aide d’artistes et
d’intellectuels : Missions Pédagogiques et troupes comme La
Barraca (F. García Lorca).
réforme de l’Etat répondant aux régionalistes et nationalistes :
• 14/04/1931 : pression exercée par les nationalistes catalans :
proclamation par Macià de la République Catalane ;
• décision annulée et compromis : gouvernement autonome
provisoire (Generalitat) et statut d’autonomie (Estatut de
Nuria) adopté par référendum (99%) puis présenté aux Cortès ;
Constitution reconnaissant un statut d’autonomie pour
la Catalogne, mais dispositions limitant le texte de Nuria ;
statut d’autonomie de septembre 1932 : exécutif et
parlement propres, compétences (économiques,
sociales, éducatives et culturelles) et victoire d’ERC au
Parlament (Macià président de la Generalitat) ;
• lents progrès de l’autonomie basque : projet de statut (Estella)
mais opposition de la gauche puis en octobre 1936 texte
consensuel et le PNV au pouvoir (Aguirre premier Lendakari) ;
• Galice : processus plus lent d’élaboration d’un statut jamais
approuvé par les Cortès, à cause de la guerre civile.

Les réformes économiques et sociales :

réformes du Code du travail de Largo Caballero (ministre du Travail) :


• Loi sur les Contrats de Travail : négociation collective ;
• Loi sur les Jurys Mixtes (Prud’hommes) : conflits au travail ;
• autres décisions : 40 heures, hausse des salaires, journée
dans les campagnes réduite, assurances sociales
encouragée ;

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réforme agraire :
• objectif : réduire le latifundisme et améliorer la condition des
ouvriers agricoles, moderniser un secteur fondamental : ½
actifs, ½ ouvrier agricole, 750000 journaliers, plus de 50%
des terres à une poignée de propriétaires en Castille et dans
le Sud ;
• premières mesures : rupture unilatérale des contrats de
location interdite, journée de 8 heures, salaires minimaux,
obligation cultiver les terres incultes ;
• Loi de réforme agraire (septembre 1932) pour moderniser
l’agriculture : possibilité de confisquer les terres incultes de la
haute noblesse, d’exproprier les terres mal cultivées, mal
irriguées ou louées en permanence, organisme pour mettre en
œuvre la réforme (Instituto de la Reforma Agraria) ;
• résultats : moins d’expropriations/installations que prévu (12000
de 1932 à 1934) à cause des lenteurs bureaucratiques, du
manque de moyens, de la résistance des propriétaires, et
tension entre grands propriétaires (ennemis de la République)
et paysans (radicalisation : terres occupées, récoltes
incendiées).

2.2. Les difficultés et la crise du Biennat de gauche.

Un contexte économique défavorable :

l’économie espagnole est touchée plus tard par la crise de 1929 et


moins fortement mais certaines faiblesses structurelles sont
aggravées :
• balance commerciale en déficit car demande mondiale en
chute ;
• chômage agricole qui progresse ;
• concentration des terres pérennisée ;
effets négatifs de la politique économique et sociale :
• baisse des bénéfices entrepreneuriaux : hausse des salaires
non compensée par une augmentation de la productivité ;
• chute de l’investissement privé et public (politique de réduction
des dépenses publiques) affaiblissant certains secteurs
(sidérurgie, mécanique, construction navale).

La montée des tensions sociales :

fraction des classes moyennes, grands propriétaires et industriels,


couches plus traditionalistes (église et armée) : opposition de plus en
plus ouverte au gouvernement et/ou au régime ;
désenchantement des travailleurs, particulièrement ruraux, face aux
réformes qui renforce une dynamique révolutionnaire :
• conflictualité entretenue par certains syndicats et partis :
CNT, PCE (plus de 11000 membres en 1932),
l’UGT (Fédération des Travailleurs de la Terre à 450000
membres) ;
• multiplication des luttes sociales : grèves (402 en 1930, 1127
en 1932, soulèvements anarchistes ou socialistes (mineurs
du Haut-Llobregat en 1932, paysans andalous en1933) ;
tensions accélérant l’usure du gouvernement qui se coupe des classes
populaires en employant parfois la force : 12 morts à Casas Viejas.

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La réorganisation et la montée en puissance des droites :

droite renforcée à partir de 1932-1933 :


• Parti Radical : classes moyennes opposées à la gauche mais
encore fidèles à la République ;
• droite monarchiste et catholique dopée par l’opposition aux
réformes : CEDA devenue un parti de masse ;
extrême-droite (Rénovation Espagnole, JONS, Phalange et
Communion Traditionaliste) redoublant d’activité et entretenant les
tensions ;
secteurs de l’armée franchissant le pas de l’illégalité : coup d’Etat de
Sanjurjo (août 1932), création de l’Union Militaire Espagnole (1933).

3. Le Biennat conservateur (1933-1935).

3.1. La victoire des droites et ses conséquences.

Les élections de 1933 et la victoire des droites :


automne 1933 : Azaña démissionne, nouvelles élections convoquées ;
• particularités : vote des femmes, forte abstention souvent
populaire (CNT), gauche désunie à l’inverse de la droite ;
• centre et la droite majoritaires, menés par deux forces : le
Parti Radical et la CEDA ;
Alcalá Zamora appelle Lerroux à présider le gouvernement formé
uniquement de radicaux, mais avec l’appui de la CEDA.

L’arrêt des réformes :

blocage de la réforme agraire : restitutions à la noblesse, annulation


de cessions de terres, liberté totale des contrats agricoles, et
affrontement avec la Generalitat (ERC) sur la Ley de Contratos de
Cultivo (1934) jugée inconstitutionnelle après mobilisation de la Lliga
Catalana et de la majorité conservatrice aux Cortés ;
blocage aux Cortés du projet d’autonomie basque proposé par le
PNV ;
blocage de la politique de sécularisation :
• approbation d’un budget des cultes ;
• négociations avec le Vatican en vue de conclure un concordat ;
apaisement avec les opposants dans l’armée : amnistie des
participants au coup d’Etat de Sanjurjo et des partisans de Primo de
Rivera.

La radicalisation des antagonismes :

une partie des socialistes derrière Largo Caballero rejoint les


anarchistes contre le gouvernement : grèves et conflits sociaux ;
pressions de la CEDA exigeant des mesures d’ordre et sa
participation au gouvernement : nomination de trois ministres CEDA
(5/10/1934).

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3.2. La crise de 1934 et ses conséquences.

La révolution d’octobre 1934 :

réaction d’UGT à l’entrée de la CEDA au gouvernement et lancement


d’un mouvement de protestation et de grèves national :
• plusieurs villes touchées, mais pas d’extension par manque de
préparation et du fait de la réaction (Etat de guerre) du
gouvernement, même si les Asturies et la Catalogne
s’embrasent ;
révolte des Asturies :
• accord entre anarchistes, socialistes et communistes et
révolution sociale : mairies et casernes de la Garde civile
prises, Comités révolutionnaires locaux, siège d’Oviedo ;
• répression par la Légion (Franco) : 1000 mineurs tués, 2000
blessés, 5000 détenus, et mouvement international
d’indignation ;
crise politique en Catalogne :
• Companys (successeur de Macià) proclame (6/10) la
République catalane dans la République fédérale espagnole ;
• partis et syndicats de gauche (PSOE, UGT, paysans et
communistes) tentent une grève générale insurrectionnelle :
échec faute de soutien populaire et d’engagement de la CNT ;
• Etat de guerre déclaré : Batet occupe la Generalitat et
emprisonne 3500 personnes (membres du govern, de la
municipalité de Barcelone, Azaña et Largo Caballero).

La crise du Biennat conservateur :

montée en puissance de la CEDA et des plus conservateurs :


• pressions sur le gouvernement : suspension du statut catalan,
annulation de la Ley de Contratos de Cultivo, restitution des
propriétés des jésuites, Gil Robles ministre de la Guerre et
Franco Chef d’Etat-Major ;
• projet de réforme de la constitution : réduction des
compétences autonomiques, suppression du droit au divorce,
interdiction des expropriations de terres ;
mais une forte crise frappe le gouvernement à l’automne 1935 :
• le Parti Radical est discrédité par des scandales : estraperlo ;
• Gil Robles fait pression sur le Président de la République pour
diriger le gouvernement.

Alcalá Zamora se refuse à céder tout le pouvoir à la CEDA et décide fin


décembre 1935 de convoquer des élections pour février 1936.

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4. Le Front Populaire (février-juillet 1936).

4.1. La victoire du Front Populaire.

L’union des forces de gauche :

les forces de gauche (républicains, socialistes, communistes) décident


de former le Front Populaire, une coalition électorale :
• candidatures communes aux élections ;
• programme commun : amnistie pour les victimes de la
répression de 1934, réintégration à leur travail des condamnés
politiques, reprise de la législation réformiste ;
CNT : ne participe pas mais n’appelle pas ses forces à l’abstention ;
même si des coalitions locales CEDA-monarchistes-traditionalistes
(Bloc National), avec parfois par des radicaux ou la Lliga Catalana, pas
de candidature nationale, ni de programme commun pour la droite.

La victoire de février 1936 :

victoire de la gauche (48%) devant la droite (46,5%) et le centre (5,4%) ;


carte politique : littoral, grandes villes et régions industrielles à
gauche / Castille, León, Navarre et large part de l’Aragon à droite.

La formation du gouvernement de Front Populaire :

gouvernement formé par les républicains de gauche (Gauche


Républicaine et Union Républicaine) :
• Casares Quiroga devient Président du Gouvernement ;
• Azaña Président de la République ;
les socialistes et autres composantes du Front Populaire s’engagent à
soutenir le gouvernement au Parlement.

4.2. La politique du Front Populaire et ses conséquences.

La mise en œuvre du programme du Front Populaire :

amnistie générale : 30000 prisonniers politiques libérés, les


entreprises doivent rembaucher les ouvriers licenciés ;
réouverture du processus de dialogue pour l’autonomie de certaines
régions :
• Generalitat et statut catalans rétablis ;
• négociations pour statuts de Pays Basque et de Galice ;
processus réformiste relancé, surtout au niveau de la politique
agraire.

Les réactions à cette politique :

à gauche, partis et syndicats lancent une mobilisation populaire,


surtout anarchistes et socialistes les plus radicaux (Largo
Caballero) :
• grèves pour obtenir améliorations des conditions de travail ;
• occupation de terres spontanée (Andalousie et Estrémadure)
par des journaliers ;

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à droite, rejet absolu :


• opposition aux mesures agraires par les propriétaires
terriens, fermeture d’usines et fuite de capitaux vers
l’étranger ;
• Eglise : campagne contre la République ;
• groupes radicaux (Phalange) s’affrontant violemment à la
gauche entre février et juillet 1936.

Vers la guerre civile :

un groupe de militaires s’oriente vers un coup d’Etat :


• Mola à la tête du groupe de généraux conjurés ;
• plan : soulèvement militaire simultané depuis les garnisons +
intervention de l’armée d’Afrique (Franco) ;
généraux impliqués éloignés, mais pas destitués ;
complot soutenu par :
• les forces politiques de droite : monarchistes, carlistes,
cléricaux, cedistes, phalangistes ;
• contacts avec des puissances étrangères d’extrême-droite :
l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste.

L’assassinat de Calvo Sotelo, le 14 juillet, en représailles de celui du lieutenant


Castillo, donne le signal du mouvement militaire contre la République lancé
depuis le Maroc le 17 juillet 1936.

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Vers l’épreuve externe.

Exercice 1. Commentaire de documents.


Option A. Le résultat des élections municipales d’avril 1931 (en % de votes).

socialistes communistes
: 5,97% : 0,08%

autres :
27,06% républicains :
43,05%

monarchistes
: 23,84%

Source : INE, Annuaires Satistiques, 1932-1940.

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée expliquant comment la Seconde
République espagnole s’est mise en place (avril-décembre 1931).

Option B. La Generalitat arrêtée le 6 octobre 1934. (Source Gencat).

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Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée répondant au sujet suivant : la crise
d’octobre 1934.

Exercice 2. Rédaction.

Option A. Le Front Populaire (février-juillet 1936).

Chronologie indicative :
Février 1936 : victoire électorale de la gauche
Mars 1936 : rétablissement de la Generalitat
Mai 1936 : Azaña devient Président de la République
14 juillet 1936 : assassinat de Calvo Sotelo
17-18 juillet 1936 : coup d’État militaire

Option B. L’échec de la Seconde République espagnole (1931-1936).

Chronologie indicative :
Avril 1931 : proclamation de la Seconde République
Décembre 1931 : adoption de la constitution
Septembre 1932 : loi de réforme agraire
Octobre 1934 : révolte des Asturies et de Catalogne
Juillet 1936 : coup d’État militaire

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CHAPITRE 8
La France pendant la Seconde guerre mondiale
(1940-1944)

Problématique :
quelles sont les conséquences
de la défaite de 1940 ?

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I. Le régime de Vichy (1940-1944).


Quelles sont les caractéristiques du régime mis en place par Pétain en 1940 ?

1. La défaite et l’effondrement de la République (septembre 1939-juillet 1940).

La « drôle de guerre » :

l’attentisme militaire :
• la France déclare la guerre à l’Allemagne (3/09/1939), après
l’invasion de la Pologne le 1er septembre 1939 ;
• stratégie défensive (ligne Maginot) ;
• offensives périphériques, comme en Norvège (avril-mai
1940) ;
la vie politique :
• après le pacte Staline-Hitler, le parti communiste est dissout,
ses parlementaires déchus, ses journaux fermés ;
• aucune « union sacrée » : des hommes politiques, de droite et
de gauche défendent un compromis avec Hitler (Laval) ;
l’état de l’opinion :
• malgré le pacifisme, après l’échec de Munich, grande majorité
résignée à la guerre : 76% de partisans (sondage de juillet
1939) ;
• après la déclaration de guerre : rationnement et vie
quotidienne affectée, les Français perdant progressivement leur
détermination.

La défaite et ses conséquences politiques :

l’offensive allemande (10 mai 1940) est rapidement victorieuse :


• stratégie offensive, tactique et armes modernes (chars, avions
d’attaque) employées aboutissant à l’encerclement des troupes
franco-britanniques (au nord et en Belgique) ;
• la défaite et l’avance allemande jettent des millions de réfugiés
sur les routes : c’est l’exode ;
la Troisième République s’effondre :
• le gouvernement Reynaud est divisé en deux tendances sur la
poursuite de la guerre et incapable de gérer la crise ;
• 16 juin 1940 : démission de Reynaud remplacé par Pétain
(partisan de la négociation) nommé Président du Conseil par le
Président de la République Lebrun ;
• 17 juin : Pétain annonce la demande d’armistice (signé le 22) ;
• Juillet 1940 : à Vichy, Pétain prépare avec Laval la fin du
régime et reçoit les pleins pouvoirs le 10 juillet pour donner
une constitution à l’ « Etat français ».

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2. L’État français (mai 1940- août 1944).

La Révolution nationale :

Pétain met en place les bases d’un régime personnel et autoritaire :


• Chambre des députés/Sénat ajournés « jusqu’à nouvel ordre » ;
• chef de l’Etat qui concentre les pouvoirs et dirige le
gouvernement et fait l’objet d’un culte de la personnalité ;
• censure et propagande ;
• pouvoirs locaux contrôlés : maires nommés par les préfets ;
la répression frappe les principales personnalités républicaines,
comme Léon Blum ;
la société est profondément bouleversée selon la devise « Travail,
Famille, Patrie » :
• réformes éducatives : suppression de la gratuité du lycée,
financement des écoles privées religieuses ;
• jeunesse encadrée dans des mouvements de masse, comme
les « Chantiers de Jeunesse » ;
• réformes familiales : divorce plus difficile, avortement
sévèrement réprimé ;
• monde du travail réorganisé selon une logique corporative :
suppression des syndicats ;
l’antisémitisme et la xénophobie :
• mesures d’exclusion d’étrangers : déchéance de nationalité ;
• statut des Juifs (octobre 1940) et internement des juifs
étrangers.

La collaboration :

Pétain pratique d’abord une collaboration d’Etat (1940-1942) :


• buts affichés : assouplissement des conditions de l’armistice et
défense des intérêts de la France dans l’Europe allemande ;
• actes politiques : entrevue de Montoire (24/10/1940),
coopération économique et projets de coopération militaire ;
1942 : Laval « chef du gouvernement » qui accélère la collaboration :
• solidarité avec l’Allemagne dans sa « croisade contre le
bolchévisme » : envoi de volontaires (L.V.F.) et de main-
d’œuvre : Service du Travail Obligatoire (S.T.O.) ;
• participation à la politique d’extermination des Juifs : rafle du
Vel’ d’Hiv’ (juillet 1942), 42000 juifs déportés en 1942 ;
• lutte de la Milice contre les mouvements de résistance ;

Fascisation du régime et perte de souveraineté à partir de l’invasion de la zone


libre (novembre 1942).

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II. La France libre et la Résistance (1940-1944).


Quelle a été l’attitude de ceux qui ont refusé la défaite et la collaboration ?

1. La France libre (18 juin 1940-août 1944).

1.1. Les débuts de la France libre (18 juin 1940- sept. 1943).

Une naissance difficile (juin 1940- nov. 1942) :

l’appel du 18 juin 1940 :


• lancé par De Gaulle depuis la BBC : encourage les Français à
continuer la lutte depuis l’Angleterre et l’Empire ;
• peu d’écho : seulement 7000 hommes en juillet 1940 ;
le difficile ralliement de terres d’Empire :
• certains territoires se rallient rapidement : Tchad, Cameroun ;
• d’autres fidèles à Vichy : échec de l’expédition de Dakar ;
la participation aux combats aux côtés des Alliés :
• les Forces Françaises Libres se constituent et se
renforcent (35000 hommes fin 1940) ;
• premiers combats face aux Italiens et aux Allemands en
Afrique du Nord (Koufra en 1941, Bir-Hakeim en 1942) ;
• d’autres opposent les F.F.L. aux forces de Vichy (Syrie)
l’organisation politique de la France libre :
• De Gaulle s’engage à rétablir la République, tout en défendant
l’idée d’une rénovation politique et sociale à la libération ;
• pouvoir centralisé et personnalisé, le Comité national
français (septembre 1941) : opposition à l’Axe et à Vichy,
coordination et subordination des réseaux de résistance
(Jean Moulin), souveraineté face aux Alliés (en Syrie et à
Madagascar).

Le tournant (nov. 1942- sept. 1943) :

11/1942 : les anglo-américains débarquent en Afrique du Nord :


• Darlan (« dauphin » de Pétain) reçoit des Alliés le
gouvernement en Afrique du Nord avant d’être assassiné ;
• malgré l’invasion par Hitler de la zone libre, Pétain refuse de
lutter et ordonne le sabordage de la flotte de Toulon ;
• les Alliés privilégient Giraud puis acceptent De Gaulle : création
du Comité Français de Libération Nationale.

1.2. De la renaissance de l’Etat à la Libération (sept. 1943- automne 1944).

Un Etat s’organise hors-métropole :

C.F.L.N. présidé par De Gaulle et composé de commissaires ;


Assemblée consultative : parlementaires ayant refusé les pleins
pouvoirs, communistes, élus d’Algérie et Résistants ;
fusion des F.F.L., de l’armée d’Afrique et d’éléments de l’armée
d’armistice qui participent à la lutte aux côtés des Alliés (Italie).

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La politique de la France libre et du C.F.L.N. :

gouvernement des territoires de l’Empire et libérés (Corse) ;


projet de réorganisation politique, économique et sociale de la France
pour la libération : droit de vote des femmes (avril 1944) ;
coordination/subordination de la résistance intérieure, regroupée par
Jean Moulin au sein du Conseil National de la Résistance (1943).

La Libération :

1944 : débarquements en Normandie et Provence (6 juin et 15 août)


et participation des troupes de la France libre et de la
Résistance (libération de Toulon, de Marseille, de Paris) ;
la transition politique :
• Vichy s’effondre : emmenés en Allemagne, Laval et Pétain se
réfugient à l’étranger ;
• De Gaulle évite une administration sous contrôle américain, le
CFLN devenant le Gouvernement provisoire de la
République française (G.P.R.F.) ;
• légalité républicaine rétablie : vote du 10/07/1940 annulé et
épuration spontanée (9000 exécutions) puis légale (46000
condamnations dont 767 exécutions) contre la collaboration
politique (Pétain, Laval), économique (Renault) et
intellectuelle (Brasillach).

2. La Résistance.

Les débuts de la Résistance (1940-1942) :

dès 1940, actes spontanés : 3 à 5000 étudiants et lycéens manifestant


à Paris le 11 novembre 1940 sur les Champs Elysées ;
constitution de réseaux dans les deux zones :
• de l’extrême-droite nationaliste à l’extrême-gauche (Combat,
Franc-Tireur, Libération) ;
• action clandestine : propagande (journaux), renseignement
(radio), actions militaires (sabotages, attentats) ;
• peu de coordination et difficile communication entre réseaux ;
P.C.F. officiellement dans la lutte après l’invasion de l’U.R.S.S. (1941).

L’organisation et la montée en puissance (1942-1944) :

l’invasion de la zone libre et le S.T.O. (1942) sont décisifs :


• croissance des Maquis accueillant les réfractaires (Vercors) ;
• une partie de l’armée d’armistice rejoint la Résistance ;
à partir de la même année, les mouvements de résistance s’unifient
en se ralliant à De Gaulle :
• action décisive de Jean Moulin : création du Conseil National
de la Résistance (mai 1943) ;
• préparation avec les partis républicains d’avant 1940 de la
Libération : programme du C.N.R. ;
action décisive au moment de la Libération :
• aide aux Alliés pour les débarquements : renseignements,
sabotages, harcèlement des troupes allemandes et
diversions ;
• participation à la libération de villes comme Marseille et Paris.

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III. La France et les Français pendant la guerre


(1940-1944)
Quelles ont été les conséquences de la guerre pour la France et pour les Français ?

1. L’Occupation et ses conséquences.

Les conséquences de l’armistice :

France soumise au pillage économique imposé par l’Allemagne :


• frais d’occupation : 20 millions de marks/jour ;
• achats et commandes forcés auprès d’entreprises et de
producteurs français ;
territoire divisé en plusieurs zones (nord/sud/zone interdite/zone
annexée) et coupé en deux par la ligne de démarcation ;
zone occupée (toute la France métropolitaine à partir de novembre
1942) : censure et contrôle étroit imposés par l’Occupant.

La vie quotidienne est difficile :

changements de multiples détails de la vie quotidienne en zone


occupée : toponymie germanisée, couvre-feu, contrôles ;
contrôle des prix et de la production agricole entraînant :
• le rationnement alimentaire ;
• les circuits parallèles : « marché noir » ;
augmentation des inégalités sociales : paysans/citadins,
salariés/rentiers.

L’état de l’opinion :

sentiment d’abattement et préoccupation pour la survie quotidienne ;


l’opinion est divisée et évolue :
• majoritairement : d’abord maréchalisme, attachement à la
personne de Pétain et confiance en son action (jusqu’en 1941),
puis attentisme ;
• minoritairement : vichysme (partisans de la Révolution
nationale), collaborationnisme (adhésion aux projets hitlériens
et à l’ « Europe allemande » des fascistes du P.P.F. de Doriot ou
du R.N.P. de Déat, des antibolchéviques de la L.V.F. ou de la
Division Charlemagne), Résistance (250000 « combattants
volontaires » reconnus après-guerre).

2. Le bilan de la guerre.

Les pertes humaines :

pertes lourdes (540000), même si inférieures à la Première guerre


mondiale (42%) ;
différence : forte proportion de civils tués (60%) ;
mais dynamisme démographique : reprise de la natalité à partir de
1942-1943 (débuts du baby-boom).

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Les pertes économiques :

production industrielle en chute : 50% en 1944 du niveau de 1938 ;


baisse du pouvoir d’achat : prix qui ont quadruplé, alors que les
salaires ont été multipliés par 2,7 ;
déclin agricole : récolte 1945 valant 60% de 1938 (rationnement
jusqu’en 1948) ;
retard technique dû au sous-investissement durant l’Occupation ;
infrastructures et parc immobilier détruits : 2/3 du réseau ferré.

Les conséquences politiques :

la Troisième République a succombé par son incapacité à préparer


et gérer la guerre ;
Vichy : tentative autoritaire avortée ;
la France libre et la Résistance ont permis le sursaut national
incarné par De Gaulle et la réaffirmation du lien Nation-République.

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HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 3

Vers l’épreuve externe

Exercice 1. Commentaire de documents.


Option A. Photographie prise lors des combats pour libérer Paris, le 22 août
1944.

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée expliquant la nature et le rôle de la
Résistance française entre 1940 et 1944.

Option B. Circulaire émise par la préfecture du département de la Creuse en zone


libre, février 1942.

Circulaire nº237 : recensement des Israélites entrés en France depuis le 1er janvier
1936.
Le Gouvernement a prescrit le regroupement des israélites tant étrangers que
naturalisés français qui sont entrés en France depuis le 1er janvier 1936.
En vue de permettre ce regroupement les intéressés sont invités à remplir […]
les formulaires qu’ils trouveront dans les mairies ou les commissariats de Police. […]
De rigoureuses sanctions seront prises contre les israélites qui, entrés en
France postérieurement au 1er janvier 1936, ne seront pas soumis au recensement.
[…]
Guéret, le 1er février 1942.

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée répondant au sujet suivant : le régime
de Vichy (1940-1944).

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Exercice 2. Rédaction.

Option A. La France pendant la Seconde guerre mondiale.

Chronologie indicative :
Mai 1940 : début de l’invasion allemande
18 juin 1940 : appel du général De Gaulle
Octobre 1940 : entrevue de Montoire
Juillet 1942 : rafle du Vel’d’Hiv’
25 août 1944 : libération de Paris

Option B. Vivre en France sous l’Occupation.

Chronologie indicative :
22/06/1940 : armistice avec l’Allemagne
Octobre 1940 : entrevue de Montoire
Mai 1942 : Service du Travail Obligatoire
1943 : reprise de la natalité
Juin 1944 : débarquement allié en Normandie

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CHAPITRE 9 :
LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE
(1936-1939)

Problématique :
en quoi la guerre civile est-elle un tournant
majeur dans l’histoire de l’Espagne ?

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I. Les étapes de la guerre civile (1936-1939).


Quels sont les principaux événements de la guerre civile espagnole?

1. De l’échec du coup d’Etat au déclenchement de la guerre civile.

Signal du coup d’État le 17 juillet 1936 donné à Melilla par Yagüe :

entraîne le protectorat marocain dans le soulèvement ;


dans la péninsule, des garnisons se soulèvent (18 et 19/07) appuyées
par les phalangistes et les requetés (carlistes) ;
Franco organise le débarquement de l’armée d’Afrique du nord (début
août), avec le soutien logistique de l’Italie fasciste et du Reich ;
Goded échoue à s’emparer de la Catalogne et doit se rendre le 19
juillet.

Finalement, le coup d’Etat échoue à renverser le gouvernement :

le gouvernement hésite avant de prendre des mesures énergiques :


• Casares Quiroga démissionne, remplacé par Martínez Barrio,
puis par Giral ;
• l’armée est dissoute, des milices sont formées par la livraison
d’armes aux syndicats (UGT, CNT) et partis de gauche.
Le pays est coupé en deux :
• certaines zones basculent dans l’insurrection : Galice, Espagne
intérieure et agricole, Aragon, Guadalquivir et territoires
ultramarins (Canaries, Maroc, Baléares) ;
• d’autres restent républicaines : Espagne littorale industrialisée,
Andalousie, Estrémadure et une partie de la Castille et la plupart
des grandes villes ;
une grande partie de l’armée et des forces de sécurité reste légaliste.

2. De la lutte pour Madrid à la stabilisation des fronts (juillet 1936-mars 1937).

2.1. L’internationalisation du conflit.

La guerre a un grand impact international :

les nations démocratiques et socialistes :


• sympathie globale pour la République ;
• certains plus réservées face à l’influence socialiste, communiste et
anarchiste chez les républicains (Royaume-Uni et les EUA) ;
les nations conservatrices ou d’extrême-droite se rangent par
anticommunisme aux côtés des nationalistes : Portugal de Salazar,
Allemagne d’Hitler et Italie de Mussolini.

Différentes attitudes :

non-intervention prônée par le Royaume-Uni et la France à la SDN et


scellée par un pacte (Comité fondé par 27 signataires) :
• non-intervention stricte : RU
• attitude plus ambigüe : France ;

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engagement en faveur d’un camp ou de l’autre :


• côté républicain : l’URSS (livraison d’armes et de matériel en
échange des réserves d’or espagnoles, conseillers soviétiques et
commissaires politiques renforçant l’influence du PC) et les
Brigades Internationales (60000 volontaires du monde entier
jusqu’en septembre-octobre 1938) ;
• côté nationaliste : Allemagne nazie (matériel, puis envoi d’un
corps expéditionnaire aérien, la Légion Condor), Italie
fasciste (matériel puis envoi d’un corps expéditionnaire, le Corpo
Truppe Volontarie) et volontaires internationaux.

2.2. La lutte pour Madrid et les autres fronts.

La prise de Madrid, objectif principal des insurgés :

progression de Yagüe vers le nord à travers l’Andalousie occidentale et


l’Estrémadure permettant la jonction avec l’armée de Mola ;
Franco à la tête de l’armée du sud après la mort de Sanjurjo décide
d’attaquer Tolède, assiégée par les républicains ;
le 29/10, mobilisation générale à Madrid menacée d’invasion :
• gouvernement déplacé à Valence et Madrid sous l’autorité d’une
junte présidée par Miaja qui confie la défense à Rojo ;
• résistance des défenseurs renforcés par les premiers volontaires
des Brigades Internationales et les catalans (colonne Durruti).

Les fronts de Catalogne, Madrid et d’Andalousie :

stabilisation du Front de Catalogne :


• échec de l’offensive républicaine vers Huesca et Saragosse ;
• échec de la tentative de Bayo de reconquête des Baléares.
février-mars 1937, deux offensives manquées des nationalistes pour
isoler Madrid et couper ses liaisons avec Valence :
• sud : bataille du Jarama ;
• nord : bataille de Guadalajara ;
conquête de l’Andalousie :
• juillet-août 1936, les nationalistes progressent vers l’est andalou ;
• février 1937 : Queipo de Llano bombarde et prend Malaga,
provoquant un gigantesque exode de la population républicaine.

3. La marche des nationalistes vers la victoire (avril 1937-avril 1939).

3.1. Conquête du nord et course à la Méditerranée (avril 1937-juin 1938).

L’offensive nationaliste change de direction :

vers le nord (Asturies, Cantabrique et Biscaye) resté républicain ;


offensive d’avril à octobre 1937 de Mola :
• bombardement de Guernica par l’aviation allemande le 26 avril ;
• occupation de Bilbao le 19 juin ;
les républicains tentent d’éviter la perte du nord :
• tentatives de percée près de Madrid (Brunete, juin 1937) et
Saragosse (Belchite, novembre 1937) ;
• la perte du nord est une catastrophe pour la République : potentiel
économique perdu (mines et industries) et exode de réfugiés.

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La course des insurgés vers la Méditerranée (novembre 1937-juin 1938) :

tentative de sursaut des forces républicaines fin 1937 :


• réorganisation de l’armée, devenue Armée Populaire : intégration
des milices et des Brigades Internationales ;
• encadrement professionnel et commandement à Rojo ;
• série d’offensives, comme à Teruel (hiver 1937-1938) ;
mais les nationalistes reprennent l’initiative :
• février 1938 : Franco reprend Teruel et lance une contre-
offensive en Aragon (prise de Lérida, Gandesa, et des centrales
hydroélectriques des Pyrénées) ;
• offensive ensuite vers le sud (Valence) qui atteint la
Méditerranée et coupe le territoire républicain en deux.

3.3. La chute de la Catalogne et de la République (juillet 1938-février 1939).

La bataille de l’Ebre, dernier espoir de la République (juillet-novembre 1938) :

objectif : franchir l’Ebre et réunifier les deux zones républicaines ;


• 25 juillet : prise de solides positions sur l’autre rive ;
• mais Franco stoppe l’offensive avec des renforts ;
novembre : contre-attaque nationaliste, les républicains se replient.
L’invasion de la Catalogne :

23 décembre : ordre de Franco d’attaquer la Catalogne ;


avance franquiste rapide : Tarragone, Barcelone (26/01), Gérone (4/02) ;
470000 réfugiés vers la France dont d’importantes figures politiques :
• 1/02/1939 : dernière session des Cortés à Figueras ;
• exil d’Azaña, des gouvernements Negrín, basque et catalan
(Generalitat), des parlementaires, des chefs partis et de
syndicats.

La fin de la guerre (février-avril 1939) :

situation désespérée de l’Espagne républicaine :


• territoire républicain : « zone centre » (Madrid, la Manche, côte
méditerranéenne de Valence à Almería) ;
• Negrín, revenu de France, tente de reprendre la situation en main ;
le coup d’Etat de Casado :
• début mars, Casado prend le pouvoir à Madrid : accuse Negrín
de confier tous les pouvoirs au Parti Communiste et, soutenu par
des membres du PSOE et de l’UGT, il crée une Junte de Défense
pour négocier avec Franco qui refuse ;
• 28/03/1939 : les franquistes pénètrent sans résistance dans
Madrid ;
la victoire franquiste :
• les nationalistes conquièrent toute la frange méditerranéenne
terminant avec la prise d’Alicante ;
• 1/04/1939 : Franco proclame la défaite de la République et la fin
de la guerre.

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II. L’Espagne pendant la guerre civile (1936-1939).


Comment la vie politique, sociale et économique s’est-elle organisée
durant la guerre civile ?

1. La constitution d’un Etat totalitaire dans la zone insurgée.

Le camp insurgé dit national :

Principales composantes : militaires, classes aisées et conservatrices, opposants au


régime et/ou aux réformes.
Soutiens extérieurs : Italie fasciste et Allemagne nazie.
Différents projets :
- militaires : prétention de rétablir l’ordre et de prévenir une révolution sociale ;
- monarchistes (CEDA et RE) : retour à la monarchie alphonsine ;
- carlistes : instauration d’une monarchie traditionaliste ;
- phalangistes : régime sur le modèle fasciste.

1.1. Franco : du général insurgé au Caudillo de España.

La difficile unité de commandement civile et militaire :

mort de Sanjurjo (20/07/1936) posant le problème du commandement :


Junte de Défense Nationale crée à Burgos (24/07/1936) ;
• membres : généraux insurgés (Mola, Franco, Queipo de
Llano) sous la présidence de Cabanellas ;
• attributions civiles : gouvernement des territoires
nationalistes et premières mesures (interdiction des partis,
constitution et réforme agraire suspendues) ;
Franco va progressivement renforcer son autorité :
• populaire dans l’armée, surtout après la prise de Tolède ;
• reconnu comme interlocuteur par Hitler et Mussolini ;
• 1/10/1936 : nommé Chef de l’Etat et
Généralissime remplaçant la Junte de Défense Nationale
par une Junte Technique siégeant à Valladolid et Burgos ;

L’ascension de Franco :

octobre 1936, unification des insurgés sous l’autorité de Franco :


• unité administrative et militaire, renforcée par la mort de
Mola (juin 1937) ;
• problème : faible unité politique et idéologique (carlistes,
alphonsins, conservateurs, phalangistes) ;
• solution : allongement de la guerre pour forcer à l’unification
politique ;
décret d’unification de Franco en avril 1937 :
• fusion phalangistes-carlistes : Phalange Espagnole
Traditionaliste et des JONS (FET-JONS) ;
• nouveau parti unique : uniforme (chemise bleue
phalangistes et béret rouge carliste), salut inspiré des
fascistes, Jefe Nacional (Franco) ;
• dissidents exilés ou emprisonnés (phalangiste Hedilla ou
carliste Fal Conde) ;

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fin du processus d’institutionnalisation en janvier 1938 :


• Junta Técnica remplacée par le premier gouvernement ;
• Franco cumule les fonctions de Chef d’Etat et de Chef du
Gouvernement avec le titre de Caudillo de España.

1.2. Les fondements de la nouvelle dictature.

Les bases idéologiques du nouvel Etat :

inspiration fasciste : chef et parti unique, système dictatorial


(suspension des libertés publiques), corporatisme ;
conservatisme social et économique : défense de la propriété,
anticommunisme, centralisme et catholicisme.

Les premières mesures de la dictature franquiste :

centralisation : suppression de l’autonomie basque et catalane ;


soutien de l’Église à l’insurrection (lettre des évêques en juillet
1937 et insurrection qualifiée de croisade) :
• confessionnalité de l’Etat et financement du clergé ;
• abrogation des lois sur le mariage civil et le divorce ;
• culte catholique rétabli dans l’enseignement et l’armée ;
législation républicaine en matière sociale et économique abolie ;
• prohibition des grèves et des revendications ouvrières ;
• Fuero del Trabajo (première loi fondamentale) : syndicat
unique vertical inspiré par le fascisme italien ;

répression féroce, organisée et systématique :


• massacres de vaincus dans les zones récemment
conquises (12000 fusillés de Badajoz) ;
• exécution de personnalités républicaines (García Lorca en
juillet 1936 et Batet en 1937).
• assassinats de militants et républicains ou de gauche, pour
inspirer un climat de terreur (fosses communes).

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2. La zone républicaine : entre effort de guerre et révolution sociale.

Le camp républicain :

Composantes : classes populaires (urbaines et rurales), petite bourgeoisie et


employés modestes, intellectuels et artistes.
Influence grandissante des organisations syndicales et/ou partisanes d’obédience
socialiste, communiste et anarchosyndicaliste dont le but est de sauver la
République tout en poursuivant sur la voie de la révolution sociale.

2.1. La révolution sociale de l’été 1936.

Un climat révolutionnaire provoqué par le coup d’Etat :

dynamique de pouvoir populaire :


• distribution d’armes (gouvernement Giral) pour former des
bataillons de volontaires regroupés en milices ;
• l’armée et les forces de maintien de l’ordre sont dissoutes ;
• partis et syndicats de gauche : unique rempart pour
défendre la légalité républicaine ;
les mouvements de gauche utilisent le rôle des milices pour
revendiquer la poursuite des transformations sociales ;
été-automne 1936, comités, conseils ou juntes révolutionnaires
se substituant à l’Etat : fusion en conseils régionaux (Conseil de
Défense de l’Aragon, Junte de Défense de Madrid, Comité de
Milices Antifascistes catalan) assurant l’encadrement des
volontaires, l’ordre public, l’économie et la vie sociale ;

La répression :

répression spontanée contre les insurgés ou leurs soutiens


(Clergé, bourgeoisie, propriétaires terriens ou militants de
droite) : incendies d’églises ou de convents, réquisitions de biens,
prisonniers politiques exécutés (Primo de Rivera) ;
ceux qui échappent á la répression s’exilent à l’étranger ou
rejoignent la zone nationaliste.

Les collectivisations au service d’une économie de guerre :

dès juillet 1936, des comités de travailleurs opèrent une


collectivisation spontanée de la propriété industrielle ou agricole :
• les propriétaires ou industriels sont absents ;
• les travailleurs exploitent l’outil de travail en autogestion ;
décrets gouvernementaux ou de la Generalitat pour légaliser a
posteriori les confiscations industrielles ou agricoles ;
en Catalogne création du Conseil Economique :
• plan de réorganisation socialiste de l’économie ;
• octobre 1936 : Décret de collectivisation légalisant les
collectivisations précédemment réalisées ;
• dans l’industrie : 4500 entreprises avec des comités
ouvriers, 2000 collectivisées, entre 5 et 6000 coopératives ;
• dans l’agriculture : peu de collectivisation de terres à la
différence de l’Aragon, La Manche ou Valence ;

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série de mesures interventionnistes :


• contrôle des banques, caisses de crédit publiques ;
• contrôle des salaires ;
• municipalisation du foncier urbain.

2.2. Le gouvernement Largo Caballero (septembre 1936-mai 1937).

La tentative d’unification des forces anti-nationalistes :

fin de l’été 1936, changement d’orientation à la demande de la


plupart des forces politiques :
• Etat fort et pacte antifasciste avec toutes les forces
opposées aux nationalistes ;
• concentration sur l’effort de guerre, le contrôle des milices
et des collectivisations, fin de la terreur révolutionnaire ;
Largo Caballero forme (09/1936) un gouvernement avec des
républicains, socialistes, communistes puis
anarchosyndicalistes (Peiró, Garcia Oliver, Montseny) :
• buts : front antifasciste (forces républicaines, bourgeoises
et ouvrières), réorganisation de l’Etat et Armée Populaire en
militarisant les milices ;
• même dynamique en Catalogne : Comité de Milices
Antifascistes remplacé par le Gouvernement d’unité de
Tarradellas (POUM, PSUC, ERC et la CNT), comités
remplacés par des municipalités, Junte de Sécurité
Intérieure, milices du Front d’Aragon dans l’Armée
Populaire de Catalogne, interventionnisme de la
Generalitat pour contrôler la collectivisation.

La crise de mai 1937 :

au printemps 1937, division des forces fidèles à la République :


• républicains, socialistes et communistes : Etat fort et
centralisé, appuyé sur les classes moyennes pour rétablir
l’ordre, contrôler les collectivisations et gagner la guerre ;
• anarchistes et POUM : maintien des milices et poursuite du
processus révolutionnaire ;
le 3/05/1937, les tensions éclatent à Barcelone :
• prétexte : tentative de la Generalitat d’expulser les
anarchistes occupant l’immeuble Telefónica ;
• affrontements entre POUM et une partie de la CNT contre
PSUC, ERC, UGT et 5000 Gardes d’Assaut ;
• 200 morts, défaite des anarchistes radicaux et du POUM,
crise de gouvernement et de confiance avec la Generalitat ;

Sous la pression communiste pour rendre le POUM illégal et face à la situation


militaire, Largo Caballero démissionne.

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2.3. Le gouvernement Negrín (mai 1937-mars 1939).

La centralisation politique et militaire :

Negrín forme un gouvernement rendant le POUM illégal (Nin


assassiné par la police politique soviétique) ;
objectif prioritaire : gagner la guerre ;
• centralisation politique : renforcement de l’Etat, contrôle de
la production, dissolution du Conseil de Défense
d’Aragon ;
• centralisation militaire : intégration forcée des milices dans
la nouvelle Armée Populaire ;
• tensions avec la Generalitat : nouveau Conseil exécutif
(Companys) sans participation de la CNT, déplacement du
gouvernement à Barcelone qui y exerce des
compétences qui affaiblissent la Generalitat.

De l’isolement international croissant à l’effondrement de la République :

la dégradation de la situation pousse Negrín à chercher des soutiens


extérieurs :
• 30/04/1938 : Programme des Treize Points présenté
comme une liste de conditions d’un arrêt négocié des
combats ;
• refus de Franco qui renforce Negrín dans la lutte à
outrance, dans l’espoir que l’Europe entre en guerre ;

espoirs déçus en septembre 1938 avec les accords de Munich : avec


l’appui communiste, Negrín adopte une stratégie de résistance
militaire : « résister c’est vaincre ».

Mais la chute de la Catalogne, l’exil des dirigeants républicains, la


reconnaissance de Franco par le RU et la France, la démission d’Azaña et le
coup d’Etat de Casado à Madrid, mettent fin à la résistance.

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III. Les Espagnols dans la guerre.


Quelles ont été les conséquences de la guerre civile pour la population espagnole ?

1. La pénurie, la mort et les destructions :

La surmortalité :
estimations : presque 700000 morts (guerre et après-guerre
immédiat) ;
causés par les combats, répression, bombardements (Granollers
mai 1938), mais aussi la malnutrition : dès septembre-octobre 1936,
le blé, la viande et le charbon manquent, à partir de 1937
aggravation surtout en zone républicaine (rationnement instauré en
mars).

La chute de la production industrielle :

difficile approvisionnement en matières premières et machines ;


pénurie de main d’œuvre difficilement compensée par les femmes :
600000 mobilisés de 17 à 35 ans en zone républicaine en 1938 ;
industrie massivement orientée vers la production militaire.

L’ampleur des destructions :

villes : cibles des bombardements, surtout en zone républicaine


(Barcelone : 385 fois de février 1937 à sa chute, plus de 1000 abris) ;
infrastructures de transport, énergétiques, portuaires détruites.

2. Les populations déplacées :

Des flux massifs de réfugiés :

ils fuient les combats et la répression ;


les flux plus importants concernent la zone républicaine :
• vers des territoires républicains : fin 1938, plus d’1 million de
réfugiés en Catalogne ;
• vers l’étranger : 13000 enfants vers l’Europe, l’Amérique et
l’URSS.

Les exilés républicains :

à la fin de la guerre flux tout aussi massif : 500000 personnes


passent la frontière française entre le 27 janvier et le 3 février 1939 ;
destination finale : France et les pays d’Amérique latine (Mexique,
Cuba).

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Vers l’épreuve externe.

Exercice 1. Commentaire de documents.


Option A. Femmes dans une usine textile collectivisée par la CNT-FAI,
Barcelone, 1936 (http://www.guerracivil1936.galeon.com).

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée expliquant la révolution sociale de l’été
1936.

Option B. Le bilan des victimes de la Guerre civile (d’après Història 2º Batxillerat,


Vicens Vives, 1º éd., 2009).

Républicains Insurgés
Combat 85 000 75 000
Répression pendant la guerre 78 000 51 000
Morts par condamnation 149 000 20 000
Total (guerre + après-guerre) 436 900 221 000
Exil 430 000

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée répondant au sujet suivant : les
Espagnols pendant la Guerre civile.

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Exercice 2. Rédaction.

Option A. Les étapes de la Guerre civile espagnole (1936-1939).

Chronologie indicative :
Juillet 1936 : coup d’État militaire
Octobre 1936 : début de la bataille de Madrid
Juillet 1938 : bataille de l’Ebre
Octobre 1938 : départ des Brigades Internationales
1/04/1939 : Franco met fin aux combats

Option B. L’Espagne nationaliste, un État totalitaire (1936-1939).

Chronologie indicative :
Août 1936 : massacre de Badajoz
Octobre 1936 : Franco Chef d’État et Généralissime
Avril 1937 : décret d’unification de Franco
Janvier 1938 : Franco nommé Caudillo
Mars 1938 : Fuero del Trabajo

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