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- Un caractère ambivalent :
Le droit du travail veut concilier des intérêts contradictoires (intérêt des
employeurs, des employés, de l’Etat). Le droit du travail est aussi le lieu où
l’économique et le social s’opposent selon certains auteurs et se complètent
selon d’autres ;
- Le caractère progressiste :
Le droit du travail est progressiste en ce sens qu’il s’est développé avec l’idée
d’améliorer continuellement les conditions de vie des travailleurs. A ce titre
les salariés bénéficient d’avantages dont les artisans et les commerçants ne
bénéficient pas comme par exemple la sécurité sociale, la protection relative
aux conditions de travail, etc.
- Un droit autonome
Le droit de travail présente des spécificités par rapport aux autres branches
du droit (droit civil et droit public). Même si les relations contractuelles de
travail reposent toujours largement sur la notion de contrat civil, sur biens
des points, le droit du travail utilise des techniques juridiques qui lui sont
propres. Il a des institutions propres. Exemple : les délégués du personnel.
Par la suite avec la création des corps des métiers entre le XVII° et le
XVIII° siècle, structurés et hiérarchisés, chaque profession était réglementée
par ses membres. Cette réglementation précisait les droits et devoirs de
chaque catégorie de corps (apprentis, compagnons, maîtres), les conditions
d’accès à la profession et les conditions d’évolution dans la hiérarchie. Vers
le XVIII° siècle cette réglementation était devenue trop injuste parce que la
situation était figée au détriment des apprentis et des compagnons qui ne
pouvaient plus accéder au corps des maîtres.
C’est ainsi que le premier code du travail voltaïque (burkinabé) fut adopté
par la loi 26-62 AN du 07 juillet 1962 modifiée par la loi n°9-73 AN du
07 juin 1973. Le code du travail en vigueur aujourd’hui est celui établi par
la loi n°028-2008/AN du 13 mai 2008 portant code du travail qui vient en
remplacement de la loi n°33-2004 du 14 septembre 2004, qui avait
remplacé la loi n°11-92 ADP du 22 décembre 1992 portant code du
travail.
C/ Les sources
Il y a des sources internes et les sources internationales.
1. Les sources internes
Les sources publiques
Les règles du droit du travail se trouvent :
- Dans la constitution : par exemple la liberté syndicale à l’article 21, le droit
de grève à l’article 22 ;
- Dans la loi : principalement le code du travail (le code du travail en vigueur
au Burkina Faso est celui établi par la loi n° 028-2008/AN du 13 mai 2008
portant Code du travail au Burkina Faso. Cette loi a remplacé la loi N°
033-2004/AN du 14 septembre 2004 ;
- les règlements ;
- Dans la jurisprudence : Les jugements et arrêts rendus par les tribunaux
et les cours peuvent à certains moments et dans certains cas constituer des
sources du droit du travail.
Les sources privées professionnelles
Les règles du droit du travail peuvent résulter aussi :
- Des conventions collectives du travail ;
- Des usages et coutumes en matière sociale ;
- Du règlement intérieur de l’entreprise ;
- Du contrat individuel de travail.
Des traités multilatéraux qui sont, soit des accords régionaux, soit
des accords universels conclus sous l’égide de l’Organisition
internationale du travail (OIT)
Au titre des accords régionaux on peut citer la convention générale relative à
la situation des personnes et aux conditions d’établissement signée à
Antananarive le 8 septembre 1961 et modifiée en 1965 et en 1978 dans le
cadre de l’organisation commune africaine et mauricienne (OCAM) en
matière de droit du travail. L’OCAM a également donné naissance à une
Convention générale en matière de sécurité sociale signée à Ndjaména le 29
janvier 1971 entre les pays francophones.
Egalement la libre circulation des personnes est considérée comme un
acquis important des traités UEMOA et CEDEAO.
A: L’activité professionnelle
L’activité professionnelle n’est rien d’autre que la prestation de travail ou de
service pour lequel le travailleur a été engagé. Le travail peut être manuel. Il
peut être aussi intellectuel ou artistique.
La prestation de travail revêt deux caractères :
- Un caractère personnel et individuel : la prestation doit être
personnellement fournie par le salarié sans qu’il ne lui soit possible de
se substituer une autre personne. On dit que le contrat de travail est
« intuitu personae » c'est-à-dire conclu en considération de la
personne.
- un caractère libre : le travail forcé est interdit. Le contrat de travail
doit être volontairement et librement conclu. Le travail forcé ou service
exigé d’un individu sous la menace d’une peine quelconque et pour
lequel l’individu ne s’est offert de plein gré. L’interdiction du travail
forcé est atténuée par les hypothèses de service militaire, le service
national pour le développement, le service exigé en cas de cataclysme
naturel et les travaux exécutés à la suite d’une décision de justice.
B: La rémunération ou le salaire
Le salaire du travailleur est la contrepartie de la prestation qu’il a fournie. Le
travailleur doit percevoir sa rémunération qui constitue pour lui l’élément
essentiel du contrat. La rémunération comprend le salaire de base et tous
autres avantages. Elle peut être en nature ou en espèce.
C: Le lien de subordination
Le lien de subordination est le critère fondamental du contrat de travail. Il a
une nature juridique, en ce sens qu’il place le travailleur dans une
dépendance vis-à-vis de l’employeur qui lui donne des ordres quant à
l’exécution de ses tâches, le soumet à des horaires, contrôle l’exécution du
travail et sanctionne les manquements. C’est le lien de subordination qui
permet de distinguer le contrat de travail des contrats voisins.
Paragraphe 2 : Caractères
Le contrat de travail est :
- Un contrat bilatéral : il est formé par deux parties (employeur et employé) ;
- Un contrat synallagmatique : les parties à un contrat de travail sont tenue
à des obligations réciproques (exemple : pas de travail, pas de salaire) ;
- Un contrat personnel : Le travailleur ne peut se faire remplacer sans le
consentement de l’employeur car le contrat a été conclu ‘’intuitu personae’’
c'est-à-dire en considération de la qualité de la personne ;
- Un contrat consensuel : Le consentement libre donné par chaque partie
suffit à former valablement le contrat ;
- Un contrat onéreux : il entraîne le payement d’un salaire ;
- Un contrat d’adhésion : dans un contrat de travail, le travailleur doit se
soumettre au règlement intérieur de l’entreprise.
a. Définition
Le contrat à durée déterminée comporte un terme, c'est-à-dire un évènement
futur et certain, préciser par les parties, au moment de la conclusion du
contrat et qui marque la fin du contrat. Le terme peut être une date ou une
durée précise. C’est le contrat dont le terme est précisé à l’avance par la
volonté des deux parties. Exemple : un contrat de deux ans.
b. Avantage et inconvénient
Le contrat de travail à durée déterminée a l’avantage de ne prendre fin qu’à
l’échéance prévue. Seulement, il ne permet pas au travailleur de préparer sa
retraite ou de préparer une bonne retraite.
a. Définition
Le contrat à durée indéterminée (CDI) est celui conclut sans précision du
terme c'est-à-dire sans précision de la durée de l’engagement des parties. La
loi défend néanmoins un engagement à vie.
Ce genre de contrat peut être écrit ou verbal. Dans la pratique, tout contrat
verbal est réputé avoir été conclu pour une durée indéterminée
b. Avantage et inconvénients
Ce type de contrat de travail a l’avantage de permettre au travailleur de
préparer une bonne carrière et surtout une bonne retraite.
Comme inconvénient, malgré les réaménagements apportés par les
tribunaux, il peut prendre fin à tout moment par la volonté d’une seule
partie.
b. Le contrat saisonnier
Le contrat saisonnier est le contrat de travail à durée déterminée par lequel
le travailleur engage ses services pour la durée d’une campagne agricole,
commerciale, industrielle ou artisanale dont le terme est indépendant de la
volonté des parties.
Le contrat saisonnier prend fin dès la fin de la campagne pour laquelle il a
été conclu. A la reprise des activités, l’employeur reprend en priorité et en
fonction de ses besoins, les travailleurs disponibles après la morte-saison.
Le contrat de travail saisonnier qui se poursuit au-delà de la campagne se
transforme en contrat de travail à durée indéterminée.
Le travailleur saisonnier a droit à une indemnité de fin de contrat, calculée
sur les mêmes bases que l’indemnité de licenciement, lorsqu’il atteint la
durée de présence nécessaire à son attribution à la suite d’embauches
successives dans la même entreprise.
a. L’engagement à l’essai
Il ne faut pas confondre contrat de travail à proprement parler et
l’engagement à l’essai. Ce dernier (l’engagement à l’essai) est une phase
préalable à la conclusion du premier (contrat de travail à proprement parler).
b. Le contrat de stage
Le stage est une convention par laquelle un maître de stage s’engage à
donner ou à faire donner à une personne appelée stagiaire une formation
professionnelle pratique en vue de lui faire acquérir une expérience et des
aptitudes professionnelles pour faciliter son accès à un emploi et son
insertion dans le milieu professionnel. Il doit être obligatoirement constaté
par écrit.
Le contrat de stage a pour objet :
- soit l’initiation à la vie professionnelle en vue de permettre au stagiaire de
découvrir la vie de l’entreprise, de développer ses aptitudes au travail et
d’acquérir une qualification professionnelle,
- soit l’adaptation du stagiaire à un emploi ou à un type d’emploi,
- soit l’acquisition d’une qualification reconnue ou en voie de reconnaissance
sous la forme d’un titre ou d’un diplôme de l’enseignement technique ou
d’une école spécialisée ou encore d’une qualification reconnue par une
convention collective ou définie par un organisme professionnel
d’employeurs.
c. Le Stage probatoire
Le stage probatoire est utilisé lorsque l’emploi exige une très haute
qualification ou comporte des responsabilités particulières. Sa durée est
d’un an. Il doit être écrit et le travailleur doit percevoir le salaire prévu pour
la catégorie à laquelle il est destiné. Pendant le stage probatoire, le contrat
peut être rompu pour faute lourde ou pour insuffisance professionnelle. A la
fin du stage probatoire le travailleur est licencié ou maintenu au poste où il
est.
d. Le contrat d’apprentissage
Le contrat d’apprentissage est le contrat par lequel une personne appelée
maître s’engage à donner une formation professionnelle complète et
méthodique à une autre personne appelée apprenti, qui s’engage en retour à
suivre scrupuleusement les instructions qui lui seront données et à exécuter
les ouvrages qui lui seront confiés dans le cadre de son apprentissage.
Paragraphe 1. Le consentement
Le contrat se forme par l’accord des parties contractantes sur les éléments
essentiels du contrat, à savoir la prestation de service et la rémunération.
L’accord doit être personnel et valable. Il doit être exempt de tout vice tel que
l’erreur, le dol et la violence. En droit de travail, l’erreur peut porter sur la
personne ou sur sa qualification professionnelle. Le dol peut résulter d’une
fausse déclaration du candidat à l’emploi sur ses compétences par la
production d’information mensongère. Exemple : un curriculum vitae
mensonger. Quant à la violence, elle est essentiellement morale.
Paragraphe 2 : La capacité
Il faut distinguer la capacité de l’employeur de celle du travailleur. Pour
l’employeur, il ne peut embaucher avant d’avoir l’âge de 20 ans révolu. Du
coté travailleur, les majeurs incapables ne peuvent pas valablement conclure
un contrat de travail. Quant aux mineurs non émancipés, l’âge minimum
d’admission à tout emploi ne peut être inférieur à 16 ans.
Paragraphe 4 : la non-discrimination
Tous les codes édictent le principe de la non-discrimination comme partie
intégrante des droits de l’Homme. Il est interdit toute discrimination en
matière d’emploi et de profession. Par discrimination, il est entendu toute
distinction, exclusion ou préférence fondée sur la race, la couleur, le sexe, la
religion, l’opinion publique, l’ascendance nationale ou l’origine sociale, qui a
pour effet de détruire ou altérer l’égalité des chances ou de traitement en
matière d’emploi ou de profession.
Section 2 : les conditions de forme
Outre l’exigence de l’écrit, ces trois types de contrat doivent être visés par le
ministre du travail et enregistré au service de la main d’œuvre. C’est
l’employeur qui doit s’en charger et le défaut d’accomplissement de ces
formalités entraine la nullité du contrat. Il en est de même pour le contrat
d’apprentissage, le contrat à l’essai et le stage probatoire.
Le chef d’entreprise quant à lui, est la personne qui exerce les fonctions de
direction de l’entreprise. Outre ses obligations, il dispose en tant que
employeur de prérogatives à l’égard des travailleurs.
1. les obligations
L’employeur a des obligations multiformes qui se rattachent directement ou
indirectement à l’exécution du contrat de travail. Il doit :
- procurer le travail convenu et au lieu convenu. Il ne peut exiger un travail
autre que celui prévu au contrat ;
- payer les salaires, indemnités et cotisations sociales dus en vertu des
textes règlementaires, conventionnels et contractuels ;
- conformer les conditions d’hygiène et de sécurité aux normes prévues par
la réglementation en vigueur ;
- traiter le travailleur avec dignité ;
- veiller au maintien des bonnes mœurs et à l’observation de la décence
publique ;
- interdire toute forme de violence physique ou morale ou tout autre abus,
notamment le harcèlement sexuel ;
- communiquer tout acte d’embauche précisant la date, le salaire et la
qualification professionnelle du salarié à l’inspection du travail du ressort.
2. La responsabilité de l’employeur
La responsabilité de l’employeur est le corollaire de ses pouvoirs et
obligations. Il est d’abord civilement responsable à l’égard des travailleurs ou
des tiers.
A l’égard des travailleurs, sa responsabilité peut être engagée s’il méconnaît
les nombreuses et diverses obligations mises à sa charge par les dispositions
réglementaires protectrices des travailleurs.
A l’égard des tiers, l’employeur est responsable de ses propres faits qui ont
causé un dommage à autrui, mais aussi en tant que commettant, il est
responsable des dommages causés par les salariés qui sont ses préposés. Il
répond des condamnations civiles prononcées contre les travailleurs pour les
faits commis dans l’exercice de leurs fonctions.
L’employeur est ensuite pénalement responsable en cas de violation de la
réglementation sociale ou du code pénal (exemple : non-respect des règles
d’hygiène et de sécurité ou entrave à l’exercice des missions du délégué du
personnel).
2. Le pouvoir réglementaire
Le pouvoir réglementaire de l’employeur s’exerce à travers l’édiction de
circulaires, notes, instructions et décisions nécessaires au fonctionnement
de l’entreprise, et surtout à travers l’élaboration des règlements intérieurs.
Le règlement intérieur est un document écrit comportant les prescriptions
relatives à l’organisation technique du travail, à la discipline et aux
prescriptions concernant l’hygiène et la sécurité nécessaire à la bonne
marche de l’Entreprise. L’objet du règlement intérieur est d’uniformiser le
statut applicable à l’ensemble du personnel par-delà le contrat individuel,
d’adapter les dispositions légales ou les conventions collectives aux
caractéristiques de l’Entreprise ou encore de rappeler l’existence de ces
dispositions. Il doit se limiter aux prescriptions relatives à la discipline, à
l’hygiène et à la sécurité, ainsi qu’à l’organisation technique du travail. Il
prévoit les sanctions qui vont des sanctions morales au licenciement en
passant par l’exclusion temporaire ou mise à pied.
3. Le pouvoir disciplinaire
Le règlement intérieur organise la discipline au sein de l’entreprise. Mais
l’employeur peut y recourir sans se limiter à ce qui est prévu dans le
règlement intérieur en raison de sa qualité d’employeur et de son
appréciation souveraine de la faute du travailleur, sous réserve du contrôle
de l’autorité judiciaire.
Lorsqu’il y a un accord d’établissement ou une convention collective qui
prévoit un conseil de discipline pour les fautes disciplinaires, l’employeur est
tenu de respecter la procédure prévue.
1- L’écrit
L’obligation de notifier la rupture du contrat par écrit constitue un élément
de protection pour le travailleur. En effet, l’écrit permet de donner une date
certaine au licenciement, ce qui facilite la vérification du respect des délais
des préavis.
L’écrit permet de savoir qui a pris l’initiative de la rupture. Il permet aussi au
travailleur de prendre connaissance des motifs de la rupture et de les
contester si besoin en était.
La rupture est irrégulière lorsque le licenciement n’a pas été notifié par
écrit ou lorsque le motif ne figure pas dans la lettre de licenciement.
2- Le préavis
Le préavis est le fait d’avertir et d’observer un délai avant la rupture effective
du contrat. Le préavis commence à courir à compter de la date de la remise
de la notification.
La durée de ce délai dépend de la catégorie professionnelle. Elle est de :
8 jours pour les travailleurs payés à l’heure ou à la journée.
1 mois pour les employés autres que les agents de maîtrise.
3 mois pour les agents de maîtrise, les cadres et assimilés aux cadres.
La faute lourde est différente de la faute grave. Suite à une faute grave, la
rupture est légitime mais le préavis est dû.
La qualification de la faute est soumise au contrôle du juge.
A. La rupture légitime
La rupture légitime est celle qui est également fondée, c'est-à-dire que la
partie qui prend l’initiative de rompre le contrat est dans ses droits.
Constituent des causes de rupture légitime :
- l’inaptitude professionnelle du travailleur (rendement insuffisant, mauvaise
manière de servir…) ;
- l’indiscipline caractérisée du travailleur (refus d’obéissance et insolence,
exercices d’activité concurrentielle…)
- le licenciement pour motifs économiques : Le licenciement pour motif
économique est tout licenciement effectué par un employeur pour un ou
plusieurs motifs étrangers à la personne du travailleur et d’une suppression
ou transformation d’emploi et d’une modification substantielle du contrat de
travail consécutive à des mutations technologiques ou des restructurations
internes. Le licenciement pour motif économique n’est pas fondé sur une
quelconque faute qu’aurait commise le travailleur.
Les négociations doivent être faites dans un délai de trente jours. Si elles
aboutissent à un accord, un procès-verbal est signé et doit être exécuté. Ce
procès-verbal précise les mesures retenues et la durée de leur validité.
B. La rupture abusive
Le licenciement est abusif en l’absence de motifs légitime dans les cas
suivants :
- lorsque les motifs qu’il avance pour licencier le travailleur sont inexacts ;
- lorsque le licenciement est motivé par les opinions (politique, syndicale…)
du travailleur, son appartenance au non à un syndicat déterminé, son
activité syndicale ou par son statut sérologique ;
- lorsque le licenciement est motivé par la grossesse de la salariée ou la
naissance de son enfant ;
- lorsque le licenciement est motivé par le fait que le travailleur sollicite,
exerce ou a exercé un mandat de représentant des travailleurs ;
- lorsque le licenciement est motivé par la race, la couleur, le sexe, la
religion… ;
- lorsque le licenciement est motivé par le fait que le travailleur a déposé une
plainte ou a participé à des procédures engagées contre un employeur en
raison de violations alléguées de la législation nationale, ou a présenté un
recours contre les autorités administratives compétentes ; etc.
Il faut noter lorsque la démission n’a pas été justifiée par un motif légitime,
celle-ci devient abusive. Toute démission abusive donne lieu à des
dommages et intérêts versés à l’employeur.
A : L’indemnité de licenciement
L’indemnité de licenciement est une indemnité qui est due à un travailleur
déflaté (licencié) dans le cadre d’un contrat de travail à durée indéterminée.
L’arrivée du terme d’un contrat n’équivaut pas à un licenciement.
Le licenciement d’un travailleur quelques jours (dans les 15 jours) avant son
départ en congé est interdit. Il en est de même du licenciement intervenu
pendant qu’il jouit de son congé, son contrat étant suspendu pendant cette
période.
Le calcul de l’indemnité de licenciement tient compte de l’ancienneté du
travailleur. Les taux suivants sont appliqués de manière progressive.
- 25% du salaire global mensuel moyen pour une ancienneté de 1 à 5
ans.
- 30% du salaire global mensuel moyen pour une ancienneté de 6 à 10
ans.
- 40% du salaire global mensuel moyen pour une ancienneté de plus de
10 ans.
B : le congé payé
Le travailleur a droit à un congé payé, à raison de deux jours et demi
calendaires par mois de service accompli.
Si le travailleur a effectivement travaillé pendant les douze (12) mois dans
l’entreprise, il bénéficiera donc de trente (30) jours de congé et de
rémunération qu’il percevra avant son départ en congé.
Les employés âgés de moins de dix-huit (18) ans peuvent bénéficier, s’ils le
demandent, en plus de leur congé payé, d’un congé de trente (30) jours sans
solde.
Il faut néanmoins retenir que l’indemnité compensatrice d’un travailleur
journalier (travailleur percevant son salaire pour un temps n’excédant pas
une journée) est égale au 1/12 de sa rémunération journalière. Il la perçoit
en même temps que son salaire au plus tard en fin de journée.
Le congé payé est majoré de deux (2) jours après vingt (20) ans de service
(continu ou non dans la même entreprise), de quatre (4) jours après vingt-
cinq (25) ans et six (6) jours après trente (30) ans de service.
A cela, il faut ajouter que le travailleur ou l’apprenti âgé de moins de vingt –
deux (22) ans, a droit à deux (2) jours de congé supplémentaire pour chaque
enfant à charge (enfant enregistré à l’état civil de moins de quinze (15) ans).
Section 3 : La rupture du contrat de travail à durée déterminée
En rappel, le contrat à durée déterminée est un contrat dont le terme est fixé
à l’avance par les parties contractantes. Ainsi, il cesse automatiquement
sans préavis à l’arrivée de ses termes.
Mais compte tenu des inconvénients d’un tel système, il est souvent prévu
dans les contrats que, si à l’expiration, aucune des parties ne manifeste son
intention de se libérer, le contrat est automatiquement renouvelé pour la
même durée et dans les mêmes conditions.
Dans tous les cas où le contrat est renouvelé, la jurisprudence considère que
celui qui veut rompre le contrat a l’obligation de donner un préavis de
rupture.