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UNIVERSITE DE LOME
(FaSEG)
D R O I T D U T R A V A I L
DROIT DU TRAVAIL
Droit du travail
Année universitaire 2021-2022
INTRODUCTION
1- Le travail humain, au sens général, signifie aussi bien, l’activité productrice (fournir un
gros travail), que le résultat de cette activité. Mais le travail a également d’autres sens dits
secondaires : l’emploi occupé (avoir ou trouver du travail). De son origine, le mot travail a le
sens de souffrance qu’on retrouve dans l’expression « une femme en travail » (travail de
l’accouchement). En effet, le terme travail provient du latin «tripalium1», c’est-à-dire un
instrument de torture pour les bêtes et les esclaves dans la Cité romaine.
Aujourd’hui, le travail est entendu comme une action libre et créatrice. En d’autres termes, le
travail est une activité consciente et volontaire. Elle peut être manuelle ou intellectuelle.
2- Le travail indépendant n’est pas en principe2 régi par le droit du travail. Seule l’activité de
celui travaillant pour le compte et l’autorité d’autrui est régie par le droit du travail. En effet,
s’il ne fait aucun doute que le droit s’applique à des rapports entre hommes, tout travail ne fait
pas naître un rapport de droit.
3- L’employeur, en dehors d’un particulier utilisant les services d’un employé de maison
(emplois domestiques), de façon générale, exploite une entreprise avec des salariés formant le
personnel. Si l’employeur est une personne physique, il réunit à la fois les qualités de chef
d’entreprise et d’employeur. Par contre, si les salariés sont utilisés par une personne morale
1
Tripalium désigne une construction en bois qui servait à immobiliser les chevaux avant de les ferrer, et aussi un
chevalet de torture.
2
En France, le droit du travail s’applique ponctuellement aux travailleurs indépendants (chauffeurs routiers :
limitation du temps de conduire ; artisans du bâtiment : règles de sécurité et de coordination ; etc.)
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(société, association), le chef d’entreprise est la personne physique (Directeur, Président,
Gérant, etc.) qui représente cette entité et assure à titre principal sa direction.
4- Les rapports entre employeurs et salariés sont aussi bien individuels que collectifs :
Les relations individuelles régissent les rapports de travail unissant l’employeur et ses salariés.
Les relations collectives quant à elles, concernent la vie de l’entreprise, la collectivité des
travailleurs. Elles organisent la représentation du personnel, la négociation collective et parfois
les conflits collectifs du travail. Ces rapports, qu’ils soient individuels ou collectifs, sont régis
par le droit du travail.
5- Le droit du travail ne régit pour l’essentiel que le travail effectué pour le compte et sous
l’autorité d’autrui. Il ne concerne pas le travail personnel de celui qui œuvre pour son propre
compte et que l’on appelle travailleur indépendant (Exemple : commerçant, médecin, avocat
exerçant à titre de profession libérale).
Le travail subordonné est le rapport qui s’établit entre d’une part un employeur propriétaire des
moyens de production, qui donne des ordres, contrôle l’activité ou ses résultats, rémunère et
d’autre part un travailleur salarié tenu d’exécuter en obéissant. Le droit du travail règle les
relations entre les employeurs et les salariés de tous les secteurs d’activité à l’exception de
l’Administration. Les fonctionnaires relèvent en effet du droit administratif, spécialement du
statut de la fonction publique. Il en va autrement lorsque le travailleur est lié à l’administration
par un simple contrat de travail. Dans ce cas les relations seront régies par le droit du travail.
Il résulte de tout ce qui précède que le droit du travail est la branche du droit qui régit les
rapports individuels (contrat de travail, congés…) et collectifs (grèves, conventions
collectives…) qui naissent entre les employeurs privés ou assimilés et les travailleurs salariés
qui travaillent pour leur compte et sous leur autorité.
• La protection du salarié
Le salarié étant de fait dans l’incapacité de discuter d’égal à égal avec l’employeur, il convient
de le protéger par des règles d’ordre public auxquelles on ne peut déroger sauf dans un sens
favorable au salarié.
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• La protection de l’emploi
Le droit du travail permet d’aménager les conditions d’une concertation entre employeurs et
salariés de l’entreprise, à travers la mise en place de négociations.
« Quand tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens », propose un proverbe peul. Sans doute,
il est nécessaire pour essayer de comprendre le droit d’aujourd’hui et ses possibles évolutions
demain, de repérer quelques moments clés et quelques tendances passées encore présentes. Le
conteste français va précéder la présentation de la naissance du droit du travail au Togo.
A) Le contexte français
C’est la Révolution française de 1789 qui a jeté les bases juridiques du capitalisme en France.
Ainsi, la loi des 2-17 mars 1791, dite « Décret d’Allarde » proclame la liberté du travail, et le
Code pénal de 1810 réprime toute coalition et toute association non autorisée de plus de vingt
personnes.
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- la mesure de police : la création du livret ouvrier qui permet le contrôle de la police sur les
déplacements de la main d’œuvre ; l’ouvrier qui n’en possède pas est pris pour un vagabond.
Pendant la Révolution industrielle, les chefs d’entreprise estiment nécessaire de définir des
règles s’imposant au personnel, une police du travail. Le régime disciplinaire était souvent
particulièrement sévère pour les salariés. Un règlement d’une usine du Calvados en 1876
édicte : « Tout ouvrier, contremaître, employé, en entrant dans l’usine, s’engage à travailler le
jour ou la nuit, les dimanches et jours de fêtes, quand le directeur le jugera utile ».
A la fin du XIXe siècle, le délit de coalition est supprimé, rendant la grève licite
La première partie du XXe siècle est marquée par l’amélioration progressive de la situation des
salariés. Les lois de 1900, 1902, et 1904 réduisent le temps de travail quotidien respectivement
à 11 heures, à 10 heures 30, puis à 10 heures. La loi du 17 mars 1907 permet aux salariés d’être
représentés de manière paritaire aux conseils de prud’hommes.
Cette période est surtout marquée, notamment, par la rédaction d’un Code du travail à partir de
1910 et la reconnaissance des organisations syndicales.
En 1919, une loi limite la durée du travail quotidienne pour tous les salariés à huit heures par
jour
La période de la guerre de 1940 marque le retour avec l’époque précédente : les syndicats sont
dissouts.
A partir de 1968, la présence syndicale est reconnue dans l’entreprise et le droit du travail
devient de plus en plus autonome par rapport au droit civil.
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La loi du 19 janvier 2000 fixe la durée légale hebdomadaire du travail à 35 heures.
L’année 2008 est marquée par le vote de la loi sur la modernisation du marché du travail.
L’année 2010 est une année importante de réforme du régime des retraites
En 2013, la loi de sécurisation de l’emploi marque la volonté de concilier sécurité des salariés,
flexibilité et dialogue social.
2014 et 2015 sont des années de nombreuses réformes législatives, notamment en matière de
formation professionnelle, d’égalité professionnelle.
Au total, le droit du travail est un droit relativement jeune qui s’est réellement construit dans
la seconde moitié du XIXe siècle. C’est depuis un droit dynamique qui suit les évolutions
économiques nationales et internationales. Cette évolution du droit du travail en France,
relativement longue, se distingue nettement du contexte togolais qu’il a d’ailleurs influencé.
Deux périodes vont être distinguées. La période avant l’indépendance (1) et la période après
l’indépendance (2).
Tous les pays membres de l’ex AOF sont concernés. L’évolution se fera en deux temps ;
d’abord une période de négation du droit du travail, et une autre période qui est celle de la
naissance du droit du travail.
Elle se décline sous deux formes de travail, « l’esclavage et le travail forcé ». Ils entrent dans
ce qu’on appelle le travail asservi. L’esclavage est une chosification de la personne. Le travail
forcé a pris naissance dans les années 1830 avec l’instauration des travaux d’intérêt général
(faire le chemin de fer ou une route par exemple) Les défauts et les excès du travail forcé
(dépeuplement des villages, dispersion des populations) amenèrent la France, sous la pression
des organisations internationales et suite à une proposition de loi faite par le député de l’AOF
Lamine Gueye, à interdire le travail forcé.
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Au Togo, la période d’avant 1952 est caractérisée par l’inexistence presque totale du droit du
travail. A cette époque, il n’y avait quasiment pas d’entreprises ou d’unités industrielles propres
aux Togolais. Le travail était servile et la plupart des travaux étaient réalisés par le colonisateur,
sous la menace du fusil, du bâton et de l’emprisonnement3.
La naissance d’un véritable droit du travail dans notre pays, comme de manière générale dans
les Etats africains d’expression française, date de la loi du 15 décembre 1952, portant Code du
Travail pour les territoires d’Outre-mer ou sous tutelle (C.T.O.M.). Ce Code s’est inspiré de la
législation qui existait dans la métropole.
3
YABRE (D.), Droit du travail togolais, 1ère éd., 2008, p. 4.
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Il s’agit des traités bilatéraux et des traités conclus dans le cadre de l’Organisation Internationale
du Travail.
Parmi les sources internationales, on mentionne les traités bilatéraux conclus entre le Togo et
un autre Etat, par exemple un accord sur la situation des travailleurs migrants. Ils intéressent
donc la condition juridique des salariés des pays signataires lorsqu’ils viennent travailler au
Togo et inversement celle des salariés togolais travaillant dans ces pays étrangers signataires.
A ces sources internationales on ajoute, au regard des pays africains, certaines règles prévues
dans le cadre des espaces économiques ou juridiques tels que l’UEMOA, la CEDEAO,
l’OHADA.
L’autre grande catégorie de traités internationaux est constituée des conventions internationales
du travail. L’organisation internationale du travail élabore des conventions internationales qui
sont adoptées par la Conférence générale. Cette dernière composée de délégations tripartites,
comprend pour chaque Etat, des représentants du Gouvernement, des organisations syndicales
les plus représentatives des employeurs et des salariés.
Elles tendent à l’unification du droit du travail, en consacrant des règles communes à tous les
Etats signataires. Une fois adoptées par la Conférence Internationale du Travail, elles sont
proposées à la ratification des Etats membres de l’OIT.
Réalisant une véritable internationalisation du droit du travail, ces conventions formes des
normes qui sont consignées dans le Code international du travail.
Il faut souligner que, même non ratifiées par un Etat membre, les conventions fondamentales
de l’OIT, objet de la déclaration de l’OIT de 1998 relative aux principes et droits fondamentaux
au travail, doivent être appliquées, chacune dans son domaine.
A cet effet, la Conférence Internationale du Travail déclare que l’ensemble des Etats, même
lorsqu’ils n’ont pas ratifié les conventions en question, ont l’obligation du seul fait de leur
appartenance à l’Organisation, de respecter, promouvoir et réaliser, de bonne foi et
conformément à la Constitution, les principes concernant les droits fondamentaux qui sont
l’objet desdites conventions à savoir :
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- la liberté d’association et la reconnaissance effective du droit de négociation collective
(conventions n°87 et n°98) ;
Ces huit (8) conventions ont été reconnues fondamentales et sont parfois appelées « normes
fondamentales du travail ».
1) La Constitution
La Constitution togolaise du 14 octobre 1992, modifiée le 31 décembre 2002 qui a créé les
Institutions de la IVe République se réfère aux droits de l’homme énoncés en 1789. Sont ainsi
notamment reconnus :
- le droit syndical ;
- le droit de grève ;
- la négociation collective ;
2) La loi
Elle désigne toute règle votée par le Parlement (Assemblée Nationale et Sénat s’il en existe).
Ex : le Code du travail.
3) Le règlement
C’est tout texte émanent du pouvoir exécutif. Ce peut être un décret ou bien un arrêté.
4) La jurisprudence
La jurisprudence est l’ensemble des décisions suffisamment concordantes rendue par des
tribunaux sur des questions de droit. L’ensemble des juridictions joue un rôle important dans
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l’interprétation des textes. Cependant, la jurisprudence ne peut être considérée comme une
source directe du droit du fait que, d’abord, le pouvoir judicaire ne fait pas les lois. Il est chargé
uniquement de les appliquer ; ensuite, la seconde raison tient à l’interdiction de rendre des arrêts
de règlement parce que le juge ne doit pas rendre des décisions à caractère général et impératif.
En effet, la décision ne vaut que pour les cas pendant devant le juge.
Au-delà, la jurisprudence peut être considérée comme une source indirecte du droit du travail.
En effet, les différents textes ou sources applicables en cette matière peuvent donner lieu à
interprétation ou tout simplement ne pas avoir fixé avec précision certains points. Par exemple,
les règles relatives au droit de grève, domaine où la loi n’est pas prolixe, ont été définies par la
jurisprudence.
Ils se manifestent par la négociation et la conclusion d’actes écrits entre les partenaires sociaux
(employeurs et salariés).
L’accord collectif ne traite que d’un ou plusieurs sujets déterminés dans cet ensemble, par
exemple le taux de rémunération des heures supplémentaires.
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- effectifs d’adhérents et cotisations ;
- transparence financière ;
- indépendance ;
- le niveau de négociation ;
b) Les Usages
Les usages sont des habitudes suivies et pratiquées de longue date dans une région, dans une
profession ou dans une entreprise. Ils ont été créés par l’employeur dans le cadre de son pouvoir
de direction ou établis par les salariés sans opposition de l’employeur (Exemple : quitter le lieu
de travail plus tôt les veilles de congés ou de fêtes).
Pour qu’il y ait usage s’imposant à l’employeur, trois conditions cumulatives doivent être
remplies :
La suppression d’un usage obéit à certaines règles. L’employeur doit dénoncer l’usage. Faute
de dénonciation notifiée aux représentants du personnel et aux salariés ou de délai laissé à
l’appréciation du juge, l’usage demeure en vigueur.
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Avec le développement du droit écrit, cette source du droit du travail a perdu de son importance,
mais elle subsiste.
L’accord atypique est un acte signé par l’employeur, mais qui ne respecte pas les conditions de
la négociation collective. Par exemple, un accord avec les délégués du personnel ou avec le
comité d’entreprise sur le versement des primes de fin d’année.
L’engagement unilatéral est une décision de l’employeur, notamment d’accorder tel ou tel
avantage aux salariés. Il peut aussi faire l’objet de dénonciation. Exemple : Décision de
l’employeur d’accorder ou de ne pas accorder le lundi, lendemain du dimanche 1er mai 2016.
e) Le règlement intérieur
Il est une manifestation du pouvoir réglementaire du chef d’entreprise qui définit dans un
document qualifié comme tel, un certain nombre de règles relatives à la sécurité et à la discipline
au travail.
Il est évident que les sources du Droit du travail sont nombreuses. Du fait de leur multiplicité
et de leur différence de valeur, une hiérarchie a été établie entre elles.
De manière générale, les règles issues de divers procédés d’élaboration du droit n’ont pas la
même valeur ; elles sont hiérarchisées et une règle inférieure ne peut contredire celle qui lui est
supérieure. Elles sont rangées, en suivant l’ordre décroissant, de la manière ci-après :
Au sommet prennent place la constitution togolaise. Viennent ensuite les Traités internationaux
régulièrement ratifiés. Ils ont une autorité supérieure aux lois internes. Lorsqu’un Traité n’est
pas conforme à la Constitution, il ne peut être régulièrement ratifié qu’autant que la Constitution
a été préalablement modifiée. A défaut il sera déclaré contraire à la Constitution.
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Viennent ensuite les lois et les règlements.
La convention collective peut déroger à une loi non impérative mais ne peut méconnaître les
dispositions relevant de l’ordre public absolu.
Au-delà de ce schéma classique, il faut retenir que le conflit de normes en droit du travail est
essentiellement réglé par le « principe de faveur » ou le « principe du plus favorable ». Selon
ce principe, « en cas de conflit de normes, c’est la plus favorable au salarié qui doit recevoir
application » ; ce qui est conforme aux exigences de l’ordre public social. L’ordre public social
est cette faculté pour une norme de droit inférieure de déroger à une norme supérieure d’ordre
public mais exclusivement dans un sens favorable au salarié.
Conformément à ce principe d’ordre public social, le contrat de travail peut comporter des
clauses plus favorables ou équivalentes au salarié par rapport aux autres sources du droit, telles
que la Constitution, la loi. A titre d’exemple, le contrat de travail peut prévoir des indemnités
de licenciement supérieures à celles prévues par le Code du travail.
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Chapitre préliminaire : L’embauche
Le recrutement des salariés d’une entreprise passe juridiquement par le contrat de travail. Dans
tous les cas, il faut un rapport entre deux parties, le travailleur d'une part et l'employeur d'autre
part. Un simple accord verbal entre l’employeur et le salarié suffit pour matérialiser le contrat
de travail. L’écrit n’est que la constatation du contrat. Il n’est obligatoire que pour certains types
de contrats. Ce qui traduit la réalité de la liberté d’embauche, même si elle connaît des limites.
A. Le principe
L’employeur a le « libre choix de ses collaborateurs ». L’employeur a, par principe, le droit
d’embaucher le candidat à l’emploi de son choix. Il peut recruter qui il veut. Ce principe connaît
des exceptions.
B. Les exceptions
Avant toute embauche, l’employeur doit respecter certaines exigences que lui impose la loi :
Des priorités de retour à l’emploi : retour de congé de maternité, congé maladie, des priorités
de rembauche après un licenciement pour motif économique.
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travailleurs reconnus handicapés. Cette obligation ne concerne que des entreprises occupant au
moins 20 salariés.
- des risques pour la santé liés à certains travaux pour les jeunes et les femmes. Ainsi, il est
interdit d’employer des jeunes de plus de 16 ans et de moins de 18 ans pour le travail de nuit
entre 22 heures et 6 heures. Il est également interdit d’employer des femmes enceintes, des
femmes venant d’accoucher ou allaitant pour certaines catégories de travaux qui, en raison de
leur état, présentent des risques pour leur santé ou leur sécurité.
Abstraction faite de ces exigences, l’employeur doit observer une certaine procédure au
moment du recrutement de salariés.
- les ouvriers qui sont ceux qui effectuent des tâches essentiellement manuelles ;
- les employés participent à l’administration de l’entreprise et aux relations avec les fournisseurs
et la clientèle. Cette catégorie se subdivise en employés au sens strict, en agents de maîtrise et
en techniciens ;
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- les cadres ont une fonction d’autorité et de commandement dans l’entreprise. Ils ont reçu une
formation nécessaire pour exercer cette fonction, souvent constatée par un diplôme (par
exemple ingénieur).
B. L’offre d’emploi
Les offres d’emploi peuvent être insérées dans un journal, une revue ou diffusée par tout autre
moyen de communication accessible au public. Tout employeur qui fait insérer ou diffuser une
offre d’emploi est tenu de faire connaître son nom ou sa raison sociale ou son adresse au
Directeur de publication.
La promesse unilatérale d’embauche est l’acte par lequel un employeur promet un engagement
à un candidat. Elle vaut contrat de travail. Lorsqu’un employeur ne respecte pas la promesse
d’embauche qu’il a faite, le candidat qui en est bénéficiaire peut obtenir du juge la
condamnation de l’employeur au paiement des dommages-intérêts pour licenciement sans
préavis et sans cause réelle et sérieuse.
Le registre unique du personnel : un registre unique du personnel est exigé de toute entreprise,
quel que soit son effectif. Il comporte les mentions obligatoires ( nom, nationalité, date de
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naissance, sexe, emploi occupé, qualification professionnelle, date d’entrée et de sortie de
l’établissement le cas échéant, type de contrat…).
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CHAPITRE 1 : LA FORMATION DU CONTRAT DE TRAVAIL
Selon l’article 36 du CTT, « Le contrat de travail est un accord de volonté par lequel une
personne physique, dénommée travailleur, s’engage à mettre son activité professionnelle sous
la direction et l’autorité d’une autre personne physique ou morale dénommée employeur,
moyennant une rémunération appelée salaire.». Il résulte de ce texte que le contrat de travail
est une convention par laquelle une personne appelée ''salarié'' met son activité au profit d’une
autre personne nommée "employeur" qui a autorité sur elle et qui lui verse une rémunération
appelée salaire. L’on déduit de cette définition que trois éléments sont nécessaires pour qu’il y
ait contrat de travail :
Ces trois éléments constituent les critères du contrat de travail (section 2). L’on ne doit pas
confondre les critères du contrat de travail aux caractères de ce contrat (section 3). Au-delà de
ces précisions, la validité du contrat de travail est soumise à certaines conditions (section 1).
Le contrat de travail, pour être valable, est soumis à deux conditions prévues par la loi. Il s’agit
des conditions de fond (A) et de forme (B).
Conformément à l’article 1108 du Code civil, comme tout contrat, le contrat de travail est
soumis aux conditions de fond de validité des conventions : le consentement, la capacité de
contracter, un objet et une cause licites.
A. Le consentement
C’est l’expression de la volonté de contracter des parties. Le consentement doit être exempt de
tous vices tels que l’erreur, le dol et la violence.
- L’erreur : c’est le fait de prendre pour faux ce qui est vrai ou inversement. Elle doit porter sur
un élément déterminant du contrat de travail. Ce peut être la personne du cocontractant ou sa
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qualification professionnelle. Ex. une personne embauchée comme comptable et qui est affectée
à un poste de secrétaire.
- Le dol : c’est une manœuvre frauduleuse, ou tromperie utilisée par l’un des cocontractants
pour amener l’autre à conclure le contrat. Ex. le contrat de travail conclu par un mineur qui a
produit une fausse pièce d’identité le faisant passer pour un majeur ; ou le fait pour un candidat
à l’emploi d’avoir utilisé de faux diplômes.
- La violence : c’est l’emploi de la contrainte physique ou morale exercée sur l’une des parties
pour l’amener à contracter. Consentement obtenu sous la menace d’un revolver ou suite au
« kidnapping » d’un proche de l’intéressé.
B. La capacité
Pour conclure un contrat de travail, l’employeur et le salarié doivent avoir la capacité de contracter.
De manière générale, il faut être un majeur capable, c’est-à-dire un individu âgé de 18 ans accomplis
et disposant de toutes ses facultés mentales. Mais s’agissant spécifiquement du contrat de travail, au
Togo, avant l’âge de 15 ans, les enfants ne peuvent être employés dans aucune entreprise. (art.192
NCTT).
Néanmoins ceux de plus de 15 ans peuvent effectuer des travaux légers. Mais l’employeur est
tenu d’adresser une déclaration préalable à l’inspecteur du travail et des lois sociales qui dispose
d’un délai de huit (8) jours pour notifier son désaccord éventuel (art 193 NCTT).
C. L’objet
L’objet du contrat de travail est la fourniture de service moyennant une rémunération. L’objet
doit donc exister et être licite. Il sera illicite, c'est-à-dire contraire à l’ordre public lorsque le
salarié est engagé pour accomplir des travaux interdits par la loi. Exp : Étudiant embauché
comme agent commercial en vue de la distribution des stupéfiants et des organes humains.
D. La cause
La cause correspond au mobile déterminant des parties, la raison d’être de l’engagement des
parties (employeur et travailleur). Elle doit être licite, c'est-à-dire non contraire à l’ordre public,
et aux bonnes mœurs. Ainsi, a été déclaré nul comme contraire aux bonnes mœurs, le contrat
de travail par lequel une demoiselle a été employée comme femme de chambre dans une maison
de tolérance au motif qu’elle avait participé à cette entreprise "illicite et immorale"4.
4
Soc., 8 janvier 1964, D. 1964, 267 ; Dr. soc. 1964, 578.
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À ces quatre conditions de fond, s’ajoutent, selon les cas, certaines conditions de forme
Le Code du travail n’impose pas une forme particulière pour la conclusion du contrat de travail.
C’est ce qui ressort de l’article 37 du Code togolais du travail qui dispose : « Les contrats de
travail sont conclus librement et, sous réserve des dispositions du présent code, constatés dans
les formes qu’il convient aux parties contractantes d’adopter ».
Mais lorsque les parties choisissent la forme écrite, le contrat de travail est rédigé dans la langue
officielle de la République togolaise et exempt de tous droits de timbre et d’enregistrement.
En l’absence d’un écrit, la preuve de l’existence du contrat peut être rapportée par tous moyens.
Le contrat de travail mentionne la convention collective sectorielle à laquelle il est soumis ou,
à défaut, la convention collective interprofessionnelle. L’employeur qui refuse d’indiquer la
convention applicable est passible d’une amende conformément aux dispositions du code pénal.
Cependant, certains contrats de travail doivent être obligatoirement conclus par écrit. Il s’agit
entre autres :
- du contrat de travail du travailleur togolais recruté ou affecté pour l’étranger sauf dispositions
contraires dans le pays d’accueil ;
- de l’engagement à l’essai ;
- le travail temporaire ;
- le contrat d’apprentissage ;
- le contrat de projet ;
- le contrat saisonnier.
Il convient de noter, cependant, qu’il est préférable que le contrat soit constaté par écrit afin
d’éviter toute contestation sur le contenu de l’accord ; ce qui peut d’ailleurs faciliter la preuve
de la relation de travail en cas de litige.
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Section 2. Les critères du contrat de travail
La définition du contrat de travail met en lumière les trois éléments essentiels permettant de le
caractériser. Il s’agit de la prestation de travail (paragraphe 1), de la rémunération (paragraphe
2) et du lien juridique de subordination (paragraphe 3).
La prestation de travail est l’activité de l’homme : c’est la tâche que s’engage à fournir le salarié.
Cette personne ne promet pas un résultat ; elle met sa force ou capacité de travail, ses aptitudes
à la disposition de son cocontractant. Cette tâche peut être physique, intellectuelle ou même
artistique. Il peut s’agir donc d’un comptable, enseignant, un médecin, un avocat, un secrétaire,
un technicien de surface, un agent de sécurité, un ouvrier agricole, un chauffeur de taxi, etc.
Paragraphe 2. La rémunération
La rémunération est la contrepartie du travail fourni par le salarié. Cette rémunération appelée
salaire constitue un élément nécessaire du contrat de travail. À défaut de salaire, il ne saurait y
avoir contrat de travail. Il pourrait s’agir du bénévolat. La rémunération peut être au temps ou
à la tâche, ou bien combiner ces deux modes. Elle peut être en argent ou en nature. Il faut
cependant relever déjà qu’aux termes des dispositions du code togolais, le paiement de la
totalité du salaire en nature est interdit.
Afin de motiver les salariés, l’employeur peut leur permettre de participer aux bénéfices réalisés
par l’entreprise. Par contre, le salarié ne doit jamais contribuer aux pertes subies par l’entreprise.
En effet, la contribution aux pertes est incompatible avec le lien de subordination.
Le mode de rémunération constitue l’une des circonstances dont se saisissent les tribunaux pour
conclure à l’existence d’un contrat de travail. À titre d’exemple, la rémunération au temps
caractérise par nature la subordination. En effet, l’employeur qui paie au mois ou à la journée
ne peut s’empêcher de contrôler de près l’activité du salarié de qui il espère un rendement.
Le lien de subordination juridique est « caractérisé par l’exécution d’un travail sous l’autorité
d’un employeur qui a le pouvoir de donner des ordres et des directives, d’en contrôler
l’exécution et de sanctionner les manquements de son subordonné » . Ainsi le travail
subordonné se trouve normalement accompli au lieu et suivant l’horaire prescrit par
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l’employeur. Le salarié travaille en principe seul, c’est-à-dire sans auxiliaire rémunéré par lui.
Certes, il peut avoir des collaborateurs. Mais ces derniers sont eux aussi des salariés payés par
l’employeur. Le salarié travaille avec un matériel et des matières premières fournis par
l’employeur et sous son contrôle.
Habituellement, l’ouvrier travaille dans un établissement donné. Pour lui, les indices de la
subordination sont faciles à déterminer. Par contre, des difficultés surviennent lorsque le salarié
est une personne qui jouit dans le cadre de son travail d’une certaine autonomie. Ex. le médecin
salarié, l’avocat salarié, etc. Dans ce cas, les juges recourent à quatre grands indices afin de
déceler le lien de subordination :
Il faut relever qu’aucun de ces quatre grands indices n’est à lui seul déterminant. Pour cette
raison, la direction et le contrôle effectif du travail exercés par l’employeur est un facteur
décisif, comme est décisive l’intégration de l’intéressé dans un service organisé.
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Paragraphe 1. Un contrat à titre onéreux
La prestation de travail du salarié est accomplie moyennant rémunération (salaire). Est donc
exclu le travail réalisé à titre gratuit. À ce titre, il n’y a pas de contrat de travail si la prestation
de travail ou les services sont fournis gratuitement.
La prestation de travail que fournit le salarié s’échelonne dans le temps. En cela le contrat de
travail est un contrat à exécution successive.
Les clauses du contrat sont généralement déterminées à l’avance par l’employeur, sans que le
travailleur ait réellement pu les discuter.
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Chapitre 2. LES DIFFÉRENTS TYPES DE CONTRATS DE TRAVAIL
Relativement à la durée, il s’offre aux parties, au moment de la conclusion de leur contrat, deux
formules d’engagement : les contrats de travail précaires, le contrat de travail sans précision de
durée (CDI). Préalablement à tout engagement définitif, les parties peuvent convenir d’observer
une période d’essai.
Tout contrat de travail peut comporter une période d’essai permettant à l’employeur d’évaluer
les qualités professionnelles du travailleur, ou à ce dernier d’apprécier les conditions de travail,
de vie, de rémunération, d’hygiène, de sécurité et santé au travail, ainsi que le climat social de
l’entreprise ou de l’établissement.
La période d’essai doit être expressément stipulée par écrit au contrat et son éventuel
renouvellement notifié pour une période identique ou inférieure.
Sauf dispositions plus favorables prévues par les conventions et accords collectifs de travail, la
durée de la période d’essai, renouvellement éventuel compris pour chaque catégorie de
travailleur, est fixée en fonction de la technicité et des usages de la profession.
Sous réserve de stipulations contraires plus favorables prévues au contrat de travail ou dans les
conventions et accords collectifs de travail, la durée de la période d’essai du contrat à durée
déterminée ne peut excéder un (01) mois non renouvelable quelle que soit la catégorie
professionnelle du travailleur.
Dans les cas des contrats de travail à durée indéterminée et sous réserve de stipulations
contraires plus favorables prévues au contrat de travail ou dans les conventions et accords
collectifs de travail, la durée de la période d’essai ne peut excéder :
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- huit (08) jours renouvelable une fois pour les travailleurs payés à l’heure ;
- un (01) mois renouvelable une fois pour les ouvriers, employés et assimilés ;
- trois (03) mois renouvelable une fois pour les agents de maîtrise, techniciens et
assimilés ;
- six (06) mois non renouvelable pour les cadres et assimilés.
La période d’essai débute à compter du premier jour travaillé. La période d’essai est une période
de travail effectif et ne comprend pas les délais de recrutement et de route. Les frais de voyage
aller et retour du travailleur à l’essai, déplacé de sa résidence habituelle pour les besoins de
l’employeur sont, dans tous les cas, à la charge de ce dernier. Pour la détermination de la durée
effective de l’essai, il n’est pas tenu compte des périodes de suspension, quelle qu’en soit la
cause.
La rémunération versée durant la période d'essai est celle fixée par le contrat de travail et
conforme aux classifications professionnelles de la convention collective ou accord collectif
en tenant lieu. Si le travailleur est maintenu en service à l’expiration de la période d’essai, les
parties sont définitivement liées par un contrat de travail. La période d’essai, renouvellement
compris, est prise en compte pour la détermination des droits et avantages attachés à la durée
du service dans l’entreprise ou l’établissement.
Le contrat de travail à durée indéterminée est le contrat de droit commun. En effet, l'employeur
doit recourir au contrat de travail à durée indéterminée, sauf dans le cas où il peut justifier d'une
situation qui motive le recours à un autre type de contrat. Il est conclu sans détermination de
durée et peut prendre fin à l’initiative de l’une ou l’autre des parties. Il est caractérisé par la
stabilité du lien contractuel puisqu’il faut un motif légitime pour rompre le contrat. Il peut être
conclu aussi bien verbalement que par écrit. Comme son nom l’indique, le CDI est un contrat
dont la durée n’est pas prévue par les parties.
Le CDI se caractérise par un droit de résiliation unilatérale et réciproque de chacune des parties.
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Section 3. Les contrats de travail précaires
Notre étude portera sur le contrat de travail à durée déterminée, le contrat saisonnier, le contrat
de projet et le travail temporaire.
Les contrats de travail à durée déterminée sont des contrats dont les termes sont prévus au début
du contrat. Un contrat de travail à durée déterminée, quel que soit son motif, ne peut avoir ni
objet ni pour effet pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de
l’entreprise.
Le CDD doit obligatoirement être écrit et mentionner son terme. Selon l’article 43 alinéa 2
CTT, la durée maximale d’un CDD ne peut excéder, renouvellement compris, quatre (4) ans.
Lorsque le CDD se prolonge au-delà de ce terme, il est requalifié en un CDI.
Le contrat de travail à durée déterminée ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche
précise et temporaire, notamment dans les cas ci-après :
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- pour remplacer des salariés licenciés pour motif économique sous prétexte qu’il y a
accroissement temporaire d’activités.
Le terme du contrat doit en principe être fixé avec précision dès sa conclusion (par exemple
trois mois à dater de la conclusion, ou jusqu’au 31 décembre 2016). Dans ce cas, on parle de
CDD à terme précis ou certain.
Cependant, dans certains cas, il n’est pas possible de fixer au départ un terme précis au contrat.
Il en est ainsi du contrat conclu pour le remplacement d’un salarié malade, en attente de l’entrée
effective en service, emploi à caractère saisonnier. Dans ces cas, le CDD doit être conclu pour
une durée minimale. Ce sera par exemple la durée probable de la maladie du salarié remplacé.
Le contrat est alors conclu à terme imprécis.
Le contrat saisonnier est un contrat par lequel le travailleur engage ses services pour une activité
professionnelle d’une durée limitée mais qui se répète chaque année à des dates plus ou moins
fixes en fonction du rythme des saisons. Le caractère saisonnier de l’activité dépend notamment
des conditions météorologiques et/ou des flux du tourisme.
Le contrat saisonnier prend fin dès la fin des activités saisonnières ou dès la fin de la campagne
agricole, commerciale, industrielle, artisanale ou culturelle pour laquelle il a été conclu. A la
reprise des activités, l’employeur reprend en priorité et en fonction de ses besoins, les
travailleurs disponibles après la morte-saison.
Le renouvellement successif d’un contrat saisonnier n’a pas pour effet de transformer ce dernier
en un contrat à durée indéterminée.
Le contrat de projet doit être clairement et spécifiquement stipulé comme tel par écrit et indiquer
l’ouvrage, le chantier, le projet, la mission ou l’opération à exécuter ou à réaliser. Il peut être
conclu pour une durée supérieure à la durée légale du contrat de travail à durée déterminée.
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Le travailleur est recruté pour les besoins spécifiques de l’ouvrage, du projet, du chantier, de la
mission ou de l’opération. Mais la durée du contrat de projet n’est pas nécessairement liée à la
durée d’exécution ou de réalisation de l’ouvrage, du projet, du chantier, de la mission ou de
l’opération.
Le contrat de travail intérimaire est un contrat qui lie un travailleur à une entreprise d’intérim
ou de mise à disposition de travailleurs.
Un entrepreneur d’intérim est toute personne morale dont l’activité est de mettre à la disposition
d’une ou plusieurs personnes physiques ou morales appelées entreprises utilisatrices, des
travailleurs qu’elle embauche et rémunère à cet effet en fonction d’une qualification convenue
pour y effectuer un travail déterminé. Les entreprises d’intérim doivent être agréées par le
ministre chargé du travail.
L’entreprise d’intérim veille à la mise en place par l’entreprise utilisatrice des normes et des
mesures de sécurité, de santé et d’hygiène au travail. L’entreprise d’intérim est responsable du
respect des règles en matière de cotisations sociales et d’assurance maladie.
L’entrepreneur d’intérim est le seul employeur du travailleur intérimaire qui est toutefois tenu
de se conformer aux règles en vigueur dans l’entreprise utilisatrice dans laquelle il effectue sa
mission.
Il est interdit d’avoir recours à des travailleurs intérimaires pour remplacer des travailleurs
grévistes ou pour effectuer des travaux particulièrement dangereux.
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Chapitre 3. LA VIE DU CONTRAT DE TRAVAIL
Il y a suspension du contrat de travail chaque fois que dans le cadre d’un contrat en cours, le
travailleur est fondé à ne pas fournir sa prestation de travail, ou l’employeur, à s’abstenir de
donner un travail à exécuter.
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accordés au travailleur lors de la conclusion du contrat ou lors de son renouvellement ainsi que
tout autre élément considéré comme tel dans les conventions et accords collectifs de travail
Lorsque la modification porte sur un élément essentiel du contrat, l’employeur doit obtenir
l’accord préalable du salarié. Si la modification est refusée par le salarié, la rupture du contrat
consécutive à ce refus est imputable à l’employeur et est considérée comme un licenciement
économique si le motif de la modification est économique ou comme un licenciement personnel
si le motif de la modification est personnel.
1. Les attributions
2. La rémunération
La rémunération est un élément essentiel du contrat qui ne peut être modifié sans l’accord du
salarié. A cet effet, la rémunération est donc par essence contractuelle.
Le mode de rémunération d’un salarié constitue un élément du contrat de travail qui ne peut
être modifié sans son accord, peu important que l’employeur prétende que le nouveau mode
serait plus avantageux. Ainsi, lorsque le salaire comporte un élément fixe et un élément
variable, il est impossible de modifier, sans le consentement du salarié, les proportions fixées
par le contrat.
Dans le cas d’une rémunération calculée uniquement au pourcentage, celui-ci ne peut pas non
plus être touché sans l’accord du salarié.
Il convient de préciser que seule la rémunération contractuelle est concernée, c’est à dire celle
prévue par le contrat, par opposition aux éléments de rémunération résultant d’une convention
ou d’un accord collectif, d’un usage ou d’un engagement unilatéral de l’employeur.
En définitive, une clause insérée dans le contrat de travail ne peut valablement permettre à
l’employeur de modifier unilatéralement la rémunération contractuelle du salarié.
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3. Le lieu de travail
Le contrat de travail peut être explicite sur le lieu de travail, ou au contraire rester muet sur ce
point. La clause explicite doit s’entendre elle-même de deux manières.
- Si le contrat fixe un lieu précis de travail, le salarié peut refuser une affectation dans un autre
endroit.
- Si le contrat comporte une clause de mobilité, le travail peut s’exécuter dans plusieurs lieux
différents. Dans ce cas, si la clause est mise en œuvre de bonne foi, le changement ne modifie
pas le contrat ; il n’en est que l’exécution.
Ainsi, le lieu de travail n’est, désormais, un élément du contrat que si une clause contractuelle
expresse le précise.
- « le nouveau lieu d’affectation ne relevait pas du même secteur géographique (vu la distance
entre les deux sites et l’augmentation des trajets), le changement d’affectation constituait une
modification de son contrat de travail ».
- un transfert à Saint-Ouen pour une femme de 55 ans employée depuis 1946 dans le secteur de
Paris, entraînant un rallongement de trois quarts d’heure de la durée du trajet et de plus
nombreux changement de moyen de transport, constituait une modification du contrat de travail
En principe, dans le cas le plus général où le contrat est muet sur les horaires de travail du
salarié, l’employeur est libre de déterminé ces horaires, cela relève des prérogatives de
l’employeur et le salarié est tenu de se soumettre aux décisions de l’employeur.
Cependant, exceptionnellement, des modifications des horaires de travail sont regardés comme
des modifications du contrat de travail, au regard de leur importance.
Ainsi, constitue une modification du contrat de travail que le salarié est en droit de refuser :
- le passage d’un horaire fixe à un horaire variant sur un cycle de cinq semaines et comportant
une coupure de plusieurs heures dans la journée ;
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- le passage d’un horaire continu à un horaire discontinu ;
Le salarié peut également refuser d’accepter le changement de son poste de jour en poste de
nuit lorsque le travail de nuit est incompatible avec des obligations familiales « impérieuses »,
notamment avec la garde d’un enfant ou la prise en charge d’une personne dépendante.
Juridiquement, le chef d’entreprise peut, dans l’exercice de son pouvoir de direction, modifier
unilatéralement les conditions de travail qui n’ont pas été arrêtées par accord au moment de la
conclusion du contrat. L’acceptation du salarié n’est pas nécessaire pour que la décision de
l’employeur ait un caractère obligatoire.
Dans la pratique, le salarié n’acceptera pas toujours de fournir la prestation dans les nouvelles
conditions imposées par la direction. Ici également, les différentes positions que peut prendre
le salarié (refus ou acceptation des changements) ont des conséquences que l’on ne doit pas
éluder.
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Chapitre 4. LA RUPTURE DU CONTRAT DE TRAVAIL
Cette étude sera envisagée selon que la rupture concerne la période d’essai ou selon qu’elle
intervient dans le cadre du contrat de travail à durée déterminée, ou du contrat de travail à durée
indéterminée.
Sauf clauses particulières du contrat de travail ou des conventions collectives, la période d’essai
prévue au contrat peut prendre fin à tout moment par la volonté de l’une ou l’autre des parties,
sans motif ni indemnité, sous réserve du respect d’un délai de prévenance de quarante-huit
(48) heures.
L’indemnité n’est pas due en cas de faute grave ou faute lourde du travailleur.
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Section 3. La rupture du contrat de travail à durée indéterminée
Le contrat de travail à durée indéterminée peut être rompu par la volonté de l’une ou l’autre des
parties, sous réserve d’un préavis donné par la partie qui prend l’initiative de la rupture.
Sauf dispositions plus favorables des conventions ou accords collectifs de travail, la durée
minimum du préavis est égale à :
Paragraphe 1. La démission
La démission est toute rupture du contrat de travail à l’initiative du travailleur. Elle doit être
notifiée par écrit à l’employeur.
Toute rupture abusive du contrat à l’initiative du travailleur peut donner lieu à des dommages
et intérêts.
La juridiction compétente constate l’abus, après enquête, sur les causes et les circonstances de
la rupture du contrat. Le montant des dommages et intérêts est fixé en tenant compte de tous les
éléments qui peuvent justifier l’existence et déterminer l’étendue du préjudice subi par
l’employeur en raison de la rupture abusive du contrat par le travailleur. Ce montant ne peut
excéder trois (03) mois de salaire brut.
Paragraphe 2. Le licenciement
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- faute simple, soit pour un fait ou un ensemble de faits imputables au travailleur et qui
constituent une violation de ses obligations professionnelles résultant notamment du
contrat de travail ou des conventions ou accords collectifs de travail. La faute simple
peut, lorsqu’elle est réelle et sérieuse, constituer un motif de licenciement. Elle ne prive
le travailleur ni de son indemnité de licenciement, ni de son indemnité
compensatrice de préavis ni de son indemnité compensatrice de congés payés
acquis mais non pris au jour du départ du travailleur ;
- faute grave, lorsque la faute telle que définie ci-dessus est d’une importance telle qu’elle
rend impossible le maintien du travailleur dans l’entreprise ou l’établissement même
pendant la durée du préavis. La faute grave prive le travailleur de son indemnité de
licenciement et de son indemnité compensatrice de préavis ;
- faute lourde, lorsque la faute telle que définie ci-dessus est commise dans l'intention de
nuire à l’employeur. Elle prive le travailleur de son indemnité de licenciement, de
son indemnité compensatrice de préavis sans préjudice des poursuites
judiciaires ;
b. le licenciement pour insuffisance professionnelle liée aux compétences du travailleur à
exécuter son travail et/ou insuffisance de résultats relative à l’incapacité du travailleur à
atteindre des objectifs préalablement fixés ;
c. le licenciement pour absences prolongées ou répétées tel que prévu à l’article 65 du
présent code ;
d. le licenciement pour inaptitude constatée par un médecin-inspecteur du travail.
Sous réserve des règles de procédures disciplinaires prévues par les conventions collectives de
travail ou le règlement intérieur en vigueur, l’employeur qui envisage de licencier un travailleur
doit, au préalable, le convoquer par lettre recommandée ou remise en main propre, ou par tout
autre moyen de preuve vérifiable par des tiers à un entretien visant à recueillir les explications
requises. La lettre de convocation doit parvenir ou être remise au travailleur quarante-huit (48)
heures au moins avant l’entretien.
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Ces situations doivent être consécutives notamment, à des difficultés économiques, des
mutations technologiques, de la réorganisation de l’entreprise ou de l’établissement nécessaire
à la sauvegarde de sa compétitivité ou de la cessation définitive de l’activité de l’entreprise ou
de l’établissement. Le licenciement pour motif économique s’applique à tous les contrats
prévus par le code du travail et doit respecter la procédure prévue à cet effet. Tout licenciement
pour motif économique doit être notifié à l’inspecteur du travail et des lois sociales du ressort
de l’entreprise ou de l’établissement. L’employeur qui envisage un ou plusieurs licenciements
pour motif économique est tenu de réunir les représentants des travailleurs et de rechercher avec
eux toutes solutions permettant le maintien des emplois. Les solutions peuvent être :
Ils bénéficient également d’une priorité de réembauchage de vingt-quatre (24) mois à compter
de la date de la rupture de leur contrat.
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