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DROIT DU TRAVAIL

INTRODUCTION GENERALE

I/ Définition et Historique du droit du travail

– Définition :
C’est l’ensemble des règles juridiques relatives au travail subordonné.
C’est-à-dire, le droit qui régit les rapports entre les employeurs qui font
travailler et les salariés qui travaillent pour eux.

Ce sont des règles de droit applicables aux activités professionnelles


accomplis dans un état de dépendance ou de subordination à l’égard
d’autrui. Ici, la dépendance permet de faire la distinction entre un
travailleur dépendant et professions libérales ou indépendantes. Elle est à
la fois économique et juridique.

Dépendance juridique c'est-à-dire l’exercice d’un pouvoir en vue du bon


accomplissement
d’une activité.

Le lien de subordination implique l’existence d’un lien d’obéissance


(devoir/obligations de respect)
Quand on travaille pour quelqu’un on doit l’obéir.
En droit du travail, le travail est une activité subordonnée.

Le droit du travail rend légal et légitime l’exercice d’un pouvoir sur


quelqu’un d’autre et il va organiser les conditions de ce pouvoir.

Les individus qui exercent des activités pour leur propre compte se
trouvent exclus du champ d’application du droit du travail. Il en est ainsi
des commerçants, des artisans, des agriculteurs cultivant leurs propres
terres, des avocats, etc.

– Historique:

Le droit du travail n’a apparu en Europe qu’aux environs du XVI° siècle.


Les rapports de travail dépendant au moyen âge et dans l’antiquité étaient
basés sur l’esclavage ou le servage.

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L’esclave était un bien et le serf était un sujet du seigneur à qui il devait
toute son activité et son dévouement. Les esclaves et les serfs n’étaient
pas des citoyens libres.

Par la suite avec la création des corps des métiers entre le XVII° et le
XVIII° siècle, structurés et hiérarchisés, chaque profession était
réglementée par ses membres. Cette réglementation précisait les droits et
devoirs de chaque catégorie de corps (apprentis, compagnons, maîtres),
les conditions d’accès à la profession et les conditions d’évolution dans la
hiérarchie.

Vers le XVIII° siècle cette réglementation était devenue trop injuste parce
que la situation était figée au détriment des apprentis et des compagnons
qui ne pouvaient plus accéder au corps des maîtres. Le régime
corporatiste sera balayé par la révolution française de 1789.

Le décret d’Allande des 2-17 mars 1791 supprime le régime corporatiste


et pose le principe fondamental de la liberté de travail. A partir de cette
époque, l’Etat commencera à intervenir pour réglementer les rapports de
travail.

Ce droit en Afrique Subsaharienne n’est pas le résultat d’une évolution


interne des sociétés africaines. En effet le travail salarié y est apparu avec
la colonisation. L’Afrique a d’abord connu le travail asservi sous les deux
formes de l’esclavage et du travail forcé à une époque où ces formes
avaient déjà disparu en Europe.

Dans les colonies françaises, ce n’est qu’à partir de la convention de


Brazzaville en 1944 que les dispositions du code du travail métropolitain
furent transposées dans les colonies moyennant parfois des adaptations.
C’est ainsi que la loi française du 15 décembre 1952 portant code du
travail des territoires d’outre mer apparait.

Plus particulièrement, pour Madagascar, peut envisager la pratique du


droit du travail pendant la période clanique ?

La société archaïque (clanique) malgache n’a pas encore connu le droit et


le contrat du travail comme institution.

Les travaux de champs (agriculture, riziculture s’organisait selon un


système communautaire.

Cela n’exclut pas la pratique de contrats oraux de travail tels que le


valintanana : prestation et contre-prestation.

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A cela s’ajoute le contrat oral d’élevage, Exemple : le cas d’un
propriétaire qui confie une partie de ses troupeaux à son voisin ou
d’autres membres de famille qui peuvent s’en servir dans les travaux de
champs (pietinage des rizières)

Pendant la période royale (1817-1896)

Esclavage, fanompoana, SMOTIG, contrat de travail ou droit du travail


inconcevable

Période post-indépendance

Le droit malgache du travail remonte vers les années 1952(la loi


française du 15 décembre 1952 portant code du travail des territoires
d’outre mer).

A l’époque, le législateur a déjà préconisé l’égalité de tous les


travailleurs, mêmes si des régimes de faveur ont été accordés aux
travailleurs européens en matière d’indemnités d’éloignement, de
dépaysement ou d’expatriation).

Par ailleurs, ce code du travail prohibe aussi le travail forcé et a entrainé


chez les travailleurs malgaches un phénomène de prise de conscience sur
l’existence des droits et obligations sociaux (rémunération, durée de
travail, hygiène
etc..)

Période de l’indépendance

Ordonnance 60-119 du 1er octobre 1960 portant Code du Travail.

Cette ordonnance a apporté des innovations remarquables dans le droit


du travail malagasy, notamment en ce qui concerne la mise en place des
organes administratifs et consultatifs : l’inspection de travail et le conseil
national du travail.

On peut aussi relever les tendances libérales du législateur qui vont dans
le sens de l’affaiblissement de la situation des travailleurs face aux
employeurs qui en tirent profit. En effet, l’intérêt de l’entreprise peut être
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soulevé par l’employeur pour se justifier et justifier le caractère légitime
du licenciement. Alors qu’il s’avère très difficile pour le travailleur
d’apporter la preuve contraire au cas où il veut intenter un recours aux
juridictions compétentes pour faire valoir ses droits à titre de dommages-
intérêts pour rupture abusive du contrat de travail.

L’ère socialiste(1975)

L’ordonnance 75-013 du 17 mai 1975 portant code du travail a mis en


place un certain nombre de principe fondamental :
-Le dialogue social
-La compréhension réciproque entre employeur et travailleur
-L’assistance de l’administration
-La protection de la partie faible afin de garantir sa sécurité juridique,
notamment, en cas de CDI, toute rupture d’un contrat de travail est
présumée abusive. Donc, il y a ici l’inversion de la charge de la preuve
qui appartient désormais à l’employeur.

Periode Zafy Albert

Code de 1995, loi 94-029 du 25 aout 1995 dont la publication au journal


officiel porte la date du 5 septembre 1995
-CONTESTE PAR LES ACTEURS

Le code du travail en vigeur actuellement : loi 2003-044 du 28 juillet


2004 portant refonte du code de travail (JO 21 Février 2005)

Principes fondamentaux prévus dans des textes internationaux :


-respects des droits fondamentaux
-promotion du dialogue social(tripartite, bipartite)

Prise en compte et insertion des réglementations sur l’hygiène, la


sécurité et l’environnement du travail (précédemment mentionnés dans
d’autres textes à part.
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II/ Les caractères du droit du travail

– le caractère évolutif ou dynamique:

Le caractère évolutif ou dynamique signifie que le contenu du droit peut


varier selon la nature de l’entreprise (publique ou privée), selon la nature
du régime socio-politique du pays concerné (capitalisme libérale,
socialisme) ou simplement selon la conjoncture économique du pays ;

– le caractère progressiste : Le droit du travail est progressiste en ce


sens qu’il s’est développé avec l’idée d’améliorer continuellement les
conditions de vie des travailleurs. A ce titre les salariés bénéficient
d’avantages dont les artisans et les commerçants ne bénéficient pas
comme par exemple la sécurité sociale, la protection relative aux
conditions de travail,
etc.

– le caractère impératif et unilatéral : La protection du travailleur est


assortie de sanctions pénales et il faut distinguer entre normes d’ordre
public social (règle à laquelle on ne peut renoncer que dans un sens plus
favorable au salarié) et normes d’ordre public absolu (norme à laquelle on
ne peut jamais déroger). L’ordre public social joue donc dans un sens
unilatéral ;

– le caractère ambivalent : Le droit du travail veut concilier des intérêts


contradictoires (intérêt des employeurs, des employés, de l’Etat). Le droit
du travail est aussi le lieu où l’économique et le social s’opposent selon
certains auteurs et se complètent selon d’autres;

– le particularisme du droit du travail :


Le droit du travail a une certaine autonomie par rapport au droit civil et au
droit public (intervention de l’Etat et des conventions collectives, les
syndicats). Même si les relations contractuelles de travail reposent
toujours largement sur la notion de contrat civil, sur biens des points, le
droit du travail utilise des techniques juridiques qui lui sont propres.

-un droit, jeune et diversifié.


Le droit du travail est aussi un droit, jeune et diversifié. Le droit du
travail est relativement
récent. En France, son apparition en tant que législation remonte à la fin
du XIX siècle et
l’expression « droit du travail » est employée depuis une quarantaine
d’année environ.
Jusqu’en 1950, on connaissait la législation industrielle et le droit ouvrier.
A Madagascar l’apparition du droit du travail remonte à l’introduction du
code du travail d’outre mer de
1952.

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III/ Les sources du droit du travail

Les sources du droit du travail sont : sources internationales


(communautaires), nationales(internes) et professionnelles.

Les sources internationales

Ce sont les traités internationaux, les instruments des droits de l’homme


et les conventions internationales qui constituent dans son ensemble un
véritable droit international du travail.

Les traités internationaux sont des accords conclus entre deux ou


plusieurs Etats souverains (c’est à dire bilatéraux ou multilatéraux) et
fixant des règles obligatoires sur un objet déterminé.

Ils tendent à organiser et à faciliter les relations économiques et sociales


entre les Etats membres. Mais d’autres traités ont pour but de tendre vers
une unification des législations entre les parties signataires. Ils forment ce
que l’on appelle le droit communautaire originaire.

Les instruments des Droits de l’homme constituent également une source


importante du droit du travail. Ils contiennent des droits fondamentaux
applicables à tous les travailleurs tels que le droit à un recours effectif
devant les juridictions nationales, le principe de l’égalité et de non
discrimination, le droit au travail, la liberté d’organisation et de
négociation collective.

Les conventions internationales sont des accords conclus sous les auspices
ou dans le cadre des organisations internationales et applicables dans
l'ordre juridique interne des Etats qui les ont ratifiées et publiées, une fois
entrées en vigueur (nombre de ratifications). Les conventions
internationales de travail, sont principalement élaborées au sein de l’OIT
par la conférence internationale du travail.

Cet organisme tripartite, composé de représentants des Etats membres,


des salariés et des employeurs et créé en 1919, est doté d’un secrétariat
permanent (Bureau international du travail). Il élabore des
recommandations, facultatives, et des conventions, obligatoires pour les
Etats qui les ratifient. L’application des conventions par les Etats donne
lieu à des contrôles par des comités d’experts, notamment à la suite de
réclamations déposées par les intéressés.

Les sources nationales

Au niveau national les sources du droit du travail se composent de


sources écrites (formelles) et des sources non écrites.

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Parmi les sources ecrites, nous pouvons citer comme source du droit du
travail la constitution, les lois et règlements, et la jurisprudence.

La constitution : (Celle de la quatrième République).


C’est la norme juridique fondamentale élaborée destinée à organiser les
institutions politiques ou pouvoirs de l'Etat et à garantir les droits des
citoyens et les libertés fondamentales.

Cette constitution proclame ou reconnaît un certain nombre de droits


sociaux et économiques fondamentaux et de principes particulièrement
nécessaires à notre temps comme le droit au travail, le droit de grève, le
droit syndical, la liberté de travailler, le droit de participer à la
détermination des conditions de travail, le principe fondamental de non
discrimination, le principe d’une sécurité sociale.

La loi
C’est la source essentielle du droit du travail. C’est d’ailleurs la raison
pour laquelle le droit du travail s’appelait « législation du travail ». Les lois
du travail sont principalement rassemblées dans le code du travail. Le
Code du travail malgache a successivement été institué par la loi du 15
Décembre 1952 (code du travail d'Outre mer), le code de 1975 et de
1995( loi 94-029 du 25 aout 1995 dont la publication au journal officiel
porte la date du 5 septembre 1995) et le code du travail en vigueur
actuellement : loi 2003-044 du 28 juillet 2004 portant refonte du code
de travail (JO 21 Février 2005)

Le règlement (Décret, arreté, etc…)


Le règlement a actuellement pris une importance considérable en droit
du travail. Il se définit
comme une règle écrite, générale, obligatoire et permanente élaborée par
le pouvoir exécutif.
Ex. les décrets du Président de la République, les arrêtés du ministre
chargé du travail.

La jurisprudence
Dans une acception large, la jurisprudence désigne l'ensemble des
solutions rendues par les juridictions sur une question de droit donnée.

Mais au sens technique, précis et moderne du terme, on entend par


jurisprudence, la série des décisions concordantes rendues sur une
question de droit déterminée ou encore la solution suggérée par un
ensemble de décisions de justice suffisamment concordantes rendues sur
une question de droit et sous l’autorité de la Cour de cassation.

La jurisprudence est source de droit du travail dans les cas exceptionnels


où la loi est obscure, absente ou vieille. Mais elle a la particularité d'être
hétérogène en raison de la pluralité des juridictions compétentes pour
connaître du contentieux social (jurisprudence des tribunaux du
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travail, jurisprudence des juridictions répressives, jurisprudence des
tribunaux administratifs et du Conseil d’Etat). Ce qui rend difficile sa
connaissance et peut entraîner une lenteur excessive des procédures.

Les sources professionnelles OU CONVENTIONNELLES

Elles sont sécrétées par la profession et comprennent les sources


conventionnelles, les usages, le règlement intérieur et le contrat de
travail.

Les sources conventionnelles


Les sources conventionnelles du droit du travail sont des accords
d’entreprise ou d’établissement et des conventions collectives librement
négociés entre employeur ou groupement d’employeurs et organisations
syndicales ou professionnelles des salariés.

Elles peuvent, en améliorant les conditions des salariés, déroger à la loi


qui fixe un plancher, les conditions minimales des salariés au dessous
desquelles il est en principe interdit de descendre. Le salarié ne peut dans
son contrat de travail renoncer à un avantage consenti par la loi ou la
convention collective même si cela est dans son intérêt pour obtenir ou
conserver un emploi.

Les usages
Les usages sont des pratiques constantes, fixes, générales, suivies dans
la région, la profession (usage professionnel) ou l'entreprise (usage
d'entreprise) et communément admise, considérée comme obligatoire.

Ils sont visés par le législateur dans diverses matières notamment dans la
définition des cas de recours aux contrats à durée déterminée ou de la
durée du préavis en cas de démission.

La jurisprudence les assimile à des engagements unilatéraux de


l'employeur qui accordent aux salariés des droits et avantages et
disparaissent, s’effacent sans leur accord. Ainsi le salarié peut réclamer
l’application d’un usage à l’employeur. Celui-ci peut dénoncer l’usage c’est
à dire revenir unilatéralement sur un avantage acquis par les salariés à
condition de donner un préavis aux représentants du personnel et une
notification à chaque salarié.

Le règlement intérieur
Le règlement intérieur est un document par lequel le chef
d’établissement fixe les règles générales en matière d’organisation
technique du travail, d’hygiène de sécurité et de discipline dans son
entreprise, son établissement ou son atelier.

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Bref, les règles du droit du travail tirent leurs origines des sources
internes et des sources internationales. Les sources internes se
subdivisent ainsi qu’il suit : Les sources publiques :
– la constitution,
– la loi,
– les règlements,
– la jurisprudence
Les sources privées ou professionnelles ou encore autonomes :
– les conventions collectives,
– les usages,
– les règlements intérieurs.

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