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Consigne : après avoir présenté les documents suivants, recopier puis compléter le tableau suivant.
L’essor de
mouvements de
contestation
(motif, date du
début et forme)
La libéralisation
des ondes
(processus et
conséquences sur
le paysage
audiovisuel)
Source : « Les radios libres ont 35 ans », site internet de l’INA, 7 novembre 2016.
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Doc. 2 : La télévision et le pouvoir politique en France
Le monopole en question
Les années de Gaulle sont marquées par un essor sans précédent de la télévision, qui voit le nombre de postes
augmenter de près d’un million par an. Un essor placé sous le signe du monopole de l’État établi sur les ondes dès
1945 : seule la télévision publique a le droit de diffuser des émissions, et les quelques stations privées périphériques
lancées dans les années 1950 (Télé-Luxembourg, Télé Monte Carlo) ne parviendront guère à entamer cette
domination, compte tenu de la trop faible portée de leurs émetteurs. Supposé soustraire les médias aux
« puissances de l’argent », le principe du monopole soulève naturellement la question de leur dépendance à l’égard
du pouvoir politique, qui devient particulièrement aiguë sous la présidence d’un Général qui s’affirme rapidement
comme un redoutable orateur cathodique. La situation de la France est à cet égard assez comparable à celle de
l’Italie, où la RAI, également en position de monopole, reste durant deux décennies dominée par la Démocratie
chrétienne. Mais il n’en va pas tout à fait de même au Royaume-Uni, où la BBC coexiste dans une sorte de duopole
avec la station privée ITV créée en 1955, ni en RFA, où la télévision publique nationale est gérée non par le
gouvernement fédéral, mais par les différents Länder.
La gouvernance de la radio et de la télévision françaises est l’un des sujets politiques récurrents des années 1960.
Aux réformes successives répondent les fréquentes grèves du personnel, où les revendications catégorielles se
mêlent à des motifs politiques et à une exigence de plus grande indépendance. Au moins en apparence, le
gouvernement cherche à donner des gages d’autonomie à la télévision : en février 1959, la RTF, jusque-là simple
administration au service du Ministère de l’Information, est enfin dotée d’un statut et devient un établissement
public industriel et commercial ; cinq ans plus tard, la loi du 27 juin 1964 initiée par Alain Peyrefitte la transforme en
ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française), doté d’un conseil d’administration et bénéficiant d’une tutelle
financière allégée. Mais dans la réalité, le contrôle gouvernemental sur l’information demeure bien présent.
Avec Mai 68, ces contradictions éclatent au grand jour : suite à la censure directe de leurs magazines, les journalistes
et producteurs de Cinq colonnes à la Une et Panorama publient le 12 mai un communiqué protestant contre « la
scandaleuse carence d’information du public » au sujet des révoltes étudiantes. C’est le début d’une longue grève à
laquelle participe toutes les catégories de personnel, jusqu’à la rédaction du journal télévisé pourtant réputée pour
sa soumission au gouvernement. Suite à cela, les émissions retrouvent provisoirement une plus grande liberté, mais
cette émancipation sera de courte durée : dès juin, le pouvoir reprend pied, renvoie la direction de l’ORTF et licencie
une soixantaine de journalistes. Plus tard, la présidence de Georges Pompidou (qui considère l’ORTF comme « la voix
de la France ») ne changera guère la donne, malgré les espoirs un temps suscités par le Premier ministre Chaban-
Delmas. […]
Les ambiguïtés de la libéralisation giscardienne
Confronté dès son élection à un nouveau mouvement de grève, Valéry Giscard d’Estaing décide d’en finir avec
l’ORTF, considéré comme une organisation tentaculaire et ingouvernable. La loi du 7 août 1974 est un véritable
séisme. L’ORTF est supprimé au profit de sept nouvelles entreprises publiques, dont trois chaînes de télévision : TF1,
Antenne 2, FR3, Radio France, TDF, la SFP et l’Ina. Pour le nouveau pouvoir, ce démembrement est d’abord
l’occasion d’affaiblir les corporatismes et l’influence des syndicats, tout en procédant à des suppressions d’effectif.
Mais il s’agit aussi de rénover le fonctionnement même de la télévision publique.
Tout en maintenant le monopole, le nouveau système de 1974 met en effet les trois chaînes publiques en
concurrence entre elles. C’est à cette période que naît la fameuse « course à l’audience », que la privatisation des
années 1980 ne fera qu’exacerber. En effet, chaque chaîne a un intérêt financier direct à attirer plus de spectateurs
que sa voisine. Introduite tardivement en octobre 1968, la publicité représente environ un quart des recettes de TF1
et Antenne 2, et la loi prévoit désormais que la répartition du produit de la redevance soit en partie corrélée aux
résultats d’audience, encore mesurés par des sondages (le système « audimétrique » que nous connaissons ne sera
introduit qu’en 1981). Déjà, on s’arrache les présentateurs les plus populaires, à l’image de Jacques Martin, qui
quitte TF1 en 1977 pour Antenne 2, au prix d’un contrat dont le montant est tenu secret.
Sur le plan de l’indépendance de l’information, Valéry Giscard d’Estaing proclame haut et fort sa volonté de rompre
avec les pratiques antérieures. Mais la réforme de 1974 ne change rien sur un plan structurel : les nominations aux
principaux postes demeurent entre les mains de l’exécutif, qui ne va pas tarder à retrouver ses mauvaises
habitudes : en 1979, Claude Sérillon est renvoyé de la rédaction d’Antenne 2 pour avoir voulu parler de « l’affaire des
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diamants ». Il faudra attendre l’arrivée au pouvoir des socialistes pour que la création d’une autorité indépendante
coupe au moins en partie le cordon ombilical entre politique et télévision.
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